L’ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, a considéré, aujourd’hui mercredi, lors de son passage au Forum de Liberté, que «rien n’est acquis», s’agissant de la mobilisation en cours contre le cinquième mandat et pour le départ du système.
«Je pense que les provocations existent, que les forces de résistance au changement sont là», a-t-il soutenu.
Saïd Sadi affirme, à ce propos, détenir des informations sur «la démarche actuelle dans le cercle présidentiel» et qui consiste, selon lui, à «pousser à l’exaspération la jeunesse pour aller vers l’Etat d’urgence».
D’où la nécessité de savoir, poursuit-il, que «la volonté de Bouteflika n’est absolument pas de négocier une phase de transition, mais bien d’assoir encore plus l’emprise de son clan sur le pays». Ce pourquoi Saïd Sadi recommande «plus de vigilance lors des manifestations».
Cependant, avertit l’ancien président du RCD, «s’il (Bouteflika) veut jouer au pire, nous allons tous être fous, et nous nous retrouverons devant la cour pénale internationale».
Et d’ajouter : «S’il veut être le Gbagbo algérien, chiche. Le président ivoirien a essayé de ruser avec la rue et il a fini devant la CPI. C’est cela le destin des despotes qui ne savent pas partir à temps».
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ALGER – Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, a indiqué mardi à Alger que le programme national d’efficacité énergétique permettra la réalisation d’une économie énergétique estimée à 73 millions Tonnes équivalents pétrole (TEP) en 2030, soit un montant de 25 milliards USD à travers la rationalisation de la consommation de l’énergie.
Intervenant à l’ouverture d’une Conférence sur « La maîtrise de l’énergie dans un contexte de transition énergétique.. défis et opportunités », M. Guitouni a fait savoir que le programme d’efficacité énergétique visait à la réalisation d’actions concrètes pour les projets d’efficacité énergétique afin de réduire la consommation de l’énergie et qui concernent l’ensemble des secteurs consommateurs d’énergie, dont les Collectivités locales, le Transport, l’Habitat, la Santé et l’Industrie.
Lors de cette rencontre, organisée par l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE), le ministre a ajouté que la mise en œuvre de ce programme a commencé au début de l’année précédente avec la tenue de la Conférence sur l’efficacité énergétique dans les Collectivités locales, dont la consommation dépasse les 80% de l’énergie produite, l’éclairage public, notamment au niveau des écoles, des mosquées et des immeubles, outre l’Industrie et les Transports.
Il a rappelé, également, le mémorandum de coopération signé récemment entre son département et le ministère des Travaux Publics et des Transports visant à « booster » la transition énergétique, à poursuivre les efforts de rationalisation de la consommation nationale de l’énergie.
Dans le secteur des Transports, le programme tracé prévoit la promotion de l’utilisation de carburant les moins polluants et les plus disponibles, à l’image du gaz de pétrole liquéfié carburant (GPL/c) et le gaz naturel comprimé (GNC) pour réduire la consommation du gasoil, à travers la conversion des bus de transport au niveau des grandes villes, ainsi que celle de l’essence à travers la conversion de 120.000 véhicules chaque année, ce qui aura une incidence bénéfique sur l’économie nationale, l’environnement et la santé publique, a-t- il précisé.
Estimant que cette initiative est a même de consacrer la coopération intersectorielle pour mettre en oeuvre le programme national d’efficacité énergétique, M. Guitouni a affirmé que la question de la transition énergétique ne relevait pas du ressort exclusif du secteur de l’énergie, mais impliquait l’ensemble des secteurs.
A ce propos, il a souligné que la maîtrise de l’énergie comptait parmi les bases de la transition énergétique, d’où l’impératif de son application à grande échelle pour limiter la consommation énergétique croissante, en raison de la croissance démographique.
L’Algérie est pleinement engagée dans la démarche de transition énergétique, mais sans renoncer, néanmoins, aux hydrocarbures, ce qui exige une orientation graduelle vers un mixe énergétique qui tienne compte des énergies disponibles en grandes quantités en Algérie, a-t-il dit.
« La diversification des ressources énergétiques constitue désormais un choix stratégique pour lequel nous devons sans cesse œuvrer à atteindre un équilibre entre nos approvisionnements en énergie à long terme et la préservation de nos capacités financières, afin de garantir le développement socio-économique du pays », a fait observé le ministre.
Après avoir rappelé que les hydrocarbures sont une richesse éphémère à long terme, le ministre a expliqué que l’Etat a élaboré une politique énergétique visant essentiellement à soutenir, développer et à diversifier nos sources de production de l’énergie électrique, en prenant en considération les fortes potentialités offertes par le pays en matière d’énergies renouvelables, telles l’énergie solaire et éolienne ».
Evoquant la rationalisation de l’utilisation de l’énergie dans le secteur du bâtiment, le ministre a cité les projets d’isolation thermique qui concernent des milliers de logements par an, et dont le but est d’améliorer les conditions de confort et de réduire la consommation d’énergie, à la faveur de l’utilisation de nouvelles techniques de haute performance énergétique appliquées dans différentes régions, en partenariat avec le ministère de l’Habitat ».
Ce programme, a-t-il poursuivi, permettra l’émergence de la fabrication locale des isolateurs thermiques, dont la laine de roche, la laine de verre, le polystyrène et le liège ce qui garantira la création d’emploi.
Selon le premier responsable du secteur de l’Energie, l’Algérie œuvrera, également, à la généralisation de l’éclairage efficient à travers l’utilisation de lampes économiques dans les foyers.
S’agissant de la rationalisation de l’utilisation de l’énergie dans le secteur de l’Industrie, M. Guitouni a fait savoir qu’elle s’effectue à travers l’encouragement des opérateurs industriels à l’économie de l’énergie, appelant à la participation aux projets proposés, dans ce cadre, par l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE) en vue d’améliorer l’efficacité énergétique et atteindre, ainsi, les normes internationales en la matière.
En conclusion, le ministre a exhorté l’APRUE à poursuivre et à intensifier ses efforts pour sensibiliser les opérateurs économiques notamment les grands consommateurs d’énergie, aux défis liés à l’efficacité énergétique tout en les accompagnants dans la mise en œuvre du programme, y afférent pour la réalisation des projets prometteurs dans ce domaine.
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LE CAIRE – La Confédération africaine de football (CAF) a désigné, pour la première fois, des femmes arbitres pour diriger sur le continent des rencontres hommes à l’occasion de la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (U 17 « Tanzanie 2019 »), rapporte mercredi le site de l’instance continentale.
Cette nouveauté a été le point d’orgue de la réunion de la commission des arbitres de la Confédération africaine de football, tenue le 26 février 2019 au siège de la CAF au Caire, et à laquelle assistait le président de la CAF, Ahmad Ahmad.
« Cette décision historique apporte une nouvelle démonstration de l’engagement ferme de la CAF à développer le football féminin. Cela donnera également aux femmes qui vont diriger des matches l’opportunité de montrer toute l’étendue de leur talent et d’emmagasiner l’expérience du plus haut niveau, surtout au regard du nombre limité de rencontres et de compétitions féminines, ce qui entrave souvent leur progrès », a ajouté la même source.
Dans cet ordre d’idées, les pionnières sont l’arbitre tanzanienne Jonesia Rukyaa Kabakama et les arbitres assistantes Mary Wanjiru Njoroge (Kenya) et Lidwine Rakotozafinoro (Madagascar) lesquelles font partie des 29 arbitres présélectionnés appelés à suivre un cours de formation au Maroc du 31 mars au 4 avril 2019.
Quinze arbitres et 14 arbitres assistants venant de 25 fédérations membres de la CAF seront soumis à des tests médicaux, physiques et théoriques afin de fixer la liste définitive des officiels retenus pour le tournoi final prévu du 14 au 28 avril 2019 en Tanzanie.
En phase finale, le pays organisateur, la Tanzanie, le Nigeria, l’Angola et l’Ouganda composent le groupe « A », tandis que la Guinée, le Cameroun, le Maroc et le Sénégal forment le groupe « B ».
Les demi-finalistes se qualifieront pour représenter le continent à la Coupe du Monde U-17 de la FIFA.
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Les autorités sécuritaires égyptiens ont accordé 5000 places supplémentaires aux supporters d’Ahly, en vue de la réception de la JS Saoura samedi au stade Bordj Al-Arab d’Alexandrie (17h00), en match comptant pour la 6e et dernière journée (Gr.D) de la phase de poules de la Ligue des champions d’Afrique de football, rapporte le site officiel du club.
Avec ce quota supplémentaire, 15.000 spectateurs pourraient désormais assister à cette rencontre décisive pour les deux équipes.
La JS Saoura, vainqueur samedi dernier à Béchar face au club tanzanien de Simba SC (2-0), n’aura besoin que d’un seul point pour valider une qualification historique pour les quarts de finale, alors qu’Al-Ahly, battu à Kinshasa face aux Congolais de l’AS Vita Club (1-0) doit impérativement l’emporter pour se qualifier.
La séance d’entrainement effectuée ce mercredi matin par les joueurs d’Ahly a enregistré la présence de l’ancien entraineur portugais du club Manuel José qui a tenu à les encourager à trois jours de ce choc décisif.
Au terme de la 5e journée, la JS Saoura occupe la tête du classement avec 8 points, avec une longueur d’avance sur Al- Ahly et Vita Club qui comptent 7 points chacun. Simba SC ferme la marche avec 6 points.
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ALGER – Une cache d’armements et de munitions a été découverte mardi par un détachement de l’Armée nationale populaire (ANP) près des frontières à Adrar, indique mercredi un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).
« Dans le cadre de la lutte antiterroriste et lors d’une patrouille de fouille et de recherche menée près des frontières à Adrar, dans la 3ème Région militaire, un détachement de l’Armée nationale populaire a découvert, hier 12 mars 2019, une cache d’armements et de munitions », précise la même source.
La cache contenait « un (01) Canon de calibre 106 mm, doté d’un viseur M90, une (01) mitrailleuse lourde de calibre 12,7 mm, avec un chargeur de munitions, une (01) mitrailleuse de type PKT, une (01) mitrailleuse de type RPK, avec un chargeur de munitions, un (01) fusil mitrailleur (FMPK) avec (02) bandes de munitions, trois (03) pistolets mitrailleurs de type Kalachnikov avec trois (03) chargeurs de munitions, deux (02) fusils semi-automatiques de type Simonov et un (01) fusil à lunette ».
Cette cache contenait également « 2 obus pour lance-roquettes SPG-9, 12 fusées pour mortiers 120 mm, 18 fusées pour mortiers 82 mm, 79 mines antipersonnel et 602 balles de différents calibres ».
« Ces opérations réitèrent, encore une fois, la grande vigilance et la ferme détermination des forces de l’Armée nationale populaire mobilisées le long de nos frontières à préserver la sécurité de notre territoire national et à mettre en échec toute tentative de déstabiliser la sécurité du pays », souligne le communiqué.
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La Chine a proposé mercredi au Venezuela de lui apporter son aide face à la gigantesque panne de courant qui paralyse depuis cinq jours le pays, confronté à de graves difficultés sanitaires et alimentaires.
Pékin « espère que le Venezuela pourra rapidement identifier la cause de cet accident, et rétablir le courant et l’ordre social à leurs niveaux normaux », a affirmé Lu Kang, porte-parole de la diplomatie chinoise.
La Chine « est prête à proposer son assistance et un soutien technique pour redémarrer le système électrique » du pays, a-t-il insisté.
Le président Nicolas Maduro a imputé cette panne géante à des « attaques » fomentées par les Etats-Unis, et annoncé la création d’une « commission d’enquête présidentielle » pour laquelle il entend solliciter « l’aide de l’ONU, de la Chine, de la Russie, de l’Iran, de Cuba, pays qui ont une grande expérience des cyber-attaques ».
La Chine est « très inquiète » des informations faisant état de cyber-attaques, a martelé Lu Kang mercredi, tout en se refusant à mentionner explicitement les Etats-Unis.
« Cela ne peut être clarifié, j’en ai peur, que par le pays accusé par le président Maduro », a-t-il cependant souligné.
Le Venezuela est à l’arrêt depuis vendredi matin. Malgré le retour progressif du courant dans plusieurs quartiers de Caracas, la situation reste chaotique pour la population, pour qui se procurer de l’eau et de la nourriture à un prix abordable est devenu une gageure.
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ORAN – Au MC Oran, l’on se remet à rêver d’un titre qui lui fuit depuis 23 ans, après le nul ramené mardi du terrain du CS Constantine (1-1), en quarts de finale aller de la Coupe d’Algérie, au moment où ses joueurs accordent la priorité au maintien en Ligue 1 algérienne de football.
« C’est un bon résultat qui nous permet de prendre une option sur la qualification aux demi-finales, mais la priorité pour nous reste le maintien. La Coupe n’est qu’un bonus », déclare à l’APS, le milieu de terrain, Sabri Gharbi.
Cette première manche des quarts de finale intervenait dans une conjoncture difficile que traverse le club-phare de la capitale de l’Ouest dont les résultats se sont nettement détériorés depuis le début de la phase retour pour se retrouver en train de lutter pour son maintien.
« Nous aurions aimé revenir avec la victoire. Dommage car, nous avons concédé le but égalisateur dans les derniers instants de la partie. Rien n’est donc joué, surtout que l’adversaire est un gros calibre. A nous de rester donc prudents en vue du match retour, mais entre temps, il faudra songer à nos prochains matchs en championnat qui demeure notre priorité », a précisé, pour sa part, le gardien de but, Amine Mazouzi.
Le latéral gauche, Zineddine Mekaoui, lui, a estimé que le nul ramené de Constantine, « avec à la clé une très belle copie, peut être la meilleure de l’équipe cette saison va nous booster moralement pour rebondir en championnat et assurer le maintien, même si nous sommes conscient qu’un club comme le MCO est censé jouer les premiers rôles ».
Les « Hamraoua », qui sont rentrés à Oran dans les premières heures de mercredi, commencent jeudi la préparation d’un autre rendez-vous non moins important qui les mènera encore une fois à l’Est du pays pour affronter l’ES Sétif dimanche prochain dans le cadre de la 25e journée.
L’entraineur français du MCO, Jean Michel Cavalli, n’a pas jugé utile d’effectuer un stage à Constantine pour rallier de là bas la ville de Sétif, comme proposé par la direction du club.
Avant la 24e journée, les Mouloudéens occupent la 10e place au classement avec 25 points, devançant de trois unités le 14e et troisième potentiel relégable, l’O Médéa, mais comptent néanmoins un match en retard contre MC Alger sur le terrain de ce dernier.
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Hier comme tous les Algériens, les Oranais apprenaient que le président de la République avait fini par renoncer à briguer un autre mandat et procédé à l’annulation de l’élection présidentielle, tout en nommant un vice et Premier ministre. Si au début, quelques klaxons ont été entendus pour « célébrer » une certaine satisfaction, très vite le silence a pris le dessus puisqu’après réflexion, la majorité a pris les choses autrement «en fait, il s’agit d’une prolongation du 4e mandat avec les mêmes hommes du système ».
Amel Bentolba – Oran (Le Soir) – Le lendemain, beaucoup étaient frustrés mais pas résignés puisque tous ceux qui participent aux mouvements de contestation depuis le 22 février 2019, se donnent rendez-vous ce vendredi «pour poursuivre la lutte pour faire dégager le régime en place».
A l’université, l’on n’attendra pas jusque-là puisque suite à plusieurs AG tenues hier par des étudiants et des enseignants de toutes les universités qui se sont regroupés à l’université de l’USTO, il a été décidé d’une marche commune prévue aujourd’hui, regroupant les enseignants et les étudiants.
Les slogans sont clairs et précis «Non à la continuité, non au prolongement du 4e mandat», «Régime dégage».
Durant les débats riches et profonds, tous s’accordent sur le fait que désigner Bedoui en tant que Premier ministre ne change rien à ce qui prévalait avant avec Ouyahia. «Les mêmes hommes du régime s’inter-changent pour nous berner, mais nous ne sommes pas dupes !»
Les débats au sein de l’université étaient de haut niveau de prise de conscience politique surtout parmi des étudiants, qui, à présent, posent la question de fournir une feuille de route pour empêcher la constitution de cette conférence nationale à laquelle a appelé le Président, qui ne sera pas représentative des aspirations du peuple, estiment-ils.
A ce sujet, dans son dernier communiqué, le Syndicat enseignants supérieur solidaires (SESS) estime que «l’option de la conférence nationale menée par les institutions illégitimes du régime (présidence, gouvernement, Conseil constitutionnel, etc.) a pour tâche d’attirer tous les partis politiques pour créer la concurrence entre eux en espérant faire rejaillir cela sur la population et ainsi casser l’homogénéité du peuple qui a été la seule et singulière force».
Le bureau national du SESS- CGATA considère que ces mesures, «si elles rejettent le cinquième mandat qui a été l’humiliation de trop pour le peuple, ne peuvent être considérées comme une réponse à ceux et celles qui sont mobilisés depuis des semaines pour crier haut et fort leur désir d’une rupture radicale avec le système.
Ces mesures impliquent automatiquement une rallonge arbitraire et scélérate du mandat présidentiel ainsi qu’un temps de répit pour le régime algérien aux abois et pris au dépourvu par le formidable soulèvement pacifique du peuple algérien pour créer des diversions et muer sous une autre forme».
A. B.
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Le front El Moustakbel dit non à l’annulation de l’élection présidentielle. Son président s’oppose également à la période de transition. Maintenant sa candidature, Abdelaziz Bélaïd dit être en attente de la réponse du Conseil constitutionnel.
Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Le Front El Moustakbel dit non à la politique du fait accompli. Son président se positionne contre l’annulation de l’élection présidentielle et appelle au respect du calendrier électoral. Les décisions annoncées par le président de la République sont, dit-il, en totale violation de la Constitution.
La prolongation du mandat de l’actuel Président est, dit-il, en contradiction avec la loi fondamentale. L’ensemble du contenu de la lettre lue lundi en son nom est anticonstitutionnelle, estime Bélaïd pour qui l’arrêt du processus électoral est une grave violation du texte fondamental et un aveu de l’absence d’institutions, donnant l’impression d’être dans «une jungle» et «pris en otage par une seule personne».
Commentant les propositions faites la veille, Bélaïd dit qu’il est difficile d’y croire et de faire confiance car, dit-il, il est impossible de réparer vingt ans de règne en quelques mois seulement. Animant une conférence de presse au niveau du siège national de son parti, le président du Front El Moustakbel rejette en bloc toutes les décisions annoncées la veille par le président de la République. La politique du fait accompli, dit-il, est porteuse de dangers car elle découle d’une logique «dangereuse» . Abdelaziz Bélaïd ne réclame ni plus ni moins que le maintien de l’élection présidentielle pour être en total accord avec la Constitution car rien ne peut justifier un tel report.
D’ailleurs, le numéro un de ce même parti dit maintenir sa candidature et dit être en attente de la décision du Conseil constitutionnel. La période de transition proposée n’est pas non plus du goût du Front El Moustakbel qui dit craindre que cette dernière ne s’éternise en devenant interminable et en entraînant le pays dans une spirale sans fin. Seule référence pour Bélaïd, la Constitution car, dit-il, son parti croit en la souveraineté des textes.
Il dit y rester attaché car elle représente l’unique solution pour que les délais soient respectés et que l’Etat de droit ne soit pas qu’un simple slogan creux. Dans ce contexte, conclut-il, chaque partie doit prendre ses responsabilités dans une situation qu’il qualifie de non-droit. Son parti, dit-il, se considère comme victime de ces décisions car la collecte des signatures en faveur du candidat du parti n’a pas été de tout repos et a mobilisé de véritables militants qui se sont investis pour porter sa candidature et présenter un dossier infaillible auprès du Conseil constitutionnel.
N. I.
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Des magistrats issus de plusieurs juridictions de la wilaya de Tizi Ouzou se sont rassemblés dans l’enceinte de la cour de justice, hier en début d’après-midi.
Ce rassemblement auquel ont pris part des greffiers, des avocats du barreau de Tizi Ouzou et des huissiers est une première dans les annales de la justice et pour le corps de la magistrature habituellement soumis au devoir de réserve et qui entendent s’impliquer, par cette action de protestation, dans la dynamique citoyenne pour le changement et le départ du système. «Notre rassemblement est une manière d’exprimer notre attachement pour le respect et la défense du principe de la séparation des pouvoirs, conformément aux dispositions de la Constitution.
Par notre action d’aujourd’hui en tant que juges qui rendent la justice au nom du peuple, nous nous engageons aux côtés du peuple qui s’est exprimé dans la rue pour défendre sa souveraineté, et il appartient à toutes les institutions de l’Etat de respecter la volonté populaire, étant entendu que le peuple est la source de tout pouvoir », dira un juge d’instruction qui, s’exprimant au nom de ses pairs magistrats, estime que «lorsqu’il y a violation et non-respect des dispositions de la Constitution , comme nous le constatons présentement, il n’y a pas place au devoir de réserve ».
S’exprimant à son tour, Me Brahim, bâtonnier de Tizi Ouzou , a exprimé sa solidarité et son soutien aux magistrats. «Notre devoir est d’utiliser les armes juridiques pour dire non à la violation de la Constitution.» Les décisions annoncées (la veille) par le Président sortant constituent une violation de la souveraineté populaire », dira le représentant des avocats de Tizi Ouzou qui se sont dit opposés à la continuité prônée par Bouteflika. «Non à la continuité, oui pour l’Etat de droit», ont-ils scandé. Ayant pris part au rassemblement, Me Bouchachi du barreau d’Alger n’hésitera pas à qualifier les propositions faites la veille par Bouteflika «d’insulte à l’intelligence du peuple et le désir profond pour le changement exprimé par les jeunes».
L’avocat et défenseur des droits humains s’est dit favorable à une large concertation pour la mise en place d’un cadre consensuel constitué de personnalités nationales intègres et autonomes pour diriger la transition.
Me Bouchachi ne manquera d’appeler l’ANP à se ranger aux côtés du peuple qui réclame le respect de sa dignité et de sa souveraineté.
S. A. M.
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«Non à l’abrutissement du peuple», «La Bedoui, la Saïd, Chaâb yourid tadjdid» (ni Bedoui, ni Saïd ; le peuple veut le renouvellement), «La Bedoui, la Ramtane ; Chaâb yourid isqat ennidham» (Ni Bedoui, ni Ramtane, le peuple veut la chute du régime), «La tamdid, la tahdid, chaâb yourid tadjdid» (ni prolongement, ni menace ; le peuple veut du renouveau), «Ihubed wadu n tlelli, Ara Ibeddlen lehkem irkn» (Le vent de la liberté a soufflé pour le départ du système pourri) ; ce sont là quelques slogans nouveaux scandés hier par des milliers de citoyens et d’étudiants à travers les principaux boulevards et rues de la ville de Bouira, en réponse aux propositions de sortie de crise que le Président Bouteflika avait annoncées la veille.
Il faut rappeler que dans la ville de Bouira et même dans certains chefs-lieux de daïra comme Lakhdaria et M’chédallah et même à Bechloul et Haïzer, la colère s’était manifestée déjà la veille, soit quelques minutes après la diffusion de cette lettre attribuée au Président Bouteflika, via les canaux officiels.
Et le personnage qui revenait le plus lors des discussions de la veille et même durant les marches d’hier, c’est incontestablement Nourdine Bedoui et à un degré moindre Ramtane Lamamra. Le tout nouveau Premier ministre est traité de tous les noms d’oiseaux et les citoyens que beaucoup avaient considérés un temps comme un peuple amorphe et incapable de se prendre en charge, s’est révélé d’une lucidité politique inouïe tant même les plus jeunes rappellent à tue-tête qu’il fait avant tout partie de ce système dont tout le peuple réclame le départ.
Et puis, n’était-il pas le ministre de l’Intérieur lors des dernières élections législatives et locales et l’architecte de toutes les fraudes enregistrées et les faux résultats annoncés qui ont envoyé de faux députés au Parlement ? Même les sénatoriales n’ont pas échappé aux critiques et dont l’architecte reste indéniablement le fameux Bedoui, et, par ricochet, le FLN : un parti qui est condamné par la rue à rejoindre le musée, alors que son clone le RND a également eu son verdict de la rue : berra (dehors).
Ainsi, l’espace d’une matinée, alors que les magasins sont toujours fermés pour la 3e journée consécutive, au grand dam des citoyens qui avaient espéré un moment voir au moins les supérettes de l’alimentation générale et les cafés ouverts, a connu plusieurs marches de dénonciation de ce qui est désormais appelé, les tentatives du pouvoir de revenir par la fenêtre après avoir été évacué par la porte.
Des marches entreprises d’abord par les fonctionnaires de la justice pour, selon eux, manifester leur soutien au peuple. Puis par les lycéens et les citoyens qui se sont regroupés au niveau de la place des Martyrs avant d’entamer une longue marche qui allait les conduire à travers plusieurs rues et boulevards de la ville, avant d’être rattrapés par les étudiants qui ont, eux aussi, organisé leur marche depuis le campus jusqu’à la place des Martyrs avant d’emprunter le principal boulevard Krim-Belkacem qui mène vers le siège de la Wilaya.
Là, les milliers de marcheurs se sont rencontrés pour poursuivre ensemble la marche à travers d’autres rues de la ville, avec des slogans cités plus haut, mais aussi, les «Pouvoir assassin», «Y en a marre de ce pouvoir», «Djazaïr horra dimocratia» (Algérie libre et démocratique», «Ulac smah ulac» et d’autres pancartes comme «Pour une Algérie meilleure, pour une démocratie majeure», «Pour une Assemblée constituante», «Pour une 2e République », etc.
Les marcheurs, qui étaient plus d’une dizaine de milliers entre étudiants, lycéens et citoyens, ont parcouru des kilomètres à travers la ville, avec les deux drapeaux, national et amazigh, attachés ensemble, tout au long de la marche pour dire que tous les marcheurs sont de dignes enfants d’une Algérie unie et fière, avant de se disperser dans le calme.
Cela étant, notons que dans l’après-midi, un sit-in a été observé par les magistrats au niveau de la cour, pour apporter leur soutien au mouvement populaire , rappeler la nécessité du respect de la Constitution et des lois de la République, mais également exiger l’indépendance de la justice et du juge, et dénoncer les pressions exercées sur eux. Une marche est prévue par ces magistrats pour demain jeudi.
Y. Y.
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Plus déterminés que jamais, ils étaient des milliers d’étudiants à descendre dans la rue, hier à Béjaïa, pour manifester encore une fois, leur colère face aux dernières décisions jugées «irresponsables», prises par le Président Bouteflika, pour le report des élections et son renoncement à un 5e mandat, tout en restant au pouvoir.
Les étudiants en nombre important, qui ont battu le pavé depuis le campus de Targa Ouzemmour, ont été rejoints par d’autres manifestants sur le parcours, composés de simples citoyens, des élus et autres travailleurs en grève de tous bords.
Des slogans hostiles comme à l’accoutumée ont été scandés lors de la marche «pouvoir assassin», «système dégage» notamment à l’arrivée de la masse devant le siège de la wilaya.
Les étudiants ont juré par cette action de ne «plus céder à la pression dictatoriale du régime» maintenant que tout le peuple a compris les stratagèmes du pouvoir en place qui, selon eux, ne «voulait que s’accaparer des richesses encore existantes et rester au pouvoir contre la volonté du peuple».
Plusieurs pancartes, comme «le peuple dit système dégage», «une société jeune gouvernée par de vieux putschistes» et «la seule légitimité, le peuple», ont été brandis par les manifestants lors de l’imposante marche d’hier dans les ruelles de la capitale des Hammadites en signe de colère et du rejet catégorique des dernières décisions de Bouteflika.
A l’issue pacifique de la manifestation, les organisateurs de la marche se sont donné rendez-vous pour vendredi prochain, où ils comptent mobiliser l’adhésion de tous les citoyens de la wilaya, comme ce fut le cas de celle du 8 mars dernier, où près d’un million de personnes ont battu le pavé.
A noter que la région observe, comme à l’instar des autres villes du pays, sa troisième journée de grève générale où pratiquement tous les commerces ont baissé rideau.
Kamel Gaci
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“Le clan Bouteflika reporte l’élection présidentielle, le temps de ficeler à la va-vite une réforme des institutions dont on ne sait pas dans quel sens elle ira et quand elle se fera.” C’est une conviction que les citoyens ont exprimée juste après l’annonce des 7 propositions faites dans la nuit de lundi à mardi.
“Nous sommes sortis non pas pour fêter cette annonce, comme certains médias essayent de l’avancer, mais pour dire non à cette manœuvre politicienne”, dira un jeune manifestant. “C’est un viol de la Constitution et un vol de notre Révolution”, ajoute-t-il. Dans la nuit de lundi à mardi, les Bordjiens avaient au début exprimé leur joie (le peuple a remporté une première victoire) qui, juste après, a disparu avec l’annonce des noms du Premier ministre, et surtout de son vice-Premier ministre, Lamamra, et de la visite de Lakhdar Brahimi.
“Les hommes qui tiennent les manettes ont craint de ne plus rien contrôler. Ils changent de tactique en faisant miroiter des réformes”, dira un universitaire. Les collégiens et les lycéens ont interrompu hier matin leurs cours et ont investi les rues de Bordj Bou-Arréridj et celles des nombreuses autres villes de la wilaya pour manifester et exiger un changement en profondeur du système.
Chabane BOUARISSA
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Les Algériens de France ont quelque peu été sonnés en apprenant avant-hier soir, en même temps que leurs compatriotes en Algérie, que le mandat du président Bouteflika allait être prorogé, avec la promesse vague d’une élection libre. “C’est un coup de force anticonstitutionnel que nous rejetons”, dénonce Farid Yaker, du collectif Debout l’Algérie.
Lui et d’autres responsables associatifs de la diaspora se sont entendus sur de nouvelles actions plus percutantes en France, pour réclamer le départ du système et la mise en place immédiate d’une transition démocratique, dirigée par des personnalités jouissant d’une crédibilité auprès des Algériens. Vendredi à 17h, un rassemblement sera organisé face au siège de l’ambassade d’Algérie, rue de Lisbonne, dans le 16e arrondissement.
Dimanche 17 mars, les Algériens devront se rassembler à nouveau à la place de La République à 14h. De là s’ébranlera une marche inédite jusqu’à la Place des Victoires, sur un parcours de 1,8 kilomètre. La préfecture de police de Paris a déjà donné son feu vert, rassurée par le civisme qui a marqué jusque-là les manifestations des Algériens à Paris.
Pour marquer leur opposition au soutien affiché par la France à l’égard de Bouteflika, les associations de la diaspora envisagent également de tenir un sit-in devant les locaux du Quai d’Orsay. “La sortie de Jean-Yves Le Drian lundi soir, après l’annonce du report de la présidentielle, confirme que la France approuve le maintien de Bouteflika au pouvoir”, explique Zoheir Rouis, responsable en France de Mouwattana et de Jil Jadid. Pour lui, il est inacceptable que le gouvernement français s’immisce ainsi dans les affaires de l’Algérie, en apportant sa caution au régime contre la volonté du peuple. “On ne lui demande pas de soutenir les manifestants. Mais qu’il arrête au moins de soutenir le régime”, fait-il savoir. Même réaction de Farid Yaker.
“Jean-Yves Le Drian n’a pas pris acte des mesures annoncées, mais les a saluées. Il s’agit d’une ingérence que nous ne tolérons pas”, proteste notre interlocuteur, précisant que la France valide une démarche illégale et rejetée par la population algérienne. Outre le sit-in devant le Quai d’Orsay, les représentants de la diaspora veulent demander à être reçus par le président Macron à l’Élysée. “La France doit rectifier sa position car elle pourrait le regretter. L’Algérie est en train de muer. Le système que les Français soutiennent partira inéluctablement et leurs intérêts pourraient être mis en danger s’ils continuaient à lui prêter main-forte”, souligne Ilyas Rahmani, président de l’association Repères et du Front des Forces vives algériennes (FFV).
Les animateurs de la protesta en France se réuniront ce soir pour arrêter d’autres actions. La mobilisation devra gagner plus de villes dans l’Hexagone.
S. L.-K.
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La blogosphère nationale s’est déchaînée depuis l’annonce du report de la présidentielle et de la prolongation du mandat actuel du chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika. Entre déception et appels à la mobilisation, les internautes n’ont pas pour autant laissé passer la nouvelle donne.
Si au début, des interrogations fusaient sur la Toile pour tenter de comprendre les objectifs de la missive du chef de l’État, quelque temps après, les interrogations ont cédé la place à la déception. “Le peuple a dit que vous devez partir”, “Pas de prolongation du 4e mandat”, telles étaient, entre autres, les premières réactions des internautes. Aux côtés de celles-là, le rire et le sarcasme étaient aussi de la partie. “C’est le 4e mandat et demi”, “Lhadj Moussa, Moussa Lhadj”, “Du pareil au même”, “Il veut nous duper” étaient les réactions sarcastiques des internautes qui n’ont pas hésité à comparer la sortie du chef de l’État à cette histoire d’un couple qui se sépare, mais qui décide de rester amis.
Face à ces réactions à chaud, ce sont les événements de rue qui ont suivi la missive de Bouteflika, qui ont animé les réseaux sociaux. C’était notamment la vidéo de ce jeune garçon qui répond, en pleurs, “à la énième ruse”. C’est aussi celle de ce jeune qui intervenait en plein direct sur la chaîne Sky-News Arabic dont la journaliste évoquait de prétendues “manifestations de joie” suscitées par la lettre de Bouteflika. Le jeune, qui a fait irruption lors de ce direct, “corrige” la journaliste, refusant même de parler en arabe classique. “Je ne parle pas l’arabe classique, ma langue est notre derdja (dialecte algérien)”, a-t-il répondu.
“C’est faux ce qu’elle vous dit”, a-t-il poursuivi, précisant que “Bouteflika n’a fait que déplacer des pions”. Le départ d’Ouyahia, les nominations de Bedoui et de Lamamra ont été largement commentés sur le Web. Si la majorité s’est “réjouie” du limogeage d’Ouyahia, Noureddine Bedoui, lui aussi, n’a pas été épargné. Idem pour Ramtane Lamamra que plusieurs posts sur Facebook brocardaient sans ménagement. Lakhdar Brahimi, pressenti pour mener les travaux de la “conférence inclusive”, a été également descendu en flammes. Le tout dans une atmosphère de déception, de rire et de mobilisation. Idem pour hier. La lettre de Bouteflika était le sujet qui captait le plus l’attention des internautes.
Entre partages de vidéos de la séance de réception d’Ouyahia, de Bedoui, de Gaïd Salah, les internautes ont relevé “le décor changeant”, avant de s’interroger sur la force avec laquelle Bouteflika a pu écrire une lettre, recevoir autant de monde, alors qu’il revenait tout juste d’une hospitalisation qui a duré deux semaines.
Mohamed Mouloudj
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En première ligne de la gigantesque marée humaine, une centaine d’enseignants de l’université déterminés à ne pas baisser les bras et de continuer jusqu’à la chute de tout le système.
La réaction de la rue constantinoise, la communauté universitaire plus particulièrement, à la décision prise, avant-hier soir, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en guise de réponse à la mobilisation générale des populations, qui ne cesse de prendre de l’ampleur depuis le 22 février écoulé, de reporter l’élection présidentielle sans fixer de nouvelle date, et du retrait de sa candidature pour un 5e mandat, ne s’est pas fait attendre.
Hier, les Constantinois étaient, à l’instar des citoyens de toutes les wilayas du pays, au rendez-vous.
Dès les premières heures de la matinée, les étudiants et les enseignants de l’université les frères Mentouri de Constantine se sont rassemblés sur la grande esplanade de l’université centrale, le point de départ d’une impressionnante procession. Munis surtout de l’emblème national et de pancartes mises à jour après les développements intervenus la veille. Étudiants et enseignants se sont, ensuite, dirigés vers le centre-ville, scandant des slogans hostiles à la prolongation du mandat présidentiel annoncé la veille. En première ligne de la gigantesque marée humaine, une centaine d’enseignants de l’université déterminés à ne pas baisser les bras et à continuer jusqu’à la chute de tout le système.
La procession sillonnera lentement, pendant plus d’une heure, les grandes artères de la ville en passant par l’avenue de la Liberté, puis par le boulevard Abane-Ramdane. Ils ont tenu, pendant plusieurs minutes, un rassemblement à la place des Martyrs (Bab El-Oued), afin de reprendre la marche vers le boulevard Belouizdad. La foule s’est dispersée vers 13h30 dans le calme. Par ailleurs, des mouvements de protestation rejetant en bloc les annonces faites par le Président ont été signalés en différents endroits de la wilaya dont les travailleurs de l’ex-Sonacome d’Oued Hamimine, qui ont tenu, hier matin, un rassemblement devant le siège de leur entreprise contre l’UGTA et aussi pour exprimer leur refus de cautionner la démarche du régime politique.
De leur côté, les maîtres assistants, les professeurs, les médecins et les résidents ont également marché, hier matin, au sein du centre hospitalo-universitaire Ben-Badis de Constantine. Signalons que la veille, des centaines de Constantinois ont envahi la rue, au son des klaxons, des chants et munis du drapeau algérien, quelques minutes après l’annonce du président Bouteflika pour dire que ces changements ne vont surtout pas mettre fin à cette mobilisation, bien au contraire.
Ines Boukhalfa
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Des leaders politiques et militants de l’opposition ont réagi instantanément sur les réseaux sociaux pour alerter sur les pièges contenus dans le message du chef de l’État.
Dans le message qu’il a rendu public avant-hier, le président Bouteflika a joué sur les mots dans une manœuvre flagrante de leurrer l’opinion publique sur ses véritables intentions. “Je renonce au 5e mandat ; j’annule les élections, je dissous la Haute instance indépendante de surveillance des élections ; je change le gouvernement ; j’organiserai une conférence nationale inclusive.” Il donne l’impression d’accéder à la demande de ses compatriotes, sans évoquer explicitement un détail crucial : il reste à la magistrature suprême pour une durée indéterminée en sautant la case des urnes. Il s’avérait compliqué de comprendre, de prime abord, les enjeux véritables des engagements pris.
Réactifs, des leaders politiques de l’opposition ont utilisé instantanément les réseaux sociaux pour prévenir contre l’entourloupe. À l’instar de nombreux activistes, ils ont posté des commentaires ou des vidéos, dans lesquels ils ont expliqué le sens caché desdites décisions. Abdelaziz Bouteflika ne renonce pas à la plus haute fonction de l’État. Il s’y maintient, en violation flagrante de la Constitution. Il conserve aussi ses proches à des postes clés dans les institutions. Il opère des changements de façade et assoit sa tutelle sur la période de transition. Ces éclairages ont assurément contribué à rendre l’euphorie, née d’un sentiment de victoire sur le régime, éphémère.
Les appels à une grande marche le vendredi 15 mars se sont alors multipliés sur les réseaux sociaux et les commentaires ont changé de ton. Nullement émoussée par les engagements hypothétiques du chef de l’État, la révolte populaire semble repartir de plus belle par le truchement des rassemblements des étudiants, notamment à Alger. Tiendra-t-elle ses promesses ? L’élite politique, qui fait écho au grondement de la rue sans chercher à se l’approprier, est en mesure de peser sur le cours des événements. Les partis politiques et les personnalités nationales ont pour mission immédiate de suggérer à la mobilisation citoyenne une représentativité, autre que celle imposée par le pouvoir en place (sur les profils Facebook et Twitter, le besoin de porte-parole est exprimé clairement, jusqu’à mettre en avant des noms).
La tâche de formuler des pistes concrètes de refondation de l’État sur des bases démocratiques et enfin de réunir les conditions pour l’organisation d’une élection présidentielle libre, leur incombe également. Le sort du pays se déterminera à l’aune de la réplique des citoyens et de la capacité de la classe politique et des militants chevronnés à renforcer le mouvement par des fondations solides et une vision consensuelle de l’avenir proche. Le virage est dangereux. Il doit être négocié habilement.
Souhila Hammadi
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S’il se maintient, en violation de la Constitution et envers le peuple, après l’expiration de son mandat en cours, Bouteflika sera un chef d’État illégitime… doublé, dans son cas, de putschiste.
Lundi, soit le lendemain de son retour de Genève, où il a été hospitalisé pendant quinze jours, le chef de l’État a décidé, seul, sans prendre l’avis de personne, d’arrêter le processus électoral et, de la même manière, s’offrir une prolongation de mandat. Il est tout à fait clair que cette décision de Bouteflika procède plus de la manœuvre que d’une résignation à accéder à la demande du peuple. Cela est incontestable.
Cependant, celle-ci aurait pu être de moindre gravité si elle n’était pas en même temps un viol flagrant de la Constitution, qui, dans le cas d’espèce, n’est rien d’autre qu’un coup d’État. Car, quand bien même la rue aurait massivement manifesté contre la tenue de l’élection présidentielle, ce qui n’est pas tout à fait le cas, puisque la revendication populaire a visé essentiellement la disqualification du 5e mandat, cela n’autorise pas le chef de l’État à agir comme il vient de le faire. La loi fondamentale ne lui confère pas cette prérogative. La Constitution fixe très précisément les situations dans lesquelles, il est permis aux autorités habilitées du pays de reporter une élection présidentielle : uniquement dans le cas d’une situation d’extrême urgence, plus précisément en cas de guerre. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
D’ailleurs, même la contestation populaire, au caractère pacifique inédit, saluée par le monde entier, ne saurait constituer un prétexte à la résolution de Bouteflika ou de ceux qui agissent en son nom. Aussi, sur le plan de la légalité, la décision communiquée lundi au peuple algérien — toujours sous forme de message écrit, dont la paternité devient de plus en plus douteuse — et qui a consisté en le report sine die du scrutin présidentiel, est sinon condamnable, pour le moins contestable. Tout chef de l’État qu’il est, Bouteflika n’a pas le droit de faire ce qu’il veut, quand il veut.
Sa décision est également contestable sur le plan politique, tant est qu’elle n’a pas satisfait à une exigence de base et aux préalables qui doivent être respectés pour ce genre d’entreprise politique, à savoir l’organisation d’une consultation avec la classe politique, mais surtout avec les candidats à la candidature à l’élection présidentielle qui sont demeurés dans la course pendant que d’autres se sont retirés pour les raisons que d’aucuns connaissent. Ce préalable n’ayant pas été satisfait, c’est forcément donc une décision autoritaire qu’a prise Bouteflika. Un coup de force aggravé par un putsch, puisque le chef de l’État n’a pas seulement décidé de reporter l’élection présidentielle, mais il s’est surtout offert, comme si de rien n’était, un supplément de mandat à durée indéterminée sans y ouvrir droit.
En effet, il n’est nullement besoin d’être érudit en sciences juridiques pour savoir que, dans un pays régi par une Constitution et des lois, personne n’a le droit de se hisser ou de se maintenir au pouvoir sur une simple décision personnelle, à plus forte raison lorsque la décision n’est pas adossée à la loi. C’est pour cette raison que Bouteflika, élu pour une magistrature de 5 ans, devra impérativement quitter ses fonctions à l’expiration de son mandat en cours, soit au plus tard le 25 avril, selon les constitutionnalistes.
S’il se maintient, en violation de la Constitution et envers le peuple, au-delà de cette date, il sera un chef d’État illégitime… doublé, dans son cas, de putschiste.
Sofiane Aït Iflis
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Depuis des mois, le président Bouteflika a mis l’administration et le gouvernement à son service afin de préparer l’opinion publique à sa candidature pour le 5e mandat. Mais pas seulement : il a lancé la machine de sa “réélection” et entrepris des actions concrètes pour s’offrir une nouvelle mandature.
Bousculé par une rue qui ne décolère pas, le président Bouteflika a fini par reconnaître l’erreur du 5e mandat auquel il aspirait. Le pouvoir est une drogue dure. Lundi, dans la foulée de ses annonces, portant sur l’annulation de l’élection du 18 avril prochain et l’organisation d’une période de transition, le candidat à sa propre succession surprend plus d’un en soulignant qu’il n’avait jamais eu cette intention de briguer un cinquième mandat et que sa santé ne le lui permettait point. Surprenante est cette “révélation”. Et plus encore cet aveu sur son état de santé que les fervents défenseurs de ses choix tentaient sans relâche de dédramatiser.
Depuis des mois, le président Bouteflika a mis l’administration et le gouvernement à son service afin de préparer l’opinion publique à sa candidature pour le 5e mandat. Depuis des mois, les ministres sillonnaient le pays, pour distribuer des logements, inaugurer des piscines et des routes et ne manquaient pas, au passage, de louer les réalisations du Président. Même la planche à billets, validée en octobre 2017 par les deux Chambres du Parlement, allait être présentée comme un coup de génie d’un Président qui, voyant l’état inquiétant de la trésorerie du pays, a décidé d’y recourir pour préserver la souveraineté économique du pays.
Peu importe la réalité des “réalisations” à mettre sur le compte exclusif du président Bouteflika, l’essentiel est qu’elles puissent aider à faire avaler la pilule du 5e mandat. L’essentiel aussi, à ce stade, est de maintenir cette dynamique en faveur de son rêve unique, celui de mourir Président. Abdelaziz Bouteflika ira jusqu’au bout. Il fait fi des lois de la République et des dispositions de la Constitution en poussant vers le 5e mandat en dépit de son incapacité physique à assumer les fonctions de chef d’État. Il avance derechef ses pions sur un terrain qu’il ignorait totalement, semble-t-il, pour faire campagne en faveur de la “continuité” et de la “stabilité”, quitte à faire de son handicap un détail insignifiant face à l’ambition de se perpétuer au pouvoir.
Il s’agissait aussi d’une question de survie de tout un régime, voire d’un clan qui, à défaut d’une alternative consensuelle, se résigne à soutenir un 5e mandat injustifiable tant au plan constitutionnel qu’au plan moral. Plébiscité par ses soutiens traditionnels, à savoir le FLN, le RND, le MPA, TAJ, l’UGTA et le FCE, Abdelaziz Bouteflika annonce sa candidature dans une lettre adressée aux Algériens, installe un QG de campagne, désigne son directeur et appelle, de façon précipitée, ses “adeptes” à faire campagne au bénéfice de son 5e mandat.
La course vers les parrainages et la quête de signatures ont été aussitôt lancées, même si la rue et la société commençaient à bouillonner dans le sillage de cette annonce de la volonté de briguer un énième mandat, y voyant une “insulte”, voire une “humiliation de trop”. Abdelaziz Bouteflika est candidat. Il persiste et signe. Il va jusqu’à déposer son dossier de candidature par procuration auprès du Conseil constitutionnel, ne se souciant point des formes, des dispositions constitutionnelles et encore moins de l’avis de tout un peuple qui demandait son départ et qui croyait encore, jusqu’au 3 mars 2019, date limite du dépôt des candidatures, à un sursaut de lucidité de sa part. Niet. Alors qu’il est encore à Genève pour des soins, son dossier sera déposé par son directeur de campagne, Abdelghani Zaâlane, successeur d’Abdelmalek Sellal, pris en flagrant délit de “conspiration”.
Lundi, au lendemain de son retour de Genève, pris en tenailles entre une protestation qui prenait de l’ampleur et l’impératif de sauver un régime aux abois, Abdelaziz Bouteflika renonce à sa candidature, annule les élections et dit vouloir organiser une transition. Il dit surtout n’avoir jamais flirté avec ce rêve de briguer un 5e mandat. Un pur mensonge. Une plaisanterie de mauvais goût. Lui qui a mis la machine du 5e mandat en marche depuis déjà plusieurs mois, pariant sur une société “résignée” et “défaitiste”.
Ali Titouche
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