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Updated: 6 days 6 hours ago

Burkina : Une activité demandant le départ de l'ambassadeur français tourne au vinaigre

Mon, 01/08/2022 - 00:15

La présidente du Mouvement pour la renaissance du Burkina Faso (MRB), Yéli Monique Kam, a lancé officiellement le mouvement M30 Naaba Wobgo, ce samedi 30 juillet 2022 à Ouagadougou, au cours d'une conférence de presse.

Ce mouvement a pour objectif, selon les initiateurs, « la lutte pour la rupture des accords de coopération avec la France ». Ainsi, le M30 a prévu, avant même son lancement officiel, une marche-meeting pacifique le 12 août 2022, sur l'ambassade de la France au Burkina Faso pour demander le départ de l'ambassadeur et la fin de la politique française en Afrique. Cette marche concerne l'ensemble du territoire national.

Alors que Yéli Monique Kam et ses camarades étaient face à la presse au mémorial Thomas Sankara, un groupe d'individus, visiblement hostiles à l'activité, a fait irruption dans la salle. Ils ont commencé à jeter les chaises, rapporte notre confrère Libre Info.

Les forces de l'ordre sont intervenues. « La police est allée chercher Yéli Monique Kam au lieu du lancement officiel du mouvement M30 Naaba Wobgo, au conseil de l'entente, à Ouagadougou. Cependant, la police nationale a intimé l'ordre à notre journaliste d'effacer ses photos prises. Il y a eu des blessés suite à l'affrontement entre une partie des jeunes hostiles à l'activité et les partisans de Yéli Monique Kam », précise le journal Libre Info.

Yéli Monique Kam en train de prêter serment.

Il faut noter qu'avant l'interruption de cette activité, Yéli Monique Kam a prêté serment pour être fidèle au mouvement M30. « Moi Yeli Monique Kam, j'affirme mon patriotisme, mon appartenance et mon amour pour mon pays et pour tous les autres continents. Notre lutte ne vise pas les peuples mais la politique française en Afrique. Je m'engage à lutter contre la domination, la politique française en Afrique et ses alliés américains jusqu'à la libération complète de mon pays et de la terre de mes ancêtres afin de la léguer intacte aux générations futures. Je jure d'être fidèle à l'idéal du M30 Naaba Wobgo pour un Burkina uni prospère et stable », a-t-elle déclaré.

L'idée de la naissance du M30 est née au lendemain de la déclaration de l'ambassadeur de la France au Burkina Faso, Luc Hallade, concernant des internautes qui accusent la France de jouer un double jeu dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Il a déclaré : « Je regrette que les réseaux sociaux soient devenus les idiots utiles, la caisse de résonnance de ceux qui nous accusent de jouer un double jeu ». Cette déclaration n'a pas été digérée par une partie de l'opinion burkinabè.

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Crédit photo Libre info

Categories: Afrique

Arrestation des 49 soldats ivoiriens : Le Mali exige « des regrets » de la Côte d'Ivoire

Mon, 01/08/2022 - 00:13

Pour libérer les 49 militaires ivoiriens interpellés à leur arrivée à l'aéroport de Bamako, le gouvernement malien demande au moins deux choses : que la Côte d'Ivoire exprime officiellement « des regrets », rapporte la Radio France internationale (RFI).

La seconde exigence : « des ressortissants maliens », vivant en Côte d'Ivoire, ou simplement de passage, recherchés par la justice malienne doivent être rendus.

Sur le premier point, la Côte d'ivoire a répondu « non ». Et sur le deuxième point, Abidjan a évoqué la séparation des pouvoirs législatif et judicaire. « La médiation a tourné court », précise le média. Pourtant prévu, il n'y a finalement même pas eu de communiqué final sanctionnant la fin de la rencontre.

Selon un témoin cité par la radio, les Ivoiriens ont quitté Lomé furieux. « Mais dans l'entourage du président togolais, on confie qu'il poursuivra ses efforts afin de trouver une solution. »

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Categories: Afrique

Lutte antiterroriste au Burkina : Le temps imparti pour libérer les zones d'intérêt militaire a désormais expiré

Mon, 01/08/2022 - 00:10

Les deux semaines imparties pour libérer les zones d'intérêt militaire sont désormais expirées. C'est ce qu'il ressort du communiqué du Commandement des opérations du théâtre national (COTN), ce vendredi 29 juillet 2022. À cet effet, le COTN a indiqué que des messages radios en langues locales ont été diffusés dans les zones concernées pour expliquer aux populations les implications de ces mesures ainsi que les différentes conduites à tenir.

"En ce qui concerne la mise en œuvre des décisions prises par le CSDN, les deux semaines imparties pour libérer les zones d'intérêt militaire sont désormais expirés. Des messages radios en langues locales ont été diffusés dans les zones concernées pour expliquer aux populations les implications de ces mesures ainsi que les différentes conduites à tenir. Il n'y a pas eu de difficulté majeure constatée dans l'application de la mesure concernant les zones d'intérêt militaire car, comme nous l'avions envisagé, ces zones abritaient peu de populations civiles. Désormais toute personne qui se trouverait dans l'une de ces zones définies sera considérée comme hostile.

En ce qui concerne l'interdiction de circulation de certains types de motos, les gouverneurs concernés ont pris des notes qui précisent les modalités de mise en œuvre et les localités concernées.

Pour la mise en place de la BVDP, le processus est en cours. Sachez qu'en plus de l'amélioration de leurs conditions de travail, cette initiative se veut la manifestation visible de la mobilisation populaire. Pour cela, le gouvernement a consenti d'octroyer un avantage comparatif aux VDP remplissant les conditions et voulant s'engager dans la fonction publique et militaire"

Categories: Afrique

Compétitions universitaires en art et culture : L'université Norbert Zongo se taille la part du lion

Mon, 01/08/2022 - 00:00

Les rideaux sont tombés sur la Semaine nationale des arts et de la culture des universités du Burkina (SENAC-UB), le samedi 30 juillet 2022 à Ouagadougou.

C'est l'université Norbert Zongo de la ville de Koudougou, qui a remporté le premier prix, lors de la cérémonie de récompense des lauréats de cette 4e édition. Celle-ci a été présidée par le Pr Frédéric Ouattara, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.

Au terme des phases finales des championnats universitaires, l'université Norbert Zongo est celle, classée première dans six disciplines de la catégorie culture. Il s'agit du théâtre, de l'humour, du conte, du slam, de la danse traditionnelle et de l'art oratoire.

L'euphorie des étudiants de l'université Norbert Zongo

Les étudiants de l'université Norbert Zongo ont aussi occupé le premier rang dans la discipline Awalé de la catégorie sport. Toujours dans la catégorie sport, les universités Thomas Sankara et Fada N'Gourma ont respectivement décroché le premier prix dans les disciplines handball et football.

« Mon équipe et moi avons travaillé très dur pour gagner la coupe nationale du CENOU (Centre national des œuvres universitaires) », a souligné Maïmouna Neya de l'université Thomas Sankara, détentrice du prix de la meilleure gardienne de la compétition handball.

Maïmouna Neya de l'université Thomas Sankara, détentrice du prix de la meilleure gardienne de la compétition handball

En tout, ce sont six prix spéciaux qui ont été décernés dans les disciplines de handball et de football. Falleck Ramzi Toé de l'université Fada N'Gourma, lui, obtient le prix du meilleur buteur en football avec une réalisation de quatre buts.

« Tout d'abord, je tiens à remercier le CENOU, pour avoir permis à l'ensemble des étudiants de prendre part à cette compétition et d'exprimer leurs talents. Nous accueillons cette victoire avec humilité car on ne s'y attendait pas. Mais nous rendons grâce à Dieu pour ce résultat », a-t-il déclaré.

Falleck Ramzi Toé de l'université Fada N'Gourma, championne dans la discipline football

Bien d'autres disciplines également ont fait l'objet de compétition pendant cette semaine d'art et de culture. Ce sont notamment la lutte africaine, la chanson traditionnelle et moderne, la danse traditionnelle, le scrabble, la pétanque et le jeu de dames.

La valeur des enveloppes, elle, varie selon la discipline et est comprise entre 10 000 et 400 000 FCFA. Ces enveloppes étaient accompagnées entre autres de médailles, de trophées et de jeux de maillots. Placée sous le thème « Sport et Culture : outils de promotion de l'hygiène et de l'assainissement en milieu universitaire », ce choix vise selon le CENOU, à interpeller l'étudiant.

Dr Sébastien Yougbaré, directeur général du CENOU

« En plus d'être un cadre de rassemblement et de réjouissance pour les étudiants, ces activités ont été aussi un prétexte en vue de les interpeller à mieux se comporter et à entretenir les biens communs que sont notamment les cités et toute infrastructure universitaire mise à leur disposition », a indiqué Dr Sébastien Yougbaré, directeur général du CENOU.

La SENAC-UB a la bénédiction du ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation qui a été séduit par le talent de ces jeunes. Tout en exprimant sa fierté, Pr Frédéric Ouattara a mentionné que ces talents seront valorisés.

Des recommandations faites par les membres du jury à l'endroit du CENOU, organisateur de l'événement, ne sont pas tombées dans les oreilles d'un sourd. Car, à entendre son directeur général, celles-ci seront prises en compte pour les prochaines éditions.

Hamed NANEMA
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Categories: Afrique

Dédougou : Le gouverneur visite les magasins de la SONAGESS, la presse interdite d'accès

Mon, 01/08/2022 - 00:00

Le 29 juillet 2022, le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Babo Pierre Bassinga, a visité les locaux de la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS) de Dédougou. Cette visite s'est déroulée loin des caméras et des micros.

Conviée par le service de communication du gouvernorat de Dédougou, la presse s'est rendue sur les lieux, afin d'être témoin de cette visite du gouverneur dans les magasins de la SONAGESS.

Mais sur place, les responsables locaux de la SONAGESS ont fait savoir qu'ils n'ont pas prévu d'associer la presse à la visite du gouverneur. Par conséquent, les journalistes ont été invités à rebrousser chemin. Que cache cette éviction de la presse ? Et pourquoi l'avoir conviée ? Mystère et boule de gomme.

A noter que l'actualité nationale est marquée depuis quelques jours par la révélation, par le journal Courriel Confidentiel, de la présence de denrées alimentaires impropres à la consommation dans les stocks de la SONAGESS au niveau central. Toute chose que la structure dit ne pas reconnaître.

Yacouba SAMA
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Categories: Afrique

Essai : Acteurs de résolution de conflits dans la société traditionnelle Moagha

Sun, 31/07/2022 - 23:55

Le Larlhé Naaba Abga avait dit que si les choses se poursuivent telles qu'elles avaient amorcé, il arriverait un moment où nous ne saurons plus qui nous sommes car ne sachant pas d'où nous venons alors nous ne saurons pas où aller. Que Dieu nous aide et aide vigoureusement notre patrie car en ce moment tout est bouleversé au point que l'on se demande qui est quoi et qui représente quoi.

D'une part, nous ne sommes pas capables de rester dans la cohérence du modèle importé qui est synonyme de modernité pour nous. D'autre part, nous n'arrivons pas non plus à considérer et encore moins à consolider nos systèmes ancestraux. Même à s'en inspirer honnêtement. Certes, nous sommes en eaux troubles. Les personnalités qui auraient pu garder la tête hors de l'eau – à défaut de flotter – sont en passe de faire partie des noyés tellement la partisannerie et peut-être doublée d'autres velléités plus honteuses sont passées par elles. Parlons des acteurs de résolution de conflits dans la société traditionnelle Moagha.

Qui a le profil d'un émissaire de pacification ?

Dans la société Moagha, il est généralement admis que l'humain est 9 et jamais 10. Pour signifier que le meilleur des humains n'atteindra jamais la perfection et qu'il aura toujours au moins une faiblesse. L'on estime aussi que vivre ensemble implique des possibilités de conflits. Un conflit devrait être dépassé en suivant des procédures et de quelques protocoles qui peuvent impliquer l'action d'une tierce partie dans le rôle de pacificateur ou d'intercesseur.

Voici quelques cas de pacificateurs selon le contexte ou les protagonistes.
Fauter contre la coutume de sa propre famille. Le pacificateur est un neveu de la famille. Quelqu'un dont la mère est fille de la famille du fautif. Le neveu conduit la procédure de présentation d'excuses. C'est le cas encore dans plusieurs familles lorsqu'une fille tombe enceinte avant le mariage. Ceci est considéré comme une faute envers la famille. Il faut une réparation.
Fauter contre la nature. Par exemple quand la foudre s'abat sur votre maison ou un arbre sur votre propriété. Faire la bagarre dans la brousse. Proférer des propos inacceptables envers son père ou sa mère ou envers sa propre personne. Mentir en prenant la nature à témoin. Etc. Le pacificateur dans ce cas, ce sont les maîtres forgerons qui sont sensés comprendre la nature et avoir le pouvoir de converser avec elle pour réparer la faute.
Fauter contre son frère ou sa sœur, son époux/épouse, son ami... Le pacificateur est une tante, un oncle, un vieillard ou quelqu'un de plus âgé que les protagonistes et pour qui la victime à une grande considération.
Fauter contre une communauté. Il peut arriver que deux communautés voisines soient en conflit. En général chaque communauté dispose de sa communauté pacificatrice qui est connue. Chaque communauté a l'obligation d'accepter tout effort de pacification entreprise par sa communauté pacificatrice. Par exemple les forgerons (Saanba sont des pacificateurs de Yarsé et vice-versa).
Contestation d'un testament. Refuser d'appliquer les dernières volontés manifestement erronées d'un défunt. Ses héritiers ne peuvent pas juste passer outre. Il faut procéder par un intercesseur pour obtenir le rejet desdites volontés. Si le défunt était un Yarga, ses enfants confient leur problème à un Sagnan (forgeron) ou un Peulh. Celui-ci peut donner l'autorisation de modifier le testament. Il en assume toute la responsabilité et rendra compte à son allié lorsqu'ils se retrouveront dans l'au-delà.

En général, l'exercice de pacification est un exercice de magistère moral, culturel ou intellectuel. En effet, depuis au moins le 15e siècle les lettrés musulmans venus du Mandingue ont souvent eu un rôle et une considération enviable dans la société Moagha. Ce qui leur offre un magistère intellectuel pour intercéder ou pacifier certains conflits. Celui à qui l'on demande d'accepter les excuses doit avoir une forte considération pour la personne du pacificateur ou pour ce qu'il représente. C'est important. Un fautif ne peut pas dans ce cas envoyer une personne socialement inférieure à lui pour présenter ses excuses. Par exemple vous ne pouvez pas envoyer votre petit-frère et encore moins votre fille ou votre employé pour aller présenter vos excuses à moins que la victime soit socialement inférieure à ce pacificateur, intercesseur. Même dans ce cas, la victime peut refuser les excuses.

Le pacificateur, intercesseur doit impérativement avoir une légitimité reconnue et acceptée par la victime. C'est cette légitimité qui lui confère en fait ce magistère. Quelque part, le pacificateur, intercesseur gage sa propre réputation sur la sincérité du fautif et se porte garant que la faute commise ne se reproduira plus. Ce n'est pas un rôle banal. Il va sans dire que le pacificateur ne peut être d'une moralité notoirement douteuse. Il ne peut impliquer dans l'opération de pacification une personne qui a un conflit avec la victime. Par exemple son rival ou son ennemi public.

Est-ce que le processus peut se faire en l'absence du fautif ? Sauf cas de force majeur, les Mossé sont formels : « Ned zug ka põngd a poorẽ ye. » « On ne saurait raser la tête de quelqu'un à son absence. », dit ce proverbe. Raison pour laquelle, le protocole doit être respecté rigoureusement de sorte que durant le processus rien ne soit perçu comme une glorification du fautif.

Etymologiquement, en mooré, un fautif a un manque. Il manque dans sa personnalité une portion équivalente à sa faute. Le verbe [kong-gué]. A la victime, le fautif lui a littéralement décollé quelque chose. Le verbe [béégué] illustre cela. En revanche si tout se passe bien jusqu'à la fin, fautif et victime sont glorifiés à la fin. « L'humilité précède la gloire. » Les deux ont retrouvé leur plénitude sociale. Il est arrivé que les protagonistes s'embrassent, versent des larmes ensemble ou esquissent des pas de dance s'ils étaient copains ou de même génération…

Le langage et le vocabulaire doivent être soignés. Les termes « excuses » et « pardon » sont-ils équivalents dans le cadre d'une pacification ?

Conceptuellement, il faut se garder de faire la confusion entre excuses et pardon. Cette confusion ambiante dans les concepts ne nous aide pas non plus. Excuses et pardon sont confondus alors qu'il y a une différence conceptuelle. Le premier concept est un acte de contrition de la part de l'agresseur/fautif vis-à-vis de la victime. Présenter ses excuses nécessite au moins deux personnes. L'agresseur/fautif et la victime. Le premier présente ses excuses à la seconde. La victime peut accepter ou ne pas accepter les excuses. Cela fait partie intégrante de la pénitence de la personne qui est en faute et qui a besoin de la victime pour la réparation. L'on présente ses excuses à une victime. Le fautif est en position inférieure ; il agit et demande approbation de la victime.

Quant au pardon, il est une propriété exclusive de la victime. Elle est maîtresse de le donner ou pas. Elle peut pardonner sans excuses. Elle peut accepter des excuses sans pardonner. Le fautif n'a pas son mot à dire dans le pardon. Tout au plus il peut demander pardon mais doit garder en conscience que la réponse à sa requête n'est pas garantie. Le pardon vrai est une donnée intime qui exclut toute pression externe. Seule la victime sait si elle a pardonné.

« Excuses » et « pardon » relèvent davantage du relationnel et du social et des intérêts individuels. La justice est du registre du sociétal, de l'intérêt général. « Excuses » et « pardon » peuvent empêcher la justice d'intervenir. Ils ne peuvent pas par contre l'anéantir n'importe comment une fois qu'elle est passée. Mais qu'en est-il alors de fautes politiques graves chez les Mossé ?

Puisque le politique est aussi un humain, il peut fauter contre la coutume alors qu'il exerce une autorité. Un Naaba en pays Moagha est un justiciable. S'il commet une faute qui mérite un procès, il est jugé. Il n'est pas hors des lois du pays. Il peut être déchu du trône mais malheureusement cette déchéance est souvent suivie d'une peine de mort.

Ainsi un Mogho Naaba est un justiciable selon les lois du Mogho. Si ses actes le conduisent à un procès dont le jugement est la peine de mort, l'on a prévu un pacificateur qui pourrait lui donner la grâce si des circonstances lui sont favorables. D'après Maître Pacéré, « La seule personne qui peut intercéder pour que l'on ne tue pas le Mogho Naaba c'est le Wemba. » De fait, ce rôle d'ultime sauveteur fait que « Le Wemba est au-dessus du Mogho Naaba. » a conclut le grand homme de culture.

Historiquement, la fonction de Wemba est occupée par une femme. La seule personne qui peut sauver la vie du puissant monarque est une dame. Une tante mariée. Par la suite des hommes ont occupé la fonction. La coutume considère que le titulaire jouit d'un grand respect mais il est appelé « femme » et jamais « homme ». Ainsi lorsque le Wemba arrive au Palais de Ouagadougou, les instrumentalistes de la cour jouent des notes qui disent à-peu-près ceci : « Regardez-moi marcher ! Mes seins rebondissent sur ma poitrine. Je roule mes fesses… » Bref, la tradition veut que l'on retienne que c'est une fonction rattachée à une femme.

En somme, aucune société sérieuse ne peut faire l'éloge de l'impunité. Nul n'est au-dessus des lois. La tradition ne peut pas être convoquée pour soutenir le contraire. Notre tradition et nos coutumes sont plus rigoureuses car les jugements étaient plus radicaux et exécutoires. Une des raisons de la durabilité de ces Etats provient de cela d'ailleurs. Un chef régnant est un justiciable à plus forte raison un chef déchu. L'intérêt général domine tout. Un prince qui n'a pas eu le pouvoir (ou plus rarement l'a perdu) et qui ne peut se soumettre sincèrement à la nouvelle autorité, s'exile. Parfois avec un lot de partisans. Cela est une des raisons de la profusion des royaumes et chefferies mossé et de nombreux changements de statut social voire d'ethnie. Des Nakomsé sont ainsi devenus des Saanba (forgerons), des Yarsés, des Gourounsi, des Bissa, des Samo, … voire des Fall au Sénégal ou en Mauritanie, etc. Pr Michel Izard et autres nous ont enseignés amplement cela.

Le sage Larlhé Naaba Abga a aussi enseigné que « Naba Karfo a laissé le souvenir d'un empereur méchant. Son fils, Konlil Wobgo, l'était plus encore. […] Konlil Wobgo commit de graves infractions contre les coutumes. Il se permit en particulier de vendre des femmes comme esclaves. C'est pourquoi, bien qu'il fût le fils aîné de Naba Karfo, et à ce titre Djiba Naba, les ministres l'écartèrent du trône lors de la mort de son père. Il fut envoyé à Kamsando (cercle de Kombissiri). »

L'exil d'un prince n'a jamais été une catastrophe dans notre culture. On lui souhaite juste santé et bonne conquête pour élargir le weogho (le territoire). S'il ne peut cela, il accepte dignement sa nouvelle situation sans jamais essayer de déstabiliser sa patrie d'origine car il n'est pas un tampiiri. L'hôte qui l'accueille devrait normalement s'assurer que son protégé ne soit un problème pour personne. Le Mogho Naaba Wobgo, défait par l'armée coloniale française a tenté 5 fois de reprendre militairement son royaume. Cinq échecs. Sa querelle était juste, son combat était noble. Néanmoins, il est mort à Zanwéoyiiri en territoire ghanéen. L'on a organisé ses funérailles à Ouagadougou comme il se doit. Le Mogho a-t-il cessé de fonctionner ? Non, il s'est adapté à la catastrophe qui venait de le frapper si durement. Il a même su par cette tragédie susciter l'unité de la nation moagha rompue depuis des siècles.

Maître Pacéré nous a enseignés depuis toujours qu'au Mogho c'est un corpus législatif et un ensemble de principes qui organisent la vie à tous les niveaux y compris dans la gouvernance politique, l'armée et la justice. L'intérêt général est au-dessus de tout au Mogho. Pr Joseph Ki-Zerbo dont nous célébrons les 100 ans de naissance, a dit qu'au « Mogho, le Naaba règne et la coutume gouverne. » Aucun prince déchu ou non, n'est supérieur à son peuple ni aux lois du pays. Jusqu'à présent, nous nous en tenons à ces enseignements. Les fondements de tout éloge à l'impunité devront être trouvés ailleurs que dans la tradition des Mossé. Au nom du futur, ne tordons pas la culture pour justifier la décadence du présent.

Le pouvoir de Blaise a corrompu et discrédité l'essentiel des institutions traditionnelles. A présent, il risque de les emporter dans sa tombe. A Dieu ne plaise car à la vérité est la matrice de l'essentiel des cultures d'Afrique. Dieu nous garde et redonne force à la vérité dans cette patrie.

Patinnema
Juillet 2022

Categories: Afrique

ACEP-Burkina : Une journée de salubrité pour se rapprocher de la clientèle

Sun, 31/07/2022 - 23:30

L'Agence de crédit pour l'entreprise privée (ACEP-Burkina) a organisé une journée de salubrité au marché « 10 Yaar » de Ouagadougou, ce dimanche 31 juillet 2022. Cette activité s'inscrit dans le cadre de la célébration des dix ans d'existence de l'institution financière.

C'est sous un soleil ardent que les agents de l'ACEP-Burkina et les commerçants se sont regroupés pour accomplir une mission : rendre propre marché du 10 Yaar. Equipés de gants, de cache-nez, de balais, de pelles, de charrettes et de poubelles, ils se sont attelés à nettoyer de fond en comble les lieux. Les devantures des magasins, les caniveaux, les abords de la route, les ruelles du marché ont été pris d'assaut. En seulement quelques heures, la différence était nettement perceptible : le marché de 10 Yaar affichait un visage propre.

Ousséni Kirakoya (en lunettes) a mouillé le maillot aux côtés de ses collaborateurs et des commerçants.

Selon le directeur de l'Agence de crédit pour l'entreprise privée (ACEP-Burkina), Ousséni Kirakoya, cette journée de salubrité témoigne de l'attachement de l'institution de microfinance à améliorer le cadre de vie des populations. Il a précisé que le choix du 10 Yaar est un symbole, car de nombreux clients de l'institution travaillent dans ce marché. « ACEP-Burkina est une entreprise citoyenne et responsable qui se soucie du bien-être de ses clients, de ses collaborateurs et de ses partenaires », a-t-il déclaré. Ousséni Kirakoya a souhaité que cette cohésion entre les équipes et les clients soit entretenue à long terme.

Jonas Sawadogo a montré l'exemple en mettant la main à la pâte.

Selon le représentant de la délégation spéciale de l'arrondissement 2 de la commune de Ouagadougou, Jonas Sawadogo, cette initiative est à saluer à double titre. « C'est une réponse à l'appel du gouvernement qui a lancé l'opération ‘‘mana-mana'' pour renforcer la cohésion sociale et améliorer le cadre de vie. Cela constitue un exemple qui doit inspirer d'autres structures », s'est-il exprimé. Il a confié qu'il est impératif de sensibiliser les riverains à l'entretien de cet espace de commerce.

Les communautés impliquées

Le président de l'Union des commerçants du marché du 10 Yaar, Issa Kouanda, a demandé aux commerçants de faire plus d'efforts pour maintenir le cadre sain et agréable, après cette journée de salubrité. Il leur a demandé de se munir de poubelles pour éviter de jeter les ordures dans le marché. Aussi, il leur a conseillé d'éviter de verser les eaux usées dans les caniveaux du marché.

Issa Kouanda a confié que la propreté attire davantage la clientèle.

Le représentant de la chefferie coutumière, Naaba Sanèm, a félicité toutes les parties prenantes à cette activité. Il a souligné que les maladies se propagent parfois à cause du manque d'hygiène. Il a donc préconisé aux riverains d'adopter les bons comportements pour être en bonne santé.

Naaba Sanèm a béni les initiateurs.

Au-delà de l'opération de salubrité, l'ACEP-Burkina a offert du matériel (poubelles, pelles, charrettes, balais, etc.) pour maintenir le marché propre. En plus de cette journée de salubrité, l'ACEP a organisé, pour la commémoration de ses dix ans, des séances de reboisement dans les régions du Centre-Nord, du Centre, du Centre-Ouest et de l'Ouest. D'autres activités sont en projet. Il s'agit notamment d'activités commerciales et promotionnelles, l'ouverture d'agences et une nuit de gala.

La remise du matériel aux commerçants du marché.

Ousséni Kirakoya a fait le bilan des actions de l'ACEP-Burkina, une institution spécialisée dans le financement des très petites, petites et moyennes entreprises urbaines et périurbaines. En dix ans d'existence, l'institution compte dix agences au Burkina. Elle compte presque 300 collaborateurs. Plus de 30 000 entrepreneurs ont été accompagnés financièrement. Plus 70 000 emplois ont été créés de manière directe et indirecte. Ousséni Kirakoya a aussi rappelé que plus de 300 milliards de francs CFA ont été injectés dans l'économie nationale, avec l'appui des partenaires.

SB
Lefaso.net

Categories: Afrique

Elections législatives au Sénégal :Kadré Désiré Ouédraogo à la tête d'une mission d'observation

Sun, 31/07/2022 - 18:10

L'ancien Premier ministre burkinabè et ex-président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, est à la tête de la mission d'observation électorale de la CEDEAO pour les Législatives qui s'ouvrent ce dimanche 31 juillet 2022 au Sénégal, a appris l'Agence d'information du Burkina (AIB).

Les électeurs sénégalais sont appelés aux urnes ce dimanche pour choisir
165 députés. Ils sont 7.036.466 inscrits sur la liste électorale définitive dont 6.727.759 au niveau national et 308.707 à l'étranger avec la participation de 8 coalitions de partis politiques en lice sur les 15.

Le Sénégal compte 54 circonscriptions électorales dont 46 au niveau national et 8 à l'étranger.
Au niveau national, il existe 6.641 lieux de vote soit 15.196 bureaux de vote.
A l'étranger, il y a 372 lieux de vote et 758 bureaux de vote.

Précisons que les enjeux de ces élections portent sur la parité des listes des candidats, le parrainage des candidatures et la cohabitation à l'hémicycle. Des analystes soupçonnent aussi la coalition au pouvoir de vouloir se tailler une majorité confortable, afin d'offrir un éventuel troisième mandat au président Macky Sall.

Conscient de l'importance des Législatives du 31 juillet 2022, le Chef de la Mission d'observation de la Cedéao, Kadré Désiré Ouédraogo, a rappelé à la cinquantaine d'observateurs, le professionnalisme qui doit les animer une fois sur le terrain.

Arrivé quelques jours avant les élections à Dakar, dans la capitale sénégalaise, Kadré Désiré Ouédraogo, a eu à rencontrer les acteurs impliqués dans ce processus électoral.
Le Chef de la Mission d'observation électorale de la Cedeao a pu ainsi échanger avec la direction générale des élections, le ministère des Affaires étrangères et la commission électorale nationale autonome.

Kadré Désiré Ouédraogo avait à ses côtés lors de ses déplacements quelques responsables de la direction des affaires politiques de la Cedeao dont le Chef de la Division assistance électorale Francis Gabriel OKE.

Lefaso.net

Source : Agence d'information du Burkina avec lemedium.tg
Crédit photo : AIB

Categories: Afrique

Sécurité dans le Centre-Est : L'armée neutralise une vingtaine de terroristes dans la zone de Bittou

Sun, 31/07/2022 - 18:05

L'armée burkinabè a neutralisé une vingtaine de terroristes et détruit d'importants matériels, jeudi et vendredi, aux alentours de Bittou (Centre-est), a appris l'Agence d'information du Burkina (AIB), ce dimanche 31 juillet 2022.

L'aviation et l'artillerie burkinabè ont effectué des tirs ciblés, les 28 et 29 juillet 2022, sur des positions terroristes, au niveau des zones forestières de Nouaho et de Kankanmogré, à 18 km de Bittou, province de Boulgou, dans la région du Centre-est.
Des sources sécuritaires, jointes par l'AIB, font état d'une vingtaine de terroristes neutralisés et de la destruction d'importants matériels.
Par ailleurs, les tirs d'artillerie entendus le 30 juillet 2022 à Ouahigouya, visaient aussi des positions terroristes dans la région du Nord.

Lefaso.net
Source : AIB

Categories: Afrique

ONG Impact and Developement Technical Agency : Des kits alimentaires pour 50 femmes déplacées de Seytenga

Sun, 31/07/2022 - 15:40

L'ONG Impact and Developement Technical Agency (IDT Agency) a procédé, le 28 juillet 2022 à Dori, chef-lieu de la région du Sahel, à la remise de kits alimentaires à 50 femmes responsables de ménage issues des déplacées internes de Seytenga. La remise s'est déroulée en présence du haut-commissaire de la province du Séno, Maurice Konaté.

Le drame de Seytenga survenu les 11 et 12 juin derniers a occasionné le déplacement massif des populations de cette localité et des environs vers Dori. Environ 20 mille personnes ont rallié le chef-lieu de la région du Sahel pour trouver refuge. Dès les premières heures de ce drame, l'Etat burkinabè et ses partenaires ont multiplié les actions pour venir en aide à ces personnes déplacées.

Une bénéficiaire recevant son kit alimentaire des mains des officiels.

Le 28 juillet, l'ONG Impact and Developement Technical Agency (IDT Agency), dans un élan de solidarité, était au chevet de ces déplacés. 50 femmes responsables de ménage ont reçu chacune un kit alimentaire. Chaque kit est composé d'un sac de riz de 50 kilogrammes, de 2 kg de sel, de 3 litres d'huile et d'une somme de 5 000 francs CFA en espèces.

Mohamoudou Balobo, le représentant du secrétaire exécutif de IDT Agency.

Selon Mohamoudou Balobo, le représentant du secrétaire exécutif de IDT Agency, cette marque de compassion à l'égard des femmes responsables de ménage issues des déplacés de Seytenga témoigne de l'attention que leur organisation accorde à la crise humanitaire que traverse le Burkina Faso depuis 2016. De son avis, nul ne peut rester insensible face à la situation de ces déplacés. Ces kits alimentaires vont donc permettre aux bénéficiaires de se nourrir pendant un certain temps. M. Balobo précise que ce sont plus de deux millions de francs CFA qui ont été mobilisés par IDT Agency pour cette action de solidarité.

Maurice Konaté, haut-commissaire de la province du Séno, a félicité les donateurs.

Quant au haut-commissaire de la province du Séno, Maurice Konaté, président de la cérémonie, il a salué l'initiative de IDT Agency. « C'est un geste que nous apprécions à sa juste valeur. On a toujours besoin de l'aide des uns et des autres. C'est le lieu pour moi de remercier tous les partenaires qui ont été toujours à nos côtés pour qu'ensemble nous puissions consolider la résilience de cette population vulnérable composée essentiellement de femmes et d'enfants », a ajouté l'autorité provinciale.
Pour les bénéficiaires, le geste de IDT Agency est un ouf de soulagement. « Ces kits vont nous permettre de nourrir nos familles, nous remercions beaucoup les donateurs », a laissé entendre une des bénéficiaires, Ramata Diallo.

Daoula BAGNON
Correspondant LeFaso.net/Dori

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Access international studies : Des conseils pour réussir ses études à l'étranger

Sun, 31/07/2022 - 14:32

En visite au Burkina Faso, Me Maïmouna Togo, avocate au barreau du Québec, était face aux clients et futurs clients d'Access international studies (AIS), le mardi 26 juillet 2022 à Ouagadougou. Dans une atmosphère conviviale, elle a expliqué à son auditoire sa mission au sein de AIS, une agence créée en 2018 par des étudiants et anciens étudiants burkinabè à l'étranger, sous le nom de Access Morocco.

Access international studies (AIS) est né du désir de ses membres-fondateurs d'épargner à leurs jeunes frères et sœurs les difficultés liées aux études à l'étranger qu'ils ont eux-mêmes vécues. Entre autres difficultés, on dénombre les procédures administratives, la demande de visa et du permis d'études. Pour ce faire, un éventail de services est proposé pour permettre aux étudiants de réaliser leurs projets dans les meilleures conditions : conseil-orientation, accompagnement juridique, inscription dans les universités, procédures administratives, procédure de visa, etc.

Vue des participants.

Selon son premier responsable, Bienvenu Domboué, AIS se positionne en tant qu'agence crédible de conseils, d'orientation et d'accompagnement aux personnes désirant étudier à l'extérieur. Le Maroc fut le premier pays dans lequel l'agence a offert ses services. « A partir de 2020, nous avons étendu nos services à d'autres destinations comme la Turquie, la Tunisie et la France. De 2020 à 2021, nous avons accompagné, en plus du Maroc, une trentaine d'étudiants dans ces différents pays. En fin 2021, nous avons officialisé l'accompagnement des étudiants vers le Canada », informe M. Domboué. AIS, c'est également dix emplois dont six directs et une vingtaine d'universités partenaires.

Le premier responsable de AIS a dressé un bilan satisfaisant des actions de sa structure.

Afin de maximiser les chances de succès dans l'obtention des visas et des permis d'études au Canada, cette agence s'est attachée les services d'une avocate au Barreau du Québec dont l'expertise est reconnue en matière d'immigration. Profitant de son séjour à Ouagadougou, elle a partagé son expertise en matière d'immigration avec des étudiants.

« Si une personne ordinaire soumet son dossier auprès des autorités d'immigration, en principe, il y a un délai de traitement qui peut prendre un mois ou deux mois. Mais les autorités de l'immigration peuvent ne pas respecter ce délai ou ne pas donner les résultats. Lorsque je vois que le dossier de mon client n'avance pas, je cherche à connaître les motifs ». C'est en ces termes que Me Maïmouna Togo a campé le décor de la cérémonie.

Les étudiants peuvent compter sur Me Maïmouna Togo.

Certes, l'avocat dispose de stratégies pour accompagner l'étudiant dans les procédures mais la décision définitive, à l'écouter, appartient à l'agent référentiel qui délivre le permis d'études. De ce fait, son rôle consistera à faire en sorte que l'étudiant réponde aux critères généraux, tout en mettant l'accent sur les directives du pays d'origine de celui-ci. Pour un étudiant du Burkina Faso, les directives sont celles de Dakar ; pour le Bénin, ce sont celles d'Accra ; la France, celles de Paris, a indiqué l'associée de AIS. Au-delà des procédures administratives, l'avocat joue également un rôle juridique lorsqu'on veut intenter une action contre une décision d'immigration.

Dr Saïdou Séguéda lors de la conférence de presse.

Au cours de cette conférence de presse, Dr Saïdou Séguéda, coordonnateur en Reconnaissance des acquis et compétences des Enseignants formés à l'extérieur du Canada (REC-EFE), s'est prononcé sur le fonctionnement du système universitaire canadien, l'intégration et la réussite des étudiants internationaux au Canada. Il a par ailleurs formulé des conseils aux étudiants qui désirent poursuivre leurs études à l'extérieur.

« Quand vous quittez le Burkina Faso pour aller étudier au Canada, il y a des manières d'étudier. Et si vous ne maîtrisez pas, vous risquez de ne pas avoir immédiatement de bons résultats. Si un étudiant veut obtenir de bons résultats, et pouvoir postuler à des bourses d'excellence, il y a des choses qu'il ne faut pas faire. Je pourrais partager le secret avec les futurs clients de la structure de M. Domboué », a déclaré Dr Séguéda. En perspective, AIS projette de reprendre l'accompagnement des étudiants dans des pays comme les États-Unis et l'Allemagne.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Promotion des droits humains : Des documents pédagogiques pour renforcer les capacités des agents des Eaux et Forêts

Sun, 31/07/2022 - 14:21

La cérémonie de présentation des outils pédagogiques sur les droits humains et leur intégration dans les missions du corps des Eaux et Forêts au Burkina Faso s'est tenue vendredi 29 juillet 2022, à Ouagadougou. C'est Paul Guiguemdé qui a présidé la cérémonie, au nom de la ministre en charge de l'Environnement.

Renforcer les capacités des agents des Eaux et Forêts du Burkina Faso en matière de droits humains pour une meilleure collaboration entre les agents et la population. C'est l'objectif visé par l'Institut danois des droits humains (IDDH) à travers cette activité, qui se tient en partenariat avec le ministère en charge de l'Environnement. Dressant le bilan de leur parcours, le colonel Pingaté Lamien, directeur général de l'Ecole nationale des eaux et forêts du Burkina Faso, a indiqué que ce sont au total 170 agents de terrain, 20 instructeurs et les treize directeurs régionaux qui ont été formés.

Le colonel Pingaté Lamien, directeur général de l'Ecole nationale des eaux et forêts du Burkina Faso.

A l'occasion de cette cérémonie, des documents pédagogiques en lien avec les droits humains ont été présentés et remis au chef du corps des Eaux et Forêts pour renforcer l'enseignement dans les écoles de formation. Pour finir, le colonel Lamien a émis le vœu d'une prolongation et d'un élargissement du projet à tous les agents du ministère. « En deux ans de collaboration, nous nous sommes rendu compte que le besoin de connaissances en matière de droits humains est énorme. Nous souhaitons que ce partenariat soit renouvelé et élargi à l'ensemble du ministère », a-t-il déclaré.

Paul Guiguemdé, le représentant de la ministre en charge de l'Environnement.

A en croire le représentant de la ministre en charge de l'Environnement, Paul Guiguemdé, cette formation sur les droits humains vient à point nommé dans la mesure où le corps des Eaux et Forêts joue une double mission : celle du développement local et celle des forces de défense et de sécurité. Aussi, il a précisé que dans la pratique, certaines répressions des délinquants dans la gestion des ressources forestières et fauniques étaient contraires aux règles des droits humains.

C'est pourquoi, dit-il, « il est très utile de renforcer les capacités des agents en matière de droits humains afin de faciliter une meilleure collaboration entre ces derniers et les populations, pour une gestion durable des ressources forestières et fauniques ».

Evariste Ouédraogo, le représentant de l'Institut danois des droits humains au Burkina.

Ces résultats obtenus en 24 mois constituent un motif de satisfaction pour le représentant de l'IDDH au Burkina Faso, Evariste Ouédraogo. « En deux ans, nous avons atteint tous les résultats et nous nous projetons pour lancer une nouvelle étape d'activités dans la période 2023-2024 », a-t-il confié. Pour lui, cela témoigne de tout le sérieux et de l'engagement sans faille des autorités et des responsables du ministère à former et à renforcer les capacités de leurs agents en matière de droits humains.

Une vue des participants.

En rappel, c'est le 29 janvier 2020 que le protocole de convention des droits humains et leur intégration dans le corps des Eaux et Forêts du Burkina Faso a été signé entre le ministère en charge de l'Environnement et l'Institut danois des droits humains. Le projet a été financé par l'Union européenne.

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

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Appel à candidatures pour le recrutement d'étudiants pour la préparation au Diplôme d'Etudes Supérieures de Comptabilité et de Gestion Financière (DESCOGEF)

Mon, 25/07/2022 - 10:00

Année académique 2022-2023

Le Président du conseil scientifique du Centre agréé de Formation à l'Expertise Comptable du Burkina Faso porte à la connaissance des étudiants et des travailleurs qu'il est ouvert dans le Centre agréé de Formation à l'Expertise Comptable et Financière du Burkina Faso (CFECF-BF) le recrutement de cinquante (50) étudiants en première année du Diplôme d'Etudes Supérieures de Comptabilité et de Gestion Financière (DESCOGEF). Le diplôme est de niveau Master (BAC+5).

1- Conditions d'admission
Peuvent faire acte de candidature :
Les titulaires au moins du diplôme de licence en comptabilité ou en gestion conformément au Règlement N°03_2020_CM_UEMOA instituant le Diplôme d'Etudes Supérieures en Comptabilité et de Gestion Financière (DESCOGEF) commun aux Etats de l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA).

2- Admission
Les candidats présélectionnés à l'issue d'un examen de leur dossier seront soumis à un entretien avec le jury de sélection qui retiendra la liste finale des candidats admis.

3- Frais d'inscription et de formation
Les frais d'inscription annuelle s'élèvent à cinquante mille (50 000) Francs CFA.
Les frais de formation s'élèvent à deux millions (2 000 000) FCFA payables en trois (03) tranches dont 50% à l'inscription.

4- Composition du dossier
Une demande manuscrite non timbrée, adressée au Président du Conseil Scientifique du Centre ;
Un Curriculum vitae ;
Une lettre de motivation ;
Une photocopie certifiée conforme à l'original (par la Mairie ou le Commissariat de police) du diplôme de la Licence et du Baccalauréat ;
L'attestation de reconnaissance CAMES du diplôme (pour les établissements privés) ;

Quatre (4) photographies récentes portant au verso votre nom, prénoms et votre signature ;
Une pièce d'état civil ou tout document permettant d'établir votre filiation ;
Les relevés de notes de la 1ère à la 3ème année de la licence et du Baccalauréat ;
Une photocopie de la quittance de paiement des frais de dépôt des dossiers.

5- Dépôt des dossiers de candidatures :
Dépôt des dossiers de candidatures : du 16 Août au 17 Septembre 2022 ;
Présélection : 24 Septembre 2022 ;
Entretiens : 1er Octobre 2022 ;
Résultats : 08 Octobre 2022 ;
Début des cours : 07 Novembre 2022.

Le dépôt des dossiers a lieu du lundi au vendredi, de 8 heures à 12 heures 30 minutes et de 13 heures 30 minutes à 15 heures 30 minutes au Centre agréé de Formation à l'Expertise Comptable et Financière (sise à l'Université de Technologies et de Management (UTM) / Tél. 25 48 37 01).
Pour toute autre information complémentaire, contacter le Centre à l'adresse suivante : consortiumburkina@gmail.com Tél 25 48 37 01.

NB : Les frais de dépôt de dossiers s'élèvent à vingt-cinq mille (25 000) francs CFA, payable auprès de la comptabilité du Centre.

La formation est dispensée dans la soirée à partir de 18 heures du lundi au vendredi et le samedi à partir de 15 heures. La présence aux cours est obligatoire.

Le Président du Conseil Scientifique

Pr Rabiou CISSE
Chevalier de l'Ordre national
Officier de l'Ordre des Palmes académiques

Ampliations :
UJKZ
DAOI
IBAM
IUFIC
ONECCA
APIST
DGESUP

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In memoriam Gamene/Bougsare Marguerite

Mon, 25/07/2022 - 08:30
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Décès de KINDA Koudbila Abdel Rachid : Remerciements.

Mon, 25/07/2022 - 08:30

Les grandes familles KINDA et KONATE à Kongoussi, Zaouna, Ouagadougou, Tougan, Boromo, Bobo-Dioulasso ;
Les familles alliées et amies,

Adressent leurs remerciements à tous ceux qui de près ou de loin leur ont apporté des soutiens multiformes et témoigné de leur compassion, amitié et sympathie lors du rappel à Dieu de leur petit-fils, fils, frère, cousin et neveu :

KINDA Koudbila Abdel Rachid,

Précédemment étudiant en 1ère année Mathématique, Physique Chimie Informatique à l'université HASSAN II de Casablanca au Maroc (à la faculté des sciences et techniques de Mohammedia).
Décès survenu le 07 Juillet 2022 au Maroc et de son inhumation le 17 Juillet 2022 au cimetière municipal de Gounghin.

Elles remercient particulièrement :
Son excellence l'Ambassadeur du Burkina Faso au Maroc et ses collaborateurs ;
L'Agence Marocaine de la coopération internationale ;
Madame la Directrice du CIOSPB et ses collaborateurs ;
Les différentes délégations venues de Kongoussi, Tougan , Boromo, Bobo-Dioulasso, Toussiana, Dédougou, Ouahigouya, Koudougou, Fada, Sabou, Laye et Gaoua ;

Les voisins de la famille KINDA à Tanghin et Marcoussis ;
La communauté musulmane de Tanghin et Marcoussis ;
Les promotionnaires et amis du défunt ;
L'Association des Etudiants Burkinabé au Maroc ;
L'Association des anciens Etudiants Burkinabé au Maroc ;
Les amis et collègues des parents et frères du défunt.

Les familles s'excusent de ne pouvoir citer de noms, de peur d'en oublier.

Puisse le miséricordieux récompenser chacun au centuple de ses bienfaits.

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Décès de TIOYE LAMIANA : Remerciements et Faire-part

Mon, 25/07/2022 - 08:30

Les grandes familles, MIDIOUR, TIOYE, DOLI, MOMO à ORKOUNOU (Tiankoura/Bougouriba) ;

Le Colonel Major à la retraite Sié Edouard TOUE et son épouse Marie Cécile à Moov Africa ;

Tioyé Sié Boniface Directeur Régional des Impôts du Sud-Ouest et famille ;

Tioyé Sami à IB Bank, leurs frères, sœurs, neveux, nièces, cousins et cousines ;

Les petits-enfants et arrière-petits-enfants, à Diébougou, Bobo, Gaoua, Ouagadougou, en Côte d'Ivoire, en France et au Canada,

Les familles alliées TOE, KAMBIRE, DAH, KAMBOU, KANSIE, DESCHAMPS
Ont la profonde douleur de vous faire part du rappel à Dieu le 29 Juin 2022 à ORKOUNOU (Tiankoura) de leur fille, épouse, sœur, tante, mère, grand-mère, arrière grand-mère, belle mère :

TIOYE LAMIANA des suites de maladies à l'âge de 83 ans

Elles vous remercient pour vos nombreux soutiens multiformes lors de cette douloureuse épreuve.

Ces remerciements vont particulièrement à l'endroit des délégations venues de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, de Gaoua, des villages environnants, au Curé de la paroisse de Iolonioro et à tous ceux dont les noms n'ont pu être cités.

QUE DIEU TOUT PUISSANT VOUS LE RENDE AU CENTUPLE !

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L'ancien Premier ministre Lassina Zerbo sort du silence : « Vibrons au rythme du BURKINDI et réalisons le PAAMTIRAL pour préserver notre intégrité territoriale », lance-t-il

Mon, 25/07/2022 - 08:00

Dans cette tribune, le dernier chef de gouvernement du président Roch Kaboré, en appelle à l'unité nationale face aux dangers du moment qui menacent l'existence du Burkina Faso. "Nous devons dépasser le tryptique vérité, justice et réconciliation pour nous projeter vers le quadriptyque : Vérité, Justice transitionnelle (justice, pardon, réparation), Réconciliation et Vision (V.Jt.R.V)." affirme-il.

Six mois après les évènements du 24 janvier 2022, ma conviction qu'il y a urgence à faire avancer le Faso n'a pas changé. Ma détermination et mon engagement se sont plutôt renforcés.

L'immensité de la tâche pour faire avancer notre pays commande aux concitoyennes et concitoyens une cohésion exceptionnelle et une réalité de la Nation-Etat pour transcender nos divergences.

C'est le lieu de se rappeler toutes ces victimes civiles, ces braves FDS et VDP qui se sont engagés au sacrifice de leurs vies pour défendre notre intégrité territoriale ; un devoir de mémoire qui exige un humanisme tout particulier pour ces veuves et orphelins qui partagent le quotidien désespérant de nos deux millions de déplacés internes (PDI).

En leur rendant visite en décembre 2021 et janvier 2022 à Kaya et à Tougan, les visages de deux fillettes qui ont particulièrement attiré mon attention me hantent encore l'esprit et nous suivons leur évolution dans l'espoir de les voir retourner sur leurs terres accompagnées de leurs parents.

L'espoir suffit-il sans une forme d'audace ? Le Faso croule sous le poids du terrorisme et le Burkindi s'envole au-dessus des querelles vaines et d'un communautarisme sans précédent.

Quelles que soient nos affinités partisanes, quelles que soient les sensibilités politiques que nous incarnons et que nous représentons, nous mesurons tous, ces derniers mois à quel point nos concitoyennes et concitoyens sont préoccupés, désabusés et souvent même en colère.

Chez beaucoup d'entre eux s'expriment ce sentiment d'impuissance et cette perception d'abandon qui compromettent l'avenir de nos filles et fils de ces régions, qui ont longtemps crié leur désespoir et appelé au secours.

Pour autant, nombreux sont ceux qui ont encore l'audace d'espérer, de construire ou de reconstruire les bases ou les fondements de leur dignité, la raison du vivre ensemble.

Pour rien au monde nous ne devons TOUT sacrifier sur l'autel de la discorde, du clanisme ou de l'égoïsme. Nous nous devons d'inventer une nouvelle Normalité. La nouvelle norme pour éradiquer le terrorisme doit consister à unir tous les efforts dans une approche réellement cohérente.

Nous savons quoi faire ! Il faut juste que nous le fassions ! Nous ne pouvons pas nous asseoir et attendre ! Il nous faut une réaction collective !

Il s'agit de notre identité, de notre intégrité, de notre dignité.

Dès lors le devoir d'engagement nous appelle et nous devons y répondre à l'unisson. Nous devons comprendre ce qui nous arrive comme une tragédie des communs.

La réalité est que nous avons, à tort, pris pour acquis l'Etat-Nation tel que voulu et légué par la colonisation.

La réalité est que nous n'avons pas défini, auparavant, les bases communes de notre vivre ensemble.

La réalité est qu'au-delà des incantations et des formules convenues, nous n'avons pas suffisamment élaboré et partagé l'idée du Faso que nous souhaitons bâtir ensemble.

Nous avons pendant longtemps laissé les périodes d'exceptions saper ouvertement la gouvernance démocratique et polariser nos esprits au point d'en constituer notre normalité.

Pour mon profond respect des processus qui ont fondé nos institutions, ma grande considération pour notre peuple et ma foi inébranlable en des lendemains meilleurs, je formule le vœu d'une réconciliation véritable des cœurs.

Nous devons dépasser le tryptique vérité, justice et réconciliation pour nous projeter vers le quadriptyque : Vérité, Justice transitionnelle (justice, pardon, réparation), Réconciliation et Vision (V.Jt.R.V). Ces quatre piliers essentiels dans lesquels le rôle de tout un chacun sera déterminant pour l'émergence du socle Etat-Nation.

Un combat pour une renaissance d'un mieux vivre ensemble où le sens du bien commun, la solidarité, la paix et le sens élevé de l'intérêt collectif seront les fondements.

Un combat où les Burkinabè de l'extérieur, qui font notre fierté par leur sérieux, leurs talents, leur professionnalisme, leur intégrité et leur amour pour la patrie, participent à l'unisson au tocsin du PAAMTIRAL (entente, cohésion en fulfuldè). Leur contribution est inestimable, une nécessité pour faire avancer les efforts de reconquête du Faso et poser les bases solides du vivre ensemble.

C'est ce fil conducteur qui enracinera la fibre patriotique au son du Ditanyè, dont nos FDS et nos VDP ont besoin pour garder à l'esprit que perdre des batailles n'a jamais été perdre la guerre.

Notre Burkindi a toujours été un espoir pour l'Afrique et la jeunesse internationale, nous devons demeurer une inspiration, car notre cause est noble et notre peuple courageux.

Les amis et partenaires régionaux et internationaux trouveront en notre courage, notre cohésion et notre solidarité les gages d'une coopération aux résultats plus impactants pour un retour à la paix et au développement durable.

Allons donc vers ce cadre où chacun fait un pas vers l'autre sans faux fuyants, car l'actualité nous le commande. Nous devons continuer à nous encourager, à soutenir toute action allant dans le sens de bâtir ce Burkina Faso ETAT-NATION. C'est le lieu de saluer tous les efforts déjà entrepris par les autorités, les coutumiers, les religieux, les partenaires régionaux et internationaux.

Faire un pas vers l'autre, c'est se donner le devoir de connaitre la vérité, d'user de nos valeurs culturelles pour obtenir la pardon sincère (« Savoir puiser dans nos ressorts ancestraux l'amende honorable du fautif » disait Norbert Zongo), une réparation pour apaiser les cœurs et une redéfinition du vivre ensemble dans une vision fédératrice, mobilisatrice et prospective.

Nos us et coutumes auxquels nous sommes fondamentalement attachés nous enseignent comment, dans le respect de la victime et de ses ayant-droits, nous pouvons rechercher la vérité, aller au pardon, à la réparation et à la réconciliation.

Nous devons dépasser nos querelles idéologiques et politiques, transcender nos rancœurs, loin des préalables mortifères, fédérer nos énergies et vibrer au rythme du Ditanyé sans renier notre passé, cette boussole qui guide nos pas !

Oui notre passé, notre histoire doivent résolument nous instruire pour surmonter les défis du moment et poser les bases de cet ETAT-NATION dans lequel nous bâtirons ensemble un véritable Eldorado pour le Burkina et l'Afrique, un endroit où aucun Burkinabè n'aurait comme raison des conditions difficiles pour aller ailleurs en quête de son bien-être et de son épanouissement !

C'est à ce processus que je nous invite toutes et tous ! Ce n'est point le moment de baisser les bras ! Ensemble nous devons tous œuvrer à assoir l'ETAT-NATION burkinabè ! Nous en sommes capables !

Je nous prêche la paix. Je nous exhorte à la tolérance et l'amour fraternel. C'est la seule formule gagnante !

Que Dieu vous bénisse.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

Lassina Zerbo,
ancien Premier Ministre

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La démarche qualité : Clef de voûte de la performance et de l'efficience des services publics

Mon, 25/07/2022 - 07:30

RÉSUMÉ

La Qualité des services fournis, est devenue une préoccupation stratégique majeure des services publics. L'accroissement des organisations et institutions de l'administration publique, intégrant dans leurs cultures le processus du Système de Management de la Qualité, illustre l'étendue du besoin.
Le secteur privé déterminé par un univers très concurrentiel, à très tôt fait de la Démarche Qualité son cheval de bataille, quand les services publics sont progressivement rongés des maux tels : le laxisme, la désinvolture…

Les maux qui minent les services publics, sapent dangereusement les bases des missions régaliennes de l'Etat et avec elles, l'unité nationale. Dans ces conditions, il urge d'accélérer le positionnement de la Démarche Qualité au cœur du système de mise en œuvre des politiques publiques et partant de l'administration publique.

Cependant, Il ne s'agit pas d'une transposition mécanique des principes et procédures qualités éprouvés (facteurs de performances et de développement ) du secteur privé vers les le secteur public. Une nécessité de contextualisation, voire d'adaptation s'impose, vu que le secteur privé est mû par le principe économique de la rentabilité, tandis que l'administration publique peut-être pétrifiée par des pressions politiques aussi subtiles qu'apparentes.
En tout état de cause, la Démarche Qualité appelle l'opérationnalisation des concepts de Management de la Qualité, en introduisant et généralisant la culture de la définition d'objectifs mesurables, la satisfaction des besoins et des attentes des citoyens entre autres. Voilà les réels, nécessaires et incontournables buts attendus du fonctionnement d'une administration publique moderne et performante.

Introduction

Par les prestations et les services qu'elle rend aux citoyens, l'administration publique joue un rôle aussi indéniable que prépondérant dans le développement économique, social et culturel de nos sociétés.
Malheureusement, le secteur public burkinabè est encore miné par d'innombrables problèmes entravant sa bonne marche. Sous nos tropiques, il n'est rare d'entendre des directeurs comme de ses collaborateurs, parlant de l'administration publique des propos du genre : « ce n'est pas le champ de mon père ». Cette expression, reflet de la mentalité contreproductive de ceux et celles qui animent notre administration, traduit le degré de sa déstructuration.

A la différence des services publics, les entreprises privées ont très tôt intégré la Démarche Qualité, pour des raisons de survie dans un univers très concurrentiel. En effet, dans un contexte où l'offre est variée et/ou dépasse la demande, la Qualité des services rendus aux clients est un élément primordial, susceptible de produire la différence concurrentielle nécessaire au maintien ou au développement des marchés. La séduction du client est désormais une variable clé de la Qualité, à intégrer dans l'approche globale de l'offre d'un produit ou d'un service.

Dès lors, les attitudes et comportements du client-consommateur des entreprises privés ont évolué. Le client de mieux en mieux informé, est devenu très exigeant. Aujourd'hui, il ne suffit plus de livrer un produit qui réponde à un besoin direct, il faut aussi tenir surtout compte des valeurs associées au produit et/ ou au service rendu.

Ce client évolué, exigeant et attentif aux valeurs autour d'un produit est également un usager des services publics. Client des services publics et entreprises privées, il tente naturellement de transposer ses attentes vis à vis des entreprises privées aux services publics. Le secteur public doit donc repenser son mode de fonctionnement en promouvant la culture de la Qualité pour au moins une double raison : satisfaire les attentes des usagers des services publiques et optimiser la gestion des ressources publiques.
En créant et organisant les services publics et à travers les missions et objectifs qui leurs sont assignés, l'Etat vise la satisfaction des besoins des citoyens. C'est à juste titre que la modernisation de la gestion publique s'articule autour d'axes prioritaires comme l'accessibilité (socioculturelle, géographique et économique) et l'efficience des services publics.

La quête d'une optimisation des services publics requiert de l'autorité publique la mise en place d'une politique Qualité volontariste, exigeante et engageante, avec de réels mécanismes de management public.

A propos de la Qualité de service

La Qualité d'un produit ou d'un service est classiquement défini comme étant son aptitude à l'emploi. C'est aussi la mesure dans laquelle l'usager ou le consommateur du service ou du produit estime que ce qui lui a été offert répond à ses besoins et à ses attentes. Dans le cas typique des services publics, elle englobe la façon dont le service est rendu. La qualité du service s'intéresse donc à la relation entre les agents et les usagers d'un service donné.
Selon l'association française de normalisation (AFNOR), la Qualité de service est : ‘'la capacité d'un service à répondre par ses caractéristiques aux différents besoins de ses utilisateurs ou consommateurs ‘‘.

Au travers de ces définitions notionnelles, trois étapes d'identification classiques (usagers, besoins des usagers et attentes des usagers) sont à clarifier. Ces identifications clés détermineront les caractéristiques du service à rendre et donc la Démarche Qualité de ce service. Il ne faut surtout pas perdre de vue que les besoins de l'usager peuvent être définis précisément en attentes implicites et en exigences explicites.

Les exigences explicites sont directement associées aux caractéristiques fonctionnelles du service ou de la prestation rendue ;
Les attentes implicites concernent les dimensions connexes ou indirectement liées au service attendu. Ces attentes implicites sont plus difficiles à objectiver, elles se révèlent souvent en cas de dysfonctionnement. C'est en effet à ces moments critiques que l'usager prend conscience et peut exprimer des plaintes ou des désapprobations.

Une entreprise privée ou un service public qui adopte une meilleure Qualité de service arrivera à satisfaire ses clients/usagers et gagner leur confiance, ce qui renforcera ses avantages compétitifs et lui permettra d'éviter les plaintes et de les fidéliser.

Sans offre de service de Qualité dans les entreprises, le client mécontent n'hésitera pas à changer de fournisseur. Dans le service public du fait de la situation de monopole de l'offre, l'usager insatisfait n'hésitera pas à manifester son mécontentement ; mais c'est aussi et pire un gaspillage de ressources publiques importantes pour un service de Qualité médiocre.

Et pourtant, l'amélioration des relations entre les usagers et l'administration permet de contenter tous les acteurs. Les usagers profiteront ainsi de services publics de meilleure qualité, les fonctionnaires se sentiront mieux considérés et les gouvernements pourront se prévaloir d'avoir obtenu des résultats tangibles.

La Qualité de service peut être améliorée sans dépense budgétaire supplémentaire ou tout au moins sans grande dépense additionnelle, qui du reste, sera très vite amortie par les grands bénéfices générés par les vertus intrinsèques au Système Qualité. Aristote disait fort à propos : ‘'La qualité n'est pas un acte, c'est une habitude''. C'est un comportement à intégrer dans la culture de l'organisation qui obligerait ses membres .
En effet, ne pas laisser le téléphone sonner sans décrocher ou être courtois dans ses propos ne creuse pas le Budget mais a un impact sur la Qualité des services.

A contrario, la Non-Qualité engendre des dépenses supplémentaires : des mauvais comportements tels, laisser les lampes allumées en quittant les bureaux, mettre le climatiseur en marche sans fermer les portes et fenêtres, gestes banalisés dans nos services, sont entre autres quelques traits de gaspillage des ressources publiques.

a culture de la Qualité prend sens lorsqu'elle se construit sur des valeurs partagées par le personnel, les dirigeants et les gouvernants. Elle exige du personnel une pleine prise de conscience de la relation qualité et efficacité et des autorités son intégration dans la stratégie budgétaire des administrations. Les objectifs de Qualité doivent être hiérarchisés. Il est ainsi nécessaire de différencier les objectifs stratégiques, qui visent principalement l'efficacité du service, des objectifs de « mise en tension », qui s'intéressent à la relation de service avec les usagers.

Qualité de service et secteur public

Avec le profit, l'autre finalité de l'entreprise est la satisfaction du client (consommateurs/usagers …….). En effet, la meilleure option de prospérité pour les entreprises est de se focaliser sur le client, plutôt que sur les concurrents. Dans le secteur privé, la sanction ultime d'une mauvaise Qualité de service est la faillite. Cette menace étant absente dans le secteur public, il faut donc également mettre en place une stratégie qui s'appuie sur un système de sanctions et d'incitations.

La Qualité du service public peut se définir comme étant l'adaptation des services publics aux besoins des citoyens/usagers au « juste coût ». La Qualité d'une prestation de service public est donc une notion complexe recouvrant à la fois la qualité relationnelle et celle du contenu même du service.

Le concept de Qualité de services s'appliquerait d'autant mieux au secteur public qu'au secteur privé ; c'est donc l'essence même de l'action des services publics que de réaliser des prestations et d'offrir des services de Qualités.
Le substantif « service » renvoie au verbe « servir » ; il met en fait en perspective une situation de type « dominant - dominé », une relation du serviteur au maître. Nous constatons pourtant dans nos services publics que dans la relation « citoyen–administration », le citoyen n'est pas réellement dans la position du maître mais plutôt de dominé, de faible et d'esclave voire d'otage. Que de frustrations et de mépris subis, que de rançons payées dans les couloirs de nos administrations de la part de certains agents indélicats au faite éhonté de leurs laxisme et volupté corruptive.

L'introduction de la Démarche Qualité au sein des administrations appellerait la notion de « client ». On parle d'orientation-client, un des 7(sept) principes de Management de la Qualité. C'est un principe de management relationnel.
Le mot client semble plus facilement acceptable par les entreprises privées que par des entreprises / service publics. En effet, beaucoup de critiques s'attachent à l'usage du terme ‘'client ‘' s'agissant du service public. Ce terme, renvoyant à l'univers du profit, suscite des réticences dans le service public [1]. Pourtant selon la définition proposée par la norme ISO 9000 :2005, le mot client n'a pas de caractère marchand, il est défini comme organisme ou personne qui reçoit un produit (Bénéficiaire du ou des produits obtenus).
Une autre réticence à utiliser le terme ‘' client'' vient du fait que la relation du service public à l'usager est par nature déséquilibrée en défaveur de ce dernier [1]. Et ce, malgré les engagements unilatéraux pris par les services publics au nom de « l'intérêt national » pour rééquilibrer cette relation. Cependant, même dans ce domaine, la recherche de la satisfaction du "client" a tout son sens en ce qui concerne les prestations qui accompagnent l'activité régalienne (information, délais etc.).

Une autre réserve concerne le caractère monodimensionnel du mot ‘'client'' tel qu'il aurait été compris dans les services publics, Celui-ci devrait être enrichi par la notion de parties prenantes [2]. La nécessité de prendre en compte aussi bien les besoins du donneur d'ordre que celui des bénéficiaires ou du personnel dans le cadre des démarches qualité milite en effet en faveur du concept de ‘'Parties Prenantes'' mieux adapté que celui de client.
Mais, au-delà des mots, encore qu'ils donnent du sens à l'action, la question qui est posée est celle de la nature de la relation entre l'administration publique et le citoyen/usager. Ce dernier peut être, selon les circonstances, qualifié de citoyen, d'usager, bénéficiaire, de redevable ou de contribuable, de judiciable et d'électeur. Autant de mots, autant de rôles ; et chaque rôle exerce une influence sur le système global dans lequel il évolue.

La relation Gouvernant -Usagers-administration a sa dynamique propre. Cela ne signifie pas pour autant que les concepts de qualité sont étrangers à cette relation, mais bien qu'il faille analyser la relation pour adapter les outils et techniques qui pourraient être transposés du secteur privé au secteur public.
Opérer une Démarche de Qualité c'est avant tout, répartir les usagers potentiels par catégories, chaque catégorie regroupant les usagers susceptibles de voir leurs attentes et leurs besoins satisfaits par des services ou des prestations à caractéristiques identiques. Car, dans leurs interactions avec l'administration, les usagers attendent simplement, que l'information qu'on leur communique soit claire, fiable, que leurs interlocuteurs soient aimables ou fassent preuve d'empathie

La gestion publique est guidée par la recherche de l'intérêt général. Lorsque les gouvernants décident d'une affectation budgétaire ou de ressource humaine, ils doivent en même temps tenir compte de l'impact de cette décision sur les autres catégories de population [3].
S'intéresser aux attentes des usagers permet de mettre en place des solutions pour améliorer leur expérience et leur satisfaction Malheureusement, l'inculture statistique ou l'insuffisance de la prise en compte des statistiques socioéconomiques dans la planification est telle que la connaissance des besoins et des attentes de la population repose essentiellement sur le ‘'principe théorique'' de nos gouvernants.

Malgré ces difficultés et la prise en compte du fait que l'usager n'est pas à proprement parler un client, l'intérêt d'une démarche « Qualité » dans le secteur public est qu'elle oriente l'action sur les résultats à atteindre plus que sur les moyens à mettre en œuvre. Or, c'est bien ce dernier point qui est une des caractéristiques majeures des systèmes bureaucratiques et ce loin des standards ‘'managériaux''. Introduire une culture de la ‘'Qualité'' c'est mettre donc les administrations en condition d'évoluer vers moins de mécanismes bureaucratiques.

La ‘'culture bureaucratique'', le cloisonnement des services, la presque inexistence de la documentation écrite des procédures de travail, le faible degré de mesure et de contrôle sur ce qui est délivré, l'absence de prise en compte des attentes et besoins des publics sont autant de points qui rendent cette approche plus difficile dans une administration publique que privée. Dans la réalité pour implémentez la Démarche Qualité l'administration publique devrait mieux impliquer le personnel et tenir compte des besoins des fournisseurs et des clients dans son Système de Management.
En dépit des avantages sur la manière de penser et d'agir sur l'organisation du travail, l'implémentation de la Démarche Qualité dans les services publics, requiert de relever des défis propres au système jusqu'alors établi. Il s'agit de :
 Changement profonde des mentalités du personnel de l'administration publique ;
 Changement des ‘'paradigmes'' des gouvernants ;
 Non-maitrise des budgets ;
 Raréfaction des ressources budgétaires ;
 Prise en compte des questions liées au développement durable ;
 Exigence de performance publique ;
 Transformation comportementale des citoyens qui ne veulent plus être traités en administrés mais bien davantage en clients ;
 Volonté politique de modernisation des services publics.

La Qualité est souvent un ‘'arbitrage ‘'

‘'La Qualité, c'est la perception qu'a le client de ce qu'est la Qualité, pas ce que l'entreprise pense''

Le processus Qualité est un arbitrage permanent, recherchant le point d'équilibre entre le juste prix incombant au client et à la satisfaction du client relevant de la responsabilité du prestataire de service. Mais dans le cadre des services publiques, cet arbitrage se heurte malheureusement, à une vision dominante de l'égalité juridique, économique et arithmétique des citoyens. Cette vision hypocrite jetant le voile sur la dichotomie et les difficultés : réalités de la forte hétérogénéité sociale, exacerbent les tensions sociales et les frustrations.

En principe, le service public doit être le même pour tous les usagers. Cependant la réalité est tout autre. Le niveau de Qualité est très différent d'une région du pays à une autre, d'une unité administrative à une autre et même d'un bureau à un autre du même ministère. Par exemple, l'offre de services publics et le temps d'attente dans un service public ne sont pas les mêmes en milieu rural qu'en milieu urbain.

Le niveau de Qualité du service est aussi malheureusement très fortement lié aux caractéristiques individuelles de l'usager : selon l'âge, le niveau d'instruction, le niveau de vie riche ou pauvre entre autres, on est confronté à des comportements variables du ‘'zèle'' au ‘'mépris'', de la part de certains prestataires de services publics.
L'engagement dans la Démarche Qualité, devra à la satisfaction générale des usagers, standardiser les actions des services publics en corrigeant les gaps de traitements différenciés en les améliorant et/ou tout au moins en les alignant sur la borne supérieure.

La Qualité de service et gains de productivité

Au début de la Démarche Qualité , le budget peut paraitre importants. Mais un adage ne dit-il pas que ‘'Le prix s'oublie, la qualité reste'' ?
Du reste, les sommes dépensées s'apparentent en fait, à des avances sur recettes gagées sur les gains de productivité, qu'apporte dans un second temps la mise en place de la Démarche Qualité rationalisant les méthodes de travail.
La Démarche Qualité apporterait à terme des gains de productivité moyens de l'ordre de 10 % [4].

Les responsables de services doivent garder à l'esprit que la Qualité ne coûte presque rien quand le client est satisfait : il nous reste fidèle. Ce n'est que quand le client n'est pas tout à fait satisfait, que la Qualité nous revient très cher : tôt ou tard le client va vers un concurrent.

De la théorie à la pratique : l'usage des méthodes
« La Qualité est obtenue par la prévention, pas par le contrôle » P. Crosb ‘'
La Démarche Qualité de services
De nombreuses méthodes permettent l'implantation d'une Démarche Qualité au sein d'une organisation. Quelques-unes d'entre elles, les plus fréquemment utilisées, dérivent de l'application de la méthode PDCA (Plan, Do, Check, Act).

La description des 4 étapes de cette méthode générale, la quatrième ramenant à la première, explique le concept de boucle :
 Établissement du niveau de qualité souhaité par l'usager ;
 Détermination du niveau de qualité à mettre en œuvre ;
 Mesure du niveau de qualité réellement atteint ;
 Mesure du niveau de qualité tel qu'il est perçu par l'usager.

Les grandes étapes issues des exigences du référentiel ISO 9001 pour la mise en œuvre d'une démarche qualité sont :
1. Définir l'objet de l'organisme
2. Définir et communiquer la/les politique(s) de l'organisme
3. Déployer des objectifs cohérents et mesurables
4. Déterminer les processus de l'organisme
5. Définir les activités et les séquences des processus
6. Définir les responsabilités des processus
7. Définir la documentation des processus
8. Définir les activités de surveillance et de mesure de l'efficacité des processus
9. Mesurer et améliorer les performances
10. Continuer sans cesse !

L'intérêt de cette approche dans le cadre d'interventions au sein du secteur public est qu'elle prend en compte l'usager dans les étapes initiales et finales. Elle oblige ainsi l'administration à se préoccuper de l'usager, à aller vers lui, à se mettre à son écoute. Il existe plusieurs méthodes, le plus souvent centrées sur les techniques du sondage d'opinion, de l'enquête de satisfaction et de l'analyse des besoins [5].

Le second point important réside dans la nécessité de se fixer des standards, des normes à atteindre ou à respecter, provoquant ainsi une réflexion sur les procédures et méthodes existantes. La détermination de ces standards passe par la mesure de l'existant et par des décisions politiques[6] . Elle crée ainsi des débats internes intéressants permettant de remettre en cause les pratiques habituelles, souvent restées longtemps non revisitées [7]

L'introduction d'outils et de méthodes managériales au sein du secteur public a amené certaines administrations à évoluer vers une culture de la mesure, mais ce passage reste encore étroit. Dans une culture bureaucratique plus centrée sur les moyens à mettre en œuvre que sur l'efficience des résultats à atteindre, la notion de mesure reste peu présente. Ce manque de pratique constitue, sans nul doute, un frein important à la mise en place de Démarches Qualité . En effet, pour être efficaces, les mesures doivent être constantes et saines.

La Qualité est un moyen de recentrer le service public sur ses missions essentielles par l'effort que les administrations feront au travers des Démarches Qualité et d'évaluation pour démontrer l'efficacité de leur action
L'évaluation de la Qualité permet de comparer les résultats des administrations. Le but n'est pas d'incriminer les services mais de comprendre les causes des différences de performance et d'aider les administrations concernées à améliorer leurs résultats

La sanction de la non-atteinte des objectifs de Qualité n'est jamais financière. Elle réside plutôt dans des plans de redressement conclus entre les administrations et leurs pouvoirs de contrôle.

Le modèle ISO

L'évolution du concept de la Qualité et des normes de Systèmes de Management de la Qualité (Système de Management de la Qualité = SMQ) dans les pays industrialisés au siècle dernier peut se résumer comme suit :
 Contrôle Qualité (jusqu'aux années ''80'') – pratiques Qualité, les clients sont (ou semblent) satisfaits
 Assurance Qualité (années ‘'90'') - le système est défini et suivi
 Management de la Qualité (ISO 9000 : 2000) – le système est maîtrisé et son efficacité s'améliore

La norme ISO 9001 (Systèmes de Management de la Qualité. Exigences) est générique car elle s'applique au Système de Management de toute entreprise, sans aucune contrainte relative à la taille, l'activité ou le type. C'est une norme volontaire internationale qui permet la certification par un organisme accrédité (de certification).

Malheureusement, trop d'organisations ne souhaitaient appliquer la norme que pour obtenir la certification. L'exercice restant donc dans l'ordre de l'apparence et du respect de prescriptions minimales pour l'obtenir.

Les différentes méthodes de mise en place des Démarches Qualité

‘'Une démarche bien préparée est à moitié réussie''
La démarche pour mettre en œuvre un système de management de la qualité passe par plusieurs étapes (Exigence, nécessite , approbation, politique qualité, planification). Différentes méthodes peuvent être utilisées pour mettre en œuvre les Démarches Qualité dans les administrations publiques :
 Démarches consistant à mettre en place des indicateurs de Qualité obligatoires dans tous les services.
 Démarches consistant à définir une Qémarche Qualité avec une entière liberté dans la mise en œuvre du Système Qualité
 Démarches consistant a privilégié une stratégie purement incitative, sans aucune obligation réglementaire ni aucune directive générale en matière de Qualité. Ainsi, les services prennent en compte l'avis des usagers, alors que d'autres, non.
En tout état de cause, la mise en œuvre d'une Démarche Qualité appliquée aux services publics, passe par un processus comportant plusieurs phases distinctes :

1. Le diagnostic et le contrôle
Disposer d'un état des lieux identifiant clairement les principaux dysfonctionnements, permettra d'en gérer les conséquences et de prévenir leur réapparition. S'agissant du système de contrôle, pour être fiable, sur la base de compétences spécifiques et d'un référentiel, il combine autocontrôle, contrôle spécialisé, contrôle hiérarchique, contrôle externe...

2. L'écoute
Avoir le point de vue des bénéficiaires et des agents sur l'utilité et la mise en œuvre de l'action publique grâce à un dispositif d'écoute et de dialogue, réduirait significativement les dysfonctionnements en agissant sur leurs causes quelles qu'elles soient : structurelles, organisationnelles ou singulières.

3. L'engagement
Prendre à témoin les bénéficiaires de la Qualité de l'action publique et s'y tenir en réduisant les dysfonctionnements puis monter progressivement le niveau d'exigences des engagements. Le référentiel d'engagement doit être élaboré avec les parties prenantes (agents, chefs de services, etc.). Il peut donner lieu à une charte sans contrainte de résultats ou à une certification[8].

4. Le processus
Mettre en place un Système de Management des processus permettant leur amélioration continue : cartographie des processus et par processus : identification des bénéficiaires, des données de sortie et d'entrée, définition des étapes permettant d'obtenir le résultat, points à risques... [8].
Cette approche consiste à identifier et définir les processus, les interactions, les pilotes, les responsabilités et les brouillons de certaines informations documentées. Avec la participation du maximum de personnes disponibles sont rédigés les premières versions des fiches de processus, des descriptions de fonction et des instructions de travail [9]

5. La certification
Assurer la Qualité et la performance et pour cela en faire vérifier de l'extérieur le résultat ou/et la mise en œuvre des exigences. En effet, quand le système est correctement mis en place et respecté, la certification du SMQ par un organisme externe dûment habilité. Devient une formalité[8].

6. L'excellence
Rechercher l'excellence sur tout le système de management en mesurant sa progression par des évaluations continues .

Conclusion

La Démarche Qualité en général et dans les services publics en particulier, repositionne l'usager au cœur de la stratégie de performance et de développement. En fonction des enjeux, elle regroupe l'ensemble des réponses à opposer aux obstacles quels qu'ils soient empêchant la réalisation de l'objectif de satisfaction de l'usager : gage ultime de développement d'une administration publique performante et moderne

Le défi majeur de la démarche qualité au sein des services publics est d'ordre culturel. Cependant, cette Démarche Qualité court le risque d'être bureaucratisée et de n'être perçue que sous l'angle de moyens nouveaux à mettre en œuvre. Pourtant, le véritable enjeu se situe au niveau des résultats que l'on souhaite atteindre. Cela implique donc la fixation d'objectifs clairs, la responsabilisation plus précise de tous les acteurs concernés, l'évaluation des actions entreprises et des services délivrés et l'écoute fine de l'usager.
Un processus d'amélioration continue de la Qualité de services, devra intégrer, fixer et capitaliser les bonnes pratiques, en structurant ce qui doit être pour pérenniser des efforts réussis. Pour autant, il ne faudrait pas oublier que le but essentiel de cette démarche est de rendre le service attendu plus que d'améliorer le service rendu.

Hélas, dans nos services publics et même dans les entreprises privés, le service attendu par les usagers/clients est rarement satisfait. La Non-Qualité semble même devenue une norme dont il faut et qu'on doit se satisfaire. Cette perception du sens des affaires et des services publics, sape les fondements du développement durable du pays.

A partir des opportunités de redressements ou de corrections, dont certaines sont présentées dans ce texte, nous sommes tous interpelés, chacun dans son domaine de compétence, pour faire de la Démarche Qualité, notre cheval de bataille sur les chantiers de construction de sociétés, de communautés et d'une nation prospère et durable.

NOTES

Définitions des notions ou concepts clés utilisés dans cet article.
Usager : celui qui a un droit d'usage, celui qui utilise
Un service public : Le service public est défini comme toute activité d'une collectivité publique visant à satisfaire un besoin d'intérêt général. Les services publics sont exercés par l'Etat ou les collectivités territoriales ou encore par tout organisme privé ou public doté des prérogatives lui permettant d'assurer cette mission.
Client : Bénéficiaire du ou des produits obtenus. Soulignons que le terme « client » ne recouvre pas une connotation économique dans la norme ISO 9001.
Citoyen : Personne jouissant, dans l'État dont il relève, des droits civils et politiques
Gouvernant : Ceux qui exercent le pouvoir dans l'État.
Administration : Gestion des affaires publiques ou privée
Consommateur : Personne qui achète pour son usage des produits quelconques
Contribuable : Personne qui contribue aux charges publiques en payant des impôts. Personne assujettie au paiement de l'impôt.
Administré : Personne soumise à une autorité administrative.
Justiciable : Se dit de toute personne pouvant faire reconnaître et exercer ses droits en justice. Qui relève de certains juges, de leur juridiction. Qui peut être jugé par.
Bénéficiaire : Personne qui bénéficie d'un avantage, d'un droit, d'un privilège.
Partie prenante : Personne ou organisation pouvant affecter, être affectée ou se percevoir comme étant affectée par une décision ou une activité.

Références :
1. BARTOLI A., HERMEL P., (2006), Quelle compatibilité entre « orientation client » et service public ? Politiques et Management Public, Volume 4, n° 3.
DOI : 10.3406/pomap.2006.2331
2. BARTOLI, A et CHOMIENNE, H. « Le développement du management dans les services publics : évolution ou révolution ? », Informations sociales, vol. 167, no. 5, 2011, pp. 24-35.
3. GREFFE Xavier : Gestion publique , Dalloz 15 janvier 1999 Entreprise, économie & droit
4. TROSA Sylvie., Modernisation du management public ; le pari de la qualité. Édité par Institut de l'Entreprise 2006 - 55 P.
5. SULKLAPER, I et al., Formez et motivez à la qualité, Editions Weka, Paris, 2002.
6. Michel Amiel, « La qualité de services dans les administrations publiques : un défi du changement », Pyramides, 7 | 2003, 149-164. https://journals.openedition.org/pyramides/422
7. D. COLLET, P. LANSIER, D. OLLIVIER, Objectif zéro défaut, mesure et qualité totale dans le tertiaire, Paris, Entreprise moderne d'édition, 1989.
8. Laurent MARTIN. La démarche qualité appliquée aux services publics - Carrières Publiques, https://www.carrieres-publiques.com/actualite-fonction-publique-la-demarche-qualite-appliquee-aux-services-publics-d-245.
9. Préparation à l'ISO 27001 E 24v13 - PQB, https://pqb.fr/template/userfiles/PQBE24v13Sp31p.pdf

Dr Bougouma Edith Christianne
Pharm.D, Ph.D. en Santé Publique et Microbiologie
(Certifié en Qualité-Santé-Sécurité-Environnement)

Categories: Afrique

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