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B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages
Updated: 10 hours 51 min ago

L’UE attendue pour la reconstruction de la Syrie (Staffan De Mistura)

Tue, 29/11/2016 - 17:20
(B2) Les Européens doivent s'impliquer dans la « reconstruction de la Syrie. Qui d'autre peut le faire? » Cela ne fait aucun doute pour l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura. Alors que la rumeur de sa démission a circulé ces derniers jours, celui qui est chargé d'encourager et de mener les négociations politiques entre les parties impliquées […]

Crime organisé et trafic d’êtres humains ciblés par la formation d’EUCAP Nestor

Tue, 29/11/2016 - 17:14

Pour arrêter les trafiquants, le travail d’investigation doit être solide (Crédit : UNODC)

(BRUXELLES2) 21 agents de la police de Puntland ont participé à une formation sur les techniques d’investigation, organisé du 16 au 20 novembre, par le Bureau régional de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en Afrique de l’Est, en coopération avec la mission européenne de renforcement des capacités maritimes en Somalie (EUCAP Nestor).

Enquêtes et poursuites judiciaires au coeur de la formation

La formation a été organisée pour « soutenir les interventions en matière d’application de la loi en Somalie », à Garowe (la capitale du Puntland), explique-t-on à la mission. La Somalie est en effet, un « carrefour » pour les migrants et réfugiés de l’Afrique de l’Est. En découle un crime organisé, puissant, qui s’appuie sur un juteux trafic d’êtres humains, contre lequel les autorités ont bien du mal à lutter. Concrètement, il s’est agi d’apprendre à 21 agents de police, à « identifier, enquêter, démanteler et poursuivre les éléments criminels favorisant les activités transnationales du crime organisé ».

Eucap Nestor met l’accent sur le cadre juridique

Une formation qui répond à une demande des autorités. « Nous avons des difficultés complexes pour enquêter sur les trafiquants de drogue comme de migrants et les poursuivre » explique ainsi le commissaire de police de Puntland. La formation apportée par la conseillère juridique d’EUCAP Nestor, Juha Sepponen, a porté sur la législation relative aux enquêtes criminelles afin de « rafraîchir et d’améliorer les connaissances des participants sur le cadre juridique de la conduite des enquêtes criminelles »

Le Puntland, carrefour du trafic dans la région

Une évaluation menée par l’ONUDC indique que le Puntland est « un carrefour important des mouvements migratoires mixtes émanant de l’Éthiopie et de la Somalie. Les migrants, les réfugiés, les demandeurs d’asile, les mineurs non accompagnés, les enfants séparés et les victimes de la traite se rassemblent dans la ville portuaire de Bossaso, principal point d’embarquement pour les mouvements de la mer d’Arabie au Yémen. »

(Leonor Hubaut)

Lire aussi : Une Finlandaise à la tête d’EUCAP Sahel Niger, une Roumaine à EUCAP Nestor

Une coopération structurée permanente à géométrie variable (analyse)

Tue, 29/11/2016 - 15:30
(B2) Entre l'idée d'avoir un noyau d'avant-garde déterminé — qui était tout de même l'objectif initial de la Coopération structurée permanente (PSC) — et la nécessité de tenir compte de la volonté de la plupart des pays de ne pas être à l'arrière-garde, les 28 ministres de la Défense et des Affaires étrangères n'ont pas […]

La sécurité publique : un motif de refus pour l’entrée d’un étudiant étranger en Europe

Tue, 29/11/2016 - 12:44
(B2) Une autorité nationale peut très bien refuser l’entrée d’un étudiant-chercheur étranger sur son territoire s'il estime que cet étudiant va utiliser « à des fins abusives » les aptitudes acquises lors de son séjour de recherche dans l’Union (1). C'est du moins le sens des conclusions de l'avocat général de la Cour de justice […]

Europe de la défense, ou défense sans Europe (Vincent Desportes)

Mon, 28/11/2016 - 16:30

(BRUXELLES2) Le processus de construction de la défense européenne, « cela ne fonctionne pas ». Faisant le constat d’une nouvelle réalité, tout est à reprendre depuis zéro, en commençant par le bas, c’est-à-dire par un renforcement des capacités nationales. C’est le message d’alerte lancé par le général Vincent Desportes, dans le cadre des Journées européennes de Strasbourg… Fidèle à lui-même l’ancien officier de la cavalerie blindée, qui a dirigé le Centre de doctrine et d’emploi des forces puis le Collège interarmées de défense (l’école de guerre) ne mâche pas ses mots.

Déciller les yeux

Même aux plus aveugles, la réalité doit déciller les yeux : le monde a pris feu autour de nous et la guerre y est revenue en force. Au nord-est, avec l’Ukraine, à l’est avec l’incendie qui ravage le Moyen-Orient, au sud, en Libye, au Nigeria puis au Sahel jusqu’au Mali.

Une seule évidence : contrairement à nos schémas parfois « simplistes » d’occidentaux chrétiens, le monde ne progresse pas de manière linaire du mal vers le bien. Le monde post-moderne est une utopie de nantis et notre perception du monde, née des rêves de San Francisco en octobre 1945, était une illusion du monde.

Le retour de la guerre et de la force brute

Il y a, et il y aura toujours des retours en arrière brutaux et nos manières de guerre devront pouvoir retrouver leurs caractéristiques les plus brutales lorsqu’aucun compromis n’est possible. Monsieur Poutine nous a rappelé que la force brute est un atout autant stratégique que tactique pour celui qui la possède et ne craint pas de s’en servir. Il nous a montré, en creux, que notre force, sans volonté, sans vision, n’avait rien à voir avec la puissance.

A cela, s’ajoutent deux coups de semonce récents : le Brexit et l’élection de Donald Trump. Prenons-les pour ce qu’ils sont : de véritables opportunités à saisir mais, également, de nouvelles exigences, à court terme.

Le fait est que : le monde a pris feu autour de l’Europe. L’Europe, et la France d’ailleurs, n’en tirent que des conclusions trop lentes et trop modestes quant au nécessaire renforcement de leur défense.

L’Europe doit reconstruire l’esprit de défense

Le problème de l’Europe est qu’elle a tué l’esprit de défense en même temps qu’elle a tué la guerre. Elle a retiré de l’esprit des jeunes générations d’Européens toute légitimité à la guerre comme outil de consolidation ou de défense d’un projet politique ; donc aussi, une grande part de légitimité aux dépenses de défense.

Une Europe trop lente, trop modeste…

Le grand problème de la défense européenne c’est qu’elle s’est fondée sur l’idée que la guerre était illégitime. Les processus européens freinent les progrès et empêchent, dans les faits, les interventions. L’Europe intervient moins vite que l’ONU ! Belle performance.

Personne n’est venu aider la France dans sa phase offensive lorsqu’elle s’est engagée au Mali défendre la sécurité des Européens. La mission européenne de formation de l’armée malienne a été difficile à mettre sur pied. La constitution de l’EUFOR RCA (en Centrafrique) a relevé du feuilleton. Et la force n’a été constituée qu’avec un apport massif de la France d’une part et d’États non membres d’autre part.

… et peu visible

Dans la lutte contre l’État islamique — qui concerne pourtant tous les Européens —, l’Europe, en tant que telle, est absente et les Européens presque autant … de la même manière qu’en Afghanistan, l’Europe a conduit sa plus longue et sa plus massive opération sans jamais y exister. Plus que beaucoup d’autres, les Français ont été Européens, en matière militaire en particulier.

Urgence à re-investir dans la défense

La succession des désillusions nous contraint au réalisme. La première conclusion relève du principe de précaution. Allons vers l’Europe ! Mais arrêtons de nous départir des moyens nécessaires à l’exercice de nos responsabilités et à la protection de nos intérêts. L’Europe elle-même en a besoin pour que soient remplies les missions dont seules les armées françaises sont capables. Les réinvestissements rapides et massifs de l’État français et des États européens dans leur défense sont aujourd’hui d’une cruciale urgence.

Construire une vision et des intérêts communs 

Cependant, la défense ne peut être que la défense d’une vision partagée et d’intérêts stratégiques communs. Force est de constater que l’un et l’autre font défaut. Tant qu’il n’y aura pas de vision stratégique commune, d’intérêt stratégique commun, il n’y aura pas de défense commune car, dans chaque État membre, le sentiment de solidarité européen n’est pas assez fort pour imposer le risque politique national. Plus même, tant qu’il n’y aura pas de vision opérationnelle partagée, il n’y aura pas de forces mutualisées.

Prenons l’exemple des équipements blindés. Quand l’Allemagne parle de blindés légers, elle pense à la classe 30 tonnes alors que la France rêve à des véhicules inférieurs à 10 tonnes

Les interventions au sol : une prérogative qui reste nationale

Pour longtemps encore, ne pourront être partagées que les capacités, aériennes et navales, dont l’engagement ne constitue justement pas un risque politique. Le « pooling and sharing » ne fonctionne que quand il n’y a pas de risque politique.

[Pour les forces terrestres, c’est une autre question] L’intervention de troupes au sol est trop dangereuse pour dépasser les égoïsmes nationaux. Si nous voulons maîtriser notre action extérieure, nous devons augmenter les nôtres.

On peut mutualiser des capacités mais pas des forces. Le temps n’est plus aux chimères dangereuses, au rêve longtemps caressé mais visiblement vain. Le temps est d’abord celui du retour à la dure réalité du monde et donc à celui de la restauration de nos capacités nationales de défense.

Être réaliste : tout recommencer depuis le bas

Aujourd’hui, il faut juste être réaliste. La démarche « bottom up » ne fonctionne pas : en soixante ans, l’accumulation de petits morceaux de défense européenne n’a jamais permis de créer la vision espérée. Il faut donc reprendre totalement la démarche, en repartant du bas, en exigeant la communauté de vues. Il faut cesser d’ériger l’argument de l’Europe de la défense comme excuse recevable pour la stagnation des budgets de défense.

Le temps est ensuite au sacrifice de nos vaches sacrées, à la prise de conscience du paradoxe de la Reine Rouge de Lewis Carol. Cela fait soixante ans que le processus de construction de la défense européenne ne fonctionne pas, que dans un monde qui va très vite la politique des petits pas nous fait reculer. Cela fait soixante ans que nous touillons l’Europe de la défense, et il ne se passe rien.

Ma grand-mère me disait : si au bout d’une demi-heure ta mayonnaise n’a pas pris, jette l’ensemble, reprend un nouvel œuf et de la moutarde nouvelle et mets toi sérieusement au travail. Cela relève désormais de l’urgence vitale

Général de division Vincent Desportes

Ingénieur, docteur en histoire, diplômé d’études supérieures en administration d’entreprise et en sociologie, Vincent Desportes cumule une carrière opérationnelle qui l’a conduit à exercer des commandements multiples. Depuis 2008, il commande l’Ecole supérieure de guerre. Il est aujourd’hui conseiller spécial du président de Panhard General Defense. Il publie en octobre 2015, un « cri d’alarme » chez Gallimard, avec un essai intitulé « La dernière bataille de France. Lettre aux Français qui croient encore être défendus« . 

L’opération EUNAVFOR Atalanta prolongée jusqu’à fin 2018

Mon, 28/11/2016 - 15:00
(B2) Le Conseil de l'UE a prolongé, lundi (28 novembre), le mandat de l'opération maritime anti-piraterie (EUNAVFOR Atalanta) au large de la Somalie jusqu'au 31 décembre 2018. Cette prolongation était déjà acquise d'un point de vue politique. Mais elle nécessitait une décision formelle qui devait être adoptée avant le 8 décembre. Un budget de 11,064 […]

Le Coreper, instance centrale de préparation du Conseil

Sun, 27/11/2016 - 11:38
(B2) Le Coreper est la principale instance préparatoire du Conseil. Composé des représentants des pays membres de l’UE ayant rang d’ambassadeurs auprès de l’Union (dans le langage européen on les dénomme sous l'appellation de REPER), il occupe une place centrale dans le système de prise de décision de l’UE. Il est présidé, à tour de […]

L’opération maritime au large de la Libye EUNAVFOR Med / Sophia (fiche)

Sat, 26/11/2016 - 18:54
(B2) Décidée en mai 2015, après plus de 18 mois de tergiversation, l'opération « EUNAVFOR Med » a pour objectif de venir en aide aux migrants qui traversent la Méditerranée à partir de la Libye essentiellement pour rejoindre le continent et de s'attaquer aux réseaux de passeurs et de trafiquants d'êtres humains. Il aura cependant fallu presque […]

La mission d’observation en Géorgie « EUMM Georgia » (fiche)

Fri, 25/11/2016 - 20:10
(B2) Mise en place dans l’urgence à l’automne 2008, la mission d’observation de l’Union européenne constitue une part intégrante et principale des accords de cessez-le-feu signés entre la Russie et la Géorgie, et du plan en six points dit « Medvedev-Sarkozy » du nom de ses deux coauteurs. Cette décision survient après une offensive éclair menée par […]

Qui soutient une armée européenne en Europe ?

Fri, 25/11/2016 - 16:35

(B2) Quel est le soutien à la création d’une armée européenne dans les différents pays d’Europe ? Cette terminologie n’est pas automatiquement définie par les questionneurs de l’Eurobaromètre 2015: est-ce une armée unique ou le rassemblement des armées nationales.

L’opposition à cette création ne surprendra personne : elle se rencontre principalement au Royaume-Uni et en Suède (pays assez anti Europe de la défense) et dans les pays neutres (Autriche, Irlande) et dans une moindre mesure en Finlande, Chypre et Danemark.

Plus surprenant est le taux de « très en faveur de l’armée européenne » qui se rencontre à plus de 20% des sondés dans les pays Baltes, en Pologne, Roumanie, Bulgarie, Roumanie, Hongrie, Croatie et… en France, Belgique et Pays-Bas. La proximité de la Russie explique une très forte sensibilité de cette question européenne dans les pays d’Europe de l’Est. Dans les pays du Benelux et en France, il s’agit — semble-t-il — davantage d’un attachement idéologique.

La république Tchèque et l’Italie se positionnant en faveur également de cette création. La proportion est moindre dans les pays comme l’Allemagne et l’Espagne.

Cette carte est intéressante car elle illustre parfois un différentiel entre l’opinion publique et l’opinion des politiques. Sur le plan politique, les Pays-Bas, mais également la Belgique, et quelques pays de l’Est sont plutôt timorés sur l’Europe de la défense, là où des responsables politiques d’Allemagne ou de république Tchèque le sont largement plus.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Carnet (25.11.2016) COPS (agenda). PSDC (rapports Brok / Pascu). UE-Ukraine (sommet). Secteur armement (effet Trump). Chypre (pas d’accord). Syrie (diplomatie/Tribunal). Cisjordanie (colonies). Biélorussie (démocratie). RDC Congo (gouvernement). Haïti ...

Fri, 25/11/2016 - 15:00
(B2) Parus récemment : L’action préparatoire sur la recherche de défense : « on avance bien » (Denis Roger) Que ne ferait-on pas pour un contrat d’hélicoptères… L’affaire De Decker menace le gouvernement (blog) Le Parlement européen demande le gel des négociations avec la Turquie La montagne un savoir faire qui s’exporte (blog) Les troupes de montagne […]

L’action préparatoire sur la recherche de défense : « on avance bien » (Denis Roger)

Fri, 25/11/2016 - 12:00
(B2) L'action préparatoire sur la recherche de défense, élément majeur du plan de la Commission européenne en matière de défense doit être lancée début 2017. Sorte de ballon d'oxygène pour la recherche de défense européenne, elle commence à se dessiner. B2 a pu rencontrer Denis Roger, qui est le Monsieur « Recherche de défense » à […]

Que ne ferait-on pas pour un contrat d’hélicoptères… L’affaire De Decker menace le gouvernement

Thu, 24/11/2016 - 16:28

L’ombre de Armand de Decker en portrait au Sénat (crédit : Sénat / Guy Bourgeois)

(B2) C’est une histoire digne d’un roman policier. Elle met en scène un président de la République française, Nicolas Sarkozy, son ministre de l’Intérieur Claude Guéant, et un ténor du parti libéral belge, Armand De Decker, tous réunis pour sauver un milliardaire belgo-kazakh, Patroh Chodiev, sur fond d’affaires de commission occulte, de contrat d’armement dans une république d’Asie centrale, dans un mélodrame qui traîne en longueur sur plusieurs années, et pourrait bien entraîner dans les bas fonds électoraux, le parti du Premier ministre au pouvoir, Charles Michel, fils de Louis et membre du Mouvement réformateur (alias le parti Libéral).

Chodiev : un ami dans le besoin

Cet « ami personnel et financier du président Nazerbaiev » comme le décrit un conseiller du ministre (français) de l’Intérieur, Desaies dans une note adressée par mail à son ministre (révélée par Mediapart et Le Soir), est dans les années 2010 en fâcheuse posture. Sous le coup d’une enquête pour blanchiment d’argent et faux en écriture pour une sombre histoire de commission occulte dans un marché public passé par le groupe énergétique Tractebel (ex GDF Suez) au Kazakhstan, il risque gros, notamment une interdiction à la bourse de Londres où son groupe est côté. L’homme qui a acquis la nationalité belge en 1997, actionne tous ses contacts, notamment en France, pour qu’on le sorte du guêpier. Le gouvernement Sarkozy qui négocie avec Eurocopter un contrat de livraison d’hélicoptères au Kazakhstan y voit une opportunité. Chodiev est un homme-clé puisqu’il est également « le propriétaire de la seule usine d’entretien et de réparation d’hélicoptères en Asie centrale » explique ce conseiller. Une usine qui porte le nom romantique de B404. Une cellule spécifique est mise en place, pilotée au ministère de l’Intérieur, pour amener les Belges à un peu… de compassion.

Une loi d’urgence

Le miracle survient quelques mois plus tard. Une loi est votée, tambour battant, en un mois à peine, début 2011. Le projet est déposé à la Chambre de députés le 11 février, les amendements commencent d’être déposés le 22 février. Le texte est voté en commission parlementaire le 11 mars, et voté en plénière à la Chambre le 17 mars, avant d’être adopté – après amendement – par le Sénat définitivement le 31 mars. Expéditif… En cours de lecture, on s’aperçoit de certains errements, le texte est trop laxiste. Mais le gouvernement veut aller vite, très vite (1). Et le gouvernement — en affaires courantes — craint un accord d’une nouvelle coalition qui l’obligerait à interrompre son travail. Le gouvernement promet une loi rectificative pour corriger le tir. Elle viendra quelques semaines plus tard. Cette loi rectificative promulguée le 11 juillet 2011, publiée au Moniteur le 1er août. Dans l’interlude, le Belgo-Kazakh s’est faufiler permettant en signant une transaction pénale, d’échapper à l’infamie. Il s’acquitte d’une jolie somme — 22 millions d’euros — mais, en échange, le Parquet belge abandonne toute poursuite. Pour Chodiev, au regard de sa fortune estimée à plus de 3 milliards $, c’est une peccadille qui vaut largement d’éviter l’infamie d’une condamnation pénale, même légale. Ce alors que le gouvernement est en « affaires courantes », c’est-à-dire uniquement en intérim, avec une loi (provisoire), c’est un joli tour de force. Et croire au hasard de circonstance est quand même très illusoire.

Un demi-million

Armand de Decker, particulièrement actif sur ce dossier, est récompensé. Il a toujours nié avoir reçu des sommes importantes pour cela (2). Juste les honoraires d’un avocat… Mais en fait d’honoraires normaux… on est un peu au-dessus. Selon un PV des enquêteurs belges, que vient de révéler la RTBF ce week-end, 741.846,55 euros lui ont été versés par Christine Degoul, l’avocate française de l’homme d’affaires kazakh Patokh Chodiev. Un demi-million seulement aurait été dédié à l’affaire kazakh proclame De Decker, le reste étant pour d’autres dossiers. Pour officiellement, 350 heures de travail, cela met l’heure à… plus de 1500 euros ! Vice-président du Sénat au moment des faits, après avoir présidé à deux reprises aux destinées de cette institution (3), et bourgmestre d’Uccle, une commune huppée de Bruxelles, l’homme est réputé et a un gros réseau personnel. Exerçant toujours son métier d’avocat, en parallèle — ce qui est étonnant à ce niveau là de responsabilité ! —, il a pris sous son aile le dossier Chodiev. Il ne s’agit pas de lobbying jure cependant l’homme politique mais de conseil uniquement (4).

Un certain mélange des genres

Dans une Belgique où le mélange des genres est courant, le scandale risque cette fois d’atteindre le gouvernement. Car plusieurs ministres semblent impliqués. Le nom de l’actuel ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, qui était à l’époque ministre des Finances, revient régulièrement, notamment dans une note du ministère de l’Intérieur révélée par Médiapart et le quotidien Le Soir. Après avoir cru laissé passer l’orage, le parti libéral a pris les choses en main. Il a été débarqué, ce dimanche, manu militari. De Decker de toutes ses fonctions. Un simple communiqué publié sur facebook a annoncé la « mise en congé de toutes ses fonctions » de l’intéressé.

Sarkozy, Guéant, Fillon entendus…

Le principe d’une commission d’enquête, jusqu’ici toujours rejetée, a été remise en selle. Les principaux partis belges ayant donné leur accord mercredi midi (24 novembre). Une commission qui pourrait se pencher aussi sur le rôle majeur joué dans ce dossier par un certain Nicolas Sarkozy… mais aussi par Claude Guéant et même François Fillon qui était Premier ministre à l’époque. C’est en tout cas ce qu’a indiqué, jeudi, le député Francis Delpérée, qui pourrait être selon la RTBF, le président de cette commission d’enquête.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Ce texte fait partie d’un paquet entre Socialistes qui veulent le secret bancaire et les libéraux francophones et flamands, et le CD&V qui militent pour la transaction pénale.

(2) De Decker a beaucoup nié, accusant, souvent avec dédain, les journalistes d’exagération et de mensonges. En fait de mensonges, c’est bien lui qui semble en avoir prononcés souvent en démentant des faits qui se sont révélés en bonne partie exacts.

(3) Le Sénat n’a pas l’importance qu’il a en France, il n’a qu’un rôle consultatif mais un lieu notable de conciliation pour les différents pouvoirs en Belgique.

(4) A priori, il y a un certain nombre d’avocats pénalistes compétents en Belgique. Et si ce n’est pour son réseau politique, on se demande pourquoi De Decker a été choisi.

Le Parlement européen demande le gel des négociations avec la Turquie

Thu, 24/11/2016 - 12:22
(B2 à Strasbourg) « Le gel temporaire des négociations d'adhésion à l'Union européenne en cours avec la Turquie ». C'est ce que demande, avec une large majorité, le Parlement européen. Dans une résolution d'actualité adoptée, jeudi 24 novembre, avec 479 voix pour, 37 contre et 107 abstentions, les députés ont repris le message délivré par les principaux dirigeants des […]

La montagne un savoir faire qui s’exporte

Thu, 24/11/2016 - 11:00

Commandos montagne en exercice (© NGV / B2)

(B2, au poste du 2e REG à Valloire) Les Chasseurs alpins ne restent pas toujours dans leur pré carré montagneux. Ils exportent aussi leur savoir. Le général Vincent Pons, commandant la 27e BIM (Brigade d’infanterie de montagne) l’a confirmé cette semaine, en marge de l’exercice « Cerces ». Les chasseurs alpins forment des unités « montagne » dans plusieurs pays : au Liban, avec une coopération ancienne dorénavant, mais aussi, fait plus nouveau, dans un pays voisin en Jordanie… et même en Ouganda.

Des débuts prometteurs en Jordanie

Cela peut paraître incongru au néophyte. Mais l’armée jordanienne a une compagnie montagne, dans le cadre des Royal Commando (qui comprend également une compagnie « désert » ). Une spécialité montagne que le roi Abdallah, qui est le chef des armées, souhaite voir monter en puissance. Le contexte international avec des conflits à ses frontières (notamment en Syrie), mais des risques non négligeables du côté irakien (voire palestinien) pèsent. Le 61st Royal Commando appartient à la brigade dirigée par le prince Hussein Bin Abdulah.

Une expérience des terrains rudes

La Jordanie, malgré une grosse partie de désert, comporte nombre de reliefs accidentés, notamment autour de Wadi Rum, avec des canyons assez rudes. « L’expérience montagne n’est pas uniquement réservée à de la haute montagne, par temps enneigé ». C’est « une expérience de franchissement de milieux difficiles, de terrains accidentés, où les conditions extrêmes (chaleur, froid, variation météorologique, absence d’eau ou… trop d’eau) sont une part importante du défi » — confie le colonel Didier, chef d’état-major de la 27e BIM (Brigade d’infanterie de montagne).

Renforcer une petite spécialité montagne des Jordaniens

En Jordanie, cela a commencé l’année dernière, en 2015. Avec un double enseignement, à la fois technique et tactique. « Nous assurons une formation à différents degrés comme nous le faisons chez nous » — indique un officier qui a été sur le terrain, avec différents degrés de formation : basique pour certains, plus développés pour d’autres. 16 militaires jordaniens sont ensuite venus s’initier en France dans la Brigade de montagne, sur le terrain alpin. Et deux d’entre eux ont été sélectionnés pour rejoindre l’école militaire de haute montagne (EMHM) située à Chamonix pour un stage d’un mois. Ce cycle de formation devrait se poursuivre l’année prochaine. L’objectif est d’avoir un « bureau montagne » au sein de cette unité jordanienne, à même de prodiguer et certifier les principaux rudiments techniques et tactiques de la pratique de montagne.

Une école « montagne » en Ouganda

La BIM a également déployé un détachement d’instruction et un officier en permanence… en Ouganda. Ce n’est pas vraiment une terre francophone. Mais le pays comporte quelques montagnes conséquentes, tant à l’ouest du pays, à la frontière du Congo, avec la chaîne du Rwenzori (le Mont Stanley culmine à plus de 5000 mètres), qu’à l’est du pays, à la frontière du Kenya (avec le mont Elgon qui dépasse les 4000 mètres). Le tout dans un terrain très vert, très dense, de forêt tropicale… On est loin du désert jordanien. Mais les difficultés sont, au final, identiques. Il faut disposer d’une grande autonomie, dans un terrain difficile, où les communications sont limitées, où le terrain extérieur dicte sa loi, et où une bonne partie de l’action se déroule… à pied. Là encore le savoir-faire des troupes de Montagne a joué. Un détachement d’instruction opérationnelle (DIO) est venu pour faire un enseignement technique. Et un officier a été détaché en permanence dans le pays pour aider les Ougandais à monter un centre de formation montagne. A suivre de près…

(Nicolas Gros-Verheyde)

Les neuf propositions du Parlement européen pour contrer la propagande russe et de Daesh

Wed, 23/11/2016 - 15:30
(B2 à Strasbourg) Le Parlement européen appelle à mieux combattre la « propagande » que distillent la Russie tout autant que l'organisation terroriste de l'état islamique (Daesh). « Nos sociétés sont la cible d'une propagande hostile et de désinformation à la fois de la part du Kremlin mais aussi d'acteurs non-étatiques comme Daesh », prévient la Polonaise […]

Les nominations d’automne au siège du SEAE

Wed, 23/11/2016 - 08:30
(B2) L'organigramme du Service diplomatique européen a subi quelques retouches cet automne, destinées à compléter la réorganisation de rentrée au service diplomatique européen suite à la nomination des ambassadeurs. Au secrétariat général L'Irlandaise Fiona Lunny a été nommée à la tête de la division chargée de l'équipe COPS et des Correspondants européens (POL.PSC.1) sous l'autorité […]

Carnet (22.11.2016). COPS (agenda) Annuaire (UE). Recrutement (délégations, EULEX Kosovo, EUMM Georgia). Union de la défense. Aide au développement (efficacité). FISNUA (prolongation). Syrie (opposition/Alep). Turquie (gel des négociations). Yemen ...

Tue, 22/11/2016 - 17:40
(B2) Parus récemment : La question des officiers turcs à l'OTAN (blog) La mission EUMM Georgia prolongée de 2 ans. Une situation plus instable aujourd’hui qu’hier La mission EUPOL Afghanistan passe en mode « liquidation » Les sanctions sur la Syrie aménagées pour favoriser l’aide humanitaire Un budget en augmentation pour EUAM Ukraine en 2017 La mission […]

La question des officiers turcs mine l’OTAN

Tue, 22/11/2016 - 17:00

(B2) La répression qui a suivi le coup d’État raté en Turquie en juillet a des conséquences certaines sur les structures de l’Alliance atlantique. Ce fait a longtemps été tu. Il était tabou. C’est de notoriété publique aujourd’hui.

Des disparitions…

Le bruit courait depuis plusieurs jours déjà et il était parvenu à nos oreilles. Certains officiers — parfois de haut niveau — ont « disparu » des structures de commandement où ils étaient insérés. Certains ont été rapatriés sur ordre en Turquie par le pouvoir turc (des diplomates comme des officiers semble-t-il). D’autres ont choisi de prendre la poudre d’escampette. Quand nous avions rencontré Jens Stoltenberg, au lendemain des élections américaines (1), nous lui avions posé la question, au terme de notre rencontre. Mais il avait préféré esquisser, estimant qu’elle n’était pas fondée. Le fait est aujourd’hui confirmé. Des officiers turcs, en poste dans les structures de l’OTAN ont préféré demandé l’asile plutôt que d’être arrêtés.

Réfugié plutôt qu’arrêté

Vendredi (18 novembre), lors d’une conférence de presse, le secrétaire général de l’OTAN a reconnu ce qui — dans les couloirs — se disait déjà. « Il est exact que des officiers turcs employés dans la structure de commandement ont sollicité l’asile dans les pays où ils travaillent », a-t-il déclaré. Il n’a cependant pas voulu en dire plus ni quant au nombre d’officiers concernés ni des pays où ils ont été affectés.

Des demandes d’asile en Allemagne… et en Belgique ?

D’après nos informations, il ne s’agirait pas d’une ou deux personnes isolées mais de plusieurs, sans qu’on puisse estimer exactement le nombre. Plusieurs pays seraient concernés. En Allemagne, l’information est désormais publique. La presse allemande avait indiqué, mercredi dernier, que des soldats de la base aérienne de Rammstein et leur famille avaient demandé l’asile. En Belgique — qui abrite le siège de l’Alliance (à Bruxelles) comme le commandement suprême Shape, à Mons, ce pourrait être aussi le cas, selon nos informations…

Les deux tiers des effectifs turcs concernés

Selon notre confrère du Monde Nathalie Guibert qui a publié un papier ce matin et donne des chiffres précis. « Quelque 70 officiers et sous-officiers turcs, sur la centaine que comptait le pays, ont été victimes de la purge. Soit les deux tiers de l’effectif » présent « à Bruxelles, dans les quartiers généraux opérationnels ». Une information puisée à bonne source puisqu’elle provient du président du comité militaire de l’Alliance, le général tchèque Petr Pavel. A Norfolk, aux Etats-Unis, où est installé le second commandement suprême de l’OTAN, celui de la « transformation », dirigé par un Français, la razzia est importante également : « 36 des 46 militaires turcs ont été forcés à lâcher leur job ». Dans les deux cas, les Turcs occupaient des postes-clés. Ce qui implique que « des projets vont être mis en sommeil » au moins le temps de trouver des remplaçants, parmi les Turcs, ou d’autres nations de l’Alliance. « La vacance signifie que certains de nos projets vont être retardés car il manque le personnel nécessaire » reconnait Petr Pavel.

(NGV)

(1) Le double avertissement du chef de l’OTAN à Donald Trump et aux Européens (entretien exclusif avec Jens Stoltenberg)

Les troupes de montagne s’entraînent au Mont Thabor

Tue, 22/11/2016 - 16:34

(B2) C’est sur « le grand champ de tir des Alpes » dans la zone des Rochilles – Mont Thabor, (près de St Michel de Maurienne et de Valloire) que la brigade d’infanterie de montagne (27e BIM) tient son exercice jusqu’à vendredi 25 novembre. « CERCES » a pour objectif d’entraîner toutes les composantes (infanterie, artillerie, génie, cavalerie ou encore groupement commando montagne) au niveau tactique, sur le thème de l’action de coercition de force de moyenne et de haute intensité. Les conditions quasi réelles d’une opération en zone montagneuse hivernale enneigée ont été recrrées. Près de 1000 soldats de montagne sont engagés. L’exercice a eu lieu au sol mais aussi en l’air. L’armée de l’air et les hélicoptères de la brigade d’aérocombat (BAC) sont de la partie « pour donner une dimension des plus réelles à cet exercice », précise un des officiers de la BIM.

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