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Updated: 1 month 3 weeks ago

Projet de loi d’amnistie ; Le quitus des membres du CNT

Fri, 17/09/2021 - 17:42

Hier jeudi, à la faveur d’une plénière au CICB, les membres du  CNT ont  approuvé à 99 voix pour, 2 contre et 0 abstention les projets de loi prévoyant l’amnistie aux auteurs des faits liés à la démission du président de la république le 18 août 2020, et deux des faits survenus et ayant entraîné la démission du Président de la transition et du Premier ministre le 24 mai dernier. Les deux projets de loi étaient défendus par le ministre de la Justice, Garde des sceaux, M. Mamoudou Kassogué.

Selon le rapport de la commission des lois constitutionnelles, de la législation, de la justice, des droits de l’homme et des institutions de la République, ce projet de loi est conforme à  l’article 23 de la charte de la transition, issue des concertations entre toutes les forces vives de la nation, qui stipule que les membres du CNSP, et tous les acteurs ayant participé aux événements du 18 août jusqu’à l’investiture du président de la transition bénéficient de l’immunité. A ce titre, ils ne peuvent être poursuivis ou arrêtés pour des actes posés lors desdits événements.

Une loi d’amnistie sera adoptée à cet effet.

S’agissant des événements en lien avec la démission du président de la transition, cela s’explique par des dysfonctionnements graves dans la conduite de la transition entre le président de la transition et le vice-président, notamment: le non-respect de la charte et de la feuille de route de la transition.

Lors des débats, le ministre Kassogué a rappelé la nécessité et le bien-fondé de ces deux projets de loi.

« Ces actions ont été posées dans l’intérêt supérieur de la nation pour la réconciliation, l’apaisement du climat social pour permettre le retour du pays sur le chemin de la normalité»,  a dit le ministre de la Justice.

«Ces dispositions législatives permettrons de soustraire les présumés auteurs et complices de ces évènements de toutes poursuites judiciaires, leur pardonner légalement, sans occulter le droit à la réparation des victimes», a-t-il précisé.

Les membres du CNT ont recommandé au gouvernement d’informer les populations sur l’importance de la loi d’amnistie; et de mettre en place une commission de suivi de la loi d’amnistie, avant de donner le quitus pour l’adoption desdits projets de lois, avec 99 voix pour 2 contre et 0 abstention.

Solo Minta

SOURCE: Maliweb

Categories: Afrique

Mali : l’actualité du jour en Bambara Vendredi 17 Septembre 2021

Fri, 17/09/2021 - 17:39

Les titres :

 

Mali : Un chef terroriste tué au Nord-Mali

Mali : Le ministère de l’éducation nationale dément la publication des résultats du DEF

Mali : Macina :  les terroristes endommagent un pont à Niaro

Mali : Bandiagara : Les responsables scolaires autour du sujet de la réouverture des écoles

NB : les images sont à titre illustratif

Categories: Afrique

Programme de la course du dimanche 19 septembre 2021

Fri, 17/09/2021 - 17:36
Télécharger

Programme officiel

SYNTHESE DE LA PRESSE

CALENDRIER SEPT 2021 

Categories: Afrique

Sécurité au Mali ! Le recours aux mercenaires

Fri, 17/09/2021 - 17:32

À défaut d’avoir un accord de partenariat militaire entre le Mali et la Russie, les autorités de la transition, du moins la junte au pouvoir, serait tentées d’engager le pays dans un partenariat entre une organisation paramilitaire russe, Wagner, pour, dit-il, «la formation et la sécurité de nos militaires» à 6 milliards de nos francs par mois, selon les médias occidentaux. «À défaut de sa mère on tète sa grand-mère», selon un adage.

Selon plusieurs médias internationaux, la junte malienne serait en passe de signer un accord avec le groupe de sécurité russe, Wagner. Une milice qui, selon plusieurs sources, servirait d’armée secrète là où Moscou ne souhaite pas envoyer de troupes régulières, comme elle l’aurait fait en Syrie en 2020. Pourtant les militaires au pouvoir et leurs soutiens avaient donné la garantie au peuple malien de trouver un accord avec la Russie pour aider les Forces de défense et sécurité à reconquérir le pays dans lequel, malgré la présence des militaires français et leurs alliés, les groupes terroristes continuent de progresser.

Rumeurs ou pas, la nouvelle enflamme les réseaux sociaux

En effet, c’est une nouvelle qui défraye la chronique surtout sur les réseaux sociaux. Les avis sont partagés. Pour certains le recours aux mercenaires est une erreur monumentale que les autorités de la transition ne doivent pas commettre. Pour d’autres, c’est une bonne chose vue que la France et ses alliés, pendant 9 ans, n’ont pas pu assurer la sécurité voulue par les citoyens. Il y en a ceux qui pensent aussi que c’est une rumeur.

Cependant, une source au département en charge de la Défense et des Anciens combattants a reconnu qu’ils sont en pourparlers avec la société russe Wagner pour le déploiement de 1000 mercenaires formateurs. Mais que jusque-là, rien n’a été décidé. « Le Mali entend désormais diversifier ses relations pour assurer la sécurité du pays. Nous n’avons rien signé avec Wagner, mais nous discutons avec tout le monde », a-t-elle fait savoir.

L’inquiétude de la France

Depuis le second coup d’Etat au mois de mai dernier, les relations se sont tendues avec la France et les militaires au pouvoir. Ce pays partenaire avait annoncé d’abord le retrait de ses troupes, avant de procéder à la diminution de ses effectifs. Chose qui a encouragé la junte à multiplier les signes de rapprochement avec la Russie. La visite du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Colonel Sadio Camara, à Moscou, le 4 septembre, en dit long.

Cet accord pour la France permettrait à Moscou d’étendre son influence en Afrique de l’Ouest. À ses yeux, c’est un projet qui «pourrait remettre en cause son engagement militaire au Mali». Pour bon nombre de Maliens, bon débarras!

Est-ce une position objective ou simplement un ‘’sentiment antifrançais’’?

Des Maliens favorables à cet accord

Pour certains, il faut soutenir les décideurs dans leurs décisions. Car ils estiment que trop de sang des nôtres a coulé. Pour eux, ce temps permettra de réformer l’armée et assurer la défense au centimètre carré de ce pays par nous-mêmes. Mieux, ils soutiennent qu’en République centrafricaine, grâce à Wagner le gouvernement a pu libérer toutes les villes stratégiques, organiser les élections, prendre des décisions souveraines sans interférence française. Est-ce la même situation qu’au Mali? «Quel est le groupe terroriste qui opère en RCA? C’est plus facile de combattre des rebelles (guerre classique, ligne de front connu) qu’une armée fantôme. La Russie et les USA ont échoué en Afghanistan, la Minusma qui est multinationale échoue au Mali, ce sont des mercenaires qui vont réussir là où ces grandes puissances militaires ont échoué ?», s’interroge Moussa Djombana. D’autres estiment qu’en soutenant sérieusement les Donsos, Gatia, Gandakoy et Dana Ambassagou, on aurait beaucoup progressé.

Certes, l’opinion publique malienne est favorable à une coopération avec la Russie vu la situation sécuritaire, mais est-ce qu’elle mesure la portée de ce genre de contrat avec une société privée, même si elle est russe? En tout cas, les avis sont diversifiés.

La coopération et l’assistance militaire doivent se faire entre Etats

«La coopération se conçoit d’Etat à Etat et non avec quelques groupuscule, y compris lorsque ces derniers sont des mercenaires en commandite. La vie d’un Etat va au-delà des mortels qui l’engagent même maladroitement», a tweeté Me Mamadou Konaté, ancien ministre de la Justice.

«L’armée malienne a trop de contraintes relatives à l’accord militaire avec la France qui ne joue pas franc-jeu. Avec des années de présence et de coopération sans résultats, avec un statuquo hilarant. Je pense que nous sommes au bord de l’effondrement. Nos alliés d’aujourd’hui ont montré leurs limites. Et on ne peut pas rester éternellement dans cette situation précaire. Tout calcul fait, le risque mérite d’être pris. Tout réside dans les termes dudit contrat. Notamment la garantie», a lancé Mamadou Maïga.

Le Mali pourra-t-il utiliser le groupe Wagner de façon intelligente?

«Privilégions la solution malienne pour en finir avec l’insécurité. Je suis d’accord par rapport aux termes du contrat ; seulement, nous n’avons pas affaire à un État, mais à des particuliers. C’est là tout le problème. La meilleure garantie, c’est nous-mêmes : reprenons notre armée en main! C’est évident que chacun veut le meilleur pour notre pays, mais est-ce la solution? Que Dieu éclaire nos décideurs pour qu’ils prennent les solutions idoines», s’inquiète Moussa Djombana, enseignant et analyste politique.

Le problème pour Djombana, est que si ça dérape, nous n’aurons aucun pouvoir pour les recadrer et nous ne pouvons faire appel au gouvernement russe qui n’est concerné en rien par les agissements de mercenaires, fut-ils agents d’une entreprise privée russe. D’après lui, si c’est pour faire appel aux milices russes, c’est mieux de soutenir et encadrer les groupes de sécurité communautaire.

«Si nous sommes incapables de recadrer les dérives de certains donzos sur le terrain, de certains groupes loyalistes également au nord du pays, ce ne sont pas des miliciens étrangers que nous pourrons contrôler et le risque que ceux-ci se retournent contre nous est réel. Ils bossent pour le plus offrant, c’est la loi du marché, sans oublier qu’ils pourront à terme plier l’État à leur volonté, parce que celui-ci sera faible face à leur puissance. Donc, réfléchissons bien avant de nous lancer dans cette nouvelle aventure», a-t-il prévenu.

Il préconise de mettre l’armée malienne soit au centre de notre stratégie de reconquête du pays et de sa sécurisation. « Rien ne nous interdit d’exiger le départ des pays qui ne font pas nos affaires si c’est ce que nous désirons. Mais, mettons ces nombreux milliards là dans l’armée malienne et les Maliens. Investissons dans les ressources humaines et matérielles de l’armée et notre pays sera libéré en 6 mois», a-t-il proposé.

«Groupe Wagner russe = Blackwater américain = armées privées sous-traitantes.

Le coût de l’intervention fait polémique

Six milliards par mois, des mines d’or et de magnésium: c’est la rançon pour l’intervention des mercenaires russes au Mali, selon Reuters. Selon une source, Barkhane coûte un million d’euros par jour, soit 20 milliards de nos francs par mois, et la Minusma, 56 milliards par mois.

«Qui a intérêt à essayer de créer une polémique avec un prétendu coût de l’intervention de Wagner au Mali ? Le montant du contrat de défense avec la France n’a jamais été rendu public. Les 1230 milliards d’IBK pour la défense bouffés entre 2015 et 2019 pour quel résultat ? Si on devrait payer Wagner à 6 milliards/mois, cela représente 205 mois, soit plus de 17 ans : sachant leur efficacité, il leur a fallu moins de 2 ans pour stabiliser certains pays (ex: Syrie, Centrafrique, Venezuela…) Ceux qu’on insiste à appeler mercenaires sont en fait des armées privées qui sous-traitent les guerres des puissances, comme Blackwater en Irak, Afghanistan, Syrie…pour les Américains, mais on évite soigneusement de les appeler mercenaires. Pourtant la France qui s’agite pour une éventuelle présence de Wagner russe au Mali ou Centrafrique collaborait avec Blackwater américain en Afghanistan, Irak, Libye, Syrie. Qui étaient Jacques Foccart et Bob Denard ? N’étaient-ils pas des mercenaires français utilisés par l’Etat français pour éliminer des chefs d’Etat et personnalités africains qui gênaient les intérêts de la France, ou déstabiliser des régimes ? Bob Denard a participé au génocide rwandais, et Jacques Foccart, le génocide biafrais et tant d’autres assassinats de chefs d’Etat. Vous interdisez aux autres ce que vous aviez toujours fait et continuez de faire ! La France a fait combien d’années sans pouvoir pacifier la Centrafrique ? Il a fallu combien de temps à Wagner pour le faire ? De 2013 à nos jours 2021, nous sommes aidés par la France et l’ONU, malgré tout la situation s’aggrave de jour en jour; ça nous coûte quoi d’essayer d’autres approches pour que les populations vivent en paix ? Comme on le dit : la paix n’a pas de prix ! Qui maintient le statuquo sur Kidal ? Qui interdit certaines zones à l’armée nationale ? Qui a installé le Mnla à Kidal ? Qui entretient l’embargo sur certaines armes sur le Mali ? Si une coopération est inefficace doit-on la conserver pour la forme ou la changer pour tenter de sauver des vies ? Essayons d’établir les palmarès des armées qui ont pu stabiliser un pays ou au contraire qui ont détruit complètement des pays ces dernières décennies (Libye, Syrie, Irak, Afghanistan, Rwanda, Yémen, Centrafrique, Biafra au Nigeria, guerre du Cameroun, en Algérie, en Angola, Vietnam, Yougoslavie, Soudan, Somalie…) ! De qui se moque-t-on ?», a défendu mordicus Kassoum Diané, un internaute.

«Avec 36 milliards de nos francs, soit un semestre de salaire évoqué au profit d’une sous-traitance extérieure, je poses les jalons d’une armée reconstituée, confiante et Républicaine. J’utiliserais ensuite les 36 milliards du semestre suivant pour l’opérationnaliser jusqu’à ce qu’elle n’ait plus besoin de penser à l’intérêt de procéder à des putschs militaires. Mais bon, de toutes les façons, ce sont les «rebelles» qui parlent et tout ce qu’ils diront est systématiquement compris de travers», a indiqué Attaye Ag Mohamed, membre de la Coordination des mouvements de l’Azawad.

«Des Maliens peuvent rétablir la sécurité avec moins de milliards que Wagner. Si les autorités préfèrent donner des milliards aux mercenaires russes qu’à leurs compatriotes, ce pays n’a aucun avenir», s’exclame Fahad Ag Almahmoud, membre du Groupe autodéfense touareg Imghads et alliés.

«Lorsqu’il y a un obstacle qui vous empêche de vous armer pour vous sécuriser, la seule option qui vaille est de savoir avec qui on peut trouver la solution quelles que soient la condition et la manière. Une fois que c’est nettoyé, l’obstacle a disparu, vous pouvez faire ce que vous voulez. Mais lorsqu’on refuse que vous achetiez, si vous parvenez à acheter on vous empêche de les recevoir, ou lorsque vous les recevez on vous empêche de les utiliser, au nom d’un accord de paix alors que les ennemis s’en fichent de cet accord, le seul moyen qui prévaut est de faire appel à ceux qui peuvent vous sauver de cette situation à la centrafricaine, point. D’ailleurs, Fahad en sait quelque chose plus que quiconque. Qui les a empêchés de nettoyer la zone depuis 2015? Devrons-nous continuer avec cette politique de l’autruche qui nous fait perdre le terrain chaque jour que Dieu fait? Je ne croyais pas à cette histoire russe, mais en toute sincérité si cela est possible pour nettoyer les indésirables et ramener la tranquillité dans la zone pourquoi hésiter une seule seconde? Ou vouloir le remettre en cause?» a répliqué Mohamed Touré sur l’intervention du secrétaire général du Gatia.

En tout cas, que ça soit en Libye, en Irak, en Afghanistan et la Centrafrique qui, selon une source, n’a que Bangui sous contrôle, l’histoire retient que les mercenaires n’ont jamais réussi à reconquérir un pays déjà en crise.

Affaire à suivre donc!

Moussa Sékou Diaby

Categories: Afrique

Entre la France et les États-Unis, le torchon diplomatique brûle

Fri, 17/09/2021 - 16:29
Après la rupture du contrat entre la France et l’Australie portant sur 12 sous-marins pour s’engager avec les États-Unis, les relations diplomatiques entre Français et Américains ne sont pas au beau fixe.

Ce vendredi 17 septembre devait se tenir une soirée de gala à Washington, pour célébrer les relations franco-américaines. Mais celle-ci a été annulée après la rupture du contrat de fourniture de sous-marins français à l’Australie, annoncée jeudi 16 septembre.

Alors que la France devait fournir aux Australiens 12 sous-marins à propulsion conventionnelle pour 56 milliards d’euros, ces derniers se sont finalement rétractés pour s’engager avec les Américains.

“Nous sommes très énervés par la rupture de ce contrat”, a expliqué Philippe Étienne, ambassadeur de France aux États-Unis.

Et ce, pour plusieurs raisons. “Parce que l’Australie a mis fin à ce contrat alors que tous les partenaires étaient investis”, mais aussi en raison de l’opacité de cette décision.

“Nous n’avions pas été informés jusque hier matin”, déplore l’ambassadeur.

Une relation de confiance brisée

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian a également eu des propos fermes à l’encontre des États-Unis. “Nous avions établi avec l’Australie une relation de confiance, estimait-il sur Franceinfo. Cette confiance est trahie.”

“Je suis vraiment très en colère et ce qui me préoccupe aussi dans tout cela, c’est aussi le comportement américain, a poursuivi le ministre. Cette décision unilatérale, brutale, imprévisible, ça ressemble beaucoup à ce que faisait M. Trump.”Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a tenté d’apaiser les relations entre les États-Unis et la France, en affirmant que cette dernière est un partenaire vital. Les Américains affirment même avoir prévenu les autorités françaises de la rupture imminente du contrat avec l’Australie, ce que le quai d’Orsay dément.

Une décision qui touche plus que les principaux acteursPour notre éditorialiste en politique internationale Ulysse Gosset, “c’est d’une certaine manière la fin de la lune de miel entre Joe Biden le démocrate et la France, et les Européens de façon générale.” “La ‘realpolitik’ s’impose, et quand les intérêts de l’Amérique sont en jeu, l’Amérique n’hésite pas. Elle n’hésite pas à tenir à l’écart l’un de ses principaux alliés, en l’occurrence, la France”, a-t-il poursuivi.Pour le Sénat français, il s’agit d’une décision grave aux conséquences lourdes. La chambre invite également à s’interroger sur la relation exacte entre Paris et Washington. La Chine a également critiqué la fourniture par les États-Unis et la Grande-Bretagne de la technologie des sous-marins nucléaires à l’Australie. Pékin estime que cela met à mal la stabilité régionale et intensifie la course aux armements.
Categories: Afrique

Coup d’Etat du 18 aout: l’absolution

Fri, 17/09/2021 - 16:15

Les deux projets de loi d’amnistie ont été adoptés hier jeudi par une majorité écrasante des membres du Conseil national de la transition. Ces textes mettent à l’abri des auteurs du coup d’Etat du 18 août 2020 et le coup de force contre Bah N’DAW du 24 mai 2021 de toute poursuite judiciaire.

Le Conseil national de Transition (CNT), lors de sa session extraordinaire, a examiné le projet de loi portant l’amnistie du coup d’Etat contre Ibrahim Boubacar KEÏTA prévue par la Charte de la transition en son article 23 après celui relatif au coup de force contre Bah N’DAW du 24 mai 2020.
Sans surprise, les deux projets de loi sont passés comme la lettre à la poste au CNT. En effet, ils ont été adoptés de façon simultanée par 99 voix pour, deux voix contre et deux abstentions. L’adoption de ces textes par l’organe législatif de la transition protège les militaires auteurs des deux coups d’État en moins d’une année d’intervalle contre toute action en justice.
Devant les membres du CNT pour défendre ces projets de loi, le ministre de la Justice, Mahamadou KASSOGUE, ancien responsable du Pôle économique financier de Bamako, considère les événements du 18 août comme un acte salutaire pour avoir évité au Mali une effusion de sang, une guerre civile…
Ainsi, soutient-il, les auteurs de ces faits méritent d’être blanchis par rapport aux actes qui ont été posés dans l’intérêt supérieur du pays et du peuple. Alors que beaucoup d’entre eux gèrent les affaires publiques, il était nécessaire de les mettre à l’aise contre le sentiment qu’ils soient susceptibles d’être poursuivis ou jugés.
En effet, après leur « acte », les colonels ont occupé plusieurs postes de responsabilité au sein de l’administration publique. Une militarisation des services publics dénoncée par des acteurs de la société civile et même le M5, avant de se voir confier la Primature, dans la mouvance de la ‘’rectification de la transition’’.
« Ces lois d’amnistie interviennent pour prendre en charge toutes ces préoccupations de réconciliation nationale et d’apaisement du climat social tout en permettant au pays de retrouver le chemin de la normalité. Dans ce contexte, adopter ces lois devient un acte d’apaisement, de réconciliation, de pacification du pays », a ajouté le ministre de la Justice.
De même, il soutient que ces mesures taxées de prime à l’impunité trouvent aussi leur base non seulement dans la Constitution, mais aussi dans la Charte de la Transition et dans la volonté exprimée de la grande majorité des Maliens lors des concertations nationales.
Outre ces textes, le ministre de la Justice annonce des mesures de réparation et l’indemnisation des victimes liées à ces événements. Lors des manifestations qui ont précédé l’arrestation de l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar KEÏTA, plusieurs biens privés et publics ont été saccagés. Les journalistes de l’ORTM, dont les véhicules ont été détruits, attendent toujours réparation.
Cependant, il a prévenu que les lois d’amnistie ne couvrent seulement que les faits qui y seront énumérés.
Si les lois d’amnistie n’encourageraient pas le coup d’Etat, pour le ministre KASSOGUE, en revanche Ramata DIOUARE, l’un des rares membres du CNT à oser voter contre ces textes, soutient la thèse contraire.
« En tant que démocrate, je ne trouve pas normal que la justice ne passe pas quand certains actes sont commis. Dans le cas d’espèce, on blanchit des hommes pour des actes qui ont été commis », s’est-elle indignée.
Pour elle, la Transition censée poser les jalons d’une véritable refondation n’est pas sur une bonne trajectoire en sapant certains principes de droit et de la démocratie. Elle estime que les auteurs des actes posés doivent répondre de leurs actes.
« En lieu et place des auteurs, c’est l’État qui va s’engager à assumer les conséquences financières des faits. Alors, je trouve que c’est anti-démocratique et n’envoie pas un bon signal à la lutte contre l’impunité », a fustigé la journaliste.
Plus grave encore, pour elle, c’est de soustraire déjà les présumés auteurs pour des affaires qui sont devant la justice.

Par Sikou BAH

Source : Info-Matin

 

Categories: Afrique

MALI: Mohamed Chérif Koné, président de la Refsyma : « Le gouvernement s’est servi de la Cour suprême…»

Fri, 17/09/2021 - 16:12

Suite à l’abrogation de son décret de nomination à la Cour suprême par le Président de la Transition, le président de l’Association malienne des procureurs et poursuivants (Ampp) et de la Référence syndicale des magistrats (Refsyma), M. Mohamed Chérif Koné, a décidé de réagir à travers une lettre adressée au président de la Transition et dans laquelle il s’attaque avec virulence au gouvernement.

« En tant que magistrat convaincu, en réaction au Décret N° 2021-0585ÉPT-RM du 08 SEP 2021 me concernant et que je vins de découvrir sur les réseaux sociaux, je voudrais, avant toute chose, rendre grâce à Allah SWT qui m’a toujours donné la force et l’inspiration nécessaires dans le noble combat pour le triomphe de la Vérité et de la Justice », a laissé entendre, dans sa lettre, le magistrat de classe exceptionnel  Cheick Mohamed Cherif Koné.

« Le Mali nouveau auquel nous rêvons tous ne saurait se réaliser en encourageant des actes de forfaiture….  En tant que membre  à part entière du bureau de la Cour Suprême au même titre que le Président ou le Procureur Général. Lorsque l’intérêt de l’institution judiciaire est menacé par le comportement des chefs, c’est au Premier Avocat Général de s’y opposer, au besoin, de dénoncer tout acte de forfaiture »,  a-t-il poursuivi.

« Le décret de ma révocation est source de discrédits sur l’image de la haute administration publique  de l’État. Ce décret, quoique restant un non évènement, en tant qu’émanant d’un gouvernement de Transition n’ayant aucune légitimité démocratique, les termes désobligeants qui portent atteinte à mon honneur et à ma considération commandent de réagir dès maintenant », a-t-il écrit.

« Un avocat général près la Cour suprême dont le rôle est défini par les principes directeurs définis dans le cadre des Nations Unies, applicables au rôle des magistrats du parquet, est protégé par la loi organique régissant la Cour suprême, le Statut de la magistrature, ainsi que par des instruments internationaux qui lient le Mali tels : le Statut Universel du Juge et les Normes de Conduite élevées applicables aux magistrats du Ministère public, définies à l’échelle internationale par l’Association Internationale des Procureurs et Poursuivants », a-t-il indiqué.

Des instances internationales saisies

Le magistrat Koné dit avoir saisi des instances internationales par rapport à sa révocation. « Les instances internationales habilitées que j’ai décidé de saisir, sauront me mettre dans mes droits et dans tous mes droits, nonobstant le recours que j’entends exercer contre ce décret pour qu’il soit retiré définitivement de notre ordonnancement juridique comme étant une humiliation pour la République, la démocratie et l’État de droit », a-t-il laissé entendre.

En effet, il  tance les responsables de la Cour suprême,  et les autorités de transition.

« Je ne fais pas ce recours dans l’intention d’être maintenu à une Cour suprême devenue un organe de la transition par le fait de ses premiers responsables, mais plutôt pour des questions de principe afin que force reste à la loi et à elle seule », a-t-il déclaré

Pour lui, le gouvernement de la Transition a agi dans l’illégalité en le révoquant. Il s’attaque d’ailleurs au gouvernement du Mali. « C’est dire que bien que gênant, voire même dérangeant pour un gouvernement ayant opté de se mettre en dehors du droit et hors la loi, un Premier Avocat Général, considéré comme essentiel dans la consolidation de l’État de droit et de la démocratie, doit bénéficier de la protection et du soutien de tout gouvernement, lequel a aussi l’obligation d’assurer sa formation. Ces aspects de vos devoirs ne semblent pas être perçus par ce gouvernement de transition, encore hostile à la moindre critique n’allant pas dans le sens qu’il souhaite, quand bien même que le Mali appartient à tous ses enfants », a écrit le magistrat. Il n’en décolère pas et va plus loin : « A quelques mois de la fin de la transition, tous les indicateurs sont là, permettant de dire que pour couvrir son échec dont il en est conscient, le gouvernement n’a trouvé autre moyen que de se servir de la Cour suprême afin de divertir l’opinion publique, en s’adonnant à un vrai vagabondage sur le champ de la lutte contre la délinquance économique et financière, dont la conduite ne lui relève pas. Il n’a pas à être jugé sur ce plan, mais uniquement sur les missions qui lui sont assignées ». Pour lui, la lutte contre ce fléau « qui n’a de sens que lorsqu’elle est conduite dans le respect de la loi et des règles de procédure, est une affaire de professionnels et non pas de ce Gouvernement de Transition, étant donné que la Justice n’est pas une course de vitesse ».  Pour l’ancien avocat général près de la Cour suprême, la lutte contre l’impunité ne saurait se résumer à la seule humiliation des hautes personnalités dans l’illégalité totale, au mépris de leurs droits élémentaires, en violation de la Constitution et de la loi organique régissant la Haute Cour de Justice.

Solo Minta

Source : Tjikan

Categories: Afrique

Thomas Schiller de la Fondation Konrad Adenauer: ‘’c’est aux Etats africains de décider avec qui ils souhaitent coopérer’’

Fri, 17/09/2021 - 16:06
Par rapport aux négociations entre le Gouvernement et le Groupe Wagner, Thomas Schiller, directeur du programme Sahel de la Fondation Konrad Adenauer à Bamako, pense pour sa part que la question la plus importante est la stabilité de l’Etat malien et de ce point de vue, il doute que la Russie puisse améliorer les choses en s’ajoutant aux nombreux acteurs déjà sur le terrain. Mais il rappelle aussi que, plus généralement, c’est aux Etats africains de décider avec qui ils souhaitent coopérer. Ci-dessous, une retranscription de l’entretien de Sandrine Blanchard avec Thomas Schiller, enregistré avant les réactions officielles des responsables allemands.

Thomas Schiller : Depuis longtemps, il y a des rumeurs à propos d’un engagement plus important de la part de la Russie ici au Mali, notamment dans le domaine de la sécurité et de la formation des forces armées, éventuellement les livraisons d’armes ou autres. Le problème, c’est que ça n’a jamais été vérifié et ça n’a jamais été prouvé. Pour moi, la question est plutôt : pourquoi ça circule actuellement, pourquoi maintenant ? Est-ce que ça a quelque chose à voir avec une nouvelle volonté du gouvernement malien d’élargir ses coopérations, ce qui serait légitime.

DW: Est-ce qu’on peut imaginer qu’il s’agisse aussi d’une stratégie des autorités maliennes vis-à-vis de leurs partenaires européens, et notamment la France, à quelques semaines du sommet du mois d’octobre à Montpellier pour dire : attention, vous n’êtes pas nos seuls interlocuteurs et pour être en mesure de négocier d’autres choses comme la durée de la transition ?
Ça, c’est l’éternelle question, est-ce que ce sont les Maliens qui exercent la pression sur la France ou bien les Français qui exercent la pression sur le Mali ? Si on se laisse entraîner dans des questions géopolitiques, comme la place de la Russie en Afrique ou la place de la France en Afrique, on ne va jamais résoudre ici les questions de fond. Parce que les questions de fond ici concernent les structures de l’Etat, l’état dysfonctionnel de l’Etat malien. Donc, vous avez déjà une multitude d’acteurs et ajouter encore le facteur russe… je ne suis pas sûr que ça va – et c’est justement ça qui serait la priorité à mon avis – aider à stabiliser l’Etat malien.

DW: Quelle incidence une arrivée des Russes au Mali pourrait-elle avoir sur l’engagement allemand ?
L’Allemagne est ici dans le cadre du partenariat européen. Elle est engagée dans le cadre de l’EUTM [mission européenne de formation de l’armée malienne] et dans le cadre de la mission des Nations unies, la Minusma. Donc l’Allemagne n’est pas ici en tant qu’acteur au sens propre du terme. Bien sûr, il existe aussi une coopération bilatérale de l’Allemagne avec le Mali mais elle remonte à l’indépendance. La présence de l’Allemagne n’est donc pas tributaire d’un engagement unilatéral mais bien multilatéral.

Pensez-vous que les députés allemands, qui votent les missions de la Bundeswehr, ne modifieraient pas leur position, quelle que soit la réaction de la France au Mali ?
Bien sûr, cela a son importance. Nous opérons dans le cadre de notre partenariat européen, et la France joue ici un rôle très important. Il faudrait en discuter aussi dans le cadre de la coopération avec la France. L’Allemagne n’agit pas seule. Il faudra en discuter avec nos amis français : comment continuer notre coopération ici. Ce que je n’aime pas, ce sont les petits débats : est-ce que c’est la France, la Russie, l’Allemagne, ou la Chine qui va prendre les devants dans les affaires sahéliennes ? Parce que pour nous, en tant qu’Européens, notre premier intérêt, c’est la stabilité de nos partenaires ici dans la région. Et si, par exemple, la Chine aussi peut contribuer à la stabilisation de la région, tant mieux !

Que ce soit le Mali ou d’autres pays en Afrique, il s’agit de pays indépendants, des Etats souverains. Il faut leur poser la question de ce qu’ils veulent. Et c’est à eux de structurer leurs partenariats. Ce n’est pas à nous de dire aux Africains ce qui ce qui est bon pour eux. C’est à eux de définir ça et c’est à eux de réformer leur système politique. C’est à eux de réformer leur armée. C’est à eux de prendre la responsabilité, vis-à-vis de leur population. Nous, on est là pour aider, mais ce n’est pas notre responsabilité.
En revanche, il est normal que nous ayons aussi des demandes, par exemple concernant les réformes de la gouvernance, pour savoir si les structures de l’armée fonctionnent. Nous voulons être sûrs que l’argent est bien investi, si vous voulez. Mais la décision finale revient toujours aux Etats africains.

Auteur: Sandrine Blanchard, Avec agences

Source : Info-Matin

Categories: Afrique

Choguel Maïga, Premier ministre : « Habib Sylla est un responsable de qualité »

Fri, 17/09/2021 - 15:53

Après plusieurs reports successifs liés aux conditions d’organisation, le Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) a enfin tenu sa 7ème conférence ordinaire les 14 et 15 septembre au cicb. La cérémonie d’ouverture de ladite conférence a été présidée par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga.

Dans son intervention, le chef du gouvernement de transition a reconnu le sens élevé du dialogue et d’écoute du premier responsable de la faitière des Maliens établis à l’extérieur, M. Habib Sylla. Selon lui, le problème du Mali c’est les protestions sur les réseaux sociaux, les menaces, les intimidations et la calomnie qui sont utilisés par certains pour atteindre leur objectif.

« Votre président, lorsque le gouvernement à bon droit, avait mis des réserves sur les dates qui avait été retenues, et certaines conditions d’organisation, a donné la preuve qu’il est un responsable de qualité », a salué le Premier ministre Maïga.

Pour lui, lors des discutions avec le gouvernement, Habib Sylla a donné la preuve qu’en étant responsable, en dialoguant, en discutant avec les autorités du pays, on peut atteindre ses objectifs dans l’honneur et dans la dignité.

« Il a négocié pendant des jours, y compris à la suite d’une décision de justice, il a su attendre. Il a mené des discussions fructueuses avec son ministre dont il n’a pas tenté de contester l’autorité », a fait savoir le chef du gouvernement, sous un tonnerre d’applaudissement des participants.

Toute cette attitude et conduite du président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, M. Habib Sylla, « nous les avons appréciées. C’est pour ça que je le félicite et dis aux Maliens que ce n’est pas en bloquant, ce n’est en menaçant, ce n’est en marchant qu’on obtient ce qu’on veut du gouvernement de transition ».

« De l’esprit de dialogue, de négociation, on peut tout faire ensemble au Mali. Aujourd’hui, le Mali a besoin de tous ses fils. Aucune frange de la population à elle seule ne peut sortir le Mali de la situation où il est. Il faut qu’on soit tous ensemble », a indiqué Choguel K Maïga.

En effet, les Maliens établis à l’extérieur sont estimés à plusieurs millions de personnes qui jouent un rôle déterminant dans la vie de la nation. Le Mali dispose d’une diaspora pleinement engagée dans le processus de développement national et le soutien constant aux familles restées au pays. Ils sont les vrais ambassadeurs de l’image du Mali dans leurs pays respectifs.

« Les Maliens établis à l’extérieur ont toujours répondu favorablement à l’appel de la nation. On se rappelle encore qu’en 2012, quand notre pays était menacé dans son existence, vous avez été parmi les premiers à intervenir et soutenir l’effort de guerre », a fait remarquer le chef du gouvernement.

Par ailleurs, il a salué la pertinence du thème retenu pour la 7ème conférence extraordinaire du Haut conseil des Maliens de l’extérieur intitulé : ‘’Le rôle de la diaspora dans la refondation de l’Etat’’.

« Je me réjouis du choix de ce thème et de votre engagement à vous inscrire dans le soutien à la refondation en cours dans notre pays. Les réformes concernant la gestion des maliens de l’extérieur sont d’ores et déjà engagés par le gouvernement de transition », dira le Premier ministre Maïga.

La question de la refondation, ajoute-t-il, est plus qu’un simple phénomène de mode. C’est une question incontournable pour le Mali. Refonder le Mali est vital à sa survie et à son redressement. C’est pourquoi le Plan d’action gouvernemental en a fait l’un des axes majeurs.

Adama DAO

Source : Tjikan

Categories: Afrique

Monument des tirailleurs sénégalais tués à Thiaroye ,la fédération des Mariannes du Mali donne une seconde vie

Fri, 17/09/2021 - 15:23

 

Le monument dédié aux tirailleurs sénégalais massacrés lors de la révolte du camp de Thiaroye, situé non loin du Tribunal de grande instance de la commune III, a été rénové par la Fédération des Mariannes du Mali, avec le soutien de ses partenaires burkinabés. La réception a été faite, le mercredi 15 septembre, sous la présidence du Directeur général de la Gendarmerie, le Colonel-major Sambou Minkoro DIAKITE, représentant le ministre de la Défense et des anciens combattants ; et plusieurs membres de la Fédération des Mariannes. L’inauguration a été couplée à un dépôt de gerbe de fleurs en hommage aux martyrs.

Le monument dédié aux tirailleurs sénégalais tués à Thiaroye était dans un état très délabré. Inauguré en 2001 par le Président Alpha Oumar KONARÉ, il était devenu un dépotoir d’ordures et un nid des bandits. Grâce à la Fédération des Mariannes du Mali, avec le soutien des amis burkinabés, une seconde vie a été donnée audit monument.
Le représentant de la Fédération des Mariannes, Arouna BARRY, a déploré que ce monument important était devenu dangereux, insalubre et impraticable. Selon lui, en rendant propre cet endroit symbolique, il s’agit de rendre hommage à nos pères et grands-pères qui se sont battus pour la France durant la deuxième guerre mondiale, mais massacrés le 1er décembre 1944 lorsqu’ils ont juste réclamé leurs droits de démobilisation.
« Ils sont de nombreux morts de diverses nationalités fusillés au camp militaire de Thiaroye à 15 km de Dakar par l’armée coloniale. Le nombre de personnes fusillées fait encore mystère », a déclaré M. BARRY.
Le représentant des anciens combattants a beaucoup apprécié cette initiative de la Fédération des Mariannes du Mali et de ses partenaires. Il a regretté le fait que le devoir de reconnaissance soit négligé au Mali.
« Les anciens combattants méritent cela, ils ont donné leur vie à la France pour le combat de la liberté. Leur action et leur bravoure sur le terrain, lors de la deuxième guerre mondiale, ont permis à la France de fléchir conduisant les pays francophones à l’indépendance », a rappelé le représentant des anciens combats.
Le Directeur général de la Gendarmerie, le Colonel-major Sambou Minkoro DIAKITÉ, a indiqué que la réhabilitation de ce monument était un devoir de mémoire et le témoignage de la reconnaissance.
« Ces combattants de diverses nationalités ont apporté la part de l’Afrique à la sauvegarde de l’Afrique, à la conquête de l’humanité. C’est à leur retour en Afrique qu’ils ont payé le prix élevé du sang », a regretté le Directeur de la Gendarmerie.

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info-Matin

 

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MALI: Demis de ses fonctions de premier avocat général de la Cour suprême, Chérif Koné relève un manque de formalisme dans la notification du décret

Fri, 17/09/2021 - 15:15

Suite à la lettre de notification du  Décret N° 2021- 585/PT-RM du 08 septembre 2021 portant abrogation de Décret de nomination à la Cour suprême, M. Cheick Mohamed Chérif Koné, Premier avocat Général à la Cour Suprême, a fait une réaction à travers une lettre, le 15 septembre dernier.

« Monsieur le président, au moment où j’attends toujours la notification en bonne et due forme du décret, comme cela est mon droit élémentaire incontestable, je viens de recevoir par l’organe de votre planton votre  lettre sus référencée dont objet est libellée  ‘’notification de Décret d’abrogation’’ », a introduit M. Cheick Mohamed Chérif Koné

Pour lui, la notification étant gouvernée par un formalisme, donc c’est plutôt à l’auteur seul qu’incombe la charge de lui notifier ce décret de façon régulière et par les voies légales indiquées. « Je relève par ailleurs que celui-ci ne vous a donné aucun mandat pour procéder à cette notification qui me permet de mieux exercer mes voies de recours contre ledit acte règlementaire », a-t-il parlé.

Plus surprenant encore, poursuit-il, le président lui parle d’un décret qu’il ne voit pas, à moins qu’il ne s’agisse que la simple photocopie qui a circulé sur tous les réseaux sociaux et ayant fait l’objet de toutes sortes de commentaires. Avant de préciser qu’il ne saurait se servir d’une simple photocopie n’ayant aucune valeur juridique. A défaut du décret, dira-t-il, une copie légalisée ou certifiée conforme, lui aurait permis de constituer son dossier.

« Au risque de tomber sous le coup du manquement à l’obligation de réserve d’après votre seule compréhension de ce concept, je ne saurai passer sous silence une méconnaissance aussi grave par le premier responsable de la Cour suprême du formalisme qui encadre la notification d’acte réglementaire aussi important qu’est un décret de  révocation, dont il n’est pas l’auteur, bien qu’étant le commanditaire », a-t-il exprimé.  Il a également précisé que ce concept que le président de la Cour suprême a  tendance d’extrapoler jusqu’à le vider de son sens, lorsqu’il s’agit de repousser toute position divergente, ne signifie nullement qu’un premier Avocat général doit être tenu au silence face à des transgressions de la constitution, des lois de République et des conventions internationales, voire soutenir des actes de forfaiture.

Il a rappelé, que pour un Premier Avocat général, c’est le devoir de dignité et de loyauté conformément à son serment qui est essentiel et qui prime sur toute autre considération.

« S’il y a manquement à l’obligation de réserve, l’exemple type est donné par cette sortie hasardeuse à des fins purement populistes du Procureur Général avec votre seul aval, à travers un ‘’flash spécial’’ de la chaine de télévision nationale, pour assure l’opinion publique que tous les suspects seront traduits devant la Cour d’assises », a-t-il parlé. Et ce, sans se soucier du sort qui pourrait être réservé par l’Assemblée nationale sur la question de mise en accusation qui est une formalité substantielle concernant les justiciables à la Haute cour de justice ; en perdant de vue que ce ne sont pas des suspects qu’il pourrait traduire devant une Cour d’assises ; en passant outre que dans le cas d’espèce de constitution et la loi organique régissant la Haute cour de justice ne parlent pas de la Cour d’assises pour des ministres mis en accusation ou susceptibles de l’être.

Convaincu que la rigueur et le respect du formalisme administratif  doivent être de mise, tant au niveau gouvernemental qu’au niveau de la Cour suprême, M. Cheick Mohamed Chérif Koné affirme qu’il reste encore dans l’attente d’une notification régulière en bonne et due forme, de la part des autorités compétentes ou de leurs mandataires dûment habilités.

Fily SISSOKO

Source : Tjikan

 

 

Categories: Afrique

MALI: Office Malien de l’Habitat, La structure s’écroule sous la gestion solitaire du DG

Fri, 17/09/2021 - 15:09

De nos jours, plus rien ne va à l’Office Malien de l’Habitat. Venu en 2019 pour sortir la boite de l’asphyxie favorisée par la gestion mafieuse de ses prédécesseurs, l’actuel DG, intime Ami de Karim Keita et de Seydou Coulibaly de CIRA, a davantage plombé l’OMH. Il a précipité son agonie à cause de sa gestion solitaire et si rien n’est fait, c’est la mort programmée de l’OHM. Voici quelques raisons.

L’Office Malien de l’Habitat a du mal à respirer à cause d’une dette d’environ 147 milliards de nos francs. Tenez-vous bien, ce scandale a été installé par la gestion des précédents Directeurs Généraux politiques ou qui étaient à la solde des politiques. Des responsables qui ont impuissamment assisté à ce chaos, murmurent le nom de Dramane Dembélé de l’ADEMA sous le règne duquel l’OMH a été fortement déstabilisé à cause de ses initiatives qui ont fait évaporer des caisses de la structure des dizaines et des dizaines de milliards et l’endetter jusqu’au coup.

En 2019, au regard de l’atmosphère inquiétante qui y régnait, les autorités de l’époque ont jugé nécessaire de faire venir Sekou Demba. Intime Ami de Karim Keita, fils du président déchu IBK, et Seydou Coulibaly, il est appelé de la Côte d’Ivoire, où il y habitait et placé à ce stratégique poste pour dit-on sauver l’OHM qui était au bord du précipice. Derrière cette communication, se cachait certainement l’objectif principal, c’est à dire trouver un homme qui pourrait faire l’affaire du régime ou du clan Karim Keita.

A son installation, régnait un climat de stabilité. Cette atmosphère ne tardera pas à prendre l’allure d’un véritable déséquilibre. Après avoir su le fonctionnement de la boite et aussi étudié suffisamment ses collaborateurs, le DG a décidé de s’enfermer dans sa tour d’ivoire avec pour seule directive : la gestion solitaire. Il est au début, au milieu et à la fin de tous les projets. Et dans la plupart de l’exécution des marchés et d’autres décisions, il met les chefs de division les plus concernés devant le fait accompli. Le dernier en date, c’est le communiqué diffusé sur les antennes de l’ORTM à l’endroit des occupants illicites des logements sociaux. Le personnel de la structure a été surpris d’apprendre l’information au même titre que le malien lambda.

Affaire du marché de peinture donné à la société CIRA

S’il y a un dossier qui a le plus attiré l’attention des maliens ces derniers temps, c’est bien la gestion scandaleuse de l’affaire de peinture des logements sociaux attribué à Seydou Coulibaly de la société CIRA. Conclu pour la peinture de plus de 3000 logements, Seydou, aux dires des sources proches de l’OMH, n’a même pas exécuté 15% du contrat. A la grande surprise de tout le monde, l’opérateur aurait reçu la totalité de l’argent devant servir à faire la peinture des 3000 et quelques logements : le montant est estimé à 1 milliards 5 cent millions de nos francs.  Comment cela est-il possible ? Seul le DG actuel a une réponse à la question.

100 millions décaissés pour dégager les voies

Les dossiers lourds n’en finissent pas. Selon des indiscrétions, l’OMH avait entamé des actions afin de dégager les voies obstruées par des constructions sollicites au niveau du site de N’Tabacoro.  L’entreprise bénéficiaire, le Génie militaire, aurait proposé un budget de 400 millions sur lesquels 100 millions auraient été décaissés pour le démarrage des travaux. La surprise des maliens fut grande puisque le projet semble apparemment ne pas voir le jour. Pour raison, le Génie militaire n’aurait pas reçu la somme débloquée en son nom. Et le calvaire est toujours le quotidien des habitants du site. Quant au dossier pour la suite, il est couvert de poussière dans les tiroirs du DG.

Plus de 6 milliards de loyers non recouvrés

L’OMH roule à perte à cause de l’inertie de la société dans le recouvrement des frais de location. Selon des sources proches de la boite, les habitants des site des 3 700 logements et quelques (N’Tabacoro et Kati) sont à leur troisième année sans paiement des frais de loyers. Le manque à gagner est estimé à plus de 6 milliards de nos francs. Et jusqu’à présent, aucune action n’est entreprise afin de recouvrer cette importante manne qui pourrait être utile en cette période de transition.

Un marché de logiciels « de gré à gré » donné au fils de Mountag Tall

C’est l’un des dossiers brulants qui fait bruit au niveau de l’OHM aujourd’hui. Le fils de l’un des acteurs clés du Mouvement du 5 RFP, Me Mountaga Tall, a eu un marché de logiciels à l’office Malien de l’Habitat. Le coût ? Personne ne peut avancer un chiffre exact ! Un marché « de gré à gré ? » on est tenté de répondre par l’affirmatif car plusieurs sources proches de l’OHM ignorent le moment où l’appel pour l’exécution du marché a été officiellement lancé.

Les agents du bénéficiaire du marché en tout cas sont sur le terrain ; ils passent de bureau à bureau afin de savoir les besoins en logiciels des responsables de la boite. Est-ce la manière ? Pourquoi pas de séances de travail entre le DG et le personnel afin de se comprendre sur la nécessité de commander des logiciels, convenir de leurs utilités en cette période de difficultés financières ? Mais non, les chefs sont mis devant le fait accompli par le DG qui est le seul à savoir les tenants et aboutissants d’un tel projet en ce moment de soudure.

Un autre marché de 25 milliards donné à Seydou Coulibaly de CIRA

L’Office Malien de l’Habitat envisage de bâtir des logements sociaux sur un nouveau site sis à Samako. L’espace a été déjà acheté avec un particulier ; toutes les études nécessaires pour la réalisation sont faites et le marché est déjà donné à une société immobilière pour la circonstance.

Selon des indiscrétions, c’est le patron de CIRA qui a bénéficié tous les marchés du projet. C’est lui qui a vendu l’espace à l’OMH ; c’est lui qui a fait les études et c’est aussi lui qui est chargé de construire les logements. Comment cela est-il possible ?

L’OHM en rupture régulière d’eau et d’électricité

Une véritable honte pour un service aussi important. L’Office malien de l’Habitat a plusieurs factures impayées en eau et électricité. Ce qui fait qu’il reçoit à tout moment la visite des agents de ces deux sociétés qui coupent leurs fournitures. Et au lieu de régler les factures, la Direction semble pratiquer les habitudes des Maliens, c’est à dire négocier les agents sur le terrain en leur donnant souvent 5000 francs afin d’avoir l’eau et l’électricité pendant quelques semaines, une sorte clémence.

Au regard de tous ces faits graves, il revient aux autorités de prendre des mesures appropriées qu’il faut afin d’éviter à l’OHM le sort d’autres services étatiques partis en faillite à cause de la mauvaise gestion.

Le 22 septembre, le président de la transition est appelé à faire la remise des clés de certains bénéficiaires des logements sociaux.  Ce dossier aussi est une véritable bombe qui pourra exploser à tout moment. Comment le ministère de l’Habitat, l’OMH et la commission d’attribution des logements sociaux ont-ils trié les dossiers ? Cela fera l’objet d’un article dans nos prochaines parutions.

Kèlètigui Danioko

 

Source: LE PAYS

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Mali : les auteurs des deux derniers coups d’état amnistiés

Fri, 17/09/2021 - 15:05

Les auteurs des coups d’état du 18 août 2020 et du 24 mai 2021 sont amnistiés. Le conseil national de transition a voté ce jeudi deux projets de loi dans ce sens. Sur 103 membres du CNT présents, 99 se sont prononcés en faveur de ces textes qui garantissent l’immunité à toutes les personnes impliquées à ces putschs.

Comme une lettre à la poste, ces deux projets de loi ont été approuvés par une majorité écrasante des membres du CNT. Selon ces derniers, ce vote n’est pas une prime à l’impunité mais plutôt une application de la charte de transition. « Pour tous ceux qui connaissent la hiérarchie des normes, une loi ne peut pas supplanter une constitution. Donc la loi d’amnistie ne concerne pas les coups d’état. La loi d’amnistie concerne un certain nombre d’infractions. Pour arriver là où nous sommes forcément des infractions ont été commises et ce sont ces infractions-là qui font l’objet d’amnistie », argumente Souleymane Dé, président de la commission loi du CNT.

Pourtant l’adoption de cette loi, inquiète même au sein du conseil national de transition. Pour Ramata Diaouré membre du CNT, il est aujourd’hui important de prendre des dispositions pour éviter qu’on retombe en permanence dans des situations de rupture de la légalité . « Je pense que nous sommes en train de prendre un mauvais chemin, puisque nous avons déjà eu l’occasion d’avoir ce type de loi. Et on va se retrouver avec des personnes qui ont commis des actes et un Etat, le ministre de la justice vient de le dire, qui va s’engager à assumer les conséquences financières des actes commis par certaines personnes », a-t-elle prevenu. Même si la loi a été adoptée, car c’est le principe de la majorité, Ramata Diaouré martèle qu’elle est personnellement contre.

Rappelons que l’article 19 de la charte adoptée en septembre 2020 stipule que « les membres du Comité national pour le salut du peuple CNSP et tous les acteurs ayant participé aux événements allant du 18 août 2020 à l’investiture du président de la transition, bénéficient de l’immunité juridictionnelle et, par conséquent, ne peuvent être poursuivis ou arrêtés pour des actes posés lors desdits événements ». Pourtant, la Constitution actuelle du Mali, adoptée en février 1992, et qui n’a pas été suspendue, considère un coup d’état comme un crime imprescriptible.

SOURCE: Studio Tamani
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MALI: Lutte contre l’immigration illégale, le trafic de migrants et la traite des êtres humains au Mali , Le premier comité de pilotage du partenariat opérationnel conjoint lancé

Fri, 17/09/2021 - 14:31

Le ministère de la sécurité et de la protection civile était face aux partenaires du Mali dans le cadre du lancement du premier comité de pilotage du partenariat opérationnel conjoint de lutte contre l’immigration illégale le jeudi 16 septembre 2021 au sein du département. C’était en présence du secrétaire général du ministère de la sécurité et de la protection civile, M Oumar Sogoba ainsi des représentants de tous les partenaires technique et financiers.

Pour lutter efficacement contre l’immigration illégale et toute forme de traite humaine, le Mali s’est doté, en octobre 2019,  d’une unité spéciale dénommée « Brigade de Répression du Trafic de Migrants et de la Traite de Etres Humains  (BRTMTEH). L’objectif était de trouver une solution au phénomène migratoire traditionnel existant qui a  pris des dimensions plus menaçantes à cause de la flambée de la crise au Mali et dans le Sahel en général.  Cette recherche de vie meilleure, contre tout  risque, a été exploitée par des individus mal intentionnés pour en faire des fonds de commerce au détriment de la liberté, voir, la vie de la personne. C’est pourquoi le Mali et l’ensemble de ses partenaires dont l’Union européenne, la France, l’Espagne, le royaume des Pays Bas se regroupés dans un Partenariat dit Opérationnel Conjoint (POC), afin de lutter efficacement contre le fléau qui a aussi des répercussions négatives  sur les pays de l’ensemble de la chaine  migratoire à savoir : de départ, de transit et de destinations. « C’est dans ce cadre qu’il faut situer la mise en place du projet « Partenariat Opérationnel Conjoint », financé sur le fonds fiduciaire d’urgence Européen avec une contribution du Royaume des Pays-Bas à hauteur de 1 milliard 870 millions de francs CFA environ », s’est réjoui le représentant du ministre de la sécurité et de la protection civile, M. Oumar Sanogo. Un  partenariat technique et financier qui vient s’ajouter aux efforts déjà déployés par la BRTMTEH  dans le cadre du démentiellement de nombreux réseaux de passeurs, parmi lesquels les responsables ont cité l’affaire de l’exploitation sexuelle de jeunes femmes nigériennes, la traite d’enfants dans les zones aurifères et le trafic de migrants à destination de l’Europe.

Une occasion pour le chef de la BRTMTEH, le commissaire principal Oumar Ousmane  de se féliciter des résultats positifs de ses éléments malgré les moyens limités. Il s’agit au total de 35 affaires traitées avec 48 personnes déférées, 41 personnes sous mandat de dépôts, 22 personnes mises en cause. Depuis sa création, la Brigade de Répression du Trafic de Migrants et de la Traite des Etres Humains  (BRTMTEH), a secourues  près de 293 victimes dont plusieurs mineurs de nationalité nigériane, burkinabé, ivoirienne, guinéenne camerounaise etc.

Pour e secrétaire général du ministère de la sécurité et de la protection civile, ces affaires mettent en évidence la nécessité de renforcer cette unité en la dotant de moyens nécessaires pour lutter effacement contre les réseaux criminels liés à la migration irrégulière au Mali.

Issa Djiguiba

 

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Mali : Des membres du collectif des membres du CNT : « Si l’Accord d’Alger constitue une maladie, le virus est le traité de coopération militaire entre le Mali et la France »

Thu, 02/09/2021 - 16:39
Dans notre rubrique « A vous la parole », nous nous sommes entretenus avec deux membres du collectif des membres du CNT, à savoir le président Fousseynou Ouattara et le porte-parole Aboubacar Sidick Fomba. Avec eux, il a été question des sujets d’intérêt national en général et de la coopération militaire entre le Mali et la France en particulier.

Lisez l’entretien !

Le Pays : près d’un an après sa mise en place, le Conseil National de Transition dont vous êtes membres a-t-il accompli ses missions à 100% ?

Le CNT a commencé à fonctionner à partir de janvier 2021.Mais de ce temps à nos jours, on a fait des interpellations, et travaillé sur plusieurs projets de loi. On a pu effectuer des missions sur les terrains. On a eu des échos sur les dispositions de certaines lois violées, ou qui n’étaient pas prises en compte sous IBK. Il s’agit de celles qui empêchaient les citoyens de jouir leurs droits. On a eu à interpeller beaucoup de ministres dans ce cadre. On a toujours essayé de mettre un terme aux anciennes pratiques qui minent le pays. Nous continuons à le faire toujours. Les tâches qui nous ont été imparties, on les a toutes exécutées à 90%.

Vos doléances soumises aux membres du gouvernement, ainsi que vos interpellations ont-elles contribué à changer quelque chose dans le pays ?

Ces interpellations ont changé beaucoup de chose, parce qu’elles ont produit des effets immédiats dans plusieurs départements ministériels. Un exemple : la cessation immédiate des opérations de démolition qui étaient en cours à Bamako après l’interpellation de l’ex-ministre des Domaines de l’État. À la commission Défense du CNT, nous avons veillé à ce que les carburants soient distribués à temps pour les patrouilles aux forces de l’ordre. Nous avons veillé à ce que les ravitaillements ne s’arrêtent pas pour les troupes qui sont sur les terrains. Nous avons veillé à ce que les anciennes pratiques cessent. Nous avons demandé à ce qu’à la descente, le militaire puisse rentrer à la maison avec son arme au lieu de le déposer au service. Ce militaire pouvait être attaqué au cours de la route sans aucune arme pour se défendre. Nous avons veillé à ce que cela cesse. Maintenant, les militaires vont et descendent du boulot avec leur arme et minutions partout dans le pays. Les choses commencent à fonctionner de façon très positive. Seulement, ceux qui ne veuillent rien voir, ne verront rien comme résultat. Les questions orales et écrites formulées pour ces interpellations ont apporté des résultats très positifs. Il a fallu l’interpellation du ministre de la Santé pour que les chauffeurs, plantons, les manœuvre perçoivent les primes de covid-19. Personnellement, moi, Fomba, j’ai enquêté sur des matériels estimés à 8 milliards qui étaient stockés dans un magasin. Ils ont été distribués aux hôpitaux par la suite. Par les questions orales et écrites d’Adama Fomba, les enseignants n’observent plus de retard dans le paiement des salaires. Ces interpellations ont significativement permis de réduire les prix des denrées alimentaires. Elles ont permis de comprendre que l’ACI 200 était insolvable au peuple, et que les biens publics ont été bradés. Ça a permis de comprendre que le ministre du domaine n’avait aucune information sur la zone aéroportuaire, et ne maitrisait pas du tout le dossier de démolition des maisons.

Pour la restauration d’un État de droit et la refondation du Mali, quels actes concrets avez-vous posez au sein du CNT ?

Le collectif des membres du CNT organise des rencontres avec les populations appelées ‘’le grin’’. Le but est de sensibiliser et de montrer à la population que pour la refondation de l’État, chacun doit s’impliquer, au lieu d’attendre les politiques. Dans la démocratie, il faut que la population connaisse ses droits et ses devoirs. Nous sommes en train de travailler pour cela. C’est quand les gens, eux-mêmes « seront refondés », que l’État le sera. Ces grins, que nous organisons pour sensibiliser les gens, commencent à porter des fruits.

Aujourd’hui, comment voyez-vous la coopération militaire entre le Mali et la France ?

Il faut le dire, cette coopération est une plaie sur le dos du Mali. Une coopération est faite par les États afin d’en tirer profit. Mais le seul bénéficiaire de cette coopération est tout, sauf le Mali. Parce que la souffrance de la population augmente de jour en jour. Avec les dispositions des anciens accords techniques signés entre le Mali et la France, les français pouvaient instruire et assister les soldats maliens. Nos militaires pouvaient aller en France pour se former et pour acheter des outils de guerre. Dans tous ces accords, il était bien dit qu’aucune unité de soldats français ne pouvait participer à une quelconque opération au Mali sans l’accord du pays. C’est le Mali qui imposait son agenda à la France. Tout était très clair, même les infractions commises par les soldats français sur le sol malien étaient jugées selon la loi malienne. Mais avec l’avènement de l’opération serval, les dirigeants maliens de l’époque se sont laissés endormis ou embobinés. Ils ont élaboré un autre traité qui a donné l’aptitude à la France d’emmener ses soldats sur le sol, et dans des conditions très défavorables pour le Mali. Un soldat français peut librement entrer au Mali. Ces militaires sont sous l’unique commandement du chef d’état-major français, et non du Mali. Ils peuvent se déplacer sans aucune restriction. Ces soldats peuvent jouer le rôle de policiers et de gendarmes. Ils peuvent impunément tuer les gens sans être jugés. Et maintenant, les français posent des conditions et déterminent les zones où le Mali doit se rendre, et où il ne le doit pas. Ce traité fait que la France parle au nom du Mali sur le plan international. C’est dire que le Mali, en tant qu’État indépendant, n’existe plus. Nous sommes complètement sous tutelle. Tout cela a été fait sans demander l’avis des Maliens. On nous a fait croire beaucoup de choses pour que les français puissent atteindre leurs objectifs : contrôler militairement et économiquement le Mali. Ils sont en train de profiter de notre sous-sol, on n’a aucune possibilité de contrôler ce qu’ils font réellement. Comme conséquence : le conflit ne fait que s’agrandir, des ethnies qui ont vécu ensemble s’affrontent. Une main malicieuse est derrière tout cela. La relecture dudit traité a été demandée par Assimi Goita, nous voulons qu’il soit abrogé. Le cas afghan est différent de celui du Mali. Parce que c’est deux histoires différentes. Nos passés ne sont pas les mêmes. Notre seul malheur a été que nos politiques ont oublié ce que c’est que le patriotisme.

Quelle analyse faites-vous du secteur de la justice et de la sécurité ?

Les Maliens doivent apporter leur aide à ces secteurs. Ils doivent avoir confiance en leur justice et armée. Les Maliens doivent forcer la justice à fonctionner normalement. Quand le droit est dit, tout le monde doit l’accepter. Mais quand la justice sort dans le cadre du droit, tout le monde doit la dénoncer. Mais beaucoup confondent les juges à la justice elle-même. C’est ce qui fait notre malheur. Les gens pensent que le magistrat est lui-même le droit. L’un des facteurs de l’insécurité reste l’injustice sociale. C’est la raison pour laquelle, nous nous sommes engagés aujourd’hui à traquer les grands voleurs pour qu’ils paient. Cela aussi va diminuer l’insécurité. Mais la sécurité, il faudra le dire, est dans un état lamentable aujourd’hui. Parce qu’on a oublié les fondamentaux : le système de recrutement. Dans le passé, il fallait payer pour intégrer l’armée malienne. Heureusement qu’on est en train de voir cette situation avec la transition. Il faut que tout cela soit assaini. Pour nous, on parlera d’une transition réussie, lorsque les jalons d’un Mali nouveau seront posés.

Peut-on retenir un bilan pour le CNT ?

Au moment où on parle, on a voté 42 projets et propositions de lois dans le CNT. Il y a parmi eux, 5 importants projets de loi qui ont été élaborés. À peu près, il y a 20 ordonnances qui ont été élaborées au courant de la transition, et une quinzaine qui date du temps d’IBK. Cela veut dire qu’une trentaine de projets de lois ont été élaborés et votés par le CNT. Parmi ces projets de lois, figure celui de la loi des Finances. Sans l’adoption d’un bon projet de loi de Finances, aucun pays ne vous prendra au sérieux. Cette loi détermine l’argent à mettre dans les différents domaines de l’État. L’adoption de cette loi de Finances a été importante. Elle a permis la réduction du train de vie de l’État de 25 milliards F CFA. La même loi a octroyé 111 milliards dans le domaine des investissements. Le CNT a fait la correction du budget de 2020.On a aussi voté l’ordonnance mettant en application l’article 39 de la loi des enseignants. La 1ère phase de l’article 39 a été votée par le CNT et les enseignants ont bénéficié de tous les avantages liés à l’article 39.Cet article a été appliqué, et les engagements pris ont été honorés pour la première phase. C’est l’unification de la grille salariale qui nous a fait entrer dans la 2ème phase de cet article. L’un de ces projets de lois votés par le CNT est le régime d’assurance maladie universelle. Qu’on soit vendeur, tailleur ou autre, les gens ont accès à l’AMO aujourd’hui. Il y a la loi de ratification pour les handicapés qui a été votée par le CNT, de même que le projet de loi relatif à la protection du patrimoine subaquatique. Il y a la clinique Mohamed VI qui a été transformée en établissement publique hospitalier. Il y a eu création de l’office national de l’emploi au cours de ces derniers temps. On a voté une loi sur l’extradition judicaire entre le Mali et la France qui n’existait pas. On ne peut pas terminer les bienfaits du CNT. Ce qu’on a fait n’est pas comparable aux Assemblées passées. Pendant les sept ans d’Assemblée d’IBK, ils n’ont pas atteint ce qu’on vient de faire en six mois. C’est l’une de nos questions écrites qui a relevé le directeur général de la protection civile. Il n’est pas parti comme ça. Nous ne voulons plus que les mêmes pratiques qui ont conduit le pays à ce niveau continuent. Nous parlons de Mali ‘’Koura’’ (Mali nouveau), ça veut dire qu’il faut donner la chance aux méritants. Nous allons travailler pour que l’espoir puisse renaitre. L’une des actions fortes du CNT est le renvoi de la loi portant création de la police territoriale. Le CNT n’est pas en train de travailler comme des amateurs. Il constitue le moteur de fonctionnement de cette transition. Et c’est seulement avec le CNT que le Mali peut s’en sortir, même avec l’Accord d’Alger. Cet accord tel qu’il est, sa survie dépend du CNT. Rassurez-vous que toutes les lois permettant d’aller vers la partition du Mali ne seront pas votées. Si l’Accord d’Alger constitue une maladie, le virus est le traité de coopération militaire entre le Mali et la France. Ce sont eux le véritable problème. Ils ne veulent pas qu’on discute entre Maliens. Le Mali n’aura jamais une Assemblée nationale comme le CNT. Une Assemblée nationale sans militaire est vouée à l’échec. Parce que les députés prendront des lois concernant l’armée alors qu’ils ne maitrisent le domaine. Le CNT est composé des militaires, enseignants, artistes, juristes, bref chacun est mis dans le domaine qui lui concerne. Chose qui n’a jamais été le cas pour les Assemblées qu’on a vues.

Réalisée par Mamadou Diarra

Source:  Le Pays

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Mali : Tchad : Les autorités de la Transition face à un front commun des opposants

Thu, 02/09/2021 - 16:31
Vue aérienne de la capitale tchadienne, Ndjamena, le 9 mai 2021. © David Baché/RFI Les opposants politiques tchadiens font front commun contre le Conseil militaire de transition à travers une organisation. Ils émettent la volonté du CMT de tenir un dialogue national inclusif et souverain.

Au Tchad, les opposants à travers une organisation dénommée « déclaration des organisations tchadiennes pour une transition inclusive », ont décidé de faire front commun contre le Conseil militaire de transition. En effet, cette nouvelle coalition d’opposition tchadienne composée du Groupe de réflexion et d’action du 1er juin et la coalition Wakit Tama se sont réunis mardi pour dénoncer le refus des nouvelles autorités tchadiennes de tenir un dialogue inclusif et souverain.

Pour les deux organisations d’opposition, la mise en place du comité d’organisation du Dialogue national inclusif n’est pas représentative de toutes les composantes de la société Tchadienne, rapporte la Radio France Internationale. Selon l’organisme, il y a une volonté de Conseil militaire de Transition de prolonger la durée de la transition fixée à 18 mois pour des raisons de financements. Pour la nouvelle organisation opposée à la transition militaire tchadienne, les nouvelles autorités se forcent à mettre en places organes de la transition sans l’association des autres couches de la société tchadienne.

Au cours de leur point tenu mardi, les opposants ont dénoncé, « Les quatre mois passés de la transition révèlent de manière criarde la mauvaise gestion et allocation des ressources humaines, matérielles et financières de l’État », rapporte Agence Andalou. Ils ont dénoncé également ainsi le silence coupable de l’Union africaine.

Le porte-parole du Groupe de réflexion et d’action pour l’appel du 1er juin, Bédoumra Kordjé avait indiqué au cours du point de presse, « les recommandations de l’UA ne sont pas mises en œuvre et elle ne dit rien. Elle a peiné à trouver un représentant spécial pour le Tchad, et ce dernier nous a exigés de passer par le ministère des Affaires étrangères pour prendre rendez-vous avec lui. Nous nous demandons donc sur son rôle et son utilité pour la facilitation du dialogue entre les Tchadiens », rapporte l’Agence Andalou.

Par ailleurs, dans sa déclaration de presse, la nouvelle synergie opposée aux autorités de la transition avait estimé qu’à l’issue de cette transition, l’unique préoccupation des Tchadiens est de choisir librement et sans équivoque les futurs dirigeants du pays à travers des élections libres et transparentes qui puissent garantir par la suite la paix, la stabilité ainsi que la prospérité.

Pour les opposants la voie suivie par les autorités de la transition qui consiste à mettre en place les différents organes de la transition, notamment le Conseil national de la Transition et le Comité de l’organisation du dialogue national inclusif, n’est nullement un moyen de calmer les tensions sociales ainsi qu’à ramener la paix souhaitée par tous les fils et filles du Tchad.

Par ailleurs, les opposants estiment que l’unique voie de sortir pacifiquement le pays de la crise multidimensionnelle à laquelle qu’il est confronté est de tenir dans un cadre idéal de dialogue qui regroupe toutes les couches sociales du pays.

Ibrahim Djitteye

Source: Le Pays

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Mali : Mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation : Le Centre Carter s’inquiète de la méfiance des Maliens

Thu, 02/09/2021 - 16:28
Le Centre Carter a publié son dernier rapport jeudi 26 août 2021. Dans ce document, l’observateur indépendant des droits humains a manifesté sa préoccupation envers la méfiance des Maliens concernant la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.

La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger fonctionnait tant bien que mal malgré l’avis partagé sur la question. Le centre Carter a qualifié ce fonctionnement « des étapes dans la bonne direction ». Car, beaucoup avaient été entreprises au-delà du dialogue positif entre les parties prenantes à savoir : la ténue du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) à Kidal en février et à Kayes en mars, la création par les parties, du « G-5 », un groupe de travail sur la question réussissant le ministre de la réconciliation et quatre autres ministres des mouvements armés etc.

Mais récemment, la mise en œuvre de cet accord fait place à un séreux doute au Mali, à cause de plusieurs facteurs. Selon le centre Carter, « deux événements particuliers ont contribué à freiner l’élan de la relance de la mise en œuvre de l’accord », a noté le Studio Tamani. Ces évènements sont, entre autres, de l’assassinat du Président en exercice de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) Sidi Brahim Ould Sidatt, le 13 avril à Bamako, le nouveau coup d’État le 24 mai au Mali et, le non moins important qui est « la méfiance croissante de la population à l’égard de l’Accord est également préoccupante », selon le centre Carter. Une situation qui mérite une bonne réflexion de toutes les parties prenantes pour l’intérêt de la paix et de stabilité au Mali.

Très sceptique, l’analyste politique Ballan Diakité fait savoir sur studio Tamani, que c’est le retard pris dans la mise œuvre du document qui a entraîné des doutes chez la population. Par ailleurs, il exhorte que les parties aillent au-delà des paroles pour montrer de leur la bonne volonté.

Pourtant, le Conseil de sécurité a voté le lundi dernier, la reconduction jusqu’au 31 août 2022 des sanctions découlant de la résolution 2374 (2017) au Mali et la prorogation jusqu’au 30 septembre 2022 du mandat du Groupe d’experts prévu par le même texte.

Selon les Nations unies, ces mesures visent toutes les personnes et entités désignées par le Comité, notamment pour le fait de préparer, de donner l’ordre de commettre, de financer ou de commettre, au Mali, des actes qui violent le droit international humanitaire. Le conseil de sécurité a, par cette occasion rappelée qu’il a été invité par ces mêmes dispositions à appuyer pleinement l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Non seulement à en suivre de près la mise en œuvre, mais aussi, à prendre, le cas échéant, des mesures contre quiconque qui entraverait l’exécution des engagements qui y figurent ainsi que la réalisation des objectifs poursuivis.

Pour sa part, l’observateur indépendant, le centre Carter, pour remettre la mise en œuvre sur les rails, a mis en avant l’adoption d’un plan pour le processus de DDR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion) qui fixe les étapes à suivre pour mener à la dissolution des mouvements signataires, l’application de la politique nationale de réparations proposées par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation. Aussi rapporte le studio Tamani, que la préparation des élections et la révision constitutionnelle pourrait bien offrir l’opportunité d’inscrire des dispositions clés de l’Accord dans les textes et les institutions nationales sur le plan politique.

Issa Djiguiba

Source : Le Pays

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Mali: Moussa Kondo, Directeur Pays d’Accountability Lab sur les an de la transition: ‘‘Je suis de ceux qui pensent qu’il faut mieux organiser les élections pour ne pas revenir dans ce qui nous ramènera dans le coup d’État’’

Thu, 02/09/2021 - 16:25
Image Illustrative
Le vendredi 27 août 2021, le débat était houleux entre le Directeur Pays d’Accountability Lab, Moussa Kondo, la présidente de l’Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie (AJCAD), Adam Dicko, l’ancien Premier ministre, Moussa Mara et l’opérateur économique, Mossadeck Bally, à la Maison de la Presse, lors du Café Citoyen organisé par l’AJCAD sur le thème: ‘‘Un an de la Transition : Bilan et perspective’’. A cette occasion, le Directeur pays d’Accountability Lab, Moussa Kondo n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire ses quatre vérités. «Je suis de ceux qui pensent qu’il faut mieux organiser les élections pour ne pas revenir dans ce qui nous ramènera dans le coup d’État. Les élections ne permettent pas de remplacer des politiques qui ne marchent pas, sinon on risque de se retrouver dans six (06) mois», a révélé M. Kondo. Selon lui, il faut tout faire pour éviter les colmatages qui créeront d’autres problèmes. «Des situations de ce genre n’arrangeront personne», a-t-il dit.
«En 2013, l’objectif était d’aller aux élections. Nous avons tous vu les conditions dans lesquelles les élections étaient organisées. Le problème aujourd’hui n’est pas d’organiser les élections. Si tel est que les choses devraient aller dans ce sens, c’est forcément que les élections se feront sans les mêmes acteurs, sans une participation active, sinon cela va nous ramener à la case de départ. Les réformes pour moi sont prioritaires. Que cela soit consensuel et accepté par tout le monde. Le Mali vit les conséquences des élections de 2018 et 2020», a laissé entendre le Directeur pays d’Accountability Lab.
Connu avec son franc parler, Moussa Kondo a profité de cette opportunité pour demander aux autorités de la Transition de poser des actes concrets. Selon lui, pour l’organisation des élections, il faut le consensus des acteurs sur la méthodologie, l’audit du fichier électoral, la couverture géographique des élections pour qu’elles soient inclusives, représentatives et transparentes. Le Directeur pays d’Accountability Lab a ajouté ce qui suit: “Au-delà des discours et des prises de positions, jusqu’à preuve de contraire, nous sommes dans le délai pour organiser les élections, mais il faut que cela commence aujourd’hui et maintenant par le déclenchement du mécanisme électoral, par la mise en place des institutions, la convocation du collège électoral’’.
Pour lui, la Transition ne peut pas tout faire, mais le défaut des militaires est de vouloir écouter tout le monde à la fois. À ses dires, ‘‘les autorités de la Transition jouent plus aux démocrates que les démocrates eux-mêmes’’. Selon lui, il faut toucher du doigt tous les scandales financiers issus de la mauvaise gouvernance, poser des actes concrets pour rétablir la confiance entre l’État et le peuple.
Après un an de Transition, le Directeur pays de Accountability Lab trouve que les choses vont mieux, même si la situation reste pessimiste par rapport aux objectifs de la Transition et au chronogramme fixé. Il n’a pas manqué d’insister sur l’indécision et l’inaction des autorités durant cette transition. Selon lui, le changement ne se fera pas sans heurter certains qui vivent dans des privilèges qu’ils ne vont jamais vouloir abandonner. Par Moussa DIARRA Source : L’express de Bamako

 

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Mali : et si la transition ne faisait que commencer ?

Thu, 02/09/2021 - 16:23

Le débat sur une possible prolongation de la transition au Mali prend de plus en plus de l’ampleur. Au Mali, les militaires, au pouvoir depuis plus d’un an, marchent à leur rythme pour conduire la transition. Après le coup d’Etat du 18 août 2020 contre l’ancien président de la République Ibrahima Boubacar Keïta et le coup de force du 24 mai dernier contre le Président de la transition Bah N’daw et son Premier ministre Mocar Ouane, ils assoient davantage leur emprise sur le pouvoir.

Autant dire que le chemin qui mène vers une transition politique réussie est encore lointain. Le pays s’achemine en principe vers un référendum prévu le 31 octobre et des élections régionales et locales pour le 26 décembre prochain. Mais aucun projet de Constitution n’a encore été soumis au Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif censé voter les lois.

La révision et l’audition des listes électorales annoncées au mois de juillet sont renvoyées aux calendes grecques. Dans ce cas de figure, le décret convoquant le corps électoral attendu dans deux semaines, le 15 septembre plus exactement, sera difficile à respecter.

Selon le calendrier électoral rendu public en avril dernier, toutes ces étapes devaient être franchies depuis le mois de juillet. Un retard qui risque de chambouler le calendrier électoral dont le parachèvement est l’organisation des législatives et la présidentielle du 27 février 2022.

L’autre écueil majeur pour les militaires est le défi sécuritaire. La junte doit organiser cinq élections dans un pays où elle ne contrôle plus les deux tiers du territoire. Devant ces impairs, la classe politique malienne ne se fait plus guère d’illusions sur le respect de la transition.

Pour l’ancien Premier ministre Moussa Mara, il est encore possible de sauver la présidentielle si l’on décide de reporter les élections « secondaires ». Pour cela, la junte devra trouver un consensus avec les acteurs politiques de tous bords sur un nouveau calendrier électoral, « clair, précis et réaliste », selon Ibrahim Sangho, leader de plusieurs plateformes d’observation électorale au Mali.

En attendant la tenue des Assises nationales de refondation (ANR) dans les semaines à venir, la classe politique malienne cherche la bonne formule pour imposer le respect du calendrier électoral aux militaires

Toutefois, ces derniers semblent se prévaloir du soutien populaire d’une partie de la population pour légitimer une éventuelle prolongation. Récemment, les militaires ont entamé une politique de reddition des comptes qui a conduit à l’arrestation le 26 août dernier de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, dans une affaire de fraude présumée.

Dans une sortie à la radio Mikado, le 11 août dernier, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale a semé  le doute sur les intentions de la junte à respecter la durée de la transition. « Il ne faudrait pas voir ce calendrier comme étant une loi. Un calendrier, c’est des estimations, des prévisions », a-t-il indiqué.

Une sortie qui a fait réagir lundi le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) qui demande à la junte de respecter ses « engagements de rendre le pouvoir aux civils dans un délai de 18 mois ».

CD/odl/APA

Source : APA-Bamako (Mali)

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Mali : la durée de la transition en cours va-t-elle être prolongée ?

Thu, 02/09/2021 - 16:20
Image Illustrative Après sa prise de pouvoir en août 2020 et surtout le second gouvernement transitoire qu’elle a installé en juin dernier à la suite d’un nouveau putsch, la junte malienne n’a cessé de répéter qu’elle respecterait le calendrier de la transition en cours dans le pays. Mais à six mois des prochaines élections législatives et présidentielle, les retards s’accumulent et des voix s’élèvent pour réclamer une prorogation de la durée de la transition. Depuis leur deuxième putsch le 24 mai dernier et l’accession de leur leader, le colonel Assimi Goïta, à la magistrature suprême, les militaires à la tête de l’Etat malien affirment qu’ils transmettront le pouvoir aux civils, comme prévu, en début d’année prochaine. Pourtant, à six mois des futures élections législatives et présidentielle, le doute va croissant sur le respect de ce calendrier électoral, et le pays bruisse de rumeurs d’une probable prorogation de la période de transition. Un calendrier ambitieux
Très ambitieux, le calendrier de l’actuelle transition malienne prévoit la tenue d’un référendum constitutionnel le 31 octobre prochain, puis des élections locales et régionales le 26 décembre, et enfin, la présidentielle et les législatives le 27 février 2022. Sous la pression des organisations sous-régionales et de la communauté internationale, le colonel Assimi Goïta s’est en effet engagé à respecter ces échéances. Pour les principaux partenaires étrangers du Mali, ce retour à l’ordre constitutionnel est un préalable indispensable à sa sortie de la crise politique, socio-économique et sécuritaire dans laquelle il est plongé depuis des années, mais aussi pour la stabilité de l’espace sahélien. Réunis cette semaine à Bamako, les leaders de toutes les confessions religieuses maliennes ont publié une déclaration dans laquelle ils appellent « à un sursaut national et à un changement de comportement. » Malheureusement, comme le rapportent nos confrères de l’AFP, le Conseil national de transition, une institution installée par la junte au pouvoir et qui tient lieu d’organe législatif, n’a reçu aucun projet de constitution à ce jour. Normalement, cela aurait dû être fait en juillet dernier. Au cours de ce même mois de juillet, les listes électorales devaient faire l’objet d’une révision, puis d’un audit quelques semaines plus tard, en août. Là aussi, rien n’a été fait. Et même si le décret qui convoquera le corps électoral ne sera promulgué que le 15 septembre prochain, il n’est pas certain que le calendrier puisse être respecté. Crispation et immobilisme
En attendant, les partis politiques multiplient déclarations et prises de position sur le calendrier de la transition en cours. Et comme le souligne Fatoumata Coulibaly, enseignante-chercheuse à l’université des sciences sociales et de gestion de Bamako : « Beaucoup de rumeurs circulent autour d’une possible prolongation de la période de transition. Il y a des acteurs qui veulent justement prolonger cette transition, pour permettre au gouvernement en place de travailler sereinement au Mali de demain. Et puis il y en a d’autres, surtout au sein de la classe politique, qui, pour des raisons politiciennes, s’opposent à toute idée de prorogation de cette transition. Ce qui renvoie aussi à la position des organisations sous-régionales et internationales qui exigent une transition courte, le retour du pouvoir aux civils et la reprise de la refondation de l’Etat malien. » A titre d’exemple, les FARE, les Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence de l’ancien premier ministre Modibo Sidibé, ont signé un communiqué conjoint avec le PARENA, le Parti pour la renaissance nationale, pour demander notamment le respect des échéances électorales. Mais de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer une prorogation de la transition. En juin dernier déjà, par la voix de sa présidente, Bakayoko Mariam Coulibaly, le Collectif des femmes leaders de Kati, une localité située à une trentaine de kilomètres de Bamako, demandait un prolongement de la durée de cette transition. Autre question brûlante, celle concernant la création d’un organe unique de gestion des élections. Annoncée fin juillet par le premier ministre Choguel Kokalla Maïga, cette réforme qui fait partie du Plan d’action gouvernemental, a été immédiatement récusée par la plupart des partis politiques. Ces derniers jugent irréalisable la mise en place de cette réforme, tout en accusant le gouvernement de vouloir passer en force. Une querelle qui symbolise la crispation et le sentiment d’immobilisme qui caractérisent actuellement la classe politique malienne. Source : TV5 Monde

 

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