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Updated: 22 hours 20 min ago

Fespaco 2023 : « Le cinéma m'a choisi », Providencia Lauren Sanou, réalisatrice de « Double Je »

Sat, 18/02/2023 - 16:08

Les violences conjugales peuvent avoir des conséquences psychologiques insoupçonnées sur les enfants. Sensible à ce sujet, la jeune réalisatrice Providencia Lauren Sanou a décidé d'en faire un film. Intitulé “Double Je”, ce court-métrage de 16 minutes est en sélection officielle dans la section “Court-métrage” de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. Nous avons rencontré la jeune réalisatrice, qui excelle également dans la scénarisation. Entretien.

Lefaso.net : Comment êtes-vous arrivée au cinéma ?

Lauren Sanou : Je suis titulaire d'une licence en droit. Après la 3e année de droit, j'ai décidé de faire un master en réalisation documentaire. Pour moi le documentaire à moins de formation. À l'Institut Imagine, j'ai reçu beaucoup de formations en réalisation de films, en écriture de scénario, mais il y a peu de formations en réalisation de film documentaire. J'ai donc fait un master de réalisation de documentaires en me disant qu'en fiction, il y avait beaucoup d'autres opportunités.

Il faut noter que je n'ai pas choisi de faire carrière dans le cinéma. Le cinéma m'a choisi. Des années en arrière, si on m'avait demandé ce que je voulais faire, je n'allais pas répondre : « cinéma ». Je rêvais diplomatie, je vivais diplomatie. Quand tu mets ton pied dans le cinéma et que la passion t'emporte, plus rien ne compte. C'est comme si toutes les autres choses devenaient secondaires. Je me considère comme une appelée du cinéma parce que rien ne me prédestinait à faire du cinéma. À la limite, j'écrivais, je voulais écrire des romans pour enfants, des romans jeunesse, mais pas du cinéma.

Quelle a été la réaction de vos parents quand vous avez voulu faire du cinéma ?

Mes parents sont des gens très ouverts. Mon papa fait de la peinture. Dans ma famille on a beaucoup d'artistes, mais le débat s'est posé au moment où les parents auraient préféré que je termine mon master en droit avant de virer pour faire du cinéma. À part cela, mon choix pour le cinéma n'a pas posé de problème en famille. Ma mère me soutient énormément dans tout ce que je fais.

Quelles sont les personnes qui vous ont inspiré dans ce métier ?

Mes parents sont mes premiers modèles de vie. Pour eux, quand tu décides de faire quelque chose, il faut aller jusqu'au bout. C'est toujours mieux de faire ce que tu aimes que d'être dans un lieu où tu ne t'épanouis pas. Quand tu décides d'aller au boulot, il faut que tu le fasses avec joie et plaisir. On perd beaucoup de choses lorsqu'on décide de faire du cinéma. Il y a beaucoup de sacrifices derrière, mais mes parents ont toujours été là.

J'ai rencontré aussi de belles personnes dans le cinéma à mes débuts. Il y a tonton Gaston Kaboré, tantie Azaratou Bancé, Osange Silou-Kieffer qui a été mon mentor à un moment donné. Ce sont des personnes qui ont fait grandir cet amour que j'avais pour le cinéma. Ce sont des personnes qui aiment partager leur savoir. J'ai travaillé sur de grands projets avec Boubacar Diallo, par exemple. Ce sont toutes ces personnes qui m'ont permis de rester au cinéma, sinon il y a des moments où tu as envie d'abandonner.

Qu'est-ce qui peut bien pousser une personne à vouloir abandonner le cinéma ?

La fatigue et la solitude (Rires). Quand tu fais du cinéma, tu te retrouves rapidement seul. Tes horaires ne coïncident plus avec ceux de tes proches. Vos jours de repos ne coïncident plus également. Les gens ne travaillent pas le samedi et le dimanche alors que toi, tu es sur les plateaux de tournage. Tu ne peux pas toujours être présente aux activités sociales. Tes amis ne vont plus te comprendre, les gens ne vont pas comprendre lorsque tu dis que tu n'as pas le temps pour telle ou telle chose. Ce n'est pas qu'on travaille plus que les autres, c'est juste que nos horaires ne coïncident plus vraiment avec ceux des autres.

Combien de films avez-vous à votre actif ?

J'ai écrit des scénarios pour des personnes, mais pour l'instant les films ne sont pas sortis à l'écran. J'ai écrit deux courts métrages et un long métrage mais ce n'est pas encore à l'écran. L'un des films parle du rejet des femmes accusées de sorcellerie et l'autre parle de la valeur du Merci.

J'ai réalisé deux courts métrages, mais en réalité j'en ai fait trois. Ma toute première œuvre est une docu-fiction, mais elle n'a pas été montée. Quand j'ai filmé, je n'étais pas satisfaite de ce que j'obtenais. Je voulais filmer les enfants de la rue et ensuite mettre un poème en dessous. C'était en 2017. À l'époque, vu que j'avais peur de travailler avec les enfants de la rue, j'ai pris des gens que je connaissais et que j'ai mis en scène. J'ai les images, mais je ne les ai pas encore montées. Peut-être que ça viendra un jour.

En 2019, j'ai fait un autre court-métrage sur l'avortement. Il faut dire que la position que j'ai adoptée pour écrire le scénario n'est pas très bien reçue. Je ne m'attendais pas à certaines réactions du genre “Toi, tu cautionnes l'avortement”. Il faut rappeler que c'était au moment où il y avait le débat sur l'avortement sous certaines conditions. Le film raconte l'histoire d'une jeune étudiante qui a eu une bourse pour aller étudier à l'extérieur, mais qui se retrouve enceinte. Son copain, qui l'a enceinté, a également obtenu une bourse et est parti. Elle devait faire le choix entre garder la grossesse, rester et mettre fin à son avenir ou choisir l'avortement pour pouvoir poursuivre ses études. Elle décide au finish d'avorter toute seule. Quoi qu'on dise, on refuse l'avortement mais il y a de nombreuses personnes qui le pratiquent.
Mon dernier film est “Double JE” qui a été réalisé cette année.

Double JE en compétition au Fespaco dans la section “Court métrage”. Comment avez-vous accueilli la sélection de ce film ?

“Double JE” parle des conséquences psychologiques de la violence conjugale sur les enfants. Les enfants vivent la chose, mais ne comprennent rien. Ils ne font que subir. Qu'est-ce que cela peut entraîner comme conséquence pour ces enfants qui sont appelés à être des adultes ?

J'ai tellement souffert pendant le tournage que je ne m'attendais pas à cette sélection. J'étais vraiment très contente. Je me dis que ce que je fais n'est pas si mauvais que ça. Je ne suis pas seul à travailler. Quand un projet est sélectionné, c'est toute l'équipe qui est satisfaite, c'est toute l'équipe qui monte, ce sont les comédiens qui seront vus. Ce bonheur, il est indescriptible. L'acteur principal du film se nomme Hicham Sinaré, un garçon de 8 ans. Il est vraiment super et quand les gens le verront à l'écran, ils s'en rendront compte. Pour un enfant de son âge, je trouve qu'il est vraiment brillant. C'est vrai que c'est mon bébé, mais ce n'est pas pour le vanter ; il est vraiment très bien (Rires).

Est-ce une histoire tirée d'un fait réel ?

Je mentirai si je dis que ce film n'est pas tiré d'un fait réel. Je suis une personne assez sensible qui se laisse toucher par plein de sujets. Ce sont des histoires qu'on entend régulièrement. Je me suis toujours posé la question de savoir ce que ressentent ces enfants. Les adultes eux peuvent se comprendre, peuvent s'expliquer après. Mais on n'explique pas toujours aux enfants ce qui se passe. Quand il y a une dispute, souvent on chasse l'enfant dans la chambre ou il est présent alors que la dispute se déroule. On ne lui explique rien et alors il ne comprend pas ce qui se passe. Après, il assimile ce qui se passe comme étant de la normalité.

Quelles sont les difficultés rencontrées dans la réalisation de ce film ?

J'ai écrit le scénario depuis 2019. Je suis un peu perfectionniste, donc je n'ai pas pu le réaliser sur le champ. Il y a eu le décès de ma formatrice Osange Silou-Kieffer, en 2020 (1er avril 2020, ndlr). On travaillait ensemble. Je lui envoyais le texte et elle me donnait toujours son avis. À son décès, j'ai donc déposé le scénario. Mais après, je me suis dit qu'il fallait que je réalise le film pour lui rendre hommage et qu'elle soit fière.

Les autres difficultés sont d'ordre financier. Peu de personnes accompagnent le cinéma. Les gens accompagnent le cinéma avec des "Du courage". Le cinéma est coûteux. De l'équipement à l'équipe, tout est coûteux. Pour un court-métrage d'un budget de 5 millions, les gens vont te demander où est rentré l'argent. C'est vrai que tous les réalisateurs rencontrent ce problème financier, mais ça impacte beaucoup plus les jeunes. Les gens veulent des preuves que l'on sait faire des films avant de nous accompagner. Ils oublient pourtant que pour donner des preuves, il faut commencer et pour commencer il faut de l'argent. Qui te donne cet argent-là ? C'est une boucle. Il faut trouver quelqu'un qui a confiance, qui croit au projet et qui t'accompagne.

Comment avez-vous mobilisé les fonds pour la réalisation de votre film ?

Ce sont les parents essentiellement qui m'ont accompagné. J'ai également eu la chance d'avoir des gens qui me suivent dans ma folie. Il y a la styliste Karel.K qui a accepté d'habiller ma comédienne, il y a le Café village et Eau Madam qui m'a accompagné avec l'eau. Toutes ces personnes m'ont accompagné sur le plan technique. Mais, sur le plan financier, ce sont vraiment mes parents qui m'ont aidé.

J'étais parti sur un budget de 7 millions, mais je n'ai pas eu cette somme. Cela a fait que beaucoup de choses ont été réduites et c'est de là que d'autres difficultés naissent comme la location de matériel. La location du matériel se fait par jour. J'ai eu la chance que mon grand frère Oumar Dagnon qui me soutient dans toutes mes folies m'a accompagné avec une partie du matériel. Il y a d'autres personnes aussi qui m'accompagnent.

L'insuffisance de financement n'est-elle pas aussi dû au fait que certains veulent travailler en solitaire plutôt que de s'associer à d'autres personnes ?

Il y a les réalisateurs et les producteurs. Qui est le réalisateur ? C'est une personne qui a une idée, qui veut faire ci, qui veut faire ça et qui a besoin d'argent. Ce n'est pas à lui de chercher l'argent, c'est au producteur de chercher l'argent. Pour imager, prenons l'exemple de l'hôpital où travaille un médecin. On sait tous qu'on peut trouver le médecin dans tel ou tel hôpital. Mais l'hôpital ne lui appartient pas. C'est exactement la même chose. Le producteur se charge de chercher l'argent et le réalisateur de faire ce qu'il fait de mieux artistiquement parlant. Les producteurs peuvent décider d'associer leur force pour produire un film. Notre problème est que la plupart du temps, le réalisateur est producteur et scénariste. Quel producteur qui est à la fois réalisateur et scénariste va prendre son argent pour te le remettre ? C'est compliqué, mais on a des réalisateurs qui réussissent à le faire et qui s'en sortent très bien. Petit à petit, on est en train de s'organiser pour travailler en équipe sur des projets.

Quels conseils avez-vous pour toutes celles qui aimeraient emboîter vos pas ?

On ne vient pas au cinéma pour chercher de l'argent. On fait du cinéma par passion. Si tu viens au cinéma pour chercher de l'argent, tu vas échouer, parce qu'il n'y a pas d'argent. Il y a juste la satisfaction d'avoir fait quelque chose que les gens ont aimé. Et c'est cette satisfaction qui peut t'amener à faire du bon boulot pour avoir un peu d'argent. Il y a plus de fatigue, de souffrance et de solitude surtout pour les femmes. Si tu choisis de faire du cinéma, il faut t'investir à 100 %. Il faut faire du cinéma parce que ton cœur et ton âme y sont et non parce qu'il y a de l'argent. Sinon tu vas faire du mauvais cinéma et tu vas rester pauvre.

Quels sont vos projets ?

Des projets, j'en ai plein la tête. Ça va du court-métrage à la série. Je suis beaucoup plus investi dans les films jeunesse. Je trouve qu'il n'y a pas assez de jeunes à l'écran. Il n'y a pas beaucoup de films qui parlent à nos jeunes et quand je parle des jeunes, je ne fais pas allusion aux jeunes de 25, 28 ans. Je parle des jeunes qui sont confrontés à l'alcoolisme par exemple à 12, 13 ans, des jeunes qui sont confrontés à la drogue, aux problèmes de communication avec les parents. Actuellement, je suis en train de travailler sur une série et j'espère qu'on pourra avoir les financements pour la réaliser et la porter à l'écran d'ici là.

La série est une comédie musicale. C'est l'histoire d'une jeune fille qui ne connaît pas son père. Elle est née sous X et elle décide de le chercher parce que sa maman lui a dit qu'il est mort. Elle découvre par la suite qu'il est vivant. Elle aime la musique et la danse, mais on lui répète sans cesse que la musique n'est pas un boulot. Elle rencontre quelqu'un qui aime le basket à qui on dit également que le basket n'est pas un boulot surtout au Burkina où c'est juste un sport pour garder la forme. Ces deux se retrouvent à partager des points en commun.

Un mot de fin…

Merci d'avoir décidé de mettre la lumière sur la petite personne que je suis. Merci à toutes ces personnes qui croient en nous, qui nous accompagnent malgré tout et ceux qui nous aiment malgré le temps qu'on n'a pas. Merci à tous. On espère que le cinéma burkinabè aura le même rythme que le cinéma africain qui bouge assez. On espère que les gens auront confiance en nous pour nous donner les moyens de leur montrer qu'on peut faire de belles choses.

Entretien réalisé par Fredo Bassolé
Lefaso net

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Affaire suspension activités politiques : « L'UPC n'a pas du tout perdu le procès » (selon le parti)

Sat, 18/02/2023 - 16:08

Ceci est un communiqué de l'Union pour le progrès et le Changement (UPC) parvenu à notre rédaction, suite au verdict, vendredi 17 février 2023, dans le procès qu'il a intenté devant le Tribunal administratif contre le ministère de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité. Un contentieux né suite au « refus » du ministère de tutelle, sus-désigné, d'autoriser la tenue d'une session ordinaire du Bureau politique national du parti. Le juge administratif, saisi en référé, s'est déclaré incompétent. Voir ci-dessous, le communiqué du parti, l'UPC.

Communiqué de presse

Suite au refus du Ministère de l'Administration territoriale d'autoriser la tenue d'une session ordinaire du Bureau Politique National (BPN) de l'Union pour le Progrès et le Changement (UPC), le parti a saisi le 14 février 2023, le Tribunal administratif de Ouagadougou pour statuer sur la validité de cette décision.

Le procès a eu lieu ce vendredi 17 février 2023. Statuant sur la question à elle soumise par l'UPC, la présidente du tribunal s'est déclarée incompétente. Autrement, elle demande à l'UPC d'aller voir une autre juridiction qui va trancher, parce que le dossier ne relève pas de ses prérogatives.

Contrairement à une certaine rumeur malveillante, l'UPC n'a pas du tout perdu le procès. A ce procès, il n'y a eu, ni de gagnant, ni de perdant. Seule une autre juridiction peut trancher.

L'UPC remercie l'ensemble de ses militants, ses sympathisants, et les républicains pour leurs soutiens et leur mobilisation. Elle réaffirme son attachement au règlement pacifique et légal des différends, à la démocratie et à la paix.

Cette procédure n'était pas une défiance à l'endroit de la Transition. Il s'agit d'un mécanisme reconnu par la Constitution et les lois, dont le Président du Faso, depuis sa prestation solennelle de serment, est le garant.

En concertation avec ses conseils, l'UPC avisera de la suite qui sera donnée à cette procédure.

Ouagadougou, le 17 février 2023

Le Secrétariat national à l'information et à la communication de l'UPC

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Issaka Semdé dit Tout Neuf : le crieur public qui mobilise dans la ville de Koudougou

Sat, 18/02/2023 - 16:08

De taille moyenne et de teint noir, Issaka Semdé, 51 ans est passionné de communication. Avec son véhicule griffé de mégaphones, tout neuf sillonne les différents quartiers de Koudougou pour annoncer les évènements et faire des publicités de produits.

Le crieur public est un vieux métier. Tout porte à croire qu'il remplace le griot aujourd'hui disparu de nos sociétés. Malgré l'avancée de la technologie, le crieur public reste indispensable du fait de l'analphabétisme qui règne et surtout de sa proximité avec les populations.

Issaka Semdé est surnommé Tout Neuf. « Dans mon enfance, quand j'allais jouer au foot avec mes copains, je portais à chaque fois une tenue neuve. Jamais la même tenue deux fois dans la même semaine. C'est l'origine de ce surnom », explique-t-il. Tout Neuf est l'un des crieurs publics de Koudougou. C'est dans son bureau sis au grand marché de la "Cité du cavalier rouge" que nous l'avons rencontré ce 16 février 2023. Vêtu d'un boubou et d'un pantalon blancs, bonnet blanc coiffant sa tête, notre interlocuteur assurait l'animation musicale au marché.

Il nous apprend que le métier de crieur public est une passion qu'il exerce depuis une dizaine d'années. « J'ai commencé en 2008 avec une Mercedes. Je sors le matin à 10h et le soir à 16 car ce sont des moments de grande affluence » a-t-il confié.

Ce véhicule griffé de mégaphones est l'outil de travail d'Issaka Semdé

A l'entendre, la permission des autorités communales est plus que nécessaire pour mener cette activité. C'est pourquoi, poursuit-il « lorsqu'un client vient solliciter mes services, j'exige d'abord qu'il me présente son autorisation avant de faire le travail ».

Selon Issaka Semdé, le crieur public annonce des évènements tels que l'arrivée d'une autorité, d'une personnalité dans la ville, des campagnes de sensibilisation sur des sujets précis et mobilise les populations.

« Je suis surnommé Allo Allo. Je parcours fréquemment tous les dix secteurs de la ville et partout où mon véhicule passe, toute la population reste attentive pour écouter ce que je veux dire » a-t-il relevé. Souvent aidé par son fils, Tout Neuf assure la relève par la formation des jeunes qui le désirent.

A l'en croire, le métier nourrit son homme surtout avec les publicités.

« Mes sorties sont facturées à un minimum de 40 000 francs. Je vis de ça et j'ai même pu m'acheter deux autres véhicules que je mets à la disposition des jeunes qui se lancent dans le domaine », dit-il en souriant.

Sakinatou ROAMBA
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Commémoration du 8-mars 2023 au Burkina : Pas de pagne officiel, la sobriété recommandée

Sat, 18/02/2023 - 16:07

Chaque 8 mars est, depuis et officiellement en 1977, déclarée Journée internationale des droits de la Femme. Le Burkina, qui n'est pas en marge de la commémoration, avait aussi la tradition de marquer l'événement par des pages officiels.

Pour l'édition 2023 de cette journée, le gouvernement burkinabè a décidé, non seulement de surseoir au choix du pagne officiel, mais également de recommander la sobriété.

« Cette année, au regard du contexte sécuritaire et humanitaire assez éprouvant pour les populations, le ministère de la Solidarité, de l'action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille a décidé de ne pas faire de la production des pagnes une activité majeure pour la commémoration officielle du 08 mars 2023 », informe, ci-dessous joint, un communiqué du ministre de la Solidarité, de l'action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille a décidé de ne pas faire de la production, Nandy Somé.

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Liberté de presse au Burkina : Le Premier ministre rassure la Société des éditeurs de la presse privée

Sat, 18/02/2023 - 16:07

Le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla, a reçu en audience une délégation de la Société des éditeurs de la presse privée (SEP), le vendredi 17 février 2023, à la primature.

A la sortie de la rencontre, le président de la SEP, Inoussa Ouédraogo, a expliqué que la délégation est venue présenter son nouveau bureau au Premier ministre. Il a ajouté que la presse privée burkinabè est disposée à travailler au renforcement de la liberté des médias. « Ces derniers temps, la presse privée et la presse dans sa globalité éprouvent des difficultés à faire librement leur travail », a-t-il souligné.

A en croire Inoussa Ouédraogo, le Premier ministre a déclaré que le gouvernement n'est pas contre la liberté de presse et d'expression. « Il a pris son exemple pour indiquer que, bien au contraire, lui-même a toujours publié dans nos différentes presses. Il a toujours été sur les plateaux de télévision et de radio pour donner son point de vue, et il ne sera pas celui qui va empêcher la liberté de presse », a rapporté le président de la SEP.

Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a demandé aux médias de trouver de se réinventer afin s'adapter à la conjoncture économique mondiale actuelle

Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla a conseillé à la presse de tenir compte de la situation nationale et de contextualiser la liberté de presse, de sorte à ne pas fournir des informations stratégiques à l'ennemi. Le Premier ministre a expliqué que les difficultés dont il parle en matière de liberté d'expression sont essentiellement liées aux émissions interactives et aux réseaux sociaux. Les médias classiques sont donc exhortés à jouer leur rôle d'éducateurs et à donner une information saine. La délégation de la SEP a dit prendre note de cette remarque.

Inoussa Ouédraogo a annoncé qu'au regard des difficultés rencontrées par les entreprises de presse, il va être organisé un forum économique des médias. Cette initiative a été appréciée positivement par le Premier ministre. Le chef de la délégation s'est dit satisfait de cette audience, car les préoccupations de la SEP ont été entendues. Me Apollinaire Kyelem de Tambèla a ajouté que son gouvernement est disposé à accompagner les entreprises médiatiques.

« Nous avons été satisfaits de la vision qu'il a de la liberté d'expression, parce que très récemment, nos organisations ont interpellé les autorités sur la nécessité de garantir la liberté d'expression afin que les médias continuent à apporter leur contribution à l'élargissement des espaces de liberté. Nous sommes face à une situation où les terroristes veulent nous imposer le silence. Il n'y a pas de raisons qu'on ne travaille pas à se libérer de ces chaînes », a conclu Inoussa Ouédraogo.

Inoussa Ouédraogo (au milieu) s'est dit satisfait des échanges

En rappel, les rapports entre le Premier ministre et la presse ne sont pas au beau fixe depuis qu'il a déclaré ceci, au cours d'une audience accordée au Conseil supérieur de la communication : « On ne construit rien sans la discipline. Il est plus que nécessaire de recadrer la communication au niveau des médias pour éviter la pagaille. L'on se rappelle toujours de la radio Mille collines au Rwanda qui a joué un rôle déterminant dans le génocide dans ce pays. Ce n'est pas parce que l'on est sur un plateau de télévision ou dans un studio avec un micro que l'on doit se croire tout permis ».

Ses propos ont été vivement critiqués par les organisations professionnelles des médias du Burkina Faso, qui ont fait une déclaration à cet effet.

SB
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Lutte contre la fraude : Le coordinateur national échange avec des structures partenaires

Sat, 18/02/2023 - 16:07

La Coordination nationale de la lutte contre la fraude (CNLF) a effectué, le vendredi 17 février 2023, une série de visites à trois « structures sœurs ». L'équipe conduite par Dr Yves Kafando était dans les locaux de la police municipale, de l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC) et de la gendarmerie nationale. Ces visites de courtoisie à ces structures visent à susciter leur accompagnement dans le cadre de la lutte contre la fraude.

C'est un coordinateur national de lutte contre la fraude visiblement satisfait qui s'est adressé aux journalistes à la fin de sa tournée. Pour Dr Yves Kafando, l'objectif de ces visites a été atteint.

La police municipale est la première structure à recevoir la visite du CNLF

« Nous avons entrepris ces tournées qui consistent en des visites de courtoisie et d'amitié auprès des structures sœurs avec lesquelles nous travaillons, dans l'objectif de renforcer la collaboration. Le message véhiculé au cours de ces visites, c'est d'expliquer la mission de la Coordination nationale de lutte contre la fraude, les objectifs qui nous sont assignés, c'est-à-dire lutter contre la fraude fiscale, douanière, économique et environnementale, pour susciter leur accompagnement dans le cadre de l'atteinte de ces objectifs », a-t-il décliné.

Après la police municipale, l'équipe de la CNLF était à l'ASCE-LC

Il a ajouté que pour lutter efficacement contre la fraude, il faut être suffisamment outillé en renseignements. Pour Dr Yves Kafando, la police, a gendarmerie et l'ASCE-LC peuvent être d'un grand apport dans ce domaine.

Obissa Juste MIEN
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Sahel : D'intenses combats ont opposé une unité des Forces armées nationales à un groupe terroriste (officiel)

Sat, 18/02/2023 - 14:42

Selon un communiqué de la direction de la communication et des relations publiques des Armées, d'intenses combats ont opposé une unité des Forces armées nationales à un groupe armé terroriste entre Oursi et Déou (dans la province de l'Oudalan, région du Sahel), ce vendredi 17 février 2023.

L'unité, qui était en mouvement, a été la cible d'une attaque complexe. Des renforts ont été déployés en appui et pour procéder à des opérations de ratissage, précise le communiqué.

En attendant qu'un bilan précis puisse être établi, le Chef d'Etat-major général des Armées, informe que des blessés ont été enregistrés et déjà évacués dans des structures médicales appropriées pour une prise en charge.

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Cinéma : Idrissa Ouédraogo, cinq ans déjà

Sat, 18/02/2023 - 13:08

18 février 2018 - 18 février 2023. Cela fait cinq ans que le maestro Idrissa Ouédraogo a rejoint les étoiles, à l'âge de 64 ans. Il est le premier réalisateur burkinabè à avoir remporté en 1991 l'Etalon d'or de Yennenga avec son film Tilaï. Ce film a également remporté le Grand Prix du Jury à Cannes en 1990 et le Prix du meilleur long métrage au premier Festival du cinéma africain de Milan en 1991.

Au total, Idrissa Ouédraogo, c'est une quarantaine de films dont plusieurs récompensés dans de grands festivals dans le monde. Il était un modèle pour de nombreux réalisateurs dont Apolline Traoré, en lice pour offrir au Burkina Faso, son troisième Etalon d'or de Yennenga avec son long métrage « Sira ».

Selon Apolline Traoré, Idrissa Ouédraogo était un réalisateur talentueux et "extrêmement intelligent"

Voici ce que disait Apolline Traoré de son mentor sur la chaîne VOA Afrique, en mai 2018 : « Il disait tout le temps que j'étais têtue. C'était mon mentor, mais on ne s'entendait pas sur certains points. Il avait une vision un peu trop poétique alors que moi, j'aime les choses un peu carrées, les choses un peu concrètes. C'est quelqu'un qui était d'une intelligence et d'une connaissance extrêmes. Je retiens de lui son intelligence et son talent. Malheureusement vers la fin de sa vie, il n'a pas prouvé ce qu'il voulait faire, parce qu'il avait un gros projet qui devait le faire revenir comme on le dit. Mais Dieu en a décidé autrement. »

Pour le jeune réalisateur Gaston Bonkoungou, Idrissa Ouédraogo est une success-story qui, de sa ville natale ,Ouahigouya, a raconté des histoires singulières qui touchent à l'universel.

"J'ai foi que la nouvelle génération que nous sommes pourra être à la hauteur de ses œuvres", Gaston Bonkoungou

« Il a représenté le Burkina Faso dans les grands festivals à l'international. Je regrette de n'avoir pas connu personnellement le maestro, mais j'ai pu apprendre de lui à travers ses œuvres. C'est vraiment une perte déplorable pour le Burkina Faso et pour le monde du cinéma. J'aurais aimé qu'il partage ses connaissances et ses expériences dans un ouvrage comme Sergueï Eisenstein. J'ai foi que la nouvelle génération que nous sommes pourra être à la hauteur de ses œuvres », pense Gaston Bonkoungou, réalisateur de deux films sélectionnés à cette 28e édition du Fespaco. Il s'agit de « SOUK » dans la section « Films des écoles de cinéma » et « Papa Éric le tendre », dans la section « Burkina ».

Talentueux, Idrissa Ouédraogo l'était assurément. Et des talents comme lui, comme le baobab Gaston Kaboré, l'indémodable Boubacar Diallo et les regrettés Saint Pierre Yaméogo et Missa Hébié, le Burkina en produira certainement. Apolline Traoré, Hervé Éric Lengani, Michel Zongo, Laurentine Bayala, Thomas Hénoc Ouédraogo, Dramane Gnessi, Gaston Bonkoungou, etc. font partie de cette relève sur qui le Burkina peut compter pour briller sur les écrans, en Afrique et dans le reste du monde.

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Burkina Faso : Bolloré Transport & Logistics célèbre le mérite de ses collaborateurs dans ses vœux de nouvel an

Sat, 18/02/2023 - 11:30

Comme chaque année, Bolloré Transport & Logistics Burkina Faso a encore respecté sa tradition envers ses collaborateurs. Il leur a présenté, dans la soirée de ce 31 janvier 2023 à Ouagadougou, ses vœux de nouvel an.

Au cours de cette cérémonie qui a été marquée par les allocutions des différents responsables, la direction générale a décerné des prix d'encouragement à ses meilleurs employés. Ils étaient au total six meilleurs employés issus des différents corps de métiers qui ont vu leurs efforts récompensés. C'est donc dans une ambiance festive que les lauréats ont reçu chacun une attestation et une enveloppe de 300.000 FCFA.

Cette cérémonie de vœux a été aussi une occasion pour le groupe de saluer la fidélité et de dire aurevoir aux collaborateurs admis à la retraite qui étaient au nombre de dix personnes, dont l'ancienneté est comprise entre 3 et 36 ans. Pour l'occasion, ils ont reçu de leur employeur une attestation de reconnaissance et un bon d'achat de matériel électro-ménager pour les bons et loyaux services rendus.

En plus de ces distinctions, la société a également décerné une médaille d'argent à un collaborateur ayant une ancienneté de 15 ans au sein du groupe.
En prenant la parole durant la cérémonie, le directeur pays du groupe, Seydou Diakité a exprimé la fierté du groupe d'aller au-delà de sa mission première, en permettant à ses collaborateurs d'hier d'être de nouveaux entrepreneurs, quel que soit le domaine qu'ils ont choisi.

« Notre politique en ressources humaines met l'accent sur l'épanouissement du capital humain, premier facteur de production de toute entreprise », a-t-il laissé entendre ; tout en exprimant sa satisfaction envers les collaborateurs, en ces termes : « Face à de nombreux évènements qui se sont succédés, impactant sérieusement l'activité économique, la capacité de résilience de chacun et de tous, a permis d'assurer la continuité de notre activité et d'envisager de nouveaux défis ensemble ».

Le premier responsable pays a terminé son allocution en souhaitant fructueuse année à tous ses collaborateurs et que le travail soit fait dans une solidarité autour du bien connu.

En rappel, l'entreprise emploie aujourd'hui plus de 450 collaborateurs burkinabè et génère plus de 350 emplois indirects à travers, notamment ses agences à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Elle développe des partenariats avec des établissements d'enseignement supérieur, à l'institut africain de management (IAM), l'institut Burkinabè des arts et métiers (IBAM), le Centre de promotion de l'apprentissage des métiers (CPAM) et le centre de formation professionnelle emplois et métiers (CFPEM).

A ces partenariats s'ajoutent également ses actions de solidarité au bénéfice des populations en partenariat avec des ONG à savoir l'aide à la scolarisation et à la réinsertion sociale des jeunes et la sensibilisation à la préservation de l'environnement.

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Séisme en Turquie : Le footballeur ghanéen Christian Atsu retrouvé mort

Sat, 18/02/2023 - 09:52

Le footballeur ghanéen Christian Atsu, du club turc de Hatayspor, a été retrouvé mort sous les décombres de son immeuble à Hatay au sud de la Turquie, a annoncé ce samedi 18 février 2023 son agent cité par l'agence privée turque DHA et rapporté par RMC Sport.

Christian Atsu, meilleur joueur de la CAN 2015 se trouvait sous les décombres après le séisme survenu en Turquie et en Syrie voisine il y a environ deux semaines.

''Le corps sans vie d'Atsu a été retrouvé sous les décombres. On retire encore ses affaires. Son téléphone a aussi été retrouvé", a affirmé son agent Murat Uzunmehmet, cité par RMC Sport.

Selon les médias turcs cités par RFI, il était sous les décombres de la résidence Rönesans, une tour de 12 étages qui s'est effondrée dans le séisme.

<> nous rapporte RFI.

Le joueur de 31 ans est arrivé en Turquie en septembre 2022 et a joué seulement quatre matches toutes compétitions confondues. À quelques heures du tremblement de terre, le dimanche 5 février 2023, il a marqué un but sur coup-franc à la dernière minute, offrant la victoire à son équipe. C'est son unique but en Turquie et le dernier de sa carrière.

Mamadou ZONGO
*Lefaso.net*

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Burkina Faso : La ré-inhumation des restes de Thomas Sankara et ses 12 compagnons prévue pour ce 23 février 2023

Fri, 17/02/2023 - 22:59

Selon un communiqué du porte-parole du gouvernement lu au journal télévisé de 20 heures, la ré-inhumation des restes de Thomas Sankara et des 12 autres victimes du 15 octobre 1987 aura lieu le 23 février 2023, sur le site du Mémorial Thomas Sankara à partir de 9 heures.

Jean Emmanuel évoque des impératifs socioculturels et sécuritaire d'intérêt national pour justifier le choix du site.

La cérémonie se fera selon les rites funéraires coutumiers et religieux dans la stricte intimité des familles des défunts, précise le communiqué en date de ce 17 février 2023.

Lefaso.net

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Dr Aboubakar Nacanabo, ministre des finances : « La digitalisation des prestations du secteur des finances publiques va accélérer la maturité de l'économie »

Fri, 17/02/2023 - 22:55

La digitalisation accélère la croissance en instaurant plus de transparence, plus de célérité et d'efficacité dans l'action publique. C'est la conviction de Aboubakar Nacanabo, expert en fiscalité internationale, docteur en sciences de gestion et ministre de l'Économie, des finances et de la prospective du Burkina. Dans cet entretien qu'il a accordée à Lefaso.net, il explique l'importance de la digitalisation des prestations du secteur des finances publiques et son importance pour l'économie burkinabè.

Lefaso.net : Le budget 2023 a institué des taxes sur un certain nombre de produits et prestations du secteur numérique ; pouvez-vous nous rappeler lesquels ?

Dr Aboubakar Nacanabo : Pour la bonne information des lecteurs, je voudrais porter à votre connaissance que la loi de finances pour l'exécution du budget de l'Etat, exercice 2023, n'a pas institué de nouvelles taxes dans le dispositif fiscal. Elle a simplement réaménagé le champ d'application ainsi que le taux d'impôts et taxes existant déjà dans le code général des impôts dans le but d'élargir l'assiette fiscale, d'améliorer le rendement de l'impôt et de lutter contre la consommation de produits nuisibles à la santé des populations particulièrement le tabac, les boissons énergisantes et les boissons très alcoolisées.

La loi de finances a également prévu l'aménagement du dispositif de contrôle des prix de transfert pour limiter l'évasion fiscale des multinationales en renforçant les obligations en matière de documentation des prix de transfert et en instaurant une obligation déclarative aux multinationales pour leurs transactions intragroupes.
Par ailleurs, je fais observer que la loi de finances ne comporte pas de dispositions réservées spécifiquement à la taxation des prestations du secteur numérique. Il faut cependant relever que le Code général des impôts du Burkina Faso contient des dispositions relatives à la fiscalité des prestations de services, qu'elles relèvent ou non du secteur numérique.

Il y a eu avant cela plusieurs projets de digitalisation des prestations du secteur des finances publiques ; quel bilan peut-on en faire ?

Notre département s'est engagé résolument dans la digitalisation d'un certain nombre de prestations afin d'améliorer la performance de ses services, réduire les coûts et faciliter l'analyse des données collectées. Cet engagement s'inscrit également dans la dynamique d'accompagner les usagers de l'Administration dans la transparence et la célérité.

Ce processus qui a concerné dans un premier temps les dispositifs de collecte des impôts et taxes au niveau des régies de recettes (direction générale des douanes, direction générale des impôts et direction générale du trésor et de la comptabilité publique) va s'accentuer et s'étendre progressivement à la chaine de la dépense et aux procédures de la commande publique.

Les résultats encourageant obtenus au niveau de la direction générale des impôts, à travers l'institution de la télédéclaration et du télépaiement (virement bancaire, mobile money), la délivrance de documents fiscaux en ligne et au niveau de la direction générale des douanes avec la plateforme SYLVIE me confortent dans l'idée que la digitalisation est l'une des voies de la modernisation de notre administration, pour la rendre plus performante.

Malgré tout cela, les usagers continuent à être confrontés au manque de réseau pour le règlement de certaines taxes ou alors ce sont certains services censés être disponibles en ligne qui ne le sont pas vraiment…

Le problème de réseau est réel mais nous travaillons avec le ministère en charge de la transition digitale à améliorer nos services. Toutefois, il faut noter que le problème de réseau est beaucoup plus ressenti par les contribuables qui n'ont pas encore adhéré à la plateforme en ligne e-sintax.

En dehors de l'enregistrement des marchés et de l'impôt sur les revenus fonciers, tous les impôts et taxes déclaratifs peuvent être déclarés sur la plateforme en ligne e-SINTAX. Par ailleurs, toutes les dettes fiscales qui sont dans le logiciel SINTAX peuvent être payées en ligne, par virements bancaires ou via mobile money.

C'est pourquoi nous encourageons fortement les contribuables des petits segments relevant des directions des centres des impôts et des directions provinciales des impôts à adhérer massivement à la plateforme afin d'éviter de venir aux guichets où ils perdent du temps et sont souvent confrontés aux problèmes de réseau . Du reste, l'adhésion à la plateforme est possible pour tous les contribuables qui disposent d'un numéro IFU et les équipes de la DGI sont disponibles pour les assister.

Les nouvelles dispositions fiscales prennent-elles aussi en compte les acteurs internationaux, notamment les plateformes numériques internationales qui donnent l'impression de s'enrichir dans nos pays en toute impunité fiscale ?

Sur cette question, il faut retenir que les dispositions législatives avant l'adoption de la loi de finances, exercice 2023 prennent déjà en compte la taxation des activités numériques réalisées au Burkina Faso, même s'il faut reconnaitre qu'il y a nécessité d'améliorer notre législation en la matière.

Sur le plan international, la question de la fiscalisation de l'économie numérique est l'objet d'échanges en ce qui concerne l'imposition des multinationales, y compris celles opérant en ligne. Ces réflexions ont permis d'aboutir au niveau de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à des pistes de solutions dont pourrait profiter le Burkina si un consensus est trouvé.

Toutefois, en ce qui concerne les impôts indirects, la direction générale des impôts est en train de s'outiller grâce à une assistance technique afin d'imposer à la TVA, les opérations réalisées en ligne par les multinationales au Burkina Faso.

Vous qui avez fait une thèse de doctorat sur les problématiques de la fiscalité numérique, pensez-vous que l'économie burkinabè est mûre pour la transition digitale ?

La transition digitale est une question de volonté politique et en ce qui concerne le Burkina, cette volonté est affichée au plus haut niveau. Si vous considérez que l'économie burkinabè n'est pas mûre pour la transition digitale, je vous dirai que c'est la transition digitale qui va accélérer la maturité de l'économie. Toutes les études ont démontré que la digitalisation est un accélérateur de croissance en ce sens qu'elle instaure plus de transparence, plus de célérité et d'efficacité dans l'action publique.

Il faut travailler davantage sur la disponibilité des infrastructures informatiques ainsi que le renforcement du capital humain pour réussir la transition digitale qui a un effet multiplicateur sur l'économie dans son ensemble.

Quelles sont les principales mesures gouvernementales qui ont été prises dans ce sens ?

Le ministère de la Transition digitale travaille sur une stratégie nationale de digitalisation qui va accélérer le processus avec la mise en place d'un datacenter national qui va soutenir les grands projets de digitalisation. S'agissant du ministère de l'Economie, des finances et de la prospective, nous avons pris l'engagement d'accélérer la digitalisation des procédures douanières, des marchés publics, des ventes aux enchères, de la gestion du parc automobile de l'Etat, de la gestion des bulletins de paie des agents publics et de bien d'autres procédures. Nous aurons l'occasion de vous présenter ces projets très prochainement.

C. Paré
Lefaso.net

A lire aussi : Fiscalité à l'ère du numérique : « Le droit fiscal international est malmené par la numérisation de l'économie » constate Dr Aboubakar Nacanabo

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Procès UPC contre MATDS : Le juge administratif se déclare incompétent, le parti ne pourra pas tenir son activité

Fri, 17/02/2023 - 22:50

Par lettre faisant suite à sa note d'information de la tenue d'une session de son Bureau politique national le samedi 18 février 2023, le ministre de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité a rappelé à l'UPC (Union pour le progrès et le Changement), le communiqué N°03 du 30 septembre 2022 du MPSR suspendant les activités des partis politiques. Face à la situation, le parti a engagé une action en référé devant le juge administratif, qui a rendu dans la soirée de ce vendredi 17 février, une décision d'où il s'est déclaré incompétent.

En effet, la partie requérante, l'UPC, a souhaité que la juridiction puisse lui permettre de tenir la session de son Bureau politique national, demain 18 février 2023. Fondant son grief sur cette lettre de l'autorité de tutelle, le ministre de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, le parti a d'ailleurs souligné que le communiqué N°3 qui y a été visé ne lui est pas opposable, car n'ayant aucune valeur juridique. « C'est la Constitution qui dit que les partis politiques qui sont constitués légalement exercent librement leurs activités dans le respect de la loi. Les libertés résultent de la mère même des lois, c'est-à-dire la Constitution. Or, ici, l'attente à la liberté ne résulte pas d'une loi, l'atteinte résulte du néant ; de la seule volonté des autorités du moment. (…).

Au même moment, les organisations de la société civile se réunissent bruyamment pour demander au président de rester indéfiniment au pouvoir, sans que le ministre ne dise mot. (…). Si on laisse passer ça, cela voudrait dire que demain, les autorités peuvent décider par un communiqué qu'il n'y aura pas mariage, de rencontres des syndicats, d'audiences au tribunal, etc. Dans une République, les autorités même sont soumises au respect de la loi. Le MPSR a suspendu la Constitution, l'a ensuite rétablie, et le président a prêté serment devant le Conseil constitutionnel ; ce qui veut dire qu'on est revenu en République », peut-on retenir des arguments des avocats de l'UPC. Ils rappellent entre autres qu'une décision de suspension doit au moins comporter un délai.

Pour la défenderesse, l'Agence judiciaire de l'Etat, la lettre du ministre qui renvoie l'UPC au communiqué N°3 du 30 septembre 2022 ne contient pas une décision (elle n'est pas décisoire). « Au moment où Ibrahim Traoré élaborait le communiqué, il exerçait les attributs du pouvoir. Aussi, dans ses visas de la décision de prestation de serment devant lui, le Conseil constitutionnel a cité le communiqué N°3 du 30 septembre 2022. Ce qui veut dire qu'il est entré dans le bloc de constitutionnalité. (..). Aussi, les activités des partis politiques n'ont pas été interdites, mais suspendues », contre-attaque l'agence judiciaire de l'Etat.

La défenderesse note d'ailleurs qu'il n'y a pas d'urgence pour l'UPC de tenir sa session du Bureau politique national en février, en ce sens que ses textes indiquent que cette instance se tient chaque six mois. Celle projetée étant la première de l'année 2023, elle estime que le parti peut même attendre jusqu'à fin juin 2023 pour la tenir, si la situation venait à s'améliorer. Dès lors, conclut-elle, il n'y a pas de motif de saisir le juge par un référé.

Aux termes des débats, le juge administratif a tranché en suivant la position de la défenderesse. Selon la juridiction, la lettre qui a été adressée à l'UPC n'est pas une décision ; l'acte susceptible de porter atteinte au droit de l'UPC était contenu dans le communiqué N°3 sus-cité. La juridiction a donc déclaré être incompétente pour connaître des atteintes possibles qui pourraient être portées à quiconque par ledit communiqué.

« En français facile, ça veut dire que demain, la réunion du bureau politique national de l'UPC ne peut pas se tenir », conclut l'un des avocats de l'UPC, Me Fidèle Louré. Tout en soulignant respecter la décision du tribunal, l'avocat n'exclut pas d'éventuels recours.

Présent à l'audience, le porte-parole de l'UPC, l'ancien député Moussa Zerbo, a décliné toute sollicitation de se prononcer sur le verdict.

O.L
Lefaso.net

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Burkina Faso : Des organisations de la société civile insistent sur la nécessité de protéger les acteurs de la lutte anti-corruption

Fri, 17/02/2023 - 22:45

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) et plusieurs organisations de lutte contre la corruption et de défense des droits de l'homme apportent leur soutien " ferme et indéfectible" à l'équipe de l'Autorité supérieure de contrôle d'État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), victime de menaces de mort. C'était au cours d'un point de presse tenu dans l'après-midi de ce vendredi 17 février 2023.

Victimes d'intimidations et de menaces de mort, le Contrôleur général d'Etat (CGE) et son équipe ont reçu le soutien de plusieurs organisations de lutte contre la corruption et de défense des droits de l'homme. En effet, le contrôleur général d'État Philippe Néri Khouton Nion, informait le 12 janvier 2023, avoir reçu des actes isolés visant à nuire à son personnel.

Selon lui, les menaces sont consécutives aux opérations de contrôle de la gestion de l'Assemblée nationale, du ministère de la Défense et de la sécurité, du bureau des douanes de Ouaga Inter, menées par son équipe. L'ASCE-LC avait notamment épinglé 134 députés de la 7e et 8e législature, redevables d'un montant de 1 491 995 000 FCFA au profit de l'Etat burkinabè. Une somme portant sur des prêts véhicules accordés aux députés et non soldés jusqu'à ce jour.

Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC, porte-parole de ces organisations

Le 10 janvier 2023, le gouvernement à travers son porte-parole, Jean Emmanuel Ouédraogo, affirmait dans un communiqué, avoir constaté des menaces de mort contre le contrôleur général d'Etat et les membres de l'ASCE-LC. Selon ce même communiqué, des menaces qui surviennent en raison de « la traque sans merci que cette institution mène contre les détournements de deniers publics, l'accumulation de biens mal acquis, la prédation des ressources de l'Etat et la corruption sous toutes ses formes ».

Les participants à ce point de presse

Après avoir vérifié ces menaces qui se sont avérées vraies, le REN-LAC et ses organisations paires condamnent « fermement les menaces voilées ou ouvertes contre l'équipe de l'ASCE-LC » et apportent leur soutien au contrôleur général d'Etat et à son équipe. « De nos démarches auprès du CGE, il ressort clairement que ces menaces sont réelles et constituent une grande préoccupation pour l'équipe de l'ASCE-LC. C'est la raison pour laquelle nos organisations, au-delà d'avoir apporté des soutiens multiformes à l'ASCE-LC, ont décidé d'unir leurs voix, en tant que structures œuvrant pour la bonne gouvernance, la défense des droits humains et des libertés démocratiques, pour soutenir les actions d'assainissement de la gestion du denier public menées actuellement par l'institution. Par conséquent, nous rassurons le CGE et l'ensemble du personnel de l'institution, de notre soutien ferme et indéfectible dans l'exercice de leurs missions de contrôle administratif et de lutte contre la corruption », soutient Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC et porte-parole de ces organisations.

Les journalistes immortalisant l'évènement

Ces organisations de lutte contre la corruption et de défense des droits humains rappellent, que la crise sécuritaire actuelle ne peut être jugulée sans une lutte résolue contre la corruption et la mal gouvernance, étant donné selon elles, « qu'un lien direct est établi entre corruption et terrorisme ».
Elles appellent l'ensemble des citoyens à se solidariser avec l'institution pour donner aux acteurs qui l'animent le courage et la force de poursuivre leurs missions tout en renforçant les actions déjà entreprises.

Ces organisations de la société civile insistent également sur la nécessité de protéger les acteurs de la lutte anti-corruption qui mènent « un travail de salubrité publique contre la prédation des maigres ressources de l'État ». Elles interpellent aussi le gouvernement à garantir la protection des contrôleurs de l'ASCE-LC.

« Elles interpellent le gouvernement, garant du droit à la sécurité des citoyens, à aller au-delà du simple communiqué pour retrouver et punir les auteurs des menaces à la hauteur de leur forfait, conformément à la loi. Nous rappelons au gouvernement son devoir de garantir la protection des contrôleurs de l'ASCE-LC dans l'exercice de leurs fonctions. Nous insistons sur le fait que cette protection doit également s'étendre à tous les acteurs impliqués dans la lutte contre la mal gouvernance et la défense des droits humains, notamment les magistrats, les journalistes, les lanceurs d'alerte, les animateurs d'OSC, etc. », déclarent-elles.

Le présidium lors de cette conférence de presse

Ces organisations de la société civile signataires sont entre autres, l'Association des journalistes du Burkina (AJB) ; l'association SEMFILMS, le Centre d'information, de formation et d'étude sur le budget (CIFOEB), du Centre de recherche appliquée en finances publiques (CERA-FP), du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), de l'institut Free Afrik, du Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP), du Réseau africain des journalistes pour l'intégrité et la transparence (RAJIT), du Réseau burkinabè des jeunes leaders pour l'intégrité (RBJLI), du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC).

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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Situation sécuritaire : Les forces vives de la province de la Tapoa appellent le gouvernement à l'aide

Fri, 17/02/2023 - 22:35

Les forces vives de la Tapoa, ont organisé le 16 février 2023 à Diapaga, une conférence de presse, en vue d'interpeller le gouvernement sur la situation sécuritaire chaotique que vit la province. Les conférenciers affirment que l'étau s'est tellement resserré autour de la province occupée à 90% par les terroristes, si bien que l'administration n'est encore présente que dans les villes de Diapaga, Kantchari et Partiaga. Les groupes armés font la loi, tuent à tout bout de champ des civils et sèment la terreur dans la plupart des villages. Les autorités de la transition sont donc invitées, à réagir au plus vite pour sauver la Tapoa.

La région de l'Est vit depuis plus de cinq ans sous le joug des groupes armés, lancent d'entrée de jeu les conférenciers, avant d'égrainer toutes les conséquences qu'a entraînées cette situation. Tuerie de civils par les groupes armés, contrôle d'identités sur les routes, enlèvements et détention de civils, etc. Et les conférenciers d'ajouter que « les dernières semaines n'ont pas été du tout facile pour nous populations de la Tapoa. Plus d'une cinquantaine de personnes ont été tué par des personnes que nous n'avons pas encore identifiées et continuent à nous faire craindre le pire. C'est la psychose dans nos familles ».

Les forces vives de la Tapoa soutiennent que mises à part les villes de Diapaga, Kantchari et Partiaga, toutes les autres communes sont sous le joug des terroristes, qui dictent leur loi aux pauvres populations qui n'ont d'autre choix que de se soumettre à leur volonté pour avoir la vie sauve. « Toutes les routes sont bloquées avec des barrages irréguliers. Ces hommes décident du droit de vie ou de mort des populations. Il y a des nombreux check points ou les CNIB sont demandées. Etre né ou résident à Diapaga, Partiaga ou Kantchari est un véritable crime pour le détenteur de la CNIB. Aucun produit alimentaire ne doit être déchargé dans ces trois villes et cela jusqu'à nouvel ordre », appuient les conférenciers. Les services sociaux de base sont également inexistants. Les CSPS sont fermés, aucune évacuation sanitaire n'est possible, plus aucune banque présente, un seul réseau de téléphonie qui fait souvent des caprices, le palais de justice a fermé ses portes, etc.

Face à cette situation de terreur, les populations attendent une vive réaction du gouvernement, qui selon eux tarde toujours à venir. L'arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré avait suscité beaucoup d'espoir qui selon les conférenciers commencent à être déçus, car « plus de cinq mois après sa venue, la situation sécuritaire s'est fortement dégradée dans la province au point où le blocus est devenu invivable pour les populations ». Si le coup de force du MPSR 2 a été motivé par la dégradation de la situation sécuritaire, les forces vives de la Tapoa affirment être toujours en attente d'un retournement de la situation. « Loin de libérer les territoires occupés, les zones autrefois paisibles sont passées sous contrôle des groupes armés terroristes », ont-ils ajouté.

Les conférenciers invitent donc les nouvelles autorités, à se pencher au plus vite sur la situation de la Tapoa, avant que toute la province ne passe sous emprise terroriste. Et pour cela, ils ont formulé un ensemble de souhaits. Ce sont la poursuite de la traque des terroristes par les forces de défense de sécurité et leurs supplétifs en vue de libérer la province, le retour de l'administration publique et privée en commençant par le premier responsable ainsi que des différents réseaux de téléphonie. Le vœu cher des populations, affirment les conférenciers, c'est de pouvoir aller et revenir en toute quiétude entre les huit communes de la province et entre la Tapoa et les autres localités du pays.

O.A
Lefaso.net

Crédit photo : Gulmu info

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Insertion socio-scolaire d'élèves déplacés internes à Bobo-Dioulasso : « Je me suis adaptée petit à petit à ma vie d'ici », confie Binta, élève déplacée interne

Fri, 17/02/2023 - 22:30

Dans le but d'en savoir plus sur l'insertion socio-scolaire d'élèves déplacés internes dans la ville de Bobo-Dioulasso, Lefaso.net s'est intéressé au cas de Binta (nom d'emprunt) élève déplacée interne originaire de la Boucle du Mouhoun. Elle s'est confiée sur son insertion socio-scolaire après avoir dû quitter son village pour cause de terrorisme et s'inscrire dans un lycée de la place à Bobo-Dioulasso.

Selon le récit de Binta, tout a commencé en début septembre 2022 avec la toute première attaque des terroristes contre le commissariat de sa localité. A cette période, c'était toujours les vacances. En mi-septembre, les professeurs ont pu tenir leur rentrée administrative et le 1er octobre, élèves et enseignants ont effectué leur rentrée scolaire sans incident. Cependant, vers fin octobre, les terroristes sont venus saccager des services publics comme la mairie, la préfecture, l'inspection, en deux nuits successives…mais sans toucher aux infrastructures scolaires. Début novembre, ils reviennent une fois de plus et cette fois-ci pour incendier les antennes téléphoniques et informer la population du fait qu'ils ne veulent plus voir ni les policiers, ni les enseignants… en somme aucun fonctionnaire dans ce village. Cet avertissement a effectivement précipité le départ de tous les enseignants, professeurs, fonctionnaires et policiers au village.

Déboussolés, les élèves ne savaient plus quoi faire avec ce départ des enseignants. Le proviseur du lycée a proposé à ceux qui le peuvent, de trouver de la place ailleurs car il n'y avait pas autres solutions. Mais il avait promis néanmoins d'en référer à la direction régionale de l'éducation de Dédougou pour voir si des solutions pouvaient être trouvées. Plusieurs élèves sont restés trois jours au village sans réseau et donc aucun moyen de communiquer. Pour pouvoir communiquer, il fallait se rendre à deux ou quatre kilomètres du village pour pouvoir le faire.

Les parents de Binta ont pour leur part gardé espoir que le proviseur obtiendrait une solution rapide à la direction régionale de Dédougou pour Binta et sans doute pour d'autres élèves aussi. Cependant près d'une semaine après, aucune nouvelle ne vient du proviseur. C'est dans ces circonstances que Binta décide pour sa part de se déplacer. « J'ai décidé de me déplacer plutôt que d'attendre l'appel du proviseur, étant donné que j'étais en terminale, une classe d'examen et non une classe intermédiaire. Pour me rattraper, il fallait que je me lève tôt pour chercher la place de par moi-même ».

Binta informe alors ses parents de son désir d'aller chercher une place pour gagner du temps plutôt que d'attendre dans l'incertitude l'appel du proviseur. Le père de Binta l'autorise dès lors à se rendre à Bobo Dioulasso pour chercher une place dans un lycée.

Sitôt dit sitôt fait, Binta se rend à Bobo-Dioulasso pour un séjour d'une semaine chez ses oncles maternels. Ainsi, elle se renseigne au niveau de la direction provinciale de l'enseignement post-primaire et secondaire qui l'oriente vers l'annexe d'une école privée dans un quartier de la ville. Le problème de distance se pose et elle négocie avec le directeur de ladite école pour faire une permutation de place. Fort heureusement, cette procédure marche et elle obtient une place dans un autre lycée plus proche de son lieu d'hébergement. Ce changement brusque au niveau social et éducatif fut assez difficile pour Binta comme elle le confie : « Ça n'a pas été facile pour moi puisque nous étions familiarisés avec nos professeurs du village qui nous ont accompagné dans notre cursus scolaire de la 6e à la terminale. Donc avec ce changement brusque de professeurs, ça n'a vraiment pas été simple. Mais je me suis battue pour pouvoir suivre les professeurs d'ici et aussi pouvoir me rattraper en faisant beaucoup d'exercices et de recherches avec les élèves d'ici. Au fur et à mesure, j'ai pu m'adapter, j'arrive à suivre les cours et à comprendre l'explication des professeurs ».

Si au plan éducatif et social Binta s'est adaptée, elle dit éprouver des difficultés pour ses besoins personnels : « Je me suis adaptée petit à petit à ma vie d'ici et maintenant ça va. Sinon au début j'étais traumatisée et j'avais tout le temps peur. J'ai à manger, mais pour mes petits besoins c'est compliqué. Il me faut appeler les parents au village mais avec le problème de réseau, c'est difficile de les joindre pour qu'ils m'envoient de l'argent ».

Elle confie par ailleurs avoir encore la peur d'aller rendre visite à ses parents qui, habitués à la vie du village, ont décidé d'y rester avec les frères de Binta pour prendre soin de leurs champs. « J'ai peur de me rendre au village de façon occasionnelle. Souvent quand mon frère m'appelle du village et s'il insiste alors que je suis au cours, j'ai peur, je me dis qu'il va m'annoncer une mauvaise nouvelle », témoigne-t-elle.

Gardant l'espoir de lendemains meilleurs, Binta a trois objectifs en tête. Son premier objectif et son plus grand rêve est d'intégrer l'armée mais, dit-elle, « l'homme propose, Dieu dispose ».

Aussi, comme deuxième et troisième objectifs, elle compte soit poursuivre ses études à l'université après l'obtention de son baccalauréat ou interrompre ses études pour s'insérer dans le monde professionnel au cas où elle décroche un concours.

Il est à noter que le gouvernorat des Hauts-Bassins, sous l'égide du gouverneur le colonel Moussa Diallo, a diligenté en octobre 2022 un cadre de réflexion qui regroupe en plus du gouvernorat le Haut-commissariat du Houet, le conseil régional, la commune de Bobo-Dioulasso, les directeurs régionaux en charge de l'éducation et de l'action humanitaire de la région des Hauts-Bassins. Objectif, trouver des solutions pour l'insertion scolaire des élèves déplacés internes dont le nombre ne cessait de croître dans la région des Hauts-Bassins.

Ce cadre de réflexion s'était engagé depuis le mois d'octobre 2022 à recenser les élèves déplacés internes et à veiller à ce qu'ils soient recrutés gratuitement au niveau du public. Au niveau du privé, les acteurs du gouvernorat et leurs partenaires avaient opté pour la négociation pour l'inscription gratuite des élèves déplacés internes. Dans le cas de Binta, elle confirme n'avoir payé aucun franc pour son inscription dans son lycée privé d'accueil. Elle n'a payé que ses frais de dossiers d'examen du baccalauréat et a bénéficié de fournitures scolaires de la direction provinciale de l'enseignement post-primaire et secondaire. Ledit lycée accueille par ailleurs gratuitement une vingtaine d'élèves déplacés internes, selon les renseignements reçus.

Haoua Touré
Lefaso.net

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Centre-nord du Burkina : Bientôt un complexe social militaire pour les blessés au front

Fri, 17/02/2023 - 22:25

L'association Go PAGA va construire un complexe social dans la première région militaire pour les blessés au front. La cérémonie de pose de la première pierre est intervenue ce vendredi 17 février 2023 à Kaya, dans la région du Centre-nord.

Depuis 2015, le Burkina Faso connaît le phénomène du terrorisme sur son territoire. Quelle est la contribution des civils qui ne partent pas au front ? C'est l'interrogation qui a fait naître l'association Go PAGA (un groupe nominal en anglais et mooré pour désigner aller femme), qui mène des actions au profit des blessés en opérations, des ayants droits des défunts.

Après Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, c'est au tour de la ville de Kaya d'accueillir un site de cette association. Selon Fadima Kambou, présidente de Go PAGA, ce complexe social sera composé de trois blocs : un site de réinsertion, un site de loisirs des blessés en opérations et un site dédié à la formation professionnelle.

Fadima Kambou, la présidente de Go PAGA, en train de présenter le projet de construction aux officiels de la cérémonie

La construction de ce complexe social est la réalisation de l'association Go PAGA au profit des militaires blessés et leurs ayants droits. Chaque site comporte une innovation. "L'innovation de Kaya c'est qu'on regroupe trois structures en même temps : le site de formation, de réinsertion et de loisirs des blessés ; le centre d'autonomisation des femmes et des enfants ; et les locaux de la direction de l'action sociale de la première région militaire", a expliqué Fadima Kambou.

Dans son mot de bienvenue, le lieutenant-colonel Éric Constantin Tapsoba, commandant de région de Kaya, a salué cette initiative et a indiqué que ces infrastructures sont très importantes, car cela va remonter le moral des militaires au front. Une idée que partage aussi le directeur général de l'action sociale des armées, le colonel-major Sié Rémi Kambou. "L'après combat détermine aussi les opérations. Quand les hommes savent qu'à l'arrière on assure, ils se donnent forcément à l'avant [au combat]. C'est lié", a-t-il illustré.

À l'instar du directeur général de l'action sociale des armées, le colonel-major Sié Rémi Kambou, les militaires saluent cette initiative

Ce projet est le fruit de la collaboration de Go PAGA et ses partenaires Présidence du Faso et VISTA Bank. Présent à cette cérémonie de pose de la première pierre, le directeur général de VISTA Bank, Mohamed Ba, a laissé entendre qu'il s'agit d'apporter leur contribution et leur présence aux côtés des Forces de défense et de sécurité (FDS). N'étant pas en première ligne avec les militaires, VISTA Bank veut assurer la seconde ligne, a-t-il signifié.

Le complexe sera construit sur une superficie de 1 300 m². Avec un coût global de 70 millions de FCFA, l'inauguration du complexe social est prévue dans trois mois.

Mohamed Ba, le directeur général de VISTA Bank, a plaidé pour l'accompagnement d'autres structures aux côtés de Go PAGA.

Dans la foulée, l'association Go PAGA a annoncé la ville de Fada N'Gourma comme la prochaine bénéficiaire de cette initiative. VISTA Bank a rassuré de son accompagnement et a promis d'inviter ses partenaires à soutenir ce projet.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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Lutte contre le paludisme au Burkina : Restitution des résultats des projets de recherche ANC et PNNET à Bobo-Dioulasso

Fri, 17/02/2023 - 21:05

Les activités de terrain des projets de recherche « Ante Natal Care » (ANC) et « New Net Project » (PNNET) ont officiellement pris fin ce vendredi 17 février 2023 à Bobo-Dioulasso. C'était au cours d'un atelier de capitalisation des activités des études desdits projets organisé à cet effet. C'est la secrétaire générale de la région des Hauts-Bassins, Mariama Konaté/Gnanou, qui a présidé la cérémonie de clôture desdits projets.

Cet atelier visait de manière spécifique à présenter le bilan de la collecte des données de 2019 à 2022 des études ANC et PNNET, à partager les contributions des districts sanitaires de Banfora, Gaoua et Orodara à la mise en œuvre des activités des projets de recherche et à partager aussi les contributions des projets ANC et PNNET au renforcement des capacités des districts de Banfora, Gaoua et Orodara. Par ailleurs, cette rencontre des acteurs de la recherche avait pour objectif de présenter les perspectives pour la suite desdits projets.

En effet, les projets de recherche « Ante Natal Care » et « New Net Project » ont été conduits dans les districts sanitaires de Banfora, Gaoua et Orodara, de juin 2019 à juillet 2022. Ces études ont été mises en œuvre par l'Institut national de santé publique (INSP) à travers le Centre national de recherche et de formation sur le paludisme (CNRFP).

Restitution des résultats des projets de recherche ANC et PNNET à Bobo-Dioulasso après quatre années d'études terrain

A en croire l'investigateur principal des projets, Dr Adama Gansané, le projet PNNET avait pour objectif de fournir plus de données, des évidences scientifiques, surtout dans un contexte avec une forte résistance des vecteurs aux insecticides. « Il était question de fournir des résultats probants qui démontrent l'efficacité, l'impact positif donc de ces moustiquaires de nouvelle génération sur les indicateurs du paludisme. Notamment, voir si ces moustiquaires nouvelle génération comparées aux moustiquaires conventionnelles pouvaient arriver à réduire le nombre de cas de paludisme », a-t-il expliqué.

L'étude du projet PNNET comprenait une composante épidémiologique, entomologique, socio-anthropologique et économique. Quant à l'étude ANC, elle visait à évaluer le potentiel pour l'utilisation des femmes enceintes à la première consultation prénatale (CPN) comme population sentinelle pragmatique pour la mesure de la prévalence du paludisme et des indicateurs de couverture des interventions de lutte.

« Nous sommes là aujourd'hui pour un devoir de redevabilité », Dr Adama Gansané, investigateur principal des projets ANC et PNNET

« Cette étude a commencé en 2020 avec pour objectif de trouver des alternatifs qui peuvent être complémentaires à ces enquêtes PNNET à moindre coût, pour pouvoir calculer les indicateurs qui vont nous permettre de mesurer rapidement les différents progrès fait par le programme national de lutte contre le paludisme pour le secrétariat permanent pour l'élimination du paludisme au Burkina. L'idée de ces études était de fournir des évidences pour une appropriation au niveau du pays, au niveau de l'Afrique et du monde », a souligné Dr Adama Gansané.

En vue de capitaliser les forces et surmonter les limites de ces deux approches complémentaires de surveillance, la collecte des données sur la prévalence parasitaire et sur la couverture des interventions de lutte contre le paludisme lors des consultations prénatales (étude ANC) a été conduite dans les mêmes localités que le projet PNNET, afin de fournir une source facilement accessible, fiable et représentative pour surveiller les tendances épidémiologiques dans la lutte contre le paludisme avec un degré de précision plus élevé.

Les acteurs desdits projets présents à la cérémonie de restitution des résultats de recherche

Ces études ont été menées à terme dans de bonnes conditions grâces à l'accompagnement opérationnel de toutes les autorités locales des régions et des districts impliqués et également grâce à la bonne collaboration avec les populations.
Aujourd'hui 17 février 2023, soit après quatre années d'activités de recherche intense sur le terrain et dans les laboratoires, les acteurs se sont réunis pour la clôture de ces deux projets dont les excellents résultats obtenus par l'équipe de recherche du CNRFP permettront la prise de décisions basées sur les évidences scientifiques, afin de contribuer à la lutte contre le paludisme voire son élimination au Burkina Faso.

La collecte des données sur le terrain a pris fin en juillet 2022. A cette occasion de clôture des activités de terrain desdits projets, le CNRFP a organisé cet atelier bilan de la mise en œuvre de ces études dans les districts concernés et de présentation des résultats préliminaires avec les acteurs du système de santé et des membres de la communauté, pour recueillir les différentes observations, partager les leçons apprises et identifier de nouvelles idées pour des interventions futures. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Projet de Code du Travail : L'UAS se démarque des manœuvres en cours pour retarder le processus d'adoption

Fri, 17/02/2023 - 21:00

Les secrétaires généraux des Centrales syndicales et des Syndicats autonomes ont adressé une lettre ouverte au Chef de l'état, le capitaine Ibrahim Traoré dans laquelle, ils ont répondu « aux allégations » formulées par ce dernier.

En effet, lors d'une émission sur la RTB-radio, le 3 janvier 2023, le président Traoré aurait affirmé que l'Unité d'action syndicale (UAS), de connivence avec le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), était responsable du retrait du projet de Code du travail de l'Assemblée législative de transition (ALT).

Lefaso.net

LETTRE OUVERTE

Les secrétaires généraux des Centrales syndicales et des Syndicats autonomes

À
Monsieur le Ministre d'État, ministre de la Fonction Publique du Travail et de la Protection Sociale
OUAGADOUGOU -

Objet : Vos accusations contre l'UAS
Monsieur le Ministre d'État,

Au cours d'une émission sur la RTB-radio le 3 janvier 2023, dont vous étiez l'invité, vous avez affirmé que l'Unité d'Action Syndicale (UAS) de connivence avec le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), était responsable du retrait du projet de Code du Travail de l'Assemblée législative de transition (ALT). À ce propos, nous vous avons adressé une correspondance le vendredi 20 janvier 2023 pour vous demander de nous situer sur ce qui fonde l'accusation portée contre l'UAS et qui a justifié le retrait du projet de Code du Travail.

En l'absence d'une réponse de votre part, et face à la répétition de cette accusation notamment lors de l'ouverture du congrès du SYNATRAD, nous sommes amenés à vous adresser, de façon exceptionnelle, la présente lettre ouverte pour relever un certain nombre d'allégations et des amalgames délibérés que vous avez faits lors de ladite émission.
Concernant le Code du Travail

Dans cet entretien, vous dites ceci : « J'ai même convoqué une rencontre… j'étais étonné, très amèrement étonné. J'ai reçu une lettre du Premier ministre le 22 décembre qui dit que le Code du Travail projeté a été transmis à l'Assemblée nationale ... je lis hein : je note cependant que le processus ayant abouti à l'adoption de ce projet de loi fait déjà l'objet de contestation de la part des partenaires sociaux, le Conseil national du patronat burkinabè et les syndicats des travailleurs à travers l'Unité d'action syndicale ».

Faut-il le rappeler, l'initiative d'une demande de relecture du Code du Travail a été prise par l'UAS depuis l'adoption de la loi N° 028-2008/AN portant Code du Travail au Burkina. Elle a alors conduit depuis lors à différentes séances de travail sur le Code du Travail jusqu'à l'atelier de validation en 2017 du projet y relatif. Après cet atelier, sur initiative du patronat, un comité bipartite a travaillé sur les points non consensuels issus de l'atelier de validation de 2017. Ces travaux ont permis aux deux parties de s'accorder sur 33 points parmi une quarantaine de points ayant fait l'objet de désaccord lors de l'atelier de 2017. Le projet a ensuite suivi les étapes de la CCT, des techniciens du ministère, du CSM, du COTEVAL avant d'atterrir sur la table de l'Assemblée Législative de Transition.

Sur cette base, l'avant-projet de Code du Travail contenant un certain nombre d'avancées avait déjà été adopté par le gouvernement du MPP et avait même été transmis à l'Assemblée nationale en décembre 2021 et l'UAS avait reçu une invitation de la commission des Affaires Générales Institutionnelles et des Droits Humains (CAGIDH) pour recueillir son avis. C'est le coup d'État du 24 janvier 2022 qui a interrompu le processus d'adoption de la loi.

Monsieur le Ministre d'État,

À l'évidence, aucun individu ne peut se targuer d'être à la base du projet de Code du Travail qui fait aujourd'hui l'objet de manipulations, de tractations et de tentatives de récupération. L'avis de l'UAS est que le projet, malgré les avancées qu'il contient, peut encore être amélioré notamment au niveau de ses dispositions relatives au délégué syndical. C'est avec cette conviction qu'une délégation de l'UAS conduite par les présidents des mois (PDM) des Centrales syndicales et des Syndicats autonomes, a répondu favorablement à l'invitation de la CAGIDH le 28 décembre 2022. À l'occasion, elle a mené un plaidoyer auprès des députés en vue de la prise en compte des préoccupations qu'elles a soulevées avec l'argumentaire nécessaire.

C'est avec étonnement que l'UAS a reçu, le 6 février 2023, un courrier du Premier ministre, Apollinaire Joachim KYELEM de Tambèla, lui demandant ses observations et propositions sur le projet de Code du Travail. Estimant avoir déjà transmis toutes nos propositions sur le projet de Code du Travail, nous lui avons indiqué qu'« il nous semble que la bonne démarche doit consister à renvoyer le projet de Code du Travail à l'institution chargée de légiférer et qui a déjà reçu l'UAS et d'autres organisations pour recueillir leurs observations et propositions ».

Pour terminer, l'UAS se démarque des manœuvres en cours pour retarder le processus d'adoption du projet de Code du Travail par l'ALT et rend responsable le gouvernement du MPSR 2 de toute dégradation du climat social que ces manœuvres malsaines occasionneraient.

Concernant la relecture du Code pénal

À propos du Code pénal, vous avez tenu, dans la même émission, ces propos que nous ne pouvons passer sous silence : « … vous vous rappellerez, que même le Code pénal, qui restreint les libertés de presse et autres, sous le gouvernement déchu, j'avais contacté ma collègue, Mme KABORE, pour que cette loi-là soit relue. Elle a même eu à convoquer une rencontre pour que les acteurs sociaux viennent autour et puis analyser. À ma grande surprise, elle a dit, bon, il y a des acteurs qui ont dit, bon, on a qu'à faire, eux, ils vont voir quelle est la suite. Ce comportement ne nous permet pas d'avancer… ».

L'UAS a toujours dénoncé les modifications liberticides introduites dans le Code pénal le 21 juin 2019 et soutenu le combat des acteurs du secteur des médias contre ces modifications et pour l'élargissement des espaces de liberté, notamment de la presse. Parmi ces acteurs, le SYNATIC, syndicat autonome membre de l'UAS, n'a pas connaissance d'invitation de la Ministre chargée de la Communication, telle que relatée par vous. De telles allégations infondées ne militent pas en faveur d'un dialogue social franc.

À propos de la rencontre du 21 juillet 2022

Dans le même entretien sur la RTB-radio le 3 janvier 2023, vous déclarez : « Et il y a également la loi 081 que j'avais associée en demandant de recevoir l'ensemble des préoccupations et récriminations mais je vous dis que jusqu'aujourd'hui, il y en a qui n'ont pas encore réagi… Je viens voir si ces textes ont été amendés. On me dit qu'il y avait plus d'une vingtaine de Secrétaires généraux mais certains ont dit que tel que ç'a été convoqué, eux ils ne veulent pas se pencher sur ces textes … ».

Monsieur le Ministre d'État,
Nous relevons d'abord que la loi n°081-2015/CNT du 24 novembre 2015 portant statut général de la Fonction publique d'État ne figure pas dans la liste des textes à réviser que le ministère a soumis à l'UAS. Concernant les autres textes, il nous plaît de vous rappeler que c'est l'UAS qui, depuis des années, revendique leur révision. Et elle s'est toujours assumée aux différents moments du processus de révision. Ce n'est pas elle qui va aujourd'hui se démarquer du processus, encore moins entraver celui-ci. Vous ne pouvez en aucun cas tenir l'UAS pour responsable de la non adoption de ces textes. Et pour cause !

Sur invitation du ministère, une délégation de l'UAS s'est présentée dans la salle de réunion du ministère pour une rencontre convoquée le 21 juillet 2022. En entrant dans la salle, l'UAS constate que celle-ci était déjà remplie de responsables syndicaux dont la plupart n'ont jamais été impliqués dans le processus de discussions sur les textes.

Il vous souviendra que nous vous avions déjà adressé une correspondance pour exprimer notre désaccord quant à l'invitation d'autres syndicats à des concertations avec l'UAS autour de préoccupations soumises par elle. Malgré cela, notre délégation a assisté à la rencontre présidée par votre directeur de cabinet. Cependant quand ce dernier a annoncé que la procédure allait consister à projeter les textes et à recueillir les amendements des participants, l'UAS s'est excusée et a quitté la salle. Deux raisons ont présidé à cette décision :

1. L'UAS n'avait pas achevé de consigner ses amendements sur les différents textes et elle s'est engagée à transmettre très prochainement lesdits amendements au gouvernement. Ce qui fut fait le 4 août 2022 à travers une correspondance ayant pour objet : « Observations et amendements de l'UAS sur les projets de textes (check off, permanents syndicaux, élections professionnelles) » ;

2. Votre démarche du jour nous paraissait assez biaisée. En effet, si l'UAS s'engageait dans la démarche proposée par le directeur de cabinet, elle courait le risque de mener des débats à coup sûr non productifs avec les autres invités qui ignorent les bases, l'histoire et les enjeux de ces textes.

Mieux, après nous être retirés de la première rencontre pour les raisons ci-dessus évoquées, vous avez invité l'UAS à une autre rencontre le 8 août 2022. Ce jour-là, vous avez pris le soin de rencontrer un regroupement de syndicats autonomes une heure avant notre rencontre qui s'est tenue à l'immeuble de la modernisation de la fonction publique. Vous avez expliqué que vous n'aviez pas encore vu notre correspondance du 4 août 2022 et que c'est certainement parce que nous l'avions déposée à l'immeuble sis Avenue Kwamé NKRUMAH. Et vous avez pris l'engagement de l'examiner et même de signer les textes sans ne plus avoir besoin de nous contacter !

À propos du prélèvement de 1%

Toujours dans la même émission du 3 janvier 2023, vous avez déclaré, à propos du prélèvement de 1% sur les salaires des travailleurs du privé et du public afin de financer le fonds de soutien à l'effort de guerre ceci : « Nous avons décidé en Conseil des ministres que contrairement à ce qui est faussement distillé ce n'est pas de l'argent qui sera récolté pour l'Armée … C'est faux de dire que c'est pour remettre à des militaires… c'est faux de dire que c'est un gouvernement qui va gérer. C'est faux de dire qu'il faut regarder, il y a des fonds ici, il y a des fonds là… ».

Monsieur le Ministre d'État, l'UAS a suffisamment motivé son rejet de ce prélèvement et chacun est libre de l'apprécier comme il veut. Toutefois, nous notons que votre gouvernement répète inlassablement que les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) sont des supplétifs de l'Armée et que toutes leurs actions sont placées sous la coupe de cette Armée ! Concernant particulièrement l'interpellation sur les niches de ressources, il faut vous rappeler que quand vous étiez SG de la CGT-B, nous avons ensemble adressé la même interpellation au gouvernement de Paul Kaba TIEBA. À l'époque, vous souviendra-t-il, cela nous avait valu les remerciements du gouvernement !

À propos de la suppression de l'IUTS

Sur cette question, vous avancez ceci sur les antennes de la RTB-radio le 3 janvier 2023 : « Quand j'ai échangé avec le Président Ibrahim quand il me consultait le 17 octobre, vous regardez sur l'ensemble des éléments, le point 4 ça porte sur la suppression de l'abattement de l'IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs. On n'a pas attrapé ma main pour écrire. C'est moi qui ai écrit et ça fait partie des points que j'ai indiqués au Chef de l'Etat pour dire que si on venait, voilà le sens dans lequel on allait travailler. Mais on se retrouve dans une situation intenable.

Et permettez-moi de dire que moi-même, j'ai titillé l'UAS parce que quand j'ai reçu le Cahier de doléances le 1er mai, il n'y a pas un point qui est inscrit sur l'annulation de l'IUTS. Il n'y en a pas ! … Sinon on m'avait dit, et je finis par-là, que ce sont des préoccupations amenées par Bassolma. Ce n'est inscrit nulle part. Donc la question de l'IUTS, je l'ai posée. Je continue de la poser. Je pense même que c'était une ouverture, que en allant aux 1%, quand on va arrêter les 1%, je profite en même temps dire : ‘' on a pu arrêter les 1%, bon, allez-y dans ma revendication aussi en arrêtant la question de l'IUTS sur les primes et indemnités'' ».

Monsieur le Ministre d'Etat, vous cherchez visiblement à entretenir l'illusion chez certains travailleurs que vous pouvez résoudre la question de l'IUTS que vous présentez comme une revendication que vous auriez soumise au Président et au gouvernement. Mais en même temps que vous évoquez la situation ‘'intenable'' du pays, vous accusez l'UAS de n'avoir pas inscrit le point dans le Cahier de doléances 2022 et vous faites un incroyable amalgame entre cette question et celle des prélèvements. Serait-ce une démarche de chantage vis-à-vis du monde du travail ? Devons-nous comprendre que le refus de l'UAS d'avaliser les prélèvements de 1% vous a amené à demander au gouvernement « la suppression de l'abattement de l'IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs » (sic) ?

Vous allez même jusqu'à dire que vous ne demandez pas le soutien de l'UAS, vous demandez seulement qu'elle vous laisse travailler ! À cette allure, on est tenté de penser qu'avec vous au ministère de la fonction publique, du travail et de la protection sociale, les travailleurs peuvent dissoudre leurs syndicats et se fier à vous pour la résolution de leurs problèmes !

À ce sujet, il nous plaît de vous rappeler que ce n'est pas l'UAS qui vous a envoyé en mission dans des gouvernements issus de coups d'État qu'elle a, du reste, condamnés sans ambages ! Elle n'a donc pas à vous soutenir. Cependant, nous pouvons vous assurer que l'UAS n'entravera en rien des actions qui iraient dans le sens des intérêts des travailleurs. A contrario, vous pouvez être sûr de trouver l'UAS sur votre chemin si vous vous engagez dans la remise en cause des conquêtes socio-économiques des travailleurs.

Encore, faut-il ne pas confondre la défense des intérêts des travailleurs avec des actions visant la promotion d'un ministre ! Ce faisant, elle vous appelle à assumer vos actions et vos inactions. Pour finir sur ce point, l'UAS voudrait vous inviter à mieux structurer le dialogue social, conformément aux conventions 98 et 135 de l'OIT et aussi aux dispositions du Décret N°2012-1002/PRES/PM/MFPTSS/MATDS portant définition des formes d'organisations syndicales de travailleurs et critères de représentativité. Au lieu de vous acharner à opposer un regroupement de syndicats autonomes à l'UAS, vous gagneriez à instituer un dialogue social sincère et constructif.

À ce propos, l'UAS voudrait vous rappeler les dispositions pertinentes ci-après du décret N°2012-1002/PRES/PM/MFPTSS/MATDS portant définition des formes d'organisations syndicales de travailleurs et critères de représentativité : « Les confédérations représentent les travailleurs aux plans national et international pour des questions qui intéressent plusieurs secteurs ou branches d'activités. » Par contre : « Les syndicats de base, les syndicats nationaux professionnels, les fédérations syndicales et les centrales syndicales, à travers leurs structurations, représentent les travailleurs pour des questions au niveau de l'entreprise, du service, de la profession, du secteur ou de la branche d'activités ».
À propos de la résistance victorieuse au coup d'État de septembre 2015

La résistance victorieuse du peuple burkinabè au putsch du 16 septembre 2015 ne saurait être capitalisée comme l'œuvre d'un ‘'héros'' solitaire. Cette résistance a été l'œuvre de plusieurs acteurs dont les syndicats, les partis politiques, les commerçants, les jeunes sans emplois, les femmes, les militaires, etc. S'il est vrai qu'en tant que PDM des centrales syndicales, vous avez lancé le mot d'ordre de grève générale, il reste que vous avez exécuté une décision collective dont la mise en œuvre a impliqué l'ensemble du mouvement syndical et d'autres acteurs non syndicaux.

Il est donc malséant que régulièrement vous évoquiez ce fait comme une victoire personnelle. Par exemple, les barricades à Ouagadougou et dans la plupart des localités, qui n'ont pas été le fait de la seule UAS ont fortement perturbé les opérations des putschistes à l'intérieur du pays. Sans compter les manifestations et initiatives dans les régions qui ont tout aussi pesé pour le succès de la grève générale et surtout pour que des troupes loyales avec à leur tête des officiers courageux et déterminés descendent des régions jusqu'à Ouagadougou, toute chose qui a obligé la hiérarchie militaire à prendre ses responsabilités en donnant l'assaut contre le camp Naaba Koom.

Monsieur le Ministre d'État,

Vous vous plaisez beaucoup à parler de modestie et d'humilité, mais vous avez tendance à vous présenter comme l'artisan des acquis arrachés notamment par le monde syndical. Vous vous plaisez à évoquer les devanciers et dans le même temps, vous ramenez tout à votre personne. Nous pensons que tout bon syndicaliste, quelle que soit sa contribution à la cause des travailleurs et du peuple, doit voir les victoires comme des victoires collectives et en même temps assumer les éventuels échecs au lieu d'afficher une propension à toujours indexer les autres pour les échecs.

Vous êtes conscient que votre nomination a suscité des illusions au niveau de certains travailleurs, illusions que vous avez nourries et que vous entretenez ! Face au bilan peu reluisant, vous vous fabriquez un bouc émissaire qui est l'UAS. Nous pensons que pour avoir travaillé au sein de l'UAS, pour avoir assuré à plusieurs reprises la présidence de mois de cette faîtière, vous lui devez un minimum de considération, même si la haute estime que vous avez de vous-même vous fait penser que c'est vous qui faisiez l'UAS et que l'UAS c'était vous.

Au niveau de l'UAS, nous ne nions pas que vous avez apporté votre contribution dans la conduite des luttes syndicales en tant que SG de la CGT-B ou PDM. Mais vous ne devez pas vous méprendre ni sur ce que la CGT-B, l'UAS et le mouvement syndical dans son ensemble vous ont apporté, ni sur ce qu'ils sont et demeureront. Même concernant le titre de ‘'Général'' que vous évoquez avec beaucoup de fierté, nous pensons que l'honnêteté intellectuelle vous commande de vous rappeler que ce titre a d'abord été attribué à votre prédécesseur à la tête de la CGT-B, le camarade Tolé SAGNON. Il s'agit donc d'un héritage.

Monsieur le Ministre d'État,

En vous souhaitant bonne réception de la présente, l'UAS vous assure qu'elle reste engagée dans la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs du Burkina Faso et pour un dialogue social sincère et fructueux.

Ouagadougou, le 17 février 2023

Ont signé :
Pour les Centrales syndicales :

CGT-B
Moussa DIALLO
Secrétaire Général

CNTB
Marcel ZANTE
Secrétaire Général

CSB
Olivier Guy OUEDRAOGO
Secrétaire Général

FO/UNS
El Hadj Inoussa NANA
Secrétaire Général

ONSL
Ernest TAGNABOU
Secrétaire Général

USTB
Ernest OUEDRAOGO
Secrétaire Général

Pour les Syndicats Autonomes :
Le Président de mois des syndicats autonomes

Alain SOME
Secrétaire Général / SYNTRAPOST

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Education au Burkina : Plus de 94 000 apprenants attendus pour la campagne d'alphabétisation 2023

Fri, 17/02/2023 - 20:58

Le ministre de l'éducation nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales Joseph André Ouédraogo a lancé ce vendredi 17 février 2023, la campagne 2023 de l'éducation non formelle sous le thème « Alphabétisation, facteur de résilience des populations dans un monde en proie à la pauvreté et à l'insécurité ». C'était à Dagouma dans la commune de Toécé, province du Bazèga, région du Centre-sud.

L'éducation non formelle est une composante importante de l'éducation nationale. Elle constitue en effet le moyen d'alphabétiser de nombreux adolescents, adultes et enfants qui n'ont pas eu la chance de fréquenter l'école formelle ou ont été peu scolarisés. Et avec la fermeture de nombreuses écoles formelles à cause de l'insécurité, les centres d'éducation non formelle sont une alternative pour assurer la continuité éducative à de nombreux élèves déplacés internes. D'où le thème « Alphabétisation, facteur de résilience des populations dans un monde en proie à la pauvreté et à l'insécurité » retenu pour la campagne 2023 de l'éducation non formelle.

Les apprenants du Centre d'alphabétisation de Dagouma ont débuté les cours en ce mois de février 2023

A travers ce thème, il s'agit selon le ministre de l'éducation nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales André Joseph Ouédraogo, de traduire la volonté du gouvernement à renforcer la résilience dans tous les domaines d'activités, notamment l'éducation. « S'agissant du sous-secteur de l'éducation non formelle, mon département veut en faire un moteur de développement de compétences diverses et multiformes, susceptibles de contribuer de façon dynamique à la transformation structurelle de l'économie burkinabè et à la culture de la paix. Autrement dit, le gouvernement tient à ce que les apprenants adolescents, jeunes et adultes inscrits dans les structures d'éducation non formelle soient dotés de capacités leur permettant d'apprendre, acquérir des compétences professionnelles nécessaires à la pratique d'une profession ou d'un métier, toute chose qui permet de résoudre l'équation formation et insertion socio-professionnelle », a laissé entendre le ministre.

Pour la présente campagne, l'État à travers le Fonds national pour l'éducation non formelle a financé l'ouverture de 3150 centres d'alphabétisation soit 787 pour adolescents et 2 363 pour jeunes et adultes. Ces centres devraient accueillir 94 500 apprenants soit 23 610 adolescents et 70 890 jeunes et adultes.

Joseph André Ouédraogo, ministre de l'éducation nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales a assuré que des efforts seront faits pour augmenter le nombre de centres d'alphabétisation

Un financement de l'éducation non formelle en constante baisse

La cérémonie de lancement de la campagne nationale d'éducation non formelle a été l'occasion pour les acteurs à la base de revenir sur l'importance de l'alphabétisation, mais aussi de relever les difficultés qu'elle rencontre. Ainsi Sidonie Sawadogo, représentante des opérateurs et membre de l'Association de soutien aux initiatives de base a relevé entre autres difficultés, l'insuffisance de ressources mises à la disposition des centres d'alphabétisation, la faible rémunération des opérateurs et surtout l'insuffisance de centres d'alphabétisation.

Le nombre de centres d'alphabétisation est en effet insuffisant pour accueillir tous ceux qui souhaitent apprendre. Une situation qui s'explique par la baisse du financement destiné à l'éducation non formelle. En effet, les financements consacrés à cette composante de l'éducation nationale sont passés de neuf milliards de FCFA en 2011 à trois milliards de FCFA en 2022 faisant passer le nombre de centres d'alphabétisation ouverts respectivement de 11 542 à 2117.

Photo de famille

Une préoccupation bien notée par le ministre Joseph André Ouédraogo qui a indiqué que des efforts seront consentis pour augmenter le nombre de centres. « C'est un paradoxe. Pendant que la demande est là, l'offre se rétrécit comme peau de chagrin. Mais le gouvernement fait des efforts. Le contexte est très difficile pour tout le monde. Malgré tout, le gouvernement abat des efforts et compte en faire davantage grâce à la contribution de nos partenaires techniques et financiers. J'ai entendu le cri de cœur des opérateurs et opératrices et je pense que mes techniciens et moi allons tout faire pour faire en sorte que l'offre augmente dans les jours à venir », a indiqué le ministre.

Pour la campagne d'alphabétisation écoulée, 25 langues ont été utilisées pour les activités d'alphabétisation et 59 750 personnes se sont inscrites pour être alphabétisées. Et sur un effectif total de 39 739 inscrits à l'examen de fin de campagne, 32 993 apprenants ont été déclarés alphabétisés dont 27 025 filles et femmes. L'éducation non formelle contribue ainsi de façon significative à la réalisation du taux global d'alphabétisation des personnes âgées de 15 ans et plus qui est estimé à 29,7%.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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