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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
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Corée du Nord : la solution est une dénucléarisation par étape (Nirj Deva)

Thu, 19/04/2018 - 14:45

(B2)  « La Corée du Nord pourrait proposer un gel de la nucléarisation », comme première étape vers une dénucléarisation progressive. C'est ce qu'assure le député conservateur britannique Nirj Deva (ECR), lors d'une conférence de presse mercredi (18 avril). Celui qui assure avoir mené des négociations secrètes avec le régime de Pyongyang (cf. encadré) appelle l'Europe à […]

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Pour instaurer la paix en Syrie, il faut négocier avec tout le monde, y compris le régime (Macron)

Thu, 19/04/2018 - 12:35

(B2) Devant le Parlement européen, répondant à une question notamment de la gauche unie, le président français Emmanuel Macron, a voulu se défendre d'avoir déclenché une nouvelle guerre en Syrie, estimant la dernière intervention parfaitement légitime. Mais, surtout, il s'est engagé à ouvrir une discussion politique, avec tout le monde, y compris le régime de […]

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« J’ai enterré presque 400 cadavres, c’est trop ! » (M. Chamseddine Marzoug, pêcheur tunisien)

Thu, 19/04/2018 - 07:46

(B2) Pêcheur tunisien, Mohamed1 Chamseddine Marzoug, enterre les cadavres de migrants qui échouent dans ses files ou sur les plages de Zarzis, au sud de la Tunisie, à proximité de la frontière libyenne. Depuis 2011, il donne une sépulture à ceux qui n’ont pas de noms. Il interpelle les Européens…

Le pêcheur était présent au Parlement européen, ce mardi (17 avril), invité par l’eurodéputée de gauche Marie-Christine Vergiat. Il témoigne aussi des difficultés avec les milices libyennes et du brouillard des relations avec les garde-côtes tunisiens.

Pas d’autre choix que de pêcher des cadavres

Avant même que les premières ONG n’assurent des sauvetages en Méditerranée (depuis 2016), les pêcheurs de Zarzis, au sud de la Tunisie, à la limite de la frontière libyenne, ont  « dû sauver des migrants » ou  « repêcher leurs cadavres », certains coincés dans les filets des chalutiers, comme ce cadavre d’enfant dont le pêcheur brandit la photo : « Quelle était sa faute ? » interpelle-t-il à l’adresse des Européens qui, selon lui, détournent les yeux.

Quand le vent souffle du Nord

A Zarzis, les pêcheurs voient des migrants « morts et des vivants » fuir la Libye. Ce qu’il redoute aujourd’hui, c’est que le nombre de cadavres dans les eaux de Zarzis ne reparte à la hausse, « comme chaque année » car « souffle le vent du Nord », « celui qui amène les cadavres » alors que les conditions météorologiques sont à priori plus favorables aux traversées.

Qui coordonne les secours en mer en Tunisie ?

La réponse est évasive ou parfois confuse car les responsabilités ne semblent pas clairement distribuées. Au début, les marins de Zarzis sont seuls pour sauver ces migrants. Mais « sans expérience ». Les marins ont ensuite « cherché à parler et coordonner leurs efforts avec les garde-côtes pour échanger les infos sur les bateaux venant de Libye », que les marins « rassemblaient et nourrissaient ». Il semble aussi que les garde-côtes aient tendance à appeler les marins plutôt que de sauver les migrants en mer. La marine tunisienne a un rôle flou pour le pêcheur qui ne veut pas en dire plus. Quand les garde-côtes ou la marine ne sont pas disponibles, les pêcheurs interviennent. Même si, « ces sauvetages nous empêchent aussi de travailler ».

Des eaux internationales mouvantes

« Nous avons toujours beaucoup de mal à savoir où pêcher sans problèmes, jusqu’à 18 ou 20 miles », à cause de « l’absence de délimitation des eaux territoriales ». Il arrive aussi que les bateaux de pêche « soient interceptés par les milices libyennes avec des demandes de rançon qui peuvent atteindre 50.000 euros ». Une somme énorme. « C’est cinq années de travail ».

Une message à l’Union européenne

« Nous n’en pouvons plus de de voir les cadavres dans la mer » lance le pêcheur qui demande « au monde » de prendre ses responsabilités. A l’Union européenne, il demande aussi « qu’elle arrête de nous imposer des quotas de pêche de thon qui limitent notre activité ». Au port de Zarzis, « 10 chalutiers et 1250 pêcheurs tentent de travailler avec trois quotas seulement ». « C’est pourtant nous qui protégeons les migrants ! ».

Ils ont droit à une sépulture

Il demande aussi « des moyens pour enterrer dignement les cadavres ». Un « terrain », « du matériel adapté » « car avec nos moyens de fortune on peut mettre trois heures à tracter un cadavre et tenter de le sortir de l’eau », « une chambre funéraire ». A terre, « on les transporte comme on peut, avec nos voitures ». Mais « ils ont droit à une sépulture et à la dignité ». « C’est moi qui lave les cadavres et les prépare depuis des années. J’en ai enterré presque 400. C’est trop ! ».

(Emmanuelle Stroesser, à Strasbourg)

Le pêcheur a reproduit, avec son neveu, devant le Parlement, mercredi (18 avril), les gestes de la préparation des corps de migrants qu’il réalise depuis 2011 (Crédit : groupe GUE)

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Entre l’Europe du repli et l’Europe de l’habitude, Emmanuel Macron prône une Europe de l’ambition

Wed, 18/04/2018 - 16:49

(B2) Souveraineté et réforme, Emmanuel Macron a prononcé un discours de combat (devant le Parlement européen). Un discours tout en verbes et en verve, très politique. Fidèle à la recette réussie en France, à gauche et à droite en même temps, il entame ainsi la campagne européenne de 2019 L'hémicycle était plein, les sièges réservés […]

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Carnet (18.04.2018). COPS (Agenda). EUTM RCA (extension). Missions PSDC (revue). Ambassadeur US. Syrie (embargo). EUCAP Sahel Niger (harcèlement). MPUE Bosnie (mutation). Turquie-OTAN (Stoltenberg). Frappes Syrie (ratés). Syrie (Mogherini). Balkans ...

Wed, 18/04/2018 - 11:52

Au Yémen, l’urgence est de sauver les infrastructures qui s’effondrent (CICR)

Wed, 18/04/2018 - 08:10

(B2 - exclusif) Trois ans après le début d'un conflit qui a déjà fait 10.000 morts, qualifié de « pire crise humanitaire dans le monde » par Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, nous avons rencontré Alexandre Faite, chef de la délégation au Yémen du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Entretien. La communauté internationale a annoncé plus […]

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Programme EDIDP. La négociation au point mort

Wed, 18/04/2018 - 08:05

(B2) La négociation sur le programme européen de développement industriel dans le secteur de la défense (EDIDP) n'a pas fait de progrès notable, même si, selon une source proche du dossier, "des lignes de compromis possibles" ont été esquissées sur certains points. La seconde réunion du trilogue qui s'est tenue (le 11 avril dernier) n'a […]

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La Commission propose de compléter l’arsenal anti-terroriste

Tue, 17/04/2018 - 16:55

(B2) La Commission européenne a proposé, mardi (17 avril), un nouveau paquet de mesures pour réduire la capacité des terroristes à « planifier, financer et mener à bien des crimes ». Quatre objectifs sont visés : l'utilisation frauduleuse de documents d'identité, le financement du terrorisme, le contrôle  des explosifs artisanaux et l'import/export d'armes Ce nouvel […]

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Syrie. Les 28 veulent saisir le momentum pour remettre la solution politique en selle

Tue, 17/04/2018 - 08:35

(B2) Après les frappes militaires, pour les 28 ministres des Affaires étrangères, la priorité des priorités est surtout de « relancer le processus politique » pour mettre fin au conflit, entré dans sa huitième année. Ils l'ont dit avec détermination tant dans les longues conclusions adoptées lundi (16 avril) que dans les prises de paroles à l'occasion […]

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Frappes en Syrie : baptême du feu pour deux nouveaux missiles de croisière, dont un Européen

Tue, 17/04/2018 - 07:10

(B2) L'attaque menée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France dans la nuit de vendredi à samedi a été l'occasion pour Washington et Paris de tester deux missiles de croisière encore jamais utilisés au combat. Le Missile de croisière naval de MBDA et le missile de croisière furtif AGM-158 JASSM de Lockheed Martin bénéficient […]

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Le Parlement veut demander à la Commission de revoir la nomination de Selmayr

Tue, 17/04/2018 - 00:40

 (B2) Après avoir négocié pendant plusieurs jours, les eurodéputés de la féroce Cocobu (commission de contrôle budgétaire) ont finalement voté la résolution avec un nouvel amendement de compromis, rédhibitoire pour Martin Selmayr. Voté ce lundi (16 avril, au soir), à une majorité de 40 voix, ce texte reconnaît que rouvrir la procédure de nomination du […]

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L’OpenArmes libéré. Ordre du juge de Raguse

Tue, 17/04/2018 - 00:09

(B2) Un juge de Raguse (Sicile) a annulé lundi le placement sous séquestre du navire de Proactiva Open Arms, bloqué depuis mi-mars au port de Pozzalo en raison de soupçons d’aide à l’immigration clandestine, a annoncé cette ONG espagnole (lire : Opération de secours en mer de l’Open Arms. Toutes les règles ont-elles été respectées ? Qui dit vrai ?)

L’état de nécessité reconnu comme mobile de l’action

Le juge a fait valoir que la Libye n’était « pas encore en mesure de ré-accueillir les migrants secourus dans le respect de leurs droits fondamentaux » et estimé que l’ONG avait donc agi en « état de nécessité ». « Ce n’est qu’un premier pas et une bonne nouvelle. L’Open Arms est libéré, mais les enquêtes du parquet de Catane pour association de malfaiteurs et de celui de Ragusa pour aide à l’immigration clandestine se poursuivent », a commenté sur Twitter Oscar Camps, le fondateur de l’ONG.

Sur une dizaine de bateaux d’ONG, 2 ou 3 rescapés

Il y a un an, une dizaine de navires d’ONG patrouillaient au large de la Libye. Désormais, il n’en reste plus que deux : l’Aquarius de SOS Méditerranée et Médecins sans frontières et le Sea-Watch de l’ONG allemande éponyme. L’Open Arms était le deuxième saisi par la justice italienne après le Iuventa de l’ONG allemande Jugend Rettet l’été dernier. D’autres ONG ont suspendu leurs opérations en raison des menaces croissantes de la marine libyenne et de la baisse des départs (-60% depuis l’été 2017).

(NGV avec AFP)

Lire notre vérification des faits :

 

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Zone Euro : Une douche froide pour Macron venue de Berlin

Mon, 16/04/2018 - 23:48

Annegret Kramp-Karrenbauer s’exprimant à la CDU en 2017 (crédit photo : CDU / T. Koch)

(B2) Le parti conservateur d’Angela Merkel en Allemagne a pris nettement ses distances lundi avec les projets de réforme de la zone euro d’Emmanuel Macron. Une position qui n’est pas anodine, à la veille d’un discours du chef de l’Etat français au Parlement européen.

Le budget de la zone euro : une idée à enterrer

L’Union démocrate-chrétienne (CDU) de la chancelière a notamment émis des critiques sur l’idée de création d’un budget propre à la zone euro pour aider les investissements. « Je ne pense pas que cela soit une bonne idée » d’avoir un deuxième budget distinct de celui qui existe déjà pour l’Union européenne dans son ensemble, a indiqué à la presse la secrétaire générale et numéro deux du mouvement.

Beaucoup d’autres sujets de préoccupation

Annegret Kramp-Karrenbauer, une proche d’Angela Merkel a jugé que l’Union européenne, suite au Brexit, avait déjà beaucoup de défis budgétaires à relever pour compenser le départ de la Grande-Bretagne. Elle a souligné que les pays de la zone euro, à eux seuls, représentaient 85% du budget total actuel de l’UE et que de ce fait un deuxième budget lui paraissait difficile à construire en l’état. « En conséquence, nous sommes d’avis que nous devons avant tout et en priorité nous occuper de la question du budget principal de l’Union européenne », a-t-elle conclus, s’exprimant à l’issue d’une réunion des députés du parti démocrate-chrétien et de son allié bavarois (CSU).

Non au fonds monétaire européen

Les élus ont publié à cette occasion une prise de position qui traduit leur scepticisme, notamment sur le projet de Fonds monétaire européen (FME) pour ancrer dans le marbre un mécanisme d’aide aux pays de la zone euro en difficulté. Les députés conservateurs d’Angela Merkel conditionnent la création d’un tel mécanisme pérenne à une réforme des traités européens, ce qui de facto rend sa réalisation très improbable.

Pas de FME sans réforme des Traités

« La mise sur pied éventuelle d’un FME dans le droit européen ne peut se faire que dans le cadre d’une réforme des traités européens », soulignent les élus dans leur texte. En outre, ils exigent que ce mécanisme soit indépendant de la Commission européenne, dont ils estiment qu’elle est trop laxiste avec les Etats affichant des déficits publics. Et ils refusent que ce Fonds aide les gouvernements confrontés à des « crises conjoncturelles », comme le souhaite Bruxelles. A leurs yeux, ce FME ne pourrait intervenir qu’en cas de problème de remboursement de dette et en contrepartie d’importants efforts d’économie dans les pays concernés.

(avec AFP)

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Vers de nouvelles sanctions sur l’Iran, les Européens temporisent

Mon, 16/04/2018 - 22:42

(B2) Les ministres des Affaires étrangères de l'UE n'ont pas voulu, ce lundi (16 avril), aller plus loin immédiatement dans de nouvelles sanctions contre l'Iran. Le trio franco-britannique-allemand n'a pas réussi à convaincre ses homologues européens, du moins pas tout de suite L'approche de la date limite fixée par l'administration américaine (12 mai) pour la […]

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Les 28 comprennent les frappes militaires des Alliés mais ne les approuvent pas expressément

Mon, 16/04/2018 - 15:45

(B2) L'Union européenne n'a finalement pas formellement approuvé les frappes militaires réalisées par les Alliés dans la nuit du 13 au 14 avril sur plusieurs sites présumés chimiques syriens. Cette réticence à endosser formellement des frappes pour lesquelles ils ont été mis devant le fait accompli était déjà visible dans les premières réactions ministérielles survenues […]

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L’UE veut réformer l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques

Mon, 16/04/2018 - 14:00

(B2) Hasard du calendrier, alors que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie agite la communauté internationale, les '28' ont renouvelé, ce lundi 16 avril, leur soutien à une « interdiction totale et l'élimination des armes chimiques dans le monde ». Pour une action plus efficace, ils veulent renforcer l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC / […]

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Soudan du Sud : l’UE pose les conditions de son aide

Mon, 16/04/2018 - 11:50

(B2) Après six années de guerre civile, le Soudan du Sud « est en ruine ». Le manque de progrès du processus politique ainsi que la poursuite des combats et des violations graves des droits de l'homme, « préoccupent profondément » l'Union européenne. Les ministres des Affaires étrangères des 28, réunis à Luxembourg, ce lundi […]

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Frappes françaises en Syrie : un débat pour la forme au Parlement français

Sun, 15/04/2018 - 19:09

(B2) Les parlementaires français débattront, sans voter, lundi (16 avril), à partir de 17h de l’opération militaire menée par la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne contre la Syrie, a annoncé dimanche le président de l’Assemblée nationale, François de Rugy. « Cela permettra(it) au gouvernement de s’exprimer devant tous les députés et à tous les groupes parlementaires d’exprimer leurs positions » a-t-il ajouté sur twitter.

Une simple information sans vote

La France n’a pas de tradition de consultation du Parlement (de façon préalable, avec vote), contrairement à la plupart des pays européens. L’article 35 de la Constitution prévoit ainsi seulement que le gouvernement « informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention ». Cette procédure peut toujours être faite a posteriori. « Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n’est suivi d’aucun vote », ajoute l’article.

Pas de tradition de consultation

Le débat n’est même pas obligatoire. Ce n’est que « lorsque la durée de l’intervention excède quatre mois », que le Parlement acquiert le pouvoir d’autoriser (ou non) la prolongation de l’opération. Ce qui donne à la France un ‘avantage compétitif’ sur la plupart de ses homologues européens dans le déclenchement et la conduite des opérations militaires.

NB : En Europe, la France est ainsi la seule à bénéficier d’une telle procédure exceptionnelle… avec la Russie et quelques pays d’Europe centrale. Les différents présidents français ont bien veillé à ne pas aller au-delà de cette procédure (même si rien ne leur interdirait de consulter au préalable les parlementaires).

Une information des principaux groupes

Le Premier ministre Edouard Philippe avait réuni dimanche matin (15 avril) les responsables de l’Assemblée et du Sénat, après les frappes menées dans la nuit de vendredi à samedi contre l’arsenal chimique du régime de Damas, pour les informer et recueillir leur avis.

NB : Cette réunion, tenue près de 24 heures après une conférence de presse des deux ministres concernées (Le Drian pour les Affaires étrangères et Parly pour la Défense) et celle de l’état-major des armées parait constituer plutôt une tentative de rattrapage d’une boulette commise par le gouvernement d’Emmanuel Macron qui a préféré assurer la communication avec la presse qu’avec les représentants élus.

Pas d’Union sacrée

Contrairement à certaines interventions précédentes (au Mali par exemple), l’intervention française n’a pas vraiment suscité d’union sacrée, de nombreuses voix critiquant cette action menée sans mandat de l’ONU : Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), Marine Le Pen (Front National) et Laurent Wauquiez (Les Républicains) l’ont ainsi dénoncée. Le parti socialiste, des personnalités ex -Républicains comme Alain Juppé et Xavier Bertrand, ou encore les centristes de l’UDI soutiennent en revanche cette opération.

(NGV avec AFP)

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Quelles leçons tirer des frappes militaires sur la Syrie ? Pour sortir du piège syrien

Sun, 15/04/2018 - 14:00

(B2) Américains, Français et Britanniques montrent les biceps en Syrie. Quelle est la justification de cette action ? Est-elle légitime ? A-t-elle eu un effet militaire, géopolitique ? Peut-elle avoir une influence sur le conflit ? Pourquoi Bachar s’obstine-t-il à utiliser des armes chimiques ? Pourquoi les Russes ont-ils laissé passer les frappes ? Beaucoup de questions… quelques réponses

Une frappe légale ou légitime ?
Le régime de Bachar est-il responsable ?

Oui. Le régime de Damas s’était engagé en 2013 à démanteler tout son arsenal chimique, sous le contrôle d’inspecteurs de l’ONU et de l’OIAC. Il a violé cet engagement à plusieurs reprises, en reconstituant ses stocks, en ne déclarant pas certains centres de recherche et, finalement, en utilisant l’arme chimique sur le terrain. Il a également violé à plusieurs reprises les conventions de Genève sur le droit de la guerre, comme la Charte des Nations unies.

Bachar a-t-il régulièrement utilisé l’attaque chimique ?

Oui. Le régime de Damas a régulièrement utilisé l’arme chimique depuis le début. Il s’en est parfois vanté. Plus souvent il s’en est caché. A chaque fois qu’il a tenté de masquer ces faits, une enquête internationale a prouvé le contraire. La succession des faits est éloquente (lire notre dossier N°59. Attaques chimiques en Syrie, lignes rouges et petites frappes). Les rebelles ont également utilisé cette arme — cela a été le cas de Daesch —. Les faits dans ce cas ont pu être rapidement établis. En l’occurrence, dans la Ghouta, le régime était seul en position d’accomplir cette frappe. Et tout pointe vers le régime.

Pourquoi frapper en cas d’utilisation d’arme chimique et pas d’autre crime de guerre ?

Il y a deux raisons. Tout d’abord, les armes chimiques sont des armes de destruction massive, interdites par le droit international. Elles sont dites l’arme du pauvre car elles nécessitent peu de moyens techniques. Leur danger n’est pas seulement le nombre de pertes humaines qu’elle peur provoquer, mais la contamination de l’arme sur d’autres terrains. Ensuite, il y a une raison pragmatique. Les frappes du régime de Damas visent régulièrement les hôpitaux, les ambulances, les boulangeries, les centres d’approvisionnement, les civils. Des crimes de guerre… voire des crimes contre l’humanité, tout autant condamnables. Mais ils n’ont jamais été considérés par les Alliés comme une ‘ligne rouge’ ni comme une atteinte à leurs intérêts nationaux. Ce qui les aurait obliger à intervenir quotidiennement dans le conflit. Enfin, il y a la notion d’affichage politique : les Alliés ont affiché une ‘ligne rouge’ sur les armes chimiques. S’ils laissent quotidiennement utiliser cette arme, leur parole est dévalorisée sur la scène internationale.

La frappe est-elle autorisée par les Nations unies ?

Non. C’est un argument utilisé par Jean-Yves Le Drian. Mais il n’est pas tout à fait exact. Certes la résolution 2118 du 27 septembre 2013 prévoit un démantèlement des armes chimiques. Et son paragraphe 21 prévoit un possible usage de la force en cas de violation de cette résolution. Mais cette application ne semblait pas automatique. Il faut une nouvelle résolution du Conseil de sécurité pour intervenir sous chapitre VII. « En cas de non-respect de la présente résolution, y compris de transfert non autorisé ou d’emploi d’armes chimiques par quiconque en République arabe syrienne, il imposera des mesures en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies ». Le secrétaire général de l’ONU, le Portugais Antonio Guterres a été assez explicite sur ce point. « Le Conseil de sécurité est le premier responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales » (cf. communiqué du 14 avril)

Peut-comparer avec la situation qui prévalait en Irak en 2003 ?

Non. Sur la Syrie, on se trouve dans un autre cas de figure. En 2003, l’assertion de l’existence d’armes de destruction massive provenait uniquement des Américains et Britanniques, sans vérification indépendance. Une bonne partie de la communauté internationale (à commencer par la France et l’Allemagne, mais aussi la Suède, l’Autriche ou la Turquie) avait de sérieux doutes sur ces éléments. Dans le cas de la Syrie, la plupart des faits ont été soigneusement vérifiés non seulement par différents services de plusieurs pays, mais par un dispositif de vérification internationale (le mécanisme d’enquête conjoint composé d’experts de différentes nationalités de l’ONU et de l’OIAC). Celui-ci a cependant dû interrompre ses travaux le 16 novembre 2017… Un veto russe (soucieux de protéger le régime syrien) a été mis à son renouvellement. Comparer les deux situations est donc tout bonnement un préjugé idéologique. Tous les pays européens, par exemple, sont unanimes pour attribuer la responsabilité au régime syrien, ce qui est relativement rare quand on connait les différences de sensibilité quant à l’attitude à avoir avec Bachar (1).

Le régime de Bachar et l’arme chimique Pourquoi Bachar utilise l’arme chimique alors qu’il est en position de force ?

Le régime de Bachar utilise l’arme chimique, par économie de forces, soit pour finir de « nettoyer » une zone, et liquider les dernières poches de résistance, à moindre frais humain ; soit comme d’une arme de terreur, un signal qu’il s’agit maintenant d’évacuer ou de négocier l’évacuation. Il veut en finir rapidement avec les poches rebelles, pour passer à une autre séquence, plus politique (un peu sous la pression de ses alliés qui ont également d’en termine avec ce conflit).

Quel est l’intérêt de cette arme au plan militaire ?

On peut résumer l’attrait de l’arme chimique pour le régime de Bachar (comme pour les autres intervenants de la guerre syrienne), par un effet maximal pour un minimum de coûts (humain et financier).

Premièrement, l’emploi de l’arme chimique permet de nettoyer une zone, avec un engagement minimal de forces et un maximum d’effet. Le gaz s’infiltrant partout, il est notamment particulièrement efficace en zone urbaine, « permettant de déloger des combattants ennemis abrités dans des habitations, afin d’engager le combat urbain dans des conditions plus avantageuses », comme l’explique une note de l’armée française.

Deuxièmement, c’est une arme de terreur, qui frappe de façon indiscriminée combattants et civils, femmes et enfants ; l’effet est de semer la panique parmi les combattants comme les civils. Il s’agit en clair de vider la zone ou de contraindre les survivants à la négociation.

Troisièmement, avec une seule séquence de tirs, relativement limitée, il désorganise l’arrière. Il ‘sature’ les structures de secours et de soins qui sont débordées de blessés, et est obligée de délaisser l’activité traumalogique habituelle. En clair, les combattants victimes d’armes classiques ne seront pas soignés en priorité.

N’est-ce pas provocateur vis-à-vis de la communauté internationale ?

Le régime de Bachar n’a cure de la respectabilité internationale, depuis le début. Il a sa propre logique qui est de gagner le combat sur ce qu’il appelle des groupes ‘terroristes’ (certains le sont réellement) et d’assurer son emprise sur sa population civile. Cela n’a pas de prix. Stastistiquement, sur toute la guerre syrienne, les armes chimiques utilisées font un nombre de morts relativement « minime » par rapport aux armes classiques (moins de 1% des victimes).

L’effet de la frappe : militaire ou politique
Quelle est la nature de la frappe des trois alliés ?

La frappe reste de l’ordre de la doxa politique. Elle n’est pas suffisamment forte pour être dissuasive pour le régime syrien, ni intense pour détruire toutes ces capacités. C’est pour cela que la coalition americano-franco-britannique parle de frappe « limitée » et « proportionnée ». Ce qui est exact. Mais elle est suffisamment marquée (une centaine de missiles tirés), et forte (par trois alliés), pour ne pas être tenue pour quantité négligeable. On peut mentionner qu’elle soutenue par la plupart des pays européens (même si c’est parfois du bout des lèvres), comme par la plupart des pays de la région, engagés directement ou indirectement dans le conflit, des pays aussi différents que la Turquie, Israël,  l’Arabie saoudite ou le Qatar).

La frappe est-elle un succès militaire ?

D’un point de vue de la technique militaire, sans aucun doute. Les frappes ont été réalisées, de façon magistrale, coordonnées, à la fois par air et mer (lire : La coalition américano-franco-britannique frappe quatre sites syriens (V3), permettant même de tester des armes nouvelles, sans pertes coté alliés (il faut encore voir le bilan côté civil syrien). D’un point de vue géopolitique, on peut aussi considérer qu’il y a un petit succès (cf. plus loin). En matière d’effet sur le cours du conflit, on peut dire que c’est plutôt un coup d’épée dans l’eau (cf. ci-dessous).

Cette attaque va-t-elle dégrader les conditions d’utilisation de l’arme chimique ?

Tout est question d’appréciation. Même à supposer que toutes les cibles aient bien été détruites et que les équipements indiqués étaient encore présents sur place, l’effet réel de la frappe est à relativiser. La mise en place d’une arme au chlore, produit couramment utilisé, est relativement facile. Celle du gaz sarin est plus complexe, car elle nécessite de pouvoir se procurer certains produits et des techniques et de conservation. Mais elle a à la portée d’un régime comme la Syrie. Si dégradation il y a, elle ne pourra donc être que temporaire, le temps de reconstituer les stocks.

La frappe sera-t-elle efficace sur la guerre en Syrie ?

Non. Un régime aussi sanglant que celui de Bachar n’est pas à quelques centaines de morts près. Il a déjà été frappé à plusieurs reprises sans subir vraiment de désastres. Il a déjà utilisé à plusieurs reprises les armes chimiques, malgré les menaces, malgré une frappe. Il pourra le réutiliser.

A défaut d’effet militaire, quel est l’objectif géopolitique recherché de cette frappe ?

Les Alliés tentent de reprendre pied dans un conflit qui leur échappe pour bonne partie. Ils ne sont pas vraiment présents ni militairement ni diplomatiquement. Sur le terrain, leur engagement militaire est limité, à la lutte contre Daech. Pour renverser les avancées du régime syrien, soutenu par ses alliés russes, iraniens et libanais, il faudrait un investissement militaire, dont aucun ne semble pas avoir ni l’intention ni les moyens (en pertes humaines) de s’engager plus en profondeur dans le conflit. Au plan diplomatique, toutes les initiatives sont bloquées par les Russes. Faire une frappe est une manière de dire non seulement à Assad, mais surtout à ses alliés, qu’il y a tout de même une détermination à voir certaines limites au conflit s’opérer. Enfin, il ne faut pas le négliger (même si ce n’est pas l’objectif primaire), cette frappe permet de resserrer les rangs entre Alliés, notamment entre Américains (et Français) et Turcs, qui se retrouvent ainsi du même côté, et non plus l’un face à l’autre.

L’effet de la frappe sur les alliés de Bachar ? En quoi est-ce un signal à la Russie ?

Il s’agit de sortir du piège posé par la Russie aux Occidentaux, de pouvoir ainsi dire à Moscou que si sa diplomatie continue de bloquer tous les points de la négociation (sur la transition politique, sur l’enquête chimique, sur la simple condamnation du régime…), les occidentaux n’hésiteront pas à recourir à d’autres moyens, à contourner le blocage russe. Sur ce plan, la première manche est gagnée. Le message a d’ailleurs bien été reçu au Kremlin qui a, somme toute, réagi avec une certaine modération. Restera à gagner la seconde : obtenir des Russes qu’ils donnent leur feu vert au déploiement d’une nouvelle mission d’enquête.

Est-ce aussi un signal aux autres alliés de Bachar ?

On peut le dire au moins pour Washington. Le président américain Donald Trump n’a de cesse de pointer le régime iranien du doigt, notamment pour son programme balistique, nucléaire et son rôle dans la région (en Syrie mais aussi au Yémen). Les États-Unis envoient ainsi un message subliminal à Téhéran. N’allez pas trop loin…

Pourquoi dit-on que les Russes sont en position de force ?

Les Russes agissent sur les trois fronts. D’un coté, ils soutiennent en équipements et soutiens opérationnels les actions du régime syrien. De l’autre, ils agissent sur le plan politique en trio avec l’Iran et la Turquie (qui soutient les rebelles au régime) en tentant d’instaurer des zones de déconfliction, ayant leur propre calendrier de négociation, hors du temps international. Enfin, ils protègent leur allié en mettant un veto systématique à toute initiative alternative de la communauté alternative, qu’il s’agisse du mécanisme d’enquête, de la condamnation diplomatique du régime syrien, et encore moins d’une action sous le chapitre VII. Ils ont ainsi piégé les alliés euro-atlantiques dans un piège politico-militaire.

Les Russes ont-ils été informés de la frappe ?

Oui. Les Russes étaient informés sinon de l’exacte teneur des frappes, du moins de leur existence, de leur intensité et du moment, d’une part par leurs propres moyens d’écoute. Les préparatifs alliés ont été faits discrètement, mais pas secrètement (les mouvements des navires notamment étaient facilement perceptibles par les Russes qui ont leur dispositif de surveillance dans la région). D’autre part, par les alliés eux-mêmes, ainsi que l’a confirmé officiellement la ministre française des armées, Florence Parly. Le téléphone a fonctionné entre les capitales occidentales et russes. Les Alliés ont d’ailleurs bien pris de ne pas viser des Russes (2), pour éviter qu’ils soient impliqués. C’est ce qu’on appelle le mécanisme de déconfliction.

Pourquoi les Russes n’ont-ils pas voulu intervenir ?

Trois raisons principales (qui ne sont pas contradictoires) :

1° Militairement, il s’agit de ne pas exposer son bouclier anti-missiles à la possibilité d’une défaillance et de lui garder son pouvoir de dissuasion (si les Russes avaient affirmé le contraire, voulant à tout prix protéger le territoire syrien et que plusieurs missiles étaient malgré tout passer, cela aurait été une défaite militaire) ;

2° Il s’agit d’avoir le beau rôle, au point de vue international, de pouvoir contre-attaquer au niveau des instances internationales, en se parant de tous les arguments possibles du droit international (violation de la souveraineté, ne pas ajouter la guerre à la guerre) ;

3° Géopolitiquement, il s’agit de rappeler à l’allié syrien que, sans la protection russe, il est plus exposé. Une façon subliminale de faire un rappel au règlement à Bachar qu’il ne doit pas aller trop loin.

N’est-on pas dans un jeu de rôle entre Alliés occidentaux et Russes ?

Oui. Les Alliés frappent. Ce qui leur permet de montrer qu’ils ont encore quelques ressources et qu’une ligne rouge reste une ligne rouge qui ne doit pas être franchie. Ils peuvent ensuite jouer la partition politique. Les Russes laissent passer et protestent ensuite de façon vigoureuse, mais mesurée finalement. Sur le terrain, ils vont continuer à soutenir, militairement, le régime syrien. On est dans un jeu, classique, désormais au plan international, de bloc contre bloc.

L’effet sur la guerre Y-a-t-il un risque d’escalade ?

Ce risque ne peut pas être évacué d’un revers de main. Il existe, même s’il est mesuré. A voir la réaction russe, pour l’instant somme toute assez mesurée, on peut dire que le risque d’escalade est limité. Mais le pouvoir syrien dispose de ressources propres, qu’il pourrait employer.

La guerre a-t-elle un vainqueur ?

Pour l’instant oui. Bachar, Moscou et Téhéran sont clairement en passe de gagner leur pari. Certains fins stratèges avaient misé sur l’épuisement russe : la Russie n’avait plus les moyens d’une guerre, elle allait s’épuiser en quelques mois, le régime était acculé, et la guerre a un cout pour l’Iran disaient-ils. Il n’en a rien été. Ces experts ont sous-estimé la capacité de l’adversaire d’endurer des pertes, d’être prêt à s’engager financièrement… ce que les occidentaux ne sont pas disposés à faire, soit car ils ne veulent pas, soit car ils ne peuvent pas, soit les deux.

Quel est le bilan actuel de la guerre en Syrie ?

Sanglant. Toutes armes confondues, et toutes forces confondues (forces légitimes, forces rebelles, groupements terroristes), on est sur un chiffre moyen de près de 200 morts par jour depuis le début du conflit (plutôt en augmentation par rapport au début du conflit), avec un bilan global de plus d’un demi-million de décès sur les sept ans de la guerre (511.000 morts à la mi-mars selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme), sans compter les blessés (plus d’un million), les réfugiés (plus de 5 millions de personnes ont quitté la Syrie) et les déplacés (6 millions ont migré à l’intérieur du pays)… sur une population de 20 millions.

Comment mettre fin au conflit ?

Il faut le dire clairement. Sauf à vouloir surenchérir dans le soutien aux armements de quelques groupes rebelles, ce qui est hors de portée des occidentaux, il ne reste que la seconde solution : convaincre les groupes rebelles de rendre les armes, négocier pour eux une certaine porte de sortie, au besoin par l’exil, en terminer avec le conflit au plus vite, signer des armistices, pour arriver à la seconde phase, la pacification, la reconstruction. C’est une réalité très difficile à dire, quasi paradoxale. On ne pourra vaincre le régime Bachar, que par la paix…

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) NB : on peut ajouter que siègent aujourd’hui à l’ONU ou dans les diplomaties européennes, certains diplomates impliqués dans la révélation des faits de 2003 (par exemple le chef de la délégation suédoise Olof Skoog qui était le conseiller politique de Hans Blix, le chef de la mission de l’ONU). Assurément, si ceux-ci avaient des doutes, ils seraient exprimés par leurs gouvernements. Ce n’est aucunement le cas.

(2) Contrairement à la frappe effectuée dans le nord de la Syrie par l’armée américaine. Lire : Qui est le groupe Wagner, les privés de Poutine qui agissent en Syrie ?

Photo : Lancement d’un missile tomawakh par un navire américain de la 5e flotte (crédit : US Navy – Matthew Daniels)

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