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Updated: 2 months 1 week ago

Mali : Gouvernance et gestion de la crise malienne : L’Imam Mahmoud Dicko le religieux sur qui le Mali compte depuis 1992 !

Sat, 07/03/2020 - 10:52
L’Imam Mahmoud Dicko est un homme Célèbre au Mali. Ayant fait des études sur l’islam au Mali, ensuite en Egypte, il est polyglotte, car il parle peul, bambara, sarakolé, sonrhaï, français, anglais etc… C’est un homme de réseau, donc bien informé sur les questions de gouvernance, et de sociétés. Il est un acteur de l’avènement de la démocratie en 1991 bien avant l’entrée du Président IBK dans la politique. A l’époque il était membre de l’Association malienne pour l’unité et la promotion de l’Islam (AMUPI). Depuis l’avènement de la démocratie ses rapports avec les présidents maliens de l’ère démocratique ont connu diverses fortunes.

En effet de 1992 à 2000, il avait de bons rapports avec le Président Alpha, qui ne manquait pas très souvent de leur gratifier avec des billets de dollars américains que le Président Kadhafi offrait à Alpha à chacun de ses voyages sur la Libye. Rappelons que le Président Alpha a fait pendant ses dix ans de règne 57 voyages en Libye soit en moyenne 5,7 par an. Cette amitié s’est étendue à IBK lorsqu’il fût nommé premier Ministre d’Alpha en 1994. A l’époque Alpha croyait aux miracles des versets coraniques. Afin de choisir un troisième premier Ministre au bout de trois ans de pouvoir mouvementé dans le but de stabiliser le pays, Mahmoud Dicko a été choisi par Alpha pour lui conseiller parmi trois noms à savoir Mohamed Lamine Traoré, Ibrahim Boubacar Keïta et Soumeylou Boubèye Maïga. Le choix final est tombé sur le Ministre des affaires étrangères à l’époque qui était IBK.

Depuis les deux hommes sont devenus des confidents, du fait que l’un a été à la base de l’ascension de l’autre. Plusieurs grèves de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) ont été cassées grâce à cette nouvelle amitié et aussi du fait que l’Imam amenait les responsables des grévistes nuitamment chez IBK. Ils s’en sortaient toujours avec les poches pleines de sous.

Avant la fin du mandat, Alpha a commencé à prendre des distances par rapport l’Imam pour deux raisons à savoir que Alpha se persuadait de plus en plus qu’il devenait extrémiste religieux et aussi, qu’il a de bons rapports avec IBK qu’il projetait de limoger bientôt.

En fin de mandat, Alpha Oumar a décidé de mettre en place une association faitière des associations musulmanes pour éviter le désordre au niveau de cette catégorie de la population. Pour ce faire Alpha a tout fait pour éviter que l’Imam Dicko prenne la tête de ladite association. En lieu et place, c’est le vieux Thiam de Lafiabougou qui a été choisi.

Dès lors, les deux hommes n’avaient plus de bon rapports jusqu’au départ d’Alpha de la présidence en 2002. Du coup les liens ont été renforcés avec IBK, candidat en 2002 à la présidence de la République du Mali. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, l’Imam Dicko a mis pieds et mains au Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) afin que IBK soit leur premier choix. Ce qui fut fait. Mais Alpha avait déjà son plan, arrêté depuis 1992.

En effet, pendant la transition le président du Comité de Transition pour le Salut du Peuple (CTSP)a fait un deal avec le candidat de l’ADEMA en lui donnant 600 millions F CFA comme fonds de campagne contre son retour au pouvoir après les deux mandats de l’ADEMA à la présidence de la République du Mali. C’est la raison pour laquelle, IBK n’a pas reçu l’appui d’Alpha en 2002 au contraire Alpha l’a combattu. Mais il est bon de signaler qu’à travers Feu le général Sory Ibrahima Syllah, Alpha avait informé IBK de ce deal et qu’il tenait à respecter cet engagement. Aussi, Alpha a mis en garde IBK, qu’il l’arrêtera si jamais il allait à l’encontre de cet accord entendu entre l’ADEMA, Alpha et ATT. Malgré les protestations d’IBK, ATT est venu au pouvoir alors que tout le monde savait que c’est IBK qui avait eu la majorité de 52,02% dès le premier tour de l’élection. Pour éliminer IBK. Alpha a semble-t-il mis le colonel Soumaïla Cissé en mission qui consistait à faire perdre les procès-verbaux du vote dans les communes I, II et III, soit 500 000 voix de perdues pour IBK. A la lecture du résultat provisoire des élections, le Ministre Ousmane Sy de l’administration bégayait et trébuchait sur les chiffres. Dès lors les militants RPM ont tout compris.

A partir de ce soutien, nous comprenons, la tension qui a existé entre ATT et Mahmoud Dicko. Aussi Alpha avant de partir de Koulouba a averti ATT de ne pas laisser Mahmoud Dicko accéder à la présidence du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM).

Heureusement pour Mahmoud Dicko, il y a eu des visiteurs nocturnes chez ATT pour plaider la cause de l’Imam Dicko. Parmi ces démarcheurs nocturnes il y avait Amadaou Syllalh, l’un des Vice-Présidents de l’Assemblée Nationale Feu Modi Syllah Président de l’AMUPI. Ils ont rassuré ATT comme quoi, il n’y aura aucun débordement dans ses activités et qu’ils seront là pour l’encadrer. Croyant en ces paroles, ATT lui a laissé prendre la tête de l’association faitière des musulmans du Mali.

Le premier désaccord entre Dicko et ATT viendra du vote de la loi relative au code des personnes de la famille voté en août 2009 par l’Assemblée Nationale du Mali. Cette loi a été jugée incongrue par rapport à notre pratique de la religion musulmane. Pour riposter contre ladite loi, l’Imam à la tête du Haut Conseil Islamique du Mali a lancé un appel à la population à venir au stade du 26 mars protester et mettre le régime en demeure contre la promulgation de ladite loi. Par la suite, le gouvernement, a dû reculer en allant à une seconde lecture de la loi, avant sa promulgation.

Après cette victoire, l’Imam Dicko n’a pas manqué une seule occasion lors de la présentation des vœux de nouvel an à Koulouba pour fustiger la gestion gouvernementale qui exclut la plus large franche de la population que sont les musulmans.

Pour rappel l’Imam Dicko est le dernier dirigeant à se faire appeler par ATT à travers feu le Général Kafougouna Koné assiégé par la junte militaire le 22 mars 2012, pour lui venir en aide, tout en faisant raisonner les mutins.

Après la chute d’ATT, l’Imam est le premier dirigeant auquel les militaires ont rendu visite afin de lui expliquer les contours de la nouvelle situation. Notons que les musulmans en tant que première force à soutenir IBK en 2013, n’ont pas eu satisfaction dans l’application au mémorandum qu’il a eu à signer avec les religieux du Mali, excepté le fait qu’une quarantaine de véhicules 4×4 a été distribuée aux familles maraboutiques du pays ainsi que l’envoi au pèlerinage de plus de 2000 religieux au compte de l’Etat. Avec toutes les largesses d’IBK en sa faveur l’Imam aurait pu se tenir droit dans sa botte, si c’est son seul intérêt qui était en jeu. Mais non, c’est un pays en crise dont a hérité IBK. L’Imam a voulu l’aider pour sortir le Mali de cette crise multidimensionnelle. Mais, les magouilles, les promesses non tenues de la part du régime,la corruption et détournements dans l’affaire des avions en épave et des faux blindés payés sur les ressources des populations, sans aucune conséquence pour les fauteurs ont fini de lasser l’Imam Dicko.

La situation est devenue en terme de gestion du pays catastrophique. Seul l’intérêt de ‘’ma famille d’abord’’ était prioritaire, surtout aussi l’affaire de la disparition du jeune journaliste Birama Touré, et la soumission totale d’IBK à la France dans la gestion de la crise malienne en ont été de quelques choses dans la déception de l’Imam et des maliens.

Notons que IBK et Soumeylou Boubèye Maïga l’ont fait monter sur la branche de l’arbre et une fois au sommet, ils ont coupé le tronc d’arbre pour le faire tomber et l’humilié. IBK l’a même traité de relais des djihadistes à Bamako, tellement le feu couvait sous la cendre. C’est-à-dire qu’entre le diktat de la France et la volonté des maliens, IBK a choisi le camp de la France contre les intérêts du Mali. Cette mal gouvernance a été l’occasion trouvée par l’Imam et les maliens pour sortir leurs griffes lors de plusieurs marches et meetings dans la capitale du Mali. Chacune des marches a enregistré des dizaines de milliers de gens fâchés contre la gestion d’IBK. Par ces actes, l’Imam Dicko a supplanté tous les partis politiques dont aucun ne peut mobiliser une telle foule. Il a détrôné malgré lui-même, le chef de file de l’opposition, du coup. Il est devenu plus tranchant finalement que l’ensemble des partis de l’opposition par la force de son courage et de son engagement.

La dernière en date est son meeting au palais de la culture où 6000 personnes sont venues l’écouter. Au cours de ce meeting, il a non seulement décrié la gestion de l’achat des avions en épave et des faux blindés payés sur les ressources des populations, sans aucune conséquence pour les fauteurs. Aussi il a lancé lors de son meeting du samedi dernier, un appel aux chefs djihadistes Iyad Ag Ghally qu’il connait bien depuis 1992. Ils se rendaient réciproquement visite à l’époque et même ils priaient ensemble. A cause de leur amitié, Iyad a fait lâcher plus de 160 soldats maliens pris au piège du déclenchement de la rébellion de 2012. Cet exploit est à son seul compte. C’est important de le préciser.

Quant à Amadou Koufa, ils se connaissent très bien socialement car ils sont tous peuls et sur le plan religieux, ils sont tous des prêcheurs. L’Imam doit être pris au sérieux. Il ne fait rien au hasard. De nos jours ses militants, sympathisants et co-religionnaires sont plus nombreux que tous les membres unis des partis politiques. Il semble être plus politique que tous ces hommes qui portent le nom ‘’d’homme politique’’ y compris IBK. L’Imam n’a jamais été novice en politique. On peut même dire que l’Imam Dicko s’est marié à la politique avant 1992.

La question que l’on se pose est de savoir si la quatrième République viendra-t-elle grâce à l’Imam Mahmoud Dicko ?

Seydou Diarra

Source : Le Carréfour

Categories: Afrique

Mali : Célébration de la Journée du 8 Mars : Ces Amazones qui font la fierté de la presse malienne

Sat, 07/03/2020 - 10:49
Le 8 mars  1857, des  couturières de la ville de New York manifestent  pour dénoncer les mauvaises conditions  de travail. Cette date symbolique a été choisie pour célébrer  chaque année la journée internationale de la femme. Plusieurs versions spéculent sur le   choix du 8 mars. Ce qui importe, ce que l’humanité reconnaisse  enfin le rôle premier de la femme dans l’épanouissement de nos différentes sociétés. Pour le cas spécifique du Mali, elles sont nombreuses ces femmes qui, malgré les préjugés, se  décarcassent pour donner le meilleur d’eux-mêmes pour informer le monde en temps réel.

Le journal « Triomphe du Mali » a décidé d’écrire dans ces lignes   l’épopée de certaines femmes de medias qui sont devenues de véritables patrons de presse.

Madame  Traore Dado Camara : cette dame a eu le courage de fonder son journal dénommé « l’Annonceur ».  La création de cet organe qui regroupe uniquement des femmes  remonte au 7 mars 2009, un jour avant le 8 mars.  Le journal a soufflé ses 11 bougies. Le début n’a pas été facile  pour cette amazone, elle a bataillé ferme en fermant les yeux et en bouchant les oreilles. Grâce   à son courage, le canard s’est éloigné du berceau pour devenir un des meilleurs journaux de l’espace médiatique. Le journal n’échappe pas  du tout aux lecteurs  qui y trouvent des informations pertinentes. La directrice de publication du journal « l’Annonceur », Madame Traore Dado Camara est une femme de caractère, elle a l’amour du travail bien fait, la bonne dame à horreur du chantage, ses analyses sont toujours pertinentes.

Maimouna Diallo : est une brave dame, après un passage au journal le Pouce, elle a pris son courage à deux mains en décidant   d’enrichir l’espace médiatique. Elle a  d’abord fondé un journal en ligne Mali Flash  qui a attiré l’attention des grands lecteurs de la toile. Ensuite, elle a décidé de créer la version papier  de Mali Flash. On peut dire sans risque de se tromper que le  journal en ligne et  le journal papier de   Mali Flash  font la fierté de la grande presse malienne.

Mariam Seba Samake : elle est la directrice du journal « Triomphe du Mali ». Grace à sa témérité et à sa ténacité, elle a fait du canard, un journal respecté. Malgré les difficultés du moment, elle a su faire du « Triomphe du Mali », un journal régulier paraissant chaque vendredi avec des articles pertinents.  Mariam Samake a fait du métier de journaliste un  sacerdoce. Mariam Samake a horreur du chantage. Elle projette, dans les prochains jours, lancer la version électronique du  « Triomphe du Mali ».

 Mariam Seba Samake

Source : Le Triomphe

Categories: Afrique

Mali : Calendrier d’émission des titres au compte de l’année 2020 : 667 milliards de Fcfa de Bons et Obligations du Trésor pour optimiser la trésorerie de l’Etat malien

Sat, 07/03/2020 - 10:44
Dans le cadre du financement de l’économie malienne, la Direction nationale du Trésor et de la comptabilité publique a procédé, le jeudi 27 février 2020, dans un hôtel de la place, au lancement du calendrier d’émission des titres au compte de l’année 2020. La cérémonie était présidée par le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, en présence du directeur national du Trésor et de la comptabilité publique, Sidi Almoctar Oumar, du directeur de l’Agence Umoa-Titres, Adrien Diouf, et de plusieurs membres du gouvernement.

Pour le directeur national du Trésor et de la comptabilité publique, Sidi Almoctar Oumar, le programme d’émission 2020 vise à préserver la viabilité de la dette publique du Mali. “Dans ce cadre, nous entendons prendre des initiatives courant cette année, pour améliorer davantage la qualité du portefeuille de la dette de marché, à travers notamment la réalisation d’une opération de rachat de titres publics”, a-t-il martelé.

A sa suite, le directeur de l’Agence Umoa-Titres, Adrien Diouf, a laissé entendre qu’à l’instar des autres pays de la zone Cfa, le Mali intervient sur le marché régional toutes les deux semaines, optimisant ainsi sa trésorerie. Il ajoutera que le Mali s’est inscrit aussi dans une dynamique de mise en œuvre des meilleures pratiques en termes de politique d’émission. “Il faut le dire, aujourd’hui, le Mali est noté par des agences internationales, mais aussi au niveau régional. Ce qui est un réel effort de transparence”, a dit M. Diouf.

Pour sa part, le ministre Boubou a rendu un vibrant hommage aux investisseurs qui ont tenu lors promesse d’accompagner le Trésor public dans la mobilisation des ressources nécessaires sur le marché régional à la couverture du besoin de financement de l’Etat. “J’ose espérer que vous continuerez à nous appuyer dans nos efforts de développement économique et financier, en souscrivant significativement aux bons et obligations du Trésor public pour un montant global de 667 milliards de Fcfa”, a-t-il dit.

Notons que les émissions de titres publics (Bons et Obligations du Trésor) visent notamment à financer des investissements nécessaires à la croissance et au développement économiques ; mobiliser des ressources en vue d’assurer la couverture des besoins ponctuels de trésorerie de l’Etat. Et le Trésor du Mali intervient depuis 2003 sur le marché financier régional avec une croissance régulière, en liaison avec les exigences de la mise en œuvre des politiques de développement et de réduction de la pauvreté. Ainsi, en 2019, l’Etat du Mali a mobilisé 543,87 milliards Fcfa sur le marché financier régional, à travers 20 émissions de titres publics.

S’agissant du montant total des titres à émettre pour l’année 2020, elle s’élève à 667 milliards Fcfa. Et ce montant sera mobilisé à travers 22 émissions de titres publics dont six en Bons du Trésor et 16 en Obligations du Trésor. La répartition par instrument en valeur nominale est la suivante : 122 milliards de Fcfa pour les bons du Trésor et 545 milliards de Fcfa pour les obligations du Trésor.

Précisons qu’à l’émission, les bons du Trésor sont assortis d’une rémunération payable d’avance et précomptée sur la valeur nominale des bons, sur la base d’un taux d’intérêt exprimé en pourcentage l’an en base 360 jours, à quatre décimales.

Par contre, les obligations du Trésor produisent annuellement une rémunération à taux fixe sur la valeur nominale. Les paiements périodiques d’intérêts sont réalisés en conformité avec les caractéristiques annoncées lors de l’émission des obligations du Trésor.

Et le remboursement du capital s’effectue le premier jour ouvrable suivant l’échéance des Bons et Obligations du Trésor, à la charge de l’émetteur. A cet effet, la Bceao débite le compte ordinaire du Trésor dans ses livres. Le Mali, depuis son intervention sur le marché financier, de 2003 à nos jours, n’a enregistré aucun incident de paiement.

Au cours de cette cérémonie, les trois meilleurs spécialistes en valeur du Trésor pour l’année 2019, ont été rappelés. Ainsi, Coris Bank du Burkina Faso a remporté la troisième place, la Bdm-sa s’est classée deuxième et Ecobank-Mali a occupé la plus haute marche du podium.

                          Boubacar PAÏTAO

Source : Aujourd’hui-Mali

Categories: Afrique

Mali : Un appel de Maye Niaré aux maliennes à l’occasion du 8 mars : “Acceptons de nous remettre en cause et faisons naître une nouvelle version de nous-mêmes”

Sat, 07/03/2020 - 10:41
Mme Maye Niaré Dans une interview qu’elle nous a accordée à la veille de la Journée internationale de la femme, Maye Niaré, ancienne membre du conseil consultatif de l’ONU-Femme, dresse un tableau sans complaisance de la condition féminine au Mali. Tout en dénonçant le caractère festif du 8 mars, qui occulterait l’essentiel, le département de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, qui ne répondrait pas aux aspirations de la gent féminine dans sa configuration actuelle, etc., elle propose des voies et moyens permettant un épanouissement réel et rapide de la femme et, partant, de la société. Entretien.

Aujourd’hui-Mali : Pourriez-vous vous présentez ?

Maye Niaré : Je m’appelle Maye Niaré, je suis la directrice du groupe YES, la vice-présidente de Rifel’s Mali (un réseau internationale des femmes leaders), ancienne membre du conseil consultatif d’ONU-Femmes et présidente de la Fédération des Soninkés (Feso-Mali).

Quel sens donnez à la Journée internationale des droits de la femme ?

Une journée internationale consacrée aux droits de la femme est une très bonne opportunité pour faire le bilan de la lutte des femmes. Cette journée, au-delà de son aspect festif mis en avant au Mali, aurait dû servir de tremplin aux femmes pour prendre leur destinée en main. En tant que femme, jouons-nous pleinement notre rôle ? Faisons-nous exactement ce que nous devons faire ? Sommes-nous dans une dynamique de solidarité face à nos multiples défis ? D’ailleurs, sommes-nous suffisamment éduquées pour faire face à ces défis ?

Autant de questions que toutes les femmes devraient se poser pour contribuer à la recherche de solutions. Pour moi, le 8 mars doit être le prétexte pour dégager une vraie vision face à nos défis, analyser nos éventuels freins et définir une bonne stratégie pour l’atteinte des objectifs personnels et collectifs.

Si nous les femmes aspirons à une société plus juste, plus égalitaire, nous devrons nous remettre en cause et accepter le changement qui fera naître “une nouvelle version de nous-mêmes”.

Actualité oblige, l’édition 2020 est placée sous le thème : “Soutien aux Forces armées et de sécurité”, quel est votre point de vue ?

Sans la paix, aucune œuvre humaine n’est durable. Dans un pays en conflit c’est encore et toujours les femmes qui payent le plus lourd tribut. La guerre augmente le niveau de précarité des femmes, avec son corollaire de maux (augmentation des veuves, impossibilité de protéger des femmes, augmentation des cas de viols et du nombre de déplacés, interruption de l’éducation des filles dans un système conventionnel)…

Cette édition, placée sous le thème de soutien aux FAMa, est une initiative bien noble. Certaines mesures d’accompagnement auraient pu contribuer à donner un contenu plus percutant au thème, comme la mise en place d’un système de collecte, d’analyse et de définition d’un plan d’action sur les difficultés que rencontrent les femmes qui sont dans les camps, les veuves, les enfants qui ne partent plus à l’école.

Qu’avez-vous à répondre aux voix qui s’élèvent pour demander de surseoir aux festivités de cette année, compte tenu de la recrudescence des attaques au nord et au centre ?

Le 8 mars n’est pas un anniversaire, et souvent j’ai l’impression au Mali que les dames n’ont pas compris le sens de cette activité. Nous n’entendons parler que de festivités toute la Journée. Bien sûr que nous devons arrêter les festivités pas seulement pour le 8 mars mais de façon générale dans notre pays. Nous devons arrêter parce que nous sommes solidaires avec nos militaires sur le champ de l’honneur, parce que nous nous devons de soutenir leurs familles. Nous devons arrêter tout simplement par amour pour notre pays. Ayons le courage de nous arrêter tous et toutes, juste un petit moment, pour prier, réfléchir, décider et rentrer en action rien que pour le Mali.

Selon vous, quelle est la situation réelle de la femme malienne ?

Nous assistons depuis plusieurs années à la recrudescence de la violence jusque dans nos foyers. Il n’y a pas un seul mois qui passe sans que nous ne voyions sur les réseaux sociaux que les jeunes s’entretuent. Au-delà de l’émotion, nous devons agir. Nous femmes, avons-nous dit à nos fils qu’il n’est plus acceptable qu’un homme tue une femme ? Et à nos neveux ? Nos cousins ? Nos frères ?

Au final, les hommes qui tuent sont aussi les mêmes que nous avons mis au monde. Avons-nous réellement joué notre rôle de mère ? Quelle éducation donnons-nous aujourd’hui à nos fils ? J’invite toutes les femmes du Mali, à se rassurer que tous les hommes se trouvant dans leurs entourages ont compris l’importance de la protection de femme et de l’enfant.

Quels peuvent être le rôle et la responsabilité des femmes dans la gestion des conflits ?

Dans notre culture et notre histoire, les femmes ont toujours joué un rôle d’apaisement, de cohésion sociale, dans le maintien d’une paix durable.

Parlons de la discrimination et la violence faites aux femmes. Quel message avez-vous à lancer aux autorités ?

Les femmes constituent la frange la plus importante de la population. Accepter de les soutenir, c’est accepter d’écrire une nouvelle page de l’Histoire de notre pays. Les autorités doivent porter le message le plus haut possible afin d’insuffler une nouvelle dynamique et contribuer à une culture de la paix et du développement.

Eduquer et protéger une femme c’est éduquer et protéger toute une nation. Nous demandons aux autorités d’accepter de porter le visage de la lutte et d’être des ambassadeurs de la cause des femmes.

Avez-vous été victime ?

Deux tiers des femmes du Mali, ont déjà été victimes au moins une fois dans leur vie. La violence n’est pas que physique, c’est aussi moral et social. Vivre dans une société fortement “patriarcale”, c’est accepter de se faire discriminer de diverses manières. C’est pouvoir effectuer le même travail qu’un homme et percevoir beaucoup moins que lui. C’est de se retrouver pratiquement à 100 % “responsable” de la réussite d’un mariage, quand nous savons tous qu’un contrat engage toujours deux parties. C’est d’essuyer parfois le refus du conjoint à jouir du droit du travail. C’est le refus subtil de la société d’accepter que tu occupes certaines fonctions parce que tu es une femme, pour permettre à quelqu’un d’autre de moins qualifié, mois responsable et moins intègre. C’est également être contraint de faire plus d’enfants malgré une volonté contraire. C’est enfin se retrouver de façon fréquente devant un tribunal social qui juge plus en fonction du sexe que d’autres critères.

Selon une étude, plus d’une femme sur trois a été violée ou victime d’abus sexuel ou de mauvais traitement au moins une fois durant sa vie.

Je ne pourrais ni confirmer ni infirmer ces statistiques en la matière, mais je sais que si notre société veut se développer davantage, nous devons être prêts à donner plus de place aux femmes et prôner une société plus égalitaire à certains niveaux. Le concept d’égalité ne signifie pas forcément un partage à 50/50 avec les hommes mais plutôt une société plus juste.

En Afrique, sur les 55 Etats, il y a peu de femmes présidentes de République, qu’est-ce qu’il faut pour changer cette tendance ?

Le développement de l’Afrique passe obligatoirement par la promotion du genre dans tous les secteurs. Aujourd’hui, les femmes africaines sont parties prenantes de tous les secteurs d’activités au niveau du continent. Elles se sont fortement démarquées dans l’entreprenariat et bien d’autres. Par contre, au niveau de la gouvernance et du taux de représentativité dans les hautes fonctions, il reste encore beaucoup d’efforts à consentir à ce niveau. Malgré ces avancées palpables, les femmes ont toujours besoin de renforcer leur position à l’interne comme par exemple dans la définition d’une bonne stratégie et vision, le renforcement du leadership, la confiance en soi, la solidarité féminine et l’esprit d’entraide.

Aussi, les hommes devront apprendre à dompter leurs peurs vis-à-vis d’une compétition saine entre les deux parties.

Enfin, ils doivent apprendre à faire confiance aux femmes, afin de les accompagner face à leur destinée.

Au Mali, il y a également peu de femmes qui occupent des postes de responsabilité, selon  vous, cela est dû à quoi ?

Peu de femmes bénéficient finalement du système éducatif malien, surtout au niveau rural. L’éducation des femmes est susceptible d’être interrompue pour plusieurs raisons. Le premier risque réside au niveau de notre propre organisation sociale qui fait que la femme est “le pilier” central de la famille autour duquel tout tourne, l’économie, la gestion, les travaux ménagers, les travaux champêtres, et j’en passe.

De ce fait, la maman est plus encline à retirer la petite fille de l’école pour qu’elle serve d’appui ménager ou autre. Le deuxième risque concerne les finances qui font qu’à un moment la maman n’aura plus forcément les ressources nécessaires pour faire face aux frais de scolarité, le transport et la restauration. Le troisième risque se situe au niveau du mariage précoce. Le système social malien affecte de facto le rôle de mère au foyer que de diplômées aux filles et femmes.

En tant que femme, que fait-on pendant cette journée des droits des femmes ?

En tant que femme, ce jour et pour tous les 365 jours de l’année, nous nous devons de réfléchir à l’orientation de notre combat. Animer des conférences dans les écoles et les universités ; participer aux débats sur la lutte des femmes, donner des interviews, engager la discussion avec mes enfants pour être sûre qu’ils ont compris le combat et que chacun sait ce que le Mali attend d’eux.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui gaspillent de l’argent lors des festivités ?

Nous avions un magnifique système social et de solidarité au Mali que même les Occidentaux nous enviaient. Aujourd’hui, je ne sais comment mais nous sommes arrivés à pervertir ce système social pour entretenir plutôt notre ego. Ce système social autrefois qui nous permettait d’apporter de l’aide les uns aux autres est en fait utilisé comme un moyen de flatter notre ego, notre richesse, d’exposer nos biens souvent mal acquis. En si peu de temps nous nous sommes retrouvés dans la culture du m’as-tu vu ? Le superficiel, le visible.

De nos jours la jeunesse est en pleine crise : perte de repère, absence de modèle, manque de patriotisme, incivisme, crise de l’éducation. Qu’allons-nous leur léguer avant de mourir ? Une vraie crise qui doit nous appeler à une vraie conscience collective. Aux jeunes, nous disons donc arrêtons-nous un moment et réfléchissons aux voies et moyens pour aider notre pays. Investissons notre argent dans le développement et non pour acheter un nom comme dit le griot qui ne nous apporte finalement pas grand-chose !

Que souhaiteriez-vous voir changer dans les conditions de la femme malienne ?

Plusieurs choses pour permettre au Mali d’amorcer son développement. La première chose, c’est de mettre l’éducation au cœur de notre processus de développement. Permettre à tous les enfants du Mali de rejoindre le chemin de l’école et d’y rester. Que fera une jeunesse qui n’est pas éduquée ? Nous aimerions avoir plus de répartition des richesses ou des terres agricoles. Nous souhaiterions que tous les enfants du Mali soient jugés en fonction de leurs comportements et non de leur sexe. Nous aimerions une meilleure application de toutes les lois votées en faveur de l’égalité des sexes et des chances.

Quel est votre point de vue sur la nécessité de création du département de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille ?

Ce département était censé être le plus important dans un gouvernement, parce que tout commence dans la famille et se termine au même endroit. Mais, aujourd’hui, force est de constater que ce département créé ne joue pas pleinement son rôle. Le temps a prouvé encore que nous sommes plus dans la théorie que dans la pratique des choses. Juste dire que nous avons un département nous suffit amplement que d’essayer d’analyser afin de savoir ce que ce département nous apporte finalement ? Quels impacts pour quels budgets ? Quelles sont les projets qui ont abouties ? Est-ce un vrai outil de définition d’une stratégie nationale ou juste une autre coquille vide ? Oui nous sommes d’accord pour la création de ce département s’il a un agenda clair et qu’il constitue un vrai levier pour notre développement. Sinon il devient tout juste une énième porte pour accéder au budget de l’Etat et mettre la poudre aux yeux des populations.

Avez-vous un appel à lancer à l’endroit des femmes maliennes ?

Je demande à toutes les femmes du Mali d’accepter de se mettre au service des autres femmes et de leur pays. Pour celles qui ont eu un peu plus de chance que les autres, acceptons d’aider les autres et sentons-nous libres d’entrer en action, privilégions la défense des intérêts collectifs au détriment des intérêts individuels et égoïstes.

Posons-nous certaines questions essentielles, à savoir :

Est-ce que le 8 mars nous concerne si nous sommes battus, violés et tués tous les jours ?

Est-ce que le 8 mars nous concerne si nos bras, nos pieds, nos yeux sont toujours cassés ?

Est-ce que le 8 mars nous concerne si nous n’avons pas le droit d’aller à l’école comme n’importe quel autre enfant ?

Est-ce que le 8 mars nous concerne si nous sommes retirées de l’école tous les jours pour nous marier de force ?

Est-ce que le 8 mars nous concerne si nous sommes excisées tous les jours mettant en danger notre capacité de reproduction et notre vie ?

Est-ce que 8 mars nous concerne si toutes les lois nous concernant sont votées sans aucun décret d’application ?

Est-ce que le 8 mars nous concerne quand le quota de représentativité des femmes dans les postes de responsabilités n’est jamais atteint ?

Est-ce que le 8 mars nous concerne quand nous sommes discriminés dans les entreprises, les partis politiques, les associations et toutes les structures ou nous militons quotidiennement ?

Est-ce que le 8 mars nous concerne si nos sœurs vivant dans les milieux ruraux sont livrées à elles-mêmes ?

Est-ce que le 8 mars nous concerne si la “petite bonne” dans nos foyer vis encore dans la plus grande des précarités, sans droits et sans visages ?

Est-ce que le 8 mars nous concerne si celles d’entre nous qui sont censées se battre pour les autres se servent elles-mêmes au lieu de servir la cause ?

Est-ce que le 8 mars nous concerne quand notre lutte se limite aujourd’hui encore à des histoires de pagnes, de tam-tam, de bâches, de chaises, de sono, de make-up, de foulards et tous les accessoires et artifices autour du 8 mars ?

Est-ce que le 8 mars nous concerne, quand nous nous battons pour avoir des choses sur la tête et non dans la tête.

J’invite toutes mes sœurs à se poser les bonnes questions, durant cette journée et même au-delà.

Soyons des femmes d’impacts en devenant nous-mêmes le changement que nous voulons pour notre pays.

Allons au-delà des émotions et engageons-nous sincèrement vers une vision commune d’entraide et de solidarité face à nos multiples défis.

Cherchons à nous battre pour avoir de la valeur et non pour qu’on nous mette en valeur !

Vives toutes ces Amazones maliennes qui essaient de faire la différence et engageons-nous ensemble pour nos droits.

Bonne Journée de réflexion de 8 mars à tous et toutes

Réalisée par El Hadj A.B. HAIDARA

Source : Aujourd’hui-Mali

Categories: Afrique

Mali : La société des mines de Syama épinglée par le Bureau du Vérificateur général (BVG) : Plus de 227 milliards Fcfa d’irrégularités financières constatées dans la gestion

Sat, 07/03/2020 - 10:37
mine d’or Syama Pour s’assurer de la mise en œuvre de la convention d’établissement société des mines de Syama (Somisy-sa), le Vérificateur général a initié la vérification de conformité de la mise en œuvre de la convention minière, de la régularité et de la sincérité des opérations de recettes et de dépenses exécutées par la Société des mines de Syama (Somisy-sa) au cours des exercices 2015, 2016, 2017 et 2018.

Au Mali, l’or constitue la principale ressource minérale d’exportation. Classé par la Banque mondiale 4ème producteur africain1 d’or et 17ème mondial avec 49 tonnes de production en 2018, après le Ghana, l’Afrique du Sud et le Soudan, le Mali a produit de 2015 à 2018, période sous revue, 203,955 tonnes d’or sur lesquelles 27,851 tonnes proviennent de la Somisy-sa, soit 13,65 %. Ce niveau de production fait de la Somisy-sa la 3ème mine la plus productive après Somilo-sa et Gounkoto-sa.

Quant au contexte environnement général, il faut noter qu’au cours des deux dernières décennies, l’environnement favorable créé par les réformes au plan international et continental a relancé l’investissement étranger dans l’industrie minière en Afrique. Cependant, si cet investissement a permis de renouveler et d’accroître la production et l’exportation minérales, sa contribution à la réalisation des objectifs de développement socioéconomique a été des plus incertaines, voire contestée dans de nombreux pays africains. Un mouvement très visible de la société civile dénonçant les coûts de l’exploitation minière et remettant en question les avantages de la revitalisation des secteurs de l’industrie extractive est apparu dans de nombreux pays africains riches en ressources minérales.

Au chapitre des constatations et recommandations, la mission a révélé que celles-ci relatives aux irrégularités environnementales, administratives et financières.

Pour les irrégularités environnementales, elles sont relatives à des pratiques qui portent atteinte à l’environnement et au développement durable qui sont entre autres le manque d’entretien des canalisations d’eaux usées, l’inobservation des normes au niveau du garage de la société sous-traitante ZFM, le non-respect des modalités de gestion des rejets polluants dans l’atmosphère, le manque d’équipement du systèmes d’épuration de gaz (poussières et fumées) des cheminées de la centrale électrique et de l’usine de production d’or.

La mission a également constaté que la nature et la quantité des déchets dangereux incinérés ne sont pas mentionnées dans les rapports annuels de 2015, 2016 et 2017. Aussi, la mine ne fait pas non plus de rapports circonstanciés sur les cas de dépassements de normes survenus. De plus, les rapports annuels ne font pas état des actions correctives mises en œuvre ou envisagées lors des dépassements de normes. Par ailleurs, aucune information n’a pu être fournie à la mission sur les résultats d’analyse des différents paramètres de pollution attestant les performances des équipements de traitement des polluants atmosphériques.

En ce qui concerne les irrégularités administratives, les vérificateurs ont constaté des dysfonctionnements du contrôle interne notamment la non mise en place de toutes les mesures de sécurité du personnel, le non-respect des dispositions de la convention d’établissement en matière de recrutement du personnel. Il aussi a été constaté que les informations figurant sur la presque totalité des panneaux et affiches présents dans d’autres endroits de la mine sont écrites uniquement en anglais contrairement aux exigences de la convention d’établissement et bien que la majorité du personnel soit composée d’ouvriers ne sachant pas forcément lire et comprendre la langue anglaise. Et, l’insuffisance des mesures de sécurité ne permet pas de couvrir totalement les travailleurs.

S’agissant des irrégularités financières, la mission a mentionné que celles-ci s’élèvent à 227 874 613 295 Fcfa qui se présentent comme suit le Président du Conseil d’Administration de la Somisy-sa a mis en place un emprunt non justifié pour le compte de la société pour 242 302 677 428 Fcfa tiré d’un emprunt irrégulier de 168 655 374 517 Fcfa adossé à un accord non documenté signé entre les responsables de Resolute ML.

Aucun document justifiant le montant inscrit en emprunt

Cet emprunt de Resolute ML est constaté sur la base des seules inscriptions dans le compte “1851 Resolute interco non bloqué” de Somisy-sa. Malgré plusieurs demandes de la mission, la Somisy-sa n’a fourni aucun document justifiant le montant inscrit en emprunt.

La mission a également constaté que l’Assemblée générale de la Somisy-sa n’a toujours pas autorisé la distribution de dividendes à l’État alors que la société a réalisé des bénéfices cumulés à hauteur de 356 828 155 198 Fcfa en fin 2017. Le bénéfice distribuable de la période sous-revue est de 159 585 519 835 Fcfa dont 31 917 103 967 Fcfa devraient revenir à l’État malien. Le directeur général de la Somis-sa n’a pas remboursé un emprunt auprès de l’État du Mali alors que l’article 10 des statuts de société stipule que : “Les actionnaires peuvent mettre ou laisser à la disposition de la société, toutes sommes, produisant ou non intérêts, dont celle-ci peut avoir besoin. Les modalités de ces prêts sont arrêtées par accord entre le Conseil d’Administration et l’intéressé”.

En effet, la mission a constaté que le Directeur Général de Somisy-sa n’a toujours pas remboursé, à l’État malien, un emprunt figurant dans les états financiers de la société pour un montant de 2 719 334 414 Fcfa avec des intérêts cumulés de 1 932 666 382 Fcfa. Le montant total à rembourser à l’État du Mali s’élève à 4 652 000 796 Fcfa. Le Directeur Général de Resolute ML a irrégulièrement mis en place une facilité d’emprunt pour le compte de la Somisy-sa.

Par ailleurs, la mission a constaté que le directeur général de la Somisy-sa n’a pas payé la totalité de la patente et des droits connexes dus. En effet, à l’exception de son Bureau de Bamako, la Somisy-sa n’a pas calculé et payé la patente sur ses bâtiments administratifs. Et, le montant total des droits compromis s’élève à 102 266 780 Fcfa pendant la période sous revue dont 88 927 635 Fcfa pour la patente, 4 446 382 Fcfa pour la taxe de voirie et 8 892 763 Fcfa pour la cotisation due à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim).

Sur la dénonciation et transmission de faits par le Vérificateur général au président de la section des comptes de la Cour suprême et au procureur de la République du Mali près le Tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako, chargé du Pôle économique et financier relativement, la mission a estimé que celles-ci sont relatives à l’emprunt non justifié de 168 655 374 517 Fcfa mis en place pour le compte de la Somisy-sa, aux dividendes non distribués à l’Etat du Mali pour un montant de 31 917 103 967 Fcfa, à l’emprunt non remboursé à l’Etat du Mali pour un montant de 4 652 000 796 Fcfa, aux intérêts payés sur la facilité d’emprunt irrégulièrement mise en place pour un montant de 20 470 989 008 Fcfa, à l’Impôt sur les Sociétés dû sur les intérêts irrégulièrement déduits du résultat fiscal de la Somisy-sa pour un montant de 2 076 878 227 Fcfa, aux patentes et droits connexes non payés pour un montant de 102 266 780 Fcfa. Ainsi, les dénonciations de faits au directeur général des impôts sont relatives à l’Impôts sur les sociétés dû sur les intérêts irrégulièrement déduits du résultat fiscal de la Somisy-sa pour un montant de 2 076 878 227 Fcfa, aux patentes et droits connexes non payés pour un montant de 102 266 780 Fcfa.

L’absence de systèmes d’épuration de gaz

En conclusion, la mission note que la présente vérification a mis en exergue un ensemble de faiblesses et dysfonctionnements dans la conclusion de l’avenant n°3 à la convention d’établissement de la Somisy-sa ainsi que dans la gestion de la société. Ces irrégularités sont d’ordre environnemental, administratif et financier.

Au titre des irrégularités environnementales, on peut relever, entre autres l’absence de systèmes d’épuration de gaz, poussières et fumées sur les cheminées de la centrale électrique et de l’usine de production d’or, le fonctionnement défectueux ou l’absence de canalisations d’évacuation des eaux usées ainsi que l’absence de station de traitement des eaux usées dans certains garages de la mine. Il a été aussi relevé la non-conclusion de contrats d’assurance sur la gestion de ses déchets dangereux.

A l’instar des autres mines industrielles du Mali, la Somisy-sa est également confrontée à l’épineux problème d’orpaillage et de dragage dans les cours d’eau de son périmètre minier. Le développement de ces activités a comme conséquences des pertes de ressources financières pour la Mine et pour l’Etat puisqu’une partie de ses réserves minières lui échappe, des dommages environnementaux importants résultant de l’envasement des terres, la contamination des eaux de surface, des eaux souterraines et même de la chaine alimentaire à cause de l’utilisation anarchique des produits chimiques dangereux tels que le cyanure et le mercure lors des pratiques d’orpaillage sur terre ferme et de dragage dans les cours d’eau.

Selon la Direction de l’Environnement de la Somisy-sa, les eaux du fleuve Bagoé sont impropres à toute consommation humaine, le travail précoce des enfants avec son corollaire d’abandon de l’école et les problèmes de santé et de changement de mœurs dans les villages environnants.

Les irrégularités administratives ont trait, entre autres, à la gestion irrégulière du personnel expatrié, à la conclusion d’un avenant irrégulier à la convention de Somisy-sa qui a fait bénéficier cette dernière de 3 années supplémentaires d’exonération de certains impôts et taxes ainsi que l’absence de certaines mesures de sécurité pour le personnel de la mine.

Aussi, le personnel expatrié de Somisy-sa est employé dans des conditions qui violent les textes législatifs et réglementaires du Mali. Pire, ce personnel, qui ne représente que 14% de l’effectif total de son personnel bénéficie des 53% de la masse salariale annuelle de la société. En moyenne, un expatrié a un salaire moyen qui vaut plus de 7 fois le salaire moyen d’un cadre supérieur malien employé par Somisy-sa.

Les irrégularités financières, quant à elles, seront transmises aux autorités judiciaires et fiscales. Elles s’élèvent à 227 874 613 295 Fcfa. Elles sont relatives au non-paiement de certains impôts et taxes à l’Etat, à la mise en place et au remboursement d’emprunts irréguliers à Resolute LM ainsi qu’au paiement d’intérêts indus à cette même société. La pratique de Resolute ML, fondée sur une trésorerie commune de l’ensemble de ses mines dans le monde, consiste à prélever directement les excédents de cash-flows sous forme de remboursement d’emprunt monté en boucle et avec le système de capitalisation d’intérêts. Ainsi, le montant des remboursements de l’emprunt Resolute ML constitue 60,25% du chiffre d’affaires total de la période sous revue, soit 605,223 milliards de francs Cfa. Avec cette pratique, les emprunts accompagnent la société minière jusqu’à sa fermeture et l’Etat n’aura de dividende que pendant le déclin de productivité de ladite société. Le Mali doit demander aux experts financiers d’aller analyser, depuis l’Australie, la gestion financière de la Somisy-sa car la majorité des opérations financières et comptables sont effectuées par Resolute ML.

A la suite de toutes ces investigations sur les transactions minières, il serait souhaitable pour l’Etat du Mali de sortir du système d’actionnariat et de lier sa part à un pourcentage du chiffre d’affaires réalisé. Ainsi, au lieu d’attendre des dividendes distribuables, il sera versé à l’état un taux du chiffre d’affaires réalisé à hauteur de sa part actionnariale dans la société minière.

     Synthèse de Boubacar PAÏTAO

Source : Aujourd’hui-Mali

Categories: Afrique

Mali : Concours direct de recrutement de 2 200 policiers : Le Procureur du Pôle économique et financier saisi pour des “faits de corruption”

Sat, 07/03/2020 - 10:34
image illustration Le Procureur du Pôle économique et financier vient d’être saisi par l’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière (Amlcdf) pour des “dénonciations des faits de corruption” dans le concours direct de recrutement de 2 200 élèves fonctionnaires de Police au titre de l’année 2018. Selon le président de l’Amlcdf, Moussa Ousmane Touré, on sent une odeur de magouille à ce concours.

Le concours direct de recrutement de 2 200 élèves fonctionnaires au sein de la Police au titre de l’année 2018 continue de défrayer la chronique. L’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière (Amlcdf) dirigée par Moussa Ousmane Touré vient de saisir le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune III du district de Bamako, chargé du Pôle économique et financier, Mahamadou Kassogué, pour des “dénonciations des faits de corruption”. Ces dénonciations sont également soutenues par le Collectif des “recalés” au concours.

Dans la correspondance adressée au Procureur, le président de l’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière précise que : “Les épreuves étaient de cinq ordres, à savoir la course à pied suivie de la visite corporelle, l’écrit, la visite médicale et enfin l’entretien oral. C’est dire que ces étapes doivent être respectées par ordre. Il n’est donc pas permis qu’un candidat ayant échoué à l’écrit se retrouve en entretien oral.

Il s’avère que depuis la publication, le mardi 10 décembre 2019, des résultats définitifs dudit concours, des recalés de la visite corporelle ont été  admis à passer la visite médicale et des recalés de cette étape ont été admis à l’oral. Aussi, des personnes dont les noms ne se trouvent à aucune étape des épreuves se retrouvent subitement parmi les admis définitifs.

Selon des témoignages, plus de 2 000 candidats ont échoué à l’entretien oral. Mais, ils ont été remplacés par des personnes sorties de nulle part.

Des prétendants tombés du ciel ! Comme si cela ne suffisait pas, des proches parents de responsables de la Police et non des moindres, se trouvent parmi les désormais recrues. Il s’agit en l’occurrence du chef du personnel de la Direction générale de la Police, le directeur des Ressources humaines et même le directeur général de la Police… “. Avant d’ajouter : “Même des malades, des hommes mariés, des femmes mariées et en gestation, donc inaptes, ont été recrutés”.

L’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière veut que la lumière soit faite de ces recrutements. Le Collectif des “recalés” a déjà commis un célèbre avocat afin de défendre son dossier.

Notons que parmi les 2 200 élèves fonctionnaires de police figurent 20 commissaires de Police, 30 Officiers de police et 2 150 sous-officiers de Police.

Dans une correspondance en date du 16 décembre 2019, le secrétaire général par intérim du Syndicat national des commissaires de Police, Sadio dit Konon Tomoda, avait sollicité le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile pour une augmentation de quota de ce concours. “J’ai l’honneur de solliciter auprès de votre bienveillante autorité, l’augmentation des quotas du concours direct de recrutement 2018 de la Police nationale dont les résultats viennent de paraitre.

En effet, loin de démériter, les candidats ayant franchi toutes les étapes du recrutement, n’ont été recalés que pour des raisons de quotas entrainant une frustration des candidats et un grand mécontentement des populations.

La demande ainsi formulée est importante à plus d’un titre car elle permettra d’une part de combler le retard accusé par la Direction Générale de la Police nationale au volet recrutement de la Loi de programmation pour la Sécurité Intérieure et d’autre part d’économiser d’importantes ressources financières et humaines que nécessite l’organisation matérielle d’un concours”, précisera-t-il. Avant de poursuivre : “L’exemple des promotions 2008 et 2009 pourra servir de jurisprudence en la matière”.

                     El Hadj A.B. HAÏDARA

Source : Aujourd’hui-Mali

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Mali : Marché de rénovation du centre auto promotion des femmes à Yirimadio : L’Etablissement Bègnè Niaré blanc comme neige

Sat, 07/03/2020 - 10:20
Selon le directeur général de l’Etablissement «Bègnè Niaré», le marché de rénovation du Centre auto promotion des femmes sis à Yirimadio a été attribué dans les règles de l’art et dans la transparence totale. Donc, pas de magouille ni de corruption encore moins de favoritisme. C’est dire que l’Etablissement Bègnè Niaré se déclare blanc sans reproche dans cette affaire. Ce centre sera officiellement inauguré ce vendredi.

Dans une lettre anonyme de dénonciation des “faits de pratiques de délinquances financières et d’abus de gestion de fonds publics” au Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille dont nous avons fait cas dans notre précédente édition, l’Etablissement Begnè Niaré est accusé à tort ou à raison dans le marché d’équipements en matériel du Centre auto promotion des femmes sis à Yirimadio. D’après la lettre, le marché a été attribué à l’Etablissement Begnè Niaré pour un montant de 64 659 035 Fcfa. “Le paradoxe est qu’il y eu qu’un seul et unique pli à l’ouverture. D’où un possible octroi de marché de gré à gré. L’Etablissement Begnè Niaré est principalement spécialisé dans l’électrification et le froid. Donc on sent un odeur de favoritisme sur fond d’abus de pouvoir par la DFM, Mme Aïssata Hamar Traoré” selon cette lettre anonyme.

Après la parution, nous avons été approchés par le directeur général de l’Etablissement “Begnè Niaré” afin de donner des éclaircissements par rapport à ce marché. “Effectivement, nous avons eu le marché du Centre auto promotion des femmes à Yirimadio puisque nous intervenons dans le cadre de la rénovation des bâtiments, qui est d’ailleurs notre créneau. C’est pour vous dire que nous avons exécuté beaucoup de marchés de ce genre au sein de certains départements ministériels avec succès.

Pour ce marché, nous avons été la seule entreprise à acheter l’offre. Et nous avons rempli toutes les conditions pour effectuer ce marché. D’abord, nous avons déposé une caution de 11 500 000 Fcfa. Sur le montant du marché de 64 659 035 Fcfa, il y a également une retenue de garantie de 9 865 043 Fcfa. C’est pour vous dire que le marché a été attribué à l’Etablissement Begnè Niaré dans les règles de l’art, sans aucune magouille ou de corruption”, nous a confié Bègnè Niaré, directeur général de l’Etablissement qui intervient aussi dans la climatisation, l’électricité et le commerce général.

Selon lui, les travaux de la rénovation du Centre auto promotion des femmes ont pris fin depuis décembre 2019 avant d’être réceptionné. “A la date d’aujourd’hui, j’ai pas été payé par le Trésor Public. J’attends toujours de me faire payer”, dira-t-il.

En tout cas, ce Centre situé en face de la Mairie de Yirimadio où nous avons fait un tour a carrément changé de visage.                                 

  El Hadj A.B. HAIDARA

Source : Aujourd’hui-Mali

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Mali : Mohamed Haidara , président de la fédération malienne des sports équestres : “L’apport du Pmu-Mali est indispensable pour le développement de nos activités”

Sat, 07/03/2020 - 10:16
Dans cet entretien, le président de la Fédération malienne des sports équestres, Mohamed Haïdara, se réjouit de la tenue du Grand Prix de l’Intégration entre le Mali et le Burkina Faso, samedi dernier, au Champ hippique de Bamako. Il s’agissait, à travers cet événement, de rendre un vibrant hommage aux forces armées et de sécurité des deux pays. Profitant de cet entretien, le président Mohamed Haïdara dit être convaincu que l’apport du Pari mutuel urbain (Pmu-Mali) dans les activités des sports équestres au Mali est indispensable. C’est pourquoi, il sollicite le Pmu-Mali pour la mise en place d’un Centre d’insémination pour la race améliorée et la construction d’une tribune qui puisse répondre aux normes internationales.

ujourd’hui-Mali : Monsieur le Président, pourquoi un Grand Prix de l’Intégration à Bamako, avec seulement les chevaux du Burkina Faso ?

Mohamed Haïdara : Je voudrais, pour commencer, clarifier un fait. Ce Grand Prix a été initié par les ligues des sports équestres de Bamako et de Bobo-Dioulasso. La Fédération y a été associée pour son soutien et son expertise. Elle a donc dédié les deux trophées des cracks et des super cracks aux deux forces armées et de sécurité du Mali et du Burkina Faso. Vous n’êtes pas sans savoir que nos braves soldats des deux pays sont en première ligne contre le terrorisme.

Le Grand Prix d’intégration avec le Burkina seulement parce que c’était la volonté de deux ligues. Mais à l’avenir, en collaboration avec la ligue, nous allons étendre l’intégration à d’autres pays

Quelles sont aujourd’hui vos impressions après ce grand rendez-vous des courses de chevaux ?

J’ai été agréablement surpris par la qualité des chevaux de Burkina de par leur dégré de sang. Pour cette compétition internationale, le Burkina n’avait pratiquement pas de chevaux locaux.

Quelle est la situation des chevaux de la race améliorée au Mali ?

Ce qui m’amène à ma principale préoccupation aujourd’hui. Depuis mon arrivée à la tête de la Fédération, je ne cesse de crier sur tous les toits qu’il est plus que jamais temps de passer à la production de sang amélioré. Faute de quoi nous ne pourrons jamais rivaliser avec nos homologues de la sous-région. Pour cela, des discussions très avancées sont en cours avec la Direction Générale du Pari mutuel urbain (Pmu-Mali) qui est notre sponsor officiel. Dans un avenir proche, je reviendrai là-dessus.

Pour le Grand Prix de l’Intégration, avez-vous bénéficié du soutien ou de l’accompagnement des autorités ou de vos partenaires ?

Effectivement, nous avons eu le soutien de certains de nos partenaires. Il s’agit des sociétés de téléphonie, à savoir Malitel et Telecel. Les boissons énergétiques “Seven seven” aussi.

Comment se porte aujourd’hui le rapport entre votre fédération et le Département des Sports ?

Nos relations sont au beau fixe. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, dans sa nouvelle dynamique, est en train de nous insérer dans son programme de développement. Nous sommes en contact avec Oman pour une participation à un meeting équestre. Le département apprécie nos démarches entreprises et a revu notre subvention à la hausse. Nous sommes quand même la deuxième audience sportive au Mali. Et ce n’est pas rien.

Je compte sur les trois entités clés du développement des sports équestres. Le ministère des sports, celui de l’élevage et bien entendu le Pmu-Mali. Ensemble, on est plus fort et la réussite est au bout du tunnel. Il est temps.

Donc je profite de cette tribune pour adresser mes sincères remerciements au ministre Arouna Modibo Touré et à toute son équipe pour cette marque de confiance envers notre fédération.

Et le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) et aussi le Pmu-Mali, votre sponsor officiel ?

Le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) est toujours à nos côtés et est toujours présent lors de nos activités équestres. Qu’il en soit remercié ici. L’apport du Pmu-Mali est crucial et indispensable pour le développement de nos activités.

Nous avons depuis deux ans une subvention spéciale pour les sangs améliorés qui hélas sont acquis en dehors du Mali.

Nous attendons du Pmu-Mali deux choses sans lesquelles nous ne pouvons-nous développer et rivaliser avec les autres pays de la sous-région. Un centre d’insémination et une tribune aux normes internationales.

Quelles sont les perspectives pour 2020 ?

La préparation du Grand Prix Pmu-Mali. Celui de la Nation et la poursuite de nos objectifs principaux, à savoir le développement de nos infrastructures.

Etes-vous satisfait du bilan de la saison écoulée ?

Tout à fait, le monde du cheval a assisté à des empoignades épiques qui resteront à tout jamais dans les annales des sports équestres au Mali. Le Grand Prix du Pmu et le sacre de Mansour pour la troisième fois au Grand Prix de la nation.

Et si on vous demande de faire le bilan de votre participation au dernier Salon du Cheval au Maroc, que diriez-vous ?

C’est toujours une réussite et nous avons été toujours cités en exemple. La preuve, notre présence dans les journaux marocains et à la télévision. C’est juste le soutien de l’Etat qui nous manque, hélas.

Comment avez- vous appris le décès du cheval Mansour ?

C’est avec beaucoup d’amertumes que nous avons appris le décès brutal du cheval Mansour. Mais, même nous qui sommes les propriétaires de chevaux, mourront un jour.

En tout cas, le décès de Mansour est une grande perte. C’est un cheval que tout le monde adorait.

Quels sont vos rapports avec le Chérif de Nioro, qui est un grand admirateur des chevaux ?

J’ai de très bons rapports avec le Chérif de Nioro. A vrai dire, c’est quelqu’un qui a toujours été à nos côtés. Notre passion pour le cheval est là même.

Votre dernier ?

Vivement une collaboration plus poussée entre nos trois entités. Le département des sports, le Pmu-Mali et la Fédération malienne des sports équestres naturellement. Le potentiel est là, nous avons juste besoin d’un coup de pouce. Merci !

Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA

Source : Aujourd’hui-Mali

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Mali : Législatives 2020 : la candidature de Djibril Naman Keita invalidée par la cour constitutionnelle

Sat, 07/03/2020 - 10:12
Djibril Naman L’inattendue nouvelle de l’annulation de la candidature de monsieur Djibril Naman KEITA, au poste de député, dans la circonscription électorale de Kangaba, a provoqué une onde de choc  chez  la population.

Ce samedi 29 Février 2020, la Cour Constitutionnelle du Mali, a rendu publique, la liste définitive des candidats aux élections législatives dont le premier tour est prévu  pour le 29 mars prochain.

À cet effet, la Cour a vidé les contentieux. Et c’est dans le cadre d’un exercice qu’au niveau de la circonscription électorale du Cercle de KANGABA, la liste du mouvement KANGABA-KAANU a été, contre toute attente, éliminée.

La Cour a trouvé recevable, la plainte du RPM, le Parti au pouvoir, contre Djibril Naman KEITA, candidat du mouvement KAABA-KANU.

Le seul motif pour le parti au pouvoir, M. Djibril Naman KEITA, qui avait démissionné du RPM, n’a pas non plus démissionné  de son poste de Maire  car  élu sous les couleurs du Parti au pouvoir.

Partant pour n’avoir pas  renoncé à son statut de  Maire élu, sa candidature aux législatifs est purement et simplement annulée.

Cette décision de la Cour Constitutionnelle qui est sans appel, a fait naître plusieurs interrogations.

Si le fait d’être encore Maire, suffit pour annuler la candidature de Djibril Naman KEITA, le citoyen ordinaire serait heureux de savoir les textes de lois qui le disent. Hors selon des spécialistes, aucun texte ne prévoit ce statut comme motif  pour invalider sa candidature ou s’il y’a des textes qui le prouve qu’on les montre ces textes.

La transhumance politique est monnaie courante en Afrique, et surtout au Mali, où des députés élus, démissionnent de leurs Partis politiques d’origine, et siègent toujours à l’Assemblée Nationale, en qualité de députés.

Si au niveau de ceux qui votent les lois, cette règle n’est pas appliquée, pourquoi est-elle aussi rigoureusement appliquée pour le Maire de Commune Urbaine de Karan?

Le Parti au pouvoir aurait-il réglé  ses comptes avec  le  démissionnaire ?La question mérite d’être posée

À suivre.

Gaoussou Kanté

Source : Le Triomphe

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Mali : Affaire Birama Toure et les législatives : Les familles fondatrices de Bamako rejettent Karim Kéita

Sat, 07/03/2020 - 10:05
Le patriarche Touré Aujourd’hui, rien ne va plus entre l’Honorable Karim Kéita et la grande famille Touré de Bamako. A cause de l’affaire dite de Birama Touré. L’affaire était l’objet d’une réunion qui a regroupé les familles Touré et Dravé dans le vestibule du patriarche Touré ce jeudi 05 mars.

« Cela fait quatre ans que Birama a disparu. Et le seul nom cité dans l’affaire est celui de Karim. Aucune enquête n’a montré quelqu’un d’autre qui serait responsable. En plus, nous n’avons jamais appris que Birama est mort ou qu’il a été aperçu à quelque part. Lorsque nous avons porté plainte contre Karim, c’est à cause de son immunité parlementaire qu’il n’a pas pu être écouté par les enquêteurs. Alors, nous ne votons pas la liste de Karim pour qu’il puisse être écouté par le tribunal. Nous ne voulons pas qu’il soit député pour qu’il puisse être entendu par les enquêteurs » a expliqué Fallou Touré, frère de Birama. Il a ensuite affirmé que le chef de famille Niaré est venu témoigner son soutien au patriarche Touré dans sa position de rejet de la liste de Karim Kéita.

« Je ne veux plus recevoir Karim. IBK est une bonne personne son Premier Ministre aussi. Mais, si IBK ne fait pas attention, Karim va lui causer des problèmes » a insisté Mahamane Touré, patriarche Touré. « Karim n’a eu aucune considération pour les Sourakas (Touré et Dravé). Qu’il mette fin à ses manquement de respect à notre égard » ajoute Mahamadou Touré, patriarche des Dravés.

Pour sa part, Mamadou Bamou Touré a rapporté que le vendredi soir à 17h, le général Moussa Diawara et l’Ambassadeur Kolon Sidibé ont été reçus par les deux chefs Souraka (Dravé et Touré) dans le vestibule de la famille Touré. Ils ont fait savoir qu’ils étaient venus présenter leurs excuses au patriarche, a-t-il indiqué.

Mais depuis l’élection de Karim Kéita à ce jour, déplore Mamadou Bamou Touré, il n’est jamais venu voir le patriarche même lors des événements douloureux. Pourquoi veut-il commencer sa campagne ici chez nous, se demande-t-il.

Toutefois, à en croire Bakaramoko Touré, frère du patriarche Touré, Karim Kéita a dit, lors de sa seule visite du patriarche, qu’il n’a jamais vu Birama et qu’il ne le connait pas. Par conséquent, Bakaramoko a suggéré de confier l’affaire au Président de la République en personne pour avoir enfin des issues à l’affaire.

Yacouba TRAORE

Source : Zénith Balé

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Mali : Ogossagou : Retour sur les causes d’un massacre

Sat, 07/03/2020 - 08:12
Le général de brigade Kéba Sangaré saluant un brave soldat (photo archives) Quelques jours après l’attaque du village d’Ogossagou pour la deuxième fois en l’espace d’un an on en sait un peu plus sur les circonstances de ce massacre qui a ôté la vie le 14 février dernier à une vingtaine de civils sans défense. Flash-back.

Ogossagou, située dans la région de Mopti, est de nos jours un village martyr, après une seconde attaque survenue le 14 février dernier. La première attaque l’année dernière a fait près de 160 morts selon de nombreuses sources concordantes. Cependant, il faut rappeler qu’après ce premier massacre, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta avait haussé le ton en condamnant l’acte, mais tout en instruisant à la hiérarchie militaire de prendre des dispositions pour que de pareil massacre ne se reproduit plus.

C’est dans cette optique qu’un poste a été créé à quelques encablures du village composé d’éléments mixtes de la gendarmerie, de la garde nationale, des éléments de l’air mais aussi de l’armée de terre, le tout baptisé compagnie Kamandian. Il nous revient que dans le cadre de l’opération Maliko, il a été décidé de faire des réaménagements au niveau des théâtres d’opération pour plus de maillage des éléments sur le théâtre des opérations.

Ainsi, selon nos sources, se rendant compte que les éléments du poste avaient longuement dépassé le délai de relève, les rendant inefficace, la hiérarchie a opéré par une nouvelle tactique. Il s’agit de faire descendre ces éléments de la compagnie Kamandjan de leur poste et mettre à contribution tous les postes qui se trouvent tout autour d’Ogossagou (il s’agit notamment de Boulkessi, Mondoro, Diongani, Koro, Bankass) de mener des patrouilles permanentes de jour comme de nuit pour veiller sur la sécurité des personnes et de leurs biens dans la zone.

“C’est quelques heures seulement après que les éléments du poste d’Ogossagou eurent plié bagages que le village, côté peul, a été violemment attaqué par des assaillants. Plusieurs personnes ont été tuées de façon atroce et d’autres ont été pourchassées jusque dans la brousse”, a regretté un rescapé.

Même si les avis divergent sur le bilan, une chose est évidente : des habitants de ce village ont été tués sans distinction d’âge, de sexe et surtout de façon inhumaine. Ce second forfait a, selon nos sources, poussé les plus hautes autorités à nommer un nouveau commandant interarmes théâtre-centre (PCIAT-Centre). Il s’agit du colonel-major Félix Diallo, un officier valable  tout comme son prédécesseur le général Kéba Sangaré (premier Africain à recevoir le prix international du Bouclier Bleu de l’Unesco).

Depuis sa prise de fonction en février 2019 en qualité de chef major de l’armée de Terre, le général Kébé Sangaré,  n’a jamais fait une semaine dans son bureau.

Massacre d’Ogossagou : la mère d’un colonel de l’armée parmi les victimes

Le village d’Ogossagou a été pour la énième fois victime d’un massacre cette année occasionnant de nombreuses pertes en vie humaines dont des enfants et des vieilles personnes. Cette tuerie est intervenue juste une année après une autre au cours de laquelle environ 160 personnes ont perdu la vie. Les assaillants agissent toujours avec le même mode opératoire.

Se comporter comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Conséquence, personne n’est  épargnée. Et pour cette dernière attaque, c’était le même scénario macabre au cours duquel la mère d’un colonel a laissé la vie. D’après de nombreuses sources, elle a été  complètement brûlée dans sa chambre en compagnie d’autres victimes, presque tous jeunes.                                                                          

Kassoum Théra
Source : Aujourd’hui-Mali

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Mali : Édito : Le jeu en valait-t-il la chandelle ?

Sat, 07/03/2020 - 08:10
Tiébilé Dramé remet la lettre du chef de l’État à son homologue français Notre diplomate en France, ami personnel du Président de la République a raté le coche dans son intervention. N’est-ce pas ? Il a plutôt parlé de débordement pour qualifier le comportement des légionnaires. Paris s’est énervé à la suite de ces critiques mineures sur une pratique que toutes les armées du monde font presque.

Paris prompt à répliquer à toute critique par rapport à sa présence inefficace au sahel depuis 2014 a jugé inacceptable et indécente la mise en cause du comportement de ses soldats.

Paris n’est pas à sa première mise en garde contre les peuples du Sahel qui trouvent que l’armée française s’enlise au sahel. Cela  semble être la cause de la prolifération des groupes djihadistes au sahel.

Le citoyen lambda  trouve que cela est une réalité. En outre il se demande que font 4000 soldats au sahel, si le résultat escompté n’est pas au rendez-vous ?

Selon le même citoyen lambda, c’est cette question qui devrait être posée à la commission défense du Senat français. L’Ex-chef d’Etat-major des armées françaises, en la personne du général Castres a avoué que la France a commis cinq erreurs au sahel, devant la commission des affaires étrangères, à l’Assemblée Nationale. Il a dit que chaque crise puise ses racines dans une histoire qui lui est propre et que la France doit éviter d’appliquer du prêt-à-porter idéologiquement.

Aussi, il a critiqué que la tendance à vouloir appliquer des solutions clé en main accrédite l’idée selon laquelle les crises seraient des modèles mathématiques quasiment orthonormés alors qu’il fallait les voir comme des organismes vivants ayant chacun un biotope différent.

Enfin un autre  problème existe, c’est le manque de confiance des soldats maliens en eux-mêmes, alors qu’ils ne manquent pas de courage, ils résistent à plusieurs assauts. Il suffit de les accompagner aux combats, les mettre  en confiance. Tel doit être la mission de la task force Takuba selon le général Castres.

Une question  taraude tous les  esprits. Est-ce que le vieux diplomate a-t-il envie de rester encore en France dans sa très grande résidence où il est seul, pas de femmes, pas d’enfants, portes closes à partir de 18H, pour uniquement faire le tour des chaines de télé ensuite dormir, dormir encore. Les nuits sont très longues pour lui.

Notre diplomate n’est pas quelqu’un qui aime la solitude, il veut vivre avec les siens et les amis. Peut-être que  son geste explique cela ?

 

Badou S. Koba

Source : Le Carréfour

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Mali : Direction générale des Douanes : Des nominations stratégiques pour l’atteinte des objectifs de 713 milliards de Fcfa en 2020

Sat, 07/03/2020 - 08:08
Après avoir réalisé plus de 555 milliards de Fcfa en 2019, l’Administration des douanes, sous le leadership éclairé de l’Inspecteur général des douanes, Mahamet Doucara, doit mobiliser 713 milliards de Fcfa pour l’exercice 2020.  Un pari que les soldats de l’économie comptent gagner. Voilà pourquoi Mahamet Doucara a procédé à une vague de mutations au niveau de certains services. Il s’agit de nominations stratégiques en vue de réaliser les objectifs fixés. Ces mutations sont appréciées par l’ensemble des douaniers.

Le directeur général des douanes, l’Inspecteur général des douanes Mahamet Doucara, vient de procéder à une vague de mouvements au sein de l’Administration. Il s’agit bien de nominations stratégiques pour l’atteinte des objectifs de 713 milliards de Fcfa pour l’exercice 2020.

Comme il fallait s’y attendre, les différents choix ont été appréciés puisque Mahamat Doucara connait parfaitement la qualité et les compétences de ces agents. Voilà pourquoi, ces mutations n’ont suscité aucun bruit.  Ces nouvelles nominations ont été faites en deux temps.

La liste de la première nomination par Arrêté N°2020-0545/ MEF-SG du 26 février 2020 concerne neuf cadres de l’Administration des douanes. Ainsi, Ahmed Ag Boya, précédemment chef du Bureau de Contrôle après dédouanement est nommé chef du Bureau de Contrôle interne (Bci) tandis que Abdou Alzouma Maïga devient le directeur de la Réglementation, du Contentieux et des Relations internationales (il était le Directeur régional de Ségou).

Le nouveau directeur de l’Administration des ressources humaines, des finances et du matériel s’appelle Mamadou Sarro, qui fut chef du Bureau du Contrôle interne (Bci).

Mohamed Alfousseyni Ag Hade quitte le poste de directeur régional de Kayes pour devenir le directeur du Contrôle après dédouanement, tandis que Oumar Kassé quitte Gao pour être directeur régional de Kayes.

Précédemment directeur de la Règlementation, du Contentieux et des Relations Internationales, Adama Sidibé est nommé directeur régional de Sikasso. Et Cheickna Hamalla Diallo quitte Sikasso pour devenir le directeur régional de Ségou.

Après le Bureau du régime économique, Ibrahim Condé devient le tout premier directeur régional des douanes de Bougouni, tout comme Mohamed Coulibaly quitte son poste de directeur régional adjoint de Ségou pour être également le tout premier directeur régional des douanes de Koutiala.

Il est nécessaire de préciser que, jusque-là, Bougouni et Koutiala étaient des bureaux devenus aujourd’hui des directions régionales.

La deuxième vague de nominations porte sur des affectations au sein de différents services de l’Administration des douanes. C’est une décision du directeur général des Douanes, Mahamat Doucara, en date du 2 mars 2020.

Les services concernés sont : Bureau de Contrôle Interne ; Direction de l’Administration des ressources humaines, des finances et du matériel ; Direction de la Réglementation, du Contentieux et des Relations internationales ; Direction des Recettes, de la Planification et des Programmes de Vérification ; Direction du Renseignement et des Enquêtes Douanières ; Bureau des Régimes économiques ; Bureau du Contrôle du Transit ; Bureau des Produits Pétroliers ; Guichet Unique pour le dédouanement des véhicules à Bamako ; Exonérations douanières et Bureau des Maliens de l’Extérieur ; Direction régionale des douanes de Kayes… Sans oublier les Directions régionales des douanes du district de Bamako, de Sikasso, de Ségou, de Mopti…Ainsi, à Bamako, Mansour Coulibaly et Mme Sidibé Sata Sidibé sont nommés, respectivement, chef de Division des services de brigade et chef de Division des services de bureau.

Au niveau du Bureau Principal des douanes de Faladié, Sory Kanté devient le chef de Brigade adjoint, tandis qu’au niveau du Bureau Principal des douanes de Bamako-Fer, Kadidiatou Singaré, Mme Koné Maria Dakouo, Moulaye Nasser et Moulaye Kader Haïdara sont respectivement nommés, chef de visite, chef de visite adjointe, chef de Brigade adjoint et chef section manifeste.

En ce qui concerne le Bureau Principal des douanes de l’Aéroport international Président Modibo Kéïta Bamako-Sénou, Sékou Diakité est nommé chef de Brigade et Mariam Sididjè Traoré assure désormais le poste de chef de visite adjointe.  Et au Bureau secondaire des douanes des colis postaux, Mamoutou Koné devient chef de Bureau.

Au niveau de la Direction des recettes, de la planification et des programmes de vérifications, les promus sont : Mohamed El Moctar Maïga, Samba Ali Tamboura, Issa Angoïba (chef de division Valeur, Origines et Tarif) et Modibo Tounkara (chef de division des Programmes de Vérification des Importations).

Ils sont au total 11 Agents nommés à la Direction du renseignement et des enquêtes douanières. Il s’agit de Moussa Birama Sidibé, Alassane Sissoko, Nouhoum Koné, Abdoulaye Traoré, Boubacar Kanté, Mamadou dit Massou Diawara, Nouhoum Diarra, Hamadou Kassé, Mme Sangaré Saran Sidibé, Abdrahamane Sidibé et Douga Tounkara. Et Abdourahamane Ag Mohamed Issa est nommé chef Section lutte contre les stupéfiants, tandis que Mamadou Sidibé devient le patron de la Section Appui à la lutte contre le terrorisme.

Au Bureau des régimes économiques, les promus sont Binta Soukouna, Alidji Touré, Modibo Doumbia, Gaoussou Doumbia, Mohamed Ag Ali Maouloud et Boubacar Berthé.  Mme Diakité Saran Diakité, Mamadou Niakaté, Bakary Diallo, Chiaka Tanou et Mme Sidibé Hawa Doumbia sont, respectivement, nommés chef de Bureau, chef de Brigade, chef de Brigade adjoint, chef de visite et chef de visite adjointe.

Le chef du Bureau du contrôle du transit s’appelle désormais Harouna Dembélé, précédemment directeur de l’Administration des ressources humaines, des finances et du matériel. Waly Bathily devient le chef de Brigade et Seyan Kéïta est nommé chef Section Axe Sénégalais. Il était précédemment chef de Brigade du Bureau Principal des douanes de Koutiala.

Ils sont au nombre de neuf agents nommés au Bureau des produits pétroliers dont le patron reste toujours Amadou Traoré. Il s’agit de Mariétou Diarra, Marcelline Coulibaly, Mandjou Kéïta, Mamadou Soulama, Ibrahima Diarra, Boubacar Berthé, Namory Traoré, Kadidiatou Camara et Wilfried Moukoro.

Au niveau du Guichet Unique pour le dédouanement des véhicules à Bamako, les promus sont : Mohamed Lamine Haïdara, Sadou Diakité, Adama Diarra, Fatoumata M. Camara, Moussa Kéïta et Awa Coulibaly.

Précédemment chef du Bureau secondaire des douanes de Diboly, Ousmane Traoré devient donc chef de Brigade.

Baba Simpara, Bintou dite Soumba Samaké et Elmedy Ag Bazet sont nommés, respectivement, chef de Brigade adjoint, chef de visite et chef Section Entrepôt…

      El Hadj A.B. HAIDARA
Source : Aujourd’hui-Mali

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Mali : Autorité malienne de régulation des télécommunications/Tics et Postes (AMRTP) : Plus de 4,5 milliards de FCFA mal régulés entre 2016 et 2018

Sat, 07/03/2020 - 08:07
Afin de vérifier la conformité des opérations de perception des redevances et autres produits dus à l’Etat et de l’exécution des conventions et contrats signés entre l’Etat et les opérateurs soumis à la régulation de l’Autorité malienne de régulation des télécommunications/ Tics et Postes (Amrtp) au titre des exercices 2016, 2017 et 2018, les vérificateurs du Bureau du Vérificateur général ont passé en revenu tous les documents de gestion de ladite structure.

S’agissant de la pertinence de la vérification, le Vérificateur général dira que la libéralisation du marché des télécommunications a amené les Etats à procéder à une ouverture progressive de ce secteur à la concurrence. A cet effet, afin de garantir le libre jeu de la concurrence entre les entreprises du secteur des télécommunications, les autorités du Mali, conformément aux directives communautaires, ont confié le rôle de régulation à un organisme dont le cadre institutionnel s’est trouvé progressivement renforcé compte tenu des nombreuses mutations apparues.

Et l’Amrtp a été instituée par l’Ordonnance n°2016-014/P-RM du 31 mars 2016 relative à la régulation du secteur des télécommunications, des technologies de l’information et de la communication et des postes. A ce titre, l’Amrtp est autorité administrative indépendante disposant d’une autonomie financière. Pour financer ses activités, elle est autorisée à prélever et percevoir directement toutes taxes ou tous droits dus par les personnes et les opérateurs soumis à sa régulation.

La maîtrise de ces droits et taxes représente aujourd’hui un enjeu fiscal capital, compte tenu des revenus importants que génère l’activité des opérateurs du secteur des télécommunications. Ainsi, le chiffre d’affaires des opérateurs de téléphonie évalué à 332 milliards de Fcfa en 2012 est passé à 520 et 523 milliards respectivement en 2016 et 2017. Le revenu de la téléphonie mobile représente à lui seul au moins 86% de ces montants. Aussi, les redevances l’Amrtp sont passées de 18 725 154 353 Fcfa en 2016 à 20 761 099 164 Fcfa en 2017 et 28 832 610 565 Fcfa en 2018, soit un montant total de 68 318 864 082 Fcfa sur les trois exercices. Au regard de ce qui précède, le Vérificateur général a initié la vérification de conformité.

Croissance du secteur agricole et tertiaire

Pour le contexte environnement général, le rapport relève que depuis environ une décennie, le Mali est confronté à une crise multidimensionnelle caractérisée par une insécurité quasi généralisée et plus accentuée dans les parties nord et centre du pays avec des répercussions sur l’ensemble des secteurs d’activités.

Malgré ce contexte sécuritaire difficile, les perspectives macroéconomiques sont restées globalement favorables pendant la période 2016 à 2018. Et le Mali a enregistré des taux de croissance économique de 5,4% en 2016, 5,3% en 2017 et 5% en 20181. Cette croissance a été maintenue grâce à la performance des secteurs agricole et tertiaire dont celle de la télécommunication.

Le marché des télécommunications s’est caractérisé par le renforcement de la concurrence avec l’arrivée d’un troisième opérateur de téléphonie en décembre 2017. En plus, le secteur a connu une modernisation accrue des réseaux marquée par le haut débit et l’instauration de la téléphonie de la quatrième génération (4G). Aussi, le nombre de clients de la téléphonie mobile est passé de 10 812 930 en 2012 à 20 418 500 et 22 249 003 respectivement en 2016 et 2017.

Cependant, déplore le rapport, les retombées financières ne semblent pas combler les attentes des autorités du Mali, compte tenu des niveaux de croissance enregistrés. Car, l’objectif d’améliorer les recettes, notamment fiscales du secteur des télécommunications, a conduit à l’instauration en 2013 de la Taxe sur l’accès au réseau des télécommunications ouverte au Public (Tartop).

Au chapitre des constatations et recommandations, les vérificateurs ont relevés plusieurs irrégularités administratives et financières. En ce qui concerne les régularités administratives, celles-ci sont relatives aux disfonctionnements du contrôle interne et elles se présentent comme suit l’Amrtp n’a pas exercé des contrôles requis sur les données financières et comptables des opérateurs titulaires de licence. Car, l’annexe de la licence d’établissement et d’exploitation de réseaux et services de télécommunications fixe et mobile de 2ème, 3ème et 4ème génération, des services de transmission de données et des services de télécommunications internationales au Mali du cahier des charges qui stipule que “L’Autorité contrôle par elle-même ou par des tiers qu’elle mandate, les données techniques, comptables et financières fournies par le titulaire et se réserve le droit d’effectuer toute inspection et enquête qu’elle juge nécessaire et, le cas échéant, procéder à des redressements après avoir demandé des explications au titulaire de licence”.

Pour s’assurer que l’Amrtp met en œuvre ses prérogatives en terme de contrôle de l’information financière et comptable fournie par les opérateurs titulaires de licence, la mission a examiné la procédure de liquidation des redevances de régulation du secteur et de contribution au Fonds d’Accès Universel (FAU) calculée sur la base du chiffre d’affaires net des charges d’interconnexion des opérateurs concernés. A l’issue de laquelle elle a constaté que l’Amrtp n’a pas mis en œuvre les contrôles des données comptables et financières transmises par les opérateurs téléphoniques. En effet, pour la liquidation des redevances de régulation, l’autorité de régulation se réfère exclusivement aux déclarations de chiffres d’affaires et de charges d’interconnexion des opérateurs téléphoniques. Pendant la période de vérification, elle n’a procédé à aucun contrôle de la fiabilité des données comptables et financières fournies par les titulaires de licence et n’a pas mandaté de tiers pour réaliser lesdits contrôles.

Non-application des dispositions relatives au suivi et recouvrement des créances clients

Toutefois, l’Armtp a conclu le marché n°01386/DGMP/DSP 2019 du 24 juin 2019 relatif à l’Audit du chiffre d’affaires des opérateurs des télécommunications au titre des exercices 2015, 2016 et 2017.

L’inobservation de ces dispositions ne permet pas à l’Amrtp de s’assurer de l’exactitude du chiffre d’affaires et des charges d’interconnexion déclarés par les opérateurs titulaires de licence.

Il a été indiqué entre autres que la non-application des dispositions relatives au suivi et recouvrement des créances clients ; le manque de suivi régulier du recouvrement des créances des opérateurs titulaires d’autorisation d’assignation de fréquence et de ressource en numérotation. La non effectivité du suivi régulier des opérations de dépôts à terme. En effet, au titre de la convention de dépôt à terme du 25 septembre 2017 d’un montant de 2 000 000 000 Fcfa, la Bsic n’a procédé au paiement des intérêts de 91 millions Fcfa que le 29 octobre 2018, soit une année plus tard en lieu et place du paiement trimestriel. Pire, le Ddaf n’a pris aucune mesure pour faire appliquer cette disposition contractuelle relative au paiement trimestriel. Il en est de même pour le dépôt à terme, d’un montant de 15 000 000 Fcfa, signé avec la Bci-Mali, dont le renouvellement, initialement fixé au 31 mai 2016, a été effectué le 21 décembre 2016 soit 7 mois plus tard.

Par ailleurs, il n’existe aucune disposition du manuel des procédures traitant les questions relatives à la gestion des opérations de dépôts à terme. Et l’absence de suivi des opérations de dépôts à terme prive l’Armtp de ressources financières supplémentaires.

Par rapport aux irrégularités financières, le Vérificateur général précise que le montant total des irrégularités financières s’élève à 4 525 370 963 Fcfa occasionnées essentiellement par le non recouvrement de l’exhaustivité des créances clients et des créances des opérateurs titulaires d’autorisation d’assignation de fréquence et de ressources en numérotation. En effet, de 2016 à 2018, des clients ont cumulé des créances importantes d’un montant 10 779 524 244 Fcfa au 31 décembre 2018. Toutefois, au cours de la mission, l’Amrtp a recouvré 6 558 126 308 Fcfa. Le montant total restant dû à la date du 14 janvier 2020 est de 4 221 397 936 Fcfa dont 1 816 684 716 Fcfa ont fait l’objet de moratoire de paiement et 1 882 750 000 Fcfa connaissent une procédure en contentieux.

26 972 350 Fcfa de redevances annuelles non facturées

Aussi, il a été constaté que le chef du Service clientèle ne facture pas l’intégralité des redevances pour des clients titulaires d’autorisations en cours de validité. Et de préciser que : “Le service clientèle prépare et édite les factures des redevables. Pour cela, il calcule la redevance pour chaque client à l’aide d’une application informatique. Les factures sont ensuite transmises au Ddaf qui, après vérification, les soumet à la signature du directeur général”. En effet, il a arrêté la facturation de 11 clients bénéficiaires d’autorisation alors que les décisions d’attribution concernées n’ont pas été résiliées. Pour s’assurer de l’émission exhaustive des factures relatives aux différentes redevances, la mission a rapproché les décisions d’assignations de fréquence et d’attributions des ressources en numérotation non résiliées aux situations de facturations au titre des exercices 2016, 2017 et 2018. Ainsi, les redevances annuelles non facturées s’élèvent à la somme de 26 972 350 Fcfa.

La mission a également indiqué que le chef comptable n’a pas enregistré la totalité des redevances facturées alors que la procédure de facturation et recouvrement des créances et droits indique : “Le Service clientèle établit quatre copies de la facture signée et transmet l’original au secrétariat pour expédition. Il classe une copie de la facture dans un classeur chronologique, une copie dans le dossier du client et transmet une copie au Département Administration et Finances pour enregistrement à la comptabilité et recouvrement”.

Pour s’assurer de l’enregistrement exhaustif des redevances dans la comptabilité de l’Amrtp, l’équipe de vérification a procédé au rapprochement des redevances facturées à celles enregistrées dans les livres comptables au titre des exercices 2016 et 2017. Elle a constaté que des factures signées par le président du Conseil de régulation et non enregistré par le chef comptable dans sa comptabilité s’élève à 244 574 862 Fcfa. De plus, des factures totalisant un montant de 473 590 249 Fcfa ont été enregistrées dans les livres comptables pour un montant de 399 404 434 Fcfa soit une minoration de créance de 74 185 815 Fcfa. Le montant cumulé des redevances non enregistrées sur la période sous revue est de 318 760 677 Fcfa.

Et, la constatation a été abandonnée en ce qui concerne la comptabilisation exhaustive des factures de redevances. L’entité a comptabilisé l’ensemble des factures concernées et fourni les extraits de compte du grand livre accompagnées des pièces justificatives correspondantes. Elle a aussi mis à la disposition de l’équipe de vérification les documents relatifs au rattachement à l’exercice 2015 de la redevance n°160031/ MENIC-AMRTP-DG d’un montant de 41 760 000 Fcfa soit un montant effectivement comptabilisé de 277 000 677 Fcfa. Cependant les redevances comptabilisées à titre de régularisation sont des créances à recouvrer pour un montant de 277 000 677 Fcfa.

2 338 647 936 Fcfa non

recouvrés aux créanciers

Pour la transmission et dénonciation de faits par le vérificateur général au président de la section des Comptes de la Cour suprême relativement et au procureur de la République près le tribunal de grande instance de la Commune III du district de Bamako chargé du Pôle économique et financier, les vérificateurs précisent que celle-ci est relative aux créances non recouvrées pour un montant de 2 338 647 936 Fcfa, aux créances faisant l’objet d’une procédure en contentieux pour un montant de 1 882 750 000 Fcfa, aux redevances annuelles non facturées pour un montant de 26 972 350 Fcfa, aux recouvrements des factures de redevances comptabilisées après réception du rapport provisoire pour un montant de 277 000 677 Fcfa.

En conclusion, le rapport de vérification révèle que le renforcement des capacités institutionnelles dont l’Amrtp a bénéficié devrait lui permettre d’utiliser au maximum ses pouvoirs de contrôle pour asseoir une réelle maitrise des recettes générées par les sociétés de télécommunications. Toutefois, la mission de vérification a mis en relief de graves dysfonctionnements et irrégularités qui peuvent compromettre la sincérité de la régulation du secteur.

Ainsi, la faiblesse du contrôle des données comptables et financières des opérateurs sous le régime de la licence entache sérieusement le pouvoir de régulation de l’Amrtp caractérisée par la diversité des produits commercialisés et la complexité des techniques utilisées.Aussi, l’insuffisance du dispositif de recouvrement des redevances dues par les différents opérateurs du secteur ne permet pas à l’Etat de s’assurer que ses ressources sont mobilisées de façon optimale.

Et, la non maitrise du portefeuille des clients bénéficiaires d’autorisation et le faible contrôle exercé dans la gestion de ces dossiers constituent également des sources d’irrégularités financières préjudiciables. La prise en charge des insuffisances relevées par la mission à travers des recommandations permettra à l’Amrtp d’améliorer la gouvernance du secteur des télécommunications.

           Synthèse de Boubacar PAÏTAO
Source : Aujourd’hui-Mali

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Mali : RÉOUVERTURE DES DOSSIERS D’ACQUISITION DE L’AVION PRÉSIDENTIEL ET DES ÉQUIPEMENTS MILITAIRES : PANIQUE AU SOMMET DE L’ETAT !

Fri, 07/02/2020 - 14:51
La réouverture des dossiers d’acquisition de l’Avion de commandement du Président de la République et l’achat des équipements militaires sème une grande panique au sommet de l’Etat. Ces affaires datant de 2014 et ayant coulé beaucoup d’encre et de salives impliquent des proches du Président Ibrahim Boubacar Kéïta, lesquels s’étaient barricadés derrière le fameux secret de défense. Un dossier hyper sensible entre les mains du Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune III, en charge du Pôle Economique et Financier de Bamako, Mamoudou Kassougué

« Nous avons remis un autre dossier d’acquisition d’avion, notamment l’avion présidentiel et le dossier d’équipements militaires. Nous avons décidé avec courage et détermination de rouvrir ce dossier parce qu’il y avait un classement sans suite ». Extraits de l’interview accordée à l’Ortm, le 24 janvier 2020, par le ministre de la justice et des droits de l’homme, garde des sceaux, Me Malick Coulibaly. Une annonce qui ne manquera pas de semer une panique au sein de certains cercles du pouvoir qui se croyaient à l’abri des convocations des enquêteurs du Pôle économique et financier de Bamako. Car, l’ancien Procureur de la République en charge du Pôle économique et financier, Mamadou Bandiougou Diawara, avait classé sans suite cette affaire. Une décision motivée à l’époque par l’article 9 de la directive N°04/2005/CM/UEMOA du 9 décembre 2005 portant procédures de passation d’exécution et de règlements des marchés publics. Selon cet article, «la présente réglementation ne s’applique pas aux marchés de travaux, de fournitures et services, lorsqu’ils concernent des besoins de défense et de sécurité nationales exigeant le secret ou pour lesquels la protection des intérêts essentiels de l’Etat est incompatible avec des mesures de publicité ». Une décision légale qui a été perçue à l’époque par de nombreux observateurs comme une façon de soustraire des mailles de la justice les hauts responsables du régime en place. Et cela en dépit de l’existence des rapports du Bureau du Vérificateur général et de la Section des Comptes de la Cour Suprême. Le rapport explosif du Vegal avait décelé des irrégularités financières d’un montant de 28.549.901.190 FCFA.

Sous la pression des partenaires techniques et financiers notamment le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale qui avaient gelé leur partenariat avec le Mali, le Premier ministre de l’époque Moussa Mara avait saisi ces structures afin qu’elles puissent enquêter sur cette affaire mise sur la place publique par le Parena de Tiébilé Dramé, aujourd’hui ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale.

Dans les jours à venir, si ce n’est pas commencé, les enquêteurs du Pôle économique et financier de Bamako devraient commencer à entendre des personnalités comme Soumeylou Boubèye Maïga, ex ministre de la défense et des anciens combattants, Mme Bouaré Fily Sissoko, ancienne locataire de l’hôtel des Finances, Moustaph Ben Barka, ex ministre délégué en charge des investissements, Mahamadou Camara, ancien directeur de cabinet de la Présidence de la République et Sidi Mohamed Kagnassy, ex conseil spécial du président de la République. Il y a d’autres cadres qui ont participé à différents niveaux au montage de ces dossiers. Le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta, a été contraint, un moment donné, de s’éloigner de ces personnalités même si certaines sont revenues rapidement en grâce.

Ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, président de l’Asma CFP, dirigeait le département de la défense et des anciens combattants au moment des faits. Limogé ou démissionné à la suite des douloureux événements de Kidal en mai 2014, l’ancien directeur général de la Sécurité d’Etat a croisé le fer avec le Bureau du Vérificateur général sur cette question. Premier ministre de l’économie et des finances sous l’ère IBK, Mme Bouaré Fily Sissoko est actuellement commissaire à l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). En janvier 2015, elle a quitté l’équipe gouvernementale. Moustaph Ben Barka est l’actuel secrétaire général de la Présidence de la République. Avant de regagner le palais de Koulouba, il fut ministre délégué en charge de la promotion des investissements puis ministre de l’industrie et de la promotion du secteur privé. Dans quelques jours, il prendra fonction à la Banque ouest africaine de développement (Boad) en qualité de vice-président. Cette nomination sur proposition du gouvernement du Mali est aujourd’hui assimilée à une opération d’exfiltration visant à mettre à l’abri des poursuites judiciaires ce proche de la famille présidentielle qui n’a pas connu de disgrâce à l’image de Mahamadou Camara et Sidi Mohamed Kagnassy.

Qui a fait quoi ? Le président IBK a-t-il donné des instructions à certaines personnalités pour orienter le dossier ? Les ministres Soumeylou Boubèye Maïga et Fily Sissoko accepteront-ils de couler seuls ? Le Président IBK va-t-il accepter la comparution de ces anciens collaborateurs avec lesquels il partage beaucoup de secrets ? Pourquoi le nom de l’ami du président IBK, Michel Tomi, « le parrain des parrains », apparait beaucoup dans ce dossier ? Dans l’acquisition de l’Avion présidentiel, le gouvernement avait-il besoin de payer les services d’un intermédiaire à coup de millions ?

En tout état de cause, le ministre de la justice et des droits de l’homme, garde des sceaux, Me Malick Coulibaly, affiche sa détermination et récemment, le  Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta a insisté sur le fait qu’il n’intercéderait point auprès de la justice pour qui que ce soit. « Au regard de l’état de déliquescence de notre Etat, au regard du mauvais rôle joué par la délinquance financière dans cet état de déliquescence, ne pas combattre énergiquement la délinquance financière n’est pas de l’irresponsabilité, c’est de l’ignominie. En tant que gouvernement responsable, il faut engager de façon énergique et déterminée cette lutte implacable contre la corruption qui n’est dirigée contre personne ni au profit de personne mais pour faire en sorte que, dans notre pays, nous puissions avoir un autre regard, une autre conduite envers la chose publique », a confié le ministre Coulibaly à l’Ortm.

Les pendules sont suspendus à l’heure du Procureur de la République Mamoudou Kassougué et ses enquêteurs du Pôle économique et financier de Bamako. En dépit des arrestations, l’opinion reste dubitative jusqu’à ce que les filets de la justice attrapent de gros poissons dans le cadre de la lutte contre la corruption et de la délinquance financière.

Affaire à suivre

Daouda T. Konaté

Source: L’Investigateur

Categories: Afrique

SÉCURITÉ AU SAHEL: SALE TEMPS POUR L’OPÉRATION BARKHANE

Fri, 07/02/2020 - 14:50
Malgré le renforcement des effectifs de l’Opération Barkhane au Sahel avec l’annonce de 600 nouveaux éléments, les jours à venir s’annoncent difficiles dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. En effet, comme annoncé, des sources concordantes indiquent que le début de l’allègement du dispositif américain a déjà commencé. Jusqu’où iront les USA dans ce retrait du Sahel ?

La visite du ministre des Armées françaises, Florence Parly à Washington du 27 au 28 janvier dernier pour tenter de convaincre le secrétaire d’État à défense américain Mark ESPER de maintenir à flot le dispositif américain au Sahel ne semble pas servir à grande chose. Et pour cause, en plus de l’amorce de son désengagement dans cette partie du continent africain, il nous revient que Washington est plus que jamais divisé sur le dossier.

Selon les sources, le chef du Pentagone, Mark Esper, plaide activement pour un retrait substantiel des moyens américains déployés dans la bande Sahélo-saharienne (BSS). Le Secrétaire d’État, Mike POMPEO, est quant à lui aussi partisan d’un désengagement minimum. Mais, à ce jour, c’est l’option du retrait massif qui tient la corde, dit-on ; elle est soutenue par le général PAUL NAKASONE, Directeur de la National Security Agency (NSA), et le Conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Robert O’Brien. Les mêmes sources rapportent que Washington a d’ores déjà rapatrié deux avions ravitailleurs du Niger et prépare le retour d’une dizaine de drones. Ainsi, depuis début janvier 2020, les États unis ont diminué la cadence de leurs opérations de renseignements et les drones américains ne survolent plus certaines zones telles que le lac Tchad.

Il s’agit donc, d’une grosse inquiétude pour les États du Sahel et la France en raison du rôle important joué par les États unis dans le renseignement et le ravitaillement en vol des avions militaires qui pourchasse les terroristes.

Il reste à espérer que les dispositions annoncées par Paris pour minimiser ce retrait produisent leurs effets. En effet, selon des sources concordantes, la France avait commencé à anticiper ce retrait en décidant d’armer ses drones qui ont mené leurs premières frappes fin décembre au Mali. Six drones supplémentaires sont attendus au Niger d’ici à la fin de l’année, ce qui portera à neuf le nombre d’appareils. Le général Lecointre a indiqué que l’armée disposerait à ce moment-là des mêmes moyens d’interception des communications que les États-Unis.

Paris cherche aussi à attirer de nouveaux partenaires européens pour arrondir les angles.

Par Sidi DAO

INFO-MATIN

Categories: Afrique

Mali : BMS: UN CLIENT DÉNONCE AVOIR ÉTÉ SPOLIÉ DE 17 000 000 CFA

Fri, 07/02/2020 - 14:46
Un ‘’fidèle client de la BMS’ le traine sur le banc des accusés pour une affaire de 17 500 000 FCFA. Et pour cause, M. Mahamadou DIABY, opérateur économique de son état, accuse l’institution financière de l’avoir spolié de toutes ses économies. L’information a été donnée hier par le client à la faveur d’un point de presse qu’il a animé à Daoudabougou, pour informer l’opinion nationale du litige qui l’oppose à la banque.

 

Selon M. DIABY, cela fait dix ans que ses sous sont logés à la BMS, sans problème. Malheureusement, cette fidélité tournera au vinaigre pour ce client qui crie à la désolation, suite à la perte d’une importante somme qu’il avait confiée à l’institution financière. Il raconte sa mésaventure : « Le 30 janvier 2019, j’ai remis un chèque de 300 000 FCFA à un de mes collaborateurs. Le numéro dudit chèque est le 1714466. À ma grande surprise, mon collaborateur me fait savoir que ce même chèque a été déjà touché. Je me précipite pour aller voir de quoi s’agissait-il réellement. J’ai constaté avec la plus grande stupéfaction qu’un chèque du même numéro que la mienne a été touché. Ils ont retiré 8 500 000 FCFA. Pour être sûr, j’ai fait un autre chèque dont le numéro est 1 714 467, j’ai pu payer mon collaborateur sans problème », a-t-il dit. Mais malgré l’assurance des agents de la BMS de voir clair, le problème des 8 500 000 FCFA, l’opérateur économique se dit préoccupé. Car, plus des 8 500 000 FCFA frauduleusement retirés, M. DIABY indique avoir fait le constat de la perte d’une importante somme sur son compte.

« Je voulais retirer une somme pour moi-même avec le chèque numéro 1714468 à l’agence BMS de Médine. On m’a fait savoir que ce chèque aussi a été utilisé avec un retrait de 9 000 000 CFA dans mon compte. Les deux sommes font 17 500 000 FCFA. Je n’en revenais pas », a-t-il calmé ! Après une demande de restitution de fonds, poursuit M. DIABY, ayant l’espoir que tout allait vitre rentrer dans l’ordre au nom de la crédibilité de la Banque.

« On m’a convoqué à la Banque pour me poser des tas de questions. Le nouveau contrôleur général, un certain Aboubacar m’a dit de l’amener mes chèques. Il m’a montré d’ailleurs un rapport que la BMS était prête à me rembourser mon argent. Je pensais toujours que j’allais avoir gain de cause. Mais j’avais pris des précautions avant de lui remettre les chèques. Je continuais à l’appeler pour avoir l’évolution du dossier. Un jour, il me dit de ne plus l’appeler. Cinq mois après ces opérations frauduleuses, la BMS, à travers ses responsables, a fait mijoter un rapport par l’imprimerie qui imprime d’ailleurs les chèques de la BMS que mes deux chèques étaient faux, qu’ils n’étaient pas des bons chèques », a-t-il dit. Pire, M. DIABY déplore l’attitude des responsables de la BMS qui l’accuse à son tour que ses chèques sont des faux.

« Ils ont eu le courage de me dire que ce sont les faux les chèques que moi je possède. Le comble, ils disent que ceux qui ont été utilisés frauduleusement pour soutirer les 17 500 000 FCFA dans mon compte sont des vrais chèques. Et pourtant, c’est la BMS qui m’a donné un chéquier contenant 100 chèques. Cela m’a donc donné l’idée, que c’est la BMS qui est responsable de la soustraction frauduleuse de mes 17 500 000 FCFA. Sollicitée pour établir la fiabilité des cartes d’identités des personnes qui ont empoché les deux chèques, la gendarmerie de Kalaban-Coro, après une enquête approfondie, a affirmé que les pièces d’identité utilisées ne sont pas réelles », a-t-il.

Malgré tout, relate-t-il, la BMS persiste en soutenant que les chèques qui ont permis de sous-tirer mon argent sont des vrais.

« La gendarmerie persiste que les pièces sont fausses. Qui est donc le voleur ? Ne comprenant plus cette attitude d’escroquerie de la BMS, j’ai porté plainte au niveau du tribunal de commerce contre la BMS. Le verdict, qui était prévu le 5 février 2020, a été reporté au 12 février prochain », a martelé le conférencier.

Pour finir, M. DIABY rassure qu’il n’a jamais douté de la justice de son pays.

« Je suis un paisible citoyen, je vis de la sueur de mon front. J’ai travaillé dur pour avoir mon argent. Je veux être mis dans mes droits », a-t-il conclu.

PAR CHRISTELLE KONE

INFO-MATIN

Categories: Afrique

Mali : GROUPE EI DE NAMPALA: TOUT CE QU’IL FAUT SAVOIR

Fri, 07/02/2020 - 14:44
Une note d’information confidentielle de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali-MINUSMA-datée de ce 3 février, souligne la possible existence d’un nouveau Groupe terroriste affilié à l’Etat Islamique dans la zone de Nampala. D’où sort ce nouveau qui a fait allégeance à l’Organisation Etat islamique qui revendiquant des faits d’armes ? Plongée dans les coulisses.

Le serpent Organisation Etat islamique a semble-t-il poussé une nouvelle tête dans la localité de Nampala devenue depuis des lustres le terrain de chasse de prédilection des groupes armés profitant des avantages que leur procure la géographie pour se livrer à leurs basses besognes. Ainsi, selon la note de la Mission onusienne, le 26 janvier, dans une vidéo de 3 minutes 33 secondes mise en ligne sur les réseaux sociaux, un groupe de terroristes, se disant de Nampala (à proximité de la frontière avec la Mauritanie), prête allégeance à Abu Ibrahim al Hashimi al Qurayshi, le nouveau chef de l’Organisation État islamique.

Un combattant arabophone, parlant couramment la langue arabe, de peau claire (cheveux longs et longue barbe, cachés par un foulard) récite des extraits du Coran et des paroles du Prophète appelant les musulmans à l’unité, et à l’application des règles de la loi islamique (la Charia), puis le groupe fait allégeance à EI.

Apparaissent sur la vidéo, une soixantaine de terroristes avec des armes légères, quatre pickups équipés de mitrailleuses, deux autres pickups sans armement et des dizaines de motos.

Quelles sont les origines de ce groupe ?

Selon la note d’information, le nouveau groupe de Nampala est probablement formé d’ex-combattants Peuls qui ont quitté la Katibat Macina. En effet, certaines informations faisaient état depuis début Janvier 2020 de conflits internes au sein de la Katibat d’Amadou Kouffa. On rapporte que le 9 ou 10 janvier, vers Dogo (cercle de Youwarou), des combats ont opposé des éléments fidèles à Amadou Kouffa et les troupes de deux de ses ex-adjoints (dont un nommé Mamadou Mobbo), semble-t-il, proches de EIGS. Mobbo, un Peulh originaire du Gourma, avait aidé Kouffa en 2015, né à Niafunké (actuellement dans la région de Tombouctou) puis vivant dès les années 90 dans le secteur de Youwarou/Tenenkou à légitimer son combat pour rallier les Peuls du Centre Mali.

Comme on peut le lire dans l’article de Mali actu du 20 janvier, trois points de désaccord ont peut-être fini par avoir raison de leur entente. Il s’agit (1) de la gestion des rapports avec la population s’agissant des ressources naturelles et des pâturages, (2) de la délimitation des voies de passage et bourgoutières, et (3) de la répartition du butin de guerre. Globalement, il semble qu’il soit reproché à Amadou Kouffa de privilégier les communautés (Peulhes) au détriment des populations sans tenir compte de leur appartenance communautaire, ce que souhaite EI, se disant plus conforme à la loi islamique.

Des faits d’armes

Le nouveau Groupe terroriste dont l’existence, pour le moment, reste à certifier, revendique pourtant des faits d’armes. A cet effet peut lire dans la Note que le 31 janvier, le ‘’groupe EI de Nampala’’  publie une courte vidéo (une trentaine de secondes) montrant armes, munitions, 2 véhicules, 8 motos et des matériels récupérés par ses combattants lors des deux attaques simultanées le 30 janvier contre les postes FAMa et de Gendarmerie de Sarkala (35km de Ségou).

Pour le commentateur de la vidéo (un locuteur arabophone), les auteurs de l’attaque sont « vos frères, les soldats du califat au Mali, région de Ségou, zone de Nampala ». Au passage, il menace les forces maliennes déployées dans la région de les massacrer et de les décapiter.

L’on souligne que les deux vidéos publiées dans les réseaux sociaux n’ont pas été diffusées par les canaux officiels de EI (Agence Amaaq), ni par la branche médiatique d’ISWAP (EI en Afrique de l’Ouest) comme c’est le cas désormais pour EIGS. Cependant, attire-t-on l’attention, contrairement à ce qui a été dit sur certains supports sociaux (WhatSapp en particulier), la revendication ne fait pas allusion à EIGS, ni à ISWAP. De même, pour l’instant, il n’y a pas eu de retour de cette allégeance de la part de l’EI (en Irak et en Syrie). Pas de réaction non plus de la part de EIGS ou d’ISWAP.

Cette double attaque du 26 janvier sur les postes de Sarkala est donc le premier fait d’armes de ce nouveau groupe, dans la zone d’opérations de la katibat Ansar Dine Macina de JNIM. Ce dernier a revendiqué le 27 janvier l’attaque meurtrière de la veille sur le poste FAMa de Sokoko (à moins de 150km au nord de Sarkala). Mais d’où vient ce groupe agissant au beau milieu de la zone dans laquelle Amadou Kouffa (Ansar Dine Macina) règne en maître depuis janvier 2015 ?

On connaît la concurrence entre JNIM et EIGS, et on sait que ce dernier est parrainé par ISWAP et a reçu l’appui manifeste de EI Maison Mère en Irak/Syrie depuis le printemps 2019. Cela expliquer ses attaques spectaculaires d’Indelimane (Mali, 1er Nov.), Tabankort (Mali, 18 Nov.), Inates (Niger, 10 Déc..), Chinadogar (Niger, 9 Janv.), etc.

Fort de ces succès tactiques, on ne peut exclure qu’EIGS essaie d’ouvrir un nouveau front dans la région de Ségou exploitant les divergences au sein de la Katibat Macina, avec l’idée de prendre en tenaille la région centre, part par le sud venant de Gossi et par le nord venant de Nampala.

La concurrence entre JNIM et EIGS

Cette double attaque du 26 janvier sur les postes de Sarkala est donc le premier fait d’armes de ce nouveau groupe, dans la zone d’opérations de la Katibat Ansar Dine Macina de JNIM. Ce dernier a revendiqué le 27 janvier l’attaque meurtrière de la veille sur le poste FAMa de Sokoko (à moins de 150km au nord de Sarkala). Mais d’où vient ce groupe agissant au beau milieu de la zone dans laquelle Amadou Kouffa (Ansar Dine Macina) règne en maître depuis janvier 2015 ?

On connaît la concurrence entre JNIM et EIGS, et on sait que ce dernier est parrainé par ISWAP et a reçu l’appui manifeste de EI Maison Mère en Irak/Syrie depuis le printemps 2019. Cela expliquer ses attaques spectaculaires d’Indelimane (Mali, 1er novembre), Tabankort (Mali, 18 novembre), Inates (Niger, 10 décembre), Chinadogar (Niger, 9 janvier.), etc.

Fort de ces succès tactiques, on ne peut exclure qu’EIGS essaie d’ouvrir un nouveau front dans la région de Ségou exploitant les divergences au sein de la Katibat Macina, avec l’idée de prendre en tenaille la région centre, part par le sud venant de Gossi et par le nord venant de Nampala.

En somme, il est trop tôt pour dire si le « groupe EI de Nampala » est rattaché ou non à EIGS, à ISWAP ou s’il a l’ambition d’être rattaché directement à « EI Maison Mère ».

Mais il est certain qu’Amadou Kouffa perd petit à petit le contrôle de certains de ses combattants, pour les raisons évoquées plus haut (surtout la répartition du butin de guerre). Dans ces conditions, le groupe de Nampala pourrait voir gonfler ses effectifs rapidement, étant donné le vivier humain que représentent les deux régions de Mopti et de Ségou. Et cela pourrait intéresser EI au plus haut point par l’ouverture d’un nouveau front au cœur même du Mali.

PAR BERTIN DAKOUO

INFO-MATIN

Categories: Afrique

Mali : FRONT SOCIAL: LE SYNTRACT RÉCLAME À L’ÉTAT LES SALAIRES DE 2019 !

Fri, 07/02/2020 - 14:40
Image à titre illustratif De nouveau, les travailleurs des collectivités territoriales (SYNTRACT) observeront un mot d’ordre de grève de cinq jours,à partir du 24 février prochain, si leurs revendications n’étaient pas satisfaites. Le syndicat réclame au gouvernement, sept points de revendications, dont le payement intégral de leurs arriérés de salaire, à compter du mois de janvier 2019.

C’est hier jeudi 06 février 2020 que le préavis de cet arrêt de travail a été déposé par le secrétaire général du bureau exécutif national du syndicat du SYNTRACTsur la table du ministre en charge du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique.

Parmi les sept points que le syndicat réclame au gouvernement figure l’inscription de crédit dans la loi des finances 2020, représentant les salaires et accessoires des fonctionnaires des collectivités territoriales du cadre de l’Administration générale conformément à la conclusion du rapport de la commission technique chargée d’examiner les mécanismes de pérennisation des salaires des fonctionnaires des collectivités territoriales, du cadre de l’Administration générale en date du 29 octobre 2019. Ensuite, le syndicat demande à l’État, le payement intégral des arriérés de salaires, à compter du mois de janvier 2019. Il note la mise en œuvre rapide des autres points d’accord contenus dans le procès-verbal de conciliation du 26 juin 2019 entre le Gouvernement et le SYNTRACT. Le SYNTRACT demande le renouvellement et le fonctionnement normal du conseil supérieur de la fonction publique des collectivités territoriales ; le nouvellement et le fonctionnement des commissions administratives paritaires en les dotant de budget conséquent pour leur fonctionnement.

Parmi ces revendications figurent aussi l’achèvement du processus d’intégration des contractuels omis de 2006 à 2010 et à l’organisation de concours directs de recrutement dans la fonction publique des collectivités territoriales pour le cadre de l’Administration générale en 2020 et de façonpériodique en fonction des besoins comme pour les autres cadres transférés. Enfin, le SYNTRACT réclame l’attribution de nouveau numéro matricule à tous les fonctionnaires des collectivités territoriales (comme c’est le cas au niveau de la fonction publique de l’Etat).

En effet, les travailleurs des collectivités territoriales commenceront leur grève à partir du 24 février au 29 février, si leurs revendications n’étaient pas satisfaites par le Gouvernement.

Par ailleurs, le Syndicat est en train de se donner des moyens pour faire pression sur le gouvernement afin que ses revendications soient prises en compte. Selon nos sources, les responsables du SYNTRACT multiplient les rencontres nocturnes avec d’autres regroupements syndicaux de la place pour travailler en synergie d’action dans le sens de la satisfaction de leurs doléances. Comme les enseignants, nous apprenons de sources bien introduites que les travailleurs des collectivités, qui jouent un rôle important dans le dispositif d’organisation des élections, envisagent de boycotter les législatives au cas où leurs revendications n’étaient pas satisfaites. À suivre donc !

Par SABA BALLO

Source : INFO-MATIN

Categories: Afrique

Mali : L’IMAM MAHMOUD DICKO SUR LE DIALOGUE INTER MALIENS: « C’EST GRÂCE MES MISSIONS DE BONS OFFICES QUE LE GOUVERNEUR EST REVENU À KIDAL »

Fri, 07/02/2020 - 14:37
L’imam Mahmoud DICKO était ce mercredi 5 février l’invité de la radio Niétaa. Au cours de cet entretien, l’ancien président du Haut conseil islamique s’est prononcé sur deux questions importantes de l’actualité du pays : les arrestations de présumés homosexuels et l’épineuse question du dialogue avec les jihadistes maliens : Iyad Ag GHALI et Amadou KOUFFA. Du reste, pour les deux questions, l’imam n’est pas un novice en la matière. Le dignitaire religieux est connu pour sa position tranchée sur ces deux questions.

lors qu’il était président du HCIM, il avait, sans cesse, invité les autorités à dialoguer avec tous les acteurs maliens de crise, notamment les djihadistes pour une sortie rapide de crise. De même, on se rappelle de sa croisade contre l’homosexualité, notamment la question sur l’enseignement de la sexualité à l’école.

Ces derniers temps, l’imam, selon ses propres confidences, a été plusieurs fois interpelé sur cette dernière question à la suite de l’arrestation de 15 présumés pédés. Si la majorité de ses interpellateurs souhaite entendre sa voix sur la question, pour l’imam DICKO, c’est aux autorités qu’il convient de s’adresser pour des principes de concordance. N’était ni autorités nationale et ayant accompli sa mission à la tête de l’organisation musulmane, Mahmoud DICKO pense qu’il n’est plus la personne indiquée pour être le premier à agir face à certains dysfonctionnements.   

L’homosexualité

Sur la question, l’imam Mahmoud DICKO a indiqué qu’il lui est revenu plusieurs fois que la pratique l’homosexualité est devenue monnaie courante dans notre pays.

« J’ai appris que des gens ont été arrêtés ces derniers temps à ce propos. On m’a relaté que des enfants ont été soumis à des pratiques indignes que la religion musulmane condamne avec la dernière rigueur : des injections sur des garçons pour les rendre impuissants et bien disposés à l’homosexualité… », a-t-il expliqué avant de donner les raisons de son silence qui n’est d’ailleurs pas un silence au sens du terme.

« Je voudrais bien qu’ils comprennent ma position. Quand j’avais à la tête du HCI, je parlais au nom de tous les musulmans. Chaque fois que les choses ne se passaient comme ça se devait, je sortais pour condamner ces genres de comportements qui heurtent les principes de l’islam au nom des musulmans du Mali. Là, j’étais dans mon rôle et dans mon droit. Pendant 11 ans, j’ai été à l’avant-garde de ce combat à la tête du Haut conseil. À la fin de mon mandat, nous avons en place en commun accord un bureau consensuel qui a désormais en charge cette responsabilité. Je pense plutôt que nous devons nous mobiliser pour aider ce bureau dans sa nouvelle mission.

Pour ce faire, il n’est pas opportun que je profite de chaque occasion pour me prononcer unilatéralement sur toutes les questions sans me référer aux responsables du HCIM. Dans ma vision des choses, nous ne devons pas agir de cette manière. C’est pourquoi vous ne m’entendez plus beaucoup sur les questions d’actualité ces derniers temps. Pour moi, c’est une question de principe », a-t-il fait savoir. Surtout sur ce sujet sur lequel la police une émanation de l’autorité de l’État a déjà fait un travail colossal, Mahmoud DICKO pense qu’il faut plutôt les aider à faire aboutir toutes les enquêtes avant de faire quel que réaction que ce soit.

Par ailleurs, l’Imam DICKO pense d’ailleurs que l’homosexualité n’est pas une question nouvelle.

« La pratique existe depuis longtemps dans notre pays. Pour ma part, j’ai toujours condamné et interpellé qui de droit. D’ailleurs, ce n’est pas la seule préoccupation dans ce pays. Il y a aujourd’hui des officines spécialisées dans l’avortement dans notre capitale. Nous avons toujours signalé ces cas quand on avait l’occasion. Et ma dernière grande bataille a été sur le module sur l’homosexualité. Quand j’ai été informé, j’ai fait mes investigations. On ne peut sortir en public dénoncer quelque chose si on n’a pas la preuve », a-t-il confié.

Dialogue avec les jihadistes ?

Sur la question du Dialogue avec les djihadistes, Iyad Ag GHALI et Amadou KOUFFA, conformément aux recommandations du DNI, Mahmoud DICKO reste constant sur les vertus du dialogue dans notre pays.

Malgré le fait qu’on ait mis fin à sa mission en décembre 2017, l’imam Mahmoud DICKO souligne que sa conviction n’a pas changé : « J’ai toujours dit à qui veut l’entendre qu’il serait plus raisonnable pour le Mali de dialoguer avec les djihadistes maliens. Pour moi, cela était possible à partir du moment où ils ont dit qu’ils respectent l’intégrité territoriale du Mali. À partir du moment où nous avons accepté de dialoguer avec les séparatistes, on devrait tout faire pour établir le même dialogue avec les jihadistes au même titre, puisque ce sont des Maliens comme nous. Les djihadistes ont trouvé que nous sommes déjà convertis à l’islam, ils ont juste amené leur manière de comprendre l’islam sous forme de revendications. Vu que nous sommes dans un monde où il y a des revendications partout, il fallait accepter de les écouter et d’échanger avec eux. Si ce dialogue peut nous ramener la paix, je pense qu’il faut le faire. J’ai toujours dit cela et je le maintiens.

À l’époque, quand j’ai avancé l’idée, cela m’a valu d’être traité de tous les noms d’oiseau jusqu’à me traiter de complice avec les djihadistes. Mais ces accusations ne m’ont pas fait changer d’avis. Je suis convaincu que le Mali est un pays fragile. Je ne suis pas sûr qu’on ait les moyens de contrôler et de sécuriser ce vaste territoire. En tout, ce n’est pas une chose facile surtout dans un contexte de guerre contre le terrorisme. C’est pourquoi je pense qu’il faut agir avec raison et éviter de prendre les décisions sous le coup de la passion ».

Mahmoud DICKO, convaincu de la vertu du dialogue, apprécie l’initiative du Haut représentant du président du président de la république pour les régions du Centre. Car ne dit-on pas que les toutes guerres se terminent autour de la table ? D’ailleurs, c’est grâce à ‘’mes missions de bons offices que le gouverneur est revenu à Kidal. Et il y est toujours. Mais aujourd’hui, la crise est devenue très complexe parce qu’on n’a pas su trouver rapidement les bonnes voies de sortie de crise. Aujourd’hui, on parle de violences intercommunautaires. Toutes choses qui s’écartent des objectifs de départ de cette crise. Nos divisions et tergiversations ont contribué à faire que la situation échappe aujourd’hui à tout contrôle’’.

Mahmoud DICKO a invité les Maliens au dialogue et à la concertation. « Sans ce dialogue, il n’y a pas d’issue à cette crise », est-il convaincu. Entre Maliens, dit-il, on peut toujours se comprendre dans le cadre d’un dialogue.

« Je suis pour cette solution depuis le début de la crise et je maintiens encore cette option. Aujourd’hui, ceux qui meurent, ce sont des Maliens comme nous. Que les victimes soient des civiles ou des militaires, c’est le Mali qui perd ses fils », a-t-il conclu.

Par  Abdoulaye OUATARA

Source : INFO-MATIN

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