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Updated: 13 hours 34 min ago

Burkina Faso : Une formation au profit des nouveaux chefs de juridictions

Tue, 23/11/2021 - 10:00

L'ouverture de la première session de l'atelier de formation des nouveaux chefs de juridiction et de parquet au management des juridictions a eu lieu ce lundi 22 novembre 2021 à Ouagadougou. L'atelier se tient jusqu'au 25 novembre 2021.

L'Agence belge de développement (Enabel) au Burkina Faso a organisé un atelier de formation au profit des 27 nouveaux chefs de juridictions et de parquet au management des juridictions.

Cette formation s'inscrit dans le cadre du projet d'appui au renforcement de la justice pour lutter contre l'impunité, renforcer l'accès à la justice à travers le renforcement des capacités des acteurs judiciaires. Elle vise à leur permettre d'exercer au mieux la mission qui leur a été confiée.

Financée par l'Union européenne, la formation a pour objectif de doter les nouveaux chefs de juridictions et de parquet de connaissances et de compétences nécessaires en matières de management, de leadership et en évaluation des performances.

« Chaque mois de juin, de nouveaux chefs de juridictions sont nommés pour gérer les juridictions sur le plan national et ils prennent service à partir de la rentrée judiciaire qui a lieu chaque 1er octobre. Il s'agit donc de former ces personnes nommées nouvellement aux fonctions de chefs de juridictions sur le management des juridictions de sorte à les outiller pour les missions qui seront désormais les leurs », a précisé le secrétaire permanent par intérim du Conseil supérieur de la magistrature (CMS), Paulin Bambara.

Paulin Bambara, secrétaire permanent par intérim du Conseil supérieur de magistrature

A travers l'appui technique et financier d'Enabel, en collaboration étroite avec les acteurs judiciaires, le projet met en œuvre un certain nombre d'initiatives afin d'améliorer le fonctionnement de la chaîne pénale et en particulier la communication entre ces acteurs.

Selon le représentant résident d'Enabel, Olivier Krins, c'est vu l'importance de renforcer les nouveaux chefs de juridictions et de parquet dans ces domaines, qu'Enabel a répondu favorablement à la demande du Conseil supérieur de la magistrature afin que se tienne rapidement cette première session de formation sur le management des juridictions.

Yoann Thines, chargé de projet de l'Enabel

« A l'issue de ce projet, on vise avant tout à renforcer l'accessibilité de la justice à la fois en renforçant les capacités des interprètes judiciaires qui sont les premiers à traduire le langage complexe de la justice en langues locales et en renforçant également les services de médecine légale équitable qui sont indispensables à la révélation de la vérité dans le service des enquêtes », a ajouté le chargé de projet de l'Enabel, Yoann Thines.

Une deuxième session est prévue pour mi-janvier 2022 pour permettre à l'autre moitié des 27 nouveaux chefs de juridictions de bénéficier de la même formation.

Hanifa Koussoubé (Stagiaire)
Lefaso.net

Categories: Afrique

Filets sociaux : Les pays de la CEDEAO partagent et capitalisent leurs expériences

Tue, 23/11/2021 - 10:00

La crise sécuritaire engendre d'énormes situations de déplacés mais aussi de destructions et d'abandon des travaux champêtres. Pour soulager les populations qui en sont victimes dans l'espace de la Communauté économique CEDEAO, les pays de ladite organisation se sont retrouvés du 19 au 23 novembre 2021 à Ouagadougou afin de partager leurs expériences et capitaliser les acquis.

Dans le cadre de la mise en œuvre de son Programme régional d'appui aux filets sociaux, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a organisé, du 19 au 23 novembre 2021 à Ouagadougou, un séminaire international de partage d'expériences sur les filets sociaux de sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l'Ouest. Les filets sociaux contribuent à lutter contre la pauvreté à travers la redistribution des richesses et l'appui aux ménages les plus vulnérables.

En six ans, 19 projets de filets sociaux ont été mis en œuvre dans les 15 pays membres par le programme, des acquis ont été engrangés et des actions innovantes entreprises par les pays membres de la CEDEAO.

Cela a permis d'impacter positivement la vie de plus de 53 350 bénéficiaires directs, dont 62% de femmes.

En organisant ce séminaire de Ouagadougou en présentiel et en virtuel, l'objectif était de capitaliser ces acquis. Il s'agit notamment, du renforcement des moyens d'existence et de la résilience des ménages ruraux vulnérables, la prévention des chocs et des crises alimentaires et des aléas climatiques ainsi que de la prise en compte du genre, la distribution alimentaire, le développement de l'enfance et l'accès aux services sociaux de base.

La capitalisation de ces acquis va permettre de rompre avec le cycle vicieux de la pauvreté intergénérationnelle, le développement de la source principale de revenus et de la sécurité alimentaire des ménages vulnérables.

Pour Sékou Sangaré, le commissaire en charge de l'agriculture, de l'environnement et des ressources en eau de la CEDEAO, "ces acquis vont contribuer à renforcer les capacités des Etats membres sur les instruments des filets sociaux de sécurité ainsi que l'ingénierie et la coordination des projets, à capitaliser sur les bonnes pratiques, les leçons apprises et les questions transversales comme le genre et les changements climatiques".

Le gouvernement burkinabè, rappelle de son côté Yassia Kindo, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, des aménagements hydro-agricoles et de la mécanisation, a mis en place un ensemble de filets sociaux, à travers le Programme de prévention et de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles.

Ces filets sociaux sont, entre autres, l'appui à la production agricole dans les zones structurellement déficitaires au profit des groupes vulnérables afin de renforcer les moyens d'existence de la population et de contribuer à l'augmentation de la production agricole, le soutien à la mise en œuvre des activités à Haute intensité de main-d'œuvre (HIMO) et des transferts monétaires au profit des populations vulnérables.

Pour rappel, 19 porteurs de projets ont pris part à la cérémonie d'ouverture. Ces porteurs ont été retenus lors des appels à projets de l'Agence régionale pour l'agriculture et l'alimentation (ARAA) lancés en 2015 et 2021. En plus, d'autres acteurs y ont participé par visioconférence. Le présent séminaire a été financé par la commission CEDEAO et la coopération espagnole.


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Categories: Afrique

AVIS DE RECRUTEMENT d'un (e) ADMINISTRATION FINANCE OFFICER CENTRE NORD

Tue, 23/11/2021 - 09:30

N° 14-21/OXFAM/BF
INTERNE - EXTERNE

CONDITIONS GENERALES DU POSTE

Nouveau poste / remplacement : Remplacement
Niveau : D2
Type de contrat : Contrat de droit burkinabé
Début du contrat : Janvier 2022
Durée initiale : 6 mois renouvelable
Pays et lieu de travail : Burkina Faso / Kaya
Date de clôture de l'offre : 01 décembre 2021

Oxfam est un mouvement citoyen mondial qui vise à mettre fin à l'injustice de la pauvreté.
Cela signifie que nous luttons contre les inégalités qui perpétuent la pauvreté. Ensemble, nous sauvons, protégeons et reconstruisons des vies. En cas de catastrophe, nous aidons les populations à améliorer leur vie et celle des autres.

Nous intervenons dans des domaines comme les droits fonciers, le changement climatique et la discrimination à l'égard des femmes. Nous poursuivrons notre action jusqu'à ce que chaque être humain puisse vivre à l'abri de la pauvreté.

Nous sommes une confédération internationale de 20 organisations (les affiliés) qui, en collaboration avec des partenaires et les communautés locales, mènent un travail humanitaire, de développement et de campagne dans plus de 90 pays.
Toutes nos activités sont guidées par trois valeurs fondamentales : l'autonomisation, la redevabilité et l'inclusivité. Pour en savoir plus sur nos valeurs, cliquez ici.

Oxfam entend prévenir tout type de comportement importun au travail, notamment le harcèlement, l'exploitation et les abus sexuels, le manque d'intégrité et les infractions financières, et s'attache à promouvoir le bien-être des enfants, des jeunes et des adultes. Oxfam attend de tous les membres de son personnel et ses bénévoles qu'elles et ils partagent cet engagement en souscrivant à son code de conduite. Nous tenons à ne recruter que des personnes qui partagent et véhiculent nos valeurs.

Remarque : Toutes les offres d'emploi sont subordonnées à l'obtention de références satisfaisantes et pourront faire l'objet de vérifications, notamment des antécédents judiciaires et de toute activité de financement du terrorisme.
LA FONCTION
Oxfam Intermon recherche un/e Administration Finance Officer dont la mission se portera sur quatre (04) aspects principaux :

Assurer le suivi de la gestion financière en tenant compte des frais engagés, des obligations contractuelles envers les bailleurs de fonds (demandes d'information, modifications), du chronogramme de dépenses en accord avec les activités prévues, et du suivi et accompagnement des partenaires de mise en œuvre en collaboration avec le/la Field Manager de la base de Kaya et le Coordinateur/rice Fin AH

Assurer la mise à jour de la comptabilité (SAP) des projets/programmes et assurer le respect des chronogrammes fixés pour les finances et aux différents rapports mensuels à envoyer à la coordination
Assurer la gestion administrative de la base de Kaya en collaboration avec le Field Manager
Veiller au renforcement des capacités du personnel et au respect des procédures financière d´OXFAM

PRINCIPALES TACHES ET RESPONSABILITES (pour le détail, consulter notre site https://burkinafaso.oxfam.org)
a) Finances :

Pour les projets sous sa responsabilité, l'Admin Fin Officer :

• Responsable du suivi de la gestion financière en tenant compte des frais engagés, des obligations contractuelles envers les bailleurs de fonds (demandes d'information, modifications), du chronogramme de dépenses en accord avec les activités prévues, et du suivi et accompagnement des partenaires de mise en œuvre en collaboration avec le Field Manager de la base de Kaya et le/la Coordinateur/trice Finance AH

• Responsable d'informer/alerter le/la Coordinateur/trice Finance AH de tout incident pouvant affecter l'exécution correcte des contrats de cofinancement (retards d'échéance, sous-utilisassions ou dépassement de certaines parties budgétaires...).
• Elaborer les budgets annuels (Oxfam et bailleurs) de la base Kaya
• Elaborer les rapports financiers aux bailleurs de fonds qui financent les projets/programmes de la base

• Garantir la bonne gestion des ressources financières des programmes de la base, dans le respect des budgets, des procédures bailleur et d'Oxfam
• Responsables d'assurer la préparation et l'organisation des audits avec la supervision du Coordinateur Fin AH et en collaboration avec les différents responsables des projets de la base

• Veiller à ce que les procédures d'achats de matériel destiné aux différents projets de la base respectent les directives bailleurs et d'Oxfam
• Garantir le bon suivi de contrats (dépenses et autres) exécuté en consortium avec d'autres ONG Internationales

• S'assurer de la couverture financière des coûts fixes de la base
• Responsable de la mise à jour et de la diffusion mensuelle du BFU de sa base
• Assurer le suivi et l'accompagnement des partenaires de mise en œuvre des projets exécutés depuis Kaya/ Dori

b) Comptabilité et trésorerie du projet

• Assurer la mise à jour de la comptabilité (SAP) des projets/programmes et assurer le respect des chronogrammes fixés pour les finances et pour les rapports mensuels à envoyer à la coordination
• Assurer que les documents de clôture mensuelle de chaque mois sont complets et signés avant de procéder à la révision comptable et analytique de la comptabilité de la base de Kaya

• S'il existe, veiller à ce que les partenaires locaux respectent les délais prévus pour la justification financière (1 mois/3 mois) et charger les dépenses des partenaires dans SAP après vérifications des pièces justificatives
• Réviser les pièces justificatives en tenant compte des informations analytiques et comptables,

• Responsable d'assurer l'envoi des pièces originales de sa base la semaine suivant la clôture mensuelle comptable,
• Responsable de l'archivage Box des justificatifs de dépenses
• Assurer, participer et compiler la demande de trésorerie mensuelle de la base de Kaya en collaboration avec l'équipe de Kaya en respectant les délais impartis
• Assurer le respect des libellés, des codes comptables et des allocations sur les pièces justificatives

• S'assurer du bon encodage des transferts, taxes, virements et descriptifs et détailler le libellé avec la référence de la pièce afin de permettre le rapprochement entre l'écriture et sa contrepartie
• S'assurer que la masse salariale de chaque mois pour toute la base de Kaya est correcte et vérifier la charge massive des écritures dans SAP
c) Gestion

• Responsable de former les référents des partenaires locaux en collaboration avec les officiers de projet aux procédures d'Oxfam, afin d'avoir un contrôle plus rigoureux de la reddition des comptes des partenaires
• Responsable direct des Assistant/es Admin Fin : supervision de leurs travail, orientations et support
d) Gestion administrative

• Coordonner avec les assistant(es) sur la gestion des courriers entrants
• Assurer le suivi et s'assurer de l'archivage des courriers au niveau de la base
• Assurer le suivi des obligations contractuelles de la base avec les prestataires de service (téléphone, bail maison I bureau, eau et électricité, assurances)
• Garder une confidentialité totale en ce qui concerne les informations financières et de la gestion du personnel.

e) Autres

• Remplir toutes les autres fonctions déléguées par son superviseur hiérarchique ;

• Vérifier et évaluer, avec l'équipe technique et ressources humaines, la structure organisationnelle, les capacités financières et administratives et les systèmes de gestion des partenaires. Définir et mettre en place des actions de renforcement des capacités des partenaires sur les aspects financiers et de gestion ;

• Rapporter périodiquement au Field Manager Base, les incidences, les nécessités et les progrès sur les thèmes sous sa responsabilité ;
• Participer et contribuer à d'autres projets transversaux dans le pays et la région ou dans des institutions considérées pertinentes par le/la Directeur Pays ;

Garder une confidentialité totale en ce qui concerne les informations financières

Autres
• A le souci d'adhérer aux principes et valeurs d'Oxfam (cliquez ici), les respecte et promeut la justice de genre et les droits des femmes (cliquez ici).
• Comprend les principes de l'équité, de la diversité, de l'égalité des genres, de la sécurité des enfants et de la santé et du bien-être du personnel, et a à cœur de les respecter.

EXPERIENCES ET COMPETENCES REQUISES
Qualifications requises

 Formation universitaire de niveau minimum BAC+3 en Finances et/ou Comptabilité ou disciplines apparentées ;
 Autre qualification en gestion budgétaire
Essentielles

 Expérience professionnelle de trois (03) ans minimum à un poste similaire dans le secteur des ONG et/ou la Coopération Internationale
 Capacité d'élaboration et production d'outils de gestion financière
 Au moins une (01) année d'expérience de la gestion financière multi bailleurs et gestion budgétaire

 Bonne connaissance de la fiscalité burkinabé
 Bonne connaissance en gestion administrative
 Expérience en matière de renforcement de capacités avec des organisations partenaires
 D'excellentes compétences et une maitrise parfaite des technologies de l'information et des outils informatiques, surtout MS Office (Word, Excel, Powerpoint, etc.)

 Connaissance et maniement d'un logiciel comptable approprié à la comptabilité des ONG
 Une maîtrise parfaite du français et une connaissance de base en anglais
 Flexibilité et capacité d'adaptation
 Diplomatie, patience

 Sens élevé de la discrétion et de la confidentialité
 Capacité de planification, d'organisation and capable de prioriser
 Initiative : volonté / capacité d'apprendre et faire apprendre
 Expérience à travailler dans des contextes d'urgence rapides et difficiles
 Adaptable et capable de travailler sous pression dans un environnement exigeant et en évolution rapide ;

 Capacité de travail en équipe : travailler avec les membres d'une équipe et manifester une volonté de coopération avec les membres d'autres équipes, répondant rapidement et avec précisions aux questions et problèmes
 Disponibilité pour se rendre sur le terrain

 Engagement dans une approche basée sur les droits, y compris engagement actif pour mettre les droits des femmes au cœur de tout ce que nous faisons ainsi que les droits des personnes marginalisées dans tous les aspects du travail de l'organisation.

Souhaitables
 Connaissance du logiciel SAP, expérience dans l´utilisation de système comptable à partie double,
 La connaissance de l'espagnol est un atout.

COMMENT POSTULER
• Une lettre de motivation adressée au Directeur Pays ;
• Un CV actualisé ;
• Les photocopies des diplômes et attestations.

Le dossier de candidature devra être transmis à l'adresse email recrutement.burkina@oxfam.org
Téléphone : 25 36 20 68
Veuillez intituler l'objet de votre courriel comme suit : « Recrutement Administration Finance Officer Centre Nord ».

Seuls les candidats présélectionnés seront contactés.
Pour consulter la description complète du poste, veuillez-vous connecter sur notre site https://burkinafaso.oxfam.org/
Remarque
Oxfam rappelle qu'aucun frais n'est exigé pour le traitement des offres d'emploi et qu'aucun frais n'est perçu aux différents stades du recrutement (candidature, entretien, traitement ou autre).

Categories: Afrique

Burkina : Les hôteliers et restaurateurs invités à respecter la TVA à taux réduit à 10 % sur leurs prestations

Tue, 23/11/2021 - 09:00

Communiqué de Monsieur le Directeur général des impôts relatif à l'application du nouveau tarif de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) sur les prestations d'hébergement et de restauration (article 317 du CGI)

Le Directeur général des impôts rappelle à l'attention des hôteliers et restaurateurs que la loi n°31-2020/AN du 9 juillet 2020, portant loi de finances rectificative de la loi de finances pour l'exécution du budget de l'Etat, exercice 2020, a réduit à 10% pour compter du 1re avril 2020, le taux de la TVA applicable aux prestations d'hébergement et de restauration fournies par les hôtels, les restaurants et organismes assimilés agréés.

Ce taux de 10% s'applique exclusivement sur les prestations d'hébergement et de restauration fournies par les hôtels, les restaurants et organismes assimilés agréés (auberge, résidence, motel…).

En dépit de cette disposition, il a été donné de constater que certains gérants d'hôtels et de restaurants continuent d'appliquer le tarif de 18% sur les prestations d'hébergement et de restauration fournies par leurs établissements.

Le Directeur général des impôts invite donc les personnes concernées à prendre toutes les dispositions en vue de l'application rigoureuse de la loi.

Pour toutes informations complémentaires, les contribuables sont invités à prendre attache avec les services de la Direction Générale des Impôts.

La Direction Générale des Impôts, au service du développement économique et social du Burkina Faso.

Moumouni LOUGUE

Chevalier de l'Ordre de l'Etalon

Categories: Afrique

Recrutement de personnel au profit d'une filiale de CORIS INVEST GROUP

Tue, 23/11/2021 - 09:00

FASO EXPERTS (Société de Services en Ingénierie Informatique, SS2I) recherche, pour le compte d'une filiale de Coris Invest Group (CIG), les profils suivants : un (01) Responsable Déploiement et Support d'applications, un (01) Ingénieur chargé de la conception d'applications, un (01) Ingénieur chargé du support des applications.

A. PROCEDURE DE RECRUTEMENT

1. Phase n°1 : présélection des candidats

Tout candidat intéressé par l'un des profils recherchés est invité à envoyer son dossier à l'adresse rfcig@faso-experts.pro. Ledit dossier, constitué des éléments ci-dessous listés, devra être paraphé sur toutes les pages, scanné en un (01) seul fichier PDF et envoyé le 03 décembre 2021 au plus tard :

une demande manuscrite précisant le poste souhaité (1 page maximum)

un curriculum vitae à jour, daté et certifié sincère par le candidat (5 pages maximum)

une lettre de motivation précisant notamment les aptitudes, les motivations, les prétentions salariales et au moins deux (02) personnes de référence (2 pages maximum)

Pour chaque courriel reçu (avec un dossier complet respectant les spécifications ci-dessous), un accusé de réception sera donné dans les 24h avec un numéro de dossier.

NB : les candidats retenus pour la phase n°2 seront informés par courriel le 08 décembre 2021 au plus tard.

2. Phase n°2 : organisation d'un test écrit

Le 18 décembre 2021 au plus tard, les candidats présélectionnés seront invités à passer un test écrit.

3. Phase n°3 : entretien et sélection finale

A l'issue du test écrit, des entretiens seront organisés en collaboration avec la filiale de Coris Invest Group.

NB : les candidats retenus pour la phase n°3 seront invités à compléter leur dossier (avec les copies légalisées d'une pièce d'identité, des diplômes obtenus, des certifications professionnelles, des attestations de stage et/ou de travail).

B. PROFILS RECHERCHES PAR CORIS INVEST GROUP

1. Profil n°1 : Responsable Déploiement et Support d'applications (RDSA)

Etre titulaire d'un diplôme de niveau Bac +4/5 en ingénierie informatique
Avoir une expérience professionnelle avérée de 3 à 5 ans en matière de déploiement et de support

Etre capable de coordonner des activités de tests, de recette et de mise en production d'applications
Etre capable de coordonner des activités de support/maintenance post-production et de formations
Etre capable d'assurer toute autre activité relative au déploiement et au support applicatif

Avoir une bonne connaissance des environnements Unix/Linux, des SGBD Oracle/PostgreSQL/MySQL/SQL Server
Avoir de bonnes capacités d'analyse, de synthèse, de rédaction et d'écoute des utilisateurs/clients
Avoir une expérience dans la mise en œuvre ou l'utilisation d'API/Web Services serait un atout
Avoir une expérience dans l'utilisation de frameworks de tests serait un atout

2. Profil n°2 : Ingénieur chargé de la conception d'applications (ICCA)

Etre titulaire d'un diplôme de niveau Bac +4/5 en ingénierie informatique
Avoir une expérience professionnelle avérée d'au moins 5 ans en matière de conception d'applications
Avoir une maitrise des standards liés aux architectures orientées services (SOA) ou données/ressources (REST)
Avoir une bonne maitrise des outils de génie logiciel et la modélisation de données avec UML

Avoir des expériences avérées en matière de conception/développement orienté objet
Avoir de bonnes capacités d'analyse, de conception, de programmation objet, de prototypage et de tests
Avoir des capacités en matière d'innovation et de créativité serait un atout

3. Profil n°3 : Ingénieur chargé du support des applications (ICSA)

Etre titulaire d'un diplôme de niveau Bac +3/4 en analyse et programmation
Avoir une expérience professionnelle avérée de 3 à 5 ans en matière de déploiement et de support
Etre capable d'assurer des activités de tests, de recette et de mise en production d'applications
Etre capable d'assurer des activités de support/maintenance post-production et de formations
Avoir une bonne connaissance des environnements Unix/Linux, des SGBD Oracle/PostgreSQL/MySQL/SQL Server
Avoir de bonnes capacités d'analyse, de synthèse, de rédaction et d'écoute des utilisateurs/clients
Avoir une expérience dans la mise en œuvre ou l'utilisation d'API/Web Services serait un atout
Avoir une expérience dans l'utilisation de frameworks de tests serait un atout

Categories: Afrique

The U.S. Mission in Ouagadougou is seeking eligible and qualified applicants for the position of Bodyguard Shift Lead

Tue, 23/11/2021 - 09:00

The U.S. Mission in Ouagadougou, Burkina Faso is seeking eligible and qualified applicants for the position of Bodyguard Shift Lead in the Regional Security Office.

Opening Date : November 17, 2021
Closing Date : December 01, 2021
Open to : All interested candidates/ All Sources
Work Schedule : Full-time (40 hours/week)
SALARY : *Ordinarily Resident (OR) : CFA 8,824,957 p.a. (Starting Salary)
(Position Grade : FSN-06)

ALL ORDINARILY RESIDENT (OR) APPLICANTS (See Appendix for definition) MUST HAVE THE REQUIRED WORK AND/OR RESIDENCY PERMITS TO BE ELIGIBLE FOR CONSIDERATION.

BASIC FUNCTION OF POSITION :

Serves as the Bodyguard (BG) Shift Lead (SL) and/or Agent In Charge (AIC) for the Protective Security Unit in the execution of protective security operations for the U.S. Ambassador/ Chief of Mission (COM), and other designated or visiting U.S. government officials as directed. Under the supervision of the Bodyguard Supervisor and managed by the Regional Security Officer (RSO) to US Embassy Ouagadougou in order to protect him/her from harm and embarrassment.

QUALIFICATIONS REQUIRED :

1. EDUCATION : Completion of high/secondary school (BAC) is required. Host government Driver's License to operate up to Sport Utility Vehicle is required.
2. EXPERIENCE : A minimum of four (4) years of experience as a commercial bodyguard, civilian or host government police or military is required.

3. LANGUAGE English (Good Working Knowledge) Reading/Writing/Speaking is required.

French (Fluency) Reading/Writing/Speaking is required. These may be tested.

4. SKILLS AND ABILITIES : Ability to take initiative and show resourcefulness in accomplishing tasks. Ability to deal effectively with people of other cultures to obtain cooperation and reach common goals. Ability in leadership and interpersonal relations. Skill in safely operating an armored vehicle. Ability to work on a computer. Ability to work variable shifts, 24 hour on-call schedule. Ability to travel outside capital city on an as needed basis. Ability to administer emergency first aid and be qualified in AES/CPR.

Ability to be alert, exercise fast reflexes and active thinking, implement excellent observational skills, adaptation, take decisive. Actions and stay calm in dangerous situations. Ability to communicate effectively orally and in writing. Ability to operate on a team. Skill in the use of a firearm. Ability to maintain physical fitness and endure frequent travel, long working hours in a stressful working environment while maintaining the above standards. These may be tested.

5. JOB KNOWLEDGE : A thorough knowledge of defense measures to be used in the event of a terrorist attack, such as that learned in the military or law enforcement training. Knowledge in medical, fire, hostile attack, defensive and emergency driving procedures. Must be familiar with Burkinabe police services, military, security and other government offices to ensure effective liaison and to facilitate effective protective operations including advance and motorcade operations.

HOW TO APPLY : Applicants must complete the following application process to be considered :

• Create an account on the Electronic Recruitment Application (ERA) Website at https://erajobs.state.gov/dos-era/bfa/vacancysearch/searchVacancies.hms

• Choose Announcement Number Ouaga-2020-44 Bodyguard Shift Lead and complete the online application.

• Upload any additional documentation that supports or addresses the requirements listed above (e.g. Copies of Attestations/Certificates of Work, degrees certificates, wok permits & SF 50 if applicable) into the Electronic Recruitment Application system. click on the "Apply to This Vacancy" to submit your application.

• For more information on how to apply, visit the Mission internet site : https://bf.usembassy.gov/embassy/jobs/

Required Documents : Please provide the required documentation listed below with your application :

• Residency and/or Work Permit (If applicable)
• Completion of high/secondary school (BAC) is required Driver's License
• DD-214 - Member Copy 4, Letter from Veterans' Affairs, or other supporting documentation (if applicable)
• SF-50 (if applicable)
• Copies of Relevant Work Attestations/Certificates.

What to Expect Next : Applicants who are invited to take a language or skills test, or who are selected for an interview will be contacted via telephone calls and email.

FOR FURTHER INFORMATION : The complete position description listing all of the duties and responsibilities may be obtained by contacting the Human Resources Office at HROOuaga@state.gov

Note :

• All Application must be made in English.
• All applications received after the deadline will not be considered.
• All applications must be for an open/advertised position.
• Only shortlisted applicants will be contacted.

EQUAL EMPLOYMENT OPPORTUNITY : The U.S. Mission provides equal opportunity and fair and equitable treatment in employment to all people without regard to race, color, religion, sex, national origin, age, disability, political affiliation, marital status, or sexual orientation.

The Department of State also strives to achieve equal employment opportunity in all personnel operations through continuing diversity enhancement programs. The EEO complaint procedure is not available to individuals who believe they have been denied equal opportunity based upon marital status or political affiliation. Individuals with such complaints should avail themselves of the appropriate grievance procedures, remedies for prohibited personnel practices, and/or courts for relief.

Categories: Afrique

Ecole Burkinabè des Affaires : Recrutement de candidats pour le cycle de Masters spécialisés en Supply chain et achats

Tue, 23/11/2021 - 09:00

La Chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina Faso (CCI-BF), en partenariat avec Toulouse Business School (TBS), recrute pour le compte de l'Ecole Burkinabè des Affaires des candidats pour le cycle de Masters spécialisés en Supply chain et achats.

Peuvent faire acte de candidature :

Les étudiants,
Les salariés,
Toutes personnes en quête de formation diplômante dans les filières ci-dessus citées.

Composition du dossier de candidature :

Une demande manuscrite adressée au Directeur Général de la Chambre de Commerce et d'industrie du Burkina Faso,
Une copie légalisée du diplôme de niveau BAC+3 (Licence ou équivalent)
Un extrait d'acte de naissance,
Une photocopie non légalisée de la CNIB,
Un CV mis à jour et signé,
Une fiche d'identification à remplir au dépôt du dossier.

Dépôt des dossiers :

Les candidats titulaires de la licence ou d'un niveau d'études équivalent sont informés que les dossiers de candidatures seront reçus jusqu'au 23 décembre 2021 à 15 Heures au secrétariat de la Direction de la Formation Professionnelle de la CCI-BF sise à Ouagarinter.

NB : Les cours débuteront le Dimanche 16 Janvier 2021 et se feront en alternance : 1 semaine /mois

Infoline : +226 54 45 62 90 / 70 81 89 62

La CCI-BF, l'excellence au service d'un secteur privé prospère !

Categories: Afrique

Décès de KONSEIGA TELESPHORE : Remerciements et Faire-part

Tue, 23/11/2021 - 07:30

La grande famille KONSEIGA à Saponé Baguemnini ; Toundou ; Ouagadougou ; Italie ;

Sa Majesté le Naaba Karfo de Baguemnini (Canton) ;
Sa Majesté le Naaba Sinbdo de Toundou ;

Sa Majesté le Naaba Boulga 2 de Komsilga ;
La famille OUEDRAOGO à Bilbalogo ;

La famille COMPAORE à Ouagadougou et Toudoubweogoc
La famille YANOGO à Ouagadougou et au Canada

La veuve Thérèse Marie Désirée NONGUEGNAGHMA

LES ENFANTS DU DEFUNT

Madame ZANGRE née KONSEIGA Romaine ;
Père Ludovic KONSEIGA ;
Monsieur KONSEIGA Elvis ;
Monsieur KONSEIGA Maxence.

LES FRERES ET SŒURS DU DEFUNT

Madame OUEDRAOGO née KONSEIGA Bernadette et époux Paul ;
Feue NACOULMA née KONSEIGA Thérèse ;
Madame BONKOUNGOU née KONSEIGA Bibiane ;
Feue OUEDRAOGO née KONSEIGA Denise ;
Monsieur KONSEIGA Romuald ;
Madame KONSEIGA Cathérine.

LES FAMILLES ALLIÉES
NONGUEGNAGHMA ; ZANGRE ; TASSEMBEDO ; GUISSOU ; KANGOYE ; OUEDRAOGO ; NACOULMA ; BONKOUNGOU ; YEMTIM ; LES RELIGIEUX CAMILLIENS.

Vous adressent leurs sincères remerciements pour vos nombreuses marques de compassion de solidarité et de soutiens multiformes lors du rappel à Dieu le samedi 16 octobre 2021 et de l'inhumation le jeudi 21 octobre 2021 de leur fils ; frère ; époux ; père ; beau-fils ; beau-frère ; beau-père ; grand-père, KONSEIGA Télesphore.
Que Dieu bénisse et rende à chacun au centuple ses bienfaits.

" Donne lui Seigneur, le repos éternel et fait briller sur lui la lumière de ta face"

Union de prières !

Categories: Afrique

Funérailles chrétiennes de COMPAORE / OUEDRAOGO Tibo Anne : Remerciements

Tue, 23/11/2021 - 07:00

Les familles alliées : OUEDRAOGO, KOGNOUDOU, BONKOUNGOU, DA, KAMBIRE, DABIRE, GAGRE, NANDKARGA, COMPAORE, NIKIEMA, TOGUYENI, ILBOUDO, TIENDREBEOGO, KABORE, ZONGO, BAYI, BAMBARA, BAFO, GONSOGO, SANGARE, NANEMA, ZOUNGRANA, DAKISSAGA, KI, BASSONO, BATIONO, ZANTEA, OUBDA, TVEITO, KOBANKA, KALGA, KONKOBO, YERBANGA, ROUAMBA, SAMANDOULGOU, LINGANI, KAFANDO, SOUBEIGA à Koassinga, Kulkinka, Ouagadougou, Gaoua, Bobo-Dioulasso, Ziniaré, Zitenga, Donsin, Barkuitenga, Sideradougou, Fada-N'Gourma, Yako, Diébougou, Koupèla, Toma, Zorgo, Poura, Saponé, Oslo ;

Expriment leur profonde gratitude et adressent leurs sincères remerciements à tous ceux et toutes celles qui, dans un élan de solidarité leur ont apporté un soutien moral, financier, spirituel, et matériel lors des funérailles chrétiennes, de leur épouse, mère, sœur, tante, grand-mère, arrière-grand-mère COMPAORE / OUEDRAOGO Tibo Anne,

Les remerciements s'adressent en particulier aux autorités politiques et administratives, religieuses et coutumières venues de divers horizons dont :
Monsieur le Ministre de la Communication, des relations avec le parlement
Madame le Gouverneur de la Région du Plateau Central ;
Monsieur le Gouverneur de la Région du Centre-Nord ;

Madame le Haut-Commissaire de la Province du Namentenga ;
Monsieur le Chef d'Etat-major Particulier de la Présidence du Faso ;
Monsieur le Maire de la Commune de Ziniaré ;
Monsieur le secrétaire général du Ministère de la santé ;
Madame la Directrice Générale de la Femme et du Genre ;
Monsieur le Curé les prêtres, les Catéchistes et les régleuses de la Paroisse Saint Paul de Guilongou ;

Monsieur le curé, les prêtres et les religieuses de la paroisse Saint André de Saaba
Monsieur le curé de la paroisse Notre dame du Rosaire de Kolg-Naaba
Monsieur le Curé de la Paroisse Sacré Cœur de Donsin
Les religieux caméliens, les prêtres du diocèse de Kongousi

Les membres du Conseil d'administration et le personnel de l'ONG ASMADE ;
Le Président du Conseil et les opérateurs économiques Burkinabè de Côte d'Ivoire ;
Le SPONG ; Le PADS, l'association AMMIE, l'UMUSAC, le CARTPL
Les parents, les amis et connaissances, la population de Guilongou, de Koassinga, de Kuilkinka et des villages environnants ;
Tous ceux et toutes celles dont les noms n'ont pu être cités ;

Que DIEU, le Tout-Puissant vous le rende au centuple !

PAIX A SON AME ET UNION DE PRIERE

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In memoriam : Emmanuel Balima

Tue, 23/11/2021 - 07:00

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Rupture d'internet mobile au Burkina : Des citoyens racontent leur "galère"

Mon, 22/11/2021 - 23:45

Depuis la nuit du samedi 20 novembre 2021, la population est privée de l'internet mobile au Burkina Faso. Au moment où nous traçons ces lignes, toutes les trois téléphonies du pays ne fonctionnent pas. Ce qui paraissait une simple perturbation au départ a perduré. L'indignation se multiplie dans la matinée du lundi 22 novembre. Ceux qui ont pu se connecter grâce au wifi s'indignent et racontent leurs désagréments.

Hadepté Da, communicateur : « D'habitude, quand je me réveille chaque matin, l'une des premières choses que je fais, c'est de me connecter pour m'informer sur ce qui se passe dans le monde et dans mon pays. Quand je me suis réveillé le dimanche matin, j'ai tout de suite activité ma connexion mobile afin de d'avoir des informations sur mon pays par ces temps d'incertitudes. Surprise. Pas de notifications Faceboook ni WhatsApp. Croyant que c'est ma 3G qui n'est pas fluide, je balance sur la 4G. Rien. Je redémarre le téléphone, toujours rien. Je ne savais pas que c'était une ''privation délibérée'' des opérateurs. C'est écœurant de ne pas pouvoir s'informer instantanément par ces temps difficiles ».

Assanatou Traoré, journaliste-présentatrice radio : « J'ai d'abord pensé que j'avais plus de connexion, mais après vérification ce n'était pas le cas... Je me suis renseignée auprès d'autres personnes qui m'ont dit être dans le même pétrin. Donc je n'avais pas le choix vu que je n'ai pas le wifi. D'ailleurs je ne savais pas que le wifi marchait. Je me suis rabattu sur les messages simples et les appels. Pour dire vrai, je la vis péniblement et le souci, c'est qu'il n'y a aucune communication, pas d'explications. »

Balaam Konamadji, enseignant-chercheur : « Les étudiants qui devraient m'envoyer par mail leurs mémoires ont dû m'apporter simplement la version papier. Aucune autre alternative… »

Rita, étudiante : « C'était hier matin que j'ai constaté ce problème de connexion grâce à l'appel d'un ami qui voulait savoir la cause. C'est à ce moment que j'ai désactivé le wifi pour voir et je m'en suis rendu compte. Personnellement, c'était bizarre car il n'y avait qu'un certain nombre personnes connectées (ceux qui possèdent le wifi et autres). Cela m'a un peu déçu car je devrais faire un live pour un concert. Mais à part l'épisode du live du concert, ça va. Cette coupure a rétabli un peu les liens sociaux entre les personnes. »

Elysée Bationo, chargé de communication d'une institution : « J'étais en mission et hier, étant toujours là-bas, j'ai voulu envoyer un message sur WhatsApp à un collègue de service. C'est là que j'ai constaté que les réseaux sociaux sont inaccessibles. Quelque temps après, une partenaire m'a joint également pour savoir si j'ai la connexion car elle rencontrait aussi les mêmes difficultés. J'ai compris que c'était général. Dans nos activités de communication, on travaille beaucoup plus avec la connexion mais hier dimanche je n'ai pas pu faire quelque chose. Désagréable vraiment. Mais le vrai problème même a commencé le samedi nuit je crois. Tous les réseaux de téléphonie mobile avaient un souci. Tu appelles sans succès et d'autres me l'ont également confirmé. »

Idrissa Koumbem, journaliste : « Pour notre part, c'était difficile parce que je travaille et je m'informe à l'aide de l'internet et c'est difficile. J'ai assisté hier à des refus de candidats aux concours de recrutement sur mesures nouvelles des enseignants des lycées et collèges parce qu'ils n'arrivaient pas à télécharger leurs récépissés. Il faut une mobilisation des populations pour contraindre l'autorité à régler au plus vite cette situation. Par ailleurs, des plaintes doivent être portées contre les opérateurs de téléphonie mobile pour les préjudices subis. »

Farida Tiemtoré, une bloggeuse : « Depuis hier, je suis à la maison. Je ne suis pas sortie parce que je travaille avec internet. On avait prévu un atelier débat hier mais on n'a pas pu le tenir parce que la mobilisation était difficile sans internet. Aujourd'hui encore, je suis chez moi. Notre cri de cœur c'est qu'on nous donne au moins une explication. Actuellement, il y a des spéculations de gauche à droite. Tout ce que je veux savoir : pourquoi internet mobile a été coupé et quelle sera l'issue de tout cela ».

Succès Belemodel, gestionnaire : « J'ai suspendu mes activités en ligne. J'ai organisé une formation sur les monnaies virtuelles de deux heures. Tout le monde n'est pas connecté parce que tout le monde n'a pas de wifi chez lui donc je suis obligé de reporter la formation ».

Propos recueillis par Cryspin Laoundiki
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Rupture de l'internet mobile : Le Collectif pour un peuple uni compte déposer une plainte contre les fournisseurs mobile

Mon, 22/11/2021 - 23:40

Depuis 72 heures, les utilisateurs de l'internet mobile des différents opérateurs de téléphonie n'ont plus accès au réseau. Le Collectif pour un peuple uni (CPPU) a animé une conférence de presse ce lundi 22 novembre 2021 à Ouagadougou pour dénoncer le silence du gouvernement et des différents opérateurs (Orange, Moov et Telecel) face aux questionnements des consommateurs.

En effet, les réseaux sociaux ont permis jusque-là, aux populations, d'accéder à l'information en temps réel. Sa détérioration ces derniers jours, semble être incomprise pour les membres du Collectif.
"Pourquoi cette interruption intervient au moment où le besoin en information est plus fort ?", s'interroge le CPPU.

Pour le conférencier, c'est une honte de voir que le gouvernement agit de la sorte pour empêcher la diffusion et la réception de l'information.
C'est pourquoi, prévient-il, "cette situation ne restera pas impunie, le CPPU compte déposer une plainte au niveau de la justice contre les sociétés qui fournissent l'internet mobile pour manquement grave à leurs obligations."

Vue partielle des journalistes

Le CPPU, par la voix de Abdallah Ben Aziz Ouattara, a rappelé que le peuple burkinabè n'a pas fait recours aux réseaux sociaux ni en 1966 ni en 2014 pour faire partir Maurice Yaméogo et Blaise Compaoré. Puis, d'ajouter, sur un ton d'humour, que cela fait trois jours qu'il n'arrive pas à vendre ses billets d'avion.
"Aujourd'hui, le régime Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) nous terrorise plus que les terroristes", regrette le CPPU.

La dégradation du climat sécuritaire au Burkina Faso a aussi fait l'objet d'échanges entre animateurs de la conférence de presse et journalistes. De l'avis du collectif, la sécurité se dégrade à un rythme inquiétant au point que, ni les forces de défense et de sécurité, ni le gouvernement n'a le contrôle du territoire. Conséquence, des deuils et des déplacées internes à n'en point finir.

Abdallah Ben Aziz Ouattara, coordonnateur général du Collectif pour un peuple uni (CPPU)

Pour le coordonnateur général du collectif, M. Ouattara, le président Roch Kaboré n'est pas l'homme de la situation. "Roch Kaboré n'a pas la carrure d'un Chef d'Etat qui puisse nous sortir de l'ornière", s'indigne-t-il.
En plus, il a révélé que depuis son accession au pouvoir en 2014, le Collectif pour un peuple uni avait prédit que rien de bon ne sortira de son gouvernement et lui. "Le régime de Roch Kaboré est un régime de copinage", a-t-il déclaré, avant de proposer des pistes pour sortir de cet "obscurantisme béant".

Une refondation de l'armée

Une sortie de crise sécuritaire, selon le porte-parole du CPPU, passe par un remaniement complet de l'armée. Il s'agira, dit-il, "d'admettre certains chefs militaires bourgeois à une retraite anticipée, de mener une enquête pour déceler les chefs militaires qui sont à la base du retard du paiement des primes des soldats et du manque de provisions alimentaires pour leur survie au front, etc."

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

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Burkina : « Personne n'est indispensable…, pourvu que notre pays soit sauvé », lance Fadèle Sérémé du PDC

Mon, 22/11/2021 - 23:35

Le Parti pour le développement et le changement (PDC), qui a claqué la porte de la majorité présidentielle, il y a quelques semaines, a animé une conférence de presse dans la matinée de ce lundi 22 novembre 2021 à Ouagadougou sur la situation nationale. Fadel Abdel Aziz Sérémé, président du parti, et ses camarades appellent « le peuple burkinabè à un éveil patriotique et un sursaut salvateur face à son destin à même de le sortir des inconséquences, des insouciances et des incompétences constatées ».

Pour cette première sortie du genre, plusieurs responsables du parti se sont mobilisés à son siège national sis à l'arrondissement N°6 de Ouagadougou. Après avoir observé une minute en la mémoire des victimes des dernières attaques enregistrées à travers le territoire national, campant ainsi le décor de la gravité de la situation, Fadel Abdel Aziz Sérémé et son bureau ont d'abord assumé avoir accompagné le pouvoir avant de revenir sur les raisons de leur départ de la majorité présidentielle. Les responsables du parti se disent ahuris par le manque de stratégie globale et holistique en matière de lutte contre le terrorisme, malgré les propositions et la politique sécuritaire de lutte contre le terrorisme assortis de « fortes recommandations ».

« Face à la désastreuse situation sécuritaire, l'augmentation des prix des produits de premières nécessités, la paupérisation et la vulnérabilité des populations inhérentes à la précarité des conditions de vie, la violation flagrante du droit à la dignité humaine des PDI (Personnes déplacées internes) voire, leur clochardisation, plus grave la légèreté et l'indécence dans le traitement de nos FDS (Forces de défense et de sécurité) livrées ainsi à l'ennemi sur le champ de bataille, le PDC dénonce une inertie inconcevable qui frise une profonde léthargie insouciante dans la gouvernance sécuritaire et socio-économique », a, après un diagnostic, tiré le président du PDC, Fadel Abdel Aziz Sérémé.

« Le PDC exhorte nos braves et dignes FDS (Forces de défense et de sécurité) et VDP (volontaires de défense pour la patrie) à faire preuve d'abnégation, de courage et de détermination dans ces moments difficiles. Nous exprimons toute notre solidarité et notre compassion aux veuves et orphelins, aux familles déplacées, aux personnes affectées du fait du terrorisme. Aussi, le PDC appelle le peuple burkinabè, dans toutes ses composantes, sans distinction aucune, à un éveil patriotique et un sursaut salvateur face à son destin à même de nous sortir des inconséquences, des insouciances et des incompétences constatées. (…). Quand on parle de l'incompétence, de l'insouciance, vous me direz que peut-être les mots sont forts. Mais la question n'est pas là, l'heure est grave. Si des soldats peuvent se retrouver des jours sans manger, je pense vraiment qu'il y a de l'inconséquence et de l'insouciance dans la gouvernance sécuritaire. Les mots reflètent la réalité. N'est aveugle que celui qui refuse de voir. N'est sourd que celui qui refuse d'entendre », exprime le député Sérémé.

Des propositions restées dans les tiroirs du pouvoir

« Nous avons battu campagne pour Roch Kaboré, avec sincérité et conviction. Mais, notre compagnonnage s'arrête, lorsque l'intérêt supérieur de la nation est menacé. Lorsque nous n'adhérons plus aux politiques publiques qui sont développées, je pense qu'il est mieux de se mettre en retrait et de les dénoncer. Il est incohérent de rester à l'intérieur et dire qu'on dénonce ; parce que-là, du point de vue de la collégialité gouvernementale, cela n'est pas logique. Et c'est en toute responsabilité que nous avons pris cette décision », justifie Fadel Abdel Aziz Sérémé, pour qui, la survie du pays implique cette optique du PDC.

D.g.à d. : Wahab Drabo, Viviane Kambiré, Fadel Abdel Aziz Sérémé, Poubéré Sougrinoma et Harouna Sandwidi

Les trois députés du parti ont également quitté le groupe parlementaire RDJ (majorité parlementaire, y compris la présidence de la Commission de défense qui était dévolue à Fadel Abdel Aziz Sérémé). « En tant que président de la CODES (Commission de la défense et de la sécurité), nous avons fait des propositions que nous jugeons conséquentes, au regard des missions qui sont attribuées par la Constitution en ce qui concerne le contrôle de l'action gouvernementale. Nous avons eu à proposer des missions d'informations, qui relèvent de nos prérogatives. Maintenant, si ces propositions dorment dans les tiroirs, je pense que cela ne relève pas de la responsabilité de la commission. En tout état de cause, j'aimerais dire que notre souci premier a été avant tout de contribuer avec les moyens qui sont mis à notre disposition, à relever les défis du moment, notamment les questions sécuritaires. (…). Notre parti a fait des propositions... Mais, lorsqu'on ne vous écoute pas, lorsque vous êtes confrontés, parfois, à une gestion clanique, lorsque les germes mêmes de la division sont semés en votre sein, vous en tirer les conséquences et vous vous assumez en toute responsabilité. Si ça ne marche pas de l'intérieur, il faut faire bouger les choses de l'extérieur ; parce que le peuple burkinabè ne se soucie pas mal (je vous parle en toute sincérité, pas en tant qu'homme politique, mais en tant que citoyen) actuellement de qui va lui ramener la paix et la sécurité ; le peuple burkinabè demande tout simplement de vivre dans la décence, dans la paix, à retrouver sa demeure sur l'ensemble du territoire, et c'est à cela que nous espérons répondre », présente M. Sérémé.

« Mais nous avons des dirigeants qui préfèrent regarder leurs petits avantages »

« Nous jugeons que ce ne sont pas des strapontins qui peuvent remettre en cause l'intérêt supérieur de la nation. Nous allons nous assumer devant l'histoire. (…). La survie du pays est engagée, il ne s'agit plus pour un Burkinabè, qui qu'il soit, de faire des calculs de postes ou de quelques intérêts individuels. En ce moment, se passent des rencontres entre l'armée et les familles des martyrs identifiés. Comprenez la peine de ceux qui n'ont pas encore identifié le corps de leur proche. Voyez-vous toute cette douleur ? Aujourd'hui, le territoire est grignoté, l'heure est à ce que chacun se lève pour qu'on récupère chaque mètre carré de notre territoire. L'heure n'est plus à s'asseoir pour se demander s'il faut enlever quelqu'un de son poste ou pas. Il n'y a pas de calculs à faire. Nous sommes en périls (famine due au déficit céréalier, flambée des prix des produits de première nécessité, insécurité, etc.). Le pays est en danger, chacun doit se lever et faire quelque chose, maintenant. On devait depuis longtemps avoir déclaré l'état de guerre. Mettre tous les moyens qu'il faut pour récupérer notre territoire, mètre carré par mètre carré, dans un délai précis. Les soldats le peuvent, le peuple est prêt pour ça. Mais nous avons des dirigeants qui préfèrent regarder leurs petits avantages. Est-ce que nous méritons ces dirigeants ? Les dirigeants doivent être au service du peuple, et non l'inverse. S'ils ne peuvent pas nous permettre de vivre en sécurité, qu'ils laissent la place à ceux qui le peuvent. C'est l'intérêt national qui est en jeu ici, ce ne sont plus des états d'âme. Dès demain, cela doit commencer », clarifient les responsables du parti.

Le PDC dit encourager « pleinement » toute personne qui se sent capable de relever le défi. « Par contre, toute personne qui devient un problème, doit s'assumer pleinement en toute responsabilité, vis-à-vis du peuple qui l'a élu. Personne n'est indispensable…, pourvu que notre pays soit sauvé. Si demain, Dieu l'aide à sauver le pays, Dieu merci ! Mais si c'est une autre personne, Dieu merci ! En tant que citoyen, je me soucie de mes concitoyens », réagit le président du parti sur les demandes de démission du président Roch Kaboré. Le PDC est solidaire des décisions que le CFOP-BF (chef de file de l'opposition politique au Burkina Faso) viendrait à prendre, déclarent les responsables du parti.

Pour Wahab Drabo, au regard de la perte de contrôle d'une partie du territoire, et ayant lui-même relevé de l'incohérence au niveau de la sécurité, Roch Kaboré doit tirer toutes les conséquences de la situation.

Oumar L. Ouédraogo
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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Les agents de renseignements traités de « Mounafica »

Mon, 22/11/2021 - 23:30

Sous la révolution burkinabè, Victor Zongo était membre des services de renseignement, affecté au contre-espionnage. Aujourd'hui, adjudant-chef major à la retraite, il est chef d'un village de la commune de Loumbila, à une vingtaine de kilomètres de Ouagadougou. Avec pour nom de règne Naaba Sida (la vérité), il a été entendu au procès de l'assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons en qualité de témoin.

« Le 15 octobre 1987, je suis arrivé au service de renseignement de la gendarmerie. J'ai constaté l'absence du chef de service Tinga Boubacar Kola. Mon collègue Romuald Douamba m'a dit qu'il est allé à la présidence avec une enveloppe sous pli fermé », a déclaré Victor Zongo. Discret en raison de la présence d'autres éléments plus jeunes, son collègue n'en dira pas plus.

Ce n'est que plus tard qu'il lui confiera que Tinga Boubacar Kola devait remettre l'enveloppe en main propre au président Sankara Et celle-ci portait la mention « Dénouement sanglant de la crise ce soir à 15h ». Selon toujours le témoin qui relate les propos de son collègue Romuald Douamba, il y avait, en plus de l'enveloppe, la cassette d'une conversation entre Jean-Pierre Palm et une autre personne.

Lors que les coups de feu ont retenti en ville, le témoin affirme avoir demandé à son collègue de retrouver leur chef et de le mettre en lieu sûr. Rentré chez lui au quartier Dagnoen Victor Zongo dit avoir appris la mort du capitaine Sankara à travers les ondes de Radio France internationale. Ce n'est que le lendemain qu'il s'est rendu au cimetière de Dagnoen avec Romuald Douamba. Là, les deux hommes ont trouvé des buttes de terre, des tiges et des bouts de papiers avec les noms des défunts : Thomas Sankara, Paténéma Soré, etc.

Par la suite, ils iront au service des renseignements où se trouvaient des groupes de personnes. S'ensuivra une rencontre organisée par Jean-Pierre Palm (accusé dans ce procès) et les éléments du renseignement. « À cette réunion, Jean-Pierre Palm a dit “C'est vous les Mounafica (Mauvaises langues, NDLR). C'est à cause de vous que tout cela est arrivé ». Il a dit qu'il va demander à la police d'arrêter un élément et qu'il se trouvait vers l'hôtel Azalai en train de discuter avec des journalistes. Nous avons tous ri dans la salle, car l'élément en question était absent du pays et était en stage à Moscou depuis six mois », a raconté le témoin.

Une deuxième rencontre a été organisée cette fois-ci par le lieutenant Djibril Bassolé. Ce dernier a demandé aux éléments du renseignement, qui avaient cessé toute activité, de reprendre le travail au nom du caractère républicain de la gendarmerie.

Au cours de sa déposition, le témoin a déclaré que Thomas Sankara galvanisait le travail des agents de renseignements qui avaient des conditions de travail difficiles ? « On avait 1 000 Francs de carburant par personne tous les trois mois alors qu'on devait collecter et traiter des informations (...) On a posé les jalons d'un grand service de renseignement. Rien ne pouvait se passer à Ouagadougou à Bobo-Dioulasso sans qu'on soit au courant », a clamé haut et fort Victor Zongo.

Il dit avoir appris plus tard que le président Sankara avait remis un chèque à son chef Tibo Georges Kaboré lorsque celui-ci est allé lui remettre l'enveloppe sous plis fermée pour l'avertir de l'imminence du danger. Ce chèque était destiné au service de renseignement en guise d'encouragement pour le travail abattu. Mais c'est lorsque Tibo Georges Kaboré se rendait au Trésor pour toucher le chèque que les tirs ont retenti en ville.

Le témoin a relaté également à la barre le déroulement d'une mission qu'il a effectué en juin 1987 avec un civil du ministère du Commerce en Côte d'Ivoire. Ils devaient recouper le maximum de renseignements sur la situation au Burkina dans ce pays voisin. Les deux hommes habitaient dans des villes différentes.

Et c'est lors d'une rencontre, qu'ils ont décidé d'infiltrer une mission angolaise à Abidjan. Et selon le témoin, il ressortait des discussions de cette mission que Boukary Kaboré dit le Lion (Commandant du Bataillon d'intervention aéroporté) était capable de faire un coup d'État. « Après le coup d'État, Tibo a dit que ces gens-là nous ont mené en bateau. Au contraire, c'était « Le lion » qui défendait Thomas Sankara », a laissé entendre le témoin.

L'audience a été suspendue et reprendra le mercredi 24 novembre 2021, avec la suite de l'audition de l'accusé.

HFB
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Procès Thomas Sankara et douze autres : Les témoins Arsène Yé et Boukary Douamba à la barre

Mon, 22/11/2021 - 23:30

Le bal des témoins entendus dans le cadre du procès Thomas Sankara et douze autres, s'est poursuivi ce lundi 22 novembre 2021 au tribunal militaire. Le capitaine Arsène B. Yé, a poursuivi sa déposition, en répondant aux questions des différents conseils. A sa suite, c'est l'adjudant-chef major de gendarmerie Kuilga Boukary Douamba, chef de service de la table d'écoute au moment des évènements du 15 octobre 1987, qui est venu livrer son témoignage à la barre.

Interrogé par l'avocate de la partie civile Me Anta Guissé, le capitaine Arsène B. Yé a affirmé qu'il était très proche de Thomas Sankara mais échangeait avec Blaise Compaoré. Et lorsque l'avocate lui demande s'il n'avait pas perdu confiance en Blaise Compaoré après l'assassinat de Thomas Sankara, le témoin rétorque qu'on lui avait dit que ce qui était arrivé était un accident.

Aussi, poursuit-il, à la vue de tous les anciens camarades du Conseil national de la révolution (CNR) qui avaient rejoint le Front populaire, il s'est dit pourquoi ne pas continuer avec la nouvelle tête dirigeante qu'il considérait comme une continuité de la révolution. " Je n'ai jamais travaillé en fonction d'une personne mais en fonction de mes convictions politiques. Et tout ce que j'ai fait, c'est pour mon pays et pas pour un homme", précise-t-il.

Arsène B. Yé soutient n'avoir jamais été porte-parole de la coordination du Front populaire

Me Guissé a aussi cité des documents confidentiels des services de renseignement français, dans lesquels il était mentionné que Arsène B. Yé, était le porte-parole de la coordination du Front populaire dès le 16 octobre 1987 et c'est à ce titre qu'il aurait confirmé que Thomas Sankara avait bien été exécuté. A cela, le témoin répond qu'il ne y'avait pas de coordination du Front populaire le 16 octobre 1987, à fortiori un porte-parole. Il dit ne pas non plus avoir souvenance, d'avoir confirmé à qui que ce soit que Thomas Sankara avait été exécuté.

Les documents confidentiels, mentionnent aussi que le médecin militaire faisait partie des proches de Blaise Compaoré qui s'étaient éloignés de Sankara. Celui-ci dit reconnaître avoir occupé des postes avec le Front populaire dirigé par Blaise Compaoré mais sans plus. Avant le 15 octobre 1987, il dit n'avoir pas eu vent de ce que Blaise Compaoré voulait exécuter les leaders de la révolution. Il reconnaît toutefois, que la crise entre Sankara et Compaoré était palpable, mais personne n'imaginait que le dénouement serait un coup d'état sanglant dans lequel le père de la révolution allait être tué.

"Quand tu étais du CNR, tu savais qu'il y'avait une crise, c'est le comment du dénouement que l'on n'a pas vu venir. Il fallait que la crise trouve une solution. Ça aurait pu être une entente, on aurait pu trouver une solution, pas forcément le coup d'état...Quand on disait Sankara, c'était Blaise Compaoré, personne ne pouvait rentrer entre eux. Et personne ne pouvait imaginer cela". Il dit donc avoir été surpris par le coup de force, qui a coûté la vie à Thomas Sankara et douze de ses compagnons.

A la suite du capitaine Arsène B. Yé, c'est le chef de service de la table d'écoute, l'adjudant-chef major de la gendarmerie Kuilga Boukary Douamba, qui a été appelé à la barre. De son récit, on note que le temps a eu raison de plusieurs souvenirs qui auraient pu servir dans le cadre de ce procès. Il raconte que le jour des évènements du 15 octobre 1987, il est arrivé aux environs de 16h moins à la garnison de la gendarmerie, pour prendre part au sport de masse.

C'est alors qu'il entend des crépitements d'armes vers le conseil. Étant en tenue de sport, il regagne son domicile situé à Tampouy pour se changer et revenir défendre la garnison. À son retour, il constate un dispositif au niveau du pont de Tanghin, avec des militaires aux bérets retournés. Étant dans l'incapacité d'atteindre la caserne, il bifurque dans un six-mètre et passe la nuit dit-il, sous les canaris d'une dolotière. Ce n'est que le lendemain matin, qu'il a pu retourner à son domicile pour se changer et revenir à la caserne. C'est là qu'il apprend le décès de Thomas Sankara. Il joint alors l'Onatel, afin de déconnecter les lignes sous écoutes, puisque selon lui les donneurs d'ordre ne sont plus là.

La table d'écoute n'avait pas d'archives

Selon le témoin Boukary Douamba, lui et ses collègues du service de la table d'écoute, avait pour mission d'écouter les conversations des lignes mises sous écoute, de les retranscrire pour en faire des fiches d'information et ensuite effacer les enregistrements. Les fiches d'informations étaient ensuite transmises au commandant de la gendarmerie Ousseni Compaoré et aucune copie n'était gardée. Il précise que les numéros à mettre sous écoute leur étaient remis sans nom.

C'est à force d'écouter, qu'il reconnaissait souvent les voix des concernés. Et à ce sujet, il affirme avoir reconnu les voix de Jean Pierre Palm et de Blaise Compaoré bien avant le coup de force de Octobre 1987, mais dit ne pas se souvenir de la teneur de leurs conversations. Les propos du témoin, viennent selon le président du tribunal, corroborer le fait que ce n'est pas Jean Pierre Palm, qui aurait fait détruire la table d'écoute.

Boukary Douamba, le seul gendarme du service de la table d'écoute à avoir été arrêté

Dans son récit sur les évènements, le témoin a affirmé que quelques jours après le 15 octobre, des éléments de la gendarmerie sont venus l'escorter arme sous la tempe jusqu'à l'escadron. Il y a trouvé Jean Pierre Palm, Djibril Bassolé et Gaspard Somé. Jean Pierre Palm aurait dit de le mettre dans la salle C et c'est dans cette salle qu'il sera détenu pendant un mois, avant d'être libéré en mi-décembre.

Boukary Douamba soutient que jusqu'à ce jour, il ne sait pas pourquoi il a été arrêté, puisque personne ne lui en a donné la raison. Il dit imaginer, que cela était sûrement lié à la table d'écoute. Pour le président du tribunal, il semble évident que c'est parce que le témoin savait beaucoup de choses, qu'il a paru nécessaire aux hommes forts du moment de l'intimider.

Jean Pierre Palm soutient n'avoir jamais donné l'ordre d'arrêter Boukary Douamba

Rappeler à la barre par le président du tribunal pour être confronté aux propos du témoin, Jean Pierre Palm soutient n'avoir jamais donné l'ordre à des éléments de procéder à l'arrestation du chef de service de la table d'écoute. Selon lui, un chef de corps n'envoie pas des éléments arrêter un gendarme, c'est à son supérieur hiérarchique qu'il donne l'information de la sanction du gendarme. Il ajoute également, qu'il n'était pas à l'escadron le jour de l'arrestation de Boukary Douamba avec Djibril Bassolé et Gaspard Somé comme le mentionne le témoin.

"Gaspard et moi c'était chien et chat depuis la mort de Seydou Bancé qui était un grand ami. On ne se fréquentait plus, depuis qu'il était allé tuer Seydou Bancé. Et lorsqu'il venait à la gendarmerie, il se rassurait toujours que je ne sois pas là", explique Jean Pierre Palm. Il ajoute également, qu'il n'y avait pas de salle C au moment des faits à l'escadron de la gendarmerie. Outré par les propos de Jean Pierre Palm, le témoin l'a invité à dire la vérité.

Armelle Ouédraogo
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Procès “Thomas Sankara et douze autres” : Patrice Ouédraogo, un ancien agent de renseignement peu bavard

Mon, 22/11/2021 - 23:25

Adjudant-chef de gendarmerie à la retraite et âgé de 70 ans, Patrice Ouédraogo a témoigné, ce lundi 22 novembre 2021 au procès de l'assassinat de Thomas Sankara et de douze de ses compagnons. Au moment des faits, il était Maréchal des logis en poste au service des renseignements de la gendarmerie nationale.

Avant de déposer, le témoin à l'instar d'autres avant lui, a juré « de parler sans haine, de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité », conformément à l'article 314-29 du code de procédure pénale.

« Le 15 octobre 1987, aux environs de 16h, j'étais à mon lieu de travail non loin du conseil de l'Entente. Vers 16h15, j'étais en train de taper à la machine lorsque j'ai entendu des coups de feu. Je suis sorti pour voir ce qu'il se passait. Et c'est là que j'ai vu des militaires du conseil de l'Entente qui prenaient position tout au long du mur pendant que les tirs continuaient à l'intérieur. Le gendarme qui était de permanence est sorti voir ce qui se passait. Je lui ai dit que cette situation nous dépassait. J'ai pris ma mobylette et je suis allé au commandement de la gendarmerie et j'ai demandé à voir le commandant Ousséni Compaoré. Son cabinet (chef de cabinet) est monté le voir et je lui ai dit qu'il y avait des tirs au conseil de l'Entente », a raconté le témoin.

Il a déclaré qu'après avoir rendu compte (acte qui libère le subordonné, ndlr), il est monté au balcon avec le commandant de la gendarmerie. Et c'est là, qu'ils ont vu la Peugeot 205 de couleur noire du président Thomas Sankara passer devant la gendarmerie en direction du centre-ville. Il n'y avait qu'un chauffeur à bord du véhicule. « Ousséni Compaoré est reparti dans son bureau et nous sommes restés au balcon en train de causer. On était en train de deviner ce qui se passait », a laissé entendre le témoin qui dira qu'un officier (Capitaine Toé) est venu avec trois officiers à la recherche de Ousséni Compaoré. Ils ont été conduits chez son adjoint Moussa Diallo. Il apprendra par la suite que des soldats ont remis une mobylette au commandant de la gendarmerie pour l'aider à prendre la fuite.

Aussitôt la narration des faits terminée, une vive discussion s'engage entre le président de la Chambre de jugement et le témoin lorsque ce dernier déclare qu'en dehors des rumeurs entretenues çà et là, le service de renseignements n'avait pas d'éléments sur la préparation du coup d'État.

Donc, on vous a payé pour rien (...) Vous venez de jurer de dire toute la vérité. Dites-nous ce que vous savez.
Non. Je n'avais pas de renseignement qu'il y aurait un coup d'État.
Voulez-vous faire de la rétention d'informations ?
Non. Pour quoi faire ?
Donc je note que vous ne savez rien et n'avez aucune information relative au coup d'État d'octobre 1987.
Oui.

Et le président de conclure, sur la base des déclarations du témoin, que le service de renseignements n'a pas fonctionné.

Contrairement au juge Urbain Méda, Me Patrice Yaméogo de la partie civile, parviendra à tirer les vers du nez au témoin, après lecture d'un extrait de sa déposition devant le juge d'instruction. « Nous avons enregistré une conversation sur une cassette que nous avons remise au commandant Ousséni Compaoré », avait raconté Patrice Ouédraogo au juge d'instruction. « Pourquoi, interroge l'avocat de la partie civile, suppléant de Me Bénéwendé Sankara ? » Et le témoin de confier que la conversation enregistrée était celle d'une voix européenne qui a appelé Blaise Compaoré pour lui annoncer sa venue au Burkina.

Dans cette conversation, l'interlocuteur européen a émis une inquiétude au regard de la situation délétère au Burkina. Il ne savait pas qui de Thomas Sankara ou Blaise Compaoré, il devait voir une fois au Burkina. Blaise lui a répondu de venir plutôt le voir à son arrivée. Pour Patrice Ouédraogo, c'était suspect. C'est la raison pour laquelle la conservation a été transmise au commandant de la gendarmerie.

Poursuivant son interrogatoire, Me Patrice Yaméogo est revenu sur l'arrestation de Boukary Douamba (témoin dans ce procès) qui était le chef de service de la table d'écoute de la gendarmerie. Pour Patrice Ouédraogo, l'ordre d'arrestation ne pouvait venir que de Jean-Pierre Palm. Il a raconté qu'après le coup d'État, Jean-Pierre Palm est venu dans la salle d'écoute, accompagné d'un Blanc.

Ce dernier aurait traité Boukary Douamba d'homme dangereux et suggéré à Jean-Pierre Palm de le mettre aux arrêts. Ce qui fut fait. Boukary Douamba passera un mois en détention dans la salle C. Appelé pour une confrontation, Jean Pierre Palm est catégorique : il n'a jamais donné l'ordre de le faire arrêter. Aussi, il n'est pas au courant de l'existence d'une salle baptisée « salle C ».

Ajoutons que contrairement à Boukary Douamba qui a déclaré à la barre que le contenu des cassettes d'enregistrements était effacé après renseignement des fiches, Patrice Ouédraogo lui a déclaré que les cassettes étaient plutôt archivées. Ce n'est que quelques jours après les événements du 15 octobre 1987 que leur chef Tibo Georges Kaboré a ordonné que leurs contenus soient effacés afin qu'ils ne tombent pas entre les mains des nouveaux maitres.

À la barre, Patrice Ouédraogo a fait une révélation. Il a déclaré qu'un étudiant a essayé d'attaquer Thomas Sankara, le 2 octobre 1987 à Tenkodogo. Après que les quatre leaders de la révolution ont essayé vainement de trouver un terrain d'entente sur la situation qui prévalait, Thomas Sankara avait décidé de convoquer une réunion dans la soirée du 15 octobre à 20h. « Thomas Sankara n'avait plus confiance en son entourage. Il a demandé que cet entourage soit mis sur écoute quatre, cinq jours avant le coup », a laissé entendre le témoin Patrice Ouédraogo.

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Restructuration des zones non loties à Saaba : Les populations demandent l'allègement des conditions

Mon, 22/11/2021 - 23:00

L'association "Viim Na Yi Néeré" a organisé un meeting dans l'après-midi du dimanche 21 novembre 2021 à Saaba pour demander au gouvernement d'alléger les conditions de restructuration urbaine en faveur des habitants de la commune.

L'association "Viim Na Yi Néeré" estime que, jusqu'à présent, les informations sur la restructuration des zones à habitat spontané portées à leur connaissance ne sont pas claires. Elle juge que les prix des parcelles de 150 m2 fixés à 1 200 000 francs CFA pour celles situées en bordure des voies et 700 000 francs pour toutes les autres ne sont pas à la portée du citoyen lambda.

La superficie de 150 m2 proposée aux populations est également décriée car elle ne pourrait selon l'association, permettre à une famille de s'épanouir dans un tel espace. « On ne peut pas demander à un chef de famille qui a du mal à joindre les deux bouts au quotidien de débourser 1 200 000 francs ou 700 000 francs CFA pour acquérir une parcelle. Nous sommes contre ce projet simplement parce qu'il n'arrange pas les populations de la commune de Saaba », a affirmé le deuxième vice-président de l'association "Viim Na Yi Néeré", Zakariyaou Daouda Maïga.

Quelques participants au meeting initié par l'association "Viim Na Yi Néeré" sur la restructuration des zones non loties à Saaba

Pour lui, tout dirigeant qui refuse de se préoccuper des besoins vitaux des populations vulnérables peut être considéré comme étant un impérialiste. D'où leur rassemblement pour dénoncer ces prix et demander aux habitants de ne pas se laisser faire.

« Tant que des solutions idoines n'auront pas été trouvées pour soulager les résidents de la commune de Saaba, nous demeurons contre ce projet de restructuration », clame Daouda Maïga.

Il propose que l'on permette aux propriétaires des parcelles situées aux abords des voies n'ayant pas les moyens de construire un R+3 selon les recommandations du programme de restructuration de pouvoir les vendre au lieu de vouloir imposer aux intéressés des conditions qui sont au-delà de leurs capacités.

Zakariyaou Daouda Maïga, deuxième vice-président de l'association “Viim Na Yi Néeré”

« S'ils veulent vraiment aider les gens, qu'ils dégagent les voies, installent l'électricité, et viabilisent la zone. Une fois que cela est fait, qu'ils demandent à chacun d'aller au guichet unique du cadastre pour payer ce qu'il doit en fonction de la dimension de son terrain afin d'en obtenir les documents », suggère M. Maïga.
L'association "Viim Na Yi Néeré" demande au gouvernement de bien vouloir recevoir les populations concernées par la restructuration pour leurs proposer une formule adaptée à leurs capacités.

Les femmes présentent au meeting sur la restructuration des zones non loties à Saaba initié par l'association "Viim Na Yi Néeré"

« Nous aimerions que l'on puisse nous permettre d'acquérir les parcelles à des montants allant de 50 000 à 100 000 francs CFA par exemple et que les modalités de paiement soient sur une durée un peu longue parce que vous connaissez aujourd'hui les réalités du citoyen lambda burkinabè. Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous vivons en zone non lotie dans des maisons de seize tôles mais c'est parce que nous n'avons pas les moyens, plaide Daouda Maïga.

« Pour un salarié qui reçois 35 000 ou 50 000 francs CFA en fin de mois, comment peut-il subvenir aux besoins de sa famille tout en faisant des économies qui puissent lui donner la capacité d'acheter une parcelle de 700 000 ou 1 200 000 francs CFA ? », s'est interrogé M. Maïga.

Concernant la superficie de 150 m2 retenue pour le programme de restructuration, l'association estime qu'il s'agit d'un projet de construction d'immeubles, pendant que le ciment et les matériaux coûtent très chers.

Elle recommande de ce fait que l'on puisse revoir la dimension des terrains à 240 ou 250 m2 en vue de favoriser l'épanouissement des familles.

Hamed NANEMA
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Assemblée nationale : Report de la séance plénière consacrée aux questions au gouvernement sur la situation sécuritaire

Mon, 22/11/2021 - 18:30

La séance plénière consacrée aux questions au gouvernement sur la situation sécuritaire, initialement prévue pour se tenir ce mardi 23 novembre 2021, est reportée au vendredi 26 novembre 2021 à 16 heures. Ainsi en a décidé la conférence des présidents qui s'est réunie le lundi 22 novembre 2021.

La Direction générale de la Communication et des Relations publiques

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Tribune : Depuis quand des Noirs ont gagné une guerre ?

Mon, 22/11/2021 - 17:09

Si l'historiographie rapporte la participation victorieuse de plusieurs commandants Noirs et des troupes noires dans des guerres sur tous les continents, qu'en est-il de la dernière fois qu'une armée de Noirs a gagné une guerre pour son propre compte ? En regardant bien, une puissance africaine n'a-t-elle jamais gagné une guerre contre une puissance non africaine ?

Vertières, 18 novembre 1803. L'aube est encore épaisse. L'armée indigène d'Haïti conduite par le Général Jean-Jacques Dessalines est déjà en place. La plus puissante armée du monde à cette époque, l'armée française de Napoléon, est aussi en train de s'apprêter et joue la diane (musique militaire). Elle est sous la supervision du Général Rochambeau qui avait été désigné par le Général Leclerc pour lui succéder. Le Général Leclerc, beau-frère de Napoléon Bonaparte, avait été envoyé spécialement par lui pour reprendre le contrôle de l'île de Saint Domingue et y rétablir l'esclavage.

Avant cette bataille fatidique, « le cruel mais brave Rochambeau » avait accompli son devoir d'officier supérieur. Il avait pris le temps d'étudier les notes et la correspondance de son prédécesseur. Après l'analyse de la situation sur le terrain, une proposition est faite à Napoléon. Confirmant le point de vue de son prédécesseur décédé, il indique qu'en effet, après la victoire contre l'armée indigène, pour reprendre le contrôle total de l'île, il ne faut pas seulement exécuter tous les habitants ayant 12 ans et plus, mais il faudra impérativement baisser l'âge minimum des exécutions à 7 ans. Fils d'un officier supérieur français, lui-même s'était engagé dans l'armée française à 14 ans. Il avait participé à la Guerre d'indépendance des États-Unis. Il est connu sur l'île, lui qui s'était tant illustré par sa cruauté envers les Noirs. Il avait même fait venir de « Cuba des chiens dressés à la chasse des nègres… ».

Le Général Jean-Jacques Dessalines, né quelque part en Afrique**, esclavagisé, a succédé à Toussaint Louverture déporté en France dans la prison du Fort de Joux dans le Jura où il a trouvé la mort le 7 avril 1803. Dessalines avait la ferme détermination d'aller jusqu'à l'indépendance de son peuple, quitte à mourir dans cette quête existentielle. Il ignorait le plan d'extermination prévu par le camp d'en face. Dessalines est un réaliste. Toussaint Louverture qui était de loin plus diplomate que lui n'est-il pas mort de mauvais traitement en France ? Son propre sort ne serait certainement pas meilleur en cas de défaite. La guerre totale est donc inévitable. Son mot d'ordre est d'ailleurs d'une grande limpidité : « Koupe tet, boule kay ! » « Coupez les têtes et brûlez les maisons ! » de tous les colons esclavagistes.

Vertières est l'ultime bataille d'une guerre qui dure déjà depuis près de 10 ans. Les 23 000 soldats français décimés par la fièvre jaune et la férocité des combats ont entretemps été renforcés par 10 000 combattants. Les révolutionnaires africains déterminés à ne pas retourner dans l'esclavage, infligent des dommages majeurs à l'armée impérialiste.

Ce matin du 18 novembre, le reste du corps expéditionnaire de la France ne compte plus qu'un peu plus de 2000 combattants. L'armée des Africains compte ce matin 27 000 soldats prêts à mourir pour la liberté et pour que l'Humanité se réconcilie. Dessalines veut en finir. Son objectif est clair : prendre la ville de Cap dans le Nord d'Haïti qui était bien défendue par 7 forts dont celui de Vertières. Le Fort de Vertières est situé sur une colline. Dessalines donne des ordres précis à son état-major pour vaincre les défenses.

Il est 6 h du matin, les hostilités ont déjà débuté depuis bientôt deux heures. Les boulets de canons pleuvent de part et d'autre. Les balles sifflent. Des corps de combattants et de chevaux gisent un peu partout. Une odeur de poudre est dans l'air, le temps est lourd, la chaleur suffocante. Les blessés sont nombreux. La bataille fait rage. Les Français infligent beaucoup de dégâts grâce à leur position en hauteur. « Dessalines veut empêcher la concentration des feux des forts sur un point unique du champ de bataille. » C'est alors qu'un homme précédemment connu pour son courage, son audace et son ardeur au combat va s'illustrer une nouvelle fois en cette journée historique. François Cappoix dit Capois-la-Mort, commandant de la 9e demi-brigade. Son ordre initial était le suivant : « Le plus entreprenant des généraux indigènes, devra, méprisant l'artillerie des forts, se glisser entre eux avec ses troupes et attaquer la Barrière-Bouteille. » Il était à la manœuvre quand un contre-ordre l'arrête.

Général François Cappoix est le héros de Vertières

Le Général Cappoix doit désormais « occuper la butte Charrier voisine de Vertières et plus élevée. » Pour y parvenir, il faut passer par une route puis par un pont. Capois-la-Mort comme en son habitude, se lance pour engager à outrance ses troupes en direction de l'ennemi. Sa demi-brigade est en partie décimée par le tir des canons depuis le fort. Mais Cappoix est un homme de résultat. Il engage un nouvel assaut. Ses hommes sont encore fauchés, au pied de la colline, par la mitraille. La puissance de feu de l'ennemi est forte. Cappoix se réorganise et pour la troisième fois, il lance de nouveau ses forces à l'assaut de la cible. Hélas ! la réaction de l'ennemi est toujours virulente, mortifère. « La butte de Charrier, par sa hauteur domine tous les ouvrages de défense du Cap. » Pas question pour l'armée française de perdre son contrôle qui les priverait de l'avantage de l'altitude. L'échec n'est toutefois pas une option pour Cappoix. La victoire est la seule qui vaille. L'avenir de l'humanité se joue en ce moment-là : mettre fin à trois siècles d'esclavage. L'enjeu en vaut la peine. Il dépasse la vie de Cappoix. Toujours devant sa demi-brigade, « Cappoix à cheval, l'entraine avec sa fougue ordinaire, quand un boulet lui enlève son chapeau [garni de plumes] : “En avant ! En avant !”, crie-t-il quand même. Un second boulet renverse son cheval. L'intrépide Cappoix, prestement relevé, brandit son sabre et aux cris répétés de “En avant ! En avant !”, il s'élance une fois de plus à la tête de ses hommes. »

Pendant ce temps, depuis le Fort de Vertières, le Général de Rochambeau, entouré de sa garde d'honneur, suit le déroulement de la bataille et les prouesses militaires du commandant des troupes adverses. « La bravoure si éclatante émeut la garde d'honneur » qui applaudit. « Un roulement de tambour se fait entendre. Le feu cesse. » En fait, le temps qu'un messager de Rochambeau, à cheval s'approche vers Capois-la-Mort, et d'une voix forte, il crie : “ Le capitaine-général Rochambeau envoie son admiration à l'officier général qui vient de se couvrir de tant de gloire ! ” Ce geste chevaleresque honore certes le commandant français de l'Expédition de Saint-Domingue, mais il illustre le fait qu'il a compris que cette guerre ne sera pas gagnée par la France. La soif de la liberté que Cappoix a montrée face à la mort ne laisse pas de doute sur la détermination générale à ne plus retourner dans la servitude. Les hostilités reprennent. Cappoix reçoit du renfort.

Les descendants des Africains occupent la stratégique butte de Charrier. « Rochambeau lance jusqu'à sa garde d'honneur pour en déloger les indigènes ; sacrifices inutiles. » L'armée indigène « s'y cramponne et y dresse une batterie qui met à mal le fort de Vertières, contraignant les français à l'évacuation. »

Vers 15 h, une forte pluie tombe comme pour saluer ces hommes et ces femmes qui ont versé leur sang pour que la liberté triomphe. La journée de bataille a pris fin. Les Africains sont victorieux. Le Général François Cappoix est le héros de Vertières. Il est un héros de l'humanité.
Dans la fraîcheur de la nuit du 18 au 19 novembre, le Général de Rochambeau évacue toutes les fortifications. Lui qui voulait vaincre cette armée et massacrer par la suite toute la population et n'épargner uniquement que ceux qui ont 7 ans et moins, avait été défait. Le génocide programmé des 500 000 Haïtiens n'aura pas lieu.

Le 19 novembre au matin, un officier français, porteur d'un message se rendit au quartier général de l'armée indigène sur un cheval et porta le message suivant : « Le Capitaine-général Rochambeau offre ce cheval comme une marque d'admiration pour l' « Achille noir » pour remplacer celui que son armée française regrette d'avoir tué. »
Même dans la défaite, ce fut un honneur de guerroyer contre l'homme Noir incarné en François Cappoix alors âgé de 37 ans. À 48 ans, Donatien de Rochambeau était aussi conscient qu'il était partie prenante de l'écriture d'une page de l'Histoire. Il est fait prisonnier par les Anglais avant son retour en France pour aller sur d'autres champs de bataille.

L'Afrique doit recommencer à gagner des guerres. Nous ne pourrons faire l'économie du sang pour nous libérer

Des révoltes d'esclaves, il y en a toujours eu partout. Des esclaves qui amorcent et réussissent une révolution, c'est unique. Une page d'histoire a été écrite à Vertières. La puissance impérialiste, colonialiste et esclavagiste a perdu la guerre. Aimé Césaire écrira plus tard : « Haïti [est] où la négritude se mit debout pour la première fois et dit qu'elle croyait à son humanité. » Sans doute, depuis la chute de l'Égypte contre l'armée perse conduite par Cambyse II, une armée de Noirs, donc d‘Africains, n'a gagné une guerre contre une puissance militaire de premier plan. En Haïti, Dessalines et ses compagnons ont vaincu la première puissance militaire en ce début du 19e Siècle. L'Éthiopie a dû gagner des victoires dans la Péninsule Arabique, cependant, elles ne sont pas de même ampleur.

L'Afrique doit recommencer à gagner des guerres. À tous les Africains et Afro-descendants qui rêvent d'un autre monde : la révolution est forcément sanglante. Si la domination des autres ne nous est plus acceptable, si nous voulons disposer de nous-mêmes, faire nos choix et assumer les conséquences, nous devons être prêts à faire face à l'adversité quoi que cela nous coûte. Les manifestations et les sit-in n'ont jamais libéré un peuple et les coups de gueule sur les réseaux sociaux n'ont jamais contraint un prédateur oppresseur à lâcher sa proie. Même si nous voulions juste réduire la domination des autres, être prêts à mourir pour cela est un minimum attendu de nous. Sinon, ayons la décence de subir sans jérémiade.

En dehors de Nathalie Yamb, « La Dame de Solchi », personne dans notre camp parmi ceux qui ont une parole publique, ne semble réaliser que nous ne pourrons faire l'économie du sang pour nous libérer. Personne, n'appelle à la formation de milices, ni de contingents, ni de volontaires panafricains combattants pour aller défendre le Sahel contre toute force jugée hostile. 5,5 % des 500 000 habitants d'Haïti étaient alignés ce matin-là à Vertières.

En 2020, le Burkina, le Mali et le Niger comptaient chacun environ 6 millions de jeunes âgés de 20 à 39 ans. Soit entre 30 % et 33 % de la population totale. C'est à peu près les mêmes statistiques dans tous les pays d'Afrique au sud du Sahara. Techniquement, le Burkina, le Mali et le Niger peuvent chacun aligner au moins 500 000 combattants armés. Chacun d'eux peut mobiliser, toujours dans les 6 000 000 de l'échantillon (20 à 39 ans), 1000 000 de personnes qui vont soutenir l'effort de guerre. Imaginons en plus que la jeunesse panafricaine décide de ne pas « trahir sa mission historique » et de s'engager sur le terrain. Une moyenne de 500 combattants volontaires par pays, sur 30 pays africains, peuvent se mobiliser pour libérer la terre de Modibo Keita et de Thomas Sankara, soit un contingent de 15 000 panafricains, prêts à montrer que l'unité dont N'Krumah a rêvé est possible.

Avec un tel engagement, n'importe quelle organisation terroriste ou étatique sera vaincue dans le Sahel. Certains engagés mourront hélas, ils rejoindront nos ancêtres et seront reçus là-bas par ces illustres personnages qui ont su s'engager un jour pour que l'Afrique gagne et que l'Humanité triomphe. Une offre intérieure de défense est obligatoire. Ce n'est pas une question de matériels ! « L'abondance des moyens traduit l'incompétence des chefs » dixit Thomas Sankara.

Une demi-brigade c'est entre 1500 et 3000 hommes composés de professionnels et de volontaires. C'est ce nombre que Cappoix a dû renforcer pour venir à bout de son ennemi retranché. En 2011, l'OTAN avait 130 000 combattants en Afghanistan sans compter les effectifs des armées privées et des espions. Que l'on ne se trompe guère, même en 2021, peu importe le niveau de technologie militaire, le nombre et la qualité des combattants sont des facteurs essentiels. Ils le seront encore pour longtemps. C'est du moins ce que disent les experts et c'est aussi ce qui préoccupe certains quant à la vitalité démographique des Africains.

Avec un million et demi de combattants (soit 2,5 % de la population des trois pays endeuillés), le Sahel sera nettoyé et débarrassé de toute force hostile. Peu importe qui est cette force et qui la soutiennent. Si nous continuons à refuser de mourir pour notre liberté, le Sahel et toute l'Afrique, demeurera le terrain d'affrontement des impérialistes de l'Orient et de l'Occident jusqu'à ce que l'un y prenne le dessus ou, comme cela a déjà été fait, qu'ils s'entendent pour un nouveau partage du gâteau Afrique. Tel est l'enjeu.

Quand l'histoire d'Haïti sera mieux connue et que les Africains s'approprieront cette autre partie de leur histoire, toutes les académies militaires d'Afrique honoreront et célébreront les exploits de Capois-la-Mort, de Jean-Jacques Dessalines, d'Henri Christophe, d'Alexandre Pétion, de Jeanne Lamartinière, de Mme Sanite Bélair, etc. et du génie de la stratégie militaire que fut Toussaint Louverture. Que dire de tous ces combattant.es anonymes né.es esclaves ou enlevé.es d'Afrique qui, avec leurs chefs ont redonné la preuve que des Africains, lorsqu'ils sont unis et mobilisés, peuvent, eux aussi, vaincre n'importe quelle armée, fût-elle la première puissance militaire.
Puisse notre ancêtre, Capois-la-Mort, nous inspirer en ces temps de questionnements et d'appréhensions.

Patinnema
Novembre 2021.

* Titre inspiré de Amin Maalouf qui pose une question similaire : « Depuis quand des Arabes ont gagné une guerre ? » in Le Dérèglement du monde. 2010.
** D'autres sources, disent qu'il est né esclave à Saint-Domingue.
Source : Histoire d'Haïti, Dr Jean-Chrysostome Dorsainvil, Tome 1 – 1492-1915.

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Arrestation de l'officier de police Assami Ouédraogo : Dr Aristide Ouédraogo demande à être incarcéré à ses côtés

Mon, 22/11/2021 - 16:47

L'officier de police en disponibilité, Assami Ouédraogo, au cours d'une conférence de presse, avait annoncé qu'il démissionnait des rangs de la police nationale. Ainsi, pour réclamer la démission de Roch Kaboré pour sa mauvaise gestion de la situation sécuritaire.

Mais depuis, l'homme serait arrêté. Le jour de la conférence de presse, il était au côté de Dr Aristide Ouédraogo, président du Front Patriotique pour le Renouveau (FPR). Ce dernier ayant appris l'arrestation de son "acolyte" s'est rendu ce lundi 22 novembre 2021 à la direction générale de la police nationale pour se constituer prisonnier à son tour. L'information est rapportée par nos confrères de Burkina24.

Il estime que logiquement, il devrait être lui aussi mis aux arrêts. La police nationale a refusé de le garder. Néanmoins, même s'il demande la démission du président, il a rassuré qu'il ne prépare aucun coup d'Etat.

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