Lu en dernière page d'Ouest-France ce matin ce portrait d'un jeune diplômé de l'EMIA de Saint-Cyr Coëtquidan, au parcours atypique (on peut lire le pdf ici):
Le colonel Louis LEMAIRE, alias "Lohic", ancien pilote du Groupe de chasse II/2 Berry (Squadron 345 de la Royal Air Force) pendant la Seconde Guerre mondiale, est décédé le 8 août 2017 à Aix-en-Provence.
Ses obsèques se dérouleront ce vendredi 11 août, en l’église de Saint-Marc-Jeaumegarde (Bouches-du-Rhône).
Sa biographie.
Né le 5 août 1918, Louis LEMAIRE est le fils de Jacques LEMAIRE, avocat à la Cour d’appel de Paris, et de Marthe SURCOUF, une arrière-petite-nièce du célèbre corsaire Robert SURCOUF.
En 1938, Louis LEMAIRE intègre l’Ecole de l’Air pour devenir pilote de chasse. Après l’Appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle, le sous-lieutenant LEMAIRE tente de passer en Angleterre à l’aide d’un bimoteur mais, faute de carburant, il doit renoncer. Il se résigne alors à rester dans l’armée d’Armistice et se retrouve en Syrie en juin 1941 où il combat les Anglais.
Il est en poste en Afrique du Nord lorsque les Alliés y débarquent en novembre 1942. Reprenant la lutte contre l’Axe aux côtés des Alliés, le lieutenant LEMAIRE effectue dans les mois qui suivent 42 missions de Coastal Command au profit de la RAF.
Début 1944, le lieutenant LEMAIRE se retrouve affecté au sein du Squadron 345 de la RAF (ou Groupe de chasse II/2 Berry), nouvellement créé. Le Squadron 345, doté de 22 Spitfire, est déclaré opérationnel le 28 avril 1944 et effectue sa première mission de guerre le 2 mai 1944, à partir de sa base de Shoreham dans le Sussex. A l’aube du 6 juin 1944, le lieutenant LEMAIRE, qui appartient au A Flight du Squadron 345, participe à la mission de couverture aérienne de la plage de Utah Beach où débarque la 4e DI US. Ce jour-là, le Squadron 345 perd un pilote, le lieutenant JOUBERT des OUCHES, fait Compagnon de la Libération à titre posthume. Dans les jours qui suivent, le lieutenant LEMAIRE enchaîne les missions de protection de bombardiers, de convois au-dessus de la Manche, de patrouilles sur la presqu’île du Cotentin, de mitraillages de troupes au sol.
Entre le 2 mai et le 19 juin 1944, le lieutenant LEMAIRE accomplit ainsi 25 missions de guerre, la plupart au-dessus du territoire ennemi. Le 25 décembre 1944, le capitaine Lemaire est nommé commandant du A Flight du Squadron 345 (ou 5e escadrille du GC II/2 Berry).
Le 8 février 1945, lors d’une mission de mitraillage au sol, son Spitfire est touché par la Flak : son poste- radio est détruit et sa commande de direction endommagée. Il parvient à rentrer à sa base. Le 20 février 1945, au cours de l’attaque d’un train, son Spitfire est touché de plein fouet par un obus de 20 mm tiré par la Flak mais il parvient de nouveau à ramener son avion. Le 10 avril 1945, mitraillant une colonne de véhicules allemands en Hollande, il reçoit un coup direct tiré par la Flak : une partie de son aile gauche est arrachée jusqu’à la moitié de la cocarde. Cette fois, impossible de rentrer à la base. Il se pose en catastrophe dans un champ. Son avion est complètement détruit mais le capitaine LEMAIRE est retrouvé seulement contusionné et évanoui.
A la date du 8 mai 1945, le capitaine LEMAIRE totalise 152 missions dont 98 missions offensives contre des objectifs au sol, toutes effectuées durant son affectation au Squadron 345. Au total, le Squadron 345 sort de la guerre avec quatorze pilotes morts (dont 13 tués au combat), 27 avions perdus, 22 avions endommagés par la Flak.
Le capitaine LEMAIRE est fait chevalier de la Légion d’honneur le 21 juin 1945 et sa Croix de guerre 39- 45 est chargée de cinq citations dont quatre palmes et une étoile d’argent. Le 11 mars 1946, il est décoré de la Distinguished Flying Cross (DFC).
Après 1945, le capitaine LEMAIRE poursuit sa carrière au sein du Groupe de chasse Alsace qu’il commande en second en Indochine, et où il est décoré de la Croix de guerre des TOE (deux palmes) et où il est fait officier de la Légion d’honneur le 31 décembre 1947. Le lieutenant-colonel LEMAIRE participe ensuite à la guerre d’Algérie, où il reçoit la Croix de la Valeur militaire (avec étoile d’argent) et où il est fait commandeur de la Légion d’honneur le 10 octobre 1956.
Le colonel LEMAIRE quitte finalement l’armée de l’Air dans les années 70 et prend sa retraite à Aix-en-Provence.
La Journée nationale du réserviste 2017 (JNR) se déroulera du 13 octobre, date d’anniversaire de création de la garde nationale, au 11 novembre autour du thème "Engagés ensemble".
Cette édition sera inédite et marquera le premier anniversaire de la Garde nationale. Le thème retenu cette année a pour objectif principal de "mettre en avant l’importance des réservistes dans le renforcement de la sécurité des Français aux côtés des forces de sécurité intérieure et des armées et leur rôle dans le développement de la cohésion nationale et de la résilience de la Nation".
Pour la première fois, le ministère des Armées et le ministère de l’Intérieur organisent ensemble cet évènement. Les Rencontres de la sécurité intérieure organisées par le ministère de l’Intérieur auront lieu cette année du 6 au 15 octobre, durant le cycle de programmation de la JNR.
L’an dernier, des premières Assises de la réserve militaire ont été organisées dans le cadre de la JNR; le thème retenu était : "Une nouvelle réserve pour de nouvelles menaces".
Cette année, le thème devrait être "La garde nationale, la nouvelle réserve". Ces Assises se dérouleront le vendredi 13 octobre, date de création de la garde nationale, à l’Ecole militaire. Elles réuniront des réservistes opérationnels des armées et formations rattachées relevant du ministère des Armées, des réservistes opérationnels de la gendarmerie nationale et des réservistes civils de la police nationale relevant du ministère de l’Intérieur ainsi que des réservistes citoyens de défense et de sécurité de la France entière.
Cette journée sera articulée autour de témoignages et tables rondes.
À cette occasion, le prix de la réserve militaire et le prix réserve jeunesse sera remis aux différents lauréats. À l’issue, tous les participants se dirigeront vers l’Arc de Triomphe pour assister à la cérémonie du ravivage de la flamme, sur la tombe du Soldat inconnu.
La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête sur les militaires du 35e RI renversés à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) par une voiture qui a pris la fuite. Les militaires étaient déployés dans le cadre de l'opération Sentinelle. Il s'agit de la 3e attaque contre Sentinelle depuis janvier 2017.
Selon Yves Lefebre, secrétaire général du syndicat Unité police Force ouvrière, l'auteur voulait "tuer". "Un individu stationne son véhicule de marque BMW de couleur très foncée, noire, à proximité du lieu de passage des militaires qui sortent de leur casernement pour rejoindre leur véhicule ou leur patrouille, ils sont à pied", a-t-il expliqué à Reuters. "Et au moment où ils passent, le véhicule fonce à contre-sens ostensiblement vers eux pour les percuter."
La ministre des Armées, Florence Parly, a précisé dans un communiqué que sur les six militaires du 35e régiment d'infanterie de Belfort blessés, trois l'ont été plus grièvement, "sans que leur pronostic vital ne soit engagé". Elle s'est rendue à leur chevet en compagnie du ministre de l'Intérieur.
L'enquête, ordonnée notamment pour "tentatives d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en lien avec une entreprise terroriste", a été confiée à la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ), à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Le parquet antiterroriste avait déjà été saisi dimanche après que un homme interpellé près de la Tour Eiffel ait déclaré aux enquêteurs qu'il voulait commettre un attentat contre un militaire et qu'il était en lien avec un membre de l'État islamique.
Depuis le mercredi 2 août et jusqu'au lundi 9 octobre, le musée de l'Armée propose une exposition consacrée aux animaux en guerre.
Cette exposition met en lumière le rôle des animaux dans un contexte de guerre en partant d’exemples concrets. Les animaux sont à la fois acteurs des guerres, compagnons des combattants mais aussi source de matières multiples: leur chair est nourriture, leur peau, poils, dent, os, etc. composent, en grande partie, la tenue, l’armement et l’équipement du soldat.
Les scientifiques et les inventeurs s’en inspirent pour concevoir du matériel militaire.
Les animaux sont aussi utilisés comme symbole, pour se protéger, pour effrayer, pour se moquer d’un adversaire, ou encore pour nommer une opération ou un engin.
Pratique:
Tous les jours de 10h à 18h.
Gratuit, accès libre.
Galeries de la cour d’honneur Musée de l’Armée, Hôtel des Invalides, 129 rue de Grenelle, 75007 Paris
L'US Air Force avait annoncé en 2015 qu'elle allait débuter le recrutement de sous-officiers en vue de les former comme pilotes de RQ-4 Global Hawk. Les premiers pilotes viennent de recevoir leurs diplômes. Parmi eux et c'est une première, une femme.
Le sergent Courtney (pas de nom de famille) avait précédemment occupé des postes d'analystes en imagerie et d'opérateur de capteurs sur drones MQ-1 Predator. Depuis le 4 août (photo USAF, I. Young), elle est officiellement pilote de RQ-4 Global Hawk.
Elle fait partie d'une petite promotion de quatre pilotes dont aucun n'est officier, qui ont suivi le cursus de formation "Enlisted Pilot Initial Class" sur la base de San Antonio-Randolph, au Texas. Cette formation EPIC a commencé en octobre (la remise de diplômes a eu lieu en mai), deux autres groupes de douze élèves démarrant leur formation en janvier (celui du Sgt Courtney) puis en mars.
L'ESSD américaine Janus Global Operations (JGO) va participer aux opérations de dépollution de la ville irakienne de Mossoul libérée le 10 juillet. Selon un fonctionnaire du Department of State (DoS), le chantier pourrait durer "dix ans".
Dans un communiqué du 2 août (lire ici), la firme rappelle qu'elle est présente en Irak depuis avril 2016 et qu'elle y travaille au profit de l'U.S. Department of State’s Office of Weapons Removal and Abatement. Elle a d'abord pris part à la dépollution de Ramadi (dans la province d'Anbar) où un de ses employés britannique a été tué en août 2016, puis elle a mis en place un centre de formation de démineurs à Erbil au Kurdistan.
Texte de ma chronqiue parue dans le numéro 14 de Conflits, de juin 2017.
Le président Trump a donc passé le cap des cent jours depuis son élection. Curieusement, les médias ont beaucoup écrit sur cette étape, bien plus que pour ses prédécesseurs. Il en ressort l’impression générale que le président n’a pas réussi à prendre la mesure de la fonction et semble contenu par le système profond. De plus, en matière de politique étrangère, aucune ligne n’aurait été vraiment décelée et beaucoup y voient l’impréparation, pour ne pas dire l’amateurisme, du 45ème POTUS.
Il est vrai que le tableau est décousu. Il tient à des raisons internes : énormément de postes de l’administration n’ont pas été pourvus ce qui handicape sérieusement la tenue d’une ligne politique, quelle qu’elle soit. De plus, la première équipe a été affectée par la démission de Michael Flynn ou la rétrogradation de Steve Bannon.
Surtout, la succession de déclarations a montré une inconstance rare avec des foucades ou des revirements surprenants. À la suite d’une photo d’un enfant touché par une attaque chimique, il décide un raid de missiles contre une base aérienne syrienne. Après avoir déclaré l’OTAN obsolète, une brève rencontre avec son Secrétaire Général lui fait dire le contraire. Il monte le ton contre la Corée du Nord et annonce l’envoi d’un porte avion qui vogue en fait sur d’autres flots. Il avait annoncé une grande remise à plat avec la Russie et la Chine et il semble retombé dans l’habituelle tension avec Moscou, l’usuelle négociation subtile avec la chine. On attendait un isolationniste, mais une MOAB a été larguée en Afghanistan tandis que les opérations commandos et les frappes de drones se poursuivent. Plus récemment, le renvoi du directeur du FBI, James Comey, constitue pour certains une faute justifiant la destitution, comme Nixon.
La ligne serait-elle donc celle d’un simple conservatisme, au sens de la perpétuation d’une posture traditionnelle américaine qui n’aurait finalement pas trop évolué de GW Bush à Obama et à « the Donald » ? Pas si simple. Notons d’abord quelques succès : la nomination d’un juge conservateur à la Cour Suprême, l’augmentation du budget de la défense, le passage d’une loi sur l’Obamacare à la chambre basse… Il est donc possible que passé le temps de l’apprentissage, la démarche se professionnalise. D’ailleurs, les postes clefs semblent solides : Rex Tillerson ou le général Mc Master « font le job », d’autant plus discrètement que leur patron anime les médias.
Surtout, les coups d’éclat semblent cacher une ligne plus profonde, qui reste à confirmer. Au Moyen-Orient, l’effort est poursuivi contre l’EI à Mossoul mais aussi à Tabqa et Rakka, avec l’appui des milices kurdes, au grand dam d’Ankara. Il y a comme un partage des tâches : l’Irak dans l’aire américaine, la Syrie dans l’aire russe. Cette prudence (l’ambassade en Israël n’a pas été déplacée de Tel-Aviv à Jérusalem) s’accompagne d’une position similaire en Europe : si les déclarations ont rassuré les Européens, la pression pour qu’ils augmentent leur budget porte ses fruits. L’imprévisible Trump a ici plus d’effets que les admonestations polies de ses prédécesseurs. Enfin, il est fort possible que derrière les rideaux, Américains et Russes négocient activement. D’ailleurs, la Russie est très indulgente envers Washington malgré toutes les rebuffades apparentes. Ce profil bas intrigue.
Car la priorité est ailleurs : géoéconomique, elle vise d’abord la Chine. Certes, le retrait du traité transpacifique ouvre de grandes possibilités régionales à Pékin mais Trump renoue avec les alliances anciennes (Japon, Corée du Sud ou Taiwan) tout en se réconciliant avec les Philippines. La Corée du Nord lui donne argument pour peser sur Pékin. Là se joue le nouveau « grand jeu ».
Bref, bien que tumultueux, « le match n'est pas plié ».
O. Kempf