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24 Heures au Bénin

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L'euthanasie de la presse béninoise

Wed, 06/06/2018 - 04:50

La Haute Autorité de l'Audiovisuelle et de la Communication (HAAC) a encore frappé. Cette fois-ci c'est le quotidien ''La Nouvelle Tribune'' qui en a fait les frais. Pour gravissime qu'elle soit, cette nouvelle dindonnerie relève aujourd'hui au Bénin d'une banalité malheureuse et pathétique.

La marque par excellence de cette trivialité dans la décision de la HAAC, c'est la désormais légende bananière qui l'a suivi. Cette légende qui veut que ce soit le président de cette institution qui s'est enfermé dans son bureau et a unilatéralement émis cet oukase. Triste constat pour une mise à mort dont la presse elle-même est largement responsable et ce, dans un environnement sociopolitique qui n'a de cesse de se déliter depuis plus d'une décennie.

La presse béninoise a commis deux erreurs fondamentales. C'était au début de la présidence de Boni Yayi. La première a été de développer une curieuse notion en réponse aux velléités liberticides du régime du Changement. Dans leur volonté de museler la presse, Boni Yayi et ses chantres ont affirmé, à peine installés au pouvoir, qu'ils n'entendaient pas s'accommoder de cette liberté de ton de la presse caractéristique du régime Kérékou. Plutôt que de faire front à ce qui s'annonçait clairement comme la fin de l'âge d'or et d'opposer au nouveau chef de l'État son légendaire corporatisme, la presse béninoise a plié l'échine en développant la notion de ”brebis galeuse”. Et d'annoncer bravement qu'elle ”fera le ménage” en son sein.

Il faut dire que le régime Yayi a su s'y prendre pour obtenir avec une facilité déconcertante la reddition de la presse. Il a en effet usé de la stratégie de l'appât du gain au nom pudique de ”contrat”. Comme le définissaient à l'époque quelques responsables de la presse béninoise au travers d'explications confuses, il s'agissait d'une rémunération mensuelle des organes de presse écrite et audiovisuelle en échange, usons d'un euphémisme, d'une mise en exergue des politiques et réalisations du gouvernement. Ce qui était maladroitement présenté comme un contrat dont l'objet portait sur la communication exprimée au travers des publi-reportages, n'était en réalité qu'une redéfinition de la ligne éditoriale des médias partenaires. Ceux-ci étaient dorénavant invités à être des caisses de résonance du gouvernement.

Des contrats d'aliénation
Peu importe de savoir si c'est la consistance du magot qui valait pour la presse, dans mon pays, d'échanger sa liberté et son indépendance. L'essentiel à retenir ici c'est que cette manne tombait à pic pour une presse en mal de modèle économique pour son existence voire sa survie. Dès lors, point n'était besoin pour le glas de sonner ; la presse, chez nous, s'était chargée de faire disparaître les cloches. A peu de frais, Boni Yayi mettait en branle l'euthanasie de cette dernière qui n'a de cesse de se poursuivre avec de moins en moins l'argent comme consolateur. Il faut en effet dire que le président Patrice Talon, contrairement à l'homme d'affaires qu'il était, ne s'illustre pas par sa prodigalité. Les médias, semble-t-il, ne reçoivent de lui que ce qu'il faut pour ne pas mourir.

C'est désormais une presse affamée, muselée et clochardisée qui fait face impuissante au glaive de l'arbitraire et de l'oppression. Qu'il semble désormais loin cette époque où les journalistes battaient le macadam pour protester contre de simples menaces verbales proférées par un haut responsable de la police à l'encontre d'un journaliste ! Le soutien de la corporation à la ”brebis galeuse” qu'est ”La Nouvelle Tribune” s'est traduit par une audience des responsables des associations de la presse au bourreau. On ne les accusera donc pas d'avoir croisé les bras. Et ce n'est pas le contexte général dans lequel s'inscrit cette répression qui l'aidera à sortir de l'ornière.

C'est en effet peu dire que d'affirmer que les principes et valeurs consacrées à la Conférence nationale se sont considérablement érodés. La volonté nationale de bâtir un État de droit et une nation prospère ont depuis longtemps cédé la place à l'affairisme et à un opportunisme de mauvais aloi. Plus aucun tenant d'une quelconque charge publique ne veut assumer ses responsabilités. Les acteurs du parlement, de la justice et de toutes les autres institutions publiques s'emploient à être des supplétifs du pouvoir public. La démission est collective. Et ce n'est pas les conseillers de la Haac qui diront le contraire, eux qui se complaisent à être infantilisés afin de ne pas assumer leur silence complice.

Une presse affamée, muselée et clochardisée
Ce que devient chaque jour notre Bénin n'est pas sans rappeler cette société que décrit l'écrivait Mongo Béti, celle où quand « le peuple [est] tenu à l'écart des lumières du droit, le vice devient la norme, le tortueux la règle, l'arbitraire la vertu. »

Comment donc dans un environnement aussi décadent, ce « fou » de Vincent Foly peut-il espérer être l'exception ? Comment veut-il, lui le téméraire, s'entêter à vouloir tenir haut la flamme de la déontologie du journalisme au milieu de la tempête de la vénalité et de la couardise ? Pourquoi ne veut-il pas rentrer dans les rangs plutôt que de vouloir jouer au héraut de l'objectivité des faits ?

Voilà autant de questions qui soulignent la profondeur de la tragédie que nous vivons actuellement au Bénin et que symbolise avec éclat la décision de la Haac. Il serait intéressant de connaître le dénouement de cette affaire. Car l'objectif non affiché ici est d'obtenir la soumission du récalcitrant Vincent Foly. Le seul recours que pouvait être la justice à malheureusement servi un précédent dissuasif pour les victimes de la Haac. Il ne faut en effet pas oublier que la chambre administrative de la Cour suprême a mis cinq ans pour rendre une décision provisoire au sujet de la suspension du quotidien ”Le Béninois Libéré” et de la radiation du métier de journaliste des sieurs Aboubakar Takou et Eric Tchiakpè. La décision au fond se fait encore attendre.

Alors quelle solution ? Que chaque acteur se réapproprie le rôle et la fonction qui sont les siens dans la société et les exerce sans faux-semblants. L'intelligence collective doit prévaloir. C'est à ce prix qu'on pourra espérer remonter à la surface après avoir touché le fond.

N.B. Le surtitre et les intertitres sont de la rédaction

Richard Boni Ouorou (Contribution)

Politologue

Montréal-Canada

Categories: Afrique

Une nouvelle ère s'ouvre sur le sous secteur des énergies renouvelables ce jeudi

Wed, 06/06/2018 - 01:24

En cohérence en effet avec le PAG, Le ministre de l'Energie est plus que jamais décidé à instituer un système énergétique largement autonome et compétitif afin d'assurer aux unités de production et populations la fourniture d'électricité fiable et de qualité. C'est fort de cet engament que Dona Jean-Claude HOUSSOU initie, du 07 au 08 juin 2018 à Porto-Novo, un atelier sur le développement et le financement des énergies renouvelables au Bénin.

Après avoir vaincu le délestage sauvage, le gouvernement du Nouveau départ s'emploie à assurer au pays une autonomie énergétique. La tenue à Porto-Novo d'un atelier sur le financement des énergies renouvelables au Bénin constitue un virage important que le ministre de l'Energie entend négocier avec tact. Y prennent part, toutes les parties prenantes (opérateurs, consommateurs, experts nationaux et internationaux, responsables politico-administratifs, Partenaires techniques et financiers etc). Ce sera l'occasion pour ces derniers de comprendre ce qui se fait en la matière et les opportunités de financement des activités. L'enjeu est de taille, puisque les recommandations qui seront issues de ce grand rendez-vous serviront de terreau à la mise en œuvre de la politique nationale sur les énergies renouvelables transcrite dans le programme d'actions du gouvernement. Aujourd'hui, l'ambition du président Patrice Talon est d'implanter des fermes photovoltaïques d'une capacité totale d'une centaine de mégawatts. Cela viendra en appui des centrales thermiques dont les 120 Mw dual fuel (bi combustible) en construction à Maria-Gléta. De fait, le faible taux de couverture en matière d'électrification qui est actuellement en moyenne de 50% dans les grandes villes et de 07% en zone rurale, après bientôt 60 ans d'indépendance, ne sera qu'un triste souvenir. Il est vrai, que l'envie des énergies renouvelables au Bénin ne date pas d'aujourd'hui. Les différents gouvernements qui se sont succédé ont tenté de promouvoir mais sans succès.

De 1986 à 1990, il y a eu la construction de mini-centrales solaires photovoltaïques destinées à l'alimentation de relais de Télécommunication par faisceaux hertziens (13 stations) au profit des départements du Borgou et de l'Atacora. A partir de 1993, il a été lancé la mise en place du projet « Villages solaires » à Sêdjê-Dénou, Béroubouay, Ouassa-Tobré, Soclogbo, Dédékpoé, Towé et Houédo-gbadji. En 2011, deux (02) systèmes d'irrigation au goutte-à-goutte alimentés à l'énergie solaire. Seulement, ces projets innovants n'ont point comblé les attentes, largement en deçà du besoin.

Etat des lieux non reluisant

Selon les études, plusieurs causes seraient à la base de l'échec des projets. Primo, les concepteurs des projets ont manqué d'intégrer ou ont intégré sans définition claire, le volet Suivi-post projet, à savoir les aspects liés à l'entretien et la maintenance adéquate des ouvrages, à la gestion des installations par les communautés à la base. Secundo, il y a la non-maîtrise de la technologie par les utilisateurs, de même par les techniciens locaux. Tertio, les populations bénéficiaires ne se sont pas senties concernées par ces projets solaires, prétextant qu'elles n'ont pas été associées, ni impliquées dans le choix de la technologie. Quarto, on note les réticences des populations. Elles s'expriment par la crainte que l'installation de panneaux solaires retardera leur intégration dans le réseau conventionnel interconnecté, parce qu'elles estiment que ce type de production électrique n'apporte pas tous les bénéfices du raccordement au réseau. Enfin, le vol des installations et les actes de vandalisme n'ont pas permis aux ouvrages de survivre. Face à cet état des lieux peu reluisant, le gouvernement du Nouveau départ a pris toutes les garanties pour conduire à terme les différents projets inscrits au PAG pour développer les énergies renouvelables. Les partenaires privés n'ont donc point de crainte à avoir en investissant dans le secteur, vu qu'il est envisagé lors du conclave de Porto-Novo, d'apporter des éléments nécessaires à la mise en place d'un cadre réglementaire, pour un secteur qui est resté depuis des années comme un mythe.

Finafa H.

Categories: Afrique

La production d'huile de palme ou le grand manque à gagner

Wed, 06/06/2018 - 00:21

La commune d'Athiémé est l'un des centres réputés de production artisanale d'huile de palme ou huile rouge dans le département du Mono.
Dans les ‘'usines'' de fortune, les femmes s'activent à transformer les noix de palme en huile rouge. Les sites de production sont aménagés soit dans la concession, dans les champs ou autre espace. La production d'huile de palme occupe surtout les femmes mais il n'est pas rare de trouver des hommes qui s'y adonnent. Si l'activité est plus ou moins rentable pour les populations, elle constitue un manque à gagner pour les caisses de la mairie.

Nous sommes ici à Dédékpoè, un arrondissement de la commune d'Athiémé. Un espace argileux d'à peine 10 mètres carrés ou des trous sont creusés de façon à retenir l'eau. Torses nues, un bout de pagne noué autour de la hanche, laissant même les seins à découvert, les femmes en sueur font un travail à la chaîne. Pendant que certaines vont puiser de puiser de l'eau, d'autres sont occupées à battre le mélange, et d'autres encore surveillent l'huile sur le feu…tout un spectacle. Les consommateurs sont loin d'imaginer les peines auxquelles sont sujets les braves productrices de la précieuse huile rouge.

Tant d'efforts physiques sont déployés pour la production de l'huile rouge.

« Dans un premier temps, nous devons nous procurer les régimes de palme dans les palmeraies. C'est la première marche de l'échelle des difficultés. Très tôt, nous devons nous rendre dans les palmeraies pour nous assurer de la livraison effective de la matière première après achat. Car, il n'est pas rare que nos commandes ne soient pas livrées alors même que nous avons rempli toutes les formalités d'achat », confie Jacqueline Akossou, productrice d'huile rouge à Dévèdodji, un village de la commune d'Athiémé. « Le deuxième pallier de nos difficultés réside dans le transport des noix de palme. Nos maigres ressources, pour la plupart du temps, nous opposent aux transporteurs souvent très cupides. Mais joignant la diplomatie à la supplication nous parvenons à émousser l'ardeur des transporteurs et à nous faire livrer les noix », a-t-elle renchéri.

Une dame battant le mélange fibreux de noix obtenu après malaxage
Ces deux types de difficultés contournées, le plus dur commence pour les productrices. Les régimes une fois à l'usine, souvent installée de façon artisanale dans les concessions, le gros lot du boulot démarre aussitôt de peur que les noix ne pourrissent. « Il nous faut passer à la stérilisation, c'est à dire, une cuisson à la vapeur des régimes dans des cuves. Cette stérilisation nous permet de séparer aisément les fruits de la rafle à la main ou avec des égrappoirs : c'est l'égrappage. L'étape suivante est le malaxage de la chaire des fruits préparés. Cet exercice consiste à pétrifier les fruits avec les pieds, méthode artisanale qui continue avec certains groupements et souvent ce sont les hommes, les bras valides qui sont mis à contribution. Mais avec l'évolution de la technologie, nous pouvons désormais disposer des machines à malaxer. Ce qui nous permet de gagner en temps et en énergie », explique Bouraïma Aïssatou. Les fruits ainsi complètement et finement malaxés sont soumis à l'étape de battage. « A cette étape, on verse le mélange obtenu après malaxage dans un grand bocal contenant suffisamment d'eau. Parfois, si le sol est suffisamment argileux et pouvant contenir de l'eau, alors nous creusons simplement et remplissons le trou d'eau. Alors, on commence par battre le mélange ainsi obtenu afin de séparer l'huile fraîche ou brute (une matière crémeuse et grasse de couleur orange doré) des tourteaux et des graines », ajoute dame Bouraïma.
A cette étape du travail, les femmes offrent un spectacle vraiment plaisant. Toutes dégoulinantes de sueur, un morceau de pagne ceint autour de la hanche, dans la souplesse mais avec vigueur, soit elles agitent le mélange, soit elles le soulèvent afin de le faire retomber telle une chute d'eau. Et tout ceci se fait en liesse, en chantant. Et c'est cette technique qui permet de faire remonter à la surface de l'eau l'huile brute.
Ce liquide est recueilli dans un récipient et l'on entame l'ultime étape de la chaîne de production. « Cette crème huileuse est mise au feu pour des heures de cuisson. A l'issue de cette étape, on obtient l'huile rouge de première catégorie communément appelée « colè ». Si on veut avoir de l'huile raffinée et parfumée ou le « zomi », il faudra une fois encore préparer le « colè » en y ajoutant du sel à volonté. « Généralement, il nous faut deux jours de travail acharné pour finir la production, deux jours de peines et d'efforts », ajoute dame Dossou.

L'huile rouge ainsi obtenue est mise sur le marché et intervient dans la préparation de divers mets locaux, explique Anne Dossou. « Pour arriver à réaliser cet exploit, nous nous constituons souvent en groupes de 10 personnes. Mais depuis un moment, chacune évolue dans son coin car, il y a trop de problèmes de personne dans les groupes. Dans ce cas, nous avons besoin de recruter des mains d'œuvre car, ce travail n'est pas facile et ne saurait être accompli par une seule personne quelle que soit sa bonne volonté », avoue Jacqueline Akossou.
Pour amoindrir le coût de la main d'œuvre, certaines productrices préfèrent solliciter l'aide de leurs grands enfants pour les différentes tâches. Car, en toute objectivité, d'après les témoignages, le travail de transformation de noix de palme n'est pas trop rentable.

Un travail pénible et peu rentable

A première vue, on pourrait dire sans l'ombre d'un doute que la production de l'huile rouge est une activité très rentable pour les productrices. Et pour cause, la manière dont ce liquide se vend sur le marché donne des idées à plus d'un sur la rentabilité de l'activité.
« Les gens croient, à tort ou à raison, que nous sommes à l'abri du besoin. Mais erreur ! Car, selon que la saison soit bonne, saison sèche ou mauvaise, saison pluvieuse, nous achetons la mesure de noix de palme à 500 ou à 600 francs CFA. Or, pour obtenir à peine 25 litres d'huile rouge, il faut remplir un tonneau avec 25 mesures. En clair, pour préparer 25 litres d'huile, nous dépensons parfois entre 12.500 et 15.000 francs CFA pour l'achat des noix, sans compter les frais de transport. Le prix de vente d'un bidon de 25 litres de cette huile varie entre 10.000 et 12.000 FCFA. Il apparaît dès lors que bon nombre de femmes continuent de mener cette activité juste parce qu'elles ne savent que faire cela et non parce qu'elles en tirent une fortune », explique Franck Allozounhoué, un producteur de l'arrondissement de Dédékpoè.
La machine à broyer
« J'ai commencé ce travail depuis ma tendre enfance. C'est mon activité principale. C'est ce que je sais faire de mieux. Je l'ai apprise de mes parents et je ne vis que pour çà et par çà », témoigne Anne Dossou.
De toute évidence, les productrices d'huile rouge tournent très souvent à perte. Mais leur ardeur à la tâche est loin d'être émoussée.
« Fort heureusement pour nous, rien n'est inutile sur la noix de palme. Ce qui nous permet de boucher un peu le trou. Après l'utilisation du fruit pour la préparation de l'huile rouge, la noix et tout le reste des déchets sont vendus pour arrondir nos revenus », avoue Franck Allozounhoué.
En somme, la préparation de l'huile rouge est un travail harassant à la chaîne. De l'achat des noix jusqu'à l'obtention de l'huile rouge en passant par le broyage et le malaxage, tant d'intenses efforts physiques sont fournis. Mais pour quelle rentabilité ?

Des manques à gagner pour la commune d'Athiémé

Les producteurs et productrices de l'huile rouge de la commune d'Athiémé ne se lassent de clamer la non rentabilité de l'activité. Et pourtant, les commandes se font et même des fois d'avance.
« Les clients viennent de Lokossa, Porto-Novo, Cotonou et même du Nigéria pour faire la commande. Parfois, c'est grâce à leurs avances que nous démarrons nos activités », confie Bouraïma.
« Les prix d'achat du bidon de 25 litres varient entre 11.000 et 12.000 francs CFA. Mais nous les parfois revendons entre 13.000 et 16.000 francs CFA. Il arrive des périodes où nous revendons jusqu'à 22.000 FCFA le bidon de 25 litres. C'est une très bonne affaire », reconnaît Sostelle A., un revendeur d'huile rouge.
« En bonne saison, c'est-à-dire en saison sèche, où l'on dispose suffisamment de noix, on est en mesure de produire 10 à 12 bidons de 25 litres par semaine et difficilement 3 à 5 bidons par semaine pendant la saison pluvieuse. Ce qui fait en moyenne 7.500 à 8.500 litres (300 à 340 bidons de 25 litres) d'huile produits par an et par individu ou par groupement », précise Bouraïma Aïssatou.
Au niveau de la commune d'Athiémé, l'une des grandes productrices d'huile de palme, aucune taxe n'est perçue par la mairie sur cette activité, selon les producteurs. Ce qui constitue un manque à gagner pour les recettes de la commune.
Rodolphe Montcho, un exploitant agricole d'Adohoun estime qu' « en fixant par exemple une taxe de 10 francs par litre, la mairie pourrait prélever entre 75.000 à 85.000 francs CFA par an et par individu ou par groupement ».
« La mairie a instauré une Taxe de développement local (TDL) mais malheureusement, nous ne parvenons pas à en prélever sur l'huile rouge. La difficulté réside dans le fait que les commerçants vont faire les achats en détails », explique le maire d'Athiémé, Joseph Amavi Anani
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La ruse utilisée par les gros acheteurs pour faire perdre des devises à la commune est de ne pas convoyer les bidons d'huile ensemble. « Souvent, c'est avec les conducteurs taxi-moto que le transport se fait jusqu'à la sortie de la commune. C'est tout comme si, c'est juste pour la consommation, pour les besoins quotidiens et là nous sommes bloqués et ne pouvons exiger la TDL. Pour le moment, nous n'avons pas encore trouvé les moyens pour prélever ces taxes », déplore le maire.

Le cri de cœur des productrices

Si l'activité de production artisanale de l'huile rouge est en elle-même très harassante, avoir les moyens nécessaires pour bien la mener est l'autre casse-tête des femmes. Elles se plaignent très souvent du manque de moyens financiers.
« Le manque du nerf de la guerre fait que des fois, nous perdons des opportunités. A cause de la non rentabilité de l'activité, surtout en saison pluvieuse, nous sommes souvent à court d'argent pour l'approvisionnement en noix de palme », souligne dame Bouraïma.
Mais ces femmes pour la plupart ne font pas que la production d'huile rouge. Car, selon les saisons, il y a des périodes de soudure. « Pendant les périodes de soudure, nous ne restons pas les bras croisés. C'est la période par excellence où nous nous adonnons à des activités annexes comme le cassage des graines de palme afin d'en extraire les amandes pour d'autres utilités », explique Jacqueline Akossou.
Face à la situation, les femmes productrices d'huile rouge ne savent plus à quel saint se vouer. « Nous faisons appel à toutes les bonnes volontés (…). Si on peut nous renforcer en matériel de production adéquat et nous trouver de petits crédits à faible taux de remboursement, cela nous allègerait considérablement la tâche », souhaite Anne Dossou.
Une productrice en train de battre les fruits malaxés
« Nous sommes parfois contraintes de nous endetter pour pouvoir relancer les activités. Des dettes que nous avons de la peine à honorer du fait des pertes enregistrées », conclut-elle.
La production artisanale d'huile de palme est une activité génératrice de revenus pour bon nombre de femmes à Athiémé. Mais au même moment où elles se lamentent de leurs difficultés, des revendeurs s'enrichissent sur leurs dos et la mairie peine à tirer profit de cette activité.

Cokou Romain AHLINVI

Categories: Afrique

Deux entrées et deux sorties

Tue, 06/05/2018 - 22:23

C'est désormais confirmé. Le chef de l'État vient de rendre public son nouveau gouvernement. Ils sont au total 22 à bénéficier une fois encore la confiance de Patrice Talon pour poursuivre avec lui les actions inscrites dans le PAG. Validé par le bureau de l'Assemblée nationale la liste du troisième gouvernement de Patrice Talon est rendue officielle ce mardi 5 juin 2018. On note deux entrées et deux sorties. Le Docteur Alassane Séidou cède sa place à Benjamin Hounkpatin, Maître de conférence, agrégé de Gynécologie. Alassane Séidou, hérite le portefeuille des Infrastructures et des Transports, occupé il y a quelques heures encore par Cyr Koty qui quitte définitivement le gouvernement.
L'autre qui quitte aussi est le ministre Joseph Djogbénou qui est promu à la cour constitutionnelle. Son remplaçant n'est rien d'autre que Séverin Maxime Quenum, avocat de son état, il a été jusque-là conseiller juridique du chef de l'État. Les passations de service termine ce mardi même afin de permettre aux nouveaux ministres de rentrer dans leur fonction ce jour même. Il faut dire qu'une fois de plus Patrice Talon a choisi des hommes dignes de confiance pour l'accompagner dans ses œuvres de salubrité nationale.

Le nouveau ministre de La Santé

Séverin Quenum le nouveau Garde des Sceaux

Categories: Afrique

Le procès de Mètongnon reporté au 03 Juillet

Tue, 06/05/2018 - 21:39

Le procès de Laurent Mètongnon et ses coaccusés vient une fois encore d'être reporté au 03 Juillet prochain. Ce nouveau report du juge Rodolphe Azo, qui présidait le procès ce Mardi 05 Juin 2018 au tribunal de première instance de première classe de Cotonou, a suscité des interrogations chez les avocats des détenus.
Selon Me Aboubakar Baparapé, c'est une volonté délibérée du juge de renvoyer le procès parce que tout se passait bien au début de l'audience. « Le dossier a été pris. Le débat a commencé par l'interrogatoire de l'ancien directeur de la BIBE. Après sa déposition ou au cours de sa déposition, le président a renvoyé à la grande surprise de nous tous », a déploré l'avocat.
Ainsi, Laurent Mètongnon et ses coaccusés retournent en prison en attendant la date du 03 Juillet 2018.
C'est la première fois que le tribunal donne la parole aux accusés.
Laurent Mètongnon et ses coaccusés sont poursuivis pour placement de 17,5 milliards FCFA à la Bibe alors en faillite.
F. A. A.

Categories: Afrique

La mise en accusation de Adihou rejeté

Tue, 06/05/2018 - 20:36

La mise en accusation de l'ancien ministre Alain Adihou, a été rejeté ce Mardi 05 Juin 2018 par les députés à l'Assemblée nationale. Au terme du vote qui a suivi les débats en plénière, 21 députés ont voté contre la mise en accusation, un député a voté pour et un autre s'est abstenu.
F. A. A.

Categories: Afrique

Un réseau de cambrioleurs démantelé à Natitingou.

Tue, 06/05/2018 - 16:13

Les éléments de la police républicaine ont interpellé ce Lundi 04 Juin 2018, un réseau de 4 cambrioleurs à Natitingou. Ils étaient en pleine partage du butin volé dans la nuit de Jeudi et à Vendredi à Natitingou et à Toucountouna, quand les éléments de la police les ont interpellés au quartier Dassagaté à Natitingou.
De sources policières, ils sont tous « des repris de justice. L'un entre eux a déjà fait sept fois la prison dont trois fois dans le quartier des mineurs ». La même source précise que leur complice qui s'avérait être un ancien chef quartier est leur hébergeur et reçoit sa part du butin à chaque cambriolage.
Cette opération a également permis aux éléments du commissariat central de Natitingou, de saisir plusieurs autres objets ainsi que des produits alimentaires. Il s'agit entre autres, d'une télévision écran plasma, un mini-ordinateur, des plateaux d'œufs, des boîtes de sardine, des paquets de spaghettis, des boîtes de lait concentré, des bidons d'huile, un coupe-coupe, une hachette et des tenues militaires.
Ces quatre malfrats, apprend-on, seront présentés ce Mercredi 06 Juin 2018, au procureur de la République près le tribunal de première instance de deuxième classe de Natitingou.
F. A. A.

Categories: Afrique

Trois morts dans un accident de circulation

Tue, 06/05/2018 - 15:35

Trois morts ont été enregistrés dans un accident de circulation survenu ce samedi 02 juin 2018, à l'entrée de la ville de Péhunco. La collision a eu lieu entre un camion et un motocycliste qui a remorqué 4 personnes, selon les informations relayées par l'Abp.
D'après les témoins de la scène, le chauffeur du camion était au téléphone et par inadvertance a percuté violemment le motocycliste et ses passagers. Parmi les victimes, se trouve un petit garçon d'environ trois ans. La seule personne sortie saine et sauve est une femme enceinte qui a eu des fractures à la jambe. Elle a été conduite d'urgence à l'hôpital de Zone de Kouandè pour des soins.
Le propriétaire du camion aurait mis en vente son bien dans le but de prendre en charge les soins de la rescapée et d'apporter un modeste soutien aux familles des victimes.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)

Categories: Afrique

Le nouveau Code pénal interdit le commerce de l'essence frelatée

Tue, 06/05/2018 - 15:26

La loi 2018-15 portant Code pénal en République du Bénin a été adoptée par les députés, ce mardi 05 juin 2018. L'examen de cette la loi démarré depuis le lundi 28 mai dernier a été introduit au parlement en 2001 par le gouvernement. Ce texte actualisé déjà plusieurs fois va abroger, après promulgation, la loi pénale jusqu'ici en vigueur.
L'actuel texte de loi dont le Bénin se dote, contient plus de 1007 articles répartis en 04 livres et 05 titres. Il regroupe les textes applicables en matière pénale pour en faire un code unique qui actualise l'ensemble du fond laissé par le Code pénal applicable en Afrique occidentale française consacré par un décret du 6 mai 1877. Parmi les dispositions du texte, il y a l'interdiction du commerce de l'essence frelatée communément appelée Kpayo. Il est consacré par l'article 929 de la loi 3018-15 du nouveau Code pénal en République du Bénin. Cet article stipule que « Le commerce des carburants, notamment : essence super, essence tourisme, pétrole, gasoil, mélange deux temps, ainsi que celui des lubrifiants aux abords des rues dans les agglomérations, et tout endroit autre que dans les dépôts et installations de la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop) ou des distributeurs agréés sont rigoureusement prohibés ». Les sanctions pénales pour cette interdiction légale sont prévues à l'article 930 du même texte. Il s'agit des sanctions telles que la confiscation des produits et des moyens de transport, l'amende égale au double de la valeur des produits saisis. Dans tous les cas, le montant de ladite amende ne peut être inférieur à 100 mille FCFA et l'emprisonnement ferme allant de 03 mois à 03 ans. Certains députés comme Augustin Ahouanvoèbla, ont trouvé cette prohibition est trop dure dans la mesure où on sait que plusieurs citoyens entretiennent leurs familles grâce à ce commerce illicite. Leur plaidoirie pour alléger cette mesure n'a pu aboutir. Les deux dispositions sont donc maintenues en l'état. La Sonacop pourra jouer sa fonction régalienne en matière d'approvisionnement du Bénin en produits pétroliers.
En dehors de cette disposition, le nouveau code pénal adopté, interdit sur la voie publique ou dans un lieu public, tout attroupement armé, tout attroupement non armé non autorisé qui pourrait troubler la tranquillité publique. Au terme de cette innovation prévue à l'article 238 du nouveau Code pénal, l'attroupement est armé, si l'un des individus qui le composent est porteur d'une arme apparente ou si plusieurs d'entre eux sont porteurs d'armes cachées ou d'objets quelconques apparents ou cachés, ayant servi d‘armes ou apportés en vue de servir d'arme. Tout contrevenant à l'une ou l'autre de cette disposition est passible de lourdes peines allant de 02 mois jusqu'à 05 ans d'emprisonnement ferme avec possibilité d'interdiction de séjour au Bénin, selon le cas.
C'est le deuxième vice-président du Parlement, Robert Gbian, qui a achevé les travaux d'examen de ce texte poursuivis ce lundi 4 juin par le président de l'Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji. La plénière s'est déroulée en présence du ministre de la Justice et de la législation, Me Joseph Djogbénou.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)

Categories: Afrique

La coopération bénino-russe se renforce

Tue, 06/05/2018 - 14:18

Le président de la République a reçu en audience, ce lundi 04 Juin 2018, au palais de la Marina, Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie chargé des questions des pays d'Afrique et du Proche et Moyen Orient. Au menu des échanges entre les deux personnalités, plusieurs sujets d'intérêts communs notamment, le renforcement des liens de coopération entre le Bénin et la Russie dans les domaines de l'énergie, de l'eau potable, des mines et de la formation technique et professionnelle.
Mikhaïl Bogdanov, à sa sortie d'audience, s'est dit très satisfait de la rencontre avec le chef de l'Etat. « Le développement du Bénin doit se faire dans un esprit de large ouverture avec tous les pays amis du monde et la Russie compte parmi nos amis », a souligné Aurélien Agbénonci, après avoir salué les 56 ans de coopération qui existent entre le Bénin et la Russie.
Cette visite du diplomate russe s'inscrit dans le cadre des sixièmes consultations politiques entre le Bénin et la Russie, ouvertes ce 04 Juin 2018, au ministère des affaires étrangères et de la coopération. L'objectif de ces consultations, est d'identifier de nouvelles pistes pour non seulement relancer la coopération bilatérale entre le Bénin et la Russie mais aussi et surtout donner une impulsion nouvelle aux relations diplomatiques entre les deux pays. A cet effet, plusieurs rencontres sont prévues entre la délégation russe et les opérateurs économiques béninois et les cadres de certains ministères.
F. A. A.

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Me Adrien Houngbédji met en demeure la commission des lois

Tue, 06/05/2018 - 14:00

Le président de l'Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji, à l'occasion de la plénière de ce Mardi 05 Juin 2018, a mis en demeure, la commission des lois. Cette mise en demeure fait suite à la mise à disposition du Cos-Lépi, de la liste exhaustive des Commissaires Communaux d'Actualisation (CCA), conformément à l'article 230 de la loi 2013 portant code électoral en République du Bénin, qui a été lue en plénière ce mardi 05 juin 2018 au Palais des gouverneurs à Porto-Novo.
Au regard de la sensibilité et de l'importance de cette liste exhaustive des CCA qui n'existe pas encore alors que la communication a été déjà faite en plénière, le président de l'Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji, a mis en demeure la commission des lois pour que diligence soit faite et que le parlement joue véritablement et au plus vite sa partition.
Le député Abdoulaye Gounou, vice-président de la commission des lois, en l'absence de son président, a rassuré l'autorité parlementaire.
Une position qui montre véritablement que le président Adrien Houngbédji tient à la bonne marche et au bon fonctionnement du Cos/Lépi.
F. A. A.

Categories: Afrique

Des milliers de tilapia détruits à Aného

Tue, 06/05/2018 - 13:50

Environ 30 kg de tilapia et de silure blancs ont été incinérés à Aného, la semaine écoulée. Cette mesure est relative à l'interdiction d'entrée des poissons en provenance du Bénin sur le territoire togolais sans autorisation. Cette opération à été effectuée par la Direction préfectorale de l'Agriculture, de l'Elevage et de l'Hydraulique des Lacs.
Préserver la population togolaise contre une intoxication alimentaire. C'est l'objectif qui sous-tend cette opération d'incinération de milliers de possons par les autorités togolaises. La mesure conservatoire prise à travers un communiqué conjoint des ministères en charge de la Santé et de l'Environnement interdisant l'importation de poissons du Bénin voisin sans certifcat d'importation se met donc en application.
Le directeur préfectoral de l'agriculture a profité de cette opération pour sensibiliser l'opinion sur lesdites mesures conservatoires en date du 24 mai dernier afn de protéger la santé et la vie des citoyens.
G. A.

Categories: Afrique

Mémoire du chaudron 89

Tue, 06/05/2018 - 10:49

Yayi Boni naît à Tchaourou au début des années 50. Quatrième garçon de son père, il ne doit pourtant son éducation qu'à son oncle Aboumon, cousin de celui-ci, dont l'autorité planait sur toute la famille. Cependant, les événements malheureux successifs qui surviennent sur la descendance directe de son père génétique impacteront, à mon avis, profondément la formation de sa personnalité et la perception de ses rapports personnels avec ses nombreux cousins paternels, et de façon plus générale, avec ses interlocuteurs. Je souhaite lui laisser l'autorité de la décision de parler de certains de ces événements quand il comprendra qu'il faut fermer la baraque politique et écrire ses mémoires pour la postérité.

Une chose est sûre, il n'était pas bien parti dans la vie. Et cela explique la combativité dont il fut capable plus tard face aux défis de son existence. Combativité, oui, mais complexes et susceptibilités surtout. C'est sous l'autorité de son oncle qu'il grandit, bien que son père soit là. Les circonstances de sa scolarisation, déjà relatées dans maints ouvrages, révélaient déjà une grande pulsion chez ce jeune garçon qui voyait ses cousins partir à l'école chaque matin, alors que lui devait se rendre au champ, avec son oncle. On peut dire certaines choses sans y mettre les mots. Et c'est ce que j'essaie de faire.

Le petit garçon eût bien voulu, comme les autres, se rendre à l'école. Mais, ce n'était ni lui, ni son père biologique qui en décidait. Et celui qui trouva que sa place serait plutôt au champ ne le fit guère par méchanceté. Dans les circonstances du moment, cela paraissait même plutôt logique et normal. Le petit Boni voyait les choses autrement. Et profitant d'une des absences de son oncle parti vendre son tabac dans les hameaux voisins, il se fit conduire à l'école communale par l'un de ses cousins.

L'ambiance, au retour de l'oncle, fut houleuse. Mais, le fait était déjà accompli. En plus, cet oncle n'avait pas un intérêt particulier à le garder au champ. Peut-être doutait-il simplement de ses aptitudes pour l'école. Il finira par laisser faire, voyant une si grande détermination chez l'enfant. Et naturellement, le petit garçon eut une scolarité facile, pas parce qu'il fut autrement brillant, mais parce que, contrairement à ses camarades de classe, lui avait décidé, de son propre chef, d'aller à l'école.

Je ne compris que plus tard les nombreux changements radicaux de sujet que faisait Yayi, quand quelques fois, au cours des interminables causeries qui meublaient nos voyages à travers le pays, j'entreprenais de lui raconter les circonstances dans lesquelles je commençai l'école. La similitude, même partielle, avec sa propre histoire, réveillait peut-être chez lui des blessures. Mais, tout finit si bien entre lui et son oncle qu'il le fit plus tard partir à la Mecque ; ce qui constitue le cadeau suprême que l'on peut faire à un musulman fervent. Et ce fut cet oncle qui, au soir de sa vie, laissa une déclaration prémonitoire qui s'accomplira des décennies plus tard. _"Il se produira, dans cette famille si modeste, un événement de portée nationale. Mais, je ne serai plus là pour le voir"_, avait-il dit, avant de rendre l'âme.

Les rapports entre Yayi et ses cousins, dont la plupart se désolidarisèrent rapidement, furent-ils marqués par ce bégaiement de son destin aux portes de l'école ? Pas facile de le dire, surtout que André Aboumon, l'aîné de ses cousins, fils biologique du patriarche Aboumon, et qui, le premier, occupa un poste administratif, devint une sorte de tuteur et de soutien matériel pour le jeune Yayi. André était agent du développement rural et, à la suite de son père, était devenu, pour un moment, le pilier central de la famille.

Yayi, après son baccalauréat, partit pour l'université nationale du Bénin, après avoir raté de très peu de se retrouver dans un institut de formation aux métiers de l'assurance, à Yaoundé. Sur insistance de Abdoulaye Issa, jeune leader aux réflexes déjà futuristes, Yayi abandonna, la mort dans l'âme, ce billet d'avion conséquent à la bourse d'étude qu'il avait obtenue pour le Cameroun. Il s'inscrit à la faculté des sciences économiques. C'est à ce moment qu'il rencontra sa première épouse dont il eut sa première fille, Solange.

Les difficultés matérielles et financières s'amoncelèrent alors dans sa petite chambre d'étudiant à Gbégamey, non loin de la _"Place Bulgarie"_, et c'est avec la carte de visite de ce même Abdoulaye Issa qu'il se présenta, un peu plus tard, dans le bureau du directeur général de la Banque commerciale du Bénin, BCB, qui n'était rien d'autre qu'un certain Bruno Amoussou.

_"C'était un jeune homme travailleur, mais peu structuré"_, se souvient le renard de Djakotomey. Yayi garda un contact régulier et très suivi avec ses cousins restés à Tchaourou, jusqu'à ce qu'une violente attaque occulte, dont il se tira de justesse, l'éloigne de son Tchaourou natal. Il prit aussi radicalement ses distances avec la famille quand, quelque temps après, il partit pour la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest, BCEAO, à Dakar. Ce séjour dakarois fut, pour lui, un long tuyau noir, tant au plan professionnel que privé.

Au plan professionnel, son séjour dans les locaux de l'institution régionale fut une longue succession de frustrations et de prostrations. Il lui était, par exemple, impossible d'emprunter le même ascenseur que Pascal Irénée Koukpaki, qui faisait figure de nabab, vu ses excellentes relations avec le gouverneur ivoirien. Demander et obtenir une simple photocopie au pôle de secrétariat relevait pour lui d'un parcours du combattant. Il se sentait rejeté, mal aimé. Il eût bien voulu entretenir des relations de fraternité avec son frère du nord, Abdoulaye Bio Tchané. Mais, les deux hommes n'ont ni la même essence, ni le même tempérament. Et leurs relations furent de façade.

Dans le même temps, des inquiétudes se renforçaient au village, chez ses frères et cousins, qui soupçonnaient son éloignement d'avoir été provoqué par des voies occultes. Yayi venait bien à Cotonou quelques fois, mais évitait tout contact avec la famille. Grâce à l'entregent du docteur Pierre Boni, fondateur de la _"Clinique Boni"_, beau-frère du président Nicéphore Soglo, Yayi fut rappelé au pays pour servir à la présidence de la République en tant que conseiller à l'économie du chef de l'État. Les appuis de ce même Pierre Boni seront décisifs pour l'aider à décrocher le prestigieux poste de président de la Banque ouest-africaine de développement, BOAD, à la place du ministre des Finances, Paul Dossou, et face aux appétits des prétendants comme Yacouba Fassassi et Guy Amédée Adjanonhoun.

Certaines sources situent à cette époque la naissance des ambitions présidentielles du petit neveu du patriarche Aboumon. Le calcul, fort simpliste, était celui-ci : le président Nicéphore Soglo rempile en 1996. Puis forclos en 2001, il libère le plancher. La première projection de Yayi se faisait donc sur l'horizon 2001. Mais, les choses ne se passèrent pas exactement comme prévues. Soglo perd les élections en 1996. Entre-temps, Yayi renoue avec son Tchaourou natal où il bat campagne pour Soglo, aux côtés de son aîné, le légendaire ministre de l'Education nationale, Dramane Karim, dont on se rappellera longtemps la silhouette émaciée et les épais verres correcteurs à grosse monture.

Yayi renoue donc avec Tchaourou, mais le scrutin présidentiel tourna à la correction pour lui et le ministre Karim. Plus tard, des informations parvenues au candidat malheureux Nicéphore Soglo dénonceront une certaine duplicité de sa part, l'accusant d'avoir battu campagne pour Kérékou. Cette accusation, bien que gratuite et fausse, se retournera en faveur du jeune président de la Banque ouest-africaine de développement dont la tête fut vainement réclamée par les princes du nouveau régime.

Il put se réconcilier plus tard avec Tchaourou, par le projet d'extension du réseau électrique qu'il fit financer par la BOAD et qui part de Parakou, pour chuter à l'hôpital de Papanè. L'électrification de Tchaourou fut un acte majeur qui le positionna de façon irréversible dans un Tchaourou où il ne faisait guère figure de grand leader.

C'est vers ce Tchaourou que se dirige, dans le crépuscule de ce samedi, neuvième jour de campagne, notre cortège électoral, après un meeting pharaonique dont l'un des objectifs était de donner la réponse au candidat Adrien Houngbédji qui y avait fait stade comble quelques jours plus tôt.

En route pour Tchaourou, là où Yayi faillit rater l'école...!

(✋À demain)

*Tibo*

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Lehady Vinagnon Soglo convoqué à la BEF

Mon, 06/04/2018 - 23:29

Les choses se compliquent pour l'ancien maire de Cotonou. Léhady Vinagnon Soglo est convoqué par la Brigade économique et financière (Bef) pour affaire le concernant. A travers la convocation en date du 1er juin 2018, le chef de la Brigade économique et financière a invité l'ancien maire de Cotonou à se présenter à son bureau, ce lundi 4 juin 2018, pour nécessité d'une enquête judiciaire.
Depuis sa révocation de la mairie de Cotonou, Léhady Soglo s'est exilé en France pour échapper à la justice. Il est accusé de plusieurs dossiers de malversations à la tête de la municipalité de Cotonou. Avec la présente convocation, l'affaire Léhady Soglo/Mairie de Cotonou va sûrement prendre une nouvelle tournure.
Il n'est pas exclu qu'un mandat d'arrêt international soit décerné contre lui, au cas où il ne se présenterait pas à la Bef.

G. A.

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Le décès de l'artiste Dahoué Doto confirmé

Mon, 06/04/2018 - 22:08

L'artiste musicien Doto Dahouè, créateur et concepteur du rythme Gogohoun, a rendu l'âme, dimanche 03 juin 2018. L'information a été démentie ce lundi avant d'être confirmée dans la soirée.
La célèbre vedette de la musique traditionnelle dans le Couffo serait décédée des suites d'une crise cardiaque à la clinique Biassa à Lomé. « Il a fait une crise de tension artérielle mardi dernier. Il est entré en coma mercredi 30 mai 2018 », a déclaré son fils aîné Elie Doto, selon l'information relayée par le correspondant local de l'Abp. D'après la même source, l'artiste a été conduit dans la soirée de mercredi à l'hôpital Saint Jean d'Affagnan avant d'être transféré samedi, à la clinique Biassa de Lomé pour une meilleure prise en charge, les médecins ayant diagnostiqué une hémorragie cérébrale. Le corps sans vie de Doto Dahouè Ekpo a été déposé, ce même dimanche à la morgue du centre hospitalier départemental de Lokossa.
Doto Dahouè Ekpo, le roi de la danse des fesses "Gogohoun", est décédé dans sa 45e année. Il a laissé 15 orphelins et 05 veuves.
Sa disparition crée un grand vide dans la famille de la musique traditionnelle, surtout dans les départements du Mono et du Couffo.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)

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Les agents de la SUCOBE en grève

Mon, 06/04/2018 - 19:44

Un mouvement de grève d'avertissement de 48 heures a été déclenché ce lundi 04 juin 2018 par les travailleurs de la SUCOBE (Sucrerie de Complant du Bénin SA). Ils se révoltent contre le non versement des cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), prélevées et les primes des heures supplémentaires au titre de 2003 à 2008.
« Les travailleurs exigent la mise à disposition des instances syndicales, de la liste nominative des ayants droits avec leurs montants respectifs pour s'assurer que la base est fiable et la rétrocession sans délai de la défalcation arbitraire opérée sur la prime de garde de l'agent de sécurité, accusé faussement de vol de poste téléviseur au village chinois alors qu'il était au guérite à son poste de travail », ont affirmé Julien Attolou et Jean Gbedon, respectivement responsables du Syndicat des travailleurs du sucre et d'alcool (Syntrasa) et du Syndicat des travailleurs de la SUCOBE (Syntra-SUCOBE).
Les responsables syndicaux réclament la mise en place de la commission chargée d'étudier les disparités salariales et sous-classements. Ils rappellent à l'employeur, comme l'indique la note de service du 25 août 2017, signée par le préfet intérimaire des Collines, que les charges matérielles et financières liées au fonctionnement de la commission sont imputables à SUCOBE-SA (ex Société Sucrière de Savè).
Ils lancent un appel à l'endroit du gouvernement à travers le ministère en charge du travail et de la fonction publique afin de faire pression sur la direction de SUCOBE pour une sortie de crise. La satisfaction de leurs revendications concerne surtout la régularisation de la situation des travailleurs à la CNSS.
Les syndicalistes affirment que si rien n'est fait, le mouvement de grève passera à 72 heures dès la semaine prochaine.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)

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Les commissions électorale et de recours installées le 8 juin

Mon, 06/04/2018 - 19:17

En prélude à l'élection des membres du bureau fédéral, le président du bureau transitoire de la Fédération béninoise de football (Fbf), Moucharafou Anjorin, a convoqué pour le 08 Juin prochain, les membres de son bureau. L'objectif de cette rencontre est de procéder à l'installation des membres de la commission électorale chargée de l'organisation de l'élection des membres du nouveau comité exécutif de la Fbf et de ceux de la commission de recours. Cette rencontre sera également l'occasion, de fixer la date de l'Assemblée générale en attendant sa validation par la Fifa et par la Caf.
Le 23 Décembre 2016, les différents protagonistes de la crise du football béninois, avaient signé devant le chef de l'Etat, Patrice Talon, un protocole d'accord qui prévoit l'élection d'un nouveau bureau fédéral avant fin juillet 2018.
F. A. A.

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Patrice Talon poursuit les consultations

Mon, 06/04/2018 - 18:50

La liste du nouveau gouvernement de Patrice Talon pourrait sortir cette nuit. Contrairement aux informations véhiculées sur les réseaux sociaux, la liste n'est pas encore envoyée au Bureau de l'Assemblée pour son avis consultatif. Le chef de l'État aura un dernier entretien avec les candidats ce soir vers 19h. Ce n'est qu'après cette séance que la composition du nouveau gouvernement sera rendue publique. En dehors du ministre de la Justice Joseph Djogbénou qui est appelé à d'autres fonctions à la Cour constitutionnelle, un autre membre du gouvernement sera aussi déchargé de son poste. Selon des sources concordantes, il y aura deux sorties et deux nouvelles entrées dans ce troisième gouvernement de Patrice Talon. La passation de service entre les ministres entrants et sortants est prévue mardi. Le premier conseil des ministres de ce gouvernement est prévu pour mercredi.
D. M.

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Flou autour du décès de l'artiste Dahoué Doto

Mon, 06/04/2018 - 17:31

Le musicien artiste Doto Dahouè du Couffo, créateur et concepteur du rythme Gogohoun, aurait rendu l'âme, ce dimanche 03 juin 2018. L'information continue de faire le tour des réseaux sociaux.
La célèbre vedette de la musique traditionnelle dans le Couffo serait décédée des suites d'une crise cardiaque à la clinique Biassa à Lomé. « Il a fait une crise de tension artérielle mardi dernier. Il est entré en coma mercredi 30 mai 2018 », aurait déclaré son fils ainé Elie Doto, selon l'information relayée par le correspondant local de l'Abp. D'après la même source, l'artiste a été conduit dans la soirée de mercredi à l'hôpital Saint Jean d'Affagnan avant d'être transféré samedi, à la clinique Biassa de Lomé pour une meilleure prise en charge, les médecins ayant diagnostiqué une hémorragie cérébrale. Le corps sans vie de Doto Dahouè Ekpo aurait été déposé, ce même jour à la morgue du centre hospitalier départemental de Lokossa.
Mais d'autres proches de la famille font un démenti formel sur le décès de l'artiste. L'une de ses femmes aurait confié à un médecin que son mari est encore vivant. L'un de ses frères de village joint ce lundi au téléphone a déclaré qu'il n'a aucune nouvelle de sa mort. Le comble est que dans un enregistrement audio diffusé ce lundi sur les réseaux sociaux, un homme se présentant comme l'artiste Dahoué Doto affirme dans sa langue maternelle ‘'adja'' qu'il est bel et bien vivant.
Doto Dahouè Ekpo, le roi de la danse des fesses "Gogohoun", âgé de 45 ans est père de 15 enfants avec 05 femmes.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)

Categories: Afrique

L'INVITÉ DU 03 JUIN 2018

Mon, 06/04/2018 - 15:41
Voir en ligne : 7F8DdD5HblI
Categories: Afrique

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