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Updated: 2 months 2 weeks ago

14-juillet 2022 à Ouagadougou : L'intégralité du discours de S.E.M. Luc Hallade, Ambassadeur de France au Burkina Faso

Wed, 20/07/2022 - 11:54

Le 14 juillet 2022, à l'occasion de la fête nationale de la République française, l'ambassadeur de France au Burkina, Luc Hallade a fait un discours sur l'état de la coopération entre le Burkina Faso et son pays. Nous vous proposons l'intégralité de son discours qui fait tant jaser sur les réseaux sociaux.

MM. Les présidents d'institutions,
MM. Les ministres d'Etat,
Mmes et MM. les ministres,
M. le CEMGA,
MM les directeurs généraux, officiers généraux, supérieurs et hauts magistrats
Mmes et MM. les ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques, chers collègues,
MM. les chefs coutumiers et religieux,
Mme la conseillère des Français de l'Etranger,
Chers compatriotes,
Chers invités,

Après deux années de pandémie de Covid, nous avons enfin, de nouveau, la joie de vous accueillir en grand nombre à l'occasion de notre fête nationale.
Mon épouse et moi-même vous remercions de nous faire l'honneur et l'amitié de votre présence ce soir.

Ces derniers mois ont été marqués par de nombreux bouleversements tant sur le plan national, qu'international. Des changements majeurs qui m'incitent à partager avec vous trois messages.

1. Le premier de ces messages, est celui de l'espoir. Il est difficile de garder l'espoir lorsque les événements semblent au quotidien vouloir l'annihiler. Paul Valéry a dit avec une grande justesse : « l'espoir voit un défaut dans la cuirasse des choses. »

Lorsque nous regardons le présent en face, nous ne pouvons nous empêcher de reconnaître qu'il est préoccupant. Crise sécuritaire, crise humanitaire, crise alimentaire ; le Burkina Faso traverse une période sombre de son histoire, comme cela arrive dans l'histoire de toutes les nations. Pourtant notre espoir commun, burkinabè et étrangers vivant dans ce pays, c'est que ce grand peuple, cette grande nation surmontent les difficultés du moment.

Personnellement, je n'ai pas de doute. Ce pays qui a affronté avec succès bien des défis, sera cette fois-ci encore à même, j'en suis persuadé, de résister aux forces obscures qui luttent, parfois dans l'ombre, parfois à visage découvert, pour le faire sombrer. Gardons une confiance ferme dans la résilience de la nation et du peuple burkinabè et dans sa capacité à redéfinir, à éclairer son avenir en dépit de l'adversité. C'est là que se situe l'espoir dans la cuirasse des choses dont parle Paul Valéry.

La guerre qui a été déclarée aux fils et filles de ce pays est, comme la plupart des guerres, une guerre injuste. Ceux qui prétendent se battre au nom d'une idéologie religieuse en massacrant leurs frères, leurs sœurs, leurs parents, soit ont été conditionnés par d'habiles manipulateurs, soit ont choisi de prendre les armes pour résoudre des conflits ou exercer des vengeances qui, quels que soient leur origine, ne justifient pas qu'on tue pour cela.

Cette guerre injuste, ce combat asymétrique et obscurantiste, il faut qu'ils le sachent : ils les perdront.

La France, comme d'autres partenaires, se tient aux côtés des autorités et des FDS Burkinabè dans cette lutte contre le terrorisme, car nous sommes attachés à la souveraineté et à la stabilité du Burkina Faso.

Je regrette que les réseaux sociaux soient devenus à bien des égards les « idiots utiles », la caisse de résonnance de ceux et celles qui, aveuglé.e.s par une haine absurde, nous accusent, sans preuve aucune, de jouer un double jeu, de vouloir exploiter les richesses du Burkina Faso, ou pire encore d'armer les terroristes. Je veux le dire clairement ce soir : ce sont ces personnes abritées derrière un écran d'ordinateur qui contribuent par leurs outrances, leur virulence, leurs vitupérations, à la déstabilisation de ce pays.

Je sais que le peuple Burkinabé et sa jeunesse ne sont plus dupes de ce qu'il est désormais convenu d'appeler le prurit numérique. Un prurit financé par quelques officines ayant grand intérêt à voir la région du Sahel demeurer dans l'instabilité.

La France est ainsi résolument engagée aux côtés des autorités, des FDS et des FSI burkinabè pour leur apporter toute l'assistance requise, en toute transparence et dans le respect de la souveraineté du Faso.

La France est également résolument engagée aux côtés du peuple burkinabè pour soutenir l'aide humanitaire aux populations, le développement des villes et des campagnes.

***
2. Le deuxième message, c'est celui du respect et de la tolérance. Ce sont des vertus qui font partie du patrimoine culturel de la nation burkinabè et qu'il convient de préserver voire de restaurer.

Je salue à cet égard les efforts menés par le Gouvernement de transition pour la cohésion sociale et la réconciliation nationale, à la base comme au sommet. Ces efforts sont encourageants et nous sommes prêts, sans interférer dans les décisions et orientations prises, à les accompagner dans la mesure de nos moyens et en répondant aux demandes que pourraient formuler en ce sens les autorités nationales.

Il faut, et nous pouvons y aider et nous le faisons déjà à travers différents projets, améliorer l'insertion des jeunes sur le marché du travail, favoriser l'autonomisation des femmes et renforcer la qualité des services rendus à la population, notamment dans le secteur social : santé et éducation, filets sociaux, activités génératrices de revenus entre autres.

Nous n'avons, ni la vocation, ni la capacité à retisser les fils de la cohésion sociale, mais nous pouvons, avec et aux côtés d'autres partenaires, accompagner les efforts menés en ce sens.

***

Nous avons une forte communauté française, pour une bonne part d'ailleurs franco-burkinabè, installée au Burkina Faso, qui y vit, qui y travaille et qui est attachée à cette terre, sur laquelle beaucoup ont décidé de vivre depuis et pour longtemps. Je voudrais la saluer ce soir et lui adresser un message d'espoir voire de réconfort. Les temps sont difficiles pour tous. Burkinabè ou étrangers accueillis sur le sol burkinabè.

Nous tenons à cette richesse humaine que vous représentez, à ces liens qui vous et nous unissent au peuple burkinabè et qui constituent un élément fondamental de la relation particulière qui unit nos deux peuples.

Au côté des autorités burkinabè, que je remercie des efforts qu'elles mènent en ce sens, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver ces liens, assurer votre sécurité et vous permettre de vivre en paix dans un pays à la stabilité retrouvée.

Cultivez cette relation avec nos frères et sœurs burkinabè. C'est le meilleur terreau pour une compréhension et une acceptation mutuelles et pour lutter contre la désinformation et les manipulations qui polluent les réseaux sociaux. C'est sur vous, autant voire plus que sur l'ambassade et ses personnels, que repose l'avenir de nos relations bilatérales. Sentez-vous investis d'une mission : celle de représenter dignement la France et de donner d'elle une image positive et de générosité, quelles que soient vos activités, vos opinions politiques, vos orientations religieuses ou autres.

***
3. Le troisième message que je souhaite partager avec vous ce soir, c'est celui de préserver l'avenir.
Au-delà du Burkina Faso, au-delà du Sahel, en proie à de graves crises existentielles, c'est notre planète qui est en danger.

Danger lié aux guerres, et je pense bien sûr à celle qui ravage l'Ukraine actuellement, encore une guerre injuste et destructrice, mais aussi à celles menées au Sahel ou ailleurs en Afrique, qui pénalisent son développement. Je pense aussi au changement climatique, à la raréfaction des ressources, à l'appauvrissement des sols, au manque d'eau etc.

Nous devons, quelles que soient les circonstances du moment, penser à préparer l'avenir. Préparer l'avenir, c'est assurer la préservation des ressources en eau, c'est lutter contre la déforestation et la dégradation des sols, c'est développer l'agro-écologie, c'est assurer un développement urbain maîtrisé et le maintien des équilibres ville-campagne.

C'est un combat de long terme, mais qui doit commencer dès aujourd'hui. C'est pourquoi la coopération française, à travers son opérateur-pivot l'AFD, a décidé de faire siennes les priorités fixées par le gouvernement, notamment :
Assurer une meilleure gestion de l'eau et de l'assainissement (réf. à Bobo)
Développer les énergies renouvelables (centrales solaires, Zagtouli, Yeleen))
Renforcer la capacité des villes, principales mais aussi secondaires, à délivrer des services aux populations, à gérer leur développement (trames urbaines, aménagement des voiries et de marchés, gares routières…)
Lutter contre la désertification : grande muraille verte, mais aussi agro-écologie, sujets sur lesquels travaillent nos instituts de recherche présents de longue date au Burkina Faso : IRD et CIRAD
Appuyer les organisations paysannes et le développement de filières intégrées, notamment autour du coton.

Vaste chantier me direz-vous, mais heureusement nous ne sommes pas seuls et de nombreux bailleurs partagent les mêmes priorités et coordonnent leurs actions, particulièrement dans le cadre de l'Alliance Sahel.

***

Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement, vous l'aurez compris et vous le savez d'ailleurs déjà : nous sommes à vos côtés pour répondre aux défis du moment, mais aussi à ceux de l'avenir, car nous sommes convaincus que le Burkina Faso, demain comme aujourd'hui, restera debout et sera un partenaire essentiel pour la France en Afrique de l'Ouest.
Nous croyons en l'avenir de votre nation.

A vous de fixer les priorités. Nous adapterons nos outils et nos interventions en conséquence.

***

Pour terminer, je souhaite tous vous remercier de nouveau d'avoir accepté notre invitation à venir célébrer notre fête nationale dans cette belle résidence de France.

Mes remerciements vont également à Mme Chloé Meistermann, l'intendante et à toute l'équipe de la résidence pour avoir préparé avec ardeur et professionnalisme ce 14 juillet.

Remerciements particuliers aussi au personnel de l'ambassade, toutes catégories confondues, qui s'est mobilisé pour aider à la préparation et au bon déroulement de cette réception, avec une mention particulière pour nos deux secrétaires à la Chancellerie diplomatique, Martine Aricci et Delcy Soares, ainsi qu'à Xavier Corgnet notre intendant technique.

Merci à tous les prestataires et fournisseurs grâce auxquels vous aurez un buffet de grande qualité, agrémenté de boissons pas toutes hygiéniques.

Merci enfin à tous les sponsors, et ils sont nombreux, qui ont accepté de soutenir financièrement ou matériellement ce 14 juillet. Nous ne les avions pas sollicités ces deux dernières années pour cause de Covid ayant restreint le volume d'invités. Ils ont répondu présents cette année et je les en remercie très sincèrement ; car sans eux, il n'y aurait tout simplement pas de réception aujourd'hui. Je voudrais les citer devant vous. Pour certains leur présence se manifeste dans les jardins de la résidence. N'hésitez pas à visiter leurs stands et expositions.

Une mention spéciale à tous les artistes, femmes et hommes de culture ou sportifs présents ce soir (mention de la pétanque et du rugby).

Je vous remercie de votre attention.

Vive le Burkina Faso, vive la France et vive l'amitié et la coopération entre la France et le Burkina Faso.

Categories: Afrique

Décès de BOLY/DIALLO Fatimata : Remerciements et faire-part

Wed, 20/07/2022 - 08:30

Les grandes famille BOLY, DIALLO, BA, à Ouagadougou, Ouahigouya, Dori, Kagalé, et Bouna.

Les familles alliées DIALLO, BOLY, BARRY, KOUYATE, ZANGA, SOURABIE, à Ouagadougou, Ouahigouya, et Bouna.

Les frères, sœurs, neveux, nièces, cousins, cousines, petits-enfants, et amis ;
M. Abdoul Salam BOLY à Ouahigouya,

Les enfants Ezedine, Aly Baddara, Zéina à Ouagadougou.

Adressent leurs remerciements à tous ceux qui de près ou de loin leur ont apporté des soutiens multiformes et témoigné de leur compassion, amitié et sympathie lors du rappel à Dieu de leur épouse, mère, sœur, tante et grand-mère.

Mme BOLY / DIALLO Fatimata

Décès survenu le 13 juillet 2022 à Ouagadougou, et de l'enterrement le 15 Juillet 2022 à Ouahigouya.

Qu'Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux, vous bénisse abondamment et vous récompense au centuple vos bienfaits.

Par ailleurs Ils vous informent que la cérémonie de prière (Doua) pour le repos de son âme aura lieu à Ouahigouya le dimanche 24 juillet 2022 à partir de 9h00 au domicile familial sise au secteur 4 (Kapalin).

PAIX ET REPOS ÉTERNEL A L'ÂME DE L'ILLUSTRE DISPARUE !

Categories: Afrique

Décès de l'Abbé SOU Sié Pierre : Remerciements et faire part

Wed, 20/07/2022 - 08:00

Les grandes familles SOU, OUATTARA, KAM, PALM, GNIMINOU-SANOGO à Diébougou, Dolo, Wan, Bobo-Dioulasso, Ouagadougou, Paris, les familles alliées OUATTARA, DOANNIO, TRAORE, KONATE, GNIMINOU-SANOGO, BAZIE, LANOU, BOURJAIlI, MIDIOUR, ZOUNGRANA,

Monsieur SOU Honoré, Veuve Angèle mère du défunt, les frères et sœurs : Pascal, Marguerite, Célestine, Béatrice, Bienvenu, Jeannette, Sylvestre, Arnaud, Dieudonné, Félix

adressent leurs remerciements à toutes et à tous pour la mobilisation, et les soutiens multiples à l'occasion du décès de l'abbé SOU Sié Pierre, précédemment en mission dans le diocèse de Bobo-Dioulasso. Décès survenu le 08 juillet 2022, des suites de maladie. L'inhumation a eu lieu le mercredi 13 juillet 2022 à Diébougou, province de la Bougouriba.

Elles remercient particulièrement : Son Excellence Monseigneur KUSIELE Dabiré Dèr Raphaël, Evêque de Diébougou, Son Excellence Monseigneur Paul OUEDRAOGO, archevêque métropolitain de Bobo-Dioulasso, SonExcellence Monseigneur Modeste KAMBOU, Evêque de Gaoua, le presbyterium diocésain de Diébougou, la famille diocésaine de Diébougou, les paroisses de Tounouma et Sakabi, Monsieur SOU Sié Edgard, Abbé KAM Mathias, Abbé Arsène Palm OCADES Bobo-Dioulasso , Abbé Toussaint SANOU curé de la Paroisse de Sakabi, Monsieur Palm Sémon à Dolo

Que le Christ Vainqueur de la mort accueille auprès de lui son serviteur Abbé Pierre SOU dans la Paix et la Joie éternelles de son royaume !

Categories: Afrique

Décès de Mafambi Oumar Judicaël SOMBIE : Faire part et Remerciements

Wed, 20/07/2022 - 08:00

Le chef de village de Bérégadougou
Les grandes familles SOMBIE, SOURABIE, DIARRA, SIRIBIE, KONDET, à

Bérégadougou, Fabédougou, Malon, Tarfila, Sidéradougou, Banfora, Bobo-Dioulasso, Ouagadougou, en Côte d'Ivoire, au Sénégal et en France,

Les familles alliées : BALIMA, TRAORE, SOURA, HEBIE, OUATTARA à Ouagadougou, Tenkodogo, Douna, Fabédougou, Diébougou, Bobo-Dioulasso
Docteur SOMBIE Brahima Michel, médecin à la retraite,
La veuve SOMBIE née BALIMA Élisée

Les enfants Midjifa Enock, Dolbanne, Ariane
Les frères, sœurs, oncles, tantes, cousins, cousines, neveux et nièces
Ont la profonde douleur d'annoncer le décès survenu le 05 juillet 2022 à Ouagadougou des suites de maladie de leur fils, frère, neveu, époux, père, oncle, cousin
Mafambi Oumar Judicaël SOMBIE
Précédemment Ingénieur Télécom à Orange Burkina

L'inhumation a eu lieu le 08 juillet 2022 à Bérégadougou, province de la Comoé.
Les familles expriment leur profonde gratitude à tous pour la compassion et les soutiens multiformes dont elles ont bénéficié lors cette douloureuse épreuve.

Elles remercient particulièrement :

• Le Directeur Général de Orange Burkina et son personnel ;
• Le Directeur Général de Lydia Ludic Burkina et son personnel ;
• L'équipe médicale du CHU de Tingandogo ;
• Les voisins et la communauté chrétienne du quartier Bonheur- Ville ;
• Les différentes délégations, les amis et connaissances
• La population et la communauté chrétienne de Bérégadougou ;
• La communauté des ressortissants de Bérégadougou à Ouagadougou ;
.
Les familles s'excusent de ne pouvoir citer de noms, de peur d'en oublier.
Puisse Dieu miséricordieux récompenser chacun au centuple de ses bienfaits.

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Président Paul-Henri Damiba : « Quand tu l'écoutes, tu sens qu'il veut bien faire, mais … » (Député ALT, Mohamed Koumsongo)

Wed, 20/07/2022 - 00:29

Révélé au public lors des manifestations contre la gestion du président Roch Kaboré, en tant qu'un des leaders du mouvement « Sauvons le Burkina Faso », Auguste Mohamed Koumsongo est aujourd'hui député de l'Assemblée législative de transition (ALT), membre de la Commission des affaires étrangères, de la défense et de la sécurité (CAEDS). Dans ces propos, il revient sur quelques notes de la première session de l'ALT et la transition en cours.

Lefaso.net : Comment vivez-vous cette première expérience de l'Assemblée et quels sont les moments qui vous ont marqué ?

Auguste Mohamed Koumsongo : L'Assemblée nationale reste telle, c'est une belle expérience, on a appris et la première session s'est bien passée et on attend la suivante. Personnellement, le moment qui m'a le plus marqué, c'est l'adoption de la loi sur les héros de la nation. Lorsqu'il s'est agi de définir l'époque (il y a eu des débats houleux sur la date de référence ; certains ayant proposé de retenir 1919 comme date-repère tandis que d'autres pensent plutôt 1960 : ndlr).

Au départ, la période retenue ne prenait pas en compte certains devanciers, la catégorie des Guimbi Ouattara par exemple. Ce qui m'avait personnellement dérangé. Je trouvais cela frustrant. Heureusement, nous avons a su trouver la formule pour prendre en compte tout cela.

Aussi, quand on parle des héros de l'insurrection de 2014, j'ai estimé qu'il fallait bien circonscrire ; il y en a, nombreux, qui ont trouvé la mort en allant détruire et ramasser les biens d'autrui. Ce n'était pas la cause pour laquelle nous étions sortis. Moi, je ne suis pas d'accord qu'on considère tout le monde comme des héros. Il faut donc tamiser. Je ne suis pas d'accord, ni aujourd'hui ni demain, qu'on mette ces gens-là (qui sont sortis pour leurs intérêts personnels, pour piller et ramasser les biens) comme héros de la nation.

Comment avez-vous apprécié l'ambiance entre vous, députés de l'ALT ?

Côté qualité du travail, je ne doute vraiment pas, les gens sont de qualité et ils ont bossé. Chacun sait ce qu'il est venu faire. Chacun est venu apporter sa pierre à la construction de l'édifice commun qu'est le Burkina, surtout dans ces moments difficiles.

Cependant, ce que je déplore un peu, c'est qu'il y en a qui se mettent en retrait. Certains sont à l'Assemblée pour préparer un terrain politique. C'est cette impression que j'ai vraiment. Il y a beaucoup de calculs politiques, certains sont venus à l'Assemblée législative de transition pour préparer 2025 (prochaines échéances électorales : ndlr). Pourtant, nous pensons qu'aujourd'hui, la priorité de chacun, c'est comment aider à résoudre, un tant soit peu, la crise et redonner au plus petit des Burkinabè, sa dignité.

Pourquoi dites-vous que certains préparent 2025 ?

On ne peut pas être d'accord sur tout et sur toute la ligne, mais il y a des questions sur lesquelles on ne devait pas discuter, avoir des points de vue divergents. La nation et l'intérêt du peuple priment sur tout. Vous verrez des gens qui se démarquent sur des questions claires, qui veulent que tout le monde y voir du noir, ils veulent forcer les gens à aller dans leur sens. Ils défendent des ordres qu'ils ont reçus de dehors.

Or, on est tous majeurs, on sait ce qui nous a amené ici. On ne peut pas se laisser guider de la sorte pour défendre des intérêts de politiciens tapis dans l'ombre. Je me dis que si l'on arrive à l'ALT, c'est qu'on doit pouvoir agir et assumer ses actes et non, recevoir des ordres de dehors.

En clair, pensez-vous qu'il y a des membres de l'ALT qui travaillent pour des officines plutôt que l'intérêt général ?

Ça, c'est clair ! Et je trouve cela dommage. C'est parce que tu es responsable qu'on t'a envoyé à l'ALT. S'il y a des choses à discuter, tu peux te retourner vers ton entité qui t'a envoyé à l'ALT, tu poses le problème, toujours dans l'intérêt général. Mais au-delà de cela, tu ne dois pas recevoir des ordres de tierces personnes tapies dans l'ombre, en train de préparer 2025. Surtout aux jeunes, j'invite à ne pas faire le jeu des vieux politiciens qui veulent nous ramener trente ans en arrière.

On vous a connus dans le combat pour le départ de Roch Kaboré. Ceux que vous indexez peuvent dire aussi que vous travaillez pour le MPSR !

Je ne suis vraiment avec le camp de personne, je mène le combat pour le peuple. Et pour le bien du peuple, je trouve judicieux d'accompagner les hommes en place actuellement. Aujourd'hui, j'entends des gens dire à Damiba de partir. Moi, je n'ai pas de souci en cela, de toute façon, lui-même sait qu'il va partir, il ne va pas s'éterniser là-bas. Mais, s'il part aujourd'hui, c'est un perpétuel recommencement. Moi, j'ai crié dans la rue, parce que je me suis toujours dit : Roch (Kaboré) est incapable. Et effectivement, je vais emprunter l'expression de mon ami Lota (Abdoul Karim Baguian, ndlr) : ça a été une punition divine d'avoir Roch Kaboré comme président. Un homme qui ne s'est jamais assumé.

Dernièrement, vous avez vu, même en tant qu'ancien président, il refuse de s'assumer. Donc, je ne vais pas vraiment m'attarder sur son cas. Je n'accompagne personne, je suis avec le peuple. S'il (Damiba) peut nous aider, je suis prêt à l'accompagner. Et je vais l'accompagner jusqu'au bout. Aujourd'hui, ceux qui sont sur le terrain, ce sont eux, forces de défense et de sécurité. Nos forces de défense et de sécurité abattent un gros travail. C'est le mal qui est profond. Voilà pourquoi on doit être soudé derrières eux. Nous (Burkinabè) devons accompagner ces jeunes-là. Moi, je ne suis avec personne, encore moins avec une junte.

Mais j'estime qu'aujourd'hui, on doit tous faire une mobilisation derrière eux pour sauver d'abord la patrie. Après, on reviendra à nos querelles personnelles. Ce n'est pas le moment des calculs personnels. Je vois mon ami Arouna Louré en train de parler de transition civile. Mais lui, ce n'est pas étonnant, tout le monde ici connaît son intention, il veut être candidat en 2025. Donc, lui, on le voit venir. Mais, ce n‘est pas la bonne manière. Si tu n'es pas d'accord avec une entité, tu quittes simplement. L'ALT, ce n'est pas une propriété de quelqu'un.

N'est-ce pas cela aussi la diversité d'opinion au sein de l'Assemblée ?

Je trouve que certains propos sont très mal placés. Vous savez, on se connaît, ce n'est pas bien de poser certains actes. Il faut toujours être un homme raisonnable, ce n'est pas parce qu'on a accès aux médias qu'on doit s'exprimer sans raison gardée.

Ce souhait de transition civile ne s'explique-t-il pas par le fait qu'il estime, avec certains Burkinabè, que la transition a échoué sur la principale mission de ramener la paix ?

Qu'il commence, lui-même, par démissionner de l'ALT. C'est aussi simple que cela. Il ne peut pas être à l'ALT et demander cela, ce n'est pas logique. A l'assemblée, on discute, il est d'accord avec tout le monde sur beaucoup de points, mais quand il sort, il trouve toujours quelque chose pour pouvoir montrer qu'il est l'homme du peuple, le plus propre, etc.

Mais, ce n'est pas la bonne manière, puisqu'on se connaît tous et son intention de se présenter en 2025. Je pense qu'il ne faut pas travailler à nuire à l'intérêt général rien que pour soi. Nous sommes-là pour apporter notre contribution au combat contre les attaques, pour vaincre le mal. C'est cela qui doit être notre préoccupation et non pour tirer la couverture sur nous. Je pense que le pays n'a pas besoin de cela actuellement.

Quel est, selon vous donc, le discours à tenir aujourd'hui ?

C'est le discours de l'unité, la solidarité, le pardon. Ne faisons pas de la politique politicienne. Notre seule politique aujourd'hui, c'est le pays. Aujourd'hui, moi, Koumsongo, je veux aller à Diapaga, Pama, Djibo, Nouna, etc. C'est cela ma priorité. Donc, il faut vraiment qu'on pense à cela. Quand vous regardez aujourd'hui, tous les secteurs de la vie sont touchés. Je trouve qu'on doit avoir un discours d'union sacrée pour retrouver l'entièreté de notre territoire et non pour des intérêts individuels.

C'est ce que je dis toujours aux gens : si tu entends qu'il y a la politique à Ouagadougou, c'est parce que les terroristes ne sont pas encore entrés à Ouagadougou. Je suis pour la justice, oui, mais c'est parce qu'il y a la paix. Aujourd'hui, peut-on parler de justice à Seytenga, Thiou, etc. ? On a qu'à reconquérir d'abord notre territoire avant de parler des détails et des considérations personnelles.

Député de l'ALT, que faites-vous entre les deux sessions ?

On sort beaucoup, parce que le travail du député, ce n'est pas seulement venir à l'hémicycle et voter les lois. Repartir à la base, écouter les gens pour faire remonter les difficultés, c'est important (parce que chacun est venu ici par une base). J'étais récemment à Bobo pour des activités, à Niangoloko et j'accompagne la jeunesse comme je peux. Je ne suis pas posé financièrement, mais le peu que je gagne, si je dois le remettre à la jeunesse, je le ferai. Toute ma prière aujourd'hui, c'est qu'on puisse se déplacer librement dans le pays.

Vous parliez de nécessité de l'unité contre le mal. Pensez-vous que le président Damiba a le bon ton de cette mobilisation ?

Il a tenté à maintes reprises, mais certains Burkinabè sont figés. On ne peut pas conclure que quelqu'un a échoué sans l'avoir vu à l'œuvre. Le monsieur, reconnaissons quand-même, a un discours rassembleur. Chaque fois qu'il parle, il prône toujours l'union, il demande que les Burkinabè s'asseyent et discutent.

C'est cela qu'il a essayé dernièrement en réunissant les anciens chefs d'Etat, et qui a été boycotté par une partie. Je ne dis pas qu'il est bien ; parce qu'on fait avec les hommes du moment. Mais du peu que je connais de lui dans ce laps de temps-là, c'est un rassembleur. Je trouve qu'on doit faire bloc pour l'aider à nous aider à sortir de ce gouffre. Quand tu l'écoutes, tu sens qu'il veut bien faire. Mais, il y a des gens qui sont en bas, ça leur plaît de détruire tout ce qu'on construit.

Propos recueillis par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Santé : Le dialogue entre le ministère de la Santé et les partenaires sociaux débouche sur une série de compromis

Wed, 20/07/2022 - 00:25

Le ministre de la santé et de l'hygiène publique, Robert Kargougou, a tenu un point de presse à Ouagadougou, ce mardi 19 juillet 2022. Il a livré les résultats sur le dialogue social au niveau des départements de la santé et des ressources animales.

Suite à l'avènement du gouvernement de transition en janvier 2014, il a été entamé avec les partenaires sociaux, plusieurs rencontres afin de parvenir à un compromis quant à l'amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs. Ces concertations ont permis d'obtenir des résultats positifs permettant à chacune des parties d'y trouver son compte.

Au titre des acquis engrangés, l'on dénombre « l'ouverture prochaine des examens professionnels au profit des attachés de santé, des infirmiers diplômés d'Etat, des sages-femmes d'Etat, des conseillers d'élevage et de la santé animale ». Selon les explications du ministre de la santé, les concours qui devraient se tenir en 2021 n'ont pu être organisés et pour ce faire, les travailleurs qui seront admis aux concours cités ci-dessus seront reclassés en catégorie A.

Aussi, il a été prévu « le rétablissement des décorations retirées pour fait de grève aux travailleurs en 2019 ainsi que la restitution des sommes retenues aux travailleurs pour fait de grève en 2019 ». Pour ce qui est du dernier point, le ministre de la fonction publique, Bassolma Bazié, a tenu à préciser que ces suspensions de salaire étaient inexpliquées car les textes prévoient qu'en cas de grève, c'est le 30e indivisible du salaire qui doit être retenu. « Cette suspension était injustifiée, il était donc de notre devoir de rétablir ces travailleurs dans leurs droits, pour réparer le tort social qui leur a été fait », a commenté M. Bazié.

Pour ce qui est des travailleurs exerçant dans les zones à forts défis sécuritaires dont les salaires avaient été suspendus pour abandon de poste, il sera procédé à un remboursement et les précomptes exercés sur leur rémunération seront arrêtés.

Une autre des décisions prises de concert avec les partenaires sociaux concerne aussi « l'apurement du passif des primes de motivation au niveau du Centre national de transfusion sanguine ».

Tout en saluant les efforts consentis par les travailleurs qui, sans relâche, œuvrent souvent dans des conditions peu enviables pour le rayonnement du pays, le gouvernement, par la voix du ministre de la santé et de l'hygiène publique, s'engage à maintenir le dialogue avec les partenaires sociaux pour que des décisions consensuelles puissent être trouvées pour l'amélioration des conditions de vie et de travail.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

Categories: Afrique

Foire de l'innovation paysanne : La deuxième édition lancée

Wed, 20/07/2022 - 00:20

La cérémonie d'ouverture de la deuxième édition de la foire de l'innovation paysanne a eu lieu ce mardi 19 juillet 2022, dans la capitale burkinabè. La foire se tient jusqu'au 21 juillet au sein de la mairie de Ouagadougou.

Cette foire de l'innovation paysanne entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet Promotion de l'innovation locale en gestion de l'eau dans l'agriculture familiale au Sahel (Proli-GEAFaSa) exécuté au Burkina Faso et au Sénégal.
Selon les organisateurs, le projet met un accent particulier sur la recherche de moyens locaux efficaces, faciles, accessibles et durables de maîtrise de l'eau pour améliorer l'agriculture familiale et les moyens d'existence.
Son objectif est de permettre la promotion des pratiques paysannes en réponses aux contraintes hydriques imposées par la variabilité et le changement climatique au Sahel.

Visite des stands d'expositions par les officiels

« Au cours des deux dernières années, le projet a identifié plus de 50 innovations paysannes, en matière de gestion de l'eau en agriculture familiale. Ces innovations ont été caractérisées et documentées pour le besoin d'une diffusion à grande échelle », a confié le président du réseau MARP, Issiaka Savadogo.

Depuis des décennies, le volume des précipitations dans la bande sahélienne a globalement diminué et la répartition des pluies dans l'espace a connu de fortes irrégularités. Les causes de cette péjoration climatique confit-il, sont liées entre autres aux changements globaux survenus dans le climat.

Issiaka Savadogo, le président du réseau MARP

« Cette évolution négative s'est manifestée par des cycles de sécheresse qui ont engendré de graves crises alimentaires à partir des années 1970 combinée aux facteurs socio-démographiques dont la conséquence est la dégradation progressive des ressources naturelles. Face à ce constat, l'Etat, les communautés et les partenaires techniques et financiers développent des initiatives (multiples et multiformes) sur le terrain. Fait partie de ces initiatives, le Proli-GEAFaSa mis en œuvre au Burkina Faso et au Sénégal », a déclaré le représentant du ministre en charge de l'agriculture, Karim Konseibo.

Il a indiqué que le projet a permis de reconnaître la capacité d'innovation des paysannes et des paysans pour faire face à la dégradation des ressources naturelles et à la contre-performance des systèmes de production. L'approche utilisée par le projet, est appelée "Développement participatif de l'innovation". Elle permet de reconnaître l'innovation paysanne comme levier pouvant permettre de dresser les problématiques de développement agricole et rural. Plusieurs innovations locales ont ainsi été identifiées, caractérisées et documentées et l'organisation de cette foire de l'innovation paysanne servira de cadre de présentation de ces innovations et aussi de réflexion sur la valorisation de ces expériences.

Karim Konseibo, représentant du ministre en charge de l'agriculture

Au Burkina Faso et au Sénégal, certaines de ces innovations font l'objet de processus DPI (expérimenter améliorer et valider les résultats, action conjointe menée par le paysan) pour toutes ces initiatives permettant d'alimenter le plaidoyer, le dialogue et l'influence politique dans l'optique de rendre les interventions publiques ainsi que les financements plus sensibles à l'innovation paysanne en agro écologie.

« Cette foire nous donne l'occasion de mener des réflexions sur la contribution de l'innovation locale dans la chaîne de résilience des communautés agricoles pour un renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans nos deux pays », conclu le représentant du ministre en charge de l'agriculture. M. Konseibo, a réitéré au nom du ministre, leurs sincères remerciements, leurs reconnaissances renouvelées et leurs encouragements aux partenaires de mise en œuvre du projet, aux partenaires techniques et financiers, et à toutes les organisations de la société civile qui œuvrent pour l'atteinte d'une sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays.

« Je salue au nom du ministre de l'agriculture, des ressources animales et halieutiques l'engagement de tous les acteurs du Sénégal et du Burkina et leurs partenaires dans l'accompagnement des efforts des communautés rurales visant à la construction d'une résilience durable face aux changements climatiques et je vous invite, après cette cérémonie, à visiter les stands de présentation des innovations et à participer aux deux panels qui auront lieux dans cette même salle », a-t-il conclu.

Patricia Coulibaly
Lefaso.net

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Burkina/santé : L'Institut national de santé publique fait le point de ses progrès à ses partenaires

Wed, 20/07/2022 - 00:15

Ce mardi 19 juillet 2022 se tient à Ouagadougou, la rencontre de redevabilité et de plaidoyer de l'Institut national de santé publique (INSP) avec ses partenaires techniques et financiers et l'impact de la collaboration sur ses missions. La cérémonie d'ouverture de la rencontre a été présidée par la secrétaire générale du ministère de la Santé et de l'hygiène publique, Dr Estelle Dabiré/Dembélé.

L'institut national de santé publique (INSP) veut faire preuve de redevabilité envers ses partenaires au développement auprès de qui elle a bénéficié d'un appui technique et financier pour l'élaboration de plusieurs outils dont son plan stratégique qui couvre la période 2020-2024 et la mise en œuvre de ses activités.

Après trois ans de fonctionnement, l'INSP a en effet développé plusieurs initiatives et a engrangé des résultats concrets. Avec l'appui de ses partenaires au développement, l'institut a développé des projets de recherche et a activé le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS) qui est l'entité chargée d'assurer la veille sanitaire pour la gestion de certaines urgences sanitaires.

Une vue des partenaires de l'INSP prenant part à la rencontre

La rencontre qui se tient ce 19 juillet 2022 se veut donc un cadre d'échanges et l'occasion de communiquer sur les progrès enregistrés par l'INSP et la mise en œuvre des activités de son plan stratégique. Il s'agit concrètement au cours de cette rencontre, de communiquer sur les résultats engrangés par l'INSP après trois ans de fonctionnement, de présenter les mesures de résilience de l'INSP face au triple choc (défis sécuritaires, sanitaires et humanitaires), de promouvoir le financement gagnant-gagnant entre l'INSP et les partenaires et de recueillir les intentions des partenaires pour l'appui au développement de l'INSP. Ce sera aussi l'occasion d'échanger sur les défis et les perspectives alignées sur les priorités du ministère de la Santé et de l'hygiène publique.

Dr Estelle Dabiré/Dembélé, secrétaire générale du ministère de la Santé souligne qu'il y a de gros besoins de financement en matière de recherche et pour l'amélioration de la santé publique au Burkina

« Cet atelier a une importance particulière parce qu'il constitue un cadre pour faire le bilan des actions de l'Institut national de santé publique, pour montrer aux partenaires qui nous accompagne ce qu'on fait de leurs contributions et montrer les résultats importants qui ont été obtenus en matière de recherche à travers les activités de l'INSP. C'est aussi une tribune pour faire le plaidoyer pour l'accroissement des financements. Beaucoup de partenaires sont là, ils accompagnent, d'autres ne connaissent pas bien l'institut. C'est l'occasion de mieux faire connaître l'institut à travers ses résultats pour mobiliser des financements supplémentaires parce qu'il y a de gros besoins de financement en matière de recherche pour l'amélioration de la santé publique au Burkina Faso », a laissé entendre Dr Estelle Dabiré/Dembélé secrétaire générale du ministère de la Santé et de l'hygiène publique.

Dr Hervé Hien, directeur général de l'INSP se dit satisfait des résultats obtenus au cours de ces trois ans de fonctionnement de l'Institut

Le directeur général de l'INSP, Dr Hervé Hien, a lui indiqué que le bilan à mi-parcours de mise en œuvre des activités du plan stratégique de l'INSP est assez satisfaisant. « On peut dire que nous sommes sur la bonne trajectoire. Nous avons établi le CORUS qui fait un excellent travail, les résultats de recherche sont probants et ont permis au cours de ces trois ans de donner des arguments au ministère de la Santé pour prendre des décisions pour la santé des populations. En termes de diagnostic de laboratoire, nous avons établi des plateformes efficaces qui permettent de faire le diagnostic des épidémies et de surveiller l'état de santé des populations à partir des plateformes de ces laboratoires nationaux de référence qui sont à l'intérieur du pays », a indiqué Dr Hien.

Au regard de ces résultats, il estime nécessaire, tout comme la secrétaire générale, que les partenaires au développement continuent de soutenir l'INSP. Et c'est ce à quoi répond cette rencontre à l'issue de laquelle il espère trouver des appuis afin de mettre en œuvre le reste des activités du plan stratégique de l'institut qui arrive à échéance en 2024.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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Dédougou : Un accident de la circulation fait trois blessés

Wed, 20/07/2022 - 00:00

Trois blessés, dont le chauffeur victime de fracture, c'est le bilan sur le champ d'un accident de la circulation qui s'est produit dans la matinée de ce mardi 19 juillet 2022 à Dédougou. L'accident a impliqué un car d'une compagnie de transport de la place qui venait de Bobo-Dioulasso et se rendait à Dédougou.

Selon les témoignages recueillis sur place, le chauffeur a voulu éviter une femme. Dans cette manœuvre, il a fait une sortie de route, fauchant au passage quelques arbres bordant la voie.

Le car endommagé sous le choc contre les arbres

L'accident a eu lieu devant le groupement de gendarmerie de Dédougou, à proximité de l'hôtel administratif.
« Je dormais et brusquement je suis réveillée par le bruit de la chute du car. Je viens de la Côte d'Ivoire pour aller soigner mes maux de ventre à Nouna. Et voilà que mon voyage se passe mal », lâche une passagère sortie indemne mais visiblement sous le choc.

Les arbres en bordure de la voie en ont fait les frais

Y BELEM

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Fonction publique du Burkina : Ouverture des concours professionnels par métier, session 2022

Tue, 19/07/2022 - 23:00

La radiodiffusion télévision du Burkina (RTB) a publié sur son site web, ce mardi 19 juillet 2022, un communiqué précisant l'ouverture des concours professionnels par métier, session 2022. La liste des domaines concernés dans la suite du communiqué ci-dessous.



Télécharger le document ici

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Réseaux sociaux au Burkina : La page Facebook de la Police nationale dupliquée

Tue, 19/07/2022 - 20:35

La Police nationale informe l'opinion publique qu'elle n'est nullement liée à une certaine page facebook utilisant son logo pour faire des publications monsongères et malveillantes.

Par conséquent, elle appelle les citoyens à la vigilance et les invite à se départir des publications qui y sont faites et à signaler ladite page qui n'est autre que l'œuvre de personnes mal intentionnées.

C'est l'information qu'elle a partagée sur sa page Facebook ce mardi 19 juillet 2022.

Elle tient donc à rassurer les populations que les services compétents sont saisis pour appréhender les éventuels auteurs afin qu'ils répondent de leurs actes.

Pour ce faire, la Police nationale invite l'ensemble des citoyens à la prudence, à la vigilance et à se rassurer qu'ils soient sur la page officielle qui est certifiée par le badge bleu.

Lefaso.net

Source : Page Facebook de la Police nationale


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Engagement citoyen du projet PAFA-4R : Un « manuel de formation » conçu pour une meilleure implication des acteurs

Tue, 19/07/2022 - 19:40

Le « manuel de formation » sur l'engagement citoyen et la veille citoyenne a été validé ce mardi 19 juillet 2022, à Bobo-Dioulasso. Ledit document a été élaboré dans le cadre du Projet d'appui aux filières agricoles dans les régions des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, des Cascades et du Sud-ouest (PAFA-4R). Ce manuel va servir aux points focaux et formateurs endogènes dans l'animation des différentes formations et activités de sensibilisation, dans le cadre de la mise en œuvre des activités dudit projet.

Le document ainsi présenté aux acteurs du projet tient compte des modules pour les sessions de formations sur l'engagement citoyen et la veille citoyenne. Il définit et identifie également les thématiques à développer en lien avec l'engagement citoyen et de la veille citoyenne.

Une fois validé, il permettra de former les bénéficiaires du projet, dont les sociétés coopératives, sur la veille citoyenne. Selon le chargé d'appui technique au sein de l'unité de coordination des projets PAPFA/PAFA-4R, Ambroise Zoma, il s'agira de leur donner des connaissances pour qu'ils puissent apprécier les initiatives de développement du projet PAFA-4R. « Cela va leur permettre d'apporter des critiques, afin de nous permettre d'améliorer les actions du projet », a-t-il expliqué.

Le chargé d'appui technique au sein de l'unité de coordination des projets PAPFA/PAFA-4R, Ambroise Zoma

Le document a été élaboré par le Groupe de recherche et d'appui aux collectivités territoriales (GRACT). Ce cabinet a pour mission de développer et de proposer de nouveaux instruments de renforcement de la bonne gouvernance démocratique, locale, économique, financière. Ledit document a été conçu grâce à l'appui financier du PAFA-4R, lui-même financé par le Fonds international pour le développement de l'agriculture (FIDA) et la Banque africaine de développement (BAD).

Promouvoir les filières agricoles au Burkina

C'est conscient que le développement d'un pays passe nécessairement par le développement de l'agriculture que les autorités du Burkina Faso, appuyées par des partenaires financiers, ont mis en œuvre le projet PAFA-4R. Il vise « l'accroissement significatif de la chaîne de valeur ajoutée des productions agricoles qui emploie 86% de la population active du Burkina ».

Ce projet ambitionne de répondre de façon adéquate aux enjeux de la transformation structurelle, économique et sociale ; aux défis de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la problématique cruciale de la création d'emplois décents pour les jeunes et les femmes. Il vise le développement de six filières agricoles que sont le riz, le maraîchage, le sésame et le niébé, les produits forestiers non ligneux et la pisciculture.

La photo de famille

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, l'Association les mains unies du Sahel (AMUS) a été recrutée pour assurer la mise en œuvre des actions du volet engagement citoyen. Ce, à travers le Projet de mise en œuvre des activités d'engagement citoyen dans les projets du FIDA et de la BAD au Burkina Faso. C'est dans cette optique qu'il a été prévu la conception d'un manuel de formation sur l'engagement citoyen et la veille citoyenne. Ce manuel servira aux points focaux et formateurs endogènes dans l'animation des différentes formations et activités de sensibilisation.

Josias Yaméogo, le coordonnateur du projet de mise en œuvre de l'engagement citoyen dans les projets du FIDA et de la BAD au Burkina Faso, à l'Association les mains unies du Sahel

« L'objectif du manuel c'est de former les sociétés coopératives sur l'engagement citoyen, sur la veille citoyenne. Il s'agit de leur donner des connaissances pour qu'ils puissent apprécier les initiatives de développement du projet PAFA-4R, ce que nous avons fait, qu'est-ce qu'ils peuvent apporter comme critiques pour nous permettre d'améliorer les actions du projet », a indiqué Ambroise Zoma. Après l'élaboration du document, les acteurs du projet se sont réunis ce mardi 19 juillet 2022 à Bobo-Dioulasso, pour sa validation. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Assurance agricole au Burkina : Les résultats de l'étude sur le diagnostic et le placement de solutions présentés aux acteurs

Tue, 19/07/2022 - 18:59

Dans le souci de proposer aux petits exploitants agricoles, une assurance climatique adaptée à leurs besoins et réalités, le projet promotion d'une assurance climatique indicielle au profit des petits exploitants agricoles (PPACI-BF) a commandité une étude diagnostique et un placement sur le marché des solutions d'assurance agricole. L'étude a été réalisée par le cabinet Pula Advisor AG et les résultats ont été présentés par le cabinet ce 19 juillet 2022 à travers un atelier.

Mis en œuvre par le Conseil national pour le développement durable (CNDD), le projet promotion d'une assurance climatique indicielle au profit des petits exploitants agricoles (PPACI-BF) a pour objectif de renforcer la résilience des petits exploitants agricoles face aux effets des changements climatiques. Cela, en leur donnant la possibilité de bénéficier d'une assurance climatique pour leurs cultures.

Cette assurance climatique selon le secrétaire permanent du CNDD, So-manegre Nana, devrait leur permettre en cas de récolte compromise du fait des aléas climatiques, de se remettre en selle avec la prime d'indemnisation qui leur sera payée par l'assureur.

So-manegre Nana, secrétaire permanent du CNDD

Afin d'assurer la durabilité et l'efficacité de cette assurance qui sera proposée aux bénéficiaires, une étude diagnostic de l'état actuel de l'assurance agricole au Burkina Faso ainsi qu'un placement sur le marché des solutions d'assurance agricole a été conduite par le cabinet Pula Advisor AG. L'objectif étant de disposer de base pour sélectionner et concevoir la solution d'assurance agricole indicielle la mieux adaptée au marché. Ce sont les conclusions auxquelles sont parvenues cette étude, qui sont présentées ce jour par le cabinet.

Selon Luc Kafando, coordonnateur du PPACI-BF, trois types de produits d'assurance agricole peuvent être proposés aux producteurs. Le premier produit peut être basé sur les données relevées par la météo en ce qui concerne la pluviométrie. A ce niveau, l'assureur analyse la quantité de pluie tombée pour voir si elle a été suffisante ou non pour que le producteur puisse récolter convenablement. Si ce n'est pas le cas, celui-ci est indemnisé à la hauteur de ses pertes. Le deuxième produit peut être basé sur les données satellitaires.

Luc Kafando, coordonnateur du PPACI-BF

A cet effet, le niveau de la pluie est estimé par un algorithme. Le troisième produit d'assurance lui est tout risque. A ce niveau, ce sont les rendements qui sont analysés pour voir si le producteur a atteint le rendement escompté. Si c'est le cas, il ne reçoit aucun paiement. Dans le cas contraire, l'assureur paye la différence ou toute la somme investie par le producteur si celui-ci n'a eu aucun rendement.

Chaque produit d'assurance ayant ses avantages et ses limites, il a été jugé nécessaire par les partenaires de mise en œuvre du projet, de faire des recommandations à l'unité de gestion du PPACI-BF sur le produit le mieux adapté aux producteurs agricoles. C'est donc ce produit qui sera validé par les participants à l'issue de la présentation des résultats de l'étude réalisée par le cabinet et des recommandations faites par celui-ci, a fait savoir le coordonnateur du PPACI-BF Luc Kafando. Il a précisé qu'après la validation du produit d'assurance agricole le mieux adapté aux petits exploitants agricoles, un essai de sa mise en œuvre sera fait dans les trois communes d'intervention du projet que sont Tcheriba, Safané et Dori. Le produit sera par la suite disponibilisé à l'échelle nationale.

photo de famille des participants

En rappel, le PPACI-BF est financé par le Fonds environnement mondial (FEM) et sa mise en œuvre est supervisée par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD).

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net

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Retenues et/ou suspensions irrégulières de salaires d'agents publics : Le Premier ministre ordonne leur remboursement

Tue, 19/07/2022 - 17:26

Le Premier ministre, Albert Ouédraogo, a signé ce mardi 19 juillet 2022 une circulaire adressée aux membres du gouvernement et aux présidents d'institutions. A travers ce document, Albert Ouédraogo ordonne le remboursement des salaires indûment suspendus, ainsi que des retenues irrégulièrement opérées sur les salaires et traitements d'agents publics, du fait d'une participation aux activités syndicales.

Pour le chef du gouvernement, il paraît juste que l'agent public puisse obtenir le remboursement intégral du montant indûment prélevé. Il est seulement demandé aux victimes, d'apporter les justifications nécessaires, pour se faire rembourser.

Cette mesure de remboursement des retenues et/ou salaires indûment suspendus, selon la circulaire, concerne la période de 2016 à 2021.

Albert Ouédraogo invite chaque président d'institution ou membre du gouvernement, à s'impliquer personnellement, pour la réussite de cette opération.

Il faut rappeler que les ministres en charge de la Fonction publique, de la Santé et de l'Education nationale, avaient pris l'engagement le 11 juillet dernier, de plaider pour la réparation de cette injustice.

DCRP/Primature

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Burkina/Lutte contre le terrorisme au Sahel : Onze terroristes neutralisés dans une opération de ratissage

Tue, 19/07/2022 - 17:25

Dans ce communiqué parvenu à la rédaction de Lefaso.net, les forces armées nationales informent le public que onze terroristes ont été abattus dans une opération de ratissage le 17 juillet 2022 dans la région du Sahel. En plus de ces terroristes neutralisés, une vingtaine de motos, de l'armément et une importante quantité de munitions ont été recupérés. L'integralité dans ce communiqué ci-dessous.

En riposte à des actions de harcèlement perpétrées par des terroristes contre les populations de GUISSINGORI (Province du Yagha, région du Sahel), les unités militaires de Sebba, en coordination avec les VDP de la localité, ont tendu une embuscade aux terroristes lors de leur mouvement retour le 17 juillet 2022.

Le bilan établi après les opérations de ratissage fait état de 11 terroristes abattus. Une vingtaine de motos, de l'armement et une importante quantité de munitions ont été récupérés. Des moyens de communication, du carburant et des vivres ont également été saisis ou détruits.

Le Chef d'Etat-Major Général des Armées félicite les unités militaires et les VDP pour cette action décisive qui intervient après les succès tactiques enregistrés récemment lors de l'opération conjointe Koural (Burkina-Niger). Il les exhorte à maintenir le même engagement dans la protection des populations et leurs biens.

La Direction de la Communication
et des Relations Publiques des Armées

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Dossiers de crimes au Burkina : Le CNP-NZ appelle le peuple burkinabè à se mobiliser contre l'impunité

Tue, 19/07/2022 - 17:24

Dans cette déclaration du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) parvenue à la rédaction de Lefaso.net, le comité de pilotage interpelle les autorités sur les risques qui pèsent sur les dossiers de crimes au Burkina. Pour cela, il appelle le peuple burkinabè à se mobiliser contre l'impunité et à exiger l'égalité de droits et de devoirs pour tous. L'intégralité dans la déclaration ci-dessous.

Déclaration du CNP-NZ sur les risques qui pèsent sur les dossiers de crimes

L'opinion nationale et internationale a assisté à une séquence inédite de l'histoire du Burkina Faso les 7, 8 et 9 juillet 2022. En effet sur invitation du Président de la Transition, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, l'ancien Chef d'Etat Blaise Compaoré a séjourné au Burkina Faso du 7 au 9 juillet 2022. Ce retour de Blaise Compaoré au Burkina Faso, après huit ans d'exil en Côte d'Ivoire, s'inscrit, selon la présidence du Faso, dans le cadre d'une « rencontre de haut niveau » entre le Président Damiba et les anciens chefs d'Etat burkinabè.

Cette rencontre qui devrait donc réunir les anciens présidents, Jean Baptiste Ouédraogo, Blaise Compaoré, Yacouba Isaac Zida et Roch Marc Christian Kaboré, autour du président Damiba a eu lieu effectivement le 8 juillet dans l'enceinte même de la Présidence du Faso. Selon le président Damiba, cette rencontre s'inscrirait dans le cadre d'une démarche de réconciliation nationale.

Le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) rappelle que les Burkinabè sont nombreux à souhaiter le retour de l'ensemble des exilés politiques, particulièrement celui de l'ancien président Blaise Compaoré, mais pas dans les conditions d'une défiance de la justice dont l'indépendance reste à consolider.

En effet, déchu du pouvoir lors de l'Insurrection populaire d'octobre 2014, Blaise Compaoré avait aussitôt quitté le Burkina Faso le 31 octobre pour se réfugier en Côte d'Ivoire, laissant derrière lui de nombreux dossiers de crimes de sang en souffrance devant la justice burkinabè. L'un de ces dossiers est sans conteste le dossier du coup d'Etat du 15 octobre 1987 au cours duquel le Capitaine Blaise Compaoré avait pris le pouvoir suite à l'assassinat du Président Thomas Sankara ainsi que douze de ses compagnons. Le procès de ce dossier qui a connu plusieurs péripéties judiciaires s'est ouvert finalement le 11 octobre 2021 en l'absence de Blaise Compaoré, principal inculpé avec 13 autres inculpés.

Malgré le mandat d'arrêt international lancé à son encontre par la justice burkinabè, Blaise Compaoré qui entre temps s'est attribué la nationalité ivoirienne, faisant prévaloir cette dernière sur sa nationalité burkinabè, n'a jamais répondu aux requêtes de la justice pour la manifestation de la vérité dans ce dossier qui cristallise en bonne partie les tensions sociales dans notre pays. Jugé par contumace, Blaise Compaoré a été condamné à la prison à perpétuité, le 6 avril 2022, date du verdict du tribunal militaire. Certains accusés ont été relaxés et les condamnés purgent leurs peines à la Maison d'arrêt et de correction des armées, à l'exception de deux personnes. Il s'agit de Hyacinthe Kafando et de Blaise Compaoré qui n'ont jamais déféré à la justice burkinabè et n'ont pas respecté la décision de justice.

Nonobstant cette décision de justice et le mandat d'arrêt international contre lui, le CNP-NZ note que Blaise Compaoré a foulé impunément le sol burkinabè, avec la complicité de celui qui est censé être le premier garant de la justice et de son indépendance, le Président Paul Henri Sandaogo Damiba.

En faisant venir ainsi Blaise Compaoré au Burkina Faso, et en lui déroulant le tapis rouge à Kosyam, le Président Damiba viole son serment de Président du Faso et consacre l'impunité. Au nom de quoi le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) du Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba se donne-t-il le droit de vouloir soustraire Blaise Compaoré, fut-il ancien président, de la justice ? Quelle réconciliation peut-on espérer par de tels actes ? La vérité et la justice sont les piliers qui soutiennent la réconciliation. Et l'expérience de la journée nationale du pardon du 30 mars 2001, qui a été un échec, devrait nous l'enseigner.

Cette forfaiture du régime du MPSR inquiète le CNP-NZ et toute personne soucieuse de la construction d'un véritable Etat de droit démocratique. En effet, l'arrivée de Blaise Compaoré qui a toujours refusé de répondre à la justice burkinabè vient bafouer l'indépendance de la justice chèrement acquise par le peuple. En orchestrant cette manœuvre, Paul-Henri Sandaogo Damiba viole le serment qu'il a prêté en tant que Président du Faso.

Le mercredi 16 février 2022, Paul-Henri Sandaogo Damiba après son coup d'Etat le 24 janvier 2022, avait quand même prêté serment devant le Conseil constitutionnel en jurant par ces termes sacrés de notre loi fondamentale : « Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter la Constitution, de garantir la justice à tous les Burkinabè ». En l'installant dans ses fonctions, le doyen d'âge du Conseil constitutionnel lui avait pourtant rappelé que par ce serment, il prend « l'engagement devant le peuple du Burkina Faso de faire prévaloir le droit et la justice sous toute autre forme de gouvernance et pour cela aucun sacrifice n'est de trop... ». Ce reniement de son serment fait peser un lourd danger sur l'Etat de droit au Burkina. Qu'en sera-t-il des autres dossiers de crime qui attendent aussi de connaître leur épilogue ?

Comment ne pas être inquiet quand on pense au dossier relatif à l'assassinat du journaliste Norbert Zongo et ses trois compagnons, Blaise Ilboudo, Ernest Zongo et Abdoulaye Nikiéma, pour lequel nous réclamons vérité et justice depuis plus de 23 ans ! Poursuivi pour l'assassinat de notre confrère le 13 décembre 1998, François Compaoré, petit frère de Blaise Compaoré, qui est sous le coup d'un mandat d'arrêt international multiplie les obstacles à son extradition de la France vers le Burkina Faso. Il faut craindre que l'impunité que le régime du MPSR veut accorder à Blaise Compaoré ne soit une maladie contagieuse. Dans la même veine, l'opinion a appris la sortie de prison du Général Gilbert Diendéré pour une permission de cinq jours. Selon son avocat qui s'est exprimé sur les médias, cette permission est conforme à la loi qui prévoit 30 jours de permission par an pour toute personne condamnée.

Mais en réalité c'est une compréhension intentionnellement erronée que l'on tente de faire passer dans l'opinion dans le but de tromper les Burkinabè. Le Général Diendéré, ou toute autre personne, a le droit de bénéficier d'une permission mais encore faut-il que cela s'inscrive dans le cadre strict de la loi pour une question d'égalité des Burkinabè devant la justice et évite de heurter ainsi la sensibilité des victimes et de leurs parents. Pour le moins que l'on puisse dire, le régime du MPSR marche sur la Justice.

Tout en dénonçant cette forfaiture qui constitue un recul démocratique, le CNP-NZ invite le Président Damiba à :

se ressaisir en vue de respecter le serment prêté le 16 février 2022 ;

cesser de divertir le peuple et à se consacrer à la réalisation de son engagement phare qui est de recouvrer l'intégrité du territoire national ;
arrêter de telles manœuvres politiciennes qui ravivent les douleurs des familles des victimes et nous éloignent du chemin véritable de la réconciliation ;

tout mettre en œuvre pour l'aboutissement diligent du dossier judiciaire de l'affaire Norbert Zongo, notamment l'extradition de François Compaoré pour laquelle sa responsabilité politique et celle de son gouvernement sont entièrement engagées.

Le CNP-NZ appelle les défenseurs de la liberté d'expression et de la presse, les défenseurs des droits de l'Homme et l'ensemble du peuple burkinabè à la vigilance et à toujours se mobiliser contre l'impunité et pour exiger l'égalité des droits et devoirs pour tous les Burkinabè, la vérité et la justice pour tous les crimes impunis.

Ouagadougou, le 18 juillet 2022

Pour le CNP-NZ,
Le Président du Comité de pilotage
Guézouma SANOGO

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Burkina Faso : L'analyse des systèmes de résilience au Burkina au cœur d'un atelier national

Tue, 19/07/2022 - 17:23

A l'initiative de l'ONG World Vision Burkina, il s'est ouvert ce mardi 19 juillet 2022, à Ouagadougou, un atelier national multi-acteurs sur l'analyse des systèmes de résilience au Burkina Faso. Cette rencontre vise à réévaluer le paysage des risques et leurs impacts sur les systèmes de fonctionnement dans le contexte que traverse le Burkina Faso.

Selon les résultats du cadre analytique de la sécurité alimentaire du cadre harmonisé de mars 2022, 3,45 millions de personnes devraient être en situation d'insécurité alimentaire sévère pendant cette période, dont 630 000 au bord de la famine. L'analyse IPC de la malnutrition aigüe publiée en janvier 2022, indique que 966 000 enfants âgés de 6 à 59 mois souffriront de malnutrition aigüe. Ces chiffres qui donnent froid dans le dos, reflètent l'ampleur et la gravité d'une crise aux multiples facettes affectant l'ensemble des composantes de la société si rien n'est fait.

Selon le représentant pays de World Vision Burkina Faso, Antoine Sanon la rencontre permettra d'élaborer conjointement une feuille de route pour renforcer la résilience des communautés

A travers cet atelier national multi-acteurs, l'ONG World Vision Burkina réaffirme sa disponibilité à s'investir aux côtés des parties prenantes à cette réflexion-action prospective conduisant non seulement à une feuille de route pour renforcer la résilience du système face aux catastrophes coûteuses, mais également à une coordination, une programmation et des financements améliorés. La présente rencontre, a soutenu le directeur pays de l'ONG World Vision Burkina Faso, Antoine Sanon, vise à trouver une réponse à une question majeure : comment cette crise multidimensionnelle est-elle vécue par l'individu, les ménages, les communautés, les collectivités au niveau local et régional ? Pour y parvenir, il faudra jeter un regard sur le passé, le présent et l'avenir en vue principalement d'élaborer conjointement la directive dans la perspective de renforcer la résilience des communautés vulnérables face aux chocs et aux stress. De façon spécifique, M. Sanon a expliqué qu'il s'agira d'entériner « la capacité des ménages, des familles, des communautés et des systèmes vulnérables à faire face à l'insécurité et au risque de chocs, à résister et à réagir efficacement aux chocs, ainsi qu'à se rétablir et à s'adapter de manière durable ».

Les ministères en charge de l'action humanitaire et du genre et de la famille ont été représentés à l'ouverture de cet atelier

Cet atelier national est placé sous la tutelle et le leadership du ministère de l'Agriculture, des ressources animales et halieutiques. Et selon le représentant du ministre, Victor Bologo, le renforcement de la résilience des populations face aux chocs et aux facteurs de stress permet de protéger leur mode vie. Car en plus de réduire les pertes humaines et économiques, la résilience offre aux communautés la possibilité de prendre de meilleures décisions face aux risques auxquels elles sont confrontées.

Le représentant du ministre en charge de l'agriculture, Victor Bologo, a souhaité des échanges fructueux

Si le gouvernement de son côté tente d'apporter une réponse appropriée à cette situation, à en croire le représentant du ministre, la tenue de ce présent atelier se veut un creuset d'échanges entre différents organismes et acteurs pionniers dans la mise en œuvre des systèmes de résilience dans le pays. Il a salué l'approche collaborative et le processus participatif multi-acteurs que l'ONG World Vision a mis en place. « Au regard de la qualité des participants et l'engagement de tous, je reste persuadé que des propositions pertinentes sortiront de vos échanges », c'est par ces mots que M. Bologo a ouvert l'atelier.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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Santé : L'association Drepaction offre 60 kits de premiers soins aux drépanocytaires du CHU Yalgado Ouédraogo

Tue, 19/07/2022 - 17:23

L'association Drepaction a offert ce mardi 19 juillet 2022, 60 kits de premiers soins aux drépanocytaires du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo. La cérémonie de remise s'est tenue au sein de l'établissement.

D'une valeur d'un million de FCFA, chaque kit est composé d'un perfuseur ; de deux intranules ; de trois seringues ; de 20 gants d'examen ; d'un mètre de sparadrap ; de trois flacons de ringer lactate ; de deux flacons de SS ; de deux flacons de cefriaxone ; de trois flacons de paracétamol injectable ; d'une boîte d'Acupan et d'une boîte de Tramadis.

Pour la présidente de l'association, Binta Seck, elle-même drépanocytaire, ce don vient en appui aux drépanocytaires pour leur prise en charge aux urgences pédiatriques et médicales.

« J'ai vécue pendant longtemps au Burkina avant de m'installer en France où la prise en charge est bien différente d'ici. C'est de là qu'est donc né Drepaction pour apporter notre modeste contribution à la prise en charge aux urgences pédiatriques et médicales de Yalgado », a confié la présidente de l'association, Binta Seck.

L'association Drepaction a pour objectif principale la prise en charge des drepanocytaires

« Le geste qui a été posé ce matin est un geste d'humanisme d'une personne qui a été prise en charge dans le passé et qui a compris que dans le cas de la prise en charge, il faut que des gens s'engagent pour aider les patients. La drépanocytose est une maladie chronique qui peut être sur une longue période et ce n'est pas toujours sûr que le patient puisse prendre en charge ses soins en l'absence d'assurance. L'association est venue nous montrer que nous devons être tous solidaires des malades », a expliqué le directeur général du CHU Yalgado Ouédraogo, Constant Dahourou.

Cette remise de don entre dans le cadre du lancement de l'association. D'autres actions à l'instar d'un dîner-gala seront organisées par l'association en vue de mobiliser des fonds afin de continuer à accompagner les drépanocytaires dans leur prise en charge.

La valeur de ces 60 kits de premiers soins est estimée à environ un million de FCFA

Selon le responsable des drépanocytaires du CHU Yalgado Ouédraogo, Ibrahima Ouédraogo, ce geste est à saluer parce qu'il va beaucoup soulager certaines familles car la plupart des malades qui sont suivis au CHU sont démunis.

Rappelons que la drépanocytose, maladie génétique très répandue, affecte l'hémoglobine des globules rouges. Elle se manifeste notamment par une anémie, des crises douloureuses et un risque accru d'infections.

Hanifa Koussoubé
Lefaso.net

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Formation en arbitrage : Plus de 80 acteurs économiques réunis pour une gestion efficace des procédures

Tue, 19/07/2022 - 17:23

Le Centre d'arbitrage, de médiation et conciliation de Ouagadougou (CAM-CO) organise une formation en arbitrage, du 19 au 22 juillet 2022 dans la capitale. Il s'agit d'harmoniser les pratiques en matière de bonne gestion des procédures d'arbitrage et de recours contre les sentences.

Créé en 2005, le Centre d'arbitrage, de médiation et conciliation de Ouagadougou (CAM-CO) contribue à l'amélioration, à l'assainissement et à la sécurisation de l'environnement juridique et judiciaire au Burkina Faso. Il offre aux opérateurs économiques nationaux et aux investisseurs, un cadre adéquat de règlement de leurs litiges, en préservant l'intégrité de leurs relations d'affaires.

Dans cette dynamique, du 19 au 22 juillet 2022, plus de 80 acteurs économiques prennent part à cette session de formation en arbitrage. « Harmonisation des pratiques pour une gestion efficace des procédures d'arbitrage et des recours contre les sentences ». C'est sous ce thème qu'ils vont suivre la formation dont trois modules sont au menu.

Selon le PCA du CAM-CO, Daouda Savadogo, d'importantes réformes sont en cours

Le Président du conseil d'administration (PCA) du CAM-CO, Daouda Savadogo, s'est félicité de la tenue de cette session, qu'il a qualifiée de haut niveau.

Selon Issaka Kargougou, directeur général de la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF), le thème vise à harmoniser les bonnes pratiques en matière d'arbitrage, pour davantage d'échanges et de richesses des contributions à forte valeur ajoutée. « La voie des modes alternatifs de règlement des litiges en général, et celle de l'arbitrage pour régler les différends entre agents d'arbitrage dans l'espace OHADA s'est produit avec l'adoption de l'Acte uniforme sur le droit de l'arbitrage, le 11 mars 1999 », a-t-il rappelé.

Le directeur général de la CCI-BF, Issaka Kargougou, a représenté son président, Mahamadi Sawadogo, à l'ouverture de cette session

Le CAM-CO s'est investi pour avoir des prestations qui sont reconnues au plan national, dans l'espace communautaire OHADA (Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires) et à l'international, s'est félicité le PCA Daouda Savadogo. De 2007-2022, le CAM-CO a enregistré 596 dossiers dont 255 en arbitrage et 341 en médiation pour un montant en litige cumulés de près de 2 356 milliards de FCFA. « Ces résultats, aux dires des experts, font du CAM-CO, l'un des centres les plus performants de l'espace OHADA », a déclaré le PCA.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina : Entre électoralisme et coups d'Etat ou l'alternance de la stagnation

Tue, 19/07/2022 - 17:23

Il faut renvoyer les militaires aux fonctions et aux missions pour lesquelles leur corps devrait se vouer, à savoir : défendre le territoire national, protéger la vie des citoyens et écarter de toute gestion de la chose publique la classe oligarchique, toutes tendances confondues. C'est la conviction de Didier Ouédraogo et Ardiouma Sirima qui s'en expliquent dans la tribune ci-dessous.

Les rendez-vous de l'histoire nationale du Burkina Faso entre le peuple et ses dirigeants offrent l'image d'un éternel recommencement. Un départ qui pourrait s'assimiler au vrai-faux départ du Mogho-Naaba. Loin d'un tel symbole, l'éternel départ pour la démocratie au Burkina Faso est devenu véritablement un drame politique et humain depuis plusieurs décennies. Ainsi les cycles électoraux vont et viennent, ouvrant ou clôturant la saison des coups d'Etat, à la manière d'une course de relais, dont le but se serait dévoyé dès le point de départ.

Le coup d'Etat du 24 janvier 2022 par une portion de l'armée burkinabè, l'avènement du MPSR et la Transition qui ont suivi, ouvrent une énième période d'exception, qui doit être propice à une analyse critique du processus démocratique dans notre pays. Si le Burkina Faso a mal en sa démocratie, de quoi s'agit-il exactement ? Quelles sont les causes et quels sont les facteurs qui alimentent ce mal-être démocratique, qui tend à s'ériger comme loi de notre histoire nationale ? Quelles perspectives envisager pour entamer enfin l'édification d'un régime authentiquement démocratique ?

Une démocratie sous influence extérieure, aux antipodes du bien-être du peuple

Le Burkina Faso, comme la plupart des pays du pré-carré français, a embouché le clairon du multipartisme, à l'issue du discours du président François Mitterrand, lors du sommet France-Afrique de la Baule (20 juin 1990, dans le cadre de la 16e conférence des chefs d'État d'Afrique et de France). Ce moment historique a donné lieu à la naissance du « multipartisme » dans cet espace. La course au pouvoir pour la gestion des institutions fut ouverte. Les jeux électoraux ont ainsi inauguré la nouvelle ère de la « démocratie à l'africaine ».

Toutefois, dans notre histoire nationale, le jeu électoral, très ouvert sous l'ère de la Troisième République (qui rendit possible la mise en ballotage du président-candidat), est une séquence politique exceptionnelle à souligner. Sous l'emprise de cette injonction de la Baule, notre pays referma cette parenthèse démocratique et se plia à ses obligations envers la France et sa sphère d'influence : le pouvoir politique devait se parer de ses atours démocratiques pour être à même de sauvegarder et perpétuer l'Etat néocolonial et son ordre : passage obligé pour mériter le bénéfice de l'aide au développement, puisque les conditions de stabilité seraient ainsi remplies.

Cette « camisole démocratique bauloise » permit aux dignitaires du pouvoir néocolonial de conjurer provisoirement les turbulences dues à la répétition des coups d'Etat successifs du 25 novembre 1980, du 07 novembre 1982, du 04 août 1983 et du 15 octobre 1987. Ainsi, en lieu et place de cette succession des pouvoirs militaires, des élections « libres et transparentes » dont les conditions de réalisation sont désormais gravées dans une Constitution (celle de 1991), et dans différentes lois organiques et décrets, furent organisées.

L'inauguration de cette période par Blaise Compaoré portait déjà ses propres limites démocratiques. Pour preuve, les premières élections se heurtèrent au refus des partis dits de l'opposition de l'époque, de participer au scrutin, arguant de l'absence d'une conférence nationale, érigée comme préalable à la course électoraliste. Premier scrutin, un seul candidat. Notre pays, en même temps qu'il semblait répondre aux injonctions du maître Français, mettait en place une forme hégémonique du pouvoir, qui ne disait pas son nom. L'avènement du CDP en 1995, par absorption d'une dizaine de partis politiques se réclamant de la social- démocratie, dessinait le nouveau paysage politique qui devait consacrer la « fabrique de partis politiques » ; véritables instruments dont se dotaient tous azimuts les protagonistes à la gestion de la chose publique. Au bout de quelques années, les échéances électorales offraient le spectacle d'une pléthore de partis politiques, sur la scène politique.

Dotées de promesses de campagnes propres à faire diversion sur les nombreuses et légitimes attentes du peuple, les conquêtes successives n'ont eu de cesse de construire patiemment et sûrement une classe de professionnels du politique qui, très rapidement, feront leur mue en professionnels de la manipulation électorale. Une classe politique qui, au fur et à mesure de son expérience, construisit ses consensus et ses connivences avec toutes les parties prenantes d'une conception oligarchique de la gestion d'un sous-développement de la démocratie. Cette partie politicienne de l'élite burkinabè s'est préoccupée de réunir tous les moyens financiers et humains nécessaires à son accession et son maintien au pouvoir. Ainsi fut scellée l'alliance entre une classe politique et le monde des affaires, se constituant en une classe politico-économique toute puissante.

Par conséquent, à partir de l'ère Compaoré, la mainmise de cette élite oligarchique sur toutes les sphères de la vie publique en général, l'administration, l'économie en particulier, fut sans quartier. L'homme d'affaire et l'homme politique se trouvèrent être le même (fusion-confusion). Ils firent alliance pour accéder au pouvoir et confisquer la démocratie balbutiante pour servir leurs intérêts. Dès lors, toutes les méthodes et les moyens (privés et publics) pour y accéder et le conserver étaient permis et devenaient la norme de comportement des candidats.

La fabrique d'une démocratie en trompe l'œil

La fabrique de la démocratie dans notre pays venait de franchir toutes les étapes de sa propre créativité avec les caractéristiques essentielles suivantes :

Manufacturée à partir de l'injonction de la Conférence de la Baule, peu importait qu'on s'intéressât aux vertus et effets démocratiques du processus (transparence, avancées /progrès économiques, politiques, sociales, protection et renforcement des libertés démocratiques, etc. ;). Un simple simulacre devait suffire aux attentes des commanditaires comme des exécutants. Alors fut inaugurée cette démocratie électoraliste, présentée comme l'entrée dans la modernité de notre pays et le levier de son développement.

La compétition des partis politiques fut encadrée par des lois du même genre, taillées sur mesure et au profit des gestionnaires de la nouvelle donne. Objets d'âpres discussions et d'arbitrages entre de vrais-faux protagonistes à la veille de chaque scrutin, les règles électorales (la loi électorale) se sont souvent soldées par un consensus. En réalité elles dévoyaient les principes démocratiques mêmes qu'elles étaient censées garantir (transparence du scrutin, un citoyen = une voix, découpage électoral cohérent, révision et actualisation de la liste électorale, effectivité du droit civique et politique de la diaspora, etc.). Fort tardivement, dans une dose et une gestion scabreuse bien maîtrisées, les électoralistes finirent par intégrer dans leur jeu le droit civique et politique de la Diaspora, un droit légitime longtemps réclamé à juste raison par ses bénéficiaires.

Ce tableau de mercantilisme politique laisse apparaître l'ensemble du processus électoral comme une vulgaire marchandise, livré à la loi de l'offre et de la demande électoraliste, dans une logique totalement décomplexée d'un libéralisme électoral. En effet, les « offres » d'une pléthore de partis et de groupuscules politiques, adossés à des OSC de circonstance, des divers groupuscules opportunistes, rivalisent d'adresse, de supercherie et de surenchère dans la marchandisation des voix. A chaque scrutin, le marché de l'offre politique prend des points sur l'indice de l'inflation de la corruption électorale.

Outre cette corruption qui exploite la pauvreté des larges couches sociales, le système néolibéral dans lequel s'est installé d'emblée le processus électoral a pris en otage le débat d'idées, de projets de société et la délibération citoyenne. La rentabilité financière et immédiate du vote, comme un banal placement en bourse, l'achat des voix par des espèces sonnantes et trébuchantes, en nature ou bien matériels (rétribution de luxe ou denrées de première nécessité faisant diversion sur la pauvreté et la faim entretenues par toutes sortes de mécanismes) ont dévoyé toutes les vertus du processus. Pour parfaire ce tableau de l'arrière scène du « libre-échange électoraliste », des chefs coutumiers, des responsables d'OSC, véritables rabatteurs et trafiquants de voix, se transforment en avant-garde et en garde-chiourmes de l'oligarchie politique-économique.

Au vu de ce qui précède, à chaque échéance électorale, la chaine de commande de la fabrique de la démocratie fait grimper le thermomètre de la corruption. Notre génie à inventer la machine à tricher a acquis en quelques décennies ses lettres de noblesse, au point de recevoir la reconnaissance nationale et internationale : face à un processus démocratique mort-né, les observateurs sont unanimes pour dire que la démocratie a triomphé lors de ces scrutins battant les records de la fraude. La transformation de l'électoralisme en système de prédation politique et économique, faisant voler toutes les promesses électorales, et renforçant la domination néocoloniale avec une complicité des « apprentis de la démocratie » devra être considérée comme un vénéneux parasite dont on devra se débarrasser. Mais la classe politique burkinabè alla plus vite et plus loin que ses « maîtres en démocratie ».

La financiarisation et la corruption qui accompagnent les élections n'ont jamais inquiété la communauté dite internationale sur la sincérité des scrutins. Bien au contraire, parce que cette même communauté finance aussi cette manipulation électorale, il est alors logique qu'elle attende le retour sur investissement. En créant ainsi les conditions de sa « victoire de la démocratie » la classe politico-économique dans notre pays garantit la continuité de l'exploitation, de sa soumission aux diktats de cette communauté. Cette complicité dans le mensonge, l'hypocrisie et le vol à l'intérieur et à l'extérieur du Burkina Faso retardent l'avènement d'une démocratique véritable qui, en son essence, est populaire.

L'avalanche de félicitations de chefs d'Etat et d'institutions internationales au vainqueur de cette compétition contre le peuple sonne dans l'oreille des démocrates comme la répétition de la trahison de toute une classe, depuis près de six décennies. Les profits gigantesques tirés de ces manipulations des processus électoraux, aidées en cela par les puissances intérieures et les réseaux d'influences extérieurs, garantissent la main mise au plan politique, économique et culturel du pays, en favorisant l'émergence et l'implantation d'une véritable caste de parvenus politico-oligarchiques, chargées de la gestion de la pseudo-démocratie (démocratie de pacotille) et du sous-développement endémique (véritable modèle pour les pays du pré carré français sous domination).

L'espace politique est par conséquent sous séquestre. L'Etat et les institutions, instrumentalisés à cet effet, ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes, ne remplissant plus les missions qui leur sont dévolues. Ce faisant l'histoire politique de ces presque quarante dernières années se conjugue avec une incapacité à affronter les défis essentiels de la société, une falsification du processus démocratique, un approfondissement du sous-développement et la domination continue du pays.

Se convaincre et convaincre de la nécessité d'une rupture avec l'ordre néocolonial, nourri et entretenu par l'électoralisme et le putschisme

Face à ces échecs récurrents, certains esprits habiles, en parfaits manœuvriers politiques, ne tariront pas de critiques condescendantes selon lesquelles l'Afrique ne serait pas faite pour la démocratie. Une telle opinion valide en creux ces alternances du recul, entre coups d'Etat et démocratie électoraliste, en leur attribuant souvent des vertus taillées à la mesure des intérêts de la classe politique au pouvoir. Et pourtant, toutes les preuves sont faites de leur caractère délétère, obstruant le chemin pour une démocratie véritable et pour le développement.

Pour pallier ces échecs récurrents, l'invocation de « valeurs africaines à la démocratie originelle » constituerait notre spécificité et nous permettrait d'échapper à la contagion d'une démocratie étrangère, exogène, n'ayant pas de prise sur nos réalités. En réalité, une démocratie à l'aune des valeurs africaines ne saurait s'élaborer sans un certain toilettage de celles-ci, puisqu'elles ont aussi subi certains effets des alluvions de la modernité, comme le délitement des liens sociaux, des idées de solidarité, ou encore des valeurs d'honneur et de dignité.

Les coups d'Etat, par leur récurrence, surviennent comme des forces légitimistes de correction des dérives démocratiques. La prise du pouvoir par les armes semble inscrire dans la conscience collective l'idée selon laquelle la force militaire, à un moment donné, serait la solution salvatrice au regard des maux qui obstruent notre avenir. L'imaginaire collectif au sujet de l'ordre, préférable au désordre, lui accorde, chaque fois qu'il se produit, un certain crédit au départ. Il nourrit régulièrement à l'endroit des rectificateurs du démocratisme en échec un certain espoir.

Cependant, le regard critique nous impose d'emblée une première réserve : comment peut-on comparer et faire un choix entre deux situations qui sont elles-mêmes des échecs avérés (méthodes, processus et résultats). La construction presque jamais commencée de la démocratie constitue l'antichambre de la corruption, du clientélisme et de la mauvaise-gouvernance, avec pour résultante logique la stagnation, voire le recul de la construction d'un Etat de droit et celui de la promesse d'un réel développement.

Mimétismes électoraux, ils ont conduit à la faillite de l'Etat. Inspirés faussement par les coups d'Etat, la construction d'une nation démocratique butte sur ses bases et reste toujours sujette aux dérives autocratiques, à la génération d'une caste militaro-oligarchique, à la gestion du pouvoir par une caste de prédateurs en cravates ou en treillis. Ce tableau tragique de notre histoire nous éclaire suffisamment sur une certaine lucidité, définitive et active. Elle passe d'abord par le rejet de tous ceux qui, presque quarante décennies durant, ont su tourner leurs vestes, vendu des illusions au peuple et conduit le pays à la faillite et leur propre entreprise politique au succès. Le spectacle auquel le peuple a toujours droit, consiste à lui faire des promesses qu'elle est en droit d'attendre, et à rebattre les cartes avec la même classe et en passant par perte et profit tous les engagements pris.

Sortir des fausses alternatives
Accélérer le processus de rupture avec l'ordre néocolonial

Le point de départ de cette accélération concerne en premier lieu notre regard sur nous-mêmes. Le spectacle que nous ont livré les acteurs de l'alternance (la classe politique aux affaires depuis presque quarante ans, et les forces armées qui leur sont liées et les relaient à chaque coup d'Etat, en troquant parfois le treillis contre le veston et la cravate), n'a jamais été autre chose qu'une vraie tartufferie. Les promesses se sont toujours vite muées en oubli, désinvolture, et trahison. Le temps d'un sursis scandant des « attendons de voir », « voyez dans quel état ils ont trouvé le pays » « donnons-leur un peu de temps », « un peu de patience » passe très vite en méfiance, défiance, déception. Comme un rituel dont il faut se souvenir, on plaide le changement. Se présentant les uns les autres comme la dernière bouée de sauvetage, l'abus de confiance du peuple demeure leur trophée de départ, un trophée sans chasse. Et pourtant, l'amélioration des conditions de vies, de notre système de santé, de l'éducation, de celle des conditions de vie de la jeunesse, entre autres urgences, reste irrémédiablement chevillée aux mêmes pesanteurs. Rien, ou presque à l'horizon des promesses, d'où qu'elles viennent.

Par conséquent, devant nous, deux impératifs, inconditionnels :

renvoyer les militaires aux fonctions et aux missions pour lesquelles leur corps devrait se vouer, à savoir : défendre le territoire national, protéger la vie des citoyens (ainsi que de tous les résidents) et de leurs biens, tant individuels que collectifs ;

écarter de toute gestion de la chose publique la classe oligarchique, toutes tendances confondues, peu ou prou impliquée dans cette gestion, par souci même de salut public et de salubrité politique. La responsabilité que porte cette classe politique dans la faillite de l'Etat, sur le recul démocratique et le sous-développement endémique du pays ne saurait faire l'objet d'une quelconque mansuétude. Aucune diversion politique saupoudrée à la sauce indigeste d'une prétendue réconciliation nationale ne saurait relégitimer cette caste de prédateurs. Les classes populaires ont perdu toutes raisons de croire en cette partie de l'élite. Bas les masques pour tous ces acteurs, premiers responsables de l'état désastreux du Burkina Faso !

Alors, il est définitivement temps que notre regard, celui du peuple, se détourne résolument de tous ces charlatans de la démocratie et de ses innombrables rectificateurs, survenant au cours de chaque changement de pouvoir, civil ou militaire. En effet, le changement de regard s'impose à nous. Comme une loi de l'histoire, il commence dans notre attitude critique qui se mue en méfiance, s'aiguise en défiance et s'organise en résistance.

Oui, toute naissance est une résistance ! Si l'enfant qui vient au monde doit se détacher du cordon ombilical, raison de plus pour un peuple, ployant sous le joug de vrais-faux messies, de s'en défaire enfin, et une bonne fois pour toutes ! S'en défaire pour accepter de se regarder en face, pour affronter nos véritables adversaires et nos vieux démons. Ni fuir notre réalité, ni en dédier sa transformation à des tiers, mais la regarder en face par nous-mêmes, citoyens, démocrates et révolutionnaires de ce pays, qui en compte tant !

Emprunter cette direction encore inexplorée, c'est tourner définitivement le dos aux injonctions issues de la Conférence de la Baule et toutes celles qui sont imposées à notre pays pas les règles de la finance internationale, alimentées par la fumisterie d'un modèle de développement, le néolibéralisme et son avatar au Burkina Faso, la démocratie électoraliste.

Sortir de l'enlisement des alternances, de la démocratie électoraliste et des coups d'Etat, emprunter le chemin d'une vraie alternative, consiste à renforcer le camp des patriotes et des démocrates. C'est élargir et renforcer toutes les organisations démocratiques, sur le sol national et dans toute la diaspora burkinabè à travers des luttes de conquête d'une véritable souveraineté du Burkina Faso.

Emprunter ce chemin de l'alternative, consiste par ailleurs, à faire face à nos propres faiblesses, dont celle de l'immaturité de notre identité nationale. Il s'agit ici de nous débarrasser de nos hypocrisies, de tout truisme, de nos fuites en avant qui pointent avec facilité des boucs émissaires et d'œuvrer résolument pour un esprit patriotique, affranchi des allégeances et des exclusions ethnicistes. Le déficit patriotique est la conséquence du dévoiement de la gouvernance, en transformant la gestion du pouvoir en prébendes électorale, clanique, familiale.

Emprunter cette alternative, c'est accepter que l'égalité de droits et de devoirs de tous et de toutes, le droit à la vie, et toutes les libertés démocratiques, non négociables, sont garanties par notre Loi Fondamentale. En revanche, la pleine jouissance de ces droits et devoirs n'aura lieu que par notre propre combativité pour faire corps avec tous et chacun, pour nous retrouver et nous porter tous garants d'un Burkina Faso Un et indivisible.

Le véritable Etat de droit se construit sans aucune illusion démocratique. Dans la situation actuelle de notre pays, il exige de renforcer les rangs de tous ceux et celles, notamment notre jeunesse combative et organisée, sur le sol national et au sein de nos nombreuses diasporas, de créer toujours des dynamiques citoyenne et politique plus inclusives, indispensables à notre libération, nationale et sociale.

Conclusion provisoire

La stagnation démocratique et son corollaire qu'est le sous-développement économique et social du Burkina, évoqués à travers ce bref aperçu de son parcours, dit que le présent dans lequel nous sommes plongés depuis le 24 janviers 2022 pourrait se prolonger, se poursuivre, et même s'aggraver. Cependant, affirmons-le sans ambages : c'est une possibilité mais pas une fatalité !

Loin de vouloir conjurer le sort comme s'il s'agissait d'un oracle, la tâche qui incombe à chacun d'entre nous désormais, consiste à faire mentir l'histoire et la fatalité des alternances et des défaites, telles qu'elles tentent de s'inscrire dans notre conscience collective. Faire mentir l'histoire, c'est nous éviter la répétition du même. Faire mentir l'histoire, c'est affronter notre propre vérité.

Elle est dans la mobilisation générale de tous les citoyens pour engager les véritables batailles, devenues ultimes parce qu'elles concernent notre propre survie en tant qu'Espace commun de vie collective, peut-être demain, un Etat digne de ce nom, c'est-à-dire un Etat Démocratique et Moderne ! Il nous faut éviter simplement de disparaitre. Urgence sans délai. Impératif absolu. Et sans doute, ce sera le chemin de la construction d'une véritable démocratie, engagée et assumée par un peuple déterminé à tracer sa trajectoire par lui-même, fort de sa diversité et de sa richesse culturelle, dans le respect des valeurs d'une démocratie populaire. Car, en dernière instance, il n'y a de démocratie véritable que populaire !

Cosignataires :
Didier OUEDRAOGO et Ardiouma SIRIMA

Categories: Afrique

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