(Crédit: EUTM Mali)
(BRUXELLES2) Depuis quelques semaines, la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM Mali) a introduit un nouveau module pour les stagiaires qui passent par le camp d’entrainement de Koulikoro. Il s’agit d’une formation individuelle aux premiers soins au combat, et à la remise, grâce à la donation du Luxembourg, d’une trousse de secours. Désormais, tous les membres des bataillons maliens formés par EUTM auront leur trousse médicale quand ils seront déployés en mission.
Une formation pour sauver des vies
Le nouveau module de formation dispensé à Koulikoro est dédié aux premiers soins au combat et à l’usage des ustensiles de la trousse individuelle. Une formation pendant laquelle EUTM met l’accent sur la préparation des futurs instructeurs maliens « pour que ces derniers soient capables à terme de dispenser toutes les formations à leurs compatriotes ».
Le Luxembourg fournit plus de 6000 trousses individuelles…
Une première livraison de matériel s’est faite à la mi-novembre. Au total, le Luxembourg va livrer 6 000 trousses individuelles, 400 brancards de combat, 600 brancards souples de sauvetage et 15 mannequins de secourisme, entre novembre et décembre 2016. « La composition des trousses a été coordonnée avec les FAMA et permettra de sauver des vies, qu’elles soient civiles ou militaires, sur le théâtre des opérations » précise EUTM Mali. Ainsi, chaque trousse individuelle est composée d’un tourniquet (sorte de garrot), d’un pansement absorbant, d’un pansement compressif, d’un rouleau de ruban adhésif médical, de deux paires de gants et d’une paire de ciseaux.
… et un entrepôt adapté
Pour stocker tout ce nouveau matériel, un entrepôt spécifique a été construit au camp d’entrainement de Koulikoro et inauguré le 21 novembre. Ce seront les propres forces armées maliennes (FAMA), avec la coopération d’EUTM Mali, qui se chargeront de toute la gestion logistique incluant le stockage, le ravitaillement et le contrôle des équipements.
(Leonor Hubaut)
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La nouvelle ministre de la défense, Maria Dolores de Cospedal, et Fernando Alonso, président d’Airbus Espagne, (au centre) devant l’A400M (Crédit: MOD Espagne)
(BRUXELLES2) Airbus a livré son premier A400M aux forces aériennes espagnoles. La cérémonie a eu lieu à l’usine Airbus de Séville, jeudi (1er décembre). L’Espagne devient la sixième nation à mettre en service le nouvel avion de transport européen.
Il s’agit de la première livraison, sur les 28 commandés. L’Espagne recevra 14 appareils d’ici 2022, et les 13 derniers seront livrés à partir de 2025. La flotte espagnole sera basée à Saragosse dans le nord-est de l’Espagne avec les C212, C295 et CN235. Pour l’armée de l’air espagnole, l’A400M remplacera la flotte de C-130 vieillissant.
(Leonor Hubaut)
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(B2) Frontex l’a annoncé aujourd’hui (7 décembre). Le pool de réaction rapide mis en place dans le cadre du nouveau Corps européen de garde-frontières et de garde-côtes est opérationnel.
1500 agents en réserve
Ce « pool de réaction rapide » est constitué de 1500 agents en tout, placés en réserve par les États européens membres de l’espace Schengen. En situation de crise, aux frontières extérieures, l’agence pourra déployer — en plus des effectifs régulièrement déployés — les effectifs nécessaires, dans les cinq jours ouvrables. Au personnel s’ajoute du matériel. Les États membres ont en effet convenu de mettre à disposition les équipements techniques nécessaires pour les opérations d’intervention rapide, « y compris les véhicules, les navires et les aéronefs ».
Un outil puissant
C’est « une étape importante dans le développement de l’Agence européenne des frontières et de la garde côtière » lancée en octobre, estime-t-on à Frontex. « Aujourd’hui, nous avons acquis un outil puissant qui permettra (…) de traiter ensemble les situations d’urgence aux frontières extérieures de l’UE beaucoup plus rapidement et efficacement. Nous continuons à aller de l’avant avec le développement d’une véritable Agence européenne des frontières et de la garde côtière qui ne sera plus confronté à la pénurie de personnel ou d’équipement dans ses opérations » a souligné depuis Varsovie (le siège de Frontex), le directeur de l’Agence, Fabrice Leggeri.
Ce pool de réaction rapide s’ajoute, en effet, au déploiement régulier d’agents dans les opérations Frontex aux frontières extérieures de l’UE (1). Il comprendra des agents de surveillance des frontières, des experts en matière d’enregistrement et de numérisation des empreintes digitales, des agents capables d’analyser les documents d’identité et des experts en contrôle de la nationalité.
(NGV)
(1) Frontex dispose actuellement de 1 200 personnes déployées aux frontières extérieures de l’UE afin d’assister les États membres pour la surveillance des frontières, l’enregistrement et l’identification des migrants.
Voir notre dossier N°30. Garder les frontières de l’Europe. Vers un corps européen de garde-côtes et garde-frontières
Lire aussi sur B2 Pro : Et maintenant ! Mettre en place le Corps européen des garde-frontières (Leggeri) *
Le ravitailleur, un moyen rare qu’il convient de mutualiser au maximum (crédit : EUNAVFOR Med /Archives B2 septembre 2016, le Garibaldi ravitaillé)
(B2) La nouvelle opération de l’OTAN en Méditerranée (Sea Guardian), même si elle a été annoncée et lancée officiellement, est loin d’avoir atteint en fait sa pleine capacité, selon nos informations.
Une opération par intermittence
En fait d’opération, il s’agit pour l’instant davantage d’une activité de soutien, qui va fonctionner par intermittence. La contribution des pays sera en fait dépendante des navires qui passent dans la zone. Ils prêteront leurs concours, au besoin. Les navires présents ne sont le seront que deux semaines sur deux mois, durant la première période.
Mutualiser les besoins de ravitaillement
Elle permettra cependant de mutualiser les besoins. Ainsi quand un navire ravitailleur passera en Méditerranée, quelle que soit sa nationalité, il pourra ravitailler aussi bien les navires de l’opération européenne que ceux de l’OTAN actifs en mer Egée, ou les autres navires présents dans la zone. Un peu à la manière de ce qui se passait dans l’Océan indien, pour les opérations anti-piraterie, où le ravitailleur pétrolier de passage approvisionnait tous les navires alliés des trois opérations alors présentes (CTF 151, Ocean Shield, EUNAVFOR). Un navire ravitailleur est un bien assez rare dans les marines, et le mettre à disposition pour une seule opération (OTAN ou UE) est couteux en termes de capacités comme au plan financier.
Un cadre pour les échanges d’informations
L’opération va surtout offrir un cadre pour la surveillance et l’échange des informations — dans un sens comme dans l’autre — permettant de mieux surveiller certains trafics (d’armes, de migrants ou autres…). Ce qui va notamment permettre aux « Européens » de bénéficier de certaines informations recueillies par les navires américains (du moins celles qu’ils voudront bien échanger).
La leçon : l’OTAN suit l’UE
La mise en place de cette opération est intéressante d’un point de vue politique. Dans les années 2000, l’Union européenne a parfois relayé l’OTAN dans des opérations de moindre envergure, essentiellement au plan terrestre dans les Balkans, ou a complété l’action de l’Alliance au plan civil (Afghanistan).
Aujourd’hui, dans les opérations maritimes essentiellement, que ce soit pour la lutte anti-piraterie dans l’Océan indien (Atalanta/Ocean Shield) ou la lutte contre les trafics en Méditerranée (Sophia/Sea Guardian), c’est autour de l’Union européenne que se crée le noyau dur de l’opération (avec le maximum de moyens). Et l’OTAN apporte une contribution, spécialisée, assez minimale. Il en est de même pour les missions de formation militaire, particulièrement en Afrique, où l’UE a acquis un savoir-faire et une autonomie d’action que n’arrive pas à atteindre l’OTAN car elle ne dispose pas de la panoplie des outils européens.
Un partage des tâches égalitaire
On est ainsi entré dans une logique de partage des missions/opérations à géométrie variable, assez égalitaire finalement. L’organisation qui a le « lead » est celle qui est la plus qualifiée dans la fonction, à la fois au plan technique ou politique. Même pour des tâches de police armée ou de coopération militaire, ce n’est ainsi plus automatiquement l’Alliance atlantique qui apparait la plus outillée. Cette fameuse prise en charge par l’Europe de ses responsabilités sécuritaires — tant demandée par les responsables politiques et outre-Atlantique — est, certes, encore limitée. Mais cette évolution révèle une prise de conscience et une prise en charge croissantes.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : Exit Active Endeavour. L’OTAN met en place Sea Guardian en Méditerranée. Hiatus en mer Egée*