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Updated: 2 months 1 week ago

Décès de Charles KI : Remerciements et Faire-part

Fri, 07/07/2023 - 22:00

Les grandes familles KI, PARE, a YABA OUAGADOUGOU, BOBO DIOULASSO, KOUDOUGOU France ;
Les familles alliées et amis KI, PARE, GOBI, SANKARA, BONANE, TONI, GUEL, PANGUI, KAWANE, SIDIBE, KAMBIRE, TIOYE, YANRA, BERE,ZEBA,TINKODOGO
Les enfants et petits-enfants ;

Remercient sincèrement tous ceux qui, de près ou de loin ont apporté leurs marques de sympathie, de compassion, de solidarité, et de soutien multiforme lors du rappel à Dieu le 5 juillet 2023 à OUAGADOUGOU et de son inhumation le jeudi 6 juillet 2023 a YABA de leurs regretté père, oncle, frère, amis, et grand père Charles KI inspecteur du trésor à la retraite.

La famille se garde de citer des noms de peur d'en oublier.
Que Dieu le tout puissant, dans sa grande miséricorde vous récompense au centuple de vos bienfaits.

Une messe sera dite à l'intention du défunt ce dimanche 9 juillet 2023 a 6h 30mn à la chapelle saint Marc a la Zone 1.

En attendant les funérailles qui sont prévues pour le 02 décembre à YABA, la famille vous invite à vous joindre à elle pour prier pour le défunt selon le programme suivant :

Dimanche 09 juillet 2023 :
Chapelle saint marc sis à la zone 1 messe de 6h 30mn
Dimanche 16 juillet 2023 :
Chapelle saint marc, messe de 09 h : 00 mn
Église Saint François d'assise messe de 09 h : 00 mn

Église de Tingandogo, messe de 09 h : 00 mn
Église saint François Xavier à Tenkodogo messe de 09 h : 00 mn
Dimanche Le 23 juillet 2023 :
Chapelle saint marc, messe de 09 h : 00 mn

Église Saint François d'assise, messe de 09 h : 00 mn
Église de Tingandogo, messe de 09 h : 00 mn
Église saint François Xavier à Tenkodogo messe de 09 h : 00 mn
Dimanche 30 juillet 2023 :
Chapelle saint marc, messe de 09 h : 00 mn

Église Saint François d'assise, messe de 09 h : 00 mn
Église de tingandogo, messe de 09 h : 00 mn
Église saint François Xavier à Tenkodogo messe de 09 h : 00 mn
Dimanche 06 aout 2023 :
Chapelle saint marc, messe de 09 h : 00 mn

Église Saint François d'assise, messe de 09 h : 00 mn
Église de tingandogo, messe de 09 h : 00 mn
Église saint François Xavier à Tenkodogo messe de 09 h : 00 mn

Que dans sa grande miséricorde, l'éternel lui accorde le repos éternel.

UNION DE PRIERE

Categories: Afrique

Burkina/ Navigation par satellite : 30 agents du cadastre renforcent leurs capacités

Fri, 07/07/2023 - 21:51

30 agents du cadastre ont été formés sur l'utilisation de récepteurs GNSS (Système global de navigation par satellite). Il s'est agi de renforcer leurs capacités à l'utilisation des récepteurs GNSS différentiels de type RTK de la marque Trimble et des modèles R10, R12i. La formation a pris fin ce vendredi 7 juillet 2023 à Ouagadougou.

Il faut savoir que le GNSS permet à un État de déterminer les différents points sur son territoire de manière précise (les terres, l'immobilier, les travaux de lotissement, d'aménagement et de route). Cela permet de déterminer la limite d'une parcelle d'un particulier, par exemple, via le satellite.

La formation a été à la fois théorique et pratique

A partir de là, les agents du cadastre ont des données précises et peuvent estimer les taxes que le citoyen doit payer en fonction de son bien (immobilier, parcelle, etc.) Cela permet en outre à l'Etat d'avoir une certaine maîtrise de son territoire à travers la topographie (technique de représentation sur un plan des formes du terrain, avec les détails des éléments naturels ou artificiels qu'il porte).

Les participants ont reçu des attestations

Il faut souligner qu'un agent du cadastre est en charge de répertorier les biens immobiliers, les parcelles afin de prélever l'impôt chez les particuliers. En effet, l'agent du cadastre a cinq missions à savoir : celle technique pour faire le plan cadastral, celle foncière qui lui permet d'identifier les parcelles foncières et d'aider à la gestion des titres fonciers, la mission fiscale qui lui permet d'évaluer et de prendre l'impôt, celle juridique qui lui permet de faire les bornages et les contenances des terres et une mission documentaire qui lui permet de donner des documents aux citoyens qui en ont besoin, comme un extrait cadastral.

Daouda Kirakoya a affirmé que les agents vont pouvoir mettre leurs compétences en pratique le plus rapidement possible

Les agents du cadastre sont sous la coupe de la direction générale des impôts (DGI). « Nous avons une grande mission, celle d'assurer la digitalisation du cadastre. Les instruments au niveau du cadastre doivent être fiables et il faut qu'à l'échelle nationale, nous puissions avoir un même référentiel. A l'issue de cette formation, nous attendons un avancement dans le processus de digitalisation du cadastre afin d'avoir des plans fiables. Nous espérons que tout ce qu'il y'a comme cartographie au niveau national puisse avoir des documents fiables », a déclaré le directeur général des impôts, Daouda Kirakoya. Il faut noter que la formation a été assurée par l'Institut géographique du Burkina (IGB).

Halidou Nagabila a salué ce partenariat entre agents de l'Etat

Un transfert de compétences

Selon le directeur général de l'IGB, Halidou Nagabila, ce transfert de compétences entre agents de l'Etat représente tout un symbole. « C'est une très haute vision de la part du directeur général des impôts qui a pris l'initiative de réunir l'ensemble des services publics pour faire en sorte qu'ils se soutiennent mutuellement en matière d'échanges de compétences et de savoirs pour permettre à l'Etat d'arriver à résoudre ses propres problèmes. Il faut d'abord utiliser le potentiel de l'Etat pour résoudre les problèmes de l'Etat. Après cela, si au niveau du potentiel de l'Etat il y'a des insuffisances, on peut regarder dans quelle perspective on peut trouver d'autres initiatives pour compléter ce qui manque à l'Etat » s'est-il exprimé.

Alexis Bancé a rappelé que dans le cadre du projet, du matériel a été offert en plus des formations

Cette formation s'inscrit dans le cadre du Projet d'assistance technique et financière au profit de la direction générale des impôts (PATF-DGI) financé par la coopération suisse. « Nous avons décidé d'accompagner la DGI pour qu'elle modernise ses outils de collecte de mobilisation des recettes afin de renforcer les possibilités de financements de développement. Cette formation s'inscrit dans la suite logique de notre appui qui est de renforcer les capacités de mobilisation de la DGI dont celle d'appuyer les activités du cadastre. Nous sommes ravis de savoir que cette formation a pris le chemin d'une coopération étatique », a confié le représentant de la coopération suisse, Alexis Bancé.

La phase trois de ce projet va s'étaler jusqu'en 2025. Cette formation a débuté le 12 juin 2023.

SB
Lefaso.net
Définition d'un agent du cadastre : L'Economiste du Faso

Categories: Afrique

Burkina/Promotion des droits de l'enfant : L'UNICEF sensibilise les membres de l'association Déni Dêmè sur la problématique

Fri, 07/07/2023 - 20:14

Les membres de l'association Déni Dêmè ont bénéficié d'un renforcement de capacité, du 4 au 6 juillet 2023 à Bobo-Dioulasso, en matière de promotion des droits de l'enfant. Cette formation qui a été organisée en collaboration avec l'UNICEF rentre dans le cadre de l'organisation de la 24e édition de Fitini Show, festival culturel d'éveil des enfants du Burkina pendant les vacances scolaires. La cérémonie de clôture de l'atelier a eu lieu dans l'après-midi du jeudi 6 juillet 2023, avec la remise des attestations aux participants.

La cérémonie de clôture des trois jours de formation a été ponctuée par des allocutions, la remise d'attestions aux participants ainsi qu'une prestation musicale. Une cérémonie qui a connu la présence des autorités de la commune de Bobo-Dioulasso venues témoigner leur engagement à promouvoir les droits de l'enfant pour leur épanouissement. Le président de la délégation spéciale communale a été représenté à la clôture de l'atelier par son directeur de cabinet, Lamine Passoulé, qui a tenu à saluer à sa juste valeur cette initiative qui, selon lui, vise à promouvoir les droits de l'enfant au Burkina Faso.

Cette session de formation s'inscrit dans le cadre de l'organisation de la 24e édition de Fitini Show qui se tiendra à Bobo-Dioulasso sous le thème : « Je ne suis ni employé, ni épouse ; Oui à l'éducation des enfants ! ». A en croire le président de l'association Déni Dêmè, Moussa Dembélé, à chaque début de Fitini Show, l'association organise des formations au profit de certains acteurs sur la maîtrise de la thématique retenue. « C'est pourquoi, cette année le comité d'organisation a décidé d'outiller certains acteurs sur les thématiques qui concernent cette 24e édition et qui sont liées à la protection de l'enfant, au genre et à l'éducation inclusive », a-t-il expliqué.

Le président de l'association Déni Dêmè, Moussa Dembélé, expliquant les objectifs de l'atelier

En effet, le Burkina Faso est confronté à plusieurs défis en matière de droits des enfants. Selon l'UNICEF, près de 40% des enfants âgés de 5 à 14 ans travaillent, et souvent dans des conditions dangereuses et préjudiciables à leur santé et à leur développement. De plus, de nombreux enfants sont victimes d'exploitation et d'abus sexuels surtout les filles. Ce qui a des conséquences graves sur leur santé physique et mentale. Aussi, les inégalités de genre persistent encore en dépit de toutes les actions entreprises par le gouvernement et ses partenaires. Les chiffres montrent que plus de filles que de garçons sont confrontées par exemple au mariage d'enfant et à d'autres formes de violences basées sur le genre et que les enfants en situation de handicap par exemple accèdent très marginalement aux services sociaux de base dont principalement l'éducation.

La porte-parole des participants, Aminata Dorothée Zerbo, reçoit son attestation des mains du directeur de cabinet Lamine Passoulé

Toutes ces problématiques sont exacerbées dans le contexte actuel d'urgence que traverse le pays, et nécessite que les efforts soient soutenus pour contribuer à réduire les privations des droits des enfants. C'est ainsi que l'association Déni Dêmè en collaboration avec l'UNICEF a voulu saisir cette occasion pour sensibiliser ses membres sur les problématiques cruciales qui se posent aux enfants et renforcer leurs capacités pour qu'ils soient ainsi des acteurs de changement dans leurs communautés pour une meilleure protection des droits des enfants. « Cette formation était nécessaire pour que nous puissions avoir un bon Fitini Show avec un niveau élevé dans les différentes catégories », a dit Moussa Dembélé.

La formation était axée autour des communications et des messages de sensibilisation, des jeux de rôle sur les thématiques identifiées, afin de renforcer les connaissances des acteurs en contact permanent avec les enfants, notamment des jeunes, des enseignants, des leaders et des encadreurs de groupes. Environ une cinquantaine de personnes ont pris part à cette session de formation. Ils ont tous été outillés sur la protection et la promotion des droits des enfants et les violences basées sur le genre et ils sont désormais capables de les promouvoir dans leurs communautés. Ils ont été également sensibilisés sur l'éducation inclusive des enfants ainsi que ses défis notamment dans le contexte d'urgence. Ils sont aptes à intégrer les principes d'inclusion, d'égalité de genre dans la préparation et la mise en œuvre de l'évènement Fitini Show.

Selon Ida Tamini, contribuer au renforcement des compétences techniques des membres de Déni Dêmè et de la société civile sur les droits des enfants est d'une importance capitale pour l'UNICEF

Par ailleurs, les participants ont pu avoir des notions sur la législation en matière de travail des enfants et ses pires formes et ils connaissent mieux les actions de l'UNICEF dans le domaine de l'inclusion et en particulier l'inclusion des enfants vulnérables (dont les enfants handicapés) dans l'éducation. « A travers cette séance de formation l'UNICEF espère contribuer à faire des participants, des relais auprès de leurs communautés respectives. Nous sommes toujours prêts à accompagner cette initiative, afin de renforcer le plaidoyer auprès des autorités compétences afin d'éradiquer les mauvaises pratiques telles que le travail des enfants et autres formes d'abus et d'exploitation », a indiqué la représentante de l'UNICEF à cette cérémonie, Ida Tamini.

La porte-parole des participants, Aminata Dorothée Zerbo, salue l'initiative de la formation à sa juste valeur

Selon elle, contribuer au renforcement des compétences techniques des membres de Déni Dêmè et de la société civile sur les droits des enfants est d'une importance capitale pour l'UNICEF. Elle a affirmé que l'UNICEF et l'association poursuivent les mêmes objectifs à savoir l'épanouissement et le bien-être des enfants. « Nos filles et nos garçons, y compris celles et ceux vivant avec un handicap, ont besoin de protection, d'égalité dans le traitement, et d'accès à une éducation de qualité pour tous. Nous ne devons laisser personne pour compte », a-t-elle laissé entendre. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/ENAREF : 96 heures pour renforcer la cohésion sociale entre les élèves et rehausser les différentes cultures

Fri, 07/07/2023 - 20:02

Le ministre en charge de la fonction publique, Bassolma Bazié, a présidé, ce vendredi 7 juillet 2023 à Ouagadougou, l'ouverture officielle et la conférence inaugurale des 96 heures du financier. Cette cérémonie s'est tenue en présence du délégué général des élèves, Jacques Ouédraogo, et de la représentante du directeur général de l'Ecole nationale des régies financières (ENAREF), Irène Kabré/Bougma.

« Le renforcement de la neutralité politique et de la méritocratie dans l'administration publique », c'est ce thème qui a été choisi pour les 96 heures du financier, édition 2023.
Au programme de cette édition, des activités sportives, culturelles, récréatives, et intellectuelles et le panel sur le thème choisi meubleront ces quatre jours.
Présidant l'évènement, Bassolma Bazié a rappelé qu'il se tient dans un contexte particulier de notre pays et constitue un cadre de renforcement de la cohésion sociale, de l'intégration des communautés, un brassage culturel et des valeurs socio-culturelles au sein de l'école.

Bassolma Bazié, ministre en charge de la fonction publique, présidant la conférence inaugurale des 96 heures du financier

Une activité qu'il dit saluer à sa juste valeur, surtout le thème qui a été choisi, parce qu'il fait mention d'une problématique majeure qu'est la politisation de l'administration.
Pour le délégué général des élèves, Jacques Ouédraogo, et la représentante du directeur général de l'ENAREF, Irène Kabré/Bougma, c'est une activité classique qui permet de créer un brassage culturel et un cadre d'expression des communautés représentées dans l'école.

En effet, ces 96 heures, selon le délégué, sont l'équivalent des journées portes ouvertes à l'Ecole nationale des régies financières qui est une occasion pour les élèves d'inviter des écoles professionnelles sœurs et ceux qui sont dans d'autres secteurs d'activités, à venir découvrir ce qui se fait au sein de cette école des régies financières.

Jacques B. Ouédraogo, délégué général des élèves financiers

En revenant sur le thème choisi, Jacques Ouédraogo a expliqué qu'il a été motivé par l'adoption de la loi n-002-2023/ALT portant renforcement de la neutralité politique et de la méritocratie dans l'administration publique le 16 mars 2023. Un thème, dont le décor du débat a été planté par le chef de département bonne gouvernance du ministère en charge de la fonction publique, le collaborateur du ministre Bassolma, Sidi Barry.

Dans son exposé, il a d'abord expliqué comment la loi a vu le jour. Et selon ses explications, l'administration publique burkinabè est gangrenée par un phénomène, à savoir la politisation, que le Collège des sages de 1999 issu du drame de Sapouy avait révélée, mais aussi un rapport de 2015 du ministère en charge de la fonction publique. Cela était visible, dit-il, dans les nominations de complaisance, l'utilisation des biens et moyens de l'Etat pour des campagnes électorales et autres. C'est donc sur la base de tous ces éléments réunis que la loi a été votée en mars 2023 par l'ALT, et dont le décret d'application se fera dans les semaines à venir.

Elèves financiers et autres, autorités politiques et experts en finances mobilisés pour connaître le contenu du panel sur le thème de la neutralité et la méritocratie

En somme, il a rappelé que le phénomène de politisation de l'administration compromet le principe de neutralité et d'impartialité de l'administration publique, dont les effets pervers se traduisent par le favoritisme, les nominations de complaisance, l'existence des clans dans l'administration, l'incompréhension et la mauvaise gestion des ressources publiques. Et face à une telle situation, il était donc impératif de réduire l'influence négative de la politique sur son fonctionnement, de renforcer la méritocratie en son sein, à travers l'adoption de la loi qui permettra de réduire le phénomène, d'améliorer l'efficacité des structures publiques et de contribuer au renforcement de la bonne gouvernance dans notre pays, a-t-il résumé.

YZ
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Categories: Afrique

Burkina Faso : 15 ans d'emprisonnement dont 10 ans ferme requis contre Vincent Dabilgou

Tue, 04/07/2023 - 00:40

Le ministère public déclare Vincent Dabilgou coupable de toutes les infractions qui lui sont reprochées. Par conséquent, il requiert contre lui 15 ans d'emprisonnement dont 10 ferme et une amende de 500 millions de francs CFA ferme.

En plus de cela, le ministère public requiert qu'on lui décerne un mandat d'arrêt et une confiscation de ses biens à la valeur détournée estimée à plus de 900 millions francs CFA. Également, le ministère public souhaite qu'il soit déchu de ses droits civiques à vie, des décorations et médailles.

Le prévenu Vincent Dabilgou, acteur principal de cette affaire, faut-il le rappeler, est poursuivi pour détournement de deniers publics, de blanchiment de capitaux et de financement occulte de parti politique, notamment le parti dont il est le président, le NTD.

Dans son réquisitoire, le ministère public est revenu point par point sur les différentes transactions monétaires, et les destinations de ces transactions.

L'argent qui a été servi provient sans aucun doute des comptes de l'État. Le détournement est constitué parce qu'aucune pièce justificative n'a été présentée lors des transactions.

"L'ex ministre était au courant de tout parce qu'il est l'ordonnateur. Les faux bordereaux de livraison viennent attester davantage qu'il était au courant. Le détournement se situe également au niveau de l'acquisition des motos, une centaine", a détaillé en partie le procureur pour démontrer que l'infraction de détournement de deniers publics par l'ex ministre est établie.

Cette infraction ayant été établie, a poursuivi le procureur, l'argent a servi au financement occulte du NTD pour la campagne.

Pour ce qui concerne la dernière infraction, à savoir, le blanchiment de capitaux, le procureur convainc que M. Dabilgou a reçu l'argent détourné qui a servi à financer les activités d'un parti politique. "M. le président, on parle de plus de 600 millions de francs CFA sur l'ensemble des marchés fictifs. C'est de ça qu'il s'agit. C'est cela le blanchiment de capitaux car ayant été, non seulement obtenu frauduleusement, mais servi pour d'autres fins", a-t-il tablé.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

Categories: Afrique

Rencontre gouvernement/secteur privé : La 5e édition se penche sur le rôle du foncier dans la promotion de l'investissement productif

Tue, 04/07/2023 - 00:35

La 5e édition du Cadre de concertation et d'orientation pour le dialogue État/secteur privé (CODESP) se tient, les 3 et 4 juillet 2023 à Bobo-Dioulasso. Cette édition est placée sous le thème : « Le rôle du foncier dans la promotion de l'investissement productif au Burkina Faso ». La cérémonie d'ouverture des travaux qui a eu lieu ce lundi 3 juillet a été présidée par le chef du gouvernement, Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla.

Cette 5e édition de la rencontre nationale Etat/secteur privé se tient dans un contexte économique, politique et social particulièrement difficile aux plans national et international. Pour le ministre du développement industriel, du commerce, de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises, Serge Poda, tenir un tel évènement dans ces circonstances est assurément un défi et un acte de résilience.
Cette édition de la rencontre nationale Etat/secteur privé est donc l'aboutissement d'un processus qui a commencé en 2022 et qui a impliqué tous les acteurs tant au niveau régional que sectoriel. Le thème retenu cette année est : « Le rôle du foncier dans la promotion de l'investissement productif au Burkina Faso ».

Ce thème évocateur donne ainsi l'occasion aux acteurs de se pencher sur les nombreux défis à relever par les autorités du pays en matière foncière. « Cette problématique ne peut être traitée qu'à travers un dialogue public/privé renforcé et consolidé avec des axes stratégiques clairement définis à l'effet de trouver des réponses adéquates », a souligné le ministre Poda dans le discours d'ouverture des travaux.

Selon le ministre Serge Poda, tenir un tel évènement dans ces circonstances est assurément un défi et un acte de résilience

Ainsi, au cours de cette rencontre nationale, les participants vont échanger principalement sur les préoccupations transversales résiduelles issues des concertations régionales et sectorielles, l'état de mise en œuvre des recommandations issues de la précédente édition de la rencontre nationale du cadre de dialogue tenue les 27 et 28 septembre 2021 à Bobo-Dioulasso et les conclusions de l'étude réalisée sur la thématique centrale de cette édition du CODESP.

A l'issue des échanges des recommandations seront faites en vue de poursuivre les sillons tracés et par ricochet, d'accélérer la transformation de l'économie burkinabè.
Cette rencontre se veut être un espace privilégié d'échanges entre le gouvernement et le secteur privé en vue d'examiner les préoccupations du secteur privé. Le ministre Serge Poda a rassuré que les recommandations qui seront issues des travaux feront l'objet d'un examen attentif et d'une évaluation conjointe de la mise en œuvre via le comité de pilotage du CODESP. Il a rassuré que le gouvernement a pris la pleine mesure des nombreux défis à relever pour accompagner la transformation structurelle de l'économie burkinabè.

La rencontre a réuni les membres du gouvernement et les acteurs du monde des affaires

L'accès à la terre constitue une préoccupation majeure pour le secteur privé

Le secteur privé burkinabè est considéré comme le principal moteur de la croissance économique. Il est le gros pourvoyeur d'emplois et créateur de richesse nationale. Aujourd'hui, le secteur privé est durablement affecté par la crise sécuritaire. « Cette crise nous donne l'opportunité d'opérer des mutations profondes pour un changement de paradigme et d'asseoir les jalons d'un développement économique harmonieux de notre pays », a indiqué Mamady Sanoh, vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina.

Il poursuit en expliquant que le thème de cette année revêt une importance capitale pour le pays au vu de l'importance de la terre comme principal capital de la promotion des activités économiques. A l'en croire, la terre représente un facteur déterminant de la paix sociale indispensable à la mise en œuvre de toute activité économique et à la promotion d'un développement économique durable.

« A cet égard, l'accès à la terre constitue une préoccupation de tout processus de développement économique. La chambre de commerce partage ce souci car nous peinons depuis plus de dix ans pour mobiliser la terre nécessaire à la délocalisation du port sec qui se retrouve enclavé au cœur de Ouagadougou », a-t-il dit.

Le vice-président de la CCI-BF, Mamady Sanoh, a salué à sa juste valeur les efforts déjà entrepris par les autorités de la transition en vue de restaurer le territoire

C'est pourquoi, les acteurs du développement posent au premier rang de leurs préoccupations, la problématique de l'accès et de la sécurité foncière. Ainsi, le gouvernement et les acteurs du monde des affaires s'intéressent au rôle du foncier dans la promotion des investissements productifs au Burkina. Au cours des travaux, il s'agira pour ces acteurs de mener la réflexion autour de la problématique foncière au Burkina, afin d'identifier et de mettre en œuvre des réformes et des comportements responsables qui permettront de faire du foncier un véritable instrument de développement et éviter que ce ne soit une « bombe sociale ».

Mamady Sanoh a salué la récente adoption de la loi portant promotion immobilière qui permettra entre autres « d'assurer une meilleure gestion du foncier national, de préserver les terres cultivables et de favoriser la promotion du logement décent et la mise en œuvre de projets intégrés de développement ». [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Romuald Dofini
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Categories: Afrique

Burkina/Insécurité : La ligue islamique du Faso exhorte les groupes armés terroristes à déposer les armes

Tue, 04/07/2023 - 00:30

La Ligue islamique du Faso (LIFA) a invité les groupes armés terroristes à déposer les armes et à rejoindre la patrie afin de travailler main dans la main, pour le développement du pays. Elle a invité également les Burkinabè à cultiver la paix, la tolérance et la cohésion sociale. Elle l'a fait savoir ce dimanche 2 juillet 2023 à Bobo-Dioulasso.

Les membres de la Ligue islamique du Faso (LIFA) étaient réunis ce dimanche 2 juillet 2023 à Bobo-Dioulasso. La rencontre a regroupé essentiellement les imams, les prêcheurs et les leaders religieux de la ville de Sya. Elle a été une occasion pour ces membres de la LIFA de souhaiter une très bonne fête de Tabaski à tous les musulmans et à toute la population du Burkina Faso. Cette rencontre qui se tient juste après la fête de l'Aïd-El-Kebir a permis à ces membres d'échanger également sur la situation du pays.

Selon le président de la communauté musulmane des Hauts-Bassins, Mahama Sanogo, cette rencontre était nécessaire car elle a permis aux membres de la LIFA d'échanger entre eux et de souhaiter une bonne fête à toute la communauté musulmane. « Nous souhaitons une très bonne fête à tous et que les sacrifices faits, le sang des béliers versé pour le Burkina, puissent laver le sang versé par les ennemis. Que la hache de guerre soit définitivement enterrée et que cesse la guerre pour que notre pays puisse retrouver la paix et la quiétude », a-t-il fait savoir.

Le président de la communauté musulmane, Mahama Sanogo, réaffirme le soutien de la LIFA aux autorités de la transition dont le capitaine Ibrahim Traoré

Le président Sanogo a saisi cette occasion pour lancer un appel à l'endroit des populations burkinabè, à se donner la main pour cultiver la paix et la cohésion sociale, « gage d'un développement durable ». Il a également lancé un appel à l'endroit des « frères égarés », à déposer les armes et à rejoindre la patrie, afin de travailler ensemble pour le développement du Burkina Faso. « C'est une guerre qui est perdue d'avance pour eux parce qu'un individu ne peut pas imposer ses lois ou ses idées dans un pays, c'est difficile. Nous avons la voie légale qui est celle des urnes. Si ces individus ont un projet de société qui peut convenir aux Burkinabè, qu'ils viennent l'exposer. Et si cela peut amener la paix, la quiétude et le développement au Burkina, les gens ne vont pas tarder à y adhérer », a laissé entendre le président Mahama Sanogo.

Il estime que la voie empruntée par ces groupes armés n'est pas la bonne. En tant que leader religieux, il a expliqué que les textes coraniques sur lesquels ces individus se basent pour combattre les Burkinabè, que ce n'est qu'une incompréhension de ceux-ci. « Ce n'est pas la réalité. C'est une manipulation qui n'a rien à voir avec la religion musulmane, ni le développement du pays, encore moins la justice. Donc nous les invitons à revenir à la raison. C'est ce qui sera bon pour eux et pour le pays », a souligné Mahama Sanogo.

Les membres de la LIFA invitent les groupes armés terroristes à déposer les armes et à travailler pour le développement du Burkina Faso

La LIFA s'est dit favorable au projet de nouvelle constitution annoncé par la transition burkinabè, car elle estime que cette révision de la constitution va « apporter un bouffée d'oxygène à la société et à nos relations avec l'extérieur ». Par ailleurs la LIFA a réaffirmé son soutien aux autorités du pays pour une issue favorable de la transition. « Nous réaffirmons notre soutien à la transition. Quel qu'en soit la situation, il faut que les Burkinabè se donne la main, laisse leurs divergences, pour qu'ensemble on puisse combattre le mal d'abord », a-t-il conclu.

Romuald Dofini
Lefaso.net

Categories: Afrique

Validation de la mise en œuvre de l'ITIE : Le Burkina Faso ne négocie pas avec l'ITIE international

Tue, 04/07/2023 - 00:25

L'article d'un journal français paru le 23 juin 2023 amène Jonas Hien à penser que le rapport provisoire de L'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) a été tripatouillé et que l'ITIE est en train de faire une guerre par procuration contre le Burkina Faso, face à sa décision de s'autodéterminer. Il s'en explique dans les lignes qui suivent.

Le Journal français, Africa Intelligence, dans sa parution du 23 juin 2023, sous le titre « A Dakar, Ouagadougou manœuvre en coulisses pour rassurer l'ITIE », écrivait ceci : « la délégation burkinabè a rencontré, en toute discrétion, le Directeur Afrique de l'ITIE lors de la conférence mondiale de l'organisation, qui s'est tenue à Dakar du 12 au 15 juin 2023. Son objectif : adoucir un rapport provisoire du secrétariat international de l'ITIE, très critique à l'égard de la junte. » Cet article tendancieux et mensonger m'oblige à donner l'information aux Burkinabè sur ce qui s'est passé.

Depuis janvier 2023, le Burkina Faso est dans un processus de Validation de la mise en œuvre de l'Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE). La mise en œuvre de l'ITIE est guidée par un référentiel appelé Norme ITIE qui renferme des règles qualifiées d'Exigences que le pays est tenu de respecter dans la mise en œuvre de ce processus international. La Validation consiste à évaluer le pays pour apprécier dans quelles mesures il respecte ces Exigences qui s'appliquent à la fois à l'Administration publique, aux sociétés minières et à la société civile. Suivant le processus normal, l'ITIE international soumet au pays évalué un rapport provisoire et le pays dispose d'un mois pour apporter ses commentaires et les réponses aux préoccupations de l'ITIE international consignées dans le rapport provisoire. Ainsi, au mois de mars 2023, le Burkina Faso devait recevoir son rapport provisoire. Mais jusqu'à vers fin mai 2023, le rapport provisoire n'était pas encore parvenu.

Au niveau du Comité de pilotage de l'ITIE-Burkina Faso, nous avions commencé à nous interroger sur ce grand retard, inhabituel. Des différents échanges entre le Secrétariat permanent de l'ITIE-Burkina Faso et l'ITIE international, il ressort que le rapport était en phase d'assurance qualité. Mais on soupçonnait déjà que quelque chose ne va. En effet, l'ITIE international avait relevé auparavant, plusieurs fois, le cas de la suspension de Radio France internationale (RFI) et de France 24, qualifiée d'entraves à la liberté d'expression et de presse et d'autres choses encore. Vers fin mai donc, j'ai été obligé d'appeler à l'ITIE international (basé à Oslo, en Norvège), pour exprimer la préoccupation de la société civile face à ce grand retard dans la transmission du rapport provisoire.

J'ai été rassuré que le rapport provisoire nous parviendra mais en me disant que notre pays étant un régime militaire, il y a des aspects à voir. Toute de suite, je n'ai pas partagé cette façon de voir avec mon interlocuteur, car le régime militaire dont il parle n'impacte en rien la mise en œuvre normale de l'ITIE au Burkina Faso. Mon interlocuteur me confirme une information que j'avais déjà à savoir que l'ITIE international nous proposait une rencontre à Dakar, en marge de la conférence mondiale de l'ITIE pour échanger sur le rapport provisoire (qui n'était pas encore arrivé) tout en me rassurant qu'on aura le rapport avant de venir à Dakar.

Finalement, le rapport provisoire nous est parvenu dans l'après midi du 07 juin 2023 alors que toute la délégation du Burkina Faso devait arriver à Dakar le 11 juin 2023. Personnellement, le 07 juin, jour de l'arrivée du rapport au secrétariat permanent de l'ITIE-Burkina Faso, j'étais déjà au Sénégal, dans une autre ville, pour prendre part à une conférence Afrique du Réseau mondial des ONG et organisations de la société civile œuvrant dans le secteur des industries extractives, avant de revenir à Dakar pour la conférence mondiale de l'ITIE qui s'ouvrait le 12 juin.

Déjà à cette rencontre Afrique des ONG/OSC, j'ai eu un entretien avec le Directeur régional Afrique francophone, Afrique du Nord et Moyen Orient de l'ITIE international, celui là-même à qui le Journal français Africa Intelligence a attribué le titre de Directeur Afrique de l'ITIE international. Je l'ai rencontré (à sa demande), en compagnie du journaliste Elie KABORE qui fait partie du Comité de pilotage de l'ITIE-Burkina Faso, au titre de la société civile. Je n'ai pas été tendre avec l'ITIE international à travers notre interlocuteur. Je lui ai dit que le rapport provisoire qu'ils venaient de nous envoyer est un rapport de provocation car irrespectueux pour l'Etat burkinabè et ses dirigeants, irrespectueux pour la société civile burkinabè, un rapport politique dénué d'analyses techniques comme le veut ITIE.

En somme, un rapport visant à torpiller le Burkina Faso à cause des difficultés qu'il a actuellement avec la France. J'ai aussi manifesté ma colère, car déjà le 6 juin, avant même que le rapport nous soit parvenu, le même Journal français Africa Intelligence l'avait déjà lu et a produit un article sous le titre « Ouagadougou en mauvaise posture à l'ITIE ». Dans cet article du 6 juin, ce Journal insinuait qu'avec ce rapport, le Burkina Faso aura des difficultés à mobiliser des ressources au plan international. Je ne pouvais pas comprendre qu'un rapport confidentiel soit déjà entre les mains dans ce Journal. En effet, tout rapport provisoire de validation d'un pays est confidentiel jusqu'à la publication du rapport final. Elie KABORE a aussi dénoncé le contenu du rapport qui insinuait que la presse burkinabè n'a pas joué son rôle sur certains aspects de la gouvernance du secteur minier, lequel rôle que l'ITIE international voulait voir jouer n'existant pas en réalité au regard des allégations de l'ITIE international. Donc, déjà avant la conférence mondiale, nous étions sur nos nerfs face à un rapport politique et contraire à l'orientation de l'ITIE.

En marge de la conférence mondiale, à Dakar, la rencontre proposée par l'ITIE international a effectivement eu lieu dans une salle du Centre international de conférence Abdou Diouf où se tenait la conférence mondiale et n'avait rien de discret. Le Secrétaire général du Ministère de l'Economie, des Finances et de la Prospective, Président du Comité du comité de pilotage de l'ITIE-Burkina Faso, devait conduire la délégation burkinabè pour rencontrer l'ITIE international. Mais pour des contraintes de dernières minutes, il n'a pas pu venir à Dakar. Il fallait nous organiser et trouver un membre du Comité de pilotage de l'ITIE-Burkina Faso, instance de décision, pour conduire la délégation. C'est comme ça que je me suis retrouvé à conduire notre délégation pour la rencontre avec l'ITIE international. La délégation du Burkina Faso était composée de représentants de l'Etat, des sociétés minières, de la société civile, du Secrétaire Permanent de l'ITIE et des techniciens dudit secrétariat permanent.

La délégation de l'ITIE international était composée de représentants de la Direction exécutive de l'ITIE et de membres du comité de Validation du Burkina Faso. Nous les avons d'abord écouté car ce sont eux qui nous ont proposé la rencontre, ce qui est une bonne chose, car en dehors de cette occasion ou de la Validation, les échanges sont permanents, en cas de nécessité, entre l'ITIE international et le Secrétariat permanent de l'ITIE-Burkina Faso, la société civile et les sociétés minières. C'est le mode de fonctionnement normal de l'ITIE. Ils nous ont fait le point du processus de validation de notre pays et des conclusions auxquelles ils sont parvenus et contenues dans le rapport provisoire qu'ils venaient de nous envoyer.

Il a été aussi question du fait que nous sommes un régime militaire, que le gouvernement a demandé une contribution au Fonds minier de développement local dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, que la société civile n'a pas critiqué cet état de fait, que des médias ont perdu leurs licences d'exercer au Burkina Faso en s'abstenant de citer RFI et France 24, que la gouvernance se détériore depuis l'arrivée des militaires au pouvoir, qu'il y'a eu requissions de l'or des sociétés minières, ce qu'ils ont appelé saisie d'or, que nous sommes un pays anti-occidental et bien d'autres choses encore. Tout ça, c'est écrit dans le rapport provisoire et certains nous ont été repris de vive voix.

En tant que Chef de la délégation, j'ai introduit ce que nous pensons du rapport provisoire. Je leur ai dit qu'une fois de retour au pays, nous allons analyser le rapport provisoire et leur envoyer des réponses techniques en espérant que le rapport final qui va sortir sera le rapport du Burkina Faso car celui-là ne l'est pas. Je leur ai dit que le rapport qu'ils nous ont envoyé insulte notre pays, ne respecte pas nos dirigeants, ne respecte pas la société civile, prête des intentions que les sociétés minières au Burkina Faso n'ont pas. J'ai dit que l'ITIE est en train de perdre sa crédibilité. J'ai répété que l'ITIE est utilisé pour torpiller le Burkina Faso à cause de notre désamour avec la France et que cela ne passera pas. J'ai insisté sur le fait qu'il est inadmissible que le rapport traite nos Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) de milices. De toutes les interventions des autres membres de notre délégation qui ont suivi, on n'a pas été tendre avec l'ITIE international.

On a dit qu'il n'est pas question qu'il remettre en cause la souveraineté du Burkina Faso car cela ne relève pas de son rôle. Je suis revenu pour dire que s'agissant du Fonds minier de développement local, le gouvernement n'a forcé la main à personne et que la société civile a donné son accord pour cette contribution, de même que les sociétés minières car pour avoir ce Fonds minier, il faut la production minière, pour la production minière, il faut la sécurité sur les sites miniers. Donc, sans sécurité on aura plus de Fonds minier dans quelques temps. C'est donc avec responsabilité que la société civile, qui est très regardante sur ce Fonds, a marqué son accord pour sa contribution à la lutte contre l'insécurité. Des communes sont vidées de leur monde et ne peuvent pas utiliser l'argent de ce Fonds minier qui leur est alloué. Il n'était donc pas question pour nous de critiquer ce qu'on a cautionné.

J'ai voulu aussi que l'ITIE international comprenne que la société civile burkinabè, en tous cas, nous autres, n'agit pas sur la base de manipulation et je n'admets pas que l'ITIE donne l'impression qu'on doit s'opposer ou critiquer sur la base de ce qu'un partenaire nous dit de faire. On travaille avec conviction et détermination sans influence de qui que ce soit. Ainsi, la société civile dans le secteur minier ne cherche pas à savoir si ceux qui sont au pouvoir sont des militaires ou des civils. On fait notre travail de veille citoyenne comme toujours. Le représentant des sociétés minières a dit ne rien comprendre de l'attitude de l'ITIE international car la saisie d'or en question, qui n'est pas en réalité une saisie, (et même le mot réquisition utilisé par le gouvernement ne sied pas) car il s'agit d'un achat d'or par le gouvernement. Et l'or qui a été pris par le gouvernement a été acheté au prix normal du marché international. Le gouvernement a payé la totalité des montants dus aux sociétés minières et qu'aucune société minière se s'est plaint et elles ne peuvent pas se plaindre car elles n'ont rien perdu dans cette opération.

Ainsi, pour chaque point de récrimination, nous avons démontré que le rapport s'est abondamment attardé à vouloir juger la gouvernance politique du Burkina Faso alors que ce n'est pas le rôle de l'ITIE. En effet, l'ITIE n'a pas un mécanisme de fonctionnement à l'image de la CEDEAO qui lui donne droit d'apprécier la gouvernance politique d'un pays. L'ITIE peut seulement, de façon contextuelle, évoquer le contexte politique dans lequel le processus est mis en œuvre dans le pays. Si le contexte politique a un impact négatif dans la mise en œuvre de l'ITIE, il peut également le relever en recommandant que les gouvernements prennent des mesures pour la poursuite normale de la mise en œuvre de l'ITIE. La vocation de l'ITIE est d'accompagner les Etats à rendre performant leurs administrations afin de créer les conditions de transparence dans la gestion des affaires publiques et lutter contre l'opacité. Il n'a pas pour vocation de poser des actes qui s'apparentent à de l'ingérence dans des affaires politiques d'un Etat.

Hormis donc ces aspects contextuels, la boussole de la validation d'un pays est et demeure la Norme ITIE et suivant un document appelé Guide de validation. Que ce soit la Norme ou le Guide, nulle part il n'est question de régime militaire ou civile quand il s'agit de conduire l'ITIE dans un pays. Ce qui est exigé, c'est que le gouvernement en place, civile ou militaire, montre son engagement à poursuivre la mise en œuvre de l'ITIE en évitant d'entraver la société civile dans son rôle car c'est elle la sentinelle dans le processus ITIE dans tous les pays mettant en œuvre cette initiative.

C'est pourquoi, avec le MPSR II, au niveau de l'ITIE-Burkina Faso, nous avons amené le Premier Ministre, Appolinaire Joachimson KYELEM de Tambéla, à signer un engagement dans ce sens qui a été envoyé à l'ITIE international. Mieux, le gouvernement a donné plus de budget au secrétariat permanent de l'ITIE pour poursuivre la mise en œuvre de l'ITIE au Burkina Faso, ce qui nous a d'ailleurs surpris au regard du contexte où le gouvernement cherche l'argent partout. Malgré tout, l'ITIE international a trouvé moyen de dire que le gouvernement burkinabè n'est pas engagé dans la mise en œuvre de l'ITIE. C'est politique non !?

Bref, à Dakar, il n'a pas été question de négocier quoi que soit. Certes, nous avons demandé d'effacer dans le rapport le mot milice qui a été attribué à nos VDP car nous ne pouvons accepter que nos VDP soient traités de milices. Nous avons dit que si l'ITIE doit perdre sa crédibilité jusqu'à ce point et présenter l'ITIE comme un instrument de chantage des Etats, le Burkina Faso sera obligé de se retirer de cet instrument. Vous me demanderez si c'est possible de sortir de l'ITIE. Je réponds oui.

Tous les pays ne sont pas dans l'ITIE. La France même n'a pas adhéré à l'ITIE. Mais elle finance l'ITIE international, ce qui lui permet d'avoir tous les rapports ITIE que produisent les Etats et donc de disposer des informations sur l'exploitation de l'or, du pétrole, du gaz, du cuivre, du gaz, etc., des différents pays. Le plus important, c'est d'avoir un mécanisme interne (dans chaque pays) rigoureux et solide en matière de transparence. C'est pourquoi, j'ai tenu à indiquer à l'ITIE international que le peuple burkinabè a atteint un niveau d'exigence en matière de gouvernance tel qu'un gouvernement, même militaire, ne peut plus faire ce qu'il veut sans la réaction de la population.

Tout ce développement pour vous dire que le Journal français Africa Intelligence ment. Il a menti et a écrit du importe quoi. Ceux de la délégation de l'ITIE international qui ont pris part à la rencontre de Dakar trouveront même cet article ridicule, erroné car très loin du contenu des échanges que nous avons eus à Dakar. Son action entre dans la campagne internationale de communication mensongère contre le Burkina Faso. Le 30 mai 2023 déjà, le media Agence Ecofin interviewait un avocat du nom de Charles Bourgeois, qui dit être spécialiste en droit minier, expliquait les enjeux juridiques liés à la modification du code minier du Burkina Faso afin d'autoriser légalement la contribution du Fonds minier de développement local à la lutte contre l'insécurité.

Non seulement cet avocat a déversé son inculture sur le Fonds minier mais aussi tentait de préparer les sociétés minières à s'opposer à la relecture du code minier en lien avec le Fonds minier. S'il connaissait bien le dossier dont il parlait il aurait su que déjà sous le régime du Président Lieutenant-Colonel Damiba, les sociétés minières étaient les premières à lui demander d'utiliser le Fonds minier pour lutter contre le terrorisme. Mais ne nous trompons pas. Dans ce monde injuste où des dits forts se croient tout permis quand il s'agit de l'Afrique, la souveraineté a un prix à payer. Tant qu'ils auront l'occasion de nous torpiller, ils le feront. Il nous appartient d'accepter les sacrifices et de travailler pour y faire face.

L'ITIE international nous a indiqué qu'il n'est pas politisé ni influencé comme on le pense tout en reconnaissant et regrettant la fuite du rapport. Ils ont promis d'enquêter sur cette fuite. En tous les cas, nous avons dit ce qu'on pensait. Mais le processus de validation se poursuit. Nous enverrons les éléments de réponses basés sur la Norme ITIE. Si à la fin du processus le rapport final reflète les efforts du Burkina Faso dans la mise en œuvre de l'ITIE, ce serait justice qui nous a été rendue. Mais, nous ne négocierons rien pour avoir de bonnes notes. Nous voulons le mérite, ou une mauvaise note, pour peu que la note reflète la réalité, sur une base technique et non politique.

La société civile continuera à jouer son rôle de gendarme dans la mise en œuvre de l'ITIE au Burkina Faso, à être exigeante conformément à ce que l'ITIE exige aux Etats. Mais nous serons aussi exigeants vis-à-vis de l'ITIE international afin qu'il reste dans son rôle. Notre colère vis-à-vis de l'ITIE international vient du fait que nous avons la conviction que le rapport provisoire que nous avons reçu a été tripatouillé et que l'ITIE est en train de faire une guerre par procuration contre le Burkina Faso, face à sa décision de s'autodéterminer.

Et jamais nous n'allons l'accepter.

Jonas Hien

Categories: Afrique

Gouvernance : « Le sort d'un peuple ne dépendra jamais d'une élection bourgeoise, encore moins d'un coup d'Etat » (Abdoul Kader Ouattara alias Almamy KJ)

Tue, 04/07/2023 - 00:20

Aussi convaincu que « la réalité de tous les pouvoirs fascistes, c'est de faire en sorte qu'il n'y ait pas de critiques, mais que tout le monde applaudisse » et que « ce qui se passe sous nos cieux est une révolution sans révolutionnaire… », le reggae-maker et leader d'opinion, Abdoul Kader Ouattara alias Almamy KJ, fait une lecture, dans la même verve et intrépidité qu'on lui connaît, de l'actualité socio-politique du Burkina. C'était à la faveur d'un entretien qu'il a accordé en mi-juin 2023 sur un récent séjour artistique à Abidjan.

Lefaso.net : Vous semblez observer un certain silence depuis un moment, malgré votre actualité qui conduit ces dernières semaines à Abidjan… Que vaut ce silence et dans quel cadre Almamy KJ a-t-il séjourné dans la capitale ivoirienne ?

Almamy KJ : Il faut dire que Almamy KJ était occupé par des travaux de studio, notamment la préparation de sorties à l'extérieur. Pour ce qui est du studio, avec le staff, nous avons élaboré un bon nombre de textes, que nous enregistrons progressivement. Comme vous le savez, pour la professionnalisation d'une carrière, il faut beaucoup de tact, beaucoup de travail. Donc, à un moment donné, nous avons décidé de replier un peu et de travailler de façon sobre et silencieuse.

Tout cela mis ensemble, avec les sorties dans la sous-région, prend beaucoup de temps et explique le silence là où mes mélomanes me réclament. Et comme vous l'avez dit, nous étions à Abidjan pour une série d'invitations. Nous avons commencé par « Adjamtala Reggae », le 21 mai du côté d'Adjamé ; un grand espace reggae. Le 2 juin, nous étions du côté de AZK Live, qui est actuellement le plus grand espace reggae de la Côte d'Ivoire, situé au quartier Blockhauss.

Nous avons été également au festival de reggae de Treichville, les 2, 3 et 4 juin. Entre temps, il y a eu ce passage chez les étudiants du quartier Abobo, avec l'Association générale des élèves et étudiants de la Côte d'Ivoire, où nous avons fait une prestation à la clôture de leur congrès. Il y a eu bien d'autres activités connexes et des visites privées à des acteurs culturels, notamment à des sommités de la reggae-musique, à qui je saisis l'opportunité de cet entretien pour dire encore, merci !

Mais cela ne met pas fin au silence, tant que nous n'avons pas sorti le prochain ; on veut travailler pour quelque chose d'encore plus consistant pour les mélomanes. Nous avons une sortie à Bamako, en août, puis nous repartirons sur Abidjan, avant de mettre le cap sur Paris en septembre pour trois spectacles et nous continuons sur Lyon pour la Fête de l'humanité.

Parlant de silence…, les thèmes que vous évoquez n'y contribuent-ils pas, quand on sait qu'ils ne sont pas faits pour caresser dans le sens des poils ; ce qui n'invite pas dans ces nombreux soirées et spectacles mondains !

Vous dites juste ; parce que les thèmes que nous évoquons sont des sujets qui intéressent le vécu des masses de plusieurs pays, mais qui irritent en même temps les dirigeants, ceux qui ont les pouvoirs dans ces pays. Quand on aborde la mal gouvernance, la corruption…, vous ne vous verrez jamais dans les soirées mondaines, les salons feutrés. Ils ne vont jamais vous appeler. Ils ne vont jamais inviter des artistes qui vont venir dire des choses qui sont aux antipodes de leur volonté (endormir les masses, les voler…). Et ce n'est pas une surprise. Quand vous faites de la reggae-musique et que vous êtes prisés par ces gens-là, vous devez même vous poser des questions : « Est-ce que je suis sur le bon chemin ? ... ».

Donc, quand vous êtes reggae-maker et que vous dénoncez, ne vous attendez jamais à être dans une salle avec eux. Mais ce qui nous réconforte, c'est de savoir que le chemin que nous avons choisi, la reggae-musique, demande à ce que nous restions aux côtés des masses, que nous dénoncions ce qui doit être dénoncé.

Si non, il faut aller faire autre chose que la reggae-musique. C'est en cela que la reggae-musique trouve tout son sens. Par moments, on a des appels pour dire : « Almamy, il faut revoir ta position, sinon tu ne seras pas invité ». Je dis simplement aux interlocuteurs que moi, ma musique, c'est pour le peuple, pas pour les « forts » du moment, dont nous savons les gymnastiques par lesquelles ils arrivent au pouvoir. Donc, ce n'est pas joué auprès d'eux qui m'intéresse. On me dit : « Vous avez de la famille, des enfants ; à un certain moment, il faut se ramollir ».

Je dis, se ramollir, est-ce accompagner les « forts » du moment (Compaoré, Zida, Kafando, Kaboré, Damiba ou Traoré) ? Moi, je n'accompagne pas un chef d'Etat, je suis désolé. Pour moi, ce sont les intérêts des masses populaires ici et maintenant. Je l'ai dit et je le dis, le sort d'un peuple ne dépendra jamais d'une élection bourgeoise, encore moins d'un coup d'Etat.

Moi, j'accompagnerai toujours les masses, pour le changement populaire. Et le changement populaire, c'est celui révolutionnaire. On ne dira jamais qu'Almamy KJ chante maintenant pour les « forts » du moment. Jamais ! Almamy KJ chantera toujours pour les masses, en dénonçant la vie chère : les produits de première nécessité ne sont pas accessibles aux masses.

C'est cela la vérité. De Compaoré à Traoré aujourd'hui, qu'est-ce qui a fondamentalement changé dans la vie des Burkinabè ? Si je ne suis pas à mesure de dénoncer cela, il y a problème. Si je ne suis pas à mesure de dire qu'aujourd'hui, il y a restriction de libertés individuelles et collectives, qu'aujourd'hui-là, on dit de la boucler et de dire « vive Traoré ! », c'est que je ne suis pas un reggae-maker. Si je ne suis pas à mesure de dire que ce pour quoi ils ont pris le pouvoir, la question sécuritaire, ils sont en train d'échouer, c'est que je ne suis pas un reggae-maker.

A tous ceux qui ont décidé de faire de la musique engagée, reggae, rap…, de ne pas abandonner ce peuple, de dire la vérité quand il le faut. Il ne faut pas avoir peur de le dire. Le panier de la ménagère est devenue un sachet noir, le carburant a grimpé comme jamais, etc. La CCVC (Coalition de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l'impunité et pour les libertés) l'a dit, et c'est cela la vérité. Il ne faut pas avoir peur de dénoncer les exécutions sommaires, extra-judiciaires.

Il ne faut pas avoir peur de dire qu'il y a confusion dans la lutte contre le terrorisme par moments. On ne va pas se taire. On ne libère pas un peuple, un peuple se libère. La seule chose qui peut nous tirer réellement d'affaire, c'est l'unité populaire (l'unité qui va permettre à tous les secteurs d'activités du pays de s'épanouir, ce n'est pas de vouloir que la presse dise ce que le chef veut entendre), et non l'union sacrée autour d'un chef d'Etat.

Le jour où je ne serai pas en mesure de dire qu'un dirigeant a échoué (pas critiquer pour critiquer, mais avec des analyses scientifiques), j'arrête de faire de la reggae-musique. Si ceux qui ont volé, je ne suis pas à mesure de dire qu'ils ont volé, moi Almamy KJ, j'arrête de faire de la reggae-musique pour faire de la musique ludique. Mais tant que je serai en train de faire de la reggae-musique, je dirai toujours ce qui est.

A l'époque, dans la chanson « Elections wouya wouya » où je disais que je ne me faisais pas d'illusions sur la portée des élections, que ce sont des moments de prédilection pour des traitres à la nation, pour semer la confusion au sein des populations, il s'est trouvé des gens, au nom de leur panse, pour raconter du n'importe quoi. Ces personnes sont toujours-là, elles ont changé de discours …pour penser berner tout le monde.

… Et le 24 janvier 2022 semble vous avoir donné raison !

Ça ne va nulle part ! Et après, on me dit : « Mais, on ne te comprend pas : tu n'es pas pour les élections, tu n'es pas non plus pour les coups d'Etat ». Le coup d'Etat, est-ce le peuple qui le fait ? Des gens ont fait le coup d'Etat, au nom de leurs intérêts. Ils ont fait le coup d'Etat au nom des intérêts d'un clan, d'une famille politique, et après, on dit aux masses-là : « venez nous soutenir ». Comme si nous étions au courant des tenants et aboutissants d'un coup d'Etat. Voilà pourquoi, je dis de ne pas confondre un coup d'Etat et une révolution.

L'insurrection a été stoppée dans son élan. Sinon, elle devait aboutir à une révolution. Voilà pourquoi, on dit que l'insurrection a été stoppée également en 2014 par un autre coup d'Etat militaro-civil que nous avons suivi. Donc, aujourd'hui, on ne peut pas nous berner. La même classe, avec les mêmes hommes, on reprend les mêmes et on compte faire autre chose avec, on compte faire du nouveau. Ce n'est pas possible.

Avec les mêmes reformes de la Banque mondiale, du FMI et avec les mêmes qui crient que nous sommes abandonnés par la communauté internationale. Les mêmes qui ont crié à l'autonomisation du pays disent aujourd'hui que nous ne sommes pas assistés. On crie qu'on ne veut pas de X, de Y et en même temps, on dit que la communauté internationale ne nous vient pas au secours.

C'est de la comédie. Tant que ce sont toujours les mêmes propos qu'on va entendre, ce sont les mêmes actions qui vont se mener et en fin de compte, on ne bougera pas, on tourne en rond. On a l'impression que les gens se voient, ils prennent le pouvoir et ils se disent : « on va essayer ». Ils tâtonnent, tâtonnent…, ça ne bouge jamais et après, ils disent : « aidez-nous ». Comme si on avait pris le pouvoir ensemble. Le pouvoir d'Etat s'assume.

Comme ils l'ont dit eux-mêmes, « on n'a attaché personne pour diriger le pays ». Et on n'attachera personne pour diriger le pays. Si vous n'êtes pas en mesure d'assumer les besoins des masses, vous passez à autre chose. Qu'on arrête de manipuler les Burkinabè. C'est triste. Aujourd'hui, nous sommes à plus de deux millions de déplacés internes. Qu'est-ce qu'on fait ? On fait la guerre ou bien on vend la bière à 2 000F, en espérant que c'est cet argent-là qui va faire la guerre ?

Je suis désolé ; la guerre, il faut la faire. Ce n'est pas la propagande qui fait la guerre, qui gagne la guerre. Si c'était le cas, les Américains avaient gagné en Afghanistan, les Français et les Américains avaient gagné au Viêt-Nam. Si les intérêts des masses sont respectés, on ne va même pas leur dire de suivre les tenants du pouvoir, elles vont se lever d'elles-mêmes, parce que leurs aspirations sont au beau fixe.

Mais non, ce n'est pas le cas. Voilà pourquoi, j'insiste pour dire qu'il faut l'unité populaire, qui tiendra compte des aspirations les plus profondes des masses. J'encourage nos braves FDS, nos braves VDP…, mais il faut arrêter de dire aux gens que la guerre n'a pas encore commencé ou que la guerre vient de commencer, que nous sommes à l'introduction, etc.

On ne peut pas tergiverser et puis vouloir engranger des résultats. Ce n'est pas vrai. On a comme l'impression que ça ne va pas, mais il faut dire que ça va. On tue à l'Est, on tue à l'Ouest, on tue au Nord…, mais il faut dire que ça va. On ne doit pas parler parce que ce sont des militaires. C'est faux ! Les libertés dans ce pays-là ont été acquises au bout de l'effort, grâce à la sueur et le sang. Donc, ce n'est pas un groupe d'individus qui peuvent remettre cela en cause, même avec leurs armes. Ah non, et non ! Voilà pourquoi dans mes chansons, je reviens toujours là-dessus. Et j'insiste : je ne confonds pas liberté et libertinage. Sans liberté, on n'aura rien.

On imagine que l'album à venir ne sera pas différent des précédents, dans ses thématiques et le ton de dénonciation !

On revient sur la gestion de la cité. Ici, comme ailleurs. Vous savez, partout dans le monde entier …, sans liberté, il n'y a pas de vie. Quand nous sommes au Burkina Faso, on entend dire qu'il y a eu ceci ou cela en Côte d'Ivoire, au Mali, aux Etats-Unis, en France, en Ukraine…, c'est parce que l'information passe ! C'est la liberté. Mais vous dites chez vous, il n'y a pas l'information ; dites ce que nous, nous voulons. A la limite, c'est infantiliser les gens. J'ai été appelé par des gens pour me dire de chanter pour telle ou personne.

Je dis en vertu de quoi ? Je ne sais pas quelle est leur ligne, ce qu'ils prévoient faire pour nous. Si je savais comment ils sont venus, les tenants et aboutissants, ce qu'ils ont comme projets pour nous, je peux chanter pour les encourager. Je ne sais rien de tout cela, on me dit de chanter pour ces gens-là. Moi, je ne suis pas un comédien. Je chanterai sur la liberté, contre l'impérialisme…, parce que ceux qui sont au pouvoir se disent anti-impérialistes, mais jusqu'à présent, ils prennent des mesures anti-sociales, ils courent derrière et appliquent les mesures de la Banque mondiale et du FMI.

Donc, il ne faut pas que les gens pensent pouvoir nous endormir. Ce qui se passe sous nos cieux, c'est une révolution sans révolutionnaire. Ou du moins, une révolution anti-prolétaire ; des gens qui disent qu'ils sont pour le peuple, mais rien n'est accessible à ce peuple-là. Vraiment, je ne sais pas c'est quelle révolution. Et moi, en tant qu'artiste-reggae, je dis non à cela et je persiste. Il faut dénoncer ce qui ne va pas, c'est cela le rôle de l'artiste, de façon générale, et de façon particulière, l'artiste-reggae maker et l'artiste-rappeur.

En quoi cette nouvelle dynamique de votre carrière à travers l'ouverture dans la sous-région peut-elle être bénéfique pour vous et pour la reggae-musique burkinabè ?

A Abidjan, il y a eu de très belles expériences. D'abord, l'approche des reggae-makers, très free, des musiciens qui sont très professionnels. On était aux côtés de doyens comme Jim Kamson, Ismaël Isaac, Ras Goody Brown, Neth Soul, etc. Ces passages à « reggae united » de Yopougon, l'accueil des populations, chez les étudiants à Abobo, qui m'ont spontanément appelé, avec grande surprise pour moi, « l'artiste du peuple ».

Ils me disent : « Almamy, on te suit, on suit tes activités, on écoute tes sons via YouTube et nous en sommes fiers ; tu défends les masses ». Quand vous êtes face à de telles expériences, vous êtes obligés de maintenir le cap, de ne pas décevoir. Je prends cela comme une interpellation à encore et à toujours travailler de façon scientifique.

Le séjour a mis en perspective des collaborations avec des artistes de reggae et des zouglou-makers (parce que le Zouglou est une musique qui, à l'origine, fait de la dénonciation). Nous avons également des travaux de studio, qui se feront alternativement à Ouagadougou et à Abidjan. A Abidjan comme à Ouagadougou, il y a de bons musiciens, ce serait intéressant qu'ils soient en contact ; parce que l'art, c'est la communion également. C'est l'un des grands projets que nous comptons mettre en œuvre, car l'artiste, c'est toute une entité ; en général, on voit le chanteur. Alors qu'en vérité, ceux qui sont en arrière-plan (les musiciens, les batteurs, les bassistes, les guitaristes, les pianistes, les saxophonistes…), ce sont eux qui font le chanteur.

Si on conjugue les efforts, musiciens d'ici et d'ailleurs, on aura des choses très intéressantes. Chacun des deux pays regorgent d'une soixantaine d'ethnies, et chacune a une façon particulière de jouer un instrument. Si on arrive à combiner toutes ces richesses, ce sont, au finish, nos populations, nos peuples qui gagnent.
Le même principe de partage d'expériences a été mis en place avec le festival de reggae du Mali et le festival de reggae du Sénégal. Quand on a discuté, on s'est dit, si on ne va pas ensemble, ça sera difficile. Donc l'expérience d'Abidjan a été très belle.

Dans un contexte global où les gens préfèrent être caressés dans le sens du poil…, flattés que critiqués, la musique reggae n'est-elle pas un genre en étouffement ?

Il ne faut pas se leurrer : étouffer le reggae, c'est bel et bien leur souhait. Il faut même le dire, tout un travail est fait pour l'étouffer et accepter que la reggae-musique est en voie d'étouffement et sera même étouffée, si les acteurs ne se bougent pas. On ne va pas se leurrer, c'est cela la réalité. La réalité de tous les pouvoirs, c'est de faire en sorte qu'il n'y ait pas de critiques, mais que tout le monde applaudisse.

Voilà pourquoi, il serait intéressant pour l'ensemble des reggae-makers, de chercher à élever le niveau de la reggae-musique, en respectant d'abord le principe qui est de rester aux côtés des masses populaires. Si vous n'élevez pas le niveau de conscience, vous pouvez être facilement pris dans un piège de manipulation ; sans même savoir, vous allez applaudir pour un pouvoir X ou Y et après, vous rendre compte que vous avez été embarqués. Si vous faites cette erreur, les mélomanes ne connaîtront pas cela, vous aurez déçu plus d'un et vous aurez embarqué beaucoup dans l'erreur.

C'est le travail de tout pouvoir, d'amener à liquider toutes les voies discordantes, qui ne vont pas dans le même sens que lui. Pour moi, il serait donc important que tous les reggae-makers, je vais même au-delà pour ajouter les rappeurs, restent focus, ne se laissent pas intimider, n'aient pas peur.
Il y a plusieurs types de musique, la musique ludique, la musique didactique, etc. Si vous avez opté pour le reggae, qui est une musique didactique, il ne faut donc pas vous en éloigner, c'est même une obligation.

Sinon, après, vous devenez un intellectuel de service, un intellectuel-serviette, qui, pour des miettes, vend son âme au diable. L'art est une œuvre intellectuelle, et ses principes doivent être respectés par tout artiste. Sans quoi, il devient un intellectuel vendu. Il ne faut donc pas que les artistes se rangent du côté des intellectuels vendus. L'artiste ne doit pas changer comme un caméléon, il ne doit pas être aveugle, il doit être aux côtés du peuple. Là où les autres vont se taire, il doit dire mot. Il doit être une torche pour le peuple.

En mars 2022, la diva de la musique ivoirienne et africaine, Aïcha Koné, a effectué un déplacement à Ouagadougou pour spécialement marquer vos dix ans de carrière. Quels sont vos liens actuels et qu'est-ce que cet acte de la détentrice de « deux disques d'or et plus de 45 prix et trophées nationaux et internationaux » apporte à votre carrière ?

De très bonnes relations. On discute fréquemment. Même à Abidjan, j'étais du côté de Marcory, chez la maman Aïcha Koné, la diva de la musique africaine. On se donne des nouvelles de spectacles dans le monde entier. Auprès d'elle, ce sont beaucoup de conseils, beaucoup d'expériences... Elle est plus qu'un apport, d'un point de vue musical, très énorme, pour ma modeste carrière.

Votre message à tous ceux qui vous suivent, en particulier vos mélomanes ?

A tous ceux qui me suivent, à tous ceux qui m'accompagnent, de près ou de loin, ici et ailleurs, je leur dis merci. Je leur dis d'encore et de toujours comprendre les positions de l'artiste, qui sont des positions que certains vont juger par moments délicates. Mais, reggae-maker que je suis, je ne peux que rester dans ce carcan-là, qui est de défendre l'intérêt général, ici et ailleurs.

Je leur dis merci de me porter et de toujours continuer à me porter haut ; parce que si aujourd'hui, on est sollicité dans les capitales africaines et en Europe, c'est grâce à eux. Et qu'Almamy KJ qu'ils ont connu dénonciateur, défenseur de la veuve et de l'orphelin, ne peut pas quitter ce cadre-là. Si je le faisais, ce ne serait que de la pire trahison. Non seulement j'aurais trahi le reggae et tout son sens, mais également tous ceux qui m'ont porté, et continuent de me porter, ici et ailleurs.

Je dis courage aux vaillants peuples d'ici et d'ailleurs. Nous sommes dans un monde rempli d'imposture, d'imposteurs, de manipulateurs, mais que chacun reste focus et ne se laisse pas emporter par le tourbillon du diktat. Que chacun reste débout malgré les difficultés. Que chacun tienne bon et tienne son bâton de pèlerin pour la liberté et la justice, parce que ceux qui se battent sincèrement finissent toujours par gagner. Dans la lutte sincère, on finit toujours par avoir gain de cause.

Entretien réalisé par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Boucle du Mouhoun : La saison agricole s'installe, des paysans entre inquiétude et certitude

Tue, 04/07/2023 - 00:15

La saison agricole humide 2023 s'installe timidement dans la région de la Boucle du Mouhoun, au Burkina Faso. Les paysans retrouvent, de plus en plus, le chemin des champs. Ils s'affairent au défrichage, au labour et au semis pour ne citer que ces activités. Notre reporter, sur place à Dédougou, s'est rendu dans quelques localités rurales.

A l'horizon, le soleil monte dans le ciel. Il commence à darder ses rayons brûlants sur la cité du Bankuy. Laquelle cité retrouve progressivement son animation habituelle en ce début de journée de samedi 24 juin 2023. A l'instant même, nous enfourchons notre cyclomoteur avec pour leitmotiv d'aller à la rencontre de paysans dans des localités rurales riveraines de Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun. Le ciel avait déjà commencé à ouvrir ses vannes depuis maintenant quelques semaines, arrosant par endroits la région. Et la campagne agricole 2023 s'installe au fur et à mesure, même si cela reste de manière à ne pas satisfaire entièrement nombre de paysans. La rareté des pluies est brandie pour justifier ce ressenti. Les cultivateurs sont néanmoins dans les champs. Ils se livrent à diverses activités y relatives. Le cap est mis sur des localités situées dans la partie sud-ouest de la ville de Dédougou. Chaque kilomètre qui éloigne de la cité est une charge supplémentaire de peur au ventre. Les incursions ou la présence de groupes armés terroristes dans plusieurs localités voisines de Dédougou oblige.

Abdoulaye Sankara et ses deux gosses rivalisant de rapidité dans l'ensemencement de leur champ

Les paysans entre plusieurs tâches

Premier village sur le trajet, Sonyalm-tenga, localité située à moins de deux lieues de Dédougou. Sous un ciel éclairci, le soleil déjà enflammant, Abdoulaye Sankara et ses enfants s'empressent de mettre en terre du mil et du maïs. Leur champ est vaste d'environ trois hectares. Le père de famille a visiblement des doutes vis-à-vis du début de la campagne agricole 2023 dans la Boucle du Mouhoun. « La saison s'installe avec un petit retard par rapport à l'année passée. Ce qui est encore inquiétant, c'est la non-régularité des pluies pour permettre aux semis de pousser correctement », glisse-t-il du bout des lèvres. D'une main, chacun tient sa pioche et, de l'autre, une petite calebasse contenant des semences. Pas question de perdre ne serait-ce qu'un seul instant.

Souleymane Oumsaonré estime que le début de la campagne agricole est réconfortant

Son voisin Souleymane Oumsaonré est propriétaire de champ d'une superficie de cinq hectares. Il confie son intention de faire pousser du mil, du maïs, du riz et des arachides. Ses femmes, ses enfants et lui sont au four et au moulin. Pendant qu'un tracteur, bruyant et terrassant tout sur son passage et dont le propriétaire du champ s'est attaché les services, remue la terre d'un côté du champ, les membres de la famille, à l'autre bout, s'emploient à l'ensemencement de la rizière. Le chef de famille, muni d'une pelle, s'attèle à éparpiller des tas de fumure organique. Il a un avis certain sur l'installation de la saison agricole. « Le début est bon. Nous souhaitons que la cadence des pluies se poursuive bien afin que nous ayons une fin satisfaisante de campagne agricole », a-t-il imploré, le corps tout trempé de sueur.

Déplacé interne, Karim Kindo veut mettre fin à sa dépendance vis-à-vis de l'assistance alimentaire

Pékuy est à portée de main après une quinzaine de minutes de route. Dans ce village tout comme le long du trajet, les champs sont noirs de paysans. Le temps semble compté pour ces acteurs du développement socioéconomique local, tant ces derniers s'émeuvent de partout. Parmi eux, Karim Kindo. Il parcourt, les pieds nus, son champ d'est en ouest, pataugeant presque dans un bas-fond. Appareil à pomper au dos, Monsieur Kindo pulvérise sa rizière de plus d'un hectare contre les insectes, les herbes et autres éléments nuisibles. Une bonne volonté lui a fait don du lopin de terre. « Je suis une personne déplacée interne venue de Sanaba. Ma famille est à Dédougou, mais je suis venu négocier ce terrain jusqu'ici pour cultiver », nous accueille-t-il. Par ce travail, « l'exilé interne » croit pouvoir dire non à la résignation et à l'assistanat perpétuel.

Salif Dakuyo crie à la cherté des intrants agricoles

Poursuivant le périple, nous voilà à Fakouna, dernière localité visitée. Le village est à une quinzaine de kilomètres de Dédougou. Nous avons dû traverser des marécages, patauger parfois dans la boue à certains endroits et emprunter des pistes sinueuses pour nous y rendre. La saison agricole présente, dans cette bourgade, la même physionomie que dans les autres localités. Chaque paysan, dans son champ, y va de ses moyens de bord. Des animaux de trait comme les ânes et les bœufs sont mis à contribution, respectivement par Salif Dakuyo et Adama Kondé. Contrairement à eux, leur voisine est à court de moyens financiers pour s'offrir les services d'un tracteur ou de bêtes de trait. Balguissa Zana s'est contentée de semer sur un terrain nu. Sans aucune protection, elle manipule des produits chimiques tels des herbicides destinés à pulvériser son champ. La paysanne était à l'œuvre au moment où nous l'accostions. « Depuis plus de dix jours, nous sommes dans les champs. Pour le moment, le rythme des pluies ne correspond pas à ce qu'on aurait voulu. Mais, nous espérons qu'il va pleuvoir régulièrement les jours à venir », lâche-t-elle.

A l'image de Balguissa Zana, les femmes participent activement aux travaux champêtres

L'angoisse de ces paysans se résume essentiellement au retard, léger soit-il, relevé par certains des acteurs et à la rareté des pluies en ce début de campagne agricole. Il faut cependant noter un changement positif depuis la veille de la fête de la Tabaski, pour ce qui concerne la ville de Dédougou et ses environs. L'enchaînement des pluies tend à ramener la sérénité au sein du monde paysan. Au-delà de cette préoccupation majeure soulignée par les paysans, bien d'autres sont légion.

L'insécurité traîne sa bosse partout

Ces cultivateurs crient également au manque de ressources financières pour l'achat des intrants agricoles et à l'inaccessibilité de ceux-ci sur le marché. Ils n'admettent pas de flambée des prix des intrants agricoles cette année. Mais ces derniers regrettent quand même la cherté de ces produits en considération des coûts auxquels ils sont proposés. La situation sécuritaire est indexée comme responsable de la mise en berne des activités économiques dans la région au point de tarir les possibilités pour ces agriculteurs de trouver les moyens d'acheter l'engrais et les produits phytosanitaires dont les herbicides.

A défaut de tracteur, Adama Kondé se sert de ses bœufs pour le labour

A en croire Salif Dakuyo, le sac d'engrais de 50 kg coûte 30 000 F CFA alors que le prix des herbicides varie entre 1 000 F CFA le sachet (poudre) et 3 000 F CFA le bidon d'un litre (liquide). Il informe pourtant avoir besoin de plus d'une vingtaine de sacs d'engrais et une importante quantité de produits phytosanitaires pour couvrir ses dix hectares de coton, de mil et de maïs. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Yacouba SAMA
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Categories: Afrique

Procès Vincent Dabilgou et 6 autres : 24 mois de prison et 10 millions de FCFA d'amende ferme requis contre Jean Gabriel Séré, ex DAF

Tue, 04/07/2023 - 00:10

Le ministère public requiert pour l'ex DAF du ministère des Transports, Jean Gabriel Séré, 24 mois de prison et 10 millions de francs CFA d'amende, le tout ferme.

En plus de cela, il réclame une peine de dégradation civique (droit de vote, de décoration...) pour une durée de 5 ans et qu'il soit décerné à son encontre un mandat d'arrêt.

Il a eu une amende honorable parce que, d'après le ministère public, il a accepté de s'exprimer, de dire ce qu'il en était dans cette affaire. M. Séré est considéré comme étant la boîte noire de ce "crash".

Au-delà de ses déclarations, poursuit le procureur, M. Séré, lors des interrogatoires par l'Autorité supérieure de contrôle d'État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), ensuite par le parquet et enfin au procès, il s'est assumé en restant droit dans ses bottes.

Il faut rappeler qu'il est poursuivi pour abus de fonction, de détournement de deniers publics, d'enrichissement illicite. Toutes ces infractions, selon le ministère public, sont avérées sauf celle de détournement de deniers publics.

" À ce niveau, nous n'avons pas pu démontrer que M. Séré à touché directement de l'argent lors des différentes transactions. Par conséquent, on suggère, M. le président, que soit requalifiée cette infraction", a suggéré le procureur.

Obissa Juste Mien
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Categories: Afrique

Procès Vincent Dabilgou : La dissolution et plus de 23 millions de francs CFA d'amende requis par le ministère public contre le NTD

Tue, 04/07/2023 - 00:00

Pour le ministère public, le Nouveau temps pour la démocratie (NTD) est coupable de complicité de financement occulte de parti politique, de blanchiment de capitaux. Par conséquent, le procureur a requis sa dissolution pure et simple et une amende de 23, 461 millions de francs CFA.

Pour le prévenu Alhousseini Ouédraogo de Ildo Oil, le procureur réclame 60 mois dont 24 mois ferme d'emprisonnement, 10 millions de francs CFA d'amende ferme et un mandat d'arrêt. Il est poursuivi pour complicité de détournement, de financement occulte de parti.

Pour ce qui est de l'infraction de complicité de financement occulte de parti, l'instruction n'a pas pu établir les faits. "Aucun lien n'a pu être établi entre lui et les transactions frauduleuses. Le ministère requiert qu'il soit relaxé au bénéfice du doute", a suggéré le procureur.

Par contre, il est bel et bien complice de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux. Parce que des dires du procureur, il a été l'homme le plus inconstant dans cette affaire. "C'est lorsque l'étau s'est resserré qu'il a reconnu avoir participé à cette machination", a-t-il soutenu.

La commerciale de Green Energy, Coulibaly Minata, elle, est poursuivie pour faux en écriture publique, de complicité de détournement et de complicité d'enrichissement illicite.

Pour le ministère public, l'infraction de faux en écriture publique ne souffre d'aucun débat. "Parce que les factures qu'elle a acquittées sont fausses de même que les bordereaux de livraison. Dame Coulibaly, en le faisant, était parfaitement au courant de ce qu'elle faisait", a expliqué le procureur.

Acquitter de fausses factures pour dire que sa société a reçu de l'argent et qu'elle a livré du carburant au ministère, constitue l'infraction de la complicité.

Le procureur l'a donc reconnue coupable pour l'ensemble des infractions à elle reprochées et requiert une peine d'emprisonnement de 60 mois avec sursis et une amende de 15 millions de francs CFA ferme.

Sigué Ousmane a lui 84 mois d'emprisonnement dont 48 ferme, 25 millions de francs CFA d'amende ferme et un mandat d'arrêt. Le ministère public est convaincu que Sawadogo Yassia, PCA de Green Energy, est coupable de complicité de faux en écriture publique mais qu'il soit relaxé pour l'infraction de complicité de détournement de deniers publics et d'enrichissement illicite.

Le ministère public demande contre lui 48 mois de prison et une amende de 10 millions de francs, le tout assorti de sursis.

Kouanda Malick, l'une des grosses têtes de ce procès, DG de la SOFAPER-B, de l'analyse du ministère public, il est coupable d'abus de fonction, de détournement de deniers publics, de financement occulte de parti politique.

Il requiert 10 ans d'emprisonnement dont 5 ferme et une amende ferme de 100 millions de francs CFA et un mandat d'arrêt. Également, le ministère public souhaite qu'il soit déchu de ses droits civiques pendant 7 ans, de ses médailles et décorations.

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Afrique /Sénégal : « Non, je ne serai pas candidat à la prochaine élection présidentielle du 25 février 2024 » annonce Macky Sall

Mon, 03/07/2023 - 23:55

Le président sénégalais Macky Sall a annoncé ne pas vouloir se présenter aux prochaines élections. « Non, je ne serai pas candidat à la prochaine élection présidentielle du 25 février 2024 » a-t-il déclaré sur la Radio Télévision Sénégalaise (RTS), ce 03 juillet 2023.

Il a expliqué que sa décision était mûrement réfléchie , et de soulignar que même si « la Constitution m'en donne le droit, le Sénégal dépasse ma personne ».

En rappel, de violentes manifestations ont eu lieu au Sénégal après le verdict contre Ousmane Sonko (principal opposant au président) condamné pour corruption de la jeunesse.

Plus d'une vingtaine de morts ont été enregistrées au cours de ces manifestations.

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République du Sénégal

Un Peuple-Un But-Une Foi

Message à la Nation du Président de la République, Son Excellence, Monsieur Macky SALL

Le 3 juillet 2023

Mes cher(e)s compatriotes d'ici et de la diaspora
C'est en forte conscience des responsabilités qui m'incombent que je voudrais m'adresser à vous, ce soir, en ma qualité de garant du fonctionnement régulier des institutions, de l'indépendance nationale et de l'intégrité du territoire.

Pour beaucoup d'entre nous, nous venons de célébrer la fête de la Tabaski, cette fête de la foi, de la solidarité et de la convivialité, en compagnie de ceux et celles que nous aimons et qui emplissent nos vies de bonheur, d'espoir et d'amitié. Pour certains de nos concitoyens cependant, la fête s'est déroulée dans l'ombre du deuil, parce que leurs chers enfants faisaient partie de ceux et celles qui ont perdu la vie dans des violences insoutenables, injustifiables et inexcusables. Des violences qui ont mis à l'épreuve notre cohésion sociale et notre longue et enviable tradition de paix et de stabilité en Afrique.

Vous aurez donc compris la tristesse et la douleur qui sont miennes. Vous, comme moi, nous n'étions pas cette année dans le même état d'esprit par lequel nous honorons et célébrons la fête du sacrifice.

Permettez-moi de m'incliner, à nouveau, devant la mémoire de nos enfants qui ont tragiquement perdu la vie, sous les effets brutaux de la violence et de renouveler mes condoléances à toutes les familles éplorées et à la nation toute entière. Je n'ai pas manqué, dans mes prières, il y a quelques jours, aux lieux saints de l'islam, de penser à nos regrettés disparus. Aucun de nos fils, aucune de nos filles, ne doit payer de sa vie les désaccords qui s'expriment dans nos sociétés. La vie de nos concitoyens ne peut être sacrifiée sous l'autel d'intérêts politiques. Nous avons l'obligation de protéger la vie et la dignité de tous les sénégalais, de toutes les sénégalaises.

Devant l'insoutenable, l'innommable, la prise de parole n'est pas toujours facile et souvent, les mots n'arrivent pas à exprimer le plein de tristesse qui nous envahit.
Nous avons vécu des événements particulièrement graves, marqués par une violence sans précédent, occasionnant des morts et des blessés, ainsi que la destruction massive de biens publics et privés.

Les scènes de violences et de pillages auxquelles nous avons assisté et leur coïncidence avec une cyber attaque contre des sites stratégiques du Gouvernement et des services vitaux, tels que l'eau et l'électricité, n'ont rien à voir avec une quelconque manifestation politique.

Rien, ni aucune revendication ne saurait justifier qu'on tue, qu'on diffuse des messages de haine et de violence dans les réseaux sociaux, qu'on saccage et brûle des biens publics et privés, y compris des moyens de transport, des commerces, des lieux de culte, des domiciles, des Consulats, des ambulances –même un corbillard- , des universités et des écoles comme pour éteindre la lumière du savoir, réduire au silence notre élite et notre relève scientifiques et intellectuelles et plonger notre pays dans les ténèbres de l'obscurantisme. L'objectif funeste des instigateurs, auteurs et complices de cette violence inouïe était clair : semer la terreur, mettre notre pays à l'arrêt et le déstabiliser. C'est un véritable crime organisé contre la nation sénégalaise, contre l'État, contre la République et ses Institutions.

Face à ces actes inadmissibles, l'État est resté debout et le peuple sénégalais, attaché à son vivre ensemble, a refusé de tomber dans le piège de cette machination insurrectionnelle aux antipodes des valeurs démocratiques et qui visait à s'emparer du pouvoir par la violence et détruire notre modèle de société.
Je renouvelle mon soutien et mon entière confiance à nos forces de défense et de sécurité dont la retenue, le professionnalisme et le sang-froid ont permis d'éviter un bilan plus lourd.

Je redis avec fermeté que les auteurs, les commanditaires, les complices répondront de leurs actes inqualifiables devant la justice. En attendant, les enquêtes se poursuivent. Nous ferons toute la lumière sur ces événements et sur les forces occultes qui veulent ébranler notre pays. Pour ma part, j'affirme ici que je ne transigerai pas avec des fossoyeurs de la nation, de l'État, de la République. Ce serait trahir mon serment constitutionnel.

J'exprime encore ma profonde compassion et ma solidarité aux victimes de ces actes criminels qui ont perdu leurs biens, fruits d'années d'investissement, de labeur et d'efforts quotidiens. Je pense également à toutes celles et tous ceux plongés aujourd'hui dans la détresse, parce que leurs emplois sont perdus ou menacés. C'est le Sénégal qui se lève tôt, qui travaille dur toute la journée et qui se couche tard qui est ainsi atteint.

J'invite fortement les parents et les familles à plus de vigilance. Je demande solennellement aux citoyens, aux leaders d'opinion, à toutes les forces vives de la nation, politiques et apolitiques, soucieux de la sauvegarde des valeurs démocratiques, de la paix, de la sécurité et de la stabilité de notre pays, de soutenir, sans réserve, l'action de l'État pour mettre en échec le projet pernicieux de déstabilisation du Sénégal. Quand la paix, la sécurité et la stabilité de la patrie sont à ce point menacées, il n'y a point d'indifférence et de neutralité possibles

Au regard de cette situation sans précédent, j'ai demandé au gouvernement de faire un bilan exhaustif des pertes et d'examiner les voies et moyens d'assister les familles des victimes ainsi que les personnes et entités ayant subi des préjudices.
Le contexte est difficile, les inquiétudes, les angoisses sont là. Mais je sais que le peuple sénégalais a les ressources spirituelles, culturelles, traditionnelles, sociales pour transformer ces moments d'épreuves en une chance pour la paix.

Ainsi œuvrer à transformer nos divergences en des occasions de dialogues constructifs pour forger le Sénégal que nous voulons, un Sénégal de respect de la vie humaine, de la justice, de l'égalité et de la paix. Un Sénégal qui se réconcilie avec ses valeurs de « disso », de concertation qui ont traversé le temps et construit son histoire enviée.
L'heure du bilan viendra plus tard alors que des occasions se présenteront pour vous parler de ce que le Sénégal a été sous ma présidence.

Mais aujourd'hui, je voudrais interpeller toute la classe politique, sans exclusive. Notre pays nous demande de regarder ensemble vers l'avenir afin que nous soyons les bâtisseurs du Sénégal de demain. Consolidons les forces de nos institutions tout en remédiant à leurs faiblesses ; Abandonnons les postures populistes, nihilistes, extrémistes qui tentent de présenter notre pays comme un désert sans loi. Chaque nation peut être éprouvée, chaque société peut être traversée par des tensions. Mais voici plus de 60 ans que nous œuvrons à construire un Sénégal selon nos valeurs de paix et de solidarité. Des jalons ont été posés par mes prédécesseurs.

Continuons à bâtir sur ces acquis et éloignons-nous des radicalismes qui veulent faire de la violence l'arbitre principal de nos différends. Nous pouvons être des adversaires mais jamais des ennemis. C'est pour cela, qu'après le dialogue national réussi que je salue encore, ma main demeure tendue à toutes les voix de bonne volonté pour continuer d'échanger sur les bonnes idées, les bonnes propositions qui nous permettront de faire advenir un Sénégal de bâtisseurs et non de casseurs, d'asseoir une paix durable, de réussir des élections apaisées dont les résultats seront acceptés par tous, le lendemain du scrutin.

Cette vision de nous-mêmes comme un peuple ancré dans la paix et la stabilité n'est pas une utopie, même si notre histoire politique a rencontré quelques moments de fragilité, de tensions. Notre force a été d'avoir toujours su trouver les mots, les paroles, les rencontres pour converser, pour panser ensemble les plaies, guérir ensemble les maux. Et depuis mon investiture à la magistrature suprême, mon gouvernement et moi, n'avons ménagé aucun effort pour renforcer l'unité nationale, consolider les acquis de notre démocratie et le respect des droits de l'homme. Nous n'avons cessé de relever les défis liés au développement économique et social. Nous avons un bilan qui amène nos adversaires, même ceux parmi les plus virulents, à reconnaître que nous avons fait progresser le Sénégal.

Mais aujourd'hui, ce n'est pas sur le bilan de nos réalisations que je veux surtout m'appesantir. Je veux parler avec vous de notre avenir en tant qu'il est façonné par les dynamiques de notre présent, de nos aspirations les uns à l'égard des autres, de la promesse que chacun peut être pour l'autre dans la construction du Sénégal que nous souhaitons léguer à nos enfants. Je veux donc parler de ce que, le Sénégal de demain exige de nous aujourd'hui, nous les contemporains. Je veux évoquer nos responsabilités en tant que communauté de destin.

Nous sommes condamnés à une solidarité susceptible de préserver l'unité de notre nation, malgré les tensions et divergences qui peuvent nous opposer. Cette solidarité ne signifie pas une totale convergence des points de vue, une uniformisation des consciences, une domination des uns sur les autres. Cette solidarité est celle qui nous empêchera de traduire nos désaccords, nos dissonances dans des violences meurtrières, justement parce que nous aurons su nous abreuver dans les sources démocratiques, morales, spirituelles et culturelles du grand peuple sénégalais. Cette solidarité, mes chers compatriotes, c'est celle qui poussera chaque individu à développer les comportements qui ne menacent pas l'avenir de notre nation. Cette solidarité enfin, c'est celle qui fera de chacun, de chacune de nous, une digue contre la violence.

J'entends bien les aspirations du peuple sénégalais, de sa jeunesse en particulier, de ses attentes légitimes en matière de justice socio-économique, de création d'emplois, de renforcement du système d'éducation et de formation professionnelle, de meilleurs cadres de vie. Je comprends la volonté de notre jeunesse de vouloir vivre une vie qui vaut la peine d'être vécue, ici au Sénégal et non ailleurs. C'est justement à nous concerter à repenser ensemble cette solidarité que nous parviendrons, en tant que société, à répondre aux justes revendications de notre jeunesse et de l'ensemble des citoyens sénégalais.

Jamais la violence n'a permis à un pays de répondre aux aspirations de sa population. Loin d'être une solution, la violence et les discours qui la construisent sont les signes d'une démission morale, intellectuelle, politique et citoyenne. N'est-ce pas à inventer, à réinventer de nouvelles manières de penser le développement de notre pays et de l'Afrique que nous devons nous atteler afin d'assumer notre destin dans un monde de plus en plus instable ?

Mais pourrait-on collectivement nous ouvrir à des possibles, produire le meilleur de nous-mêmes, si nos intérêts politiques personnels nous dressent les uns contre les autres, poussant ainsi une partie de la jeunesse dans la banalisation de la violence ? A l'heure où se reconfigurent les rapports de pouvoir au niveau global, où la révolution numérique nous plonge dans des ailleurs incontrôlés, le Sénégal et l'Afrique de manière générale, ont plus que jamais besoin de se réarmer scientifiquement et intellectuellement par la production des savoirs et des savoirs faire capables de défendre l'intérêt de nos populations et de nos cultures.

Nous avons des intelligences et des ressources humaines, ici, mais aussi disséminées à travers le monde, que seul le sens de la solidarité pourrait mobiliser au service d'une Afrique forte dans un monde malmené par des luttes d'influences et de domination. La violence est un frein à la mise en œuvre de nos capacités, de notre engagement à faire émerger un Sénégal prospère, un Sénégal de richesse partagée, bref, un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous.

C'est fort de la conviction d'un Sénégal enraciné dans les vertus de la paix et du dialogue, que j'ai appelé à l'organisation d'un dialogue national ouvert, pluriel et inclusif. Je ne saurai assez remercier le coordonnateur de ce dialogue national ainsi que les présidents et rapporteurs de commissions, de même que tous les participants, sans exception, qui ont su mettre le Sénégal au-dessus de tout pour produire, en un temps record, des recommandations fort stratégiques, sur les différentes dimensions de la vie sociale, politique, économique et culturelle de notre pays. Je salue les conclusions très positives du dialogue national dont la mise en œuvre débutera cette semaine par la saisine de l'assemblée nationale pour la modification de certaines dispositions de la constitution et du code électoral entre autres.

Mes cher(e)s compatriotes,
S'agissant de l'élection présidentielle du 25 février 2024, je tiens à ce que le gouvernement prenne toutes les dispositions pour une bonne organisation du scrutin, comme par le passé.

En ce qui me concerne, j'ai suivi avec beaucoup d'attention et d'émotion les différentes manifestations de soutien à ma candidature pour un second quinquennat. La dernière étant celle des 512 maires et présidents de conseil départemental sur les 601 que compte notre pays. A cela s'ajoutent les soutiens de la diaspora, de mouvements de jeunes, de femmes, de nos respectés sages, d'enseignants, d'arabisants, de religieux et bien d'autres groupes, tous déjà prêts pour mener le combat de ma réélection.

A tous ces compatriotes, je voudrais exprimer ma profonde gratitude en réservant une mention spéciale et toute particulière à la coalition BBY, à mon parti l'Alliance Pour la République et à la grande coalition de la majorité présidentielle.

Mes cher(e)s compatriotes, ma décision longuement et mûrement réfléchie est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024. Et cela, même si la constitution m'en donne le droit. En effet, depuis la révision constitutionnelle de 2016, le débat juridique a été définitivement tranché par la décision du Conseil Constitutionnel n°1-C-2016 du 12 février 2016.

Je sais que cette décision surprendra tous ceux et celles nombreux dont je connais l'admiration, la confiance et la fidélité sincères. Elle surprendra aussi ceux et celles qui souhaitent me voir encore guider la construction du pays qui trouve de plus en plus ses marques. Mais le Sénégal dépasse ma personne et il est rempli de leaders également capables de pousser le pays vers l'émergence.

On a tant spéculé, commenté sur ma candidature à cette élection. Cependant, Je n'ai jamais voulu être l'otage de cette injonction permanente à parler avant l'heure, car mes priorités portaient surtout sur la gestion d'un pays, d'une équipe gouvernementale cohérente et engagée dans l'action pour l'émergence, surtout dans un contexte socio-économique difficile et incertain.

Contrairement donc aux rumeurs qui m'attribuaient une nouvelle ambition présidentielle, je voudrais dire que j'ai une claire conscience et mémoire de ce que j'ai dit, écrit et répété ici et ailleurs, c'est-à-dire que le mandat de 2019 était mon second et dernier mandat. C'est cela que j'avais dit et c'est cela que je réaffirme ce soir. J'ai un profond respect pour les Sénégalais et les Sénégalaises qui m'ont lu et entendu. J'ai un code d'honneur et un sens de la responsabilité historique qui me commandent de préserver ma dignité et ma parole.

Je rends ici un hommage à mes prédécesseurs, les présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade dont les parcours sont, bien sûr, différents mais qui ont contribué chacun à construire l'image de ce Sénégal démocratique qu'il faut perpétuer. Je ne saurai faire moins.

D'ici la transmission du pouvoir au futur président de la république, in shallah, le 2 avril 2024, j'assumerai avec responsabilité et fermeté toutes les charges qui incombent à ma fonction. En vertu du mandat que vous m'avez confié et en étroite cohérence avec mon serment constitutionnel, je continuerai de consacrer toutes mes forces à défendre, sans failles, les institutions constitutionnelles de la république, le respect des décisions de justice, l'intégrité du territoire, la protection des personnes et des biens. Je resterai à vos côtés, à votre écoute et au service de la république et de la nation.

Nous avons des réalisations indéniables et un potentiel incroyable. Mais soyons vigilants et conscients des difficultés, des obstacles qui sont réels et de l'activisme des ennemis de l'intérieur et de l'extérieur.
L'enjeu essentiel pour moi, c'est que notre cher Sénégal, ce pays que j'ai à cœur, que vous avez à cœur, garde le cap vers l'émergence dans la voie de l'action, de la paix, de la stabilité, du respect du droit, de l'ordre public, dans l'unité nationale et la cohésion sociale.

Cela exige de chacune, de chacun de nous l'adhésion à notre modèle de société fondé sur la démocratie, la liberté, le respect de nos valeurs socio culturelles, le respect de ce vivre ensemble qui a su jusqu'ici nous rassembler et nous ressembler, le respect de nos religions, de nos confréries et de nos guides religieux. En somme, le respect de notre identité collective sénégalaise qui est ancrage dans le socle socioculturel sénégalais et africain, mais aussi ouverture dans la modernité.

C'est seulement ainsi que nous pourrons poursuivre, ensemble, épaule contre épaule, notre élan commun vers notre destin commun, fidèles à notre devise nationale : Un Peuple, Un But, Une Foi.

Vive la République !
Vive le Sénégal.

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Loi sur la promotion immobilière au Burkina : Le capitaine Ibrahim Traoré signe le décret de promulgation

Mon, 03/07/2023 - 23:30

Dans un communiqué signé de la main du président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré datant du 3 juillet 2023, il a signé le décret de promulgation de la loi portant promotion immobilière au Burkina Faso.

Cette loi votée le 20 juin 2023 par une majorité à l'assemblée nationale remplace celle de 2008.

Dans cette loi, la promotion immobilière a été redéfinie et exclut dorénavant les promoteurs immobiliers privés des opérations d'urbanisme, particulièrement le lotissement ou la restructuration.
Il y a en outre, l'interdiction de vente des parcelles.

Lefaso.net

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Procès Vincent Dabilgou : Les conseils de Jean Gabriel Séré pour l'excuse absolutoire

Mon, 03/07/2023 - 18:40

A l'audience du lundi 3 juillet 20223, le procureur a requis 24 mois d'emprisonnement ferme et 10 millions d'amende ferme contre le prévenu Jean Gabriel Séré, Directeur administratif et financier du ministère des transports au moment des faits. Dans leurs plaidoiries, ses conseils ont déploré le fait que le procureur ait omis l'implication de leur client dans le cours de ce procès, lui qui, jusque-là, est le seul à avoir reconnu les charges qui pèsent contre lui et par l'entremise duquel, plusieurs dénonciations ont été faites. Ils ont plaidé pour l'excuse absolutoire ( dispense de peine prévue par le législateur, tenant compte de certaines situations) au profit de leur client.

"Bénéficie d'une excuse absolutoire dans les conditions prévues par le présent code pénal, quiconque auteur ou complice d'une ou de plusieurs infractions prévues par le présent chapitre, qui, avant toute poursuite, révèle une infraction aux autorités administratives ou judiciaires ou aux instances concernées et permet d'identifier les personnes mises en cause." Telles sont les mentions qui relèvent de l'article 335-2 du code pénal et qui ont été repris en boucle par les conseils de Jean Gabriel Séré.

Pour eux, leur client a jusque-là fait preuve de bonne foi et c'est grâce à lui que tous les prévenus qui comparaissent dans le box des accusés ont été interpellés. C'est aussi lui qui a mis le procureur sur certaines pistes, notamment l'existence d'un compte ECOBANK (lequel compte a servi à financer la campagne) et l'achat fictif de carburant. Pour ce faire, le tribunal pourrait lui accorder l'excuse absolutoire, vu qu'il a pleinement contribué à ce que ce procès se tienne. "Nous avons entendu durant ces dernieres semaines que l'Etat a été égorgé, qu'il a été tué ou encore qu'il est mort.

Mais M. le président, il n'en est rien. L'Etat n'est pas mort. M. Séré a sauvé l'Etat. Il l'a sauvé du pire. Il a sauvé l'Etat par son courage, son honnêteté. Il est ressorti durant les débats que notre client a agi sous ordre du président du NTD, Vincent Dabilgou. Ce dernier a produit des pièces qui à la longue se sont avérées fausses et les témoins qu'il a fait intervenir ne lui ont été d'aucun secours. Si M. Séré était coupable de tout ce qu'on lui reproche, comment se fait-il que le parti de M. Dabilgou soit financé par quelqu'un d'autre sans qu'il ne soit au courant ? De même, lorsqu'il s'est rendu compte que M. Séré avait fait des choses dans son dos, quelle sanction a-t-il pris contre ce dernier ?

De toute évidence, il est clair que c'est M. Dabilgou qui a été l'instigateur de toutes ces illégalités. Et il faudrait qu'à travers ce procès, premier du genre, on lance un message. Pour ce qui est de notre client, il ne faudrait pas que tous ceux qui seront tentés de dénoncer soient retenus parce qu'après on les enverra au gnouf (prison) au même titre que les autres. Ce que nous réclamons pour M. Séré ce n'est pas l'impunité, mais que les circonstances qui ont concouru à ce que ce procès se tienne puissent être prises en compte. Raison pour laquelle, nous plaisons pour l'excuse absolutoire. A défaut de cela, nous vous prions de lui accorder le sursis", ont plaidé ses avocats.

L'audience reprend le mardi 4 juillet 2023 au Tribunal de grande instance, à 9h.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Tenkodogo : Quatre jeunes, ordonnés prêtres

Mon, 03/07/2023 - 17:00

Le samedi 2 juillet 2023, l'église famille de Dieu à Tenkodogo s'est agrandie. Elle a vu quatre de ses fils ordonnés prêtres. La célébration eucharistique consacrant ces jeunes prêtres s'est tenue à la cathédrale Saint François Xavier de Tenkodogo.

Abbé Urbain Trawina, abbé Alexis Trawina, abbé Bernard Zané et abbé Aristide Dagana sont les jeunes qui ont reçu l'huile d'onction les consacrant prêtres de Jésus Christ. L'émotion était vive. Des prières et des chants de louange ont rythmé cette action de grâce au Seigneur.

Monseigneur Prosper Kontiebo, au cours de son homélie, a exhorté les jeunes prêtres à être des artisans de paix dans un monde où la violence semble prendre le dessus.
« Vous devez semer l'espérance là où il y a la souffrance. Vous devrez parler au nom de votre seigneur qui est la paix. Travaillez à faire reculer la violence et faites que la paix soit au cœur de votre ministère », leur a-t-il conseillé. Mgr Kontiebo a également insisté sur le fait que la route est encore longue. « Vous venez de recevoir l'ordre du presbytérat. Ce n'est pas fini. Il vous faut être maintenant des saints », a insisté le prélat, en soulignant son bonheur de voir « ses enfants » ordonnés prêtres. Tout en manifestant sa joie auprès des familles biologiques, monseigneur a encouragé le peuple de Dieu à prier pour les nouveaux prêtres.

Quant à l'abbé Constantin Kaboré, représentant le presbyterium, il a tenu à féliciter les nouveaux élus. Il leur a souhaité la bienvenue dans la famille des prêtres. « Vous êtes des nouveaux prêtres. Nous vous accueillons avec joie. Vous faites désormais partie de la famille. Les bras ouverts, nous avons la même mission, celle de servir le Christ ».

Pour l'abbé Bernard Zané, représentant les nouveaux prêtres, les mots manquent pour exprimer leur gratitude aux fidèles. Il a adressé ses remerciements au Seigneur, grand pasteur par excellence : « Notre joie va à l'endroit de Jésus Christ, du père évêque et de nos formateurs. Nous sommes reconnaissants vis à vis des confrères prêtres, de nos parents et amis qui nous ont encouragé ». [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Gérard BEOGO (Collaborateur)
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Burkina : Un panel pour parler des défis et perspectives du mariage en contexte burkinabè

Mon, 03/07/2023 - 17:00

Le vendredi 30 juin 2023 a eu lieu à Ouagadougou, un panel sur le thème : « Mariage (s) en contexte burkinabè : défis et perspectives ». Une initiative du Pôle d'excellence africain /Africa Multiple ou Africa clusters Centres (ACC) de l'université Joseph Ki-Zerbo, un des cinq pôles mis en place en partenariat avec l'université de Bayreuth en Allemagne.

Ce panel a permis d'aborder la question du mariage sous les prismes coutumier, chrétien, notamment protestant, musulman sans oublier civil. Et s'il y a bien un point commun à ces mariages, c'est le consentement demandé aux futurs époux.
Le premier intervenant, Ali Komi, administrateur des affaires sociales a abordé la conception coutumière du mariage. Il a révélé qu'il existe plusieurs sortes de mariage coutumier au nombre desquels le mariage par don, le rapt, le mariage par lévirat et par sororat.

Et une des conditions à remplir pour le mariage coutumier, c'est l'accord des deux familles. Il y a aussi des étapes comme la présentation à la famille de la future mariée, ainsi que la cérémonie de dot. Pour M. Komi, au-delà des deux époux, le mariage coutumier est aussi une affaire de familles d'où le rôle important qu'elles jouent dans la célébration de ce mariage.

Les participants au panel n'ont pas hésité à poser des questions afin de comprendre les différentes conceptions du mariage.

Le pasteur Abel Sanou lui a abordé la conception chrétienne du mariage et des étapes à respecter. Il a rappelé que le mariage est une institution divine et une étape importante de la vie de l'être humain, c'est pourquoi avant de s'engager dans le mariage, il conseille aux futurs époux de prier pour demander la volonté de Dieu. C'est aussi l'un des conseils de l'imam Ismaël Tiendrébéogo qui demande aux musulmans de faire la prière de consultation avant de s'engager dans tout projet de mariage.

L'imam et le pasteur suggèrent également de s'observer mutuellement avant de s'engager définitivement dans un mariage qui est supposé être pour toute la vie et dont il n'est pas possible de divorcer chez les chrétiens comme le souligne le pasteur Sanou.

Les deux religieux se rejoignent sur le fait qu'avant de célébrer le mariage que ce soit au temple ou à la mosquée, il est nécessaire de passer par l'étape de la dot, donc du mariage coutumier. Et l'imam Tiendrébéogo de souligner que l'un des critères les plus importants pour choisir son conjoint est la religiosité de ce dernier et pas que sa beauté ou encore sa richesse ou sa noblesse.

Germaine Sebego/Linda, administratrice civile, a, elle abordé la question du mariage légal. Elle a rappelé qu'il est régi par le code des personnes et de la famille. Elle est revenue sur l'âge légal du mariage qui est de 20 ans pour l'homme et de 17 ans pour la femme, ainsi que sur les régimes matrimoniaux et ce qu'ils impliquent. Et si la communauté ou la séparation de biens est laissé à l'initiative des époux avec chacun ses avantages et ses inconvénients, l'imam Tiendrébéogo rappelle qu'en islam, la communauté de biens n'est pas permise parce que les biens de la femme lui appartiennent. Des époux musulmans qui veulent s'unir devant la loi, doivent donc automatiquement choisir la séparation des biens, ce qui n'est pas forcément le cas chez les chrétiens.

Dr Fernand Bationo, enseignant-chercheur au département de sociologie de l'université Joseph Ki-Zerbo.

Tout en déplorant la perception sociale du mariage légal, que certains considèrent comme facultatif ou étant l'apanage des fonctionnaires, des "bourgeois", Mme rappelle qu'il a plusieurs avantages. Au nombre desquels, des avantages fiscaux, une meilleure protection du conjoint survivant, une filiation protégée, le droit à la pension de réversion et en cas de divorce, personne n'est lésée. Elle plaide pour que le code des personnes et de la famille soit vulgarisé. Elle demande aussi que les leaders musulmans organisent des mariages collectifs comme c'est le cas dans les églises afin de permettre à un grand nombre de couples musulmans d'être aussi mariés selon la loi.

À en croire Dr Fernand Bationo, du département de sociologie de l'université Joseph Ki-Zerbo et membre du pôle d'excellence Africamultiple, le choix du thème : "mariage en contexte burkinabè : défis et perspectives" s'explique par le fait que mariage reste un élément important de la vie de l'être humain et qu'il soit coutumier, chrétien, musulman ou légal, on constate des changements sociaux au fil des années. « Il y a des changements sociaux, mais il y a une base commune à tous ces mariages », a-t-il laissé entendre. Il était donc nécessaire de revenir sur ces différentes conceptions du mariage.

Justine Bonkoungou
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Coran brûlé en Suède : La Ligue islamique du Faso dénonce avec fermeté un « acte odieux »

Mon, 03/07/2023 - 15:15

Les membres de la Ligue islamique du Faso (LIFA) étaient réunis, ce dimanche 2 juillet 2023 à Bobo-Dioulasso, pour non seulement souhaiter la bonne fête de Tabaski à toute la communauté, mais aussi pour parler de la situation nationale du pays. Elle a saisi cette occasion pour dénoncer le fait qu'un Suédois ait brulé quelques pages d'un exemplaire du « Saint Coran » devant la plus grande mosquée de Stockholm, lors d'une manifestation le 28 juin dernier.

Le mercredi 28 juin 2023, jour de la fête de la Tabaski, on a appris, par voie des médias, qu'un homme a brulé quelques pages d'un exemplaire du Saint Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm lors d'un rassemblement. « Un homme a déchiré et brûlé un exemplaire du Coran devant la grande mosquée de Stockholm mercredi à l'occasion d'une manifestation autorisée par la police. (…) La police a ensuite inculpé l'homme, un Irakien ayant fui son pays pour la Suède, pour agitation contre un groupe ethnique ou national », rapporte les confrères du média Le Monde.

Cet incident, qui a coïncidé avec le début de la fête musulmane de l'Aïd-El-Kebir et la fin du grand pèlerinage annuel à la Mecque en Arabie saoudite, a provoqué des réactions de colère dans le monde musulman. En effet, l'Organisation de coopération islamique (OCI), basée en Arabie Saoudite a exhorté les Etats membres à « prendre des mesures collectives pour empêcher que des profanations d'exemplaires du Coran ne se reproduisent ». A l'instar des leaders religieux de nombreux pays, ceux de la région des Hauts-Bassins au Burkina Faso ont exprimé leur mécontentement face à cet acte qu'ils ont qualifié « d'acte odieux ».

Selon le président de la communauté musulmane des Hauts-Bassins, Mahama Sanogo, cet acte ne favorise pas les efforts visant à répandre les valeurs de tolérance

Réunis au sein de la LIFA, ils estiment que cet acte est inacceptable et dénoncent ainsi une incitation à la haine. Selon le président de la communauté musulmane des Hauts-Bassins, Mahama Sanogo, cet acte ne favorise pas les efforts visant à répandre les valeurs de tolérance. « La Suède est un pays civilisé et elle ne devrait pas accepter ce genre d'acte. Nous condamnons cet acte odieux qui ne favorise pas cette tolérance prônée sur le plan mondial. Ce sont ces genres d'actes qui nourrissent le terrorisme parce qu'il y a des musulmans qui ne peuvent pas supporter ce genre de choses. Ce qui peut les amener à poser des actes qui seront qualifiés d'actes terroristes », a laissé entendre Mahama Sanogo.

Il invite le gouvernement de la Suède à prendre des mesures pour éviter de nouveaux incidents qui vont « choquer des milliards de personnes dans le monde ».

Romuald Dofini
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Côte d'Ivoire : Décès de Francis Wodié, ancien président du Conseil constitutionnel

Mon, 03/07/2023 - 15:00

Francis Wodié a tiré sa révérence ce lundi 3 juillet 2023, apprend t-on de nos confrères de l'Agence Ivoirienne de Presse (AIP). Ancien président du Conseil constitutionnel ivoirien (2011- 2015), l'homme est décédé à l'âge de 87 ans.

Ce Pr agrégé de droit était un acteur politique, fondateur du Parti politique ivoirien des travailleurs (PIT) . Il a été ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique sous la gouvernance de Henri Konan Bédié.

En 2016, il s'était rendu au Burkina Faso pour participer au colloque international de Ouagadougou sur les alternances politiques en Afrique.

Il s'était alors confié sur la situation politique ( insurrection populaire) du pays des Hommes intègres. « j'ai suivi l'évolution de la situation au Burkina Faso et je me félicite des résultats obtenus qui montrent la volonté du peuple burkinabè de réaliser les changements nécessaires à l'amélioration du bien-être et à la bonne gestion du bien commun qu'est le pouvoir.

Mais, vous l'avez constaté, ces problèmes sont quasiment éternels. Au plan théorique, on se pose nombre de questions. Comment concrètement obtenir que les changements se réalisent une fois qu'on a pris des décisions, qu'on a rédigé des textes, comment les appliquer effectivement pour que ce que l'on espère voir s'améliorer au sein du pays puisse être effectivement obtenu.

Il faut poursuivre la réflexion, il faut que le peuple soit en éveil également et que les gouvernants et gouvernés puissent obtenir les améliorations nécessaires, autant que possible, par les voies pacifiques » avait -il argumenté.

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Sources : AIP

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Religion : 26 nouveaux prêtres ordonnés à Ouagadougou

Mon, 03/07/2023 - 14:00

Après neuf ans de formation, 26 nouveaux prêtres ont été ordonnés le samedi 1er juillet 2023 à la cathédrale de Ouagadougou, en présence de parents, amis, collègues et aînés dans le sacerdoce. La cérémonie d'ordination a été présidée par le cardinal Philippe Ouédraogo.

Après neuf ans de formation (une année de formation en spiritualité, trois ans de formation en philosophie, deux années de formation en théologie, une année de stage, deux ans de théologie), ces 26 abbés ont été ordonnés prêtres pour servir Dieu et les hommes.

« En tant que prêtres, vous êtes configurés au Christ. La proximité avec Dieu est la mission la plus concrète avec le Christ. Le prêtre doit être, à l'image du Christ, un bon berger », a indiqué le cardinal Philippe Ouédraogo dans son homélie. Pour lui, avoir 26 prêtres en ce jour est vraiment une action de grâce car la vocation, qu'elle soit sacerdotale ou religieuse, est un don de Dieu.

Cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque métropolitain de Ouagadougou

« Dieu nous a comblés car nous venons d'avoir 26 prêtres, 26 serviteurs. Je souhaite vraiment qu'ils continuent d'être des amoureux de Jésus, des amoureux de son église et des amoureux des hommes », a-t-il ajouté.
Il a prodigué aux nouveaux prêtres des conseils pour qu'il puissent mener à bien leur vie sacerdotale.

« Je leur demande vraiment de garder une grande proximité avec le Seigneur, proximité avec leur évêque, proximité avec leurs confrères prêtres, proximité avec l'ensemble du peuple de Dieu. Nous rendons grâce au Seigneur et nous prions pour ces jeunes prêtres pour qu'ils soient vraiment des humbles et fidèles serviteurs dans le champ du Seigneur, pour la gloire de Dieu et le salut des hommes », a formulé le cardinal Philippe Ouédraogo.

Pour le nouveau prêtre David Ouédraogo de la paroisse Saint-Augustin de Bissighin, c'est une joie immense d'être ordonné. « Je ressens beaucoup d'émotions en moi, des sentiments de joie. C'est l'histoire d'une vie qui connaît un dénouement, qui connaît un détour capital d'une chose tant recherchée qu'on a enfin saisie. Et en même temps des sentiments d'appréhension parce que l'on sait qu'il y a une nouvelle vie qui commence avec plein de défis à relever », a exprimé le nouveau prêtre.

Carine Daramkoum
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