Bruno Barrillot, vient de nous quitter ce samedi 25 mars à Tahiti, entouré par ses amis polynésiens, des suites d’un cancer. Je perds un ami.
Patrice Bouveret directeur de L’Observatoire des Armements qu’il a fondé avec Bruno en 1984, lui rend hommage.
Je tombe ce soir sur "Bibliothèque Médicis," une émission intello sur Public Sénat. Benoit Chantre nous parle de René Girard, avec qui il a écrit "Achever Clausewitz" qui, à l'époque, ne m'avait pas convaincu (voir billet même si je n'ai justement jamais fait de fiche de lecture sur l'ouvrage). D'une façon surprenante, d'ailleurs, étant à la fois clausewitzien et girardien. Et puis une illuminationm'est venue car on y revient sur la notion de rivalité.
Chantre rappelle tout d'abord que tout le travail de Girard vient de la littérature et de son analyse du sentiment amoureux (je n'ai plus le titre de la première oeuvre de Girard en tête). Or, celle-ci est à la source du futur désir mimétique car il est d'abord question de désir, et de désir de quelque chose qui n'est pas forcément l'autre, mais un objet (ou plus exactement, on désire tous les deux le même objet ce qui provoque la rivalité). Il y a ainsi une déviation du désir, ce qui provoque tous les quiproquos, les envies, les triangulations passionnelles classiques de la llittérature. Le plus important pour Girard n'est alors pas ces échaffaudages mais la question du désir. Le désir est à la source de la rivalité, là est le point le plus significatif. Car du coup, c'est la rivalité qui devient centrale, bien plus que son expresion. La rivlaité est source de la violence (d'où le deuxième livre, La violence et le sacré).
Mais cette rivalité est interpersonnelle, interindividuelle. Cela étant, Girard explique que cette rivalité peut s'élever au niveau de la foule, d'où sa théorie du bouc émissaire. On passe alors de l'un au multiple. A l'intérieur, toutefois, d'un cadre donné, celui d'une société constituée.
Or, la géopolitique est classiquement l'étude de la rivalité des puissances sur des territoires. J'ai toujours été frappé par la négligence des géopolitologues envers cette question de la rivalité. Elle est pour moi centrale et explique pourquoi la géopolitique n'est pas simplement affaire de géographes, mais aussi de strtaégistes : si j'avais à contribuer à al théorie géopolitique, ce serait el thème de mes recherches. Le stratégiste, en efet, analyse forcément la conflictualité. Il a conscience de la rivalité intrinsèque entre armées. Le conflit est justement un moyen de résoudre cette rivalité. Alors que le bouc émissaire permet à la commuanuté de se défouler (aux deux sens du terme, comme le remarque habilement Chantre dans l'émission de ce soir : non seulement expulser le surcroît de pression passionnelle mais aussi quitter le mécanisme de foule qui porte à l'ascension aux extrêmes), la guerre permet aux deux rivaux collectifs d'expulser leur rivalité.
La guerre devient ainsi une pulsion qui extériorise, entre deux commuanutés et non plus à l'intérieur de l'une, une rivalité qui s'exprime.
Une limite toutefois : la cause de la rivalité est chez Girard le désir. Or, on distingue classiquement trois causes de guerre : les ressources, l'honneur et la peur. La rivalité est évidente pour la première cause, mitigée pour la seconde, peu évidente pour la troisième. Il reste que la rivalité peut expliquer à la fois les guerres civiles et les guerres extérieures. Elle n'explique pas tout de ces guerres mais si elle permet d'en expliquer par un facteur commun une partie des deux, voici déjà un progrès. C'étiat la découverte de la soirée...
O. Kempf
A la suite des dégâts causés par le passage du cyclone Enawo le 7 mars 2017, le patrouilleur Le Malin a été déployé pour une mission d’assistance aux populations, en réponse à la demande des autorités malgaches. Au total, 45 tonnes de fret humanitaire ont été acheminées depuis La Réunion vers Madagascar. Retour sur cette mission.
A la suite des dégâts causés par le passage du cyclone Enawo le 7 mars 2017, le patrouilleur Le Malin a été déployé pour une mission d’assistance aux populations, en réponse à la demande des autorités malgaches. Au total, 45 tonnes de fret humanitaire ont été acheminées depuis La Réunion vers Madagascar. Retour sur cette mission.
Les premiers tanks britanniques (re)débarquent sur le continent (Crédit : MOD UK)
(B2) Français et Britanniques commencent à se déployer en Estonie dans le cadre du redéploiement de l’OTAN destiné à rassurer les pays baltes. Les premiers véhicules britanniques ont ainsi débarqué en Estonie après avoir fait une halte à Emden, en Allemagne, pour embarquer des véhicules de combat d’infanterie Warrior, des chars Challenger 2 et des canons d’artillerie automoteurs AS90, ainsi que des véhicules de génie Terrier, Titan et Trojan. Les véhicules ont pris la route vers Tapa, la destination finale du battlegroup. Un premier détachement de 120 personnes, du 5e Rifles sous le commandement du lieutenant-colonel Mark Wilson, sont arrivés à la fin de la semaine dernière.
Les Français ont eux choisi la voie ferrée pour rejoindre l’Estonie. L’acheminement des matériels militaires « se poursuit » a précisé l’état-major des armées lors de son dernier point de presse. Le premier train emportant les véhicules blindés légers (VBCI) arrive en fin de semaine à Tallin. Après les VBCI, ce sont les chars Leclerc qui sont aujourd’hui en phase de chargement en métropole. Le transfert durera jusqu’à la fin mars, avec un dernier complément par voie aérienne. Un échelon précurseur de 50 militaires du 2e RIMA (le 2e régiment d’infanterie de marine) est déjà arrivé sur place, lundi (20 mars), par avion (avec les bons vieux Transall toujours de service), chargé de préparer l’accueil du matériel en transit. Début avril, ils vont « recevoir le renfort des 250 militaires qui vont compléter ce déploiement ».
Le battlegroup franco-britannique va compléter les forces de défense estoniennes. Un vaste éventail d’exercices et d’opérations sont ainsi prévus avec la 1ère brigade d’infanterie estonienne, précise-t-on à Londres. « C’est le début d’un des plus grands déploiements en Europe de l’Est depuis la guerre froide – a souligné le secrétaire à la Défense britannique, Michael Fallon. « A la fin du mois prochain, nous aurons 800 soldats britanniques armés avec des chars prêts à rassurer nos alliés et à souligner notre engagement à la sécurité de l’Europe. »
(NGV)
La première pierre de la future usine cherbourgeoise de fabrication de pales d’éoliennes offshore a été symboliquement posée hier, en présence du premier ministre Bernard Cazneuve. Exploité par le groupe danois LM Wind, que General Electric va acquérir, le site, qui sera opérationnel à l'été 2018, s’étalera sur 25.000 m² et fabriquera notamment les pales des éoliennes Haliade 150. Quelques 238 exemplaires de ces machines, produites par l’usine GE de Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire, équiperont les futurs parcs de Guérande, Courseulles-sur-Mer et Fécamp.
À J-7 du lancement du plus important projet de rénovation de l’histoire du musée national de la Marine, le secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, Jean-Marc Todeschini, a dévoilé jeudi 23 mars le nom de l’équipe lauréate du concours d’architecture qui sera en charge de créer et de réinventer les espaces du musée de demain.
À J-7 du lancement du plus important projet de rénovation de l’histoire du musée national de la Marine, le secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, Jean-Marc Todeschini, a dévoilé jeudi 23 mars le nom de l’équipe lauréate du concours d’architecture qui sera en charge de créer et de réinventer les espaces du musée de demain.
Alain Vidalies, secrétaire d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, et Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région Normandie, représentant les Régions de France, ont réuni jeudi 23 mars le comité Etat/Régions du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP).
Les rues de Sanaa sont particulièrement marquées par les bombardements (Crédit : CICR)
(B2) La guerre au Yémen, opposant des rebelles yéménites chiites et une coalition de pays arabes menée par l’Arabie Saoudite et soutenue par les États-Unis, entre dimanche prochain (26 mars) dans sa troisième année. Un conflit très peu médiatisé. Selon l’ONU, la famine menace et plus de 17 millions de personnes ont besoin d’une assistance alimentaire, soit 60% de la population. Six organisations non gouvernementales (Action contre la Faim, CARE, Handicap International, Médecins du Monde, Première Urgence Internationale, Solidarités International), actuellement opérationnelles au Yémen, demandent à la communauté internationale de se mobiliser et de faire pression sur ceux qui ont le pouvoir de faire changer les choses… car la situation risque d’empirer.
Massacre à ciel ouvert
Les six ONG s’alarment de l’utilisation massive et répétée des armes explosives dans des zones densément peuplées au Yémen. Contraire au droit international humanitaire, l’usage des armes explosives en zones peuplées s’est accru dans les conflits contemporains au mépris des principes fondamentaux de la guerre. « Les bombardements qui pleuvent chaque jour au Yémen témoignent d’un mépris absolu pour la vie des civils ! Ce massacre à ciel ouvert est insupportable et indigne de notre époque » s’indigne Jean-Pierre Delomier, responsable de l’action d’urgence de Handicap International.
Système sanitaire au bord de l’effondrement
A cela s’ajoute la destruction de « plus de la moitié des installations sanitaires » (hôpitaux ou centres de santé) du pays. « Le système de santé au Yémen, particulièrement affecté par le conflit, menace de s’effondrer » avertissent les représentants des organisations. Les établissements sont également pénalisés par le blocus imposé et la crise financière frappant le pays : l’approvisionnement en médicaments et matériels médicaux reste très difficile et le personnel de santé n’est plus payé depuis de nombreux mois. Le choléra a fait son retour. « Depuis octobre dernier plus de 20 000 cas suspectés et près de 100 décès » alarme le docteur Jean-François Corty, directeur des opérations internationales de Médecins du Monde.
L’accès humanitaire limité de toutes parts
« L’accès aux populations vulnérables reste très limité et constitue l’un des enjeux majeurs pour les acteurs humanitaires. « Le problème est très politique », précise André Krummacher, directeur des programmes d’Acted. « Des deux côtés, les belligérants refusent parfois les distributions d’aide. » S’y ajoute la destruction partielle ou totale de nombreuses infrastructures (routes, ponts, aéroports, ports) et de bâtiments publics restreint. « Pour les travailleurs humanitaires, les difficultés d’accès aux populations tendent à s’accentuer. »
Un problème politique…
Il s’agit d’une guerre très complexe, vu le nombre et le profil de ses protagonistes. Les rebelles venus du nord du pays, les Houthis, alliés à des partisans de l’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh, combattent le camp de l’actuel président Rabbo Mansour Hadi. Celui-ci est soutenu par une coalition militaire arabe dirigée par l’Arabie saoudite, qui a déclenché, en mars 2015, une offensive pour empêcher les rebelles de prendre le contrôle de tout le territoire. Résultat : le pays est morcelé, l’économie en ruines, et al-Qaïda et le groupe Etat islamique tentent de profiter de ce chaos.
… empiré par le blocus aux importations
Avant la guerre, le Yémen achetait 90% de sa nourriture à l’étranger. La résolution 2216 des Nations Unies d’avril 2015, qui a notamment instauré un embargo sur les armes à destination des Houthis et de leurs alliés, « s’est transformée de facto en un blocus aérien et maritime empêchant la quasi-totalité des importations de produits de première nécessité, dont la nourriture » selon les ONG. Une résolution que l’UE a transcrit dans son droit (lire :Sanctions supplémentaires au Yemen)
(LH)
(1) Les six ONG sont :
Lire :