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Mis à jour : il y a 7 heures 25 min

Burkina Faso : Regard sur la chefferie coutumière et traditionnelle du Gulmu

mer, 07/08/2024 - 23:45

Les problèmes actuels de la chefferie dans le Gulmu résultent de la non maîtrise, la méconnaissance de l'histoire et de la surestimation des pouvoirs du Numbado voulue en son temps par les colonisateurs pour assouvir leur objectif. C'est l'une des conclusion du Dr Salifou Idani, dans la tribune ci-dessous, après avoir analysé les causes des crises à répétions dans cet ancien royaume de l'Afrique de l'Ouest qui avait une organisation politique et administrative qui assurait convenablement la gestion de la communauté. Cette situation, selon lui, rend très difficile la lutte contre le terrorisme dans la région de l'Est et est embarrassante pour l'autorité car l'administration dit rester à l'écart des chefferies traditionnelles et coutumières dont elle ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants.

Depuis le début des années 2000, les chefferies politiques traditionnelles du Gulmu connaissent des querelles de succession souvent marquées par des violences entrainant des morts d'hommes. Ainsi, on trouve dans les Diéma (provinces) ou ex-cantons créés par les colonisateurs, dans les villages deux (02) voire trois (03) chefs. Cet état de fait entame la cohésion sociale dans la Région de l'Est. Le paroxysme a été atteint en 2020 lorsque la crise pour l'accession au trône de NUNGU (Fada N'Gourma) a vu l'intronisation de deux (02) NUNBETIEBA (sing. NUNBADO) ou rois.

On assiste depuis lors à une course aux nominations par les rois dans les Diema et même dans les villages, aggravant ainsi la situation conflictuelle des doubles chefferies. Ces crises sont en partie dues aux séquelles des luttes fratricides éclatées en 1892 pour l'accession au trône de NUNGU.
Cette situation gravissime rend très difficile la lutte contre le terrorisme dans la Région de l'Est et embarrassante pour l'autorité car l'Administration dit rester à l'écart des chefferies traditionnelles et coutumières dont elle ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants.

Quelles sont les causes de ces crises à répétions dans cet ancien royaume de l'Afrique de l'Ouest qui avait pourtant une organisation politique et administrative qui assurait convenablement la gestion de la communauté ? pour répondre à cette question, nous estimons que les historiens, les dépositaires des us et coutumes sont interpellés.

Pour notre part, nous apportons notre modeste contribution à la connaissance de l'histoire de cette société gulmance en matière de gouvernance. Nous avons surtout utilisé les documents écrits notamment les différents rapports, les archives laissés par les conquérants et colonisateurs européens, les missionnaires religieux enfin les travaux scientifiques des chercheurs. Ces documents sont complétés par les récits des détenteurs des traditions orales. Une constance se dégage : une méconnaissance de l'histoire récente et les us et coutumes de la région par une grande partie des acteurs dans ce domaine complexe.

Notre apport s'articulera autour des points suivants : 1 généralités sur les crises et organisation administrative traditionnelle, 2 Les causes des crises dans les chefferies en pays gulmance, 3 les conséquences relatives aux crises dans les chefferies au Gulmu 4 les propositions et suggestions de solutions.
I généralités sur les crises et organisation administrative traditionnelle.

1°) généralités sur les crises

Le Gulmu ou Région de l'Est constitue un véritable problème de nos jours. Il est un problème aussi bien pour les populations de cette partie du Burkina Faso que pour tout le pays dans son ensemble pourtant fragilisé déjà par de multiples crises internes et externes.
Le phénomène de doubles chefferies qui entrave tout effort de développement, s'explique par la méconnaissance de l'histoire de cette région. En effet, avant que les Français n'apparaissent dans cette région comme des colonisateurs, leurs explorateurs avaient déjà fini le travail sur l'études de l'organisation et le comportement de ses hommes.
La conférence de Berlin tenue du 15 novembre 1884 au 26 février 1885 a eu lieu grâce aux différents rapports des explorateurs sur le continent africain.

Cette conférence avait défini les clauses d'occupation dont certaines seront plus tard à l'origine des crises dans la plupart des chefferies traditionnelles dans les pays qui n'ont pas mis des gardes fous dans la gestion des entités politiques traditionnelles comme c'est le cas au Burkina Faso. Une de ces clauses stipule que lorsqu'une puissance européenne signe un traité avec un chef traditionnel et qu'une autre puissance signe un traité avec un autre chef traditionnel qui est subalterne du premier, ce dernier traité est nul et nul d'effet. En pays gulmance, cette clause a entraîné des batailles diplomatiques entre Français et Allemands qui avaient successivement signé en 1895 des traités de protectorat avec le roi Bantchandé de Nungu et le chef de Matiacoali Torintodiba pour l'occupation du même espace territorial car les Allemands soutenaient que ce dernier était le supérieur de Bantchandé.

Et pourtant, les archives, les rapports laissés par les métropoles sont riches en enseignements sur l'organisation des sociétés africaines précoloniales dont l'Etat pourrait s'en inspirer et servir de base l'écriture d'une charte des chefferies traditionnelles et coutumières.

Pour le Gulmu, les documents abondent dans les centres de documentation au Benin, au Burkina Faso, au Niger, au Sénégal, au Togo, en France et en Allemagne. En exploitant ces documents, l'Etat central pourrait bâtir une charte de gestion dans ces entités territoriales traditionnelles, ce qui va contribuer à éviter les crises récurrentes que nous connaissons dans cet ancien royaume jadis bien organisé, bien respecté par l'administration.

En ce qui concerne toujours le Gulmu, il y a lieu de préciser que ce sont les notables notamment les griots (Bantiadi) spécialistes de l'histoire de Nungu ou ceux proches du Nunbado Bantchandé qui ont donné les informations aux Français qui les ont consignées dans les différents rapports transmis à la métropole. Il faut noter que les griots tout comme les notables, étaient pétris de connaissance et transmettaient les évènements historiques de génération en génération le plus fidèlement possible. En effet, la moindre erreur et le mensonge dans le récit généalogique d'une dynastie entrainait inéluctablement la mort.

Or de nos jours, nous remarquons qu'il y a un regain d'intérêt pour l'histoire de nos sociétés à tel enseigne que tout le monde devient « historien » quand des difficultés surviennent et bonjour les dégâts. Toutes ces dérives sont dues en grande partie à la non maîtrise voire la méconnaissance même de l'histoire. En prenant connaissance des données des archives, des travaux des chercheurs, on peut découvrir une vérité historique jusque-là ignorée. Cela va éviter certains comportements inappropriés de femmes et d'hommes qui sont de nature à mettre en péril la paix, la cohésion sociale et le vivre ensemble tant recherchés. Puisque les colonisateurs dans leur volonté de dominer et d'exploiter les peuples conquis, ont mis en place un système politique qui leur permet de rester maître dans les pays colonisés notamment en Afrique noire : la politique du « diviser pour mieux régner ».

Au Gulmu, cette politique a trouvé un « terreau » fertile d'encrage à savoir le babidjali, une tare culturelle néfaste qui consiste à nuire gratuitement et inutilement son prochain surtout de même sang pour étouffer une émergence sociale. Nous disons d'or et déjà que cette tare culturelle doit être abandonnée au plus vite par les générations actuelles si nous voulons léguer un Gulmu prospère dans un Burkina uni et développé. Un changement de mentalité s'impose. A défaut d'être une solution pour sa sœur ou son frère, le gulmance doit surpasser son égo et aimer son prochain comme lui-même. Ainsi, les filles et fils du Gulmu, dans une synergie d'action contribueront à l'amorce de son développement économique et social.

2°) Organisation administrative traditionnelle

Avant la conquête coloniale, les explorateurs européens ont parcouru les territoires africains convoités en étudiant le mode d'organisation et de fonctionnement des différentes sociétés afin de faciliter la tâche des conquérants militaires qui seront envoyés plus tard pour la conquête et l'occupation effective de terres.
En pays gulmance, dans le rapport de conquête daté du 29 mai 1897, le Capitaine d'Infanterie de Marine VERMEERSCH écrit : « ce royaume est divisé en provinces chacune administrée par un fama ou bato (bado, chef), élu par les notables dont la nomination doit être validée par le roi. Ces provinces sont : au centre, les provinces de Matiacoali, de yamba, de Toucouna (Diapangou) et du Gourma proprement dit où se trouve la capitale du royaume, Fada N'gourma. Cette province est directement administrée par le roi ».

Quant à CHANTOUX (1964, P 45), Préfet Apostolique de Fada N'gourma, il cite les provinces (Diema) qui formaient le Gulmu à l'arrivée des Français. Ce sont : Noungou (Fada N'Gourma), Diapangou, Piéla, Bilanga, Bogandé, Thion, Koala, Yamba, Matiacoali, Bizougou (Partiaga), Gobnangou, Konkobiri (actuellement au Bénin), Madjoari, Pama, Diabo, Lamigou (Komin-Yanga), Youtenga (Yondé), Nabangou (Soudougui).

MADIEGA Y. Georges (1982, p 76), le premier à mener des études scientifiques sur le pays gulmance soutient qu'il n'y a pas un royaume gulmance mais une confédération de royaumes : « il n'y avait donc pas un royaume du Gulma, mais des royaumes gulmanceba. Les diema indépendants étaient des « royaumes » au plein sens du terme. Les diema « vassaux » s'étaient constitués en fait, en royaumes indépendants sous le lointain contrôle du NUNBADO. L'ensemble des royaumes formaient une sorte de confédération dans laquelle le NUNBADO était le primus inter pares. Il n'existait pas de pouvoir centralisé à l'échelle de l'ensemble du Gulma ».

Les informations sur l'organisation du pays gulmance ont probablement été fournies aux colonisateurs par les détenteurs des traditions historiques (la tranche d'âge variait entre 60 et 80 ans au moment des enquêtes) appartenant à la cour royale de NUNGU (Fada N'Gourma) dont le roi BANTCHANDE était un allié fidèle des Français avec lesquels il a signé un traité de protectorat le 20 janvier 1895 à Diabo. En effet, tous ses ennemis redoutables comme le JAKPANBADO (chef de Diapangou) YUABILI, TORINTODIBA le chef de Matiacoali et leurs alliés qui n'ont pas accepté se soumettre aux diktats des Français n'ont certainement pas fourni d'informations aux nouveaux maîtres du Gulmu. Quelles sont les causes des multiples crises.

II Les causes des crises dans les chefferies en pays gulmance

Les causes lointaines et les causes immédiates justifient les crises dans les chefferies actuelles.

A°) les causes lointaines

La crise de 1892 ou la lutte entre BANTCHANDE et YENTUGULI
A la veille de la conquête coloniale du Gulmu, des querelles fratricides éclatent entre les deux frères consanguins dans le Diema de NUNGU dont les conséquences sont perceptibles encore de nos jours.
En effet, à la mort de Yenkoari (23e Nunbado : 1883-1892), BANTCHANDE avec la bénédiction du Téïdano fut désigné comme successeur en ignorant totalement le fils ainé YENTUGULI. Le Téïdano était le chef des guerriers du NUNBADO et avait une voix prépondérante au sein du collège électoral car une de ses missions était la protection du futur roi une fois introduit dans la case d'initiation à l'exercice du pouvoir qui durait une semaine.

La mémoire collective au Gulmu retient également que le Teïdano avait eu auparavant des démêlées avec YENTUGULI pour une affaire de femme. Pour laver cet affront, YENTUGULI et ses partisans dont des membres du collège électoral firent appel à YUABILI, chef de Diapangou qui disposaient d'intrépides guerriers de renom. YUABILI qui connaissait bien les règles en matière de désignation de roi à NUNGU (la dynastie régnante à Diapangou vient d'une princesse de NUNGU appelée O BARNATANU), marqua son accord pour l'accompagnement du fils ainé estimant qu'il y a eu entorse dans la procédure de désignation de BANTCHANDE selon les traditions recueillies à Diapangou. Cependant, il donna des consignes claires à ses guerriers à savoir assurer la protection de YENTUGULI qui doit être intronisé et accomplir les rites de légitimation sur les terres de NUNGU notamment à Koaré.

Au septième jour, à la fin des rites, ces mêmes guerriers devaient procéder à l'installation de YENTUGULI sur le trône de ses aïeux déjà occupé par le petit frère. C'est ce qui fut fait en 1892 après avoir délogé BANTCHANDE. Les combattants de Diapangou ont gardé la cour royale de NUNGU pendant une dizaine de jours avant de se retirer à la demande de YENTUGULI. Le nouveau roi était rassuré que ses fidèles notamment ses guerriers prendront la relève pour sa sécurité.
Contre toute attente, après le départ des troupes de Diapangou, BANTCHANDE réapparait accompagné des guerriers de Matiacoali (son village maternel) parmi lesquels figurait le célèbre guerrier Galja. Ils surprennent YENTUGULI qui est assassiné et mutilé.

A l'annonce de cette tragique fin de YENTUGULI, il y a eu une descente punitive des guerriers de Diapangou cette fois appuyés de leurs alliés de Bilanga. Leur intervention à NUNGU a contraint BANTCHANDE à abandonner une fois de plus sa capitale pour se réfugier à Diabo, un Diema qui lui est resté fidèle et qui se trouve être le village maternel du chef de Diapangou ce qui est significatif dans la société gulmance car aucun neveu ne doit poser des actes négatifs dans sa famille maternelle. C'est dans cette localité que BANTCHANDE va signer le 20 janvier 1895 le traité de protectorat avec le Commandant DECOEURS et solliciter l'appui de ce dernier pour anéantir ses ennemis et principalement Diapangou. Le reste de l'histoire de la conquête à la pacification du Gulmu est matérialisé par de nombreux écrits.

L'engouement de BANTCHANDE a signé le traité avec DECOEURS n'est pas fortuit car il avait eu connaissance de la puissance des soldats européens par l'intermédiaire de sa tante qui a vécu en Gold Coast. A ce sujet, le Capitaine VERMEERSCH dans son rapport du 29 mai 1897 à Madjoari note que : « il (BANTCHANDE)avait auprès de lui une tante, vieille femme qui avait longtemps habité la côte. Son mari avait été au service du Gouvernement de Gold Coast et ses deux fils servent encore les Anglais ». En effet, cette femme a appris en Gold Coast comment les Anglais ont vaincu des royaumes puissants comme celui des Ashanti avec de puissantes armes à feu.

L'appel au secours de BANTCHANDE sera exaucé en 1897 avec l'occupation effective des terres conquises par les Français et le Diema de Diapangou principale force guerrière du moment va en premier subir la rage de vaincre des conquérants européens et payer le plus lourd tribut. En effet, l'attaque du Jakpantugu (énorme haie vive de protection où se retranchaient les populations et les guerriers en cas d'attaques ennemis) le 05 février 1897 a été un véritable désastre étant donné que c'était en pleine saison sèche. A ce sujet, plusieurs écrits en font cas.

MADIEGA Y. Georges (1982, p. 98) note à ce sujet que : « Tukuna (Jakpangu/Diapangou), principal foyer de la résistance, fut attaqué. Le village réputé imprenable, était entouré par une épaisse haie d'épineux de 100 à 200 mètres de large. Après trois heures de combat acharné, Tukuna est enlevé et brûlé. Il y eut plusieurs morts comme le reconnaît Baud lui-même. Enfin vers 10 heures, pas mal de morts jonchaient les buissons, les flèches étaient moins drues… ». Il ajoute que Baud, dans aucun de ses rapports au Gouverneur du Dahomey ne mentionne le nombre de morts sans doute pour cacher les atrocités commises. Presque tous les combattants et la population retranchés à l'intérieur du buisson furent décimés par les flammes.

Jeanne-Marie KAMBOU-Ferrant (1993, p 148) nous apprend que : « Certes, depuis le passage du Commandant Decoeur, Bantchandé avait sollicité et obtenu l'alliance et l'aide militaire des chefs mossi de Koupéla et de Boulsa. Mais cet ultime assaut d'énergie se termina par un immense désastre militaire, et acheva de ruiner toute crédibilité en son pouvoir. Les Mossi perdirent tant des leurs, que le Boulsa Naba attenta à ses jours, suivant en cela le code d'honneur des guerriers mossi. Les armées mossi démantelées se retirèrent. Bantchandé commandant des forces inférieures en nombre et en valeur aux contingents de ses adversaires ne put résister aux assauts de ces derniers. Chassé de Fada, il trouva refuge derrière les murs de Diabo ».

Jeanne-Marie KAMBOU-Ferrant poursuit à la page 150 : « Ce répit fut mis à profit pour envoyer le lieutenant Vermeersch au-devant de la colonne Voulet. Le 16 février les deux colonnes étaient réunies à Tibga. La rencontre des deux missions avait en effet été décidée par leurs chefs, principalement dans un but politique : montrer aux Gourmantché et aux Mossi la puissance de la France, cette nation capable de jeter à bas de son trône un roi (Moogo Naaba WOBGO) qui n'avait pas voulu recevoir ses envoyés, ou les avait maltraités, et de rétablir sur le sien un autre roi (BANTCHANDE) qui s'était donné à elle ».

Les informations de ces deux chercheurs montrent à quel point le NUNGU était affaibli à l'arrivée des colonisateurs français qui voulaient coûte que coûte faire la jonction entre leur colonie du Dahomey et celle du Soudan Français. Il leur faillait par tous les moyens anéantir Diapangou qui était un véritable obstacle à leur projet. Ce qui fut fait le 05 février 1897 avec la destruction du JAKPANTUGU suivie du suicide de son chef YUABILI qui a préféré la mort à l'humiliation. Le Gulmu dans son ensemble venait ainsi d'être placé sous le protectorat de la France en vertu de son traité signé le 20 janvier 1895 à Diabo avec le roi BANTCHANDE.

Ainsi pour la consolidation de leur assise au Gulma, CHANTOUX, Alphonse (1964, p 49) note que « après la conquête, le Capitaine BAUD aide donc le roi BANTCHANDE a imposé son autorité. C'est l'occasion de quelques opérations punitives ». Les Français ont assassiné ou chassé tous les chefs opposés à BANTCHANDE dont certains comme ceux de Matiacoali et de Pama ont rejoint les Allemands à Sansané Mango (Togoland). Les moins chanceux ont été purement et simplement exécutés. Tous ces chefs hostiles à BANTCHANDE ont été remplacés par des hommes qui lui sont fidèles sous le regard du colonisateur qui n'en demandait pas mieux. C'est cette partie de l'histoire qui a laissé croire que le NUNBADO nommait directement les chefs de Diema.

Au regard de la documentation disponible sur la période coloniale, il est indiscutable que le Jakpanbado YUABILI était le maître du jeu politique du Gulmu à la veille de l'arrivée des colonisateurs européens par ses hauts faits de guerre. De nos jours, Diapangou ne ressemble pas à un Diema qui a connu un passé glorieux n'eut été la révélation des archives et des ouvrages historiques. Et pourtant, cette entité politique traditionnelle a payé le plus lourd tribut de cette rencontre avec l'occident dont la principale conséquence est le dépeuplement avec le massacre du 05 février 1897. A la suite des causes lointaines, que pouvons-nous retenir des causes immédiates ?

B°) les causes immédiates

Les interférences politiques et les moyens financiers
Depuis l'instauration du pouvoir colonial par les Français, la politique s'est invitée dans le pouvoir traditionnel et coutumier et cela a entrainé une vague de destitution de chefs selon les intérêts du colonisateur. Les premières victimes sont ces chefs qui ont favorisé leur installation en pays gulamance notamment le roi BANTCHANDE en 1911 parce que ce dernier ne faisait plus leur « affaire ». Il est remplacé par Simadary fils son rival dans la conquête du trône de NUNGU en 1892. Ce dernier sera à son tour destitué en 1952 à cause de son opposition à la politique des autorités Françaises de l'époque. Son successeur est HAMTIOURI fils de BANTCHANDE.

Dans tous les cas, il est reconnu depuis le Général De Gaule que « la France n'a pas d'amis mais des intérêts ». Comme vous pouvez le constater, c'est la politique du « diviser pour mieux régner » qui était en marche jusqu'à l'accession de la Haute-Volta à l'indépendance où la première République a pris un décret datant du 08 juin 1962 interdisant le remplacement de chef décédé. C'est sous le régime du Président Sangoulé LAMIZANA que la mesure d'interdiction a été levée permettant la reprise d'intronisation en remplacement des chefs décédés notamment à NUNGU et revoilà la politique sur l'arène des coutumes et des traditions. De 1972 à 2002, les acteurs politiques ont su plus au moins éviter l'éclatement du système traditionnel de gouvernance.

La principale cause immédiate vient des appétits politiques du roi KOUPIENDIELI (2002-2019), fils de HAMTIOURI. Il a entraîné les chefferies traditionnelles dans l'abîme en surestimant son pouvoir de nomination (il confond avec une administration républicaine), procédant lui-même et directement au choix des chefs de Diema et même aux chefs de villages au mépris des règles prescrites en la matière qui constituent en réalité « des constitutions orales ». Des membres des collèges électoraux locaux et des notables ont attiré vainement l'attention de KUPIENDIELI sur ces faits et ce qui devait « arriver arriva ». Ce qui a entraîné une vague de contestations parfois violentes dans certaines localités.

C'est alors que les notables des différentes localités concernées, constatant de graves irrégularités dans les choix du NUNBADO, les considérant comme des choix purement politiques en ont tiré les conséquences. Ainsi, les collèges électoraux compétents dans la désignation des chefs ont procédé à l'intronisation des candidats répondants aux règles prescrites par les et us et les coutumes d'où la naissance des doubles chefferies et l'installation d'un désordre jamais égalé dans le royaume allant des Diem aux villages, voire même dans les familles.

A Fada N'Gourma, le Professeur MADIEGA a fait un travail formidable sur le mode de désignation des rois de NUNGU en interrogeant des personnes de ressources respectables comme TANKOANO Janja Frédéric ou sa Majesté YENTANGU. Si en 2020, on remet en cause le travail de cet imminent Professeur qui s'est donné corps et âme pour la recherche historique du Gulmu dont les principaux informateurs étaient de la cour du NUNBADO, c'est que le problème du gulmance c'est le gulmance. En tout état de cause, il est mondialement reconnu que « nul n'est prophète chez soi » mais un travail scientifique reste un travail scientifique. Il faut trouver d'autres éléments scientifiquement prouvés pour améliorer un travail déjà réalisé et approuvé.

Le constat de nos jours est que la chefferie coutumière est devenue un tremplin d'ascension politique pour des hommes et des femmes dans ce pays. Et la politique elle-même est devenue un fonds de commerce que les uns et les autres investissent et pour par la suite récolter les dividendes, d'où l'intervention des bailleurs de fonds ou des hommes d'affaires dans la conquête des trônes.

Le rappel historique est très importants pour les jeunes et les générations futures. En effet, beaucoup d'acteurs du domaine coutumier et traditionnel ignorent l'histoire, les us et coutumes et surtout du passé récent consignés dans de nombreux documents. Et pourtant, la connaissance de ce passé va permettre aux uns et autres d'adopter un comportement modéré dans les faits et gestes au quotidien. En adoptant, une position d'humilité et de courtoisie, l'homme gulmance deviendra une solution pour son frère et sa sœur, ce qui va sans doute contribuer avec les autres communautés du Burkina Faso à la construction d'une nation unie, prospère et émergent. Pour le moment, les conséquences de ces crises sont incalculables sur le plan économique pour une région très riche.

La lecture croisée des informations écrites et celles des traditions orales permettront de bâtir un code adapté à la gestion aux présentes crises de chefferies au Gulmu.
Au nombre des multiples difficultés que connaissent les chefferies dans le Gulmu nous avons le surdimensionnement du pouvoir du NUNBADO par le colonisateur.

C°) Le renforcement du pouvoir du NUNBADO les colonisateurs français après leur victoire sur Diapangou le 05 février 1897

Le titre de roi du Gulmu a été donné par les colonisateurs français tout comme celui d'Empereur des Moose attribué au Moogo Naaba du royaume de Ouagadougou avec pour objectif principal de contrer les visées de leurs principaux concurrents que sont les Allemands et les Anglais qui convoitaient le même espace territorial.
Nous revenons dans cette partie en détail sur la clause de notification relever plus haut par la conférence de Berlin tenue du 15 novembre 1884 au 26 févier 1885.

Au Gulmu, les Français étaient en compétition avec les Allemands qui avaient signé des traités avec les chefs BAHAMA de Pama le 20 janvier 1895 dans la matinée tandis que les Français signaient le même jour et avec le même chef dans la soirée. Après Pama, la mission allemande se dirigea sur Matiacoali où elle signa un traité avec TORINTODIBA supposé être le supérieur du chef de Pama.

Quant aux Français, mieux renseignés ils prirent la direction de NUNGU. A leur arrivée dans cette ville, ils apprirent que le NUNBADO BANTCHANDE (ROI) est depuis trois (03) ans à Diabo. Ils le rejoignirent dans cette localité et signèrent avec lui le 20 janvier 1895 un traité de protectorat. BANTCHANDE informé de la puissance de feu des Européens leur demanda de l'aider à détruire tous ses ennemis surtout YUABILI, le chef de Diapangou et leader de la révolte. Cette sollicitation a été exaucé le 05 février 1897 avec l'attaque du Jakpantugu. Donc, avant l'arrivée des Français, le JAKPANBADO (chef de Diapangou) avait les cartes politiques du Gulmu en main.

Au vue des informations recueillies au niveau des différentes sources, il est ressorti que le NUNBADO n'a pas pouvoir de nomination des chefs des Diema (ex- cantons). Ses prérogatives d'exercice direct de commandement se limitent à NUNGU. Lesdites limites correspondent de nos jours à celles du département et de la commune de Fada N'Gourma.
Du reste le portique de la cour royale de KUPIENDIELI à Fada N'Gourma indique bien « NUNBADO DIEGU » et non « GULMU BADO DIEGU » ce qui n'existe pas en langue gulmancema.

Les données obtenues des différents rapports et travaux scientifiques, montrent que le NUNGU est un Diema au même titre que les autres entités politiques historiques du Gulmu. Cependant, le NUNGU est reconnu comme l'aîné, c'est-à-dire le plus ancien Etat fondé en pays gulmance par DIABA LOMPO. A ce titre, NUNBADO (chef, roi) de NUNGU a une ascendance honorifique sur les autres chefs du Gulmu. Ces derniers lui doivent respect et considération une fois investis des charges de leur Diema.

En revisitant l'histoire récente de la chefferie de certains Diema comme Diapangou et Diabo, on constate que les rois de NUNGU (YENTANGOU et HAMTIOURI) de l'époque ont procédé autrement pour le choix des chefs des deux Diema lors des crises survenues dans ces entités politiques. Ces deux rois ont compris et savent que le NUNBADO ne choisit pas de lui-même les futurs chefs mais entérine les choix faits au niveau des collèges électoraux des Diema.

A titre illustratif, nous avons les deux exemples récents. Le premier concerne Diapangou. Suite à des querelles dans la désignation d'un nouveau chef à Diapangou, le poste est resté vacant pendant neuf (09) ans soit de 1980 à 1989 suite à la disparition de TODIBEMBA (1952-1980). Les notables ont saisi le roi YENTANGOU grand frère de KOUPIENDIELI (NUNBADO décédé en 2019) pour décanter la situation. Ne pouvant pas choisir lui-même le futur chef de Diapangou, YENTANGOU a proposé un vote populaire en 1989 supervisé par son ministre DABAGO qui a vu la victoire de YENDIELI resté au trône de 1989 à 2004.

Le second exemple concerne la chefferie du diéma de Diabo. En 1961, suite à la mort du chef de ce Diema, une grave crise éclata. Devant l'impossibilité de trouver un terrain d'entente, le roi HAMTIOURI, (père des rois YENTANGOU et KOUPIENDIELI) ne pouvant pas désigner de lui-même le futur chef de Diabo a lui aussi organisé un scrutin qui a vu la victoire de Monsieur YONI Noaga Fernand. El Hadji BOLY Berry en explique largement dans une lettre au Haut-Commissaire du Gourma du 20 janvier 2003.

Outre ces deux cas récents où le NUNBADO a fait appel aux scrutins pour départager les candidats, on peut citer aussi celui de Matiacoali en 1897 où pour remplacer le chef en fuite face à la poussée des Français, BANTCHANDE n'a pas choisi lui-même le successeur de TORINTODIBA. BANTCHANDE a fait venir les notables qui choisirent le chef comme le dit VERMEERSCH dans son rapport sur la conquête du Gourma : « Il (BANTCHANDE) envoie aussitôt chercher les notables de Matiacouali. Ceux-ci arrivent dans la nuit. Le lendemain matin, dans un grand palabre, les notables élisent un nouveau chef et le soir à 2 heures de l'après-midi, Bantchandé lui donne un bonnet blanc ce qui le consacre comme fama (chef) ».

Le dernier exemple dans la résolution des crises dans les chefferies en pays gulmance vient de Fada N'Gourma. A NUNGU (Fada N'Gourma) même, la disparition du roi HAMTIOURI le 26 novembre 1961 et Simadoali le 17 mai 1962, il y a eu un grand vide dans l'intronisation d'un NUNBADO. En effet, sous la première République, le décret n° 189/PRES/INT du 08 juin 1962, portant interdiction de remplacer tout chef coutumier décédé était en vigueur. Toutefois, avec l'arrivée au pouvoir du Président Sangoulé LAMIZANA cette mesure a été levée. Pour pourvoir au remplacement du roi HAMTIOURI, il n'y avait pas d'entente entre les princes de Fada N'Gourma. Il a fallu organiser des votes en 1972 qui ont permis à YENMIAMA d'accéder au trône de NUNGU.
Ces quelques exemples montrent que les rois du NUNGU étaient attachés aux respects des règles coutumières en matière de désignation des chefs des Diema.

III les conséquences relatives aux crises dans les chefferies au Gulmu

Le Gulmu vit ses heures les plus sombres de son histoire. Jadis très respectées, les chefferies du pays gulmance sont de nos jours mal en point à cause de ces luttes fratricides qui perdurent depuis en 1892.
La conséquence générale est la division quasi totale des populations à tous les niveaux de la vie. Ce manque d'unité même pour défendre ce qui revenait de droit naturel à la Région de l'Est a entrainé cette vaste et riche région dans l'abîme total. Le Gulmu vit de nos jours les jours les plus sombres de son histoire depuis la fondation du royaume par le célèbre DIABA LOMPO. Il est temps de changer le fusil d'épaule afin de faire renaitre l'espoir surtout pour les générations à venir. Un changement de mentalité s'impose.

Au niveau des villages, les responsables administratifs, les chefs des projets et programmes ne savent pas à qui se confier pour espérer réussir les missions qui leur sont confiées. Or, dans les villages la caution morale des détenteurs des traditions est très capitale. C'est pourquoi, de nombreux projets n'ont pas connu d'aboutissement heureux.

Il en est de même dans les centres urbains notamment les chefs-lieux de province où les responsables nouvellement affectés peinent à présenter les civilités aux autorités coutumières ou se contentent à se présenter dans les différentes cours royales juste pour les formalités. Par la suite, ils restent cloitrer dans leurs services et ne donnent pas suite aux invitations de l'un ou de l'autre des chefs.

En outre, dans un pays comme le Burkina Faso en proie à l'insécurité, dans la recherche de solutions aux différentes crises, des rencontres des forces vives sont très souvent organisées au plus haut niveau. Malheureusement, à cause des doubles chefferies, le Gulmu n'est pas présent à ces concertations de grande importance.

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme dans la région de l'Est, le phénomène de doubles chefferies entrave les actions à mener sur le terrain. Dans le recrutement des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), il devient difficile de confier des armes à des individus qui peuvent s'entretuer. Il faut le faire après de longues enquêtes de moralité. Autrement dit de par le passé, en cas de menaces extérieures, il suffisait que le chef convoque en urgence un conseil de guerre et une mobilisation générale pour que le danger soit rapidement maîtrisé.

De nos jours, la région de l'Est est considérée comme une zone infréquentable dont les conséquences économiques sont incalculables. Toutes les activités économiques sont en berne (agriculture, élevage, commerce, tourisme). Beaucoup de partenaires techniques et financiers hésitent voire refusent d'intervenir dans cette région aux énormes potentialités économiques. Ceux qui étaient présents, délocalisent ou quittent totalement la région entraînant du coup un grand retard dans le développement de la région.

Le manque d'unité, de cohésion des fils et filles du Gulmu ajouter au phénomène néfaste du babidjali entretenu par certaines personnes ont également contribué à la non érection de Diapaga et Bogandé en chef de région, mesure qui aurait pu relancer le Gulmu dans la dynamique de développement avec un maillage administratif et sécuritaire adéquat.

Le cas inédit de double chefferie qui s'est produit à NUNGU Fada N'Gourma conséquence des nominations illégales et irrégulières dans les Diema et villages peut si on n'y prend garde créer une jurisprudence dans les autres grands royaumes du Burkina Faso. Il en serait de même dans les Diema gulmance des pays voisins cités plus haut.

Si les crises s'accentuent dans toutes les communautés, mettent à mal la cohésion sociale, vivre ensemble et menacent les fondements de la nation, il ne serait pas exclu que des mesures d'interdiction de remplacement de chefs décédés au niveau national soient prises comme ce fut le cas en 1962.
C'est pourquoi, il y a lieu de trouver des solutions idoines et urgentes à ces problèmes récurrents qui entravent le processus de développement du pays.

IV les propositions et suggestions de solutions

Le Professeur MADIEGA Georges a fait un énorme travail sur le pays gulmance. L'organisation, le fonctionnement en un mot la gouvernance ont été étudiés. Les modes de succession bien déclinés par les détenteurs des traditions notamment des notables dont la notoriété était incontestable dans la communauté comme TANKOANO Janja Frédéric et du roi YENTANGU.

Du reste, la situation politique à la veille de conquête coloniale montre à souhait que les Diéma étaient déjà indépendants les uns des autres en reconnaissant toutefois le droit d'aînesse de NUNGU. Le NUNBADO se contentait de valider le choix fait par les collèges électoraux des Diema. Il est à noter que le choix du candidat qui sera présenté au NUNBADO se fait après de enquêtes et de nombreuses consultations auprès des géomanciens et autres devins de renommée. Pour un retour à la cohésion sociale dans le Gulmu du Burkina Faso, il faut :

 Respecter l'autonomie des Diema dans la désignation des futurs chefs par les collèges électoraux locaux ;

 Garder en l'état les situations malheureuses de doubles chefferies créées dans les ex-cantons et villages depuis deux décennies par des hommes politiques tant que l'ordre public n'est pas mis à rude épreuve ; toutefois, il faut prendre des mesures pour que cela n'arrive plus dans les Diema et les villages concernés même si localités vont rester sans chef tant qu'un consensus n'est pas obtenu ;

 Recadrer les pouvoirs du NUNBADO au regard du contenu des archives et travaux scientifiques réalisés car c'est surtout la volonté de ce dernier à imposer des chefs dans les autres Diema et villages qui sont à l'origine de la plupart des crises en pays gulmance ces dernières années ;

 Que toute personne qui accède à la chefferie de Diema notamment le NUNBADO se retire de la scène politique ; FIIMBA, le chef de PAMA, l'a fait lorsqu'il a été intronisé pour conduire les destinées de KANKANGOU en 1995.

 Que tous les ministres, notables ou princes de NUNGU sachent que le NUNBADO n'est pas habilité à désigner lui-même un chef dans les autres Diema encore moins dans un village qui ne relève pas de son commandement direct et par conséquent cessent toute ingérence dans lesdits Diema ou villages ;

 Que tous les ministres, notables ou princes des autres Diema ou villages de leur ressort territorial sachent que le choix des chefs ou « quête de bonnet » ne se fait pas à NUNGU. C'est le collège électoral local qui, après des concertations et diverses consultations désigne le candidat retenu. C'est celui-là seul et seulement lui seul que les notables accompagnent et présentent au NUNBADO pour validation et bénédictions ; Les pouvoirs du NUNBADO sont honorifiques. Il est le symbole et le ciment de la société gulmance reconnus et admis par toutes les filles et fils du Gulmu.

 La convocation d'une assise régionale sous la supervision de l'Etat central pour résoudre une fois pour toute ce phénomène de doubles chefferies qui met à rude épreuve la paix, la cohésion sociale, le vivre ensemble tant recherchés au Burkina Faso. Du reste, les assises pour l'adoption du Mémorandum pour le Développement de la Région de l'Est tenues le 26 novembre 2022 avaient fait cette recommandation.

 Elaborer un statut de la chefferie coutumière selon les systèmes de gouvernance traditionnel en place à l'arrivée des colonisateurs. Des pays voisins comme le Ghana en possèdent.
En histoire il y a une dynamique constante : les dynasties et les lignées naissent, grandissent, atteignent leur apogée puis s'éteignent en laissant la place à d'autres qui prennent la relève. Le Gulmu ne saurait déroger à la règle.

De nos jours les pouvoirs des chefs traditionnels et coutumiers sont surtout honorifiques et symboliques car n'étant plus des auxiliaires de l'administration. Il ne devrait pas y avoir des empoignades qui mettent à rudes épreuve la paix et la tranquillité. Ainsi, le Gulmu retrouvera son rayonnement d'antan et le NUNBADO le respect et la considération au niveau national.

En conclusion, nous retenons que les problèmes actuels de la chefferie dans le Gulmu résultent de la non maîtrise, la méconnaissance de l'histoire et de la surestimation des pouvoirs du NUNBADO voulue en son temps par les colonisateurs pour assouvir leur objectif. Les causes lointaines sont les luttes fratricides de 1892 pour l'accession au trône de NUNGU tandis que les causes immédiates sont attribuées à la volonté du NUNBADO d'imposer des chefs de Diema en faisant fi des collèges de notables locaux compétents à la désignation des candidats retenus et lui soumettre pour la validation.

Du reste, toutes les archives, les rapports des administrations coloniales et les traditions orales sont unanimes sur l'organisation et le fonctionnement de la société en place à la veille de la conquête coloniale. Lesdits documents doivent servir de guide pour élaborer une charte de gouvernance traditionnelle au Gulmu. Il faut surtout respecter l'ordre organisationnel du royaume en place à l'arrivée du colonisateur et les chefs des Diema et le NUNBADO vont retrouver leur respect et la dignité dans l'exercice de leurs fonctions.

Il est reconnu que chaque génération a une mission à accomplir et la génération actuelle a le devoir historique de replacer le pays gulmance sur orbite en affrontant notre destin commun. C'est de cette manière que nous allons largement contribuer au retour à la paix sociale et contribuer au développement économique et social de notre cher le Burkina Faso.

Dr Salifou IDANI
Chevalier de l'Ordre national
Officier de l'Ordre des Palmes académiques
Médaille d'honneur des Collectivités locales

Sources :
Cartry, M. 1966 , Clans, lignages et groupes familiaux chez les Gourmantché de la région de Diapaga, in l'homme, V.6, cahier n° 3, Mouton et Cie, Paris, pp. 52-81.
Cartry, M. 1966, Attitudes familiale chez les Gourmantché, in l'homme, V.6, cahier n°3,
Mouton et Cie, Paris, pp.41-67.
Chantoux, A. 1966, Histoire du pays gourma par la tradition orale, éditions Tidogu, Fada
N'gourma (Haute-Volta), 61 p.
El Hadji BOLY Berry, 20 janvier 2023 lettre au Haut-Commissaire du Gourma ;
Kambou-Ferrand, (J.M.), 1993, Peuple voltaïques et conquête coloniale 1885-1914, Burkina-Faso, Paris, ACCT/ l'Harmattan, 480 p.

Madiéga, Y.G. Rapport entre l'administration coloniale française et les autorités traditionnelles du cercle de Fada N'gourma, Université de Paris VII, 88 p.
Madiéga, Y.G.1982, Contribution à l'histoire précoloniale du Gulma (Haute-Volta), Franz
steiner Verlag-Wiesbaden, 260 p.

Somda, N.C. 1985, Histoire du peuplement du Gulma par la tradition orale : synoptique des éléments d'enquête, I.R.S.S.H., Ouagadougou, 162 p.
Vermeersch (capitaine), 1897, rapport de conquête du Gourma, Madjoari

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Burkina/ Saisons des pluies : Les durs moments des maquis sous les manguiers de Tanghin

mer, 07/08/2024 - 23:30

Ce sont des endroits bien connus et fréquentés par beaucoup de personnes à Ouagadougou en période de fortes chaleurs compte tenu de leur proximité avec le barrage de Tanghin (arrondissement n°4). Communément appelés “sous les manguiers de Tanghin”, les maquis sous l'ombre de ces arbres broient du noir en saisons de pluie. Nous avons fait un tour dans ces lieux de villégiature, ce mercredi 7 août 2024. Constat !

Quand les nuages s'amoncèlent dans le ciel annonçant la pluie, les tenants des débits de boissons et restaurant sous les manguiers de Tanghin craignent déjà les dégâts qu'elle fera chez eux. Mercredi, 10 heures, le ciel est nuageux. Nestor Ouédraogo nous reçoit sous ses manguiers, au maquis resto Sôn M-Yam, espace qu'il a loué depuis huit mois pour vendre de la boisson. Sous ces arbres ombragés, des chaises vides disposées, attendent impatiemment des clients. Le regard, sporadiquement jeté vers le ciel, il ne sait pas où mettre la tête si le ciel ouvre encore ses vannes. « Ce n'est pas facile. Il y a des jours où nous ne gagnons presque rien », a-t-il confié, avant d'ouvrir son cahier de notes pour nous faire découvrir la recette de la veille. Moins de 12 000 francs CFA, avons nous constaté dans son cahier.

Nestore Ouédraogo, promoteur du maquis Sõn M-Yam, résilient malgré tout

« C'est ma recette d'hier », nous a-t-il précisé. Quand il pleut, poursuit-il, l'eau et la boue rendent l'endroit inaccessible pendant des heures. Pour ne pas libérer le plancher pour des raisons de non respect du contrat avec le bailleur, il dit avoir trouvé une autre parade en louant aussi une partie de l'espace à un boucher. Ce dernier lui verse une contrepartie chaque mois, ce qui lui permet de compléter les frais de location pour le bailleur. Malgré cette idée, la disette se sent toujours, explique t-il. « Je vais appeler le bailleur pour discuter avec lui afin qu'on puisse s'entendre sinon cela ne va pas être facile », a t-il dit, espérant que le consensus sera trouvé au bénéfice de tous.

Pour le moment, il n'y a pas lieu de crier au loup car son espace est fréquentable 3 à 4 heures après la pluie. Pour éviter les désagréments dans le futur, il s'organise « lentement » pour restaurer l'espace. « Si je gagne les moyens, je vais construire des hangars et installer l'électricité pour permettre à mes clients de venir en toute sécurité », espère-t-il. Mais en attendant, il dit avoir besoin de trois millions de francs pour transformer ce maquis à ciel ouvert en un endroit idyllique.

Il faut bien qu'il pleuve !

Situé en bordure de voie, au pied de Sopatel hôtel Silmandé, le maquis Zoo, sous les manguiers, ne peut plus abriter de clients en cas de pluie. La pluie du dimanche 5 août 2024 en est un cas pratique, selon le gérant Constantin Ouédraogo. « Le dimanche passé, il a plu et les gens sont venus sous le hangar qui a été inondé aussi. L'eau a failli en emporter certains », témoigne t-il. Mais il faut bien qu'il pleuve aussi ! », s'exclame-t-il. Dans ce mois d'août où les pluies sont fréquentes, il a décidé de baisser ses commandes. « Hier mardi, j'ai commandé et je ne le ferai pas aujourd'hui parce qu'elle risque de rester », a conclu le gérant.

Constantin Ouédraogo, gérant de Le Zoo, a diminué ses commandes

Le constat est aussi moins reluisant chez les vendeurs de viande. Nouhoun Dicko, vendeur de viande et trois autres collègues sont à quelques sept mètres du bitume, dans le périmètre du maquis le Zoo. Il se souvient encore de la grosse pluie du dimanche qui a failli emporter ses installations. Avec son index, il montre la hauteur de l'eau de ce jour. « J'ai pris ce fer pour attacher ma table sinon elle allait être emportée par les eaux de pluie », se souvient le boucher. Depuis lors quand la pluie se prépare, c'est la grande peur chez lui. « On peut faire trois jours sans vendre quand il pleut », a t-il laissé entendre.

Nouhoun Dicko a dû attacher sa table avec ce fer pour empêcher l'eau de l'emporter

Landry Ilboudo est un étudiant en deuxième année d'histoire et archéologie à l'université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. Le jeune homme à la silhouette mince, donne un coup de main à son géniteur quand il n'a pas cours. Cette activité lui permet de gagner son argent d'essence pour l'université. Nous l'avons rencontré dans ce maquis. Couteau en main, il veille sur la viande en cuisson. En attendant , il nous montre des vidéos de la dernière pluie dans son téléphone Android. « C'était terrible », a-t-il laconiquement lancé, avant de se retirer pour surveiller la viande emballée par grappes sur le grillage.

Au moment où nous quittions les lieux, le ciel avait commencé à donner des indices de pluie. Face à cette situation, les occupants des lieux comptent trouver des solutions palliatives afin de mieux servir leur clientèle dans de bonnes conditions, même en période de pluie.

Serge Ika Ki
Lefaso.net

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31e Super coupe AJSB : L'EFO prête pour sa revanche, l'AS Douane est sereine !

mer, 07/08/2024 - 23:25

Bobo-Dioulasso accueillera, le 10 août 2024, la 31e Super coupe AJSB. La finale mettra aux prises l'Etoile filante de Ouagadougou (EFO), vainqueur de la coupe du Faso, à l'AS Douane, championne nationale 2024. A moins d'une semaine du match, les deux équipes étaient en conférence d'avant match, le lundi 5 août 2024, à Ouagadougou.

Les deux équipes sont conscientes de l'enjeu. L'affiche de cette 31e édition est un remake de la 30e édition qui a avait été remportée par l'AS Douane. La « reine des stades » parviendra-t-elle à prendre sa revanche ? Ou est-ce que l'AS Douane confirmera sa suprématie ? En conférence d'avant match, le coach de l'EFO Cheick Hamidou Ouattara, a indiqué que la clé du match sera la fraicheur physique. Même si la « reine des stades » n'a pas eu assez de temps pour se reposer après la coupe du Faso, selon les dires de son entraîneur, elle compte prendre sa revanche.

L'EFO entend prendre sa revanche, selon son coach

« Cette année, nous comptons prendre notre revanche. On n'a pas peur de le dire. Personnellement, j'ai envie de gagner ce match. Ça sera un plus pour nous, en plus de la coupe du Faso cette année », a-t-il annoncé avant de reconnaître les forces des « Gabelous » : « On respecte l'AS Douane qui est en très belle forme cette année. On sait que ça ne sera pas du gâteau, mais on mettra en place notre stratégie pour gagner la rencontre. Parce qu'une finale se gagne, elle ne se joue pas », a-t-il terminé.

Du coté des « Gabelous » l'ambiance est bon enfant dans les vestiaires. Selon le coach adjoint, Antoine Ilboudo, l'équipe est sereine. Aucune peur ne les habite. « Nous travaillons sereinement mais surtout avec rigueur…Notre objectif est de gagner ce match », a informé le coach Ilboudo. L'AS Douanes participe à la campagne africaine. Cette Super coupe AJSB, a laissé entendre l'entraîneur adjoint de l'As Douane, est une opportunité pour l'équipe de se préparer, en attendant la campagne africaine. « Ce match nous permettra d'affiner certains détails et de boucler notre préparation. C'est un bon test avant la campagne africaine. Sur le plan physique et mental. L'ambiance est bonne au sein du groupe », a-t-il expliqué.

L'AS Douane est sereine, informe le coach adjoint

L'actualité qui entoure le renouvèlement du bureau de la Fédération burkinabè de football (FBF) n'impacte en rien le moral de l'équipe de l'AS Douane, à écouter M. Ilboudo. « Nous sommes des professionnels, nous resterons professionnels si bien que l'actualité du football du Burkina n'affecte en rien le moral ni de mes joueurs encore moins le staff technique », a-t-il rassuré.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

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Burkina/Évaluation des ministres : Un taux de réalisation de 47,68% pour le ministère de l'Administration territoriale et de la sécurité

mer, 07/08/2024 - 23:15

Le Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a procédé à l'évaluation de la mise en œuvre des contrats d'objectifs des membres du gouvernement pour le premier semestre de l'année 2024. Parmi les ministres évalués ce mercredi 7 août, figure Émile Zerbo, ministre de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité. L'on retient un bilan de réalisation de 47,68% à mi-parcours et quelques difficultés rencontrées notamment dans la contractualisation des contrats et la régulation budgétaire.

Le ministre de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Émile Zerbo, a présenté un taux global de réalisation de 47,68% pour son département. Il a souligné que son ministère a principalement concentré ses efforts sur la sécurité, avec un renforcement du personnel des forces de défense et de sécurité, ainsi qu'une augmentation des moyens. « Il y a eu aussi plusieurs textes qui ont été adoptés. Les taux concernant les différents objectifs vont de 35 à 65%. Ces résultats auxquels nous sommes parvenus nous donnent satisfaction dans l'ensemble. Cependant, il y a encore du travail à faire pour l'atteinte de certains objectifs », a-t-il expliqué.

Note: ">Lire aussi : Burkina/ Ministère de la Sécurité : Le commissaire divisionnaire de police, Mahamoudou Sana prend officiellement les commandes

Défis et perspectives

Émile Zerbo a également mentionné les obstacles rencontrés, notamment des blocages dans la contractualisation des contrats et la régulation budgétaire, qui ont impacté les performances du premier semestre. Malgré cela, il a exprimé une satisfaction générale tout en reconnaissant la nécessité de poursuivre les efforts pour atteindre les objectifs restants.

Changements de portefeuille

Il est important de noter que le ministre Zerbo a été récemment déchargé du portefeuille de la Sécurité, désormais confié au commissaire divisionnaire de police Mahamoudou Sana. La prochaine évaluation du ministre Zerbo portera donc uniquement sur les objectifs de l'administration du territoire et la mobilité, secteurs dont il a maintenant la charge exclusive.
Avec cette évaluation semestrielle, le gouvernement réaffirme son engagement à suivre de près la réalisation des objectifs et à ajuster ses stratégies pour améliorer les performances des différents départements ministériels.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

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JO Paris 2024 : Hugues Fabrice Zango qualifié pour la finale avec un bond de 17,16m

mer, 07/08/2024 - 22:30

Sans surprise, le triple sauteur burkinabè Hugues Fabrice Zango est qualifié pour la finale du triple saut aux Jeux olympiques de Paris 2024.

Dès le premier essai, il a réalisé un bond de 17,16 m et valide la qualification. Il fallait réaliser un saut de 17,10m pour obtenir le ticket qualificatif pour la finale du triple saut masculin.

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Consommation de cigarette électronique par les jeunes au Burkina : Le cri de cœur d'une lycéenne

mer, 07/08/2024 - 22:15

Depuis quelques temps la nouvelle tendance de la jeunesse s'oriente vers la cigarette électronique. Dans plusieurs pays du monde les jeunes s'adonnent à cette pratique qui, même si elle donne l'impression d'être meilleure que la cigarette, est néfaste. Au Burkina Faso, Imelda Sawadogo du lycée Bogodogo de Ouagadougou s'inquiète des dangers de cette consommation pour ses camarades. C'est à travers un cri de cœur qu'elle espère attirer l'attention de tous sur ce phénomène dangereux en expansion.

75 pays selon l'OMS n'ont pas encore pris de décisions claires interdisant la consommation et la vente des cigarettes électroniques. Pour certaines personnes, la cigarette électronique devrait aider les fumeurs ayant décidé d'arrêter la cigarette. Malheureusement, ce n'est pas le cas puisque depuis son apparition, elle est devenue le passe-temps favori des jeunes. Pourtant, la consommation du tabac et plus précisément, l'utilisation des cigarettes électroniques chez les jeunes, est un vrai danger. La consommation de cigarette électronique est un lion dans la peau d'un agneau.

A longueur de journée, certains adolescents et jeunes se tuent à petit feu en inspirant cette nicotine. Ils ignorent sans doute les conséquences alarmantes que les cigarettes électroniques peuvent produire. Dans les établissements d'enseignement, les élèves ne se gênent plus d'apporter leurs cigarettes électroniques, encore appelées vaporisateurs. Ils se font des vidéos et n'ont aucune crainte de les poster sur les réseaux sociaux. Quoi de plus normal puisqu'ils n'existent pas de lois concrètes interdisant leur utilisation.

Les jeunes doivent participer activement au développement de leur pays et pour le faire, ils doivent être en bonne santé. Il est donc nécessaire et primordial de leur apprendre dès leur milieu familial qu'ils sont un piler important par lequel passe forcément le développement des pays, surtout ceux en développement. Il appartient donc aux parents d'apprendre à chaque enfant que tout ne se copie pas sur l'internet. Devenus aujourd'hui plus qu'une tendance, les vaporisateurs rendent les jeunes accrocs. Il est pratiquement impossible pour de nombreux jeunes de passer une journée entière sans utiliser leurs cigarettes électroniques. Elles sont faciles à emporter et tout cela est fait sans doute pour les détruire.

Les adultes devraient être beaucoup plus engagés dans cette lutte contre la consommation du tabac chez les jeunes. Malheureusement les adultes se trouvent être aussi de grands consommateurs de cigarettes. Dans les rues, force est de constater avec désolation des adultes qui détiennent des cigarettes électroniques en main et qui les consomment sans aucune vergogne. Ce n'est pas un exemple pour les jeunes. La cigarette électronique est maintenant la nouvelle épidémie. Elle est en train de toucher toutes les couches de notre société. Disponibles en de multitudes aromes et parfums, c'est ainsi qu'elle cache le mal et se propage. On pourrait aussi accuser les réseaux sociaux car c'est par ces derniers que plusieurs personnes découvrent les circuits de vente de cigarettes électroniques.

Certains jeunes sont quand mêmes conscients des conséquences grave que la cigarette électronique pourrait causer à l'avenir. “Je puff depuis deux ans. Oui, il y a des conséquences au niveau de la respiration et même du cerveau” a confié un consommateur de cigarette électronique, élève dans un lycée de Ouagadougou. Ces cigarettes électroniques coûtent largement plus chères que les cigarettes ordinaires et sont aussi une porte d'entrée vers la consommation de cigarettes ordinaires une fois que les moyens font défaut. “Lorsque j'ai commencé la cigarette électronique, à un moment, précisément pendant les vacances, je n'arrivais pas à m'en procurer. Comme je souffrais du manque, j'ai donc décidé de prendre les cigarettes simple” confesse un autre jeune lycéen de la capitale burkinabè, qui est aussi victime de ce mal. Malgré tout, certains luttent toujours pour arrêter la cigarette électronique. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Océane Imelda Pingwendé Sawadogo

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Décès de GUELBEOGO née SAWADOGO Yandé : Faire-part

mer, 07/08/2024 - 22:00

« Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il sera mort » Jean 11 : 25

La grande famille GUELBEOGO à Koukin, Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Côte d'Ivoire, Gabon, France et Etats Unis.

La grande famille SAWADOGO à Sakoumba, Guimba, Guipa, Téma-Bokin et à Ouagadougou.
Les familles alliées BIGTOGO, SOMLARE, OUEDRAOGO, SAWADOGO, DIANDA à Koukin, Garga, Mouni, Boussé, Tinm-Naoré, Boulkon et Ouagadougou

Sa majesté le Naaba Sanem, chef de Koukin, les vieux GUELBEOGO Boukaré et GUELBEOGO Simandé à Yalga/Koukin, GUELBEOGO Salam à Bobo Dioulasso, GUELBEOGO Saïdou à Ouagadougou, GUELBEOGO Moussa à Bobo Dioulasso, Imam GUELBEOGO Halidou et GUELBEOGO David à Ouagadougou.

Le Pasteur Etienne W. SAWADOGO à Ouagadougou, le Pasteur Joseph TAPSOBA à la retraite à Ouagadougou, le Pasteur Philémon BIGTOGO à Mouni, le Pasteur Philémon ILBOUDO à Koukin et l'ensemble du corps ecclésiastique de la région de Boussé.

Les enfants : Jean Pierre N. GUIELBEOGO à Ouagadougou, GUELBEOGO Kimsé Angèle à Ouagadougou, GUELBEOGO Kimbila à Lourbokin, GUELBEOGO Gueswendé, GUELBEOGO Wendinyidé et GUELBEOGO Madeleine à Ouagadougou.

Les petits enfants : Barnabé à Libreville au Gabon, Wendemi Etienne, Hélène, Guetéwindé Florent, Justine, Brigitte, Emilienne, Alice, Salif, Adama, Edmond, Ali, Issouf, Rahim, Alliance, Syntiche, Aristide, Armel, Jemima Nathanaël, Othniel, Ezéchiel et leurs frères et sœurs.

Informent le corps de Christ, parents, collègues, amis et connaissances de la promotion céleste de leur épouse, mère, tante, grand-mère et arrière-grand-mère Mme GUELBEOGO née SAWADOGO Yandé survenue le 06 Août 2024 à l'hôpital Paul VI à l'âge de 105 ans.

L'inhumation est prévue pour le Samedi 10 Août 2024 selon le chronogramme suivant :

* 06h00 : Levée du corps à la morgue de l'hôpital de Bogodogo

* 7h00 : Prière à l'église des Assemblées de Dieu El-Shaddaï de Rimkièta
* 08h00 : départ pour le village de Koukin

* 10h00 : Arrivée à Koukin et exposition du corps à domicile.
* 11h : inhumation

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Burkina/éducation : Déclaration de l'UGEB et l'ANEB section de Dédougou sur la situation à l'université Daniel Ouezzin Coulibaly (UDOC)

mer, 07/08/2024 - 21:30

Union Générale des Etudiants Burkinabé (UGEB)
Association Nationale des Etudiants Burkinabé (ANEB)
Section de Dédougou
Dédougou, le 07 août 2024

Dans la matinée du jeudi 1er août 2024, l'UDOC a été investi par une armada de CRS (Compagnie Républicaine de Sécurité) qui n'a pas tardé avec zèle à gazer les étudiants. Le bilan de cette barbarie fait état de trois (03) étudiants blessés et trois autres arrêtés qui seront libérés par la suite. Comment sommes-nous arrivés à cette situation ?

Tout est parti du fameux projet du ministère de l'enseignement supérieur de résorber le retard dans les universités publiques. En déclinant cette stratégie inique de résorption, il a été imposé la confiscation des deux mois de vacances. Or, depuis le début de l'année académique 2023-2024, les étudiants de l'UDOC ont consenti à leur corps défendant de nombreux sacrifices pour rattraper le retard. A cet effet, les cours ont été programmés du lundi au dimanche, de 7h à 21h, les jours fériés et même pendant les congés. Pour autant le retard n'a pas été résorbé. Une preuve que les causes du retard sont à rechercher ailleurs notamment dans l'application aventuriste du système LMD, le manque d'enseignants et d'infrastructures, etc.

Les étudiants de l'UDOC ayant eu vent de ce projet auquel ils n'adhèrent pas ont interrogé la présidence de l'université sur la confiscation de leur vacance. En réponse, le Président de l'UDOC disait qu'il s'agissait d'une rumeur et promettait de discuter éventuellement avec les représentants des étudiants en cas de possibilité de cours. A la surprise générale des étudiants, une note signée par le Vice-président chargé des Enseignements et de l'innovation pédagogique, a été publiée annonçant les cours pendant les vacances sans aucune concertation préalable avec les représentants des étudiants.

Mieux, le 31 juillet, le président de l'université a entrepris une campagne d'intimidation à travers des passages dans les promotions de licence 3 en Sciences biologiques (SB) et en Lettres modernes (LM) pour obliger les étudiants d'accepter les cours pendant les vacances. En réaction à cette campagne, le 1er août, les étudiants ont observé un mouvement d'humeur pour dénoncer la confiscation de leurs vacances. Et c'est depuis lors que l'université est prise en otage par un nombre impressionnant de cargos de CRS (Compagnie Républicaine de Sécurité), qui affirment avoir reçu carte blanche de nos autorités universitaires pour mater les étudiants.

En plus des intimidations et en complicité avec certains étudiants indics et fantoches, la présidence a procédé à des convocations individuelles d'étudiants. Parallèlement, des menaces d'enlèvement sont proférées à l'endroit des responsables de notre organisation, une liste dont figure le président de l'ANEB/Dédougou aurait été dressée à cet effet. Le samedi 3 août, de connivence avec des délégués de la promotion de SB P21, une rencontre de la promotion a été convoquée à l'ancien site avec pour motif, la réévaluation de la situation suite aux événements précédents. Cette rencontre a permis au président de l'université de faire une descente musclée pour intimider une fois de plus les étudiants.

Cependant, la promotion de SB L2 P22 qui souhaitait organiser également une rencontre le même jour à l'ancien site, s'est vu refuser l'accès du site de l'université, les contraignant à tenir leur réunion à un autre endroit dans la ville. Lors de cette rencontre, un élément de la CRS en uniforme a débarqué et filmé les visages de certains étudiants présents. Est-il bon de rappeler que cette imposition des cours se tient à un moment où les étudiants doivent préparer la composition des concours de la fonction publique.

L'analyse du comportement des autorités et les mesures proposées pour la résorption des retards montrent que le projet est loin de normaliser les années académiques. Tous les universitaires sérieux et honnêtes sont conscients que derrière cette mesure se cache une volonté réelle de chasser les étudiants de l'université. Il est illusoire de vouloir rattraper le retard en faisant fi de ses causes.

Dans le fond, il s'agit d'une mesure sournoise pour satisfaire les institutions impérialistes de Bretton Woods que sont la Banque Mondiale et le FMI. Elles qui n'ont jamais fait mystère de leur plan de chasser en masse les étudiants de nos universités publiques depuis l'imposition des Programmes d'ajustements structurels (PAS) dans les années 1990. Au regard de la mise en œuvre de ces politiques liées aux PAS notre université souffre par exemple d'un manque criard d'infrastructures (citée universitaire, amphithéâtre, etc.).

Ainsi, l'UDOC manque de salles pour réaliser les activités académiques au point qu'on retrouve des groupes de travaux dirigés (TD) de plus 800 étudiants. C'est pourquoi il est bon de comprendre l'attitude du président de l'UDOC, Abdouramane GUIRO qui n'est qu'un instrument pour les plus hautes autorités politiques qui se bat pour maintenir sa place au prix de la répression et de l'avenir des étudiants.

Nous tenons à féliciter les promotions et les camarades, qui, malgré l'arbitraire, tiennent sur des positions de lutte. Il est inadmissible d'accepter la confiscation de nos vacances pour soit disant résorber le retard pendant que l'administration de l'UFR-LSH par exemple est dans l'incapacité depuis cinq (05) mois de délivrer des relevés de notes aux étudiants et finaliser des listes définitives des promotions.

L'ANEB/Dédougou condamne la violation des franchises et libertés académiques et la répression des étudiants par les autorités universitaires avec en tête le désormais tristement célèbre Abdouramane GUIRO, il répondra de cet acte tôt ou tard. Elle dénonce le zèle de certains éléments des FDS qui ont trouvé dans la répression des étudiants aux mains nues l'occasion pour bander leurs muscles qui auraient été plus utiles face aux terroristes qui sèment la horde et la désolation à quelques kilomètres de la ville de Dédougou. Quant aux étudiants fantoches, indics qui ont pris position pour le camp des autorités au détriment de leurs intérêts d'étudiants et ceux de leurs camarades, ils seront dénoncés publiquement et rendront compte de leur traîtrise à leurs camarades au moment opportun.

Le Comité Exécutif invite les étudiants à poursuivre la résistance en refusant de faire les cours pendant les vacances. Il appelle à la solidarité à l'endroit des camarades blessés et leur souhaite prompt rétablissement.

Vive l'UGEB !
Vive l'ANEB Dédougou !
Pain et liberté pour le Peuple.

Le Comité Exécutif

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Burkina/Finances : Un atelier sous-régional pour réfléchir à la mobilisation des taxes sur la santé

mer, 07/08/2024 - 18:39

Ouagadougou abrite du 7 au 9 août 2024, l'atelier de formation du Forum des administrations fiscales ouest-africaines (FAFOA) sous le thème « Promotion de la santé et durabilité de la mobilisation des recettes intérieures au moyen des taxes sur la santé en Afrique de l'Ouest ». Cet atelier est une occasion de partage d'expérience des administrations fiscales ouest-africaines sur les mécanismes de taxation des produits nocifs pour la santé.

Ils viennent de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest pour prendre part à cet atelier du Forum des administrations fiscales ouest-africaines (FAFOA). Cette rencontre, selon Saïdou Diallo, conseiller technique du ministre de l'économie et des finances, sera l'occasion pour les administrations fiscales, d'explorer les avantages potentiels des taxes sur la santé, de partager les meilleures pratiques et de développer des stratégies efficaces pour leur mise en œuvre.

Les participants bénéficieront de partage d'expérience sur la taxation des produits nocifs pour la santé.

M. Diallo souligne que les taxes sur la santé concernent les produits nocifs tels que l'alcool, les émissions de dioxyde de carbone, le tabac, etc. Collecter des taxes sur ces produits, permet selon le conseiller technique, de non seulement protéger la santé des populations, mais également de disposer de ressources pour financer le développement. « Ces taxes se sont révélées être un outil puissant non seulement pour la mobilisation des ressources publiques, mais également pour l'amélioration de la santé publique et de la protection de notre environnement. A travers ces taxes, nous pouvons simultanément répondre à des préoccupations de santé publique, réduire notre empreinte écologique et fournir une source de revenus fiable pour nos gouvernements afin de financer les chantiers de développement », a-t-il laissé entendre.

Saïdou Diallo, conseiller technique du ministre de l'économie et des finances souligne que les taxes sur la santé concernent les produits nocifs tels que l'alcool, les émissions de dioxyde de carbone, le tabac, etc.

Babatunde Oladapo, secrétaire exécutif du FAFOA souligne que la plupart des pays ouest-africains dépense moins de 10% de leur budget pour la santé. Dans certains pays, le budget alloué à la santé ne dépasserait pas 4%. Une situation qui selon M. Oladapo peut s'expliquer par la difficulté à mobiliser des ressources. Collecter des taxes sur la santé, peut s'avérer donc une solution, tout en contribuant à améliorer la santé des populations. Il souligne en effet, qu'au Nigéria, les taxes sur les boissons gazeuses, en plus de fournir des ressources au pays, ont un impact certain sur la santé des populations.

Photo de famille

Et en Afrique du sud, l'augmentation de la taxe sur la cigarette a réduit de 10% la consommation de tabac dans le pays, selon le secrétaire exécutif du FAFOA soulignant que l'OMS recommande que 60% du prix du tabac soit des taxes. « La fiscalité sur la santé est d'un avantage certain pour les économies de l'Afrique de l'Ouest. Dans la situation actuelle, nous sommes loin des objectifs que nous avions envisagés. On devra continuer à faire des efforts pour aller plus loin et collecter des ressources substantielles sur les produits nocifs à la santé tel que l'alcool, etc. », a indiqué M. Oladapo.

Il formule le vœu, qu'au sortir de cet atelier, qui se veut une occasion d'apprentissage et de partage d'expérience, les participants de retour chez eux, fassent usage des compétences acquises pour améliorer la collecte de taxes sur la santé.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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Burkina/Immobilier : A Goghin, 600 logements sociaux vont bientôt sortir du sol au profit de la diaspora

mer, 07/08/2024 - 18:11

Pour permettre aux Burkinabè vivant à l'étranger, notamment en Europe, de bénéficier de logements décents chez eux au Burkina, la Société Ilboudo immobilière et foncière (SIIF) a lancé les travaux de construction du « Village de rêves », le samedi 3 août 2024. Il s'agit de la construction de 600 logements à Goghin, commune rurale de Saaba. C'est le ministre en charge de l'urbanisme, des affaires foncières et de l'habitat, Mikaïlou Sidibé, qui a procédé à la pose de la première pierre.

Pour le directeur général de la Société Ilboudo immobilière et foncière (SIIF), Rasmané Ilboudo, c'est un rêve et une vision en passe de devenir réalité après 15 ans de maturation. Les 600 logements devant sortir de terre devraient, au terme du projet, pouvoir loger au moins 12 000 personnes.

« C'est un projet très important qui cadre bien avec la vision du gouvernement », ministre Mikaïlou Sidibé

« Cet espace va réunir au bas mot 12 000 ménages dans cinq ans. C'est ça le grand rêve. La cité est appelée cité communale, et à l'intérieur de la cité communale, on a déjà la diaspora burkinabè vivant en Europe », se réjouit d'avance M. Ilboudo. Il précise qu'initialement, le projet s'étend sur 320 hectares subdivisés en deux zones. « La première zone, c'est 200 hectares, là où ceux qui ont cédé leur site sont dédommagés. La superficie là où nous sommes arrêtés, c'est une superficie qui s'étend sur 120 hectares, sera érigée la cité communale », a annoncé Rasmané Ilboudo.

Pour le directeur général de la SIIF, Rasmané Ilboudo, c'est un rêve et une vision en passe de devenir réalité

« Il y a ce qu'on appelle F3, deux chambres plus salon en termes simples. Il y a ces bâtiments que nous allons ériger ici en mode économique, bien faits avec des commodités de la derrière génération. Ensuite, il y a les F4, c'est-à-dire trois chambres plus salon, en économique et en standing. Il y aura aussi des duplex, un rez-de-chaussée plus hauteur. La grande innovation réservée pour ce site, ce sont les HLM (habitations à loyers modérés). Un bâtiment « qui va prendre en bas et en hauteur, des appartements », a-t-il révélé.

Pour Rachid Bancé, cette cité permettra aux Burkinabè de la diaspora de disposer d'un toit au bercail

Ce projet immobilier est porté par l'association « Village de rêve », dont le président Rachid Bancé, réside en Italie. Créée en 2018, l'association regroupe en son sein des étudiants, des retraités, des travailleurs… Elle a pour ambition d'offrir des logements décents et des opportunités d'investissements structurants aux Burkinabè vivant en Europe et qui souhaitent investir au pays. Pour Rachid Bancé, cette cité permettra aux Burkinabè de la diaspora de disposer d'un toit au bercail et sera aussi bénéfique pour l'économie locale. « Ce projet que nous lançons, ce jour 3 août 2024, permettra à terme à 600 ménages burkinabè de la diaspora de disposer de logements décents, dans la commune de Saaba et de contribuer significativement à l'accroissement de l'économie locale à travers le paiement des taxes et impôts, les investissements structurants et les échanges sociaux », dit-il. Rachid Bancé espère l'accompagnement des autorités politiques et administratives afin de permettre aux Burkinabè de la diaspora de mieux accompagner leur pays.

Les 600 logements devraient pouvoir loger 12 000 personnes

Le projet est soutenu par la commune de Saaba et supervisé par le ministère en charge de l'habitat. Le ministre de l'urbanisme, des affaires foncières et de l'habitat, Mikaïlou Sidibé, était présent à la cérémonie de lancement. M. Sidibé a dit tout le bien qu'il pensait de cette initiative. « C'est un projet très important qui cadre bien avec la vision du gouvernement. Nous avons, dans un premier temps, assaini le secteur de la promotion immobilière au Burkina Faso pour le recentrer autour de la production de logements et en prônant la densification, c'est-à-dire la construction en hauteur, pour limiter l'étalement urbain. Ce projet que nous avons lancé aujourd'hui cadre bien avec cette vision-là. Non seulement il y a des villas pavillonnaires mais également des immeubles en hauteur qui sont prévus. Au niveau du ministère, nous sommes très engagés à accompagner ce projet qui entre dans le cadre de notre programme de production de 50 000 logements dans les cinq prochaines années », a-t-il confié. Il a dit la disponibilité des autorités à accompagner la commune de Saaba et les autres communes qui vont initier des programmes cadrant avec la vision du gouvernement.

Lefaso.net

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Burkina : Les formations à l'extérieur au profit des membres des conseils d'administration des sociétés d'État sont interdites

mer, 07/08/2024 - 17:54

Les missions de formation des membres des conseils d'administration des sociétés d'États, des établissements publics de prévoyance sociale et des sociétés mixtes à participation majoritaire de l'État à l'extérieur du pays sont désormais interdites, sauf dérogation expresse du Premier ministre.

Ainsi en à décidé le Premier ministre dans une note en date du 7 août 2024. Ceci pour réduire le train de vie de l'État car ces missions de formations étaient organisées de façon récurrente, selon la note.

Lefaso.net

Communiqué

Dans le cadre du renforcement des capacités des membres des Conseils d'Administration des Sociétés d'Etat, des Etablissements Publics de Prévoyance Sociale et des Sociétés d'Economie Mixte à participation majoritaire de l'Etat, il m'a été donné de constater des missions de formation à l'extérieur du pays organisées
de manière récurrente.

A cet effet et conformément aux orientations du Gouvernement relatives à la réduction du train de vie de l'Etat, je porte à votre connaissance que les missions de formation des membres des Conseils d'Administration des structures concernées à l'extérieur du pays sont désormais interdites, sauf dérogation expresse du Premier ministre.

Aussi, je vous invite au respect strict des orientations du Gouvernement et à recourir à l'expertise interne et aux services compétents de l'Etat dans le cadre de la réalisation des sessions de formations au profit des membres des Conseils d'Administration de vos structures.

J'attache du prix au respect des termes de la présente circulaire et tout contrevenant s'expose à des sanctions.

Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla
Premier ministre

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Musique : « Je prête ma voix pour donner du réconfort aux FDS sur les théâtres d'opérations », Bam'ss Grace

mer, 07/08/2024 - 17:30

Etienne Bamogo, alias Bam'ss Grace est un gendarme de profession, artiste musicien par passion. Après avoir survécu à une attaque un certain 16/02/2023, à Partiaga, dans la région de l'Est, le soldat prête sa voix pour rendre hommage à tous les FDS et VDP tombés sur les champs de batailles. Aux « immortels » tombés à ses cotés à Partiaga, il promet que leur sacrifice ne sera pas vain. Dans son album de huit titres baptisé « Plus que vainqueur », Bam'ss Grace véhicule un message de consolation et d'espoir.

Lefaso.net : Pourquoi Bam'ss Grace comme nom d'artiste ?

Bonjour. Je m'appelle Etienne Bamogo. Bam'ss c'est diminutif de mon nom de famille et Grace, que je préfère qu'on lice en anglais, c'est la grâce en français. Je fais allusion à la grâce de Dieu qui nous permet de vivre.

Quels sont les messages que Bam'ss Grace véhicules dans ses chansons ?

Déjà, je dis merci à Lefaso.net pour l'accueil. Merci à toute son administration. Que la grâce de Dieu, qui surpasse toute chose, soit le partage de tout un chacun. Et surtout que Dieu étendent vos limites. Je dis aussi merci à ma hiérarchie qui me permet d'être dans vos locaux, grâce à ces autorisations. Je dis également merci à la culture à travers les hommes et femmes qui la font. Bam's Grace a commencé la musique juste après sa formation. J'ai sorti mon album et dans cet opus, je véhicule ce message de consolation, d'espoir, de réconfort envers mes collègues, les veuves, etc.

Pourquoi avez-vous décidé de vous investir dans la musique malgré le fait que vous soyez un FDS ?

Je suis né d'une famille de musiciens. Mes frères et mes sœurs sont des chantres. Ma vocation est venue comme ça. C'est pourquoi, juste après ma formation, j'ai usé de mon talent, ma vocation, pour utiliser ma voix pour consoler, soulagé et guérir.

Parlez-nous de l'attaque de Partiaga le 16 février 2024 dont vous avez été un témoin privilégié ?

Le 16 février 2024 est un jour qui reste inoubliable. J'étais dans une zone nommée Partiaga, dans l'Est du pays. On a vécu des expériences qu'on ne peut pas relater ici. L'expérience, d'après un l'adage, se vit et ne se raconte pas. Ce n'était vraiment pas la joie. Mais Dieu nous a permis de vivre. On a perdu des proches, des amis, des collègues. Nous qui avons survécu, nous sommes là pour apporter notre soutien à ces femmes et enfants de soldats qui sont restés sur les champs de batailles.

Quel est le message contenu dans le titre « Plus fort que la peur » dont le clip vient de sortir ?

Nous avons lancé notre album à travers la dédicace le 26 juin 2023 au Mess des officiers. La chaine de commandement de la gendarmerie était présente, de même que le ministre en charge de la culture. Juste après avoir écouté les titres, le ministre était ému et nous a accordé la réalisation de deux clips. Nous avons choisi donc de cliper « Plus fort que la peur » pour essayer relater nos vécus et nos expériences sur le terrain. Afin que de galvaniser nos frères sur les différents champs de bataille. Parce qu'il y a des moments où ce n'est vraiment pas facile. Beaucoup perdent le moral. Mais par nos voix, la chanson, on peut aussi contribuer à les remotiver.

Un deuxième album de 12 titres est presque prêt, selon l'artiste

Lefaso.net : Dans cette chanson, vous parlez aussi aux soldats blessés sur les théâtres d'Operations ?

Le clip dit aussi aux soldats rendu inoperationnel de fait de blessure, que ce n'est pas encore fini. Même dans ta blessure, tu peux toujours donner ta contribution à l'effort de paix ou à la reconquête du territoire national. Vous savez, quelqu'un qui a une jambe ou une main empotée qui se sent abandonner, peut avoir des remords et tout ce qui va avec. A ces derniers, on leur dit, ce n'est pas encore fini, essuie tes larmes. La victoire n'est plus loin.

Lefaso.net : C'est une carrière musicale qui vient d'être lancée ou c'est juste pour rendre hommage à tes collègues FDS ?

En plus d'encourager les soldats, c'est aussi ma carrière musicale que j'ai lancé avec mon premier album. Je profite vous informer qu'on a déjà finalisé un album de 12 titres. On a aussi un autre clip du premier album qu'on va réaliser. On a ferme conviction d'y parvenir.

Lefaso.net : Quelle est la suite pour Bam'ss Grace ?

La suite, c'est de ne pas abandonner. On compte faire des tournées dans les provinces du Burkina Faso, dans les pays voisins et pourquoi pas à l'extérieur, pour véhiculer le message. Puisqu'en plus du message d'encouragement, il y a d'autres messages que je transmets et qui pourraient intéresser tout le monde. On va s'accrocher aux anciens pour pouvoir aller loin.

Lefaso.net : Cela n'entravera pas votre mission première ?

Toute suite j'ai dit que je suis là grâce à ma hiérarchie. Parce que ma profession prime sur ma passion. Je pense que pour pouvoir réaliser mes projets dans le cadre de ma passion, qui est la musique, on va toujours demander des autorisations. Je ne pense pas que cela va jouer sur mon métier qui est la priorité.

Lefaso.net : Est-ce qu'il y a des collaborations en vue avec les autres artistes qui sont dans les rangs ?

Oui bien sûr. J'ai des collaborations avec des acteurs, des doyens de la musique qui sont des FDS comme les Kezi, les Whé-wé, les Privat, etc. On a prévu une collaboration de clip ensemble. Parce qu'un l'adage dit que seul on est faible et ensemble on est plus fort.

Lefaso.net : Un dernier mot ou un appel à lancer ?

Je lance un appel à toute la population du Burkina Faso de collaborer avec les FDS, de collaborer avec le gouvernement, afin qu'ensemble, cette paix que l'on recherche tous, soit de retour. Car la paix c'est le bonheur de tous. Avec ce gouvernement, beaucoup de défis sont relevés. Je demande seulement une cohésion pour pouvoir mener à bien toutes les activités. Je dis encore merci à Lefaso.net pour m'avoir reçu.

Interview réalisée par Obissa Juste Mien
Lefaso.net

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Burkina : L'ANSAL-BF invite la population à faire confiance aux travaux de l'équipe de Target Malaria

mer, 07/08/2024 - 14:38

L'Académie nationale des sciences, des arts et des lettres du Burkina Faso (ANSAL/BF), dans une déclaration rendue publique, ce 6 août 2024, réitère son soutien à l'équipe de Target Malaria. Elle demande également à la population d'en faire autant en faisant confiance aux travaux de Target Malaria.

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Coopération Burkina – Sierra Leone : Le Président Julius Maada BIO est arrivé à Ouagadougou

mer, 07/08/2024 - 13:58

(Ouagadougou, 07 août 2024). Le Président de la République de Sierra Leone, Julius Maada BIO est arrivé, ce mercredi matin à Ouagadougou, pour une visite de travail et d'amitié.

Il a été accueilli à sa descente d'avion par le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim TRAORE. Après les honneurs militaires et un tête-à-tête entre les deux Hommes d'Etat au salon d'honneur de l'aéroport international de Ouagadougou, le cortège a mis le cap sur le palais présidentiel de Koulouba.

Les deux Chefs d'Etat auront une séance de travail élargie à leurs délégations, suivie d'un huis-clos entre les Présidents TRAORE et BIO. Ils passeront en revue plusieurs questions d'intérêt commun liées à l'unité africaine et à la situation internationale.

La visite sera aussi une occasion pour les deux Chefs d'Etat d'échanger autour des axes de coopération bilatérale entre le Burkina Faso et la République de Sierra Leone.

Direction de la Communication de la Présidence du Faso

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