(crédit : présidence estonienne de l’UE)
(B2) En ne cautionnant pas ni ne soutenant d’une manière ou d’une autre l’autonomie catalane, l’Europe est en passe de changer de position idéologique sur l’autodétermination comme sur l’autonomie régionale. Finis les soutiens express ou en sous-main aux indépendances fractionnant les États, mis sous le boisseau l’idée d’une Europe des régions. L’Europe s’aligne sur une position très traditionnelle en matière de souveraineté et de respect des frontières, assez proche somme toute de la position traditionnelle de… Pékin. Explications…
Une position pro indépendantiste ?
Dans les années 1990-2000, et même dans les années 2010, au niveau international, l’Europe a souvent soutenu les mouvements sécessionnistes : en Slovénie ou Croatie (vis-à-vis de la Yougoslavie), au Kosovo (vis-à-vis de la Serbie), en Erythrée (vis-à-vis de l’Ethiopie), au Sud Soudan (contre le pouvoir de Khartoum). Quant la Tchécoslovaquie s’est séparée en 1991, alors qu’elle avait déjà amorcé un mouvement de rapprochement avec la CEE, Bruxelles n’a pas été sur aucun front pour tenter de contrer le mouvement. Sur le Somaliland (face à la Somalie), elle a été beaucoup plus prudente, amorce d’un changement.
Le retournement libyen
Le retournement européen, on peut l’observer clairement sur la question libyenne. Lors du conflit civil de 2011, les Européens se sont montrés plutôt hostiles à toute séparation entre l’Est et l’Ouest. Une position qui a tenu malgré des positions très différentes entre les Italiens, les uns soutenant plutôt Tripoli, les autres plutôt Benghazi.
L’interventionniste russe
Entretemps, étaient survenus plusieurs évènements. Tout d’abord, l’interventionnisme russe, en 2008 d’abord, en Ossétie du Sud et Abkhazie (provinces géorgiennes) puis en 2014, Crimée, et dans les provinces de l’Est de l’Ukraine, montre tout le danger ou la versalité du droit à l’autodétermination.
Un faible résultat des indépendances portées par l’Europe
Ensuite, les premiers résultats des nouveaux régimes ou nouveaux États portés à bout de bras par l’Europe (Kosovo et Sud Soudan notamment ) n’a pas été vraiment éclatant. Le Kosovo s’est fait rongé par une corruption ambiante et des querelles politiques sans fin, malgré un soutien humain et financier notable. Le Sud Soudan s’est enfoncé dans la guerre et l’anarchie, sans compter l’Erythrée tombé dans une vraie dictature.
Tous ces éléments n’ont fait que renforcer cette attitude européenne revenant à un dogme de respect des frontières internationales. UN point consacré par le président du Conseil européen, Donald Tusk, qui a dans un tweet de principe après l’auto proclamation de l’indépendance de la Catalogne répète que « cela ne change rien pour l’UE. L’Espagne demeure notre seul interlocuteur » (1).
La fin d’une idée régionaliste
L’affaire catalane est en passe de faire taire également les prétentions européennes qui existaient jusqu’à présent, très présentes dans les années 1990 et 2000 d’une Europe des régions, d’un exécutif européen dialoguant certes avec les États mais ne s’interdisant pas non plus de discuter avec les régions, prônant même un dialogue en direct, notamment avec la gestion des fonds structurels.
Cette tendance avait déjà été atténuée depuis la crise économique de 2008-2010 où on a vu l’intérêt d’avoir des structures étatiques plus solides. Mais aussi devant le risque d’émiettement européen très réel avec des tendances centrifuges existants dans plusieurs pays (au nord de l’Italie, en Belgique, au Royaume-Uni, voire même en Allemagne avec la Bavière, etc.). Une résurgence de cette tendance « girondine » (régionaliste) reste néanmoins perceptible, ainsi que l’a montré l’accueil en grande pompe de la dirigeante écossaise au lendemain du Brexit.
Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne n’a pas dit autre chose lors d’un déplacement en Guyane, selon l’AFP. « Il faut éviter les fissures parce qu’il y a suffisamment de fissures, de fractures. Nous n’avons pas besoin d’autres fissures et d’autres fractures. […] je ne voudrais pas que demain l’Union européenne se compose de 95 États ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Il a ajouté comme un écho à l’inquiétude européenne sous-jacente face à un durcissement de la position de Madrid : « J’espère que le gouvernement espagnol privilégiera la force des arguments et non les arguments de la force ».
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(B2 à Helsinki) Le Finlandais a la défense territoriale inscrit dans son ADN. Toute l’histoire de ce pays ballotté entre Suède et Russie le prouve.
« Avoir les conscrits est la seule possibilité de maintenir des effectifs complets, surtout dans le nord du pays. N’avoir que des professionnels cela reviendrait trop cher. » indique le lieutenant-colonel Rainer Kuosmanen, commandant adjoint du régiment de Chasseurs de la garde. « Nous n’avons pas suivi la Suède quand ils ont supprimé la conscription. Ce qui a dégradé leur potentiel de défense. »
1400 km de frontières avec la Russie
C’est un élément majeur de la doctrine militaire finlandaise dont le mot-clé est : « être prêt au cas où » (le fameux ‘readiness’ en anglais). Un point focal de la dissuasion à la finlandaise, pour ce pays qui n’est pas membre de l’OTAN mais a près de 1400 km de frontières terrestres avec la Russie. « Nos ennemis impossibles doivent vraiment croire que toute action leur coutera cher en pertes. Notre défense, aujourd’hui, est forte, si importante qu’ils hésiteront ensuite. »
Un sentiment patriotique important
C’est un élément à fort ressenti psychologique également. Il y a un fort sentiment chez les Finlandais de devoir défendre le pays le cas échéant. « Vous devez avoir fait votre service ». Il y a une grande pression de la part des familles, des pères qui ont fait leur service. Et dans les sondages, il se dégage une nette majorité (plus de 70% de la population), qui a la « volonté de défendre le pays ».
Un service de six mois minimum
Chaque conscrit (le service est obligatoire pour les jeunes gens, basé sur le volontariat pour les jeunes femmes) passe par un cycle de six mois : deux mois d’entraînement basique, deux mois d’entraînement plus spécifique et deux mois d’entraînement en unités. L’occasion aussi de repérer les futurs chefs d’équipes et officiers qui auront une formation supplémentaire (jusqu’à six mois supplémentaires).
Un test de conscription
A la fin du service, un test est réalisé sur les conscrits qui a pour objectif de mesurer leurs aptitudes (1) mais aussi la qualité de l’enseignement comme le vécu dans l’armée. Aujourd’hui, ils peuvent courir en 12 minutes approximativement 2560 mètres (qui a été amélioré de 300 mètres). Le test de tir est coté avec une note de 3 sur une échelle de 1 à 4. Quant aux volontés de défendre la nation et de vivre de l’armée comme une « expérience », elles sont notées respectivement 4,2 et 4,1 (sur une échelle de 1 à 5).
Un service « intéressant, utile, attractif »
C’est un « test que l’on fait à la fin du service. Cela nous conforte dans notre approche que le temps de service n’est pas du temps perdu ». Les officiers finlandais y tiennent. Il faut chercher un équilibre entre un entraînement efficace (demandeur, convainquant, crédible pour les Finlandais et les pays étrangers) et l’acceptation par les Finlandais (en respectant certains principes, à commencer par la sécurité des conscrits, un traitement correct, un service « intéressant, utile, attractif ».)
(Nicolas Gros-Verheyde)
A suivre sur B2 Pro : la politique de défense finlandaise et un entretien avec le président finlandais
La brigade des chasseurs de la garde
La brigade des chasseurs de la garde est un régiment de l’armée finlandaise, basée dans la périphérie d’Helsinki, dédiée à la défense territoriale. Comme tous les régiments finlandais, une bonne partie de son effectif est composé de conscrits. La conscription reste, en effet, obligatoire en Finlande. Et personne n’a l’intention d’y renoncer, pour des arguments à la fois économiques, politiques et militaires. De par son environnement urbain (2), ce régiment dédie une bonne part de ses entraînements au combat urbain.
Une spécialité : le combat urbain
Le régiment compte 400 militaires, et 900 à 1500 conscrits, ainsi que 1600 réservistes. Il compte deux bataillons : le bataillon de chasseurs d’Uusimaa et le bataillon de la Garde et une école sportive qui forme tous les militaires. Sa spécialité, est cependant le combat urbain. C’est le centre d’excellence pour le combat urbain de l’armée finlandaise qui a notamment pour tâche de défendre la capitale Helsinki et la région d’Uusimaa. Il compte aussi une unité de musiciens militaires, une autre qui assure la garde présidentielle. Et quelques spécialités, plus « geek », comme les systèmes d’information (TI), le cyber, le Combat camera.
(1) Pour les conscrits qui ont été considérés aptes. Ceux-ci sont classés selon cinq catégories : de A (compétent pour toutes tâches) à T (libéré pour raisons de sécurité), en passant par B (capable avec quelques limitations), C (libéré du service en temps de paix), E (à définir plus tard).
(2) La zone urbaine est complexe car il y a beaucoup d’offices publics, d’aéroports et usines. Dans le district, il y a le Commandement et le Quartier général (HQ), les bataillons de chasseurs, les bataillons locaux et un régiment anti-aérien, un détachement d’artillerie, et une unité d’intervention (readiness).
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