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L'Europe politique et de la défense (par Nicolas Gros-Verheyde)
Updated: 7 hours 31 min ago

Mali. Première formation d’un peloton des FAMA sur les blindés Typhoon

Mon, 11/01/2021 - 22:25

(B2) Les Européens viennent de terminer à Gao au Nord du Mali la formation d’un peloton de l’armée malienne à la conduite de leurs nouveaux véhicules blindés

Apprentissage de la descente d’un Typhoon en position de combat (crédit : EUtM Mali)

L’armée malienne vient d’acquérir des véhicules blindés capables de résister aux principaux engins explosifs improvisés, les fameux IED. Ils devraient être déployés dans le centre du pays, là où l’influence des groupes terroristes est la plus répandue. Encore faut-il appréhender ces nouveaux véhicules, plus lourds que les anciens, et être capables de réagir en cas d’incident. C’est tout l’intérêt du premier entraînement du peloton malien dirigé par la mission EUTM, qui vient de se dérouler à Gao.

Une demande malienne

La demande de cette formation spéciale est venue de la partie malienne. précise-t-on au QG d’EUTM. Plus précisément lors de la réunion de coordination trimestrielle régulière entre le chef de mission de l’EUTM et le chef d’état-major général des forces armées maliennes. «Les Maliens ont des véhicules blindés, mais ils doivent de toute urgence former les conducteurs, les artilleurs et l’infanterie, en fait tout l’équipage », explique le général Ridzak, chef de la mission EUTM (et qui termine sa rotation).

Une formation complète

« Les soldats ont suivi une formation complète, maîtrisant les procédures de protection contre les engins explosifs improvisés (EID), apprenant à fournir les premiers soins, à manipuler correctement les armes lourdes », rapporte l’instructeur de formation, le capitaine finlandais TV. Les soldats doivent aussi apprendre à maîtriser la conduite sur différents terrains, le parcours du combattant, la réaction à l’attaque, et surtout comment vérifier et entretenir le véhicule avant le trajet. Une formation appelée à se développer et se renouveler au fil de l’arrivée de ces nouveaux véhicules dans les FAMA (cf. encadré).

Le système d’information

En plus de la formation ‘blindés’, des experts d’EUTM Mali ont également initié les soldats maliens du poste de commandement régional à l’utilisation d’un réseau informatique pour soutenir le système de commandement et de contrôle militaire.

Le concept de formations décentralisées

Ce type d’entrainements, hors du centre de Koulikoro, base habituelle de formation d’EUTM Mali, est appelée à se développer. Le nouveau mandat d’EUTM Mali prévoit en effet davantage de formations « décentralisées ». L’occasion aussi pour les EUTM et Barkhane de renforcer leurs liens. « En entraînant des troupes dans le centre du Mali, la coopération entre EUTM et Barkhane s’approfondit » indique le colonel Delacotte, commandant de la base de Gao, qui recevait le chef d’EUTM Mali, le général Ridzak. « Et nous en sommes très heureux. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

Typhoons en cours d’acquisition

L’armée malienne a acquis 130 véhicules blindés, lui permettant d’opérer dans tout le Mali, dans le cadre d’un contrat conclu avec les Émirats arabes unis. Une partie limitée (environ une trentaine) est l’objet d’une donation, l’autre partie est achetée. Conçus et fabriqués par l’industriel émirati, Streit Group, le Typhoon est un véhicule blindé, 4X4, de type MRAP. C’est-à-dire résistant aux mines et protégé contre les embuscades (Mine Resistant Ambush Protected). Il est utilisé principalement comme véhicule de transport de troupes d’infanterie et de soutien au sol (8 personnes + tireur + commandant + chauffeur), mais peut aussi être configuré en véhicule de commandement et de contrôle ou d’évacuation médicale. Doté d’une coque monocoque blindée en forme de V, il offre à ses occupants, selon son fabricant, une protection contre le souffle au niveau 3 du STANAG 4569 (la norme OTAN pour la protection des blindés).

Lire aussi : EUTM Mali redémarre. Redéploiement des effectifs et reprise des activités à la clé

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Un camion d’EUTM Mali en feu sur la route de Bamako à Koulikoro

Mon, 11/01/2021 - 16:20

(B2) Un camion de la mission de formation militaire de l’UE au Mali a été signalé en feu vendredi dernier (8.1) à Baguinéda sur la route de Bamako à Koulikoro, signale la presse malienne. Il se rendait la base de formation de EUTM Mali, Incident confirmé par un officier de la mission contacté par B2 L’accident a été « probablement » causé par un dysfonctionnement technique » . « La cause de l’accident est en cours d’investigation. »

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Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (décembre 2020)

Sun, 10/01/2021 - 09:43

(B2) La fin de l’année 2020 s’est terminée avec l’épidémie de Covid-19 en filigrane. Les masques sont sur tous les visages. Le départ des Britanniques est désormais définitif (avant leur retour par la petite porte). Mais de l’Ukraine au Niger, en passant par le Golfe d’Aden ou le Mali, les missions continuent

Ukraine. Saut qualitatif dans l’ère numérique pour la police

Début décembre, deux nouveaux centres de données modulaires de pointe, financés par l’UE, ont été installés en coopération avec la mission consultative de l’UE (EUAM Ukraine). L’emplacement reste secret. Ces équipements visent à améliorer l’échange d’informations sûr et rapide entre les autorités régionales et la police nationale. Détails ici

Visite de la nouvelle salle des machines ! (crédit : EUAM Ukraine)

Niger. La veille se déplace aussi sur Internet

Apprendre à faire la veille opérationnelle sur Internet. C’est la nouvelle formation proposée par la mission de soutien aux forces de sécurité intérieure et de la stabilisation du Niger (EUCAP Sahel). 6 policiers burkinabè, 4 policiers nigériens et 2 civils mauritaniens l’ont suivi (du 5 nov. au 18 déc.), chacun à distance, depuis leur pays. Détails ici

Présentation vidéo résumée de la formation (crédit : capture d’écran B2)

Golfe d’Aden. Impliquer les garde-côtiers yéménites

La force maritime européenne (EUNAVFOR Atalanta) chargé de combattre la piraterie maritime fait partie des experts qui apportent leur contribution aux réflexions des garde-côtes du Yémen pour régénérer leur stratégie de lutte contre le trafic illicite par mer et la sécurité maritime. Détails ici

Réunion de travail début décembre avec les garde-côtes yéménites (crédit : EUNAVFOR Atalanta)

Mali. Se rapprocher de la population

À Sévaré, dans le faubourg est de la commune de Mopti, et à Ségou, au centre-sud du pays, des rencontres ont été organisées entre la société civile et les forces de défense et de sécurité. Le but : réfléchir ensemble aux moyens de renforcer leurs liens pour lutter contre l’insécurité dans la région. Une initiative conjointe du ministère malien de la sécurité et de la protection civile, de la mission de soutien aux forces de sécurité intérieure et de la stabilisation du Mali (EUCAP Mali) et des autorités locales.

Échanges à Sévaré (crédit : capture d’écran B2)

Et à Ségou (crédit : capture d’écran B2)

Méditerranée. Retour à la maison pour les Allemands

La frégate FGS Hambourg de la marine allemande a regagné ses bases après 107 jours de déploiement dans le cadre de l’opération de contrôle de l’embargo sur les armes vers la Libye (EUNAVFOR Med Irini). L’équipage a participé à héler 125 navires marchands, en effectuant 32 approches amies et 2 arraisonnements. Détails ici

La frégate allemande FGS Hambourg en patrouille pour Irini (crédit : capture d’écran B2)

Sarajevo (Bosnie-Herzégovine). Bye bye UK 

Comme un symbole, le brouillard était épais ce jour-là. Mi-décembre, le drapeau du Royaume-Uni a cessé de battre l’air du camp de Butmir. La fin de 16 ans de participation des britanniques à l’opération de stabilisation en Bosnie Herzégovine (EUFOR Althea). Détails ici

Cérémonie de descente du drapeau britannique (crédit : EUFOR Althea)

Méditerranée. Bonjour 2021 !

Sous les couleurs européennes, sur terre et dans les airs, les douze mois de l’année 2021 illustrés par les hommes et les femmes de l’opération Irini. C’est la bonne idée à feuilleter ici.

Le calendrier 2021 de l’opération EUNAVFOR MED IRINI (crédit : capture d’écran B2)

(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)

NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC

Lire aussi sur le B2 Pro (parus en décembre) :

Sur le blog

Et aussi tous les articles de notre rubrique missions UE (PSDC)

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Attaque au véhicule suicide sur un véhicule de Barkhane. Un procédé non anodin

Sat, 09/01/2021 - 12:05

(B2) Six militaires français ont été blessés par une attaque au  véhicule suicide au Mali, dans la zone des trois frontières, vendredi

Un SVBIED en langage militaire (suicide vehicle borne improvised explosive device).

Le GTD Lamy en opération

C’est en début de matinée, vendredi (8.1), le ‘Groupement tactique désert’ (GTD Lamy) de la force Barkhane était en opération conjointe avec des militaires maliens du 33e régiment de commandos parachutistes (33e RCP) au Nord du village d’Isey, à une cinquantaine de kilomètres au Sud-Ouest d’Hombori, dans la zone des trois frontières.

Un véhicule suicide

Un « véhicule inconnu s’est alors dirigé à vive allure vers l’arrière du dispositif » indique le communiqué de l’état-major des armées. Un véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) s’est alors « interposé pour protéger les autres éléments de la force ». Devant cette manœuvre, le conducteur du SVBIED a fait déclencher sa charge explosive à proximité du VBCI.

Six blessés

Six militaires français ont été blessés. Immédiatement pris en charge, ils ont été évacués par hélicoptère vers l’hôpital militaire de Gao. Mais leur pronostic vital n’est pas engagé. Trois des six militaires sont évacués vers un hôpital militaire ce samedi (9.1) matin.

Troisième incident en quelque jours

C’est le troisième incident en quelques jours (lire : Nouvelle attaque contre un véhicule de l’opération Barkhane près de Menaka au Mali et Trois militaires de Barkhane décèdent dans un IED) . Mais cette fois il ne s’agit pas d’une mine artisanale, télécommandée ou non, comme précédemment mais d’un véhicule suicide. Ce procédé n’est pas nouveau en soi au Mali, contrairement à ce qu’on pourrait penser de prime abord.

Un procédé déjà utilisé dans le passé

Ce procédé avait utilisé en juillet 2020 contre une patrouille de Barkhane (lire : Décès d’un militaire français visé par une attaque suicide au Mali) ou en juillet 2019 contre la base de Gao (lire : Plusieurs soldats français et estoniens blessés à Gao lors d’une attaque suicide). Et on se rappelle également que la mission militaire de formation de l’UE (EUTM Mali) à Koulikoro avait fait l’attaque de façon plutôt élaborée en février 2019 (lire : Des détails sur l’attaque du camp d’EUTM Mali à Koulikoro et Attaque terroriste sur le centre de formation de EUTM Mali à Koulikoro cette nuit). Si on remonte plus loin au début de l’opération qui s’appelait Serval à l’époque, un homme de la Légion meurt le jour du 14 juillet 2014 dans une attaque suicide au nord de Gao (lire : Un sous-officier français d’origine serbe tué au Mali (Maj))

(NGV)

(Mis à jour) antécédents d’attaques

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Frappe aérienne à Bounti. Aucun dégât collatéral affirment Maliens et Français

Fri, 08/01/2021 - 01:02

(B2) Les armées française comme malienne démentent toute bavure à Bounti, le 3 janvier. Elles n’ont pas frappé des témoins d’un mariage, mais un groupe terroriste, non loin de là

Selon l’organisation de la jeunesse peul Tabital Pulakuu, des frappes aériennes auraient touché un mariage célébré dimanche ‘3 janvier’ dans le village de Bounti. comme le relate RFI avec mille précautions. Car la confusion règne sur le bilan comme sur le mode d’action et l’auteur des coups de feux.

Le ministère français des armées a publié un communiqué ce jeudi (7.1) en fin de soirée (juste avant 23h) précisant les circonstances de la frappe, confirmant pour partie des éléments déjà donnés par les FAMA la veille (6.1).

L’opération ‘Eclipse’

Une opération conjointe FAMA-Barkhane

Une opération conjointe réunissant FAMA, force conjointe G5 Sahel et Barkhane dénommée « Eclipse » selon les Maliens. Elle a pour cadre une zone du centre Mali, caractérisée par la présence et l’action de groupes armés terroristes (GAT), notamment « des éléments de la katiba SERMA » dans la région de Douentza, « un kilomètre au nord du village de Bounti ».

Un centre d’entrainement et de confection d’IED

Le groupe dispose d’emprises logistiques. Ce que les Maliens appellent des Merkaz : des centres d’entrainement ou ateliers de confection d’engins explosifs improvisés ». Ces IED que les groupes viennent poser sur la RN16 tout près entre Douentza et Hombori et qui viennent frapper notamment les militaires français ou maliens. Trois Français ont été tués juste après Noël (lire : Trois militaires de Barkhane décèdent dans un IED).

Une opération en sept étapes

Pour les militaires, l’opération menée le dimanche 3 janvier dans l’après-midi, est assez classique.

1° Elle s’appuie sur « une manœuvre renseignement s’étalant sur plusieurs jours ».

2° Dans cette zone, plus d’une heure avant la frappe, un drone REAPER « détecte une moto avec deux individus au nord de la RN16 ». Le véhicule a ensuite « rejoint un groupe d’une quarantaine d’hommes adultes dans une zone isolée ». Les Maliens donnent un chiffre légèrement plus élevé. Ils parlent d’une « cinquantaine d’individus » qui commencent à se rassembler vers 11h. Vers 13h, ces éléments de la katiba Serma « vêtus de la même façon », forment « trois groupes ».

3° L’ensemble des éléments renseignement et temps réel permettent alors de « caractériser et d’identifier formellement ce groupe comme appartenant à un GAT ». « Compte tenu du comportement des individus, des matériels identifiés ainsi que du recoupement des renseignements collectés », une frappe (aérienne) est alors décidée.

4° L’observation de la zone « pendant plus d’une heure et demie » a également permis « d’exclure la présence de femmes ou d’enfants ».

5° Une patrouille d’avions de chasse (NB : Mirage 2000) – déjà « en vol » reçoit alors l’ordre « de procéder à une frappe ciblée à 15h00 locale ». La frappe se fait par « trois bombes » et est « localisée en 30 PWB 4436 83140, à « plus d’un kilomètre au nord des premières habitations de Bounti ». Il s’agit d’un « espace ouvert et semi-boisé ».

6° Au bilan « une trentaine » de ‘terroristes’ sont « neutralisés ».

7° Vers 17h (locales), un groupe de villageois et d’hommes armés en véhicule pickup et motos arrivent sur le site et procèdent à l’inhumation des morts, selon les FAMA. « Les blessés sont récupérés par les pickup et motos, avant de partir dans des directions différentes. » Les rescapés occupent les hauteurs avec jumelles et postes talkies-walkies.

Une opération conforme aux règles des conflits armés

L’opération « a été conduite conformément aux principes de ciblage en vigueur, dans la stricte application du droit des conflits armés », précisent les Français.

Pas d’hélicoptère engagés

La frappe a aérienne était « unique ». « Aucun hélicoptère n’a été engagé au cours de cette action de combat », contrairement aux allégations. Les éléments « disponibles, qu’il s’agisse de l’analyse de la zone avant et après la frappe, comme de la robustesse du processus de ciblage, permettent d’exclure la possibilité d’un dommage collatéral ».

Aucun dommage collatéral

Les « allégations consécutives à la frappe » sur un mariage relèvent « de la désinformation ». « Aucun dommage collatéral, aucun élément constitutif d’un rassemblement festif ou d’un mariage n’a été observé. » Aucune femme ni enfant n’étaient présents ni visés.

(NGV)

Plusieurs blessés grièvement blessés soignés par MSF

De son côté, Médecins sans frontières confirme avoir soigné, en début de semaine, plusieurs patients grièvement blessés des villages de Bounti et Kikara à son centre de santé de référence de Douentza. Les patients, « pour la plupart des hommes âgés, ont été blessés par des explosions, des éclats de métal et des blessures par balle ». MSF qui n’était pas présente dans la zone au moment des événements, n’est « pas en mesure de confirmer les circonstances exactes de ces incidents, autour desquels il y a encore beaucoup de confusion » explique l’ONG.

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Entre consternation et condamnation, les Européens atterrés par ‘l’insurrection’ au Capitole à Washington

Wed, 06/01/2021 - 23:59

(B2) L’irruption de manifestants au sein du Capitole au moment du vote de confirmation de l’élection de Joe Biden par le Sénat à la présidence américaine atterre les dirigeants européens

(crédit : BBC)

De toute l’Europe, les réactions sont arrivées rapidement, d’autant plus dures qu’elles provenaient de personnes plutôt atlantistes. Les propos de l’ancien commandant en chef de l’OTAN, l’amiral James Stavridis, comme du secrétaire général de l’OTAN ou du chef de la diplomatie européenne doivent être mis en évidence, car ils reflètent assez bien la réaction dans les milieux diplomatico-militaires.

Les dirigeants européens les plus ardents supporters de Trump tels le Bulgare Boyko Borissov, le Hongrois Viktor Orban ou le Polonais Mateusz Morawiecki sont restés plus silencieux comme embarrassés. A Varsovie la réaction du président polonais est assez atypique car à rebours du ton général. En revanche, le Slovène Janez Jansa s’est dit troublé par les violences.

Pour finir, on ne peut être qu’assez surpris de la fabilesse des institutions européennes. Les réactions de Charles Michel comme de Ursula von der Leyen énoncent des platitudes, face à des actes qualifiés « d’insurrection » ou de « sédition » (comme l’a indiqué le président élu Joe Biden) voire même de tentative de coup (d’état) par des élus démocrates comme républicains.

NB : A l’heure de boucler cet article aucune réaction n’était venue également de Emmanuel Macron (France).

Une démocratie américaine assiégée

« Scènes choquantes à Washington D.C. Le résultat de cette élection démocratique doit être respecté. » Jens Stoltenberg (secrétaire général de l’OTAN)

« Je n’ai jamais pensé, au cours d’une longue vie passée opérationnellement dans des zones de conflit, à voir des scènes comme celle-ci à [Washington] DC aux États-Unis. Nos adversaires seront stupéfaits de leur chance de voir cette insurrection – la Russie et la Chine réfléchiront activement à la manière de la prolonger. […] Il faudra des décennies avant que les responsables américains ne parlent aux responsables étrangers de l’importance d’un transfert pacifique du pouvoir d’élections libres et équitables sans que les horreurs du 6 janvier ne leur soient renvoyées au visage. » James Stavridis, amiral (retraite), ancien commandant suprême allié de l’OTAN de 2009 à 2013.

« Aux yeux du monde, la démocratie américaine apparaît ce soir assiégée. Il s’agit d’une attaque invisible contre la démocratie américaine, ses institutions et l’État de droit. Ce n’est pas çà l’Amérique. Les résultats des élections du 3 novembre doivent être pleinement respectés. » Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne (Haut représentant de l’UE).

« Profondément inquiétant, les scènes du Capitole américain ce soir. Les votes démocratiques doivent être respectés. Nous sommes certains que les États-Unis veilleront à ce que les règles de la démocratie soient protégées. » David Sassoli (Parlement européen).

Les réactions dans les différentes capitales

« Des images horribles de Washington D.C. Cher Donald Trump, reconnaissez Joe Biden comme le prochain président aujourd’hui ! » Mark Rutte (PM Pays-Bas / ALDE)

« Je suis avec beaucoup d’inquiétude ce qui se passe à Washington. La violence est incompatible avec l’exercice des droits politiques et des libertés démocratiques. J’ai confiance dans la solidité et la force des institutions des États-Unis. » Giuseppe Conte (PM Italie)

« [Je suis] extrêmement troublé par la violence et les événements horribles qui se déroulent à Washington, la démocratie américaine est résiliente, profondément enracinée et surmontera cette crise. » Kyriákos Mitsotakis (PM Grèce / PPE)

« C’est si triste de voir ce qui se passe dans la capitale américaine en ce moment. La démocratie vaincra ! » Ingrida Šimonytė (PM Lituanie / PPE)

« Scènes honteuses au Congrès américain. Les États-Unis sont partisans de la démocratie dans le monde et il est désormais vital qu’il y ait un transfert de pouvoir pacifique et ordonné. » Boris Johnson (PM Royaume-Uni / ECR)

« Choqué par les scènes à Washington, D.C. C’est une atteinte inacceptable à la démocratie. Un transfert de pouvoir pacifique et ordonné doit être assuré. » Sebastian Kurz (PM Autriche / PPE)

« C’est avec une grande inquiétude que je suis le cours des événements à Washington, D.C. Nous assistons actuellement à une attaque contre la démocratie. Le président Trump et de nombreux membres du Congrès ont une grande responsabilité dans ce qui se passe actuellement. Le processus démocratique d’élection d’un président doit être respecté. » Stefan Lofven (PM Suède / S&D)

« Tous devraient être très troublés par la violence qui se déroule à Washington D.C. Nous espérons que la démocratie américaine est résistante, profondément enracinée et qu’elle surmontera cette crise. La démocratie présuppose une protestation pacifique, mais la violence et les menaces de mort – de gauche ou de droite – sont TOUJOURS fausses. » Janez Janša (PM Slovénie, ECR)

« Les violences contre le Capitole sont une attaque odieuse contre les fondements de la démocratie et la liberté de la presse. Nous avons confiance dans la force du peuple et des institutions américaines pour surmonter ces temps de division et nous nous tournons vers le président élu Joe Biden » Xavier Bettel (PM Luxembourg, ALDE)

« Choc et incrédulité face aux événements en cours au Capitole américain, symbole de la démocratie américaine. Nous sommes convaincus que les institutions fortes des États-Unis surmonteront ce moment difficile. Soutien total au président élu Joe Biden » Alexander De Croo (PM Belgique / ALDE)

« Les images violentes de la violation du Capitole à Washington aujourd’hui sont choquantes. Cependant, je suis convaincu que la démocratie américaine et l’État de droit sont suffisamment solides pour résister à toute attaque. » Jüri Ratas (PM Estonie / ALDE)

« Scènes très inquiétantes de Washington DC, je suis convaincu que les institutions démocratiques et les principes de l’État de droit prévaudront. » Edgars Rinkēvičs (ministre des Affaires étrangères letton) retweeté par Krišjānis Kariņš (PM Lettonie)

« L’intrusion de manifestants dans le bâtiment du congrès est une affaire très grave et préoccupante. Cela montre combien il est important de défendre la démocratie sans trembler. » Sanna Marin (PM Finlande / S&D)

« L’extrémisme, la violence, la polarisation et le chaos ne sont jamais la voie à suivre. Images horribles de Washington. Que la démocratie redevienne opérationnelle ». Mette Frederiksen (PM Danemark / S&D)

« Les ennemis de la démocratie seront heureux de voir ces images incroyables de Washington DC. Les paroles émeutes se transforment en actes violents – sur les marches du Reichstag, et maintenant dans le Capitole. Le mépris des institutions démocratiques est dévastateur.  Trump et ses partisans devraient enfin accepter la décision des électeurs américains et cesser de piétiner la démocratie. » Heiko Maas (Ministre des affaires étrangères allemand, SPD / S&D)

« Je suis avec inquiétude les nouvelles qui viennent de Capitol Hill à Washington. J’ai confiance en la force de la démocratie américaine. La nouvelle présidence de Joe Biden surmontera cette période de tension, unissant le peuple américain. » Pedro Sánchez (PM Espagne, PSOE / S&D)

« Je suis avec inquiétude l’évolution de la situation à #Washington. Des scènes troublantes. Le résultat des élections doit être respecté, avec un transfert de pouvoir pacifique et ordonné. J’ai confiance dans la force des institutions démocratiques aux États-Unis. » António Costa (PM Portugal / S&D)

« La violence au Capitol Hill à Washington DC est préoccupante et inacceptable. Nous faisons confiance à la démocratie américaine, qui devrait rester un modèle mondial, et exprimons notre confiance que la situation va bientôt se désamorcer afin de permettre la reprise de la certification des votes électoraux. » Ministre roumain des affaires étrangères.

« Le peuple irlandais a un lien profond avec les États-Unis d’Amérique, construit au fil de nombreuses générations. Je sais que beaucoup, comme moi, regarderont les scènes se dérouler à Washington DC avec beaucoup d’inquiétude et de consternation. » Micheál Martin (PM Irlande)

La réaction mollassonne des responsables des institutions européennes

« Je crois en la force des institutions et de la démocratie américaines. La transition pacifique du pouvoir est essentielle. Joe Biden a remporté l’élection. Je me réjouis de travailler avec lui en tant que prochain président des États-Unis. » Ursula von der Leyen (Commission européenne).

« Le Congrès américain est un temple de la démocratie. Être témoin des scènes de ce soir dans Washington DC est un choc. Nous faisons confiance aux États-Unis pour assurer un transfert pacifique du pouvoir à Joe Biden » Charles Michel (Conseil européen).

Ne pas s’en mêler

« Les événements de Washington sont une affaire intérieure des États-Unis, qui sont un État démocratique et de droit. Le pouvoir dépend de la volonté des électeurs, et la sécurité de l’État et de ses citoyens est garantie par les services désignés à cet effet. La Pologne croit en la force de la démocratie américaine. » Andrzej Duda (Président Pologne, PiS / ECR)

(Propos rassemblés par Nicolas Gros-Verheyde)

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[Enjeux 2021] La surveillance maritime devient un vecteur de la défense européenne

Wed, 06/01/2021 - 15:55

(B2) Les Européens ne sont plus des ‘nains de papier’. L’Union est devenue un acteur de premier plan qui s’ancre dans la durée. Les zones de surveillance maritime s’étendent. C’est un tournant majeur qui se prépare en mer

Le volet aérien constitue un élément clé de la surveillance maritime (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

Entre les opérations multinationales menées par quelques Européens, de façon coordonnée, aux opérations menées dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), les Européens sont aujourd’hui en position d’assurer une surveillance de plusieurs zones maritimes, non seulement dans leur pourtour immédiat, mais également plus loin.

Quatre zones surveillées en permanence

D’Est en Ouest quatre zones maritimes sont aujourd’hui surveillées de façon permanente :

1. La Méditerranée centrale. L’opération EUNAVFOR Med Irini, à l’origine centrée sur le trafic d’êtres humains, a été recentrée en avril 2020 sur le contrôle de l’embargo sur les armes et le trafic de pétrole en Libye. Elle est dotée d’un mandat exécutif, c’est-à-dire avec possibilité d’inspection, voire d’arrestation ou de saisie des navires. Mandat donné par une résolution de Nations unies.

2. La Mer rouge, le Golfe d’Aden et l’Océan indien. L’opération EUNAVFOR Atalanta, à l’origine destinée à la lutte anti-piraterie, vient de voir son mandat revu et corrigé à partir du 1er janvier 2021. Elle est dotée d’un mandat exécutif (inspection de force, arrestation, saisie), donné par une résolution de Nations unies.

3. Le détroit d’Ormuz et le Golfe d’Oman. L’opération Agenor — volet militaire de EMASOH (European Maritime Awareness in the Strait of Hormuz) —, chargée essentiellement de surveiller les menaces venues d’Iran et de veiller à la bonne circulation des tankers et autres méthaniers, qui font la navette entre le Golfe et l’Europe afin d’assurer l’approvisionnement en pétrole et gaz. Une mission lancée à l’initiative de la France, qui n’est pas formellement sous commandement de l’Union européenne, mais a été montée dans le même esprit et avec des Européens. Elle n’a pas de mandat exécutif.

4. Le Golfe de Guinée. C’est le terrain d’expérimentation des présences maritimes coordonnées, nouveau concept européen léger, permettant de coordonner des moyens nationaux présents sur une même zone. Concept décidé en 2019 et qui sera mis en œuvre en 2021 (lire : Les ministres de la Défense ouvrent la porte à un mécanisme de présence maritime coordonnée). Dans le Golfe, trois marines — portugaise, espagnole et française (opération Corymbe) — sont présentes de façon quasi-permanente dans la zone, sans compter les efforts bilatéraux (belge par exemple). L’essentiel de leur activité est déterminé en étroite coordination et en soutien des marines locales. Mais elles disposent également d’un mandat exécutif général, découlant du droit de la mer, permettant d’intervenir en haute mer en cas de fait de piraterie.

À cela, il faut ajouter :

  1. La Méditerranée orientale, avec une présence épisodique des navires italien et français au large des eaux grecque et chypriote, pour surveiller et tenter de dissuader les incursions turques dans les zones exclusives maritimes de ces deux pays.
  2. Les opérations de sécurité intérieure, liées à la surveillance des frontières en Méditerranée (essentiellement), coordonnées par le corps européen de garde-frontières et garde-côtes (Frontex) au large des eaux grecques, maltaises, italiennes ou espagnoles.

Quelques éléments pour comprendre ce tournant

Une réflexion et une évolution sous le poids des menaces

Ceci est le résultat à la fois d’une stratégie mûrement réfléchie — la mise en place d’une stratégie de sûreté maritime (EMSS) en 2014, impulsée par la France, mais aussi les pays méditerranéens (Portugal, Espagne notamment), des menaces (la piraterie somalienne en 2007-2008, la crise migratoire en Méditerranée en 2015-2016, la stabilisation de la Libye en 2020 ) — et des opportunités, comme le retrait de l’OTAN des opérations anti-piraterie et une présence moins multinationale des Américains dans certaines zones.

La transformation d’Atalanta, un vrai signal

La récente transformation de l’opération de lutte anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta est symptomatique. Un fait, passé relativement inaperçu, veille de Noël et rush le Brexit oblige, sauf de B2… (lire : Avec quatre nouvelles tâches, EUNAVFOR Atalanta devient une opération de surveillance maritime globale de l’Océan indien).

L’ajout de quatre objectifs nouveaux de surveillance des trafics en tous genres (armes, drogues, charbon, pêche illicite) — avec un mandat exécutif (inspection de force, arrestation, saisie, traduction en justice) pour les deux premiers domaines (armes et drogues) — témoigne de cette évolution, qui ancre les Européens dans un rôle de ‘police des mers’ dans une zone d’intérêt stratégique, hors des eaux territoriales européennes (exception faite de La Réunion et Mayotte). De plus, elle vient compléter, voire suppléer aux défaillances de la mission multinationale impulsée et conduite par les Américains (CMF) qui n’ont plus une activité aussi importante que par le passé.

L’aérien et le satellitaire vecteurs clés des opérations de surveillance

Les moyens navals ne sont pas seuls mobilisés. Le concept européen est aussi de fédérer des moyens aériens, mais aussi satellitaires, qui sont primordiaux dans cette action de surveillance. La coopération très étroite, opérationnelle, mise en place en Méditerranée et au large de la Libye, avec le centre satellitaire de l’UE à Torrejon en Espagne (CSUE) devra être regardée de près. Elle pourrait servir de prélude à un développement plus systématique.

De nouvelles zones à prévoir

Cet état des lieux pourrait évoluer dans l’avenir. D’une part, le concept de ‘présences maritimes coordonnées’ expérimenté dans le Golfe de Guinée a vocation à s’étendre à d’autres zones. La Grèce et Chypre sont ainsi demandeurs pour la Méditerranée orientale. La Finlande ou la Suède pourraient faire de même pour la mer Baltique (qui est plutôt aujourd’hui une zone de patrouille de l’Alliance atlantique). D’autre part, de nouvelles zones maritimes deviennent stratégiques aujourd’hui. Il n’est pas interdit de penser ainsi que l’Arctique devienne dans les cinq ans à venir une zone de surveillance commune. La situation en mer de Chine, aujourd’hui un peu plus lointaine des centres d’intérêt européen, pourrait aussi devenir un point d’ancrage supplémentaire.

Une dominante : l’intérêt européen

Au final, on remarque que dans ces opérations, l’Europe et les Européens mettent en avant un axiome : la défense de leurs intérêts, qui est hissée au même rang (voire au-dessus) de l’objectif historique de stabilisation de zones à risque. On n’est plus là dans des débats (théoriques) sur la souveraineté européenne ou l’autonomie stratégique, mais bien dans une application pratique.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Task force Takuba. Déploiement tchèque en cours

Wed, 06/01/2021 - 11:26

(B2) Les militaires du 601e groupe de forces spéciales sont en phase d’installation sur la base avancée de Menaka

Une première tchèque

Pour les hommes de cette unité d’élite de l’armée de terre tchèque, qui porte le nom du général Moravec (2), et est basée à Prostějov (ville située entre Brno et Olomouc), c’est un peu une première. Ils ont déjà été déployés sur plusieurs terrains de tensions (depuis l’avènement de la république Tchèque) : durant la guerre des Balkans (IFOR, SFOR, KFOR, FORPRONU), en Irak (lors de la guerre du Golfe ou l’opération Enduring Freedom) ou en Afghanistan. Mais jamais en Afrique en position de combat. Ce déploiement de 60 personnels vient concrétiser une décision entérinée par le parlement tchèque fin octobre (lire : Takuba : le oui (définitif) des Tchèques).

Une terre déjà connue

Pour autant, le Mali n’est pas terre inconnue pour l’armée tchèque. Depuis les débuts des opérations, en 2013, des éléments sont déployés au sein de la mission de formation de l’UE (EUTM Mali), assurant notamment la ‘force protection’ du camp, comme les escortes VIP (Lire :  Les Tchèques s’engagent, de façon décisive, dans EUTM Mali et Première mission en Afrique pour les paras de Chrudim). Et la mission elle-même est commandée depuis un an, par un général tchèque, le général Ridzak (lire : Les Tchèques vont prendre le commandement de la mission EUTM Mali).

Une présence industrielle

Coté industriel, cette présence est un atout. Elle permet à Prague de renouer des contacts pour des contrats de fourniture, notamment en matière d’avions de formation. Une vieille pratique tchèque puisque durant la période du ‘bloc de l’Est’, la Tchécoslovaquie a équipé plusieurs forces africaines (dont Mali, Nigeria puis Ghana, Guinée) en avions de formation L29 Delfin fabriqués par Aero Vodochody. Début janvier 2020, Prague a ainsi annoncé la signature d’un contrat de vente de quatre avions d’entrainement L39 Albatros au Sénégal (lire : Une formidable opportunité selon Tomáš Kopečný).

Un déploiement plus lent que prévu

Prévu à l’origine pour une pleine capacité opérationnelle, à l’automne ou fin 2020, celle-ci ne devrait finalement pas être atteinte début 2021 comme espéré (lire : L’opération Takuba prend du retard. 2021 plutôt que courant 2020) mais plutôt à la mi-2021. Les Suédois doivent aussi se déployer début 2021. Le recrutement est en cours, indique-t-on à Stockholm. Les Italiens sont aussi attendus. Mais malgré une décision favorable de la Chambre des députés, dans le cadre de la planification des opérations pour 2021, c’est l’expectative sur leur date d’arrivée exacte sur le terrain. Au ministère des armées, on se montre plutôt évasif sur ce sujet. Ce serait davantage pour le printemps… au plus tôt.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Nouveau commandant adjoint à EUTM Mali

Wed, 06/01/2021 - 10:10

(B2) Le colonel allemand Eckard Böddeker a pris le relais du colonel espagnol Vicente Infante, comme numéro 2 (commandant adjoint) de la mission de l’UE de formation de l’armée malienne.

Les col. Oliveras (de dos) et Böddeker (crédit : EUTM Mali)

Une passation effectuée lors d’une cérémonie tenue au QG à Bamako le 1er janvier. C’est le prélude au changement de commandement, qui doit voir le général espagnol Fernando Gracia Herreiz prendre le relais du général tchèque František Ridzák, début janvier (lire : Un général de brigade espagnol prend la tête d’EUTM Mali en janvier). Il sera suivi d’un général allemand.

Böddeker vient de l’armée de terre allemande. Il a notamment été commandant du bataillon d’appui au commandement 285 (Führungsunterstützungsbataillons), dont une partie de l’effectif a été déployé au sein de l’ISAF en Afghanistan pour assurer la ‘force protection’.

(NGV)

Lire aussi : Mali. Il faut doter les FAMA d’une structure correcte de commandement et de contrôle (général Gracia Herreiz)

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Ukraine. Des millions $ destinés à la lutte contre le Covid-19 s’évanouissent

Mon, 04/01/2021 - 16:29

(B2) Une partie des dons faits par l’Europe, comme les États-Unis, à l’Ukraine pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 a été détournée de son objectif initial

Près de la moitié du fonds de 2,3 milliards $, créé au printemps, pour lutter contre la pandémie de coronavirus et ses conséquences n’a pas été allouée à des médicaments ou à du matériel médical, détaillent des chercheurs ukrainiens sur leur blog. Un fonds alimenté en partie (environ 20%) directement par des fonds européens. L’Union européenne (232 millions $) et l’Allemagne (181 millions $) étant les principaux financeurs internationaux.

1,2 milliard $ (environ 1 milliard €) ont été alloués à la construction de routes dans le cadre du programme présidentiel « Grande construction » (1), comme l’a reconnu en novembre Igor Umansky, l’ancien ministre des finances et conseiller en chef du bureau présidentiel. Cet argent a bénéficié à une série d’entreprises dirigées par des oligarques ukrainiens (Avtomagistral-South, Avtostrada, Rostdorstroy, Altkom et Techno-stroy-center), mais aussi des sociétés turques. Onur et Ozaltin ont ainsi remporté des contrats importants (respectivement de 91 millions $ et 38 millions $) avec Ukravtodor en 2020.

(NGV)

  1. Un programme initié par le  président Volodymyr Zelensky et le gouvernement ukrainien qui a pour objectif la construction et l’entretien de 6500 km de routes, de 137 établissements d’enseignement, de 116 jardins d’enfants et de 122 installations sportives.

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New attack against a vehicle of Operation Barkhane near Menaka in Mali (v2)

Sat, 02/01/2021 - 19:30
(crédit : DICOD / EMA)

(B2) A patrol of Operation Barkhane was reached this Saturday (2 January) in the early afternoon. Two dead and one seriously wounded among the French forces

The incident took place towards the locality of Tabangoute, 2 km north of the town of Menaka in Mali. The attack by an improvised explosive device (IED) caused several casualties among the military, according to Wassim Nasr, citing local & corroborating sources. It is the work of the JNIM (1), specifies the watchman-analyst and journalist for France 24. Organisation which has in the zone a « platform for firing home-made rockets ».

Two dead, one injured

The information was officially confirmed at 23:00. « Sergeant Yvonne Huyng and Brigadier Loïc Risser of the 2nd regiment of Haguenau hussars died in battle north of Ménaka, » the french army said in a statement. Despite the immediate care provided by the detachment’s first-aid worker, they died as a result of the explosion ». A third soldier was injured. His condition « is stable and his medical prognosis is not promising ». Aerial observation and protection means (such as fighter planes) and a rapid reaction force on the ground (intervening by helicopter) have been « deployed » to ensure the protection of the elements, as well as the evacuation of victims.

IED

Their light armoured vehicle, which was part of an observation and intelligence patrol, was hit by an improvised explosive device (NB: this is indeed a mine-type IED. An EOD investigation team was deployed on site to determine the operating mode used (by pressure or remote control of the mine), as well as its design. This is important in order to define the origin or group behind the explosion.

Second incident in less than a week

This is the second incident in less than a week. The previous one took place on Monday in another area near Hombori (read: Three Barkhane soldiers die in an IED).

Czech deployment under way

Menaka is a key area. It is there that the Czech soldiers who are going to operate with the French within the framework of the Takuba Task Force (grouping together European special forces under the command of Barkhane) must based. This incident is all the more significant as the units of the 601st special forces group based at Prostějov are, according to our information, in the process of setting up in the area (most of them have already arrived).

For the men of this elite unit of the Czech Army, which bears the name of General Moravec (2), this is a first. They have been deployed in several areas of tension (since the advent of the Czech Republic): during the Balkan War (IFOR, SFOR, KFOR, UNPROFOR), in Iraq (during the Gulf War or Operation Enduring Freedom) or in Afghanistan. But never in Africa in a combat position.

(NGV)

  1. The Support Group for Islam and Muslims (GSIM or JNIM in Arabic) brings together several rebel and terrorist movements and is affiliated to Al Qaeda in the Islamic Maghreb.
  2. Head of Czechoslovak military intelligence during the period of World War II

English version 23h50

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Nouvelle attaque contre un véhicule de l’opération Barkhane près de Menaka au Mali (v2)

Sat, 02/01/2021 - 19:30
(crédit : DICOD / EMA)

(B2) Une patrouille de l’opération Barkhane a été atteinte ce samedi (2 janvier) en début d’après midi. Deux morts et un blessé grave parmi les forces françaises

L’incident a eu lieu vers la localité de Tabangoute à 2 km au nord de la ville de Menaka au Mali. L’attaque par un engin explosif improvisé (IED) a fait plusieurs victimes dans les rangs des militaires, selon Wassim Nasr, citant des sources locales & concordantes. Il est l’œuvre du JNIM (1), précise le veilleur-analyste et journaliste pour France 24. Organisation qui a dans la zone une « plateforme de tirs de roquettes artisanales ». Le bilan exact n’est pas confirmé. Mais on parle de deux morts au moins et plusieurs un militaire gravement blessé, évacué sur l’hôpital de la base militaire de Gao.

#Mali selon sources locales & concordantes « un convoi #Barkhane a été frappé par un IED en début d’après midi vers la localité de Tabangoute à 2km au nord de la ville de #Menaka » // zone d’activité du #JNIM #AQMI utilisée aussi comme plateforme de tirs de roquettes artisanales pic.twitter.com/FouizZf7I2

— Wassim Nasr (@SimNasr) January 2, 2021

L’état-major des armées, sollicité par B2 vers 20h, n’a pas souhaité au départ commenté la nouvelle. Ce qui n’est pas vraiment de bon augure. En général, il s’agit d’une part de prévenir les familles concernés, mais aussi de consolider le bilan exact et de mettre au point la communication politique.

Deux morts et un blessé

(Maj) L’information a été confirmée officiellement à 23h. « Le sergent Yvonne Huynh et le brigadier Loïc Risser du 2e régiment de hussards de Haguenau sont morts au combat au nord de Ménaka » précise l’état-major des armés dans un communiqué. En dépit des soins prodigués immédiatement par le secouriste du détachement, ils ont succombé des suites de l’explosion ». Un troisième militaire a bien été blessé. Son état « est stable et son pronostic médical n’est pas engagé ». Des moyens d’observation et de protection aérienne (de type avions de chasse) ainsi qu’une force rapide de réaction au sol (intervenue par hélicoptère) ont « été déployés » afin de garantir la protection des éléments, comme l’évacuation des victimes.

Le sergent Yvonne Huynh et le brigadier Loïc Risser (crédit : DICOD / EMA)

Un engin IED

Leur véhicule blindé léger qui faisait partie d’une patrouille d’observation et renseignement a été atteint par un engin explosif improvisé (NB : il s’agit bien d’un IED de type mine. Une équipe d’enquête EOD a été déployée sur place afin de déterminer le mode opératoire utilisé (par pression ou télécommandée de la mine), comme sa conception. Ce qui est important pour définir la provenance ou le groupe à l’origine de l’explosion.

Second incident en moins d’une semaine

C’est le second incident en moins d’une semaine. Le précédent avait eu lieu lundi, dans une autre zone, près de Hombori (lire : Trois militaires de Barkhane décèdent dans un IED).

Un déploiement tchèque en cours

Mais Menaka est une zone clé. C’est là que doivent s’installer les militaires tchèques qui vont opérer avec les Français dans le cadre de la Task force Takuba (regroupant des forces spéciales européennes sous le commandement de Barkhane). Cet incident est d’autant moins anodin que les unités du 601e groupe de forces spéciales basé à Prostějov sont, selon nos informations, en phase d’installation sur place (la plupart sont déjà arrivés).

Pour les hommes de cette unité d’élite de l’armée de terre tchèque, qui porte le nom du général Moravec (2), c’est une première. Ils ont été déployés sur plusieurs terrains de tensions (depuis l’avènement de la république Tchèque) : durant la guerre des Balkans (IFOR, SFOR, KFOR, FORPRONU), en Irak (lors de la guerre du Golfe ou l’opération Enduring Freedom) ou en Afghanistan. Mais jamais en Afrique en position de combat.

(NGV)

  1. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM en arabe) regroupe plusieurs mouvances rebelles et terroristes et est affilié à l’Al Qaida au Maghreb islamique.
  2. Chef du renseignement militaire tchécoslovaque durant la période de la 2e guerre mondiale

Mis à jour 23h20 et 30 – Confirmation sur le bilan. Précisions sur l’engin explosif et sur la présence tchèque.

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Trois militaires de Barkhane décèdent dans un IED

Mon, 28/12/2020 - 23:46

(B2) Trois soldats français de la force Barkhane ont été tués, ce lundi (28.12), dans la zone des « trois frontières », dans le centre du Mali

Leur véhicule blindé léger, qui assurait une mission d’escorte entre Hombori et Gossi, a été atteint par un engin explosif improvisé (IED). En dépit de l’intervention immédiate de l’équipe médicale présente dans le convoi et des soins prodigués, « le brigadier-chef Tanerii MAURI et les chasseurs de première classe Dorian ISSAKHANIAN et Quentin Pa n’ont pas pu être ranimés » indique l’état-major français. Ils appartenaient au 1er régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse (Est de la France).

Des moyens d’observation et de protection aérienne ainsi qu’une force rapide de réaction au sol ont aussitôt été déployés afin de garantir la protection des éléments. Le nombre de soldats français tués dans les opérations au Sahel depuis 2013 se monte à 47.

(NGV)

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Noel in Gao. Two wounded in the Barkhane force

Sat, 26/12/2020 - 17:06

(B2) Two French soldiers of Operation Barkhane were wounded on Christmas Eve by fratricidal fire

Militaires du 1er RTIR à Gao (source Facebook RTIR)

Based on Gao

The incident took place on New Year’s Eve (December 24-25) at the base in Gao, where both French soldiers of the Barkhane Force and Europeans (especially Estonians) were present. The exact circumstances have yet to be clarified. But it does seem that alcohol played a role in what appears to have been a slip-up in the evening.

Two wounded, one of whom was repatriated to France

« Following an altercation over alcohol, a French soldier of the Barkhane force wounded two other soldiers with his automatic pistol, » the army staff confirmed to B2. The two soldiers were immediately taken care of by the Barkhane force’s health service and « their days are not in danger ». The more seriously injured soldier was repatriated to France, to the Percy Army Training Hospital in Clamart, according to our information.

Within the 1st regiment of riflemen

The author of the shots, like the two wounded, belonged to the 1st Rifle Regiment (1st RTir or 1er régiment de tirailleurs) based in Épinal. A regiment heir to the African army (and in particular the 7th Algerian Rifle Regiment) which is in charge at the base of Gao of site protection, logistics, maintenance and air combat. We have been assured that the incident did not spill outside this regiment. An investigation of the provost present in Gao (the gendarmerie of the armies) was carried out.

Comment: Despite its apparently innocuous character, this incident casts a shadow at a key moment when the French armies are seeking to put forward, with forceful reporting, the successes of the Barkhane force and to convince the European partners to come as reinforcements, in order to be able to begin a (slight) movement of withdrawal.

(NGV)

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Dérapage à Gao. Deux blessés au sein de la force Barkhane

Sat, 26/12/2020 - 17:06

(B2) Deux militaires français de l’opération Barkhane ont été blessés dans la nuit de Noël par des tirs fratricides

Militaires du 1er RTIR à Gao (source Facebook RTIR)

Sur la base de Gao

L’incident s’est déroulé dans la nuit du réveillon (du 24 au 25 décembre) sur la base de Gao où se trouvent à la fois les soldats français de la Force Barkhane, mais aussi des Européens (notamment les Estoniens). Les circonstances exactes restent encore à éclaircir. Mais il semble bien que l’alcool ait joué un rôle dans ce qui apparait comme un dérapage de soirée.

Deux blessés dont un rapatrié en France

« Suite à une altercation sur fond d’alcoolisation, un soldat français de la force Barkhane a blessé deux autres soldats avec son pistolet automatique » confirme à B2 l’état-major des armées. Les deux soldats sont été immédiatement pris en charge par le service de santé de la force Barkhane et « leurs jours ne sont pas en danger ». Le blessé plus sérieux a été rapatrié en France, sur l’hôpital Percy d’instruction des armées de Clamart, selon nos informations.

Au sein du 1er régiment de tirailleurs

L’auteur des coups de feu comme les deux blessés appartiennent au 1er régiment de tirailleurs (1er RTir) basé à Épinal. Un régiment héritier de l’armée d’Afrique (et notamment du 7e régiment de tirailleurs algériens) qui est chargée sur la base de Gao notamment de la protection du site, de la logistique, de la maintenance ou de l’aérocombat. L’incident n’a pas débordé hors de ce régiment nous a-t-on assuré. Une enquête de la prévôté présente à Gao (la gendarmerie des armées) a été diligentée.

Commentaire : malgré son caractère apparemment anodin, cet incident jette une ombre à un moment-clé où les armées françaises cherchent à mettre en avant, avec forces reportages, les succès de la force Barkhane et convaincre les partenaires européens de venir en renfort, afin de pouvoir entamer un (léger) mouvement de retrait.

(NGV)

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B2 part sous la neige

Wed, 23/12/2020 - 13:45

(B2) Après une période rude mais riche en actualités en tous genres, nous partons quelque temps hiberner pour se ressourcer au plus profond de nos terroirs. Ce blog va donc avoir un rythme allégé dans les prochains jours.

(crédit : tourism Finland – Juho Kuva)

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Le premier A400M belge livré

Tue, 22/12/2020 - 14:30

(B2) La force aérienne belge a pris livraison ce mardi (22.12) de son premier avion de transport militaire de type A400M, annonce son fabricant, Airbus

A400M au décollage de Séville (crédit : Airbus)

L’appareil a été remis sur la chaîne d’assemblage final à Séville (Espagne) et a ensuite décollé direction : le 15e Wing (escadré) de transport aérien basé à Melsbroek (l’aéroport militaire de Bruxelles).

Cet A400M, qui porte le doux nom de code ‘MSN106’, sera exploité au sein d’une unité binationale de huit avions, sept de la force aérienne belge et un des forces armées luxembourgeoises. Le deuxième A400M destiné à la Belgique sera livré début 2021.

(NGV)

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Les pêcheurs italiens retenus en Libye sont libres

Fri, 18/12/2020 - 10:15

(B2) Les 18 pêcheurs venus de Sicile, retenus prisonniers dans l’Est de la Libye depuis septembre, ont été libérés

(crédit : Farnesina – Luigi di Maio)

« Nos pêcheurs sont libres. Dans quelques heures, ils pourront embrasser leurs familles et leurs proches », a affirmé le ministre italien des Affaires étrangères Luigi di Maio, sur facebook. Libération rendue possible par l’agence italienne de renseignement extérieur (AISE) et « tout le corps diplomatique », remerciés chaleureusement par le ministre, ancien leader du mouvement 5 Étoiles.

Venus à Benghazi (Libye) récupérer leurs concitoyens, Luigi di Maio et le premier ministre Giuseppe Conte en ont profité pour répéter directement au maréchal Haftar, commandant de l’armée nationale libyenne (opposition), un message : « Le gouvernement continue de soutenir fermement le processus de stabilisation de la Libye. »

Ces pêcheurs originaires de Mazara del Vallo (Sicile) avaient été arrêtés en septembre par les autorités de l’Est de Libye. Motif avancé : ils pêchaient dans la zone économique exclusive libyenne. Une arrestation opportune, alors que des footballeurs libyens avaient été arrêtés en Italie, dans un contexte délicat de négociation intra-libyenne où Rome est toujours actif.

(NGV)

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Aller dans Barkhane : un guêpier ! Avertissement des députés belges de plusieurs tendances

Tue, 15/12/2020 - 15:33

(B2) Des nationalistes flamands aux écolos francophones en passant par les libéraux francophones ou flamands, on ne peut pas dire que que l’engagement belge dans l’opération Barkhane suscite un grand enthousiasme

Nous avions indiqué que l’engagement belge dans Barkhane, une compagnie, forte de 250 hommes, n’était pas évidente côté belge (lire : Une compagnie belge dans l’opération Barkhane. Un accord politique encore nécessaire). Le débat à la commission Défense de la Chambre des députés, le 9 décembre dernier l’a prouvé. Les esprits ne semblent pas mûrs côté belge. Et les questions sont nombreuses, venant tant de l’opposition, que de partis membres de la coalition ‘Vivaldi’ au gouvernement. L’engagement dans Barkhane ne figure d’ailleurs qu’en pointillé dans le plan d’opérations 2021 (lire : Pays Baltes, Sahel, Afrique de l’Ouest, Iraq, Afghanistan… les opérations de la Belgique pour 2021 en détail). Et aucun montant n’a été budgété pour l’instant.

Ne pas devenir une sous-division de l’armée française

À tout seigneur tout honneur, ce sont les nationalistes flamands (dans l’opposition) qui ont tiré les premiers. L’armée belge « ne doit pas devenir une sous-division de l’armée française » a indiqué Theo Francken (N-VA), s’interrogeant sur la nécessité d’avoir un engagement de plus dans cette région, comme sur les règles d’engagement. Mais ce n’est pas un avis isolé. Loin de là.

Pourquoi s’engager dans un tel guêpier

Dans la foulée, plusieurs partis ont exprimé leurs ‘doutes’ (mot positif !), leurs ‘réticences’ voire leur opposition en l’état. « En l’état on ne peut pas approuver ce dossier », a mis en garde Kris Verduyckt (SP-A), qualifiant de « guêpier » la situation au Mali. « Si on fait quelque chose à l’étranger cela peut avoir des conséquences ici. L’implication du parlement est absolument nécessaire. Il y a un aspect développement important. En menant une action militaire, on ne doit pas mettre en danger notre action de développement menée au Mali. Un point important » pour les socialistes flamands.

Un débat nécessaire au Parlement

« Il ne faut pas avoir peur mais il faut le gérer de façon prudente, avoir une stratégie politique et militaire bien fixée », a ajouté Jasper Pillen (Open-VLD), reprenant également le mot « guêpier » sa bouche. « Je suis sceptique sur cet engagement », a renchéri sa collègue francophone du MR (Mouvement réformateur), Kattrin Jadin. « Nous devons avoir un débat au Parlement, avoir des éclaircissements, voir sous quelle forme cet engagement [peut se dérouler], quelles demandes spécifiques ont été faites à la Belgique », a précisé la députée.

Pourquoi aller s’engager aux côtés d’une ex-puissance coloniale ?

Autant de questions posées chez les Verts. « Le mandat international, les règles d’engagement, nous avons plusieurs questions à nous poser. Il faut avoir une très grosses discussion », indique Guillaume Défossé pour les Écolo. « Il y a une difficulté à s’engager aux côtés d’une ex puissance coloniale en Afrique », a-t-il renchéri.

Quelle stratégie de sortie

Le seul soutien à la ministre de la Défense est venu du PS francophone… et encore. L’ancien ministre de la Défense André Flahaut a mis en garde sur la nécessité de toujours bien « prévoir une stratégie de sortie ». Un avertissement général mais qui s’adressait aussi pour Barkhane.

Prudence gouvernementale

La ministre belge de la Défense Ludivine Dedonder s’est d’ailleurs montré très prudente à l’issue de ce débat : « Il n’y a aucune décision de prise. Nous sommes dans des analyses préliminaires, côté militaire. » Une analyse qui comprend « les moyens à engager, les risques ». Il faut « prendre le temps d’analyser tout cela correctement ». Il reviendra « ensuite au Parlement » d’en discuter…

(Nicolas Gros-Verheyde)

Transcription par nos soins du débat tenu à la commission Défense le 9.12.

Citation possible selon les règles habituelles (média + auteur + lien). La seule présence d’un lien ne suffit et est constitutif d’une contrefaçon. Reproduction intégrale interdit sans autorisation.

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En Biélorussie, les gens n’ont pas abandonné (T.Khomich)

Tue, 15/12/2020 - 08:34

(B2) Les Biélorusses s’adaptent pour déjouer la répression du régime Loukachenko. Tatsiana Khomich, la soeur de la musicienne et militante Maryia Kolsnikova, membre du conseil de coordination de l’opposition démocratique, témoigne

Tatsiana dans les locaux du Parlement européen, faisant le signe de solidarité des biélorusses, à la fin de l’interview (à distance) (crédit : Parlement européen)

Tatiana a représenté sa soeur lors de la remise du prix Sakharov 2020 à l’opposition démocratique biélorusse, mercredi midi (16.12), dans l’hémicycle du Parlement européen, à Bruxelles.

Votre soeur est membre du conseil de coordination créé au lendemain de la ré-élection contestée d’Alexander Loukachenko. Poursuivie par le régime comme les autres membres du conseil, elle a déchiré son passeport pour ne pas être forcée à l’exil. Elle a été arrêtée début septembre et reste en prison depuis. Quelles nouvelles avez-vous d’elle ?

— Elle est dans une cellule avec trois autres femmes. Aucune poursuite pénale n’a encore été engagée. Nous devrions savoir le 8 janvier si elle reste plus longtemps en prison, ou si elle est assignée à résidence, ou si elle est libérée avec la condition de ne pas quitter le pays. Maryia ne reçoit pas nos lettres. Presque aucune lettre d’elle ne nous parvient d’elle non plus. Elle ne peut pas lire de livres parce qu’elle n’est pas autorisée à les emprunter à la bibliothèque. Peut-être pensent-ils qu’elle pourrait y trouver quelque chose… C’est ce qu’ils lui ont expliqué, que ce ne sont pas les livres qui font grandir ! (sourire) Maryia reste optimiste, courageuse et forte, pleine d’énergie encore.

Le régime poursuit tous les opposants. C’est à ce tire que ses avocats l’ont également été ?

— Deux de ses avocats ont été arrêtés en même temps qu’elle, dont l’un également membre du conseil de coordination. En octobre, un autre de ses avocats a perdu sa licence, et un quatrième a été arrêté, à l’origine pour avoir participé à des manifestations, mais ils n’ont pas pu le prouver donc ils ont modifié le motif d’inculpation, l’accusant d’avoir résisté lors de son arrestation. Ce qu’il faut comprendre, c’est que ce sont des persécutions politiques, des méthode d’intimidation.

Où en est la mobilisation de la population ? Les manifestations et les grèves continuent-elles de façon aussi forte, malgré la répression du régime ? 

—  Bien sûr, les gens sont stressés, fatigués parce qu’ils ne peuvent pas vivre normalement. Cela fait des mois qu’ils subissent des violences dans la rue. C’est très difficile, mais ils n’abandonnent pas. Si auparavant les protestations étaient massives, et que les gens se regroupaient dans le centre de Minsk [la capitale], maintenant les protestations sont plus locales, les gens se rassemblent dans leurs jardins. Il est plus difficile pour la police de les atteindre. Le type de protestation a changé, mais les gens n’ont pas abandonné.

Le gouvernement a l’intention de fermer les frontières, le 21 décembre. Qu’est-ce que cela va changer pour l’opposition ?

—  L’interdiction de sortir ou d’entrer ne concernera que les bus et les trains. Les gens pourront toujours quitter le pays mais, bien sûr, il sera plus facile de canaliser les voitures. Cette étape sera également négative pour l’économie.

Y a-t-il des signes qui vous donnent de l’espoir pour les semaines à venir ?

— Il est vraiment difficile de dire comment et quand il y aura des changements en Biélorussie. Pour l’heure, il y a toujours des violences sexuelles dans les rues, des dizaines de milliers de prisonniers politiques. Nous comptons sur un dialogue organisé avec la participation de l’OSCE, de la Russie et d’autres pays. Mais il faut comprendre que l’ancien président (NDLR. Alexander Loukachenko) n’est pas prêt pour un dialogue. Nous savons qu’une prochaine série de sanctions [européennes] est prévue. Cela pourrait aider mais cela pourrait aussi avoir des effets négatifs. Ce qui est sûr, c’est que c’est un long chemin. Notre liberté est un processus qui peut prendre du temps. Nous sommes prêts pour cela.

(propos recueillis par Emmanuelle Stroesser)

Interview réalisée en vidéoconférence mercredi 16 décembre 2020, en anglais

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