(B2) L’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes et le pétrole de la Libye arrive à sa première année d’exercice. L’occasion de faire un bilan, puisé aux meilleures sources
Abordage du BF Esperanza (crédit. EUNAVFOR Med Irini)L’opération européenne Irini a été déployée pour succéder à l’opération soeur Sophia avec un objectif principal : le contrôle de l’embargo sur les armes et le pétrole, imposé par le conseil de sécurité des Nations unies. On peut préciser que l’Union européenne est la seule force présente aujourd’hui en Méditerranée à assurer ce contrôle.
Quel est le bilan de l’opération déployée en Méditerranée centrale depuis un an ?
EUNAVFOR Med Irini a effectué 2340 interrogations de navires (hailings), 94 approches amicales (friendly approach), 8 abordages (boarding) . L’opération a émis aussi 14 recommandations d’inspection (un procédé moins connu). Certaines ont transité via Europol jusqu’aux autorités portuaires européennes avec contrôle par les polices locales. 8 inspections ont été conduites directement par l’opération. Du côté aérien, 194 avions suspects ont été repérés, et 25 aéroports ou zones d’atterrissage examinées. Sans oublier les 16 ports surveillés. Pour parfaire le tout et sourcer les informations, 563 sets d’images satellites ont été analysés par le centre satellitaire de l’UE (SatCen).
La liste des navires inspectésOù partent les informations recueillies ?
22 rapports confidentiels ont été envoyés au groupe d’experts ‘sanctions’ des Nations unies. Des rapports étayés et sourcés établissant des violations de l’embargo de façon plutôt assez équilibrée : 9 rapports concernent des violations au profit de l’Ouest libyen (Gouvernement d’entente nationale de Tripoli), 12 au profit de l’Est libyen (camp Haftar), une concerne des violations commises des deux côtés.
Comment l’opération choisit les bateaux qu’elle interroge, inspecte ou aborde ?
Nous avons interrogé un responsable européen. Voici sa réponse. « Si nous n’avons pas de preuve évidente, pas de renseignement sur un navire, nous faisons normalement une interrogation (hailing). Nous pouvons aussi décider (ensuite ou directement] de visiter un navire, soit parce que nous n’avons pas d’information ou pas vraiment beaucoup d’information. L’équipe monte à bord, à l’invitation du capitaine, échange avec le capitaine (ou l’équipage). C’est très utile pour comprendre quel type de marchandise il transporte, où il va. Mais pas seulement. Cela permet surtout d’avoir certains renseignements sur ce qui passe en mer, sur le port de départ, celui d’escale, etc. Enfin, si nous avons des indices raisonnables qu’il y a implication dans un trafic ou le transport de matériels illicites, de façon assez consistante, alors nous abordons le navire pour mener une inspection. Jusqu’à présent nous n’avons jamais trouvé de matériel. » Sauf une fois, quand un navire a été stoppé et arrêté.
Quel est le sort du navire dérouté ?
C’était en septembre dernier, le navire Royal Diamond 7 a été pris sur le fait pour détention de matériel prohibé (du fuel pour avion) et dérouté sur la Grèce. Il y est resté un mois. La cargaison a été vidée et saisie. Et un procès est instruit contre l’armateur.
L’opération dispose-t-elle de suffisamment de moyens sur place ?
Un chef d’opération « ne dira jamais qu’il a assez de moyens ». Mais pour l’instant, Irini a « suffisamment » de moyens à la fois navals et aériens pour effectuer le coeur de ses missions : le contrôle de l’embargo sur les armes et sur le trafic de pétrole. Ce qui contraste singulièrement avec les débuts, où il n’était pas rare d’avoir un seul navire sur zone.
Quatre navires sont présents : le HS Aegean (Grec, qui est le navire amiral), le patrouilleur de haute mer italien ITS Borsini (P-491), le patrouilleur français Premier maitre L’Her et le navire de soutien allemand FGS Berlin.
En l’air, l’opération dispose de six appareils qui ont tous des petits noms : des drones italiens (alias Strega/Bolt), des avions, le ‘Pirate’ (Pologne), les Seagull (Luxembourg), le Joker (Allemagne), le Xenon (France), et le Digenis.
Quelle est la zone d’opération ?
Les moyens européens restent en dehors de la zone des 12 miles marins libyens, en haute mer. Le gouvernement libyen n’a pas autorisé aux navires européens le droit de contrôler ses ports et ses eaux territoriales. La zone d’opération (Area Of Operations) est divisée ainsi en trois sous-zones correspondant à des logiques différentes : la sous-zone Sud-Ouest (SAW), qui couvre globalement les eaux face aux territoires +/- tenus par le GNA, entre la frontière tunisienne et Syrte et remonte au Nord largement au-dessous de la Sicile ; une sous-zone est définie au Nord (SAN) entre Tunisie et Sicile (où naviguent plutôt les navires avec des migrants, et qui n’est couverte qu’au niveau aérien ; et une sous-zone Sud-Est (SAE), qui couvre les eaux face aux territoires +/- tenus par les forces de Haftar, entre Syrte et la frontière égyptienne, et remonte au Nord-Est non loin de la Crète.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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Le chef d’état-major de la Marine nationale, l’amiral Vandier, et le chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général Lavigne, ont prononcé le 8 mars la mise en service opérationnelle du nouveau standard F-3R du Rafale, employé depuis la terre et le porte-avions Charles de Gaulle.
Le 16 mars, la Force maritime d’autodéfense japonaise (JMSDF) a mis en service l’Etajima, qui avait été mis à l’eau en décembre 2019 au chantier Japan Marine United de Yokohama. Il s’agit du troisième d’une classe de dragueurs de mines dont les deux premiers exemplaires, les Awaji et Hirado, ont été mis en service en 2017 et 2018. Un quatrième a été commandé l’an dernier en vue d’une livraison d’ici 2024.
Bonne nouvelle pour la Marine nationale qui, en cas de prêt d’avions de patrouille maritime Atlantique 2 à son homologue allemande, ne verra pas ses capacités amoindries. Comme nous l’expliquions hier, la France a proposé de mettre à disposition quatre ATL2 rénovés au standard 6 à la Bundeswehr, qui devra retirer du service dès 2025 ses huit P-3C Orion faute de pouvoir les moderniser.
Deux nouveaux remorqueurs doivent arriver en Seine début avril. La compagnie Thomas Service Maritimes (TSM), dans le cadre du renouvellement et de la modernisation de sa flotte servant les ports entre Rouen et Honfleur (HAROPA - Port Rouen), a commandé ces remorqueurs auprès du groupe néerlandais Damen, qui les a construits dans ses chantiers au Vietnam. Ils sont actuellement à bord du transport de colis lourd Imke, qui vient de passer le canal de Suez.
En 2020, le port de Rochefort affiche une baisse de 12,7% de ses trafics à 553 494 tonnes. Il a subi les effets de la crise économique et d’une campagne céréalière 2020/2021 difficile. Un article d'Hervé Deiss de Ports et Corridors
Il s’agit du premier semi-submersible construit sur le territoire européen pour le trafic de drogue, selon Europol. La police espagnole, qui a travaillé avec l’Office européen de police, l’a saisi à Malaga, en février. Ce bateau de 9 mètres de long pouvant transporter 2 tonnes de drogue était encore en construction. Les précédents engins submersibles employés par des trafiquants découverts en Europe étaient réalisés sur le continent américain.
Panama veut dénouer le blocage des minéraliers transportant du charbon australien en Chine. Le pays, qui abrite le plus grand registre maritime au monde, a demandé à l’Organisation maritime internationale (OMI) d’intervenir après avoir pris des contacts avec l’Australie et la Chine, sans succès. Il propose que le secrétaire général de l’OMI, Kitack Lim, puisse servir de médiateur pour aider marins et armateurs paralysés par cette situation.
La compagnie américaine Oceania Cruises a commencé à dévoiler cette semaine ses deux futurs paquebots commandés fin 2018 aux chantiers italiens Fincantieri. Les premières images de ces bateaux, dont le premier sera baptisé Vista, montre un design assez voisin de deux dernières unités de la flotte, les Marina et Riviera, navires de 239 mètres de long, 66.000 GT de jauge et 632 cabines pour une capacité d’un peu plus de 1250 passagers en base double, servis par 800 membres d’équipage. Des bateaux sortis du site Fincantieri de Sestri Ponente, près de Gênes, en 2011 et 2012.
C’est la première construction neuve pour Ship As A Service (SAAS). Le Sterenn Glaz vient de rejoindre l’entreprise lorientaise, qui propose des résultats clé en main à des clients ayant besoin de faire des opérations en mer. Ce petit workboat de moins de huit mètres qui peut être transporté par la route gonfle les effectifs d’une flotte désormais forte de 10 unités.
Sixième et avant dernière frégate anti-sous-marine du type F70 ASM, le La Motte-Picquet n’est déjà plus que l’ombre de lui-même dans la base navale de Brest. Le bâtiment, qui avait rallié la flotte française en 1988, a achevé au printemps 2020 son ultime mission. Après une dernière cérémonie des couleurs le 13 octobre, alors que l'équipage avait quitté son navire depuis le 31 juillet, il a été définitivement retiré du service et condamné en décembre.
Depuis Plouzané, la petite entreprise Éolink poursuit son chemin, innovant, vers le marché de l’éolien flottant. Son fondateur, Marc Guyot, croit en l’avenir de la filière. Une interview de la rédaction du Télégramme.
La liste des moyens mobilisés pour l'exercice de contre-terrorisme (CTM) au large de la Crète, le 13 mars,
Plus d'infos »(B2) 450 militaires français ont été mobilisés samedi (13.03) dans « un exercice inédit de contre terrorisme en Méditerranée, au large de la Crète », a révélé la ministre française des Armées, Florence Parly, lors d’une audition au Sénat, mercredi (17.03). Le scénario : une prise d’otages sur un navire marchand. « Toute la palette » des moyens (terrestre, naval, aérien) a été mobilisée. Cet exercice « porte un message » souligne la ministre : « la Méditerranée ne sera jamais un espace de non droit ».
(Emm.S)
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En matière de contre-terrorisme maritime, il n'y a souvent pas de juste milieu (et ce n'est pas un jeu de
Plus d'infos »Lors d’une audition parlementaire, en novembre dernier, le commandant de la force Barkhane, le général Marc Conruyt, s’était montré prudent, en évoquant les résultats obtenus face aux organisations jihadistes, et en particulier contre l’État islamique au grand Sahara [EIGS] dans la région dite des trois frontières, car situées aux confins du Mali, du Burkina Faso...
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« Terminator ne défilera pas au 14 Juillet », avait résumé Florence Parly, la ministre des Armées, au moment de définir le cadre éthique de l’usage de l’intelligence artificielle par les forces françaises. « La France refuse de confier la décision de vie ou de mort à une machine qui agirait de façon pleinement autonome et échapperait à...
Cet article Un rapport de l’ONU confirme l’utilisation de systèmes d’armes létaux autonomes turcs en Libye est apparu en premier sur Zone Militaire.
Suite de mon post précédent sur l'attaque contre la relève malienne à Tessit.
Lundi, une force de réaction rapide française est bien intervenue sur le site de l'embuscade qui a fait 33 morts dans les rangs maliens. Mais les hélicoptères français n'ont alors engagé aucune cible.
En revanche, mardi, deux frappes aériennes françaises ont eu lieu dans ce même secteur, mais à une vingtaine de kilomètres de Tessit. La première frappe a été suivie, trois heures plus tard, d'une seconde frappe puis d'un raid lancé par deux hélicoptères Tigre.
Le bilan communiqué par l'EMA fait état d'un groupe armé terroriste détruit.
En novembre 2019, la Turquie signa un accord de coopération militaire avec le gouvernement d’entente nationale libyen [GNA], dont les forces étaient en difficulté face à l’Armée nationale libyenne [ANL] du maréchal Khalifa Haftar, laquelle pouvait alors compter sur des livraisons d’équipements militaires assurées par ses parrains [Émirats arabes unies, Russie, Égypte et Jordanie], en...
Cet article Libye : Un rapport de l’ONU accable la marine turque pour l’incident avec la frégate française Courbet est apparu en premier sur Zone Militaire.
Lu sur le fil AFP:
"Au moins 31 soldats maliens ont été tués lundi dans une attaque attribuée à des jihadistes dans le nord-est, près des frontières du Burkina Faso et du Niger, selon un nouveau bilan obtenu mercredi de sources militaires et locale. C'est l'une des attaques les plus meurtrières contre les forces maliennes en 2021.
Un précédent bilan faisait état de 11 morts, 11 disparus et 14 blessés. Ce bilan n'a cessé de s'aggraver depuis un premier communiqué publié tard lundi, plusieurs heures après l'attaque menée en milieu de journée contre la relève du poste de Tessit, au sud-ouest d'Ansongo. Il pourrait s'alourdir encore, d'autres sources citant des chiffres encore plus élevés.
La relève est tombée dans une embuscade tendue par une centaine d'hommes à bord de pick-ups et sur des motos, selon un récit fait antérieurement par l'armée sur les réseaux sociaux.
"Le nouveau bilan est de 31 militaires maliens tués. Les blessés ont été transportés à Gao pour des soins", a indiqué à l'AFP un commandant local s'exprimant sous le couvert de l'anonymat en raison de ses contraintes hiérarchiques. "Dans les rangs des terroristes, on a retrouvé 13 morts sur le terrain, et ils sont repartis avec d'autres corps", a-t-il dit.
Un document officiel que l'AFP a consulté rapporte 33 morts et 14 blessés. Un élu local a évoqué sous le sceau de l'anonymat 34 soldats tués".
Voici le bilan précédent:
COMMUNIQUE DU CHEF D’ETAT-MAJOR GENERAL DES #ARMEES pic.twitter.com/THzkkx3iVy
— Forces Armées Maliennes (@FAMa_DIRPA) March 16, 2021