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Updated: 2 months 1 week ago

Tunisie/Migration : « La plupart des étudiants sont en sécurité », rassure un Burkinabè de Sfax

Mon, 10/07/2023 - 17:41

En Tunisie, des migrants subsahariens ont été victimes de violence à Sfax, la ville côtière entre l'Afrique et l'Italie (Europe). La mort d'un Tunisien de 41 ans, poignardé lors d'affrontements le lundi 3 juillet 2023 avec des migrants originaires d'Afrique subsaharienne, a causé de vives tensions avec les habitants de cette ville. Deux Burkinabè vivant dans ce pays reviennent sur cette situation tendue.

« La situation n'incombe pas uniquement aux Burkinabè. On parle des migrants illégaux, ceux qui font la traversée du désert à partir du Niger ou de la Côte d'Ivoire, qui passent par le désert de la Libye ou du Maroc pour rentrer au Maroc et en Tunisie dans le but de prendre l'eau et d'aller en Italie ». C'est le témoignage de Rachid Koté, Burkinabè résidant à Tunis.

De part sa situation géographique, Sfax est une ville qui accueille un nombre important de migrants candidats pour l'Europe via la Méditerranée. En plus des Subsahariens, on peut compter également des Tunisiens, informe Rachid Koté.
« Actuellement, le calme est revenu », rassure de son côté Zakaria Bonkoungou, étudiant burkinabè et travailleur. Selon son témoignage, des jeunes [tunisiens] du quartier s'en sont pris aux Subsahariens de façon générale. La tension est montée d'un cran suite à une agression d'un Tunisien de 41 ans qui a succombé à ses blessures après avoir été poignardé par des Subsahariens.

« Les tensions étaient bien là tapis dans l'ombre et ça a conduit à une explosion. C'était tendu et très délicate comme situation. Mais grâce à la police, ils ont réussi à calmer la situation. Chaque jour, il y a des patrouilles et contrôles pour garder le calme », poursuit Zakaria Bonkoungou.

Avant ces évènements, les étudiants noirs n'étaient pas inquiétés, confie Zakaria Bonkoungou, qui compte environ dix ans à Sfax. « Mais depuis ces événements, la population noire est un peu observée ; parfois, on subit quelques actes de xénophobie (…) Rien qu'en début de semaine, on a eu du mal à se déplacer ici en ville parce qu'il y a des transports qui refusent de prendre des étrangers », relate-t-il.

« Entre Subsahariens, la cohabitation n'est pas facile »

A la question de savoir si des Burkinabè (étudiants et autres) ne sont pas touchés par ces violences, Zakaria Bonkoungou répond par la négative. « La plupart des étudiants, nous sommes en sécurité. Depuis le début de ces événements, on a fait passer le mot d'ordre : étant donné que ce sont les vacances, chacun devra rester chez lui ; éviter les déplacements inutiles », développe-t-il.

« Par contre, il y a aussi des Burkinabè ici qui ne sont pas des étudiants. Je n'ai pas trop de liens avec ces personnes et je ne saurai dire ce qu'il y a parmi cette catégorie de Burkinabè en situation irrégulière ceux qui sont touchés ou pas », précise-t-il.

Des récits de ces deux Burkinabè, on retient que les migrants subsahariens ont contribué à détériorer la situation sécuritaire à Sfax. « Entre des Subsahariens eux-mêmes, la cohabitation n'est pas facile. Il y a des agressions, des vols à main armée. A l'heure où la Tunisie elle-même traverse une crise économique sans précédent, des Tunisiens crient leur ras-le-bol face », déplore Rachid Koté, gérant d'un cabinet de consulting et de formation professionnelle à Tunis.

Il fait noter que c'est la police qui a assuré la sécurité des Subsahariens, « qui ne savaient pas à quel saint se vouer ».

Le pouvoir accusé…

L'explosion de la migration dans cette localité causait déjà certains problèmes dans la société, surtout la délinquance, indique Zakaria Bonkoungou. En tant que résidant à Sfax depuis 2013, il a vécu ce changement dans les habitudes, suite à la croissance des migrants dans cette deuxième ville de la Tunisie.

Il faut signaler que les tensions entre les habitants et les migrants se sont exacerbées après un discours, en février 2023, du président Kaïs Saïed pourfendant l'immigration clandestine et la présentant comme une menace démographique pour son pays.

Lire aussi : International : « L'immigration clandestine relève d'un complot pour modifier la démographie de la Tunisie », selon le président tunisien Kaïs Saïed

Dans un communiqué publié mercredi, la branche syndicale de Sfax de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a accusé le pouvoir d'avoir aggravé le phénomène d'immigration clandestine « en jouant le rôle de gendarme de la Méditerranée, interceptant les bateaux des migrants africains subsahariens clandestins et les acheminant à Sfax ». Il a appelé Kaïs Saïed et son gouvernement à « trouver une solution radicale (à la présence) de milliers de migrants subsahariens clandestins », et affirmé « refuser que la région de Sfax se transforme en un lieu de rassemblement ou de réinstallation pour ces migrants dans une volonté de faire plaisir à l'Italie et à l'Europe », rapporte le journal Le Point.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Categories: Afrique

Dédougou : Il crache sur son succès au bac 2022, reprend son examen en 2023 et rêve d'étudier la médecine

Mon, 10/07/2023 - 15:54

C'est un évènement rare, étonnant et risqué : réussir à un examen et décider de cracher dessus et de se relancer, pour la simple raison que le résultat obtenu ne permettrait pas d'embrasser les études de rêve. Lassané Soré, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a pris le risque. A l'examen du baccalauréat 2022, il a obtenu moins de onze de moyenne en série C. Mais il a jugé cette moyenne insuffisante pour lui ouvrir les portes de ses études de rêve, la médecine. Le jeune Soré s'est réorienté en série D et a obtenu près de quinze de moyenne à l'issue de la dernière session du baccalauréat. Lefaso.net l'a rencontré ce vendredi 7 juillet 2023 à Dédougou, dans la région de la Boucle du Mouhoun.

Hong Kong. Entendez par cette appellation, l'identité d'un quartier de la ville de Dédougou et non la région administrative spéciale de la République populaire de Chine. Dans ce quartier non-loti, enfoui dans une zone marécageuse au secteur n°6 de Dédougou, vit Lassané Soré, l'élève qui a repris son examen du baccalauréat, malgré un premier sacre, pour remplir les conditions afin de poursuivre des études en médecine dont il a toujours rêvé. « Depuis la tendre enfance, j'ai toujours souhaité me retrouver en face des patients », informe-t-il, trémoussant de passion pour le métier de la blouse.

Les relevés de notes du bachelier

Or, à l'issue de la session de 2022 du baccalauréat, le jeune homme a validé son examen avec une moyenne de 10,35 en série C. Ce résultat, dit-il, ne lui donnait pas droit aux études en médecine dans les universités publiques. « La moyenne que j'ai obtenue au bac C ne me permettait pas d'embrasser cette filière. Vu aussi les conditions de vie des parents, je ne pouvais pas continuer dans une université privée », a avoué le bachelier. Tout ambitieux, il se réoriente en série D, quitte le lycée scientifique pour le lycée provincial de Dédougou, où il a repris la classe de terminale au cours de l'année scolaire 2022-2023. « J'ai décidé de changer de série pour voir si je pouvais obtenir une moyenne qui allait m'ouvrir les portes des études en médecine dans une université publique », déclare-t-il.

Les attestations de succès aux bac C et D

L'ancien et nouveau bachelier à la fois, affiche un large sourire, certainement en signe de satisfaction pour le résultat de 14,96 comme moyenne obtenue au premier tour du baccalauréat session de 2023.

Lassané Soré prie les autorités de l'aider à intégrer l'INSSA pour réaliser son rêve

Si le rêve semble désormais à portée de main au regard de sa nouvelle performance, Lassané Soré avoue que l'année scolaire écoulée n'a pas été un long fleuve tranquille. Il a dû faire face à la perte de sa bourse scolaire et à la réticence de ses parents devant sa décision de reprendre la classe en dépit de son premier succès. « Au début, les parents se sont opposés ; mais par la suite, ils m'ont compris. Avec la suppression de la bourse, c'était parfois difficile de trouver à manger », se rappelle le jeune garçon. Il a manqué de peu pour que ces difficultés entament la détermination de M. Soré. « A un moment donné, j'ai regretté d'avoir pris la décision. Mais, je me suis vite remonté le moral pour avancer », témoigne celui qui aspire à poursuivre ses études à l'Institut des sciences de la santé (INSSA) de l'Université Nazi-Boni de Bobo-Dioulasso. Et pour cela, il implore les autorités éducatives du Burkina Faso de l'aider à faire de son rêve une réalité.

Lassané Soré a toujours vécu dans cette maison depuis son arrivée à Dédougou.

Lassané Soré est né en 2003 à Sokoura, localité rurale située à environ une trentaine de kilomètres de Dédougou. Il obtient son Certificat d'études primaires (CEP) à l'école primaire de ce village en 2015. Admis au Collège d'enseignement général (CEG) de Kari, dans la commune de Dédougou, l'élève s'en tire avec son Brevet d'études du premier cycle (BEPC) couronné d'une moyenne de 15,69 en 2019. Par la suite, il est affecté au lycée scientifique de Dédougou où il a bénéficié d'une bourse scolaire jusqu'à la fin de l'année scolaire 2021-2022. Depuis lors, il vit seul à Dédougou, loin des siens.

Yacouba SAMA
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Procès de l'incendie du palais du Mogho Naaba : L'activisme politique reçoit des condamnations

Mon, 10/07/2023 - 13:05

Le procès de l'incendie du palais du Mogho Naaba qui avait cours depuis le début du mois de juin au tribunal de grande instance de Ouagadougou a livré son verdict le 7 juillet 2023. Ce procès concernait des activistes et responsables d'organisations de la société civile ainsi que des animateurs et journalistes. Il était reproché à ces personnes d'avoir voulu incendier le palais de l'empereur des Mossé en diffusant des messages audios sur les réseaux sociaux. Les audios devraient être diffusés par des influenceurs sur les réseaux sociaux qui ont des suiveurs qui se comptent en centaines des milliers, comme Naïm Touré, (227 000 suiveurs) Alassane Conombo (75 000 suiveurs) et Aminata Rachow (174 000 suiveurs).

Qui sont les principaux responsables condamnés par le tribunal pour mise en danger d'autrui et incitation à la divulgation de fausses informations ? Pourquoi l'activisme qui est une manifestation politique atypique trouve-t-elle un terreau fertile dans notre pays ? Pourquoi l'entrepreneuriat politique, comme l'a indiqué comme étant sa profession Marcel Tankoano aux juges, a-t-il de beaux jours dans notre pays ?

Le verdict relatif à l'affaire de l'incendie du palais du Mogho Naaba devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou a relaxé les hommes des médias : le journaliste Lookmann Sawadogo et l'animateur Alain Traoré dit Alain Alain ainsi que Boukary Conombo. Sept autres personnes ont été condamnées à des peines diverses allant de 6 mois à 4 ans.

Parmi les condamnés il y a des activistes des organisations de la société civile qui ont été souvent dans les médias et sur les réseaux sociaux ces dernières années. Le point commun entre Marcel Tankoano, Pascal Zaïda, Abdoul Karim Baguian Lota, Désiré Guinko, c'est d'avoir par le passé été inconditionnels d'un ancien président. Ils ne sont pas des adeptes comme les autres. Leur engagement est passionnel et intense. Ils sont presque prêts à tout donner pour défendre leur idole. La politique c'est la défense de l'intérêt général, des idées et programmes politiques. Mais parfois chez les activistes, la politique se limite à la défense ou au rejet d'un homme, de son retour d'exil, de sa libération, de son maintien au pouvoir ou de sa chute. La cause de la lutte n'a qu'un but personnalisé. Et la personnalité qui vaut le combat et le sacrifice devient très vite aux yeux des activistes un héros, une personnalité charismatique alors que l'activiste lui devient un sujet clivant du fait qu'il ne s'accommode pas quand on ne partage pas ses choix.

Les activistes sont souvent des soutiens de putschistes

Dans notre pays, les activistes sont le plus souvent des militants qui aiment l'action, les manifestations de rue. Les activistes partout dans le monde n'ont pas peur d'être en porte-à-faux avec la loi et aiment les initiatives personnelles. « L'activisme est une conduite, un trait de caractère qui, dans ses principes d'action, met en avant l'action et l'initiative personnelles ». Ce n'est pas aux activistes qu'on demande de réfléchir sur le programme politique du parti et son avenir. Les activistes sont dans le court terme, ils ne travaillent pas pour un grand soir hypothétique. Au Burkina Faso, les partis politiques et les politiciens ont commencé à sous-traiter certaines activités plus ou moins légales, ou des points de programmes politiquement incorrects à des organisations dites de la société civile.

Le pouvoir de Blaise Compaoré a abusé de cette pratique et a créé des OSC pour les besoins de chaque cause. Avec le mouvement insurrectionnel en 2014, beaucoup d'organisations de la société civile se sont créées, et le printemps s'est poursuivi avec la victoire de celle-ci et la désignation des représentants des OSC dans les organes législatifs des transitions. Ces OSC, avec des activistes à leur tête, très souvent sont prêtes, contre rémunération, à organiser des manifestations contre et/ou pour le pouvoir. Les activistes des OSC pensent que les organisations politiques, les militaires putschistes ne les convient pas assez souvent à la table du banquet, aussi dans les périodes de crise, ils émergent parce qu'ils osent : on les reconnaît à leur audace, ils font et disent ce que les politiciens civilisés et policés n'osent pas dire et faire.

Marcel Tankoano, responsable OSC n'a pas craint de se présenter, en début de procès, comme un « entrepreneur politique ». Si les mots ont encore un sens, son engagement en politique n'est pas désintéressé, mais vise à obtenir un gain, un profit, une plus-value, une rente de situation. Est-ce pour cela qu'il a créé plusieurs OSC qui, comme des firmes, déposent le bilan pour une nouvelle ? Au commencement de cette aventure de business politique, il y a eu le M21 contre le pouvoir dictatorial de Blaise Compaoré. Cette entreprise ne lui donnera pas de profit. Et pour chasser Roch Christian Kaboré du pouvoir, il a sorti une nouvelle OSC de son carquois du nom de Mouvement sauvons le Burkina qui, avec d'autres organisations et coalitions, organisera des manifestations contre l'impuissance du MPP dans la lutte contre l'insécurité.

Finalement arrive le MPSR1 par coup d'Etat répondant à l'exigence de « Roch doit partir » en janvier 2022. Il retrouvera Pascal Zaïda dans le combat contre le MPP, lui qui avait commencé cette bataille bien avant pour le retour des exilés avec le Cadre d'expression démocratique (CED). Même si ce dernier ne se présente pas comme un entrepreneur politique, il est aussi un chercheur d'or dans son activité, qui rapporte puisqu'il peut obtenir des millions pour défendre des hommes d'affaires dans les médias. Avec l'avènement du coup d'Etat du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, béni par Dieu selon lui, il entre à l'ALT. Toujours avec Tankoano, ils sont membres de la Coordination nationale des OSC pour la Patrie (COP) et de la Coordination nationale pour une transition réussie (CNTR).

La jeunesse devrait choisir ses combats, ne pas se mettre à la solde d'individus. Les combats à court terme, putschiste, à équation binaire, peuvent difficilement servir l'intérêt général. Elle doit surtout veiller à ne pas se retrouver piégée dans des organisations où il n'y a pas de débat, où on n'apprend pas à réfléchir, mais seulement à agir sur commande. Ce qu'il faut noter aussi qui est juste c'est que les activistes ont du succès quand l'action politique légale des partis d'opposition et des opinions contraires a peu de place dans l'espace public. L'activisme devient la méthode du dernier recours.

Sana Guy
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Réhabilitation de la place Maurice Yaméogo : L'association Songnaam apporte sa pierre de contribution

Mon, 10/07/2023 - 13:03

Dans sa volonté de donner à la place Maurice Yaméogo de Koudougou toutes ses lettres de noblesse, l'association Songnaam a accompagné la mairie de la cité du cavalier rouge pour sa réhabilitation. Cette action des autorités traditionnelles coutumières à travers l'association Songnaam veut aider la ville de Koudougou ainsi que la commune.

Donner au « père de l'indépendance » et au premier président de la Haute Volta aujourd'hui Burkina Faso, la dignité et la place qu'il mérite est l'objectif selon Naaba Saaga, président de l'association Songnaam et chef d'Issouka.

En effet la place Maurice Yaméogo, située à l'entrée est de la ville de Koudougou, où une statue est érigée en sa mémoire pour son titre de père de l'indépendance et premier président de la Haute Volta, est un symbole de l'histoire du Burkina Faso et de la ville de Koudougou. Cependant, tout comme le palais de l'ancien président qui est devenu aujourd'hui un dépotoir, la place Maurice Yaméogo était devenue depuis quelques années le nid de certains animaux et des hautes herbes. Ainsi afin de redonner au père de la nation la place qu'il mérite dans sa ville natale, l'association Songnaam, en appui à la mairie, a procédé à la pose de pavés pour embellir le lieu.

Les activités de réhabilitation ont débuté le jeudi 6 juillet 2023 et pour ce faire, une délégation de l'association Songnaam, composée de son vice-président, Burkina Naaba et le président Naaba Saaga, chef d'Issouka s'est rendue le vendredi 7 juillet 2023 sur les lieux afin d'encourager les travailleurs.

Naaba Saaga, chef d'Issouka

« Cette place était vraiment laissée à l'abandon et elle devenait un buisson. Maurice Yaméogo qui est le père de l'indépendance et qui nous a donné le goût de l'indépendance ne mérite pas cela », a laissé entendre le président de l'association Songnaam.

A cet effet il n'a pas manqué de saluer et de traduire sa reconnaissance à l'endroit des étudiants de l'université Norbert Zongo qui, depuis l'année passée, œuvrent pour l'assainissement de la place Maurice Yaméogo. Aussi, l'association a traduit ses reconnaissances à l'endroit des fils et filles de la ville de Koudougou, de la mairie et de la Chambre de commerce pour leur implication afin de rendre le cadre plus attrayant.

A entendre le chef d'Issouka, la flamme du passé ne doit pas être éteinte. Pour lui cette flamme qui retrace un pan de l'histoire de la ville de Koudougou et du Burkina Faso de façon générale doit être préservée et protégée pour le bien-être des générations futures.

Photo de famille avec une représentation de l'association Songnaam

L'association Songnaam n'a pas manqué d'interpeler les plus hautes autorités pour un regard diligent envers ce patrimoine qui fait partie de l'identité politique et culturelle du pays.

« Je demande aux autorités de ne pas oublier qu'il y a eu des devanciers. Il y a eu un qui a proclamé avec ses limites et ses grandeurs. Il y a aussi d'autres qui lui ont succédé. Donc nous aurions aimé que le ministère de la Culture puisse trouver un mémorial pour tous ces devanciers qui ont géré notre pays », a-t-il fait savoir, tout en espérant que les hautes autorités entendent l'appel.

Prince Omar
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9e édition de la compétition de pétanque : La JPCN victorieuse de l'As Poste par 11 à 4

Mon, 10/07/2023 - 13:00

La ligue régionale du Centre de pétanque a tenu les 8 et 9 juillet 2023, la 9e édition de la compétition de pétanque. Au total 57 clubs soit 684 joueurs ont pris part à cette fête de la pétanque. A l'arrivée, c'est la JPCN qui est venue à bout de l'As Poste en finale par le score de 11 à 4. Il gagne le trophée, des médailles et la somme de 700 000 francs CFA.

La JPCN est le vainqueur de la 9e édition du tournoi de pétanque initié par la Ligue régionale du Centre. Elle a détrôné l'équipe « Soutong-nooma », championne nationale en titre. Les hostilités ont débuté le 8 juillet et ont connu leur apothéose dans la soirée du dimanche 9 juillet 2023. La finale, qui a été âprement disputée, a mise aux prises l'As Poste à la JPCN. Au finish, c'est la JPCN qui l'emporte avec le score de 11 à 4. En plus du trophée et des médailles d'or, elle empoche la somme de 700 000 francs CFA.

L'As Poste a reçu 350 000 francs CFA

L'As Poste, finaliste malheureuse, se console avec 350 000 francs CFA et des médailles d'argent. Il faut dire que les 16 premières équipes ont tous bénéficiés d'une enveloppe d'encouragement. La 3e et 4e équipes sont reparties chacune avec 200 000 francs CFA. 50 000 francs CFA pour chacune des équipes de la 5e à la 8e . Enfin, 15 000 francs CFA, de la 9e à la 16e équipe dans le classement. Pour Issouf Kandou, tireur de la JPCN, le secret c'était de bien jouer et surtout ne pas laisser l'avantage à l'adversaire. Il a soutenu que c'est une revanche parce que l'As Poste les a éliminés plus d'une fois. Pour le président de la ligue du Centre de pétanque, Simon Zongo, une des particularités de cette édition, c'est qu'elle a été placée sous le thème : « Face au défi sécuritaire, soyons unis autour de nos FDS ». A ce titre, un appel à contribution a été lancé pour participer à l'effort de guerre.

La finale a mis aux prises l'As Poste en bleu et la JPCN en jaune

De l'engouement et du fair-play

Autre particularité, non des moindres, est que la 9e édition a enregistrée 57 clubs, 20 de plus qu'à la 8e édition. Chaque club a 12 joueurs soit plus de 684 joueurs. « Personnellement, j'ai constaté que dès le début de la compétition, jusqu'aux demi-finales, le niveau était très élevé. Je peux même dire sans risque de me tromper que le niveau était même au-dessus du niveau de la finale. Sinon ce n'est pas le niveau réel des deux équipes comme cela », a-t-il-jugé.

La 9e édition de cette compétition a été parrainée par Jean Isidore Kientéga

L'équipe victorieuse, la JPCN, a-t-il poursuivi, est une jeune équipe. Elle n'a pas plus de deux ans d'existence. Par contre, trois joueurs de l'As Poste sont des joueurs de l'équipe nationale, qui sont très expérimentés. Du reste, le président de la ligue régionale du Centre a confié être totalement satisfait au vue de la participation et de l'engouement et surtout du fair-play qui a prévalu tout au long de la compétition. La 9e édition de la compétition de pétanque a été patronnée par le directeur général de la Poste du Burkina Faso, représenté par son SG, Christian Zombré.

Le président de la Ligue régionale du Centre de pétanque visiblement satisfait

A l'écouter, il a passé de bons moments même si l'équipe de la Poste n'a pas gagné. « Ce n'est que partie remise. Nous avons été émerveillés par l'engouement du public et le nombre de clubs participants. Cela traduit l'intérêt du public à l'endroit de la pétanque. Nous nous en réjouissons. C'est un sport qui a maintenant sa place parmi les autres disciplines au Burkina Faso. C'était deux équipes qui s'équivalaient en termes de technicité. C'est le sport qui gagne c'est la pétanque qui gagne », a-t-il analysé.

Le patron de la compétition a apprécié l'engouement autour de la pétanque

Obissa Juste Mien
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Promotion de la paix et la cohésion sociale au Centre-nord : 20 leaders coutumiers et religieux outillés sur leur rôle à Kaya

Mon, 10/07/2023 - 12:58

Du 7 au 8 juillet 2023, s'est tenue à Kaya, une session de renforcement des capacités de 20 leaders communautaires sur le leadership et la cohésion sociale. Une initiative qui s'inscrit dans le cadre du projet « Promouvoir la paix et la cohésion sociale dans la région » financé par le Fonds d'innovation pour l'engagement des bénéficiaires des programmes d'échanges éducatifs et culturels (AEIF)

La crise sécuritaire que vit le Burkina Faso ces dernières années impacte plusieurs de ses régions dont celle du Centre-nord, fortement touchée avec le déplacement de 493 954 Personnes déplacées internes (PDI) au 31 mars 2023 (CONASUR). Un nombre important des PDI, qui n'est pas sans conséquences sur la cohabitation pacifique, la paix et la cohésion sociale. Œuvrer à la recherche de la paix nécessite l'engagement et l'implication des leaders coutumiers et religieux, qui jouent un rôle important au sein de leurs communautés. C'est ainsi qu'une formation a été initié en leur faveur, par les anciennes bénéficiaires des programmes d'échanges éducatifs et culturels de l'ambassade des États unis (ABPEC/US-BF).

« L'objectif de ce projet, qui est une initiative de quatre anciennes bénéficiaires des programmes d'échanges éducatifs et culturels est de contribuer à renforcer la cohésion sociale et le vivre-ensemble entre communautés hôtes et déplacées de la commune de Kaya » explique Sylvie Tougouma, co-initiatrice du projet et membre de l'ABPEC/US-BF.

Mme BALIMA Mariam, participante CERF

Pour atteindre cet objectif, les initiatrices ont fait appel à des spécialistes qui ont déroulé plusieurs modules en lien avec l'engagement des leaders dans la promotion de la paix et la cohésion sociale. Au cours des 48 heures, Fayçal Bangré, de la direction régionale des droits humains du Centre-nord, et ses co-formateurs ont développé les modules sur le développement personnel, le leadership et management des hommes, les connaissances de base sur la cohésion sociale, les enjeux de la promotion de la cohésion sociale : rôle des différents acteurs sans oublier la communication non-violente et le plaidoyer au service de la promotion de la cohésion sociale.

Les participants quant à eux se réjouissent de cette initiative qui leur permet de renforcer leur action au sein de leurs communautés. Outillés, ces leaders se sont engagés à être les porte-voix de l'ABPEC à travers des séances de restitution des connaissances acquises.

Pasteur SORE Daniel

« Nous sortions de cette formation avec des rudiments nécessaires en faveur de la paix et nous nous engageons à partager ces connaissances à nos fidèles au cours des cultes » s'est engagé le pasteur Daniel Soré.

A l'instar de pasteur Soré, Jean Pierre Tarpaga, s'engage à rendre compte à sa hiérarchie de l'église catholique, pour que des messages de paix, de vivre ensemble puissent être partagés avec toutes les communautés chrétiennes de base lors de messes et différents regroupements.

Mme TOUGOUMA Sylvie, Co-Inititrice du Projet-Membre de l'ABPEC

Mariam Balima, participante au nom du Cercle d'études, de recherche et de formation islamique (CERFI) promet travailler à propager les connaissances au sein de la structure et même avec ses sœurs et coépouses en islam. « Au cours de nos rencontres, et lors de moments de prières, nous allons briefer, les messages de paix et cohésion sociale à nos sœurs afin que chacune puisse jouer son rôle dans son entourage »

Formateur Fayçal Bangré déroulant son module

Du côté de la chefferie coutumière, c'est une fierté car, il est du rôle des chefs, de travailler à maintenir la paix et le vivre ensemble au sein de leur communauté et cette initiative vient renforcer leur capacité en la matière selon le Woum-Noog Nabila du canton de Sanmatenga. « Nous sommes très fier de participer à cette formation, car nous en tant que chef, il est de notre rôle de promouvoir le vivre ensemble, et cette formation nous rend plus efficace et apte à jouer ce rôle ». S'est-il réjoui.

Woumnoog Nabila du canton de Sanmatenga

Rappelons que le projet est financé par le département d'Etat américain à travers le Fonds d'innovation pour l'engagement des anciens bénéficiaires des programmes d'échanges (AEIF), sur la base d'une compétition annuelle. Ce fonds leur est alloué pour développer des compétences acquises au cours de leur expérience à travers des solutions innovantes afin de contribuer à relever les défis auxquels leur communauté est confrontée.

Tibgouda Samuel SAWADOGO
Lefaso.net

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Procès Marcel Tankoano et autres : ‘' Il faut faire confiance à la justice du Burkina Faso ‘' (Me Mohamadou Paré de SCPA Dabo et Paré)

Mon, 10/07/2023 - 00:00

L'affaire dite « appel à incendier le palais du Mogho Naaba », encore appelée dossier « Marcel Tankoano et autres », a rendu son verdict en première instance, ce vendredi 7 juillet 2023 devant le Tribunal de grande instance de Ouagadougou.

Ainsi, les journalistes Lookmann Sawadogo et Alain Traoré dit Alain Alain, ainsi que Boukary Conombo de la société civile, ont été relaxés tandis que les sept autres ont été condamnés à des peines diverses.

Le principal prévenu, Marcel Tankoano, écope de quatre ans de prison et dix millions d'amende ferme ; Pascal Zaïda et Abdoul Karim Baguian dit Lota écopent, chacun, de deux ans et six mois ainsi que deux millions d'amendes, le tout ferme. Désiré Guinko prend 18 mois et un million d'amende fermes. Boukaré Tapsoba est, lui, emprisonné à deux ans et un million d'amende fermes tandis que Karim Koné et Souleymane Belem écopent respectivement de douze mois et d'un million d'amende fermes et de six mois avec sursis.

Ils disposent de quinze jours pour faire appel des décisions.
En attendant de savoir si les condamnés vont faire usage de leur droit d'interjeter appel, Me Mohamadou Paré de SCPA Dabo et Paré constituée aux côtés des journalistes Lookmann Sawadogo et Alain Traoré dit Alain Alain salue une « décision courageuse et sage » au regard du contexte du dossier.

« Les poursuites qui ont été engagées par le procureur pour complicité de non-dénonciation contre ces deux personnes ont été rejetées par le tribunal. Ils sont libres, reconnus non-coupables des faits qui leur sont reprochés », explique Me Paré, pour qui, « il faut faire confiance à la justice du Burkina Faso ».

O.L
Lefaso.net

Categories: Afrique

Cyclisme : « Le Tour du Faso est devenu folklorique », regrette Michel Bationo, ancien ardoisier des tours du Faso et de France

Sun, 09/07/2023 - 23:00

Ancien ardoisier du Tour de France de 2002 à 2006, le Burkinabè Michel Bationo est revenu sur son expérience et les conditions de sa désignation en tant qu'ardoisier de la Grande Boucle. Dans cet entretien accordé au journal Lefaso.net, Michel Bationo est également revenu sur l'organisation du Tour du Faso et la gestion de la Fédération burkinabè de cyclisme. « Le premier Noir au Tour de France en tant qu'officiel » qui est toujours invité au Tour de France et pour des conférences à l'international regrette les mises à l'écart de certaines personnes ressources comme lui dans l'organisation du Tour du Faso. Ci-dessous l'intégralité de son entretien.

Lefaso.net : Présentez-vous à nos lecteurs.

Michel Bationo : Je me nomme Michel Bationo. Je fus ardoisier du Tour du Faso avant d'être ardoisier du Tour de France. Je suis de carrière professeur d'éducation physique et sportive.

Quel est le rôle de l'ardoisier sur un tour cycliste ?

Dans le tour cycliste, entre le peloton, ceux qui sont restés groupés derrière et les échappés, ceux qui se sont détachés devant, s'il y a quelque chose, notamment les écarts, ils ne peuvent pas savoir. Donc le rôle de l'ardoisier en ce moment va consister à énumérer le dossard du coureur ou des coureurs sur son ardoise, il mentionne le temps qui existe entre l'échappée ou les échappés et le peloton. Quand il finit de mentionner, il montre aux échappés le nombre de minutes d'écart. Ensuite, il s'arrête un peu, quand le peloton arrive il lui montre l'écart. Maintenant quand ils ont ces informations, ils essayent de communiquer entre coureurs pour savoir ce qu'il faut faire. Mon rôle c'est de communiquer directement avec les coureurs pour que chacun puisse avoir une stratégie de course. C'est un rôle capital au tour de France.

Que devient maintenant Michel Bationo ?

J'ai donné ma petite pierre au tour cycliste de France de 2002 à 2006. Après 2006, j'ai été régulièrement invité au tour de France pour faire partie des personnes ressources de ce tour. A ce titre, je continue d'aller au tour de France, pas en tant qu'ardoisier mais en tant qu'invité du tour. (Ndlr : Il est invité pour cette édition 2023 du Tour de France qui bat son plein actuellement).

Comment êtes-vous devenu ardoisier du tour de France ?

J'ai commencé à exercer au Burkina Faso en tant que chronométreur du tour du Faso. A un moment donné, lors d'une interview, on me demande « quel est ton rôle ? » J'ai répondu que je suis le maître du temps. Ça semblait drôle pour le journaliste qui a demandé : « Le maitre du temps, c'est-à-dire ? ». J'ai dit : « A travers moi, on peut connaître qui est le leader du maillot jaune ». L'expression leur a plu et un jour il y a le rôle d'ardoisier qui est venu au Tour du Faso et que le chronométreur sur une moto peut faire ce rôle. Donc j'ai accepté volontiers et j'ai assumé ce rôle. Lors d'une autre interview, on m'a demandé « quel est ton souhait ? ». J'ai répondu que mon souhait c'est de participer au Tour de France. J'ai été invité trois mois après par Jean-Marie Leblanc, et j'ai participé au Tour de France 2002.

Après cinq ans de services, que retenez-vous de cette expérience ?

Ça m'a beaucoup apporté puisqu'aujourd'hui, je continue d'aller au Tour de France en tant qu'invité d'honneur, avec prise en charge des billets d'avion, per diem et autres. Il faut retenir que je fus le premier Noir au Tour de France en tant qu'officiel. Et en 2003 qui était le centenaire du tour, je faisais partie des 100 personnalités du tour. A travers ce rôle d'ardoisier, j'ai eu beaucoup de relations en France, au Mali, au Sénégal, en Côte d'Ivoire où j'ai même été décoré par le président Laurent Gbagbo en son temps.

Quel est votre meilleur souvenir du Tour de France ?

C'est lorsque Lance Armstrong en son temps était dans les échappées et quand je suis arrivé pour lui présenter l'écart, il m'a dit : « Michel, Michel ! ». Je lui ai donc dit « Tu me connais ? ». Il m'a répondu « oui oui ». Il m'a dit : « Va dire au peloton en arrière de s'arrêter faire pipi ». Ça m'a semblé drôle. Je me suis dit mais voilà quelqu'un qui fait un effort tout fatigué et arrive à s'exprimer et à reconnaître mon prénom. Deuxièmement, il y a Nicolas Jalabert lorsqu'il était coureur. Il m'a dit : « Michel, changeons de rôle ». Je lui ai dit : « Mon cousin gaulois, la vie est un choix ». Il a rigolé et à chaque fois qu'il me voit et jusqu'à ce jour, il m'appelle son cousin gaulois. Et Nicolas Sarkozy qui m'a reconnu une fois au Tour de France lorsqu'il était ministre. J'ai côtoyé de nombreuses personnalités et je garde de bons souvenirs.

Pour Michel Bationo, le cyclisme burkinabè n'a pas d'avenir si « les obscurantistes » sont toujours là.

Hormis les tours du Faso et de France, avez-vous eu l'occasion d'officier sur d'autres tours cyclistes ?

C'est moi-même qui refuse les invitations. J'ai présidé au Tour de Côte d'Ivoire trois fois ; après j'ai décliné l'offre. Je suis membre organisateur du Tour du Sénégal, j'ai participé aussi au Tour du Mali. Les autres pays, j'ai décliné l'offre parce que il y a « mon Tour du Faso » qui est là. Plus tu es dans les différents tours, plus tu fais leurs éloges. Il faut être jaloux par rapport au Tour du Faso. Je préfère maintenant prendre du recul pour le Tour du Faso.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans ce métier ?

Quand on a l'amour de la chose, quand on est motivé, tout est facile. C'est quand tu ne connais pas que tout devient difficile. Peut-être faut-il avoir une bonne condition physique. Au Burkina Faso, on a souvent fait maximum 160 km par étape contre 250 km maximum par étape en France. Mais souvent, je me sens plus fatigué au Tour du Faso qu'au Tour de France. C'est sûrement dû au climat, à l'état des routes et aux équipements. Je dirais qu'en Afrique, on a plus de difficultés à exercer ce métier qu'en Europe.

Comment se fait votre rémunération en tant qu'ardoisier ?

En Europe, tout est déclaré, on te paye officiellement et il y a les sponsors aussi qui te donnent quelque chose. Etant professeur d'EPS, en son temps en 2002, je me retrouvais avec un salaire de 300 000 F CFA. Mais au Tour de France, quand je prenais le salaire, j'avais un an de mon salaire au Burkina Faso sans compter les sponsors. Lorsque j'étais ardoisier en 2004, j'ai fait venir près de onze conteneurs de vélos et autres qu'on a distribués aux gens. Voilà ce que j'ai pu faire. Pour les hôpitaux, quand tu prends Saint-Camille, j'ai contribué à ce qu'on amène en son temps deux Burkinabè au Bénin afin qu'ils se perfectionnement en kinésithérapie. Dans la ville de Réo, j'ai fait des SOS et on a pu avoir de l'argent pour aider les orphelins et réhabiliter le barrage.

Que pensez-vous du cyclisme burkinabè de façon générale et du Tour du Faso en particulier ?

On est revenu à la case départ. Le Tour du Faso aujourd'hui est devenu folklorique. On ne met pas les gens qu'il faut à la place qu'il faut. Sans me vanter, comment tu peux imaginer que moi, Michel Bationo, ardoisier du Tour de France, on me met à l'écart chez moi à cause de mes propos, de mes prises de position ? Comment tu peux comprendre, le premier Noir au Tour de France, chez lui, on ne l'invite pas. Est-ce que vous pensez qu'il y a quelqu'un qui peut faire mieux ce travail que moi ici, sans compter que ce sont des diplômes que j'ai eus. Ceux qui organisent le Tour du Faso aujourd'hui et qui ont des diplômes ne dépassent pas dix. Pourquoi donc laisser des gens qui ont des diplômes, qui sont expérimentés et qui font leurs preuves à travers les différents tours pour une question de point de vue ; ce n'est pas sérieux. J'ai toujours dit aux gens de ne pas regarder la tête de Michel, voyez ce qu'il sait faire.

Je reçois les rapports des commissaires internationaux de course qui sont des amis. Ces rapports sur le Tour du Faso ont toujours été catastrophiques. Ça veut dire que c'est une personne qui décide à la place de tout le monde. On a mis à l'écart des anciens coureurs, des hommes d'expérience qui pouvaient encadrer les coureurs. Heureusement qu'il y a le DTN [directeur technique national] Martin Sawadogo, mais est-ce qu'il est libre de s'exprimer ? Je ne suis pas contre quelqu'un mais il faut prioriser la compétence.

Après le Tour de France, je suis invité en Belgique pour une conférence sur le rôle de l'ardoisier par exemple. Je vends mes compétences. Mais ici, c'est gratuitement. Je faisais le Tour du Faso, je gagnais 250 000 F CFA ; et quand je pars à un tour international, j'ai 1 500 000 F CFA. Malgré ça, je refusais des offres pour ne pas que ça joue sur la visibilité des autres tours. Donc j'ai présélectionné quelques tours. Je viens pour le Tour du Faso pour 250 000 F CFA et vous me mettez à l'écart. Je suis prêt pour une confrontation sur un plateau. J'ai tous les documents, les preuves. C'est vrai, le président, il travaille mais je fais partie des gens qui ont amené assez de matériel pour le cyclisme burkinabè sans tapage. La plupart des présidents savent ce que j'ai fait.

Que faut-il faire alors pour améliorer les choses ?

Il faut former la jeune génération. Le cyclisme burkinabè n'a pas d'avenir si « les obscurantistes » sont toujours là. S'ils sont toujours là, le Tour du Faso sera un tour de kermesse. Nous avons des talents comme les Paul Daumont, mais s'ils doivent aller se confronter dans les petits tours, ils régressent. Au contraire, ce sont les autres qui progressent. Tant qu'il n'y a pas de la sincérité, rien ne marchera parce que le sport a des valeurs. Il y a plein de « requins » qui sont là-bas (ndlr : faitière du cyclisme burkinabè) juste pour arrondir leurs fins de mois. Si on a la possibilité de faire partir nos coureurs à l'extérieur, c'est tant mieux. Il faut travailler avec tout le monde. Malheureusement, aujourd'hui, on a toujours écarté des gens. Si vous travaillez dans la division et l'hypocrisie, ça ne peut pas marcher. Le ministère des Sports doit avoir un œil regardant sur la fédération, ils doivent fouiller pour mettre de l'ordre au sein des fédérations parce que ça ne va pas.

Est-ce que vous avez un club de cyclisme ou une structure de formation de cyclistes au Burkina Faso ?

Non. En son temps je devais créer l'école de cyclisme mais j'ai vu que les gens me mettaient les bâtons dans les roues. Donc j'ai distribué tout le matériel que j'avais à tous les clubs, parce que je ne suis pas politique. Aussi, parce qu'il faut avoir le temps, les moyens et les partenaires pour faire un club. On ne crée pas un club parce qu'il faut créer.

Est-ce que vous avez reçu une reconnaissance de l'Etat burkinabè ?

J'ai été décoré à l'époque du ministre Yacouba Ouédraogo, après des tractations. C'est grâce au colonel Yacouba Ouédraogo, ministre des Sports d'alors, que j'ai été décoré et ce n'est pas grâce à la fédération ou une autre personne, et c'est dommage. A travers moi, il y a plein de gens qui travaillent et qui sont dans les oubliettes, comme des anciens champions.

Quel est votre mot de fin ?

Merci au journal Lefaso.net de m'avoir donné l'opportunité de m'exprimer. Ce que j'ai dit, ce n'est pas parole d'évangile, c'est pour que ceux qui ont l'amour du vélo, surtout les supporters, comprennent que ça ne va pas. C'est notre pays, c'est le contribuable qui paie pour que le Tour du Faso ait lieu, il faut donc mettre les gens à la place qu'il faut.

Interview réalisée par Mamadou ZONGO
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina : Ces intellectuels baroudeurs …, malgré le "nanisme géant" !

Sun, 09/07/2023 - 22:00

Rien de plus délicat pour une catégorie de Burkinabè que de défendre son point de vue dans ses analyses de la situation, si celui-ci ne va pas dans le tempo des ‘'hommes forts'' du moment et compagnies. C'est en cela qu'il faut louer le mérite de ces intellectuels-là qui, comme à leurs habitudes, continuent de s'assumer en refusant donc de demeurer dans leur tour d'ivoire ou de suivre sans convocations la vague populiste.

Comme on peut le constater,à chaque pouvoir ses ‘'chantres-laudateurs'' et ‘'mercenaires'', programmés à encenser automatiquement et à dégainer sans discernement. Selon qu'un point de vue, une information viennent du cercle de leurs champions ou soient en leur faveur… ou qu'ils n'aille pas dans leur tendance. Des expressions ridicules, tant injurieuses que destructives…, tout passe ici. Sans gêne et sans mœurs. Auto-proclamés « vrais patriotes », ce sont également les mêmes qui à la fois prônent l'unité et les rangs serrés autour des ''champions'' et alimentent les divisions par leurs propos et attitudes.

Dans une telle atmosphère, tenir une thèse contraire à celle des ‘'maîtres'' du moment relève d'une véritable intrépidité. « Rien n'est plus dangereux que la vérité dans un monde qui ment », résume l'écrivaine égyptienne, psychiatre et combattante de l'émancipation des femmes dans le monde arabe, Nawal Saadawi. Autrement, c'est plus facile, et même tentant pour certains, de troquer leurs convictions contre le populisme par des analyses dans le sens qui plaît aux ‘'forts'' du moment.

D'où le mérite qu'il faut reconnaître à ces intellectuels qui éclairent, contre vents et marrées, l'opinion par leurs analyses et points de vue sur les sujets d'enjeux majeurs. Traitées de tous les noms par ceux-là qui "veillent au grin", ces personnes-ressources ne baissent pourtant pas les bras, et c'est tant mieux pour la vie de la nation ! Un idéal qui confirme bien les propos de ces penseurs pour qui, « les intellectuels sont des acteurs contestés dans la cité..., mais qui nous sont indispensables pour comprendre les dangers qui nous menacent ».

Mille et une raisons donc d'encourager l'expression plurielle par la contribution également de ces personnes-ressources ; elles ne sont pas les plus perdantes dans un contexte de chaos que ceux qui tirent à boulets rouges sur elles, tout comme elles ne sont pas les plus gagnantes dans une situation nationale stable et épanouie.

Il faut donc honorer l'attitude de toutes ces personnes qui, dans leur travail au quotidien ou leurs opinions sur les questions nationales, ne cèdent pas aux désidératas du populisme pour plaire, mais demeurent plutôt dans leur dynamique d'être utiles à toute la société et à la patrie.

Comme l'énonce si bienl'ancien ambassadeur du Burkina en Lybie, Mousbila Sankara, dans une interview qu'il nous a accordée en fin janvier 2023 sur la situation nationale : « Les intellectuels ne doivent pas se terrer dans le silence. Ce sont eux qui doivent vraiment nous tirer vers le haut. Les intellectuels ne doivent donc pas se cacher ou se taire. Il y a des valeurs qui méritent qu'on meurt pour elles : la patrie, l'honneur, la dignité … Il faut que les gens parlent, et c'est maintenant même qu'ils doivent parler, et de façon publique. (…).

C'est maintenant qu'il faut développer les grandes idées, les grands thèmes. Il ne faut pas avoir peur d'être critiqué par la masse, ça a toujours été ainsi dans les moments de crise ; ceux qui ont un regard froid, qui s'interrogent sur la tendance générale sont combattus. L'intellectuel ne doit pas chercher à ce que ses analyses rencontrent aux premiers moments, l'assentiment général. Au contraire, il faut exposer son idée, qu'elle soit combattue pour que la substance reste. Si on ne le fait pas, à quoi serviraient les intellectuels ? Ce sont eux qui doivent tirer vers le haut. Il y a même un penseur grec qui a dit que les grandes réalisations du pays ont été bâties avec le sang des meilleurs de ses fils. Ce n'est pas n'importe quel sang, c'est celui des meilleurs. Ça résume tout ».

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Campagne agricole 2023 : Harouna Zoundi rassure de la disponibilité des intrants agricoles

Sun, 09/07/2023 - 21:55

C'est la saison hivernale, les agriculteurs ont commencé à cultiver leurs champs. L'année dernière, l'on a constaté une rupture d'intrants agricoles sur le marché. Qu'en est-il pour cette campagne agricole ? Le président du conseil d'administration de la Société coopérative des commerçants d'intrants et de matériels agricoles du Burkina Faso, Harouna Zoundi, nous en dit plus.

Lefaso.net : C'est la saison hivernale. Les agriculteurs ont commencé à cultiver leurs champs. Est-ce que les intrants sont disponibles pour cette campagne agricole ?

Harouna Zoundi : Je suis El hadj Harouna Zoundi. Je suis le président du conseil d'administration de la société coopérative des commerçants d'intrants de matériel agricole du Burkina Faso. Nous sommes une faîtière de distributeurs d'intrants agricoles. Et nous pouvons vous rassurer qu'au niveau des boutiques de nos membres des intrants sont disponibles.

L'année dernière, nous avons constaté qu'il y avait une rupture des intrants sur le marché. Est-ce que cette année des dispositions sont prises pour éviter qu'il y ait une rupture ?

Effectivement nous l'avons constaté l'année dernière et l'année surpassée. C'était certainement dû à la double crise. Qui sont la crise russo-ukrainienne et la covid-19. Cette année, je pense que les prix sont relativement en train de revenir un peu moins chers par rapport à l'année dernière. Pour la disponibilité des intrants, je peux vous rassurer que des dispositions sont prises au niveau de notre faîtière et au niveau de tous nos membres pour que les intrants puissent être disponibles pour les producteurs. Parce que notre mission c'est de contribuer à rendre accessibles les intrants agricoles de qualité aux producteurs.

L'année dernière des producteurs disent avoir acheté le sac d'engrais à 30 000 FCFA et même plus. Cette année, le sac d'engrais peut coûter combien ?

Je pense bien que des gens l'ont acheté à 40 000 FCFA, parce que le prix des engrais surtout du NPK diffère en fonction de la formulation. Cette année, à l'heure actuelle, c'est sensiblement autour de 32 à 35 000 FCFA. Nous sommes en train de travailler pour la réduction des prix. Nous avons mis une unité de production d'engrais en place au niveau de la région du Centre. C'est à Koubri, plus précisément dans le village de Guiguemtinga, pour rendre accessible et à moindre coût l'engrais. Le lancement officiel sera fait bientôt. Lefaso.net est invité. Les sacs qui vont sortir de cette unité seront relativement moins chers. C'est cela notre objectif parce que quand c'est cher cela pousse les producteurs à aller vers les intrants qui ne sont pas de qualité. D'ici peu, on pourra espérer avoir des sacs d'intrants autour de 25 à 26 000.

Est-ce que les agriculteurs pourront utiliser votre production pour cette saison agricole ?

Bien sûr parce que notre unité est fonctionnelle. Notre ministre en charge de l'Agriculture a visité l'unité de Koupèla. Il y a la Centrale d'approvisionnement en intrants et de matériel agricoles ( CAIMA) du Burkina Faso qui est là. Et il y a plein d'autres acteurs qui sont là. Je pense que la disponibilité y est. Nous allons travailler ensemble pour que le coût soit revu à la baisse.

Est-ce que cette année le gouvernement va subventionner les intrants agricoles comme les années précédentes ?

Je pense que la subvention est bel et bien là cette année. Parce que comme je vous l'ai dit, nous sommes administrateurs au niveau de la Centrale d'approvisionnement en intrants et matériels agricoles. Et nous avons été reçus le vendredi passé par le ministre en charge de l'agriculture et nous avons fait cas de cela. Je pense même que les semences sont déjà en cours de distribution au niveau des régions. Le ministre en charge de l'agriculture a lancé une invite à ce qu'on se donne la main. Parce que c'est en se donnant la main que les objectifs de cette année seront atteints. Il a demandé à ce qu'on travaille à produire plus. Je pense que main dans la main, on va y arriver.

Quelles sont les dispositions qui sont prises pour que les intrants soient disponibles pour cette campagne agricole pour le bonheur des agriculteurs ?

Les efforts sont mis ensemble. Nous sommes déjà en train de travailler pour la disponibilité totale des intrants. Parce qu'on parle d'intrants, ce sont les semences, les engrais et les pesticides. Et tout commence par les semences. Et elles sont déjà disponibles au niveau des régions. Comme je vous l'ai dit nous sommes une faîtière et c'est disponible au niveau de nos magasins au niveau des provinces et communes. La difficulté qu'on rencontre avec les producteurs est que certains producteurs attendent la subvention avant de se lancer. Nous leur disons généralement, la subvention il en aura peut-être, mais vous ne pouvez pas être servi à la hauteur de vos attentes. C'est un soutien que le gouvernement apporte.

Ce n'est pas facile. Je pense que nous devons lutter pour accompagner l'effort du gouvernement. Vous allez voir par exemple quelqu'un qui travaille sur 5 hectares et qui a besoin de 35 sacs environ. Peut-être qu'il va bénéficier du tiers de son besoin par le biais de la subvention. Mais la grande partie de son besoin reste insatisfait. Nous invitons les agriculteurs à ne pas attendre. Ils peuvent aller vers nos distributeurs pour s'approvisionner le temps que la subvention vienne les soutenir. C'est ça qui fait que souvent des gens disent qu'il y a une rupture. Il faut aussi qu'au niveau des producteurs, on change notre façon de faire. On peut rassurer de la disponibilité des intrants. C'est dans l'intérêt de tous qu'on disponibilise les intrants de qualité pour l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire.

Vous qui êtes dans le domaine de la commercialisation des intrants, quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Les difficultés ne manquent jamais. Par chance notre domaine n'est pas frappé par la TVA. Mais il y a la TVA sur les crédits en banque et sur le transport ce qui constitue une difficulté. Il y a des difficultés au niveau de l'accès au financement. On a souvent des difficultés à se faire accompagner par les institutions financières. Mais nous continuons de plaider au niveau des autorités pour que notre cas soit revu. Afin que beaucoup de choses puissent être allégées pour que nous puissions rendre les prix des intrants agricoles abordables.

Nous sommes à la fin, quel message avez-vous pour les agriculteurs ?

C'est de nous souhaiter une bonne campagne agricole parce que moi-même je suis agriculteur. Le pays a besoin de nous. Quand il y aura la sécurité alimentaire, vous allez voir que beaucoup de choses vont s'améliorer. Parce que comme on le dit un ventre vide n'a point d'oreilles. Le producteur est un élément essentiel du développement. Que les producteurs sachent que le pays compte sur eux. Nous allons nous donner la main afin que nous puissions mettre à leur disposition des intrants agricoles de qualité afin qu'ils puissent produire beaucoup pour l'atteinte de la sécurité alimentaire.

Propos recueillis par Rama Diallo
Lefaso.net

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Burkina : « Ablassé Ouédraogo se trouve comme dans une situation d'un prévenu en sursis », regrette le Faso Autrement

Sun, 09/07/2023 - 21:50

Dans le communiqué ci-après, le secrétaire national à l'information et à la communication du Le Faso Autrement confirme l'audition de Dr Ablassé Ouédraogo par la police. Toutefois, il déplore la situation dans laquelle vit le président de leur parti, laquelle situation est comparée à celle d'un "prévenu en sursis".

Suite aux informations parues dans la presse et sur les réseaux sociaux au début du mois de juin 2023, mentionnant que le Président Dr Ablassé OUEDRAOGO a été auditionné par les services de la Police Nationale, le Parti Le Faso Autrement confirme, pour la bonne information de tous, que le Président, Dr Ablassé OUEDRAOGO, a été effectivement auditionné le mardi 06 juin dernier dans la matinée, par les services de la Division des Investigations Criminelles (DIC), à la suite d'une convocation datée du 16 mai 2023, qu'il a reçue dans la journée du lundi 05 juin 2023 .

Après l'audition, le Président, Dr Ablassé OUEDRAOGO, a immédiatement regagné son domicile et vaque à ses occupations. Cependant, ses deux téléphones portables et son ordinateur portatif sont toujours retenus à la Police depuis le 06 juin 2023 sans aucun motif indiqué.

Cette privation des instruments de travail depuis un mois, sans aucune procédure à lui notifiée alors qu'il a été simplement convoqué pour un témoignage dans l'affaire « Appel à incendier le Palais du Mogho Naaba » dont le délibéré du procès conclu le samedi 24 juin 2023 a été rendu le 07 juillet 2023, nous pousse à considérer que le Président Ablassé OUEDRAOGO, se trouve comme dans une situation d'un « prévenu en sursis ».

Le lundi 26 juin 2023, le Dr Ablassé OUEDRAOGO s'est présenté à la Police dans l'espoir de récupérer ses téléphones et son ordinateur, et à sa grande surprise, l'Officier de police judiciaire, un Lieutenant, l'informe qu'il ne peut retirer que les puces des téléphones portables au motif que les équipements ne peuvent pas lui être restitués pour le moment.

Comme nous sommes en politique et qu'il est facile d'imaginer tout ce qui peut se tramer en vue des échéances politiques à venir, le Parti Le Faso Autrement tiendra les militantes et militants, ainsi que l'opinion publique nationale et internationale, dûment informés de tout développement qui pourrait survenir par la suite.

« Rien n'arrête une idée à son heure »

Ouagadougou, le 09 juillet 2023

Le Secrétariat National à l'Information et à la Communication

Categories: Afrique

Burkina : « Il n'y a pas de raison qu'on continue de s'endetter et qu'on continue de s'appauvrir en même temps », s'agace Ismaël Cissé de l'ICEF-Burkina/BRICS

Sun, 09/07/2023 - 21:47

Les membres de l'Initiative pour la coopération économique et financière Burkina/BRICS (ICEF-Burkina/BRICS) ont organisé une conférence de presse samedi, 8 juillet 2023 à Ouagadougou, pour présenter leur structure et donner leur lecture sur l'accord du gouvernement de la Transition avec les BRICS (acronyme désignant le groupe de pays composé du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud). Les conférenciers se sont également prononcés sur l'actualité socio-politique nationale, avant de confier qu'ils vont plaider pour la tenue d'états généraux des financements reçus par le Burkina Faso, de 1960 à ce jour.

« Il n'y a pas de raison qu'on continue de s'endetter et qu'on continue de s'appauvrir en même temps. Nous sommes fatigués d'être pauvres, nous sommes fatigués d'être appelés pauvres », s'est agacé le chargé de la formation et des questions économiques de l'ICEF-Burkina/BRICS, Ismaël Cissé, constatant qu'il y a 60 ans que le Burkina a adhéré à la Banque mondiale sans pour autant quitter les stéréotypes de « pays pauvre ».

« La dynamique de la transition, c'est diversifier les partenariats. Je crois qu'aucun Burkinabè n'ignore que les partenaires traditionnels n'ont pas joué un rôle pour juguler la crise. (...). Même ceux qui nous ont colonisés (ce n'est un secret pour personne) frappent à la porte des BRICS. Le Burkinabè doit cesser de se complexer et de s'auto-censurer... et les BRICS, ce sont des partenariats de plus. Et la concurrence crée la qualité », encourage le coordonnateur général de l'ICEF-Burkina/BRICS, Joachim Kéré, constatant que la diversification des partenariats pousse certains partenaires classiques à reconsidérer leur posture.

De g. vers la d. : Dapran Yoda (chargé presse et communication), Ismaël Cissé, Joachim Kéré, Issaka Ouédraogo (secrétaire général) et MBaye Barry (vice-coordonnateur).

Sur les financements au développement jusque-là reçus par le Burkina, M. Kéré souhaite que le gouvernement en fasse le point au peuple, aux fins de tirer les conséquences. « Les prêts que notre pays contracte nous engagent et engagent même nos enfants. Donc, les Burkinabè ont droit à l'information et aux contours des prêts », interpelle Joachim Kéré.

D'où la perspective pour l'ICEF-Burkina/BRICS de mener un plaidoyer pour la tenue des états généraux des financements reçus par le pays, de 1960 à ce jour.

Les responsables de l'ICEF-Burkina/BRICS se disent persuadés que la coopération financière et économique avec les BRICS permettra au pays de garantir non seulement le développement durable et conséquent pour les populations, mais également d'apporter une réponse efficace aux politiques néo-libérales des institutions de Bretton Woods. Ce, d'autant que, arguent-ils, une des spécificités des BRICS, c'est la souveraineté des États et le transfert des technologies.

ICEF-Burkina/BRICS exhorte aussi à la création d'une monnaie communautaire entre les Etats africains.

« Au regard de ce qui précède, l'ICEF-Burkina/BRICS réaffirme son soutien à la Transition et l'encourage à travailler à faire asseoir une base économique et financière solide et durable pour le pays, et encourage le gouvernement à aller de plain-pied dans la coopération avec les BRICS afin de pouvoir identifier et financer les secteurs primordiaux de développement pour le bonheur des populations », déclarent les dirigeants de l'ICEF-Burkina/BRICS, organisation lancée en janvier 2023.

Ils disent attendre donc de ce partenariat Burkina-BRICS, le financement de grands projets d'aménagement d'espaces cultivables pour l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire et la construction de grandes usines de transformation locale des produits ; l'ouverture d'un vaste marché d'échanges commerciaux entre le Burkina et les pays BRICS ; la formation des étudiants et de l'élite dans les grandes universités des pays BRICS.

« Pas un pas sans le peuple » est le slogan du mouvement, dont la conférence a enregistré la présence de leaders coutumiers.

Outre la tenue d'un sommet Burkina-BRICS à Ouagadougou « pour permettre aux autorités d'exposer les énormes potentialités du pays et les domaines d'investissement gagnant-gagnant aux investisseurs des pays BRCS », les conférenciers souhaitent que le Burkina abrite le siège de l'Alliance internationale des BRICS pour l'Afrique de l'Ouest.

Lire aussi : Transition : ICEF-Burkina/BRICS salue « une véritable politique de souveraineté économique et financière, à l'image de celle voulue par Thomas Sankara »

O.L
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina Faso : Le Premier ministre Apollinaire Kyélèm élevé à la dignité de Grand Officier de l'Ordre de l'Étalon

Sun, 09/07/2023 - 21:46

Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a été élevé à la dignité de Grand Officier de l'Ordre de l'Étalon, ce mardi 27 juin 2023, à la Grande Chancellerie, à Ouagadougou. C'était en présence des membres de son équipe gouvernementale et de ses collaborateurs mobilisés pour lui réaffirmer leur soutien.

« Excellence Monsieur Kyèlèm de Tambèla Apollinaire Joachimson, au nom du Président du Faso et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, nous vous élevons à la dignité de Grand Officier de l'Ordre de l'Etalon ».

Cette formule consacrée, prononcée par le Grand Chancelier des Ordres burkinabè, André Roch Compaoré, vient couronner la reconnaissance de la Nation au Premier ministre.

Cette décoration faite dans la solennité nationale, le conduit dans le cercle restreint des dignitaires de la Nation et lui est décernée à titre exceptionnel, six mois après sa nomination comme Premier ministre du Burkina Faso, comme l'exige les textes réglementaires.

Après avoir reçu cette distinction avec beaucoup d'humilité, le Chef du Gouvernement a fait savoir qu'elle était « inattendue » de sa part car il n'a jamais été décoré, du fait qu'il a toujours préféré se tenir loin des « intrigues politiques ».

Il a traduit sa reconnaissance au Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, pour cet « acte de confiance », à l'ensemble du Gouvernement et à l'ensemble de ses collaborateurs.

« C'est le fruit des efforts de l'ensemble du Gouvernement et de l'abnégation au travail de l'ensemble de mes collaborateurs. Nous devons, ensemble, travailler à mériter davantage la confiance qui est placée en nous pour que nous puissions menés notre pays beaucoup plus en avant, pour que nous puissions entreprendre les réformes qu'il faut pour que ce pays jouisse pleinement de sa souveraineté politique, économique, culturelle et qu'il soit respecté partout et en tout lieu », a-t-il exprimé.

Notons qu'avant de sacrifier au cérémonial de la décoration, un bref aperçu du parcours du Chef du Gouvernement a été fait.

L'on retiendra que Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla a fait une partie de ses études en France, plus précisément à Nice.

Après son cursus universitaire, il a opté pour le métier d'avocat, en même temps qu'il dispensait des cours de droit dans plusieurs universités.

Ecrivain et homme d'Etat burkinabè, il s'est vite fait remarquer à la tête d'un groupe de réflexion, dénommé le Centre de Recherche International et Stratégique (CRIS).

Des témoignages recueillis auprès de ses proches collaborateurs, il ressort que le Premier ministre est un modèle d'un homme de principe, respectueux de certaines valeurs comme l'intégrité, l'engagement total jusqu'au sacrifice, la probité, etc.

C'est au regard de ces qualités liées à sa personne qu'il a plu au président de la Transition de l'appeler à la tête du Gouvernement burkinabè depuis octobre 2022.

DCRP/Primature

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Burkina : L'UNAPOL dénonce la gestion du DG de la police nationale

Sun, 09/07/2023 - 21:46

L'Union police nationale (UNAPOL,) a tenu dans la journée du samedi 8 juin 2023, une conférence de presse avec pour point du jour, la dénonciation des agissements du Directeur général de la police nationale. Des dires de Siyalé Palm, membre du syndicat , il devrait changer son fusil d'épaule car ses prises de décisions contribuent plus à compromettre les efforts consentis pour la reconquête du territoire national qu'à encourager les forces engagées pour la lutte contre le terrorisme.

En montant au créneau pour décrier la gestion du Directeur général de la police nationale en la personne de Roger Ouédraogo, Siyalé Palm, Secrétaire général de l'UNAPOL et ses camarades, l'invite à changer d'attitude pour un meilleure équilibre non seulement de la société, mais aussi, du corps auquel ils appartiennent. Pour eux, il devrait revoir ses agissements au risque de remettre en cause la sécurité tant recherchée par les autorités en place.

"Les attitudes isolées du Directeur général de la police nationale (DGPN), si elles ne sont pas encadrées, risquent de compromettre dangereusement l'offre de sécurité et jetter du discrédit sur le pouvoir en place qui déploie pourtant des moyens conséquents pour ramener au Burkina Faso, sa quiétude d'antan" a relevé Siyalé Palm, dans une publication de Omega. "Nous pensons sans aucun doute que le DGPN, s'il ne change pas d'attitude, constitue un danger pour la reconquête du territoire national" a-t-il rajouté.

Tout en lui reprochant une gestion opaque de l'institution policière, d'outrepasser ses pouvoirs, de vouloir gouverner par la terreur et de réagir de façon trop émotionnelle, l'UNAPOL souligne un manque de cohésion entre leur premier responsable et les différentes troupes engagées pour la cause nationale. A ce sujet, peut-on lire sur minute.bf ce qui suit : "la contribution de la police dans la lutte contre le terrorisme peut être améliorée, pourvu que les troupes soient en osmose avec leur premier responsable, ce qui est loin d'être le cas en ce moment... Le Directeur général a rompu le dialogue avec les partenaires sociaux et méprise certains de ses proches collaborateurs... Par ailleurs, ce dernier n'a aucune compassion pour ses personnels rencontrant des difficultés sociales" a laissé entendre le secrétaire général.

Notons au passage que cette conférence s'inscrit en marge de la clôture des travaux du premier conseil syndical de l'année 2023. A travers cette interpellation, l'UNAPOL entend prendre à témoin l'opinion publique sur l'ambiance peu louable qui règne au sein de l'institution policière.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

Source : minute.bf, Omega

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UEMOA : La Conférence des chefs d'Etat lève la suspension du Mali des organes et institutions de l'organisation

Sun, 09/07/2023 - 21:45

Le communiqué ci-après relate les dispositions prises à l'occasion de la session extraordinaire de la conférence des chefs d'État et de gouvernement de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Dans ledit communiqué, les acteurs saluent la résilience des économies de la zone, en dépit des chocs enregistrés. Une autre des décisions majeures prise à l'occasion de cette session extraordinaire est la levée de la suspension du Mali des organes et institutions de l'UEMOA.





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Boucle du Mouhoun/Insécurité : Le village de Youlou encore victime d'attaque

Sun, 09/07/2023 - 21:45

Le village de Youlou, dans la commune rurale de Tchériba, province du Mouhoun, dans la région de la Boucle du Mouhoun, a reçu la visite d'hommes armés le jeudi 6 juillet 2023. Selon des informations recueillies, ces derniers ont procédé à la destruction de matériels agricoles dont deux tracteurs.

L'incident s'est produit dans la matinée du jeudi 6 juillet 2023, selon une source locale jointe au téléphone. « Au cours de cette incursion, ils (les terroristes : ndlr) ont détruit des biens des populations dont un motoculteur, mais ils ne se sont pas attaqués à la population », a précisé notre interlocuteur au bout du fil.

Abondant dans le même sens, une source non officielle mais bien introduite dans le milieu sécuritaire a confié qu'il y a eu destruction de deux tracteurs et d'autres biens matériels par les assaillants sans que l'attaque ne cause de pertes en vie humaine.

C'est la deuxième fois que la localité fait l'objet d'attaque terroriste d'une certaine envergure. Contrairement à cette dernière qui aurait épargné les habitants du village, la première fut meurtrière en causant la mort de 33 personnes, selon un communiqué signé du gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun et daté du 13 mai 2023.

Ladite attaque s'était déroulée le 11 mai 2023 et avait ciblé de « paisibles citoyens occupés à leurs activités de maraîchage au bord du fleuve », rapporte le communiqué. L'attaque avait eu aussi pour conséquence de provoquer le déplacement d'une partie de la population vers Tchériba, le centre de la commune.

Yacouba SAMA
Lefaso.net

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Université Joseph Ki-Zerbo/UFR SVT : Une grève de 120 heures pour dénoncer la planification du renvoi de la promotion master 1

Sun, 09/07/2023 - 21:40

Une grève de 120 heures ! C'est le mot d'ordre de l'Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) de l'UFR SVT annoncé ce vendredi 7 juillet 2023, depuis le siège du Collectif des organisations démocratiques des étudiants, à Ouagadougou. Au cours d'une conférence de presse organisée à cet effet, l'ANEB de l'UFR SVT dénonce une planification du renvoi de la promotion master 1 de ladite unité qui compte plus de 500 étudiants.

L'ANEB dit vouloir à travers cette grève qui démarre le mardi 11 juillet 2023, attirer l'attention de l'opinion publique et de la communauté universitaire dans son ensemble, sur les difficultés rencontrées par les étudiants de l'UFR SVT dans le cadre de leurs études. Cela vise d'une part, à dénoncer le comportement de mépris et d'insouciance de l'administration vis-à-vis de leur plateforme revendicative. Aussi, la grève initiée a pour but selon l'ANEB, de dénoncer les velléités de répression planifiée par les autorités de l'université Joseph Ki-Zerbo et exiger des propositions concrètes à leurs revendications, d'autre part.

Pour les représentants de l'ANEB de l'UFR SVT, les générations qui se sont succédées au sein de leur unité, ont pu constater qu'aucune réforme n'a apporté de solutions aux problèmes posés. Pire, affirment-ils, les conditions de vie des étudiants ont continuer de se détériorer. « En effet, l'UFR compte toujours quatre années académiques : 2022-2023, 2021-2022, 2020-2021 et 2019-2020. Les bacheliers de 2017 inscrits en sciences de la vie et de la terre, par exemple, n'ont toujours pas bouclé la troisième année de licence (L3) », révèle Mamadou Sanou, délégué général de l'ANEB UFR SVT.

Vue partielle des participants à la conférence de presse de l'ANEB UFR SVT

Plus de 500 abandons enregistrés

Les taux d'échec et d'abandon atteignent des records inégalés, souligne-t-il. Avant d'affirmer qu'il a été enregistré au premier semestre de l'année pour la promotion BAC 2021, 1 180 étudiants contre 627 au second semestre. Soit 553 étudiants qui ont abandonné la filière entre le premier et le second semestre à cause de l'application du nouveau régime d'études, précise Mamadou Sanou.

À l'université de Nazi Boni de Bobo-Dioulasso, poursuit-t-il, des étudiants ont été déclarés ajournés pendant qu'ils avaient 15 de moyenne. À l'UFR/SEA de l'UJKZ (université Joseph Ki-Zerbo), c'est toute la promotion de master 1 informatique option système, réseaux et télécommunication qui a été déclarée ajournée alors que les moyennes variaient entre 13,52 et 11,87.

« En lieu et place de satisfaire aux revendications posées, l'administration de l'UFR SVT a décidé d'user de violence en faisant intervenir la police les 13 et 14 avril 2023 sur le campus en violation flagrante des franchises et libertés universitaires pour réprimer les étudiants aux mains nues qui ne demandent que de meilleures conditions pour étudier », déplore-t-il.

Mamadou Sanou relate que dans un esprit de dialogue, la direction de l'ANEB a obtenu deux audiences avec la direction de l'UFR SVT. La persévérance et la détermination des étudiants ont contraint, dit-il, la présidence de l'université Joseph Ki-Zerbo à échanger à plusieurs reprises sans gain de cause, avec les organisations des étudiants, les délégués généraux élus et les 18 délégués de promotion master 1.

« Aucune proposition concrète n'a été faite ! Il ressort que l'administration de notre UFR ne se soucie point des préoccupations des étudiants », révèle Mamadou Sanou, délégué général de l'ANEB UFR SVT

Ces audiences d'après lui se sont tenues soit sur la plateforme revendicative de leur corporation soit sur la situation spécifique du master 1. Contre toute attente, renchérit-il, ces rencontres ont servi de cadre pour les autorités administratives de faire du « dilatoire », de proférer des menaces et des intimidations. « Sur toute la ligne, elle manifeste une fuite en avant. Soit elle nie l'évidence, soit elle s'accroche sur des détails inutiles en s'attardant sur la formulation de la revendication, ou elle prétexte que les réponses à nos revendications relèvent de la hiérarchie », confie le délégué général de l'ANEB UFR SVT, Moussa Sanou.

L'ANEB estime que l'administration joue sur le temps pour décourager les étudiants sur la question spécifique du master. « La présidence de l'université Joseph Ki-Zerbo ira plus loin en disant que les devoirs non faits pour question de grèves sont considérés comme traités. Il surfera sur leur argument fétiche notamment que les étudiants sont violents », explique Moussa Sanou.

Les mesures décriées par l'ANEB

Les articles dénoncés par l'ANEB sont tirés de l'arrêté n°2019 073/MESRSI/SG/DGESup portant régime général des études du diplôme de licence, figurant aussi dans l'arrêté n°2019 074 applicable au master.
Les textes concernés sont notamment les articles 15, 26, 29, 30, 33 et 34. Pour ce qui est de l'article 29 : « Toute absence à une évaluation est sanctionnée par la note zéro », l'ANEB estime qu'il aurait visé l'objectivité s'il parlait d'absence injustifiée.
Quant à l'article 30, celui-ci dispose que « Seules peuvent se présenter à l'examen, les étudiants ayant satisfait aux conditions d'assiduité aux séances de travaux dirigés et de travaux pratiques ».

Une probable fermeture de l'université

Pour Mamadou Sanou, la présidence de l'université veut sanctionner à tout prix les dix-huit délégués convoqués en commission interne d'instruction. Elle envisagerait même, pense-t-il, une possible descente policière sur le campus, suivie de la fermeture de l'université.

« Sur cet argument de violence la communauté universitaire est témoin que ce sont les étudiants qui sont victimes de toutes sortes de violences, physiques, verbales, psychologiques et morales. En effet, en plus de faire venir la police pour taper les étudiants certains membres de l'administration comme le directeur adjoint se promènent partout pour dire à qui veut l'entendre qu'ils vont chasser tous les étudiants de master I de l'UFR », fait-il savoir.
« Cette haine a d'ailleurs amené le directeur adjoint en question, à s'armer d'une arme blanche », assure-t-il, à l'occasion de la rencontre de la commission interne d'instruction le 20 avril 2023 pour en découdre avec les étudiants.

Pour rappel, le jeudi 2 mars 2023 les étudiants ont adopté en assemblée générale sous la direction de l'ANEB de l'UFR SVT un programme d'activités assorti d'une plateforme revendicative. Cette plateforme revendicative qui fait la synthèse des problèmes que vivent les étudiants de l'UFR sur le plan académique, infrastructurel, social et sur les libertés a été déposée le 7 mars 2023 à l'administration à la suite d'une marche.

Lire aussi : Burkina/Université Joseph Ki-Zerbo : Les étudiants de l'UFR SVT invitent leurs camarades à redoubler d'ardeur

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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Droit à l'éducation : « Que l'école reste dans sa vocation sociale, et qu'il y ait une stabilisation des frais de scolarité », plaide Abdoul Fataho Bangagné, vice-président du RENCOF

Sun, 09/07/2023 - 21:36

Le Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF) a tenu, dans la soirée du jeudi 6 juillet 2023 à Ouagadougou, un panel sur le thème : « Droit à l'éducation au Burkina Faso : réalité ou relativité ». Deux anciens ministres, Pr Alkassoum Maïga et Dr Nestorine Sangaré, ont été invité à se prononcer sur le sujet, aux côtés du secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l'éducation, Souleymane Badiel.

Pour planter le décor de ce panel, le vice-président du réseau RENCOF, Abdoul Fataho Bangagné, a justifié le choix du thème du panel. Selon ses explications, lui et ses collaborateurs ont constaté depuis un certain temps que l'école burkinabè est devenue inaccessible aux enfants des pauvres, du fait de l'augmentation non-contrôlée des frais de scolarité et des frais APE (Association des parents d'élèves). C'est pourquoi, dit-il, ce thème a été choisi pour poser le débat entre les acteurs du domaine, en vue d'aboutir à des solutions qui seront utilisées pour faire des plaidoyers auprès des autorités compétentes pour que l'école reste dans sa vocation sociale et qu'il y ait une stabilisation des frais de scolarité et des frais APE.

Pour animer le débat, ce sont les anciens ministres Alkassoum Maïga et Nestorine Sangaré, et le secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l'éducation, Souleymane Badiel, qui ont été conviés.

Abdoul Fataho Bangagné, vice-président du Réseau RENCOF

Prenant la parole, l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur, Pr Alkassoum Maïga, a indiqué que dans ses documents les plus fondamentaux, l'État a pris la décision de dire que l'éducation est un droit pour tous les citoyens de 6 à 16 ans. Mais, regrette le sociologue, la gratuité de l'éducation a été décrétée sans qu'on ne se pose la question de savoir qui va financer tout cela. Pour lui, des activités comme ce panel permettent d'interpeller la force publique et les décideurs par rapport aux engagements pris par l'Etat.

Pr Alkassoum Maïga, ancien ministre de l'Enseignement supérieur et enseignement-chercheur à l'université Joseph-Ki-Zerbo.

Pour illustrer l'importance de l'éducation, le Pr Maïga a cité les pays d'Asie qui, selon lui, ne se sont pas développés grâce aux ressources matériels, mais plutôt en donnant une éducation de qualité à leurs concitoyens. Cela a permis de faire des habitants de ces pays, des personnes techniquement compétentes qui ont le sens élevé du patriotisme et de l'intégrité.

Vue partielles des étudiants mobilisés pour suivre le panel.

Manque de vision et d'objectif pour bâtir une éducation de qualité

Le secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l'éducation, Souleymane Badiel, a, en plus des autres aspects historiques, rappelé qu'en matière d'éducation, le Burkina Faso a souscrit aux principes édités par la communauté internationale, et pris des textes au niveau national qui l'obligent à respecter ce droit à l'éducation. Alors que sur le terrain, la réalité est tout autre, parce que plusieurs options politiques faites par l'Etat ont été aux antipodes d'un système éducatif cohérent et de qualité, avec des reformes multiples qui sont malheureusement inopérantes.

Souleymane Badiel, secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l'éducation.

Ces options politiques ont eu des conséquences sur tous les aspects du système, notamment les infrastructures éducatives ; les ressources financières, matérielles et humaines. « Tout cela est le résultat d'un manque de vision et d'objectifs à même de bâtir une éducation de qualité capable de booster le développement d'un pays, et surtout accessible à tous. En somme, l'Etat a un rôle régalien dans l'éducation, et du fait de ce rôle, il devrait assurer l'accès de tous les enfants en âge de scolarisation, et leur maintien dans le système éducatif », a résumé le syndicaliste.

Dr Nestorine Sangaré, ancienne ministre de la Femme, panéliste.

L'ancienne ministre de la Femme, Dr Nestorine Sangaré, a aussi fait un petit rappel historique, en montrant que l'école a été introduite par les colonisateurs, et malheureusement jusqu'aujourd'hui, c'est l'école coloniale qui est toujours maintenue. Parce que, justifie-t-elle, on n'est pas encore arrivé à inventer un modèle d'éducation qui soit à la lumière ou basée sur nos propres valeurs, nos propres objectifs. « Et cela était la plus grosse erreur des Etats, parce que l'école introduite par les colonisateurs avait un objectif clair : former une élite de collaborateurs (les valets locaux) prioritairement au service de la métropole, des commis et autres cadres subalternes au service des colonies plus ou moins autonomes, et enfin des cadres moyens pour développer l'économie des Etats indépendants au début des années 60 », a regretté l'ancienne ministre.

YZ
Lefaso.net

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Burkina/recherche scientifique : Mise en place d'une direction des savoirs endogènes

Sun, 09/07/2023 - 21:36

Le directeur général de la recherche et de l'innovation, Serge Diabouga, a procédé ce vendredi 7 juillet 2023 à Ouagadougou à l'installation de la directrice des savoirs endogènes, Sylvie Zongo. Nommée le 29 juin 2023, elle est à la tête d'une nouvelle direction qui a été creée en conseil des ministres le 3 mai 2023.

La direction savoirs endogènes est au sein de la Direction générale de la recherche et de l'innovation (DGRI), qui est elle-même une direction générale du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et de l'innovation.

Les missions de la direction des savoirs endogènes sont de développer des recherches sur les savoirs endogènes par la création d'un cadre de dialogue permanent entre les chercheurs et enseignants-chercheurs et les détenteurs des savoirs endogènes. Elles sont aussi d'identifier les bonnes pratiques des groupes ethniques afin d'améliorer la cohésion sociale et de sauvegarder le patrimoine culturel ; de protéger les savoirs endogènes contre une utilisation inappropriée en mettant l'accent sur le besoin d'un consentement libre, préalable et éclairé et le partage équitable des bénéfices. Cette nouvelle direction doit aussi contribuer à effectuer des choix de développement en phase avec les réalités socioculturelles et assurer la diffusion d'informations pertinentes concernant les savoirs endogènes. Elle a pour mission de favoriser leur intégration dans les projets et programmes de développement et le renforcement des capacités des acteurs en matière de documentation, de diffusion et d'intégration des savoirs endogènes dans le processus du développement.

La directrice des savoirs endogènes, Sylvie Zongo

Le savoir endogène est un système de connaissances spécifiques à une société, à une communauté, à une culture et à un domaine donné, selon la directrice des savoirs endogènes, Sylvie Zongo.

La direction des savoirs endogènes étant une nouvelle direction, il y a beaucoup de choses à faire. A cet effet, madame Zongo demande l'implication de tous ses collaborateurs pour la promotion des valeurs endogènes.

Elle a par ailleurs invité les Burkinabè à ne pas confondre les savoirs endogènes et le « wack ». « Il y a un gros travail de déconstruction que nous avons à faire. Quand on parle de savoirs endogènes, certains pensent automatiquement aux pratiques occultes et mystiques. C'est de travailler à ce que les gens comprennent que le savoir endogène va au-delà de ces choses », dit-elle.

Le directeur général de la recherche et de l'innovation, Serge Diabouga, souhaite que la direction des savoirs endogènes apporte beaucoup dans le domaine de la recherche. « Pendant longtemps, parlant de recherche, beaucoup d'esprits se confinaient à la recherche scientifique. Alors qu'en vérité nos communautés sont porteuses d'un certain nombre de savoirs et de connaissances. Ces connaissances et savoirs ont été auparavant des solutions aux problèmes que nous vivons aujourd'hui », a laissé entendre M. Diabouga.

Le directeur général de la recherche et de l'innovation ( DGRI), Serge Diabouga

Pour lui, impliquer désormais les savoirs endogènes dans la recherche va apporter des solutions à certains problèmes que les Burkinabè vivent.

A l'occasion, la nouvelle directrice de la coordination et de contrôle de la recherche scientifique et de l'innovation, Florencia Guigma, a été installée également.

Ses missions sont, entre autres, d'assurer la mise en cohérence, le contrôle et le suivi-évaluation de l'ensemble des activités des structures de recherche scientifique, technologique et d'innovation ainsi que des programmes de recherche et d'innovation.

La nouvelle directrice de la coordination et de contrôle de la recherche scientifique et de l'innovation, Florencia Guigma

Elle doit aussi veiller à l'application des dispositions législatives et réglementaires en matière de recherche scientifique, technologique et d'innovation au Burkina Faso et veiller au respect des normes d'assurance qualité au plan national et international en matière de recherche et d'innovation. Madame Guigma a exhorté ses collaborateurs à se donner la main pour l'atteinte des objectifs fixés.

Rama Diallo
Lefaso.net

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Mali : Deux jihadistes libérés par les autorités

Sun, 09/07/2023 - 19:56

Engagé dans un combat sans merci contre l'hydre terroriste à l'instar de ses voisins comme le Burkina Faso et le Niger, le Mali a remis en liberté deux membres de la branche sahélienne du groupe jihadiste Etat islamique. C'est du moins l'information relayée par RFI et VOA Afrique, dans leurs publications en date du 8 juillet 2023.

Oumeya Ould Albakaye et Dadi Ould Cheghoub, voilà le nom des deux prisonniers du groupe islamique relâchés par les autorités maliennes. Selon VOA Afrique, ces derniers ont été ramenés par avion de Bamako à la région de Gao (Nord).

Le premier en la personne de Oumeya Ould Albakaye, était un expert en explosifs, toujours selon la même source. "Il avait été arrêté par la force française Barkhane en juin 2022 avant d'être remis aux autorités maliennes de transition. Il était le chef de la branche sahélienne de l'EI dans le Gourma malien et dans l'Oudalan burkinabè. Son nom avait même circulé parmi les successeurs potentiel d'Adnan Abou Walid Al Sahraoui, émir du groupe, tué par l'armée française", peut-on lire sur RFI.

"Fadi Ould Cheghoub lui, plus connu sous le nom d'Abou Dardar, avait également été arrêté par Barkhane, en juin 2021. C'était même sa seconde arrestation, puisqu'Abou Dardar faisait partie des prisonniers libérés en échange des otages Sophie Pétronin et Soumaïla Cissé, en octobre 2020", révèle le même site.

Selon les sources sus-citées, l'idée derrière cette libération d'otages serait l'obtention d'une trêve devant permettre aux autorités, d'une part, de mener leurs activités, principalement celles électorales. D'autre part, de redéployer des militaires dans le nord-est du Mali.

En rappel, l'arrivée au pouvoir des militaires avec à leur tête le colonel Assimi Goïta a pour but principal de rétablir la paix, dans un Mali occupé en partie par les groupes armés et où la guerre dure maintenant depuis plus de dix ans.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

Sources : RFI, VOA AFRIQUE

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