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Afrique

Après le tout fibre optique, l’Afrique revient vers les satellites pour assurer son accès universel à Internet

Algérie 360 - Fri, 12/14/2018 - 21:16

(Ecofin Hebdo) – La technologie télécoms par satellite, longtemps prisée pour l’accès à Internet à haut débit sur le continent, a connu un certain passage à vide avec l’effervescence suscitée par la fibre optique dès 2007. Mais elle revient aujourd’hui en force, portée par l’impératif des Etats africains de connecter leurs populations, urbaines comme rurales, pour faire de l’Internet un moteur de croissance inclusive.

En 2007, sur tout le continent africain, seulement 22 millions de personnes avaient accès à Internet, soit un taux de pénétration d’à peine 5% (Source UIT). Les nations africaines, réunies à Kigali, pour la sommet Connecter l’Afrique, décidèrent alors de se tourner vers la fibre optique pour améliorer l’accès des populations au haut débit et impulser le développement socio-économique.

Des programmes régionaux- Central Africa Backbone (CAB), Programme régional d’infrastructures de communication (RCIP) pour l’Afrique orientale et australe, Programme régional d’infrastructures de communication de l’Afrique de l’Ouest (WARCIP), sont ainsi élaborés avec le soutien de la Banque Mondiale. Leur objectif final est le maillage du continent. Cette solution intervient comme une réponse à l’échec du satellite à réduire l’énorme fracture numérique que vit alors l’Afrique.

Dès 2010, les déploiements de réseaux de fibre optique se multiplient dans diverses parties du continent. Peu à peu, la fibre optique devient la technologie de l’heure, avec ses débits pouvant atteindre 1Gbps. Considérée comme la réponse au problème d’accès à Internet en Afrique, la fibre optique finit par prendre le pas sur le satellite qui apparaît alors comme une technologie du passé.

Considérée comme la réponse au problème d’accès à Internet en Afrique, la fibre optique finit par prendre le pas sur le satellite qui apparaît alors comme une technologie du passé.

Mais dès 2014, face à la demande en connectivité Internet des populations des zones rurales- près de 60% de la population africaine- désireuses de jouir également des opportunités offertes par le numérique, le satellite va prendre sa revanche. Il viendra répondre aux défis rencontrés par plusieurs pays qui ont investi dans la fibre optique, notamment au problème du dernier kilomètre. Tirer l’infrastructure télécoms dans l’arrière-pays, souvent caractérisé par un relief accidenté, coûte cher. De plus, le réseau de fibre optique connaît de nombreuses interruptions accidentelles ou liées des actes de vandalisme. A nouveau sous les feux des projecteurs, les opérateurs télécoms par satellites vont profiter de cette opportunité pour renforcer leurs investissements sur le continent. Bien que le marché des télécommunications par satellite soit aujourd’hui disputé par une pléthore d’opérateurs, cinq grands groupes se disputent le leadership dans ce segment de marché.

Eutelsat

Le fournisseur européen de services télécoms par satellite couvre aujourd’hui l’Afrique en services télécoms avec une douzaine de satellites. En 2015, une filiale spéciale dédiée au marché africain à même été créée. Elle se nomme Konnect Africa.

« Nous visons à ouvrir de nouvelles opportunités autour du haut débit.»

En 2017, elle a entamé la commercialisation de ses services, via un réseau de partenaires dans neuf pays que sont le Bénin, le Cameroun, le Kenya, le Lesotho, le Nigéria, l’Afrique du Sud, le Swaziland, la Tanzanie et l’Ouganda. La filiale prévoit de couvrir la majeure partie de l’Afrique subsaharienne d’ici 2019. Laurent Grimaldi, le directeur général de Konnect Africa, expliquait, lors du lancement de cette branche africaine, qu’elle témoigne du grand intérêt que le groupe Eutelsat a pour le continent. « Nous visons à ouvrir de nouvelles opportunités autour du haut débit et à multiplier son impact pour le développement de plusieurs secteurs clés tels que celui de la santé, l’éducation, l’agriculture ou celui des PME », indiquait-t-il.

Intelsat

La société américaine Intelsat offre actuellement les services télécoms par satellite en Afrique via six satellites propulsés au dessus du continent. Le dernier équipement spatial, Intelsat 33e, a été mis en orbite en 2016 avec pour objectif d’apporter le haut débit dans les zones reculées d’Afrique.

 

Intelsat affiché sur la facade du NY Stock Exchange.

La société a par la suite multiplié des accords de partenariat avec divers acteurs du secteur télécoms afin de concrétiser ses ambitions désenclavement des localités qui ne sont pas encore desservies par les réseaux terrestres des opérateurs de téléphonie mobile. En 2016, elle a signé un accord de mutualisation de capacités avec AfricaOnline, la filiale de Gondwana International Networks, pour couvrir toute l’Afrique subsaharienne avec Internet haut débit. En 2017, la société a signé un contrat avec le fournisseur de services BCom et le fabricant de technologies et d’équipements satellite Newtec pour le lancement d’un service clé en main, IntelsatOne Mobile Reach Solar 2G, qui permettra aux opérateurs de réseaux mobiles d’étendre les services de voix aux populations situées dans des zones isolées dans toute l’Afrique subsaharienne où l’infrastructure terrestre est limitée.

Yahsat

Depuis janvier 2018, la société émiratie Yahsat fourni des services télécoms en Afrique via trois satellites. Le dernier du groupe, Al Yah 3, a permis à l’entreprise d’étendre sa couverture commerciale en bande Ka à 19 marchés supplémentaires en Afrique, atteignant 60% de la population du continent. Al Yah 3, un satellite 100% bande Ka, est le premier satellite GEOStar-3 à propulsion électrique hybride, complété par le constructeur aérospatial américain Orbital ATK.

 

Al Yah 3.

Al Yah 3 rejoint les programmes Yahsat Al Yah 1 et Al Yah 2 lancés respectivement en 2011 et 2012. Al Yah 3 va tripler la couverture commerciale de la bande Ka par Yahsat en Afrique. D’après Farhad Khan, le directeur commercial de Yahsat, « l’Afrique reste pour nous un marché hautement prioritaire. Avec le lancement d’Al Yah 3, nous allons non seulement nous développer sur de nouveaux marchés en Afrique, mais nous aurons également davantage de capacité pour servir les marchés actuels comme l’Afrique du Sud ».

SES

La Société Européenne des Satellites (SES), basée au Luxembourg, opère en Afrique via une dizaine de satellites. En plus de ses propres équipements en orbite terrestre géostationnaire, la compagnie qui a acquis O3B Networks en juillet 2016, bénéficie également des satellites en orbite terrestre moyenne de l’entreprise. Grâce à ces atouts, la société propose actuellement des solutions de communications par satellite aux fournisseurs de services Internet, aux opérateurs de réseaux fixes et mobiles qui prospectent les niches de marchés des zones enclavées, nouveau filon à fort potentiel pour l’accroissement de revenus.

Avanti Communication

La société britannique Avanti Communication est actuellement présente en Afrique à travers trois satellites : le HYLAS 1, le HYLAS 2 et le HYLAS 4, mit en orbite en avril 2018. Grâce à ce nouvel équipement, la société multiplie actuellement les contrats de fourniture de capacités télécoms avec les opérateurs qui veulent toucher les zones reculées de leur marché. C’est le cas de celui signé en novembre avec Logical Wireless pour apporter l’Internet «économique et fiable» dans les régions reculées d’Afrique via le HYLAS 4.

 

HYLAS 4.

Avant cela, en août dernier, c’est avec iWayAfrica que la société avait signé pour bénéficier des capacités du satellite HYLAS 4 dans le cadre de ses activités de fournisseur panafricain de solutions de télécommunication par satellite en Afrique. En 2014, Avanti Communication avait levé, à travers un emprunt obligataire, la somme de 157,7 millions $, pour financer la fabrication du satellite HYLAS 4, qui devait couvrir de nouveaux marchés sur le continent africain. Les fonds collectés ont également servi à renforcer l’efficience des satellites Hylas 1 et 2. Le satellite qui s’avère incontournable, car complémentaire à la fibre optique pour répondre au besoin d’accès aux services télécoms des populations rurales et enclavées, a suscité chez une poignée de pays un désir d’indépendance stratégique et surtout d’économies financières.

Les pionniers du continent

Bien que quelques pays africains affichent un certains dynamisme dans la conquête spatiale, il faut tout de même souligner que très peu jouissent déjà d’un satellite de communications. En effet, les investissements entrepris ces dernières années ont beaucoup plus porté, certes sur des satellites, mais d’observation de la terre. Malgré cela, il faut souligner qu’une impulsion a déjà été émise par une minorité de pays qui ont osé investir dans un satellite de communications. Cette impulsion devrait se répandre rapidement et inspirer les autres pays.

Le Nigeria

En 2011, le Nigeria a mis en orbite son satellite de Communication baptisé Nigcomsat-1R. Le gouvernement indiquait alors que, grâce à cet équipement lancé depuis Xichang, en Chine, le pays économiserait 162 milliards de nairas (1 milliard de dollars) qu’il dépensait chaque année pour acheter de la bande passante d’Europe et d’Amérique afin de gérer ses communications GSM et d’autres aspects de son économie et de sa vie sociale.

Le gouvernement indiquait alors que, grâce à cet équipement lancé depuis Xichang, en Chine, le pays économiserait 1 milliard de dollars qu’il dépensait chaque année pour acheter de la bande passante d’Europe et d’Amérique.

NigcomSat-1R n’avait rien coûté au Nigéria, car il remplaçait le satellite NigeriaSat-1 d’une valeur de 40 milliards de nairas (340 millions de dollars), également envoyé dans l’espace depuis la Chine en mai 2007 et dont le signal avait été perdu en novembre 2008, après 18 mois de présence en orbite. L’assurance avait donc pris en charge l’opération.

En 2011, le Nigeria a mis en orbite Nigcomsat-1R.

Le Nigeria songe actuellement à lancer deux nouveaux satellites de communications dans l’espace. Il cherche des partenaires financiers pour l’accompagner dans ces projets.

Algérie

Le 10 décembre 2017, le tout premier satellite de télécommunications algérien, Alcomsat-1 a fait le voyage vers son orbite finale de 24°8 Ouest, 35 800 km au dessus de l’Algérie, qu’il a atteint le 15 décembre 2017. L’équipement télécoms, construit par la société China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC), a été lancé depuis la Chine, dans la base de Xichang, sur une fusée Long March 3BE.

 

Le tout premier satellite de télécommunications algérien, Alcomsat-1.

Le satellite va couvrir le territoire national avec un débit de 20Mbps et renforcera ainsi la capacité data haut débit déjà fournie par le réseau de fibre optique déployé par Algérie Telecom. Hormis la fourniture de services télécoms aux civils, l’équipement répondra aux besoins de l’armée et des secteurs stratégiques de l’Etat en moyens télécoms. L’Agence Spatiale Algérienne travaille déjà sur le second satellite de communication du pays, l’Alcomsat-2.

Angola

Bien qu’il ait finalement perdu le contact dans l’espace avec son satellite de télécommunications, Angosat-1, lancé le 26 décembre 2017 sur le porte-fusée ukrainien Zenit, depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, l’Angola peut se vanter d’avoir réussi à se doter d’un équipement du genre. Acquis auprès du consortium formé de RSC Energia, Telecom-Projecto 5 et Rosoboronexport, le satellite d’une valeur de plus de 300 millions de dollars US, financé en partie par la banque publique russe, Ruseximbank, sera remplacée à titre de compensation par Angosat-2, en cours de construction par Roscosmos, l’agence publique chargée du programme spatial civil russe.

RD Congo

La République démocratique du Congo voudrait être comptée parmi les leaders des télécommunications en Afrique. Pour atteindre cette ambition, le pays prépare actuellement la construction de son premier satellite de télécommunications.

 

Juin 2015 : Shao Xu Project manager de China Great Wall Industry Corporation, Thoma Luhaka Losendjola vice-Premier Ministre en charge des PT-NTIC et M. Richard Achinda ADG du RENATELSAT.

Le projet baptisé Congo-SAT est évalué à hauteur de 320 millions de dollars. Il est le fruit d’un partenariat entre le pays et la société chinoise spécialisé dans les projets satellitaires, China Great Wall Industry Corporation.

Le pays prépare actuellement la construction de son premier satellite de télécommunications. Le projet baptisé Congo-SAT est évalué à hauteur de 320 millions de dollars.

Le 23 juin 2015, à Kinshasa, sa maquette avait été dévoilée par le vice-premier ministre et ministre des Postes, télécommunications et NTIC, Thomas Luhaka Losendjola. Le projet est censé contribuer également à l’amélioration et à la sécurisation des communications stratégiques. Il pourra par ailleurs servir à assurer et fournir les services publics de télécommunications, spécialement dans les régions à faible densité de population.

Et au niveau panafricain….

Au niveau continental, l’engouement actuel autour des télécommunications par satellite n’a pas laissé de marbre l’Organisation régionale africaine de communications par satellite (Rascom), fondée en 1992 et quelque peu figée après le lancement de son deuxième satellite en 2010. Dans le souci de redynamiser ses activités, elle a signé en novembre 2018 un protocole d’accord de coopération avec le ministère de la Poste, des Télécommunications, des Technologies d’Algérie.

Les termes de cet accord visent au transfert vers l’Algérie du contrôle technique du satellite RSQ1R, mis en orbite par RASCOM, actuellement cogéré par des opérateurs européens

D’après le ministère, l’accord « pose les principaux jalons d’une réappropriation par l’Afrique de ses ressources satellitaires, et la modulation de leur usage pour des applications destinées à contribuer à la promotion de la société de l’information sur notre continent (…) Les termes de cet accord visent, non seulement, au transfert vers l’Algérie du contrôle technique du satellite RSQ1R, mis en orbite par RASCOM, actuellement cogéré par des opérateurs européens, mais également la rentabilisation de cet investissement important, via une redynamisation de son exploitation commerciale ».

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Côte d’Ivoire : l’espoir déçu du secteur pétrolier

Algérie 360 - Fri, 12/14/2018 - 21:14

Ecofin Hebdo) – Début 2017, le gouvernement ivoirien annonce qu’il envisage de porter la production pétrolière nationale à 200 000 barils par jour, d’ici à 2020. Celle-ci est alors d’environ 45 000 barils par jour et vient d’enregistrer une croissance historique de 42,80% par rapport au volume extrait en 2015. Le projet est ambitieux. Mais le gouvernement semble négliger la morosité du marché qui prévaut et qui offre très peu d’options d’investissement aux compagnies d’exploration. Deux ans plus tard, en décembre 2018, le marché pétrolier n’est toujours pas au meilleur de sa forme et la production journalière atteint péniblement 34 000 barils par jour. La Côte d’Ivoire voit son rêve pétrolier s’éloigner.

Une succession de politiques pétrolières incohérentes

En 2000 et 2010, le régime du président Gbagbo a attribué 14 blocs d’exploration à des firmes étrangères. Pendant cette période, seulement cinq forages ont été opérés sur la zone, tandis qu’au même moment, des pays comme le Congo ou encore la Guinée Equatoriale en comptaient respectivement 25 et 45.

Pourtant le potentiel pétrolier du pays n’est plus à démontrer. L’offshore ivoirien s’étend dans une zone du Golfe de Guinée qui attire de plus en plus les investisseurs, comme au Ghana voisin. Des observateurs ont longtemps reproché à l’ancien régime son manque d’ambition pour promouvoir l’offshore. Il faut dire que les énergies étaient essentiellement tournées vers le cacao ou encore l’anacarde, principaux produits d’exportation du pays. D’ailleurs, le pétrole ne représentait que 3% du PIB et moins de 15% des exportations du pays.

En août 2011, Adama Toungara, le ministre du pétrole du premier gouvernement d’Alassane Ouattara a durement critiqué la politique pétrolière de l’ancien régime en pointant du doigt son manque de vision. « La Côte d’Ivoire a octroyé des permis à des sociétés qui n’ont ni la compétence technique, ni la capacité financière d’explorer », avait-il martelé, annonçant qu’il fera « en six mois ce qu’on n’a pas fait en dix ans ».

« La Côte d’Ivoire a octroyé des permis à des sociétés qui n’ont ni la compétence technique, ni la capacité financière d’explorer », avait-il martelé, annonçant qu’il fera « en six mois ce qu’on n’a pas fait en dix ans ».

Un changement de paradigme qui fera de la Côte d’Ivoire « une puissance pétrolière sous régionale, même si le pays ne sera pas un Koweït africain ». Il promet de passer la production de 40 000 barils à 300 000 b/j à l’horizon 2020, soit 9 ans pour multiplier la production par 7,5. Très ambitieux.

En 2011, Adama Toungara promet de faire de la Côte d’Ivoire « une puissance pétrolière.»

Adama Toungara choisit alors de s’appuyer sur le modèle ghanéen qui a enregistré l’une des plus belles success story de l’industrie, ces dernières années. Le Ghana a lancé sa production en 2010 et un an plus tard, il produisait plus que la Côte d’Ivoire. Ses perspectives de production le placeront parmi les cinq plus grands producteurs du continent en 2020.

 

2012 : le gouvernement fonde de grands espoirs sur géant russe Lukoil.

En avril 2012, la Côte d’Ivoire adopte un nouveau code pétrolier, puis réussit à convaincre le géant russe Lukoil, en octobre 2012, sur le bloc CI-524. On signale alors quelques découvertes éparses en eaux profondes. Entre autres, on peut citer celle de Tullow dans le permis d’exploration CI-103 ou encore celle du puits Kosrou-1, dans le bloc CI-105 par Tullow et l’Américain Anadarko.

Toutefois, les résultats peinent à se confirmer, les gros investisseurs ne se ruent pas vers l’offshore ivoirien et laissent la place à des juniors comme Vanco ou le Canadien CNR.

Changement d’objectif de production

Ayant compris que le niveau de production promis ne sera pas atteint, le gouvernement revoit à la baisse ses ambitions. En janvier 2013, Ibrahima Diaby, le directeur des hydrocarbures au ministère du pétrole annonce que le niveau de production désormais visé est de 200 000 b/j à atteindre en 2020.

En janvier 2013, Ibrahima Diaby, le directeur des hydrocarbures au ministère du pétrole annonce que le niveau de production désormais visé est de 200 000 b/j à atteindre en 2020.

Pour y arriver, les autorités déroulent le tapis rouge à Exxon Mobil en 2014. La plus importante société pétrolière américaine signe deux accords de partage de production (PSC) avec l’Etat de la Côte d’Ivoire sur les blocs pétroliers CI-602 et CI-603 situés en eaux ultra-profondes. Cet accord porte à 22 le nombre de PSC signés par le gouvernement depuis 2011. La société texane, pionnière de la recherche d’hydrocarbures dans le pays, marque ainsi son retour en Côte d’Ivoire après 32 ans d’absence, cette fois-ci avec de grosses ambitions.

Aucune des quelques découvertes annoncées ces trois dernières années, n’a véritablement fait l’objet d’un plan de développement, ne serait-ce qu’à petite échelle.

Un communiqué de l’agence ivoirienne de presse indique qu’Exxon prévoit d’investir 400 millions de dollars, rien que dans la première phase d’exploration de ces deux périmètres. Derrière, le gouvernement harangue les explorateurs. En avril, Total signale la découverte, dans le puits Saphir-1XB du bloc CI-514, d’un nouveau « gisement prometteur ». Il faut dire que jusqu’ici, aucune des quelques découvertes annoncées ces trois dernières années, n’a véritablement fait l’objet d’un plan de développement, ne serait-ce qu’à petite échelle.

Un point d’achoppement

En janvier 2017, à son arrivée à la tête du ministère de l’Energie, le banquier Thierry Tanoh réitère l’objectif national des 200 000 barils par jour en 2020.

 

En 2017, Thierry Tanoh succède à Adama Toungara et confirme l’objectif de 200 000 barils par jour en 2020.

Le nouveau ministre promet de redynamiser le secteur de l’Energie avec, quelques mois plus tard, l’annonce de la construction d’une unité de regazéification de GNL qui aura une capacité de 3 Mtpa. Le projet était prévu pour démarrer au second semestre de 2018. Mais les négociations sur le prix d’achat du gaz par le gouvernement constituent un point d’achoppement depuis plus d’un an.

Pour finir, M. Tanoh est limogé le 10 décembre 2018. D’après des précisions du magazine français Jeune Afrique, le responsable aurait payé le prix des « objectifs non atteints ». Pour des sources proches du gouvernement, c’est plutôt la conséquence logique de la brouille survenue récemment entre Henri Konan Bédié, le président du PDCI (formation politique à laquelle appartient Tanoh) et le président Ouattara. M. Tanoh lui-même aurait souhaité partir afin de se battre dans son camp contre le parti au pouvoir, lors des élections présidentielles de 2020.

Quoiqu’il en soit, Thierry Tanoh aura tout de même réussi à signer cinq nouveaux blocs offshore (CI-526, CI-602, CI-603, CI-707 and CI-708) à un consortium composé de Kosmos Energy et de BP, et deux nouveaux blocs d’exploration (CI-524 en offshore et le bloc onshore CI-520, situé non loin d’Abidjan), à la compagnie indépendante britannique Tullow Oil.

La frontière maritime avec le Ghana ou le jackpot envolé

Outre l’ouverture de l’offshore au marché, les rêves de la Côte d’Ivoire d’atteindre une production de 300 000, puis 200 000 b/j de pétrole ont longtemps été motivés par l’éventualité de gagner un territoire maritime riche en pétrole, disputé au Ghana depuis 2009. En effet, la zone concernée revêt un intérêt stratégique pour les deux pays. 2 milliards de barils de pétrole évoqués. Des ressources probables de 240 millions de barils de pétrole récupérables et de 60 millions barils équivalent pétrole de condensat.

La zone offshore, objet du conflit.

C’est surtout une extension de la zone d’exploitation Tweneboa-Enyenra-Ntomme (TEN), contrôlée par la compagnie britannique Tullow Oil qui génère du brut et du gaz qui sert à alimenter les centrales thermiques ghanéennes.

La Côte d’Ivoire estimait détenir un droit exclusif d’exploitation des hydrocarbures dans la zone offshore, objet du conflit, à partir du moment où Tullow Oil a fait part de sa volonté d’y étendre ses projets d’exploration pour le compte du Ghana.

L’enjeu sur place était de taille pour la Côte d’ivoire, un jugement en sa faveur aurait garanti l’atteinte, sans véritablement investir, des 200 000 barils par jour de pétrole.

L’enjeu sur place était de taille pour la Côte d’ivoire, un jugement en sa faveur aurait garanti l’atteinte, sans véritablement investir, des 200 000 barils par jour de pétrole.

Finalement, après huit ans de bataille judiciaire devant le tribunal international du droit de la mer (TIDM), en septembre 2017, c’est le Ghana qui remporte le périmètre. Selon la décision des juges, le Ghana n’a pas violé les droits souverains de la Côte d’Ivoire en engageant des travaux d’exploration pétrolière à la frontière maritime qui les sépare. Ce jugement traduit une déception colossale et la remise en question des objectifs pétroliers de la Côte d’Ivoire.

Face à ce revers de taille, la Côte d’Ivoire doit redéployer davantage d’énergie pour élaborer de meilleures politiques d’exploration et de donner un nouveau coup d’accélérateur à sa production qui, sur les 9 premiers mois de l’année en cours s’est limitée à une moyenne de 34 084 b/j, en raison de nombreux travaux d’exploration sur les champs producteurs.

Olivier de Souza

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Mauritanides 2018 : Le gaz, une ressource abondante pour satisfaire la demande croissante en énergie à un prix abordable

CRIDEM (Mauritanie) - Fri, 12/14/2018 - 21:00
Initiatives News - « BP souhaite voir la Mauritanie prospérer dans un monde qui change de plus en plus vite. » Selon le directeur de British...
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Kaédi : Atelier de concertation du PRODEFI sur le PTBA 2019 [PhotoReportage]

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Journal Le Terroir - L’Antenne régional du PRODEFI à Kaédi a organisé simultanément trois ateliers de concertation avec les bénéficiaires...
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Tissemsilt: la RN 39 fermée à la circulation suite à de fortes pluies

Algérie 360 - Fri, 12/14/2018 - 19:47

De fortes pluies accompagnées de vents assez violents, qui se sont abattues vendredi dans la wilaya de Tissemsilt, ont provoqué un glissement de terrain conduisant à la fermeture de la route nationale (RN 39) reliant la commune de Sidi Slimane à la limite de la wilaya d’Ain Defla, a-t-on appris des services de la protection civile.

La même source a indiqué que les éléments de la protection civile appuyés par des agents de la direction des travaux publics et de la commune ont procédé à l’enlèvement des pierres et de la boue pour dégager cette route afin de la rouvrir.

Pour sa part, la station régionale de météorologie d’Ain Bouchekif (Tiaret) prévoit la persistance des averses et des vents dans les 24 prochaines heures dans la wilaya de Tissemsilt, ainsi que la chute de neige vendredi soir sur les hauteurs dépassant les 1.000 mètres d’altitude. APS

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Un bus fauche des étudiants protestant contre la crise des transports à l'Université de Nouakchott

CRIDEM (Mauritanie) - Fri, 12/14/2018 - 19:47
Alakhbar – Six étudiants ont été fauchés, le vendredi 14 décembre courant, par un bus immatriculé n ° 6GR0024, au cours de leur mouvement de...
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Émigration clandestine: un réseau de «passeurs» démantelé à Mostaganem

Algérie 360 - Fri, 12/14/2018 - 19:44

Le Groupement territorial de la Gendarmerie nationale de Mostaganem a annoncé vendredi, le démantèlement d’un réseau de «passeurs» spécialisé dans l’organisation de migrations illégales en mer à destination de l’autre rive de la Méditerranée.

Quatre individus âgés de 27 à 39 ans ont été arrêtés jeudi soir dans le cadre de cette opération de lutte contre l’émigration clandestine, a précisé la cellule de communication du Groupement.

La perquisition des domiciles des prévenus, ordonnée par le magistrat compétent, a donné lieu à la saisie d’une embarcation de pêche, d’un moteur et de neuf bidons de 30 litres chacun remplis de carburant, a-t-on indiqué de même source.

Plusieurs tentatives d’émigration clandestine ont été mise en échec depuis le début du mois en cours à Mostaganem, a-t-on fait savoir en signalant l’arrestation de 29 personnes durant cette même période. APS

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Porte-parole : Nous sommes pret à remettre à Ould Salahi son passeport, mais à ses risques et périls

CRIDEM (Mauritanie) - Fri, 12/14/2018 - 19:30
Adrar-Info - Le ministre de la Culture et des Relations avec le Parlement, le porte-parole du gouvernement mauritanien, Sidi Mohamed Ould Maham a...
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BAPTÊME DE PARAPENTE – BELLE AVENTURE DZ

Algérie 360 - Fri, 12/14/2018 - 19:23
Informations
  • Lieu : Bouira
  • Adresse : Bouira.
  • Téléphone : +213561401083
  • /comptefacebook
  • https://www.facebook.com/Belle-aventure-dz-310386342785500/
  • Du samedi 15 décembre 2018 08:00 au samedi 15 décembre 2018 18:00
Description

Amateurs de sensations fortes, cette sortie est pour vous! Belle Aventure DZ, vous propose une sortie unique avec un vol en parapente, ce samedi 15 décembre 2018.

Programme de la journée: 

Départ : à 08h00.

Arrivée à Bouira à 09h00.

Se rendre au site du vol à 10h00 (un peu plus loin que la ville de Bouira)

Équipements: chaussures de type tennis , vêtements de type polaires

Pendants que le baptême commence le reste du groupe sera encadré par un autre moniteur qui donnera des explications sur les techniques du parapente

Pause déjeuner sur place (pique-niques )

Possibilité de randonnée avant le départ

Tarif : 4500DA (transport inclus). 

Point de rendez-vous dans un parking situé en face du tribunal de Ruisseau.

Les réservations se font en envoyant un SMS au numéro suivant : 0561 40 10 83.
– En indiquant dans L’ORDRE votre *NOM- PRÉNOM

Vous recevrez un SMS  de confirmation , qui vous sera demandé le jour de la sortie.

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VISITE GUIDÉE D’ATH YENNI – BELLE AVENTURE DZ

Algérie 360 - Fri, 12/14/2018 - 19:22
Informations
  • Lieu : Ath Yenni
  • Adresse : Ath Yenni, Tizi Ouzou.
  • Téléphone : +213561401083
  • /comptefacebook
  • https://web.facebook.com/belleaventuredz/
  • Du vendredi 14 décembre 2018 07:30 au vendredi 14 décembre 2018 18:30
Description

La région •Beni yenni • est elle même une confédération de 7 villages situés à 35 Km du chef-lieu de la Wilaya de Tizi-Ouzou et culminant à 900 m d’altitude réputée pour ses bijoux berbères

Programme de la journée :

– Arrivée a Beni Yenni à 10h00.
– Visite du village Aith-Larbaa ( pour voir les bijouteries et possibilité d’achats de bijoux )
– Pause déjeuner  dans un restaurant conviviale (plats traditionnels,fruits de saison)
– Visite d’une l’huilerie du village Aith-Lahcene
( dégustation de l’huile avec le pain traditionnel ?)

Tarifs:
Tarif adultes :1300DA

Tarif enfants (6ans à 12ans) : 650DA

Le tarifs comprend :

Transport aller et retour

Guide et assistance durant la journée .

• Le point de rendez-vous : dans un parking en face le tribunal de Ruisseau .

Les réservations se font en envoyant un SMS au numéro suivant : 0561 40 10 83 
– En indiquant dans L’ORDRE votre *NOM- PRÉNOM -Précisé adulte ou enfant -DESTINATION*

• vous recevrez un SMS de confirmation , qui vous sera demandé le jour de la sortie
NB: en cas d’annulation veuillez nous prévenir à l’avance en envoyant un SMS: 0561 40 10 83.

Pour plus d’informations appelez au numéro suivant : 0561 40 10 83.

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Des kits scolaires remis aux meilleurs élèves de Bassila

24 Heures au Bénin - Fri, 12/14/2018 - 19:17

L'Ambassadeur du Royaume du Maroc près le Bénin, Son Excellence Monsieur Rachid RGUIBI, vient de décerner des prix aux meilleurs apprenants pour promouvoir l'excellence en milieu scolaire. La cérémonie de remise de don a eu lieu à Kikele dans la commune de Bassila, ce vendredi 14 Décembre 2018, en présence de la ministre chargée des affaires sociales, de la Secrétaire Exécutive de la Fondation Etisalat (Moov) et plusieurs invités.

Dénommé Prix de l'Ambassadeur de sa Majesté le Roi du Maroc, cette récompense comprend des kits scolaires constitués de sac, de cahiers, de vrais dessinateurs, de stylos, tee-shirts, téléphones portables Android avec crédits, et autres fournitures scolaires.
Cette initiative prise par l'Ambassadeur du Royaume du Maroc et qui n'est pas à sa première édition, est organisée en partenariat avec la fondation Etisalat BENIN.
Les Prix de sa Majesté le Roi du Maroc, MOHAMMED VI, ont été remis aux 99 meilleurs élèves de 08 collèges de la commune de Bassila que sont : Ceg1 Bassila, Ceg2 Bassila, Ceg Kprekete, Ceg Kikele, Ceg Aoro, Ceg Biguini, Ceg Igbo Dogue.
La remise des prix a été organisée en collaboration avec la ministre des affaires sociales et de la microfinance Bintou Chabi Adam Taro et le président de l'Association des jeunes entreprises Pierre Zokli.
La coopération marocaine est très active au Bénin depuis l'accréditation de S.E.M. Rachid RGUIBI, au poste d'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume du Maroc près le Bénin.
Cette coopération se manifeste surtout à travers l'octroi chaque année de centaines de bourses d'études aux étudiants béninois dans les grandes écoles et universités marocaines et à travers la réalisation d'infrastructures sociocommunautaires au Bénin.

D. M.

Le liste des récipendaires

La cérémonie de remise don en images

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L’ENTMV annule des départs et modifie son programme en raison des conditions climatiques

Algérie 360 - Fri, 12/14/2018 - 18:46

En raison des conditions climatiques prévalant ces dernières 24 heures, où l’on note de vents violents, une forte houle sur l’ensemble de nos côtes et des vagues pouvant atteindre les 4 mètres, l’Entreprise nationale de transport de voyageurs (ENTMV) a annoncé sur son site internet tout un remaniement de son programme sur les carres ferries Tassili II, El Djazair et Tariq Ibn Ziyad.

Des départs programmés pour hier, jeudi, ont aussi été carrément annulés, et ce, à partir de tous les ports algériens et vers les destinations de Franc et d’Espagne.

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Vidéo. Interview. Amadou Tijani Diop, Président du FRUD, ancien vice-président de IRA

CRIDEM (Mauritanie) - Fri, 12/14/2018 - 18:45
Kassataya - Vidéo. Interview. Amadou Tijani Diop, Président du FRUD, ancien vice-président de IRA. Amadou Tijani Diop est ce que la presse...
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Entre médias « collabos » et « merde » de Facebook, comment les « gilets jaunes » s’informent sur les ronds-points

Algérie 360 - Fri, 12/14/2018 - 18:34

Il est 10 heures du matin, mardi 11 décembre, sur le camp des « gilets jaunes » du rond-point d’Atlantheix, à Theix-Noyalo, près de Vannes (Morbihan). Les occupants qui ont passé la nuit dans la cabane en bois ont été rejoints par les plus matinaux. Celui que tout le monde surnomme « Haribo » (il aime distribuer des bonbons) explique à ses camarades ce qu’il a lu sur des groupes Facebook liés au mouvement : de plus en plus de monde « veut aller manifester aux sièges des grands médias » parisiens, le 15 décembre, plutôt que de retourner vers les Champs-Elysées. Si ces « gilets jaunes » nous ont accueillis chaleureusement, ils approuvent vite l’idée de cibler les médias, qu’ils jugent forcément du côté du pouvoir. Mais si leur méfiance est si profonde, comment s’informent ces « gilets jaunes » ?

La veille, ils étaient une quinzaine à suivre, sur un poste de radio, l’allocution d’Emmanuel Macron. Déjà peu convaincus par les annonces du chef de l’Etat, ils ont découvert au matin que la hausse du smic promise ne concerne en réalité que les bénéficiaires de la prime de précarité. Certains ne pourront donc pas en profiter, comme la fille de Loïc. Et pourtant, à la télévision, « tout le monde parle de 100 euros, sans dire que tous les smicards n’y auront pas droit », regrette-t-il. Fethi, lui, a eu la désagréable impression que BFMTV « essayait de convaincre » les téléspectateurs qu’il s’agissait d’une bonne mesure : « Ils avaient inscrit le chiffre de 100 euros dans une grosse barre rouge sur l’écran, c’est une manière d’impressionner les gens. »

Autour d’un repas, des « gilets jaunes » vannetais discutent, lundi 10 décembre 2018, des annonces faites le soir même par Emmanuel Macron. (LOUIS BOY / FRANCEINFO)

La chaîne d’info, que certains ici ont rebaptisée « BFM WC », est le média qui inspire le plus de méfiance, voire de haine. « Astérix », qui ne vient jamais sans sa fausse barbe et son casque à plumes de « Gaulois réfractaire », boycotte « cette chaîne collabo du gouvernement ». Il dit avoir davantage confiance dans ses concurrentes, comme CNews ou franceinfo, et dans les médias locaux que d’autres de ses camarades critiquent. Interrogé le 17 novembre sur sa pancarte très hostile à Emmanuel Macron, il a ainsi été « très surpris que le gars de Ouest-France ne coupe rien de [son]interview ».

« Les pressions, vous savez comment ça marche… »

Car sur le camp d’Atlantheix, nombreux sont ceux qui pensent que les journalistes, quel que soit leur média, ne sont pas libres d’écrire tout ce qu’on leur raconte, et que les propos trop hostiles au gouvernement sont censurés. « Les pressions, vous savez comment ça marche, j’imagine… » nous a-t-on lancé à plusieurs reprises. Ainsi, Michel est persuadé que les articles sont « relus et corrigés politiquement » par la hiérarchie, ceux qui se trouvent « au-dessus », ou « qu’ils ne passent pas ». Cette méfiance repose notamment sur le fait que de nombreux médias sont détenus par de riches hommes d’affaires, de même qu’ils se méfient d’Emmanuel Macron en raison de son passé de banquier.

« Une même personne peut détenir BFM, RMC, d’autres médias, et si elle est copine avec un politique, c’est fini », dénonce Fetih. Très commenté sur le camp, le vote du Sénat fin novembre en faveur de la suppression de trois taxes pesant sur les stations de radio et les chaînes de télé passe pour un renvoi d’ascenseur. De son côté, « Haribo » se réjouit d’avoir récemment découvert Le Média : si la web télé est proche de La France insoumiseelle n’est « pas liée à un riche industriel ».

« Haribo » (à gauche) et Fethi discutent des médias, le 11 décembre 2018, sur la terrasse de la cabane construite par les « gilets jaunes » au niveau du rond-point d’Atlantheix, à l’entrée de Vannes (Morbihan). (LOUIS BOY / FRANCEINFO)

Comment expliquer que certaines images circulant sur internet ne passent pas à la télévision, si ce n’est en raison d’une censure, se demandent beaucoup de ces « gilets jaunes » vannetais. Surtout quand il s’agit de vidéos montrant des manifestants blessés ou violentés lors d’interventions des forces de l’ordre. « La jeune fille qui a perdu un œil samedi à Paris, vous l’avez vue sur BFMTV, vous ? » s’interroge Nicolas. Authentifiée par Libération, la vidéo de la jeune femme a été reprise par de nombreux sites d’info, dont celui de France 3.

Dans ce contexte de défiance envers les médias traditionnels, lui préfère les documents bruts que l’on trouve en ligne. Certains de ses camarades apprécient ainsi la démarche de RT France, chaîne financée par l’Etat russe, où les reporters diffusent en direct sur Facebook ce qu’ils filment des manifestations. « Samedi, j’avais deux pages ouvertes sur mon ordinateur. D’un côté RT France – et c’est comme si j’étais à Paris – et de l’autre CNews et BFMTV », explique « Fonfon », un autre habitué du camp. « Je peux vous dire que ce que montrait RT France était complètement différent », et illustrait selon lui le fait que « les CRS étaient là pour agacer les manifestants pacifiques ».

« Je n’ai pas tellement le temps de regarder les médias »

C’est essentiellement sur internet que les « gilets jaunes » vont chercher une information qu’ils jugent plus fiable. Et cela passe par de nombreux canaux : conversations WhatsApp avec des amis, chaînes de mails et groupes Facebook rassemblant des « gilets jaunes » au niveau local comme national. Ils écoutent d’ailleurs avec attention certaines figures qui ont émergé en ligne, comme le très populaire Maxime Nicolle (alias Fly Rider), dont certaines affirmations se sont révélées fausses. « Il propose des idées et des choses constructives », estime tout de même « Haribo ».

Si le rôle de Facebook dans la naissance des « gilets jaunes » a été très commenté, il ne semble pas aussi central vu du rond-point d’Atlantheix. Un groupe Facebook dédié au camp regroupe certes près de 700 membres, mais sur place, rares sont ceux que l’on croise les yeux rivés sur les réseaux sociaux. « Quand je suis ici, je n’ai pas tellement le temps de regarder les médias », traditionnels ou non, nous explique « Gigi » alors qu’elle épluche des pommes pour le déjeuner. Pour elle comme pour d’autres, le cœur de leur action est sur le terrain, et non en ligne. Ceux qui rejoignent le mouvement n’ont d’ailleurs pas tous découvert le camp sur le réseau social.

Des « gilets jaunes » de Vannes (Morbihan) discutent tout en ralentissant les voitures qui passent près du camp d’Atlantheix, le 10 décembre 2018. (LOUIS BOY / FRANCEINFO)

Loïc a « entendu parler des ‘gilets jaunes’ par le bouche-à-oreille sur [son] lieu de travail », une usine où il est en intérim. Isabelle, récemment arrivée dans la région, est simplement « allée à Vannes » rejoindre le rassemblement le plus proche. Ils expliquent apprécier les échanges avec des personnes aux situations différentes, qu’ils n’auraient jamais via Facebook. « Comme tout le monde, j’avais bien vu qu’il y avait de la misère dans la société, mais au contact des gens ici, je me rends compte que certains sont vraiment dans la merde », explique Jean-Marc.

Et pour partager les dernières informations et débattre des prochaines actions, une réunion quasi-quotidienne a lieu le soir à 19 heures. Résultat, le groupe Facebook est devenu une sorte de « Bison Futé » des « gilets jaunes » plaisante Fabien, un de ses administrateurs : beaucoup de ses membres, qu’on ne voit pas sur le terrain, s’en servent avant tout pour éviter les bouchons liés aux différentes actions.

Des « gilets jaunes » qui jouent aux « journalistes »

D’autant que parmi les « gilets jaunes » de Vannes, on se méfie parfois de ce qui circule sur Facebook. « 80% de ce qu’on y trouve, c’est de la merde », tranche Jean-Pierre, qui n’a jamais voulu s’y inscrire. « Tout le monde peut publier n’importe quoi sans le vérifier. » Sur le camp, chacun à sa méthode pour ne pas se faire avoir par les fausses informations. Fethi, qui a lui-même étudié le journalisme, fait « une certaine confiance » au fact checking de journaux comme Libération ou Le Monde, mais préfère compléter par sa propre analyse et son instinct : « Parfois, on sent si quelque chose tient la route ou pas. » « Haribo », lui, « ferme un article [s’il sent] qu’on essaie de [l]‘entraîner vers un point de vue ». Mais il ne partage pas une info s’il « ne trouve pas de réponse » à ses doutes.

« Gigi » consulte son téléphone sur le camp de « gilets jaunes » d’Atlantheix, près de Vannes, le 11 décembre 2018. (LOUIS BOY / FRANCEINFO)

Et parfois, les « gilets jaunes » se muent en « journalistes ». Mardi matin, Fabien est allé lui-même vérifier si les CRS intervenaient vraiment pour déloger des lycéens à Vannes, comme l’affirmait un message relayé sur le groupe Facebook. « J’ai vu qu’il n’y avait que deux motards de la police. J’ai expliqué à son auteur qu’il fallait faire attention », et le message a été effacé. « Il faut être vigilant », estime ce référent du camp, qui s’appuie aussi sur les connaissances d’une autre habituée.

Pascale, ancienne fonctionnaire territoriale qui a quelques notions de droit, fait des allers-retours entre le camp et son ordinateur. Elle a ainsi aidé à enrayer les rumeurs sur le pacte de Marrakech, un texte accusé par certains « gilets jaunes » de vendre la France à l’ONU. « Je suis allée me renseigner sur ce qu’est ce pacte, et j’ai vite compris que ça n’avait rien à voir », explique-t-elle, préférant se fier aux textes – « Légifrance est ma bible maintenant. » Au quotidien, elle « navigue entre les chaînes d’info, regarde sur le net » et tente de trouver un « équilibre » en consultant « aussi bien des nouvelles engagées, à gauche comme à droite, que les nouvelles ‘gouvernementales' ». Elle en tire une synthèse, lue à la réunion du soir, pour ceux qui suivent moins l’actualité.

Mais pas toujours facile de mettre tout le monde d’accord. Le soir qui a suivi notre départ du camp, un attentat a fait au moins deux morts, une victime en état de mort cérébrale et 12 blessés à Strasbourg. Sur internet, certains « gilets jaunes », dont le fameux Fly Rider, ont exprimé leurs doutes sur la véracité de cette attaque. Mercredi, le groupe Facebook d’Atlantheix n’a pas échappé au débat. Un de ses administrateurs, Yoann, explique qu’il « se pose des questions » lui aussi. S’il n’y a pas eu de discussion collective sur le sujet, « chacun a plus ou moins son avis », détaille Fabien. Lui ne croit pas au complot, pas plus que Pascale, qui « ne pense pas qu’un gouvernement irait jusqu’à tuer ». Elle confie une certaine lassitude face aux sceptiques : « J’ai peur qu’on se décrédibilise tout seuls. » Et toutes les vérifications du monde ne calmeront pas certains désaccords.

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Théâtre: « Axerdus » (la tranchée), le nouveau mélodrame du TR Bejaia

Algérie 360 - Fri, 12/14/2018 - 18:26

BEJAIA- La nouvelle production du théâtre régionale de Bejaia, « Axerdus » (la tranchée) dont la générale a été présentée jeudi soir, a visiblement ravi, le public lui ayant consacré à sa chute une   longue et forte ovation.

Ecrite par Youcef Taouint, et mise en scène par Nassereddine Yasser et Djohra Déragla, qui par ailleurs, y a campé l’unique rôle féminin, la pièce a réuni en effet tous les ingrédients du mélodrame, que sont le chant, la mélodie et l’action dramatique pour faire mouche, le tout emballé, de surcroit, dans une fine pochette d’humour et dérision. 

Nasserdine Yasser, à ce titre, a joué sur tous les tableaux pour transformer, une réclusion forcée et involontaire dans une cave minable d’un quatuor de musiciens, en une fresque humaine captive et amusante voire émouvante.

Dans un contexte de guerre, dont il n’est pas souligné  l’origine, les quatre mélomanes, se retrouvent bloqués dans une salle de répétition, à l’allure d’une tranchée, impossible d’en sortir.

Sous les fracas des explosions extérieurs, la porte se referme sur eux. Et les voilà pris au piège comme des rats. En essayant de s’en extraire, ils se rendent compte que la clé a également disparu. Et quand il la retrouve, ils ne peuvent l’utiliser car derrière la lourde s’est installé un molosse   menaçant qui n’attendait que l’opportunité de les écorcher vifs.

De surprise en surprise, assaillis par la peur, la faim et le froid, ils échafaudent alors des plans pour s’évader. Et il le faut sous peine d’y laisser leurs vies. Mais une question les taraude: qui le premier parmi eux  osera mettre le nez dehors et défier le cerbère et donc se sacrifier pour les autres?. S’en suit alors un jeu d’esprit et de ruse pour en désigner le candidat mais sans résultat. Même le vote, comme dans « Babord Ghrek » de Slimane Benaissa, pour plébisciter un candidat au sacrifice, échoue.

Finalement, c’est une lettre de détresse envoyée à l’ONU, comme une bouteille à la mer, qui les sauve. Un de ses délégués, qui n’est autre que l’un des acolytes qui sorti par miracle sans se faire déchiqueté, qui revient leur prêter main forte mais au prix d’une voracité corruptive furieuse. Et la chronique s’achève sur sa mort, après qu’il eut reçu un coup de couteau de l’un de ses anciens compagnons, excédé par les chantages subis.

Une chute terrible qui croque les déchirements de la société, les frustrations et les impuissances qui en naissent, notamment la difficulté d’aller les uns vers les autres. Mais pas seulement. La morale, le bien et le mal, la souffrance et la rédemption tout passe à la moulinette d’un réquisitoire tout en parabole.

Un spectacle hors du temps mais qui se laisse observer comme un feuilleton télévisé, servi par des comédiens attachants, pétillant d’émotion et d’action dont le plongeon dans ces entrailles de la terre a été un exercice d’exploration de l’âme humaine. 

La pièce d’expression entièrement kabyle sera présentée au festival du théâtre amazigh qui se tient actuellement à Batna.

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« Gilets jaunes » : êtes-vous éligible à la prime exceptionnelle de fin d’année versée par les entreprises volontaires ?

Algérie 360 - Fri, 12/14/2018 - 18:24

Défiscalisées jusqu’à 1 000 euros, réservées aux salariés touchant jusqu’à 3 600 euros mensuels net : le Premier ministre Edouard Philippe a précisé vendredi les modalités d’application des primes exceptionnelles versées par les entreprises volontaires à leurs salariés.

Le gouvernement précise les modalités de versement des primes exceptionnelles versées par les entreprises volontaires à leurs salariés, l’une des mesures annoncées par Emmanuel Macron. Edouard Philippe, accompagné de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, s’est exprimé à Gonesse (Val-d’Oise) à l’issue d’une réunion avec plusieurs chefs d’entreprise, qui envisagent ou ont annoncé le versement de ladite prime. Voici ce que le Premier ministre a annoncé.

La proposition du gouvernement sera présentée mercredi en Conseil des ministres, avant d’être débattue au Parlement « le plus rapidement possible », l’objectif étant d’adopter la mesure d’ici au 31 décembre. Les entreprises désireuses de verser cette prime exceptionnelle à leurs salariés devront le faire avant le 31 mars.

Les primes exceptionnelles versées par les entreprises volontaires à leurs salariés seront défiscalisées jusqu’à 1 000 euros. Au-delà, le surplus sera soumis à cotisations sociales pour les entreprises et imposable pour les salariés. Ainsi le groupe Total a annoncé une prime exceptionnelle de 1 500 euros à tous ses employés en France. Les salariés du groupe paieront donc des impôts sur les 500 euros qui dépassent la limite fixée par le gouvernement. Et le groupe Total devra s’acquitter de cotisations sociales sur ces 500 euros.

Les fonctionnaires ne seront pas concernés

Les salariés touchant plus de 3 600 euros mensuels net ne seront pas éligibles à ce dispositif.

L’idée sera de réserver la défiscalisation de cette prime aux salariés qui touchent moins de 3 600 euros par mois afin de pouvoir concentrer ces mesures sur (…) nos concitoyens salariés qui ont les rémunérations les plus modestes.Edouard Philippe, Premier ministreà la presse

Par ailleurs, cette prime exceptionnelle « ne peut pas se substituer à des dispositions qui existeraient déjà, soit dans les contrats de travail des salariés, soit dans le cadre d’accord collectif. Elle est véritablement exceptionnelle, elle ne vient pas à la place de quelque chose », a assuré le chef du gouvernement, répondant aux syndicats qui craignaient que les entreprises ne s’en servent pour limiter les augmentations annuelles.

Les fonctionnaires ne seront pas concernés par la prime exceptionnelle défiscalisée qui est donc réservée aux salariés.

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La Bad octroie un prêt de 163 millions d'euro pour la route Djougou-Péhunco Banikoara

24 Heures au Bénin - Fri, 12/14/2018 - 18:23

Troisième producteur mondial de coton avec une production de 600 000 tonnes lors de la campagne 2017-2018, le Bénin est toutefois confronté à un enclavement de ses zones cotonnières. Ce jeudi 13 décembre 2018, le Conseil d'administration de la Banque africaine de développement a accordé une assistance financière de 163,12 millions d'euros pour financer l'aménagement de la principale route cotonnière reliant Djougou à Banikoara, longue de 209,68 km. Ce financement se répartit en deux prêts, l'un octroyé par la Banque, à hauteur de 119,93 millions d'euros, l'autre émanant de l'Africa Growing Together Fund (AGTF) pour un montant de 43,19 millions d'euros.

La route Djougou-Pehonco-Kérou-Banikoara constitue l'épine dorsale du réseau des routes cotonnières du nord-ouest du Bénin. Mais effectuer ce trajet exige aujourd'hui pas moins de dix heures pour un poids lourd. La réalisation du projet devrait donc améliorer le service sur le tronçon, favorisant l'accroissement du trafic et des échanges commerciaux dans la région, et contribuer à la réduction des coûts de transport et à l'amélioration des conditions de vie des populations riveraines de la route. Dans cette veine, la baisse des coûts logistiques aura pour conséquence la diminution des coûts de production et d'exportation du coton, pilier de la richesse nationale du Bénin, améliorant ainsi la compétitivité économique du pays.

« Le potentiel de production cotonnière et d'industrialisation dans la zone du projet est important. Aussi, la réalisation de cette route attirera de nouveaux investisseurs dans les secteurs de la production, de la transformation et de l'exportation du coton », a soutenu Serge N'Guessan, directeur général adjoint pour l'Afrique de l'Ouest à la Banque.

La filière du coton joue un rôle primordial dans l'économie béninoise. Le secteur représente 45 % des recettes fiscales (hors douane) du pays. Il contribue pour 13 % au PIB national et pour 80 % dans la recette des exportations du pays. Au cœur de l'activité économique, le coton représente environ 60 % du tissu industriel du Bénin.

La Banque compte parmi les plus importants partenaires financiers du Bénin, notamment dans le secteur des transports. Elle poursuit désormais ses interventions dans la zone de forte concentration de la production agricole du pays (centre et nord). Le portefeuille actif de la Banque au Bénin comprend 13 projets, dont deux dans le secteur des transports, soit un engagement total de 343 millions d'euros.

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Attentat à Strasbourg : ce que l’on sait de l’arme ancienne utilisée par Cherif Chekatt

Algérie 360 - Fri, 12/14/2018 - 18:20

L’auteur présumé de l’attentat à Strasbourg est parvenu à se cacher durant un peu plus de 48 heures avant d’être abattu par la police, jeudi. Les forces de l’ordre ont retrouvé sur lui un revolver datant de la fin du XIXe siècle.

« Les enquêteurs ont saisi un revolver ancien chargé de six munitions. » Après 48 heures de traque, la police a abattu le tireur du marché de Noël de Strasbourg, Cherif Chekatt. Les policiers ont retrouvé sur lui un revolver datant de la fin du XIXe siècle, un couteau et huit autres munitions de calibre 8 mm. Ce détail a interpellé les enquêteurs dès la première heure, puisque c’est avec cette même arme que Cherif Chekatt a tué quatre personnes et blessé douze autres sur le marché de Noël, mardi 11 décembre. Comment l’assaillant a-t-il pu se procurer une telle arme ? D’où vient-elle ? Eléments de réponse.

L’arme des soldats français durant la Première Guerre mondiale

Selon Jean-Louis Courtois, expert judiciaire en balistique cité par L’Essor, l’arme utilisée par Cherif Chekatt est un revolver d’ordonnance – un modèle original –, fabriqué en 1892 à 350 000 exemplaires par la Manufacture d’armes de Saint-Etienne (Loire). Ce revolver en acier était l’arme officielle des officiers français pendant la première moitié du XXe siècle, c’était notamment l’arme de dotation réglementaire des soldats pendant la Première Guerre mondiale. « Il y a eu des tas de copies effectuées par la suite, notamment pendant la guerre d’Espagne. Mais les modèles originaux sont produits à Saint-Etienne », précise à franceinfo Philippe Crochard, président de la Fédération française de tir.

Toutefois, « il ne faut pas faire de confusion et penser que puisque l’arme est ancienne, elle n’est pas dangereuse, nuance toutefois Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du Raid sur France inter. La preuve, il a tué des gens avec. (…) L’armement au siècle dernier était fait pour tuer, et ça tuait déjà beaucoup de monde. » Au cinéma, c’est ce revolver que porte le colonel Dax, interprété par l’acteur Kirk Douglas, dans Les Sentiers de la gloire (1957), reprend L’Essor.

Un revolver d’une faible puissance de tir

Ce revolver est doté d’une faible puissance de tir et est peu facile à manier. « Je suis très étonné qu’elle ait été utilisée dans cet attentat. C’est une arme à barillet qui ne se recharge pas très vite », explique Philippe Crochard. Entre le moment où la première balle est tirée et la dernière, « il y a au moins 30 secondes ». Et pour recharger le revolver, « il faut éjecter les douilles vides, remettre des balles une par une dans le barillet, le refermer et tirer de nouveau… Les gens autour de lui auraient eu le temps de le voir recharger et l’arrêter », suggère-t-il.

« Faire un attentat avec ce genre de matériel est très aberrant ! C’est limite prendre un risque pour soi-même plutôt que pour les autres », ajoute un armurier parisien auprès de franceinfo. « Ces armes ne sont généralement plus en état d’être utilisées, hormis celles qui ont été bien conservées. Et si on met n’importe quoi dedans, ça peut sauter à la figure ! », renchérit le président de la Fédération française de tir.

Une arme rare et interdite à la vente libre

Comme toutes les armes de catégorie B, ce revolver 1892 est interdit à la vente libre et nécessite « une autorisation préfectorale et la possession d’une licence de tir », explique un armurier parisien. Son coût est aussi élevé : selon Philippe Crochard, il se vend sur le marché d’occasion des professionnels autour de 1 000 euros. Aujourd’hui, il est même très difficile de se la procurer, même sur le marché des professionnels. « A mon avis, c’est une arme récupérée ou volée, car ça ne court pas les rues », reprend Philippe Crochard. « C’est une arme courante qui a été oubliée et conservée dans certaines familles où on la trouvait dans un tiroir de table de nuit », rajoute un armurier à LCI.

Les munitions sont aussi très difficiles à trouver, et si elles sont d’époque, il y a peu de chance qu’elles puissent encore fonctionner. « Des fabrications sont encore faites une fois par an dans une usine italienne pour les gens qui possèdent des armes de collection, précise Philippe Crochard. Mais comme l’arme, elles sont aussi soumises à autorisation. »

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Washington « frustré  » que le conflit au Sahara Occidental ne soit pas réglé

Algérie 360 - Fri, 12/14/2018 - 18:15

WASHINGTON- John Bolton, le Conseiller à la sécurité du président Trump, a exprimé jeudi à Washington sa « frustration » devant le  blocage que connait la question du Sahara Occidental, affirmant qu’il était  temps à la Minurso d’accomplir son mandat.

« Frustration, frustration », a répété le chef du National security Council  (NSC) en évoquant la question du Sahara Occidental lors d’un point de presse à Heritage Foudation, tenu à l’issue d’un débat sur la nouvelle stratégie de l’administration américaine en Afrique.

« Vous devriez penser au peuple sahraoui, aux sahraouis qui sont encore dans les camps des réfugiés », a ajouté John Bolton, soulignant que les  sahraouis et leurs enfants ont « besoin de retourner chez eux et avoir une  vie normale ». 

Durant ce débat consacré à la nouvelle stratégie des Etats-Unis en Afrique, le conseiller du président Trump est revenu sur les missions de maintien de la paix dans le continent, en expliquant que l’administration  américaine souhaitait mettre fin à celles qui n’ont pas rempli leurs mandats après des années de déploiement.

Bolton qui connait très bien le dossier du Sahara Occidental, pour avoir participé en 1991 à l’établissement du mandat de la Minurso, a regretté que les mandats de ces missions soient renouvelés systématiquement chaque année sans qu’elles obtiennent les résultats escomptés, à savoir mettre fin aux conflits, a-t-il dit.

Pour mieux illustrer la situation, l’ancien ambassadeur américain à l’ONU a cité le Sahara Occidental, son « exemple préféré », en indiquant qu’un référendum d’autodétermination devait se tenir dans ce territoire mais 27  ans après aucun progrès n’a été enregistré dans ce sens.

Bolton a estimé qu’il était nécessaire de « focaliser » sur les moyens permettant à ces missions d’accomplir leurs mandats avec succès. Mais « le succès n’est pas de maintenir ces missions indéfiniment », a-t-il déclaré.

 » 27 ans de déploiement et la mission est toujours là comment pouvez-vous justifier cela ? « , s’est-il interrogé en s’adressant au parterre d’ambassadeurs africains, d’ONG et de personnalités américaines qui ont  assisté à ce débat.

Bolton a affirmé que « les ressources, l’attention et l’effort » déployés dans le cadre de cette mission « seraient plus productifs », s’ils ont été consacrés au développement des peuples de la région.

Le règlement du conflit au Sahara Occidental permettra de réorienter les financements alloués à la mission au développement économique, a-t-il soutenu.

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Convention de partenariat entre la Nouvelle Banque de Mauritanie et BGFI Bank Europe [PhotoReportage]

CRIDEM (Mauritanie) - Fri, 12/14/2018 - 18:00
NBM - La Nouvelle Banque de Mauritanie (NBM), en la personne de son Président, de son Conseil d’Administration et de l’ensemble de son...
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