(B2) Le navire français Jean Bart (D-615) a rejoint, selon nos informations, depuis lundi (4 mai) EUNAVFOR MED Irini, l’opération européenne chargée du contrôle de l’embargo sur les armes au large de la Libye. Ce qui marque le démarrage officiel de l’aspect naval de l’opération
Cette frégate anti-aérienne (de la classe Cassard) va ainsi patrouiller en « Méditerranée centrale ». Elle doit contribuer, « grâce à ses capacités de reconnaissance et de détection à prévenir les risques d’instabilité dans la région, en coopération avec les autres moyens engagés par les partenaires européens » précise-t-on à l’état-major des armées. Elle vient relayer la frégate légère furtive Aconit (F-713), de classe La Fayette, qui a prêté concours à l’opération européenne, temporairement, durant sa route en mer Méditerranée.
Par cette contribution, la France permet ainsi le démarrage concret de l’opération européenne, qui peinait depuis plus d’un mois à obtenir des moyens navals des États membres (Lire aussi sur toutes les participations d’États membres, notre article mis à jour : L’opération Irini bientôt opérationnelle (v4).
Des moyens bien utiles
L’état-major français des armées puis l’Union européenne ont confirmé peu après la mise à disposition de ces moyens. Les moyens tels que le navire français Jean Bart sont particulièrement précieux pour l’opération. Car « ils ont le potentiel de surveiller à la fois les lignes de communication maritimes et le flux du trafic aérien » explique au QG de l’opération Irini. « Ce double effort est essentiel pour la mise en œuvre du mandat de l’opération en pleine conformité avec la conférence de Berlin, en garantissant l’impartialité et la sensibilité aux conflits ».
Commentaire : de la suite dans les idées
Sur ce plan là, Paris manifeste une suite des idées à la réalité plus sérieuse que ne l’ont fait les Allemands. Après avoir hébergé et parrainé un nouveau processus destiné à trouver une solution politique face à la Libye, dont l’opération Irini constitue un élément important, Berlin n’a pas encore trouvé le moyen de fournir un navire le prévoyant uniquement pour l’horizon de l’été (mois d’août). Et le reste du processus de ‘Berlin’ semble s’être décousu aussi vite que les tentatives précédentes menées dans les dernières années, que ce soit par l’Italie, la France ou les Européens. Sur la Libye, les Européens semblent manquer de réalisme, et n’arrivent pas à trouver les bons moyens, de pression et d’action, pour stabiliser et pacifier ce pays, pourtant si proche.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Un habitué des zones sensibles
Le Jean Bart avait été engagé entre juillet et novembre 2019 dans l’Océan indien, sous le contrôle d’Alindien, l’amiral commandant la flotte française. À son actif alors des patrouilles pour des saisies de drogues, des missions de présence et de patrouille dans une zone allant du Golfe arabo-persique jusqu’au nord de la mer d’Arabie et, surtout, la surveillance de l’activité maritime dans le très sensible détroit d’Ormuz, couloir vital pour l’acheminement du pétrole produit dans les pays arabes, objet de tensions accrues alors entre Iraniens et pays euro-atlantiques (USA, Royaume-Uni…). Au passage, il s’était entraîné avec plusieurs marines de la région (Qatar, Oman et Émirats Arabes Unis).
Mis à jour à 17h, avec un commentaire (plus politique) + le commentaire de l’opération EUNAVFOR Med.
Lire aussi (pour l’ensemble des moyens engagés) : L’opération EUNAVFOR Med Irini en quelques mots
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(B2) Deux poids lourds du parti social-démocrate (SPD) viennent, coup sur coup de se déclarer contre la présence d’armes nucléaires en Allemagne et leur emport par des avions allemands
La décision du gouvernemental fédéral d’opter pour le Boeing F-18 pour une raison principale, l’emport possible par des avions allemands de la bombe nucléaire américaine (lire : Eurofighter nouvelle génération et F-18 pour remplacer les Tornados allemands. Une nécessité nucléaire), a mis le feu aux poudres.
Pas de sécurité avec le nucléaire, au contraire
« Il est temps que l’Allemagne exclut la possibilité qu’ils [les armes nucléaires américaines] soient stationnés ici à l’avenir » a déclaré Rolf Mützenich dans la quotidien Tagesspiegel. « Les armes nucléaires sur le sol allemand ne renforcent pas notre sécurité, bien au contraire ».
Pas d’achat d’appareils prêts à emporter la bombe
Le coprésident du parti social-démocrate Norbert Walter-Borjans a enfoncé le clou dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung, se disant contre « l’achat de chasseurs de remplacement pour transporter des bombes nucléaires. Ma position est claire : ils ne doivent pas être stationnés [en Allemagne], être mis à disposition et, bien sûr, utiliser des armes nucléaires. »
Effet Donald Trump
Pour les socio-démocrates, la présence de Donald Trump à la Maison blanche et la miniaturisation des bombes nucléaires font qu’il n’est plus exclu que ces armes puissent servir dans le futur de façon tactique.
Commentaire : effet électoral ou un sentiment plus profond ?
L’effet campagne…
On peut voir dans ces deux annonces simultanées, l’effet de la campagne électorale pour les élections de 2021. La présence des Verts devant le SPD, ou à égalité selon les sondages, soumet le vieux parti allemand à rude épreuve. S’il veut garder ses chances de faire partie d’un gouvernement de coalition après 2021, il doit durcir son discours. Mais il ne faut pas s’y tromper.
… ne doit pas faire oublier un sentiment profond
Il y a, encore plus que jamais, en Allemagne un sentiment pacifique aigü. Une bonne partie des sociaux-démocrates allemands sont depuis plusieurs années sur cette ligne, en adéquation avec ce qu’ils ressentent de leur électorat.
Pour ceux (comme B2) qui avaient suivi attentivement les débats sur le fonds européen de défense (1) au Parlement européen, en 2018 et 2019, ce sentiment est bien réel. Les plus farouches opposants à ce fonds, utilisant toutes sortes d’arguments — de l’argument d’efficacité économique à celui de l’éthique — venaient des bancs des socio-démocrates allemands (2).
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Le brigadier Dmytro Martynyouk, du 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC), est « décédé le 1er mai des suites de ses blessures » a annoncé l’état-major des armées samedi (2 mai).
Il avait été blessé grièvement le 23 avril, en fin d’après-midi, alors qu’il était engagé dans une opération « contre des groupes armés terroristes » dans le Liptako malien de l’opération Barkhane. Son camion-citerne militaire a été atteint par un engin explosif improvisé (IED), faisant deux blessés. Soignés par l’équipe médicale déployée sur place, les deux blessés sont évacués par un hélicoptère Caïman, escorté d’un hélicoptère Tigre, vers l’antenne chirurgicale de la base de Gao, puis rapatriés en métropole et pris en charge à l’hôpital militaire Percy de Clamart le 24 avril. L’état de son camarade est « stable, et son pronostic vital n’est pas engagé ».
Né en Ukraine
Né le 28 août 1991 à Volotchysk (ville de l’ouest de Ukraine), Dmytro Martynyouk s’était engagé le 17 septembre 2015, à l’âge de 24 ans, au sein de la Légion étrangère (1). Après sa formation initiale au 4e régiment étranger (4e RE), il est affecté au 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC) de Carpiagne (à Marseille) en mars 2016, où il fait carrière. Il occupe successivement les fonctions de pilote puis chargeur, sur véhicule blindé au 2e escadron. Il participe durant l’année 2016 aux missions de surveillance du territoire après les attentats terroristes, est élevé à la distinction de 1ère classe et reçoit l’agrafe Sentinelle.
Opérations extérieures à Djibouti et Mali
En 2017, il participe à sa première mission de courte durée à Djibouti en tant que chargeur sur véhicule AMX 10RC. Tireur blindé depuis 2019, il est déployé en tant que chef de bord de véhicule blindé léger (VBL) au Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane.
C’est le 42e militaire de l’armée française à perdre la vie au Sahel depuis 2013.
(NGV)
Lire aussi : Combien de morts par IED au Mali ces dernières années
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(B2) Un hélicoptère militaire canadien s’est abîmé en mer Méditerranée entre l’Italie et la Grèce, au large de l’île grecque de Kefalonia, dans la nuit de mercredi à jeudi (30 avril).
Cet hélicoptère de type CH-148 Cyclone embarqué à bord du NCSM Fredericton participait à des manœuvres de l’OTAN dans le cadre de l’opération ‘réassurance’ commandée depuis le QG de Naples.
Six militaires se trouvaient à bord : quatre de l’armée de l’air canadienne et deux de la Navy a indiqué le ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan confirmant le décès confirmé pour l’un d’eux et cinq disparus.
Plusieurs moyens italien, grec, turc et américain ont été engagés pour les recherches, indique le commandement maritime de l’OTAN (Marcom).
(NGV)
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(B2) L’opération Irini va enfin pouvoir démarrer ses activités
La dernière conférence de génération de forces de la nouvelle opération de l’UE en Méditerranée (EUNAVFOR Irini) qui s’est tenue hier (28 avril), aura été plus fructueuse que la première (1). « Malgré le contexte actuel difficile », la « grande majorité des États membres ont pu s’engager pour fournir des moyens personnels et matériels », a précisé le porte-parole du SEAE, Peter Stano.
Trois navires et trois moyens aériens pour commencer
L’opération démarrera ainsi avec trois navires et trois moyens aériens (avions et hélicoptères). Il sera complété ultérieurement par trois autres navires et trois autres avions/moyens aériens, qui viendront pour une durée plus temporaire.
Selon nos informations, la Grèce et l’Italie, côté maritime ; la Pologne, l’Allemagne et le Luxembourg côté aérien, devraient fournir les moyens nécessaires.
L’Allemagne a finalement promis non seulement un avion P3 Orion et son équipage, pour la phase initiale, mais aussi un navire qui arrivera seulement à partir du mois d’août. La France devrait fournir des moyens aériens et une frégate FREMM en alerte, qui renforcera l’opération de façon occasionnelle.
Plusieurs autres pays (Estonie, Hongrie, Lettonie, etc.) participeront à l’opération, mais uniquement avec du personnel déployé à l’état-major d’opération situé à Rome.
Des premiers survols de la zone ont eu lieu depuis dimanche (26 avril) selon le site italmilradar repérant un avion de type Fairchild Merlin IVC basé à Sigonella. Celui-ci appartient (selon nos informations) à la compagnie luxembourgeoise CAE Aviation et avaient déjà été contractés par le gouvernement luxembourgeois pour le compte de l’opération EUNAVFOR Med (Sophia).
D’autres informations suivront
(NGV)
Lire notre dossier N°81. L’opération de contrôle d’embargo sur les armes au large de la Libye EUNAVFOR Med IRINI
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(B2) Depuis une semaine, le service diplomatique européen fait face à des critiques particulièrement intenses sur son dernier rapport, publié vendredi (24 avril) autour de la désinformation liée au Covid-19
(© NGV / B2)Sous pression chinoise, Bruxelles aurait revu à la baisse sa dénonciation des activités chinoises, en adoucissant les termes utilisés. Le service diplomatique européen (SEAE), lui, défend l’indépendance et la qualité du travail de son service de lutte contre la désinformation
La Chine fait de la désinformation
Le rapport, rédigé par la division ‘communication stratégique’ service diplomatique européen, met bien en cause la Chine, parmi d’autres États (Syrie, Iran, Russie…) qu’il accuse de participer à la désinformation sur le Covid-19. Ceux qui suivent le sujet habituellement savent qu’il n’y a rien de nouveau ici. Le rapport, par exemple, pointe que la Chine « tente de diminuer les mentions de Wuhan comme origine du Covid-19, avec des restrictions nationales sur la publication des recherches qui y sont liées ». Il signale que des « réseaux contrôlés par l’État diffusent la théorie selon laquelle l’épidémie est liée à des représentants militaires américains ». L’existence « de preuves significatives d’opérations chinoises secrètes » sur les réseaux sociaux est mise en avant par le rapport, qui mentionne contournement de règles de publicité, campagnes d’influences, achat de publicités « vantant la gestion par la Chine de la crise », un partage massif de messages de l’ambassade de Chine en Italie, ou encore des attaques contre l’Union européenne. Le tout dirigé par le gouvernement chinois, ou ses supporters.
… et fait pression sur les institutions bruxelloises ?
Le scandale arrive d’abord de Politico, puis du New York Times, et du Financial Times. Ces médias affirment avoir eu accès à une version différente du document, dans laquelle le langage était beaucoup plus critique à l’égard de la Chine. Citant des sources internes, ils expliquent que les changements, ainsi que la publication du rapport, trois jours plus tard que prévu, s’expliquent par une pression chinoise.
Le démenti du service diplomatique
Une version activement démentie par Peter Stano, porte-parole du SEAE. D’abord, par une série de tweets, puis par un long exposé en salle de presse, et finalement dans une lettre envoyée à la rédaction en chef du New York Times, publiée sur le site du SEAE, lundi (27 avril) dans la soirée. « Permettez-moi d’être clair : l’Union européenne n’a pas cédé à de prétendues pressions politiques extérieures. Les allégations non fondées sont basées sur des fuites d’échanges internes, visant à tirer une conclusion qui est factuellement incorrecte. Cela fait le jeu de ceux qui cherchent à saper notre travail. »
Deux études, deux langages
Ce qu’il faut noter, c’est qu’il existe en fait deux rapports, insiste Peter Stano. Le premier, interne, est préparé avec l’IntCen (le centre d’analyse du renseignement de l’Union européenne), et n’a pas vocation a être rendu public. Ce n’est donc pas un « draft ». « L’Union européenne collecte, analyse et expose la désinformation sur le coronavirus. Dans notre travail, des éléments restent à usage interne, car nous sommes un service diplomatique », a rappelé Peter Stano dans sa lettre. Le second est rédigé pour être publié et diffusé au grand public.
Confusion ou désinformation
Comme le pointe un habitué des cercles bruxellois, cela faisait longtemps que Politico n’avait pas eu accès à des documents internes de la Commission européenne. Et il s’agirait par cette affaire de faire monter la pression. Il ne faut pas oublier non plus que les États-Unis ont choisi depuis plusieurs mois de mettre en accusation la Chine au travers de différentes instances, que ce soit à l’OMS ou à l’OTAN, faisant jouer de tous les ressorts pour tenter de contrer ce qui apparait comme son ‘vrai’ rival stratégique (et non plus tellement la Russie, son adversaire traditionnel). Alors, confusion ou désinformation ?
(Aurélie Pugnet, avec NGV)
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The French Navy’s new nuclear attack submarine made its first sea trip on April 28
Tag: Suffren(B2) Un centre temporaire de 100 lits pour permettre l’hébergement de femmes sans abri va ouvrir cette semaine dans un des bâtiments du Parlement européen à Bruxelles, indique le Samu social de la capitale belge. Le bâtiment Helmut Kohl, situé 8 square de Meeûs, va permettre d’offrir un accueil résidentiel – ouvert 24h/24 – à des femmes qui bénéficieront d’un encadrement médico-psycho-social. Cette action est la troisième du genre après l’accueil dans les bâtiments à Strasbourg et la fourniture de repas par les cantines du Parlement. Une décision qui remonte début avril.
Lire : Accueil des sans-abris, centre de triage Covid-19 : le Parlement européen prête ses moyens
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