OUAGADOUGOU, 20 mars 2021 – L'artiste Smarty, Ambassadeur de bonne volonté de l'UNICEF Burkina Faso, a plaidé en faveur de l'accès à une éducation de qualité pour tous les enfants du pays à l'occasion du lancement de la Biennale des littératures francophones d'Afrique. Faisant référence au contexte de crise humanitaire qui touche le pays, il a également appelé les jeunes et les adolescents à s'impliquer dans la vie de leurs communautés et à faire preuve de solidarité.
Se tenant pendant la semaine de la francophonie et avec pour thème « Lire pour tous et partout pour une culture de la paix, l'apport du numérique », la quatrième édition est un forum d'échange entre écrivains, conteurs et des élèves, des jeunes et des adolescents pour discuter éducation, littérature et engagement en faveur de la paix.
« Être à cette Biennale est une grande chance pour faire la promotion de l'éducation et de la paix. Créer des fora de discussions avec les enfants et les jeunes est essentiel pour encourager la participation des enfants à la construction de leur avenir et donc de celui du pays et du continent », souligne la star de la musique. « La culture est un incroyable vecteur de connaissances et de cohésion. Cela rejoint mes valeurs et celles de mon engagement auprès d'UNICEF Burkina Faso » a ajouté Smarty tout en saluant le travail accompli par le Ministère de l'Education Nationale, de l'Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (MENAPLN).
Grâce à la facilitation du MENAPLN, Smarty a pris part à différentes séances d'échanges autour de l'éducation et de l'engagement et la culture de la paix. Il a visité l'école primaire publique du quartier de Diarradougou de Bobo-Dioulasso. Au cours des échanges, il a encouragé les élèves à continuer leur éducation et aller aussi loin que possible.
« Je n'ai pas pu continuer ma scolarité après le primaire car mes parents n'avaient pas assez de moyens. Mais j'étais bon élève et j'aurais voulu continuer. Saisissez cette chance, et j'invite les parents à tout faire pour scolariser leurs enfants y compris les filles », a dit Smarty. « J'ai pu combler mon envie d'apprendre avec la lecture. Et aujourd'hui, ce sont les mots le cœur de mon travail » a-t-il expliqué aux enfants.
A l'Université Nazi Boni de Bobo Dioulasso, l'Ambassadeur de bonne volonté de l'UNICEF a discuté avec des étudiants de Lettres Modernes en présence du personnel enseignant. Les discussions se sont concentrées sur le sens de l'engagement. L'artiste a invité les étudiants à s'engager et à prendre la parole sur les sujets qui les passionnent pour être les « leaders de demain ».
Pour Oumou Cissoko, présidente de l'association Le Goût du Livre, organisatrice de la Biennale « l'appui de l'UNICEF est considérable en nous permettant d'avoir son ambassadeur de bonne volonté pour échanger avec nos jeunes et adolescents et surtout pour les motiver pour leur réussite scolaire ».
Smarty est déjà engagé avec l'UNICEF depuis plusieurs années. En 2019, il a sillonné le Burkina Faso pour contribuer à la sensibilisation de la population sur le mariage des enfants notamment grâce à sa chanson phare Ombre de la Nuit. Il a également composé le titre Alert Corona pour prévenir la propagation de la Covid-19 et informer la population sur les mesures sanitaires à respecter.
A l'état civil, Louis Salif Kiekieta alias Smarty, mesure la valeur de l'éducation dès son plus jeune âge. Faute de moyens, il a dû abandonner sa scolarité, et commencer à travailler pour s'occuper de ses jeunes frères. En 1993, il découvre le mouvement hip-hop et crée en 2000, avec l'artiste tchadien Mawndoé, le groupe Yeleen qui signifie “lumière” en bambara. Alors que le rappeur fait ses débuts dans sa carrière solo, il est lauréat du prix Découvertes RFI attribué en octobre 2013 avec l'album « Afrikan Kouleurs ».
Enregistré entre Ouagadougou, Bamako et Marseille, SMARTY invite pour cet album, des artistes de renom tels que Tiken Jah Fakoly ou Soprano.
L'UNICEF travaille avec environ 30 ambassadeurs internationaux, 200 ambassadeurs nationaux et 11 ambassadeurs régionaux dans le monde entier pour sensibiliser le public aux droits des enfants et des femmes et au travail de l'UNICEF pour la protection de ces droits.
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13 100 pagnes Faso Dan Fani tissés par an, 16 tisserands et teinturiers à l'atelier, une boutique, un réseau national de plus de 150 indépendants et partenaires formés par ses soins, une école solidaire pour éduquer les petits et les initier à l'artisanat, Florence Obulbiga Lompo Tapoa propose une vision intégrée du développement. Cette enseignante de la fonction publique a préféré suivre sa propre voie pour construire un système d'entrepreneuriat social singulier qui œuvre à l'autonomisation des femmes.
« Nous produisons des pagnes Faso dan fani, un tissu 100% coton burkinabè. Ce coton est produit par les cotonculteurs nationaux. La filature ainsi que la transformation sont également faites au Burkina Faso. Pour notre part, nous faisons la teinture, le tissage et la transformation ».
Quand Florence Obulbiga Lompo Tapoa décrit initialement son activité, on aurait bien tort de n'y voir là qu'une simple tisserande. Le nom de son association, Hammiyé, issu du prénom de son défunt beau-père et qui signifie "Le bienfait n'est jamais perdu ", pourrait déjà nous mettre la puce à l'oreille.
Et c'est au fur et mesure de l'échange qu'on découvre toute la grandeur d'une femme engagée, simple, pragmatique et rieuse ; et l'étendu de tout ce qu'elle a pu accomplir.
"J'ai commencé à pratiquer la teinture avec une de mes tantes dès l'âge de 14 ans. Je faisais cette activité tout en fréquentant l'école ", explique-t-elle. “J'ai toujours aimé le travail manuel.”
"Après avoir obtenu le BEPC, j'ai poursuivi mes études secondaires jusqu'à la terminale. Mais je n'ai pas pu obtenir le diplôme de baccalauréat. Par la suite, j'ai été recrutée dans l'enseignement primaire”.
Une passion pour le travail manuel
Florence est institutrice mais elle fait un cruel constat. « Pour moi, le système éducatif classique était incomplet car il laissait peu de place aux activités manuelles, aux activités de production. Alors que pour moi le développement d'une personne commence par le développement des sens, par de la manipulation favorisant la libération du génie créateur de l'individu. »
Aussi s'efforce-t-elle d'introduire cette dimension dans sa pédagogie. « Il y a beaucoup d'activités qu'on peut mener telles que le jardinage, les activités culturelles, la filature traditionnelle, on peut initier dès le bas âge les enfants à tout cela ! »
« J'enseignais la composition des couleurs. Au lieu d'aller chercher la couleur importée, faite à base de produits chimiques, je voulais montrer comment on pouvait, nous-mêmes, créer des couleurs à base de plantes de notre propre flore végétale (tiges de sorgho, feuilles de manguier, feuilles de cactus, etc). »
Des techniques de teintures biologiques africaines qu'elle développe, en partie, dans son atelier.
C'est en 2009, qu'elle décide de mobiliser tous ses temps libres et périodes de congés administratifs pour se consacrer à l'artisanat et à la matérialisation de sa propre vision du développement.
« J'ai commencé l'activité avec une seule femme parce que je n'avais pas les moyens pour m'acheter les métiers à tisser. Mais une bienfaitrice, ayant compris ma vision, m'a offert deux métiers à tisser. Puis un autre m'a été donné par une personne de bonne volonté », explique-t-elle.
Mais comment permettre à ces femmes, avec enfants, de venir travailler sereinement ? C'est alors par nécessité tout autant que par conviction que Florence monte parallèlement une petite école. Initialement elle souhaitait l'ouvrir aux femmes en difficultés, aux filles-mère, aux orphelins, ou aux enfants nécessiteux.
« J'ai commencé avec 7 enfants. On a conduit l'année scolaire jusqu'au bout et l'année qui a suivi le voisinage est venu taper à notre porte pour nous demander d'inscrire leurs enfants chez nous !
Je me suis dit “pourquoi pas”. Après tout, mon état d'esprit était d'avoir une école inclusive. Alors j'ai instauré, pour les familles qui le pouvaient, une certaine somme afin de pouvoir supporter les charges et me permettre de scolariser gratuitement les enfants des familles démunies. »
Aujourd'hui l'école Hammiyé, de l'association éponyme, a une centaine d'enfants. « J'y applique ma vision de l'enseignement. En plus du programme officiel, j'introduis tout le travail manuel », explique Florence.
Une école, doublée d'un centre d'accueil périscolaire, qui va de pair avec l'atelier de tissage et de teinture.
Seize personnes, de 17 à 30 ans, y travaillent désormais, dont 7 salariés, les autres étant rémunérées à la tâche. « Seize personnes, dont un homme », tient à préciser Florence dans un éclat de rire. « Pour assurer les questions de genre ! ».
Des ramifications un peu partout dans le pays
Le système Oboulbiga comprend également un centre de formation des adultes (femmes et jeunes filles déscolarisées ) pour la production de ses teintures naturelles ou 100% bio.
Toutes les recrues sont formées sur place. Et depuis longtemps. Mieux, une fois formées, elles se mettent à leur compte et viennent grossir un réseau de partenaires et de sous-traitant(e)s.
« En tout nous avons formé 157 femmes, en tissage comme en teinture », témoigne Florence. « On a des ramifications un peu partout dans le pays. Quand nous avons une grosse commande, on fait appel à tout le réseau. On se partage la charge de production. ‘ Si tu peux tisser 50 pagnes en tant de jours, l'essentiel est que tu respectes le délai'. Après on centralise, on fait les vérifications et on procède ensuite à la livraison. »
Florence produit désormais quelque 13 100 pagnes par an. Et non des moindres. Des pagnes de nombreuses fois primés au Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou ou encore au Dan Fani Fashion Week (pagne d'argent en 2017).
Se considère-t-elle pour autant comme une cheffe d'entreprise ? « Bon… Je suis une organisatrice, animatrice, conseillère, manager… donc cheffe d'entreprise ! » (rires)
Entreprise Sociale et Solidaire à l'africaine, elle a instauré un système de redevabilité des tisserandes qu'elle a formées. Chacune s'engage à former à leur tour 3 tisseuses minimum en 2 ans. « Il y a même des femmes qui forment leur mari », témoigne Florence.
Un nouvel élan entravé par la Covid 19
Par manque de place, Florence décide de délocaliser l'atelier en périphérie de Ouagadougou. Et c'est grâce à l'argent des différents prix qu'elle a remportés qu'elle a pu acheter son terrain. Sur un terrain désormais de 5 hectares.
« Nous n'avons malheureusement pas encore pu installer l'unité de teinture. Notamment à cause de la Covid 19 qui a fortement ralenti nos activités et diminué nos ressources. »
Cela dit, comme la teinture nécessite beaucoup d'eau, pour laver les fils, elle a installé un forage avec une pompe solaire et un château d'eau. Forte de ces nouvelles capacités hydriques, il ne lui en faut pas plus pour proposer aux femmes d'autres activités telles que le jardinage.
« Vous voyez, on peut faire beaucoup avec nos dix doigts et comme on a l'espace là-bas on initie les femmes à tout : le jardinage, l'élevage, la valorisation des produits forestiers non ligneux tels que les amendes de karité et les graines de néré. »
La vente des productions de maïs et de niébé lui permet d'acheter qui des poussins, qui des boeufs de trait, qui des bobines de fil. Car le tissage et la teinture demeurent tout de même le cœur de l'activité.
Reste que l'école était intrinsèquement liée à l'atelier.
« Nous sommes hors de Ouaga, l'école est là et l'atelier ailleurs. Mais cela fait partie de mes perspectives, il nous faut obligatoirement un cadre pour accueillir les enfants des tisserandes, il me faut une aire éducative là-bas », s'angoisse-t-elle. « Pour moi c'est impératif. »
Gageons qu'elle trouvera la voie, épaulée qu'elle est par toute sa famille. « Mes 4 enfants ont appris à tisser et à faire la teinture. Et même s'ils sont chacun leur métier ils viennent travailler avec moi quand ils ont le temps. Mon fils est même designer pour nous. »
Quant au mari ? « Il est mon conseiller principal avec un appui technique, financier et moral permanent », conclue-t-elle toujours dans un éclat de rire reconnaissant.
David Cadasse, Ifrikia Kengue et Anne Marie Sawadogo Zouré (AFD DR Sahel)
Quelle mouche a pu bien piquer le président sénégalais pour vouloir emprisonner à tout prix l'opposant Ousmane Sonko, arrivé troisième à la dernière élection présidentielle ? On ne peut pas parier sur les chefs d'États africains et leur réaction face au pouvoir. Celui-là qu'on dit zen avant son arrivée au pouvoir finit par avoir les réflexes et les manies de ceux qu'il a combattus au moment où il était à l'opposition.
Macky Sall qui a gagné son premier mandat contre son mentor qui préparait son fils biologique à sa succession au lieu de passer la main à un héritier politique, n'a plus l'image de la victime au Sénégal et aux yeux du monde. C'est lui qui, aujourd'hui, est à la place du bourreau qui tient les manettes des exécutions judiciaires depuis le palais présidentiel. Après Karim Wade et Khalifa Sall, c'est au tour d'Ousmane Sonko.
Il n'était arrivé que troisième à l'élection présidentielle de 2019 au Sénégal avec 15% des voix. Mais son charisme, sa jeunesse et son refus du système néocolonial, par l'abandon du franc CFA et la lutte contre la corruption en ont fait visiblement le cauchemar préféré des nuits et des jours du président sénégalais qui, comme la plupart des potentats africains, n'aiment pas les adversaires politiques qui ne rentrent pas dans le rang, ne s'alignent pas derrière le vainqueur. Il venait d'obtenir la reddition de celui qui est arrivé deuxième à l'élection présidentielle, Idrissa Seck, qui comme lui était un des fils spirituels d'Abdoulaye Wade, tombé en disgrâce et qu'il a remplacé pour finir par connaître comme Seck, le désamour du père.
Ousmane Sonko, pas comme les autres
C'est en se rendant le 3 mars 2021 au palais de justice que le désormais chef de file de l'opposition sénégalaise a été arrêté et que le Sénégal est tombé dans cinq journées insurrectionnelles qui ont coïncidé avec la garde à vue du député Sonko. Cette colère déferlante, véritable tsunami social, a touché tout le pays et fait du député un homme politique d'envergure nationale et valant aujourd'hui plus que les 15% d'électeurs qui l'ont choisi lors de la présidentielle de 2019. Pourquoi le pouvoir a-t-il fait cette erreur politique ?
Il n'est jamais bon, il n'est jamais bien, en démocratie, d'affaiblir l'opposition et de la réduire à la portion la plus congrue. En étant la seule voix audible de l'opposition, Ousmane Sonko le chef du parti des « Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité »(Pastef), ne pouvait pas être arrêté dans un contexte économique aussi déprimé par le Covid-19 avec les couvre-feux, le tourisme à l'arrêt, sans que cette étincelle n'embrase un pays asséché et affamé, avec une jeunesse au désarroi, sans emploi et sans perspectives.
L'absence de lecture politique du pouvoir de la trajectoire ascendante du Pastef et de son dirigeant présents dans le paysage politique sénégalais que depuis 2016 est à la base de cette bavure politique. De plus, Ousmane Sonko dans une vie antérieure comme inspecteur des impôts, a été un lanceur d'alerte sur des actes de fraude fiscale et de corruption désignant le président Macky Sall et son frère Aliou. En radiant Sonko pour manquement au devoir de réserve, Macky Sall s'est fait un ennemi personnel qui s'est donné pour devise « Tchuraï yu dem » en wolof, ce qui veut dire « l'encens qui chasse les mauvais esprits ». Ce qui est sûr, il ne porte pas bonheur à Macky qui a découvert que l'arrestation de son ennemi politique pouvait lui coûter son pouvoir avec ses cinq journées insurrectionnelles d'une rare violence avec une dizaine de morts. Tous ces jeunes qui faisaient la guérilla urbaine ne réclamaient pas que la libération d'Ousmane Sonko, ils voulaient du pain, d'où les pillages des alimentations, des emplois, une espérance en la barque du Sénégal.
On commence à s'habituer à la fin des opposants de Macky, ils doivent aller en prison pour une raison ou une autre. Et Sonko qui n'est que député et ne gère aucun sou de l'État, ne peut pas être accusé de malversations financières. Mais il devait finir sa course aussi au terminus prison parce que sa popularité grandissante faisait peur. La justice sénégalaise a été instrumentalisée dans cette affaire ainsi que les députés aux ordres de Macky Sall, pour lever son immunité parlementaire. La précipitation pour aller arrêter Sonko pour troubles à l'ordre public, alors qu'il se rendait au palais, montre que l'accusation de viol semblait peu crédible au pouvoir qui recherchait une autre accusation, tant il savait lui-même que son affaire était cousue de fil blanc et que personne ne croit que ce sont les vierges effarouchées du Sénégal qui travaillent dans des salons de massage.
Et si le pouvoir ne cherchait pas à éliminer un opposant politique coûte que coûte, il n'aurait pas procédé à cette arrestation alors que le député était avec ses partisans, parce que le trouble causé par l'arrestation allait être plus grave que de laisser les partisans acclamer leur héros jusqu'au palais.
Le président Macky Sall peut mesurer aujourd'hui l'immense désamour du peuple sénégalais pour lui, non pas seulement pour cette arrestation qui n'est que l'étincelle qui a embrasé le pays, mais surtout pour sa politique qui ne trouve pas de solutions aux problèmes du pays. Les émeutes qui ont secoué toutes les principales villes du pays sont le signe de la pauvreté et de la misère des jeunes et des populations qui vivent au jour le jour dans le secteur informel que les confinements frappent, ainsi que le tourisme à l'arrêt du fait de la Covid-19. Ces journées chaudes veulent dire que la vie n'est plus possible pour eux.
Le résultat aujourd'hui est que Macky Sall a fait de Sonko son challenger légitime qui a l'approbation de la rue des grandes villes du pays. C'est lui qui est aujourd'hui la victime d'une justice et d'un parlement aux ordres du président. Non content de l'avoir radié de la fonction publique, cette affaire de viol vient montrer comment Macky a la rancune tenace et peut avoir la main lourde face aux opposants politiques.
La tentation du troisième mandat
Un pouvoir exécutif responsable et des députés n'obéissant pas au doigt et à l'œil d'un seul homme auraient su la situation du pays et son caractère inflammable, et ce faisant, n'auraient pas chercher de vaines querelles à un opposant.
Avec cette colère déferlante, durant les cinq jours de garde à vue, Sonko a fini par être libéré le 8 mars et Macky pleure sur les morts et les dégâts économiques. Sans s'exprimer clairement sur sa volonté d'un troisième mandat, il fait une allégorie sur la barque Sénégal (Sénégal voulant dire barque en wolof) que l'on doit quitter à un moment. « Voyageurs dans le temps, nous sommes dans une barque dont nous descendrons pour laisser la place à d'autres. Notre salut individuel et collectif nous commandent de voyager ensemble en consolidant les fondements de la barque et non en les détruisant ». On est tenté de lui dire que s'il doit quitter la barque au terme de son mandat, c'est bien le moment où il doit le dire de manière claire et précise. Car c'est ce flou qui a augmenté le nombre de manifestants et surtout son bilan économique catastrophique. Les pouvoirs africains doivent refuser la corruption, garder l'œil sur la situation économique de leurs pays, l'intérêt général, plutôt que sur le troisième mandat.
Sana Guy
Lefaso.net
Le gouvernement burkinabè, par décret n°02021/0023/PRES/SGG-CM, du 1er février 2021, a chargé le ministère de l'Education nationale de l'organisation de l'examen du baccalauréat. Les élèves du lycée Marien N'gouabi de Ouagadougou ont protesté, ce mardi 9 mars 2021, contre ce décret.
Les élèves du lycée Marien N'gouabi ont exprimé leur ras-le-bol devant leur administration. Pour cause, les élèves en classe de terminale disent ne pas être d'accord avec le récent décret pris par le gouvernement burkinabè confiant l'organisation de l'examen du Bac au ministère de l'Education nationale.
Pour eux, le problème majeur est qu'il est ressorti qu'après l'obtention du Bac, le nouveau bachelier doit subir encore un test d'entrée à l'université. "C'est aberrant, notre ministère de tutelle est vraiment sous perfusion" s'insurgent-ils. "Comment peut-on changer les règles du jeu pendant le match ?", interrogent-ils.
Certains jugent la décision d'"immature" et regrettent de n'avoir pas été consultés auparavant. "Nous sommes les premiers acteurs et nous n'avons pas été consultés. Nous voulons que le ministère nous en dit plus, c'est tout ce que nous demandons à l'administration qui refuse de nous prêter oreille attentive."
Les élèves en classe de 3e ont aussi exprimé leur mécontentement. Selon quelques témoignages recueillis, ils ont confié qu'ils ont ouïe dire qu'il n'y a pas de second tour au BEPC session 2021 et qu'en plus les sujets seront uniques (pas de sujet au choix). Face à cette situation, ils accusent le silence l'administration. "Nous voulons savoir si cela est vrai ou pas" exigent les manifestants.
L'administration, pour sa part, n'a pas accepté recevoir la presse.
Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net
Le point des opérations de sécurisation du territoire assurées par les forces armées nationales dans la semaine du 1er au 07 mars 2021 permet de noter des victoires engrangées par les soldats mais également des pertes en vies humaines dans les rangs.
Une unité du détachement militaire de Bourzanga en mission de reconnaissance offensive prise pour cible par des individus armés a pu neutraliser 05 assaillants et récupérer des moyens roulants.
Une autre patrouille du même détachement militaire a encore été prise pour cible alors qu'elle intervenait pour sécuriser la localité de Kourao dans la province du Bam suite à une attaque contre des Volontaires pour la Défense de la Patrie. 01 soldat et 05 VDP y ont malheureusement perdu la vie. Des opérations de ratissage ont été lancées pour retrouver les assaillants.
Les Forces Armées Nationales ont également, au cours de la semaine écoulée, assuré par les airs, le transport de personnels techniques d'un opérateur de téléphonie mobile afin de remédier à une panne survenue sur le réseau dans certaines localités de la province du Yagha.
Afin de renforcer la cohésion entre FDS et populations civiles pour mieux lutter contre le terrorisme, le détachement militaire de Matiacoali a organisé un cross et un tournoi de pétanque avec les populations civiles de la localité .
Lefaso.net
Dr Lydia Rouamba est sociologue-chercheure à l'Institut des sciences des sociétés du Centre national de la recherche scientifique et technologique. Dans un entretien accordé à Lefaso.net, elle explique sa perception du 8 mars, journée internationale des droits des femmes.
LeFaso.net : Que pensez-vous de la célébration de la journée du 08 mars, journée internationale de la femme ?
Dr Lydia Rouamba : Je voudrais remercier le journal en ligne Lefaso.net pour l'opportunité qui m'est donnée de m'adresser au grand public à l'occasion de la célébration de la journée du 08 mars. Comme je l'avais noté dans un de mes articles titré « Journée internationale de la femme 2013 : Recentrons-nous sur les vrais enjeux ! », la célébration du 08 mars, journée internationale de la femme, nous rappelle qu'à toutes les époques, et sur tous les continents, des voix de femmes se sont élevées pour dénoncer l'ordre inégalitaire qui présidait à l'organisation de leurs vies.
Et la lutte se poursuit ! La célébration de cette journée est donc une bonne chose. C'est une occasion pour nous, hommes et femmes Burkinabé, de faire un bilan, chacun et chacune à son niveau et de façon collective, des avancées en matière d'égalité de droits, d'opportunités entre les sexes dans notre pays.
Chaque mère et chaque père de famille devra regarder dans quelle mesure, il/elle a fait preuve de respect et de considération mutuels dans son foyer ; dans quelle mesure il/elle a donné les mêmes chances et les mêmes espaces de réalisation à ses filles et à ses fils. Si des écarts étaient constatés, il faudrait travailler à les corriger.
Que vous inspire le thème de cette année, « Inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme » ?
Le thème retenu cette année montre que les autorités ont pris la mesure de la situation dans laquelle vivent les femmes. Notre pays est, en effet, confronté à une crise sécuritaire et sanitaire avec de nombreuses personnes déplacées dont, en majorité des femmes et des enfants. Dans un tel contexte, c'est salutaire de diriger les femmes vers des services financiers numériques à travers le développement de produits adaptés à leurs besoins. La dématérialisation des échanges et des flux financiers leur permet de mener des activités génératrices de revenus avec plus de quiétude en ne gardant pas trop de liquidités à domicile.
Quel est le message que vous avez à l'endroit des femmes à l'occasion de la commémoration du 08 mars ?
Le message que j'ai à l'endroit de mes mères, sœurs et filles est que chacune de nous devrait avoir en tête que la commémoration du 08 mars est un acte politique fort. C'est un combat pour l'amélioration du statut et de la condition des femmes. En effet, dans nombre de pays, des femmes continuent de vivre, au nom de valeurs culturelles ou religieuses, des violences et discriminations systémiques : violences sexuelles, violences domestiques, mariages précoces et forcés, interdiction d'accès à des espaces publiques et sphères de décision, etc. Plusieurs sont même tuées en raison de leur lutte pour la promotion des droits des femmes.
Chacune de nous doit donc prendre conscience que les gains dans le domaine des droits des femmes sont précaires et doivent, de ce fait, être défendus en permanence. Nous ne devons pas baisser la garde. C'est au quotidien que nous devons mener la lutte aux côtés des hommes !
Bonne fête du 08 mars à toutes les femmes et tous les hommes du Burkina du Faso.
Lefaso.net
De plus en plus, des structures féminines voient le jour au Burkina Faso pour soutenir les jeunes filles et femmes dans leurs activités d'autonomisation et de renforcement de leadership. L'Initiative Pananetugri pour le bien-être de la femme (IPBF) fait partie de ces structures. Elle a été créée en 2011 par des filles et des garçons désirant apporter leur contribution à l'épanouissement des jeunes filles et des femmes.
Militer en faveur des filles et des femmes, tel est l'objectif de l'Initiative Pananetugri pour le bien être de la femme. Selon Wendyam Micheline Kaboré, la Directrice exécutive, l'IPBF intervient dans quatre principaux domaines, dont le développement du leadership des jeunes filles et femmes. La structure est partie du constat et de l'analyse qu'au niveau du Burkina et de la sous-région ouest africaine, la forte prédominance du système patriarcal entraine des conséquences sur le leadership des jeunes filles et femmes, et cela occasionne un certain nombre d'handicaps qui freinent leur développement et surtout leur participation à la vie sociale et économique. Ainsi, des clubs de leadership et de renforcement des capacités des jeunes filles et femmes sont créés pour accompagner les femmes.
Ensuite, vient le plaidoyer comme deuxième domaine d'intervention. A ce niveau, l'IPBF est convaincue que seul un environnement favorable à l'expression du leadership contribuera au développement des filles et femmes. « Nous mettons un accent particulier sur le plaidoyer qui est un axe central de notre travail », déclare Micheline Kaboré.
Quant au troisième domaine d'intervention, il concerne le renforcement des capacités, car le leadership passe forcément par le renforcement des capacités et des aptitudes des jeunes filles et femmes, mais aussi des organisations auxquelles appartiennent ces filles et femmes. Cela permet à ces filles d'être de vrais relais des actions de l'IPBF. A cela s'ajoutent la recherche et la documentation. En effet, la structure réalise des études de cas et documente les vécus des jeunes filles et femmes dans les différentes régions.
Fonds pour jeunes féministes
De façon générale, la mise en place de la documentation prend en compte la situation des femmes. Dans la mesure où la documentation sur les besoins des jeunes filles n'est pas toujours prise en compte, la structure développe des études et recherches sur le vécu des femmes et des filles sur des thématiques précises qui concernent les besoins des filles et des femmes. Ainsi, elle a réalisé une étude diagnostique sur la situation des jeunes filles et femmes au Burkina et dans les autres pays de l'Afrique francophone. Cette étude avait pour but d'organiser des activités au niveau régional et aussi d'accompagner la visibilité des organisations sœurs.
A cela s'ajoute l'organisation d'un atelier de planification qui a abouti en 2020 à la mise en place d'un fonds, « le Fonds Pananetugri », qui est le premier fonds des jeunes féministes en Afrique de l'ouest Francophone. « Ce fonds, explique Mme Kaboré, a pour objectif de soutenir le développement des filles et des femmes, mais aussi d'accompagner l'émergence des organisations regroupant des jeunes filles et jeunes femmes dans notre sous- région. »
Elle précise qu'une vingtaine d'organisation bénéficient de ce fonds. Pour aider ces organisations féminines à bien gérer ces subventions, des activités de renforcement de capacités sont organisées pour elles.
Utilisation d'Internet
Allant dans ce sens, Micheline Kaboré estime que le thème du 8 mars 2021, « Inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme : défis et perspectives », est très important à développer pour permettre à d'autres organisations de femmes et même à l'Etat de prendre en compte ce volet et permettre aux filles et aux femmes vulnérables d'être soutenues dans leurs actions quotidiennes.
Au niveau de l'IPBF, l'inclusion financière est matérialisée par le « Fonds Pananetugri » qui propose un système d'octroi souple de subventions pour faciliter l'accès aux organisations dirigées par les jeunes filles en milieu rural et en milieu urbain. Il offre également des possibilités de transfert de ressources qui ne passent pas forcement par les systèmes bancaires classiques.
Les bénéficiaires de ce fonds suivent des séances de renforcement de capacités pour les aider à utiliser le numérique. Avec la pandémie du Covid-9, le travail se fait à distance. « Avec les accompagnements et les interactions que nous faisons, les organisations en milieu rural arrivent à s'initier à l'utilisation du numérique. Il y a beaucoup de plateformes que nous utilisons comme Zoom pour la communication, et d'autres pour le transfert des ressources qui ne sont pas des systèmes de transferts classiques, ni bancaires. Et les femmes arrivent à s'en sortir », soutient la Directrice exécutive de l'IPBF.
En rappel, « Pananetugri » est le nom de la grue huppée ou grue couronnée en langue mooré. Pour les Mossés, c'est un oiseau qui vole très haut, tout en faisant de l'ombre au sol. Pour la tradition initiatique bambara, la grue huppée serait à l'origine de la parole : les hommes auraient appris à parler en l'imitant. La structure emprunte à cet oiseau rare, la capacité de voler haut et d'offrir une tribune aux jeunes filles et femmes pour s'exprimer en apportant un leadership transformationnel au sein des communautés.
Depuis 2019, l'IPBF intervient dans les 9 pays de l'Afrique de l'ouest francophone. Elle travaille en partenariat au niveau international avec plusieurs partenaires dont fondation privée américaine, la fondation pour une société juste « Fondation for Eguality Sociaty », la fondation mondiale des organisations communautaires basée en Afrique du Sud, Oxfam... Au niveau national, elle est en collaboration avec le ministère en charge de la Promotion de la femme et du Genre, le ministère des Droits humains et le ministère en charge de l'Education.
Judith SANOU
Lefaso.net
Le monde entier a célébré le lundi 8 mars 2021, la Journée internationale de la femme. Le Burkina Faso n'est pas resté en marge de l'événement. Les plus hautes autorités du pays ont prôné l'inclusion financière de l'autre moitié du ciel par le numérique. Si ces actes sont louables, d'autres faits par contre sont à bannir.
Connaissent-elles vraiment le sens de la Journée internationale de la femme ? Pas si sûr. A Ouagadougou tout comme dans d'autres villes du Burkina Faso, certaines femmes ont transformé la journée du 8-Mars en autre chose. Le lundi 8 mars 2021, elles étaient nombreuses à prendre d'assaut les débits de boissons. Les bouteilles de bière ont coulé à flots. Les gallinacés, les poissons, les moutons et les chèvres ont subi une hécatombe. Le ventre de ces femmes ont englouti leurs chaires.
Tout ce qui était interdit est permis
Après, que faire ? Eh bien, comme vous le savez, "ventre plein, nègre content". Les carreaux des terrasses des différents bars et maquis ont subi la furie des talons de ces dernières. Elles ont trémoussé des fesses. Ceci, comme si ce jour était le dernier pour elles. Sur les réseaux sociaux, on les aperçoit, habillées dans leur tenue de 8-Mars, entrain de croquer la vie. Elles se sont comportées comme un prisonnier qui vient d'obtenir une liberté provisoire. Il veut tout faire en un seul jour et retourné. Le 8-Mars pour certaines, les femmes ont pris le pouvoir pour un temps. Tout ce qui était interdit est permis.
Avec le 8-Mars, l'on a oublié le Covid-19
Elles sont accompagnées dans leur élan par des hommes. Beaucoup ont même oublié la pandémie à corona virus. On se frotte par ci, on donne des accolades par là. Personne n'a peur de cette maladie quoique dangereuse. A voir de près, c'est de l'insouciance. C'est pour ne pas dire seulement que c'est de l'inconscience. Ces femmes (y compris les jeunes filles) se sont accrochées aux éphémères plaisirs d'une journée. Ce sont des plaisirs du bout des lèvres. Elles ont fait du 8-Mars une journée de fête comme la saint Sylvestre. La comparaison est faible puisque cette fête a même un sens. C'est le nouvel an qui s'annonce. Ces femmes ont assimilé la journée du 8-Mars au libertinage.
La libération de la femme est une exigence du futur
Pourtant avec ce comportement, elles sont en train de passer à côté de l'essentiel. Les femmes aiment bien le discours de Thomas Sankara, leur excellent défenseur devant l'éternel. Le 8 mars 1987, il disait que la libération de la femme est une exigence du futur. Là, l'on se rend compte que certaines refusent de s'approprier du contenu de ces paroles. Pourtant, Thomas Sankara lui-même disait aussi que l'esclave qui ne veut s'assumer ne mérite pas que l'on s'apitoie sur son sort. Dans ces conditions, c'est comme si la lutte pour les droits des femmes est vouée à l'échec.
Les femmes détiennent les clefs du pouvoir
La preuve en est que les femmes détiennent les clefs du pouvoir. C'est celui du vote. Mais à chaque échéance, elles sont abonnées absentes. Cet état de fait ne devrait pas décourager les combattantes sincères. Déjà, des femmes se démarquent de par leur courage et leurs actes. Ainsi, la sensibilisation doit donc continuer. Le combat pour le respect des droits des femmes est une impérieuse nécessité. L'équité, l'égalité des chances permettront au monde de vivre mieux. C'est pourquoi, il faut persévérer en disant à l'enfant qu'il ne doit pas jouer avec le scorpion. Un jour, il comprendra que c'est pour son propre bien.
Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net
La 164eme journée internationale des droits de la femme est célébrée dans les 13 régions du Burkina Faso. Dans la région du Centre-Est, Ouargaye chef-lieu de la province du Koulpelogo a accueilli l'évènement. Placée sous le thème : « inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme : défis et perspectives », elle a vu la participation de la ministre déléguée du budget Edith YAKA, du gouverneur de la région du Centre-Est Antoine OUEDRAOGO et du parrain de la célébration régionale Antoine ZONGNABA.
C'est une foule immense regroupée à ouargaye pour célébrer le 8 mars 2021. Les femmes ont accueilli avec beaucoup de joie. Derrière cette joie des grands jours se cache une tristesse. Madame Monique BEOGO née Bonogo est venue de Salambaoré dans la commune de Yonde. Pour elle, on ne peut parler d'inclusion financière par le numérique en si on ne combat pas l'analphabétisme en milieu rural.
Elle raconte le calvaire des femmes :'' nous voulons de l'aide en matière d'eau potable car nous faisons de longue distance pour chercher l'eau. En cette période de la canicule où le besoin se fait sentir, on assiste souvent à des affrontements suite à la recherche de l'or bleu. Nos filles abandonnent tôt l'école par manque de moyens de scolarité. Notre barrage a tari. Nous sollicitons l'aide du gouvernement pour faire de la maraicher-culture.
Même son de cloche pour Céline Soule/ Zombre présidente de la coordination provinciale des femmes du Koulpelogo,'' les besoins des femmes sont réels. ‘'Nous avons transmis nos doléances à notre fils Antoine Zongnaaba pour qu'il transmette dignement nos préoccupations au gouvernement. Sur 8 communes, une seule regorge d'une maison de la femme.
Celle-ci est en état de délabrement et nous demandons une clôture. Quant au choix de la thématique Mme Souli pense que des formations et le combat contre l'analphabétisme peut aider les femmes. L'eau potable et l'insuffisance en matière éducative des jeunes filles demeurent des difficultés collées aux femmes de la province.
Le cri des femmes n'est pas resté dans l'oreille d'un sourd.
Antoine Zongnaaba député et parrain de la célébration régionale du 8 mars dit prendre note des chapelets de doléances égrenées par les femmes. Pour lui, au-delà des mots, les femmes ont besoin d'actions concrètes qui participent à leur épanouissement. L'élu de la province affirme : A l'assemblée nationale, nous appuierons par nos analyses et voix toutes les initiatives allant dans le sens de la femme Burkinabé. Pour joindre l'acte à la parole, le couple Zongnaba a profité de l'occasion faire un don au CMA et la maternité de Ouargaye.
Selon le Centre de formalisation des entreprises (CEFORE, en 2019 sur 12511 entreprises enregistrées, seulement 2337 sont gérées par les femmes soit 18,68%. Antoine Zongnaba reconnait que les femmes n'ont pas la possibilité d'accéder de manière égale aux services financiers et non financiers numériques.
Gérard BEOGO
Rendez-vous ce jour au djandjoba du coin, nous allons danser jusqu'à l'aube mon amie…
Pourquoi irai-je danser en cette journée de la femme, alors qu'à petit feu se meurt Amie ?
Pourquoi me mettrai-je en uniforme annuel alors que mon armoire est pleine d'habits ?
Je choisis de sacrifier à cette tradition de réjouissance alors même que la danse est un hobby.
Je préfère parler de sujets tabous, de faits dégradants que subissent en silence des femmes.
Quitte à agacer, quitte à ne pas entrer dans les rangs, quitte à être hors thème mesdames :
Derrière un monde policé se cachent parfois des bêtes qui prolifèrent en toute quiétude ;
Derrière les ors embellissant dames, se nichent parfois des épines saignant sans mansuétude.
Des aiguilles tapies se dressant brutalement pour darder avec plaisir, au gré des turpitudes, Des victimes expiatoires offertes, qui étanchent la soif de sang de bêtes sans digne attitude.
Un enchevêtrement d'orties, de ronces qui ferait penser que le loup n'est pas si loin...brrr !
Est-ce un mauvais rêve où les brillantes dorures ne sont qu'horribles flammes de l'enfer ?
Là où d'un coup de trident, un cornu à queue vous projette dans un brasier : Lucifer !
Oh, ne courrez pas car on n'est pas dans l'au-delà, du mauvais côté, là où brûle l'éternel feu !
Vous êtes bien vivant, encore sur terre, là où les dogmes mijotent comme un bon pot-au-feu,
Sur l'âtre sacré qui renvoie le fumet de la sentence finale sans toujours dissuader les convives,
Ceux dont le comportement vire au cauchemar en cuisine, transformant certaines en endives, En chair à saucisse, en sauce blette, en sole qui pleure à forte moutarde, une vraie chienlit.
On se croirait à s'y méprendre dans la fable du loup et de l'agneau contée le soir au lit ;
Mais une fable pour adultes qui n'endort et dans laquelle, la bête qui a deux pattes, sévit.
Ici, la réalité dépasse la fiction qui, le soir, met en garde les enfants contre le méchant loup,
Attirant leur attention sur le respect des règles sociales, comportement que les parents louent.
Ici, le réel narré aux grands, réveille quelques brebis endormies, mais n'arrive à tomber loup.
Un jour, alors que je m'entretenais avec Amie, elle répéta verbatim une bêtise énorme :
« Quand on adopte un chien, c'est juste pour qu'il aboie à vie et non pour qu'il dorme ! » Autrement dit, un chien n'a aucun droit au repos, il doit juste se permettre d'être en forme.
Un chien ça doit hurler jusqu'à la mort afin que son tout puissant maître se repose avec biens.
Mais où est l'os dirait-on ? L'os est en la personne de mon Amie, ici comparée à un chien.
Mais qui peut bien dire une telle insanité si ce n'est qu'une bête sans affect, un saurien ?
Cette phrase ne peut être que d'un loup, plutôt un loup-garou à la démarche chaloupée, Une bête issue du croisement entre le loup et l'homme, plus féroce qu'un loup. Hébé !
Un personnage qu'on voudrait de pure fiction car il ne se contente de grasses poules braisées.
Hélas, l'auteur de ce décret ou édit est un homme du nom de Peirre, qui mérite bien des fers.
Ce n'est guère une erreur, il s'agit bien de Peirre comme l'appellent les illettrés dans son aire.
Un monde à lui tout seul ce Peirre, loup à deux pattes, fait comme nous, de sang et de chair.
Peirre alias le pervers n'est qu'un minable tyran, un terrestre ver qui a un cœur de pierre.
Il opère sans revolver, sans arme mais tue à petit feu comme s'il incarnait sur terre Lucifer.
Le jour où Amie décida de s'unir à lui, elle prit sans se douter, un visa pour l'enfer ;
Il s'était en effet plié à toutes les contraintes à lui imposées par la belle-famille de la ville.
Amie le valait bien, elle qui était aussi belle qu'une sirène avec ses yeux noirs et longs cils,
Aussi pulpeuse qu'un fruit gorgé de nectar, prêt à étancher sa soif comme l'eau à la menthe.
Elle qui, à l'époque, était si jeune, si douce, si gentille, si généreuse, si naïve, si innocente…
Elle dont les dents blanches et la fente de bonheur illuminaient son sourire en permanence,
Elle qui avait été choyée par ses parents d'adoption, ignorante de la fessée et de la sentence, Signait sans le savoir un grand tour en enfer, une virée terrestre en compagnie d'un cerbère ;
Croyant à l'engagement à vie de ses bons parents qui n'avaient connu de grands revers. Libérée d'un monde machiste « révolu », la femme rêve depuis lors de briller comme éclair,
Osant des chemins peu orthodoxes menant à la consécration, sans risque d'avaler de l'air.
Amie avait-elle une tête de femme-esclave sinon soumise qui s'offre en victime expiatoire ?
Il fallait voir comment ce colosse à l'époque cognait sur elle comme une pierre du purgatoire, Lui assénant coup sur coup, avec un plaisir à peine masqué, entrant presqu'en transe, à le voir, Ne s'arrêtant que quand elle gisait au sol ensanglantée, le visage tuméfié, les yeux pourpres.
Elle avait beau retourné chez ses parents de cœur pour fuir cette bête qui ne sait que mordre, Que ceux-ci l'exhortaient à retourner au foyer infernal, ignorant les dégâts de tout ordre. Fuir, partir, abandonner ses enfants était une vilaine chose, elle qui a été une fille si sage ;
Le malheur en plus ne l'avait épargnée, comme pour en rajouter à son enfer de paysage. La belle Amie continue toujours de se lamenter, les yeux rougis par les pleurs, sans se tarir ;
Sa peau noire ébène cachait tous les bleus et les sévices qu'elle endurait depuis sans périr.
N'en pouvant plus un jour, elle déconnecta de son insupportable réalité, semblant se lasser ; Les yeux hagards, un bébé au dos, elle s'élança vers l'inconnu avec un désir fou de trépasser ;
Se murant dans un silence mortifère, la pauvre refusait de livrer bataille, d'affronter le menhir.
Elle s'en sortit in extrémis aidée de sa famille et d'un médecin traditionnel qui trouva l'élixir ; Le repentir ne viendra jamais de Peirre, nombril du monde, dans l'incapacité de se départir.
Amie qui restait toujours prisonnière dans sa tête, une fois guérie, retourna chez sieur Peirre.
L'aimait-elle au fond ou n'envisageait-elle pas la vie sans son maître au cœur de pierre ?
Etait-elle victime du syndrome de Stockholm ou n'avait-elle plus la force de repartir à zéro ?
Se contentant de regarder pendant ses rares moments de répit les films sur le justicier Zorro, Ou des séries à l'eau de rose comme pour rêvasser, espérer, panser ses blessures, ses bobos.
L'inertie est un défaut, mais les esclaves ne manquent-ils pas plutôt d'armes ou de gombos ? Amie avait travaillé sa vie durant pour voir ses économies fondre dans des dépenses de santé, Elle qui a développé des maladies psychosomatiques, des démangeaisons non inventées !
Espérât-elle enfin qu'il change, lui qui était autant radin que perfide comme un scorpion ?
Il avait pris de l'âge mais continuait de régner sur son petit monde qui ne tournait plus rond ;
Ses poings se faisaient rares, mais les mots retentissaient comme des coups de revolver,
Avec Amie en première ligne, lui assénant son désamour, lui laissant une sensation amère.
Toute la famille dégustait au passage, finissant par être frappée de mollesse, de paralysie ;
Ses filles tout comme elle, ne consentaient à s'affranchir, comme frappées d'aplasie.
La maladie avait affaibli Peirre, le rendant de plus en plus ignoble, aigri, insupportable, fou.
Une bonne rançon que l'andropause ou la prostatite, mais cela ne le rendait meilleur, doux. Le vieux Peirre continuât de déverser sa bile sur Amie, oscillant entre nonchalance et flegme, Qui contrastent avec la virulence de propos qui feraient gémir un mort à fortiori une femme.
Á la limite esclavagiste, il ne faisait rien de ses dix doigts mais ne la laissait guère indemne.
Elle qui était si travailleuse n'avait droit au repos, malgré la présence de nombreuses gens,
Au risque de s'entendre dire que quand on prend un chien c'est pour qu'il aboie ; bon sang !
Piètre fonctionnaire dont la seule ambition est d'humilier et même de tuer Amie en l'usant !
Homme d'affaire à ses heures, ses seuls cadeaux étaient ceux qui flattaient son ego, en rusant.
Sa maîtresse plus belle, plus jeune, plus instruite selon ses termes, jouait à le faire chanter ;
Elle allait voir ailleurs à ses heures perdues, telle une sorte de revers l'obligeant à déchanter.
Peirre donnerait envie aux unes de cracher sur sa dépouille avant l'arrivée du croque mort ; Pendant que d'autres diront ouf pour rien car une vie restait marquée de peines sans torts !
Certaines feraient de l'humour en arguant l'indemnisation pour cause de veuvage : la pension.
Mais ce moribond n'a qu'un pécule de misère et, rien ne vaut une vie sans poison ni tension.
Qu'est-ce qui peut justifier ce gâchis, cette vie de bagne à faire semblant pour mériter cieux ?
Qu'est-ce qui peut justifier cet esclavage, cette soumission à vie à un être qui n'est Dieu ?
Rien sinon les croyances qui ont la vie dure, la peur du rejet ici-bas et de l'enfer en haut-lieu.
Si la lumière divine est en nous, ce Peirre est plutôt une sombre bête qui a de perçants yeux,
Une grande bouche, de longues dents pour mieux croquer sa proie, une brebis appelée Anna.
Il n'y a pas plus couard que Peirre qui n'ose se soigner mais préfère se défouler sur Dina ;
Il n'y a pas plus violent que Peirre qui n'assume sa brutalité mais est apte à broyer Lina ;
Il n'y a pas plus vil que Peirre qui n'ose affronter ses démons en lieu et place de Zina…
Que Peirre s'appele Konard, Gueule-tapé, Fossa, Richard, cela n'a aucune importance.
Grande est la colère qui reste impuissante face à l'inertie d'une victime sans consistance,
Une victime de carrière qui ne prend la poudre d'escampette, vivotant dans l'indécence ;
Se contentant de permissions pour respirer, attendant consentement pour les lieux d'aisance.
Assistants sociaux et psys qui auraient de la matière à travailler brillent ici par leur absence.
Des brebis livrées à elles-mêmes, se débrouillant donc sans berger qui accompagne et panse.
Certaines optent pour les cornes, la perversion, œuvrant en cachette, faisant des maîtres cocus.
D'autres comme Fina désertent le lit, tentant de se réfugier derrière un beau rideau de crocus, Peinant à sauver les apparences du fait de coups d'éclat attirant souvent l'œil de la chouette, Tentant vainement de survivre en dépit des morsures dues aux crocs qui tuent, sans gâchette ; Eh oui, il y a bien longtemps que la brebis est morte, laissant derrière elle une triste ombre.
Une ombre cachant l'enfer sur terre, se fondant en prières une fois en chambre sombre.
Espérant accéder un jour au beau jardin tant rêvé de l'au-delà, une perspective bien saine,
Qui l'empêche de tomber, qui fait penser que le voyage pour elle aura une douceur certaine.
Elle aura beau faire des neuvaines, prier Saints que ce cœur mâle restera de pierre, d'airain.
Á défaut de devenir vertueux comme saint, Peirre gagnerait à se muer en bel être un matin.
Il y a des scènes de guerre ou des théâtres d'affrontements sans une seule balle palpable,
Mais dont les dégâts sont aussi terribles que la bombe d'Hiroshima, aux effets irréparables.
Le loup à deux pattes continue de sévir, sa vieillesse sinon sa mort ne rendra pas l'agneau,
Sa place se trouve dans la forêt mais il rôde toujours aux environs des cours, faisant le beau,
Près de l'eau, bêlant doucereusement, attendant qu'une imprudente s'éloigne du troupeau.
Si vous avez l'âme d'une brebis, restez groupées sinon poussez cornes, crocs et grands sabots.
Devenez licorne et vous serez maîtresse du jeu, entrant dans la légende qui fascine les ados.
Ne confondez Peirre, avec Pierre-le-bon-berger qui ouvre sa maison, ses bras, le cœur grand.
Peirre qui n'est grand que de taille, d'âge ou de portefeuille, est un loup, un vrai tyran.
Á sa vue, prenez la clé des champs si vous n'êtes pas expérimentée comme un vétéran.
Ce n'est pas un mauvais rêve mais la triste réalité de ces martyres qui n'osent sortir du rang,
Ces brebis refusant de se redresser ou de s'échapper, espérant susciter un effet boomerang,
Qui transformerait définitivement le loup en homme, en humain capable de beauté,
Apte à aimer Anna, Dina, Fina, Lina ou Zina, aspirant toutes à une douce complicité.
Cette violence faite aux femmes vieille comme l'antiquité, est d'une troublante d'actualité ;
Instruction, lois, flatteries sur le genre n'y feront rien, pourtant nous sommes dans la cité, Loin de la forêt ou de la brousse où les carnassiers règnent sans partage, empathie, pitié.
Á se demander si l'homme serait toujours un loup pour l'Homme, malgré la modernité ?
Il suffit d'emprunter certaines artères de la ville pour s'agacer d'une certaine rusticité :
« Bordelle » fuse sans oublier les parties intimes des femmes, des mères ; que d'obscénités !
La femme réduite à sa portion chair, à l'enfantement ou au plaisir : décevante brutalité !
Soyons belles et soumises ? Cette journée ne nous fera donc pas oublier cette triste réalité.
Alors, restons en selle, quitte à ne pas être de la fête en ce jour spécial et ce, pour l'éternité.
IsaS Lanoire
Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme, la Ligue islamique pour la paix au Faso a organisé le dimanche 7 mars 2021 un panel à l'honneur des femmes de médias. Cette initiative avait pour but d'échanger avec celles-ci sur leur métier et leur vie familiale.
"Genre et Journalisme : Comment concilier les activités de journalisme avec la vie de famille". C'est sous ce thème que la Ligue islamique pour la paix au Faso a rendu hommage aux femmes de médias à l'occasion de la commémoration de la Journée internationale de la femme. Elle a initié à cet effet, un panel réunissant les femmes de différents médias le dimanche 7 mars 2021. Selon le président de la Ligue, Ousséni Tapsoba, cette initiative rentre dans le cadre de leurs activités d'accompagnement des femmes journalistes dans le métier. "Le métier de journaliste est laborieux en soi, n'en parlons pas pour les femmes journalistes en tant que mère et épouse" a t-il déclaré.
Ainsi, il s'agit pour eux d'une reconnaissance à l'endroit de ces journalistes et de toutes les autres femmes du Burkina Faso mais surtout d'apporter leur touche dans l'évolution de la conscientisation des populations. Dans la mesure où les droits des femmes doivent être respectés, qu'ils soient professionnels, conjugaux ou éducatifs, la ligue islamique pour la paix au Faso à inviter la population burkinabè à dépasser les stéréotypes pour permettre à nos mères, soeurs et épouses une contribution à l'édification des femmes et de la société d'une manière générale.
Concilier vie professionnelle et vie de famille
Pour l'occasion, Dr Zénabou Coulibaly/Zongo s'est entretenue avec les participants sur le thème central. Selon elle, l'un des défis auxquels sont confrontés les hommes et les femmes, c'est de pouvoir concilier vie professionnelle et vie de famille. En effet, les positions attribuées à l'homme et à la femme impliquent pour chacun d'eux des rôles, des responsabilités qui subissent des modifications dans le temps et dans l'espace. Elle estime que les femmes ont des responsabilités sur les activités de reproduction, mais sont également impliquées dans les activités de reproduction en gagnant de l'argent grâce à leurs travaux dans les secteurs formel et non-formel.
A l'opposé, le rôle de l'homme dans le ménage est essentiellement perçu comme un gagne-pain, que cela corresponde ou non à la réalité de leur situation, a-t-elle indiqué. Face à toutes ces difficultés de la femme journaliste, Dr Zénabou Coulibaly/Zongo a invité les employeurs à prendre certaines dispositions pour leur permettre de remplir leur devoir aussi bien professionnel que familial. Il s'agit entre autres de l'intégration du genre dans toutes les sociétés, la mise en place d'un palliatif permettant de compenser le temps mis par les femmes pour mener des activités de production.
Pour Dr Zénabou Coulibaly/Zongo la prise en compte du genre par les responsables de service est la condition sine qua non pour que la femme puisse allier vie professionnelle et vie familiale. Cette prise en compte de ces besoins specifiques permet de tenir compte de ses activités de reproduction, de sa situation de femme et de leurs impacts sur sa vie professionnelle.
Pour sa part Karidja Dramé, psychologue consultante, s'est entretenue avec les participantes sur le thème "Femme, mère, épouse source de bonheur pour la famille". Sa communication s'est articulée autour de trois principes, à savoir le respect de soi et de sa parole donnée en affaire comme en amour, ensuite vient l'élément qui distingue les personnes en terme de stratégie psychologique à savoir l'agréabilité, la conscience, l'émotivité et également l'extraversion et l'ouverture d'esprit, et la possibilité pour l'individu de prendre conscience de son environnement.
Selon elle, ces cinq facteurs sont importants pour une plus grande ouverture d'esprit, une acceptation de la différence et pour une capacité à nouer des relations avec les autres. Elle a aussi insisté sur la psychologie de l'homme et de la femme pour qu'on puisse comprendre le ressenti feminin. Partant des différences émotionnelles entre l'homme et la femme et de leur manière de voir le monde, Karidja Dramé a invité les femmes à toujours travailler à la médiation familiale.
Judith SANOU
Lefaso.net
Le Burkina Faso, à l'instar d'autres pays du monde, a célébré ce lundi 8 mars 2021, la 164e édition de la Journée internationale de la femme. Cette année, la réflexion a volé haut autour du thème national « Inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme : défis et perspectives ».
Ce 8 mars 2021, les Burkinabè n'ont pas dérogé à la règle de la célébration de la Journée internationale de la femme (JIF). Les petits plats ont été mis dans les grands pour que cette journée soit une réalité. Venues des treize régions du pays, les déléguées des organisations féminines, parées de leurs beaux uniformes, ont fait le plein du Palais des sports de Ouaga 2000 pour la cérémonie.
Des membres du gouvernement dont le Premier ministre Christophe Dabiré, le représentant des partenaires techniques et financiers, l'ambassadeur de la république fédérale d'Allemagne et bien d'autres autorités ont témoigné de leur présence à cette journée symbolique. Une prestation musicale a auréolé la célébration. Au menu, des vœux et doléances ont été adressés à l'épouse du chef de l'Etat, Sika Kaboré, et à la ministre de la Femme, Marie Laurence Ilboudo/Marshall. C'est la coordonnatrice nationale des femmes, Djénéba Kiemdé, qui a présenté les doléances retenues par les femmes.
Elles ont essentiellement porté sur l'accès aux financements à des conditions souples et adaptées, et l'accès aux sphères de décision. L'amélioration des conditions sanitaires, l'accès à l'eau potable et à un logement décent, et une tolérance zéro à toutes les formes de violences basées sur le genre font également partie des doléances évoquées par Mme Kiemdé. Pour leur part, les femmes se sont engagées à jouer leur partition afin de faire du Burkina Faso, une nation forte, prospère et inclusive.
La secrétaire générale du Bureau de la coordination régionale des organisations féminines du Sahel, Alimata Lompo, a également saisi l'occasion pour traduire sa reconnaissance à leur ministre de tutelle pour les multiples efforts consentis qui ont permis d'enregistrer des avancées majeures dans la lutte contre les violences faites aux femmes, la promotion de l'entrepreneuriat des femmes, l'accès des femmes aux microcrédits, la formation professionnelle, la santé, l'éducation...
Les défis de la région du Sahel
Malgré tout, des défis restent à relever. Les préoccupations prioritaires de la région du Sahel dégagées par Mme Lompo se résument à l'implication des coordinations dans l'organisation de la gestion des activités de hautes intensités de mains d'œuvre ; la formation en gestion d'activités génératrices de revenus en vue d'accompagner l'élan de retour des déplacés internes dans leurs localités de provenance ; le renforcement du système de gratuité des soins de santé en faveur de la femme enceinte et des enfants, entre autres.
Cette année, le 8-Mars est un peu différent des autres en raison de la pandémie du Covid-19 couplée à une crise sécuritaire sur le monde des affaires, en particulier les activités économiques des femmes. C'est ce qui justifie le choix du thème national, « Inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme : Défis et perspectives ».
Convaincue que l'inclusion financière par le numérique constitue une alternative de redynamisation et de promotion des échanges commerciaux dans le contexte actuel, la ministre de la femme a invité « ses coépouses » à ne pas rester en marge de cette évolution technologique pour l'amélioration de leurs activités de production, de transformation et de commercialisation. En attendant le forum national des femmes prévu en 2022, elle a dressé un bilan « satisfaisant » à mi-parcours des doléances soumises au président du Faso l'année dernière.
En matière d'accès des femmes aux facteurs de production, par exemple, le FAARF a été doté d'une enveloppe supplémentaire de 5 milliards de F CFA pour le financement des activités économiques des femmes. Cette dotation supplémentaire a fait passer le montant global de crédit accordé aux femmes à 14 601 238 500 F CFA en 2020 contre une moyenne de 9 000 000 000 F CFA pour les années précédentes (…).
En dépit des avancées enregistrées, la protection et la promotion de la femme reste « une plaie » au Burkina. Mais qu'à cela ne tienne, la patronne de la cérémonie a, au nom de toutes les femmes et de toutes les filles du Burkina Faso, fait une mention spéciale au chef de l'Etat, au Premier ministre ainsi qu'à son gouvernement pour leur engagement et leur détermination pour l'amélioration de la condition de la femme au Burkina.
Aux PTF, elle a également adressé ses remerciements pour leur constante disponibilité aux côtés du gouvernement et des autres acteurs pour faire de la femme burkinabè une véritable actrice du développement. Soucieuse du bien-être des femmes, l'épouse du chef de l'Etat a réaffirmé son engagement à toujours soutenir les initiatives qui concourent à l'amélioration continue des conditions de vie de la femme et de la fille burkinabè.
Des personnalités distinguées
En ce jour commémoratif de la Journée internationale de la femme, les mérites de 40 personnes ont été reconnus. Elles ont été faites chevalier de l'ordre du mérite de la santé et de l'action sociale avec agrafe promotion sociale. Parmi les personnes décorées figurent le Larlé Naaba Tigré, l'ancien ministre de la Communication, Rémi Dandjinou et le Pr Fatoumata Badini Kinda de l'université Joseph Ki-Zerbo. Arborant fièrement sa médaille, Pr Badini a dit sa satisfaction et remercié « son créateur » pour cette distinction. Par ailleurs, elle a témoigné sa gratitude aux autorités et à la communauté universitaire. Avant de dédier sa distinction à sa famille, ses amies, ainsi qu'à toutes les femmes qui sont à l'honneur ce 8-Mars.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
C'est dans la commune rurale de Nako, précisément le village de Bakpara, région du Sud-Ouest, que le président de l'Assemblée nationale (PAN), Bala Alassane Sakandé, a commémoré la Journée internationale des droits de la Femme, de cette année 2021. Un acte qui sonne comme la fin d'un calvaire pour toute une population, singulièrement les femmes soumises à une véritable misère d'eau.
Cette décision de se rendre dans cette bourgade située à environ 390 km de Ouagadougou, et au même moment où se tenait à Ouagadougou, la commémoration officielle, apparaît comme la réaction à une urgence... Tout est parti d'un reportage de la télévision nationale, diffusé il y a quelques jours, exposant la souffrance des femmes du village de Bakpara en matière d'eau. Heurté par l'élément, le président de l'Assemblée nationale, Bala Alassane Sakandé, a donc décidé d'aller commémorer la journée aux côtés de ces femmes pour qui, avoir ne serait-ce que cette eau "impropre" à la consommation relève d'un calvaire, au sens plein du terme.
En effet, dans ce village, tout comme dans bien d'autres de la commune, c'est dans des ravins et autres trous perdus que les femmes font le pied de grue pour attendre et recueillir progressivement l'eau qui jaillit à faible quantité. La couleur et l'odeur de l'eau en disent long sur la souffrance qu'éprouvent ces populations, qui, d'ailleurs, peinent à en avoir.
Arrivé dans ce village, sans protocole, Bala Alassane Sakandé a vécu l'expérience de cette corvée d'eau avec les femmes, en descendant pour remplir un sceau. Il lui a fallu s'armer de patience pour remplir son récipient et supporter l'odeur que dégage ce "puits" de fortune.
Il va ensuite s'entretenir sur place avec les populations, composées en majorité de femmes. Et ce, après avoir lâché des salamalecs en Lobiri.
« Ça fait quatre jours que nous avons vu l'élément à la télé. Voilà pourquoi nous avons décidé de passer le 8-Mars avec ces femmes. Pendant qu'on parle d'autonomisation de la Femme..., est-ce qu'une femme peut passer toute la journée ici, à chercher de l'eau (et même pas sûre de l'avoir) et pouvoir mener des activités génératrices de revenus pour être autonome ? Je dis non », situe Bala Alassane Sakandé.
L'élu poursuit sous fond d'interpellation : « Nous sommes venus, nous avons vu. Il était important que nous fassions ce déplacement, au lieu de nous contenter de rester à Ouagadougou pour suivre dans les médias ce qui se passe. Quand je vois toutes ces femmes, je ne vois aucune porter le pagne du 8-Mars. Cela veut dire que leur préoccupation, ce n'est pas la fête ; leur préoccupation, c'est d'avoir l'eau pour donner à leurs enfants, à leur mari.
L'eau est une denrée vitale, un droit pour tous les Burkinabè et vous, vous êtes des Burkinabè, comme ceux qui sont à Ouaga et Bobo. (…). De la même manière nous avons arpenté les villes et les campagnes pour demander vos voix, de la même manière, nous devons prendre le même chemin pour vivre vos réalités, voir ce que vous avez comme problèmes et ensemble, trouver des solutions. C'est cela aussi la représentation nationale. Lors de mon discours d'ouverture de la première session, j'ai exhorté l'ensemble des députés à cultiver la proximité avec la population.
Etant donné que c'est la journée de la Femme, qu'on parle d'autonomisation et de responsabilisation de la Femme, dites-moi comment une femme peut passer toute une journée entière à chercher de l'eau, et dont elle n'est même pas sûre d'en avoir, et pouvoir exercer d'autres activités qui tendent à son autonomisation ? Aujourd'hui, la corvée d'eau est une servitude qui se conjugue au féminin ; nous sommes venus, il n'y avait que des femmes, nous les hommes, peut-être que nous sommes quelque part, sous des hangars, en train de régler autre chose ».
« Aujourd'hui, la corvée d'eau est une servitude qui se conjugue au féminin »
Dans une posture de compassion, M. Sakandé est revenu sur le fait que l'accès à l'eau doit être un droit pour tous les Burkinabè, quel qu'en soit l'endroit du pays où ils se trouvent. Sur le champ, et estimant qu'il y a urgence à faire face à la préoccupation, Bala Alassane Sakandé a offert, au nom de l'Assemblée nationale, deux forages pour Bakpara (Bakpara : sol dûr, en lobiri). Les travaux devront commencer dès cette semaine, appuie le mandataire des députés. Un troisième forage a également été offert à la commune (Nako) par une organisation dont le nom n'a pas été dévoilé.
C'est dans l'expression des joies qu'il a, en outre, annoncé un don par l'Assemblée nationale également, de cinq tonnes de vivres aux populations.
« C'est aujourd'hui nous fêtons réellement pour la première fois le 8-Mars. (...). Je suis le maire le plus heureux du Burkina. Vous avez refusé les salons feutrés pour être ici. Transmettez tous nos bonjours à tous les députés, nous sommes fiers de vous », s'est lâché le maire de la commune de Nako, Doubloni Hollo.
Selon le conseil municipal, c'est un ouf de soulagement à cette situation d'urgence. Des explications, de juin 2016 (date d'installation du conseil municipal) à ce jour, une trentaine de forages ont été réalisés dans la commune. Aussi, dès le 30 juin 2016, le ministre de l'Eau d'alors a lancé l'AEPS de Nako avec cinq bornes fontaines. Mais pour une commune qui compte 78 villages et environ 40 mille âmes, les défis restent énormes.
Des efforts que le président de l'Assemblée nationale a relevés et pour qui, il faut travailler à revoir le principe d'attribution des forages ; surtout avec à l'esprit que certains hameaux de culture sont devenus de gros villages, des mouvements des populations et de la réalité de la démographie. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]
O.L.O
Lefaso.net
Après avoir suivi à répétition cette « mystérieuse maladie » qui a fait son apparition en Chine, les Burkinabè ont appris dans la soirée du lundi 9 mars 2020 qu'il y a eu deux nouveaux cas sur leur sol. Le sujet était sur toutes les lèvres. Un an plus tard, quels souvenirs retiennent les journalistes, eux qui avaient donné l'information ? Quelques-uns témoignent…
Doumadjé Rodrigue Guel, Burkina Info : « Personnellement, l'annonce du premier cas de la maladie au Burkina ne m'a pas du tout surpris. Dans ce sens que la maladie était déjà à nos portes, notamment en Côte d'Ivoire, le Togo. Avec la mobilité des gens, il fallait s'attendre à cela. Cependant, la réalité était difficilement acceptable. Au sein de la population c'était la psychose. On disposait de peu d'informations sur la maladie et pire aucun remède ne semblait être disponible pour lutter contre.
Comment allons-nous nous en sortir dans cette crise qui était une menace pour le monde ? C'était la question qui taraudait chaque fois mon esprit quand on sait que les mesures de prévention (lavage de mains, distanciation sociale, tousser ou éternuer dans le creux de la main...) pour lutter contre la pandémie serait difficile à respecter dans un pays comme le Burkina où les liens sociaux sont sacrés.
L'autre inquiétude, c'était de voir comment les agents de santé allait faire face à la pandémie quand on sait qu'ils n'ont pas été outillés à prendre en charge ces cas. Mais aussi le manque et l'insuffisance du plateau technique. »
Justine Bonkoungou, Lefaso.net : « Le 9 mars 2020, lorsque nous apprenions qu'il y avait deux cas de Covid-19 au Burkina, c'était des questions à n'en point finir. Il faut dire qu'avant ces cas, nous voyions la maladie bien loin de nous, de notre pays. Et apprendre qu'il y a des cas chez nous, ne nous a pas du tout rassurés. Que des questions. Comment c'était possible avec toutes les précautions qu'on nous avait annoncées ? Le pays était aussi exposé et vulnérable que ça ? Qui étaient-ce ? On essayait du mieux que l'on pouvait de le savoir, même si nous étions un peu incrédules.
Puis quelques jours plus tard, lors d'une tournée avec la ministre de la Santé de l'époque, nous apprenons l'existence d'un troisième cas. En ce moment, nous réalisons que la situation devenait sérieuse et la peur a commencé à s'installer. Le Covid-19 est même venu bouleverser notre façon de travailler. Pour éviter les rassemblements, la conférence de rédaction se fait désormais en ligne et nous nous sommes adaptés. Aujourd'hui, nous avons appris à vivre avec la maladie, en respectant les gestes barrières. »
Gaspard Bayala, Les Editions Sidwaya : « J'étais en reportage lorsque l'annonce de l'apparition de la maladie au Burkina Faso est tombée. Quand j'ai appris, j'étais surpris parce que je croyais comme tout le monde que le pays serait épargné à cause des températures élevées.
Mon premier réflexe a été de faire des recherches sur les modes de contamination sur internet et les mesures de prévention. Quand les mesures de fermeture des écoles, des lieux de culte, des bars, etc. ont été annoncées par le gouvernement, j'ai compris l'urgence de la situation. J'étais chargé de suivre le point de presse journalier au Service d'information du gouvernement (SIG) pour le compte de Sidwaya.
A chaque fois que je devais y aller, je portais toujours mon masque et j'avais même acheté des gants de protection. Parce qu'il faut dire qu'au début, personne ne connaissait grand-chose sur la maladie. Les débuts, ce qui me faisait peur, c'était la prise de température au SIG avant d'avoir accès à la salle. Quand j'arrivais là-bas, dès que l'agent pointe le Thermoflash sur mon front, c'est à peine si je ne tremblais pas. Quand il me dit que la température est normale, j'étais chaque fois soulagé.
Mon inquiétude se justifiait par le fait de mon état de santé pendant cette période. Je suis régulièrement enrhumé et quand j'ai appris que le rhume fait partie des premiers signes, j'avais encore plus peur. Je me rappelle qu'une fois, j'ai même stimulé un appel pour éviter la prise de température parce que c'était flippant. Fort heureusement que toutes les fois que ma température a été prise, elle était normale.
J'avais surtout peur pour ma famille et mes amis, parce que je peux dire que nous journalistes étions exposés compte tenu du fait que malgré l'interdiction de sortir, nous avions l'obligation d'aller recueillir l'information pour les populations. Je lavais donc régulièrement mes mains au savon et j'utilisais du gel hydroalcoolique. J'avais acheté des plaquettes de vitamines D et C que je prenais régulièrement pour renforcer mon système immunitaire.
Mais, actuellement, les choses se sont améliorées et je crois que nous avons tous appris à vivre avec la maladie. Elle a changé nos habitudes et notre mode de vie. Même si certains continuent de la banaliser, il est toujours préférable de respecter les mesures barrières édictées par le gouvernement pour briser la chaîne de contamination ».
Propos recueillis par Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Apparu en décembre 2019 en Chine continentale comme une banale grippe ou rhume pour certain, le coronavirus dont l'agent pathogène est le SARS CoV – 2 deviendra en l'espace de quelques jours une pandémie combattue par tous les scientifiques du monde. Ainsi, après les cas constatés au Cameroun, au Nigéria, au Sénégal, en Afrique du Sud et au Togo, elle se propage au Burkina Faso à partir du 9 mars 2020, faisant du pays des hommes intègres, le 6e pays atteint en Afrique subsaharienne et le 4 e en Afrique de l'Ouest.
Entre rumeurs et démentis depuis l'apparition du Covid-19, le Burkina Faso a finalement enregistré ses deux premiers cas confirmés le 9 mars 2020. En effet, c'est par un communiqué signé du ministre de la Santé d'alors, Claudine Lougué, que les Burkinabè auront la confirmation qu'un couple qui a séjourné en France de retour au pays le 24 février 2020 a été testé positif.
Selon toujours le ministre de la Santé de l'époque, les deux cas ont été internés en isolation dans un état stable, au Centre hospitalier universitaire de Tengandogo qui abrite les infrastructures adaptées pour la prise en charges des cas de Covid-19. Plus tard, les Burkinabè apprendront que le couple en question, il s'agit du pasteur Mamadou Karambiri et son épouse.
Cependant, bien avant la date du 9 mars 2020 confirmant les premiers cas du Covid-19, plusieurs rumeurs ont circulé au Burkina sur la présence d'éventuels cas suspects. Ainsi, la première rumeur majeure a concerné un ressortissant chinois entré sur le territoire burkinabè en provenance de la Chine, épicentre de la maladie.
Ce ressortissant chinois a été mis en observation au CHU de Tengandogo, pour plainte de toux et autres signes similaires à ceux du Covid-19. Cette hospitalisation faite le 5 février 2020 sur recommandation de l'ambassadeur de la Chine au Burkina, les résultats des prélèvements sanguins effectués par l'Institut Pasteur de Dakar révèlent que le patient n'est pas atteint de Covid-19.
Après les cas confirmés du 9 mars 2020, une autre rumeur, le 13 mars 2020, faisait état d'un cas suspect admis dans le Centre hospitalier régional de Tenkodogo, mais un démenti officiel a été fait par les autorités locales de la région.
Le 16 mars c'est l'annonce faite par la ministre de la Santé que sur un vol d'Ethiopian Airlines en provenance de la Chine avec à son bord un ressortissant chinois atteint du Covid-19 qui se révèle être une simple rumeur étant donné que les dépistages effectués sur les trois Chinois à bord du vol sont négatifs au Covid-19
Mars 2020 ou la chronologie d'une pandémie
Le 13 mars 2020, soit quatre jours après les premiers cas, un troisième cas confirmé est annoncé par le ministre de la Santé. Il s'agit d'une des nombreuses personnes identifiées ayant eu un contact direct avec les deux premiers cas. Selon le chef du département de la santé, l'intéressé était déjà en observation dans une structure de prise en charge et sa situation est stable.
Toujours le 13 mars 2020, un ressortissant japonais en provenance d'Ethiopie est détecté au Burkina Faso. Il est le premier cas confirmé d'étranger atteint de la maladie au Burkina, après la déclaration officielle des autorités burkinabè.
Le 14 mars, sept cas sont confirmés dont quatre directement liés au couple Karambiri et un à Houndé, ville située à l'ouest du Burkina. Ce dernier cas est le premier localisé hors de la ville de Ouagadougou. Il s'agit d'un expatrié anglais travaillant sur une mine d'or dans la localité.
Le 15 mars, huit nouveaux cas sont confirmés selon un communiqué du ministère de la Santé, amenant le nombre total de cas à 15.
Le 16 mars 2020, un ressortissant burkinabè est déclaré premier cas confirmé de coronavirus au Bénin. L'annonce faite par le ministre de la Santé du Bénin indique que l'intéressé est arrivé au Bénin par voie aérienne le 12 mars après être parti du Burkina le 21 février pour un séjour de 11 jours en Belgique pour retourner au Burkina le 4 mars 2020 pour 8 jours. Toujours à cette date, cinq nouveaux cas sont annoncés, à travers la ministre de la Santé sur la radiotélévision du Burkina, portant ainsi le nombre total de cas à 20. Par la même occasion, elle confirme qu'un vol d'Ethiopian Airlines en provenance de la Chine arrivé avec à bord 59 passagers dont un Chinois porteur du virus et de nombreux autres cas potentiels.
Le 17 mars, le premier décès lié au Covid-19 au Burkina est enregistré. Le décès s'est produit dans la nuit du 17 au 18 mars selon une annonce de la Coordination nationale de réponse à l'épidémie dirigée à l'époque par Pr Martial Ouédraogo. C'est une patiente de 62 ans, Rose Marie Compaoré qui souffrait d'un diabète et par ailleurs députée et deuxième vice-président de l'Assemblée nationale (ce décès sera d'ailleurs source à polémique. Aucune enquête n'est parvenue à ce jour à lié sa mort au Covid-19). À la même occasion, sept nouveaux cas annoncés, dont un localisé à Bobo-Dioulasso, portant le total à 27 cas enregistrés dont 15 femmes et 12 hommes.
De nouveaux foyers découverts, des ministres diagnostiqués positifs
Le 18 mars, six nouveaux cas sont enregistrés portant le total à 33 (15 femmes et 18 hommes). Fait marquant du jour, trois foyers distincts de Covid-19 sont identifiés selon la Coordination nationale de réponse à l'épidémie. Il s'agit de Ouagadougou, de Houndé et de Bobo-Dioulasso.
Le 19 mars, sept nouveaux cas ont été enregistrés. Les premières guérisons au nombre de quatre sont également constatées. Au total des cas confirmés on compte 20 femmes et 20 hommes.
Dans cette vague de forte contamination, l'opinion publique apprend les cas des membres du gouvernement. Ainsi on note le ministre en charge de l'Education nationale, Pr Stanislas Ouaro, puis du ministre d'Etat, chargé de l'Administration territoriale et la Cohésion sociale, Siméon Sawadogo.
Le 20 mars, au total quatre membres du gouvernement sont déclarés atteints de Covid-19. Outre les deux premiers cités, on compte le ministre des Mines, Oumarou Idani, et son collègue des Affaires étrangères, Alpha Barry. Ce 20 mars, on décompte 24 nouveaux cas enregistrés portant le total à 64 (29 femmes et 35 hommes), un nouveau cas de guérison, deux décès portant le nombre de décès à trois. Deux nouvelles villes enregistrent leurs premiers cas, il s'agit de Boromo avec deux cas et Dédougou avec un cas.
Le 24 mars, 32 nouveaux cas sont confirmés, dont 31 à Ouagadougou et un à Houndé. On note également deux nouvelles guérisons et trois décès à Ouagadougou. Le nombre total de cas est de 146 dont 49 femmes et 97 hommes.
Le 25 mars six nouveaux cas sont enregistrés portant le total à 152 (52 femmes et 100 hommes). On note une nouvelle ville touchée, celle de Zorgho.
Le 26 mars, 28 nouveaux cas sont confirmés, portant le total à 180 (57 femmes et 123 hommes) dont la répartition est 20 à Ouagadougou, trois à Bobo-Dioulasso. Cette date voit le nombre de villes contaminées s'étendre. Ainsi, les deux dernières nouvelles villes touchées sont Sindou avec trois cas et Kongoussi deux contaminations.
Pour le 27 mars, 27 nouveaux cas sont enregistrés portant le total à 207 ; 22 à Ouagadougou, trois à Bobo-Dioulasso, un à Boromo et un à Banfora. Neuf nouvelles guérisons portant le total à 16 guérisons ; deux décès, dont un à Ouagadougou et un à Bobo-Dioulasso. Au total des cas confirmés, on a 66 femmes et 141 hommes.
Le 28 mars, le nombre total de cas est monté à 222 dû à la confirmation de 15 nouveaux cas dont 12 à Ouagadougou, deux à Bobo-Dioulasso et un à Boromo. On enregistre aussi deux guérisons et un décès à Ouagadougou. Le total des cas est de 70 femmes et 152 hommes.
Pour le 29 mars, 24 nouveaux cas sont confirmés, dont 19 à Ouagadougou, 2 à Bobo-Dioulasso, 2 à Ziniaré et un à Dano. Huit nouvelles guérisons sont enregistrées, portant ce total à 31. Au total des cas on compte 78 femmes et 168 hommes.
Le 30 mars, 15 nouveaux cas sont enregistrés, 13 à Ouagadougou, un à Boromo et un à Ziniaré ; une nouvelle guérison portant le total à 32 et deux nouveaux décès portant le total à 14 décès.
Le 31 mars, 21 nouveaux cas enregistrés dont 16 à Ouagadougou et cinq à Bobo-Dioulasso ; 14 nouvelles guérisons portant le total à 46 ; deux décès portant le total à 16. Au total on a 94 femmes et 188 hommes infectés.
Un plan de riposte de 177 milliards de FCFA
La pandémie prend des proportions inquiétantes. Elle se propage comme de la poudre. Le gouvernement décide de mettre en quarantaine les villes touchées. Les marchés et yaars sont fermés. Les écoles et les universités aussi. Il est désormais interdit tout rassemblement de plus de 50 personnes. Par ailleurs, un couvre-feu est institué à partir de 18h. Mais toutes ces mesures barrières ont des conséquences sur l'économie nationale. Le 2 avril 2020, le président du Faso s'adresse pour la deuxième fois (la première fois c'était le 20 mars) aux Burkinabè.
Il annonce un plan de riposte de 177 milliards de FCFA. "Nous sommes conscients que les mesures que nous prenons pour freiner et combattre la propagation du Covid-19 entrainent des effets pervers sur la vie quotidienne de nos concitoyens..." Et le président de définir ces effets pervers. "Les conséquences attendues de cette pandémie sur notre économie sont : - La réduction du taux de croissance de 6,3% à 2% en 2020 ; La baisse des recettes publiques, estimée à 306 milliards de FCFA, soit un déficit budgétaire de 5% ; Le ralentissement général des activités économiques, tous secteurs confondus avec pour conséquence des tensions de trésorerie de l'Etat." A la suite de cette sortie du président, une chaîne de solidarité nationale est lancée pour atténuer les effets de la maladie.
Le moins à dire, la pandémie est toujours présente. A la date du 7 mars 2021, le Burkina a enregistré 12 187 cas confirmés pour 11 860 guérisons. On déplore 143 décès et 184 patients sont toujours sous traitement.
J.E.Z
Lefaso.net
Dans la soirée du 2 mars 2021, l'opinion apprenait la suspension du Stade du 4 Août par la Confédération africaine de football de tout match international. Cette décision obligeait les Etalons à jouer sur un terrain étranger leur dernier match des éliminatoires de la CAN 2022 et à Salitas, engagé en phase de poules de la Coupe CAF, d'en faire autant.
Fort heureusement, dans la soirée du lundi 8 mars, une information nouvelle venait annoncer la levée jusqu'en juin de la suspension. Dans la foulée, le ministre des Sports et des Loisirs, Dominique Nana, était ce mercredi 9 mars, face à la presse, avec pour mission d'expliquer le dossier et tenter de rassurer le public burkinabè que son département fait le nécessaire pour « sauver » les stades du 4 Août et de Sangoulé Lamizana.
Pour Dominique Nana, qui a été saisi de l'information sur la suspension du stade par la CAF, la faitière continentale du football reproche au Stade du 4 Août la mauvaise qualité du terrain, le manque de propreté des vestiaires, les zones réservées aux spectateurs, les installations sanitaires pour les spectateurs, les installations médias. Il y a nécessité de réaliser des travaux de rénovation générale du stade. « Pour les matchs qui se disputent en soirée, l'éclairage du terrain doit être uniforme avec un éclairement horizontal minimum de 1200 lux », a précisé le ministre des Sports et des Loisirs.
Un vieux problème qui refait surface
Le problème de la vétusté du Stade du 4 Août, faut-il le dire, a été posé depuis très longtemps. Des actions avaient été entreprises par le gouvernement pour trouver des solutions à cela. En mai 2020, le ministre des Sports et des Loisirs, Daouda Azoupiou, avait sollicité et obtenu de son collègue en charge des Finances l'autorisation de recourir à la procédure d'entente directe relative aux études techniques et architecturales pour la réhabilitation et la mise aux normes du stade du 4 Août.
Une requête avait également été soumise au ministère des Finances en vue de combler le besoin de financement. Mais cette procédure n'a pas pu satisfaire à temps le besoin de réhabiliter le stade. « La dépense publique au Burkina est encadrée. Lorsqu'on parle d'une dépense en 2020, elle n'était pas inscrite dans le budget », a expliqué Dominique Nana.
5,5 milliards pour les deux stades
Selon le premier responsable des sports et des loisirs, des efforts ont toujours été déployés par le gouvernement pour offrir aux Burkinabè des infrastructures sportives de qualité à même d'abriter des compétitions internationales. « L'étude nous a fait ressortir un besoin de 11 milliards de FCFA pour le stade du 4 Août et de 24 milliards pour le stade Sangoulé Lamizana mais dans le budget 2021-2022, nous avons pu rendre disponibles 5,5 milliards », a ajouté Dominique Nana. Cette somme se répartit comme suit : 4 milliards pour le stade du 4 Août et 1,5 pour le stade Sangoulé Lamizana.
L'urgence sera de refaire la pelouse, les vestiaires, l'éclairage et le tableau d'affichage. « Vu que les matchs se jouent actuellement à huis-clos, la question de numérotation des chaises n'est pas aussi urgente que la pelouse ou les vestiaires. Nous allons voir avec les personnes concernées le calendrier de réhabilitation du stade », a rassuré Dominique Nana.
Mais cela ne se fera pas dans la précipitation ou en occultant certaines mesures financières. « Nous ne serons pas prisonniers du temps. Nous allons nous donner les moyens de pouvoir réaliser l'ouvrage de manière à ce qu'il réponde aux exigences de la CAF et de la FIFA. Ça prendra le temps que ça prendra mais l'important est qu'à la fin il y ait satisfaction totale et que cette inquiétude quitte la tête des Burkinabè », a-t-il ajouté.
En rappel, après la notification de la suspension du stade, le Burkina avait choisi de faire jouer le match des Etalons à Thiès au Sénégal et ceux de Salitas en Côte d'Ivoire. Tout cela est désormais suspendu. Du moins jusqu'en juin si le stade du 4 Août n'est pas réhabilité.
Jacques Théodore Balima
Lefaso.net
Pour sa fenêtre du « Grand invité », Lefaso.net a reçu, dans la soirée du samedi 6 mars 2021, l'athlète Hugues Fabrice Zango. Détenteur de plusieurs records dont celui du monde en triple saut en salle obtenu le 16 janvier 2021 à Aubière en France, il évoque ses compétitions de 2020, de 2021 et de ses projets aux Jeux olympiques, Tokyo 2021.
En quelques années, il est devenu une figure importante, la valeur sure du Burkina Faso dans l'athlétisme notamment le triple saut. Après un début au Pays des hommes intègres, il dépose ses valises en 2016 en France où il cumule études et athlétisme.
Cette nouvelle vie lui réussit puisqu'il va enchainer des performances dans les prestigieuses compétitions auxquelles il prend part. Ainsi, le 27 janvier 2019, il établit un nouveau record d'Afrique avec un saut de 17,58 m lors du meeting de Paris indoor. Le 28 juillet 2019, lors des championnats de France 2019, il réalise 17,50 m et améliore de treize centimètres le record détenu depuis 2007 par le Marocain Tarik Bouguetaïb. Le 29 septembre 2019, lors des Championnats du monde d'athlétisme à Doha, il obtient la médaille de bronze derrière les Américains Christian Taylor et Will Claye. Il est désormais le premier Burkinabè à remporter une médaille dans cette compétition.
L'année 2020 sonne comme la consécration pour le Burkinabè. Sur dix compétitions auxquelles il prend part, il remporte neuf et termine deuxième à la dixième compétition. En août de la même année, au meeting de Székesfehérvár en Hongrie, il bat pour la première fois le double champion olympique et quadruple champion du monde, Christian Taylor, avec un triple bond à 17,43 m. « L'année 2020 a été pour moi une très belle saison au regard de ce que j'ai pu réaliser », confie-t-il au journaliste.
L'année 2021 commence aussi sous de bons auspices pour l'athlète. Le 16 janvier 2021, il réalise un saut de 18, 07 mètres en salle au meeting international d'Aubière et devient le premier homme à franchir la barre des 18 mètres. Pourtant, rien ne laissait prédire une telle performance pour le protégé de Teddy Tamgho. « J'étais très stressé la veille de la compétition. Le soir, j'ai dû commander un sandwich pour manger. On dira que ce n'est pas très sain mais c'est ce que j'ai dû manger pour me sentir », raconte le nouveau recordman mondial.
Au cours de la nuit, j'ai dormi à 1h du matin et j'étais débout à 4h. C'était compliqué puisque je n'ai plus dormi. Lorsque j'ai raté des sauts et que je partais pour le sixième essai, j'avais les mollets qui tremblaient parce que je devais forcément remporter cette compétition », a-t-il ajouté. Fort heureusement l'essai sourit à Fabrice Zango qui réussit son meilleur bond.
« J'attends les Jeux olympiques de pleins pieds »
Après ces péripéties, un autre grand défi se profile à l'horizon pour Hugues Fabrice Zango. Peut-être le plus grand de sa carrière. Il s'agit bien des Jeux olympiques qui auront lieu du 23 juillet au 8 août 2021 à Tokyo, la capitale japonaise. Pour cette grand-messe de l'athlétisme mondial, le Burkinabè est à fond dans les préparatifs. « Les Jeux olympiques sont la plus grande manifestation au monde. C'est un concert des nations qui viennent présenter leurs athlètes. Pour moi, c'est la plus belle vitrine pour la promotion d'un pays. Une médaille olympique est pour moi le graal », explique-t-il. « Mon ambition est d'être l'ambassadeur du Burkina à ces jeux et de faire flotter le drapeau burkinabè dans le ciel japonais. Si parce que j'ai obtenu une médaille olympique quelqu'un connait le Burkina et que cette personne aide un Burkinabè, j'aurai gagné mon pari », aspire-t-il.
Motivé pour toutes ces raisons, l'athlète révèle que cela fait dix ans qu'il prépare les Jeux olympiques. « Depuis dix ans que je prépare les JO. Il ne reste plus beaucoup de temps avant le début des Jeux olympiques. Je suis motivé chaque jour à l'entrainement et pendant ces cinq mois, je pense que je pourrai tenir au niveau émotionnel jusqu'aux Jeux olympiques que j'attends de pleins pieds », confesse-t-il. Pour cela, il va suivre trois stages dont un stage médical avant le début de Tokyo 2021.
Un doctorant en génie électrique
Hugues Fabrice Zango n'est pas seulement qu'athlète. Il est aussi une tête bien pleine. Car il est doctorant en génie électrique. Une thèse qu'il prépare avec autant de sérieux qu'il fait le sport. « J'ai pu boucler le dimensionnement de ma machine pour les recherches. Comme vous le savez, les études ont besoin d'autant de sérieux que le sport », soutient-il.
Il est aussi dans l'humanitaire parce qu'il est le parrain d'une école en France. Cette école parraine aussi des enfants burkinabè en difficultés. « C'est un honneur et une fierté pour moi de pouvoir accompagner ces personnes », explique Hugues Fabrice Zango.
Dans cinq mois, ce sera les Jeux olympiques et l'athlète est actuellement dans les entrainements pour tenter d'offrir au Burkina une médaille olympique.
Jacques Théodore Balima
Lefaso.net
La Faîtière unique des transporteurs du Burkina Faso (FUTRB) va accueillir dans les semaines à venir trois nouveaux membres. Pour cela, les quinze membres fondateurs de la structure ont procédé, le samedi 6 mars 2021, au cours d'un congrès extraordinaire, au toilettage des textes pour faciliter l'arrivée des nouveaux.
La paix semble gagner le milieu des transporteurs burkinabè. Répartis dans plusieurs structures, ces derniers ont entamé, depuis février 2020, le processus d'unification du secteur avec la création de la Faîtière unique des transporteurs du Burkina Faso. Seulement, cela ne se passe pas de façon pacifique. D'autres structures, qui n'étaient pas à Bobo-Dioulasso, n'avaient toujours pas rejoint la FUTRB.
Après des négociations, ces structures sont enfin décidées à adhérer à la Faîtière unique. Ce qui a nécessité la tenue d'un Congrès extraordinaire pour préparer le terrain à leur adhésion. « Nous avons programmé ce congrès extraordinaire pour essayer de rattraper le gap qui était dans les statuts et règlement intérieur. Nous avons également prévu des postes pour nos frères membres de structures de transporteurs qui n'avaient pas pu être présentes à Bobo-Dioulasso.
Ceux qui étaient à Bobo ont manifesté l'envie de pouvoir les prendre en compte dans les organes de fonctionnement de la FUTRB », a expliqué Issouf Maiga, président de la FUTRB.
Ce sont l'Alliance burkinabè des chargeurs et transporteurs (ABC-trans), la Fédération nationale des acteurs du transport (FENAT) et le Syndicat national des jeunes commerçants et transporteurs du Burkina (Synaject) qui font leur entrée à la FUTRB.
Pendant une journée, les 180 congressistes, représentant les quinze organisations membres-fondateurs de la FUTRB, ont amendé les textes et proposé des pistes pour les nouveaux adhérents. Selon le président de la faîtière, les arrivants auront « des postes au sein du bureau national pour apporter leur contribution au rayonnement du transport et de l'économie burkinabè ». Les travaux du Congrès extraordinaires seront entérinés par l'Assemblée générale qui va se réunir en session ordinaire d'ici la fin du mois de mars.
Jacques Théodore Balima
Lefaso.net
Le Mouvement SENS fondé sur l'idéal du panafricanisme et les valeurs de justice et de démocratie suit avec un grand intérêt l'actualité sociopolitique de la province africaine du SENEGAL. Ce territoire pourtant considéré pendant longtemps comme un modèle de démocratie et d'espace où les libertés publiques et individuelles retrouvent tout leur sens, sombre dangereusement dans le chaos depuis quelques jours.
Depuis le début de cette affaire impliquant Monsieur Ousmane SONKO, l'un des principaux opposants au régime du Président Macky SALL, la Justice sénégalaise montre des signes évidents d'une justice instrumentalisée par le politique pour soigner ses intérêts propres. En effet, au regard du déroulement de cette affaire, tout observateur moyennement doué de raison ne peut que voir une collusion incestueuse entre le judiciaire et le politique pour détruire et briser un opposant politique dont la côte de popularité ne cesse de grimper. La thèse du complot est d'autant plausible que la célérité suspecte de la justice la pousse à prendre des libertés inacceptables avec les règles de procédures.
En effet, après son arrestation et sa mise sous mains de justice, alors qu'il était en partance pour déférer à une convocation du juge, l'opposant Ousmane SONKO a été entendu sans ses avocats, purement et simplement refoulés du bureau du juge. Dans cette affaire, on assiste à un chamboulement de toute la procédure pénale : présomption de culpabilité et procès inéquitable, telle semble être la substance des règles de procédure pénale appliquées à Monsieur Ousmane SONKO, le tout sur fond de remise en cause des libertés publiques comme le droit de manifestation publique.
Pour le mouvement SENS comme pour bien des observateurs et une bonne partie des Sénégalaises et Sénégalais, cette affaire SONKO est une nouvelle manipulation de la justice par le Président Macky SALL pour se débarrasser d'un adversaire politique qui pourrait contrarier ses plans. Ce dernier semble coutumier du fait, les affaires Karim WADE et Khalifa SALL, encore fraiches dans les esprits épris de justice et de démocratie sont là pour le rappeler.
Les manifestations populaires et violentes consécutives à l'arrestation du Leader du Parti PASTEF, illustrent bien les sentiments d'injustices qui animent beaucoup de Sénégalaises et de Sénégalais, notamment les jeunes face à ce qu'ils considèrent comme une attaque contre la Justice et la démocratie.
Le Mouvement SENS qui se veut héritier des luttes de libération, d'émancipation des peuples d'Afrique et pour la démocratie et l'Etat de droit sur le continent ne peut rester indifférent à ce qui se passe au Sénégal.
En premier lieu, le Mouvement met en garde les autorités sénégalaises, quant aux conséquences graves que cette affaire pourrait avoir sur un problème social aussi grave que le viol s'il s'avérait qu'elle n'était qu'un grossier montage. Le viol est un acte criminel que nous condamnons avec la plus grande fermeté ; nous déplorons qu'il puisse être l'objet d'instrumentalisation à des fins politiques.
En second lieu, le Mouvement dénonce avec force, toute tentative d'éviction des adversaires politiques, autrement que par l'arbitrage du peuple. Dans un contexte africain et particulièrement ouest africain, où les troisièmes mandats ne sont plus un tabou, nous appelons le Président Macky SALL à savoir identifier et emprunter la porte de l'honneur.
En tout état de cause, le Mouvement SENS :
condamne l'instrumentalisation de la justice, maillon essentiel de la démocratie, pour étouffer la démocratie ;
appelle au respect strict de la présomption d'innocence et des règles du procès équitable dans cette affaire dite, Ousmane SONKO ;
exprime toute sa solidarité avec le Parti PASTEF, le Mouvement Yen a marre et l'ensemble des militants pros démocratie emprisonnés par le régime de Macky SALL ;
exprime sa solidarité et son soutien au peuple sénégalais en lutte pour préserver les acquis démocratiques obtenus de haute lutte et pour refuser toute gouvernance autocratique ;
appelle à la solidarité agissante entre toutes les forces de changements sur le continent pour mettre fin définitivement à la patrimonialisation de l'Etat et du pouvoir ainsi que le règne des autocrates qui manipulent les institutions pour se maintenir au pouvoir et nuire à leurs adversaires.
SENS, pour Servir et non se Servir !
Pour la coordination Nationale
Guy Hervé KAM
Coordonnateur National
Ce mardi 9 mars 2021, le président du Faso a reçu en audience Djimé Adoum, haut représentant de la Coalition pour le Sahel. Il était accompagné de Frédéric Bontems, envoyé spécial français pour le Sahel, et de Angel Losada, représentant spécial de l'Union européenne pour le Sahel.
Avec le chef de l'État burkinabè, Roch Kaboré, ils ont échangé sur la feuille de route établie à l'issue du sommet des chefs d'États du G5 Sahel tenu à N'Djaména au Tchad en février 2021. Cette feuille de route prévoit le retour de l'État dans les zones libérées à travers la mise en œuvre de diverses activités au profit des populations.
Au Burkina Faso, c'est l'axe Ouagadougou-Kaya-Dori qui a été retenu. « Nous sommes venus prendre les instructions du chef de l'État quant au point relatif à la mise en œuvre de cette feuille de route. Il y a un engagement politique très fort que le président nous a confirmé. Il y a le besoin d'une coordination interministérielle, d'un comité national qui va gérer plus ou moins cette feuille de route. Il y a l'établissement d'un comité élargi et adapté à cette nouvelle situation.
Il y avait un sursaut militaire depuis Pau (en France) jusqu'à nos jours et il va falloir l'accompagner avec un sursaut civil, c'est-à-dire le retour de l'État dans les zones libérées », explique Djimé Adoum, haut représentant de la Coalition pour le Sahel.
En attendant donc la mise en œuvre de ces activités, Djimé Adoum indique : « Nous sommes venus solliciter la bénédiction du chef de l'État pour permettre aux partenaires, aux uns et autres en étant ensemble, de rendre opérationnelles les activités qui vont avoir un effet sur les populations tout au long de cet axe. Bien entendu, il y aura d'autres activités quelque part ailleurs. »
Au cours de l'audience, il a aussi été question du contingent tchadien stationné à Niamey au Niger. « L'idée, c'est que ce contingent tchadien puisse se joindre aux forces nationales des pays concernés pour mener des opérations », a laissé entendre le haut représentant de la Coalition pour le Sahel.
La délégation reçue par le président du Faso a abordé la question du financement du G5 Sahel. Sur ce point, le haut représentant explique que les pays membres du G5 Sahel ont tous contribué à la hauteur de leurs moyens. Le principal défi reste donc de combler le gap en sollicitant les partenaires. « Nous au niveau de la Coalition internationale pour le Sahel, assurons de la disponibilité de la coalition à peser de tout son poids pour aller vers les partenaires et les mobiliser à la fois pour la mise en œuvre de projets de développement et aussi pour le support de nos armées nationales dans la lutte contre le terrorisme », soutient Djimé Adoum, qui se dit satisfait de ces échanges avec le président du Faso.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
Crédit Photo : Présidence du Faso