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Actualité. Réflexions. Reportages
Updated: 2 hours 38 min ago

Le plan de paix américain pour le Moyen-Orient en infraction du droit international dénonce l’Union européenne

Tue, 04/02/2020 - 17:58
(B2) Après quelques jours d'analyse, le verdict est tombé. Le plan de paix proposé par les États-Unis pour Israël-Palestine ne

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Brexit : Michel Barnier présente le mandat pour une ambitieuse nouvelle négociation

Tue, 04/02/2020 - 11:05
(B2) La Commission européenne n'a pas perdu son temps. Au premier jour ouvrable après le Brexit, ce lundi 3 février,

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La 5G : oui, mais avec des garde-fous. La Commission européenne présente sa ‘boîte à outils’ (toolbox)

Mon, 03/02/2020 - 23:30
La Commission européenne et les États membres ont adopté, mercredi (29 janvier), une boîte à outils pour mieux protéger leurs

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Le chancelier autrichien tacle l’opération Sophia

Mon, 03/02/2020 - 16:24

(B2) Sebastian Kurz est opposé à une reprise du volet naval de l’opération  « Sophia » (EUNAVFOR Med) même pour faire respecter l’embargo sur les armes contre la Libye. Et il le dit clairement

Sebastian Kurz passant en revue les casques bleus autrichiens au Liban (Crédit : MOD Autriche, Dragan Tatic, janvier 2016)

Le contrôle des armes : un prétexte

« L’intention de relancer la mission de sauvetage de Sophia sous le prétexte de surveiller le respect de l’embargo sur les armes des Nations unies est un stratagème évident. Je dis clairement que cela n’arrivera pas. L’Autriche, ainsi qu’un certain nombre d’autres pays, le rejettent catégoriquement » affirme ainsi Sebastian Kurz dans une interview au journal allemand ce week-end ‘Welt am Sonntag‘.

La voie des airs plus praticable

L’opération a été « pratiquement inefficace entre 2016 et 2019 », pour contrer le trafic d’armes, alors qu’elle avait cela dans son mandat, dénonce-t-il. L’Union européenne, avec les pays partenaires, « ferait mieux de se concentrer sur le contrôle de la contrebande d’armes vers la Libye, au sol et dans les airs » (1).

Une opération Sophia, un billet d’entrée pour clandestins

Et de reprendre un vieux leitmotiv : « Au fond, ‘Sophia’ a toujours été avant tout une mission de sauvetage, qui est devenue le billet d’entrée en Europe pour des milliers de migrants clandestins. Cela a entraîné des décès supplémentaires en Méditerranée parce que cette région a attiré davantage de migrants ».

Commentaire : un propos à relativiser ?

Le chancelier autrichien n’a pas tort quand il dit que l’opération Sophia n’a pas été très efficace dans le passé sur le volet ’embargo sur les armes’. Mais quand il s’aventure sur le terrain ‘opérationnel’, il rejoint le camp des sémillants ‘Y qu’à, il faut qu’on’. Pour rappel, Vienne ne fournit actuellement aucun moyen aérien à l’opération Sophia alors que d’autres pays, tels le Portugal (jusqu’à peu), la Pologne ou le Luxembourg le font. Quant au volet terrestre, on attend de voir les soldats autrichiens à la frontière libyenne sud par exemple pour contrôler le trafic d’armes. Ce genre d’argument est plutôt une manière hypocrite de se défausser.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Et si les entreprises de défense contribuaient au maintien de la paix ?

Mon, 03/02/2020 - 14:21

(B2) L’idée peut sans doute paraître saugrenue, ou évidente, a priori. Mais elle mérite de s’y arrêter trois minutes. Au plan européen, l’industrie européenne de défense va bénéficier d’un ‘sacré coup de pouce’ de budget public, sous la forme du Fonds européen de défense — entre 1 milliard et 1,8 milliard d’euros (1), par an, dédié à la recherche et au développement de nouveaux équipements.

Un avantage certain

Soit un pourcentage non négligeable du budget global actuel public des États membres. Avec un avantage supplémentaire : le budget européen est plus sûr, étant moins sujet aux soubresauts politiques que des budgets nationaux. D’une part, car les institutions politiques sont établies au minimum pour cinq ans, avec une probabilité de renversement très faible. D’autre part, car le cadre budgétaire, une fois discuté âprement, entre députés élus et représentants des gouvernements, est établi pour sept ans. C’est rare et précieux. Les entreprises de défense ne s’y sont pas trompées. Les conférences, colloques et autres séminaires se multiplient sur la thématique. Et les industriels, même ceux les plus moqueurs ou ironiques vis-à-vis de l’Europe se précipitent à Bruxelles, s’y établissent ou renforcent les structures.

Un secteur un peu différent

Or, l’industrie de défense n’est pas tout à fait un marché comme les autres. Le client-acheteur-utilisateur n’est pas le destinataire final du service. L’objectif ultime de ces industriels n’est pas le bonheur. Leur acheteur sera satisfait quand l’équipement sera efficace. Si c’est une arme létale, efficace veut dire ‘tuer’, avec précision certes, mais le plus sûrement possible. Si c’est une arme ‘cyber’, cela veut neutraliser un site considéré ‘ennemi’, peu importe la fonction de la cible. Si c’est une arme ‘technologique’, cela veut dire avoir un système d’écoutes performant, peu importe qui est écouté au bout, terroriste ou opposant politique. Pour cette industrie, quoi qu’en disent ses actionnaires, la paix est une mauvaise nouvelle, et les tensions une bonne nouvelle. On ne peut pas le nier. Il suffit de voir les chiffres d’affaires qui s’envolent ces dernières années.

Une difficulté européenne sur le maintien de la paix

En parallèle, les États membres et l’Union européenne ont des difficultés à déployer des missions ou opérations de maintien de la paix. La cause est multiple. Elle repose sur le manque de volonté politique, le défaut de capacités humaines et matérielles, mais aussi de budget. Sans ces trois conditions réunies, une mission ne part pas ou se résume à une présence symbolique, peu efficace, car non dotée du minimum nécessaire. La discussion pour établir une Facilité européenne de paix le prouve. Parmi toutes les questions qui se posent, l’une d’elle est sous-jacente : de quelle poche va sortir l’argent ? du budget national ou du budget européen ? Régler la question du financement lèverait une sacrée hypothèque…

Une contribution possible

Il ne serait donc pas incongru que les entreprises qui ont fait de forts bénéfices durant ces dernières années contribuent à hauteur d’un pourcentage à déterminer — sur leur chiffre d’affaires ou leurs bénéfices par exemple — à cette Facilité européenne de paix qui cherche péniblement à aligner 10,5 milliards d’euros sur sept années (1,5 milliard par an). Ce ne serait que justice.

Un secteur qui se porte bien

Les entreprises du secteur se portent bien. Il suffit de regarder les cours de la bourse pour les entreprises cotées (1). Safran : 60 euros en janvier 2015, environ 147 euros en janvier 2020 (+ 145%). Dassault : 54 euros en janvier 2015, environ 155 euros en janvier 2020 (+180%), Rheinmetall moins de 40 euros en janvier 2015, près de 105 euros cinq ans plus tard (+ 165%), Etc. Le secteur de la défense pesait en 2014 presque 100 milliards d’euros chiffre annuel (97,3 milliards selon une fiche parlementaire).

Une ingénierie nécessaire

Bien sûr, cela nécessite un peu d’ingénierie politique et juridique. Mais ce n’est pas une idée irréalisable. D’une part, la contribution des entreprises d’un secteur a un important antécédent historique : la contribution des entreprises charbon-acier aux restructurations dans le secteur (traité CECA). D’autre part, la facilité a l’avantage d’être hors budget communautaire. Ce qui permet une large souplesse. La proposition de règlement sur la Facilité inclut déjà la possibilité de ‘contributions volontaires’ de pays tiers. Pourquoi ne pas prévoir aussi une contribution ‘volontaire’ privée. La question maintenant est de savoir si les Européens veulent maintenant franchir le pas pour jouer réellement un rôle de maintien de la paix.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Selon l’hypothèse retenue, le chiffre variant selon la proposition finlandaise ou de la Commission européenne.
  2. Ces entreprises ont souvent une activité civile et militaire. L’une se portant parfois mieux que l’autre.

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Sanctions, Défense, Espace, le Royaume-Uni sera en fait plus ‘exit’ que ‘in’ durant la période transitoire. Explications

Mon, 03/02/2020 - 14:20
(B2) La défense et la politique étrangère constituent une petite exception au principe que rien n'est changé durant la période

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600 Français de plus au Sahel, pour permettre le lancement de la task-force Takuba

Sun, 02/02/2020 - 22:50

(B2) La ministre française des Armées, Florence Parly, a annoncé ce dimanche (2 février) l’arrivée de 600 hommes en renfort dans l’opération Barkhane

L’appui aux soldats Maliens comme du G5 Sahel est un des objectifs du déploiement supplémentaire français (crédit : DICOD / Etat major des armées)

Les effectifs de Barkhane seront portés finalement « à environ 5100 militaires ». À Pau, le Président avait annoncé un premier renfort de 220 hommes. Finalement après arbitrage, ce supplément sera de 600 hommes.

Un renfort nécessaire pour pallier la défaillance des Européens

400 hommes ont été ajoutés, en bonne partie des forces spéciales du COS (commandement des opérations spéciales), dédiés à la task force Takuba. C’est « un effort conséquent pour les armées françaises » indique la ministre. Un effort nécessaire pour permettre de ‘solidifier’ les forces maliennes ou nigériennes qui ont subi des pertes importantes ces dernières semaines. Les Européens promis n’arriveront, eux, que dans la seconde partie de l’année, voire à la fin de l’année. Aux côtés des Estoniens, on trouvera alors des Tchèque — le gouvernement tchèque vient de décider l’envoi de 60 hommes, déployés à compter de août-septembre — ainsi que des Suédois et Norvégiens, selon nos informations, qui doivent officialiser leur participation (lire : Quatre Européens présents dans la task-force Takuba, dans la zone des trois frontières. QG, implantation, nombre, logistique…).

Dans la zone des trois frontières

L’essentiel des renforts sera déployé dans la zone dite des « trois frontières » entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Une autre partie de ces renforts sera engagée directement au sein des forces du G5 Sahel pour les accompagner au combat. Le Tchad, de son côté, devrait bientôt déployer un bataillon supplémentaire au sein de la force conjointe du G5 Sahel dans la région des trois frontières. Un renfort apprécié, les Tchadiens étant réputés plus solides que les forces nigériennes, maliennes ou burkinabèses. Objectif : « accentuer la pression contre l’EIGS (Etat islamique au grand Sahara) […]. Nous ne laisserons aucun espace à ceux qui veulent déstabiliser le Sahel » indique la ministre.

Autre enjeu : redonner du ‘peps’ à la mission EUTM

Autre illustration du changement de paradigme au Sahel, la ministre rappelle son soutien à « l’extension du mandat de la mission de formation de l’Union européenne (EUTM) pour lui permettre de coopérer avec les forces armées d’autres pays du G5 et d’assurer ainsi une partie plus importante de leur formation ». Autrement dit il s’agit de permettre à la mission EUTM d’aller suivre les formations faites dans différents camps (formation permanente) comme de former les forces du Burkina Faso ou du Niger. Là aussi les Français ont fort à faire pour convaincre leurs partenaires européens d’être un peu plus entreprenants. Les Allemands, notamment, ne sont pas très chauds (lire : Le Sahel, une plaie ouverte entre Français et Allemands. Le sommet de Pau en travers de la gorge de Berlin).

(Nicolas Gros-Verheyde)

 

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Oui, la politique spatiale européenne, et Galieo, ont un volet ‘défense’. Thierry Breton brise le tabou

Sun, 02/02/2020 - 17:08
(B2) Le nouveau commissaire européen chargé du Marché intérieur, Thierry Breton a parlé 'clair' tous les acteurs du secteur rassemblés

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Emasoh déclarée opérationnelle. Le Courbet sur zone. Le Zs Ms De Rutyer arrive

Fri, 31/01/2020 - 19:58

(B2) L’initiative européenne de sécurité maritime dans le golfe arabo-persique est désormais opérationnelle, a annoncé la défense française. Les règles d’engagement seront assez précises et ne permettront pas toutes les interventions

La frégate néerlandaise Zs Ms De Ruyter (crédit : MOD Pays-Bas)

Cette annonce faite jeudi soir, juste la veille, du Brexit est très politique. Elle montre d’une part que la France a désormais un rôle majeur dans la défense européenne. Elle démontre d’autre part que les Européens peuvent, d’une certaine façon, se passer des Britanniques. Ce n’est pas négligeable au moment où Londres affirme urbi et orbi qu’on ne pourra jamais se passer d’eux dans ce domaine. Au passage, elle prouve que l’initiative européenne d’intervention (IEI) voulue par Emmanuel Macron fonctionne puisque la France a réussi à entraîner dans son sillage les Pays-Bas et le Danemark, deux pays plutôt otaniens qu’eurobéats en matière de défense.

Une frégate opérationnelle, l’autre arrive

La frégate française Courbet est la première frégate à participer à l’opération. Elle a l’avantage d’être déjà sur zone, participant aux opérations de la coalition CTF 150 notamment dans la lutte anti-terroriste ou anti-drogues. Ce qui permet de déclencher l’IOC (la capacité opérationnelle initiale). Elle sera rapidement rejointe par la frégate néerlandaise Zs Ms De Ruyter, qui vient d’appareiller des Pays-Bas, mardi (28 janvier) et devrait être sur place à la mi-février, malgré ses problèmes de moteur (lire encadré). La frégate danoise viendra prendre le relais à partir du mois de septembre 2020.

État-major tactique et centre médical

L’état-major tactique (FHQ), « composé d’officiers belges, danois, néerlandais et français sera installé sur la base navale française d’Abu Dhabi ». Du côté médical, selon nos informations, c’est le ‘Zayed Military Hospital’ à Abu Dhabi, qui assurera la fonction de Rôle 1 (centre médical d’évacuation), avec un médecin-chef français qui assurera la liaison.

Accord officiel belge et frégate néerlandaise en route

Le gouvernement belge a a donné officiellement son accord ce vendredi (31 janvier). Deux militaires seront présents à bord de la frégate néerlandaise ‘Zr. Ms. De Ruyter’, dès cette fin janvier. Durée maximum : 5 mois, avec une rotation à mi-mandat. La frégate néerlandaise De Ruyter a, elle appareillé des Pays-Bas le 28 janvier.

Une mission qui a toute sa pertinence

Dans le contexte actuel de grande tension, « cette mission trouve toute sa pertinence » souligne-t-on à Paris, comme à la Haye. Les navires européens auront trois objectifs : « préserver les intérêts des pays européens dans la zone, renforcer la sécurité maritime, et contribuer ainsi à la désescalade régionale ». L’enjeu est de taille : c’est par ce détroit, qui sépare de 40 km Oman et l’Iran, que « transite le tiers du pétrole acheminé vers l’Europe par voie maritime » rappelle le ministère français de la défense. Un détroit si étroit que les eaux territoriales s’y entrechoquent.

Un engagement possible en cas d’attaque … par un acteur non étatique

Du côté des règles d’engagement (ROE) c’est donc assez subtil. Si j’ai bien compris ce qu’a expliqué un marin averti à B2, on doit « distinguer l’action dans les eaux territoriales et les eaux internationales ». Dans les eaux territoriales — ce qui est le cas dans le détroit d’Ormuz partagé entre les eaux de l’Iran et d’Oman —, les navires ont un « droit de passage inoffensif s’applique et, si nécessaire, un droit de légitime défense », mais pas d’intervention en soi. Dans les eaux internationales, les frégates pourront venir à la rescousse de navires marchands s’ils sont « arraisonnés par des acteurs non étatiques ou si la violence est utilisée contre eux ».

Pas d’intervention quand un acteur étatique entre en jeu

En revanche, si un navire marchand est attaqué par un acteur étatique, cela se complique quelque peu… Il faut tout d’abord être proche. Et ensuite, si un navire marchand est arraisonné par une autorité étatique (ex. la marine iranienne ou la force navale des gardiens de la révolution), « cela n’est pas considéré comme une attaque ». Et une frégate ne peut intervenir, normalement. On passe de l’intervention ‘normale’ à un acte de guerre en soi. Et ce pas l’objectif d’EMASOH. On change de registre…

(Nicolas Gros-Verheyde)

Problème de moteur en passe d’être réglé

La frégate Zs Ms De Ruyter avait quelque problème de moteur. Ce point nous a été confirmé officiellement par un officier néerlandais. Une « usure a été trouvée dans l’une des boîtes de vitesses » à l’occasion d’une inspection régulière. Une mesure d’urgence a été prise avec « une réparation temporaire ». En attendant, ordre a été donné de réduire quelque peu (quelques nœuds) la vitesse de navigation de la frégate. Cela « n’entraîne aucune restriction opérationnelle et n’a aucune conséquence sur la durée des trajets aller et retour » assure-t-on à La Haye. « Le navire peut avoir la vitesse de navigation maximale pour les conditions opérationnelles. » Le remplacement de la boîte de vitesses devrait prendre entre 20 à 24 semaines et avoir lieu, après la mission.

 

 

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Brexit. Des diplomates privés de badge, de cafétéria et d’influence

Fri, 31/01/2020 - 17:11

(B2) À Bruxelles, dans le district européen, il n’y aura pas de période transitoire, le Brexit sera effectif tout de suite, pour tous les diplomates britanniques.

La représentation britannique à Bruxelles arbore pour quelques heures encore le drapeau européen (© NGV / B2)

Le drapeau abaissé sur la représentation permanente

Dès minuit vendredi, le drapeau européen va être abaissé devant la représentation permanente du Royaume-Uni auprès de l’Union européenne. Une masure discrète, nichée au-dessus d’un café le Byblos 1898, à deux pas du rond-point Schuman, point stratégique de l’Europe à Bruxelles (1). Celle-ci va d’ailleurs changer de nom, devenant une simple ‘mission’ auprès de l’Union européenne (comme pour tout pays tiers).

Le badge désactivé, un monde se meurt

Pour plusieurs dizaines de citoyens de sa Royale Majesté qui y travaillent, c’est davantage qu’un symbole. Ce retrait a une réalité très précise. Dès lundi, le petit badge de plastique blanc avec le drapeau européen, qui leur servait jusqu’à présent de sésame, pour rentrer de jour comme de nuit dans les bâtiments européens, sera désactivé. Ils ne pourront plus aller et venir, comme bon leur semble, notamment au Justus Lipsius, la maison-mère des États membres de l’Union, siège du Conseil de l’UE.

Privés de réunion

Dès lundi, ils seront persona non grata à toutes les réunions, des ministres comme des ambassadeurs ou des quelque 150 groupes d’experts qui, laborieusement, chaque semaine, élaborent la doxa européenne. Ils ne pourront plus être là que sur invitation. Et encore « à titre exceptionnel » m’a-t-on confirmé. Pas question de les voir revenir par la fenêtre alors qu’ils ont claqué la porte à grand fracas. « C’est la logique même du Brexit. Demain, le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union européenne. Il devient un pays tiers », lâche un expert des lieux.

…de cafeteria

Ils n’auront même plus le droit de monter à la cafeteria du cinquième (le 50′ dans le jargon bruxellois), réservée aux ‘diplomates’ et autres happy fews. Un des lieux essentiels de la diplomatie bruxelloise. Ils ne pourront plus tenir des conciliabules, discrets, dans les couloirs, voire même de rencontrer, de façon inopinée, les journalistes au bar de la presse pour faire œuvre de conviction. En un mot, ils ne font plus partie du club et vont perdre une bonne part de leur influence.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Proximité géographique

Les Britanniques gardent cependant un avantage de taille. De tous les membres de l’UE, c’étaient ceux qui, physiquement, étaient les plus proches des institutions. Ironie de l’histoire. Il ne leur fallait que quelques enjambées et une minute pour se rendre sur le lieu au Conseil de l’UE ou au Service diplomatique européen (SEAE), trois minutes pour aller à la Commission européenne ou bâtiment Europa, siège du Conseil européen. Une proximité qui leur sera encore plus utile qu’auparavant pour aller rencontrer les diplomates des autres 27 pays membres qui restent dans l’Union.

Version rallongée et complétée du papier paru ce matin dans Sud Ouest

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Élargissement de l’UE : le défi double du nombre et de la diversité

Fri, 31/01/2020 - 09:16

(B2) Alors que le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, est au Kosovo et en Serbie, la perspective de nouveaux élargissements pose plusieurs questions selon notre chroniqueur Jean-Guy Giraud

Match de Football à Belgrade (crédit : Commission européenne – avril 2018)

La perspective d’un élargissement de l’Union européenne à six nouveaux États des Balkans [Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie] doit amener l’Union à s’interroger sur sa capacité à poursuivre le développement de ses activités communes à un rythme compatible avec son projet politique général visant à « faire progresser l’intégration européenne » dans le cadre « d’une union sans cesse plus étroite des peuples européens » (comme l’indique la préface du TUE).

On sait en effet que les élargissements successifs de l’Union européenne — notamment depuis 2004 – ont considérablement accru « le nombre et la diversité des États membres », ainsi que l’avait relevé le président Valéry Giscard d’Estaing lors de l’ouverture de la Convention sur le projet de constitution européenne. Depuis cette date – et en dépit des réformes apportées par le Traité de Lisbonne —  ce double défi ne semble pas avoir été véritablement surmonté ni même reconnu alors même que les prochains élargissements vont le rendre toujours plus prégnant dans la vie quotidienne de l’Union.

Par une sorte ‘d’effet d’accordéon’, le centre géopolitique de l’UE se déplace progressivement vers l’Est et le Sud-Est du continent – au moment même où le Royaume-Uni – l’un de ses principaux points d’ancrage à l’Ouest – se détache du bloc européen. Ce décalage ‘tectonique’ a des implications de diverses natures dans les domaines institutionnel, économique, budgétaire, stratégiques, etc.

Les risques de blocage de l’UE

Mais il est aussi aggravé par la difficile mise à niveau des nouveaux – et sans doute des futurs – États membres dont l’évolution politique interne s’avère chaotique, imprévisible et pré-occupante. D’autant plus que cette évolution s’accompagne d’un euro-scepticisme croissant de certains des dirigeants concernés entrainant celui d’une partie des opinions nationales. Et que des situations comparables peuvent également se développer dans certains ‘anciens’ États de l’Union européenne. Ce phénomène a pour effet de ralentir – voire de bloquer dans certains cas – le développement harmonieux des politiques et actions prévues par le Traité et donc de compromettre le projet européen originel dans son ensemble.

Des mécanismes palliatifs insuffisants

Certes, le Traité prévoit divers mécanismes permettant de pallier — au moins partiellement — à l’insuffisante coopération de quelques États (ou plutôt gouvernements). Certaines avancées peuvent être étalées dans le temps ou adaptées à des situations nationales particulières. De même, la procédure de “coopération renforcée” permet à un groupe d’États de progresser dans quelques domaines sans attendre les autres. Mais, au total, l’efficacité de ces mécanismes s’avère en pratique limitée. Et, surtout, ils ne sauraient compenser les effets d’attitudes générales clairement non-coopératives développées sur certains sujets par quelques États membres. Dès lors se pose — plus que jamais auparavant — la question des moyens permettant de pallier à cette progressive paralysie de l’Union.

La voie intergouvernementale …

La principale alternative est celle de la voie ‘inter-gouvernementale’ – qui n’a d’ailleurs rien de nouvelle, mais qui présente de nombreux risques politiques et techniques au regard de l’unité et de la solidarité au sein du bloc. Le champ potentiel de cette voie est assez large.

Le Traité laisse en effet la liberté à des États (Gouvernements) de coopérer entre eux dans tous les domaines non expressément réservés ou couverts par ses dispositions. C’est-à-dire tous ceux où la compétence de l’Union n’est pas ‘exclusive’ — mais aussi ceux où cette compétence est partagée entre Union et États. D’autre part, des États peuvent, isolément ou par groupes, prévoir des mesures d’application des politiques communes plus ambitieuses que celles fixées par la norme européenne. Et ils peuvent, bien entendu, coopérer à leur guise dans tous les cas non prévus par le Traité – en s’associant même le cas échéant avec des pays tiers (comme …le Royaume-Uni). Tout ceci à condition que les accords ou pratiques intergouvernementales n’entravent pas le développement de l’action de l’Union européenne.

… utile mais risquée

Cette liberté est déjà assez largement utilisée par quelques États membres dans divers secteurs tels que la politique étrangère et de défense, la coopération judiciaire, l’environnement, la fiscalité, l’immigration, les questions sociales, etc …Si cette voie intergouvernementale – en parallèle ou en complément à l’action communautaire – est assurément bénéfique dans bien des cas, elle comporte tout de même certains risques et limites. Les risques sont ceux de la dispersion et de l’hétérogénéité des initiatives qui peuvent nuire à la lisibilité de la politique “européenne”. Mais aussi – surtout ? – le danger de fragmentation de facto du bloc entre ses différentes composantes géographiques (Nord/Sud – Est/Ouest). Les limites sont celles de la préservation de la cohésion, de l’unité, de la solidarité et de l’intérêt général au sein de l’ensemble.

Une problématique à assumer 

Cette problématique — déjà largement commentée par la doctrine — n’a pas jusqu’ici été clairement posée et analysée par les institutions et les États. Elle fait certes l’objet d’une surveillance juridique de la part de la Commission et, éventuellement, de la Cour de justice européenne. Mais ce développement foisonnant de pratiques intergouvernementales gagnerait à être mieux relié au système communautaire et même encadré par celui-ci de quelque manière. Notamment sous l’angle du contrôle démocratique que le Parlement européen ne peut, par nature, assumer. La question est complexe mais incontournable. Il est peut-être temps de l’affronter globalement, ouvertement et officiellement.

(Jean-Guy Giraud)

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Les Européens décident de davantage contrôler l’embargo sur les armes vers la Libye, via les airs et les satellites. Pas par voie maritime

Thu, 30/01/2020 - 17:19
(B2) Les 28 ont donné l'ordre à l'amiral Credendino, commandant l'opération aéronavale Sophia, d'intensifier l'action de surveillance de l'embargo sur

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La Commission ajuste son programme de travail pour 2020. Beaucoup de stratégies, moins d’instruments

Thu, 30/01/2020 - 11:13
(B2) Le premier programme de travail de la Commission Von der Leyen, présenté mercredi (29 janvier) se révèle plutôt chiche

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Bye bye Geoffrey, mon tory préféré

Thu, 30/01/2020 - 01:01

(B2) Geoffrey a quitté le Parlement. Comme tous les autres députés britanniques. Cet ancien de l’armée britannique, spécialiste du renseignement, ayant servi en Irlande du Nord comme en Allemagne, qui a fini au rang de brigadier, avant de rejoindre les rangs civils, nous manquera… un peu

Geoffrey Van Orden lors du débat en plénière avec Emmanuel Macron (crédit : PE avril 2018)

Ayant passé 30 ans dans les rangs de l’armée britannique et 20 ans sur les bancs bleus du Parlement européen à Strasbourg ou Bruxelles, Geoffrey ne ratait, en effet, que rarement une occasion pour ramener l’idéal européen à la réalité et de fustiger cette Europe de la défense qu’il ne voyait pas émerger. N’hésitant pas utiliser des raccourcis, il avait le verbe haut.

Laissez faire les professionnels

Invariablement, dans les débats de la sous-commission défense et sécurité, où il venait (assez) souvent, Van Orden taillait ainsi des croupières à l’Europe de la défense et finissait par célébrer la seule défense qui vaille le coup celle du lien transatlantique, seule valable à ses yeux. « L’outil militaire est une distraction au sein de l’Union européenne » était sa phrase favorite. « L’Union européenne a des ambitions militaires. Mais elle devrait laisser faire les professionnels » (1). Autrement dit : « l’OTAN ». Avec une alternative : « Si la PSDC n’existait pas, personne ne le remarquerait. Sauf que les États membres pourraient enfin se concentrer sur l’OTAN. »

Un job qui ne devrait pas exister

Au général de Rousiers qui était à la tête du comité militaire, il avait un jour lâché « Votre job ne devrait pas exister. Vous êtes une pâle imitation de l’OTAN, créée juste pour des raisons politiques. Vous et votre staff êtes juste à la recherche de missions et d’opportunités, pour justifier votre activité. » Bref, le rituel était tellement acquis que lorsqu’il s’en affranchissait quelque peu, il provoquait immédiatement quelques sourires sur les bancs. Certains se disant : Geoffrey, voyons. Il était ainsi revenu d’une mission en Somalie plutôt enthousiaste.

Un remainer critique, analyste du désenchantement britannique

Patriote britannique, il n’en avait pas moins appelé à rester dans cette Union européenne qu’il n’a pas manqué de critiquer, histoire de rester fidèle à son ‘motto’, ne jamais céder aux sirènes de son drapeau trop bleu à son goût et pas assez rouge et blanc … Ce mercredi (29 janvier), lors du débat au Parlement européen sur le vote de l’accord de retrait du Brexit, il n’a pas manqué de dire le fond de sa pensée. « Nous quittons les institutions de l’UE, les réglementations de plus en plus intrusives, le champ d’action politique de la Cour de justice européenne et l’appétit insatiable pour une intégration politique plus poussée avec son dégoût pour la souveraineté nationale. C’est là le problème : nous estimons que le projet européen est allé trop loin. » a indiqué celui qui était aussi le chef des Tory au Parlement. « À mesure que les frontières nationales s’érodaient et que de plus en plus de domaines politiques devenaient des compétences de l’UE, le désenchantement britannique s’est intensifié. »

Une Grande-Bretagne qui reste européenne et… otanienne

Dans ce discours d’adieu au Parlement européen, Van Orden a appelé les Européens à ne pas enterrer trop vite le côté européen de son pays. « La Grande-Bretagne restera une puissance européenne, la première puissance européenne au sein de l’OTAN (1), engagée dans la sécurité des démocraties du continent européen, partageant nombre des points de vue et des aspirations des nations d’Europe ; un pays indépendant et souverain ayant des relations amicales avec l’UE. […] Il est dans l’intérêt à la fois de l’UE et du Royaume-Uni qu’un bon accord, basé sur un précédent, soit conclu dans l’amitié – et d’ici la fin de cette année. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Lire : La Commission mise sur les gardes privés mais refuse l’auto-régulation

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Un Espagnol va devenir directeur politique du service diplomatique européen

Wed, 29/01/2020 - 18:35
(B2) C'est l'Espagnol Enrique Mora Benavente qui aurait été choisi par le Haut représentant de l'Union européenne, Josep Borrell, pour

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Le testament de Hervé Guillou (Naval Group) : « Les Européens doivent cesser cette lutte fratricide »

Wed, 29/01/2020 - 16:35
(B2) À quelques semaines de son départ, Hervé Guillou a plaidé, passionnément, devant les sénateurs français (*) en faveur d’une

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Approche suspecte de pirates au large du Yémen

Wed, 29/01/2020 - 12:06

(B2) Une approche suspecte a été reportée au centre maritime britannique (UKMTO), non loin du Yémen le 11 janvier, au matin. Sept embarcations rapides, avec chacune 4 personnes à bord se sont approchées rapidement (12’05 Nord et 45’24 Est) d’un tanker. Fausse alerte. L’équipage est sain et sauf. À suivre

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La ‘lune de miel’ de Florence Parly à Washington s’achève en déroute

Wed, 29/01/2020 - 10:57

(B2) La ministre française des armées Florence Parly était venue à Washington pour demander aux Américains de bien vouloir rester en Afrique, notamment au Sahel. Elle repart les mains vides, à écouter les Américains

Florence Parly et Mark Esper (crédit : Ministère français de la Défense / twitter)

Une « véritable lune de miel opérationnelle » entre la France et son allié américain, avait tweeté la ministre française des Armées Florence Parly lors de sa rencontre avec le secrétaire US à la Défense, Mark Esper, dans les locaux de l’ambassade de France à Washington.

Les menaces russes et chinoises

Mais cette ‘lune de miel’ semble s’être achevée en déroute si on lit bien le compte-rendu officiel dressé par le Pentagone. Les deux responsables « ont reconnu les menaces posées par la Russie et la Chine en cette ère de concurrence entre grandes puissances » indique le ‘readout‘ publié après la réunion. Mark Esper a « remercié la ministre pour son engagement en faveur du partage du fardeau et ont discuté de la manière dont les États-Unis et la France peuvent continuer à travailler ensemble pour approfondir la coopération transatlantique et assurer la sécurité collective »… Court !

Merci beaucoup, demandez aux Européens

Lors de sa conférence de presse, l’Américain a été explicite. Il a rendu hommage à la France « Un véritable leader dans le Sahel. Je donne un grand crédit pour ce qu’ils ont fait, leur engagement, des milliers de soldats. » Mais c’est tout ! Le Sahel c’est l’affaire des Européens : à eux d’être solidaires. « Je pense qu’il est temps que d’autres alliés européens apportent également leur aide dans la région, et cela pourrait compenser les changements que nous apporterons au fur et à mesure que nous envisagerons les prochaines étapes en Afrique » a indiqué Mark Esper.

Commentaire : un propos à ne pas prendre à la légère…

Le propos est dur, franc et direct. Mais comment ne pas le partager. À force de crier « sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe ! l’Europe ! l’Europe !… » pour reprendre l’expression du général De Gaulle (1), les Européens doivent assumer. Le Sahel est effectivement davantage important pour l’Europe pour les États-Unis. À nous d’assumer.

Il est impensable aujourd’hui qu’un continent comme l’Europe qui se dit ‘puissance’, qui affirme tous les quatre matins l’importance de la défense, soit incapable de fournir les capacités nécessaires de transport stratégique ou d’information et de renseignement (ISR) en particulier. Cela fait bientôt trente ans que le constat de ces lacunes a été dressé, de façon très précise, en particulier lors de la première guerre du Golfe en 1990-1991 ou de l’intervention au Kosovo en 1999, notamment. Il serait temps de passer à l’œuvre.

D’un autre côté, il serait intéressant que les Américains tiennent le même discours vis-à-vis de l’Iran, en laissant les Européens laisser gérer la question qui les concerne davantage, par la proximité géographique du pays avec le continent. Comment ne pas voir aussi dans cette décision qui suit un cheminement stratégique, logique (concentrer l’effort américain sur l’Asie et le Moyen-Orient), un certain sens tactique. Le moment choisi n’est pas fortuit.

En annonçant ce départ, Washington fait pression sur Paris, comme il l’a fait sur Berlin avec l’annonce de possibles taxations sur les véhicules. Ou comme il fait pression sur Londres, avec la négociation d’un accord commercial pour l’après-Brexit. Un chantage soigneusement dosé, qui ‘tape’ là où cela fait mal, pour faire plier chacune des parties du E3 (France, Allemagne, Royaume-Uni) engagé dans un défi diplomatique d’envergure : conserver ‘vivant’ l’accord sur le nucléaire iranien. Ce JCPOA honni à Washington et que Donald Trump a juré d’abattre.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Propos prononcés entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1965 dans un entretien avec Michel Droit.

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