la minute de silence à la mémoire des naufragés de Méditerranée au Conseil des Affaires étrangères, à Luxembourg, en avril
(BRUXELLES2) Federica Mogherini est l’invitée de ma confrère de France 24, Caroline De Camaret et de RFI, Dominique Baillard, de l’émission Ici L’Europe, émission diffusée ce vendredi (*). Une interview très intéressante car longue qui aborde nombre de sujets. Federica Mogherini ne s’est pas beaucoup exprimée jusqu’ici dans les médias audiviosuels français. Et nos collègues de Rfi/F24 peuvent à juste titre se targuer d’y être parvenus.
De façon très nette, la Haute représentante remet certaines pendules à l’heure sur la future opération militaire de l’UE en Méditerranée (lire aussi : Opération de l’UE en Méditerranée. Du vrai, du faux. Pour tordre le cou à quelques coucous). Elle reconnait aussi officiellement que la solidarité entre Européens – l’accueil des réfugiés et des migrants en Europe – a un rôle un accord international (et libyen) à la lutte contre les trafiquants. Elle a une parole assez forte également : il faut traduire « nos minutes de silence en décisions ». Voici un extrait du verbatim complet que nous publions sur le Club.
Une opération navale, une partie du plan de l’Europe
« L’opération navale n’est qu’une partie d’un vaste plan. La priorité est de sauver des vies. (Mais), il faut (aussi) combattre les trafiquants, les réseaux criminels qui font de l’argent sur les gens qui essaient de rejoindre l’Europe. » Elle ne veut pas se concentrer sur la destruction des bateaux. « L’urgence est de rendre impossible pour les réseaux criminels d’utiliser les bateaux ou l’argent qu’ils ont pour faire mourir des personnes dans la mer. » (…) « La majorité des bateaux partent de Tripoli, de Misrata, de l’ouest du pays. Lutter contre les trafiquants est une responsabilité européenne, mais c’est avant tout une responsabilité libyenne. »
Traduire nos minutes de silence en actes
« C’est important que l’Europe comprenne que ce n’est pas un problème de certains pays mais un problème européen. Les gens qui partent d’Erythrée, de Syrie… ne viennent pas en Italie, en Grèce ou à Malte mais viennent en Europe. C’est comme Européens qu’il faut répondre à ce drame, humanitaire mais aussi sécurité. (…) Partager la responsabilité, c’est la solidarité entre Européens et c’est ce qui donne aussi la crédibilité, face au reste de la communauté internationale, de dire : nous on accueille, il faut ensemble aussi sur la lutte contre les organisations criminelles. Je pense, j’espère que tous les Etats membres vont, en juin, adopter le plan mis sur la table par la Commission, un plan très avancé, je dirai presque révolutionnaire pour partager la responsabilité. C’est de l’intérêt de tous les Européens d’avoir une meilleure gestion de tous les immigrés et réfugiés. (…) » Il « faut être cohérent et traduire nos minutes de silence dans des décisions politiques cohérentes » souligne la Haute représentante à propos de la crise des migrants.
(NGV)
(*) Diffusée à 16h40 sur F24 et à 20h10 sur RFI
Lire la suite sur le Club : Migrants, Libye, Daech, Russie, Iran, Syrie… Je suis optimiste sinon je ferais autre chose dans la vie (Mogherini)
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Cet article En 2019, l’armée française comptera moins de militaires professionnels qu’avant la fin de la conscription est apparu en premier sur Zone Militaire.
Le contrat AFRICAP 2009 qui devait prendre fin en ce milieu d'année a été prolongé de trois mois (jusqu'en septembre) au profit des sociétés PAE, DynCorp, AECOM, Protection Stratégies, en attendant la mise en place de l'AFRICAP 2015.
Pour lire l'appel d'offres du 15 janvier dernier pour le prochain AFRICAP, cliquer ici.
L'enveloppe pour ces trois mois supplémentaires n'a pas été dévoilée. Mais un document américain précise que, pour l'instant, la valeurs des marchés passés dans le cadre de l'AFRICAP 2009 est d'un milliard de dollars.
AFRICAP et ACOTA. Il est particulièrement ironique que les Etats-Unis aient mis en place deux programmes phare (AFRICAP et ACOTA dont on attend toujours l'appel d'offres) en matière de préparation aux opérations de maintien de la paix alors que ce pays ne contribue que très marginalement à la fourniture d'effectifs pour ce type d'opération. Certes financièrement, c'est l'inverse, mais dans ma logique, ça importe peu. Je m'explique: il est tout aussi ironique que le DoS et le DoD entraînent ou fassent entraîner les contingents africains de casques bleus (Onu) et de casques verts (UA) alors que l'expérience en matière d'OMP des personnels affectés à ces programmes de formation est quasi inexistante.
Ce constat n'est pas nouveau mais il mérite d'être refait alors que Washington (et le DoS en particulier) renégocie avec des prestataires privés les programmes AFRICAP (Africa Peacekeeping Program) et ACOTA (Africa Contingency Operations and Training Assistance).
Les militaires et employés fédéraux, ainsi que les contractors des ESSD comme DynCorp ou AECOM, n'ont guère d'expérience dans le maintien de la paix. Leur approche est très "offensive", alors qu'elle devrait s'inscrire dans la posture onusienne du peacekeeping. Et leur palmarès, en matière de formation, ne leur vaut pas que des éloges.
En fait, cet habillage "OMP" permet aux DoS et DoD de légitimer, auprès du Congrès en particulier, des programmes de formation et de dotation des armées africaines en vue d'un large éventail de missions dont la lutte anti-terroriste. Qui s'en plaindra? Seulement les entreprises privées qui tentent réellement de former des cadres et des soldats aux OMP et de leur faire prendre consciences des exigences éthiques, morales et bien sûr opérationnelles. Ces entreprises, elles ne sont pas US, et c'est malheureux pour des raisons de moyens et de capacités. Elles sont européennes et elles mériteraient d'être plus ouvertement appuyées par les autorités des pays où elles sont installées (France, Allemagne en particluier).