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Updated: 2 months 1 week ago

Les ambitions de la secte Fa Lun Gong

Wed, 07/06/2017 - 17:40

Désormais farouchement persécutée en Chine, la secte Fa Lun Gong s'inspire du taoïsme et du bouddhisme. Mais quelles sont exactement sa doctrine et ses intentions ?

C'est en mai 1992 que M. Li Hongzhi a officiellement lancé, en Chine, sa pratique du qi gong (technique de l'énergie), méthode d'exercices respiratoires, destinés au bien-être physique et psychologique, par la maîtrise du corps et du souffle. Des centaines de versions en ont existé, au cours des âges, les unes se contentant des aspects physiothérapeutiques, les autres ajoutant des contenus de croyance, liés à des interprétations du bouddhisme et du taoïsme. Ainsi en est-il du Fa Lun Gong (loi, roue, méthode), le mouvement de M. Li Hongzhi, dont le message se veut, en plus, universel et transcendant toutes les grandes traditions spirituelles de l'histoire (1).

Né le 7 juillet 1952 à Gong Zhuling, dans la province de Jilin, en Mandchourie, M. Li Hongzhi s'attribue le 13 mai 1951 comme date de naissance. Ce jour coïncide, selon le calendrier lunaire chinois, avec celui de Sakyamuni, qui allait devenir le Bouddha, l'Illuminé. Né de parents médecins, sa trajectoire professionnelle ne sort pas de l'ordinaire : études secondaires inférieures, puis, de 1978 à 1982, emploi dans une résidence de la police et, de 1982 à 1991, dans un organisme de distribution alimentaire de la ville de Changchun. Selon lui, il a été initié au cours de sa jeunesse par plusieurs maîtres bouddhistes et taoïstes, ce qui expliquerait son charisme.

Les croyances du Fa Lun Gong puisent effectivement leurs racines dans le taoïsme et le bouddhisme. Le premier, sous l'inspiration de Lao Tseu, cherchait à rétablir un équilibre dans la vie terrestre, face aux conditions sociopolitiques perturbées de l'époque, et cela par le biais du renforcement de la loi maintenant l'harmonie de l'univers, le tao. Pour le fondateur, les grands équilibres de la nature doivent s'établir entre la terre et le ciel, entre le yin et le yang (éléments masculin et féminin). Le taoïsme fut, dans l'histoire de la Chine dès le IIe siècle avant Jésus-Christ, à l'origine de nombreuses sociétés secrètes, la plus connue étant celle des Turbans jaunes, fondée en 184 de notre ère. Il déboucha parfois même sur des révoltes armées.

Quant au bouddhisme, c'est au Ier siècle après Jésus-Christ qu'il s'implanta en Chine, sous la forme mahayana (le Grand Véhicule). Le Bouddha est celui qui indiqua la voie vers l'accomplissement et la roue est une des expressions symboliques de l'univers, du temps, de l'harmonie. Il prêcha le détachement de tout désir pour atteindre la perfection et proposa de cultiver le savoir (vérité, sagesse), la compassion et la tolérance. Dans sa version mahayana, le bouddhisme chinois fait allusion au karma (situation) de chaque personne comme fruit de ses vies antérieures. Le Bouddha développa aussi un espoir de salut (les sept ciels) et fit une large part au courant messianique (le retour du Bouddha maitriya). Parmi les expressions de ce dernier : la société du Lotus blanc au IXe siècle, le mouvement de Han Shan-tong au XIVe siècle, la réapparition du Lotus blanc au XVIIIe siècle et la révolte des Boxers, en 1900.

Le confucianisme, en revanche, n'est guère présent dans les références explicites du Fa Lun Gong, si ce n'est indirectement, par l'affirmation d'une morale assez stricte et par un sens aigu de la hiérarchie. Il est vrai que, peu intéressée dans un au-delà de la mort, la doctrine de Lao Tseu est surtout un savoir-vivre, dans le sens plein du terme, guidé par la joie plutôt que par la souffrance, et donc peu eschatologique.

A partir de la décennie 80, qui fut aussi en Chine celle de la renaissance de tous les groupes religieux, le qi gong se répandit rapidement, après avoir été interdit pendant l'époque de Mao. On assista à un véritable engouement pour l'aspect psychosomatique de la méthode, dont les manuels étaient même publiés par les presses du parti. Plusieurs formes de qi gong se répandirent, dont le xiang gong (l'énergie parfumée) ou le he xiang zhuang (le vol des cygnes). Les maîtres se multiplièrent. Le fa lun gong, la version proposée par M. Li Hongzhi, connut, lui aussi, un essor rapide, dirigé dès le début par des intellectuels et des cadres retraités qui avaient occupé des postes de responsabilité. Son organisation couvre désormais l'ensemble du territoire chinois et le nombre d'adeptes y serait de plusieurs millions (vingt selon ses porte-parole, deux selon les autorités chinoises).

Vérité, compassion, patience

La base du mouvement est, comme nous l'avons dit, le qi gong (2). Développée depuis plus de deux mille ans, cette technique résulte de la longue tradition chinoise de connaissance du corps. Elle a un lien de parenté avec l'acupuncture et se concentre sur la respiration, en tant que circulation de l'énergie. Elle s'apparente aussi au principe du tai-chi-chuan, l'art martial aux mouvements lents. Pendant longtemps, le qi gong fut une pratique élitiste. La mission que s'est donnée M. Li Hongzhi est de l'élever à « un niveau supérieur » pour en faire une pratique de culture de soi, une délivrance des souffrances accumulées par le karma (état de l'individu acquis par la succession des vies antérieures), afin que chacun puisse retrouver sa vraie nature et poursuivre sa voie vers la libération. Les trois mots d'ordre sont : vérité, compassion, patience.

Le fa lun (roue de la loi) doit être implanté (par télépathie) dans le corps de ceux qui veulent cultiver leur énergie, à l'endroit central de cette dernière dans l'individu, c'est-à-dire sous le nombril. C'est la foi en Li Hongzhi qui accomplit cette implantation, expression miniature du cosmos. Par sa rotation dans le sens des aiguilles d'une montre, la roue entraîne l'énergie cosmique et l'insuffle dans l'individu, lui permettant d'acquérir une puissance sans égale, la santé, l'intelligence, la sagesse, la purification, un haut niveau moral et, finalement, l'illumination. Dans le sens contraire, elle transmet l'énergie chez les autres. Selon M. Li Hongzhi, le fa lun est le seul moyen d'émerger de ce monde corrompu. Cela dépasse donc de loin une simple réinterprétation du qi gong. Le fa lun gong y ajoute une lecture de l'histoire, de la science et des religions et une projection salvatrice, liée à une vision apocalyptique.

En effet, selon M. Li Hongzhi, l'humanité est entrée dans l'ère du grand déclin, et les anciennes révélations, celles du Bouddha, de Lao Tseu, de Confucius, de Jésus, de Mahomet, arrivent à leur fin. On a donc besoin d'un nouveau maître pour enseigner la Loi. Le monde aurait déjà subi quatre-vingt-une destructions. Les actuelles calamités naturelles sont la conséquence de la dépravation des êtres humains. Depuis le début du XXe siècle, les extraterrestres ont pris le contrôle de la Terre (ils sont à l'origine de l'aviation, de l'informatique, du clonage...), leur existence est d'ailleurs attestée par certaines peintures rupestres. Quant à la science moderne, aussi développée soit-elle, elle est loin de pouvoir pénétrer les mystères du cosmos. C'est, dépassant les sciences et les principes éthiques de tous les temps, la loi du Bouddha qui doit être réinstaurée dans sa version rénovée par M. Li Hongzhi. Le fa lun est la vraie Loi, jamais révélée jusqu'à présent.

Ni religion ni mouvement politique

Le fa lun, affirme son fondateur, est aussi l'échelle permettant d'atteindre au détachement vis-à-vis de l'argent, de la réputation, des désirs, des attaches familiales et de sortir des perversions telles que l'alcool, le tabac, la drogue, la musique rock, la peinture abstraite et finalement d'échapper au chaos.

Cependant, le fa lun gong, dépourvu de temple, de rituel, de pasteur ou d'argent, n'est pas une religion. Pour M. Li Hongzhi, toutes les religions sont devenues des théories de la société, des outils politiques et leurs chefs, des personnages politiques (il reconnaît cependant que ses disciples tenteront, très probablement, de faire du fa lun gong une religion). Ce n'est pas non plus un mouvement politique et ses disciples doivent s'abstenir de tout engagement dans ce domaine, en Chine comme ailleurs. Mais cela ne dispense pas de porter un jugement éthique sur les situations concrètes, en condamnant, par exemple, la révolution culturelle ou la corruption répandue dans la société chinoise contemporaine.

Très structuré, modelé sur l'organisation administrative de la Chine, le fa lun gong possède cinq niveaux : le siège central de la Société de recherche du fa lun dafa (la grande loi), dont M. Li Hongzhi est le président, se trouve à Pékin ; les centres généraux, dans trente-neuf localités principales du pays ; trois centres de second niveau (branches) dans chacune de ces juridictions ; les centres locaux au nombre de mille neuf cents et les stations d'instruction, dont le nombre serait de vingt-huit mille. Chaque centre général a un tuteur, nommé par M. Li Hongzhi. Les centres régionaux disposent de quatre sections : diffusion, enseignement, organisation et administration. Au cours des dernières années, certains désaccords sur le contenu de la méthode, l'organisation du mouvement et la définition des rôles ont provoqué de sévères interventions de la part du fondateur.

Une sérieuse inquiétude

La base financière de l'organisation est assurée par la vente de livres, d'emblèmes (bouddhistes et taoïstes), de vidéocassettes, de photos du fondateur, de tee-shirts, de casquettes, etc., par les rétributions pour les cours d'apprentissage (3) et par les dons des adeptes, déposés dans le « tronc des mérites », notamment à l'occasion des guérisons. Les membres se recrutent surtout dans la population urbaine, notamment parmi les cadres moyens, mais aussi parmi les victimes sociales du boom économique (4). Les campagnes font l'objet de prosélytisme, avec un certain succès.

L'expansion rapide du mouvement a créé une sérieuse inquiétude (5). Les autorités ont d'abord réagi avec prudence, face à une situation très différente de celle de la révolte des étudiants de 1989. Cependant elles étaient assez décontenancées par un mouvement qui se voulait apolitique, mais qui, inévitablement, débouchait sur des dimensions politiques. La grande surprise fut de constater sa pénétration parmi les cadres du parti, de l'armée et des services de sécurité.

En 1996, M. Li Hongzhi estima plus prudent d'émigrer aux Etats-Unis, d'où il continue à diriger le mouvement. L'année suivante, il fit l'objet d'un mandat d'arrêt international. Le ministère chinois des affaires civiles déclara l'organisation illégale et une circulaire du parti interdit à ses retraités, à ceux de l'administration et de l'armée de s'engager dans des organisations de masse non reconnues (en clair, le fa lun gong). Pour protester contre les mesures officielles, un sit-in silencieux de quelque dix mille personnes eut lieu, pendant douze heures, à Pékin, le 25 avril 1999, face au Zhong Nan-hai, quartier de la résidence du président Jiang Zemin. Il se termina par une négociation. Parmi les réactions, la plus forte vint du journal de l'armée populaire (6), accusant le fa lun gong d'être une superstition qui sape la stabilité sociale et qui aurait causé la mort de plus de sept cents personnes, après leur refus de soins médicaux.

Un membre du groupe de travail, créé par l'académie des sciences, parle des superstitions qui continuent à fleurir dans la société chinoise, par manque d'esprit scientifique et qui ont refait surface avec l'ouverture idéologique des années 80 (7). Le directeur du centre d'études sur les religions de l'Académie des sciences, M. Zhuo Xin-ping, estime que le fa lun gong possède de nombreux éléments d'un culte religieux, y compris la « divinisation » du fondateur, de son vivant de surcroît (8). Pour cette raison, et mettant en garde contre les amalgames, les autorités insistent sur la distinction à faire entre le fa lun gong et les religions telles que le bouddhisme, le confucianisme ou le christianisme.

Début août 1999, le journal de l'armée populaire publia une série de nouvelles destinées à disqualifier le mouvement. Les autorités exigèrent, surtout des militaires, un désaveu du fondateur et certaines sources parlent de mille deux cents cadres en rééducation. En juillet 1999, un millier de membres furent rassemblés durant quelques heures, par la police, dans le stade de Shi Jingshan. Les sites Internet du mouvement furent fermés en Chine et, dit-on, piratés à l'extérieur. Bref, les autorités considèrent que le mouvement constitue un risque sérieux pour la stabilité d'un pays engagé dans un changement socio-économique profond ; elles estiment qu'il constitue surtout une menace pour la cohésion idéologique de ses cadres, attirés par la pratique du qi gong et, dans la foulée, influencés par une doctrine ésotérique. C'est surtout le secteur dit conservateur du parti qui brandit le spectre de la déviation et la nécessité de la répression, espérant à cette occasion renforcer sa propre influence. Le secteur plus libéral, en revanche, insiste surtout sur la nécessité d'éduquer plutôt que de réprimer.

Les milieux religieux, tant bouddhistes que taoïstes, ont aussi fortement réagi. C'est surtout le cas des premiers, qui publièrent un ouvrage accusant M. Li Hongshi de superficialité dans le recours au bouddhisme et estimant qu'il abuse du renouveau spirituel de la société chinoise en commercialisant le qi gong (9). Quant à l'Association chinoise de recherche sur le qi gong, elle avait agréé le fa lun gong en 1993, mais elle lui retira l'affiliation en 1996. En effet, M. Li Hongshi, ayant été convoqué pour répondre aux critiques qui lui étaient faites, refusa de comparaître. L'association lui reprochait de ne pas respecter les règles et les objectifs de la méthode, en y mêlant des croyances qui lui sont étrangères (10).

La société chinoise traverse une période difficile, faite d'incertitudes et de doutes. L'ouverture au marché a certes accéléré la croissance économique, mais elle a aussi accru les inégalités sociales et régionales et a fait naître la crainte du chômage pour des dizaines de millions de personnes, dans les secteurs industriel et urbain, comme dans les campagnes. Les projets de création d'un nouveau tissu urbain et les efforts de planification pour relever ces défis ne peuvent accomplir de miracles. Au cours des deux dernières années, la croissance s'est essoufflée. Une importante corruption s'est développée dans la classe politique.

Il faut y ajouter le vide idéologique dû à la perte de crédit du maoïsme, qui, malgré ses excès, avait mobilisé beaucoup d'énergies, alors que l'introduction du « socialisme de marché » débouche surtout sur l'enrichissement de quelques-uns, l'accentuation de l'individualisme et la déception d'un grand nombre. Par ailleurs, le désir de démocratisation interne, très présent chez les intellectuels et dans les jeunes générations, se fraye difficilement un chemin. Les éléments conservateurs du parti ont voulu réprimer cette aspiration, dans le but d'éviter le désastre politique de l'ex-URSS. Les éléments les plus ouverts à une évolution veulent, au contraire, la canaliser et aider les individus à se réorienter.

Etablir des équivalences avec d'autres mouvements de l'histoire de la Chine est une entreprise aléatoire. En effet, le fa lun gong n'a guère de points communs avec les revendications des étudiants qui, en 1989, réclamaient un changement politique. Dans le cas présent, M. Li Hongzhi déclare lui-même que le gouvernement ne doit pas traiter le mouvement en ennemi et que le réprimer lui ferait perdre son crédit. On l'a comparé aussi au Mouvement du 4 mai (1919), mais celui-ci visait à introduire la Chine dans la modernité : science et démocratie étaient ses mots d'ordre. Les Boxers, en 1900, étaient une réaction de la Chine profonde contre la domination étrangère. La révolte de Taiping, à la fin du XIXe siècle, fut provoquée par les ruptures sociales, fruit de l'introduction du capitalisme agraire, auxquelles s'ajoutaient les conséquences de la guerre de l'opium, et son initiateur avait des références idéologiques chrétiennes. Chaque mouvement, né dans des périodes de déséquilibres sociaux et politiques, avait sa spécificité. Il est un fait, cependant, que les courants millénaristes, en Chine, ont toujours constitué un défi pour l'Etat.

A Taiwan, on parle d'un second 1989. Aux Etats-Unis, le fa lun gong est présent comme un mouvement de relaxation et, souvent même, comme un mouvement religieux réprimé par le régime chinois. Certains milieux politiques veulent l'encourager dans la nette intention de déstabiliser le régime et n'hésitent pas à parler de persécutions et de dizaines de milliers d'arrestations, ce que le Washington Post du 6 août 1999 a démenti.

Hors de Chine, les progrès du mouvement sont d'ailleurs spectaculaires, même si les chiffres cités sont probablement gonflés (plus de soixante millions). L'intérêt dans les pays anglo-saxons est réel. En avril 1999, on ne comptait pas moins de 3 580 sites en langue anglaise sur America Online. Fin mars, un congrès était organisé dans un des grands hôtels de New York. De nombreuses universités, parmi les plus prestigieuses, sont devenues des lieux privilégiés de la présence du mouvement, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre. Les 3 et 4 juillet 1999, une rencontre eut lieu en France, à Issy-les-Moulineaux. En fait, le public non chinois est surtout intéressé par la pratique du qi gong, sans exclure cependant une certaine attraction pour son caractère messianique. Il est frappant de constater que dans les milieux universitaires, tant chinois qu'occidentaux, ce sont des spécialistes des sciences exactes (chimie, biophysique) qui deviennent le plus souvent les porte-parole du mouvement.

Si le fa lun gong connaît un tel succès en Occident, c'est qu'il correspond aussi à un bouleversement des valeurs. Il n'est d'ailleurs pas le seul. Que l'on pense au New Age, né aux Etats-Unis, dans le courant des années 60 et développé, en Europe, peu de temps après 1968 (11), ou encore à l'Eglise de l'unification du révérend Sun Myung Moon, qui, par ailleurs, est devenu un empire économique (12). Autre cas que celui du Brésilien Paulo Coelho, publié en quarante-deux langues et dont les textes se sont vendus à vingt-trois millions d'exemplaires (13).

(1) Cet article a été préparé avec la collaboration de plusieurs spécialistes chinois dans le domaine de l'histoire des communications et des religions, et, grâce à cela, il a pu s'appuyer sur des sources chinoises.

(2) Eléments du contenu de croyance repris aux deux ouvrages de Li Hongzhi, respectivement : China Fa Lun Gong (4e édition anglaise), Fa Lun Fo Fa Publishing Cy, Hongkong, 1998, et Zhuan Fa Lun (3e édition anglaise), Fa Lun Fo Fa Publishing Cy, Hongkong, 1999.

(3) Ces deux activités auraient rapporté dans la seule ville de Chang Chung, au cours de l'année 1993-1994, une somme de 1 217 300 yens (plus ou moins 143 000 dollars). Dans la ville de Hai Binh, un seul cours de quelques jours aurait rapporté 20 000 yens (2 350 dollars). Quotidien du peuple, Pékin, 23 juillet 1999.

(4) Lire Roland Lew, « Sur les flots agités du développement chinois », Le Monde diplomatique, décembre 1994.

(5) Lire Roland Lew, « En Chine, un Etat autoritaire mais faible », Le Monde diplomatique, octobre 1999.

(6) Jie Fang Bi-Bao (Le Quotidien de la Libération).

(7) Il s'agit du sociologue Jing Tian-hui, membre de l'Académie [Le Quotidien du peuple, 6 août 1999]. Rappelons que la sociologie a été rétablie en Chine à partir de 1979.

(8) Lors d'une mission à la télévision (Le Quotidien du peuple, 1er août 1999).

(9) Ch'en Xing-Qiao Fuo-giao (Le Qi Gong bouddhiste et le fa lun gong), Maison d'édition des cultures religieuses, Pékin, 1998. M. Ch'en Xing-Qiao est membre de l'Association bouddhiste chinoise.

(10) Ibid.

(11) Ce « nouvel âge de l'humanité », selon Ann Bailey, s'inspire à la fois de la sagesse du Bouddha et de la science contemporaine (la cybernétique), mais il n'hésite pas à faire allusion aux secrets des pyramides, à l'astrologie ou au mystère de l'Atlantide. Pour lui, l'énergie forme le tissu ultime de la réalité et il faut se l'approprier. Une Ere de bonheur, de paix, de spiritualité est annoncée, s'inspirant entre autres de L'ère du verseau, de Paul Le Cour, et à laquelle l'homme moderne, malade, est appelé à accéder en actualisant son potentiel cérébral par le recours à des méthodes enseignées dans des centres compétents (Actualité des religions, n°8, Paris, septembre 1999).

(12) Né en 1920, le révérend Moon, d'origine coréenne, affirme avoir eu une apparition du Christ en 1936. Son mouvement s'implanta aux Etats-Unis en 1952 et en Europe à partir de 1962. Il connaît une forte pénétration actuellement en ex-URSS.

(13) Paulo Coelho est un ex-musicien de rock et un auteur à succès qui, en 1988, affirmait consulter son maître à distance, par le biais d'un voyage astral et qui fut, plus tard, « transformé en mage », lors d'un pèlerinage à Compostelle, devenant un grand apôtre de la quête spirituelle personnelle.

Le droit des organisations internationales (The proper law of international relations)

Fri, 02/06/2017 - 10:09

L'auteur tente de faire le point détaillé de l'évolution du droit particulier aux institutions internationales, depuis la multiplication de ces organismes à travers le monde.

Ceux-ci, on le sait, ont des objectifs fort variés, mais de par leur nature ils sont tous amenés à conclure des actes juridiques de caractère semblable et dans des conditions souvent identiques, qu'il s'agisse de leurs tractations avec les services publics des pays d'accueil ou de la défense de leur intérêts propres. Ainsi se greffe peu à peu une nouvelle branche du droit aux confins du droit international public et privé et du droit administratif.

Stevens & Sons Ltd, Londres, 1962 (en anglais).

L'O.T.A.N. et le mouvement d'unification européenne

Fri, 02/06/2017 - 10:09

Du plan Marshall au Marché commun et aux projets d'union politique européenne, la coopération s'est organisée en Occident selon des modalités variant avec les objectifs, mais on remarque que ce fut toujours dans le sens d'une intégration plus poussée entre les pays membres des institutions régionales.

Après avoir analysé la structure et le rôle des organisations purement européennes, et de l'O.T.A.N., Mme M. Margaret Ball se pose la question : « Communauté européenne ou atlantique, ou bien les deux ? » A son avis, aucune raison ne s'oppose à ce que les deux mouvements d'unification se développent parallèlement. Mais qu'on ne se hâte point de leur donner une structure définitive : tant que l'évolution de chacun se poursuit en fonction d'idéaux communs à l'Occident, la conjonction des efforts à l'échelon suprême demeure possible. Formulée il y a trois ans, cette opinion pourra sembler aujourd'hui quelque peu optimiste.

Stevens & Sons, Londres, 1959 (en anglais).

Les étapes de la croissance économique

Fri, 02/06/2017 - 10:09

Paru au début de cette année en France, l'ouvrage de M. W. W. Rostow a été publié aux Etats-Unis quelques mois avant la nomination de l'auteur à la Maison Blanche, où il assume depuis un an et demi les fonctions de conseiller du président Kennedy.

Même pour ceux qui auraient ignoré jusqu'à présent ce bréviaire de l'administration démocrate américaine, les conceptions du professeur Rostow ne sont pas inconnues : pour avoir fortement influencé la politique étrangère des Etats-Unis depuis quelques mois, et pour avoir été si souvent prônés dans les déclarations ou discours officiels, les principes qui inspirent sa théorie de développement économique sont connus du monde entier. La publication du livre en français permettra néanmoins de replacer ces grandes idées dans leur contexte et de mieux comprendre l'articulation d'une doctrine dont l'ambition n'est rien de moins que de supplanter le marxisme dans la conception de l'histoire moderne.

Editions du Seuil, Paris, 1962.

Garibaldi, Cavour et l'unité italienne

Fri, 02/06/2017 - 10:09

Il peut paraître surprenant que le héros italien le plus populaire en France y ait suscité si peu d'historiens. Par compensation peut-être à l'abondance de l'imagerie qui a du reste fortement contribué à obscurcir l'histoire dans les rayons de la légende. Non point que celle-ci contredise celle-là, mais une geste n'est pas une explication. C'est donc dans une perspective rigoureusement historique que s'est placé M. Emile Tersen pour nous donner la première biographie sérieuse de Garibaldi (1).

Sérieuse en ce qu'elle ne cherche pas à ranimer, dans le mouvement, la couleur, la passion, le pittoresque, « l'aventure » publique et les aventures privées du héros, mais à saisir, éclairer l'homme dans ses profondeurs, et J'action dans ses mobiles, ses nécessités, sa nature véritables.

Ce qui n'implique ni sécheresse ni impassibilité, tout au contraire : le moyen, d'ailleurs, quand le biographe ne cache pas une amitié chaleureuse pour son modèle et que celui-ci est le dernier des révolutionnaires romantiques ? Et comment échapper au romanesque de la période américaine, peu connue, où pourtant l'épopée future trouve son élan et sa couleur (jusqu'à la fameuse chemise rouge et au poncho blanc) et l'avenir quelques-unes de ses clés ?

Engagé à vingt-cinq ans dans un de ces complots ourdis à la légère par Mazzini – qui est alors et tout naturellement son maître, – Garibaldi échappe de justesse, prend le large – à la lettre – et le voilà corsaire, au service des mouvements révolutionnaires sud-américains. Attention : « service », chez lui, doit toujours être pris au sens noble. Il ne faut jamais oublier que Garibaldi restera toujours pauvre. Quand, au soir de son dernier combat pour l'Italie, il se retirera dans son île, il n'emportera avec lui qu'un sac de semences. Dans sa jeunesse américaine, il vit surtout de fruits, d'eau fraîche et, bien entendu, d'amours. C'est là qu'au bord de la lagune il rencontre son Anita et lui dit : « Tu seras à moi. » Elle le fut, en effet, totalement, pendant dix années de luttes et d'espérance, dans l'Italie retrouvée et qui par Garibaldi se retrouve, – jusqu'à ce jour torride où elle meurt d'épuisement, à ses côtés, portant son quatrième enfant, dans la retraite harassante qui suit la perte de Rome. Presque seul survivant de sa troupe décimée ou dispersée, Garibaldi enterre sa femme dans un champ. Voilà l'épopée romantique toute pure : Byron ou Delacroix.

Pour M. Tersen, ce ne sont là tout de même que des événements « personnels ». Et ce qu'il s'efforce à saisir et décrire en Garibaldi, à travers l'individu exceptionnel et son dramatique destin, au delà même du forgeur de l'unité italienne, c'est « l'accélérateur d'une Histoire inéluctablement en marche au milieu des forces retardatrices ou des forces d'inertie. Au premier rang desquelles M. Tersen place évidemment la papauté du pouvoir temporel et sa protectrice, la France ; la Prusse, l'Autriche, bien sûr ; mais aussi l'opportunisme de Victor-Emmanuel et de Cavour.

Chez eux, pourtant, quelle astuce souveraine – faut-il dire machiavélique ? – à utiliser Garibaldi : toujours en glorieux franc-tireur, ce qui permet de se désolidariser de son action, de le désavouer (au besoin, le faire arrêter), de lui donner bien haut des ordres en sachant qu'il désobéira, et de protester à la face des puissances, la France en particulier : « Ce n'est pas moi C'est lui, c'est ce rebelle. » Le roi et son ministre ont excellé à ce double jeu dont Garibaldi α plus d'une fois souffert, sans être dupe, mais non plus partenaire. Personne qui soit plus étranger que lui à la « combinazione ».

M. Tersen analyse avec acuité le personnage de Cavour et ses rapports avec Garibaldi. « Le diplomate et le héros » -sujet de pendule un peu simpliste. L'erreur serait de ne voir en Garibaldi qu'un sublime baroudeur : chez lui, certes, l'idée se fait aussitôt action, mais elle n'en a pas moins un profond ressort politique. Et bien plus fermement tendu et orienté dans le sens de l'histoire, pense M. Tersen, que la subtile pensée diplomatique de Cavour. A un moment amer de sa vie, Garibaldi a dit qu'il était l'orange qu'on jette après l'avoir pressée. Pour M. Tersen, l'orange, c'était Victor-Emmanuel et le cavourisme : facteurs nécessaires de l'Unité – qui n est elle-même qu'une étape et un moyen – celle-ci accomplie, les agents accidentels doivent être rejetés. Tandis que Garibaldi, bien qu'il n'ait pas lu Marx et soit le contraire d'un doctrinaire, à travers son Italie, c'est toute l'Histoire dont il précipite la marche « en avant ». Dans sa bouche, Avanti ! n'est plus un cri italien : il exprime tout le progrès, et même le progressisme, universel. Ce n'est pas par romantisme (ou pas seulement) mais par conscience et instinct révolutionnaires qu'il répugne si fort à la « politique de renards », aux « faiseurs politiques » et à leurs * traités diplomatiques ». Non qu'il blâme le réalisme et la prudence, dont il donne lui-même les meilleurs exemples, mais dans l'opportunisme qu'on lui oppose il sent des intérêts qui, pour aller provisoirement dans le même sens, ne sont pas ceux de la nation et du peuple.

Pouvait-on aller plus vite ? Laisser plus libre carrière à ce brûleur d'étapes ? – Non, sans doute, dans la situation de l'Europe. Pour passer outre, avec chance de succès, à une situation telle, il faut un pouvoir révolutionnaire. Garibaldi n'était pas le pouvoir, et sans doute il ne pouvait pas l'être. Et le royaume du Piémont n'était ni la France de 1792 ni la Russie de 1917. Entre Cavour et lui, l'opposition des tempéraments et du mobile politique s'est comme symboliquement cristallisée sur Rome. Or la « question romaine n'était pas italienne, mais européenne, sinon mondiale. Cavour était bien obligé d'en tenir compte. Ce n'est certes pas sur lui que par deux fois Garibaldi s'est brisé, mais contre les fusils français.

M. Tersen ne résiste pas au plaisir intellectuel de faire fonctionner rétrospectivement les aiguillages de l'histoire. Comblant les voeux de Garibaldi et répondant à l'invite de Victor-Emanuel, que Napoléon III en 1870 eût payé de Rome l'alliance italienne qui entraînait celle de l'Autriche, la guerre sans doute n'aurait pas eu lieu. Soit. Mais l'empire était consolidé. L'accélérateur jouait donc aussi comme un frein. Tout eût été plus beau, certes, si Garibaldi avait conduit à la victoire les armées de la jeune République française. (M. Tersen suggère que ce n'était pas une chimère). Trop beau, sans doute : le temps des Jeanne d'Arc était déjà passé. Lui, en tout cas, aura été assez heureux ou assez simple pour n'avoir pas à lier le triomphe de son idée de l'homme à la défaite de sa patrie ; pour poursuivre une victoire unique par une guerre qu'il a toujours cru juste.

(1) Club français du Livre.

Images de la femme dans la société

Fri, 02/06/2017 - 10:09

La Revue internationale des sciences sociales consacre le premier numéro de son quatorzième volume à cet important facteur d'évolution sociale qu'est la modification du statut de la femme.

A la suite d'enquêtes effectuées sous la direction de M. Paul Chombart de Lauwe en plusieurs pays (France, Maroc, Autriche, Yougoslavie, Pologne), des sociologues s'efforcent de préciser le nouveau rôle que devront assumer les femmes dans les sociétés industrielles et les réactions que ce bouleversement suscite chez les hommes.

Unesco, Paris, 1962.

Des mandarins à Mao

Fri, 02/06/2017 - 10:08

Après nous avoir brossé dans la Chine et son ombre un tableau remarquable de la Chine communiste depuis 1948, M. Tibor Mende remonte maintenant aux origines du régime actuel et analyse les facteurs et les causes qui ont déterminé son succès.

De la chute de l'empire mandchou en 1911 à l'avènement des communistes on assiste à la naissance de la République et à ses revers ; derrière Sun Yat-sen se profilent déjà les silhouettes de Mao et de Tchiang, tandis que peu à peu s'effacent celles des mandarins et des seigneurs de la guerre. Le rôle des puissances étrangères, occidentales et soviétique, est analysé ici avec concision et lucidité. Etant donnée l'importance da cette période décisive, on regrettera parfois la rapidité de l'ouvrage dont certains chapitres eussent mérité d'être développés.

Le Seuil, Paris, 1962.

La Reynie et la police au Grand siècle

Fri, 02/06/2017 - 10:08

C'est au premier lieutenant de police de Louis XIV qu'il revient d'avoir mis sur pied le premier corps de police de France, qui par la suite devait servir de modèle à de nombreux pays, tant dans son organisation interne que dans son fonctionnement.

Vider le ventre de Paris de ses mendiants, bandits, empoisonneuses, joueurs et tripoteurs ; nettoyer et assainir la capitale au point qu'elle recevra bientôt son fameux surnom de « Ville Lumière », lutter contre les huguenots, les comploteurs et les prostituées ; aucune tâche touchant de près ou de loin au maintien de l'ordre n'a échappé au grand commis de Louis XIV. L'évocation de l'oeuvre considérable qu'il a ainsi accomplie est pour l'auteur l'occasion de dépeindre d'une façon vivante et pittoresque, fort bien documentée, les aspects les plus secrets de Parts au dix-septième siècle.

[<>Hachette, Paris, 1962.]]

Pindare le Dorien

Fri, 02/06/2017 - 10:08

Il appartenait à M. Georges Méautis, un des meilleurs hellénistes de notre temps, de faire revivre le poète dorien au nom prestigieux, mais qui est aussi l'un des moins connus de l'antiquité.

Seul un savant doublé d'un écrivain pouvait entreprendre cette tâche avec l'espoir du succès. Il fallait en effet pour cela connaître à fond l'époque dans laquelle se situe la vie de Pindare en même temps que la littérature hellénique du V° siècle. C'est par l'analyse pénétrante de ce que l'on sait et de ce qui reste de son oeuvre que l'auteur nous initie à l'art du poète. Ce livre comble une lacune, car, le croirait-on, il n'existe pas d'ouvrage moderne en langue française sur Pindare.

Ed. La Baconnière, Neuchatel, 1962.

Napoléon a-t-il été empoisonné ?

Fri, 02/06/2017 - 10:08

Le destin de Napoléon continue, après un siècle et demi, à passionner les hommes ; la littérature napoléonienne, fort abondante déjà, ne cesse de s'enrichir.

L'ouvrage du Dr Forshufvud, savant suédois de réputation mondiale, se signala par son originalité : il soutient en effet que l'Empereur est mort empoisonné à l'arsenic. On sait que le prisonnier de Sainte-Hélène souffrait de l'estomac ; les premiers symptômes de sa maladie s'étaient déclarés six mois avant la mort. Après une période de cruelles souffrances Napoléon parut se remettre ; puis brusquement une hémorragie se produisit et le malade mourut au cours de la nuit. Le Dr Sten Forshufvud a étudié tous les documents et témoignages disponibles à la lumière des critères et des méthodes de la médecine moderne ; sa conclusion, si elle n'apporte pas une certitude, ne peut cependant pas ne pas faire impression.

Editions Plon, Paris, 1961.

Néron

Fri, 02/06/2017 - 10:08

De formation juridique, mais historien par goût de l'érudition, M. Georges-Roux a ouvert le dossier Néron de l'histoire romaine et y a découvert quelques vérités qui modifient sensiblement l'image traditionnelle du fils d'Agrippine.

A travers ce livre Néron, considéré jusqu'à présent comme le symbole de la cruauté, apparaît moins cruel que cabotin. Pour l'auteur on ne saurait lui imputer l'assassinat de Britannicus, celui-ci étant vraisemblablement mort d'une rupture d'anévrisme. S'il tue, c'est pour se défendre, non pour le plaisir de tuer. L'ouvrage de M. Georges-Roux, s'il n'est pas une réhabilitation, constitue une mise au point dont l'empereur en définitive ne sort point grandi.

Editions Fayard, Paris, 1962.

Evolution politique de l'Afrique du Nord musulmane 1920-1961

Fri, 02/06/2017 - 10:08

C'est avant tout l'histoire des mouvements d'émancipation nord – africains.

L'intérêt de l'ouvrage réside donc principalement dans la description des différents partis nationalistes du Maghreb et de leur lutte. Après cette longue étude, l'auteur en arrive à une conclusion plutôt pessimiste quant aux possibilités d'unification politique des trois Etats, dont on sait d'ores et déjà qu'ils posséderont des régimes fort différents dans leur structure, et qui par là se trouveront inévitablement amenés à se livrer une certaine forme de concurrence.

Armand Colin, Paris, 1962.

Histoire de l'Algérie

Fri, 02/06/2017 - 10:08

Cette histoire embrasse toute la période de l'antiquité à nos jours.

Une présentation originale et de nombreuses illustrations augmentent l'attrait de cet ouvrage, réalisé avec le concours de plusieurs spécialistes éminents, dont Jean Lassus, directeur du service des antiquités d'Algérie. et Georges Marçais, membre de l'Institut, qui vient de mourir.

Les productions de Paris, Paris, 1962.

Un album sur Berlin

Fri, 02/06/2017 - 10:08

Décrire l'aspect extérieur de Berlin, et surtout révéler l'âme tragique de cette capitale par une simple collection de photographies, tel est le but de ce nouvel album des « Richesses du monde qui vient de paraître.

L'entreprise était difficile, mais on peut en féliciter les auteurs, car c'est une réussite. Les photographies ne sont pas seulement belles et techniquement irréprochables. Elles sont aussi parlantes et elles évoquent à la fois. par des images bien choisies, le passé artistique de Berlin et son prodigieux épanouissement d'aujourd'hui, Il faut feuilleter cet album pour se rendre compte du miracle berlinois, c'est-à-dire de la rapidité avec laquelle la capitale déchue de l'Allemagne s'est relevée de ses ruines. Le bourgmestre de Berlin-Ouest, Willy Brandt, qui a préfacé le volume, a raison de dire qu' « aucune autre ville d'Europe n'a autant que celle-ci dû modifier sa physionomie en raison des faits politiques ».

Editions Elsevier, Paris, 1962.

Les Nations unies contre Terminator

Fri, 02/06/2017 - 09:28

Les premières discussions formelles des Nations unies pour interdire l'utilisation des systèmes d'armes létaux autonomes doivent se tenir l'été prochain à Genève. Sans un consensus pour encadrer les développements de l'intelligence artificielle en matière d'armement, la réalité pourrait bientôt rejoindre les fictions où sévissent des machines capables de tuer sans intervention humaine.

Tenmyouya Hisashi. — « Black Helmet in the Shape of a Cloaked Robot » (Casque noir en forme de robot masqué), 2016 Photo Miyajima Kei - © Tenmyouya Hisashi - Mizuma Art Gallery, Tokyo

En juin 2016, les robots de combat terrestre tenaient la vedette au Salon de défense Eurosatory, près de Paris. Ces engins peuvent être équipés de mitrailleuses ou de lance-grenades, comme le Themis, mais aussi servir à la lutte antiterroriste, comme le Dogo, ou à la protection de convois, à l'image du RoBattle, un véhicule de sept tonnes avec une tourelle de tir montée sur six roues motrices. Si ces armes restent contrôlées à distance par un être humain, certains robots terrestres peuvent déjà être entièrement automatisés.

C'est le cas du SGR-A1, conçu par le groupe sud-coréen Samsung. Depuis 2010, de jour comme de nuit, ce « robot sentinelle » surveille la frontière entre les deux Corées grâce à des caméras haute performance et des capteurs pouvant détecter une cible en mouvement à une distance de quatre kilomètres. Il reconnaît les voix et les mots de passe, distingue un homme d'un animal et envoie un ordre de reddition en cas de franchissement de la ligne de démarcation. Si le suspect lève les bras, ce « Robocop » ne tire pas. Sinon, il peut faire usage de sa mitrailleuse Daewoo K3 de calibre 5,56 mm ou d'un lance-grenades de 40 mm. L'autorisation d'ouvrir le feu revient encore aux humains du poste de commandement, mais l'appareil dispose d'un mode « automatique » qui lui permettrait d'agir seul (1). Samsung fait valoir que sa sentinelle n'est jamais fatiguée et ne souffre pas des conditions atmosphériques...

Pour ses promoteurs ou ses concepteurs, le robot présente l'avantage d'accomplir les sales besognes, en particulier les missions « 3D », « déprimantes, dégoûtantes et dangereuses (2) ». Il remplace avantageusement le soldat en lui évitant certaines missions périlleuses (déminage, évolution dans un environnement nucléaire, bactériologique ou chimique), les tâches répétitives (surveillance, patrouille…) ou physiquement difficiles (transport de lourdes charges).

Comme pour les drones, on peut observer que, en dépit des problèmes immenses que soulèvent ces nouveaux types d'armes, leur développement se fait jusqu'à présent hors de tout cadre réglementaire multilatéral. Le principal souci des militaires semble être de ne pas se laisser dépasser par d'autres puissances. Le Pentagone recommande ainsi dans un récent rapport des mesures immédiates pour rester dans la course, et donne plusieurs pistes pour « accélérer l'adoption des capacités autonomes par le ministère de la défense (3)  ». Les entreprises étatiques chinoises développent déjà des robots divers qui tendent vers l'autonomie. La Russie aurait testé récemment le système Unicum, qui, selon l'agence du gouvernement, « dote les véhicules de capacités intellectuelles et permettrait ainsi à l'avenir d'exclure presque complètement l'intervention humaine (4) ». Enfin, Israël met en service de nombreux robots terrestres développés par ses sociétés privées et par les entreprises émergentes de son complexe militaro-industriel florissant.

Une fenêtre ouverte sur l'inconnu

Après la poudre à canon et les armes nucléaires, les rapides progrès de la robotique et les performances de l'intelligence artificielle marquent pour certains une troisième révolution des techniques de guerre. En l'absence de garde-fous, la sophistication croissante pourrait conduire à la mise au point de systèmes d'armes létaux autonomes (SALA), plus trivialement appelés « robots tueurs », bien que les responsables s'en défendent : « Dans de nombreux cas, et certainement quand on en viendra à l'usage de la force, il n'y aura jamais de véritable autonomie, parce qu'il y aura des êtres humains dans la boucle décisionnelle », assurait ainsi en septembre 2016 le secrétaire à la défense américain d'alors, M. Ashton Carter (5). Mais, dans le même temps, le vice-président de l'état-major interarmées américain, le général Paul J. Selva, indiquait que, d'ici une décennie environ, les États-Unis pourraient maîtriser la technologie permettant de concevoir des robots capables de décider par eux-mêmes de tuer… tout en assurant qu'ils n'avaient pas l'intention de le faire (6).

« Affirmer le caractère obligatoire du contrôle humain permettrait d'éviter de menacer certains des principes moraux fondamentaux qui régissent la décision de recourir à la force », estime Bonnie Docherty, chercheuse à la division Armes de Human Rights Watch, qui mène la campagne mondiale « Stop aux robots tueurs » (7). L'autonomisation croissante des armes ouvre une fenêtre sur l'inconnu : « La mise au point de ces technologies soulève des interrogations qui dépassent celles communément rencontrées en droit international », déclare Julien Ancelin, spécialiste du droit du désarmement (8). Elle porte en effet atteinte à plusieurs éléments-clés du droit international humanitaire, qui régit les conflits armés depuis les conventions de Genève de 1949 et leurs protocoles additionnels : la dignité humaine, la précaution, la distinction entre civils et militaires, ainsi que la « proportionnalité » visant à éviter les pertes ou les dommages civils « qui seraient excessifs par rapport à l'avantage militaire concret et direct attendu ». Si un robot devait un jour décider seul du sort d'un humain, la nature même de la guerre se trouverait changée.

Plusieurs milliers de personnalités, dont l'astrophysicien britannique Stephen Hawking, le linguiste américain Noam Chomsky ou des entrepreneurs comme MM. Elon Musk (SpaceX) et Steve Wozniak (Apple), ont lancé à l'occasion de la 24e Conférence internationale sur l'intelligence artificielle, le 28 juillet 2015, un appel pour le bannissement des SALA : « Nous croyons que l'intelligence artificielle recèle un grand potentiel pour l'humanité de bien des manières, et cela doit être son objectif, disait leur lettre ouverte. L'utiliser pour se lancer dans une course aux armements est un projet néfaste. Il doit être empêché par une interdiction complète des armes offensives autonomes, qui fonctionnent sans contrôle humain significatif. » Leur principale crainte est la dissémination de tels engins : « Si une grande puissance militaire progresse avec le développement d'armes liées à l'intelligence artificielle, une course mondiale aux armements est pratiquement inévitable, et le point final de cette trajectoire technologique est évident : les armes autonomes deviendront les kalachnikovs de demain. » En s'appuyant sur l'expérience des chimistes pour ce qui concerne le bannissement des armes chimiques, ou des physiciens pour la non-prolifération nucléaire, ils affirment que la plupart des chercheurs en intelligence artificielle n'ont aucun intérêt à la construction d'armes fondées sur leurs travaux.

Face à l'émergence de nouveaux arsenaux, des négociations internationales ont régulièrement permis de renforcer les conventions de Genève. En 1980 fut notamment adoptée la convention sur certaines armes classiques (CCAC). Régulièrement complétée, elle a servi de cadre au protocole IV, entré en vigueur en 1998. Ratifié par cent sept États, il bannit l'usage et le transfert des armes à laser aveuglantes, avant même que de telles armes soient apparues sur un champ de bataille. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a participé activement à l'élaboration et à l'adoption de ce texte en mobilisant les organisations non gouvernementales et en informant la presse. Des délégués du CICR se sont également rendus dans plusieurs pays pour s'entretenir avec des représentants officiels. Les soutiens du Parlement européen, de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) et de l'Union interparlementaire ont été décisifs.

La montée des inquiétudes quant à l'autonomisation du matériel de guerre a animé plusieurs conférences des Nations unies où siégeaient les États parties à la CCAC. Dès 2013, le président des réunions informelles sur les SALA, l'ambassadeur français Jean-Hugues Simon-Michel, a négocié le premier mandat devant conduire à les ranger dans une catégorie spécifique du droit du désarmement, qui pourrait donner lieu, à terme, à un nouveau protocole. Au fil des réunions annuelles — encore informelles —, dix-neuf pays d'Amérique latine et d'Afrique ainsi que le Pakistan se sont prononcés pour une interdiction complète. Lors de la dernière rencontre, en décembre 2016, 88 pays — dont les plus en pointe dans le domaine — sont, plus prudemment, convenus d'entamer des discussions formelles pour soumettre ces engins au droit international. Le groupe d'experts doit se retrouver en août, puis à l'automne, afin de préparer la réunion annuelle de la CCAC, qui se tiendra du 22 au 24 novembre 2017.

Il doit d'abord se pencher sur une définition pratique des SALA, pour pouvoir identifier les robots tueurs comme illicites en fonction du degré de médiation humaine, celle-ci étant seule à même de garantir le respect des conventions de Genève. Les engins sont déjà capables de sélectionner la cible, et nul pays ne revendique une autonomie complète des robots. Reste à savoir si les humains doivent garder le pouvoir d'engager la force ou simplement celui de suspendre l'engagement, et jusqu'à quelle limite. Human Rights Watch réclame un « contrôle effectif » par l'homme, mais une majorité d'États semblent vouloir se contenter d'un « contrôle significatif » qui n'est pas sans ambiguïté. La France souhaite plutôt approfondir la distinction entre les systèmes dotés d'« automatismes » — de complexité variable — et les systèmes « autonomes », sans aucune supervision humaine (9). Un consensus pourrait se dessiner autour de la notion d'« intervention humaine appropriée à l'égard de la force létale », afin de garantir que le système est employé de la façon qui a été prévue par l'homme. Mais quid des conditions mouvantes propres à un théâtre d'opérations ?

Les systèmes d'armement devront également être évalués en fonction des conséquences de leur fonctionnement au regard des principes de « distinction » et de « proportionnalité ». D'où l'importance de limiter la dilution des responsabilités : il faut pouvoir identifier clairement une chaîne de commandement et un décisionnaire comptable de ses actes, qui ne puisse pas invoquer la complexité de la programmation de l'engin.

Le risque d'un accord a minima n'est pas négligeable, tant les puissances armées s'engagent avec parcimonie. La Russie n'a pas exprimé d'opposition à l'interdiction, mais elle n'a pas accepté de formaliser le processus diplomatique tant que l'on n'aura pas défini plus clairement ce qu'est un système d'arme autonome mortel. La Chine a apporté son soutien à l'élaboration d'un instrument juridiquement contraignant. En revanche, tout comme l'Inde, elle reste très circonspecte vis-à-vis des mécanismes d'inspection des armements. Israël s'oppose à une interdiction globale et prône une approche « par étapes », en soulignant que les SALA pourraient aussi présenter des avantages tant militaires qu'humanitaires.

Reste une grande inconnue : l'administration américaine. La question n'a pas été débattue pendant la campagne électorale, et le nouveau secrétaire à la défense James Mattis n'a pas de position connue sur le sujet. Jusqu'à présent, les États-Unis ont jugé l'interdiction « prématurée », tout en soutenant le processus de la CCAC et l'élaboration de « bonnes pratiques » sur les examens des armes comme une « étape provisoire » pour répondre aux préoccupations, indique Mme Mary Wareham, coordonnatrice de la campagne « Stop aux robots tueurs ».

« En se tournant vers un groupe d'experts gouvernementaux pour formaliser le processus officiel, les États ont permis que cette question ne reste pas cantonnée aux discussions d'universitaires, se félicite-t-elle. Cela laisse espérer qu'ils feront enfin quelque chose sur ce sujet. » Un nouveau protocole ne pourra être adopté dans un délai acceptable que si la mobilisation internationale des acteurs étatiques et non étatiques reste forte. Tuer dans l'œuf tout risque de prolifération des « robots tueurs » relève aussi du respect des objectifs de maintien de la paix et de la sécurité internationale fixés par la Charte des Nations unies.

(1) « Robotisation de la guerre : le soldat SGR-A1, l'ultime sentinelle », 7 janvier 2015, Contrepoints.org, et « Samsung techwin SGR-A1 sentry guard robot », GlobalSecurity.org, 11 juillet 2011.

(2) Selon la formule anglaise dull, dirty and dangerous. Cf. Ronan Doaré, Didier Danet et Gérard de Boisboissel (sous la dir. de), Drones et killer robots. Faut-il les interdire ?, Presses universitaires de Rennes, 2015.

(3) « Summer study on autonomy » (PDF), Defense Science Board, juin 2016.

(4) « Bientôt une armée de robots autonomes ? », Sputniknews.com, 19 octobre 2015.

(5) Sydney J. Freedberg Jr. et Colin Clark, « Killer robots ? “Never,” defense secretary Carter says », Breaking Defense, 15 septembre 2016.

(6) Matthew Rosenberg et John Markoff, « The Pentagon's “Terminator Conundrum” : Robots that could kill on their own », The New York Times, 25 octobre 2016.

(7) « Killer robots and the concept of meaningful human control », mémoire pour les délégués de la convention sur les armes conventionnelles de l'ONU, Human Rights Watch, avril 2016.

(8) Julien Ancelin, « Les systèmes d'armes létaux autonomes (SALA). Enjeux juridiques de l'émergence d'un moyen de combat déshumanisé », La Revue des droits de l'homme, Nanterre, octobre 2016.

(9) Intervention du représentant de la France lors de la réunion informelle d'experts sur les SALA dans le cadre de la CCAC, 13-17 avril 2015.

Contre la loi travail et son monde. Argent, précarité et mouvements sociaux

Thu, 01/06/2017 - 17:51

Parmi les premiers à tenter d'analyser ce qui s'est joué en 2016 lors du mouvement contre la loi travail présentée par la ministre Myriam El-Khomri, ce petit ouvrage, signé par un chercheur précaire, offre plusieurs motifs de réjouissance. D'abord, une belle chronologie nous embarque dans ces « cent vingt jours de Babel », du 9 mars au 5 juillet. Les composantes qui firent la puissance du mouvement y sont dépliées, du caractère inédit des capacités d'organisation des lycéens au désir de rencontres sur la place de la République à Paris, des bases syndicales combatives à la fameuse nouvelle entité, le « cortège de tête ». Deux perspectives politiques s'y expriment : l'une tend à « destituer » les institutions existantes pour reconstituer des formes de vie tenables ; l'autre refuse de les ignorer pour mieux les rebâtir. L'ouvrage conclut en proposant un revenu social inconditionnel, pour sortir du chantage salarial et permettre aux plus précaires, au premier rang desquels il place les populations victimes du racisme, d'imaginer un autre horizon que celui du travail.

Eterotopia, coll. « À présent », Paris, 2016, 104 pages, 13,50 euros.

Le financement des organisations internationales (Le système budgétaire des Nations unies)

Thu, 01/06/2017 - 12:11

Voici un livre dont le sujet est singulièrement d'actualité.

Au moment où la Cour de La Haye doit se pencher sur l'un des aspects du problème, celui du financement des opérations militaires de l'O.N.U., et au moment aussi où s'élaborent un peu partout des plans de réforme de la charte de San-Francisco, il peut être intéressant d'avoir en mémoire les conditions dans lesquelles naquit le système actuel de financement, ainsi que de connaître ses avantages et ses inconvénients.

Martinus Nijhoff, La Haye, 1961

Le conflit judéo-arabe (Juifs et Arabes face à l'avenir)

Thu, 01/06/2017 - 12:11

Le petit-fils de l'émir Abdel-Kader consacre plus de 400 pages aux origines, au déroulement et aux perspectives de solution de la crise latente qui oppose juifs et Arabes dans le Proche-Orient.

Etude nourrie, qui dépasse le cadre que son titre semble lui tracer ; on y trouve en effet, outre un aperçu historique qui remonte à la chute de l'empire romain et ne s'arrête qu'au début de cette année, une analyse critique extrêmement fouillée des régimes plus ou moins factices qui ont sévi dans les pays arabes ces dernières années, aussi bien que des conditions qui ont permis la création de l'Etat d'Israël, ainsi qu'un tableau non moins critique (ce qui surprendra davantage, car il s'allie à une admiration sans faille pour l'Union soviétique) des divers partis communistes de cette région du monde.

Enfin l'auteur analyse les rapports, presque exclusivement indirects, qui s'établissent entre Israël et la révolution algérienne et conclut à la possibilité d'une réconciliation judéo-arabe grâce a la naissance d'une Algérie nouvelle.

Ed. François Maspero, Paris.

Se garder libre

Thu, 01/06/2017 - 12:11

Le Journal du père Couturier, homme d'une rare culture et d'une grande noblesse d'âme, ami et confident d'artistes contemporains parmi les plus en vue – Matisse, Picasso, Rouault entre autres, – est une lecture enrichissante tant par les propos qu'il rapporte que par ses propres réflexions.

D'un bout à l'autre, ce recueil de pensées et d'anecdotes vraies ne se relâche point ; on aime à se trouver dans la compagnie d'un homme que sa foi aidait à mieux comprendre l'humain, et qui a prouvé par son exemple que le principe de la liberté de l'esprit réside dans la morale, c'est-à-dire dans la libre maitrise de nous-mêmes.

Ed. du Cerf, Paris, 1962.

Le Prince

Thu, 01/06/2017 - 12:11

Après tant d'autres, voici une nouvelle édition française de l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de la littérature politique, que l'on a eu l'heureuse idée de faire suivre de son antithèse : l'Antimachiavel de Frédéric II.

Cette édition se signale par sa présentation élégante et pratique et ses illustrations tirées des eaux-fortes de Piranèse. Une courte et pourtant très complète Introduction d'Yves Florenne permet au lecteur de mieux situer et comprendre l'oeuvre de Machiavel.

Club français du livre, Paris, 1962.

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