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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 6 hours 35 min ago

Dernières nouvelles des missions de maintien de la paix l’UE (PSDC) – mai 2015

Sun, 31/05/2015 - 23:32

(B2)

Cérémonie de clôture célébrée le 6 mai. (Crédits: EUPOL Afghanistan)

Herat (Afghanistan). Fin de la présence européenne à Herat

La mission européenne de police (EUPOL Afghanistan) va fermer son bureau extérieur à Herat (Ouest de l’Afghanistan) à la fin de mai, après sept années de soutien à leurs homologues afghans. Pour le chef de la mission, Pia Stjernvall, le bureau à Herat a obtenu de bons résultats, en particulier dans la promotion des principes et méthodes de la police communautaire ainsi que l’amélioration de la coopération entre la police, les procureurs et les avocats de la défense. « Les partenaires afghans peuvent prendre le relais maintenant pour un service de police professionnel, responsable et efficace ».

(Crédits: EUCAP Nestor)

Djibouti. Gardes-côtes équipés et formés pour les enquêtes sous-marines

Fidèle à sa devise « former et équiper », le Chef de Mission d’EUCAP Nestor, Etienne de Poncins, a remis, à l’issue de la formation, au chef des gardes-côtes djiboutiens, le colonel Wais Omar Bogoreh, des lots d’équipements composés de matériel de plongée, d’enquêtes et de recherche sous-marine ou terrestre. Ces kits, permettant d’équiper 8 plongeurs, seront utilisés pour des exercices de formation plus complexe telle que la délimitation de scènes de crime sous-marine, la recherche de preuves en profondeur ou même la photographie sous-marine. Ces entrainement variés donneront la capacité aux gardes-côtes d’intervenir directement sur les lieux d’un crime en mer, tout particulièrement la piraterie, pour permettre notamment de retrouver des preuves qui auraient été jetées à l’eau par les criminels.

Eunavfor Atalanta. L’Espagne prend le commandement 

Cérémonie de la 19º rotation de commandement de l’opération Atalanta (Crédits: Eunavfor Atalanta)

L’amiral Alfonso Gómez de la marine espagnole a pris, le mercredi 6 mai 2015, le commandement de la force navale sur zone (FHQ) de l’opération européenne de lutte anti-piraterie (EUNAVFOR Atalanta) lors d’une cérémonie tenue à Djibouti.

Il dirigera la force navale de l’UE pendant environ cinq mois. Force composée de 4 navires : la frégate allemande FGS Bayern (F-217) équipée de 2 hélicoptères Super Lynx Mk.88A, la frégate italienne Grecale (F-571) de la classe Maestrale, équipé de 2 hélicoptères AB-212 ASW et les deux navires espagnols, la corvette Infanta Cristina et le Galicia. Auxquels il faut ajouter 2 avions : un CASA espagnol CN 235 VIGMA et un P-3C Orion allemand Jester, basés en temps ordinaire à Djibouti.

L’amiral Gomez remplace ainsi  l’Amiral Jonas Haggren, de la Marine suédoise présent sur zone depuis février 2015 ayant lui-même pris le relais des Italiens (lire : Passage de flambeau entre Italiens et Néerlandais dans l’Océan indien

(Crédits: EUNAFOR )

Dar Es-Salaam (Tanzanie). Formation anti-incendie

Le navire espagnol de débarquement Galicia (L51), qui participe à la mission anti-piraterie de l’UE dans l’Océan indien (EUNAVFOR Atalanta), a assuré à la mi-mai, la formation maritime des marins de la Marine Tanzanienne lors d’une visite de port à Dar es-Salaam. Après un briefing sur le système de commandement et de contrôle utilisé sur le navire de guerre espagnole pour surveiller toutes les activités en mer, l’équipage et les visiteurs du navire ont effectué un exercice pratique anti-incendie.

Camp de Jazeera – Mogadiscio (Somalie). Cours terminé pour les commandants de pelotons

La cérémonie de clôture pour le Cours de commandant de peloton a eu lieu au camp d’entraînement Jazeera le 30 avril à Mogadiscio. L’événement a marqué le passage en grade des 58 futurs leaders du peloton. Planifié, organisé et dirigé par EUTM Somalia, ce cours d’une durée de 15 semaines avait commencé en Ouganda, dans l’Académie militaire, et a été complété au camp d’entraînement Jazeera. Les officiers seront maintenant déployés sur tout le territoire somalien, précise-t-on au QG de la mission européenne.

Bapho (Mali). Entraînement au « Combat River Crossing » (CRC)

(Crédit: EUTM Mali)

Pendant neuf semaines, les ingénieurs maliens ont appris à assembler et manoeuvrer un ferry ponton de plus de 1200 kg. Ils ont prouvé leurs compétences dans un exercice final, réalisé sous une extrême chaleur, précise la mission européenne EUTM Mali qui a organisé le cours. Cette formation dite « CRC » (Combat River Crossing) est une compétence clé, compte tenu de l’insuffisance des infrastructures et du petit nombre de ponts sur le fleuve Niger. Cette formation, effectuée par des ingénieurs allemands, est un complément à la formation fournie à Koulikoro.

Kiev (Ukraine). Les équipes pour la gestion de frontières se mettent au travail 

(Crédits: EUAM Ukraine)

Une réunion du  » Border Management Assistance Group  » (BMAG) a été organisée, pour la première fois, le 15 mai par la mission de l’UE de conseil à la sécurité intérieure en Ukraine (EUAM Ukraine). Objectif : identifier et trouver des solutions pour les problèmes ukrainiens dans la protection de leurs frontières. Alors que moins de 10% du personnel aux frontières est entrainé pour agir en zones de conflits, les Européens veulent apporter leur expérience dans la vérification des passeports, la communication entre agences et la mise en place de capacités.

Pristina (Kosovo). Formation pratique de juristes sur les crimes de guerre

Que faire lorsqu’un témoin ne raconte pas tous les évènements ou ne s’en rappelle pas l’ordre ? C’est autour de ce cas pratique que les enquêteurs et procureurs kosovars ont travaillé, ce 22 mai. Objectif de la formation faite par les magistrats d’EULEX Kosovo : mettre l’accent sur l’amélioration des capacités des enquêteurs pour mener les interrogatoires et obtenir des déclarations admissibles dans la lutte contre les crime de guerre mais aussi dans les cas d’agressions sexuelles. Le programme de protection de témoins a été aussi étudié pour établir comment l’utiliser dans ces cas précis.

(Leonor Hubaut)

Le prix Albert Londres remis à Bruxelles

Sat, 30/05/2015 - 22:45

Les trois lauréats du prix Albert Londres

(B2) Nos confrères du prix Albert Londres ont remis officiellement ce samedi à Bruxelles, à l’Académie royale de langue et de littérature françaises, le Prix Albert Londres 2015.

Une cérémonie chaleureuse, pleine d’amitié et d’émotion également. Mais le message d’Annick Cojean la présidente du jury s’est voulu très politique également dans cette « année Charlie ». Elle a tenu à saluer « la loi Belge de protection des sources des journalistes, un modèle du genre » (le jury avait rencontré la rédaction de la RTBF comme celle du Soir). Mais elle s’est aussi montrée inquiète « A l’heure où l’Europe entend légiférer sur la protection des sources, le secret des affaires et les lanceurs d’alerte » (Lire : Secret des affaires … le retour. Attention danger ! (*)

le sourire était sur toutes les lèvres… (NGV / B2)

Le prix « Presse écrite », cette année est allé à Luc Mathieu, journaliste à Libération, pour un ensemble de reportages et de portraits traitant à la fois de ceux qui sont victimes du jihad, de ceux qui le combattent et de ceux qui le font.  Luc a eu des mots émouvants appelant chacun à ne pas oublier ce qui se passe en Syrie,« un conflit inouï » à continuer, malgré tout, à traiter cette actualité

Le « prix Audiovisuel » va à deux baroudeuses, Cécile Allegra et Delphine Deloget pour leur documentaire « Voyage en barbarie », diffusé sur Public Sénat (il repasse lundi prochain à midi) pour leur reportage sur le sort des érythréens au Sinaï, dans des camps de migrants qui sont de vrais prisons, où la torture est monnaie courante. Pour le jury, cela a été comme un rappel. « Albert Londres avait dénoncé le fléau de l’esclavage en son temps, le scandale du trafic d’êtres humains existe encore au XXIe siècle ».

« Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie » disait Albert Londres.

Une citation qui a conclu cette remise de prix. Que dire de plus…

(NGV)

(*) Sur ce sujet, lire aussi :

La défense comme vous ne l’avez jamais abordée, sur le campus de l’IHEDN le 6 juin

Sat, 30/05/2015 - 13:32

(B2) « La défense est un enjeu trop vital pour être le domaine réservé d’ex- perts et de professionnels. La défense engage la survie de la Nation. Ses institutions, son territoire, ses intérêts vitaux, tout autant que ses valeurs et sa capacité à résister à l’adversité. La défense est bien sûr une politique. C’est un engagement pour les hommes et les femmes qui ont choisi le métier des armes. Mais c’est aussi l’expression de la volonté d’un peuple de rester maître de son destin. »

Voici en quelques phrases, l’objectif et le fondement des « Rencontres IHEDN » organisées par l’Institut des hautes études de défense nationale, sur le campus de l’École militaire à Paris, samedi prochain (6 juin 2015).

Le programme est destiné à « un large public » et est assez détonnant dans l’approche, plutôt inhabituelle pour une défense française, souvent assez rigide des codes et des usages. On est plus proche de la décontraction observée par exemple chez les Britanniques. Je n’aurai qu’un conseil. Allez-y !

(NGV)

Quatre espaces de débat

Les débats se déroulent autour de quatre espaces aux dénominations transfiguratives :

  • Terminator (la guerre des machines) pour « prendre conscience de notre rôle d’acteur de la défense collective » ;
  • Minotaure (symbole des pulsions destructives de l’homme) pour « s’assurer que la défense concerne chaque citoyen » ;
  • Valmy 2.0 (imaginer la guerre de demain), pour « identifier nos vulnérabilités pour faire face aux menaces d’aujourd’hui »
  • Gladiator (quand le spectacle de la force se déploie dans l’arène) pour « penser la défense et anticiper la violence à venir »

Inscription obligatoire ici

Au large des côtes libyennes, plusieurs milliers de migrants en détresse récupérés en 36 heures

Fri, 29/05/2015 - 23:55

(crédit : Bundeswehr)

(B2) Ces dernières 36 heures en Méditerranée, les secours en mer se sont succédé à un rythme effréné. Les marines italiennes, britannique, irlandaise et allemande sont venues au secours de plusieurs bateaux, récupérant plus de 3000 migrants et réfugiés, vendredi (29 mai), le plus souvent assez près des côtes libyennes (30 ou 40 milles nautiques) ; et plusieurs centaines jeudi (28 mai). 17 morts sont cependant à déplorer, décédés dans plusieurs bateaux en détresse. <p>">Plusieurs navires de la marine italienne ont été mobilisés — dont le Fenice, le Bersagliere, le Bettica — ainsi que des navires des gardes côtes

">880 personnes récupérées par le Hessen

">La frégate de la marine allemande, le Hessen a successivement été engagée dans six opérations de sauvetage. Dans la matinée du 29 mai, la frégate Hessen a été avertie par le centre italien de sauvetage en mer (MRCC) de Rome qu’un navire en détresse était signalé à environ 30 miles nautiques au nord-ouest d’Abu Kammash (Libye). 104 personnes étaient à bord d’un bateau bondé, dont 24 femmes et cinq enfants. Dans le voisinage immédiat, un autre bateau avec 103 personnes à bord ont été récupérés, dont une femme et deux enfants. Dans l’après-midi, 100 autres personnes à bord d’un bateau, dont neuf femmes et trois enfants, étaient prises en charge. L’officier de quart a alors signalé un signal de détresse. Dans ce 4e bateau, 69 personnes, dont 22 femmes, ont été récupérés. La journée n’était pas finie. Le MRCC de Rome a signalé au Hessen un cinquième bateau avec 114 personnes en détresse, dont neuf femmes. « Durant ce sauvetage – mentionne le communiqué de la Bundeswehr — un sixième bateau s’est approché. Les soldats allemands ont pris les 100 personnes à bord, dont 13 femmes et cinq enfants. Enfin, dans la soirée, la frégate Hessen est venu à la rescousse d’un bateau en bois en détresse avec 290 personnes, dont 40 femmes et 12 enfants. Au total, ce sont ainsi 880 personnes qui se sont retrouvées à bord de la frégate Hessen, dont 118 femmes et 27 enfants. Direction : un port italien pour être prises en charge par les autorités italiennes. Précisons que « toutes les embarcations de fortune ont été détruites » car « classées comme obstacle à la marine ».

370 par le HMS Bulwark de la Royal Navy

<p>">Le <p>">HMS Bulwark, avait déjà récupéré jeudi (28 mai) <p>">369 réfugiés, dont 50 enfants, embarqués dans une coque de noix en bois, menacée d’un « naufrage imminent », au large de la côte libyenne, précise-t-on à la Royal Navy. C’est le troisième sauvetage effectué par ce navire d’assaut britannique depuis le début de sa « campagne de Méditerranée ». Les Britanniques ont mis à l’eau <p>">5 de leurs huit péniches de débarquement – chacune convertie en bateau de sauvetage, chargée avec des gilets de sauvetage, matériel médical et fournitures d’urgence – pour aller à la rescousse des naufragés.

<p>">NB : une technique, éprouvée, de sauvetage, évite de rapprocher de trop près les gros navires pour éviter de causer un naufrage avec la houle provoquée (lire aussi : Mare nostrum, fierté italienne).

Une fois mis à l’abri dans le hangar du navire d’assaut amphibie, transformé en une « installation de réception pour les naufragés » — avec nourriture, eau, assistance médicale, vêtements propres et literie disponibles — le Bulwark est parti récupérer 368 autres migrants récupérés peu avant par la frégate allemande FGS Hessen et la corvette de la Marine irlandaise LÉ Eithne.

600 rescapés par les Irlandais

">La corvette irlandaise LÉ Eithne a mené successivement deux opérations de sauvetage pour sa première irruption en  Méditerranée : 300 migrants, qui étaient à bord d’une barge, qui se trouvait à 45 km (env. 28 milles) au nord de la Libye, dans les premières heures du matin. La veille, une alerte avait été donnée pour 5 navires en détresse e-à environ 60 km des côtes libyennes (env. 38 milles), les Irlandais du Le Eithne ont récupéré 201 personnes dans deux navires, tandis que les autres bateaux de secours se dirigeaient vers les "> trois navires restants.

(NGV)

Une base de drones européens en Algérie ou au Maroc. Réalité ou intox ?

Fri, 29/05/2015 - 15:55

Un drone de surveillance Scout (crédit : Airbus DS)

(BRUXELLES2) Selon la presse algérienne, qui relaie une information de l’agence Chine nouvelle, citant une source diplomatique algérienne, reprise sans aucune vérification par le Huffington Post (groupe Le Monde), l’Algérie aurait « refusé une demande de la part de l’Union Européenne (UE) d’abriter une base pour des drones destinés à lutter contre la migration clandestine dans la mer méditerranéenne ». Oufti ! comme on dirait à Liège… Selon cette même source,  l’Union Européenne souhaitait « implanter une base pour drones dans la ville côtière Aïn Temouchent, situé à 504 km à l’ouest d’Alger ». L’information est développée dans un sens identique chez le voisin marocain. Histoire sans doute de ne pas être en reste. Selon le quotidien arabophone Al Massae, tel que relaté par le site le360.ma, « l’Union européenne avec à leur tête l’Espagne, l’Italie et la France ont proposé au Maroc la construction d’une base de drones sur son sol ». Objectif : « barrer la route aux immigrés clandestins qui arrivent sur le sol européen, mais (…) également servir à traquer les trafiquants de drogue ». Dans le contexte actuel, l’info est-elle fondée ou même probable ?

A supposer qu’une telle demande ait existé, elle ne concerne pas vraiment l’opération militaire en Méditerranée. Car il faut regarder une carte : Aïn Temouchent est situé près d’Oran face à Almeria en Espagne. On est plus près du Maroc que de la Libye. Et on est très, très loin de l’opération EUNAVFOR dont la zone d’opération devrait recouvrir peu ou prou la zone de sauvetage et de secours italienne ainsi que la zone libyenne (si l’ONU l’y autorise).

Ensuite, l’UE ne dispose pas de drones en soi. Ce sont ceux qui seraient mis à disposition par les Etats membres. Et cette capacité est pour le moins chichement comptée, du moins quand on parle de drones à longue endurance (MALE) qui peuvent être utiles en matière de surveillance maritime (*). Il n’est que d’observer les difficultés françaises durant l’opération militaire au Mali ou au Niger. D’un point de vue opérationnel, vu la distance, on peut se demander s’il ne serait pas plus facile d’implanter une base de drones dans l’Espagne voisine plutôt que de commencer à négocier un accord pour implanter cette base dans un pays étranger.

Enfin, une opération de l’UE ne se monte pas de cette façon-là. Il faut un accord des 28 Etats membres, des 28 ambassadeurs du COPS. Et jusqu’à nouvel ordre, selon nos informations, un tel plan n’a pas été évoqué…

  • Du côté de la Commission européenne, on dément cependant mollement un tel projet. Ce qui traduit un certain embarras. « La Commission n’est pas au courant des demandes vers les pays du Maghreb pour construire une base de départ pour les drones qui seront utilisés pour surveiller des bateaux transportant des migrants et des marchandises » m’a-t-on assuré (**). « La Commission n’a pas de tels plans. »

Commentaire : dans cette information, il faut décortiquer le vrai du faux. La Tunisie, le Maroc et l’Algérie font partie des pays avec lesquels les Européens veulent avoir une coopération renforcée en matière de migrations mais aussi de terrorisme. Et des attachés « terrorisme » ou « migrations » vont venir bientôt épauler les délégations (ambassades) de l’UE dans les pays concernés. Que ces pays aient été approchés par des diplomates européens pour rechercher sa coopération en matière de lutte contre le terrorisme, c’est sûr ; tout comme la lutte contre l’immigration. Que l’on demande des autorisations de survol, voire de poser en cas d’incident, ou la coopération des autorités nationales pour aller traquer les réseaux de migrants (et de drogues surtout), c’est probable. Que des discussions aient été menées à un certain niveau politique, sans doute. De là, à demander l’implantation une base de drones, il y a un pas que l’Europe ne semble pas prêt de franchir.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(*) on parle bien ici de drones d’observation et non de drones armés.

(**) réponse écrite à ma question

Plusieurs membres de l’UCK condamnés pour actes de torture et crimes de guerre

Wed, 27/05/2015 - 20:01

(B2) Le tribunal de première instance de Mitrovica (Mitrovica Basic Court) a rendu son verdict, ce mercredi (27 mai), dans les affaires « Drenica 1″ et « Drenica 2″, indique aujourd’hui la mission européenne « Etat de droit » (EULEX) au Kosovo.

Une affaire très symbolique puisqu’elle mettait en cause plusieurs membres et responsables de l’Armée de libération du Kosovo (UCK / KLA), dirigée alors par Hashim Thaci, qui était jusqu’à le Premier ministre kosovar (lire : Le Premier ministre Thaci, artisan du crime au Kosovo ? Eulex ouvre l’enquête)

Des actes de torture et des crimes de guerre dans un camp de détention de l’UCK

Une quinzaine de membres et responsables de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) étaient poursuivis pour avoir commis, entre août et septembre 1998, dans le « centre de détention » de Likoc / Likova, « des crimes de guerre contre la population civile, notamment par la perpétration intentionnelle de violence, les traitements cruels, les coups, la torture et humiliants et des traitements dégradants contre des civils albanais du Kosovo », selon l’acte d’accusation dressé par le procureur international, l’Américain Clint Williamson.

5 personnes condamnées

Dans la première affaire (dite Drenica 1), le tribunal a estimé que Sami Lushtaku était « coupable » d’assassinat et condamné à douze ans de prison et Sylejman Selimi (ancien commandant des forces de sécurité du Kosovo et ambassadeur à Tirana) « coupable » de crime de guerre pour acte contraire à l’article 3 commun aux Conventions de Genève et condamné à six ans d’emprisonnement. Tous les autres accusés dans l’affaire ont été acquittés, et les charges levées, les allégations n’ayant pu être prouvées.

Dans la seconde affaire (dite Drenica 2), le tribunal a reconnu plusieurs chefs d’inculpation justifiés : « faits de violences, actes de cruauté, de torture, traitements humiliants et dégradants » contre quatre inculpés. Il a condamné Sylejman Selimi à 8 ans de prison, Jahir Demaku, Zeqir Demaku et Isni Thaci à 7 ans de prison (*). 

Le courage des témoins salué

Le Procureur a salué ce jugement mais se réserve « le droit de faire appel, après un examen approfondi ». Il a tenu aussi à saluer « le vrai courage des victimes et les témoins, qui ont présenté leur témoignage à la Cour, en dépit des défis importants, d’intimidation et de difficultés ».

(NGV)

(*) Le système pénal kosovar empreinte beaucoup au droit anglo-saxon avec un prononcé des peines par chef d’inculpation et une agrégation des peines au total. C’est la peine finale qui est mentionnée.

Cap au sud pour Frontex cet été. Renforts attendus en Méditerranée et Sicile

Wed, 27/05/2015 - 13:11

(B2) L’opération de sécurisation des côtes menée par l’opération Frontex en Italie et en Grèce va être renforcée dans les semaines qui viennent, indique aujourd’hui la Commission européenne.

Renfort sur mer et dans les airs 

Durant l’été, qui est la « période de pointe » pour les flux migratoires, Frontex devrait ainsi déployer, dans le cadre de son opération Triton : 3 avions de surveillance, 18 navires (6 navires de patrouille au large et 12 bateaux de patrouille côtiers) ainsi que 2 hélicoptères. « Un trop grand nombre de vies ont déjà été tragiquement perdues cette année — a souligné, dans un communiqué, le Français Fabrice Leggeri qui dirige Frontex (*) —. « Nous avons considérablement augmenté les niveaux de déploiement en Méditerranée centrale pour soutenir les autorités italiennes dans le contrôle de leurs frontières maritimes et sauver des vies ».

Zone opérationnelle élargie

La zone opérationnelle sera étendue à 138 milles nautiques au sud de la Sicile, ce qui recouvrira entièrement la zone de recherche et sauvetage maltaise « de manière à englober la zone de l’ancienne opération Mare Nostrum », indique la Commission européenne.

Budget augmenté

La Commission européenne a débloqué un budget supplémentaire de 26,25 millions d’euros pour renforcer l’opération Triton en Italie et Poseïdon en Grèce pour le reste de l’année (juin – décembre 2015). Soit un budget total de 38 millions d’euros pour Triton et 18 millions d’euros pour Poseïdon. Cet effort sera poursuivi l’année prochaine. La Commission européenne devrait augmenter le budget de Frontex en 2016 de 45 millions d’euros supplémentaires pour les deux opérations.

Des équipes de débriefing

Plusieurs équipes vont être mis en place : 9 équipes de débriefing et 6 équipes de dépistage. « Le rôle des officiers de débriefing est particulièrement important car ils recueillent des renseignements sur les criminels opérant en Libye et d’autres pays de transit » précise Fabrice Leggeri. « Frontex peut ainsi aider les autorités italiennes et Europol dans leurs enquêtes et leurs efforts pour démanteler les réseaux de contrebande. » Une base régionale de Frontex va d’ailleurs être établie en Sicile. Ce qui permettra à l’agence européenne de coordonner au plus près l’opération et de travailler en étroite collaboration avec les officiers de liaison d’Europol, Eurojust et le bureau européen de l’Asile.

(NGV)

(*) traduction non officielle effectuée par nos soins

Le plan d’opération d’EUNAVFOR Med révélé par Wikileaks. Vraiment ?

Tue, 26/05/2015 - 20:12

(BRUXELLES2) Wikileaks vient de révéler un document « secret », qu’il présente comme le « plan » de la future opération militaire en Méditerranée (EUNAVFOR Med) « contre les bateaux de réfugiés ». Un document qu’a ensuite commenté Steve Peers de l’université d’Essex, avec plus ou moins de bonheur. Un fatras d’idées préconçues, à la limite du mensonge éhonté…

Confondre un plan d’opération et un avis sur un concept

On a connu l’organisation de Julian Assange un peu plus perspicace, plus judicieuse… Les auteurs du leak semblent un peu incultes en matière de planification militaire, voire même incapables de lire ce document, ou alors ils ont voulu faire un « coup » là où il n’y avait pas vraiment lieu d’être.

Premièrement, l’opération montée par les Européens n’est pas destinée à « combattre les bateaux de réfugiés » mais vise à contrer les trafiquants. Dire le contraire, c’est confondre le mouton et le loup. Ou alors ce serait prétendre que tous les réfugiés sont des trafiquants ! Ce n’est pas très sérieux… (piège dans lequel ne sont pas tombés mes deux confrères du Parisien).

Deuxièmement, les deux documents « leakés » ne sont pas du tout le « plan d’opération » de l’UE, comme présenté. Mais les « avis » de deux groupes de « travail » des Etats membres — d’une part les experts du groupe politico-militaire (GPM), d’autre part les représentants militaires présents au Comité militaire — sur le projet de concept de gestion de crises qui a été soumis aux ministres des Affaires étrangères et approuvé le 18 mai. Ce ne sera pas faire injure aux auteurs de ces documents de dire qu’ils ne sont « qu’un maillon » dans un dispositif décisionnel, assez long et complexe, qui va d’un premier document plus politique, tissant différentes options, et d’un mandat donné par le Conseil européen au Plan d’opération proprement dit et au lancement de l’opération, en passant par une résolution des Nations-Unies. Y voir un plan, c’est être ignorant du contenu d’un « Plan ».

Troisièmement, ces documents sont en effet destinés à donner au futur commandant d’opération des orientations dans la planification future de l’opération en mettant l’accent sur quelques points importants ou méritent encore des éclaircissements : le renseignement (lire : EUNAVFOR Med : Pourquoi le renseignement est important ? Pourquoi peu de problème de moyens?). La parole y est assez libre, et heureusement, car elle permet justement de poser toutes les questions, y compris celles qui pourraient être taboues, dans une opération qui a une réelle complexité.

Les recommandations faites sont assez logiques et sensées. Il s’agit d’avoir une solide base juridique pour pouvoir appréhender et traduire en justice les trafiquants, de bien définir ce qu’est un migrant, un réfugié et un trafiquant. Il cerne les risques possibles dans certaines zones (proches de la Libye)… et recommande d’avoir une solide force de protection et de robustes règles d’engagement. Ce qui est assez logique également. Enfin, il recommande d’avoir une communication touffue, ce qu’on appelle aussi la diplomatie publique dans un autre jargon. Ce qui relève plutôt du classique dans toute opération militaire. (Lire aussi sur le Club : EUNAVFOR Med, une opération complexe, juridique également)

L’analyse (bancale) d’un professeur de droit …

Y voir derrière tout cela un plan secret de l’UE pour poser le pied en Libye comme le détaille ensuite le professeur de l’université du Sussex, Steve Peers, spécialiste du droit constitutionnel européen, le prélude à une opération terrestre en Libye est donc plutôt osé et est aussi éloigné de l’analyse que le pis d’une vache est éloigné d’un verre de champagne (et encore

« A EU military planning document reiterates that the EU’s new anti-smuggling operation could result in a ground conflict in Libya that leads to the loss of life of soldiers, refugees and smugglers, and destabilise Libya in the process » écrit Steve Peers dans son texte de 3 pages à télécharger sur Statewatch.

Heu… Jusqu’à nouvel ordre, la Libye n’est pas vraiment une terre tranquille, un lieu de rêve pour des vacances en famille sur lequel l’Union européenne viendrait semer le trouble et la tempête… Le Professeur Steve Peers semble avoir se tromper d’objectif sur cette opération qui, même si elle emploie des moyens militaires —, reste une opération de « police en mer » et non pas une « intervention militaire en Libye ».

Ce que disent les experts européens, en effet, c’est qu’il faut calibrer de façon précise l’activité militaire, notamment dans les eaux intérieures libyens pour éviter de déstabiliser un processus politique en cours en causant un dommage collatéral, ne pas remettre en cause les activités économiques légitimes (NB : on pense notamment aux activités de pêche) ou créer la perception d’avoir choisi un parti. (NB Ce qui est un réel risque. S’attaquer à certains trafiquants, détruire leurs moyens (navires), peut être pris par certaines milices qui protègent ces moyens, en bénéficient, voire organise le trafic d’une manière ou d’une autre est un risque effectivement). Cette remarque est plutôt sensée…

« The IMD should also emphasise the need to calibrate military activity with great care, particularly within Libyan internal waters or ashore, in order to avoid destabilising the political process by causing collateral damage, disrupting legitimate economic activity or creating a perception of having chosen sides

Non content de son fait, Steve Peers continue son « analyse » (! si on peut appeler cela une analyse). il s’interroge sur le fait que tout n’est pas encore précis dans ce « plan », que des « orientations militaires et politiques doivent être encore données », « les règles d’engagement n’existent pas encore »…

The document explicitly acknowledges that the operation has no clear end point: « the political End State is not clearly defined » This should disturb anyone who has studied previous military operations that have gone wrong or spun out of control due to lack of clarity on what the final objectives are. Indeed, the document makes clear that most of the details of the ongoing operation have yet to be worked out

Là on n’est plus dans l’erreur d’analyse, on est dans l’ignorance crasse. Le processus de décision européen est, en effet, assez rôdé et même assez procédurier. Pour aller vite, le Concept de gestion de crises (CMC) – qui a fait l’objet des deux avis (révélés par Wikileaks) est destiné à fixer les divers enjeux d’une crise, les principaux moyens d’y répondre, et les principales questions qu’il importe de résoudre. Il précède une décision des ministres d’établir une mission. Tous deux ont été approuvés par les ministres le 18 mai. Viendront ensuite des instructions militaires, des orientations, un concept d’opération, un plan d’opération, des règles d’engagement…Il est évident qu’à ce stade un certain nombre de questions restent encore à régler. Les autorités européennes ne s’en cachent. Le général de Rousiers, président du comité militaire de l’UE, disait très officiellement, le 19 mai (à l’issue de la réunion avec les Chefs d’Etat-major militaires de l’UE, que « c’est une opération complexe dans un environnement complexe »

Regretter que ces règles n’aient pas été définies, c’est comme s’inquiéter de ne pas voir la circulaire d’application publiée alors que le premier paragraphe de la loi n’est pas encore voté. Se proclamer « professeur de droit » pour sortir une telle conclusion est digne du concours Lépine de la plus mauvaise copie. Je ne sais pas où enseigne Steve Peers, mais dans n’importe quelle université européenne, digne de ce nom, une telle ânerie vaudrait à son auteur un beau zéro pointé et un retour aux fondamentaux…

(Nicolas Gros-Verheyde)

Serval 2013. Maudite découverte et bonnes surprises, kérosène algérien et hélicos belges

Mon, 25/05/2015 - 14:40

(B2) Le général Barrera est un peu une des figures de l’armée française. Après avoir servi dans les Balkans (Bosnie, Kosovo) et en Afrique (Tchad, Côte d’Ivoire), il est envoyé au Mali en 2013 pour prendre la tête de l’opération Serval au Mali alors qu’il vient de prendre la tête de la 3e Brigade mécanisée (3BM). Pour l’avoir rencontré, dans le cadre de l’IHEDN, on peut dire que l’homme dégage une certaine intensité et ses « Notes de guerre » sur l’opération, menée à partir de janvier 2013 au Mali par l’armée française, en prennent de la graine. Pour ceux qui s’intéressent aux opérations modernes, de celles qui se mènent en quelque sorte « sabre au clair », ce livre mérite le détour. J’en ai retenu quelques passages. L’un est particulièrement poignant, sur les enfants soldats. Les deux autres sont plus géopolitiques sur la coopération avec l’Algérie et l’assistance belge et danoise.

Une découverte maudite : l’enfant soldat utilisé par les djihadistes

« Les légionnaires trouvent un enfant soldat blessé par éclats. Réfugié près d’un muret de pierre, sous une couverture, il grelotte de fièvre, impuissant devant l’infection de ses plaies. Cela fait deux à trois jours qu’il attend la mort … Un enfant qui n’a sans doute pas 15 ans. Cette découverte et celle qui va suivre ont incontestablement marqué un tournant pour les combattants de la brigade. (…) Nous avons compris, ce jour-là, pour ceux qui en doutaient, que notre adversaire n’était pas valeureux.  » L’enfant sera pris en charge par l’équipe médicale du régiment et « sauvé ».

Un peu plus tard, les « légionnaires découvrent dans (une) cache deux enfants armés et un adulte noir, anglophone, qui avouera plus tard être nigérian et affilié à Boko Haram. Après avoir enlevé une dizaine d’enfants, principalement peuls, dans la région de Gao, il les emmenés dans ce sanctuaire pour les éduquer et en faire de bons djihadistes. (…) Dans les heures qui suivirent, sapeurs et fantassins découvrirent des cadavres d’enfants dans la vallée, certains chargés de gourdes vides et envoyés à  la mort par les djihadistes assoiffés. »

Quelques jours plus tard, deux autres enfants soldats seront capturés. « Comme un esclave, le premier portait des bouteilles vides et un sac pour un groupe de djihadistes armés, abattus à très courte portée. » Il fut sauvé et « surpris de s’en sortir ». Grâce au sang-froid et « à l’entraînement des légionnaires ». « Le second fut blessé par une sentinelle à quelques dizaines de mètres de son bivouac. (Il) cherchait à s’infiltrer dans le dispositif en profitant de la végétation. » Blessure superficielle, il fut soigné et évacué à Tessalit.

« Ces visions provoqueront des blessures invisibles chez mes soldats (…). Ils devaient de passer dix jours à se battre sous un soleil sahélien mais ces images les hantaient, certains se demandant même s’ils n’avaient pas tiré sans le savoir sur un gamin qui avait l’âge de leur fils. L’enfant soldat, la pire découverte de cette vallée maudite ! « Les yeux vitrés, comme drogués, ces gosses étaient utilisés comme porteurs, messagers ou éclaireurs. Kidnappés dans la boucle du Niger, enlevés pour certains à leurs familles de bergers plus au nord, il seront ensuite envoyés à Bamako pour suivre un programme de réinsertion conduit par l’ONU. »

Le kérosène algérien…

A plusieurs reprises, dans son ouvrage, le général évoque les besoins en matériel, le ravitaillement en eau qui s’effectue à flux tendus, les pièces détachées qui manquent, le carburant nécessaire. C’est l’Algérie voisine qui fournira à plusieurs reprises le carburant nécessaire, les hommes allant se ravitailler dans des missions baptisées « Septenkéro »  (kérosène septentrional). « Cette livraison, plusieurs fois répétée dans les semaines suivantes, est la conséquence d’un accord entre les deux pays, touchés par le même terrorisme ». Les moyens de transport (avions ou hélicoptères) sont comptés également.

… et les hélicos belges et moyens danois

Le 6 mars, c’est un (nouvel) accrochage avec une « katiba du Muajao », provoquant plusieurs blessés, maliens et français…  Il y a deux blessés graves (alpha), un Malien, un Français, le brigadier-chef Wilfried Pingaud (lire aussi : Un 4e soldat français tué au Mali à l’est de Gao).  Les hélicoptères, « un Puma et un Agusta belge foncent vers l’ouest pour récupérer les cinq blessés. (…) Nos amis belges ont été engagés aux côtés de leurs alliés français pour sauver des vies. Il existe une vraie fraternité d’armes avec l’armée belge. Leurs pilotes d’hélicoptères et d’avions de transport ont été des nôtres. Tout au long de la campagne, ils nous ont acheminé l’approvisionnement nécessaire à Gao et Tessalit, prenant parfois le relais de nos avions à bout de potentiels. Sur les pistes les plus éloignées, les cocardes françaises ont souvent côtoyé celles des royaumes de Belgique et du Danemark. (*) »

Commentaire : ces besoins illustrent également, même si le général ne le mentionne pas précisément, la nécessité qu’il y aurait sans doute eu d’un soutien plus affirmé des Européens, ne serait-ce qu’en moyens de transport ou d’évacuation. Cette question n’est toujours pas réglée. Et d’un point de vue politique, on peut se demander si une opération identique devait être réitérée demain, est-ce que la situation serait considérablement changé. Le commentaire élogieux du général sur l’allié belge, à juste titre, ne serait peut-être plus de mise. Au vu du positionnement de l’actuel gouvernement belge dirigé par le libéral Charles Michel et de son ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA), beaucoup plus réticent à s’engager dans les opérations en « Européen » (cf. RCA, EUNAVFOR Med), on peut se demander si un tel engagement aurait lieu aujourd’hui, pour des raisons budgétaires mais aussi politiques.

(NGV)

• « Opération Serval. Notes de guerre, Mali 2013 » Bernard Barrera. Editions Seuil, collection Sciences Humaines et Documents, mai 2015, 448 pages, 21,50 €

Lire aussi :

Il y a un an, à Djibouti

Sun, 24/05/2015 - 22:45

(B2) Il y a un an, le 24 mai 2014, trois membres de la mission européenne de renforcement des capacités en Afrique de l’est (EUCAP Nestor) étaient gravement blessés lors d’un lâche attentat terroriste qui frappait le Restaurant La Chaumière en plein centre de Djibouti. Tous les trois venaient de rejoindre la mission et célébraient ce soir-là leur installation (lire : Attentat à Djibouti. Plusieurs membres des missions européennes PSDC blessés).

Un an plus tard, indique la mission EUCAP Nestor « deux d’entre eux luttent encore avec les terribles conséquences de l’attentat. Leur vie ne sera plus jamais la même. » Et le chef de la mission Etienne de Poncins d’ « exprimer tout le soutien, réconfort et meilleurs voeux de rétablissement complet ».

(NGV)

L’UE condamne l’assassinat d’un chef d’opposition au Burundi et demande aux autorités d’agir

Sun, 24/05/2015 - 17:57

(BRUXELLES2) L’Union européenne a tenu à condamner, par la voix d’un porte-parole de la Haute représentante « avec force l’attentat meurtrier d’hier contre un membre de l’opposition ainsi que l’attentat au marché central de la veille. La prolifération de la violence des derniers jours risque de mener le pays à la violence généralisée. » Un message qui traduit, de façon diplomatique, une certaine défiance envers le gouvernement au pouvoir.

Traduction en justice des coupables

C’est « aux autorités burundaises de traduire en justice les acteurs de ces crimes et de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la violence politique de se propager. Cela doit se faire dans le respect des droits de l’homme de tous les Burundais, y compris la liberté de réunion, d’association et d’expression ».

Pas d’élections précipitées

Et l’Union européenne « appelle à la retenue et exhorte tous les acteurs à s’engager de bonne foi dans le dialogue politique engagé depuis quelques jours. Nous ne pouvons laisser le pays être pris en otage par ceux qui veulent aller précipitamment vers des élections sans mettre en place les conditions nécessaires pour des élections pacifiques, crédibles et inclusives au Burundi.

Tout faire pour désamorcer la crise

« Nous encourageons la région, l’Union africaine, la Communauté de l’Afrique de l’est, et la Conférence internationale de la région des Grands lacs à ne ménager aucun effort pour désamorcer la crise » conclut le message européen. L’UE soutient d’ailleurs « pleinement » les efforts de l’Envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Said Djinnit.

En 1991, à 8h moins le quart, il n’y avait pas de presse en ligne. Il faut évoluer ! (Juncker)

Sat, 23/05/2015 - 13:43

JC Juncker devant la Bundesverband Deutscher Zeitungsverleger – BDZV le 6 mai (crédit : CE)

(B2) Lors d’une session avec l’association allemande des éditeurs presse (BDZV), début mai, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a commenté un revirement de taille dans la politique de l’exécutif européen : sur la TVA des médias en ligne. L’exécutif européen « va en effet présenter une proposition de taux réduits de TVA dans tous les États membres en 2016 ».

Une disposition contenue, assez discrètement, dans la communication sur l’Europe numérique présentée le jour même, le 6 mai. L’ancien Premier ministre luxembourgeois, fidèle à sa tradition d’ironie, n’a pu s’empêcher de piquer une ou deux bandelettes au passage sur ses prédécesseurs et leur position, qu’il a jugé un peu « retro ».

Un sujet sur lequel Juncker est à l’aise

« Je me sens vraiment à l’aise (sur ce sujet) parce que le Luxembourg a introduit le taux réduit de TVA pour les livres numériques. La Commission a (ensuite) engagé une action en justice contre le Luxembourg. (…) Et la Commission a obtenu gain de cause contre le Luxembourg. »

En 1991, à 8h moins le quart, il n’y avait pas de journal en ligne

« … Et Je suis un expert de la directive TVA » poursuit-il. « Elle a été adoptée, en 1991, le soir du 23 juin à 8 h moins le quart au conseil des ministres des finances européens. Pourquoi suis-je le seul qui sait cela ? Tout simplement car je présidais ce Conseil des ministres des finances. Et je sais très bien qu’il n’y avait pas de journal en ligne en 1991.» C’est tout simplement pour cette absence de technologie que la directive n’en fait pas mention.

Des règles fiscalement neutres

« Si la Commission – je dois dire la Commission précédente – n’a pas pris en compte ce qui peut être appelé une petite Révolution et s’en est tenue fermement à ses règles précédentes, cela va changer maintenant » annonce-t-il. « Je sais qu’il y a des journaux en ligne. Je ne les lis pas. (…) Mais je suis malgré tout convaincu que c’est la tâche de la Commission d’examiner cette question (avec un sens) politique et avec courage. Et cela va se faire. Nous avons besoin de règles fiscales technologiquement neutres. »

Un journal en ligne ou papier, c’est du contenu

« Un journal c’est du contenu. Que ce contenu soit sous la forme de papier ou sous la forme de services en ligne, cela n’a pas d’importance. » 

(NGV)

Combattant pas assassin : une appli sur le DiH

Fri, 22/05/2015 - 14:35

(B2) Peut-on viser un hôpital si l’ennemi s’y trouve et vous prend pour cible ? Peut-on accepter des jeunes en tant que combattants sans être sûr qu’ils aient 18 ans ? Peut-on feinter une reddition pour attaquer l’ennemi par surprise? Voici quelques unes des questions qui figurent dans le Quizz mobile — « Combattant pas Assassin » — mis au point par l’ONG « Appel de Genève », sous forme d’une appli « smartphone » (Android et iPhone), pour sensibiliser les groupes armés au droit de la guerre.

Cette initiative, signalée par mon (ancien) confrère Frédéric Joli, aujourd’hui porte-parole du CICR à Paris, sur son blog, est très intéressante et vaut 1000 discours.

Le quiz propose deux niveaux de difficulté et 28 scénarios dans lesquels l’utilisateur se retrouve face à des exemples de situations concrètes et à des questions concernant les tactiques de guerre, l’aide aux blessés, l’utilisation de certaines armes, la protection des enfants ou encore la conduite des hostilités

L’appel de Genève est une ONG, neutre et impartiale qui se consacre à la promotion du respect par les acteurs non étatiques du Droit international humanitaire dans les conflits armés et dans les autres situations de violence.

(NGV)

 

Dans l’affaire Luxleaks : un seul sanctionné, le journalisme

Thu, 21/05/2015 - 22:52

Edouard Perrin devant la commission du Parlement européen

(B2) Notre confrère Edouard Perrin était devant la commission spéciale du Parlement européen sur l’évasion fiscale, lundi (11 mai) avec son collègue Richard Brooks de l’ ">ICIJ. Tous les eurodéputés n’ont cependant pas été convaincus. Extraits…

« "> Il est symptomatique et dramatique à la fois de voir que, dans cette affaire, les seules poursuites existantes sont, à ce jour, sont dirigées contre ">ceux qui ont découvert le problème et non pas contre les sources (du problème) » a souligné notamment ">Edouard Perrin. « Je regrette vraiment profondément que le Parlement européen n’ait pas pu aller au bout avec une vraie commission d’enquête, et les moyens qui vont avec. (…) La première étape serait d’avoir vraiment un travail cohérent entre ce qui se passe ici et (…) la (future) directive sur les secrets d’affaires ».

« Le problème central avec le Luxembourg est qu’il se présente en tant qu’autorité responsable de l’économie, tout en agissant comme un paradis fiscal au coeur de l’Europe. C’ ">est plus dommageable que ce que vous pouvez reconnaître, ou que les paradis fiscaux bordées de palmiers sur une île ensoleillée » a expliqué le journaliste d’investigation Richard Brooks (ICIJ). Le Luxembourg « jouit des privilèges d’être un membre à part entière de l’ensemble des grands clubs économiques comme l’Union européenne et de l’OCDE ». (…) La myriade de méthodes utilisées — les prêts hybrides, des filiales suisses … et toutes sortes de structures étranges et merveilleuses — "> visent toutes un objectif unique : la réalisation effective de non-imposition au Luxembourg. (…) Il devrait y avoir une plus grande divulgation des conventions fiscales au sein de l’Europe. Ce devrait être complètement ouvert, de préférence, avec des entreprises nommées, mais, sinon, ">anonymisées, et surtout, en l’absence de l’OCDE à fournir une solution complète à cette question de l’évasion fiscale internationale, il doit y avoir des sanctions appliquées en Europe pour ceux qui exploitent les libertés offertes par le traité européen. »

Du côté des parlementaires, la tonalité n’était pas unanime

L’eurodéputé libéral allemand Michael Theurer (FDP), juge « incompréhensible qu’un citoyen qui informe les autorités d’un État membre de l’UE à propos de l’évasion fiscale puisse être poursuivie par une autre Eu ">pays, qui contredit aucun sens de la justice ». Une préoccupation que partage l’eurodéputé danois social démocrate, Jeppe Kofod (S & D, DK), « Un pays ne devrait pas être en mesure de sanctionner un journaliste qui a révélé cette information alors qu’il y a une affaire en cours, cela devrait être impossible à mon avis. Je pense qu’ ">il est vraiment un scandale que le Luxembourg fait ces accusations contre vous. » ">« Mon impression est que, la majorité ne sont pas préoccupés par la protection des journalistes ou des lanceurs d’alerte, mais de protéger Juncker » estime ">le député allemand de Die Linke, Fabio De Masi.

Mais pour l’eurodéputé luxembourgeois Frank Engel (PPE), il faut faire attention au risque de délocalisation. « Certains voudraient tout simplement fermer les centres financiers. Les entreprises resteront ailleurs (en dehors de l’UE). Que personne ne croit que ">Shanghai va arrêter une activité qui peut être fructueuse et très lucrative pour, si nous en Europe avons décidé de chasser les centres de décision des entreprises. »

">En conclusion, le président de la commission, le Français ">Alain Lamassoure (UMP/PPE), la difficulté est que « au sein de l’Union, chacun des 28 États membres est le paradis fiscal de quelqu’un. »

(NGV)

Formation pour les « lourds » à Orléans

Thu, 21/05/2015 - 06:00

Lecture d’itinéraire dans le cockpitt (crédit : EATC)

(B2) Une demi douzaine d’avions européens sont réunis sur la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy jusqu’au 29 mai pour participer à un exercice de formation et d’interopérabilité : 3 Transall C-160 (2 Français et 1 Allemand) et 3 C-130 (1 Belge, 1 Espagnol, 1 Italien en version C-130J). En tout, 140 personnels venus des cinq pays sont présents. C’est le second exercice cet année, après la Bulgarie (lire sur le club : Cours de formation tactique pour l’aviation de transport européenne en Bulgarie).

Ce rassemblement – dénommé EAATTC 15-2 European Advanced Airlift Tactics Training Course – est davantage qu’un exercice en effet. Il vise à fournir aux équipages de transport militaire « un cursus de formation tactique pour renforcer l’interopérabilité entre forces aériennes européennes » explique un expert aérien. Les équipages sont placés « dans des conditions proches de l’opérationnel » avec des scénarios tactiques avancés et des simulations de menaces air-air et sol-air. A l’issue de la session, les équipages se verront remettre un certificat.

La première semaine d’exercice est consacrée à des cours théoriques tactiques sur quatre demi-journées, ainsi que de premiers vols en formation. La complexité des missions augmente progressivement lors de la deuxième semaine avec vols en formation à basse altitude dans des environnements tactiques avec menaces. Au total, neuf vols sont prévus pour chaque équipage au titre d’EAATTC 15-2.

(NGV)

En Méditerranée, on détruit déjà les navires utilisés par les trafiquants

Wed, 20/05/2015 - 18:57

Réfugiés sur un bateau de bois en Méditerranée (crédit : gardes cotes islandais)

(BRUXELLES2) Depuis que Matteo Renzi a dit vouloir détruire les navires encore à quai en Libye, c’est un grand phantasme, avec les « boots on the ground » : la destruction des navires de migrants. Or, la destruction des navires utilisés par les migrants a déjà lieu en mer, de façon habituelle et pour des raisons très concrètes.

6 navires coulés par la marine allemande

La chancelière allemande Angela Merkel l’a confirmé officiellement mardi (19 mai), lors d’une conférence de presse commune avec François Hollande. Depuis le début des opérations de sauvetage en mer, où la marine allemande est impliquée, « cinq bateaux gonflables et un bateau en bois ont été coulés ». NB : on peut, sans trop de difficulté, indiquer que cette pratique n’est pas particulière à Berlin. Les marines italiennes, françaises ou britanniques ont adopté les mêmes pratiques.

Eviter des accidents

La raison est simple et, avant tout, c’est une raison de sécurité maritime. « Les bateaux abandonnés poserait un danger pour la navigation. En raison de leur taille et leur manque d’éclairage, ils ne peuvent pas être vus la nuit, même par beau temps. Heurter un bateau abandonné pourrait entraîner des dommages au système de gouvernail ou de propulsion. »

Eviter des fausses alertes aux secours

Cela répond aussi à une motivation de préserver la bonne qualité des secours en mer. Un navire perdu en mer « vu d’un avion, ou à grande distance, ce n’est pas toujours clair s’il y a des gens à bord d’un bateau ». Pour en être sûr, il faudra envoyer des moyens sur place. « Jusqu’à ce que cela soit clair, que le bateau est abandonné, s’écoule de précieuses heures qui peuvent être mieux utilisées pour sauver d’autres personnes qui en auraient besoin ».

NB : Cela évite, enfin, que ces navires puissent être réutilisés le cas échéant par les passeurs qui viendraient les récupérer. Ces bateaux, faut-il le préciser n’ont généralement pas de pavillon, ni de capitaine en soi. Ce qui ne pose donc pas trop de problème juridique. Bien entendu, la destruction de ces navires se fait une fois toutes les personnes évacuées. Une vérification visuelle se fait au dernier moment afin de vérifier qu’il n’y a plus personne, réalisée par les militaires de l’équipe de visite ou d’abordage.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : Des « Boots on the ground » en Libye, le grand phantasme ?

Coup double pour les forces spéciales françaises au Mali

Wed, 20/05/2015 - 17:28

(B2) Les militaires français déployés au nord du Mali dans le cadre de l’opération Barkhane ont réussi à « neutraliser » deux des principaux chefs d’AQMI et d’Ansar Eddine. « Dans la nuit du 17 au 18 mai, les forces spéciales françaises ont conduit une opération dans le Nord du Mali. Quatre terroristes ont été tués au cours des combats. Parmi eux figurent Amada Ag Hama alias « Abdelkrim le Touareg » et Ibrahim Ag Inawalen alias « Bana », deux des principaux chefs d’AQMI et d’Ansar Eddine. ». Après avoir « mis hors de combat Ahmed El Tilemsi, haut responsable du MUJAO » cette opération, « porte un nouveau coup dur aux groupes armés terroristes sahéliens » indique un communiqué du ministère français de la Défense.

Le prix de thèse AED-Egmont 2015 décerné

Wed, 20/05/2015 - 17:24

Crédit : DR / EDA

<p>">(B2) Le prix de thèse EDA-Egmont a été décerné cette année à <p>">Andrea Gilli, chercheur du <p>">Center for Security Studies, de l’Université de Prague, pour sa thèse intitulée « Unipolarité, changement technologique et fabrication d’armes, alliances industrielles dans l’industrie européenne de défense ».

« La lutte contre le problème de la coopération en matière d’armement est non seulement hautement politique, mais aussi très technique » a souligné le professeur Sven Biscop d’Egmont, président du jury. « <p>">Gilli a très bien réussi, avec audace. Sa thèse est la plus instructive, et reste très lisible pour les universitaires et les praticiens. Contrairement à de nombreuses thèses sur des sujets européens, Gilli ne cherche pas à apporter un festival de bonnes nouvelles. Au contraire, il démontre pourquoi la coopération en matière d’armement est le plus difficile là où intuitivement on pouvait s’y attendre que ce soit plus évident. De cette leçon austère, on peut tirer des implications politiques et dessiner une façon d’agir pour l’avenir <p>"> ».

<p>">Le lauréat recevra une bourse de 2000 €. Mais aura surtout « l’occasion de partager ses vues avec les dirigeants de haut niveau lors de la prochaine Conférence annuelle de l’AED le 16 novembre prochain » a complété le directeur de l’AED, Jorge Domecq.

Huit thèses avaient été soumises au jury du prix, présidé par le Professeur Sven Biscop, et composé de Jorge Domecq, directeur de l’Agence européenne de défense, du Général Patrick de Rousiers, président du Comité militaire de l’UE, de Antonio Missiroli, directeur de l’Institut d’études de la Sécurité de l’UE, de Hilmar Linnenkamp, ​​conseiller au SWP et des professeurs Jolyon Howorth (Université de Bath / Université de Yale) et <p>"> Richard Whitman (Université de Kent).

Créé en 2013, le prix EDA-Egmont vise à stimuler la recherche dans le domaine de la défense européenne, de la sécurité et de la stratégie. ll récompense <p>"> les travaux de recherche entrepris dans le cadre d’une thèse de doctorat effectuée dans une institution académique reconnue. L’année dernière, il avait été décerné à Benjamin Pohl pour un travail sur les opérations de la PSDC (lire : Et le prix est décerné à …)

(NGV)

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