Si l’on s’en tient au Fleet Response Plan, entré en vigueur en 2003, la marine américaine devrait être en mesure de déployer, à tout moment, au moins 6 groupes aéronavals sur les 12 qu’elle comptait à l’époque. Or, depuis, et avec le retrait de l’USS Enterprise, qui n’a pas encore été compensé par la mise...
Cet article La marine américaine envisage de réduire le nombre de ses porte-avions est apparu en premier sur Zone Militaire.
Parce que sa position géographique permet de contrôler les détroits reliant la Méditerranée à la mer Noire [et donc de surveiller les mouvements des navires militaires russes] et qu’elle accueille des militaires américains sur son sol ainsi que des bombes nucléaires tactiques B-61 et un radar dédié à la défense antimissile, la Turquie est importante...
Cet article Le Parlement grec ratifie un accord visant à renforcer la coopération militaire avec les États-Unis est apparu en premier sur Zone Militaire.
(B2) À Bruxelles, dans le district européen, il n’y aura pas de période transitoire, le Brexit sera effectif tout de suite, pour tous les diplomates britanniques.
La représentation britannique à Bruxelles arbore, vendredi, pour quelques heures encore le drapeau européen (© NGV / B2)Le drapeau abaissé sur la représentation permanente
Dès minuit vendredi, le drapeau européen va être abaissé devant la représentation permanente du Royaume-Uni auprès de l’Union européenne. Une masure discrète, nichée au-dessus d’un café le Byblos 1898, à deux pas du rond-point Schuman, point stratégique de l’Europe à Bruxelles (1). Celle-ci va d’ailleurs changer de nom, devenant une simple ‘mission’ auprès de l’Union européenne (comme pour tout pays tiers).
Le badge désactivé, un monde se meurt
Pour plusieurs dizaines de citoyens de sa Royale Majesté qui y travaillent, c’est davantage qu’un symbole. Ce retrait a une réalité très précise. Dès lundi, le petit badge de plastique blanc avec le drapeau européen, qui leur servait jusqu’à présent de sésame, pour rentrer de jour comme de nuit dans les bâtiments européens, sera désactivé. Ils ne pourront plus aller et venir, comme bon leur semble, notamment au Justus Lipsius, la maison-mère des États membres de l’Union, siège du Conseil de l’UE.
Privés de réunion
Dès lundi, ils seront persona non grata à toutes les réunions, des ministres comme des ambassadeurs ou des quelque 150 groupes d’experts qui, laborieusement, chaque semaine, élaborent la doxa européenne. Ils ne pourront plus être là que sur invitation. Et encore « à titre exceptionnel » m’a-t-on confirmé. Pas question de les voir revenir par la fenêtre alors qu’ils ont claqué la porte à grand fracas. « C’est la logique même du Brexit. Demain, le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union européenne. Il devient un pays tiers », lâche un expert des lieux.
…de cafeteria
Ils n’auront même plus le droit de monter à la cafeteria du cinquième (le 50′ dans le jargon bruxellois), réservée aux ‘diplomates’ et autres happy fews. Un des lieux essentiels de la diplomatie bruxelloise. Ils ne pourront plus tenir des conciliabules, discrets, dans les couloirs, voire même de rencontrer, de façon inopinée, les journalistes au bar de la presse pour faire œuvre de conviction. En un mot, ils ne font plus partie du club et vont perdre une bonne part de leur influence.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Proximité géographique
Les Britanniques gardent cependant un avantage de taille. De tous les membres de l’UE, c’étaient ceux qui, physiquement, étaient les plus proches des institutions. Ironie de l’histoire. Il ne leur fallait que quelques enjambées et une minute pour se rendre sur le lieu au Conseil de l’UE ou au Service diplomatique européen (SEAE), trois minutes pour aller à la Commission européenne ou bâtiment Europa, siège du Conseil européen. Une proximité qui leur sera encore plus utile qu’auparavant pour aller rencontrer les diplomates des autres 27 pays membres qui restent dans l’Union.
Version rallongée et complétée du papier paru ce matin dans Sud Ouest
Cet article Brexit. Des diplomates britanniques privés de badge, de cafétéria et d’influence est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.
Après les tirs de missiles effectués par l’Iran contre deux bases irakiennes abritant des soldats américains, le 8 janvier dernier, en représaille de la frappe effectuée à Bagdad contre le général Qassem Soleimani, le chef des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, le président Trump avait assuré que « tout allait bien ». Seulement, il est...
Cet article Le Pentagone souhaite déployer des batteries de défense aériennes Patriot en Irak est apparu en premier sur Zone Militaire.
Actuellement, le chef du Pentagone, Mark Esper, est en train de revoir les déploiements militaires américains à l’étranger, en fonction de nouvelle stratégie de défense des États-Unis qui, publiée en janvier 2018, fait de la réponse à apporter aux ambitions chinoises et russes une priorité, la lutte contre le terrorisme passant au second plan. Deux...
Cet article Le soutien américain à la force Barkhane pourrait se limiter uniquement au renseignement est apparu en premier sur Zone Militaire.
Le 26 janvier, le camp de la gendarmerie malienne implanté à Sokolo, situé dans la région de Ségou [centre], à quelques dizaines de kilomètres de la frontière avec la Mauritanie, a été attaqué par une centaine de jihadistes arrivés à motos. Le bilan officiel des combats, qui ont duré environ deux heures, a fait état...
Cet article Situation confuse à Sokolo, où les jihadistes profitent du retrait de l’armée malienne après une attaque meurtrière est apparu en premier sur Zone Militaire.
(B2) Alors que le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, est au Kosovo et en Serbie, la perspective de nouveaux élargissements pose plusieurs questions selon notre chroniqueur Jean-Guy Giraud
Forteresse de Kalemegdan – Belgrade (crédit : Commission européenne – avril 2018)La perspective d’un élargissement de l’Union européenne à six nouveaux États des Balkans [Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie] doit amener l’Union à s’interroger sur sa capacité à poursuivre le développement de ses activités communes à un rythme compatible avec son projet politique général visant à « faire progresser l’intégration européenne » dans le cadre « d’une union sans cesse plus étroite des peuples européens » (comme l’indique la préface du TUE).
On sait en effet que les élargissements successifs de l’Union européenne — notamment depuis 2004 – ont considérablement accru « le nombre et la diversité des États membres », ainsi que l’avait relevé le président Valéry Giscard d’Estaing lors de l’ouverture de la Convention sur le projet de constitution européenne. Depuis cette date – et en dépit des réformes apportées par le Traité de Lisbonne — ce double défi ne semble pas avoir été véritablement surmonté ni même reconnu alors même que les prochains élargissements vont le rendre toujours plus prégnant dans la vie quotidienne de l’Union.
Par une sorte ‘d’effet d’accordéon’, le centre géopolitique de l’UE se déplace progressivement vers l’Est et le Sud-Est du continent – au moment même où le Royaume-Uni – l’un de ses principaux points d’ancrage à l’Ouest – se détache du bloc européen. Ce décalage ‘tectonique’ a des implications de diverses natures dans les domaines institutionnel, économique, budgétaire, stratégiques, etc.
Les risques de blocage de l’UE
Mais il est aussi aggravé par la difficile mise à niveau des nouveaux – et sans doute des futurs – États membres dont l’évolution politique interne s’avère chaotique, imprévisible et pré-occupante. D’autant plus que cette évolution s’accompagne d’un euro-scepticisme croissant de certains des dirigeants concernés entrainant celui d’une partie des opinions nationales. Et que des situations comparables peuvent également se développer dans certains ‘anciens’ États de l’Union européenne. Ce phénomène a pour effet de ralentir – voire de bloquer dans certains cas – le développement harmonieux des politiques et actions prévues par le Traité et donc de compromettre le projet européen originel dans son ensemble.
Des mécanismes palliatifs insuffisants
Certes, le Traité prévoit divers mécanismes permettant de pallier — au moins partiellement — à l’insuffisante coopération de quelques États (ou plutôt gouvernements). Certaines avancées peuvent être étalées dans le temps ou adaptées à des situations nationales particulières. De même, la procédure de “coopération renforcée” permet à un groupe d’États de progresser dans quelques domaines sans attendre les autres. Mais, au total, l’efficacité de ces mécanismes s’avère en pratique limitée. Et, surtout, ils ne sauraient compenser les effets d’attitudes générales clairement non-coopératives développées sur certains sujets par quelques États membres. Dès lors se pose — plus que jamais auparavant — la question des moyens permettant de pallier à cette progressive paralysie de l’Union.
La voie intergouvernementale …
La principale alternative est celle de la voie ‘inter-gouvernementale’ – qui n’a d’ailleurs rien de nouvelle, mais qui présente de nombreux risques politiques et techniques au regard de l’unité et de la solidarité au sein du bloc. Le champ potentiel de cette voie est assez large.
Le Traité laisse en effet la liberté à des États (Gouvernements) de coopérer entre eux dans tous les domaines non expressément réservés ou couverts par ses dispositions. C’est-à-dire tous ceux où la compétence de l’Union n’est pas ‘exclusive’ — mais aussi ceux où cette compétence est partagée entre Union et États. D’autre part, des États peuvent, isolément ou par groupes, prévoir des mesures d’application des politiques communes plus ambitieuses que celles fixées par la norme européenne. Et ils peuvent, bien entendu, coopérer à leur guise dans tous les cas non prévus par le Traité – en s’associant même le cas échéant avec des pays tiers (comme …le Royaume-Uni). Tout ceci à condition que les accords ou pratiques intergouvernementales n’entravent pas le développement de l’action de l’Union européenne.
… utile mais risquée
Cette liberté est déjà assez largement utilisée par quelques États membres dans divers secteurs tels que la politique étrangère et de défense, la coopération judiciaire, l’environnement, la fiscalité, l’immigration, les questions sociales, etc …Si cette voie intergouvernementale – en parallèle ou en complément à l’action communautaire – est assurément bénéfique dans bien des cas, elle comporte tout de même certains risques et limites. Les risques sont ceux de la dispersion et de l’hétérogénéité des initiatives qui peuvent nuire à la lisibilité de la politique “européenne”. Mais aussi – surtout ? – le danger de fragmentation de facto du bloc entre ses différentes composantes géographiques (Nord/Sud – Est/Ouest). Les limites sont celles de la préservation de la cohésion, de l’unité, de la solidarité et de l’intérêt général au sein de l’ensemble.
Une problématique à assumer
Cette problématique — déjà largement commentée par la doctrine — n’a pas jusqu’ici été clairement posée et analysée par les institutions et les États. Elle fait certes l’objet d’une surveillance juridique de la part de la Commission et, éventuellement, de la Cour de justice européenne. Mais ce développement foisonnant de pratiques intergouvernementales gagnerait à être mieux relié au système communautaire et même encadré par celui-ci de quelque manière. Notamment sous l’angle du contrôle démocratique que le Parlement européen ne peut, par nature, assumer. La question est complexe mais incontournable. Il est peut-être temps de l’affronter globalement, ouvertement et officiellement.
(Jean-Guy Giraud)
NB : voir aussi Élargissement : le tobogan et l’accordéon
Cet article Élargissement de l’UE : le défi double du nombre et de la diversité est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.
Afin de remplacer les Bréguet 1150 Atlantic SIGINT [renseignement électronique] de la Bundeswehr, le ministère allemand de la Défense fit le choix de commander cinq drones HALE [Haute Altitude Longue Endurance] « EuroHawk » auprès de Northrop-Grumman et de Cassidian [Airbus Defence & Space]. Ces appareils devaient être développé à partir du RQ-4 Global Hawk de Northrop...
Cet article Renseignement électronique : L’Allemagne renonce à se procurer des drones américains MQ-4C Triton est apparu en premier sur Zone Militaire.
Cet article Les Européens décident de davantage contrôler l’embargo sur les armes vers la Libye, via les airs et les satellites. Pas par voie maritime est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.
Cet article La Commission ajuste son programme de travail pour 2020. Beaucoup de stratégies, moins d’instruments est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.
(B2) Geoffrey a quitté le Parlement. Comme tous les autres députés britanniques. Cet ancien de l’armée britannique, spécialiste du renseignement, ayant servi en Irlande du Nord comme en Allemagne, qui a fini au rang de brigadier, avant de rejoindre les rangs civils, nous manquera… un peu
Geoffrey Van Orden lors du débat en plénière avec Emmanuel Macron (crédit : PE avril 2018)Ayant passé 30 ans dans les rangs de l’armée britannique et 20 ans sur les bancs bleus du Parlement européen à Strasbourg ou Bruxelles, Geoffrey ne ratait, en effet, que rarement une occasion pour ramener l’idéal européen à la réalité et de fustiger cette Europe de la défense qu’il ne voyait pas émerger. N’hésitant pas utiliser des raccourcis, il avait le verbe haut.
Laissez faire les professionnels
Invariablement, dans les débats de la sous-commission défense et sécurité, où il venait (assez) souvent, Van Orden taillait ainsi des croupières à l’Europe de la défense et finissait par célébrer la seule défense qui vaille le coup celle du lien transatlantique, seule valable à ses yeux. « L’outil militaire est une distraction au sein de l’Union européenne » était sa phrase favorite. « L’Union européenne a des ambitions militaires. Mais elle devrait laisser faire les professionnels » (1). Autrement dit : « l’OTAN ». Avec une alternative : « Si la PSDC n’existait pas, personne ne le remarquerait. Sauf que les États membres pourraient enfin se concentrer sur l’OTAN. »
Un job qui ne devrait pas exister
Au général de Rousiers qui était à la tête du comité militaire, il avait un jour lâché « Votre job ne devrait pas exister. Vous êtes une pâle imitation de l’OTAN, créée juste pour des raisons politiques. Vous et votre staff êtes juste à la recherche de missions et d’opportunités, pour justifier votre activité. » Bref, le rituel était tellement acquis que lorsqu’il s’en affranchissait quelque peu, il provoquait immédiatement quelques sourires sur les bancs. Certains se disant : Geoffrey, voyons. Il était ainsi revenu d’une mission en Somalie plutôt enthousiaste.
Un remainer critique, analyste du désenchantement britannique
Patriote britannique, il n’en avait pas moins appelé à rester dans cette Union européenne qu’il n’a pas manqué de critiquer, histoire de rester fidèle à son ‘motto’, ne jamais céder aux sirènes de son drapeau trop bleu à son goût et pas assez rouge et blanc … Ce mercredi (29 janvier), lors du débat au Parlement européen sur le vote de l’accord de retrait du Brexit, il n’a pas manqué de dire le fond de sa pensée. « Nous quittons les institutions de l’UE, les réglementations de plus en plus intrusives, le champ d’action politique de la Cour de justice européenne et l’appétit insatiable pour une intégration politique plus poussée avec son dégoût pour la souveraineté nationale. C’est là le problème : nous estimons que le projet européen est allé trop loin. » a indiqué celui qui était aussi le chef des Tory au Parlement. « À mesure que les frontières nationales s’érodaient et que de plus en plus de domaines politiques devenaient des compétences de l’UE, le désenchantement britannique s’est intensifié. »
Une Grande-Bretagne qui reste européenne et… otanienne
Dans ce discours d’adieu au Parlement européen, Van Orden a appelé les Européens à ne pas enterrer trop vite le côté européen de son pays. « La Grande-Bretagne restera une puissance européenne, la première puissance européenne au sein de l’OTAN, engagée dans la sécurité des démocraties du continent européen, partageant nombre des points de vue et des aspirations des nations d’Europe ; un pays indépendant et souverain ayant des relations amicales avec l’UE. […] Il est dans l’intérêt à la fois de l’UE et du Royaume-Uni qu’un bon accord, basé sur un précédent, soit conclu dans l’amitié – et d’ici la fin de cette année. »
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article Bye bye Geoffrey, mon tory préféré est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.
Cet article Un Espagnol va devenir directeur politique du service diplomatique européen est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.
Cet article Le testament de Hervé Guillou (Naval Group) : « Les Européens doivent cesser cette lutte fratricide » est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.
(B2) Une approche suspecte a été reportée au centre maritime britannique (UKMTO), non loin du Yémen le 11 janvier, au matin. Sept embarcations rapides, avec chacune 4 personnes à bord se sont approchées rapidement (12’05 Nord et 45’24 Est) d’un tanker. Fausse alerte. L’équipage est sain et sauf. À suivre
Cet article Approche suspecte de pirates au large du Yémen est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.
Cet article Carnet (29.01.2020). Confidentiels. PSDC – Opérations. Politique de défense. Industries et équipements de défense. Diplomatie. Zones de crise. Israël-Palestine. Voisinage. Sécurité. Migrations. Pouvoirs. Agenda est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.
(B2) La ministre française des armées Florence Parly était venue à Washington pour demander aux Américains de bien vouloir rester en Afrique, notamment au Sahel. Elle repart les mains vides, à écouter les Américains
Florence Parly et Mark Esper (crédit : Ministère français de la Défense / twitter)Une « véritable lune de miel opérationnelle » entre la France et son allié américain, avait tweeté la ministre française des Armées Florence Parly lors de sa rencontre avec le secrétaire US à la Défense, Mark Esper, dans les locaux de l’ambassade de France à Washington.
Les menaces russes et chinoises
Mais cette ‘lune de miel’ semble s’être achevée en déroute si on lit bien le compte-rendu officiel dressé par le Pentagone. Les deux responsables « ont reconnu les menaces posées par la Russie et la Chine en cette ère de concurrence entre grandes puissances » indique le ‘readout‘ publié après la réunion. Mark Esper a « remercié la ministre pour son engagement en faveur du partage du fardeau et ont discuté de la manière dont les États-Unis et la France peuvent continuer à travailler ensemble pour approfondir la coopération transatlantique et assurer la sécurité collective »… Court !
Merci beaucoup, demandez aux Européens
Lors de sa conférence de presse, l’Américain a été explicite. Il a rendu hommage à la France : « Un véritable leader dans le Sahel. Je donne un grand crédit pour ce qu’ils ont fait, leur engagement, des milliers de soldats. » Mais c’est tout ! Le Sahel c’est l’affaire des Européens : à eux d’être solidaires. « Je pense qu’il est temps que d’autres alliés européens apportent également leur aide dans la région, et cela pourrait compenser les changements que nous apporterons au fur et à mesure que nous envisagerons les prochaines étapes en Afrique » a indiqué Mark Esper.
Commentaire : un propos à ne pas prendre à la légère…
Le propos est dur, franc et direct. Mais comment ne pas le partager. À force de crier « sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe ! l’Europe ! l’Europe !… » pour reprendre l’expression du général De Gaulle (1), les Européens doivent assumer. Le Sahel est effectivement davantage important pour l’Europe pour les États-Unis. À nous d’assumer.
Il est impensable aujourd’hui qu’un continent comme l’Europe qui se dit ‘puissance’, qui affirme tous les quatre matins l’importance de la défense, soit incapable de fournir les capacités nécessaires de transport stratégique ou d’information et de renseignement (ISR) en particulier. Cela fait bientôt trente ans que le constat de ces lacunes a été dressé, de façon très précise, en particulier lors de la première guerre du Golfe en 1990-1991 ou de l’intervention au Kosovo en 1999. Il serait temps de passer à l’œuvre.
D’un autre côté, il serait intéressant que les Américains tiennent le même discours vis-à-vis de l’Iran, en laissant les Européens laisser gérer la question qui les concerne davantage, par la proximité géographique du pays avec le continent. Comment ne pas voir aussi dans cette décision qui suit un cheminement stratégique, logique (concentrer l’effort américain sur l’Asie et le Moyen-Orient), un certain sens tactique. Le moment choisi n’est pas fortuit.
En annonçant ce départ, Washington fait pression sur Paris, comme il l’a fait sur Berlin avec l’annonce de possibles taxations sur les véhicules. Ou comme il fait pression sur Londres, avec la négociation d’un accord commercial pour l’après-Brexit. Un chantage soigneusement dosé, qui ‘tape’ là où cela fait mal, pour faire plier chacune des parties du E3 (France, Allemagne, Royaume-Uni) engagé dans un défi diplomatique d’envergure : conserver ‘vivant’ l’accord sur le nucléaire iranien. Ce JCPOA honni à Washington et que Donald Trump a juré d’abattre.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article La ‘lune de miel’ de Florence Parly à Washington s’achève en déroute est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.