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Updated: 6 days 9 hours ago

Foire de l'innovation paysanne : La deuxième édition lancée

Wed, 20/07/2022 - 00:20

La cérémonie d'ouverture de la deuxième édition de la foire de l'innovation paysanne a eu lieu ce mardi 19 juillet 2022, dans la capitale burkinabè. La foire se tient jusqu'au 21 juillet au sein de la mairie de Ouagadougou.

Cette foire de l'innovation paysanne entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet Promotion de l'innovation locale en gestion de l'eau dans l'agriculture familiale au Sahel (Proli-GEAFaSa) exécuté au Burkina Faso et au Sénégal.
Selon les organisateurs, le projet met un accent particulier sur la recherche de moyens locaux efficaces, faciles, accessibles et durables de maîtrise de l'eau pour améliorer l'agriculture familiale et les moyens d'existence.
Son objectif est de permettre la promotion des pratiques paysannes en réponses aux contraintes hydriques imposées par la variabilité et le changement climatique au Sahel.

Visite des stands d'expositions par les officiels

« Au cours des deux dernières années, le projet a identifié plus de 50 innovations paysannes, en matière de gestion de l'eau en agriculture familiale. Ces innovations ont été caractérisées et documentées pour le besoin d'une diffusion à grande échelle », a confié le président du réseau MARP, Issiaka Savadogo.

Depuis des décennies, le volume des précipitations dans la bande sahélienne a globalement diminué et la répartition des pluies dans l'espace a connu de fortes irrégularités. Les causes de cette péjoration climatique confit-il, sont liées entre autres aux changements globaux survenus dans le climat.

Issiaka Savadogo, le président du réseau MARP

« Cette évolution négative s'est manifestée par des cycles de sécheresse qui ont engendré de graves crises alimentaires à partir des années 1970 combinée aux facteurs socio-démographiques dont la conséquence est la dégradation progressive des ressources naturelles. Face à ce constat, l'Etat, les communautés et les partenaires techniques et financiers développent des initiatives (multiples et multiformes) sur le terrain. Fait partie de ces initiatives, le Proli-GEAFaSa mis en œuvre au Burkina Faso et au Sénégal », a déclaré le représentant du ministre en charge de l'agriculture, Karim Konseibo.

Il a indiqué que le projet a permis de reconnaître la capacité d'innovation des paysannes et des paysans pour faire face à la dégradation des ressources naturelles et à la contre-performance des systèmes de production. L'approche utilisée par le projet, est appelée "Développement participatif de l'innovation". Elle permet de reconnaître l'innovation paysanne comme levier pouvant permettre de dresser les problématiques de développement agricole et rural. Plusieurs innovations locales ont ainsi été identifiées, caractérisées et documentées et l'organisation de cette foire de l'innovation paysanne servira de cadre de présentation de ces innovations et aussi de réflexion sur la valorisation de ces expériences.

Karim Konseibo, représentant du ministre en charge de l'agriculture

Au Burkina Faso et au Sénégal, certaines de ces innovations font l'objet de processus DPI (expérimenter améliorer et valider les résultats, action conjointe menée par le paysan) pour toutes ces initiatives permettant d'alimenter le plaidoyer, le dialogue et l'influence politique dans l'optique de rendre les interventions publiques ainsi que les financements plus sensibles à l'innovation paysanne en agro écologie.

« Cette foire nous donne l'occasion de mener des réflexions sur la contribution de l'innovation locale dans la chaîne de résilience des communautés agricoles pour un renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans nos deux pays », conclu le représentant du ministre en charge de l'agriculture. M. Konseibo, a réitéré au nom du ministre, leurs sincères remerciements, leurs reconnaissances renouvelées et leurs encouragements aux partenaires de mise en œuvre du projet, aux partenaires techniques et financiers, et à toutes les organisations de la société civile qui œuvrent pour l'atteinte d'une sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays.

« Je salue au nom du ministre de l'agriculture, des ressources animales et halieutiques l'engagement de tous les acteurs du Sénégal et du Burkina et leurs partenaires dans l'accompagnement des efforts des communautés rurales visant à la construction d'une résilience durable face aux changements climatiques et je vous invite, après cette cérémonie, à visiter les stands de présentation des innovations et à participer aux deux panels qui auront lieux dans cette même salle », a-t-il conclu.

Patricia Coulibaly
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/santé : L'Institut national de santé publique fait le point de ses progrès à ses partenaires

Wed, 20/07/2022 - 00:15

Ce mardi 19 juillet 2022 se tient à Ouagadougou, la rencontre de redevabilité et de plaidoyer de l'Institut national de santé publique (INSP) avec ses partenaires techniques et financiers et l'impact de la collaboration sur ses missions. La cérémonie d'ouverture de la rencontre a été présidée par la secrétaire générale du ministère de la Santé et de l'hygiène publique, Dr Estelle Dabiré/Dembélé.

L'institut national de santé publique (INSP) veut faire preuve de redevabilité envers ses partenaires au développement auprès de qui elle a bénéficié d'un appui technique et financier pour l'élaboration de plusieurs outils dont son plan stratégique qui couvre la période 2020-2024 et la mise en œuvre de ses activités.

Après trois ans de fonctionnement, l'INSP a en effet développé plusieurs initiatives et a engrangé des résultats concrets. Avec l'appui de ses partenaires au développement, l'institut a développé des projets de recherche et a activé le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS) qui est l'entité chargée d'assurer la veille sanitaire pour la gestion de certaines urgences sanitaires.

Une vue des partenaires de l'INSP prenant part à la rencontre

La rencontre qui se tient ce 19 juillet 2022 se veut donc un cadre d'échanges et l'occasion de communiquer sur les progrès enregistrés par l'INSP et la mise en œuvre des activités de son plan stratégique. Il s'agit concrètement au cours de cette rencontre, de communiquer sur les résultats engrangés par l'INSP après trois ans de fonctionnement, de présenter les mesures de résilience de l'INSP face au triple choc (défis sécuritaires, sanitaires et humanitaires), de promouvoir le financement gagnant-gagnant entre l'INSP et les partenaires et de recueillir les intentions des partenaires pour l'appui au développement de l'INSP. Ce sera aussi l'occasion d'échanger sur les défis et les perspectives alignées sur les priorités du ministère de la Santé et de l'hygiène publique.

Dr Estelle Dabiré/Dembélé, secrétaire générale du ministère de la Santé souligne qu'il y a de gros besoins de financement en matière de recherche et pour l'amélioration de la santé publique au Burkina

« Cet atelier a une importance particulière parce qu'il constitue un cadre pour faire le bilan des actions de l'Institut national de santé publique, pour montrer aux partenaires qui nous accompagne ce qu'on fait de leurs contributions et montrer les résultats importants qui ont été obtenus en matière de recherche à travers les activités de l'INSP. C'est aussi une tribune pour faire le plaidoyer pour l'accroissement des financements. Beaucoup de partenaires sont là, ils accompagnent, d'autres ne connaissent pas bien l'institut. C'est l'occasion de mieux faire connaître l'institut à travers ses résultats pour mobiliser des financements supplémentaires parce qu'il y a de gros besoins de financement en matière de recherche pour l'amélioration de la santé publique au Burkina Faso », a laissé entendre Dr Estelle Dabiré/Dembélé secrétaire générale du ministère de la Santé et de l'hygiène publique.

Dr Hervé Hien, directeur général de l'INSP se dit satisfait des résultats obtenus au cours de ces trois ans de fonctionnement de l'Institut

Le directeur général de l'INSP, Dr Hervé Hien, a lui indiqué que le bilan à mi-parcours de mise en œuvre des activités du plan stratégique de l'INSP est assez satisfaisant. « On peut dire que nous sommes sur la bonne trajectoire. Nous avons établi le CORUS qui fait un excellent travail, les résultats de recherche sont probants et ont permis au cours de ces trois ans de donner des arguments au ministère de la Santé pour prendre des décisions pour la santé des populations. En termes de diagnostic de laboratoire, nous avons établi des plateformes efficaces qui permettent de faire le diagnostic des épidémies et de surveiller l'état de santé des populations à partir des plateformes de ces laboratoires nationaux de référence qui sont à l'intérieur du pays », a indiqué Dr Hien.

Au regard de ces résultats, il estime nécessaire, tout comme la secrétaire générale, que les partenaires au développement continuent de soutenir l'INSP. Et c'est ce à quoi répond cette rencontre à l'issue de laquelle il espère trouver des appuis afin de mettre en œuvre le reste des activités du plan stratégique de l'institut qui arrive à échéance en 2024.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

Categories: Afrique

Dédougou : Un accident de la circulation fait trois blessés

Wed, 20/07/2022 - 00:00

Trois blessés, dont le chauffeur victime de fracture, c'est le bilan sur le champ d'un accident de la circulation qui s'est produit dans la matinée de ce mardi 19 juillet 2022 à Dédougou. L'accident a impliqué un car d'une compagnie de transport de la place qui venait de Bobo-Dioulasso et se rendait à Dédougou.

Selon les témoignages recueillis sur place, le chauffeur a voulu éviter une femme. Dans cette manœuvre, il a fait une sortie de route, fauchant au passage quelques arbres bordant la voie.

Le car endommagé sous le choc contre les arbres

L'accident a eu lieu devant le groupement de gendarmerie de Dédougou, à proximité de l'hôtel administratif.
« Je dormais et brusquement je suis réveillée par le bruit de la chute du car. Je viens de la Côte d'Ivoire pour aller soigner mes maux de ventre à Nouna. Et voilà que mon voyage se passe mal », lâche une passagère sortie indemne mais visiblement sous le choc.

Les arbres en bordure de la voie en ont fait les frais

Y BELEM

Categories: Afrique

Fonction publique du Burkina : Ouverture des concours professionnels par métier, session 2022

Tue, 19/07/2022 - 23:00

La radiodiffusion télévision du Burkina (RTB) a publié sur son site web, ce mardi 19 juillet 2022, un communiqué précisant l'ouverture des concours professionnels par métier, session 2022. La liste des domaines concernés dans la suite du communiqué ci-dessous.



Télécharger le document ici

Categories: Afrique

Réseaux sociaux au Burkina : La page Facebook de la Police nationale dupliquée

Tue, 19/07/2022 - 20:35

La Police nationale informe l'opinion publique qu'elle n'est nullement liée à une certaine page facebook utilisant son logo pour faire des publications monsongères et malveillantes.

Par conséquent, elle appelle les citoyens à la vigilance et les invite à se départir des publications qui y sont faites et à signaler ladite page qui n'est autre que l'œuvre de personnes mal intentionnées.

C'est l'information qu'elle a partagée sur sa page Facebook ce mardi 19 juillet 2022.

Elle tient donc à rassurer les populations que les services compétents sont saisis pour appréhender les éventuels auteurs afin qu'ils répondent de leurs actes.

Pour ce faire, la Police nationale invite l'ensemble des citoyens à la prudence, à la vigilance et à se rassurer qu'ils soient sur la page officielle qui est certifiée par le badge bleu.

Lefaso.net

Source : Page Facebook de la Police nationale


Categories: Afrique

Engagement citoyen du projet PAFA-4R : Un « manuel de formation » conçu pour une meilleure implication des acteurs

Tue, 19/07/2022 - 19:40

Le « manuel de formation » sur l'engagement citoyen et la veille citoyenne a été validé ce mardi 19 juillet 2022, à Bobo-Dioulasso. Ledit document a été élaboré dans le cadre du Projet d'appui aux filières agricoles dans les régions des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, des Cascades et du Sud-ouest (PAFA-4R). Ce manuel va servir aux points focaux et formateurs endogènes dans l'animation des différentes formations et activités de sensibilisation, dans le cadre de la mise en œuvre des activités dudit projet.

Le document ainsi présenté aux acteurs du projet tient compte des modules pour les sessions de formations sur l'engagement citoyen et la veille citoyenne. Il définit et identifie également les thématiques à développer en lien avec l'engagement citoyen et de la veille citoyenne.

Une fois validé, il permettra de former les bénéficiaires du projet, dont les sociétés coopératives, sur la veille citoyenne. Selon le chargé d'appui technique au sein de l'unité de coordination des projets PAPFA/PAFA-4R, Ambroise Zoma, il s'agira de leur donner des connaissances pour qu'ils puissent apprécier les initiatives de développement du projet PAFA-4R. « Cela va leur permettre d'apporter des critiques, afin de nous permettre d'améliorer les actions du projet », a-t-il expliqué.

Le chargé d'appui technique au sein de l'unité de coordination des projets PAPFA/PAFA-4R, Ambroise Zoma

Le document a été élaboré par le Groupe de recherche et d'appui aux collectivités territoriales (GRACT). Ce cabinet a pour mission de développer et de proposer de nouveaux instruments de renforcement de la bonne gouvernance démocratique, locale, économique, financière. Ledit document a été conçu grâce à l'appui financier du PAFA-4R, lui-même financé par le Fonds international pour le développement de l'agriculture (FIDA) et la Banque africaine de développement (BAD).

Promouvoir les filières agricoles au Burkina

C'est conscient que le développement d'un pays passe nécessairement par le développement de l'agriculture que les autorités du Burkina Faso, appuyées par des partenaires financiers, ont mis en œuvre le projet PAFA-4R. Il vise « l'accroissement significatif de la chaîne de valeur ajoutée des productions agricoles qui emploie 86% de la population active du Burkina ».

Ce projet ambitionne de répondre de façon adéquate aux enjeux de la transformation structurelle, économique et sociale ; aux défis de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la problématique cruciale de la création d'emplois décents pour les jeunes et les femmes. Il vise le développement de six filières agricoles que sont le riz, le maraîchage, le sésame et le niébé, les produits forestiers non ligneux et la pisciculture.

La photo de famille

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, l'Association les mains unies du Sahel (AMUS) a été recrutée pour assurer la mise en œuvre des actions du volet engagement citoyen. Ce, à travers le Projet de mise en œuvre des activités d'engagement citoyen dans les projets du FIDA et de la BAD au Burkina Faso. C'est dans cette optique qu'il a été prévu la conception d'un manuel de formation sur l'engagement citoyen et la veille citoyenne. Ce manuel servira aux points focaux et formateurs endogènes dans l'animation des différentes formations et activités de sensibilisation.

Josias Yaméogo, le coordonnateur du projet de mise en œuvre de l'engagement citoyen dans les projets du FIDA et de la BAD au Burkina Faso, à l'Association les mains unies du Sahel

« L'objectif du manuel c'est de former les sociétés coopératives sur l'engagement citoyen, sur la veille citoyenne. Il s'agit de leur donner des connaissances pour qu'ils puissent apprécier les initiatives de développement du projet PAFA-4R, ce que nous avons fait, qu'est-ce qu'ils peuvent apporter comme critiques pour nous permettre d'améliorer les actions du projet », a indiqué Ambroise Zoma. Après l'élaboration du document, les acteurs du projet se sont réunis ce mardi 19 juillet 2022 à Bobo-Dioulasso, pour sa validation. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

Categories: Afrique

Assurance agricole au Burkina : Les résultats de l'étude sur le diagnostic et le placement de solutions présentés aux acteurs

Tue, 19/07/2022 - 18:59

Dans le souci de proposer aux petits exploitants agricoles, une assurance climatique adaptée à leurs besoins et réalités, le projet promotion d'une assurance climatique indicielle au profit des petits exploitants agricoles (PPACI-BF) a commandité une étude diagnostique et un placement sur le marché des solutions d'assurance agricole. L'étude a été réalisée par le cabinet Pula Advisor AG et les résultats ont été présentés par le cabinet ce 19 juillet 2022 à travers un atelier.

Mis en œuvre par le Conseil national pour le développement durable (CNDD), le projet promotion d'une assurance climatique indicielle au profit des petits exploitants agricoles (PPACI-BF) a pour objectif de renforcer la résilience des petits exploitants agricoles face aux effets des changements climatiques. Cela, en leur donnant la possibilité de bénéficier d'une assurance climatique pour leurs cultures.

Cette assurance climatique selon le secrétaire permanent du CNDD, So-manegre Nana, devrait leur permettre en cas de récolte compromise du fait des aléas climatiques, de se remettre en selle avec la prime d'indemnisation qui leur sera payée par l'assureur.

So-manegre Nana, secrétaire permanent du CNDD

Afin d'assurer la durabilité et l'efficacité de cette assurance qui sera proposée aux bénéficiaires, une étude diagnostic de l'état actuel de l'assurance agricole au Burkina Faso ainsi qu'un placement sur le marché des solutions d'assurance agricole a été conduite par le cabinet Pula Advisor AG. L'objectif étant de disposer de base pour sélectionner et concevoir la solution d'assurance agricole indicielle la mieux adaptée au marché. Ce sont les conclusions auxquelles sont parvenues cette étude, qui sont présentées ce jour par le cabinet.

Selon Luc Kafando, coordonnateur du PPACI-BF, trois types de produits d'assurance agricole peuvent être proposés aux producteurs. Le premier produit peut être basé sur les données relevées par la météo en ce qui concerne la pluviométrie. A ce niveau, l'assureur analyse la quantité de pluie tombée pour voir si elle a été suffisante ou non pour que le producteur puisse récolter convenablement. Si ce n'est pas le cas, celui-ci est indemnisé à la hauteur de ses pertes. Le deuxième produit peut être basé sur les données satellitaires.

Luc Kafando, coordonnateur du PPACI-BF

A cet effet, le niveau de la pluie est estimé par un algorithme. Le troisième produit d'assurance lui est tout risque. A ce niveau, ce sont les rendements qui sont analysés pour voir si le producteur a atteint le rendement escompté. Si c'est le cas, il ne reçoit aucun paiement. Dans le cas contraire, l'assureur paye la différence ou toute la somme investie par le producteur si celui-ci n'a eu aucun rendement.

Chaque produit d'assurance ayant ses avantages et ses limites, il a été jugé nécessaire par les partenaires de mise en œuvre du projet, de faire des recommandations à l'unité de gestion du PPACI-BF sur le produit le mieux adapté aux producteurs agricoles. C'est donc ce produit qui sera validé par les participants à l'issue de la présentation des résultats de l'étude réalisée par le cabinet et des recommandations faites par celui-ci, a fait savoir le coordonnateur du PPACI-BF Luc Kafando. Il a précisé qu'après la validation du produit d'assurance agricole le mieux adapté aux petits exploitants agricoles, un essai de sa mise en œuvre sera fait dans les trois communes d'intervention du projet que sont Tcheriba, Safané et Dori. Le produit sera par la suite disponibilisé à l'échelle nationale.

photo de famille des participants

En rappel, le PPACI-BF est financé par le Fonds environnement mondial (FEM) et sa mise en œuvre est supervisée par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD).

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net

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Retenues et/ou suspensions irrégulières de salaires d'agents publics : Le Premier ministre ordonne leur remboursement

Tue, 19/07/2022 - 17:26

Le Premier ministre, Albert Ouédraogo, a signé ce mardi 19 juillet 2022 une circulaire adressée aux membres du gouvernement et aux présidents d'institutions. A travers ce document, Albert Ouédraogo ordonne le remboursement des salaires indûment suspendus, ainsi que des retenues irrégulièrement opérées sur les salaires et traitements d'agents publics, du fait d'une participation aux activités syndicales.

Pour le chef du gouvernement, il paraît juste que l'agent public puisse obtenir le remboursement intégral du montant indûment prélevé. Il est seulement demandé aux victimes, d'apporter les justifications nécessaires, pour se faire rembourser.

Cette mesure de remboursement des retenues et/ou salaires indûment suspendus, selon la circulaire, concerne la période de 2016 à 2021.

Albert Ouédraogo invite chaque président d'institution ou membre du gouvernement, à s'impliquer personnellement, pour la réussite de cette opération.

Il faut rappeler que les ministres en charge de la Fonction publique, de la Santé et de l'Education nationale, avaient pris l'engagement le 11 juillet dernier, de plaider pour la réparation de cette injustice.

DCRP/Primature

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Burkina/Lutte contre le terrorisme au Sahel : Onze terroristes neutralisés dans une opération de ratissage

Tue, 19/07/2022 - 17:25

Dans ce communiqué parvenu à la rédaction de Lefaso.net, les forces armées nationales informent le public que onze terroristes ont été abattus dans une opération de ratissage le 17 juillet 2022 dans la région du Sahel. En plus de ces terroristes neutralisés, une vingtaine de motos, de l'armément et une importante quantité de munitions ont été recupérés. L'integralité dans ce communiqué ci-dessous.

En riposte à des actions de harcèlement perpétrées par des terroristes contre les populations de GUISSINGORI (Province du Yagha, région du Sahel), les unités militaires de Sebba, en coordination avec les VDP de la localité, ont tendu une embuscade aux terroristes lors de leur mouvement retour le 17 juillet 2022.

Le bilan établi après les opérations de ratissage fait état de 11 terroristes abattus. Une vingtaine de motos, de l'armement et une importante quantité de munitions ont été récupérés. Des moyens de communication, du carburant et des vivres ont également été saisis ou détruits.

Le Chef d'Etat-Major Général des Armées félicite les unités militaires et les VDP pour cette action décisive qui intervient après les succès tactiques enregistrés récemment lors de l'opération conjointe Koural (Burkina-Niger). Il les exhorte à maintenir le même engagement dans la protection des populations et leurs biens.

La Direction de la Communication
et des Relations Publiques des Armées

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Dossiers de crimes au Burkina : Le CNP-NZ appelle le peuple burkinabè à se mobiliser contre l'impunité

Tue, 19/07/2022 - 17:24

Dans cette déclaration du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) parvenue à la rédaction de Lefaso.net, le comité de pilotage interpelle les autorités sur les risques qui pèsent sur les dossiers de crimes au Burkina. Pour cela, il appelle le peuple burkinabè à se mobiliser contre l'impunité et à exiger l'égalité de droits et de devoirs pour tous. L'intégralité dans la déclaration ci-dessous.

Déclaration du CNP-NZ sur les risques qui pèsent sur les dossiers de crimes

L'opinion nationale et internationale a assisté à une séquence inédite de l'histoire du Burkina Faso les 7, 8 et 9 juillet 2022. En effet sur invitation du Président de la Transition, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, l'ancien Chef d'Etat Blaise Compaoré a séjourné au Burkina Faso du 7 au 9 juillet 2022. Ce retour de Blaise Compaoré au Burkina Faso, après huit ans d'exil en Côte d'Ivoire, s'inscrit, selon la présidence du Faso, dans le cadre d'une « rencontre de haut niveau » entre le Président Damiba et les anciens chefs d'Etat burkinabè.

Cette rencontre qui devrait donc réunir les anciens présidents, Jean Baptiste Ouédraogo, Blaise Compaoré, Yacouba Isaac Zida et Roch Marc Christian Kaboré, autour du président Damiba a eu lieu effectivement le 8 juillet dans l'enceinte même de la Présidence du Faso. Selon le président Damiba, cette rencontre s'inscrirait dans le cadre d'une démarche de réconciliation nationale.

Le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) rappelle que les Burkinabè sont nombreux à souhaiter le retour de l'ensemble des exilés politiques, particulièrement celui de l'ancien président Blaise Compaoré, mais pas dans les conditions d'une défiance de la justice dont l'indépendance reste à consolider.

En effet, déchu du pouvoir lors de l'Insurrection populaire d'octobre 2014, Blaise Compaoré avait aussitôt quitté le Burkina Faso le 31 octobre pour se réfugier en Côte d'Ivoire, laissant derrière lui de nombreux dossiers de crimes de sang en souffrance devant la justice burkinabè. L'un de ces dossiers est sans conteste le dossier du coup d'Etat du 15 octobre 1987 au cours duquel le Capitaine Blaise Compaoré avait pris le pouvoir suite à l'assassinat du Président Thomas Sankara ainsi que douze de ses compagnons. Le procès de ce dossier qui a connu plusieurs péripéties judiciaires s'est ouvert finalement le 11 octobre 2021 en l'absence de Blaise Compaoré, principal inculpé avec 13 autres inculpés.

Malgré le mandat d'arrêt international lancé à son encontre par la justice burkinabè, Blaise Compaoré qui entre temps s'est attribué la nationalité ivoirienne, faisant prévaloir cette dernière sur sa nationalité burkinabè, n'a jamais répondu aux requêtes de la justice pour la manifestation de la vérité dans ce dossier qui cristallise en bonne partie les tensions sociales dans notre pays. Jugé par contumace, Blaise Compaoré a été condamné à la prison à perpétuité, le 6 avril 2022, date du verdict du tribunal militaire. Certains accusés ont été relaxés et les condamnés purgent leurs peines à la Maison d'arrêt et de correction des armées, à l'exception de deux personnes. Il s'agit de Hyacinthe Kafando et de Blaise Compaoré qui n'ont jamais déféré à la justice burkinabè et n'ont pas respecté la décision de justice.

Nonobstant cette décision de justice et le mandat d'arrêt international contre lui, le CNP-NZ note que Blaise Compaoré a foulé impunément le sol burkinabè, avec la complicité de celui qui est censé être le premier garant de la justice et de son indépendance, le Président Paul Henri Sandaogo Damiba.

En faisant venir ainsi Blaise Compaoré au Burkina Faso, et en lui déroulant le tapis rouge à Kosyam, le Président Damiba viole son serment de Président du Faso et consacre l'impunité. Au nom de quoi le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) du Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba se donne-t-il le droit de vouloir soustraire Blaise Compaoré, fut-il ancien président, de la justice ? Quelle réconciliation peut-on espérer par de tels actes ? La vérité et la justice sont les piliers qui soutiennent la réconciliation. Et l'expérience de la journée nationale du pardon du 30 mars 2001, qui a été un échec, devrait nous l'enseigner.

Cette forfaiture du régime du MPSR inquiète le CNP-NZ et toute personne soucieuse de la construction d'un véritable Etat de droit démocratique. En effet, l'arrivée de Blaise Compaoré qui a toujours refusé de répondre à la justice burkinabè vient bafouer l'indépendance de la justice chèrement acquise par le peuple. En orchestrant cette manœuvre, Paul-Henri Sandaogo Damiba viole le serment qu'il a prêté en tant que Président du Faso.

Le mercredi 16 février 2022, Paul-Henri Sandaogo Damiba après son coup d'Etat le 24 janvier 2022, avait quand même prêté serment devant le Conseil constitutionnel en jurant par ces termes sacrés de notre loi fondamentale : « Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter la Constitution, de garantir la justice à tous les Burkinabè ». En l'installant dans ses fonctions, le doyen d'âge du Conseil constitutionnel lui avait pourtant rappelé que par ce serment, il prend « l'engagement devant le peuple du Burkina Faso de faire prévaloir le droit et la justice sous toute autre forme de gouvernance et pour cela aucun sacrifice n'est de trop... ». Ce reniement de son serment fait peser un lourd danger sur l'Etat de droit au Burkina. Qu'en sera-t-il des autres dossiers de crime qui attendent aussi de connaître leur épilogue ?

Comment ne pas être inquiet quand on pense au dossier relatif à l'assassinat du journaliste Norbert Zongo et ses trois compagnons, Blaise Ilboudo, Ernest Zongo et Abdoulaye Nikiéma, pour lequel nous réclamons vérité et justice depuis plus de 23 ans ! Poursuivi pour l'assassinat de notre confrère le 13 décembre 1998, François Compaoré, petit frère de Blaise Compaoré, qui est sous le coup d'un mandat d'arrêt international multiplie les obstacles à son extradition de la France vers le Burkina Faso. Il faut craindre que l'impunité que le régime du MPSR veut accorder à Blaise Compaoré ne soit une maladie contagieuse. Dans la même veine, l'opinion a appris la sortie de prison du Général Gilbert Diendéré pour une permission de cinq jours. Selon son avocat qui s'est exprimé sur les médias, cette permission est conforme à la loi qui prévoit 30 jours de permission par an pour toute personne condamnée.

Mais en réalité c'est une compréhension intentionnellement erronée que l'on tente de faire passer dans l'opinion dans le but de tromper les Burkinabè. Le Général Diendéré, ou toute autre personne, a le droit de bénéficier d'une permission mais encore faut-il que cela s'inscrive dans le cadre strict de la loi pour une question d'égalité des Burkinabè devant la justice et évite de heurter ainsi la sensibilité des victimes et de leurs parents. Pour le moins que l'on puisse dire, le régime du MPSR marche sur la Justice.

Tout en dénonçant cette forfaiture qui constitue un recul démocratique, le CNP-NZ invite le Président Damiba à :

se ressaisir en vue de respecter le serment prêté le 16 février 2022 ;

cesser de divertir le peuple et à se consacrer à la réalisation de son engagement phare qui est de recouvrer l'intégrité du territoire national ;
arrêter de telles manœuvres politiciennes qui ravivent les douleurs des familles des victimes et nous éloignent du chemin véritable de la réconciliation ;

tout mettre en œuvre pour l'aboutissement diligent du dossier judiciaire de l'affaire Norbert Zongo, notamment l'extradition de François Compaoré pour laquelle sa responsabilité politique et celle de son gouvernement sont entièrement engagées.

Le CNP-NZ appelle les défenseurs de la liberté d'expression et de la presse, les défenseurs des droits de l'Homme et l'ensemble du peuple burkinabè à la vigilance et à toujours se mobiliser contre l'impunité et pour exiger l'égalité des droits et devoirs pour tous les Burkinabè, la vérité et la justice pour tous les crimes impunis.

Ouagadougou, le 18 juillet 2022

Pour le CNP-NZ,
Le Président du Comité de pilotage
Guézouma SANOGO

Categories: Afrique

Burkina Faso : L'analyse des systèmes de résilience au Burkina au cœur d'un atelier national

Tue, 19/07/2022 - 17:23

A l'initiative de l'ONG World Vision Burkina, il s'est ouvert ce mardi 19 juillet 2022, à Ouagadougou, un atelier national multi-acteurs sur l'analyse des systèmes de résilience au Burkina Faso. Cette rencontre vise à réévaluer le paysage des risques et leurs impacts sur les systèmes de fonctionnement dans le contexte que traverse le Burkina Faso.

Selon les résultats du cadre analytique de la sécurité alimentaire du cadre harmonisé de mars 2022, 3,45 millions de personnes devraient être en situation d'insécurité alimentaire sévère pendant cette période, dont 630 000 au bord de la famine. L'analyse IPC de la malnutrition aigüe publiée en janvier 2022, indique que 966 000 enfants âgés de 6 à 59 mois souffriront de malnutrition aigüe. Ces chiffres qui donnent froid dans le dos, reflètent l'ampleur et la gravité d'une crise aux multiples facettes affectant l'ensemble des composantes de la société si rien n'est fait.

Selon le représentant pays de World Vision Burkina Faso, Antoine Sanon la rencontre permettra d'élaborer conjointement une feuille de route pour renforcer la résilience des communautés

A travers cet atelier national multi-acteurs, l'ONG World Vision Burkina réaffirme sa disponibilité à s'investir aux côtés des parties prenantes à cette réflexion-action prospective conduisant non seulement à une feuille de route pour renforcer la résilience du système face aux catastrophes coûteuses, mais également à une coordination, une programmation et des financements améliorés. La présente rencontre, a soutenu le directeur pays de l'ONG World Vision Burkina Faso, Antoine Sanon, vise à trouver une réponse à une question majeure : comment cette crise multidimensionnelle est-elle vécue par l'individu, les ménages, les communautés, les collectivités au niveau local et régional ? Pour y parvenir, il faudra jeter un regard sur le passé, le présent et l'avenir en vue principalement d'élaborer conjointement la directive dans la perspective de renforcer la résilience des communautés vulnérables face aux chocs et aux stress. De façon spécifique, M. Sanon a expliqué qu'il s'agira d'entériner « la capacité des ménages, des familles, des communautés et des systèmes vulnérables à faire face à l'insécurité et au risque de chocs, à résister et à réagir efficacement aux chocs, ainsi qu'à se rétablir et à s'adapter de manière durable ».

Les ministères en charge de l'action humanitaire et du genre et de la famille ont été représentés à l'ouverture de cet atelier

Cet atelier national est placé sous la tutelle et le leadership du ministère de l'Agriculture, des ressources animales et halieutiques. Et selon le représentant du ministre, Victor Bologo, le renforcement de la résilience des populations face aux chocs et aux facteurs de stress permet de protéger leur mode vie. Car en plus de réduire les pertes humaines et économiques, la résilience offre aux communautés la possibilité de prendre de meilleures décisions face aux risques auxquels elles sont confrontées.

Le représentant du ministre en charge de l'agriculture, Victor Bologo, a souhaité des échanges fructueux

Si le gouvernement de son côté tente d'apporter une réponse appropriée à cette situation, à en croire le représentant du ministre, la tenue de ce présent atelier se veut un creuset d'échanges entre différents organismes et acteurs pionniers dans la mise en œuvre des systèmes de résilience dans le pays. Il a salué l'approche collaborative et le processus participatif multi-acteurs que l'ONG World Vision a mis en place. « Au regard de la qualité des participants et l'engagement de tous, je reste persuadé que des propositions pertinentes sortiront de vos échanges », c'est par ces mots que M. Bologo a ouvert l'atelier.

Obissa Juste MIEN
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Santé : L'association Drepaction offre 60 kits de premiers soins aux drépanocytaires du CHU Yalgado Ouédraogo

Tue, 19/07/2022 - 17:23

L'association Drepaction a offert ce mardi 19 juillet 2022, 60 kits de premiers soins aux drépanocytaires du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo. La cérémonie de remise s'est tenue au sein de l'établissement.

D'une valeur d'un million de FCFA, chaque kit est composé d'un perfuseur ; de deux intranules ; de trois seringues ; de 20 gants d'examen ; d'un mètre de sparadrap ; de trois flacons de ringer lactate ; de deux flacons de SS ; de deux flacons de cefriaxone ; de trois flacons de paracétamol injectable ; d'une boîte d'Acupan et d'une boîte de Tramadis.

Pour la présidente de l'association, Binta Seck, elle-même drépanocytaire, ce don vient en appui aux drépanocytaires pour leur prise en charge aux urgences pédiatriques et médicales.

« J'ai vécue pendant longtemps au Burkina avant de m'installer en France où la prise en charge est bien différente d'ici. C'est de là qu'est donc né Drepaction pour apporter notre modeste contribution à la prise en charge aux urgences pédiatriques et médicales de Yalgado », a confié la présidente de l'association, Binta Seck.

L'association Drepaction a pour objectif principale la prise en charge des drepanocytaires

« Le geste qui a été posé ce matin est un geste d'humanisme d'une personne qui a été prise en charge dans le passé et qui a compris que dans le cas de la prise en charge, il faut que des gens s'engagent pour aider les patients. La drépanocytose est une maladie chronique qui peut être sur une longue période et ce n'est pas toujours sûr que le patient puisse prendre en charge ses soins en l'absence d'assurance. L'association est venue nous montrer que nous devons être tous solidaires des malades », a expliqué le directeur général du CHU Yalgado Ouédraogo, Constant Dahourou.

Cette remise de don entre dans le cadre du lancement de l'association. D'autres actions à l'instar d'un dîner-gala seront organisées par l'association en vue de mobiliser des fonds afin de continuer à accompagner les drépanocytaires dans leur prise en charge.

La valeur de ces 60 kits de premiers soins est estimée à environ un million de FCFA

Selon le responsable des drépanocytaires du CHU Yalgado Ouédraogo, Ibrahima Ouédraogo, ce geste est à saluer parce qu'il va beaucoup soulager certaines familles car la plupart des malades qui sont suivis au CHU sont démunis.

Rappelons que la drépanocytose, maladie génétique très répandue, affecte l'hémoglobine des globules rouges. Elle se manifeste notamment par une anémie, des crises douloureuses et un risque accru d'infections.

Hanifa Koussoubé
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Formation en arbitrage : Plus de 80 acteurs économiques réunis pour une gestion efficace des procédures

Tue, 19/07/2022 - 17:23

Le Centre d'arbitrage, de médiation et conciliation de Ouagadougou (CAM-CO) organise une formation en arbitrage, du 19 au 22 juillet 2022 dans la capitale. Il s'agit d'harmoniser les pratiques en matière de bonne gestion des procédures d'arbitrage et de recours contre les sentences.

Créé en 2005, le Centre d'arbitrage, de médiation et conciliation de Ouagadougou (CAM-CO) contribue à l'amélioration, à l'assainissement et à la sécurisation de l'environnement juridique et judiciaire au Burkina Faso. Il offre aux opérateurs économiques nationaux et aux investisseurs, un cadre adéquat de règlement de leurs litiges, en préservant l'intégrité de leurs relations d'affaires.

Dans cette dynamique, du 19 au 22 juillet 2022, plus de 80 acteurs économiques prennent part à cette session de formation en arbitrage. « Harmonisation des pratiques pour une gestion efficace des procédures d'arbitrage et des recours contre les sentences ». C'est sous ce thème qu'ils vont suivre la formation dont trois modules sont au menu.

Selon le PCA du CAM-CO, Daouda Savadogo, d'importantes réformes sont en cours

Le Président du conseil d'administration (PCA) du CAM-CO, Daouda Savadogo, s'est félicité de la tenue de cette session, qu'il a qualifiée de haut niveau.

Selon Issaka Kargougou, directeur général de la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF), le thème vise à harmoniser les bonnes pratiques en matière d'arbitrage, pour davantage d'échanges et de richesses des contributions à forte valeur ajoutée. « La voie des modes alternatifs de règlement des litiges en général, et celle de l'arbitrage pour régler les différends entre agents d'arbitrage dans l'espace OHADA s'est produit avec l'adoption de l'Acte uniforme sur le droit de l'arbitrage, le 11 mars 1999 », a-t-il rappelé.

Le directeur général de la CCI-BF, Issaka Kargougou, a représenté son président, Mahamadi Sawadogo, à l'ouverture de cette session

Le CAM-CO s'est investi pour avoir des prestations qui sont reconnues au plan national, dans l'espace communautaire OHADA (Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires) et à l'international, s'est félicité le PCA Daouda Savadogo. De 2007-2022, le CAM-CO a enregistré 596 dossiers dont 255 en arbitrage et 341 en médiation pour un montant en litige cumulés de près de 2 356 milliards de FCFA. « Ces résultats, aux dires des experts, font du CAM-CO, l'un des centres les plus performants de l'espace OHADA », a déclaré le PCA.

Cryspin Laoundiki
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Burkina : Entre électoralisme et coups d'Etat ou l'alternance de la stagnation

Tue, 19/07/2022 - 17:23

Il faut renvoyer les militaires aux fonctions et aux missions pour lesquelles leur corps devrait se vouer, à savoir : défendre le territoire national, protéger la vie des citoyens et écarter de toute gestion de la chose publique la classe oligarchique, toutes tendances confondues. C'est la conviction de Didier Ouédraogo et Ardiouma Sirima qui s'en expliquent dans la tribune ci-dessous.

Les rendez-vous de l'histoire nationale du Burkina Faso entre le peuple et ses dirigeants offrent l'image d'un éternel recommencement. Un départ qui pourrait s'assimiler au vrai-faux départ du Mogho-Naaba. Loin d'un tel symbole, l'éternel départ pour la démocratie au Burkina Faso est devenu véritablement un drame politique et humain depuis plusieurs décennies. Ainsi les cycles électoraux vont et viennent, ouvrant ou clôturant la saison des coups d'Etat, à la manière d'une course de relais, dont le but se serait dévoyé dès le point de départ.

Le coup d'Etat du 24 janvier 2022 par une portion de l'armée burkinabè, l'avènement du MPSR et la Transition qui ont suivi, ouvrent une énième période d'exception, qui doit être propice à une analyse critique du processus démocratique dans notre pays. Si le Burkina Faso a mal en sa démocratie, de quoi s'agit-il exactement ? Quelles sont les causes et quels sont les facteurs qui alimentent ce mal-être démocratique, qui tend à s'ériger comme loi de notre histoire nationale ? Quelles perspectives envisager pour entamer enfin l'édification d'un régime authentiquement démocratique ?

Une démocratie sous influence extérieure, aux antipodes du bien-être du peuple

Le Burkina Faso, comme la plupart des pays du pré-carré français, a embouché le clairon du multipartisme, à l'issue du discours du président François Mitterrand, lors du sommet France-Afrique de la Baule (20 juin 1990, dans le cadre de la 16e conférence des chefs d'État d'Afrique et de France). Ce moment historique a donné lieu à la naissance du « multipartisme » dans cet espace. La course au pouvoir pour la gestion des institutions fut ouverte. Les jeux électoraux ont ainsi inauguré la nouvelle ère de la « démocratie à l'africaine ».

Toutefois, dans notre histoire nationale, le jeu électoral, très ouvert sous l'ère de la Troisième République (qui rendit possible la mise en ballotage du président-candidat), est une séquence politique exceptionnelle à souligner. Sous l'emprise de cette injonction de la Baule, notre pays referma cette parenthèse démocratique et se plia à ses obligations envers la France et sa sphère d'influence : le pouvoir politique devait se parer de ses atours démocratiques pour être à même de sauvegarder et perpétuer l'Etat néocolonial et son ordre : passage obligé pour mériter le bénéfice de l'aide au développement, puisque les conditions de stabilité seraient ainsi remplies.

Cette « camisole démocratique bauloise » permit aux dignitaires du pouvoir néocolonial de conjurer provisoirement les turbulences dues à la répétition des coups d'Etat successifs du 25 novembre 1980, du 07 novembre 1982, du 04 août 1983 et du 15 octobre 1987. Ainsi, en lieu et place de cette succession des pouvoirs militaires, des élections « libres et transparentes » dont les conditions de réalisation sont désormais gravées dans une Constitution (celle de 1991), et dans différentes lois organiques et décrets, furent organisées.

L'inauguration de cette période par Blaise Compaoré portait déjà ses propres limites démocratiques. Pour preuve, les premières élections se heurtèrent au refus des partis dits de l'opposition de l'époque, de participer au scrutin, arguant de l'absence d'une conférence nationale, érigée comme préalable à la course électoraliste. Premier scrutin, un seul candidat. Notre pays, en même temps qu'il semblait répondre aux injonctions du maître Français, mettait en place une forme hégémonique du pouvoir, qui ne disait pas son nom. L'avènement du CDP en 1995, par absorption d'une dizaine de partis politiques se réclamant de la social- démocratie, dessinait le nouveau paysage politique qui devait consacrer la « fabrique de partis politiques » ; véritables instruments dont se dotaient tous azimuts les protagonistes à la gestion de la chose publique. Au bout de quelques années, les échéances électorales offraient le spectacle d'une pléthore de partis politiques, sur la scène politique.

Dotées de promesses de campagnes propres à faire diversion sur les nombreuses et légitimes attentes du peuple, les conquêtes successives n'ont eu de cesse de construire patiemment et sûrement une classe de professionnels du politique qui, très rapidement, feront leur mue en professionnels de la manipulation électorale. Une classe politique qui, au fur et à mesure de son expérience, construisit ses consensus et ses connivences avec toutes les parties prenantes d'une conception oligarchique de la gestion d'un sous-développement de la démocratie. Cette partie politicienne de l'élite burkinabè s'est préoccupée de réunir tous les moyens financiers et humains nécessaires à son accession et son maintien au pouvoir. Ainsi fut scellée l'alliance entre une classe politique et le monde des affaires, se constituant en une classe politico-économique toute puissante.

Par conséquent, à partir de l'ère Compaoré, la mainmise de cette élite oligarchique sur toutes les sphères de la vie publique en général, l'administration, l'économie en particulier, fut sans quartier. L'homme d'affaire et l'homme politique se trouvèrent être le même (fusion-confusion). Ils firent alliance pour accéder au pouvoir et confisquer la démocratie balbutiante pour servir leurs intérêts. Dès lors, toutes les méthodes et les moyens (privés et publics) pour y accéder et le conserver étaient permis et devenaient la norme de comportement des candidats.

La fabrique d'une démocratie en trompe l'œil

La fabrique de la démocratie dans notre pays venait de franchir toutes les étapes de sa propre créativité avec les caractéristiques essentielles suivantes :

Manufacturée à partir de l'injonction de la Conférence de la Baule, peu importait qu'on s'intéressât aux vertus et effets démocratiques du processus (transparence, avancées /progrès économiques, politiques, sociales, protection et renforcement des libertés démocratiques, etc. ;). Un simple simulacre devait suffire aux attentes des commanditaires comme des exécutants. Alors fut inaugurée cette démocratie électoraliste, présentée comme l'entrée dans la modernité de notre pays et le levier de son développement.

La compétition des partis politiques fut encadrée par des lois du même genre, taillées sur mesure et au profit des gestionnaires de la nouvelle donne. Objets d'âpres discussions et d'arbitrages entre de vrais-faux protagonistes à la veille de chaque scrutin, les règles électorales (la loi électorale) se sont souvent soldées par un consensus. En réalité elles dévoyaient les principes démocratiques mêmes qu'elles étaient censées garantir (transparence du scrutin, un citoyen = une voix, découpage électoral cohérent, révision et actualisation de la liste électorale, effectivité du droit civique et politique de la diaspora, etc.). Fort tardivement, dans une dose et une gestion scabreuse bien maîtrisées, les électoralistes finirent par intégrer dans leur jeu le droit civique et politique de la Diaspora, un droit légitime longtemps réclamé à juste raison par ses bénéficiaires.

Ce tableau de mercantilisme politique laisse apparaître l'ensemble du processus électoral comme une vulgaire marchandise, livré à la loi de l'offre et de la demande électoraliste, dans une logique totalement décomplexée d'un libéralisme électoral. En effet, les « offres » d'une pléthore de partis et de groupuscules politiques, adossés à des OSC de circonstance, des divers groupuscules opportunistes, rivalisent d'adresse, de supercherie et de surenchère dans la marchandisation des voix. A chaque scrutin, le marché de l'offre politique prend des points sur l'indice de l'inflation de la corruption électorale.

Outre cette corruption qui exploite la pauvreté des larges couches sociales, le système néolibéral dans lequel s'est installé d'emblée le processus électoral a pris en otage le débat d'idées, de projets de société et la délibération citoyenne. La rentabilité financière et immédiate du vote, comme un banal placement en bourse, l'achat des voix par des espèces sonnantes et trébuchantes, en nature ou bien matériels (rétribution de luxe ou denrées de première nécessité faisant diversion sur la pauvreté et la faim entretenues par toutes sortes de mécanismes) ont dévoyé toutes les vertus du processus. Pour parfaire ce tableau de l'arrière scène du « libre-échange électoraliste », des chefs coutumiers, des responsables d'OSC, véritables rabatteurs et trafiquants de voix, se transforment en avant-garde et en garde-chiourmes de l'oligarchie politique-économique.

Au vu de ce qui précède, à chaque échéance électorale, la chaine de commande de la fabrique de la démocratie fait grimper le thermomètre de la corruption. Notre génie à inventer la machine à tricher a acquis en quelques décennies ses lettres de noblesse, au point de recevoir la reconnaissance nationale et internationale : face à un processus démocratique mort-né, les observateurs sont unanimes pour dire que la démocratie a triomphé lors de ces scrutins battant les records de la fraude. La transformation de l'électoralisme en système de prédation politique et économique, faisant voler toutes les promesses électorales, et renforçant la domination néocoloniale avec une complicité des « apprentis de la démocratie » devra être considérée comme un vénéneux parasite dont on devra se débarrasser. Mais la classe politique burkinabè alla plus vite et plus loin que ses « maîtres en démocratie ».

La financiarisation et la corruption qui accompagnent les élections n'ont jamais inquiété la communauté dite internationale sur la sincérité des scrutins. Bien au contraire, parce que cette même communauté finance aussi cette manipulation électorale, il est alors logique qu'elle attende le retour sur investissement. En créant ainsi les conditions de sa « victoire de la démocratie » la classe politico-économique dans notre pays garantit la continuité de l'exploitation, de sa soumission aux diktats de cette communauté. Cette complicité dans le mensonge, l'hypocrisie et le vol à l'intérieur et à l'extérieur du Burkina Faso retardent l'avènement d'une démocratique véritable qui, en son essence, est populaire.

L'avalanche de félicitations de chefs d'Etat et d'institutions internationales au vainqueur de cette compétition contre le peuple sonne dans l'oreille des démocrates comme la répétition de la trahison de toute une classe, depuis près de six décennies. Les profits gigantesques tirés de ces manipulations des processus électoraux, aidées en cela par les puissances intérieures et les réseaux d'influences extérieurs, garantissent la main mise au plan politique, économique et culturel du pays, en favorisant l'émergence et l'implantation d'une véritable caste de parvenus politico-oligarchiques, chargées de la gestion de la pseudo-démocratie (démocratie de pacotille) et du sous-développement endémique (véritable modèle pour les pays du pré carré français sous domination).

L'espace politique est par conséquent sous séquestre. L'Etat et les institutions, instrumentalisés à cet effet, ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes, ne remplissant plus les missions qui leur sont dévolues. Ce faisant l'histoire politique de ces presque quarante dernières années se conjugue avec une incapacité à affronter les défis essentiels de la société, une falsification du processus démocratique, un approfondissement du sous-développement et la domination continue du pays.

Se convaincre et convaincre de la nécessité d'une rupture avec l'ordre néocolonial, nourri et entretenu par l'électoralisme et le putschisme

Face à ces échecs récurrents, certains esprits habiles, en parfaits manœuvriers politiques, ne tariront pas de critiques condescendantes selon lesquelles l'Afrique ne serait pas faite pour la démocratie. Une telle opinion valide en creux ces alternances du recul, entre coups d'Etat et démocratie électoraliste, en leur attribuant souvent des vertus taillées à la mesure des intérêts de la classe politique au pouvoir. Et pourtant, toutes les preuves sont faites de leur caractère délétère, obstruant le chemin pour une démocratie véritable et pour le développement.

Pour pallier ces échecs récurrents, l'invocation de « valeurs africaines à la démocratie originelle » constituerait notre spécificité et nous permettrait d'échapper à la contagion d'une démocratie étrangère, exogène, n'ayant pas de prise sur nos réalités. En réalité, une démocratie à l'aune des valeurs africaines ne saurait s'élaborer sans un certain toilettage de celles-ci, puisqu'elles ont aussi subi certains effets des alluvions de la modernité, comme le délitement des liens sociaux, des idées de solidarité, ou encore des valeurs d'honneur et de dignité.

Les coups d'Etat, par leur récurrence, surviennent comme des forces légitimistes de correction des dérives démocratiques. La prise du pouvoir par les armes semble inscrire dans la conscience collective l'idée selon laquelle la force militaire, à un moment donné, serait la solution salvatrice au regard des maux qui obstruent notre avenir. L'imaginaire collectif au sujet de l'ordre, préférable au désordre, lui accorde, chaque fois qu'il se produit, un certain crédit au départ. Il nourrit régulièrement à l'endroit des rectificateurs du démocratisme en échec un certain espoir.

Cependant, le regard critique nous impose d'emblée une première réserve : comment peut-on comparer et faire un choix entre deux situations qui sont elles-mêmes des échecs avérés (méthodes, processus et résultats). La construction presque jamais commencée de la démocratie constitue l'antichambre de la corruption, du clientélisme et de la mauvaise-gouvernance, avec pour résultante logique la stagnation, voire le recul de la construction d'un Etat de droit et celui de la promesse d'un réel développement.

Mimétismes électoraux, ils ont conduit à la faillite de l'Etat. Inspirés faussement par les coups d'Etat, la construction d'une nation démocratique butte sur ses bases et reste toujours sujette aux dérives autocratiques, à la génération d'une caste militaro-oligarchique, à la gestion du pouvoir par une caste de prédateurs en cravates ou en treillis. Ce tableau tragique de notre histoire nous éclaire suffisamment sur une certaine lucidité, définitive et active. Elle passe d'abord par le rejet de tous ceux qui, presque quarante décennies durant, ont su tourner leurs vestes, vendu des illusions au peuple et conduit le pays à la faillite et leur propre entreprise politique au succès. Le spectacle auquel le peuple a toujours droit, consiste à lui faire des promesses qu'elle est en droit d'attendre, et à rebattre les cartes avec la même classe et en passant par perte et profit tous les engagements pris.

Sortir des fausses alternatives
Accélérer le processus de rupture avec l'ordre néocolonial

Le point de départ de cette accélération concerne en premier lieu notre regard sur nous-mêmes. Le spectacle que nous ont livré les acteurs de l'alternance (la classe politique aux affaires depuis presque quarante ans, et les forces armées qui leur sont liées et les relaient à chaque coup d'Etat, en troquant parfois le treillis contre le veston et la cravate), n'a jamais été autre chose qu'une vraie tartufferie. Les promesses se sont toujours vite muées en oubli, désinvolture, et trahison. Le temps d'un sursis scandant des « attendons de voir », « voyez dans quel état ils ont trouvé le pays » « donnons-leur un peu de temps », « un peu de patience » passe très vite en méfiance, défiance, déception. Comme un rituel dont il faut se souvenir, on plaide le changement. Se présentant les uns les autres comme la dernière bouée de sauvetage, l'abus de confiance du peuple demeure leur trophée de départ, un trophée sans chasse. Et pourtant, l'amélioration des conditions de vies, de notre système de santé, de l'éducation, de celle des conditions de vie de la jeunesse, entre autres urgences, reste irrémédiablement chevillée aux mêmes pesanteurs. Rien, ou presque à l'horizon des promesses, d'où qu'elles viennent.

Par conséquent, devant nous, deux impératifs, inconditionnels :

renvoyer les militaires aux fonctions et aux missions pour lesquelles leur corps devrait se vouer, à savoir : défendre le territoire national, protéger la vie des citoyens (ainsi que de tous les résidents) et de leurs biens, tant individuels que collectifs ;

écarter de toute gestion de la chose publique la classe oligarchique, toutes tendances confondues, peu ou prou impliquée dans cette gestion, par souci même de salut public et de salubrité politique. La responsabilité que porte cette classe politique dans la faillite de l'Etat, sur le recul démocratique et le sous-développement endémique du pays ne saurait faire l'objet d'une quelconque mansuétude. Aucune diversion politique saupoudrée à la sauce indigeste d'une prétendue réconciliation nationale ne saurait relégitimer cette caste de prédateurs. Les classes populaires ont perdu toutes raisons de croire en cette partie de l'élite. Bas les masques pour tous ces acteurs, premiers responsables de l'état désastreux du Burkina Faso !

Alors, il est définitivement temps que notre regard, celui du peuple, se détourne résolument de tous ces charlatans de la démocratie et de ses innombrables rectificateurs, survenant au cours de chaque changement de pouvoir, civil ou militaire. En effet, le changement de regard s'impose à nous. Comme une loi de l'histoire, il commence dans notre attitude critique qui se mue en méfiance, s'aiguise en défiance et s'organise en résistance.

Oui, toute naissance est une résistance ! Si l'enfant qui vient au monde doit se détacher du cordon ombilical, raison de plus pour un peuple, ployant sous le joug de vrais-faux messies, de s'en défaire enfin, et une bonne fois pour toutes ! S'en défaire pour accepter de se regarder en face, pour affronter nos véritables adversaires et nos vieux démons. Ni fuir notre réalité, ni en dédier sa transformation à des tiers, mais la regarder en face par nous-mêmes, citoyens, démocrates et révolutionnaires de ce pays, qui en compte tant !

Emprunter cette direction encore inexplorée, c'est tourner définitivement le dos aux injonctions issues de la Conférence de la Baule et toutes celles qui sont imposées à notre pays pas les règles de la finance internationale, alimentées par la fumisterie d'un modèle de développement, le néolibéralisme et son avatar au Burkina Faso, la démocratie électoraliste.

Sortir de l'enlisement des alternances, de la démocratie électoraliste et des coups d'Etat, emprunter le chemin d'une vraie alternative, consiste à renforcer le camp des patriotes et des démocrates. C'est élargir et renforcer toutes les organisations démocratiques, sur le sol national et dans toute la diaspora burkinabè à travers des luttes de conquête d'une véritable souveraineté du Burkina Faso.

Emprunter ce chemin de l'alternative, consiste par ailleurs, à faire face à nos propres faiblesses, dont celle de l'immaturité de notre identité nationale. Il s'agit ici de nous débarrasser de nos hypocrisies, de tout truisme, de nos fuites en avant qui pointent avec facilité des boucs émissaires et d'œuvrer résolument pour un esprit patriotique, affranchi des allégeances et des exclusions ethnicistes. Le déficit patriotique est la conséquence du dévoiement de la gouvernance, en transformant la gestion du pouvoir en prébendes électorale, clanique, familiale.

Emprunter cette alternative, c'est accepter que l'égalité de droits et de devoirs de tous et de toutes, le droit à la vie, et toutes les libertés démocratiques, non négociables, sont garanties par notre Loi Fondamentale. En revanche, la pleine jouissance de ces droits et devoirs n'aura lieu que par notre propre combativité pour faire corps avec tous et chacun, pour nous retrouver et nous porter tous garants d'un Burkina Faso Un et indivisible.

Le véritable Etat de droit se construit sans aucune illusion démocratique. Dans la situation actuelle de notre pays, il exige de renforcer les rangs de tous ceux et celles, notamment notre jeunesse combative et organisée, sur le sol national et au sein de nos nombreuses diasporas, de créer toujours des dynamiques citoyenne et politique plus inclusives, indispensables à notre libération, nationale et sociale.

Conclusion provisoire

La stagnation démocratique et son corollaire qu'est le sous-développement économique et social du Burkina, évoqués à travers ce bref aperçu de son parcours, dit que le présent dans lequel nous sommes plongés depuis le 24 janviers 2022 pourrait se prolonger, se poursuivre, et même s'aggraver. Cependant, affirmons-le sans ambages : c'est une possibilité mais pas une fatalité !

Loin de vouloir conjurer le sort comme s'il s'agissait d'un oracle, la tâche qui incombe à chacun d'entre nous désormais, consiste à faire mentir l'histoire et la fatalité des alternances et des défaites, telles qu'elles tentent de s'inscrire dans notre conscience collective. Faire mentir l'histoire, c'est nous éviter la répétition du même. Faire mentir l'histoire, c'est affronter notre propre vérité.

Elle est dans la mobilisation générale de tous les citoyens pour engager les véritables batailles, devenues ultimes parce qu'elles concernent notre propre survie en tant qu'Espace commun de vie collective, peut-être demain, un Etat digne de ce nom, c'est-à-dire un Etat Démocratique et Moderne ! Il nous faut éviter simplement de disparaitre. Urgence sans délai. Impératif absolu. Et sans doute, ce sera le chemin de la construction d'une véritable démocratie, engagée et assumée par un peuple déterminé à tracer sa trajectoire par lui-même, fort de sa diversité et de sa richesse culturelle, dans le respect des valeurs d'une démocratie populaire. Car, en dernière instance, il n'y a de démocratie véritable que populaire !

Cosignataires :
Didier OUEDRAOGO et Ardiouma SIRIMA

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Première édition de Women's days 2022 : Aminata Komi remporte le grand prix de l'entrepreneuriat féminin

Tue, 19/07/2022 - 17:22

Aminata Komi a remporté la première édition du grand prix de l'entrepreneuriat féminin du Women's days avec son projet "Transformation et commercialisation de la pâte d'arachide". Elle a reçu son prix d'une valeur de deux millions de francs CFA, le vendredi 15 juillet 2022 à Ouagadougou au cours d'une cérémonie officielle.

Valoriser la femme et promouvoir l'entrepreneuriat féminin pour leur autonomisation financière afin de contribuer à l'équilibre familial. C'est l'objectif visé par Havas Burkina à travers cette initiative, première du genre. Au nombre de cinq sur la ligne de départ avec leurs différents projets, c'est Aminata Komi, une déplacée interne, qui est arrivée première. Avec son projet "Transformation et commercialisation de la pâte d'arachide", Aminata Komi a convaincu le jury par "l'originalité" de son projet.

« Pour l'édition 2023, le thème sera autour de l'entrepreneuriat et famille » a indiqué la directrice générale de Havas Burkina, Léone Bambara

Après avoir félicité et salué l'originalité du projet de la lauréate, la directrice générale de Havas Burkina, Léone Bambara, a laissé entendre que l'initiative vise à accompagner les femmes dans la réalisation de leurs projets en cours et à venir. « Havas Burkina a décidé de célébrer cette année de façon spéciale la journée de 8 mars loin du folklore habituel. Nous avons souhaité réunir les femmes au tour d'un objectif, d'une vision dénommé Women's days afin de les former et les accompagner dans l'entrepreneuriat pour leur autonomie financière », a-t-elle expliqué, indiquant que l'activité a permis de former une cinquantaine de femmes à l'entrepreneuriat. La rue marchande, les expositions et masterclass ont été les principales activités menées dans le cadre de cet évènement au mois de mars.

La cinquantaine de femmes formées ont reçu des attestations de formation

A en croire la directrice générale de Havas Burkina, le concours était ouvert à toutes les femmes. La date limite des dépôts était prévue pour le 30 mars 2022. Et c'est au total cinq projets qui ont été enregistrés pour cette première édition.

Le bras financier de l'évènement, en l'occurrence Bolloré transport et logistics (BTL), par la voix de sa responsable à la communication et au développement durable, Thérèse Ouédraogo a félicité les différents acteurs pour la mise en œuvre de l'initiative. « Nous avons soutenu l'initiative au regard de son contenu, à savoir amener les femmes à s'approprier la mise en place et la gestion de leurs projets personnels », a indiqué Thérèse Ouédraogo.

La lauréate Aminata Komi a remercié les initiateurs du projet

Pour la lauréate Aminata Komi, c'est un sentiment de satisfaction. « Je remercie les initiateurs du projet pour l'opportunité et aussi le choix porté sur mon projet », a-t-elle confié, ajoutant que le projet lui permettra d'embaucher quatre femmes déplacées internes.

Le Women's days de l'année prochaine est prévue se tenir du 3 au 5 mars 2023 avec des formations pratiques sur la transformation et la commercialisation des produits agroalimentaires. Canal plus Burkina, l'agence Djiguiya, Nouvdim, Digiprint, Zephyr, Bolloré ont été les partenaires associés à l'évènement.

Serge Ika Ki (stagiaire)
Lefaso.net

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Pétanque : « Soutong-Nooma » renverse « Neb-nooma 14 » en finale de la coupe de l'ambassadeur de France au Burkina Faso

Tue, 19/07/2022 - 17:22

« Soutong-nooma » a remporté, dans la soirée du samedi 16 juillet 2022, la deuxième édition de la Coupe de l'ambassadeur de France au Burkina Faso en battant son rival du jour « Neb-nooma 14 » par onze points contre dix. Plus de 600 boulistes ont pris part à la compétition.

L'ambassadeur de France au Burkina Faso contribue à la promotion de la pétanque au pays des hommes intègres. Dans la soirée du samedi 16 juillet 2022, il a organisé, avec l'appui de la Fédération burkinabè de pétanque, la finale de la deuxième édition de sa coupe.

Après une journée entière de compétition, deux formations se sont affrontées en finale. Il s'agissait de « Soutong-Nooma » qui devait rivaliser avec « Neb-Nooma 14 » qui a réalisé un début époustouflant. La triplette du secteur n°14 de Ouagadougou avait vite fait de prendre un grand avantage sur l'adversaire du jour qui était tout aussi redoutable.

« Soutong-nooma » a renversé « Neb-nooma 14 » en finale de la coupe de l'ambassadeur de France au Burkina

« Neeb-nooma 14 » menait même la partie au score de 9 à 4 puis 10 à 4. Mais un coup de tonnerre s'est produit dans les deux derniers matchs de la partie. « Soutong-Nooma » réussit le coup de quatre points en un match alors qu'il était mené à quatre points contre dix. Il réduit l'écart et se repositionne pour le titre.

Sonnés par cette remontée, les boulistes de « Neb-nooma 14 » perdent leur sang-froid et multiplient les ratés. Profitant de cela, « Soutong-nooma » s'offre la partie en inscrivant trois points. Score final : 11-10 en faveur de « Soutong-Nooma ». Les boulistes de « Neb-nooma » sont assommés par ce score. « Nous avons bien joué mais nous avons malheureusement perdu par manque de chance. Bien sûr que ça fait effectivement très mal de perdre ainsi », s'indigne Djibril Maïga, capitaine de « Neb-nooma 14 ».

Des invités ont assisté à la finale

Portés en triomphe par leurs supporters, les joueurs de « Soutong-nooma » célèbrent leur victoire en chambrant les adversaires. « Nous avons été constants durant tout le match. Nous n'avons pas douté un seul instant de gagner ce match. Je l'avais même informé avant le match que nous allions gagner. C'est ce qui s'est passé », a indiqué Moustapha Bagagnan, capitaine de « Soutong-Nooma ».

La coupe s'est jouée au lendemain de la fête nationale française célébrée chaque 14 juillet. Pour Luc Hallade, c'est aussi une compétition offerte aux boulistes burkinabè. « La Coupe a permis de rassembler des joueurs de pétanque burkinabè. Ils sont très forts. Nous avons assisté à une finale impressionnante et pleine de suspens. Je n'aurais pas parié un ticket sur ceux qui ont gagné finalement », a relevé l'ambassadeur de France au Burkina Faso.

Le public est sorti massivement pour assister à la compétition

Pour sa part, Macaire Nana, président de la Fédération burkinabè de pétanque, a salué l'engagement des deux formations et l'initiative de l'ambassadeur Luc Hallade. « Je voudrais remercier l'ambassadeur de France au Burkina qui nous a offert cette compétition. Elle permet à nos boulistes de se perfectionner pour les compétitions internationales », a-t-il dit.

Les vainqueurs ont reçu le trophée et la somme de 300 mille francs CFA. Les finalistes malheureux sont repartis avec une enveloppe de 200 mille francs CFA. Les équipes victorieuses dans la catégorie consolante et des dames boulistes ont aussi reçu des enveloppes d'encouragement.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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Université Joseph Ki-Zerbo : Le Pr Norbert Nikièma et le Dr Dafrassi Sanou célébrés par leurs pairs

Tue, 19/07/2022 - 17:00

Les enseignants du département de linguistique de l'université Joseph Ki-Zerbo ont rendu hommage au Pr Norbert Nikièma et au Dr Dafrassi Jean-François Sanou, le samedi 16 juillet 2022. Ces deux pionniers et « grands maîtres » de la linguistique, sont appelés à faire valoir leurs droits à la retraite. Ils ont reçu des présents symboliques en guise de souvenir et des attestations pour les services rendus au département.

Le Pr Norbert Nikièma et le Dr Dafrassi Jean-François Sanou sont des pionniers de la linguistique au Burkina Faso. Après plusieurs années passées au département de linguistique de l'université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou (1976 pour l'un et 1978 pour l'autre), ils sont appelés à faire valoir leurs droits à la retraite. Le département de linguistique a fait une halte le samedi 16 juillet 2022 pour témoigner sa reconnaissance et sa gratitude pour les services rendus à lui en particulier et à celui de la recherche en général. Cette cérémonie d'hommage a été placée sous le thème : « Le Pr Norbert Nikièma et le Dr Dafrassi Jean-François Sanou, les pionniers de la recherche linguistique au Burkina Faso ».

Ces maîtres ont planté plusieurs arbres, selon le directeur de l'UFR-LAC, Bernard Kaboré

Pour le directeur de l'Unité de formation et de recherche en lettres, art et communication (UFR-LAC), Bernard Kaboré, ces maîtres n'ont pas planté qu'un arbre. « Vous avez planté des arbres. Les fruits de ces arbres, c'est nous tous réunis ici ce matin. En effet, nous avons tous reçu de vous ce qu'il y a de plus précieux : la connaissance », a-t-il lancé. Paraphrasant le célèbre écrivain et homme politique anglais, Philippe Dormer, il a soutenu que la connaissance assure une retraite confortable et nécessaire lorsque nous prenons de l'âge. Si on ne la plante pas quand on est jeune, son ombre nous fera défaut quand on sera vieux.

Le président de l'université de Dédougou, Pr Alou Koïta a révélé qu'une œuvre collective a été éditée en leur honneur

Il a révélé que ceux qu'ils célèbrent ont plantés leurs connaissances dans l'édifice qu'ils ont contribué à bâtir : le département de linguistique. En effet, depuis 1976 pour le Pr Norbert Nikièma, 1978 pour le Dr Dafrassi Sanou, ils ont fait grandir le département. « La preuve, vous êtes toujours sollicités pour des enseignements. C'est l'expression de votre engagement pour la science et pour la formation », se réjouit le directeur de l'UFR-LAC, tout en ajoutant que l'enseignement pour eux, était un sacerdoce.

Un ouvrage collectif dédié aux deux pionniers

Un document collectif a été édité au nom des deux « maîtres ». Ce document, a expliqué le président de l'université de Dédougou, Pr Alou Koïta, est une expression des volontés des enseignants de linguistique auxquelles se sont associés des enseignants de lettres modernes des universités de quatre pays pour rendre hommage aux deux enseignants. « Ces pays sont le Burkina Faso, le Ghana, le Niger et le Togo. Ce mélange compte 18 contributeurs. Cela montre la renommée internationale de nos professeurs », a-t-il fait remarquer.

Le Pr Malgoubri (premier) à partir de la droite a contribué à l'édition du document

Les contributions se caractérisent par leur diversité thématique. Toute chose qui les a amenés à les regrouper selon trois axes. L'axe un porte sur les langues et dynamiques des langues qui comprennent neuf textes, le deuxième axe porte sur l'alphabétisation, l'éducation et le développement qui comprend cinq contributions et le dernier axe, le moins fourni, comprend trois contributions. Pr Koïta a terminé en faisant un clin d'œil spécial au Pr Malgoubri et au Pr Napon non seulement pour le sceau scientifique qu'ils ont su donner à l'ouvrage mais aussi pour la prise en charge de son édition.

Amis, parents et collègues ont salué le mérite de ces deux enseignants

Pr Nikiéma et Dr Sanou ont reçu des attestations et des présents symboliques. C'est tous émus que les deux « maîtres » ont exprimé leur joie et leur satisfaction de bénéficier d'une reconnaissance de la part du département. Ils souhaitent que la jeune génération puisse continuer à relever le défi du département. « C'est un honneur et un plaisir d'avoir servi ce département et cette noble université », a lancé le Dr Sanou.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Rencontre des chefs d'Etat : « Je ne pense pas que Damiba en soit l'initiateur. C'est un drame pour notre génération » (ambassadeur Mousbila Sankara)

Tue, 19/07/2022 - 15:30

Dans cette interview qu'il a accordée au Faso.net, l'ancien ambassadeur Mousbila Sankara jette un regard sur l'armée burkinabè, la vie politique, et se prononce sur la rencontre controversée entre le président Paul-Henri Damiba et les anciens chefs d'Etat. De l'avis du président de l'Association pour la renaissance d'une citoyenneté nouvelle (ARCN), le Burkina a besoin de nouveaux citoyens avisés, altruistes, désintéressés, dans la conduite des affaires publiques.

Lefaso.net : Comment suivez-vous l'actualité liée à la situation sécuritaire, sous la gestion du pays par les hommes de tenue ?

Mousbila Sankara : J'ai envie de mettre le doigt là où ça fait mal, parce que nous sommes de ceux qui n'ont plus rien à perdre. Il y a un problème de société, qui se trouve à deux niveaux principalement : l'armée et les partis politiques.
Nous avons une armée qu'on peut qualifier de néocoloniale. Le colon avait monté une armée pour servir ses intérêts ; c'est-à-dire prête à mater, à convoyer, mais pas d'initiative personnelle, parce que l'initiative venait de la colonie. Alors, à partir de 1960, les gens ont essayé de bâtir une autre armée, mais sur la base et le fondement de l'armée néocoloniale.

Ce qui, aux premières décennies de l'indépendance, ne pouvait pas être en harmonie avec les besoins de la nation en naissante, ni ceux du peuple. Cela a justifié notre intervention en 1983. On a voulu la rupture à tous les niveaux, surtout au niveau de l'armée. Cette rupture a créé un désordre, au point que des moins gradés ou des moins anciens ont été promus à des responsabilités sous lesquels il y avait des plus gradés et des plus anciens. C'est contraire au principe de l'armée. Mais comme toute direction, c'est la force qui entraîne, qui conditionne et détermine ; comme la Révolution était assez motivante avec des responsables assez engagés et éclairés, on a pu faire quelque chose, malgré ce désordre.

C'est-à-dire qu'on a amené les gens à adhérer malgré eux ; parce que le milieu de l'armée, ce n'est pas un milieu démocratique, c'est plutôt un milieu de commandement et d'engagement. C'est ce qu'on a su faire en son temps. Mais à partir de 1987, les tenants de la Rectification ont restauré en partie la condition néocoloniale que nous avions combattue. L'avènement démocratique, qui voulait son armée dite classique, presque coloniale ou néocoloniale, a continué à restaurer le système avec Blaise Compaoré et qui s'est poursuivi avec Roch Kaboré qui n'était qu'une continuité.

Alors, le pauvre Damiba qui, entre deux hallucinations, s'est senti obligé de mettre fin à cette errance de notre armée, a mis fin au pouvoir de Roch Kaboré, sans le punch pour imprimer une direction. Il a cependant eu le courage de dire que ce n'est pas une révolution. Alors, si ce n'est pas une révolution, c'est quoi ? Nous étions dans un système néocolonial, on vient opérer un changement ; de quoi s'agit-il maintenant ?

Qu'il ait le courage de nous dire qu'est-ce que c'est. N'ayant pas pu dire cela, cette armée néocoloniale, qui jure par l'officier le plus ancien dans le grade le plus élevé, ne le reconnaît pas. Voilà la réalité de notre armée, c'est-à-dire qu'une certaine catégorie de militaires ne se reconnaît pas en Damiba, parce qu'il n'est pas le plus gradé ni le plus ancien. Or, c'était le cordon ombilical de l'armée néocoloniale que nous avions.

Il suffisait que le plus ancien dans le grade le plus élevé parle pour que l'armée se sente concernée. Elle ne discute pas, l'armée. Mais, comme il n'a même pas cette légitimité, il ne peut pas se faire respecter. Il n'a pas eu l'audace de dire : moi, même si je ne suis pas révolutionnaire, voilà ma nouvelle forme de gestion. Le drame, c'est qu'on ne sait même pas où on va. Je voudrais donc qu'il se rappelle qu'il a une armée néocoloniale, qui a une base de fonctionnement, qui est l'officier le plus ancien dans le grade le plus élevé. Il est obligé donc de passer par là, s'il veut se faire respecter.

Passer par là, signifie quoi pour Damiba ?

Qu'il corrige ! Il n'a qu'à rétablir l'ordre dans les casernes. Ce ne serait pas la première fois s'il se bombardait général ! Ce sont des choses qui arrivent ! Il n'aurait rien inventé.

Mais la transition de 2014-2015 a fonctionné ainsi ; le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida n'était pas l'officier le plus ancien dans le grade le plus élevé ! Bien plus, on a même forcé la main aux officiers supérieurs et hauts gradés !

Cela veut dire qu'on a continué le système, et jusqu'à présent, nous y sommes. Normalement, une insurrection ne négocie pas son président. Or, c'est l'insurrection qui a négocié Michel Kafando, un réactionnaire que nous avons combattu et pourchassé. Et c'est avec bonheur qu'il est venu se délecter de sa victoire parce que ce sont les mêmes qui sont venus le rappeler. C'est une question de génération et de virage mal négocié. Il y a une génération de militaires qui n'auraient jamais accepté ce qui s'est passé, ni à la transition de 2014-2015, ni à la transition en cours. Même en 83, toute la génération n'a pas souscrit à la dynamique ; il y en a qui n'ont pas hésité à s'opposer.

Ce n'est pas pour rien que certains ont été passés par les armes. Ce n'est parce qu'on est mort qu'on a tort, c'est notre société qui est toujours ainsi faite. Il faut toujours payer son honneur, son caractère, etc. Si tu restes amorphe, on va te servir du n'importe quoi. Pendant l'insurrection de 2014, la position de Lougué (Kwamé) était la plus convenable, puisque Traoré (Honoré) était taxé d'être proche de Blaise Compaoré (sinon, sa position de chef d'état-major et son grade lui commandaient de prendre le relais).

Le deuxième militaire le mieux placé était Lougué, mais comme on ne naît pas leader, à un moment donné, il a voulu répondre à l'appel de certains, mais il n'était pas bien placé. Cela lui a coûté ce que ça lui a coûté. Vous avez vu que lorsque Zida est arrivé, il s'est fait nommer général ! Sans cette ligne, ce n'est pas possible. J'ai l'impression que Paul Henri Damiba pense que ce serait un crime de lèse-majesté de se faire nommer général. Il n'y a pas de place pour les petits-enfants au pouvoir, pas de sentiments. Si tu franchis la ligne des leaders, il faut y aller, sinon tu vas disparaître.

Donc, notre armée voit ses principes remis en cause par une génération qui vit la réalité de son moment. Actuellement, on a une génération de civils ou militaires, qui tend vers les progressistes d'une part, et les réactionnaires d'autre part. Mais notre lieutenant-colonel a eu la prudence et l'éducation moaga de dire qu'il ne veut pas de révolution.

C'est bien, mais qu'il ait le courage de restaurer les principes de la néo-colonie au niveau de son corps. Il a été honnête pour expliquer qu'il n'est pas révolutionnaire. Maintenant, qu'il se conduise en réactionnaire. C'est-à-dire qu'il doit réinstaller l'armée dans ses bases d'armée néocoloniale (respect de la hiérarchie, des chefs, etc.), la mettre à l'écart et ne pas la propulser au-devant de la scène à travers des nominations.

Le deuxième problème, ce sont les acteurs politiques, dites-vous ?

Oui, nous n'avons pas d'acteurs politiques sérieux. Les gens vont voler dans mes plumes, mais c'est une réalité. De 1983 à aujourd'hui, combien d'élections y a-t-il eu ? Elles ont abouti à quoi ? A rien, si ce n'est qu'à nous créer des ennuis. Je fais partie de ces acteurs pas sérieux que je fustige. Des acteurs sérieux auraient su, de par eux-mêmes, créer un climat pour vivre en paix.

Le peuple n'est pas exigeant ; tout ce qu'il demande, c'est de vivre en paix, vivre de la pluie et de sa daba. Aucun politicien n'a apporté quelque chose de nouveau. Soixante ans après, on n'a même pas pu modifier la méthode de production la plus utilisée par plus de 80% de la population. Pourtant, nous avons des véhicules de luxe, des véhicules climatisés, mais on n'a rien trouvé pour améliorer ce qui nourrit la masse. Avec une telle situation, les gens ont le courage de prétendre être des leaders.

On a quand même connu de grands noms en politique ! Pourquoi jusque-là, on ne gravit pas d'échelon, la génération qui a suivi n'a pas pu tenir la dynamique ?

Mais ces grands noms-là n'ont pas transmis leurs savoirs, pour diverses raisons. Quand vous prenez une figure comme Ouezzin Coulibaly, jusque-là, qui a même voulu recenser ses idées ? Pourquoi jusque-là, il n'y a pas une documentation sérieuse sur son parcours, comment il s'est imposé, etc. ? Je n'ai jamais vu (ou entendu) un seul panel sur l'activité de Ouezzin Coulibaly. Comment voulez-vous que les choses soient transmises ?

Une personnalité comme Nazi Boni, qui a écrit et tout fait, c'est sa fille qui a, à un certain moment, tenté d'être candidate à la présidentielle et c'est tout. Maurice Yaméogo, lui aussi, son enfant a tenté, tout comme Gérard Ouédraogo. Nos politiciens prennent uniquement comme héritage ce que les devanciers leur ont donné, ils ne cherchent pas à savoir comment ils y sont parvenus.

Est-ce ces devanciers qui n'ont pas transmis ou les jeunes qui n'ont pas su tirer substance ?

D'abord, ces grandes figures-là, ces leaders, étaient trop au-dessus des jeunes. Le niveau était très élevé, à telle enseigne qu'il y a eu une rupture. L'initiation a donc été difficile. Sinon, vous ne pouvez pas être dans un pays où il y a eu un certain Nazi Boni, Ouezzin Coulibaly, Joseph Issoufou Conombo, Ali Baro, Moussa Kargougou, Jo Oueder (Joseph Ouédraogo), etc., et jusque-là, aucun leader qui puisse réunir autour de lui, des citoyens à même de maintenir une orientation claire. Aujourd'hui, tout est mélangé ; tout ce qui intéresse les cadres (politiques), c'est d'être classé à la tête d'une direction, de telle ou telle autre institution. Même notre éminent professeur, Joseph Ki-Zerbo, qui a passé son temps à former, enseigner…, on n'a rien capitalisé, rien n'a prospéré ou en tout cas, pas assez.

On a toutes ces personnes qui ont montré et incarné des valeurs d'intégrité, de modestie, de persévérance…, à l'image des personnalités que vous avez citées ci-haut, Soumane Touré, Valère Somé, Thomas Sankara et bien d'autres. Ce devait tout de même inspirer et se refléter dans la qualité de la chose politique ! Pourquoi n'a-t-on pas ce reflet ?

Il faut approcher Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo (directeur exécutif de Free Afrik, ndlr), c'est lui qui a su bien résumer la situation, en disant : « Sankara partout, Sankara nulle part ». Etant chercheur, il a certainement beaucoup à développer sur ce sujet. Mais et pour ma part, les figures comme Henri Guissou, Gérard Kango Ouédraogo, etc., et les autres qu'on a citées plus haut, me permettent d'affirmer que de ce pays, peuvent émerger des hommes.

Les générations qui ont suivi les personnalités citées (et parmi tant d'autres) n'ont pas été initiées au village. Elles sont nées en ville, on les a circoncises, aucune assemblée n'a été faite pour les initier, elles ont été jetées dans la vie. Et comme c'était les premiers lettrés, on leur a confié des responsabilités, ils sont passés de l'enfance à l'adulte, sans transition à l'adolescence formée.

Si vous lisez n'importe quel livre de Nazi Boni, vous verrez que l'initiation (dont je viens de parler, le ‘‘qui je suis'') est une réalité. Tout comme lorsque vous écoutiez Joseph Ki-Zerbo, les sagesses sont des valeurs de la culture. Cherchez un seul discours de Jo Oueder, vous verrez la percussion qu'il y a. Ce sont des gens qui sont arrivés mûrs dans la société. Même l'influence de la société occidentale n'a pas pu les dénaturer. C'est parce qu'il n'y a pas eu cette éducation qu'aujourd'hui, les gens n'ont pas honte. Même lorsqu'ils possèdent par exemple quelque chose qu'ils ne peuvent pas justifier. J'ai connu cette société où s'endetter même était une honte.

Mais aujourd'hui, c'est le pillage. Quand ton enfant ramène quelque chose à la maison et que tu ne sais de quelle manière il l'a obtenue, ça ne te gêne pas. Sous la Révolution, certaines valeurs ont marché, parce que devant, le président et ses ministres donnaient l'exemple. C'est toujours ainsi, même dans une famille, les premiers exemples des enfants, ce sont leurs parents (maman et papa). C'est pourquoi, je pense que si changement il doit y avoir, il faut qu'il y ait un choc, un arrêt brusque.

Pensez-vous que la solution va s'imposer à un moment, par l'éducation ?

Dans un big-bang, on va y arriver. Je ne sais pas pourquoi on ne peut pas demander à un pays comme la France, dont on utilise la langue depuis 1960, de nous aider à rétablir les écoles fermées. C'est le français qu'on y enseigne, pas le russe. Nous devons donc exiger de la France, ce qu'elle nous doit. On apprend sa langue qu'elle nous a imposée.

Aujourd'hui, les canaux d'apprentissage sont fermés, il faut qu'elle fasse tout pour les rouvrir afin de continuer de promouvoir sa langue ! Si elle ne peut pas, qu'elle nous dise et on voit si on peut prospecter d'autres langues. Là, on va chercher ceux-là qui peuvent nous aider à rouvrir les écoles et on y enseigne leur langue ! Nous devons clairement poser le problème à la France. Si le fait de fermer les écoles ne lui dit rien, on va aviser !

C'est en cela que les crises peuvent aussi être des moments de bons départs, dira-t-on !

Oui, aucun facteur n'est totalement négatif, c'est à vous de savoir ce qu'il faut en faire. Moi, à la place des dirigeants, c'est ce que j'aurais fait. J'appelle l'ambassadeur de France et l'attaché culturel, avec mon ministre en charge de l'Education et on expose le problème. Si vous voulez qu'on continue d'enseigner votre langue, il faut nous aider à rouvrir nos écoles et les maintenir. Si jusqu'à un certain moment, on n'a pas de réponse, nous prendra des dispositions pour voir ailleurs.

C'est parce que les choses ont changé, sinon le premier colon blanc à venir ici était un Allemand. Il a même donné un drapeau au Mogho de l'époque, qu'on considérait comme étant un représentant assez significatif de la population. Et lorsque les Français sont venus, à travers les gens de la cour, ils ont pris le drapeau pour coudre de petites culottes avant d'imposer le nouveau drapeau français, sous menace.

Sinon, culturellement, nous étions Allemands. Il faut expliquer clairement les choses. C'est arrivé au Rwanda. Ce qui a même contraint la France à faire la cour au Rwanda.
S'il y a bien des gens qui savent ce qui se passe au Sahel, c'est bien la France. Si les gens crient haro sur la France, c'est parce qu'ils savent qu'elle est capable de faire, mais elle ne fait pas. Le méchant, ce n'est pas celui qui ne donne pas, mais celui qui en a et qui ne donne pas.

Comment voyez-vous la question de la laïcité de la République qui semble par moments faire une confusion à charges de polémique ? N'est-ce pas là également un aspect à clarifier pour ne pas arriver à l'irréparable, lorsqu'on sait que la religion est aussi le domaine de la passion par excellence !

J'aurais voulu que dès l'entame de cette assemblée-là, l'ALT, on essaie de poser le problème de la République ou de sa laïcité. Il va falloir s'assumer vis-à-vis de ces questions. Rien n'est plus difficile que de vouloir naviguer sur du faux. Dans une République, il ne peut y avoir de monarchies.

… qu'appelez-vous monarchies ici ?

Une République, c'est l'égalité totale. On naît et demeure égaux jusqu'à la mort. Mais une République où il y a des gens qui ont le pouvoir à la naissance, ont leur territoire, nomment des gens et on dit que l'Etat ne doit pas s'en mêler…

Mais on dit que cela fait partie des institutions traditionnelles, des valeurs locales qui ont toujours eu un rôle déterminant, surtout en périodes difficiles !

A ce moment, on les rend compatibles avec le contexte actuel. Aujourd'hui, les gens fuient les villages et les chefs mêmes sont chassés de leurs localités. J'aurais aimé voir le Mogho Naaba prélever des personnes pour aller aider à réinstaller un chef qu'on a chassé de son village, étant donné que c'est lui qui l'avait nommé. Donc, c'est comme si l'institution dont vous parlez n'existe pas. C'est encore sur l'Etat que les gens s'adossent. Ce que je n'épouse pas du tout, parce que dans notre culture, chaque village se défend. C'est l'auto-défense.

C'est pourquoi, sous la Révolution, on a dit de formaliser cela. Faisons en sorte que dans chaque village, on sache qu'il y a tel nombre de fusils. De la sorte, les populations peuvent se défendre dès les premiers moments, en attendant que le plus fort (forces républicaines, ndlr) arrive. Il faut qu'on décolonise nos esprits. Des gens ne peuvent pas venir, quelques individus seulement, tirer et vider tout un village.

C'est le manque d'engagement, de compréhension de la portée de la devise « la patrie ou la mort ! », qui est en train de partir de la sorte, de se détériorer. Il n'y a plus d'engagement pour la patrie (l'Etat qui nomme ses représentants dans tous les postes, mais ne les défend pas ; le pouvoir coutumier également, aucune disposition pour montrer l'autorité). Il faut une culture, apprendre à une certaine génération qu'on ne doit pas abandonner aussi facilement. Les Arabes sont combien autour d'Israël ? Avez-vous déjà entendu qu'un mètre carré d'Israël a été pris ? Mais nous, on s'est assis et on a regardé faire.

Comment avez-vous trouvé l'initiative de la rencontre entre le président Paul-Henri Damiba et les anciens chefs d'Etat, qui s'est finalement tenue à trois !

Je ne pense pas que Paul-Henri Damiba en soit l'initiateur. C'est Blaise Compaoré qui s'est trompé d'époque. C'est un drame pour notre génération. On est toujours à 20 à 30 ans en arrière. C'est mon point de vue. Sinon, j'ai beau chercher, je me demande qu'est-ce que Damiba gagnerait dans ça, si gain, il y a. Est-ce que c'est vraiment tout ce qu'il peut faire comme activité ?

N'est-ce pas dans la dynamique du processus de réconciliation nationale ?

Même si c'est cela, bien commencer n'est pas mauvais. On dit mieux vaut bien terminer, mais n'empêche que commencer bien n'est pas aussi mal. Pourquoi ne pas prendre son temps pour voir vraiment quel est le problème ? Un pays, quel que soit l'engagement, le but de la manœuvre (pour parler militaire), on ne peut pas scier la branche sur laquelle on est assis. Si vous êtes le premier magistrat de votre pays et vous donnez un coup de pied à votre magistrature, sur quoi allez-vous vous baser, même si vous voulez être juste ? Donc, ce n'est pas par là qu'il devait commencer ; puisque sans la justice, rien ne peut se faire. Et on a tellement crié que notre problème est un manque justice, que le premier responsable aurait pu tout faire, sauf ça.

Comment une telle situation peut-elle se rattraper, lorsqu'on remarque qu'elle a encore divisé les Burkinabè, dans un contexte où la solidarité est requise ?

C'est encore rattrapable. Il suffit d'approcher l'ALT (Assemblée législative de transition) pour leur dire (aux députés) ce qu'il (le président Damiba) voudrait faire et qui ne heurte pas l'opinion nationale et, éventuellement, internationale, avec pour point précis le retour des exilés et ceux qui ont déjà été jugés et condamnés. J'aurais donc approché l'ALT pour lui demander de préparer une loi qui puisse faire revenir les exilés, dans le but de réussir la réconciliation.

Je ne vais pas leur présenter un texte (projet de loi), je vais leur (députés) écrire une lettre correcte pour expliquer les objectifs que je vise. Je leur demande de réfléchir sur ça, qu'ils consultent leurs spécialistes, pour me permettre d'avoir une loi qui permet de régler ce problème (parce que, pour moi, il est un facteur de division, s'il reste en l'état). Il aurait eu cette démarche que les juges ne se seraient pas sentis froissés.

Ce sont les politiques qui s'en seraient plaints, mais eux, de toute façon, ils ne sont jamais satisfaits. Mais qu'un corps comme la justice se voit rabaissé comme cela, ce n'est pas simple. Il y a une autre voie, qui n'est pas une route que tout le monde peut emprunter. A la place de Paul-Henri Damiba, j'aurais dit à Blaise Compaoré d'écrire une lettre dans tel ou tel cas et me l'envoyer.

Là, c'est sur sa demande, je vais voir ce que je peux faire, compte tenu de son état. Je lui aurais demandé cela, au lieu de le faire revenir comme s'il manquait au Burkina. Il écrit, même si j'allais faire passer cela par la Croix-Rouge, pour qu'on voie son cas, avec ses bulletins (de santé) ; parce qu'on a beau dire, ce qui est arrivé, c'est dans la lutte pour le pouvoir et il n'y a que des hommes qui l'affrontent.

Quelqu'un qui peut avoir un avion spécial pour venir, rien que pour ce que nous avons vu là, ne va pas manquer de gens et du courage pour l'aider à rédiger une telle lettre. Nous-mêmes Burkinabè, nous n'avons aucune fierté à voir notre président en Côte d'Ivoire, surtout notre génération (Blaise Compaoré, Thomas Sankara et lui étant de la même génération, ndlr). Notre génération, de la façon dont on vilipendait la Côte d'Ivoire avec Houphouët-Boigny (quand on parlait des ‘‘crocodiles aux yeux gluants'', etc.) …, et c'est là-bas en définitif qu'on part trouver exil... Ce n'est pas bon. C'est mauvais ; c'est ce qu'on appelle le ‘‘baass-béodo'' [en mooré, finir mal]. C'est la même chose qui nous est arrivée ici, avec Michel Kafando. Nous l'avons pourchassé ici, sous la Révolution, et c'est (finalement) lui et Zida qui ont ouvert le dossier du jugement de l'affaire Thomas Sankara. Ce ne sont pas ses camarades (de Thomas Sankara), notre génération. Michel Kafando sous la Révolution a été persécuté. Donc, cela doit nous donner des leçons ; Michel Kafando s'est délecté de sa victoire par notre inconséquente. Au lieu d'aller au Ghana, qui était notre ami sous la Révolution, il fonce à Abidjan qui est, du reste, en belle-famille. C'est encore grave, le Moaga ne se réfugie pas dans sa belle-famille.

Maintenant, avec ce qui est arrivé, il faut que Paul-Henri Damiba envoie rapidement son ministre de la Réconciliation en Côte d'Ivoire pour réparer les gaffes ; parce qu'on l'a honni. ‘‘Vous n'avez pas préparé votre affaire et vous m'amenez !''. Le fait même qu'on ne l'a pas arrêté, ce n'est pas par analyse, c'est simplement parce qu'on n'était pas préparé.

Qu'il envoie son ministre Boly auprès de lui pour aller s'excuser d'avoir mal préparé la rencontre. Eventuellement, le même ministre fait le tour de tous les autres présidents ; parce que personne ne semble être satisfait de l'organisation. Là, il recense également ce que chacun aurait voulu prendre en compte avant de relancer le processus car, c'est un passage obligé. La réconciliation est un passage obligé, qui doit prendre en compte les attentes de tout le monde ; du sommet à la base. Il ne faut pas penser que parce qu'on a réglé au sommet, c'est fini à la base. Non, il faut prendre le tout dans les préparatifs.

Des dispositions d'amnistie et de grâce présidentielle ne vont-elles pas susciter des oppositions ?

Moi-même je vais m'opposer à la grâce. Mais, je parle des possibilités. Quand j'évoque un tel sujet, je m'efface ; parce que quand je vois les enfants, les femmes qui dorment aux carrefours, sous les échangeurs…, c'est l'article 1er de la Constitution qui est violé. Sous ce même hangar, j'ai déjà demandé à Me Halidou Ouédraogo (défenseur des droits humains, ndlr) ou à Luc Marius Ibriga (ancien contrôleur général d'Etat, ndlr), je ne me souviens pas trop, une conférence sur le droit du citoyen. Je lui ai demandé qu'est-ce que le citoyen a comme droits par rapport à ses gouvernants ? Quelles sanctions réserve-t-on à ceux qui ont échoué dans la gestion de la chose publique ? Les mêmes reviennent encore aux affaires, ils se succèdent, sans même rendre compte... C'est terrible. Avec cela, on ne peut pas construire une nouvelle société. Or, ce qu'il nous faut aujourd'hui, c'est une nouvelle société.

Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo
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Lutte contre le terrorisme au Burkina : « Je regrette que les réseaux sociaux soient devenus les idiots utiles, la caisse de résonnance de ceux qui nous accusent de jouer un double jeu » (Luc Hallade)

Tue, 19/07/2022 - 15:05

Dans son adresse à l'occasion de la commémoration de la fête nationale française (14-Juillet) de 2022, l'ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, s'en est pris à certains internautes qui « accusent sans preuves » son pays engagé dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

Le moment est solennel. C'est devant plusieurs autorités, dont des hommes politiques, des diplomates, des représentants d'institutions et des acteurs des organisations de la société civile, que l'ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, a choisi pour passer son message. « La France, comme d'autres partenaires, se tient aux côtés des autorités et des Forces de défense et de sécurité burkinabè dans cette lutte contre le terrorisme, car nous sommes attachés à la souveraineté et à la stabilité du Burkina Faso », a-t-il affirmé.

A cette même occasion, il a déploré les actes qui ne sont pas du goût de l'Hexagone. « Je regrette que les réseaux sociaux soient devenus à bien des égards les "idiots utiles", la caisse de résonnance de ceux et celles qui, aveuglé.e.s par une haine absurde, nous accusent, sans preuve aucune, de jouer un double jeu, de vouloir exploiter les richesses du Burkina Faso, ou pire encore d'armer les terroristes », a-t-il déclaré.

Dans son message de la fête nationale, il a tenu à clarifier les choses. « Je veux le dire clairement ce soir : ce sont ces personnes abritées derrière un écran d'ordinateur qui contribuent par leurs outrances, leur virulence, leurs vitupérations, à la déstabilisation de ce pays. », s'est-il convaincu.

L'ambassadeur Luc Hallade dit savoir que « le peuple Burkinabé et sa jeunesse ne sont plus dupes de ce qu'il est désormais convenu d'appeler le prurit numérique. Un prurit financé par quelques officines ayant grand intérêt à voir la région du Sahel demeurer dans l'instabilité ». Il s'agit, sans doute, pour le diplomate français, de personnes qui seraient engagées par d'autres puissances afin de dénigrer l'image de la France sur internet.

Malgré cette sorte de campagne de dénigrement, l'ambassadeur a rappelé l'objectif de son pays. « La France, je le répète, est ainsi résolument engagée aux côtés des autorités et des forces de défense et de sécurité, et des forces de sécurité intérieure burkinabè pour leur apporter toute l'assistance requise en toute transparence et le respect de la souveraineté du Faso. La France est également résolument engagée aux côtés du peuple burkinabè pour soutenir l'aide humanitaire aux populations, le développement des villes et des campagnes », a-t-il formulé.

Lire aussi 14-Juillet à Ouagadougou : « Que cette grande nation qu'est le Burkina surmonte les difficultés du moment », prie l'ambassadeur Luc Hallade

Cryspin Laoundiki
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Insécurité à l'Est du Burkina : Des individus armés exigent le désarment d'un présumé VDP contre la libération de son père

Tue, 19/07/2022 - 15:03

L'agence d'information du Burkina (AIB) rapporte ce 19 juillet 2022 que des individus armés exigent le désarmement d'un présumé volontaire pour la défense de la patrie (VDP) avant la libération de son père tenu en otage.

En effet, le nommé otage faisait partie des six hommes qui avaient été enlévés le 13 juillet dernier au marché de Baléré, localité située entre Fada N'Gourma et Diablo dans la région de l'Est.

L' agence indique que les cinq autres otages ont déjà été libérés. Mais pour le sixième, les ravisseurs veulent que son fils quitte les rangs des VDP et qu'il leur remette son matériel de défense.

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Source : AIB

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