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Updated: 2 months 2 weeks ago

Charte de la transition : Une commission d'une trentaine de membres mise en place pour piloter les assises nationales

Mon, 10/10/2022 - 23:56

Pour piloter les assises nationales devant adopter la charte de la transition et désigner le président de cette transition le 14 octobre 2022, un comité d'organisation a été mis en place. Il est présidé par le colonel-major Célestin Simporé. Voici la liste complète des membres.


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Elaboration de la charte de la transition : L'ex-opposition non affiliée invitée à désigner cinq représentants pour les assises nationales

Mon, 10/10/2022 - 23:55

L'ex-opposition non affiliée (ONA) a été invitée à désigner cinq personnes pour participer aux assises nationales pour l'élaboration de la charte de la transition qui doivent se tenir à Ouagadougou le 14 octobre 2022. L'invitation est signée du colonel-major Célestin Simporé, président du comité d'organisation de ces assises. Toutes les forces vives du Burkina devraient être représentées.

Ces assises, selon les termes de référence, ont été convoquées pour examiner et adopter la charte de la transition, désigner un président de la transition et recueillir toute proposition pouvant permettre de bien conduire cette transition.

A ces assises devraient également participer les forces vives des différentes régions, les Volontaires pour la défense de la patrie, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, toutes les composantes des Forces de défense et de sécurité, les organisations de la société civile.

Sont également attendues des représentants des partis politiques toutes tendances confondues, des organisations coutumières et religieuses, des personnes déplacées internes, des syndicats et des Burkinabè de l'extérieur.

En rappel, dans un communiqué lu à la télévision nationale le samedi 8 octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré, qui a pris le pouvoir, le 30 septembre 2022 en renversant le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, convoquait les Forces vives de la nation, les 14 et 15 octobre 2022, pour des assises nationales.

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Categories: Afrique

Burkina Faso : Le capitaine Ibrahim Traoré convoque des Assises nationales pour les 14 et 15 octobre 2022

Mon, 10/10/2022 - 23:00

Dans un communiqué lu à la télévision nationale, ce samedi 8 octobre 2022, le Capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition, convoque les Forces vives, les 14 et 15 octobre 2022, pour des assises nationales.

Selon le communiqué, ces assises auront pour objectif d'adopter la Charte de la transition.

En rappel, le Capitaine Ibrahim Traoré a pris le pouvoir, le 30 septembre 2022, en renversant le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba.

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Categories: Afrique

Conduite de la Transition au Burkina Faso : Et si Le colonel Auguste Denise Barry était l'homme de la situation ?

Mon, 10/10/2022 - 22:57

Pour Abdoul Salam Ouédraogo, Burkinabè résidant aux Etats Unis, le colonel Auguste Denise Barry pourrait être d'une grande importance dans la gestion de la transition au regard de son background. Lisez plutôt.

Fin stratège et bien connu du milieu de la défense et de la sécurité, le colonel Auguste Denise Barry est un officier supérieur de l'armé burkinabè originaire de Ouahigouya dans le Nord du Burkina Faso. Très INTEGRE, réputé RIGOUREUX, l'homme a été, entre autres, ancien ministre de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité et Fondateur et Directeur Exécutif du Centre d'Etudes Stratégiques en Défense et Sécurité Burkina Faso.

Doctorant en stratégie (histoire militaire) à l'Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC), de l'Université de Yaoundé II Soa, Cameroun (2021), le colonel Barry est titulaire d'un Master II en Stratégie-Défense-Sécurité, option Gestion des Conflits et des Catastrophes (2009-2010 ) de la même université, du Brevet du Cours Supérieur Interarmées de Défense (École de Guerre) de Yaoundé au Cameroun et de plusieurs autres diplômes militaires et civils. L'enfant de la cité de Naaba Kango va aussi bâtir la plus grande partie de sa formation de militaire sur les questions de défenses et de sécurité en Afrique surtout dans sa partie subsaharienne.

Il est aussi Expert en Sécurité et Médiation de l'Association des Médiateurs de la République de l'UEMOA (AMP-UEMOA), personne ressource de l'Association des Stagiaires et Etudiants Africains en France (ASEAF) et de l'Institut Mandela de Paris, Expert et Personne ressource de la Fondation Konrad Adenauer pour le Dialogue politique. Ses connaissances du milieu de la défense et de la sécurité et son expérience vont lui ouvrir les portes onusiennes. Le colonel Auguste Denise Barry est copté courant 2022, comme expert pour préparer une nouvelle approche des Nations Unies dans le Sahel sur la sécurité.

En plus d'être un fin connaisseur militaire, le natif de Ouahigouya traine derrière lui une expertise d'un super pédagogue. En effet, il est un enseignant vacataire à l'Université Joseph KI-ZERBO, en « Stratégie et Géopolitique » au Master de Macroéconomie Appliquée et Finances Internationales (MAFI) de l'Unité de Formation et de Recherche en Sciences Économiques et de Gestion, en « Processus de stabilisation, reconstruction, sécurisation post-conflit » au Master Professionnel de Médiation et Management des conflits (MMC) de l'Unité de Formation et de Recherche en Sciences Humaines, en « Stratégie-Politique de Défense des États » à l'Institut des Hautes Études Internationales (INHEI) de Ouagadougou. Son management des hommes est sans égal. En plus de ses fonctions de ministre en 2011 et 2014-2015. L'homme est nanti d'une très bonne expérience civilo-militaire car il va occuper de hautes fonctions civiles et militaires. Il sera entre autres :

Conseiller Technique du ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants,

Point focal pour le Burkina auprès de la Capacité Africaine de Réponses Immédiates aux Crises (CARIC) de l'Union Africaine,

Chef de la Division Planification/Suivi des Opérations de l'état-major Général des Armées,

Point Focal du Comité des Chefs d'état-major de la CEDEAO pour le Burkina Faso,
Chef de Cabinet de l'état-major de l'Armée de terre,

Chef du Bureau Opérations de la 1re Région Militaire, et Chef de corps du 11e Régiment d'Infanterie Commando de Dori, du Groupement d'Instruction des Forces Armées de Bobo puis de l'Académie Militaire Georges Namoano de Pô,

Directeur du Bureau du Suivi/Traitement de l'Information du Secrétariat d'État à la Présidence du Faso,

Chargé de Missions et Conseiller à la Présidence du Faso,

Directeur de l'École Nationale de Police,

Conseiller Militaire du Représentant Spécial du Secrétaire Général de l'ONU en RCA et du BONUCA,

Commandant Adjoint de la Compagnie burkinabè de la MINURCA,

Officier logistique du Contingent burkinabè de la MINURCA,

Officier Rédacteur du Commandant de la Force et du Chef d'État-major de la MINURCA,

Officier de sécurité par intérim du système des Nations Unies en RCA ;

Président du Groupe Opérationnel d'Experts de Prospective sur la cohésion sociale au Burkina Faso, étude commanditée par la Présidence du Faso,

Secrétaire Permanent du Secrétariat Permanent du Suivi des Résolutions, recommandations et Décisions des Cadres de Concertation des Forces Armées Nationales et Point focal de l'Amicale de la Communauté du Centre d'Études Stratégiques de l'Afrique (ACCESA) des États-Unis d'Amérique pour le Ministère de la Défense Nationale et des Anciens Combattants,

Personne ressource et Représentant du Burkina Faso au Conseil d'Administration du Centre pour le Contrôle Démocratique des Forces Armées à Genève en Suisse (DCAF).

En tant que militaire, Le colonel Auguste Denise Barry sera amener à occupé des fonctions stratégique au sin de l'armée Burkina. Il sera :

1997-2000 : Chef de Corps du 11ème Régiment d'Infanterie Commando à Dori, Burkina Faso.

Responsabilités :

Assurer le commandement et l'administration du corps de troupe, en tant que chef de corps ;

Accomplir les missions opérationnelles confiées au corps.

1995-1997 : Chef du Bureau Opérations de la 1ère Région Militaire à Kaya, Burkina Faso.

Responsabilités :

Assurer la préparation opérationnelle et la planification opérationnelle des unités et des personnels composant la région militaire ;

Concevoir et faire mettre en œuvre les plans de protection des infrastructures d'importance vitale, les plans d'opérations et d'engagement des troupes ;

Elaborer les orientations opératives et tactiques et mettre en œuvre les concepts d'emploi des forces ;

Contribuer à la défense de l'intégrité du territoire et à la lutte contre l'insécurité.

1995-1996 : Cumulativement, Chef de Détachement et Commandant de la Compagnie du Poste de Commandement de la 1ère Région Militaire à Kaya, Burkina Faso ;

Responsabilités :

Assurer le commandant et l'administration de l'unité ;
Accomplir les missions confiées à la compagnie.

1994 : Chef de Cabinet de l'Etat-Major de l'Armée de Terre, Burkina Faso.

Responsabilités :

Animer le cabinet du Chef d'état-major ;

Contribuer à la mise en place et à l'opérationnalisation de l'instance de commandant nouvellement crée ;

Appui-conseils au chef d'Etat-major…

1992-1994 : Commandant de la Brigade d'Application des Officiers et Instructeur à l'Ecole des Cadres des Forces Armées (ECFA) de Kamboinsé, Burkina Faso.
Responsabilités : assurer le fonctionnement de la Brigade d'Application des Officiers par l'organisation des stages et dispenser des cours aux stagiaires dans les matières retenues dans les programmes de formation des stages accueillis à l'école.

1990-1992 :

Directeur du Bureau du Suivi et Traitement de l'Information à la Présidence du Faso :

Responsabilités :

Faire la synthèse des fiches des services de renseignements pour le Chef de l'Etat ;
Suivre les dossiers spécifiques sur instruction du Chef de l'Etat ;

Elaborer les guides d'orientations stratégiques du cycle de renseignement ;

Coordonner en cas de besoin, certaines actions des services de renseignement.

Chargé de Missions à la Présidence du Faso :

Responsabilités :

Etudier des dossiers à lui confiés par le Chef de l'Etat ;
Suivre les dossiers spécifiques sur instruction du Chef de l'Etat ;
Accomplir les missions à lui confiées par le Chef de l'Etat.

Conseiller du Président du Faso :
Responsabilités :

Etudes techniques de dossiers au profit du Chef de l'Etat ;
Délégation pour le Suivi de certaines missions par le Président du Faso ;
Appui-conseil au Président du Faso.

1988-1989 : Instructeur au Groupement d'Instruction des Forces Armées Populaires.

Responsabilité : Dispenser des cours aux stagiaires dans les matières retenues dans les programmes de formation des stages accueillis à l'école.

1989-1990 : Directeur de l'Ecole Nationale de Police de Ouagadougou, Burkina Faso ;

Responsabilités :

Assurer le commandement et l'administration de cette école ;

Assurer la formation initiale et le perfectionnement des agents et cadres supérieurs de la police nationale.

1984-1985 : Commissaire Politique au Haut-Commissariat de la Province du Bam, à Koungoussi, Burkina Faso.

Responsabilités : Assurer la formation politique du peuple et la mobilisation populaire pour la réalisation des projets et programmes de la Révolution Démocratique et Populaire.

Du haut de ses fonctions riches et diversifiées, l'homme a reçu plusieurs distinctions, notamment il sera : Commandeur de l'ordre national ; Officier de l'ordre national ; Chevalier de l'ordre national ; Médaille d'honneur militaire ; Médaille d'honneur des sapeurs-pompiers ; Médaille d'honneur de la police nationale ; Médaille commémorative avec agrafe Centrafrique 1(MINURCA) ; Médaille commémorative avec agrafe Centrafrique 2 (BONUCA) et Médaille commémorative de la MINURCA. Toue chose qui serait un atout pour le Burkina dans cette période charnière de son histoire surtout dans la lutte contre le terrorisme. Ayant déjà fait ses preuves, Auguste Denise Barry pourrait être d'une grande importance dans la gestion de la transition et pour sa réussite.

Categories: Afrique

Banalisation de la mort sur les réseaux sociaux : Que sommes-nous devenus ?

Mon, 10/10/2022 - 22:45

Depuis quelques années, les Burkinabè ont la fâcheuse tendance à banaliser la mort sur les réseaux sociaux. Plus rien n'émeut personne. L'on confond « apprendre à vivre avec la mort » et « irrespect pour les défunts ». Que sommes-nous devenus ?

Elisabeth Kübler-Ross, vous connaissez ? Il s'agit d'une psychiatre et psychologue américaine, pionnière de l'approche des « soins palliatifs » pour les personnes en fin de vie et de l'accompagnement aux mourants. Dans l'épisode 1 de la saison 6 de la série télévisée médicale américaine, Grey's Anatomy, la protagoniste éponyme, Dr Meredith Grey, cite cette psychiatre en ces termes : « Quand quelqu'un meurt ou que l'on subit une perte horrible, on passe tous par les cinq étapes du deuil. Tout d'abord, le déni, parce que la perte est si inconcevable qu'on ne peut pas croire que c'est vrai. Puis, on est en colère contre tout le monde. Contre les survivants, contre nous-même. Ensuite, on négocie. On supplie, on implore, on offre tout ce qu'on a. On offre nos âmes en échange d'un jour de plus. Quand les négociations échouent et que la colère est trop difficile à contenir, on tombe dans la dépression, le désespoir, jusqu'à ce qu'on accepte enfin qu'on a fait tout notre possible. On abandonne. On abandonne et on accepte. En [faculté] de médecine, on a une centaine de cours qui nous apprennent à lutter contre la mort. Mais pas un seul sur la façon de vivre avec ».

Lorsqu'on rapporte cette réflexion dans le contexte burkinabè où l'humanisme et le bon sens vont à vau-l'eau sur la toile, l'on se demande si certains vivent ne serait-ce que deux des étapes énoncées par la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross. L'intimité a fait place au m'as-tu-vu et c'est peu de le dire, avec des individus qui ont été bercés parfois trop près du mur. Conformisme et exhibitionnisme ? Allez savoir ! Il n'y a presque plus de limite sur les réseaux sociaux, si bien que la mort est devenue banale.

Sur les réseaux sociaux, il est fréquent de rencontrer des internautes écrire des phrases du type « Je viens juste de perdre mon père », « Maman vient juste de nous quitter ». Quel est le but recherché, lorsque ces personnes se précipitent pour annoncer le décès de leur proche ? Recherche de buzz ou besoin d'affection ? Plusieurs d'entre elles ont même le temps de répondre à chaque mot de soutien et de condoléances. Certains diront que les réseaux sociaux constituent pour eux une sorte de catharsis, mais disons-le-nous net. « En Afrique, si tu meurs, c'est pour toi qui est finit », comme le disent si bien les Ivoiriens.

D'autres personnes se contenteront de changer leur photo de profil par un fond noir pour exprimer leur deuil. Dès que cela est fait, place à la curiosité et à l'absurdité. « Ma chérie, qui est décédé ? », « Cher ami, que se passe-t-il ? » « Qu'est-ce qu'elle avait ? ». À toutes ces questions posées en commentaires, il faut ajouter les réactions des partisans du moindre effort préférant les « RIP » aux messages du type « Courage, cher (e) ami (e). Que son âme repose en paix ». Quoique, je vous l'accorde un « RIP » peut être empreint de sincérité alors qu'un « Que son âme repose en paix » peut cacher une dose d'hypocrisie.

Que dire de cette catégorie de personnes qui mettent les « likes » sans réfléchir ? Que peuvent-elles bien aimer dans l'annonce d'un décès au point de cliquer sur le pouce bleu ? Notre peine ou l'annonce du décès ? Facebook a pourtant lancé ses émoticônes « Solidaire » et « Triste » pour permettre à ces abonnés de compatir en cas d'événement malheureux. Comment se comportent ces personnes dans la vie réelle lorsqu'elles doivent exprimer leur tristesse et compassion ? Ce n'est certainement pas par des « RIP » ou « likes ».

La perte d'un être cher peut nous mettre hors de contrôle, nous plonger dans un labyrinthe de questionnements ou nous conduire à l'absurde. Les grandes douleurs sont muettes, dit-on. Il n'y a certes pas qu'une seule façon de gérer son deuil, mais tâchons de ne pas banaliser la mort ni sur la toile ni dans la vie réelle. Nos morts ne sont pas morts et ils n'aiment pas le bruit. Soyons discrets, soyons pudiques et ils nous le revaudront.

HFB
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Categories: Afrique

Coup d'Etat du 30 septembre 2022 au Burkina : Le vernis démocratique est-il nécessaire ?

Mon, 10/10/2022 - 22:45

Le Burkina Faso vit de douloureuses heures d'incertitudes à cause des défaites militaires face aux groupes terroristes et des luttes de clans dans l'armée pour le pouvoir. L'argument principal du coup d'Etat du 30 septembre 2022 c'est encore la question sécuritaire comme il y a huit mois. C'est encore le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration qui continue sans sa tête précédente, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba.

Est-il le seul qui a été éjecté par le jeune capitaine Ibrahim Traoré et ses frères d'armes où d'autres "traitres" l'accompagnent dans ce départ du MPSR et du pays ? Si cette lutte pour le pouvoir a eu le dénouement que l'on connaît, on le doit aux autorités religieuses et coutumières qui ont fait tout pour que nos militaires ne s'entretuent pas au grand bonheur des groupes terroristes.

Notre pays a un problème depuis sept ans sans solution, parce qu'il est mal posé. Depuis sept ans que nous sommes en guerre contre les terroristes, qu'avons-nous appris ? Quelles sont les leçons que nous tirons de ces attaques contre nos garnisons et postes de police et de gendarmerie ainsi que les populations civiles ? Pouvons-nous ravitailler Djibo sans subir une attaque meurtrière encore une fois ?

Avec cette junte qui affiche la jeunesse à sa tête, aurions-nous la sagesse de réfléchir à ce qui nous arrive et de prendre les bonnes décisions qui garantissent la sécurité et l'intégrité de notre pays ? Les militaires pourront-ils se rassembler pour se battre ensemble contre nos agresseurs ? Les partis politiques et les organisations de la société civile auront-ils la patience de laisser cette junte dérouler son programme sans chercher à participer et influer sur le cours des choses ?

Pourrions-nous prendre le chemin de la confiance en soi et de l'amour propre pour envisager nos problèmes de notre point de vue, brandir uniquement le drapeau du Burkina Faso, qui est le seul que nous devons aimer ?

Les personnes responsables, les pères et mères de famille qui font que l'on mange à la maison, savent que les coups d'Etat ne font pas chauffer la marmite de riz et ne font pas du bien au pays. L'expérience du dernier coup d'Etat ne permet pas d'affirmer leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Aussi notre problème reste entier ces jours-ci. Au lieu de lutter contre les groupes terroristes, notre armée est actuellement en pause pour savoir qui dirige le pays et quelles sont ses options. Il serait bien qu'elle fasse vite pour relancer la machine parce que nos ennemis eux avancent aux quatre coins du pays. La jeunesse urbaine et les populations des villes qui ne connaissent pas les affres de cette guerre, l'ont oubliée et se passionnent pour qui va diriger le pays (président civil ou militaire, général ou capitaine) comment et avec quel partenaire. Le pays est à terre et cela ne dérange pas certaines personnes qui pensent qu'il n'y a pas le feu en la demeure, qu'on peut faire et défaire les mêmes choses à l'envi à Ouagadougou, abandonnant le pays aux groupes terroristes.

A-t-on le temps et les moyens de refaire tout le cirque du début de l'année 2022, intronisation, prestation de serment, comité de réflexion, assises de transition pour une charte de la transition et des députés de la transition MPSR II ? Quelle image voulons-nous donner au monde avec ce perpétuel recommencement de futilités qui ne contentent qu'une minorité de privilégiés et ne changent rien au statut des territoires occupés par les groupes terroristes ? Ces habillages du coup d'Etat que sont l'Assemblée législative de la transition et la charte de la transition ne sont que des moyens de se faire de l'argent pour certains, puisque la défunte assemblée a refusé de travailler bénévolement et a même voté le droit de légiférer par ordonnance.

Est-ce vraiment le sujet face à ce qui nous menace ? Si les partis politiques et les organisations de la société civile pouvaient une fois, de façon patriotique, s'abstenir de faire de grands raouts qui n'aboutissent qu'à exacerber leurs différends... Va-t-on laisser le pays disparaître parce que les insurgés et les partisans de Blaise Compaoré ne veulent pas arrêter leurs disputes ? Peuvent-ils considérer que chacun a eu sa transition et que celle-ci est celle du pays ? Et que ce n'est pas la peine de tout recommencer ? Il faut un gouvernement de combat rapidement, pas d'union nationale, ni de réconciliation nationale mais de lutte contre le terrorisme et pour la restauration de l'intégrité du territoire.

Les yeux de Chimène d' Evgueni Prigojine

Les militaires au pouvoir devraient se méfier des politiciens et de leurs supplétifs des OSC qui ne veulent pas vivre sans être proches des caisses de l'Etat. C'est ce qui a emmené le pays dans cette situation et tant que l'on ne les éloignera pas tous, pour des hommes désintéressés, nous ne verrons pas de jours meilleurs dans un avenir proche. Les nouveaux dirigeants du pays devraient se dire qu'ils se sont engagés dans un combat complexe que celui de prendre les rênes du pays dans un contexte de rivalités entre les puissances impérialistes. On ne s'affranchit pas en changeant de maître, et les yeux de Chimène que lancent le chef du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, au jeune capitaine Ibrahim Traoré, sont pour les richesses du Burkina, pas pour son talent et son beau sourire.

Si c'est l'indépendance et la souveraineté du pays que la nouvelle junte recherche, il ne faut pas s'appuyer sur une puissance impérialiste pour en combattre une autre. On ne sait pas comment une personne qui se noie en s'accrochant à un crocodile peut sauver sa vie comme certains le disent. Notre indépendance et notre souveraineté, nous la gagnerons en nous battant nous-mêmes par nos bras, nos têtes. Nous pouvons aller chercher la science et les armes partout, mais c'est à nous de la faire cette guerre.

Sana Guy
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"Courrier confidentiel" N° 285 est disponible !

Mon, 10/10/2022 - 22:44

En version physique chez les revendeurs de journaux (Boutiques des Station-services, Alimentations, Kiosques à journaux, chez les revendeurs au bord des feux tricolores, au siège de Courrier confidentiel...)

Disponible également sur le site www.courrierconfidentiel.net.

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Bonne lecture !

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Mise en place de la charte de la transition : Les propositions du Front patriotique

Mon, 10/10/2022 - 22:30

Dans ce mémorandum politique, le Front patriotique présente ses propositions pour l'élaboration d'un pacte républicain et d'une charte de la Transition.

MEMORANDUM POLITIQUE DU FRONT PATRIOTIQUE AU PEUPLE DU BURKINA FASO

• Considérant la charte du Front Patriotique du 04 Aout 2022 qui se donne pour objectif de « mobiliser l'ensemble des forces sociales, politiques et citoyennes, les personnes ressources, les leaders d'opinion, pour un sursaut patriotique en vue d'éviter à notre pays un passage à vide transitionnel aux conséquences historiques gravissimes dont la déliquescence de l'Etat, le chaos sécuritaire, humanitaire, économique et social » ;

• Considérant le point 1 de la plateforme politique du Front Patriotique qui est « d'Œuvrer sans délai pour une transition politique légitime et souveraine ; seule exigence pour mobiliser l'intelligence collective de notre peuple dans un pacte républicain victorieux contre le terrorisme, pour la reconstruction de la paix, la sécurité humaine, la fortification de la cohésion sociale, jetant ainsi les bases d'une réconciliation vraie et sincère dans la rédemption » ;

• Considérant que le peuple souverain du Burkina Faso a pris son propre destin en main dès les évènements des 30 septembre, 1er et 02 octobre 2022 par un soulèvement populaire insurrectionnel qui a évité à notre pays un bain de sang, et abouti à la fin du régime illégitime de transition du 24 Janvier 2022 du Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba ;

Nous, organisations citoyennes, mouvements et partis politiques membres du Front Patriotique,

• Prenant acte du soulèvement populaire victorieux de notre peuple du 02 Octobre 2022, exprimant ainsi ses aspirations profondes pour une bonne gouvernance vertueuse, la paix, la sécurité, la liberté, la justice, pour un vivre ensemble dans la cohésion, l'indépendance, la fraternité entre les peuples et pour des institutions démocratiques fortes et pérennes ;

• Prenant acte de la déclaration d'honneur du capitaine Ibrahim Traore, Président du Mouvement Patriotique pour la sauvegarde et la Restauration (MPSR), chef de l'État de convoquer des Assises des forces vives pour la mise en place d'une transition légitime et souveraine ;

Nous, organisations citoyennes, mouvements et partis politiques, nous engageons solennellement à la satisfaction des résolutions suivantes :

1. Œuvrer à la matérialisation urgente d'un pacte républicain de solidarité en faveur des millions de Burkinabè confrontés aux déplacements, à l'insécurité alimentaire, aux ruptures d'approvisionnements de produits de première nécessité, à la cherté de la vie.

2. Défendre et promouvoir l'héritage ancestral des valeurs morales de respect de la vie humaine et de tous les autres droits humains, socle de notre vivre ensemble, de la coopération et de l'amitié avec les autres peuples.

3. La mise en place sans délai d'une nouvelle transition politique par une assemblée souveraine du peuple constituée par les faitières des forces sociales authentiques jouissant de légitimités sociales avérées ; cette assemblée souveraine aura pour mandat :

i. D'écrire une nouvelle charte réorganisant les institutions d'une transition politique inclusive et populaire et les linéaments d'un projet de constitution pour un passage à la 5ème République.

ii. Un nouveau pacte républicain de défense et de sécurité nationale réorganisant notre armée sur des bases républicaines et une politique de défense populaire.
4. Un contrat moral de gouvernance politique, de l'État, son administration et de la société en général, engagement incontournable de retour de la confiance entre le peuple et ses dirigeants et pour mettre fin aux graves contradictions, révoltes et conflits violents, y compris le terrorisme.

5. L'indépendance et la souveraineté affirmées du Burkina Faso dans les relations internationales ; l'engagement actif pour l'unité entre les peuples de la sous-région et en particulier avec les peuples du Mali et du Niger pour faire face au terrorisme et à la balkanisation de nos Etats.

Le Front Patriotique félicite le peuple Burkinabè, pour avoir encore une fois été au rendez-vous de son histoire en s'insurgeant victorieusement le 02 Octobre 2022 ; Le Front Patriotique invite le peuple burkinabè à rester mobilisé autour de ses aspirations légitimes ; le Front Patriotique appelle toutes les forces sociales, travailleurs, paysans, commerçants, les forces de défense et de sécurité, les partis et mouvements politiques, les leaders d'opinions, les chefs religieux et coutumiers à assumer leur responsabilité historique pour sortir le pays de l'impasse politico-sécuritaire dans l'intérêt supérieur de la Patrie pour un retour à la paix , des institutions démocratiques durables qui servent enfin le peuple.

A cette fin, le Front patriotique présente les propositions ci-après pour l'élaboration d'un Pacte républicain et d'une Charte de la Transition :

1. La mise en place d'un comité pour l'élaboration d'un projet de Charte de la Transition sur la base des leçons apprises de la Charte de la Transition du 13 novembre 2014, de la Charte de la Transition du 1er mars 2022 et de son projet de Charte et des Chartes des pays frères du Mali et de la Guinée-Conakry.

2. La prise en compte des principes et valeurs ci-après dans l'élaboration de la nouvelle Charte de Transition :

i. L'attachement viscéral du peuple burkinabè à l'exercice démocratique du pouvoir fondé sur la volonté du peuple, même dans les circonstances exceptionnelles.

ii. La désignation des gouvernants selon des procédures électives qui permettent de refléter la volonté du peuple.

iii. La mise en place de procédures ouvertes et transparentes permettant au peuple de désigner ses gouvernants, moins sur le fondement de critères exclusivement d'ordre identitaire (ethnique, régional, religieux, de genre...) que sur le fondement de compétences politiques avérées, appréhendées sous l'angle de leur capacité à utiliser leurs comportements politiques en vue d'atteindre efficacement et durablement des objectifs communs.

iv. Le principe de la sélection des candidats aux fonctions dirigeantes sur la base de leurs propositions programmatiques pour la résolution des problèmes prioritaires du peuple et pour la refondation de l'Etat ; et la mise en place de mécanismes de suivi-évaluation de leurs engagements.

v. La responsabilité et la redevabilité des gouvernants envers le peuple et, dans cette perspective, le renforcement de la capacité des citoyens à demander des comptes à leurs gouvernants et à ces derniers de rendre compte de leur gestion de manière transparente ; le renforcement de la capacité des médias, des OSC, des partis politiques à demander des comptes.

vi. L'adoption de décrets d'application en vue de mettre en œuvre le droit à l'information des citoyens, les obligations de transparence publique s'imposant aux pouvoirs publics et l'accès à l'information des médias, en concertation avec les organisations de la société civile œuvrant dans ce domaine.

vii. La mise en place d'outils de redevabilité comme le « Présimètre », permettant, sur la base d'enquêtes d'opinions régulières, d'évaluer les perceptions des citoyens sur le degré de mise en œuvre des « engagements » pris par les dirigeants.
viii. La nomination des meilleurs aux postes clés de l'appareil d'État civil ou militaire, sur la base du principe de la méritocratie, attestée par une sélection ouverte et transparente des cadres dirigeants et reposant sur leurs qualifications professionnelles et expériences ; dans cette perspective, le recours aux appels à candidatures et à l'audition des candidats doit être la règle.

ix. La soumission des dirigeants de l'appareil d'État à un code d'éthique contraignant en vue de favoriser l'émergence d'élites exemplaires, transformatrices. Ce code préciserait les valeurs et principes éthiques et les règles déontologiques applicables aux dirigeants et réglerait les questions ci-après : les incompatibilités de fonctions, les conflits d'intérêts, la rémunération des dirigeants, les dons et avantages, l'assiduité, l'utilisation de biens et de services de l'État, les déclarations d'intérêts, l'exclusivité de fonctions de certains dirigeants, les mécanismes indépendants de suivi-évaluation du respect de ce code éthique, etc.

x. L'octroi des moyens nécessaires à l'ASCE/LC pour une lutte sans concession contre la corruption publique, notamment dans les marchés publics.

xi. La non-participation des dirigeants de la Transition aux élections présidentielles et législatives devant sanctionner la fin de la Transition légitime et souveraine qui sera mise en place.

xii. Le respect du partage des compétences entre les deux pôles de l'Exécutif que sont le Chef de l'Etat et le Chef du Gouvernement, ce dernier étant la cheville ouvrière de l'exécutif, et leur soumission à l'obligation de rendre compte au peuple à travers des mécanismes indépendants.

xiii. L'importance du rôle d'arbitre du Chef de l'Etat, de garant et de facilitateur pour le renforcement de l'unité nationale.

xiv. La soumission de l'exercice des pouvoirs de nomination aux postes stratégiques de l'appareil d'Etat, des établissements publics et entreprises publiques du Chef de l'Etat à l'avis de non-objection des représentants du peuple.

xv. La réduction des incitations à la recherche de rentes aux postes de l'Etat par la consécration des principes de gratuité et de mandat de service public non-permanent pour tout organe consultatif ou délibératif représentant le peuple, à l'instar des principes consacrés par la 2e République (1970-1974) : « Le Député n'est investi d'aucun mandat permanent de service public et, en dehors du temps consacré aux sessions de l'Assemblée nationale, reste normalement attaché à ses activités habituelles » (article 47) « Le mandat de Député est gratuit. Les membres de l'Assemblée nationale reçoivent cependant, pendant la durée des sessions, à l'exclusion de toute autre indemnité, une indemnité journalière fixée par référence au taux le plus bas de l'indemnité de même nature accordée aux fonctionnaires en déplacement à l'extérieur et calculée par jour de présence effective » (article 55).

xvi. Les principes de la nature civile du pouvoir politique, de la subordination des FDS au gouvernement légitime, démocratiquement issu des élections et de la dépolitisation des FDS et, dans ce sens, le principe de la démission préalable, conformément à la loi, de tout membre des FDS intéressé à briguer des postes politiques.
xvii. Le principe de la mobilisation de tous les corps militaires et paramilitaires sans exceptions sur le front sécuritaire.

xviii. La claire répartition des responsabilités entre le Gouvernement légitime et les FDS en temps de guerre en vue de répondre à la question de savoir qui fait quoi ou qui est responsable de quoi ?

xix. Le rappel constant aux élus et aux agents de l'État de leur vocation à travailler pour le bonheur du peuple et non dans leurs propres intérêts.

xx. L'adoption d'une loi de programmation humanitaire en vue de la résolution de la crise humanitaire née des attaques des groupes armés terroristes, l'accompagnement du retour des personnes déplacées internes et leur autonomisation économique comme priorités nationales.

xxi. La mise en place d'un groupe de travail en vue de proposer au Gouvernement une vision sur le renforcement de la souveraineté du Burkina Faso et la diversification de ses partenaires dans la lutte contre les groupes armés terroristes.
En vue de faire de la tenue des prochaines Assises des forces vives de la Nation un nouveau départ pour le Burkina Faso, le Front patriotique propose les éléments ci-après :
i. La reconnaissance du caractère souverain des Assises sous la double réserve du respect de la Constitution, de l'Acte fondamental du MPSR, des engagements internationaux du Burkina Faso.

ii. Les Assises des forces vives, constituées par l'ensemble des faitières des forces sociales jouissant de légitimité avérée statueront sur les responsabilités partagées en temps de guerre entre l'armée et les autres composantes sociales et politiques sans déroger à la règle fondamentale qu'en démocratie, l'armée est un instrument de l'État au service du pouvoir légitimement mis en place ; Les militaires, comme les autres citoyens, peuvent prétendre à des postes politiques suivant des règles et des procédures communément admises comme notamment la démission ; ce qui permet de juguler la politisation de l'appareil sécuritaire et réduire la compétition en son sein pour l'accès à des postes politiques ou dans l'administration civile aux conséquences désastreuses pour la cohésion des FDS et de la Nation.

iii. En ces temps de guerre l'inopportunité d'une assemblée législative de transition ; son remplacement par un conseil consultatif des forces sociales souveraines à la légitimité avérée.

iv. Les assises des forces vives statueront sur la mise en place d'un gouvernement de guerre, un gouvernement resserré dont la priorité est de gagner la guerre contre le terrorisme, et de faire urgemment face à la détresse humanitaire, l'insécurité alimentaire et la cherté de la vie.

v. La nouvelle charte de la transition sera assortie d'un nouveau contrat social qui est l'offre de gouvernance politique pour urgemment adresser la crise humanitaire, les graves fractures sociales et la réconciliation nationale autour d'un nouveau pacte républicain.

vi. La nouvelle charte de la transition sera assortie d'un nouveau contrat moral dans la gestion des affaires publiques de l'Etat ; ce contrat moral établira une redevabilité contraignante des gouvernants vis-à-vis du peuple ; ce contrat moral fera l'objet d'un suivi-évaluation citoyen et populaire par le REN-LAC

vii. Les Assises des forces vives statueront sur la volonté exprimée par le peuple du Burkina Faso de diversifier ses partenaires et de sortir du "tête à tête" avec la France en vue d'une nouvelle politique souveraine de coopération internationale qui impose à tous les partenaires du Burkina Faso le respect de sa souveraineté, qu'il s'agisse de la France, de la Russie ou de tout autre pays.

viii. La traduction et présentation de la mouture finale de la Charte de la Transition en langues nationales.
Ouagadougou le 09 octobre 2022

Ont signé les organisations membres du Front Patriotique

Ont signé :
ACD
AFP
Amitié Burkina Russie
Association des victimes du coup d'état du
16 Septembre 2015
Association Jeunes Espoir de Zoaga
Association Mobgtaaba pour le développement de Pensa
Association Sougrinooma des jeunes commerçants et
ouvriers du Burkina
Associations Semfilms
Balai Citoyen
Brassard Noir
Burkinbii Soul Gartaaba
C.A.M.A.R.A. D.E.S
CACOK
Centre Valère Somé
Coalition Yelema Oroya de Bobo
Coordination des OSCs 30-31-15 de Bobo
Deux Heures Pour Nous, Deux Heures Pour Kamita
Ensemble Pour le Faso (PUR, PAREN, SENS, PDS, APR Tiligre)
Fédération des commerçants du secteur informel
Fédération Wend La Tongo
Forum Dii Taa Niè
Front des Forces Sociales (FFS)
Front Patriotique du Faso (FPF)
Génération Cheick Anta Diop
Génération Montante du Faso (GMF)
Génération Thomas Sankara (GTS)
Groupe d'Initiative pour la Refondation de la Patrie
Jeunes aux Poings Levés
Jeunesse Sankariste Unie (JSU)
Le groupe de Réflexion et de Propositions
M/PRSCA
Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP)
Mouvement Endogène
Œil d'Afrique
OPA-BF
Organisation des Jeunes Commerçants du
Burkina Faso (ASCOB
Organisation Patriotique de la Jeunesse
Organisation Patriotique des Jeunes
PPR
PUND
Réseau des Mouvements du Burkina Faso (RM/BF)
Unions Nationales des associations des commerçants
des marchés et Yaars du Burkina
UNIR-MPS

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Soldats tombés à Gaskindé : Le Capitaine Ibrahim TRAORÉ reconnaît la bravoure des hommes

Mon, 10/10/2022 - 22:30

(Ouagadougou, 8 octobre 2022). Le Chef de l'Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE, a rendu hommage, ce samedi au camp Sangoulé Lamizana, aux 27 soldats tombés sur le champ d'honneur pour la Patrie, lors de l'attaque terroriste contre le convoi de ravitaillement de la ville de Djibo, le 26 septembre dernier à Gaskindé dans la région du Sahel. Dix civils avaient également péri dans cette attaque terroriste.

A cette occasion, la hiérarchie militaire s'est mobilisée autour du Chef de l'Etat pour saluer la mémoire et la bravoure des 27 soldats qui ont défendu la Nation au prix de leur vie.

A cette cérémonie d'hommage, tous les 27 soldats tombés ont reçu, à titre posthume, la Médaille militaire pour leur engagement dans la lutte contre le terrorisme, ce fléau qui menace notre Nation et notre vivre-ensemble.

Les 27 soldats reposent désormais dans le carré militaire du cimetière municipal de Gounghin à Ouagadougou.

Direction de la communication de la Présidence du Faso.

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Burkina Faso : La France envoie des gendarmes en renfort pour protéger ses ressortissants

Mon, 10/10/2022 - 22:30

Six éléments du GIGN, une unité d'élite de la Gendarmerie française, ont été dépêchés, le jeudi 6 octobre 2022, en renfort à ceux déjà stationnés à Ouagadougou, rapporte la radio Europe 1.

Ces militaires ont pour mission d'aider à la sécurisation de l'ambassadeur et des ressortissants français au Burkina Faso.

En rappel, les locaux des Instituts français et la guérite de l'ambassade de France à Ouagadougou ont été saccagés, le samedi 1er octobre 2022, par des manifestants qui accusaient l'armée française de protéger le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba.

Le GIGN est une Unité spécialisée dans la sécurité-protection de groupe. Douze de ses éléments avaient évacué, en février 2022, les ambassades française, italienne et japonaise présentes à Kiev, la capitale ukrainienne vers l'ouest du pays, ajoute Europe 1.

Lefaso.net
Source : Europe 1

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Masterclass de l'élévation : Un cadre d'échanges pour développer le potentiel des femmes burkinabè

Mon, 10/10/2022 - 22:00

« Femme, viens découvrir ton potentiel absolu ! ». C'est le thème autour duquel se sont réunies quelques femmes leaders du Burkina Faso. Il s'agit de Bernadette Dao, écrivaine émérite ; Rasmata Derra, sociologue, experte en genre et développement ; et Marina Minoungou, coach en leadership féminin et bien-être familial. Ce cadre d'échanges et de partages d'expériences dénommé “Master class de l'élévation” est l'initiative de Hamidou Zonga, journaliste écrivain et promoteur des éditions Zontibo. C'était ce samedi 8 octobre 2022 à Ouagadougou.

La première édition de la masterclass de l'élévation a accordé une place de choix à la question de la femme. Ce, à travers le thème retenu à cet effet, « Femme, viens découvrir ton potentiel absolu ! ». Dans une vision de partager les connaissances et les stratégies favorisant en effet l'autonomisation des femmes, des leaders et modèles de réussite de la gent féminine y ont été invités.

C'est avec reconnaissance et un sentiment de satisfaction que Bernadette Dao, écrivaine et marraine de la masterclass de l'élévation, a salué la tenue de cet évènement qui constitue, pour elle, un nouvel espace d'expression des femmes. « Quand je dis expression, c'est l'expression sans violence et sans passion. Je crois que nous en avons fini avec ces histoires d'hommes-femmes, nous aussi on peut… Ce n'est pas de cela qu'il s'agit ! », a-t-elle planté le décor.

Bernadette Dao indique avec insistance : « Il s'agit de s'affirmer pour nous-mêmes et rien d'autre. On agit et on se bat contre personne ». Une précision qui est de mise, d'autant plus que certaines femmes ont compris de travers le féminisme. Ce courant de pensée qui milite pour le respect des droits de la femme.

La sociologue Rasmata Derra, l'écrivaine émérite Bernadette Dao et la coach Marina Minoungou (de la gauche vers la droite)

La femme assure à 90% l'éducation de l'enfant

Après l'ouverture officielle des échanges, la parole est donnée à la sociologue Rasmata Derra. « C'est une occasion pour voir dans quelles mesures l'on peut renforcer le leadership des femmes quand on sait qu'il est confronté à de nombreux obstacles et inégalités en termes d'accès, de participation dans tous les domaines que ce soit », a-t-elle situé.

Il y a un déséquilibre au sens de l'implication des femmes dans les domaines économiques, culturels, sociaux…, laisse entendre Rasmata Derra. Avant d'expliquer que ces inégalités et obstacles sont l'œuvre de tous. « Quand on regarde en matière d'éducation familiale, le rôle de l'éducation de l'enfant est assuré à 90% par la femme », a-t-elle souligné.

Si madame Derra reconnaît que de plus en plus de femmes travaillent au même titre que les hommes, et ne sont plus aussi présentes dans les ménages qu'avant, elle affirme néanmoins que les femmes sont celles qui sont le plus en contact direct avec les enfants.

Une vue des participants à la première édition de la masterclass de l'élévation

Les jeunes doivent être formés avant de s'engager dans le mariage

Concernant justement la question de l'enfant, la coach Marina Minoungou est celle qui s'est attardée sur le sujet. « Bon nombre de personnes disent qu'elles n'arrivent pas à maîtriser leurs enfants. C'est parce que la base a été ratée », a-t-elle signalé. Selon la coach, c'est depuis sa jeunesse que l'on doit s'informer et se former dans ce sens. Car il sied au préalable de savoir comment fonder une famille avant même d'y aller.

À en croire Marina Minoungou, les dégâts constatés dans certains foyers sont la conséquence de la négligence de la formation des jeunes sur les aspects conjugaux. « Il faut d'ores et déjà savoir adopter des attitudes de bons parents bien avant de se marier », a-t-elle recommandé.

Pendant la présentation de ces différentes communications dignes d'intérêt, l'assistance composée d'hommes et de femmes, mais aussi de jeunes, a accordé une oreille attentive à l'endroit des conférenciers.

La présidente du comité d'organisation, Florence Sermé (à gauche) et Hamidou Zonga, initiateur de la masterclass de l'élévation (à droite)

La masterclass de l'élévation n'est pas un effet du hasard. Mais le résultat d'une longue réflexion et méditation qui date de 2018, selon la présidente du comité d'organisation, Florence Sermé. Cela, dans le but qu'elle réponde à leur vision de construire ensemble des ressources humaines de qualité, techniquement compétentes et socialement conscientes au service de l'humanité.

La présidente du comité d'organisation a tenu à mentionner que l'évènement est organisé sur fonds propres de l'initiateur, Hamidou Zonga, qui s'est engagé pour la cause des personnes déplacées internes à travers son livre intitulé « Foubé ». Le jeune écrivain a son actif trois œuvres littéraires que sont « Cryptomonnaies : Devenez riche maintenant ou demeurez pauvre à jamais », « Le miroir » et « Foubé ou la croisade des femmes ».

Les œuvres d'Hamidou Zonga

Le lancement de la masterclass répond à cette idée de créer un programme d'éducation plus large au profit des populations grâce à des connaissances pragmatiques qui permettraient aux jeunes et femmes d'entreprendre afin d'aider leur entourage. L'honneur fait aux femmes à cette première édition s'inscrit ainsi en droite ligne du message véhiculé par le dernier livre de Hamidou Zonga.

« “Le miroir” est un livre d'hommage à la femme qui souffre sur tous les plans de l'irresponsabilité des hommes », a-t-il relaté.

La vision d'Hamidou Zonga est de permettre aux participants de découvrir, par la même occasion, ses œuvres dont les thématiques font l'objet de discussions à la masterclass d'élévation.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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Lions club Ouagadougou leader : Des fournitures scolaires pour les élèves du village de Bah

Mon, 10/10/2022 - 22:00

Le Lions club Ouagadougou leader a remis des kits scolaires aux élèves de Bah, village situé dans la commune rurale de Léna, région des Hauts-Bassins. La remise du matériel a eu lieu le samedi 8 octobre 2022 à Ouagadougou, en présence des représentants des bénéficiaires.

Un mois après son activité de reboisement, le Lions club Ouagadougou leader poursuit ses œuvres caritatives avec ce don de matériel scolaire aux élèves de Bah, dans la province de Houet. Ce don, d'une valeur de 1 150 000 francs CFA, est composé de cahiers, livres, stylos, sacs, craies, ardoises mais aussi de gel hydro-alcoolique et de savon liquide pour la promotion de l'hygiène.

« Tout ce qui favorise le développement des couches les plus défavorisées, nous n'allons pas hésiter à apporter notre soutien. Et c'est dans ce sens que nous avons fait ce don », a laissé entendre le président du Lions club Ouagadougou leader, Emmanuel Dembélé. L'année dernière, confie-t-il, nous avons fait un don de vivres en faveur des personnes déplacées internes de Boussouma (région du Centre-Nord), ajoutant que le présent geste s'inscrit dans la logique de diversification des zones d'action.

Le président du Lions club Ouagadougou leader, Emmanuel Dembélé, a salué la mobilisation des membres à cette cérémonie

A entendre le premier responsable du Lions club Ouagadougou leader, les actions humanitaires de son association vont encore s'intensifier. « Comme activités, nous aurons une remise de vivres aux déplacés internes au mois de décembre. Conformément à notre programme annuel, nous allons organiser une conférence publique sur la paix au Burkina Faso », a ajouté M. Dembélé, sous les ovations de ses camarades.

Les "Lions" comptent intensifier leurs actions dans les jours à venir

Cette initiative tombe à point nommé, car elle intervient dans un contexte d'envolée des prix des fournitures scolaires. C'est du moins ce qu'a laissé entendre le représentant des bénéficiaires, Dibi Millogo. « Nous recevons ce don avec beaucoup de joie et de gratitude à l'endroit des bénéficiaires. Tous le village salue le geste et remercie cette association qui n'est pas à sa première fois », se réjouit-il. A l'écouter, le Lion club Ouagadougou leader a fait plusieurs fois des clins d'œil à ce village situé à 40 km de Bobo-Dioulasso, à travers des initiatives contribuant au développement de la localité. Il a par ailleurs rassuré les bienfaiteurs que le matériel arrivera à bon port.

Le représentant des bénéficiaires a exprimé la reconnaissance du village de Bah au Lions club Ouagadougou leader

En rappel, avant la remise officielle du matériel, l'association a observé un moment d'invocations pour le retour de la paix au Burkina Faso. C'est justement pour raison d'insécurité qu'elle n'a pas pu faire le déplacement dans le village pour la remise du don. Les membres ont souhaité que le pays des hommes intègres recouvre la sécurité afin qu'ils puissent contribuer davantage, à leur manière, au développement du pays.

Pour rappel, le Lions club Ouagadougou leader existe depuis dix ans et est composé de 34 membres.

Serge Ika Ki
Lefaso.net

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In memoria : Ouedraogo Omer Stanislas

Mon, 10/10/2022 - 21:00

« Nul ne meurt si sa mémoire demeure dans le cœur des siens »

Le Foule Naaba Sanm, Les Grandes familles OUEDRAOGO, SAMA et alliées à Kaya, Manga, Ouagadougou, Bobo, Ouahigouya, Dédougou,

Les enfants du défunt, Marc, Ida, Arthur, Odette

Les petits enfants Faridatou, Melissa, Ashley, Ginette, Amir & Maïleys

Réitèrent leurs sincères remerciements pour les nombreuses marques d'amitié, de sympathie, de compassion, de soutien spirituel, moral, matériel et financier à l'occasion des obsèques de leur père, frère, oncle cousin, grand père & ami OMER STANISLAS OUEDRAOGO précedement ancien chef comptable à la retraite à la RTB Bobo le 11 octobre 2021.

Les familles vous prient d'avoir une pensée pieuse et de vous joindre à eux en union de prière pour le repos éternel de son âme.

Programme de la messe

Vendredi 14 Octobre à 16h : Bénédiction de la tombe au cimetière Municipal Route de Banakeledaga Suivie de la veillée à 20h au Domicile du regretté sis à Colsoma au sect 21 à 100m du stade Omnisports

Samedi 15 Octobre 2022
Messe d'anniversaire à 8h30 à l'église Notre Dame de la Salette au Secteur 22.

Suivie d'un agapé fraternelle au domicile familial à Colsoma au sect 21

« Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts. » (1 Thessaloniciens 4 :14)

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Décès de Foro Thierry : Remerciements et faire-part

Mon, 10/10/2022 - 21:00

La grande Famille Foro à Ouagadougou, Toma, France, Canada.
La grande Famille Tall, Mariko à Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Bamako.

Les Familles Paré, Toni, Ky, Dala, Toé, Darga, à Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Toma, Garango.

M Foro Robert conseiller technique du ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique à la retraite, à la cité Socogib Somgandé et sa famille à Ouagadougou.

Lionel, Isabelle, Corinne, Kevin, Ivan, Bibiane

Très touchés par les nombreuses marques de sympathie, de réconfort, de compassion, de solidarité et de soutien lors du rappel à Dieu de leur regretté, petit fils, fils, neveu, et frère, Thierry Foro le 14 septembre 2022 à Ouagadougou à la suite d'une maladie et son enterrement le 15 septembre 2022 au cimetière route de Kamboinssin.

Prient

Tous les voisins de la Cité Socogib de Somgandé à Ouagadougou, la Communauté chrétienne de base, Christ Roi de la dite cité, la communauté san, les parents, amis, connaissances et collègues du papa et de ses enfants, tous ceux dont les noms n'ont pas été cités de trouver ici l'expression de leur gratitude infinie lors des obsèques de leur enfant et frère.

Que Dieu vous comble abondamment de ses grâces et ses bénédictions pour tout ce que vous avez fait.

Que l'âme de Thierry repose en paix et que la Lumière de Dieu luise sur sa face.

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Rentrée scolaire 2022-2023 : Le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur rend hommage aux personnels de l'éducation

Mon, 10/10/2022 - 15:18

Dans cette déclaration parvenue à notre rédaction, ce lundi 10 octobre 2022, le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) rend hommage aux personnels du secteur de l'éducation. Le SNESS appelle aussi ses militants à une lutte unie pour une amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. Lisez !

MESSAGE DE RENTREE 2022-2023

• Camarades militantes et militants des sections et secteurs du SNESS,
• Sympathisantes et sympathisants du SNESS,
• Chers personnels et partenaires de l'éducation du Burkina Faso,

En ce début d'année scolaire 2022-2023, le Bureau Exécutif National du Syndicat National des Enseignants du Secondaire et du Supérieur (SNESS) saisit une fois encore l'occasion pour s'adresser à vous.

Cette rentrée intervient dans un contexte national marqué par des crises socio-politique, sécuritaire, sanitaire et humanitaire sans précédent ; en témoignent la fermeture de plus de 4258 écoles, 708 341 élèves hors des salles de classe (selon le rapport du Secrétariat Technique de l'Education en Situation d'Urgence à la date du 31 mai 2022), la famine dans certaines villes comme Djibo, Sebba ; et récemment les évènements des 30 septembre et 1er – 2 octobre 2022 qui ont troublé la quiétude de la population et mis à mal la cohésion au sein de nos forces armées nationales chargées de la sécurité territoriale.

Dans le secteur de l'éducation, des réformes et/ou innovations sont annoncées au titre de cette année scolaire au préscolaire, primaire, post-primaire et secondaire. Il s'agit essentiellement dès cette année de l'application généralisée de la réforme curriculaire entamée depuis 2013 : des curricula qui intègrent une réforme des programmes d'enseignement, un réaménagement des volumes horaires, de nouvelles disciplines à enseigner, un réajustement des coefficients dans l'enseignement post-primaire et secondaire général. Ces nouveaux curricula connaitront un début d'application au post primaire et secondaire dans les classes en début de cycle que sont la sixième et la seconde. Les nouveaux curricula, faut-il le rappeler, sont bâtis selon l'Approche Par les Compétences couramment appelée A.P.C. et nous espérons que tous les acteurs seront outillés adéquatement pour réussir la mise en œuvre de cette réforme, car un enseignement de qualité passe nécessairement par des enseignants de qualité bénéficiant de formations initiales et continues de qualité. Le ministère en charge des questions éducatives, pour assurer le succès de ces réformes, devraient veiller en amont à la formation des acteurs terrains avant sa généralisation.

Chers parents d'élèves,

Le SNESS ne reste pas indifférent aux difficultés auxquelles vous faites face pendant cette rentrée scolaire 2022-2023. Déjà en proie au renchérissement du coût de la vie en rapport étroit avec la guerre en Ukraine et la double augmentation des prix des hydrocarbures, vous voilà ployant sous le joug de frais de scolarité exorbitants et du prix des fournitures scolaires qui connaissent une flambée. Notre structure syndicale reste solidaire des difficultés que vous traversez et se fait votre porte-voix auprès des autorités afin que des mesures idoines soient prises pour atténuer ce calvaire dont vous êtes victimes à plus d'un titre.

Chers personnels du monde de l'éducation,

Face aux difficultés liées à la mise en œuvre du statut valorisant signé le 20 mars 2020, nous espérons à travers sa relecture entamée en juillet 2022 à Koudougou, voir juguler un tant soit peu les préoccupations des personnels de l'éducation. Aussi, l'opération « casiers vides » que nous souhaitons voir parachevée par les autorités, permettront sans nulle doute de résoudre au mieux les difficultés liées aux carrières des personnels de l'éducation (intégrations, avancements, reclassements, bonifications d'échelon avec bien l'incidence financière qui va avec) ; toute chose qui motiverait davantage les personnels de l'éducation dans l'accomplissement de leur noble mission salvatrice. C'est dire donc l'impérative nécessité de lever les goulots d'étranglement.

Camarades militantes et militants,

C'est le lieu ici pour nous de renouveler nos vives félicitations à l'ensemble des militantes et militants, sympathisantes et sympathisants du SNESS pour la mobilisation dont vous avez fait montre pour la réussite du XXV ème Congrès Ordinaire tenu les 27 et 28 septembre dernier à la Bourse du travail de Ouagadougou et qui a consacré la mise en place du nouveau Bureau Exécutif National. Un exécutif conscient des défis à relever et qui s'y attèlera avec rigueur et méthode afin que les orientations données par les congressistes ne soient pas de vains mots. Cette année scolaire est, à n'en pas douter, une année de défis au regard des enjeux du moments, de la nouvelle plate-forme revendicative et des recommandations et résolutions issues du XXVème congrès ordinaire..

Convaincus que notre salut réside dans l'engagement et la mobilisation de tous afin d'engranger des victoires pour l'épanouissement des personnels de l'éducation, nous devons donc réaliser la mise en œuvre effective de notre fédération syndicale et poursuivre l'unité d'action syndicale avec les autres structures syndicales.

Chères structures syndicales sœurs,

Le Bureau Exécutif National du SNESS et l'ensemble de ses militantes et militants, sympathisantes et sympathisants, conscients que les meilleurs acquis en lien avec les luttes syndicales ne peuvent se gagner dans des actions solitaires et isolées, vous réitèrent leur entière disponibilité à une lutte unitaire en vue d'une amélioration significative des conditions de vie et de travail de nos membres.

Une synergie d'actions qui devrait se faire dans le respect et la tolérance de nos différences, gage de nos capacités réciproques à transcender nos divergences pour aller vers l'essentiel, à savoir une éducation inclusive et de qualité, accessible à tous.

Camarades militantes et militants, sympathisantes et sympathisants,

Chers personnels de l'éducation,

Le Bureau National voudrait rendre un hommage appuyé à tous les professionnels de l'éducation pour leur engagement et leur dévouement à la noble et exaltante cause qu'est celle de l'œuvre éducative. Le SNESS vous appelle à rester mobilisés pour les éventuelles batailles syndicales à venir.

Bonne et fructueuse année scolaire à tous les personnels de l'éducation, aux élèves et aux parents d'élèves, dans la paix, la sécurité pour une éducation de qualité, inclusive et pour tous !

Tous mobilisés et unis, nous vaincrons
Vive le SNESS !

Pour le Bureau Exécutif National
Le Secrétaire Général National

Souleymane COMPAORÉ

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Burkina « Nos attentes vis-à-vis de la transition sont à la hauteur de l'extrême gravité de la situation nationale »

Mon, 10/10/2022 - 15:00

Dans cette déclaration, l'AUTRE Burkina / Parti pour le Socialisme et la Refondation, prend acte du coup d'Etat du 30 septembre 2022 au Burkina et énumère ses attentes vis-à-vis de la nouvelle transition.

DECLARATION SUR LA SITUATION NATIONALE

Encore une fois de plus, les forces armées nationales se sont vues obligées d'intervenir dans la vie politique de notre pays. Et ironie du sort, comme en janvier 2022 qui a vu la chute du régime MPP, c'est encore cette même crise sécuritaire qui fait tomber l'administration DAMIBA. On est tenté de dire que la même cause a produit le même effet ! Suite à ce nième coup de force dans notre pays, une des leçons à tirer c'est que le mal est profond et c'est le signe d'une précarité de notre démocratie. La présente déclaration se veut à la fois une prise de position sur l'évolution actuelle de la situation nationale mais aussi une contribution au processus de transition politique.

En effet, aux yeux de nombreux citoyens l'insécurité s'est aggravée comme en témoigne l'horreur de l'embuscade de Gaskindé. L'inquiétude, voire le désarroi était chaque jour plus grand au sein des populations. La position de nombreux acteurs est passée de l'interpellation forte sur la gravité de la situation et l'absence de résultats à la critique ouverte car désormais tout va mal !

Au niveau de la direction du MPSR, tout porte à croire que les observations et critiques internes ont évolué vers des positions tendancielles très opposées exacerbant un antagonisme certain entre deux (02) camps internes, deux (02) comportements avec en conséquences deux (02) visions différentes du combat antiterroriste. Résultat, le Président DAMIBA est tombé, des citoyens applaudissent, la jeunesse en particulier crie victoire.

En abandonnant le pouvoir, DAMIBA et certains de ses proches ont choisi de s'exiler vers le TOGO voisin ; terrible erreur selon nous ! Dans ce contexte de guerre, un jeune officier de 41 ans doit s'assumer, en acceptant de faire face à toutes les critiques et à toutes les sanctions éventuelles de toute nature ! Le Président KABORE, (certes, lui il n'est pas militaire et il a un vécu politique), avait donné l'exemple en refusant de quitter son pays.

Le diagnostic sur la gouvernance de DAMIBA peut sembler sévère mais franchement c'est justifié. Dans leur déclaration, ses anciens compagnons dénoncent ouvertement ses manœuvres au sein de la classe politique, les tentatives de remise en cause de l'indépendance de la justice, les choix hasardeux qui ont affaibli le système sécuritaire national et les lourdeurs administratives graves. A cet effet l'on se demande où est donc passé le rapport des audits sur les institutions ?

Ainsi, tout cela porte à croire que l'ancien président n'a pas respecté la charte de la transition précisément les orientations communément acceptées au départ. Par ailleurs, dans certains milieux l'on n'hésite pas à dire qu'il a voulu ruser avec les acteurs de la vie nationale et que cela ne pardonne pas. Et fait caractéristique, DAMIBA a réussi à faire une large unanimité contre lui. Ainsi ceux-là mêmes qui ont attaqué et rejeté avec une violence rare le MPSR en janvier 2022 salut le « nouveau » MPSR.

Si des voix mettent en gardent ouvertement contre ce phénomène propre aux situationnistes calculateurs, à contrario nous croyons qu'il s'agit d'une belle opportunité car ce « ralliement », s'il est sincère, pourrait en fin créer les conditions favorables à l'Union et à l'Unité véritable du peuple contre l'hydre djihadiste. Aussi, nous saluons le courage et la détermination des FDS et des VDP qui se battent au front en côtoyant à chaque instant la mort. ! Hommage à ces dignes fils de la patrie, qui perdent leurs propres vies et ce pour protéger les nôtres. Dans ce contexte, s'engager, comme l'ont fait les hommes du capitaine TRAORE, à conduire le combat libérateur contre le terrorisme représente un pari risqué et seuls des patriotes acceptent de le faire. Au regard de tout ce qui précède, nous prenons acte du changement comme nous l'avons fait en janvier 2022.

Désormais le nouveau pouvoir s'installe progressivement aux commandes de l'Etat et l'adoption de son Acte Fondamental le 05 Octobre en est une preuve tangible. La marche du MPSR se poursuivra avec la mise en place des nouveaux organes de la transition, l'adoption de la nouvelle charte et probablement la priorisation des grands axes de son programme de transition. Concernant ces organes, il n'est pas sans intérêt d'écouter ces nombreux citoyens qui doutent de leur nécessité et de leur pertinence. En effet, les procédures de désignation, le format et la qualité des membres de ces organes, la qualité du travail ont laissé à désirer.

En annonçant la tenue prochaine des assises des forces vives les 14 et 15 Octobre, le Capitaine TRAORE a sans doute le souci de renforcer le caractère inclusif de la transition et de rechercher une légitimité populaire. Tant mieux ! Mais comme il fallait s'y attendre, très vite certaines personnes déclarent que seule une transition civile est acceptable, allant même jusqu'à projeter leur propre profil (leur propre portrait-robot simulé) sur les réseaux sociaux comme étant le meilleur pour présider la transition.
D'autres points de vue appellent « l'armée à retourner urgemment dans les casernes et à s'en tenir à son rôle régalien ».

Cette idée relève des principes généraux justes. Cependant, la particularité de cette transition, celle d'un pays en guerre depuis de longues années doit nous faire réfléchir sérieusement. Par ailleurs, l'attelage de 2014 avec la paire KAFANDO-ZIDA, ne nous encourage pas à renouveler cette expérience malheureuse. Aussi, la meilleure solution du moment, serait que l'armée accepte de s'assumer et d'assumer ainsi ses responsabilités.

Depuis la nuit du 05 Octobre, un acte fondamental a été adopté. Et comme ce fut le cas en 2014, certains avis remettent en cause sa valeur juridique relativement à la constitution. Néanmoins la question de la présidence de la transition enregistre une nouvelle donnée très importante avec la nomination officielle du Capitaine TRAORE comme chef d'Etat à travers l'Acte fondamental et ce en attendant la tenue des assises.

En tout état de cause, nous invitons le nouveau pouvoir, la hiérarchie militaire et les acteurs (religieux et coutumiers) qui ont œuvré avec succès lors des chaudes heures des journées du 30 Septembre et 1er Octobre à éviter au pays une catastrophe sanglante, à se mettre immédiatement et activement au travail afin de créer des conditions favorables à l'adhésion des assises autour de la nécessaire responsabilisation de l'armée pour présider la transition !

Aujourd'hui, nos attentes vis-à-vis de la transition sont à la hauteur de l'extrême gravité de la situation nationale dont les tendances d'évolution suscitent de grosses inquiétudes. A cet effet, nous retenons deux volets importants à savoir, les urgences de l'heure et les grandes réformes fondatrices.

Dans le domaine des urgences, parallèlement à la mise en place des organes de la transition, nous retenons entre autres, la récupération des territoires perdus, la réinstallation des personnes déplacées internes (PDI), la présence de l'Etat sur le territoire national, la réorganisation du dispositif de défense et le renforcement de ses capacités de guerre, les mesures contre les lourdeurs administratives, l'organisation des élections etc. Les réformes fondatrices quant à elles seront centrées principalement sur la construction à moyen terme d'une gouvernance nationale légitime.

La suspension de la Constitution étant levée, désormais place à l'action ; ce à quoi le Chef de l'Etat a répondu en déclarant « Le travail a déjà commencé sur le terrain (…) et nous voulons aller vite » qu'il faut aller vite ». Toutefois, entendu que la transition burkinabè se déroule dans un contexte très particulier, dans un pays en guerre, grandement occupé par les forces terroristes, il faut absolument prioriser les priorités !
1-Le combat sécuritaire doit être au centre de tout car elle conditionnera toutes les autres priorités. Le temps presse et malgré le courage des FDS et des VDP, la crise sécuritaire continue de semer la désolation au sein de nos communautés. Comme nous l'avons souligné, le temps a travaillé contre nous et il pourrait toujours en être ainsi, si rien n'est fait. De toues évidences pendant que nous passions notre temps à nous invectiver durant la présidence de KABORE, les terroristes tissaient leur toile meurtrière suivant une stratégie bien connue à savoir « l'encerclement des villes par la campagne ».

2-Puis viennent les questions en rapport avec la gouvernance nationale légitime. La mise en place d'une Gouvernance vertueuse est capitale et pourrait concerner dans une première étape, la lutte contre la corruption et la fraude électorales, la transparence dans l'action gouvernementale, la dépolitisation de l'administration, l'assainissement de la vie politique nationale ( sanctionner sans complaisance les acteurs politiques et ceux de la société civile reconnus coupables d'actes répréhensibles ; limitation du nombre de mandats aux législatives et aux municipales à l'instar de la présidentielle…), la lutte contre la corruption en générale et la fraude fiscale ; la révision des textes liberticides notamment ceux relatifs aux grèves dites politiques, la publication sans délais du rapport des Audits institutionnels et financiers, la réduction du nombre des Institutions actuelles de la République (suppression et /ou fusion : le CES, le Médiateur du Faso, le Conseil national pour le dialogue social…).

3-L'organisation des élections par ordre de priorités occupe une place essentielle au regard des engagements déjà pris. Ce qui suppose une mise à jour du calendrier électoral et une réactualisation du code électoral

4-La redéfinition d'une autre politique de coopération fondée sur le respect de notre souveraineté et de nos intérêts propres, ce qui suppose une dénonciation des accords de coopération civile et militaire avec la France en particulier ; un renforcement des relations avec les pays voisins basées sur la solidarité africaine ; une diversification des types de rapports d'amitiés basée sur une souveraineté de choix de nos partenaires diplomatiques en mettant prioritairement l'accent sur l'amitié entre les peuples. Ce qui est en jeu n'est pas un duel entre la France et la Russie ! Du reste il faut s'en convaincre, c'est nous qui devons prendre l'initiative du changement en imposant le respect de nos choix souverains. Les autorités de Paris en particulier se trompent en se focalisant sur le fameux sentiment anti français car c'est plus sérieux que ça ! Depuis des siècles, nous avons subi l'humiliation des esclavagistes, puis la servitude inhumaine du colon français suivie de l'exploitation éhontée du néocolonialisme. Aujourd'hui, notre peuple, surtout la jeunesse rejette cette politique d'assujettissement dans des domaines de souveraineté. La France doit comprendre que le fameux sentiment anti français n'est pas dirigé contre le pays encore moins contre son peuple, mais c'est bel et bien un refus de la politique de l'Etat français. Ce sentiment est l'expression d'une colère légitime d'une jeunesse qui, chez nous, n'est plus seulement l'avenir du pays mais qui est déjà le présent du Burkina.

Dans le cadre de la coopération sous régionale, la CEDEAO reste un partenaire incontournable et aujourd'hui elle est omniprésente dans la vie politique du pays. Cette omniprésence semble se transformer en omnipotence. En adoptant en 2007 une décision importante pour faire de l'organisation communautaire « Une CEDEAO des peuples » le message semblait bien clair. Mais en réalité, le changement est resté centré surtout sur les processus électoraux et la « gestion » des coups d'Etat et l'on constate que sa mission classique n'a point donné des résultats probants. Au contraire l'organisation a souvent avalisé des situations politiques fondées sur les présidences à vie, le règne des dictatures, l'intronisation de père en fils, le tripatouillage des constitutions pour un 3ème mandat et la fraude à grande échelle en particulier. Aucune surprise si la jeunesse rejette aujourd'hui cette CEDEAO.

5-La question de la réconciliation reste une grande préoccupation mais franchement les maladresses de l'administration DAMIBA lui ont porté un coup d'arrêt. Du reste, on l'a souvent dit la réconciliation nationale qui peine à convaincre chez nous est un véritable serpent de mer. Compte tenu de notre expérience et de celle d'autres pays, le processus de réconciliation nationale est un parcours de combattant. Aujourd'hui, tout semble bloqué !

6-Le principal pilier de changement politique du MPSR c'est la refondation. La notion de refondation renvoie à celles de rénovation et de réhabilitation en vue d'un changement qualitatif. La refondation de l'Etat portera sur la nature et la forme de l'Etat, ses attributs, ses institutions. Au total la refondation mettra en œuvre des réformes suffisamment profondes, des réformes fondatrices. Mais l'on se rappelle qu'en 2008, le manifeste du mouvement de refondation nationale disait « Pour obtenir la Refondation d'ensemble de la gouvernance nationale, il n'y a pas seulement à reconnaître l'état de crise, à en appeler à gorge déployée à la Refondation, à lui donner un contenu, il y a aussi à dégager les moyens d'atteindre cet objectif. C'est la question fondamentale de la démarche stratégique… ».

Néanmoins, il faut tenir compte du fait que le MPSR s'est engagé officiellement dans un processus de refondation. Certes, il pourrait s'avérer très compliqué de mener ces reformes de grande portée à termes dans le cadre de la présente transition du fait des contraintes évidentes. Toutefois, il est possible d'en tracer des sillons irréversibles pour permettre à la classe politique et aux futurs dirigeants du pays de s'en inspirer pour bâtir le Burkina de demain. Nous en retiendrons essentiellement 04 grands domaines : la politique, l'économie et le social, la sécurité et la coopération internationale :

Dans le domaine politique, l'objectif est de mettre fin à l'injustice politique, à la monopolisation des pouvoirs par des individus ou groupe d'individus qui viole les principes constitutionnels de la concurrence politique et les droits des citoyens.

Au plan économique et social, il faut combattre les injustices dans ce domaine, renforcer le processus de liquidation totale des monopoles économiques injustes qui violent les principes constitutionnels de la concurrence économique et les droits des consommateurs d'une part et d'autre part, l'égalité des citoyens en termes de droits Sociaux.

Au plan de la coopération internationale, il s'agira de rejeter l'injustice internationale, dénoncer les anciennes relations néocoloniales en termes d'accords et les monopoles des multinationales en particulier qui compromettent la concurrence internationale et les droits des peuples souverains.

Enfin, sur le plan sécuritaire, il faut proscrire fermement les guerres injustes en particulier cette guerre à laquelle notre peuple fait face, par un renforcement exceptionnel des capacités de guerre des fds, la création des conditions pour une unité sacrée du peuple contre l'hydre terroriste, la reconquête de toutes les terres perdues, l'institution d'un service militaire obligatoire dans l'armée, pour toute citoyenne et tout citoyen ayant l'âge requis, le reversement d'une part importante de toutes les subventions publiques, sans exception et reversement des fonds des grosses caisses noires pour l'effort de guerre ; enfin le retour des communautés dans leurs localités d'origine !

In fine, la refondation pourrait être basée sur le principe de la primauté du social sur la politique et celle de la politique sur l'économie.
Ouagadougou, le 09 Octobre 2022

LE CHANGEMENT C'EST MAINTENANT !
QUE DIEU PROTEGE LE BURKINA FASO !

Dr Alain Dominique ZOUBGA
Président de l'AUTRE Burkina/PSR

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Musique au Burkina : '' Tigritude'', l'hymne à la résilience de Donsharp de Batoro

Mon, 10/10/2022 - 14:30

Après son titre ''Réseaux sociaux'' Donsharp de Batoro propose aux mélomanes '' Tigritude''.

Dans un contexte de crise sécuritaire qui prévaut au Burkina Faso, le Kundé d'or 2021 utilise les mots comme il sait très bien le faire.

Témoin de son époque , Donsharp de Batoro incite toutes les couches de la société Burkinabè à la résilience, la fraternité et la solidarité , car c'est la seule option pour un '''Burkina émergent''.

L'adversité de l'ennemi ne doit aucunement faire baisser les bras aux habitants du pays des hommes et femmes intègres.

C'est un hymne pour ragaillardir les populations qui se laissent souvent immerger par les obstacles.

Un clin d'oeil est fait dans le clip pour rendre hommage aux Forces de Défense et de Sécurité en raison de leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme.

Le clip est enfin disponible sur la chaîne Youtube du chanteur.

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Conseil d'orientation et de suivi de la transition : Portrait des trois figures de proue nommés par Paul Henri-Damiba

Tue, 30/08/2022 - 00:30

Parmi les 40 membres du Conseil d'orientation et de suivi de la Transition (COST), nommés par décret le 25 août 2022, certains sont des visages familiers alors que d'autres sont plus ou moins des revenants sur la scène sociopolitique du Burkina. Dans cet article, nous vous proposons la biographie express des trois figures de proue du COST. Il s'agit du lieutenant-colonel Naon Daba et du diplomate à la retraite Jean-Baptiste Ilboudo, respectivement vice-président et deuxième vice-président du COST et de l'économiste Issa Larba Kobyagda qui occupe le poste de secrétaire permanent.

Lieutenant-colonel Naon Daba, vice-président du COST : Cet officier militaire, nommé Commandant de la Brigade nationale de Sapeur-pompiers, n'est jamais bien loin du président Paul Henri Damiba qui n'est autre que son promotionnaire du Prytanée militaire de Kadiogo. La fameuse promotion 92 ! Le baccalauréat série A4 en poche, il intègre l'école militaire interarmes de Kolikoro au Mali d'où il sort avec deux diplômes : celui de chef de section d'infanterie et le brevet de parachutiste.

Le lieutenant colonel Naon Daba est un promotionnaire du président du Faso, Paul Henri Damiba

Deux missions au Darfour

Après un tour en France, pour la formation initiale d'Officier Sapeur-pompier à la Brigade de Sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), il rentre au bercail avec le Certificat de chef de garde d'incendie (CCGI) et le Certificat de prévention.

Commence alors une carrière professionnelle riche avec les soldats du feu. Commandant adjoint la première Compagnie d'incendie et de secours de la BNSP à Ouagadougou entre 2003 et 2004, il dirige de 2005 à 2010 l'Ecole nationale de Sapeurs-pompiers (ENASAP).

Durant cette période, il effectue sa première mission au Darfour, de décembre 2009 à décembre 2010, en tant qu'Officier chargé des opérations du détachement du 1er bataillon burkinabè au sein de la mission hybride de l'Union africaine et de l'Organisation des Nations-Unies.

Ancien coordonnateur du renseignement intérieur

De retour de mission, il occupe de février 2011 à avril 2013 les postes de Commandant de la Compagnie de commandement et des services de la BNSP et de Commandant de la deuxième Compagnie d'incendie et de secours de la BNSP à Bobo Dioulasso. Le devoir l'appelle de nouveau au Darfour, cette fois-ci en tant qu'Officier chargé des actions civilo-militaires (CIMIC) à l'état-major de la force de la mission hybride de l'UA et de l'ONU.

De retour de cette mission, il est nommé directeur général de l'Institut supérieur d'études de protection civile de Ouagadougou (ISEPC), poste qu'il occupe de mai 2013 à mars 2015, avant de rejoindre, jusqu'en aout 2017, l'Agence nationale de renseignement en tant que Coordonnateur du renseignement intérieur.

Commandant de la BNSP depuis le 1er février 2022

Titulaire d'un Brevet de l'enseignement militaire supérieur de second degré et d'un Master 2 en stratégie, sécurité, défense, gestion des conflits et des catastrophes, obtenus en juillet 2017, le lieutenant-colonel Naon Daba revient chez lui à la BNSP et en devient la boîte noire en tant que directeur des opérations. Il y passe 4 ans et 3 moisjusqu'à l'avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).

Chevalier de l'ordre national en 2015, le nouveau vice-président du Conseil d'orientation et de suivi de la transition a raflé au cours de sa carrière plusieurs médailles dont la médaille d'honneur des Sapeurs-pompiers en 2014, la médaille d'honneur militaire en 2013 et deux médailles commémoratives des Nations unies avec agrafe Soudan en 2012 et 2010.

Le lieutenant colonel Naon a passé plus qutare ans en tant que directeur des opérations de la BNSP avant sa nomination comme Commandant

Le diplomate

Jean Baptiste Ilboudo, deuxième vice-président du COST : Ministre plénipotentiaire de grade exceptionnelle à la retraite depuis décembre 2001, Jean Baptiste Ilboudo respire, dit-on, la diplomatie. Actuel président de l'Association des ambassadeurs du Burkina Faso à la retraite, ce septuagénaire natif de Lay dans la province du Kourwéogo a bourlingué dans les représentations diplomatiques en Europe.

De septembre 1995 à décembre 2001, année où il prend sa retraite, il est ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso auprès des pays comme la République fédérale d'Allemagne, la Confédération Suisse, la Russie, l'Ukraine, le Belarus, la Pologne. Il est cumulativement jusqu'en février 1998 ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en République d'Autriche et représentant permanent auprès de l'Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel (ONUDI), l'Agence internationale de l'énergie atomique et le Fonds de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Le lieutenant colonel Naon a passé plus qutare ans en tant que directeur des opérations de la BNSP avant sa nomination comme Commandant

Responsable du projet de reconstruction de Rood-Woko sous la révolution

Notons que le diplomate a commencé sa carrière professionnelle en septembre 1973 au ministère des Affaires étrangères en tant que Chef de division des Affaires culturelles et scientifiques. Il est nommé par la suite Premier conseiller à l'ambassade du Burkina Faso à Ottawa au Canada en septembre 1974. Il y passe sept ans avant de se voir confier l'ambassade du Burkina Faso à Accra, d'août 1979 à octobre 1981. De là, il dépose ses valises à Abidjan, toujours en tant qu'ambassadeur avec juridiction sur la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, Guinée Conakry, Guinée-Bissau, Sierra Léone, Libéria et Niger.

Sous la révolution de Thomas Sankara, Jean Baptiste Ilboudo occupe le poste de Chargé de mission de la présidence du Faso de mars 1984 à août 1985. Il est également coordonnateur du comité d'organisation des Festivités de l'AN II de la Révolution démocratique et populaire en 1985. Après, il se voit confier d'août 1985 à décembre 1988 le projet de reconstruction du marché central de Ouagadougou (Rood-Woko) dont le coût s'élevait à 6,5 milliards de francs CFA.

Jean Baptiste Ilboudo avec d'autres anciens ambassadeurs à l'issue d'une audence avec le Premier ministre, Joseph Dabiré, le mercredi 15 janvier 2020

Après la retraite

Puisqu'un diplomate n'est jamais à la retraite, Jean Baptiste Ilboudo a passé une dizaine d'années (Décembre 2005 à avril 2015) en tant que membre du Conseil constitutionnel du Burkina Faso. Il a été également membre du Comité consultatif près la commission d'élaboration de la politique de sécurité nationale de septembre 2019 à février 2021 et aussi membre de la Commission constitutionnelle pour la Ve République au titre de la présidence du Faso de décembre 2017 à décembre 2018.

Responsabilités sociales, culturelles et sportives

Au compte des activités sociales et culturelles, Jean Baptiste Ilboudo a, entre autres, été président du Comité d'organisation du 1er Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO) en 1987, membre statutaire du Comité national d'organisation des XIIe, XIIIe, XIVe et XVe Festival panafricain de Cinéma de Ouagadougou (FESPACO). Depuis juin 2019, il est président du comité communal de jumelage de la ville de Ouagadougou, composé de douze membres et dont la mission est de redynamiser la coopération décentralisée de la capitale burkinabè.

Jean Baptiste Ilboudo a pratiqué plusieurs disciplines sportives (basket-ball, volley-ball et hand-ball) et participé à plusieurs compétitions dans sa jeunesse comme les Deuxièmes Jeux de l'Amitié à Abidjan en 1961, les Troisièmes Jeux de l'Amitié à Dakar en 1963 et les Premiers Jeux africains de Brazzaville en 1965. Il a même présidé aux destinées de la Fédération burkinabè de Basket-ball de 1986 à 1993.

Après sa retraite en 2001, Jean Baptiste Ilboudo a passé une dizaine d'années (décembre 2005 à avril 2015) en tant que membre du Conseil constitutionnel

Le plein de médailles

Le moins que l'on puisse dire est que son tableau de médailles nationales et étrangères est assez garni. Chevalier de l'Ordre national, Chevalier de l'Ordre du Mérite sportif, Officier de l'Ordre national, Commandeur de l'Ordre de L'Étalon, Commandeur de l'Ordre de Tudor Vlademenescu décerné par la Roumanie, Commandeur de l'Ordre de St Martin décerné par le Vatican, Grand Officier de l'Ordre national de Côte d'Ivoire, Grand-Croix du Mérite avec Étoile et Écharpe de la République fédérale d'Allemagne.

L'économiste planificateur : Dr Issa Larba Kobyagda, secrétaire permanent du COST

Nanti d'une douzaine d'années d'expériences dans l'élaboration et le suivi des politiques publiques, des projets et programmes de développement, l'économiste-financier, Dr Issa Larba Kobyagda occupe le poste de secrétaire permanent au sein du Conseil d'orientation et de suivi de la Transition.

Directeur général de l'économie et de la planification au ministère en charge de l'économie, depuis octobre 2018, il est également depuis octobre 2019 le responsable du programme budgétaire « pilotage de l'économie et du développement » au sein dudit ministère. Issa Larba Kobyagda a occupé le poste de coordonnateur du bureau d'analyse et des études stratégiques du ministère de l'économie, des finances et du développement.

Le Dr Issa Larba Kobyagda a une douzaine d'années d'expériences dans l'élaboration et le suivi des politiques publiques

Titulaire d'un Doctorat unique en Sciences économiques de l'université Ouaga II, il dispense des cours de Macroéconomie approfondie, de Macroéconomie avancée, d'Intelligence économique, de Finance agricole et d'Économie des organisations.

Dr Kobyagda a occupé plusieurs postes de responsabilité tant au niveau administratif que scientifique. Coordonnateur de la commission nationale de planification du développement (CNPD) du Burkina Faso, instance qui a entre autres pour but d'examiner les documents de politiques publiques, de conseiller et d'alerter sur les questions nationales de développement, il occupe depuis octobre 2018 le poste de coordonnateur de l'observatoire national du dividende démographique du Burkina Faso.

Le nouveau secrétaire permanent du Conseil d'orientation et de suivi de la transition est Chevalier de l'Ordre de l'Etalon.

L'homme est enfin membre du Conseil scientifique du Réseau africain de recherche fiscale (ATRN) qui est une plateforme de choix pour la recherche fiscale africaine qui vise à faciliter la recherche africaine en matière de politique fiscale, administration, droit et leadership. Dr Kobyagda est Chevalier de l'Ordre de l'Etalon.

HFB
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Affaire Perkoa : Le substitut du procureur revient sur la question de la responsabilité pénale de la personne morale

Tue, 30/08/2022 - 00:23

L'audience du procès de l'affaire du drame de la mine de Perkoa, débutée le 24 août 2022 au Tribunal de grande instance de Koudougou, a été suspendue le vendredi dernier pour reprendre ce mardi 30 Août 2022. Le troisième jour de l'audience avait été consacré par l'audition des témoins.

Pour le troisième jour d'audience, c'est le témoin Fayçal Tapsoba, employé de la mine (expert du domaine) qui a été reçu à la barre pour répondre aux questions. Son rôle en tant que technicien a été de donner des précisions sur le plan de construction et d'exploitation de la mine dans le sens d'éclairer la lanterne du tribunal.
L'expert Tapsoba est emmené par les avocats de la défense à prêter serment avant le début de son audition meme si cela n'était pas une exigence du côté de la partie civile et du parquet.

Lire aussi Affaire Perkoa : Un employé confirme l'explosion de la mine à ciel ouvert et donne des précisions

"M. Frey répond au nom de la société"

Selon le premier substitut du procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Koudougou, Boureima Sawadogo, on peut déjà tirer satisfaction de la tenue de tout procès dans toute cause. En ce sens que pour lui, le Burkina Faso est un état de droit, et c'est un tribunal indépendant et impartial qui doit toujours trancher les différents litiges. Il a ajouté que c'est un procès qui a beaucoup d'enjeux importants, car il était très attendu avec pour principal but : la manifestation de la vérité.
Sur l'appréciation du parquet concernant l'intervention de expert, Boureima Sawadogo a relevé que les avis d'un expert en droit ne lient pas forcément le tribunal. "Ce sont des avis techniques qu'ils émettent et à la fin, le tribunal va essayer d'évaluer avec ce qui a été dit", a-t-Il précisé.

Le substitut du procureur est revenu sur la question de la responsabilité pénale de la personne morale qui a soulevé un débat la veille. En effet selon lui, en droit, de façon générale, on distingue les personnes physiques et les personnes morales. Il a relevé que : "Dans ce procès, M. Frey [directeur général de Nantou Mining Burkina Faso] en tant que personne physique fait l'objet de poursuites. D'autres part, il est toujours à la barre pour répondre des faits qui ont été posés dans l'intérêt de la société Nantou mining."

Il a soutenu qu'en droit, la personne morale existe mais ne peut pas poser par elle même des actes. Car dit-il, ce sont les dirigeants qui posent les actes au nom et pour le compte de cette société. Mais cela n'empêche que l'on puisse engager la responsabilité pénale de la personne morale. "Donc d'autre part, M. Frey répond au nom de la société pour laquelle il est le premier responsable", a-t-il confié.

Réponse d'audience le mardi 30 août

Comme message, le représentant du parquet a souhaité de la compassion à l'endroit des parents victimes, car dit-il, "perdre un parent cher dans de telles conditions, c'est toujours affligeant. Mais nous osons croire qu'à travers ce procès, toute la lumière sera faite et que les parents des huit miniers qui ont disparu dans ce drame pourront enfin savoir ce qui s'est passé à l'issue de ce procès."

La suite du procès devait permettre à Christensen Darly, directeur général de Byrnecut Burkina Faso, aussi poursuivi pour complicité par rapport aux mêmes charges que le DG de Nantou Mining de se tenir à la barre pour son instruction. Cependant, par une requête des avocats de la défense, le tribunal a autorisé une suspension de l'audience à cause de l'état de santé délétère de leur client. Il ont également sollicité une autorisation de sortie de ce dernier pour des soins appropriés. A cet effet, le parquet leur a instruit de soumettre une requête aux fins de permission avec un motif précis.

L'audience, qui a été suspendue le vendredi, va reprendre le mardi 30 août 2022 à partir de 9h.
En rappel, la société Nantou Mining a pour conseils les cabinets Bobson, Yanogo et associés et le cabinet de Me Bouba Yaguibou.
Du côté des familles des victimes, c'est le cabinet Birba et associés qui a la charge du dossier afin de faire connaître les circonstances dans lesquelles Charles Bama, Jean Noël Bationo, Hervé Bayala, Thierry Bayala, Aimé Bationo et Isaï Yiboula Bayala ont perdu la vie.

Prince Omar Ouédraogo
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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Incendie du véhicule de Serge Bayala : « Au-delà de la voiture, c'est ma petite personne qui serait visée », dixit Serge Bayala

Tue, 30/08/2022 - 00:22

Dans la nuit du lundi au mardi 23 août 2022, le véhicule de l'activiste burkinabè Serge Imhotep Bayala, membre du mouvement le Balai citoyen, une organisation de la société civile burkinabè, a été incendié. En effet, à l'aide d'armes blanches, d'essence et d'autres objets inflammables trouvés sur place, des individus mal intentionnés ont littéralement incendié la voiture de l'activiste devant son domicile. Lefaso.net s'est entretenu avec la victime pour savoir ce qu'il s'est passé.

Lefaso.net : Pouvez-vous revenir sur les circonstances de ce qui vous est arrivé dans la nuit du 22 au 23 août 2022 ?

Serge Bayala : Je suis revenu d'un voyage en province et j'avais laissé le véhicule en ville. Je l'ai repris et comme je n'ai pas de place dans la cour parce que je suis dans une cour commune ou on n'a pas assez d'espace, j'utilise l'esplanade d'un immeuble qui se construit en face. J'ai donc stationné le véhicule la nuit du lundi au mardi. À 23heures, j'entends des cris ; la voiture a pris feu, je sors et je constate avec les voisins que la voiture était en flammes. Nous avons essayé de contrôler et contenir l'incendie.

Ceux qui étaient arrivés sur les lieux en premier disent avoir constaté qu'il y avait un monsieur qui a quitté le lieu de l'incendie en chemise et a couru traverser le goudron. Il est rentré dans le six-mètres suivant avec la chemise en flammes qu'il essayait d'éteindre et dont il tentait de se débarrasser. C'est après être parvenu à contenir l'incendie, qu'on s'est rendu compte que l'une des vitres a été brisée à l'aide d'une brique.

On a trouvé tout juste à côté du véhicule également un marteau plus un couteau. Il y avait aussi un bidon qui sentait encore l'essence. On a compris que ce n'était pas un incendie naturel mais plutôt un incendie prémédité et exécuté. C'est un acte purement et simplement criminel. Je dirais au-delà de la voiture, que c'est un attentat prévu contre ma personne physique au regard des menaces que j'ai consécutivement reçues depuis le 5 mai jusqu'à maintenant.

Lefaso.net : Avez-vous une idée de l'identité des gens qui vous menaçaient ?

Serge Bayala : C'étaient des fidèles à Diendéré depuis le 5 mai après le verdict du procès Thomas Sankara. J'étais en train de donner une interview, ils sont venus (ils étaient environ une quinzaine) ils se sont mis de côté. Ils attendaient que je finisse l'Interview pour décider de mon sort. Il y avait un de vos confrères de Oméga qui avait commencé à enregistrer. Ils se sont rendu compte qu'il enregistrait, ils se sont rués sur lui et lui ont exigé qu'il supprime la vidéo ; chose qu'il a refusé d'exécuter.

La gendarmerie qui était à côté, s'est interposée. Ces personnes disaient très clairement que : « c'est nous avec l'insurrection qui avons créé tous ces problèmes au Burkina et que si on nous élimine pas, le pays ne va pas avoir la paix ». On considère que les contradictions politiques doivent toujours se résoudre comme ils ont toujours pratiqué comme nous savons. C'est cet ordre politique qui a éliminé Norbert Zongo, Thomas Sankara, Dabo Boukary, Oumarou Clément Ouédraogo, incendier le domicile et la voiture du journaliste d'investigation Ladji Bama sous le MPP...

Une fois également, une dame est venue le 11 juillet à la suite d'une conférence de presse et a exigé à me voir personnellement. Elle m'a dit de faire très attention parce qu'en vertu des informations qu'elle avait, ma vie serait menacée. Alors que le chef d'Etat disait que chacun devrait préserver son nez, je ne sais pas pourquoi ses alliés, ses supporteurs veulent arracher moi mon nez et espère régler leurs contradictions.

Il y a également une émission interactive que j'ai faite avec Alpha Yago sur le retour de Blaise Compaoré. L'animateur a été appelé après la diffusion de l'émission par les éléments de l'ex RSP et du CDP, qui dans une colère vive souhaitaient en découdre avec moi parce que je n'avais pas été catholique vis-à-vis de leur mentor Blaise Compaoré et aussi des performances catastrophiques et mortifères du RSP que j'ai soulignées.

Lefaso.net : Quelle a été votre première réaction quand on vous a annoncé que votre véhicule est en flammes ?

Serge Bayala : J'étais couché. C'est pour cela qu'on recommande (sourire) très souvent que quand on se couche, il faut quand-même prendre le soin de ne pas exagérer dans le choix des habits de nuit. J'avais porté une culotte qui descendait au genou mais jetais torse nu ; c'est quand on a fini de maîtriser le feu que je me suis souvenu que jetais torse nu, et que j'étais en culotte. J'imagine si j'étais dans d'autres apparats.

Lefaso.net : On vous connaît très critique sur les questions de gouvernance. Est-ce que vous établissez un lien entre cet incident et vos prises de positions envers les gouvernants ?

Serge Bayala : Formellement, parce que mon hostilité au MPSR a été considérée par ses alliés et militaires comme étant une menace probable, parce que ces gens ont une haine incroyable contre les insurgés. Bizarrement, les alliés politiques et civils du MPSR c'est l'ensemble des acteurs dont les attitudes ont conduit à l'insurrection de 2014, c'est à dire tous ceux qui étaient liés à l'agression de la démocratie, tout ceux qui étaient les promoteurs de l'impunité rampante des crimes d'Etat ceux qui pratiquaient un certain nombre de comportements quand ils avaient l'appareil d'Etat et donc quand vous observez dans l'espace public, des organisations et des personnes par voie médiatique sont sorties et on même dit que toute personne qui ne marche pas avec le MPSR est contre lui. Marcel Tankoano c'est encore très frais dans les mémoires. Il a dit que son organisation est née pour s'opposer à toute personne qui est contre le MPSR. Et il a même qualifié ceux qui sont contre le MPSR comme étant des terroristes.

Donc on nous considère nous autres comme des terroristes et vous savez comment on règle le compte au terroriste sauf que nous nous sommes des citoyens civils désarmés au mains nues alors que y a des terroristes qui sont presque arrivés à Ouagadougou et qui semblent être sponsorisés par le MPSR du fait de son inaction, des salaires indécents que perçoivent chaque trimestre les députés et ceux, doublés des ministres, du fait de son manque d'intelligence stratégique qui annule ses décisions.

Le terrorisme réel, lui il avance et le MPSR qui prospère par le mensonge d'Etat que nous avons régulièrement dénoncé car c'est par le mensonge d'Etat que Blaise Compaoré a perdu le pouvoir, c'est par le mensonge d'Etat que Roch Kaboré qui a dormi sur le sang des martyrs a perdu le pouvoir etc.

Moi je me souviens encore fraichement nous autre sous le règne de Roch Kaboré on nous traitait d'insurgés ridicules permanents car, on disait que nous étions des aigris, des haineux qui n'arrivons pas à contenir notre haine face à Roch et au MPP. Mais, nous avons dit aucun pouvoir ne peut survivre dans le mensonge d'Etat institué comme mode de gouvernance, aucun pouvoir ne peut survivre dans la banalisation du sang des martyrs. Mais quand nous le disions, les supporteurs de Roch et Roch lui-même ont pensé que nous étions des ennemis, aujourd'hui c'est le MPSR qui croit que nous somme des ennemis.

Lefaso.net : A vous écouter, on a l'impression que vous avez une idée de ceux qui ont exécuté cette forfaiture ?

Serge Bayala : Je dirai plus ou moins que c'est tous ceux que notre opinion contre le MPSR dérange. Que ce soit des civils qui nous ont menacé à travers Koumsongo et ses loubards, que ce soit des militaires qui nous appellent directement pour savoir si certains propos sont de moi. Cela montre que l'hostilité est à la fois militaire et civile. Vous savez la somme des personnes alliées, civiles qui ont créé des organisations qui disent soutenir le MPSR ? Jusque-là ni le MPSR, ni le gouvernement ne s'est démarqué de ce type d'association qui entend utiliser la brutalité et la violence pour allier tout le peuple à la vision médiocre et chaotique du MPSR.

Lefaso.net : Vous semblez pointer du doigt les autorités de la transition alors que le gouvernement vous a apporté son soutien à travers un communiqué.

Serge Bayala : Je salue le caractère symbolique de l'acte de solidarité et j'ose croire à la sincérité de l'acte posé, même si le lendemain après le conseil des ministres, le porte-parole lui-même qui avait signé ce communiqué de solidarité semblait le banaliser. Il faut relire son point de vue sur la question concernant ma situation. « Il a dit que ce n'est pas le seul cas et qu'il y a eu assez. Mais c'est tant mieux pour ces auteurs s'ils ont eu le courage au moins de sortir un communiqué pour tenter aux yeux de l'opinion nationale et internationale d'affirmer leur attachement aux droits humains.

Lefaso.net : Mais le gouvernement a parlé même d'une enquête en cours. N'est-ce pas une volonté d'accompagnement dans la recherche de la vérité ?

Serge Bayala : Oui, effectivement il y a la police scientifique à laquelle nous avons fait appel sur notre initiative. Mais jusque-là, nous n'avons pas encore vu le gouvernement ni ses enquêteurs. En tout cas, on ne peut pas faire une enquête à l'insu de la victime donc j'attends toujours que le gouvernement envoie ses commis à cette enquête qui certainement vont m'appeler pour savoir où je loge. J'ai juste vu un communiqué dont je salue le caractère symbolique qui consiste à se démarquer des actes de vandalisme qui ont été posés.

Lefaso.net : Cet incident ne va-t-il pas porter atteinte à votre engagement ?

Serge Bayala : J'avoue avoir été victime de ma naïveté. Je croyais naïvement que le Burkina avait conjuré ses anciens démons et c'est un péché mignon que j'ai certainement eu. Mais désormais, je suis obligé d'accepter que les vieux démons sont de retour ça déshonore le Burkina.

Vous voyez l'un de mes pieds, se trouve dans des chaussures orthopédiques. Et si vous observez vous-même, vous constaterez qu'il est très différent de mon autre pied. Si je suis condamné à porter des chaussures orthopédiques ce n'est pas par choix esthétique. J'ai eu une fracture lors de la résistance au coup d'Etat manqué en 2015. Le même pied s'est cassé une deuxième fois devant l'hôtel Laïco. Nous étions partis résister contre la démocratisation du coup d'Etat par les présidents Yayi Boni et Macky Sall.

Et comme je ne pouvais pas courir, j'étais la proie facile du RSP, dont la réputation morale et militaire ne mentionne aucun fait de guerre honorable pour les Burkinabè. Tout ça pour dire que tant que Dieu ne décrète pas la péremption de ma vie j'ose imaginer que des actes ratés vont continuer à se produire.

Lefaso.net : Que répondez-vous à ceux qui disent qu'il s'agit d'un montage orchestré par le Balai citoyen ?

Serge Bayala : J'ai même vu un certain Boly qui a fait une publication dans laquelle il disait que c'était la réponse à la maison incendiée en 2014 et que j'ai planifié et organisé selon ses informations cet incendie criminel parce que je recherche un visa d'exilé politique. Son nom est entre les mains des enquêteurs et c'est l'une des pistes qui doit être explorée.

Il y a d'autres personnes comme Naïm Touré qui ont salué l'avènement de cet incident. Il considère que chacun a son tour et a dit que je dois accepter souffrir à mon tour. Sauf que moi, je souffre avant lui. En 2013, moi je n'ai pas été en prison, je n'ai pas eu ce luxe. J'étais dans une caserne militaire, torturé et c'est un message qui m'a sauvé.

En 2015, c'est un accident criminel qui a raté mon nez comme le chef de classe dit qu'on doit préserver son nez. Et en septembre 2015, c'est des militaires qui m'ont raté. Je ne souhaite pas qu'on rentre dans une compétition de malheur. Nous devons faire en sorte que personne ne puisse professer et saluer les malheurs qui arrivent à son adversaire. Toutes ces personnes que nous avons vues et observées sur les réseaux sociaux, les tentatives d'incrimination, ce sont des gens qui pourraient certainement être entendus dans le cadre de l'enquête

Lefaso.net : Un dernier mot !

Serge Bayala : Le dernier mot c'est de dire que Thomas Sankara a mis le Burkina Faso sur orbite. Orbite de la moralité, orbite de l'intégrité. C'est de dire que la somme des luttes que le Burkina a faite ne doit pas être inutile. Il y a eu des adversaires politiques je ne citerai pas de noms, qui m'ont écrit et d'autres qui m'ont appelé. Je salue leur esprit de solidarité parce que c'est comme ça que nous entendons faire et c'est de dire que personne ne doit souhaiter la mort de son adversaire politique au nom de son opinion.

Je souhaite que le Burkina Faso qui est regardé de par le monde du fait de l'insurrection de 2014 ,du fait de la révolution d'aout 1983 et qui a promu à travers le monde que nous étions un peuple civilisé, capable de divergence, capable de contradiction que nous continuons dans la contradiction des idées parce que je crois fermement que Damiba n'est pas un criminel institué , je crois tout simplement qu'il se trompe d'idée, qu'il se trompe d'époque et c'est pour cela que j'attaque quotidiennement la posture des politiques qu'il déroule.

Moi je n'ai même pas une charge mortelle contre Blaise, je n'en ai pas contre François parce que c'est impensable qu'on puisse lutter pour la liberté et la dignité humaine et en même temps lutter pour la négation de cette même liberté et de cette dignité. Je souhaite que chaque citoyen pour son opinion religieuse, idéologique, politique pour sa différence de taille ou de forme ne soit pas élimé par les autres.

Si on rentre dans ça, si les grands doivent tuer les courts, si les gros doivent tuer les minces, si les chrétiens doivent tuer les musulmans, si les musulmans doivent abattre les protestants, si les protestants doivent abattre les coutumiers, si les blancs doivent tuer les noirs, si les femmes doivent tuer les hommes, si les bébés doivent tuer leur père est ce que vous pensez que c'est intelligent ? Et que nous rendons grâce à Dieu ?

Patricia Coulibaly
Lefaso.net

Categories: Afrique

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