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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 20 min 6 sec ago

Au camp Kassaï, les FACA se forment à bon rythme

Wed, 01/11/2017 - 10:35

(BRUXELLES2 – à Bangui) Franchissement d’obstacle, combat au corps à corps, tir, montage et démontage de son arme, orientation topographique, secourisme… ce sont quelques uns des entraînements que les Forces armées centrafricaines (FACA) reçoivent de la mission européenne de formation EUTM RCA. Cette formation, ils devront démontrer qu’ils l’ont acquise ce vendredi 3 novembre, lors d’un premier test (1). En visite à Bangui, B2 a pu assister aux derniers entrainements et préparatifs.

Première étape : le bac à sable 

Dès 8h du matin, les premiers instructeurs européens arrivent au camp Kassaï. Malgré la pluie, le point de rendez-vous avec les officiers FACA est le “bac à sable“. C’est ici, de manière très graphique, que les Européens expliquent l’exercice dans sa globalité au capitaine qui dirige le Bataillon 3. Passé par l’école de Saint-Cyr (2012-2015), le capitaine Ulrich Yamande comprend vite la nature des épreuves par lesquelles ses hommes vont être testés. C’est maintenant à lui de prendre en main la suite, en donnant des instructions à ceux qui dirigeront les pelotons (10-12 hommes). Afin de les motiver, les groupes sont placés dans une situation de compétition. L’unité qui fera la meilleure ponctuation sur l’ensemble des 12 épreuves sera la gagnante. Sont en jeu « l’orgueil de gagner, mais également un “petit“ prix », nous explique le colonel espagnol, Antonio R. Bernal Martín, qui commande le pilier entrainement (“Training“).

Le capitaine donne des instructions à ses hommes sous la supervision d’un instructeur d’EUTM. Le « bac à sable » permet aux FACA de resituer une situation de mouvement (© LH/B2)

Savoir s’orienter

C’est peut-être l’épreuve la plus difficile pour les soldats centrafricains. La première question du questionnaire de l’épreuve du jour l’illustre bien. « A quoi servent les courbes de niveau sur une carte? » Et pour cause, peu d’entre eux avaient manipulé une carte topographique avant d’arriver à Kassaï. Aujourd’hui, boussole en main, ils doivent donner l’azimut de trois points que l’instructeur leur a signalé. Pour la plupart, c’est réussi. Le sourire, souvent discret, qu’ils s’accordent laisse voir leur satisfaction.

(© LH/B2)

… et se déplacer en groupe

Épreuve suivante : se déplacer en groupe. A la façon d’une épreuve de team-building, c’est un parcours d’obstacles que les Européens ont choisi de monter… avec une difficulté ajoutée. Le parcours doit être franchi en portant une boite de cinq kilos, contenant théoriquement des obus de mortier. L’unité que je suis choisit rapidement sa stratégie. Celui qui est le plus en forme portera la caisse. En première position est placé un des plus jeunes, armé. Il devra être le premier à franchir chacun des obstacles et assurer la sécurité de l’autre coté. Le chef d’unité, qui devrait se positionner au milieu de son équipe, choisit de fermer la file, afin d’accompagner un de ses soldats blessé au genou. Finalement, après quelques erreurs, ils terminent le parcours en 11 minutes… bien loin des 7 minutes 30 fixées comme objectif. « Pour l’épreuve de vendredi, ils seront prêts » affirme l’instructeur français en charge de l’atelier. « Les autres groupes ont tous fait mieux » me souffle, en anglais, le Suédois qui l’accompagne.

Apprendre à combattre… avec des armes et à mains nues

Pour être un vrai soldat, il faut avoir des armes. C’est donc logiquement qu’EUTM forme les FACA au tir. Pourtant, les moyens sont limités. « Ils doivent apprendre à prendre soin de leurs armes. » C’est pour cela qu’une des épreuve est le démontage et montage d’un AK-47. Pour réussir, il faut le faire en moins de cinq minutes. Peu d’armes et également peu de munitions. Pour l’exercice d’aujourd’hui, seules deux personnes par équipe ont tiré. Et chacun n’a disposé que de dix cartouches. Mais les FACA doivent également savoir affronter des attaquants utilisant des armes blanches (couteau ou coupe-coupe). Objectif : se défendre mais également neutraliser l’ennemi.

(© LH/B2)

… dans le respect des droits de l’Homme

Les Européens insistent sur cela. « Neutraliser et non tuer ». C’est un des éléments clés, former une armée qui respecte le droit international, que ce soit dans leurs interactions avec les prisonniers armés ou des civils. C’est l’experte en droits de l’Homme, Cynthia Petrigh, de l’ONG Beyond Peace, qui est chargée d’expliquer les règles de la guerre.

Secourisme : ne laisser personne derrière

Évacuer un blessé tout en assurant une protection de zone, établir le meilleur endroit pour donner les premiers soins, faire un tourniquet… C’est un élément essentiel de la formation européenne. D’autant plus que cela n’a rien de naturel pour les FACA. « Pour eux, lorsque quelqu’un est blessé, on le laisse derrière… car il porte en lui un mauvais esprit. Lors des premiers exercices, la plupart  refuse de toucher les personnes qui jouent les blessés » nous explique Barothi Hambursin. Cette Belge utilise sa propre expérience, notamment en Afghanistan et en Irak, pour démontrer comment quelques secondes peuvent faire la différence et sauver une vie. Apparait alors un défi plus général, celui de la gestion du temps. « Ils n’ont pas de montre », explique-t-elle.

Des FACA fiers

Les soldats, sous-officiers et officiers que j’ai pu rencontrer ont tous une chose en commun. Ils sont fiers d’appartenir aux FACA, et encore plus d’être dans un des bataillons formés par EUTM.

… malgré des conditions difficiles 

Il a plu jusqu’au lever du jour, à 5h du matin. Les routes, envahies par des courants d’eau, puis de l’eau stagnante, sont difficilement praticables. Malgré cela, certains se sont levés avant l’aube pour venir jusqu’au campement. Ils ont fait entre 10 et 20 km. Souvent à pied… car leur salaire ne leur permet pas de prendre des moto-taxi. Si tous portent des uniformes militaires, aucun ne se ressemble. Aux pieds, certains ont des bottes, d’autres des baskets originalement rouges, vertes ou bleues. Et pour cause, le ministère de la défense ne leur a pas fourni d’équipement. Ce qu’ils portent, ils se le sont achetés eux-mêmes. EUTM, qui n’a pas le droit de fournir ce matériel, travaille pour trouver un donateur. Pour la cérémonie de certification du bataillon dans son ensemble, en décembre, les effectifs du BIT 1 pourraient porter des uniformes (et l’équipement) fournis … par la Chine !

(Leonor Hubaut)

A suivre…

(1) Trois compagnies composent le Bataillon 3 (BIT3). Chacune passe au camp Kassaï, le camp d’entrainement d’EUTM RCA, pour une formation de trois mois. Après six mois, ce sont donc seulement deux compagnies qui seront mises à l’épreuve cette semaine. La certification finale pour l’ensemble du bataillon est prévue pour décembre.

Puigdemont gouvernera depuis la Belgique

Tue, 31/10/2017 - 20:10
(B2) Le Brussels Europe Press Club était plein à ras bord ce mardi (31 octobre). La salle de conférence était bien trop petite pour contenir toute la presse internationale venue assister à la première apparition publique du leader indépendantiste, Carles Puigdemont, depuis la reprise en main de la Calalogne par Madrid et l'activation de l'article […]

Un homme se revendiquant des Tigres du Tamoul peut-il avoir l’asile au titre d’un manque de soins

Tue, 31/10/2017 - 06:50
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« Entry-exit », le nouveau système de contrôle aux frontières adopté

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Mon, 30/10/2017 - 07:16
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A l’agenda du Conseil des Affaires étrangères (13 novembre 2017)

Mon, 30/10/2017 - 06:27
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Rafale vs Eurofigther et F-35. Examiner l’offre française, stopper l’appel d’offres ? Quid du droit européen

Sun, 29/10/2017 - 15:36
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N°54. L’Europe de la défense. De 1948 à 1999 : prémices et premiers pas balbutiants

Sun, 29/10/2017 - 09:59
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Les 28 se mettent d’accord sur l’origine du financement pour la CBSD. Voie ouverte pour l’adoption finale

Sat, 28/10/2017 - 20:45
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Indépendance, autodétermination, l’Europe revient à une position traditionnelle

Fri, 27/10/2017 - 19:06

(crédit : présidence estonienne de l’UE)

(B2) En ne cautionnant pas ni ne soutenant d’une manière ou d’une autre l’autonomie catalane, l’Europe est en passe de changer de position idéologique sur l’autodétermination comme sur l’autonomie régionale. Finis les soutiens express ou en sous-main aux indépendances fractionnant les États, mis sous le boisseau l’idée d’une Europe des régions. L’Europe s’aligne sur une position très traditionnelle en matière de souveraineté et de respect des frontières, assez proche somme toute de la position traditionnelle de… Pékin. Explications…

Une position pro indépendantiste ?

Dans les années 1990-2000, et même dans les années 2010, au niveau international, l’Europe a souvent soutenu les mouvements sécessionnistes : en Slovénie ou Croatie (vis-à-vis de la Yougoslavie), au Kosovo (vis-à-vis de la Serbie), en Erythrée (vis-à-vis de l’Ethiopie), au Sud Soudan (contre le pouvoir de Khartoum). Quant la Tchécoslovaquie s’est séparée en 1991, alors qu’elle avait déjà amorcé un mouvement de rapprochement avec la CEE, Bruxelles n’a pas été sur aucun front pour tenter de contrer le mouvement. Sur le Somaliland (face à la Somalie), elle a été beaucoup plus prudente, amorce d’un changement.

Le retournement libyen

Le retournement européen, on peut l’observer clairement sur la question libyenne. Lors du conflit civil de 2011, les Européens se sont montrés plutôt hostiles à toute séparation entre l’Est et l’Ouest. Une position qui a tenu malgré des positions très différentes entre les Italiens, les uns soutenant plutôt Tripoli, les autres plutôt Benghazi.

L’interventionniste russe

Entretemps, étaient survenus plusieurs évènements. Tout d’abord, l’interventionnisme russe, en 2008 d’abord, en Ossétie du Sud et Abkhazie (provinces géorgiennes) puis en 2014, Crimée, et dans les provinces de l’Est de l’Ukraine, montre tout le danger ou la versalité du droit à l’autodétermination.

Un faible résultat des indépendances portées par l’Europe

Ensuite, les premiers résultats des nouveaux régimes ou nouveaux États portés à bout de bras par l’Europe (Kosovo et Sud Soudan notamment ) n’a pas été vraiment éclatant. Le Kosovo s’est fait rongé par une corruption ambiante et des querelles politiques sans fin, malgré un soutien humain et financier notable. Le Sud Soudan s’est enfoncé dans la guerre et l’anarchie, sans compter l’Erythrée tombé dans une vraie dictature.

Tous ces éléments n’ont fait que renforcer cette attitude européenne revenant à un dogme de respect des frontières internationales. UN point consacré par le président du Conseil européen, Donald Tusk, qui a dans un tweet de principe après l’auto proclamation de l’indépendance de la Catalogne répète que « cela ne change rien pour l’UE. L’Espagne demeure notre seul interlocuteur » (1).

La fin d’une idée régionaliste

L’affaire catalane est en passe de faire taire également les prétentions européennes qui existaient jusqu’à présent, très présentes dans les années 1990 et 2000 d’une Europe des régions, d’un exécutif européen dialoguant certes avec les États mais ne s’interdisant pas non plus de discuter avec les régions, prônant même un dialogue en direct, notamment avec la gestion des fonds structurels.

Cette tendance avait déjà été atténuée depuis la crise économique de 2008-2010 où on a vu l’intérêt d’avoir des structures étatiques plus solides. Mais aussi devant le risque d’émiettement européen très réel avec des tendances centrifuges existants dans plusieurs pays (au nord de l’Italie, en Belgique, au Royaume-Uni, voire même en Allemagne avec la Bavière, etc.). Une résurgence de cette tendance « girondine » (régionaliste) reste néanmoins perceptible, ainsi que l’a montré l’accueil en grande pompe de la dirigeante écossaise au lendemain du Brexit.

Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne n’a pas dit autre chose lors d’un déplacement en Guyane, selon l’AFP. « Il faut éviter les fissures parce qu’il y a suffisamment de fissures, de fractures. Nous n’avons pas besoin d’autres fissures et d’autres fractures. […] je ne voudrais pas que demain l’Union européenne se compose de 95 États ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Il a ajouté comme un écho à l’inquiétude européenne sous-jacente face à un durcissement de la position de Madrid : « J’espère que le gouvernement espagnol privilégiera la force des arguments et non les arguments de la force ».

Belgique. La proposition française de partenariat autour du Rafale casse les codes

Fri, 27/10/2017 - 19:00
(B2) La proposition française d'un partenariat stratégique pour l'achat de 34 avions de combat en remplacement des F-16 existants continue de faire des remous en Belgique. En quelques jours, la tonalité a changé dans les rangs gouvernementaux et, au premier chef, chez le ministre de la Défense, Steven Vandeput, qui apparait plus mesuré. Lors d'un […]

La Finlande tient à sa conscription

Fri, 27/10/2017 - 08:50

(B2 à Helsinki) Le Finlandais a la défense territoriale inscrit dans son ADN. Toute l’histoire de ce pays ballotté entre Suède et Russie le prouve.

« Avoir les conscrits est la seule possibilité de maintenir des effectifs complets, surtout dans le nord du pays. N’avoir que des professionnels cela reviendrait trop cher. » indique le lieutenant-colonel Rainer Kuosmanen, commandant adjoint du régiment de Chasseurs de la garde. « Nous n’avons pas suivi la Suède quand ils ont supprimé la conscription. Ce qui a dégradé leur potentiel de défense. »

1400 km de frontières avec la Russie

C’est un élément majeur de la doctrine militaire finlandaise dont le mot-clé est : « être prêt au cas où » (le fameux ‘readiness’ en anglais). Un point focal de la dissuasion à la finlandaise, pour ce pays qui n’est pas membre de l’OTAN mais a près de 1400 km de frontières terrestres avec la Russie. « Nos ennemis impossibles doivent vraiment croire que toute action leur coutera cher en pertes. Notre défense, aujourd’hui, est forte, si importante qu’ils hésiteront ensuite. »

Un sentiment patriotique important

C’est un élément à fort ressenti psychologique également. Il y a un fort sentiment chez les Finlandais de devoir défendre le pays le cas échéant. « Vous devez avoir fait votre service ». Il y a une grande pression de la part des familles, des pères qui ont fait leur service. Et dans les sondages, il se dégage une nette majorité (plus de 70% de la population), qui a la « volonté de défendre le pays ».

Un service de six mois minimum

Chaque conscrit (le service est obligatoire pour les jeunes gens, basé sur le volontariat pour les jeunes femmes) passe par un cycle de six mois : deux mois d’entraînement basique, deux mois d’entraînement plus spécifique et deux mois d’entraînement en unités. L’occasion aussi de repérer les futurs chefs d’équipes et officiers qui auront une formation supplémentaire (jusqu’à six mois supplémentaires).

Un test de conscription

A la fin du service, un test est réalisé sur les conscrits qui a pour objectif de mesurer leurs aptitudes (1) mais aussi la qualité de l’enseignement comme le vécu dans l’armée. Aujourd’hui, ils peuvent courir en 12 minutes approximativement 2560 mètres (qui a été amélioré de 300 mètres). Le test de tir est coté avec une note de 3 sur une échelle de 1 à 4. Quant aux volontés de défendre la nation et de vivre de l’armée comme une « expérience », elles sont notées respectivement 4,2 et 4,1 (sur une échelle de 1 à 5).

Un service « intéressant, utile, attractif »

C’est un « test que l’on fait à la fin du service. Cela nous conforte dans notre approche que le temps de service n’est pas du temps perdu ». Les officiers finlandais y tiennent. Il faut chercher un équilibre entre un entraînement efficace (demandeur, convainquant, crédible pour les Finlandais et les pays étrangers) et l’acceptation par les Finlandais (en respectant certains principes, à commencer par la sécurité des conscrits, un traitement correct, un service « intéressant, utile, attractif ».)

(Nicolas Gros-Verheyde)

A suivre sur B2 Pro : la politique de défense finlandaise et un entretien avec le président finlandais

La brigade des chasseurs de la garde

La brigade des chasseurs de la garde est un régiment de l’armée finlandaise, basée dans la périphérie d’Helsinki, dédiée à la défense territoriale. Comme tous les régiments finlandais, une bonne partie de son effectif est composé de conscrits. La conscription reste, en effet, obligatoire en Finlande. Et personne n’a l’intention d’y renoncer, pour des arguments à la fois économiques, politiques et militaires. De par son environnement urbain (2), ce régiment dédie une bonne part de ses entraînements au combat urbain.

Une spécialité : le combat urbain

Le régiment compte 400 militaires, et 900 à 1500 conscrits, ainsi que 1600 réservistes. Il compte deux bataillons : le bataillon de chasseurs d’Uusimaa et le bataillon de la Garde et une école sportive qui forme tous les militaires. Sa spécialité, est cependant le combat urbain. C’est le centre d’excellence pour le combat urbain de l’armée finlandaise qui a notamment pour tâche de défendre la capitale Helsinki et la région d’Uusimaa. Il compte aussi une unité de musiciens militaires, une autre qui assure la garde présidentielle. Et quelques spécialités, plus « geek », comme les systèmes d’information (TI), le cyber, le Combat camera.

(1) Pour les conscrits qui ont été considérés aptes. Ceux-ci sont classés selon cinq catégories : de A (compétent pour toutes tâches) à T (libéré pour raisons de sécurité), en passant par B (capable avec quelques limitations), C (libéré du service en temps de paix), E (à définir plus tard).

(2) La zone urbaine est complexe car il y a beaucoup d’offices publics, d’aéroports et usines. Dans le district, il y a le Commandement et le Quartier général (HQ), les bataillons de chasseurs, les bataillons locaux et un régiment anti-aérien, un détachement d’artillerie, et une unité d’intervention (readiness).

L’OTAN et la Russie dialoguent sans s’entendre

Fri, 27/10/2017 - 01:40
(B2) Malgré toutes les vicissitudes, le dialogue entre l'OTAN et la Russie se poursuit. Pour la troisième fois cette année, une réunion du Conseil OTAN-Russie s'est tenue, jeudi (26 octobre), avec trois sujets à l'ordre du jour : l'Ukraine, l'Afghanistan, la transparence et la réduction des risques. La réunion a été « longue », avec […]

« Nous nous préparons à la chute du califat » (Julian King)

Thu, 26/10/2017 - 11:37
(B2) Au fil des défaites en cours ou annoncées de Daesh (l'état islamique), le retour des combattants djihadistes inquiète l'Union européenne comme l'a confirmé le commissaire Julian King, répondant à une question de B2. Mais la coordination européenne, en ce domaine, n'est pas encore vraiment efficiente, selon les éléments recueillis. Premier risque : le retour […]

A Alep, l’hôpital reste debout malgré tout. Deux médecins syriens témoignent

Wed, 25/10/2017 - 16:30

Le Docteur Al-Shiekh

(B2) L’une est pédiatre, l’autre est chirurgien vasculaire. Ils sont jeunes, à peine plus de trente ans, mais avec déjà une expérience comme peu de médecins ont eu au cours de leur carrière. Tous deux ont, durant le siège d’Alep, fait leur métier : soigner, assister, sauver. Le docteur Nour et le docteur Al Shiekh (1), étaient de passage à Bruxelles. Ils témoignent.

Ce récit peut paraître chirurgical, abstrait de toute émotion. Détrompez-vous : sous le verbe de l’analyse comme du scalpel du chirurgien se cache une sensibilité que les mois de guerre n’ont pas émoussée. Car Alep, ville située dans le nord-ouest de la Syrie proche de la frontière turque, s’est retrouvé à de nombreuses reprises au centre des combats. Et les hôpitaux étaient en première ligne. Le pouvoir syrien n’hésitant pas à viser ces lieux qui auraient dû être neutres, comptant ainsi assécher les capacités de survie de la population, et des combattants. (2)

Un seul hôpital debout à Alep

« Au début de la guerre, on comptait dix hôpitaux à Alep. Durant le siège, il n’en restait plus qu’un seul débout pour plus de 200 cas par jour. Nous travaillions sous les bombes, nous avons donc dû renforcer notre hôpital pour qu’il résiste aux attaques, nous avons ainsi construit jusqu’à deux paliers de sous-sol pour pouvoir protéger nos patients et nous protéger nous-même. Quand les bombardements arrivaient par vagues, on allait au sous sol, et on attendait que cela finisse. Puis nous retournions travailler comme si rien ne s’était passé ».

La crainte des bombardements

« Nous avions peur pour nos vies, mais nous étions là pour sauver la vie des gens dans la ville, il s’agissait d’une bonne cause. […] Une mère qui ne voulait pas laisser son enfant à l’hôpital m’a répondu qu’elle avait peur des bombardements. Elle préférait le garder et prendre soin de lui à la maison. Elle voulait son enfant « en un seul morceau » ».

Des choix cornéliens à faire

« Avant le siège, nous avions une possibilité : transférer certains patients de l’unité de soins intensifs, dont l’état le permettait, dans d’autres hôpitaux ou villes de Syrie ou en Turquie. Et garder dans notre hôpital, en soins intensifs, les patients de longue durée et dont les cas étaient les plus graves. Durant le siège, nous avons perdu cette option. Nous nous sommes servis des lits en unités de soins intensifs pour les urgences. Le nombre de lits était limité, face à un nombre de victimes toujours grandissant à cause notamment des bombes à fragmentation. Nous avons du faire une “balance” entre les patients ayant le moins de chance de survie et ceux avec le plus de chance. Ce sont les choix les plus difficiles de ma vie ».

Le matériel compté et rationalisé

« Nous manquons de beaucoup de matériel. Nous avons perdu deux générateurs d’oxygène sur trois dans les bombardements. Pour l’économiser, nous devions le rationaliser en fonction des besoins des patients et des durées des opérations. Les voitures de particuliers avaient remplacé les ambulances. […] Nous avons besoin de plus d’aide pour lutter contre la malnutrition, du matériel médical à destination des personnes des zones assiégées. Le plus important, c’est l’évacuation des zones assiégées. »

Le fléau des enfants : la malnutrition

« Beaucoup d’enfants nécessitent de l’aide. Ils ont besoin de plus de soins, de vaccination, de nourriture, d’eau. Je traite environ 60 à 70 enfants par jour. Le cas le plus fréquent que l’on rencontre, c’est la malnutrition des enfants venant des zones assiégées. Les mères, également, souffrent de malnutrition pour nourrir leurs enfants. C’est extrêmement grave. Ces enfants malnutris sont plus vulnérables aux maladies. »

Adulte avant l’heure

« Aicha, 10 ans est arrivée au centre un jour. Sa mère était morte dans un bombardement et son père l’avait abandonnée. Elle était devenue une adulte avant l’âge. C’est très dur et très douloureux de voir ça, il n’y a pas d’orphelinat, ni de prise en charge et soins psychologiques ».

Les médecins ont fini d’apprendre sur le « tas »

« J’ai effectué des opérations en dehors de mon champ de compétences. Parce qu’il n’y avait pas assez de médecins pendant le siège surtout en chirurgie, j’ai été amené à effectuer des opérations thoraciques et de chirurgie générale » (NB : alors qu’il a été formé à la chirurgie vasculaire).

Un message immédiat : l’arrêt des bombardements

« Tout ce que les Syriens veulent, c’est, quelle que soit l’issue, l’arrêt immédiat des bombardements et des massacres. C’est le plus important aujourd’hui. Il faut aussi protéger les hôpitaux et centres médicaux. »

L’espoir pour le futur

« Les Syriens veulent vivre en paix et pouvoir choisir leur gouvernement et leur président. Il faudra aider les gens à rentrer chez eux. Nous devons aussi et surtout nous concentrer à l’accès à l’éducation et à la santé pour reconstruire le pays ».

(Propos recueillis par Elena Barba)

Entretien en face à face à Bruxelles dans les locaux de l’association Crisis Action, avec deux autres confrères.

(1) Le Dr Al Shiekh, est marié et a deux enfants. Sa famille vit en Turquie. Il a été le dernier civil à quitter la ville d’Alep à sa libération, s’assurant que tous les patients avaient pu être évacués. Le Dr Nour a tenu à rester plus anonyme, par peur de représailles, elle vit actuellement en Syrie avec sa famille.

(2) Depuis 2012, la ville était séparée en deux. Une partie tenue par le régime syrien de Bachar Al-Assad, une autre par l’opposition, l’Armée syrienne libre. Depuis septembre 2016, les forces régulières syriennes aidées de ses alliés russes bombardent la ville. Le 15 décembre 2016 Bachar Al-Assad a revendiqué la « libération » de la ville.

Un nouveau commandant pour l’opération anti-piraterie de l’UE

Wed, 25/10/2017 - 09:30
(B2) L'opération maritime anti-piraterie de l'UE dans l'Océan indien (EUNAVFOR Atalanta) devrait changer de commandant dans quelques jours... mais pas de nationalité. Selon nos informations, c'est le général de brigade Charlie Stickland qui succédera à son compatriote Robert A. Magowan comme commandant d'opération à compter du 7 novembre 2017. C. Stickland est aussi un Royal […]

Six marins capturés au large du Nigeria

Tue, 24/10/2017 - 23:59

(B2) Six membres d’équipage du Demeter, un navire allemand battant pavillon libérien (1), ont été enlevés à environ 34 miles nautiques au sud de Bonny, au Nigeria, samedi (21 octobre) au petit matin (vers 7h).

Alors que le porte-container était en route, une petite dizaine de pirates, venus d’un hors-bord, sont passés à l’abordage. Ils ont pris la fuite avec leurs six otages (1 Hongrois, 1 Ukrainien et 4 Philippins). Le capitaine du navire attaqué, et son second notamment, figurent parmi les otages.

Le navire (IMO 9298636), opéré par la compagnie allemande Peter Doehle Group établie à Hambourg, était parti de Malabo (Guinée Equatoriale) et se dirigeait vers Monrovia, capitale du Liberia. Il a pu poursuivre sa route, une fois les pirates partis, avec les douze membres d’équipage, afin de se mettre à l’abri.

(NGV)

(1) Construit dans les ateliers de Stocznia (Pologne) en 2006,  ce navire long de 220 mètres et qui jauge 41.686 tonnes est un des 300 containers de la compagnie allemande.

La Slovaquie affirme sa volonté d’être dans le noyau dur de l’Europe

Tue, 24/10/2017 - 23:55
(B2) Dans une déclaration solennelle qu'elles viennent d'approuver, les trois autorités les plus importantes d'un point de vue constitutionnel de la Slovaquie – le président Andrej Kiska, le Premier ministre Robert Fico et le président de l'assemblée Andrej Danko – affirment leur volonté de « poursuivre sans ambiguïté » dans une « orientation pro-européenne et […]

Le nouveau représentant spécial de l’UE en Géorgie bientôt nommé

Tue, 24/10/2017 - 14:55
(B2) Le diplomate estonien Toivo Klaar devrait être nommé prochainement représentant spécial de l'UE pour la crise en Géorgie et le Caucase du Sud remplaçant l'Allemand Herbert Salber. Celui-ci a, en effet, démissionné le 15 août pour prendre un nouveau poste au sein du ministère allemand des Affaires étrangères, ayant été nommé ambassadeur allemand en Bulgarie. […]

Les équipes médicales d’Atalanta à la rescousse de Mogadiscio

Mon, 23/10/2017 - 23:36

(B2) Après l’attentat terroriste, qui a couté la vie à plus de 350 personnes à Mogadiscio le 14 octobre dernier et fait plus de 250 blessés, des membres de la force navale de l’UE (EUNAVFOR Atalanta) ont été déployés dans la capitale somalienne, afin d’apporter un soutien en matériel et hommes aux secours médicaux d’urgence.

Le navire espagnol ESPS Rayo avait d’abord livré du matériel médical juste après l’incident. Le HNLMS Rotterdam a pris le relais, fournissant à l’hôpital des Nations Unies à Mogadiscio des spécialistes et des équipements médicaux d’urgence afin de prendre en charge les victimes de l’attaque. NB : Le personnel médical et l’équipement ont été convoyés jusqu’à l’hôpital avec l’aide des forces de l’AMISOM (la force de l’Union africaine).

Devant l’ampleur de l’attaque terroriste et le nombre de victimes, qui avaient besoin d’une aide médicale d’urgence, le commandement de l’opération maritime européenne avait décidé d’envoyer ses navires soutenir les équipes médicales locales totalement dépassées par la catastrophe.

(NGV)

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