Les rues de Sanaa sont particulièrement marquées par les bombardements (Crédit : CICR)
(B2) La guerre au Yémen, opposant des rebelles yéménites chiites et une coalition de pays arabes menée par l’Arabie Saoudite et soutenue par les États-Unis, entre dimanche prochain (26 mars) dans sa troisième année. Un conflit très peu médiatisé. Selon l’ONU, la famine menace et plus de 17 millions de personnes ont besoin d’une assistance alimentaire, soit 60% de la population. Six organisations non gouvernementales (Action contre la Faim, CARE, Handicap International, Médecins du Monde, Première Urgence Internationale, Solidarités International), actuellement opérationnelles au Yémen, demandent à la communauté internationale de se mobiliser et de faire pression sur ceux qui ont le pouvoir de faire changer les choses… car la situation risque d’empirer.
Massacre à ciel ouvert
Les six ONG s’alarment de l’utilisation massive et répétée des armes explosives dans des zones densément peuplées au Yémen. Contraire au droit international humanitaire, l’usage des armes explosives en zones peuplées s’est accru dans les conflits contemporains au mépris des principes fondamentaux de la guerre. « Les bombardements qui pleuvent chaque jour au Yémen témoignent d’un mépris absolu pour la vie des civils ! Ce massacre à ciel ouvert est insupportable et indigne de notre époque » s’indigne Jean-Pierre Delomier, responsable de l’action d’urgence de Handicap International.
Système sanitaire au bord de l’effondrement
A cela s’ajoute la destruction de « plus de la moitié des installations sanitaires » (hôpitaux ou centres de santé) du pays. « Le système de santé au Yémen, particulièrement affecté par le conflit, menace de s’effondrer » avertissent les représentants des organisations. Les établissements sont également pénalisés par le blocus imposé et la crise financière frappant le pays : l’approvisionnement en médicaments et matériels médicaux reste très difficile et le personnel de santé n’est plus payé depuis de nombreux mois. Le choléra a fait son retour. « Depuis octobre dernier plus de 20 000 cas suspectés et près de 100 décès » alarme le docteur Jean-François Corty, directeur des opérations internationales de Médecins du Monde.
L’accès humanitaire limité de toutes parts
« L’accès aux populations vulnérables reste très limité et constitue l’un des enjeux majeurs pour les acteurs humanitaires. « Le problème est très politique », précise André Krummacher, directeur des programmes d’Acted. « Des deux côtés, les belligérants refusent parfois les distributions d’aide. » S’y ajoute la destruction partielle ou totale de nombreuses infrastructures (routes, ponts, aéroports, ports) et de bâtiments publics restreint. « Pour les travailleurs humanitaires, les difficultés d’accès aux populations tendent à s’accentuer. »
Un problème politique…
Il s’agit d’une guerre très complexe, vu le nombre et le profil de ses protagonistes. Les rebelles venus du nord du pays, les Houthis, alliés à des partisans de l’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh, combattent le camp de l’actuel président Rabbo Mansour Hadi. Celui-ci est soutenu par une coalition militaire arabe dirigée par l’Arabie saoudite, qui a déclenché, en mars 2015, une offensive pour empêcher les rebelles de prendre le contrôle de tout le territoire. Résultat : le pays est morcelé, l’économie en ruines, et al-Qaïda et le groupe Etat islamique tentent de profiter de ce chaos.
… empiré par le blocus aux importations
Avant la guerre, le Yémen achetait 90% de sa nourriture à l’étranger. La résolution 2216 des Nations Unies d’avril 2015, qui a notamment instauré un embargo sur les armes à destination des Houthis et de leurs alliés, « s’est transformée de facto en un blocus aérien et maritime empêchant la quasi-totalité des importations de produits de première nécessité, dont la nourriture » selon les ONG. Une résolution que l’UE a transcrit dans son droit (lire :Sanctions supplémentaires au Yemen)
(LH)
(1) Les six ONG sont :
Lire :
(B2) Après l’attentat ayant frappé Westminster ce mercredi (22 mars) qui a fait au moins 4 morts et 40 blessés (1), la sortie d’une réunion du comité spécial du gouvernement en format « Cobra », la Première ministre britannique Theresa May a tenu : « L’emplacement de cette attaque n’était pas un hasard ».
Un symbole de la liberté
« Les terroristes ont choisi de frapper au cœur de notre capitale, où des personnes de toutes nationalités, religions et cultures se réunissent pour célébrer les valeurs de liberté, de démocratie et de liberté d’expression. Ces rues de Westminster – abritant le Parlement le plus ancien du monde – sont empreintes d’un esprit de liberté qui fait écho dans certains des coins les plus reculés du globe. Et les valeurs que notre Parlement représente – la démocratie, la liberté, les droits de l’homme, la primauté du droit – commandent l’admiration et le respect des peuples libres partout. C’est pourquoi il s’agit d’une cible pour ceux qui rejettent ces valeurs. »
Pas de lockdown à Londres
La Première ministre a tenu à rassurer immédiatement : « toute tentative de vaincre ces valeurs par la violence et la terreur est vouée à l’échec. Demain matin, le Parlement se réunira normalement. Nous nous réunirons normalement. Les Londoniens – et d’autres venus du monde entier qui sont venus ici pour visiter cette grande ville – se lèveront et se dirigeront comme d’habitude. Ils embarqueront dans leurs trains, ils quitteront leurs hôtels, ils marcheront dans ces rues, ils vivront leur vie. » (2)
Ne pas céder à la terreur, ne pas céder à la haine
Et de conclure : « Il ne faut jamais céder à la terreur, ne jamais laisser les voix de haine et de mal nous séparer. » Précision utile : « Le niveau de menace du Royaume-Uni est [à un niveau] sévère depuis un certain temps et cela ne changera pas ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Parmi les morts, on dénombre 1 policier (Keith Palmer, 48 ans, ancien militaire du Royal Artillery), 2 civils (le bilan a été revu à la baisse) et l’agresseur. Parmi les blessés, on compte non seulement des Britanniques mais aussi trois Français – dont deux gravement de Concarneau –, deux Roumains, une Allemande et cinq Sud-Coréens. Des touristes et étudiants essentiellement
(2) Une vision totalement différente de celle qui avait présidé en Belgique, en novembre 2015 et en mars 2016, et qui parait la bonne réaction : faire repartir la vie normale aussi vite que possible.
Le récit officiel tel que fait par la Première ministre
Un seul assaillant a conduit son véhicule sur le trottoir du pont de Westminster, tuant deux personnes et blessant plusieurs autres, dont trois policiers. Cet agresseur, qui était armé d’un couteau, a ensuite couru vers le Parlement où il a été confronté par les policiers qui gardent. Un officier a été tué. Le terroriste a été abattu.
Le colonel Felix Diallo, commandant de la région, passe en revue les 131 soldats maliens formés pendant la cérémonie de clôture, le 11 mars. (Crédit: EUTM Mali)
(B2) Pour la première fois depuis son lancement, une équipe conjointe de conseil et d’entraînement (CMATT) d’EUTM Mali a organisé une session à Gao. La mission européenne poursuit ainsi son processus de décentralisation avec ses équipes mobiles de formation. Après Segou et Kati, en juin 2016, la ville de Gao était l’objectif suivant. Son organisation a été retardée par la difficile situation sécuritaire de la région, jusqu’à présent. La cérémonie de remise des diplômes s’est tenue le 11 mars.
Renforcer la région militaire
Le but du CMATT de Gao était d’améliorer les capacités militaires de la 1ère région militaire. Pendant trois semaines, des officiers français et espagnols ont fourni conseil et assistance à l’état-major de la première Région Militaire.
Formation médicale et IED
Une partie importante de ses activités portait sur les aspects médicaux. D’une part au travers des formations aux premiers soins au combat dispensées au profit des 131 militaires maliens qui ont participé, mais également grâce à la présence d’un conseiller de l’EUTM qui a apporté son aide dans la gestion de l’hôpital de campagne de Gao. L’autre volet important portait sur la lutte contre les mines et les engins explosifs improvisés (IED) avec des cours donnés par des spécialistes britanniques, irlandais et belges.
(Leonor Hubaut)
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