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Updated: 4 months 1 week ago

Décès de Hélène BANGRÉ KABORÉ : Faire part

Tue, 18/07/2023 - 08:30

• Sa Majesté le Dima du Royaume de Boussouma ;
• Le Naaba Baongo de Kugr-Zugu à Korsimoro ;
• Le Naaba Kangré, Chef de Koubri ;
• La grande famille BANGRÉ à Ouédsé/Korsimoro, Bamako, Ouagadougou, Kaya, Bobo-Dioulasso, au Ghana et aux États-Unis d'Amérique ;
• Le Nabikienga Nininguété Zacharie BANGRÉ à Ouédsé/Korsimoro et ses frères et sœurs ;

• Madame Marie OUÉDRAOGO BANGRÉ, Épouse de Son Excellence Raymond Édouard OUÉDRAOGO, ses frères et sœurs ;
• La grande famille alliée KABORÉ à Bokou, Siglé, Ouagadougou, Yako, Ouahigouya, Bobo-Dioulasso et Koudougou ;
• Les familles alliées

Ont la très profonde douleur d'annoncer la perte de leur épouse, mère, fille, sœur et belle-sœur, Madame Hélène BANGRÉ KABORÉ, Épouse de Naaba Koom de Ouédsé/Korsimoro.

Décès survenu le 18 Juillet 2023 à Ouagadougou des suites de maladie.
La levée du corps aura lieu le jeudi 20 juillet 2023 à Ouagadougou à partir de 06h00 à la chambre mortuaire du CHU de Bogodogo, suivie de la cérémonie funéraire à Ouédsé/Korsimoro à 10H00.

2 Timothée 4/7 « J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi ».

Union de prière !

Categories: Afrique

Nécrologie : Programme des obsèques de Monsieur Yirpaalè Zéphirin SOMDA

Tue, 18/07/2023 - 08:30

Suite au rappel à Dieu de Monsieur Yirpaalè Zéphirin SOMDA, agent de la SONABHY à la retraite, le vendredi 14 juillet 2023 à l'hôpital Yalgado Ouédraogo à Ouagadougou, les familles YIRPAALE et CONGO vous informent que les obsèques se dérouleront à Tovor, Dissin, département du loba comme suit :
Lundi 17 juillet 2023

10h : Levée du corps à l'hôpital Yalgado Ouédraogo
20h : Veillée de prière à domicile à Pissy

Mardi 18 juillet 2023
10h : Absoute suivie de l'inhumation au cimetière de BOISSA

Mercredi 19 juillet 2023
9h : Départ pour les obsèques à Tovor, Dissin, département du loba

UNION DE PRIERES !!!!

Categories: Afrique

Décès de Alain Yves Dieudonné KABORÉ : Remerciements et faire-part.

Tue, 18/07/2023 - 08:30

La famille de feu KABORE Dominique à Ouagadougou,
Les grandes familles KABORE, TRAORE, MOBIO, DIACO à Barma, Laye, Ouagadougou, Sidi, Bobo-Dioulasso, Côte d'Ivoire, Italie, Canada, Togo, USA, France,
Les familles alliées : TANI, OUEDRAOGO, DIARRA, TRAORE, SONNY, KONE, BAZEMO, ZOUNGRANA, SAWADOGO, KAMBOU, DIALLO, DOVI-AKUE, TRAORE, LUNDBERG, OUATTARA, ZEBANGO, DONDASSE, OUEDRAOGO, DIA, ZERBO, SAVADOGO, YADGHO,

Les frères et sœurs : Jean-André, Martine, Georges Chantal, Rosine, Alice,
Les enfants : Perle, Rachel, Dominique, Philippe,
La petite-fille Océane,

Très touchés par les nombreuses marques de compassion, de sympathie et de soutiens, expriment leur profonde gratitude à tous ceux qui de près ou de loin, les ont aidés ou assistés lors du rappel à Dieu, le mercredi 21 juin 2023 à Ouagadougou et de l'inhumation le mardi 27 juin 2023 au cimetière municipal de Saint Léon, de leur fils, frère, père, grand-père, cousin et oncle :
Alain Yves Dieudonné KABORÉ, Fondateur de SIC Ingénieur conseil.
Ils remercient en particulier :

• la CCB Saint Gaston de Pissy ;
• la chorale Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus de Pissy ;
• l'Apostolat biblique de Saint Jean XXIII.
lls se gardent de citer des noms pour ne pas en oublier.

Programme des messes du 16 juillet au 31 décembre 2023 :
• Paroisse Christ-Roi de Pissy :
les dimanches à 5h45 et 9h00 ;
• Paroisse Saint Jean XXIII
les dimanches à 11h00 et les vendredis à 18h30 ;

• Bethléem
les dimanches à 11h00 ;
• Paroisse Saint Charles Lwanga de Wayalghin
les dimanches à 9h00 ;
• Saint Jean Paul II à Ouaga 2000
les dimanches à 11h00.

"Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Que le Nom du Seigneur soit loué !"

Categories: Afrique

Burkina : « La trajectoire est prometteuse…Les leviers actionnés nous positionnent vers une issue heureuse de fin de deuil et d'intégrité territoriale retrouvée » (Dr N. Issoufou Tao, vice-président d'APP/Burkindi)

Tue, 18/07/2023 - 00:38

Bien que les partis politiques soient réduits à leur plus simple expression depuis le coup d'Etat de janvier 2022, des leaders ne se sentent pas moins attachés à la situation nationale qu'ils suivent avec une attention soutenue. Du reste, ils ne manquent pas d'occasions pour partager leur diagnostic et faire des propositions de sortie de crise. Est de ces organisations politiques, l'Alternative patriotique panafricaine/Burkindi (APP/Burkindi), fidèle également à sa ligne depuis sa création en juin 2018. Dans cette interview qu'il nous a accordée, le vice-président chargé de l'orientation politique et de la cohésion nationale, Dr Naguesba Issoufou Tao, donne la lecture du parti de la situation nationale, assortie de propositions et dont certaines ne sont pas à caresser dans le sens du poil, les partis politiques eux-mêmes.

Lefaso.net : Comment se porte l'APP/Burkindi et quel est le lien qu'il entretient aujourd'hui avec ses militants et sympathisants, dans ce contexte où les activités des partis politiques sont suspendues ?

Dr Naguesba Issoufou Tao : Avant tout propos, je voudrais saisir l'opportunité que vous m'offrez pour m'incliner devant la mémoire de toutes les victimes du terrorisme dans notre pays, civiles comme militaires ; nous traduisons notre compassion aux familles respectives. J'ai également une pensée à l'endroit de nos compatriotes déplacés internes, à qui nous souhaitons bon courage et traduisons toute notre solidarité et tout notre soutien.

Pour revenir à votre question, je dirai que l'APP/Burkindi se porte à l'image du pays. Nous gardons tant bien que mal le contact avec nos militants, malgré la situation générale difficile.

Cette situation de suspension des activités tient au fait que la classe politique serait responsable de la situation actuelle du pays. Quelle observation avez-vous sur cette opinion ?

Il est difficile de dédouaner le politique dans la situation que vit notre pays depuis les indépendances. Mais il est bon de nuancer à deux niveaux. Dans un premier temps, il ne serait pas juste de jeter la faute sur les seuls hommes politiques. Il importe de rappeler que notre pays n'a connu que deux présidents civils, que sont Maurice Yaméogo et Roch Kaboré, si l'on ne tient pas compte de la transition de 2015 présidée par Michel Kafando. La part belle de la gestion de notre pays revient donc aux militaires avec six coups d'Etat et une tentative qui a échoué, celle de Gilbert Diendéré qui a dû abdiquer face à la pression populaire.

Nous traversons, là, une crise sécuritaire sans précédent et la responsabilité première de cette situation incombe aux militaires avant tout, qui ont la charge de protéger notre nation. C'est pour cela d'ailleurs que la rupture de l'ordre constitutionnel a été tolérée, voire applaudie, en janvier 2022. C'est donc dire que la situation du pays ne saurait être la conséquence de l'échec des seuls politiques. Deuxièmement, vous ne pouvez pas mettre les politiques à la même strate pour les juger et les tenir responsables au même titre.

Des militants comme nous, refusons d'être logés à la même enseigne que ceux qui ont présidé aux destinées de ce pays plusieurs décennies durant et dont les bilans sont connus. La tragédie que nous vivons fait partie des conséquences de choix politiques de ces derniers. Il faut alors être clair sur cette question. La classe politique ne peut être tenue pour seule responsable de la situation de notre pays et les politiques ne peuvent pas tous être considérés comme des caïmans de la même mare et traités comme tels. Les responsabilités historiques peuvent être situées avec objectivité et discernement.

Malgré la volonté affichée des autorités en place, la situation sécuritaire n'affiche pas bonne mine, avec surtout ces villages qui continuent de se vider. Comment peut-on expliquer cette persistance dans la dégradation de la situation ?

Je pense que nous devons être optimistes. Il y a, comme vous le dites, une volonté manifeste au sommet de l'Etat de lutter contre ces bandes criminelles depuis l'avènement du MPSR II et cela est à reconnaître. La volonté est le premier ferment de tout succès et il faut reconnaître cela au capitaine Traoré. Maintenant, dans une guerre asymétrique comme celle que nous traversons, il y a plusieurs paramètres à prendre en compte pour savoir que même dans une dynamique victorieuse, il y a des hauts et des bas et je crois que c'est à ces bas que vous faites allusion. Savez-vous que certains villages étaient sur place encore par la seule volonté des groupes terroristes ?

Et quand l'étau se resserre sur eux, dans leur repli, ils sont capables de déplacer ces mêmes populations avec qui ils avaient déclaré une sorte de non-agression pour faire mal à la nation. Cela pourrait expliquer la hausse constatée au niveau du nombre de PDI (personnes déplacées internes). Il vous souviendra également que chaque fois que les groupes terroristes sont acculés, ils changent de cibles, passant des cibles fortes (position des FDS, VDP…) aux cibles molles que sont les populations civiles, comme nous le constatons ces derniers temps, pour une fois de plus semer le maximum de désolation.

Sinon, notre point de vue est que nos FDS (Forces de défense et de sécurité) et nos VDP (Volontaires pour la défense de la patrie) ont entamé une marche radieuse et inexorable vers la libération du pays et l'occasion est belle pour notre parti de saluer et d'encourager cet engagement patriotique. Des populations sont réinstallées dans leurs localités sans grands renforts médiatiques et il ne faut pas occulter cela. Nous perdons parfois des batailles, mais en tant que peuple, en tant que nation, nous gagnerons cette guerre.

Dans une déclaration en date du 2 octobre 2022, votre parti déplorait le dévoiement du lieutenant-colonel Damiba, prenait acte de l'arrivée du capitaine Traoré avant d'estimer que « Une mobilisation populaire de combat et une clarification de nos alliances extérieures sont incontournables. Sans une guerre populaire et patriotique généralisée, sous la direction des FDS et de dignes représentants du peuple, notre calvaire risque d'être encore plus long et meurtrier ». Le MPSR II a pris une nouvelle dynamique diplomatique et a procédé à la popularisation de la guerre par le recrutement massif de VDP. Peut-on dire que le pouvoir est sur la même lancée que votre parti et en êtes-vous satisfait ?

Notre parti a fait des propositions de sortie de crise au président Damiba. Nous avons reconduit ces propositions au président Traoré. Nous notons aujourd'hui, et nous l'avons dit en janvier, une prise en compte de certaines de nos propositions. Effectivement, notre conviction au niveau de l'APP/Burkindi est que notre salut passera par l'armement des populations pour qu'elles puissent se défendre par elles-mêmes (par le peuple, pour le peuple).

Le président Thomas Sankara l'a compris très tôt et l'a dit : « Un peuple conscient ne saurait confier la défense de sa patrie à un groupe d'hommes, quelles que soient leurs compétences. Les peuples conscients assument eux-mêmes la défense de leur patrie ». Un peuple qui plus est dans une guerre asymétrique où l'ennemi est avec vous et use de perfidie. Alors, nous notons le recrutement ‘‘massif'' de VDP comme un début de mobilisation populaire généralisée, mais il faut aller au-delà et plus vite. Il faut également prendre en compte les aspects de la lutte sur le plan communautaire et économique et accélérer les différents processus.

Sur le plan de l'équipement de nos forces patriotiques combattantes, nous notons également de gros efforts et des progrès sensibles. Lors d'une rencontre avec la classe politique, en présence des ministres de la défense, de l'administration du territoire d'alors, le ministre d'Etat et ministre de la Fonction publique a affirmé que notre pays a désormais les moyens de surveiller son territoire et ce sont, là, de bons signaux.

Dans un message adressé aux Burkinabè à l'occasion du nouvel an, le 1er janvier 2023, par la voix de son président, l'APP/Burkindi s'est également félicité de ce qu'une partie de ses propositions de sortie de crise sont prises en compte par le MPSR II du capitaine Ibrahim Traoré. Neuf mois après, l'APP/Burkindi peut-il dire que la trajectoire se poursuit, comme elle souhaite ?

Comme je l'ai dit plus haut, nous pensons que la trajectoire est prometteuse. Le discours est clair et cohérent. Il y a, visiblement, plus d'engagement sur le terrain ; les équipements sont en train d'être rassemblés…Ce n'est pas tout. Il y a cette main tendue de la République à ses enfants égarés (s'ils sont prêts à ouvrir la leur) à travers le CNA (Centre national d'appels) et des mécanismes autres que la puissance de feu. Le rythme n'est peut-être pas à notre convenance, mais les divers leviers actionnés nous positionnent vers une issue heureuse de fin de deuil et d'intégrité territoriale retrouvée.

Dans le même message de vœux de nouvel an, vous appeliez à « ne pas céder aux manipulations et aux pièges de la division ». Aujourd'hui, la situation est telle que de nombreux Burkinabè redoutent une guerre civile, du fait de dérives contre des membres d'une communauté. Avez-vous la même crainte ?

Il faut déplorer certains comportements de nature à diviser davantage les Burkinabè. Il y a des accusations sans fondements sur certaines communautés et sur nos FDS et VDP. Il faut fondamentalement éviter le délit de faciès. Les victimes de cette guerre sont multiconfessionnelles et multi-ethniques. Il faut également dénoncer avec force les attaques souvent infondées contre nos FDS et leurs supplétifs. Ces accusations émanent en réalité d'officines obscures qui poursuivent des intérêts étrangers à ceux du peuple burkinabè. Et il faut vraiment éviter de tomber dans ces pièges.

Ces pièges qui sont souvent tendus par les groupes criminels eux-mêmes et leurs soutiens pour accentuer les divisions, achever de déchirer le tissu social et accélérer la déliquescence de notre Etat. Nous croyons en la capacité des Burkinabè à transcender les situations difficiles comme la crise de l'article 37 ou l'apocalypse avait été prédite. On peut citer également la résistance au coup d'état de 2015 pendant laquelle notre peuple a su préserver l'essentiel. La crise sécuritaire complexe que traverse notre pays ne dégénérera pas en effondrement de l'Etat, si l'unité des communautés, des patriotes et de tout le peuple autour des FDS est acquise. Telle est notre conviction !

Il est reproché aux partis politiques de ne pas faire conséquemment, non seulement en termes de propositions de sortie de crise, mais également dans la prise en charge de la situation humanitaire. Quel commentaire cette perception vous inspire ?

Notre parti a toujours fait des propositions de sortie de crise, du pouvoir du président Kaboré à la transition actuelle. Nous sommes constants à ce propos, et nous en avons parlé plus haut. En plus de la guerre populaire généralisée, nous avions proposé au président Kaboré à l'époque, une réforme de l'armée, entre autres. Par rapport à la situation humanitaire, en tant qu'humains tout court et affectés par la situation de nos compatriotes, nos militants se tiennent aux cotés des PDI, en tout temps et en tout lieu. Mais il revient à l'Etat, qui est le garant du bien-être des populations, d'apporter une réponse appropriée à la situation.

Vous êtes enseignant-chercheur, membre d'organisations sociales également, on vous aperçoit souvent sur le terrain, apportant soutien aux déplacés internes. Si ce n'est un secret, est-ce des actions au titre du parti, d'une organisation quelconque ou à titre personnel ?

Nous ne pouvons pas rester insensibles à la situation que nous vivons, à quel que titre que ce soit. Il est de notre devoir de rester aux cotés de ces nombreuses PDI devenues vulnérables par la force des choses et nous essayons de faire notre mieux, quels que soient le cadre et le lieu. Nous profitons de votre tribune pour traduire notre reconnaissance à tous ceux qui nous accompagnent dans le sens de soulager, un tant soit peu, ces PDI. Nous leur souhaitons beaucoup de courage et fondons avec elles, l'espoir d'un retour très prochain dans leurs localités d'origine.

Les partis et formations politiques sont sollicités par le ministère en charge des libertés publiques pour apporter leurs réflexions au projet de relecture du Code électoral et du régime juridique des partis politiques. Etes-vous de ceux qui pensent que des réformes sont nécessaires sur ces volets ?

Il est évident qu'il faut opérer des reformes politiques. Il faut donner à la scène politique, un visage humain et patriote. L'argent ne peut pas être un critère pour remporter des élections dans un pays qui veut et qui doit se construire. Pendant longtemps, la politique a été érigée en fonds de commerce et nos populations en bétail électoral. La conséquence, c'est la corruption, les détournements et le pays poursuit sa descente aux enfers, en témoigne la situation dans laquelle il est plongé depuis maintenant de longues années. Il faut que cela cesse et ça passe par des réformes audacieuses.

Un certain nombre d'acteurs doivent être traduits devant les tribunaux, condamnés le cas échéant et frappés d'indignité politique, des partis politiques doivent être dissouts. Les anciennes pratiques ne doivent plus avoir cours dans le Burkina Faso de demain. La priorité du moment reste sans conteste la question sécuritaire, mais vous ne pourrez avoir une terrasse propre tant que vous n'aurez pas construit de pare-vents solides pour contrer ces vents qui vous servent ces ordures. Ce ne sera qu'un perpétuel recommencement et c'est ce qu'il faut éviter.

Des composantes politiques ont saisi l'opportunité de cette correspondance pour demander à l'autorité de d'abord lever la suspension qui frappe les activités des partis et formations politiques. Votre parti s'inscrit certes dans l'un des grands ensembles de la classe politique, l'ONA, dont on n'a pas encore connaissance de la réaction sur le sujet, mais nous n'allons pas nous empêcher de demander l'analyse de l'APP/Burkindi par rapport à cette équation qui se pose…

Je comprends la position des composantes politiques demandant la levée de la mesure de suspension afin que le processus soit participatif. Je comprends également la position du gouvernement. Mais je risque de vous surprendre… Notre peuple a beaucoup souffert et soufre encore, et l'heure et les esprits ne sont véritablement pas à l'agitation politique. J

e crois que dans un processus concerté, on doit pouvoir trouver une passerelle pour que les formations politiques puissent consulter leur base pour toute question essentielle, sans pour autant plonger nos villes dans une effervescence politicienne au nez de nos PDI qui ne demandent qu'un toit et quelques céréales en scrutant l'horizon de fin de calvaire. L'ex-ONA (Opposition non-affiliée) à laquelle appartient notre parti, se prononcera certainement de manière officielle sur cette question.

L'opportunité de l'adoption de la nouvelle Constitution sous ce pouvoir de la transition se pose également. Pensez-vous que cela est un impératif ?

Je crois que l'occasion est bonne pour adapter notre Constitution à nos valeurs et réalités. Il ne faut pas oublier que l'insurrection d'octobre 2014 trouve ses fondements dans les failles que la Constitution avait laissées à la liberté d'interprétation. La transition de 2015 l'a révisée à minima pour verrouiller l'article querellé, mais cette transition devra tropicaliser une bonne fois notre loi fondamentale et la loi électorale, afin que nous puissions tourner le dos et à la guerre et à l'instabilité constitutionnelle pour véritablement pour poser les jalons d'une nation au travail, stable et prospère.

De plus en plus de Burkinabè se convainquent également que la transition en cours travaille à son propre prolongement tandis qu'une catégorie de Burkinabè estiment qu'il n'y a pas lieu de parler d'élections en 2024, tant que le territoire n'est pas recouvré. Quelle est votre analyse sur le sujet ?

Je ne ferai pas de procès d'intention à la transition. En cas d'impossibilité de tenir des élections en 2024, des concertations avec toutes les composantes de la société peuvent être initiées pour ce faire. Autrement dit, vous convenez avec moi qu'il est malsain de parler d'élections dans ces conditions. Faut-il aller encore payer des élections à ceux qui nous endeuillent ? Où allons-nous battre campagne ? Je crois qu'il faut être sérieux et conséquent.

Ce type de discours dans le contexte qui est celui de notre pays ressemble à des manœuvres de gens qui ont perdu des privilèges et qui caressent l'espoir de les retrouver le plus tôt possible. Et ces espèces de politiciens n'ont justement plus leur place sur l'échiquier politique. Ils ont été incapables d'éteindre le feu qu'ils ont allumé ou contribuer à allumer, qu'ils aient aujourd'hui la bienséance de respecter la mémoire de nos morts et de compatir à la douleur de la nation.

Qu'avez-vous comme message pour clore l'entretien ?

Je voudrais féliciter et encourager votre organe le faso.net pour tout le travail qui est abattu dans le sens d'apporter l'information juste et utile aux Burkinabè. Je voudrais ensuite vous remercier pour l'opportunité offerte à l'APP/Burkindi d'opiner sur la situation nationale. Enfin, je voudrais rappeler que notre pays est dans une lutte pour sa survie en tant que nation. C'est un moment décisif de l'histoire ; là c'est le navire Burkina Faso qui est menacé de chavirement et alors il est plus que jamais urgent que tous, je dis bien tous les Burkinabè de l'intérieur comme de la diaspora puissions taire nos divergences, somme toute secondaires pour soutenir le moral de nos forces combattantes dans l'élan et l'effort de libération de la patrie.
Je vous salue !
Vive le Burkina Faso !

Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Kaya : Insatisfait de sa moyenne au bac C en 2022, Alidou Ouédraogo décroche le bac D en 2023 avec 17,38 de moyenne

Tue, 18/07/2023 - 00:35

Un constat rare, une décision à risque. Alidou Ouédraogo, à la session 2022 du baccalauréat série C, a été admis avec une moyenne de 10,85 sur 20. Conscient que cette performance ne lui permettra pas d'obtenir une bourse, l'élève a décidé de repasser l'examen cette année, mais cette fois en série D, et il s'en est sorti avec la forte moyenne de 17,38. Pour connaître ses motivations et ses rêves, Lefaso.net a rencontré le double bachelier, le jeudi 13 juillet 2023, au secteur 6 de Kaya, capitale de la région du Centre-Nord.

Agé de 20 ans, Alidou Ouédraogo est originaire du village de Imiougou, commune de Korsimoro, dans la province du Sanmatenga. En 2021, ses études vont l'amener à Kaya, loin de ses parents restés au village. Au lycée provincial Moussa-Kargougou de Kaya, Alidou Ouédraogo va poursuivre ses études en classe de première C. Il passe alors en classe de terminale C avec une forte moyenne, pour affronter son premier diplôme universitaire. L'élève fera partie des admis au baccalauréat C avec 10,85 de moyenne. Des résultats qui n'étaient du goût d'Alidou Ouédraogo, qui a décidé de se relancer l'année suivante.

Alidou Ouédraogo avec ses proches parents.

« Je n'étais pas satisfait des mes résultats de 10,85 sur 20, et j'ai décidé de reprendre mon examen cette année 2023 dans la série D, dans l'espoir de soulager mes parents qui n'avaient pas les moyens pour supporter mes études à l'université », a confié Alidou Ouédraogo. Une décision qui comportait des risques et obstacles certes, mais l'élève dit l'avoir prise au regard de la situation de ses parents. « Mes parents n'avaient les moyens pour supporter mes frais de scolarité à l'université sans une bourse d'études, ce qui allait me conduire à l'échec », a justifié le jeune homme.

Il dit avoir reçu les encouragements de ses proches parents auprès de qui nous l'avons retrouvé au secteur 6 de Kaya, dans une zone hors lotissement où ils résident.

« Quand Alidou a pris la décision de reprendre son examen, j'ai cherché à comprendre, et il m'a fait savoir qu'avec sa moyenne (10,85), il est difficile pour lui de réduire les souffrances des parents, à travers l'accès à une quelconque bourse », nous a expliqué Idrissa Ouédraogo, frère d'Alidou Ouédraogo. Une décision qui aurait été difficile à expliquer aux parents sans le soutien de son frère, étudiant en deuxième année de physique à l'université de Kaya. « C'est ainsi que je me suis approché de notre oncle avec qui nous vivions au secteur 6 de Kaya, et des parents à Imiougou pour les convaincre », a poursuivi Idrissa Ouédraogo.

Idrissa Ouédraogo, frère d'Alidou.

Si la décision d'Alidou a été validée par ses parents, elle sera mal perçue par certains de ses camarades. « Quand certains de mes camarades ont appris que je voulais reprendre le bac, ils n'ont pas digéré, ils ont cherché à me dissuader à travers des moqueries et des conseils de découragements tels que si j'échouais… je serai en retard… et tout. Mais j'étais convaincu et suis resté ferme dans ma décision », se rappelle le double bachelier.

Fort heureusement, sa conviction rencontre l'assentiment de ses professeurs qui l'ont accompagné durant l'année scolaire. « C'est une décision courageuse car il n'est pas donné à n'importe qui de rejeter ses résultats, mais nous l'avons soutenu au cours de l'année scolaire et ses résultats en français et de façon générale nous ont rassurés », a expliqué Valentin Ouédraogo, professeur de français au Groupe scolaire Ecole démocratique et populaire (GS-EDP) de Kaya, établissement dans lequel s'est réinscrit Alidou.

Face à la situation des parents d'Alidou, Valentin Ouédraogo lance un appel aux responsables de l'éducation et aux bonnes volontés. « Nous demandons aux responsables de l'éducation et structures intervenant dans l'attribution des bourses, de venir en aide à ce genre d'élèves brillants et courageux dont la situation des parents peut jouer sur les études », plaide l'enseignant.

Alidou Ouédraogo, justifiant sa décision.

La détermination et le courage de cet élève ont débouché sur une forte moyenne de 17,38 sur 20 à son examen. Selon ses professeurs que nous avons rencontrés, avec sa cette moyenne, Alidou Ouédraogo pourrait être parmi les meilleurs élèves au niveau provincial et même régional.

Né le 28 février 2003, Alidou Ouédraogo est inscrit en 2009 à l'école primaire publique de Nabamboumbou, où il décroche son Certificat d'études primaires en 2015, lui ouvrant la voie du lycée de Imiougou en 2016. Il obtient son Brevet d'études du premier cycle (BEPC) en 2019. Hormis la reprise de son baccalauréat cette année, Alidou Ouédraogo n'a jamais redoublé de classe, et sa moyenne a toujours été satisfaisante. Le brillant élève, l'enfant courageux de Imiougou, rêve de faire des études de médecine.

Tibgouda Samuel SAWADOGO
Collaborateur Kaya
Lefaso.net

Categories: Afrique

Ouagadougou : Le grand marché fermé suite à un mouvement d'humeur des commerçants

Tue, 18/07/2023 - 00:30

Le grand marché de Ouagadougou, communément appelé ‘'Rood-Wooko'' est resté fermé toute la journée de ce lundi 17 juillet 2023. C'est ce que Lefaso.net a constaté sur place. Les commerçants disent avoir organisé ce mouvement d'humeur pour protester contre les cambriolages à répétition dont ils sont victimes. Ils réclament par ailleurs des changements au sein des services chargés de sécuriser les installations du marché.

Les portails du grand marché Rood-Wooko sont restés fermés en raison d'un mouvement d'humeur des commerçants. Ces derniers disent manifester leur mécontentement contre la gestion dudit marché, notamment le volet sécuritaire. Les commerçants protestent contre des cambriolages à répétition dont ils sont victimes. Ils ont décidé donc de se faire entendre à travers ce mouvement d'humeur de 24 heures.

Les commerçants réclament, entre autres, le changement de certains responsables de sécurité et l'éclairage complet du marché.

Aziz Kafando, vendeur de chaussures au grand marché affirme en avoir assez de ces braquages. « Des boutiques au sein du marché ont été cambriolées à plusieurs reprises et il n'y a pas de mesures prises pour poursuivre ces voleurs. Quand il y a braquage, les responsables de sécurité du marché sont informés pour les constats d'usage et les éventuelles enquêtes. En rentrant le soir, tu laisses tes marchandises et dès le lendemain on t'informe que ta boutique a été cambriolée. Pourtant il y a des vigiles et des policiers qui surveillent le marché. Donc ils sont en partie responsables. Ils ne peuvent pas ne pas être au courant. Voilà pourquoi, nous avons décidé de fermer et manifester notre mécontentement. Nous demandons que les responsables de ces braquages soient appréhendés. Nous souhaitons aussi qu'il y ait des changements au niveau des policiers et des vigiles », explique-t-il.

Aziz Kafando

Même son de cloche chez Moumouni Zoundi, également commerçant à Rood-Wooko qui rejette la responsabilité sur les services de sécurité. « Les voleurs viennent braquer les boutiques des commerçants de façon répétitive. Nous avons décidé d'organiser ce mouvement d'humeur pour dire assez et demander l'accompagnement des premiers responsables du marché. Si ta boutique est sécurisée et tu te réveilles le matin en apprenant qu'elle a été braquée, c'est incompréhensible. Nous demandons d'abord aux responsables du marché et aux autorités compétentes de changer les vigiles. Ensuite, nous demandons des changements au niveau de la police, chargée de surveiller le marché. Nous demandons enfin, l'éclairage complet du marché, parce que quand vous marchez dans le marché la nuit, c'est très sombre. Cela ne reflète pas l'image du plus grand marché du Burkina Faso. Voilà entre autres, nos principales doléances », a-t-il précisé.

Moumouni Zoundi

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Fake news et nécrologie : Pour l'exemple, les « victimes » doivent traîner les colporteurs en justice

Tue, 18/07/2023 - 00:25

Quelle gloire y a-t-il à être le premier à annoncer la mort d'un individu ? Cette question mérite d'être posée, compte tenu de la propension de certains individus ou pages Facebook à diffuser de fausses nouvelles. Il est peut-être temps de traîner ces « agents de la mort » devant les tribunaux. Ne serait-ce que pour l'exemple.

Le samedi 15 juillet 2023, plusieurs pages Facebook ont diffusé une fausse information sur le décès du cinéaste Joseph Tapsoba, également connu sous le nom de « Chocho » pour son rôle dans la série à succès « Commissariat de Tampy ». L'une de ces pages, sans la nommer pour éviter de lui faire de la publicité gratuite, a publié l'information tôt le matin avec pour titre "L'Afrique en deuil".

D'autres pages Facebook et internautes ont partagé la publication, propageant ainsi la rumeur et semant la confusion, la tristesse et le doute dans l'esprit du public. Comme d'habitude, il y a eu un déferlement de messages de condoléances sur la toile.

Face aux proportions inquiétantes que prenait la rumeur, le cinéaste Joseph Tapsoba a publié un message et une vidéo sur son compte Facebook. Son intervention a permis de rassurer ses fans et dissiper la rumeur. À 10h22, voici ce qu'il a écrit : « Quel plaisir de cueillir de beaux fruits naturels dans mon jardin ! Bon début de week-end à tous. » Dans la vidéo, celui qui a joué le rôle de « Lantiiga » dans la série « Affaires publiques » a déclaré : « Opérationnel 5/5. Merci Seigneur pour cette belle journée du 15 juillet 2023. Que le Seigneur donne la paix à notre pays ».

La toile n'est pas un marché

Au lieu de présenter ses excuses à ses abonnés, à l'artiste et aux Burkinabè, l'administrateur de la page s'est contenté de rectifier en affirmant que l'artiste était bel bien vivant. Pire, malgré le démenti, certains internautes ont continué à répandre des messages de condoléances en commentaires. Cela démontre que les Burkinabè ne lisent plus et sont friands de tout ce qui touche à la mort.

Il est absurde qu'une page se prétendant culturelle n'ait pas pensé à contacter un cinéaste ou un comédien de théâtre pour vérifier l'information avant publication. Il semble que la course effrénée aux "likes" fasse oublier à certains que les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non-droit. La toile n'est pas un marché. D'ailleurs, même au marché, il y a un temps pour bavarder et un temps pour ranger sa langue.

Un internaute du nom de Landry Daniel Ouédraogo a exprimé sa déception sur son compte Facebook sur cette affaire. « Vous voyez de la manière dont vous avez réagi face à la Fake news annonçant le décès de Chocho, c'est de cette même manière vous devez soutenir vos artistes et acteurs. Bonne journée. » Ses propos sont révélateurs sur l'état d'esprit des Burkinabè, prompts à te couvrir d'éloges à ta mort, mais absents quand tu as besoin d'eux.

Boukari Kaboré dit Le lion. Photo prise en novembre 2021 alors qu'il se rendait au procès sur l'assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons

Ils ne doivent pas s'en tirer à bon compte

Ce type de rumeurs sur le décès de personnalités publiques n'est pas nouveau. On se souvient que les « marchands de la mort » avaient annoncé la mort de Boukary Kaboré, dit « le Lion », le 12 mars, avant que la grande faucheuse ne l'emporte réellement dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 mai 2023. En plus de discréditer le travail abattu par les médias professionnels, ces pages Facebook causent des dommages considérables aux personnes concernées ainsi qu'à leurs proches. Il arrive que certaines personnes sensibles fassent un malaise cardiaque.

Si de telles publications mensongères prospèrent, c'est probablement parce que les administrateurs de ces pages n'ont jamais été inquiétés. Il serait peut-être temps que les personnes victimes de ces pages en quête d'abonnés et de popularité portent plainte. Les administrateurs desdites pages ne doivent pas s'en tirer à bon compte. Ne serait-ce que pour l'exemple.

De leur côté, les Burkinabè devraient éviter de partager tout ce qui leur tombe sous les yeux. Il ne faut pas se gaver de tout. Tout n'est pas digeste sur la toile. Il est important de se montrer critique et réfléchi. A bon entendeur.

Fredo Bassolé
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Hypoglycémie/hypotension : Ces aliments qui permettent de se sentir mieux

Tue, 18/07/2023 - 00:20

Lorsque survient un cas d'hypotension ou d'hypoglycémie, la consommation de certains aliments peut aider à établir l'équilibre. Cela, afin de lever l'urgence avant d'avoir recours à une consultation médicale pour être mieux situé sur la cause du déséquilibre.

On parle d'hypoglycémie lorsque le taux de sucre, principale source d'énergie dans le corps, est faible. Elle peut être causée par la prise de certains médicaments pour traiter le diabète, la faible consommation d'aliments contenant des glucides, ou parce que l'on a sauté le petit déjeuner, par la déshydratation parce que l'on ne boit pas assez d'eau, par la pratique d'un sport trop intensif ou encore par la consommation excessive d'alcool ou de boissons énergisantes. L'hypoglycémie se manifeste par des vertiges, des nausées, des céphalées et peut conduire au coma dans les cas graves.

Yasmine Zerbo, diététicienne

La prise en charge de l'hypoglycémie doit être immédiate. « Lorsque vous sentez les symptômes de l'hypoglycémie, il faut immédiatement prendre un verre d'eau plate auquel on ajoute deux carreaux de sucre et l'on boit. On peut également prendre un pot de yaourt sucré, un jus de fruit sucré. On peut également prendre un verre d'eau auquel on ajoute une cuillérée à soupe de miel et consommer. Un jus de citron, d'orange ou de pamplemousse auquel on ajoute deux carreaux de sucre, peut aussi aider à normaliser la glycémie. Consommer une cuillérée à soupe de confiture, peut aussi faire passer l'hypoglycémie », conseille Yasmine Zerbo, diététicienne. Manger aussi des céréales (riz, maïs), féculents (pain, pâtes alimentaires, couscous, fonio), tubercules (manioc, ignames, pomme de terre, patate douce) ainsi que des fruits et légumes riches en glucides, permet de stabiliser la glycémie.

L'hypotension artérielle est caractérisée par une pression du sang anormalement faible. Elle se manifeste par des nausées, des vertiges. La carence en sels minéraux (calcium, magnésium, potassium, sodium), la déshydratation, une maladie neurologique ou encore la prise d'un médicament, peuvent être à la base d'une hypotension. Pour réguler la tension, la consommation du chocolat noir est recommandée. « Le chocolat noir contient un enzyme qui va aider le corps à réguler la tension », explique Yasmine Zerbo.

Deux carreaux de sucre ajoutés à de l'eau plate ou à un jus de fruit, permet de réguler la glycémie

La consommation des agrumes (citron, orange, kiwi, mandarine, pamplemousse) qui contiennent de la vitamine C, du fromage qui est riche en sodium favorise également la normalisation de la tension artérielle. Consommer de la viande de poulet, du poisson, des œufs, des produits laitiers, de l'eau de coco riche en sels minéraux, des aliments riches en magnésium et en potassium comme le lait, la banane, les légumineuses (haricot, pois de terre, lentilles, soja), permet de venir à bout de l'hypotension.

Il existe également quelques recettes diététiques, permettant de réguler la tension artérielle. On peut par exemple prendre un verre d'eau auquel on ajoute du jus de citron ainsi qu'une pincée de sel et du miel et que l'on boit. On peut également prendre du romarin en infusion.

Le chocolat noir permet de venir à bout de l'hypotension

La diététicienne recommande de boire au moins deux litres d'eau par jour, car la déshydratation peut conduire à une hypoglycémie ou une hypotension.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
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Burkina : La coordination CGT-B fournit les preuves de ses accusations contre le nouveau DG de l'ONEA

Tue, 18/07/2023 - 00:00

Une délégation gouvernementale, conduite par le ministre d'Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, a échangé avec le bureau de la coordination de la Confédération générale du Travail du Burkina de l'Office national de l'Eau et de l'Assainissement (CGT-B/ONEA), ce lundi 17 juillet de 2023, à Ouagadougou, au Cabinet du ministre chargé de la Fonction publique.

Cette délégation, en plus du ministre d'Etat était composée du ministre de l'Environnement, de l'Eau, et de l'Assainissement, Roger Baro, de celui en charge de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, du Secrétaire général du Gouvernement, Jacques Sosthène Dingara et du Directeur de Cabinet du Président de la Transition, Martha Céleste Anderson Dekomwin Médah.

Les échanges, entamés la semaine dernière, font suite à la nomination en conseil des Ministres du mercredi 6 juillet dernier, de Adama Traoré à la tête de l'ONEA et désapprouvée par les responsables syndicaux de cette structure.

Lors de la première rencontre, le ministre d'Etat, Bassolma Bazié a demandé à ses hôtes du jour et toute personne ou structure tierce des preuves incriminant Monsieur Traoré.

« Ce sont ces différentes preuves que nous avons synthétisées à la demande du ministre chargé de la Fonction publique, pour les remettre ce matin à la délégation du gouvernement », a indiqué le secrétaire général adjoint de la coordination CGT-B/ONEA, Wendlassida Olivier Yaméogo, à l'issue de l'audience.

« Nous avons fourni les preuves. C'est au gouvernement de peser ses preuves pour voir la conduite à tenir. Et nous, nous en tenons à sa décision », a poursuivi M. Yaméogo.

Le ministre d'Etat, chef de la délégation gouvernementale, a félicité les partenaires sociaux pour leur rôle de veille citoyenne et les a encouragés à poursuivre sans état d'âme le travail pour leur contribution à la construction d'une gouvernance vertueuse.

« Je leur ai demandé des preuves afin d'éviter que des amalgames soient faits sur mon rôle de ministre d'Etat et le fait que j'ai dirigé la CGT-B. Du reste, la confiance n'exclut aucunement le contrôle. Le gouvernement, tout en félicitant la coordination pour les documents transmis, les analysera en complément du travail de vérification déjà entamé et avisera », a-t-il soutenu.

A l'entendre, au-delà de ce cas de nomination actuellement incriminé, des actions engagées se poursuivront à l'ONEA comme partout ailleurs pour une gouvernance vertueuse.

La délégation syndicale a remercié le gouvernement pour l'écoute. Cela, dit-elle, contribue au renforcement du dialogue social.

DCRP/MFPTPS

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Burkina/Politiques éducatives : « L'école opposée à l'éducation sociale de base, c'était notre plus grosse erreur », Dr Nestorine Sangaré

Mon, 17/07/2023 - 23:00

Lors d'un panel, sur le thème : « Droit à l'éducation au Burkina Faso : réalité ou relativité », tenu, le 6 juillet 2023 à Ouagadougou, Dr Nestorine Sangaré, ancienne ministre en charge de la femme et chercheure qui faisait partie des trois panélistes, est revenue sur certaines erreurs commises en matière de politiques éducatives au Burkina. Quelques points essentiels de son analyse !

« On m'a demandé de parler des politiques éducatives. En parlant des politiques éducatives, j'ai été amenée à faire un retour en arrière, en partant de l'époque coloniale. Parce que notre école, quand vous en entendez parler actuellement, on dit toujours que c'est l'école coloniale qui est toujours maintenue. On n'est pas encore parvenu où on n'est pas encore arrivé à inventer un modèle d'éducation qui soit basé sur nos propres valeurs, nos propres objectifs ».

C'est ainsi que Dr Nestorine Sangaré a planté le décor de son intervention, avant de rappeler que l'école ou l'éducation, ce n'est pas seulement ce qui se passe dans la salle de classe. Contrairement à ce que peuvent penser beaucoup de personnes, l'éducation, selon Mme Sangaré, est un long processus qui commence dès la naissance, la petite enfance, ensuite l'école primaire, l'adolescence, post-primaire, secondaire et puis l'université, avant de se retrouver sur le marché du travail.

« C'est comme cela que l'école française est structurée, mais avec le temps, ou malheureusement dès le début, nous avons pensé l'école opposée à l'éducation sociale de base, comme si ces deux systèmes d'éducation devaient évoluer parallèlement. Et je pense que c'était la plus grosse erreur, parce que les fondements de la législation en matière d'éducation, c'est d'abord les valeurs de notre de société. C'est-à-dire, comment éduquer les enfants et quel contenu d'éducation leur donner », a-t-elle argumenté.

Former de jeunes pour faire la production agricole, mais pas pour faire des diplômés

Une argumentation qui l'a amenée à s'appesantir sur l'école coloniale. Une école, de laquelle l'école burkinabè tire sa base. Selon les explications de la chercheure, le colonisateur avait un objectif clair et savait exactement pourquoi il voulait scolariser les enfants des pays colonisés. Et la réponse à ce « pourquoi », à l'entendre, c'est que l'éducation avait pour but dans un premier temps de former une élite de collaborateurs, des valets locaux, prioritairement au service de la métropole. « C'est-à-dire qu'ils n'étaient pas là pour servir leurs pays, mais formés pour servir les intérêts de la métropole », a-t-elle dit.

Le deuxième but, poursuit-elle, c'était de former des commis et autres cadres subalternes au service de colonies plus ou moins autonomes, et enfin des cadres moyens pour développer l'économie des Etats indépendants au début des années 60. Pour dire que du point de vue politique, c'était cela leur objectif et maintenant quand nos pays ont pris leurs responsabilités à partir des années 70, les politiques éducatives ont changé d'orientation, a poursuivi l'ancienne ministre en charge de la femme. « Les politiques ont tenté de donner une nouvelle orientation en procédant à ce qu'elles ont appelé des reformes de 1970 et 1990, en disant qu'ils ne pouvaient pas continuer avec les méthodes, les programmes éducatifs du colonisateur et qu'il y avait la nécessité d'initier des modes et des sources de financement d'éducation. Et dès 1990, on se posait la question de savoir qui finance l'éducation. Je m'arrête là pour dire que chaque droit a un coût », a-t-elle montré.

Elle fait remarquer que ce coût du droit à l'éducation doit être supporté par quelqu'un : l'Etat, les parents ou d'autres personnes. D'après elle, l'orientation du Burkina après les indépendances a été de mettre l'accent sur l'éducation rurale, parce que le gouvernement, de 1961 à 1983, a pensé des reformes pour promouvoir une économie essentiellement basée sur le secteur agricole. « Parce que notre économie était une économie agricole. Et dès ce moment, notre éducation avait un objectif rural. On formait les jeunes pour qu'ils puissent travailler la terre. On a formé beaucoup de gens pour la production, mais pas pour faire des diplômés », a-t-elle regretté.

YZ
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Bogandé : Un homme retrouvé mort par pendaison chez son voisin

Mon, 17/07/2023 - 21:30

Un homme a été retrouvé mort suite à une pendaison, dans la soirée du dimanche 16 juillet 2023, dans la maison de son voisin au secteur 3 de la ville de Bogandé, province de la Gnagna, a appris l'agence d'information du Burkina (AIB) de sources locales.

Un grilleur de volaille dans un maquis de la place, a été retrouvé le 16 juillet 2023, pendu à l'intérieur de la maison de son voisin, tous en location au secteur N°3 de la ville, au quartier Bantia.

Selon les sources citées par l'AIB, la victime s'est introduite dans la maison de son voisin à son insu et s'est ôté la vie en pleine journée du dimanche 16 juillet 2023.

Tout semble indiquer que la victime, dans ses dernières 72 heures de vie, manifestait des crises psychiques.

« Ses propos étaient bizarres puis il se montrait très peureux, vraiment on ne le comprenait plus », a confié un membre de sa famille.

Après les constatations d'usage effectuées par un agent de santé et la police, en présence des autorités et de la famille du défunt, les parents ont procédé à l'enlèvement du corps et à son inhumation.

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Source : Agence d'information du Burkina

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Tournoi UFOA-B U20 Garçons 2023 : Le Burkina Faso bat le Togo 1-0 et file en finale

Mon, 17/07/2023 - 21:25

Le tournoi UFOA-B U20 Garçons se poursuit à Abidjan en Côte d'Ivoire avec l'étape des demi-finales. La première demi-finale de ce tournoi sous-régional a mis aux prises le Burkina Faso et le Togo, dans l'après-midi de ce lundi 17 juillet 2023.

Au terme des 90 minutes règlementaires, ce sont les Etalons juniors qui s'imposent sur la plus petite des marques 1-0 face aux Eperviers juniors. L'unique réalisation de la partie a été l'œuvre d'Abdoul Kader Ouattara à quelques minutes de la fin de la rencontre. Les poulains du coach Brama Traoré enchainent un quatrième succès de rang sans encaisser le moindre but. Ils totalisent également 6 buts en quatre sorties.

Grâce à cette victoire, les Burkinabè filent en finale. Ils devraient y croiser le vainqueur de la seconde demi-finale qui se jouera entre la Côte d'Ivoire et le Bénin.

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Burkina/Education : « Le Grand Frère » guide les nouveaux bacheliers dans le choix de leurs études, capital pour l'épanouissement socio-professionnel

Mon, 17/07/2023 - 19:49

Après les examens scolaires, notamment le baccalauréat, viennent des angoisses pour nombre de bacheliers sur le choix des études à embrasser. C'est pour contribuer à mieux amorcer cet ultime virage, que « Le Grand Frère », plateforme d'orientation scolaire et professionnelle, a organisé, dans l'après-midi de dimanche, 16 juillet 2023 à Ouagadougou, un atelier autour de la thématique : « Que faire après le BEPC et le bac ? ».

C'est un cadre d'échanges, sous forme de panel, qui a consisté pour les responsables de « Le Grand frère », structure organisatrice, à mettre face aux nouveaux bacheliers, et même d'anciens étudiants, des « grands-frères » pour partager leurs expériences et donner des conseils aux « petits-frères » aux fins de leur permettre de mieux faire le choix de leurs études. L'orientation est, faut-il le souligner, une étape cruciale pour le jeune et détermine son avenir socio-professionnel.

Selon Bénédicte Kafando, référente digitale, cette plateforme d'orientation scolaire et professionnelle, « Le Grand Frère », vise donc à faciliter la lisibilité sur l'orientation, les formations, les instituts et universités au Burkina. « Nous offrons sur le site (legrandfrere.bf), des articles que nous appelons ‘'des partages d'expériences'' ; c'est-à-dire qu'on invite des grands frères et des grandes sœurs comme on les appelle chez nous, à venir parler de leur formation, leur parcours d'études, les diplômes qu'ils ont obtenus, les débouchés possibles, les perspectives qu'offre chaque métier », commente-t-elle.

Bénédicte Kafando, Référente digitale chez Le Grand Frère, invite le public à ne pas hésiter à recourir au site legrandfrere.bf

La plateforme « Le Grand Frère » présente également aux étudiants, des perspectives d'études au Sénégal. « Nous faisons la promotion des études au Sénégal et accompagnons les élèves qui veulent y aller, à trouver une formation, une école, un logement, etc. », décline Bénédicte Kafando.

Pour cet atelier d'orientation, six « grands frères » étaient face aux participants : Yves Roland Degny (cadre d'assurance), Rebecca Sawadogo (ingénieur en eau et assainissement), Pierrette Paré (responsable en charge de la communication d'une structure), Ariel Nikièma (Fédération des étudiants du Faso au Sénégal), K. Lucien Tondé (ingénieur en génie civil) et Josias Diendéré (expert en stratégie digitale, promoteur de Le Grand Frère, intervenant par visioconférence de Bamako).
« Tout comme nombre d'entre vous, quand j'ai obtenu mon baccalauréat, je ne savais pas dans quel domaine me lancer. J'ai pensé à la médecine, mais je me suis rendue compte que le ‘'par cœur'' (mémorisation : ndlr) n'est pas mon fort », a, au passage, délassé l'ingénieur en eau et assainissement, Rebecca Sawadogo.

De g.vers la d. : Yves Roland Degny, Rebecca Sawadogo, Pierrette Paré, Ariel Nikiéma, K. Lucien Tondé et...

« Il y a des secteurs qui sont en manque criards de cadres », présente l'assureur, Yves Roland Degny, citant en exemple le domaine de l'assurance. « Généralement, quand on demande aux jeunes, ils disent là où il y a l'argent. Mais ce qu'on peut dire, c'est qu'il y a l'argent partout, ça dépend de comment vous vous vendez », rassure-t-il.

Pierrette Paré, responsable à la communication, a, entre autres, partagé des difficultés vécues à l'université de Ouagadougou liées à l'accumulation des retards qui caractérisent ce temple du savoir. Elle se redirige vers l'ISCOM, en communication numérique des organisations. Elle y ressort trois années après et est tout de suite sollicitée par une structure de la place. « ISCOM (https://iscom-bf.net/) est vraiment un institut qui forme des gens déjà prêts à travailler », guide Pierrette Paré, partageant en outre sa passion pour les métiers de la communication, notamment celui numérique.

Ariel Nikièma de la Fédération des étudiants du Faso au Sénégal (FEFAS) encourage ses interlocuteurs à scruter les formations scientifiques (qui incluent l'informatique) tandis que l'ingénieur en génie civil, K. Lucien Tondé galvanise : « De ma petite expérience, il n'y a pas de chose impossible. Comme disait un auteur, là où il y a la volonté, il y a toujours un chemin. Je vous conseille de cultiver l'effort, donner le maximum de soi. (…). Je ne crois ni au hasard ni à la chance ».

Josias Diendéré a d'ores et déjà fait la preuve de son domaine professionnel, le numérique, par l'existence même de la plateforme, « Le Grand Frère », opérationnalisée il y a environ trois ans. « C'est un métier qui te permet de travailler dans tous les domaines en étant chez soi. (…). Le bémol, c'est que ce sont des relations humaines qu'on perd souvent », dévoile l'expert en stratégie digitale, Josias Diendéré. Le promoteur de Le Grand Frère demande à ses « petits-frères » de se munir de volonté, de passion et d'avoir l'esprit ouvert.

... Josias Diendéré ont été les panélistes (grands-frères) de cet atelier dominical.

Au cours de la séance, un bachelier de 2020, en médecine, est revenu sur les difficultés qu'il vit du fait de son ‘'orientation forcée''. « Actuellement, je suis en médecine, mais je tiens toujours à faire ce qui me passionne. Je ne veux pas poursuivre dans ce qui ne me plaît pas. Malgré les trois années déjà passées dans la filière (médecine), je veux quitter. Je veux faire le génie mécanique ou l'aéronautique. C'est un rêve d'enfance, et depuis la 4ème, je bossais pour cela et tous les professeurs me connaissaient pour ça. Avec ma moyenne (j'avais une bonne moyenne), les parents m'ont dit de faire la médecine, que là-bas, on ne chôme pas. Donc, après mon BAC, j'étais contraint de faire ça (la médecine : ndlr) », se confie l'étudiant, dont le courage a été loué par les « aînés ».

« Si les conditions financières sont réunies, n'hésite pas à embrasser ton domaine de rêve. (…). Ce sont des situations de la vie qui peuvent arriver, et beaucoup ont vécu ce genre de situations, certains sont même arrivés en 5e année, mais ils se sont redirigés vers ce qu'ils aiment. Rien n'est tard », ont encouragé des panélistes, lui suggérant des approches adéquates pour convaincre les parents à cet effet.

Les participants ont été prolixes en questions sur les filières, les écoles… et des possibilités d'études à l'étranger

Cet atelier dominical a enregistré la présence de ISCOM (Institut supérieur de la communication et du multimédia) au Burkina et du Groupe ISM (Institut supérieur de management) et IFAGE (Institut interafricain de formation en assurance et en gestion des entreprises) au Sénégal.

O.L
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Hausse des prix des légumes sur le marché : La crise sécuritaire pointée du doigt

Mon, 10/07/2023 - 18:01

Faire bouillir la marmite ces derniers jours est devenu un véritable casse-tête pour de nombreux ménages. Et pour cause, les prix des légumes ont connu une hausse vertigineuse sur le marché. Plusieurs légumes sont devenus rares et les quantités servies aux clients ont considérablement diminué. Un tour dans quelques marchés de la ville de Ouagadougou nous a permis d'en savoir plus sur les raisons de cette disette des légumes.

Il est un peu plus de 9h en cette matinée pluvieuse du lundi 10 juillet 2023, lorsque nous arrivons au marché du quartier Larlé de la ville de Ouagadougou. Les vendeuses installées derrière leurs étals n'hésitent pas à accoster les potentiels clients pour leur proposer leurs marchandises. C'est alors que nous apercevons madame Zeba, qui vient de finir ses achats, visiblement décontenancée par les prix des denrées. « Le marché est très cher, tout est devenu cher. Je viens d'acheter ces cinq petites tomates à 500 FCFA. Et ça même c'est parce que la vendeuse a ajoutée que ça atteint cette quantité. C'est parce que j'ai déjà payé la salade sinon j'allais laisser la tomate. Vraiment l'on ne sait plus à quel saint se vouer », nous lance-t-elle lorsque nous l'accostons.

Mme Zeba n'est pas la seule à qui les prix des condiments donnent le tournis. Gisèle Bonkoungou, venue également faire ses emplettes pour la cuisine, dit n'avoir pas pu payer tout ce qu'elle voulait au regard des prix. « Voyez vous-même, on ne peut plus rien acheter. La tomate est devenue chère, et souvent tu payes et elle est soit pas mûre soit très petite. Les poivrons à 50 francs l'unité et petit-petit. Même les feuilles d'oignons sont devenues chères. C'est aujourd'hui même que les choux et les courgettes sont un peu abordables. Franchement, pour le Burkinabè moyen, c'est difficile de faire une bonne sauce actuellement », lâche-t-elle.

Rihanata Kaboré, vendeuse de tomates dit n'avoir jamais vécu pareille situation

La crise sécuritaire pointée du doigt

Si d'habitude les légumes se font parfois rares à une certaine période de l'année, la situation semble beaucoup plus critique cette année que les précédentes. Rihanata Kaboré, commerçante, dit n'avoir jamais vécu pareille situation depuis qu'elle fait dans la vente de tomates. Pour sa collègue Bibata Kouanda, cette rareté et cette cherté des condiments, surtout de la tomate, est due à la crise sécuritaire. En effet explique-t-elle, plusieurs producteurs ont dû fuir leurs zones d'habitation et de production du fait des attaques terroristes. La production ayant baissé alors que la demande est toujours là, les commerçants sont donc obligés de se ravitailler souvent hors de nos frontières. Bibata Kouanda révèle par exemple que le carton de tomates qu'elle acquérait jadis entre 3 000 et 4 000 FCFA, est passé à 35 000 FCFA et vient du Mali voisin. Et si l'on doit considérer les frais de transport et les pertes liées au pourrissement de certaines tomates au cours du trajet, c'est souvent à perte que la commerçante dit vendre ce légume. Elle dit être obligée de faire des tas de 2 000 et 2 500 FCFA, pour espérer rentrer dans ses fonds.

Des tas de tomates vendus à 2 500 FCFA chacun

Zenabo Ouédraogo, vendeuse de concombres au marché de Baskuy, dit prendre sa marchandise auprès de grossistes venant de Ouahigouya et environnants. Mais face à la crise sécuritaire, les prix ont connu une hausse à cause de la baisse de la productivité et de l'augmentation de la demande. « Le sac de 50 Kg de concombres que je pouvais gagner à moins de 10 000 avant se négocie autour de 25 000-35.000 FCFA actuellement. Ceux qui nous amènent les condiments prennent des risques pour les faire venir, et quand ils arrivent il y a beaucoup de personnes qui veulent payer pour revendre. Donc tout ça fait que les prix sont chers », confie-t-elle. Assèta Zoubga, qui commercialise des poivrons, dit se ravitailler actuellement à Koudougou, où elle paye le sac de 50 Kg à un peu plus de 50 000 FCFA.

le sac de 50kg de concombres est passé de 10 000 à 25 000 voire 35 000 FCFA

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'augmentation des prix des légumes qui s'ajoute à celle des denrées de première nécessité, vient rendre encore plus difficile la situation alimentaire de plusieurs ménages. Si certains ont décidé de ne plus consommer certains légumes jugés facultatifs, il n'en demeure pas moins que tous appellent de leurs vœux un retour à la paix et à la sécurité, pour que les producteurs puissent regagner leurs zones d'origine, afin que les légumes soient à nouveau disponibles et accessibles à toutes les bourses.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
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Santé : « L'insuffisance rénale peut déséquilibrer le tissu familial et être source de tensions, de séparations de couples, d'abandons scolaires » (Dr Aoua Semdé)

Mon, 10/07/2023 - 17:47

L'insuffisance rénale semble faire des ravages ces dernières années au Burkina Faso. Elle touche de plus en plus la frange jeune, en particulier les personnes accros aux médicaments traditionnels. Dr Aoua Semdé, néphrologue, responsable du service de néphrologie-dialyse du centre hospitalier universitaire Sourô-Sanou de Bobo-Dioulasso, nous décrypte cette maladie.

Lefaso.net : Qu'est-ce qu'une insuffisance rénale ?

Dr Aoua Semdé : L'insuffisance rénale, en termes simples, c'est l'altération des fonctions du rein. Ces fonctions sont, entre autres, l'épuration du sang, c'est-à-dire le fait de débarrasser le sang des déchets, des impuretés d'une façon générale. Deuxièmement, le rein joue un rôle dans l'équilibre hydroélectrolytique. C'est dire que le rein permet à l'organisme de maintenir une quantité de liquides et d'ions nécessaires au bon fonctionnement de l'organisme. Ces ions sont entre autres le potassium, le sodium et le calcium. Une autre fonction non-négligeable du rein est la fonction endocrinienne, qui permet un équilibre hormonal, c'est-à-dire que certaines hormones contribuent au maintien d'une pression artérielle normale et à la synthèse des globules rouges. En quelque sorte, c'est la défaillance de ces différentes fonctions qui constitue l'insuffisance rénale.

Quelles en sont les causes ?

Quand on parle d'insuffisance rénale, il faut distinguer deux entités. Il y a ce que nous appelons une insuffisance rénale aiguë, qui fait suite à un processus ponctuel qui détériore le fonctionnement du rein et qui est réversible si le malade est vu tôt à l'hôpital. Parmi les causes d'insuffisance rénale aiguë dans notre contexte, il y a les causes infectieuses notamment le paludisme, certaines infections bactériennes avec leur corollaire de complications telles que l'anémie sévère, des vomissements, des diarrhées pouvant entraîner une déshydratation. Ces infections peuvent nous conduire à prendre d'une manière ou d'une autre des médicaments prescrits ou par automédication (médicaments traditionnels ou modernes) pouvant conduire à la survenue d'une insuffisance rénale aiguë. Parmi les médicaments traditionnels souvent utilisés, nous n'avons pas toujours la possibilité de déterminer leurs effets nocifs sur les reins mais nous constatons dans la plupart des cas d'insuffisance rénale la prise de traitement traditionnel. Après tout, il faut noter que divers facteurs sont impliqués souvent dans la survenue de l'insuffisance rénale aiguë.

L'autre entité, c'est l'insuffisance rénale chronique. Dans le monde, les principales causes d''insuffisance rénale chronique sont le diabète et l'hypertension artérielle. A côté de ces principales causes, nous pouvons citer dans notre contexte les causes infectieuses chroniques telles que l'infection à VIH, les hépatites virales B et C ainsi que d'autres infections bactériennes chroniques telles que les tuberculoses qui peuvent être responsables de la survenue d'insuffisance rénale chronique. Notons que l'insuffisance rénale chronique peut résulter aussi d'une maladie intrinsèque du rein.

Dans lequel cas, la structure du rein, au cours de sa genèse ou au cours de son évolution, présente une anomalie qui interfère sur le bon fonctionnement du rein et induit une insuffisance rénale chronique. On peut aussi citer certaines causes dites héréditaires, où des anomalies constitutionnelles des structures de filtration ou autres vont conduire à un dysfonctionnement à moyen ou long termes. En cas de maladie héréditaire, la transmission peut se faire d'un parent. L'exemple typique de néphropathie héréditaire que nous rencontrons fréquemment est la polykystose rénale qui est aussi une cause d'hypertension artérielle et dont l'évolution se fait vers une insuffisance rénale chronique chez plusieurs membres d'une même famille.

Notons aussi que toutes les malformations de l'arbre urinaire, quelle qu'en soit la cause (hypertrophie ou cancer de la prostate chez l'homme âgé, les tumeurs de vessie…) peuvent aboutir à des infections urinaires à répétition ou une obstruction de l'évacuation des urines et conduire plus tard à l'insuffisance rénale chronique. Chez les enfants, les infections dites de la sphère ORL, c'est-à-dire les maux d'oreilles, les sinusites, les rhinites lorsqu'elles ne sont pas bien traitées, peuvent plus tard entraîner une insuffisance rénale chronique soit à l'enfance, soit à l'adolescence ou chez le sujet très jeune.

Dans l'insuffisance rénale chronique, n'oublions pas aussi le rôle des médicaments dont certains médicaments traditionnels qui constituent le traitement de premier recours pour la plupart de la population Certains médicaments pharmaceutiques tels que les anti-inflammatoires pris de façon chronique peuvent également interférer sur le fonctionnement du rein. Un nouveau phénomène à prendre en compte, et qui nécessite des investigations urgentes, est la part des pesticides et des herbicides utilisés dans l'agriculture moderne ainsi que des métaux lourds comme le mercure et d'autres substances utilisées dans les sites d'orpaillage.

Quelles sont les conséquences médicales de l'insuffisance rénale ?

En décrivant l'insuffisance rénale comme une défaillance des différentes fonctions du rein, cela veut dire qu'une personne atteinte d'insuffisance rénale, notamment une insuffisance rénale chronique, ressentira les conséquences de ces perturbations. Elle souffrira en effet d'une anémie liée à un défaut de synthèse de ses globules rouges. Au niveau de l'équilibre de l'eau et des ions, le malade aura tendance à garder plus d'eau qu'il en faut car le rein n'arrivera pas à éliminer convenablement les liquides ingérés. Les pieds peuvent par conséquent gonfler (œdèmes). Lorsque que la quantité de liquides retenue est très importante, le malade peut présenter un œdème aigu du poumon qui se traduira par une respiration difficile et qui peut être fatal en absence de prise en charge rapide.

En général, une hypertension artérielle accompagne les œdèmes. Le défaut d'épuration des déchets de l'organisme favorise leur accumulation. Ces déchets considérés comme un poison vont occasionner une fatigue permanente, des vomissements, des malaises, un inconfort et parfois une haleine particulière. Ce sont ces effets cliniques qui constituent en quelque sorte les signes de la maladie rénale chronique mais qui ne surviennent qu'à un stade assez évolué de la maladie. Sinon au début, il n'existe parfois pas de manifestations qui puissent alerter le malade ou son entourage. C'est donc une maladie qui évolue à bas bruit. L'ensemble de ces perturbations vont retentir sur les autres organes, notamment le cœur et les os. A long terme, certains malades seront physiquement diminués à cause de l'atteinte des divers organes résultant du dysfonctionnement rénal.

Quelles sont les conséquences sociales ?

Les conséquences sociales de l'insuffisance rénale surtout chronique sont énormes. Le malade qui est dépisté tôt, doit être suivi périodiquement avec des examens à réaliser, des traitements à prendre régulièrement. Il peut s'agir de thérapies pour corriger les perturbations induites par le dysfonctionnement rénal telles que l'hypertension artérielle, l'anémie et l'atteintes des autres organes. Ces médicaments et examens coûtent cher. Sachant que nous n'avons pas une assurance maladie, ces coûts sont supportés par le malade et par la famille. Et connaissant le niveau socio-économique de notre population, ça retentit vraiment sur le budget de la famille. Ce malade qui ne pourra plus travailler ne pourra plus avoir un revenu substantiel. Il sera à la charge de sa famille. C'est un malade qui sera parfois moralement affecté, et cela déséquilibre le tissu familial.

L'insuffisance rénale chronique est parfois source de licenciement, de tensions dans la famille, de séparations de couples et souvent d'abandons scolaires, ne pouvant plus scolariser convenablement ses enfants. En plus, lorsque ces malades arrivent au stade de la dialyse et qu'il faut payer pour les soins de dialyse, ou encore la transplantation pour certains, ce sont les familles qui doivent supporter les frais. La dialyse est partiellement subventionnée par le gouvernent burkinabè dont non saluons au passage les efforts consentis ces dernières années, mais la part contributive du patient et da sa famille ainsi que les médicaments et examens restent élevés pour le Burkinabè moyen.

A l'échelle de la nation, L'Etat burkinabè investit depuis un certain nombre d'années en moyenne trois milliards de francs CFA par an pour l'achat des consommables de la dialyse. Cet énorme investissement ne permet de prendre en charge qu'environ 600 patients sur toute l'étendue du territoire. Cela veut dire que nous supportons tous, les conséquences de la maladie car ce budget pourrait servir le développement d'autres domaines si nous arrivons à prévenir cette maladie.

Mais ce n'est pas tout le monde qui est atteint d'insuffisance rénale qui fait la dialyse. Comme je l'ai dit, il y a l'insuffisance rénale aiguë et l'insuffisance rénale chronique. En cas d'insuffisance rénale aiguë, la dialyse n'est nécessaire que dans certaines conditions. Dans certains cas d'insuffisance rénale aiguë, il suffit d'une bonne prise en charge médicale précoce et le malade en guérira définitivement. Seuls ceux qui n'ont pas pu guérir rapidement ou qui présentent des complications qui peuvent compromettre leur pronostic vital nécessiteront la dialyse. Dans des conditions optimales de prise en charge, plus de 80% de cas d'insuffisance rénale aiguë peuvent guérir totalement. Cependant, ce sont des malades qui devrons être suivis, car ils ont un risque supplémentaire de faire une insuffisance rénale chronique.

Quant à l'insuffisance rénale chronique, tout le monde n'est pas dialysé parce que l'insuffisance rénale chronique évolue en plusieurs stades. En effet, la maladie rénale chronique est classée en cinq stades évolutifs. De manière théorique, c'est à partir du stade 5 de l'évolution de la maladie rénale chronique que le malade devrait être dialysé. Je dis théorique parce que ce n'est pas non plus tous les malades au stade 5 qui sont dialysés. A ce stade 5, le malade présentera des symptômes qui peuvent nécessiter la mise de dialyse en urgence.

En Afrique, et notamment en Afrique subsaharienne, les Etats manquent de moyens. Dans ces Etats, beaucoup de malades ont besoin de dialyse mais ils n'ont pas la possibilité d'y accéder. Même là où la dialyse est totalement subventionnée, les malades éprouvent des difficultés pour honorer leur part participative. Aussi, certains malades ont besoin de dialyse mais vivent géographiquement loin des centres de dialyse. Il y en a aussi qui sont dans une zone où il existe des centres de dialyse, mais ces centres sont saturés parce que la demande dépasse l'offre. Chez nous au Burkina Faso, nous sommes malheureusement confrontés à l'inaccessibilité géographique mais également au fait que tous les centres existants sont saturés.

Au Burkina Faso, la dialyse est subventionnée par l'Etat depuis 2011. Pour la dialyse chronique, la part contributive du malade est de 500 000 F CFA. Mais dans le privé, un malade doit payer 75 000 FCFA par séance et il fera au minimum deux séances dans la semaine ; ce qui fait donc 150 000 FCFA par semaine et ce, toute sa vie. Alors que dans les centres publics, c'est subventionné et une fois qu'il paie ses 500 000 F, il a accès à la dialyse durant toute sa vie. Mais à côté de ce forfait de dialyse, il y a aussi les charges des médicaments, la charge des examens que le malade devrait faire au quotidien durant toute sa vie en dialyse.

L'insuffisance rénale semble toucher de plus en plus la frange jeune, qu'est-ce qui peut expliquer cela ?

Cette maladie touche la frange jeune. C'est malheureux en Afrique mais c'est comme cela. Ce n'est pas qu'au Burkina Faso seulement. En Afrique, ce sont les jeunes qui sont plus touchés par rapport aux pays développés où ce sont les sujets âgés. Chez nous, nous rencontrons chez les sujets jeunes, tout ce que nous venons de citer comme facteur de vulnérabilité. La pauvreté fait qu'il n'y a pas de suivi médical de cette frange de la population. Aussi nos habitudes de vie et alimentaires ne sont pas favorables pour une santé rénale optimale. En effet, l'alimentation non contrôlée associée à certains facteurs génétiques exposent les jeunes africains à certaines maladies telles que l'hypertension artérielle. Malheureusement, le dépistage tardif de l'hypertension et la difficulté d'adhésion au traitement chez les jeunes favorisent son évolution vers des complications telles que l'insuffisance rénale chronique.

Vous remarquerez que ce n'est pas l'insuffisance rénale seulement qui touche plus de jeunes dans notre contexte. Ils sont de plus en plus hypertendus et diabétiques. Au-delà de ces maladies chroniques, l'environnement joue un rôle capital. Je parlais tantôt de la sédentarité, de notre régime alimentaire qui n'est pas toujours propice pour une bonne santé. Ce qui fait que nous avons de plus en plus d'enfants et de sujets jeunes obèses et sédentaires, favorisant le diabète, l'hypertension et partant l'insuffisance rénale. En plus les jeunes font aujourd'hui de plus en plus recours aux traitements traditionnels par manque de moyens.

Malheureusement, nous n'avons pas de contrôle sur ces traitements. Nous observons pratiquement à chaque feu tricolore des panneaux publicitaires sur des soins de virilité et autres. Certains jeunes pourraient s'y adonner. A tous ces facteurs s'ajoute la difficile adhésion aux suivis et aux traitements chez les jeunes qui sont malades. En effet, ils acceptent difficilement leur maladie car à cet âge, on se croit souvent invincible et donc impossible d'être malade. Par conséquent, c'est souvent au stade de complications comme l'insuffisance rénale que ces jeunes consulteront. En somme, nous n'avons pas vraiment des données claires sur les causes de l'insuffisance rénale chronique chez les jeunes mais ce que nous venons de citer sont des facteurs à prendre en compte et à analyser dans notre pays.

Il ne faut pas occulter également l'effet des stupéfiants, l'utilisation des produits toxiques sur les sites d'orpaillage auxquels beaucoup de jeunes s'adonnent. Tous ces facteurs contribuent parfois à endommager les reins chez les jeunes, qui consultent souvent au stade d'insuffisance rénale chronique terminale. La moyenne d'âge des malades dialysés au Burkina Faso est de 45 ans. Nous pouvons dire que c'est à l'âge auquel l'on commence à se réaliser que l'on tombe les armes à la main. Il faudrait donc qu'on agisse. C'est vrai que cette moyenne d'âge ne reflète probablement pas la réalité. En effet, comme nous n'avons pas suffisamment de centres de dialyse, l'on privilégie parfois les jeunes par rapport aux sujets âgés, ce qui fait qu'on a tendance à croire peut-être que ce ne sont que des jeunes qui font la dialyse. Mais peut-être que les sujets âgés sont exclus du fait de l'inaccessibilité à la dialyse.

Combien de temps peut-on espérer vivre lorsqu'on a une insuffisance rénale chronique ?

C'est une question qui est un peu difficile à répondre, mais nous dirons que ça dépend du stade auquel l'insuffisance rénale a été découverte. Cela dépend aussi du suivi et des maladies associées. Un patient diabétique et insuffisant rénal ne peut pas espérer avoir la même espérance de vie qu'un insuffisant rénal qui n'a pas d'autre pathologie. Une insuffisance rénale découverte au stade 2 ou 3 de la maladie rénale chronique ne peut pas avoir la même espérance de vie que chez un insuffisant rénal découvert au stade 5. Nous avons des malades que nous suivons personnellement depuis 2017 pour une insuffisance rénale modérée qui, depuis lors, sont restés à ce stade. Donc ils auront probablement une espérance de vie meilleure que certaines personnes qui n'ont pas d'insuffisance rénale chronique par exemple.

Mais une fois au stade terminal, l'on ne peut espérer vivre que quand on a un traitement de suppléance rénale soit par la dialyse, soit par l'épuration extra-rénale car un malade qui est au stade terminal, cela signifie que ses reins ont perdu plus de 85% de leur fonctionnement normal. Donc le reste ne permet plus d'assurer convenablement les fonctions vitales de l'organisme. Et s'il n'y a pas un processus de suppléance des fonctions du rein (dialyse ou transplantation rénale), des complications vont très vite s'installer et conduiront à la mort s'il n'y a pas de traitement. Mais une fois que le malade a ses traitements de suppléance, notamment en dialyse, la survie est relative selon les comorbidités, la qualité de la dialyse, selon le suivi que le malade aura en dialyse ainsi que les complications qui peuvent survenir en dialyse. Dans les pays développés, il y a des malades qui dialysent pendant plus de 40 ans. Par conséquent, l'on pourrait dire qu'ils auront la même espérance de vie que ceux qui ne dialysent pas, mais ça dépend des conditions et de tous les facteurs associés que nous venons de citer.

Malheureusement chez nous, les conditions de dialyse ne sont pas optimales et les suivis ne sont pas optimaux parce que les malades ne font pas des examens. Ce qui fait que les malades développent très vite des complications et parfois en meurent. Mais on a eu quand même des malades qui ont pu faire 18 à 20 ans en dialyse depuis l'ouverture du premier centre de dialyse à Ouagadougou. Si le malade a une greffe de rein, il vit encore plus longtemps par rapport au dialysé. Donc c'est vraiment relatif. En conclusion, l'insuffisant rénal peut vivre aussi longtemps si les soins sont de qualité et si le suivi est bien organisé.

Comment éviter cette maladie ?

Tout doit partir des mesures de prévention, et ces mesures de prévention passent par la connaissance des facteurs de risques par la population. La prévention va ainsi se baser sur l'éviction de ces facteurs de risques. Au cas où ces facteurs de risques existent chez quelqu'un, que la personne puisse se faire suivre et se prendre en charge pour éviter que ces facteurs la conduisent à l'insuffisance rénale. Ces facteurs sont entre autres les médicaments néphro-toxiques, qu'ils soient modernes ou traditionnels, ainsi que l'l'hypertension artérielle et le diabète qui peuvent bien être évités en abandonnant la sédentarité et en ayant une alimentation saine, ni trop salée, ni trop sucrée. Si nous arrivons à éviter ces facteurs de risques, nous éviterons la part contributive de ces maladies sur l'insuffisance rénale chronique.

Au-delà, il faudrait maîtriser les autres facteurs comme l'obésité et les facteurs environnementaux. En effet, nous sommes de plus en plus sédentaires, nous ne mangeons pas sainement et nous avons tendance à être obèses et à cumuler les facteurs de risques d'hypertension artérielle et de diabète. Mais une fois que nous sommes malades, il faudrait aussi que nous consultions et nous nous fassions suivre par un professionnel de santé. Le suivi, c'est accepter de réaliser les examens et accepter de prendre les médicaments. Malheureusement, la notion de maladie chronique n'est pas toujours bien intégrée au sein de nos populations, si bien que les gens n'y croient pas souvent et refusent parfois de prendre les médicaments prescrits à l'hôpital au détriment des médicaments traditionnels qui peuvent conduire aux insuffisances rénales.

En somme, c'est d'avoir une bonne hygiène de vie, ne pas rester sédentaire, s'hydrater bien, c'est-à-dire boire suffisamment de l'eau quand il fait chaud, pour éviter que le rein souffre de déshydratation. Il faut aussi se faire dépister pour les maladies chroniques comme l'hypertension artérielle, le diabète. Et quand on est dépisté positif, il faut bien suivre les traitements et éviter les prises de médicaments parallèles. Lorsque l'on souffre d'une insuffisance rénale, il faut accepter que la maladie existe et savoir qu'avec un bon suivi médical, l'on peut ralentir la progression vers le stade terminal.

En termes de prévention, c'est aussi la sensibilisation des populations pour laquelle les médias et les autorités ont un grand rôle à jouer. Mais tout le monde doit contribuer dans cette sensibilisation afin de faire comprendre les facteurs de risques au maximum des populations. Ensuite, il faudrait dépister précocement les facteurs de risques et la maladie rénale chronique. Une fois dépisté, un programme d'accompagnement est nécessaire. L'on peut bien demander un dépistage annuel des maladies rénales, surtout pour les sujets à risque. Les examens ne coûtent pas excessivement cher à mon avis. Par exemple, une bandelette urinaire utilisée pour le dépistage coûterait au maximum 500 F CFA et le dosage de la créatinine par exemple ne dépasse pas 3 000 FCFA selon les laboratoires publics ou privés. Ces deux éléments déjà permettent déjà de savoir si nous avons un problème de rein. S'il y a des anomalies, d'autres examens complémentaires pourraient être demandés. Néanmoins, il faut toujours relativiser parce qu'avoir 500 F CFA n'est pas souvent très évident dans notre contexte.

Combien de personnes contractent par an l'insuffisance rénale au Burkina Faso ?

C'est très difficile aujourd'hui de donner un chiffre pour les personnes atteintes de maladies rénales au Burkina, car nous ne disposons pas d'études en population. Pour dépister une maladie rénale, il faut souvent un laboratoire ; ce qui n'existe pas dans toutes les contrées du Burkina Faso. Il n'y a que dans les grandes villes qu'on fait le dépistage et même dans les grandes villes, il n'y a pas de néphrologue partout et la collecte de données n'est pas assez exhaustive pour nous permettre d'avoir des chiffres fiables. L'on constate néanmoins une croissance du nombre de cas d'insuffisance rénale chronique dans les hôpitaux où exercent des néphrologues.

C'est peut-être aussi le fait que l'offre appelle la demande. Ce qui veut dire que dans certaines régions et dans nos villages, il y a des gens encore qui meurent en silence. Au Burkina Faso, nous avons environ 700 personnes dialysées chroniques à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Ouahigouya. Depuis 2018, le nombre de consultations néphrologiques à Bobo-Dioulasso ne fait que croître annuellement. Notre service a reçu environ 1 300 nouveaux patients en 2022. Parmi ces patients, plus de 80% sont vus pour une insuffisance rénale chronique. Nous n'avons donc pas de données exactes mais les services hospitaliers nous alertent et il faudrait agir en misant sur la prévention.

Quel est votre dernier mot ?

Nous remercions Lefaso.net pour son besoin de comprendre cette maladie qui fait des ravages actuellement, qui touche les jeunes et dont les causes sont parfois évitables. Nous portons un cri de cœur à l'endroit des médias, des populations et des autorités, pour nous aider à intensifier la sensibilisation. Cela va sans doute permettre à la population de mieux comprendre les facteurs de risques et d'éviter ces facteurs de risques. Au cas où ces facteurs de risques seraient déjà présents, nous exhortons les personnes concernées à bien se soigner. Bien se soigner passe par un dépistage précoce et un suivi médical rigoureux et régulier. Nous profitons de votre micro pour intensifier notre plaidoyer auprès de l'Etat et de l'ensemble de la population pour nous aider à avoir une accessibilité aussi bien géographique que financière pour les traitements de suppléance rénale.

Il n'y a que l'hémodialyse au Burkina. Pourtant, il y a d'autres modalités thérapeutiques comme la dialyse péritonéale et la transplantation. Cependant, le manque de moyens limite nos actions. La sensibilisation de la population pour le don de rein et la mise en place des structures de transplantation rénale dans notre pays sont des conditions préalables pour la vulgarisation de la transplantation rénale. En attendant cette vulgarisation, une subvention des médicaments immunosuppresseur va aider les malades déjà transplantés à l'étranger à vivre longtemps.

Propos recueillis par Haoua Touré
Lefaso.net

Categories: Afrique

Tunisie/Migration : « La plupart des étudiants sont en sécurité », rassure un Burkinabè de Sfax

Mon, 10/07/2023 - 17:41

En Tunisie, des migrants subsahariens ont été victimes de violence à Sfax, la ville côtière entre l'Afrique et l'Italie (Europe). La mort d'un Tunisien de 41 ans, poignardé lors d'affrontements le lundi 3 juillet 2023 avec des migrants originaires d'Afrique subsaharienne, a causé de vives tensions avec les habitants de cette ville. Deux Burkinabè vivant dans ce pays reviennent sur cette situation tendue.

« La situation n'incombe pas uniquement aux Burkinabè. On parle des migrants illégaux, ceux qui font la traversée du désert à partir du Niger ou de la Côte d'Ivoire, qui passent par le désert de la Libye ou du Maroc pour rentrer au Maroc et en Tunisie dans le but de prendre l'eau et d'aller en Italie ». C'est le témoignage de Rachid Koté, Burkinabè résidant à Tunis.

De part sa situation géographique, Sfax est une ville qui accueille un nombre important de migrants candidats pour l'Europe via la Méditerranée. En plus des Subsahariens, on peut compter également des Tunisiens, informe Rachid Koté.
« Actuellement, le calme est revenu », rassure de son côté Zakaria Bonkoungou, étudiant burkinabè et travailleur. Selon son témoignage, des jeunes [tunisiens] du quartier s'en sont pris aux Subsahariens de façon générale. La tension est montée d'un cran suite à une agression d'un Tunisien de 41 ans qui a succombé à ses blessures après avoir été poignardé par des Subsahariens.

« Les tensions étaient bien là tapis dans l'ombre et ça a conduit à une explosion. C'était tendu et très délicate comme situation. Mais grâce à la police, ils ont réussi à calmer la situation. Chaque jour, il y a des patrouilles et contrôles pour garder le calme », poursuit Zakaria Bonkoungou.

Avant ces évènements, les étudiants noirs n'étaient pas inquiétés, confie Zakaria Bonkoungou, qui compte environ dix ans à Sfax. « Mais depuis ces événements, la population noire est un peu observée ; parfois, on subit quelques actes de xénophobie (…) Rien qu'en début de semaine, on a eu du mal à se déplacer ici en ville parce qu'il y a des transports qui refusent de prendre des étrangers », relate-t-il.

« Entre Subsahariens, la cohabitation n'est pas facile »

A la question de savoir si des Burkinabè (étudiants et autres) ne sont pas touchés par ces violences, Zakaria Bonkoungou répond par la négative. « La plupart des étudiants, nous sommes en sécurité. Depuis le début de ces événements, on a fait passer le mot d'ordre : étant donné que ce sont les vacances, chacun devra rester chez lui ; éviter les déplacements inutiles », développe-t-il.

« Par contre, il y a aussi des Burkinabè ici qui ne sont pas des étudiants. Je n'ai pas trop de liens avec ces personnes et je ne saurai dire ce qu'il y a parmi cette catégorie de Burkinabè en situation irrégulière ceux qui sont touchés ou pas », précise-t-il.

Des récits de ces deux Burkinabè, on retient que les migrants subsahariens ont contribué à détériorer la situation sécuritaire à Sfax. « Entre des Subsahariens eux-mêmes, la cohabitation n'est pas facile. Il y a des agressions, des vols à main armée. A l'heure où la Tunisie elle-même traverse une crise économique sans précédent, des Tunisiens crient leur ras-le-bol face », déplore Rachid Koté, gérant d'un cabinet de consulting et de formation professionnelle à Tunis.

Il fait noter que c'est la police qui a assuré la sécurité des Subsahariens, « qui ne savaient pas à quel saint se vouer ».

Le pouvoir accusé…

L'explosion de la migration dans cette localité causait déjà certains problèmes dans la société, surtout la délinquance, indique Zakaria Bonkoungou. En tant que résidant à Sfax depuis 2013, il a vécu ce changement dans les habitudes, suite à la croissance des migrants dans cette deuxième ville de la Tunisie.

Il faut signaler que les tensions entre les habitants et les migrants se sont exacerbées après un discours, en février 2023, du président Kaïs Saïed pourfendant l'immigration clandestine et la présentant comme une menace démographique pour son pays.

Lire aussi : International : « L'immigration clandestine relève d'un complot pour modifier la démographie de la Tunisie », selon le président tunisien Kaïs Saïed

Dans un communiqué publié mercredi, la branche syndicale de Sfax de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a accusé le pouvoir d'avoir aggravé le phénomène d'immigration clandestine « en jouant le rôle de gendarme de la Méditerranée, interceptant les bateaux des migrants africains subsahariens clandestins et les acheminant à Sfax ». Il a appelé Kaïs Saïed et son gouvernement à « trouver une solution radicale (à la présence) de milliers de migrants subsahariens clandestins », et affirmé « refuser que la région de Sfax se transforme en un lieu de rassemblement ou de réinstallation pour ces migrants dans une volonté de faire plaisir à l'Italie et à l'Europe », rapporte le journal Le Point.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Categories: Afrique

Dédougou : Il crache sur son succès au bac 2022, reprend son examen en 2023 et rêve d'étudier la médecine

Mon, 10/07/2023 - 15:54

C'est un évènement rare, étonnant et risqué : réussir à un examen et décider de cracher dessus et de se relancer, pour la simple raison que le résultat obtenu ne permettrait pas d'embrasser les études de rêve. Lassané Soré, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a pris le risque. A l'examen du baccalauréat 2022, il a obtenu moins de onze de moyenne en série C. Mais il a jugé cette moyenne insuffisante pour lui ouvrir les portes de ses études de rêve, la médecine. Le jeune Soré s'est réorienté en série D et a obtenu près de quinze de moyenne à l'issue de la dernière session du baccalauréat. Lefaso.net l'a rencontré ce vendredi 7 juillet 2023 à Dédougou, dans la région de la Boucle du Mouhoun.

Hong Kong. Entendez par cette appellation, l'identité d'un quartier de la ville de Dédougou et non la région administrative spéciale de la République populaire de Chine. Dans ce quartier non-loti, enfoui dans une zone marécageuse au secteur n°6 de Dédougou, vit Lassané Soré, l'élève qui a repris son examen du baccalauréat, malgré un premier sacre, pour remplir les conditions afin de poursuivre des études en médecine dont il a toujours rêvé. « Depuis la tendre enfance, j'ai toujours souhaité me retrouver en face des patients », informe-t-il, trémoussant de passion pour le métier de la blouse.

Les relevés de notes du bachelier

Or, à l'issue de la session de 2022 du baccalauréat, le jeune homme a validé son examen avec une moyenne de 10,35 en série C. Ce résultat, dit-il, ne lui donnait pas droit aux études en médecine dans les universités publiques. « La moyenne que j'ai obtenue au bac C ne me permettait pas d'embrasser cette filière. Vu aussi les conditions de vie des parents, je ne pouvais pas continuer dans une université privée », a avoué le bachelier. Tout ambitieux, il se réoriente en série D, quitte le lycée scientifique pour le lycée provincial de Dédougou, où il a repris la classe de terminale au cours de l'année scolaire 2022-2023. « J'ai décidé de changer de série pour voir si je pouvais obtenir une moyenne qui allait m'ouvrir les portes des études en médecine dans une université publique », déclare-t-il.

Les attestations de succès aux bac C et D

L'ancien et nouveau bachelier à la fois, affiche un large sourire, certainement en signe de satisfaction pour le résultat de 14,96 comme moyenne obtenue au premier tour du baccalauréat session de 2023.

Lassané Soré prie les autorités de l'aider à intégrer l'INSSA pour réaliser son rêve

Si le rêve semble désormais à portée de main au regard de sa nouvelle performance, Lassané Soré avoue que l'année scolaire écoulée n'a pas été un long fleuve tranquille. Il a dû faire face à la perte de sa bourse scolaire et à la réticence de ses parents devant sa décision de reprendre la classe en dépit de son premier succès. « Au début, les parents se sont opposés ; mais par la suite, ils m'ont compris. Avec la suppression de la bourse, c'était parfois difficile de trouver à manger », se rappelle le jeune garçon. Il a manqué de peu pour que ces difficultés entament la détermination de M. Soré. « A un moment donné, j'ai regretté d'avoir pris la décision. Mais, je me suis vite remonté le moral pour avancer », témoigne celui qui aspire à poursuivre ses études à l'Institut des sciences de la santé (INSSA) de l'Université Nazi-Boni de Bobo-Dioulasso. Et pour cela, il implore les autorités éducatives du Burkina Faso de l'aider à faire de son rêve une réalité.

Lassané Soré a toujours vécu dans cette maison depuis son arrivée à Dédougou.

Lassané Soré est né en 2003 à Sokoura, localité rurale située à environ une trentaine de kilomètres de Dédougou. Il obtient son Certificat d'études primaires (CEP) à l'école primaire de ce village en 2015. Admis au Collège d'enseignement général (CEG) de Kari, dans la commune de Dédougou, l'élève s'en tire avec son Brevet d'études du premier cycle (BEPC) couronné d'une moyenne de 15,69 en 2019. Par la suite, il est affecté au lycée scientifique de Dédougou où il a bénéficié d'une bourse scolaire jusqu'à la fin de l'année scolaire 2021-2022. Depuis lors, il vit seul à Dédougou, loin des siens.

Yacouba SAMA
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Procès de l'incendie du palais du Mogho Naaba : L'activisme politique reçoit des condamnations

Mon, 10/07/2023 - 13:05

Le procès de l'incendie du palais du Mogho Naaba qui avait cours depuis le début du mois de juin au tribunal de grande instance de Ouagadougou a livré son verdict le 7 juillet 2023. Ce procès concernait des activistes et responsables d'organisations de la société civile ainsi que des animateurs et journalistes. Il était reproché à ces personnes d'avoir voulu incendier le palais de l'empereur des Mossé en diffusant des messages audios sur les réseaux sociaux. Les audios devraient être diffusés par des influenceurs sur les réseaux sociaux qui ont des suiveurs qui se comptent en centaines des milliers, comme Naïm Touré, (227 000 suiveurs) Alassane Conombo (75 000 suiveurs) et Aminata Rachow (174 000 suiveurs).

Qui sont les principaux responsables condamnés par le tribunal pour mise en danger d'autrui et incitation à la divulgation de fausses informations ? Pourquoi l'activisme qui est une manifestation politique atypique trouve-t-elle un terreau fertile dans notre pays ? Pourquoi l'entrepreneuriat politique, comme l'a indiqué comme étant sa profession Marcel Tankoano aux juges, a-t-il de beaux jours dans notre pays ?

Le verdict relatif à l'affaire de l'incendie du palais du Mogho Naaba devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou a relaxé les hommes des médias : le journaliste Lookmann Sawadogo et l'animateur Alain Traoré dit Alain Alain ainsi que Boukary Conombo. Sept autres personnes ont été condamnées à des peines diverses allant de 6 mois à 4 ans.

Parmi les condamnés il y a des activistes des organisations de la société civile qui ont été souvent dans les médias et sur les réseaux sociaux ces dernières années. Le point commun entre Marcel Tankoano, Pascal Zaïda, Abdoul Karim Baguian Lota, Désiré Guinko, c'est d'avoir par le passé été inconditionnels d'un ancien président. Ils ne sont pas des adeptes comme les autres. Leur engagement est passionnel et intense. Ils sont presque prêts à tout donner pour défendre leur idole. La politique c'est la défense de l'intérêt général, des idées et programmes politiques. Mais parfois chez les activistes, la politique se limite à la défense ou au rejet d'un homme, de son retour d'exil, de sa libération, de son maintien au pouvoir ou de sa chute. La cause de la lutte n'a qu'un but personnalisé. Et la personnalité qui vaut le combat et le sacrifice devient très vite aux yeux des activistes un héros, une personnalité charismatique alors que l'activiste lui devient un sujet clivant du fait qu'il ne s'accommode pas quand on ne partage pas ses choix.

Les activistes sont souvent des soutiens de putschistes

Dans notre pays, les activistes sont le plus souvent des militants qui aiment l'action, les manifestations de rue. Les activistes partout dans le monde n'ont pas peur d'être en porte-à-faux avec la loi et aiment les initiatives personnelles. « L'activisme est une conduite, un trait de caractère qui, dans ses principes d'action, met en avant l'action et l'initiative personnelles ». Ce n'est pas aux activistes qu'on demande de réfléchir sur le programme politique du parti et son avenir. Les activistes sont dans le court terme, ils ne travaillent pas pour un grand soir hypothétique. Au Burkina Faso, les partis politiques et les politiciens ont commencé à sous-traiter certaines activités plus ou moins légales, ou des points de programmes politiquement incorrects à des organisations dites de la société civile.

Le pouvoir de Blaise Compaoré a abusé de cette pratique et a créé des OSC pour les besoins de chaque cause. Avec le mouvement insurrectionnel en 2014, beaucoup d'organisations de la société civile se sont créées, et le printemps s'est poursuivi avec la victoire de celle-ci et la désignation des représentants des OSC dans les organes législatifs des transitions. Ces OSC, avec des activistes à leur tête, très souvent sont prêtes, contre rémunération, à organiser des manifestations contre et/ou pour le pouvoir. Les activistes des OSC pensent que les organisations politiques, les militaires putschistes ne les convient pas assez souvent à la table du banquet, aussi dans les périodes de crise, ils émergent parce qu'ils osent : on les reconnaît à leur audace, ils font et disent ce que les politiciens civilisés et policés n'osent pas dire et faire.

Marcel Tankoano, responsable OSC n'a pas craint de se présenter, en début de procès, comme un « entrepreneur politique ». Si les mots ont encore un sens, son engagement en politique n'est pas désintéressé, mais vise à obtenir un gain, un profit, une plus-value, une rente de situation. Est-ce pour cela qu'il a créé plusieurs OSC qui, comme des firmes, déposent le bilan pour une nouvelle ? Au commencement de cette aventure de business politique, il y a eu le M21 contre le pouvoir dictatorial de Blaise Compaoré. Cette entreprise ne lui donnera pas de profit. Et pour chasser Roch Christian Kaboré du pouvoir, il a sorti une nouvelle OSC de son carquois du nom de Mouvement sauvons le Burkina qui, avec d'autres organisations et coalitions, organisera des manifestations contre l'impuissance du MPP dans la lutte contre l'insécurité.

Finalement arrive le MPSR1 par coup d'Etat répondant à l'exigence de « Roch doit partir » en janvier 2022. Il retrouvera Pascal Zaïda dans le combat contre le MPP, lui qui avait commencé cette bataille bien avant pour le retour des exilés avec le Cadre d'expression démocratique (CED). Même si ce dernier ne se présente pas comme un entrepreneur politique, il est aussi un chercheur d'or dans son activité, qui rapporte puisqu'il peut obtenir des millions pour défendre des hommes d'affaires dans les médias. Avec l'avènement du coup d'Etat du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, béni par Dieu selon lui, il entre à l'ALT. Toujours avec Tankoano, ils sont membres de la Coordination nationale des OSC pour la Patrie (COP) et de la Coordination nationale pour une transition réussie (CNTR).

La jeunesse devrait choisir ses combats, ne pas se mettre à la solde d'individus. Les combats à court terme, putschiste, à équation binaire, peuvent difficilement servir l'intérêt général. Elle doit surtout veiller à ne pas se retrouver piégée dans des organisations où il n'y a pas de débat, où on n'apprend pas à réfléchir, mais seulement à agir sur commande. Ce qu'il faut noter aussi qui est juste c'est que les activistes ont du succès quand l'action politique légale des partis d'opposition et des opinions contraires a peu de place dans l'espace public. L'activisme devient la méthode du dernier recours.

Sana Guy
Lefaso.net

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Réhabilitation de la place Maurice Yaméogo : L'association Songnaam apporte sa pierre de contribution

Mon, 10/07/2023 - 13:03

Dans sa volonté de donner à la place Maurice Yaméogo de Koudougou toutes ses lettres de noblesse, l'association Songnaam a accompagné la mairie de la cité du cavalier rouge pour sa réhabilitation. Cette action des autorités traditionnelles coutumières à travers l'association Songnaam veut aider la ville de Koudougou ainsi que la commune.

Donner au « père de l'indépendance » et au premier président de la Haute Volta aujourd'hui Burkina Faso, la dignité et la place qu'il mérite est l'objectif selon Naaba Saaga, président de l'association Songnaam et chef d'Issouka.

En effet la place Maurice Yaméogo, située à l'entrée est de la ville de Koudougou, où une statue est érigée en sa mémoire pour son titre de père de l'indépendance et premier président de la Haute Volta, est un symbole de l'histoire du Burkina Faso et de la ville de Koudougou. Cependant, tout comme le palais de l'ancien président qui est devenu aujourd'hui un dépotoir, la place Maurice Yaméogo était devenue depuis quelques années le nid de certains animaux et des hautes herbes. Ainsi afin de redonner au père de la nation la place qu'il mérite dans sa ville natale, l'association Songnaam, en appui à la mairie, a procédé à la pose de pavés pour embellir le lieu.

Les activités de réhabilitation ont débuté le jeudi 6 juillet 2023 et pour ce faire, une délégation de l'association Songnaam, composée de son vice-président, Burkina Naaba et le président Naaba Saaga, chef d'Issouka s'est rendue le vendredi 7 juillet 2023 sur les lieux afin d'encourager les travailleurs.

Naaba Saaga, chef d'Issouka

« Cette place était vraiment laissée à l'abandon et elle devenait un buisson. Maurice Yaméogo qui est le père de l'indépendance et qui nous a donné le goût de l'indépendance ne mérite pas cela », a laissé entendre le président de l'association Songnaam.

A cet effet il n'a pas manqué de saluer et de traduire sa reconnaissance à l'endroit des étudiants de l'université Norbert Zongo qui, depuis l'année passée, œuvrent pour l'assainissement de la place Maurice Yaméogo. Aussi, l'association a traduit ses reconnaissances à l'endroit des fils et filles de la ville de Koudougou, de la mairie et de la Chambre de commerce pour leur implication afin de rendre le cadre plus attrayant.

A entendre le chef d'Issouka, la flamme du passé ne doit pas être éteinte. Pour lui cette flamme qui retrace un pan de l'histoire de la ville de Koudougou et du Burkina Faso de façon générale doit être préservée et protégée pour le bien-être des générations futures.

Photo de famille avec une représentation de l'association Songnaam

L'association Songnaam n'a pas manqué d'interpeler les plus hautes autorités pour un regard diligent envers ce patrimoine qui fait partie de l'identité politique et culturelle du pays.

« Je demande aux autorités de ne pas oublier qu'il y a eu des devanciers. Il y a eu un qui a proclamé avec ses limites et ses grandeurs. Il y a aussi d'autres qui lui ont succédé. Donc nous aurions aimé que le ministère de la Culture puisse trouver un mémorial pour tous ces devanciers qui ont géré notre pays », a-t-il fait savoir, tout en espérant que les hautes autorités entendent l'appel.

Prince Omar
Lefaso.net

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