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Défense

Face à Trump, Emmanuel Macron invente le gaullo-mitterrandisme global

 
(article publié dans The Conversation)

En janvier 2017, nous nous interrogions sur le fait de savoir si le Président américain pouvait devenir l’ennemi pour ses alliés, européens notamment. Entre-temps, la présidence Trump a confirmé de nombreuses craintes : amateurisme, repli, provocations, tensions avec les partenaires… Dépeint tour à tour comme le porte-parole des faucons les plus durs, ou – ce qui n’est pas exclusif – comme un personnage en mal de reconnaissance, détruisant tout autour de lui faute de pouvoir briller autrement, Donald Trump a sérieusement altéré la relation transatlantique.
Sa première sortie internationale, qui après le Proche-Orient passait par l’OTAN et le G7, a produit au moins trois résultats. Elle a collectivement inquiété les Européens sur l’avenir de l’Alliance, rendu à la fois pessimiste et déterminée une Angela Merkel exaspérée, et intronisé le nouveau Président français, Emmanuel Macron, comme le contradicteur occidental le plus assumé du « trumpisme ».
Naissance d’un duoL’annonce, le 1e juin, du retrait américain de l’accord de Paris sur le climat, a intensifié ce face-à-face que l’on pressentait déjà : l’opposition de style entre le libéralisme, le multilatéralisme et le combat contre le repli nationaliste, prônés par Emmanuel Macron pendant sa campagne électorale, tranchaient avec les valeurs qui ont porté Donald Trump à la Maison Blanche. Dans son discours de sortie de l’accord climatique, Donald Trump a ainsi cité explicitement Paris, qui ne devait plus être « placé avant » un intérêt américain incarné pour l’occasion par « Youngstown, Ohio, Detroit, Michigan, et Pittsburgh, Pennsylvanie ». Dans les minutes qui ont suivi cette annonce, Emmanuel Macron a répliqué avec force sur le fond, et de manière inédite sur la forme.
Délivrant des messages en anglais qui depuis font florès sur les réseaux sociaux, il a invité les chercheurs américains à venir en France (osant un « la France est votre nation », et leur donnant du « you guys »). Il a rappelé que leur Président avait décidé de « mettre en péril » leurs budgets et leurs initiatives. Regrettant une décision américaine qualifiée de « véritable erreur pour les États-Unis et pour la planète », sa formule « Make the planet great again », détournant le slogan de campagne de Trump, a fait le tour du monde journalistique et numérique, comme un défi direct et personnel à celui qui annonce ses décisions présidentielles sur Twitter.
Deux récits, deux conceptions de la politique, deux hommes, deux générations, ont entamé un dialogue musclé, et seront systématiquement (et avec délice) présentés comme rivaux par les médias. La tension du dialogue dépasse désormais l’anecdote de la poignée de main, pour toucher à des questions de fond.
Une recomposition globale ?Lire La suite dans The Conversation

Airbus Family Flight

CSDP blog - Thu, 06/15/2017 - 22:06

Air show with an A350 XWB, an A400M, an Eurofighter Typhoon and an H160 helicopter.

Tag: Airbus

Le passé coloré du chancelier A. Merkel.

C'est pas secret... Blog - Tue, 06/13/2017 - 23:07
(Article proposé et traduit par Jurek)
Le chancelier Angela Merkel est considéré comme le politicien le plus influent d'Europe. Elle gouverne depuis 2005 l'Allemagne, le pays de l'Union Européenne le plus puissant du point de vue économique. D'après les sondages, Merkel a des chances réelles d'être élue en septembre de cette année et de continuer à renforcer son influence en Allemagne et dans l'Union Européenne pendant encore cinq ans. Dans nos éditions précédentes nous avions déjà parlé de ces malheureuses décisions pour les pays d'Europe consistant à laisser entrer un million et demi de migrants économiques de pays d'Afrique du Nord et du Proche Orient. Merkel a déclaré plus d'une fois qu'elle voudrait éventuellement transformer l'Union Européenne en un État fédéral, ce qui en fait reviendrait à un gouvernement non démocratique à partir d'un centre fort.
Cette semaine, notre collègue, Algis Avižienis, a étudié les sources de presse liées au passé de Madame Merkel, en particulier, sa jeunesse passée dans l'ex Allemagne de l'Est communiste (RDA). Auparavant, pendant les années 86-88 notre collègue avait étudié la politique et l'économie de la RDA au département d’État du gouvernement des États Unis. Et maintenant il s’efforce personnellement de rechercher les facteurs qui, dans le passé de Madame Merkel, ont pu faire naître une conception si nuisible pour les nationalités et les peuples d'Europe.

Vitalijus Balkus : - Avez-vous pu expliquer quels sont les influences de sa jeunesse qui ont pu l'inciter à prendre une position si antinationale du point de vue de son Allemagne natale et aussi des autres peuples d'Europe ?

Algis Avižienis: - La conception du monde du Chancelier de l'Allemagne a été très fortement influencée par son père, le pasteur évangélique luthérien, Horst Kasner. En 1954, peu après la naissance de A. Merkel le pasteur a déménagé avec toute sa famille de la République Fédérale Allemande (RFA) en Allemagne de l'Est. Cette décision de transférer toute sa famille dans l'Allemagne dirigée par les communistes en a étonné plus d'un, d'autant plus qu'à cette époque des millions d'Allemands déménageaient dans l'autre sens - de l'Est vers l'Ouest. H. Kasner était un socialiste engagé qui s'est efforcé toute sa vie de faire coïncider l'idéologie universaliste de Marx avec l'universalisme évangélique luthérien. Vivant en RDA, il fut surnommé le « Kasner rouge » ou le « pasteur rouge ». Rapidement il pris la direction du séminaire, il possédait deux automobiles et pouvait librement voyager à l'étranger dans les pays de l'Ouest. Dans les séminaires religieux internationaux le pasteur Kasner soutenait énergiquement les positions des partis communistes de la RDA et de l'Union Soviétique dans les questions relatives aux rapports entre l’État et la religion. Au bout de quelques temps le pasteur Kasner fut très influent au sein de la couche dirigeante de l'église protestante de RDA et luttait énergiquement contre les dirigeants conservateurs qui voulaient unifier l’Église Évangélique Luthérienne de RDA avec les frères de l'Allemagne de l'Ouest.
Encore un fait intéressant de la biographie du père de A. Merkel est que le père de Horst Kasner (le grand-père de A.Merkel) était polonais. Le nom du grand-père de A. Merkel était Kazmierczak qui fut plus tard germanisé en Kasner quand il émigra de Pologne en Allemagne avant la deuxième guerre mondiale. Pendant la première guerre mondiale il fut fait prisonnier par les Français mais accepta de se battre contre l'Allemagne dans des forces militaires polonaises, l'armée Haller. Ainsi, dans la famille de Merkel la fidélité à l'Allemagne ne fut pas toujours une chose évidente.

VB : - Et comment se déroula la vie de A. Merkel dans l'Allemagne communiste ? Fut-elle une partisane zélée du pouvoir ou eut-elle des liens avec l'activité d'opposition ?

AA : - A.Merkel fut une élève zélée. Sa mère qui était professeur de profession l'engagea à étudier avec diligence mais dans les conditions de la RDA elle fut élevée à la maison. Les parents de la mère étaient des Allemands originaires de Gdańsk (Dantzig) actuellement en Pologne. La jeune Angela se distingua en mathématiques et en russe. Elle appris également bien l'anglais. La future chancelière fut particulièrement brillante au cours de russe et participa aux olympiades internationales de russe en Allemagne de l'Est et même en Union Soviétique. Pourtant, étant fille de pasteur, elle ne fut pas obligée de faire partie de la Jeunesse Libre d'Allemagne (l'équivalent des Komsomols) et pourtant elle devint un membre très actif de cette organisation. Elle participa à différentes actions de propagande au cours desquelles la future chancelière soutint chaudement le soulèvement communiste au Vietnam contre les forces armées des États Unis et soutint différents soulèvements révolutionnaires dans le tiers monde. Ayant passé son Bac avec de très bons résultats, Angela se décida à étudier la physique et fut admise à la prestigieuse Université Karl Marx de Leipzig.
En 1978 on lui proposa de coopérer avec la sécurité de l’État (la Stasi) mais elle affirme qu'elle rejeta cette offre. Malgré son soi-disant refus, Merkel atteignit le sommet de la science physique de RDA. Elle continua ensuite à étudier et travailler dans la prestigieuse académie des sciences de RDA (dans le département de la physique) à Berlin. Bientôt, grâce à son zèle constant, Merkel fut nommée au secteur de propagande et d'agitation de la ''Jeunesse Libre d'Allemagne'' de l'académie des sciences.
La jeune Merkel eut la possibilité de voyager largement à l'étranger. Elle fit connaissance de son premier mari, Ulrich, à Moscou où tous les deux participaient à un échange d'étudiants entre la RDA et l'Union Soviétique. Ensuite elle eut l'occasion de se perfectionner en russe pendant quelques semaines à Donetsk. Elle eut l'autorisation de faire des voyages privés en Union Soviétique. Merkel étudia également pendant un certain temps à Prague.
D'après la presse allemande et l'ouverture des documents secrets de la Stasi le bureau de Merkel à l'académie des sciences était juste à côté de celui du fils de Robert Havemann, un dissident connu de RDA. Le critique du pouvoir, R. Havemann, fut tenu, lui même, en résidence surveillée pendant de longues années. Une centaine de membres de la Stasi et de la ''Jeunesse Libre d'Allemagne'' surveillaient nuit et jour que rien ne se passe dans la maison du dissident sans l'approbation du pouvoir. Après la réunion des deux Allemagnes un journaliste trouva par hasard une photo où l'on peut voir A. Merkel entrant dans la maison du dissident contrôlé par la Stasi. Plus tard, étant déjà chancelière, elle interdit de montrer cette photo sur une chaîne nationale.
Plus tard, des documents secrets de la Stasi montrèrent que la jeune Merkel s'était rendue en Pologne en 1981 où elle eut l'occasion de prendre contact avec la jeunesse locale, on lui avait remis quelques matières sur ''Solidarité'' le mouvement d'opposition polonais, ces documents furent interceptés par les gardes-frontière de la RDA. On lui laissait traverser la frontière sans autres désagréments. Plus tard, un informateur de la Stasi qui avait fait sa connaissance rapporta que la jeune physicienne (elle avait alors 27 ans) considérait avec scepticisme le mouvement d'opposition de la jeunesse polonaise. D'après la source d'information de la Stasi elle était d'avantage soucieuse de la conservation du socialisme soviétique, elle était idéologiquement liée au socialisme soviétique. L'agent de la Stasi rapporte les paroles d'Angela après son voyage en Pologne : « Si quelque part survient un sérieux danger pour le socialisme, ce sera en Pologne. » Un autre rapport de la Stasi mentionne son appréciation après son voyage dans l'Union Soviétique de Gorbatchev vers 1987. Interrogée par ses collègues sur l'opinion des russes sur les réformes de Gorbatchev , elle répond : « Les gens dans les stations de métro disent que Staline a efficacement défendu le socialisme tandis que Gorbatchev remet l'Union Soviétique aux Occidentaux. »

VB : -Vous parlez de ces contacts avec des polonais appartenant à Solidarité. Est-ce que A.Merkel a participé d'une façon ou d'une autre à la dissidence de la RDA ou à une activité politique ? Est-ce qu'elle est devenue membre du parti communiste de RDA ?
AA : - Formellement Merkel n'est jamais entrée au parti communiste de RDA et jusqu'en 1989 elle n'a jamais manifesté d'intérêt pour une activité dissidente. Mais dans la seconde moitié de 1989 un mouvement de citoyens de la RDA de grande ampleur apparu subitement et attira visiblement l'attention de A. Merkel. Des gens de l'entourage du père dont l'avocat influent, Lothar de Maizière commencèrent à inciter la jeune docteur en physique à se joindre au mouvement nouvellement créé, ''Départ pour la Démocratie'' (Demokratischer Aufbruch). L'ami Lothar de Maizière défendait activement les affaires de l'église de RDA, il avait des liens familiaux avec son demi-frère, Thomas de Maizière qui vivait en Allemagne de l'Ouest et qui devint plus tard un collaborateur très proche de de la chancelière Merkel ainsi que ministre des affaires étrangères et ministre de la défense dans son gouvernement. Lothar de Maizière entretenait également de très bons rapports avec un autre avocat très influent de l’Église Évangélique Luthérienne, Wolfgang Schnur qui, en octobre 1989 dirigeait le mouvement ''Départ pour la Démocratie''.
L. de Maizière recommanda A. Merkel en tant que bonne collaboratrice et W. Schnur l'engagea en tant que sa représentante de presse. A. Merkel et W. Schnur se préparèrent intensivement aux premières élections libres de RDA, début 1990 et W. Schnur s'attendait à une victoire aux élections. D'après les rapports de la presse il se préparait à devenir le premier premier ministre élu démocratiquement en RDA. Malheureusement, quelques jours avant l'élection, on ne sait pas clairement qui publia des données de la Stasi compromettantes pour W. Schnur montrant qu'il avait servi pendant plus de 20 ans les services secrets de la RDA. W. Schnur dut retirer sa candidature et le mouvement qu'il dirigeait, discrédité, obtint moins de 1% des voix.
Cela aurait montré que le début de la carrière politique de A.Merkel aurait dû se terminer. Mais, par chance, ''Départ de la Démocratie'' était entré dans la puissante alliance des Chrétiens Démocrates de l'Allemagne de l'Ouest. Les Chrétiens Démocrates de l'Ouest avaient d'une façon inespérée par leurs représentants en Allemagne de l'Est obtenus plus de 40% des voix et put former le premier gouvernement démocratique élu en RDA. Le premier premier ministre, Lothar de Maizière, était une bonne relation du père de Merkel et du discrédité W. Schnur. L. de Maizière invita A. Merkel à devenir la directrice de sa représentation de presse mais, du fait de ses connaissances en langues étrangères, elle devint sa représentante de presse fondamentale.
L. de Maizière ne resta pas longtemps à son poste, et pas seulement parce que la RDA qu'il gouvernait se réunit à l'Allemagne de l'Ouest en octobre 1990. Malheureusement Lothar de Maizière, comme son collègue Schnur, fut victime de l'ouverture des dossiers secrets de la Stasi. La presse allemande commentait et continue jusqu'à nos jours de commenter les documents de la Stasi qui soulèvent de sérieuses suspicions de coopération avec la Stasi contre L. de Maizière (pseudonyme IM Czerni). Et on pourrait penser que le discrédit de son autre supérieur aurait pu nuire sérieusement à sa carrière politique. Mais L. de Maizière et d'autres membres de sa famille et collègues recommandèrent Merkel à Thomas de Maizière, le demi-frère chrétien-démocrate de Lothar vivant en Allemagne de l'Ouest.
On pensait que T. de Maizière qui avait de très bons rapports avec les dirigeants de l'Union Chrétienne Démocrate aiderait à ouvrir les portes d'une rencontre de A. Merkel avec Helmut Kohl, le chancelier de l'Allemagne de l'Ouest. Cette rencontre fut décisive car le Chancelier Kohl jugea favorablement le potentiel de A. Merkel et devint bientôt son protecteur fidèle. Kohl lui ouvrit la route à la grande politique de la RFA en la nommant ministre de la femme et de la jeunesse en 1991. Merkel était connue comme la ''demoiselle de Kohl''. Plus tard, A. Merkel trahit son protecteur, le poussant ouvertement dans la presse à se démettre et lui, à son tour souleva des accusations retentissantes contre elle. Par exemple, H. Kohl condamna la politique de Merkel à propos des réfugiés et en 2016 il rencontra démonstrativement Orban, le dirigeant de la Hongrie qui était un critique connu de la politique d'immigration de Merkel.

VB : - Il apparaît que les liens de A. Merkel avec le pouvoir de la RDA étaient très étroits, et en particulier dans son entourage il y avait beaucoup de représentants de la police secrète ou de personnes suspectées d'avoir collaboré avec la Stasi. Mais quel conclusion pouvons nous tirer de ces faits ? Nous ne pouvons quand-même plus soupçonner qu'elle continue à servir le régime de la RDA, puisqu'il n'y a plus de RDA.
AA : - Effectivement il n'y a plus ni Union Soviétique ni RDA, et avec elles a disparu le modèle de gouvernement économique socialiste. Mais alors qu'est-il resté ? Je pense que, aussi bien à l'Est qu'à l'Ouest, il est resté une volonté de fer de puissantes élites d'unifier l'humanité en de grandes unions non nationales d’États et peut-être même en un seul État mondial.
Naguère, dans nos parutions nous avons parlé du marxisme culturel, de la façon dont des marxistes convaincus créent les prémices de l'apparition d'une société sans classes et d'une humanité homogène dans les conditions du capitalisme. Comprenant que, au moins provisoirement, il ne serait pas possible de conquérir le pouvoir économique direct ni le gouvernement politique, autrement dit, de prendre le pouvoir aux capitalistes, les adeptes du marxisme culturel ont accepté avec le temps la propriété privée, l'inégalité de classe, les lois du marché. Les marxistes culturels ont renoncé au but final, le régime socialiste mondial et concentrent leur attention sur les questions culturelles et spirituelles. A l'université, dans la presse, dans les organisations non gouvernementales, dans la création culturelle, les tenants de ces tendances s'efforcent d'insuffler la soi-disant bien-pensance, la tolérance. Le but est d'unifier la pensée, d'effacer l'identité nationale (qui, comme on sait, sépare les hommes) et par la même diminuer le rôle des États nationaux.
Nous savons que des buts semblables quoique non identiques sont recherchés par les grandes banques et corporations internationales et que leurs partisans – les libéraux sont des enthousiastes du marché libre. On peut dire la même chose sur les socialistes et sociaux-démocrates européens d'aujourd'hui. On peut encore ajouter les dirigeants des communautés religieuses. Nous voyons en effet comment le pape de l’Église Catholique de Rome et les dirigeants des sectes protestantes sont d'ardent partisans d'une immigration massive incontrôlée en Europe.

VB : - N'est-il pas possible que A. Merkel soit tout simplement une carriériste fanatique qui se soit déterminée à servir n'importe qui, n'importe quel régime, pourvu qu'elle ait le pouvoir politique ?
AA : - Je pense plutôt que des personnes comme A. Merkel ne s'adonnent pas complètement à un carriérisme cynique. De tels individus sont très souvent de cyniques égoïstes mais ce n'est pas toujours et pas partout que règne un tel pur carriérisme. Il me semble que A. Merkel appuie maintenant sans grande douleur interne l'ultralibéralisme de l'Allemagne de l'Union Européenne et de la politique mondialiste. Cela semble bizarre car il faut se demander pourquoi une partisane du socialisme international devrait soutenir le contraire de son idéal – le régime capitaliste. Je pense que A. Merkel, comme les marxistes culturels ont accepté l'échec du communisme en 1989-1991 et maintenant ils veulent nager dans le sens du courant avec les banques et les corporations internationales. Pour le reste, comme personne elle réussit à détruire la conscience nationale, l'autorité des États nationaux, les différences entre les peuples. Les internationalistes de tendance libérale créent l'une des prémices principales du socialisme international : une humanité unifiée, homogène, passive, assoiffée de valeurs matérielles sans esprit de sacrifice pour l'esprit de son peuple, sans esprit d'opposition. Ensuite, nos partisans du socialisme international qui ont échoué espèrent que le libéralisme sauvage créera tant de contradictions qu'il ne restera d'autre solution quede nationaliser tout le pouvoir économique. Et le rêve de Karl Marx aura ainsi pris vie – une humanité mondiale sous le soleil communiste.
A. Merkel n'est pas la seule ex-communiste de notre région qui soit passée à la démocratie libérale, au libre marché et à la défense de l'OTAN. Or dans la biographie de notre Présidente nous voyons qu'elle a tardé et ne voulait pas s'opposer et appuyer le Sąjūdis et cesser d'être fidèle aux maîtres de Moscou. Maintenant elle est une archiopposante à Moscou. Il est intéressant de remarquer que A. Merkel et D. Grybauskaitė ont reçu toutes deux la prestigieuse médaille de Charlemagne pour leur action pour l'unité de l'Europe. Nous pouvons rappeler que la première personne à recevoir cette distinction en 1951 fut Richard von Coudenhove-Kalergi qui s'était ouvertement montré en faveur du mélange racial entre les peuples d'Europe d'Afrique et d'Asie. Tout comme A. Merkel, j'évalue plusieurs patriarches du temps de notre Sąjūdis. Par leurs attributs extérieurs (un ruban aux couleurs nationales autour du cou) ils se présentent comme des défenseurs de leur peuple mais en réalité ils mènent la Lituanie vers un nouveau centre puissant, cette fois-ci à l'Ouest.


VB : - Il me reste encore une question sans réponse sur l'opinion favorable des États Occidentaux pour les acteurs politiques qui avaient autrefois collaboré avec les services spéciaux du bloc de l'Est. Ils était pourtant autrefois des ennemis mortels.

AA : - Je pense que ces représentants de l'élite mondiale occidentale qui appuient le mondialisme, et c'est la majorité, sont prêts à accepter les anciens communistes et les collaborateurs des services dans leurs milieux sans grandes hésitations. C'est pourquoi, au moins dans la presse du système en Allemagne il n'y a pas de grands efforts pour étudier le passé des liens avec la Stasi des anciens communistes. Il est clair que dans le bloc soviétique les conditions ne permettaient pas l'apparition d'une puissante opposition. C'est pourquoi trouver des hommes indépendants capables d'administrer l'appareil d’État était très difficile. Et les anciens communistes avaient cette expérience et ils ne laissaient personne d'autre acquérir les connaissances nécessaires. C'est avec eux qu'il fut possible d'organiser la collaboration internationale et de créer le système de libre marché en Europe de l'Est. 
En fait les plus pénétrants des hommes d’État du monde occidental durent soupçonner que les représentants de la nomenclature n'avaient pas l'appui des citoyens car les gens ordinaires les considéraient comme les serviteurs d'un pouvoir étranger. Il n'est pas possible de créer des sociétés se développant quand manque une élémentaire confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Néanmoins il aurait été plus intelligent de la part des élites occidentales de chercher et appuyer les acteurs politiques de l'Europe de l'Est qui cherchaient à rétablir une véritable indépendance de leur État. C'est un chemin plus difficile vers une coopération cordiale entre l'Ouest et les États qui étaient dans le bloc de l'Est. Cela donnerait plus d'espoir d'arriver à un développement économique plus sûr sans corruptions massives et grandes inégalités. C'est vrai, en Allemagne les anciens cadres furent débauchés massivement dans les secteurs les plus sensibles comme, par exemple, la justice. C'était plus facile à réaliser car à côté il y avait l'Allemagne de l'Ouest avec son gigantesque potentiel administratif. Dans d'autres pays, par exemple en Lituanie, nous voyons qu'il n'a pas été possible de trouver des hommes sans passé.

Traduction d'un article en lituanien de ekspertai.eu réalisée par Jurek.
Categories: Défense

La France et le monde après l’élection présidentielle : un parfum de Méditerranée


Article paru dans L'Orient Le Jour  (Beyrouth)

Emmanuel Macron a donc remporté l'élection présidentielle française, et nommé son Premier ministre, lequel a constitué son gouvernement. Plusieurs constats provisoires peuvent être dressés, en attendant l'installation ou la confirmation des équipes. En premier lieu, la France ne connaîtra pas le grand aggiornamento, voire le changement d'alliance, que la victoire d'autres candidats aurait pu impliquer. Ensuite, des inflexions subtiles sont tout de même notables, qu'il convient de prendre au sérieux. Enfin, la connaissance de la Méditerranée et du Proche-Orient est solide dans les nouvelles équipes présidentielles et gouvernementales.

Une ligne gaullo-mitterrandienne?
Contrairement à ceux des candidats qui prônaient un rapprochement fort avec Moscou (François Fillon), parfois jusqu'à l'alliance (Le Pen, Mélenchon), le nouveau président a rappelé son attachement à l'Alliance atlantique (en dépit de réserves sur l'actuel président américain), et surtout, l'ancrage européen de la France. Pour le Proche-Orient, cela signifie que l'option d'un soutien français au régime syrien de Bachar el-Assad et à son allié iranien s'éloigne. Entre virage poutinien et fuite en avant néoconservatrice, il semble qu'un retour à une tradition gaullo-mitterrandienne, qui avait prévalu jusqu'à la fin du second mandat de Jacques Chirac, se soit finalement imposé.
La nomination de Jean-Yves le Drian aux Affaires étrangères est celle d'un homme qui, en tant que ministre de la Défense de François Hollande, a préparé des frappes sur le régime de Damas en 2013, et regretté qu'elles n'aient pas eu lieu (en raison du recul américain, comme on le sait). L'arrivée de Sylvie Goulard à la défense est celle d'une femme pour qui l'Europe a compté plus que tout dans sa carrière. On peut imaginer que la dimension euro-méditerranéene ne lui est pas étrangère.

Changements de titulaires, changements d'appellation
Conclure à la pure continuité serait néanmoins erroné. De toute évidence, les nouveaux maîtres de l'exécutif n'ont pas souhaité que des habitudes s'installent ou soient considérés comme acquises sur certains dossiers. Le Drian aurait pu rester à la Défense, et Sylvie Goulard être nommée aux Affaires européennes. Par ailleurs, le portefeuille du premier s'intitule désormais « Europe et affaires étrangères », et celui de la seconde « ministère des Armées ».
Sans préjuger de la pratique à venir, on entrevoit de possibles implications dans le changement de sémantique. L'Europe est une priorité, et elle n'est pas tout à fait « étrangère ». La défense est certes un ensemble d'enjeux qui ne sont pas tous purement militaires (lutte contre les cyberattaques, renseignement antiterroriste...), mais la dimension armée en est totalement assumée, avec ses implications (interventions extérieures par exemple) et la nécessité de pendre soin de son outil (les hommes comme les matériels).

Un Orient familier
Parmi les quelques déplacements à l'étranger effectués par le nouveau président au cours de sa campagne électorale, pas moins de quatre ont eu lieu dans le monde arabe : Tunisie, Liban, Jordanie, Algérie (les autres ont eu lieu en Allemagne, au Royaume-Uni ou aux États-Unis). Dans les équipes élyséennes et les cabinets ministériels directement en lien avec l'international, on devrait compter plusieurs connaisseurs du Moyen-Orient, dont des diplomates qui ont été en poste au Liban. Ailleurs, le nouveau ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, fut aux côtés de Dominique de Villepin, dont on connaît l'attachement à la région Méditerranée. La nouvelle ministre de la Culture Françoise Nyssen, patronne des éditions Actes Sud, n'est pas non plus, à ce titre, dénuée de sensibilité pour cette zone.
Cela ne permet aucunement de prédire la politique qui sera mise en œuvre et qui sera, comme toujours, dictée par les soubresauts de l'actualité internationale. Par ailleurs, les élections législatives constitueront un moment charnière pour l'avenir de cette équipe. Mais à tout le moins, il est permis de penser que le Proche-Orient ne sera ni un objet de découverte ni d'indifférence dans le quinquennat qui s'annonce.

Après l’élection : réconcilier les Français avec le monde



Article paru dans The Conversation

Sur le plan de la seule politique française, le premier constat de cette élection aux rebondissements inédits a déjà été établi, et ses ressorts seront disséqués par les spécialistes de sociologie électorale : le Président élu, Emmanuel Macron, représentait à 39 ans la nouveauté et donc l’inconnu dans cette campagne. Les candidats des deux partis de gouvernement ont été désavoués, terminant troisième (François Fillon) et cinquième (Benoît Hamon) de la compétition. Marine Le Pen a réussi pour la deuxième fois en quinze ans à porter l’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle, incarnant davantage la colère que la nouveauté (depuis 1974). Depuis 43 ans, il y a toujours eu un candidat de la famille Le Pen aux présidentielles, à l’exception de 1981.
Mais le regard doit se porter aussi sur les significations internationales de la campagne. Le débat, les prises de position des principaux candidats, ont montré des inflexions importantes dans le rapport que la France entretient avec le monde.
De la peur de la mondialisation à la tentation autoritaire ?Sur les quatre candidats arrivés en tête du premier tour, et qui rassemblaient près de 85 % des suffrages exprimés, trois d’entre eux ont développé un message critique à l’égard de l’Union européenne, dont deux – Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon – particulièrement virulents, remettant en cause l’idée européenne elle-même. Il faut, en réalité, ajouter à cette dynamique les scores de la plupart des petits candidats (Dupont-Aignant, Asselineau, Cheminade…). A part Emmanuel Macron et Benoît Hamon, l’immense majorité des candidats de l’élection de 2017 n’adhérait donc plus au projet européen tel qu’actuellement développé.
Sur cette thématique portée courageusement compte tenu de l’atmosphère générale, Emmanuel Macron était bien seul. Il l’a emporté largement, à la fois par rejet du FN, et par crainte de l’aventurisme-amateurisme de sa dirigeante sur des questions comme celle de l’euro. Pour autant, sa victoire ne vaut pas résurrection soudaine de l’enthousiasme européen en France.
On retrouve plus largement, chez les mêmes candidats (Le Pen, Mélenchon, Fillon dans une moindre mesure, plus Dupont-Aignan et quelques autres moins significatifs), la tentation d’une rupture en matière de politique étrangère, parfois jusqu’au retournement d’alliance, autour d’un ensemble rhétorique mêlant critique de la domination américaine, volonté d’une révision de notre relation à l’OTAN, et surtout souhait d’un rapprochement fort avec la Russie de Vladimir Poutine.
Les liens assumés de plusieurs candidats (surtout Le Pen, Fillon, Mélenchon) avec le dirigeant du Kremlin, le soutien qui leur a été apporté par les médias pro-russes (de Sputnik à RT), la proposition reprise par deux candidats (Mélenchon et Fillon) d’une conférence sur les frontières en Europe de nature à entériner les avancées russes en Ukraine et en Géorgie, auraient été difficilement imaginables sans réaction notable, il y a encore cinq ans.
Cette affinité avec le dirigeant russe va de pair avec un discours porté sur la restauration de l’autorité, et pour certains (Fillon, Le Pen) avec la défense de la chrétienté, qui amène ainsi à proposer de soutenir le régime de Bachar al-Assad au nom de la protection des chrétiens d’Orient. Au final, c’est bel et bien un rapprochement avec des régimes au mieux semi-autoritaires qui est en vogue. Là encore, Emmanuel Macron aura été presque le seul candidat à souligner la dimension positive de l’appartenance au projet européen, et à un projet démocratique libéral. Cela représentait 24 % des suffrages exprimés au premier tour.
La nécessité d’un message fort Lire la suite dans The Conversation 

CTF 150 : importante saisie de drogue par le Surcouf

ColBleus - Marine nationale (FR) - Sun, 05/07/2017 - 12:08

© Ministère de la Défense

Au sein de la Combined Task Force 150, sous mandat français depuis près d’un mois, l’interception de 2 boutres suspects par la frégate Surcouf au large de l’Afrique de l’Est permet de réaliser une saisie de près de 400 kg d’héroïne. Rendue possible après un travail minutieux de coopération et de coordination, cette interception marque la détermination et l’engagement de la TF150 pour lutter contre ces trafics illicites.

Dans la matinée du 28 avril, un boutre suspect est repéré par un avion de patrouille maritime. Le recoupement  d’indices et l’étroite collaboration au sein de la coalition confirme les suspicions de trafic illicite. En application des lois internationales, le Surcouf intercepte alors le boutre et envoie son équipe de visite à bord pour procéder à une fouille approfondie. Après plusieurs jours de recherche méthodique, près de 200 kg d’héroïne sont découverts, saisis puis détruits par les équipes du Surcouf, sur ordre de l’amiral français commandant la zone maritime océan Indien (Alindien).

Le 3 mai, grâce aux informations fournies par la coalition, le Surcouf intercepte un second boutre suspect et procède à des fouilles, lesquelles permettent de réaliser une nouvelle saisie de près de 200 kg d’héroïne.

Le Surcouf signe ici les premiers succès de ce mandat français au sein de la CTF 150, après seulement trois semaines de déploiement. Pour le contre-amiral Olivier Lebas, commandant de la CTF150, « le Surcouf et son équipe de visite ont su conduire des fouilles méthodiques et rigoureuses dans des conditions difficiles, aboutissant à ces succès contre le trafic de drogue ».

Avec un total de 400 kg d’héroïne, c’est l’équivalent de 4 millions de doses qui a été détruit pour une valeur commerciale estimée à plus d’une centaine de  millions d’euros. Le commandant de la CTF 150 souligne que ces saisies « démontrent, une fois encore, l’importance de l’action des unités de la CTF 150 qui permettent de réduire l’introduction sur les marchés africain et européen de quantités importantes de drogue, privant ainsi les réseaux de crime organisé et terroristes de source de financement importante».

Mise en place à la suite des attentats du 11 septembre 2001, la CTF150, placée sous commandement des Combined Maritime Forces (CMF), rassemble une coalition de 18 nations qui fournissent des moyens navals et aériens pour assurer la permanence de la mission. Dans une zone regroupant la mer Rouge, le golfe d’Aden, l’océan Indien et la corne de l’Afrique, la CTF 150 a pour mission principale le combat contre les trafics illicites qui financent le terrorisme mondial.

Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense

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CTF 150 : importante saisie de drogue par le Surcouf

ColBleus - Marine nationale (FR) - Sun, 05/07/2017 - 12:08

© Ministère de la Défense

Au sein de la Combined Task Force 150, sous mandat français depuis près d’un mois, l’interception de 2 boutres suspects par la frégate Surcouf au large de l’Afrique de l’Est permet de réaliser une saisie de près de 400 kg d’héroïne. Rendue possible après un travail minutieux de coopération et de coordination, cette interception marque la détermination et l’engagement de la TF150 pour lutter contre ces trafics illicites.

Dans la matinée du 28 avril, un boutre suspect est repéré par un avion de patrouille maritime. Le recoupement  d’indices et l’étroite collaboration au sein de la coalition confirme les suspicions de trafic illicite. En application des lois internationales, le Surcouf intercepte alors le boutre et envoie son équipe de visite à bord pour procéder à une fouille approfondie. Après plusieurs jours de recherche méthodique, près de 200 kg d’héroïne sont découverts, saisis puis détruits par les équipes du Surcouf, sur ordre de l’amiral français commandant la zone maritime océan Indien (Alindien).

Le 3 mai, grâce aux informations fournies par la coalition, le Surcouf intercepte un second boutre suspect et procède à des fouilles, lesquelles permettent de réaliser une nouvelle saisie de près de 200 kg d’héroïne.

Le Surcouf signe ici les premiers succès de ce mandat français au sein de la CTF 150, après seulement trois semaines de déploiement. Pour le contre-amiral Olivier Lebas, commandant de la CTF150, « le Surcouf et son équipe de visite ont su conduire des fouilles méthodiques et rigoureuses dans des conditions difficiles, aboutissant à ces succès contre le trafic de drogue ».

Avec un total de 400 kg d’héroïne, c’est l’équivalent de 4 millions de doses qui a été détruit pour une valeur commerciale estimée à plus d’une centaine de  millions d’euros. Le commandant de la CTF 150 souligne que ces saisies « démontrent, une fois encore, l’importance de l’action des unités de la CTF 150 qui permettent de réduire l’introduction sur les marchés africain et européen de quantités importantes de drogue, privant ainsi les réseaux de crime organisé et terroristes de source de financement importante».

Mise en place à la suite des attentats du 11 septembre 2001, la CTF150, placée sous commandement des Combined Maritime Forces (CMF), rassemble une coalition de 18 nations qui fournissent des moyens navals et aériens pour assurer la permanence de la mission. Dans une zone regroupant la mer Rouge, le golfe d’Aden, l’océan Indien et la corne de l’Afrique, la CTF 150 a pour mission principale le combat contre les trafics illicites qui financent le terrorisme mondial.

Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense

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Sécurité : quels défis pour la France en 2017 ?


Dossier du CERI - Politique étrangère de la France : quels défis pour le prochain président de la République ?

Les années 2015-2017 ont été pour la France des « années terribles » sur le plan de la sécurité. Sécurité intérieure d’abord, puisque le pays a été touché par de nombreux attentats en 2015 et 2016, de l’attaque contre Charlie Hebdo et de l’hypermarché cacher (7 et 9 janvier 2015) à l’assassinat du Père Jacques Hamel dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray (26 juillet 2016), en passant par l’attentat contre le Bataclan et le Stade de France (13 novembre 2015) et celui de Nice (14 juillet 2016).Sécurité européenne ensuite puisque plusieurs pays de l'Union ont été touchés par le terrorisme. L’environnement de cette dernière n’est plus aussi sûr qu’il l’était. Au Sud, les soulèvements arabes ont provoqué l’effondrement de plusieurs Etats (Libye, Syrie), une guerre civile internationalisée (Syrie), une forte instabilité (Tunisie, Egypte), de nouvelles vulnérabilités (Jordanie, Liban) et une dissémination des armes et de la violence du Moyen-Orient vers le Sahel. A l’Est, la résurgence des initiatives russes depuis la guerre en Géorgie (2008) à l’annexion de la Crimée et la déstabilisation de l’Est de l’Ukraine depuis 2014 et la nouvelle aventure de Vladimir Poutine en Syrie sont lourds de menaces.Sécurité globale ou internationale enfin. En Asie, on assiste à la montée en puissance de la Chine et les interrogations qu’elle suscite, notamment pour la liberté de circulation maritime dans la très stratégique mer de Chine du Sud. De l’autre côté de l’Atlantique, le nouveau locataire de la Maison Blanche est insaisissable, il tance ses alliés, doute de la pertinence de l’OTAN, multiplie provocations et approximations et divise l’Amérique qu’il voudrait entourer de murs. Enfin, la pauvreté reste importante à travers le monde et source de nombreux conflits, de nombreux Etats se sont effondrés, la cyber-menace s’accroît sans cesse, la criminalité internationale et la fragilité des biens communs, à commencer par l'environnement en période de réchauffement climatique, sont plus importantes que jamais.Nous pourrions en rester à cette typologie classique des défis à la sécurité de la France. Parce que consacrée, elle est finalement familière en dépit de ses nuances sombres. Mais les défis s’interprètent également à la lumière de ceux qui en ont la charge. Nous assistons à une triple crise qui devrait interpeller la prochaine équipe dirigeante de notre pays. La première relève de la décomposition des cercles d’appartenance traditionnels de la France : le cercle européen, le cercle atlantique et celui dit de la francophonie. La deuxième crise découle de la menace qui pèse sur notre instrument diplomatique et militaire qui a urgemment besoin d’être modernisé. La troisième crise et dernière est celle qui pourrait résulter d’un aveuglement intellectuel qui pourrait entraîner d’« étranges défaites » si les approches stratégiques ne sont pas diversifiées.LA CRISE DES CERCLES D'APPARTENANCELa France est un membre influent de l'Union européenne, de l’Alliance atlantique et une puissance globale disposant de relais d’influence, essentiellement en Méditerranée et en Afrique, territoires avec lesquels elle partage une histoire commune. L'Union européenne est aujourd’hui en crise. Crise institutionnelle marquée par des blocages décisionnels ; politique renforcée depuis le Brexit; économique depuis la crise financière qui a commencé en 2008 ; sécuritaire depuis les attaques terroristes qui ont mis à jour les dysfonctionnements et l’absence de coordination entre les Etats membres et depuis les menées russes en Ukraine devant lesquelles les Vingt-huit se sont retrouvés impuissants et enfin crise morale à l’heure où des milliers de personnes trouvent la mort en tentant de rejoindre l’Union ou sont accueillies par des barbelés.

Le cercle d’appartenance atlantique, que la France a choisi de rejoindre en 1949, est lui aussi en difficulté. Il a souffert de la distance d’un Barack Obama, davantage attiré par les défis du Pacifique et qui a pu laisser certains de ses alliés douter de sa détermination à les protéger en cas de crise grave. L’OTAN souffre aujourd’hui des gestes incohérents et des signaux contradictoires envoyés par Donald Trump. L’Amérique met en danger ce qu’elle a elle-même construit à l’heure où la menace russe ressurgit et où le peer competitor chinois s’affirme. Par ailleurs, le pays de la deuxième armée de l’Alliance atlantique, par ailleurs candidate (de moins en moins au fil du temps) à l'Union européenne – il s’agit bien sûr de la Turquie – retrouve des réflexes autoritaires.

Enfin, le cercle de la francophonie a connu de grands bouleversements : les printemps arabes et le développement de nouveaux conflits au Moyen-Orient. Le Maghreb reste fragile et l’Afrique francophone n’est plus celle de Jacques Foccart (ce qui n’est pas forcément à regretter). Elle est complexe comme l’ont montré, entre autres, les épisodes ivoiriens des années 2000 (au moment de l’opération Licorne, et notamment des affrontements entre troupes françaises et foule ivoirienne en 2004), départs massifs de la communauté française installée dans le pays) et s’ouvre désormais à la concurrence, notamment chinoise.

Comment reconstruire ces cercles d’appartenance censés protéger les citoyens des aléas les plus violents de la mondialisation et qui ont mobilisé tant d’énergie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Nous sommes à la fin d’un cycle. La France doit réinventer ses cadres de sécurité. A-t-elle une idée de ce qu’elle veut faire ? Avec quels partenaires souhaite t-elle en priorité ? Et avec quels moyens ?QUEL INSTRUMENT ET QUELS MOYENS ?
Lire la suite dans le dossier du CERI

La défense, pour quoi faire ?






Article paru dans TheConversation

La question est de Jean‑Luc Mélenchon, dans le débat du 4 avril, et il faut reconnaître qu’elle a sa pertinence. Car les divergences entre les principaux candidats de l’élection présidentielle de 2017 tiennent finalement moins dans le renforcement de l’outil de défense lui-même – tous l’appellent de leurs vœux – que dans l’utilisation qu’ils souhaitent en faire.
Après les attentats de 2015-2016, le consensus sur un renforcement de l’armée et de la sécurité est à l’ordre du jour. Mais après l’élection de Donald Trump et les menées de Vladimir Poutine (en Ukraine comme en Syrie), les visions stratégiques divergent.
Des moyens pour la défenseAprès deux Livres blancs sur la défense et la sécurité en 2008 et 2013, marqués par une réduction du format des armées, le retour du tragique sur le territoire national et dans l’environnement stratégique immédiat de l’Europe a imposé de reconsidérer la question. À la veille du scrutin des 23 avril et 7 mai, l’augmentation du budget est une nécessité reconnue : à 2 % du PIB pour les uns (Emmanuel Macron, François Fillon) ; à 3 % sur un quinquennat pour d’autres (Marine Le Pen, de façon moins certaine Benoît Hamon), tandis que Jean‑Luc Mélenchon refuse de raisonner en chiffres, encore moins avec ceux de l’OTAN (qui fixe la norme des 2 %).
L’idée d’une révision du dispositif Sentinelle est également partagée : la présence massive de militaires sur le territoire national après les attentats n’est pas appelée à perdurer (Macron, Hamon), sans doute à être redimensionnée (Fillon). De la même manière, l’utilité d’un nouveau Livre blanc ou d’une revue de défense nationale après l’élection, exercice devenu consubstantiel de l’ouverture d’un nouveau quinquennat, est largement reconnue. La tâche serait confiée directement au chef d’état-major des armées en cas de victoire de François Fillon.
Même l’idée d’une réintroduction, sous une forme ou une autre, d’un service national, fait son chemin. Si la proposition d’Emmanuel Macron d’un service « de durée courte un [mois], obligatoire et universel » a été la plus commentée, Marine Le Pen (trois mois) et Jean‑Luc Mélenchon (9 à 12 mois) y sont également sensibles.
Des postures stratégiques opposéesUne fois cet hymne à la défense nationale entonné, la feuille de route prend des couleurs différentes. D’une manière générale, la tendance occidentaliste la plus dure – qualifiée parfois, et sans doute rapidement, de « néoconservatisme à la française » – est pratiquement absente du paysage. Comment pourrait-il en être autrement, alors que l’atlantisme a perdu de son sens avec un Président américain sceptique sur l’OTAN, et que Vladimir Poutine fait figure désormais de défenseur à la fois de l’Occident, de l’autoritarisme et de l’intervention militaire ?

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Macron–Le Pen, deux France dans le monde






Article paru dans TheConversation

Plusieurs règles de prudence s’imposent lorsque l’on parle de la future politique étrangère d’un pays, à la veille d’un résultat électoral :
  • ce ne sont pas les programmes qui dictent l’avenir d’une relation au monde, mais l’actualité internationale, avec ses drames et ses surprises.
  • Dès lors, une partie de ce qui a été dit dans le cadre d’un débat national avant l’élection ne pourra pas toujours être appliquée ensuite ;
  • on ne sait rien de ce que sera l’action extérieure d’un pays avant de connaître avec précision (ministres, conseillers…) les équipes qui en auront la charge ;
  • dans le cas français, il faudra même attendre les élections législatives pour connaître ces équipes ;
  • ce sont aussi les moyens financiers, en plus des volontés politiques, qui détermineront les marges de manœuvre pour agir.
Néanmoins, une certitude peut s’enregistrer dès à présent : à l’issue d’une campagne inédite, le second tour de l’élection présidentielle française verra s’affronter deux visions du monde incompatibles.
Deux visions du monde incompatiblesEmmanuel Macron fut presque le seul candidat à avoir défendu le projet européen, et à vouloir le relancer tout en en admettant les limites ; ses visites à l’étranger en tant que candidat l’ont emmené aux États-Unis dont il ne renie pas l’alliance structurelle tout en se distançant de l’actuel président, en Allemagne qu’il voit en partenaire irremplaçable, au Royaume-Uni où se sont exilés nombre de jeunes Français en quête d’emploi, ou à plusieurs reprises dans le monde arabe (Tunisie, Algérie, Liban, Jordanie).
Il se méfie d’un trop grand rapprochement avec Moscou (qui inquiéterait à la fois les Alliés de l’OTAN et certains partenaires européens de l’Europe orientale), et plus encore d’un choix manichéen entre l’État islamique et le régime de Damas en Syrie.
Marine Le Pen, elle, capitalise depuis longtemps (à la suite de son père) sur le sentiment anti-européen, au point de présenter implicitement les accusations dont elle fait l’objet à propos de son utilisation des fonds européens, en actes de défi vis-à-vis de Bruxelles. Elle dénonce l’OTAN, mais loue régulièrement le nouveau Président américain, et patiente au bas de sa Trump Tower dans l’espoir (non exaucé) d’une rencontre avec lui.
Marine Le Pen reçue par Vladimir Poutine, au Kremlin, le 24 mars 2017. Mikhaïl Klimentiev/SPUTNIK/AFP A Moscou, elle est reçue par Vladimir Poutine pour qui elle ne cache pas son admiration, persistant et signant dans sa volonté de se rapprocher de la Russie, en dépit des accusations de dépendance dont son parti fait l’objet (notamment après l’octroi d’un prêt de 9 millions d’euros par une banque russe). Ses déclarations sur l’Allemagne sont souvent inamicales. Elle a préféré, dans ses visites de campagne, le Tchad d’Idriss Deby au monde arabe, sauf au Liban, où elle a rencontré le nouveau Président Aoun, allié de Damas et du Hezbollah.
Difficile, donc, d’avoir deux candidats plus éloignés en la matière. Il n’y a pas là que des mots, ou des programmes élaborés à la hâte pour les besoins d’une campagne : chacun est bien en cohérence avec sa vision du monde, et, sans doute, avec son électorat.
Faux clichés Lire la suite dans TheConversation

La "Provokatsiya" du KGB en Afghanistan est responsable des guerres intestines des années 90 et de l'essor des Talibans.

C'est pas secret... Blog - Sat, 04/29/2017 - 09:40
En plus d'avoir pris en charge la sécurité et le renseignement afghan (KHAD), le KGB joua un rôle direct dans la guerre grâce à ses forces spéciales, en particulier les unités KASKAD. Composées chacune de 145 hommes, elles étaient chargées d'infiltrer et de déstabiliser les Moudjahidines. Leur plus grand succès tactique fut probablement la création de faux groupes de moudjahidins, parfois en persuadant les chefs ennemis de changer de camp, puis en les utilisant pour tendre des embuscades aux véritables forces moudjahidines. Au début de l'année 81 par exemple, une unité KASKAD dans la province de Herat pris contact par le biais d'agents avec Khoda Shir-Aga Chungara, un chef de guerre tadjik à la tête d'un groupe de 250 hommes qui contrôlait 48 villages et d'importantes voies de communication. Les officiers du KGB allèrent sans armes rencontrer Chungara (nom de code ABAY) et le persuadèrent de prendre les armes contre ses anciens associés. Par la suite, Chungara "exécuta avec zèle toutes les instructions du KGB", en prenant part à 21 opérations avec les unités KASKAD et réalisant indépendamment 40 embuscades et éliminant 31 commandants moudjahidines. Les forces de Chungara augmentèrent de presque 900 hommes, et pendant les 2 premières années de collaboration avec le KGB, elles éliminèrent 20.500 combattants "ennemis". En 1982, les unités KASKAD réussirent à retourner 4 autres groupes de Moudjahidines, qui opéraient d'une manière semblable à celle de Chungara. Au début de l'année 83, on comptait 86 de ces groupes, que le KGB appelait "faux groupes", qui opéraient en Afghanistan en prétendant être des Moudjahidines et qui perturbaient les opérations des véritables mouvements de résistances. Certaines des luttes entre groupes des moudjhahidines qui ont menées au guerres intestines beaucoup plus sérieuses des années 90 ont été provoquées par le KGB.

La Guerre d'Afghanistan a sauvé le Département 8 (des Opération Spéciales) de la Direction S du PGU du marasme dans lequel elle était tombée dans les années 70. En 1982, l'Ecole de Formation des Opérations Spéciales de Balashika a créé un "Centre d'Entraînement pour l'Afghanistan" dirigé par V.I. Kikot', ancien officier de la Ligne F [ndt : chargé des "mokrie dela" : meurtres, enlèvements, sabotages... ] à la Havane et qui était au fait des méthodes de guerre irrégulière des Cubains. Le Département 8 réalisa aussi une étude détaillée des méthodes utilisées par la guérilla palestinienne et les terroristes contre les cibles israéliennes ainsi que par les Israéliens contre les bases palestiniennes au Liban. La contribution de Balashikha fut significative, quoique difficile à quantifier, et permit de mettre au point les méthodes visant à terroriser la population afghane : bombes incendiaires, napalm, gaz de combat, mines miniatures dispersées depuis les airs, et des jouets piégés visant à mutiler les enfants qui les trouvaient afin de démoraliser leurs parents.
Ce pays, déchiré par les rivalités ethniques et régionales, et qui endurait des conditions de guerre si terribles que des millions d'Afghans furent contraints de fuir et de chercher un refuge à l'étranger, était un terrain de jeu idéal pour le Service A [désinformation] qui pouvait y mettre en oeuvre ses techniques bien rodées d'exacerbation de la méfiance mutuelle. En plus des unités Kaskad, le Centre exacerbait les divisions entre Moudjahidines  avec l'aide d'agents capables, au moins par interrmittence, d'infiltrer leurs camps au Pakistan. En 1980, une lettre rédigée par le KGB et sensée provenir d'un membre du Hizb-i-Islami de Gulbuddin Hekmatyar fut déposée au QG d'un chef moudjahidine rival, Muhammad Nabi Muhammadi, par un agent du KGB ou du KHAD (services secrets afghans contrôlés par le KGB). Cette lettre avertissait Muhammadi que Hekmatyar envisageait de l'éliminer. Dans le même temps, de faux tracts de Muhammadi dénonçant Hekmatyar étaient distribués dans les camps de réfugiés dans la région de Pechawar. Bien que les divisions entre groupes moufjahidines ne fussent pas sa création, le KGB contribua sans aucun doute à les rendre plus aigues. [...]


in "The World Was Going Our Way : the KGB and the Battle for the Third World" pp 409-410.

Lecture complémentaire: The KGB in Afghanistan. By Vasiliy Mitrokhin, July 2002.
Categories: Défense

Intégration européenne - nouvelle ouverture vue de Varsovie

CSDP blog - Wed, 04/26/2017 - 18:00

Suite à une conférence qui s’est tenue à Varsovie le 23 mars 2017 intitulée „Intégration européenne - nouvelle ouverture” organisée par l’Institut des Affaires Internationales de la Pologne (PISM) et la Chancellerie de Premier Ministre de la Pologne (Kancelaria Prezesa Rady Ministrów) l’auteur souhaite présenter la voix de la Pologne dans la discussion autour de l’Europe.

La conférence était organisée à l’occasion de célébrer la soixante anniversaire de la signature des Traités de Rome.
Selon Beata Szydło, la Première ministre polonaise l’Europe d’aujourd’hui se trouve devant les quatre questions majeurs:
1. l’avenir de l’Europe est mise en question;
2. les crises en UE - la crise en zone euro et le Brexit ;
3. la crise migratoire;
4. le terrorisme (les nombreux attaques terroristes dans les capitales européennes).

Face à ces problèmes qui mettent en doute l’idée de l’intégration européenne celle de Jean Monnet et de Robert Schuman il faut souligner deux règles qui sont des fondements de l’UE: l’unité et la solidarité.
Par ailleurs, le gouvernement polonais se prononce contre „une Europe à multiples vitesses” on y voyant une force qui désintègre l’Europe de l’intérieur. La Pologne est pour plus de compétences attribuées aux parlementaires nationaux, pour une „solidarité élastique” et pour „une Union des Nations”.
„D’ores et déjà la Pologne constitue une partie intégrale de l’Union européenne” constate Beata Szydło.

Comment les dirigeants polonais voient la sortie de l’Union européenne de la crise actuelle?

Le 1er mars 2017 la Commission européenne publie un Livre Blanc qui désigne le besoin des réformes.
Les dangers les plus importants qui touchent actuellement la coopération européenne sont:
- les migrations;
- le marché commun est en crise;
- les dangers extérieurs.
Cette besoin de changements\réformes devrait venir de la volonté des citoyens européens. Ceux derniers démontrent de plus en plus souvent le manque de confiance aux élites politiques au pouvoir (et réciproquement - d’où la peur devant les électeurs). Les citoyens européens ont peur de perdre leurs sécurité:
- la sécurité économique (face à la crise économique montante de la zone euro);
- la sécurité vitale, celle de tous les jours (face à la crise migratoire et au terrorisme montant sur leur territoire).

Ici, il convient de souligner qu’une renaissance de partage Est/Ouest revient en Europe. Malheureusement, l’idée d’une Europe à plusieurs vitesses peut mener à des nouveaux partages stéréotypes en Europe, à la création des cercles intérieures d’intégration et à la création une „avant-garde d’intégration où les pays les plus forts domineront. Ainsi, une sorte de frustration est dirigée vers les pays de l’Est et leurs voisins. D’où vient encore une fois cette besoin de réformes qui est sans doute dans l’intérêt de toute l’Europe.
Andrzej Duda, le président polonais postule les priorités suivants:
- l’unité : les quatre unités européens - le droit, les institutions, le budget, le marché commun;
- la liberté : les quatre libertés : la libre circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes.

En conclusion, les priorités de la Pologne dans le cadre de l’intégration européenne future sont suivants:
• plus de réactivité de L’UE (L’Union doit être plus réactive car souvent elle semble n’est pas prête de faire face aux problèmes qui apparaissent. Pourtant, elle est soumise aux processus globaux.);
• l’intégration élastique (pas de création de l’hiérarchie des forums d’intégration;
• question de libertés;
• l’intégration euro-atlantique;
• l’idée de „Trois-Mers” (Trójmorza) les mers: Adriatique, Baltique et Noire;
• plus de démocratie;
• une communauté des valeurs;
• l’élargissement de l’intégration européenne.

L’Europe face aux défis de la sécurité globale. L’Europe une forteresse ou un empire?

L’Europe d’aujourd’hui se retrouve confrontée aux défis suivants:
- le terrorisme;
- les conflits militaires;
- les empires extérieurs;
- le progrès technologique;
- l’impérialisme russe;
- la pression démographique - les migrations.

Aujourd’hui dans l’époque postatlantique, les dangers sont perçus des différentes manières - car les intérêts des États membres sont différents. Pourtant, face aux défis du monde de la globalisation, il est nécessaire qu’UE devient plus réactionnelle. Elle perds son attractivité et devient une institution qui se retire, se défend. De plus, elle constitue un obstacle pour elle même en approfondissant ses crises. La crise touche non seulement le continent européen mais aussi d’autres régions dans le monde entier. Tandis que l’Amérique mène une politique d’influences à l’extérieur, l’Europe prend une position défensive.
Pourtant, comme soulignait Fernand Braudel l’Europe constitue une Civilisation et les européens possèdent une Histoire plus longue.

écrit par dr Kinga Torbicka, chercheuse associée de l`Institut Europa Varietas

Tag: VarsovieKinga Torbicka

Un manuel sur l’Europe de la défense (PSDC)

CSDP blog - Tue, 04/25/2017 - 00:00

La politique européenne de sécurité et de défense commune : "Parce que l'Europe vaut bien une défense"
par André Dumoulin et Nicolas Gros-Verheyde
Editions du Villard (3 avril 2017)

Pour tout comprendre à l’Europe de la défense, il y a enfin une solution. Un manuel complet sur la « politique européenne de sécurité et de défense commune », le premier d’une longue série, publié aux éditions du Villard.

Une vraie « bible » sur l’Europe de la défense

C’est une première car il n’existe aujourd’hui, aucun ouvrage en français, à jour, faisant le tour de toutes les questions que pose l’Europe de la Défense, de façon claire et pédagogique. Ce qu’on appelle la « Politique européenne de sécurité et de défense commune » (PSDC) reste encore un no man’s land, bourré de fantasmes et largement méconnu.

Une politique encore méconnue

Née dans les Balkans, cette politique européenne devenue commune a évolué par à-coups. Certains la rêvent comme une « armée européenne » ou une alternative à l’OTAN. D’autres vilipendent sa faiblesse ou sa lenteur. La PESD devenue PSDC n’a ni ces ambitions ni ces tares. Au contraire ! Et elle recèle des avantages, mal connus. C’est tout l’enjeu de cet ouvrage : savoir comment fonctionne réellement l’Europe de la Défense.

Un ouvrage à quatre mains

Cet ouvrage est rédigé à quatre mains, par un universitaire et un journaliste, qui ont allié leur commune expertise : André Dumoulin (chargé de cours à l’université de Liège et professeur à l’Institut royal militaire – belge) et Nicolas Gros-Verheyde (rédacteur en chef de B2, ancien auditeur à l’IHEDN, correspondant de Sud-Ouest auprès de l’UE et de l’OTAN). Le premier apporte le recul historique pour comprendre, le second donne une mise en relief de l’actualité.

En savoir plus

Tag: PSDCAndré DumoulinNicolas Gros-Verheyde

SKRENVIL 2017

CSDP blog - Fri, 04/07/2017 - 22:14

From 3 to 14 April 2017 in the Western Mediterranean, 1 000 French soldiers participate in SKRENVIL operational training. This joint exercise between the French Army and the Navy is designed to ensure amphibious deployment procedures. As part of this operational training, an amphibious group is deployed in the Mediterranean. It is composed of the Dixmude (Projection and Command Ship,BPC), Cassard (Antiaircraft Frigate, FAA), Montcalm (Anti-submarine Frigate, FASM) and the Mediterranean demining group (GPD Med). Command Landing Group / CLG is provided at the 2nd Foreign Infantry Regiment (2nd REI).

A Joint Battle Group (GTIA) of the 6th Light Armored Brigade composed of different units of the 2th REI, 1st REG (Foreign Regiment of Engineers), 1st REC (Foreign Cavalry Regiment), 3rd RAMa (Marine Artillery Regiment) of the 5th RHC (Combat Helicopter Regiment), is created for the occasion. The major equipment involved is 15 VBCI (Armored Infantry Combat Vehicle) and a dozen VAB (Front Armored Vehicle), as well as 4 Puma and Gazelle helicopters.

The amphibious detachment boarded the Diksmuide with its 2 Equipment Chalands (CTM) and a Rapid Amphibious Landing Craft (EDAR).
This training consists of two phases:
- evacuation of nationals,
- followed by a grounding of the GTIA.
In total, some 20 vehicles, maneuver helicopters and attack helicopters will have to land in a coordinated way to make a progression of about 30 kilometers.

This training is characterized by a suitable training ground, the realism of the scenario, the means and the military capabilities. These are all specific features that allow the Army and the Navy to maneuver jointly and to be sufficiently reactive in the event of an amphibious operation.

CERPESC European Solutions for Defence & Crisis Management //--> Tag: SKRENVIL-2017

La paix par la redéfinition des frontières ?














Entretien pour LeMonde.fr   Lors du premier débat présidentiel, Jean-Luc Mélanchon a évoqué l'idée d'une conférence sur la sécurité en Europe en évoquant la question des frontières, en prenant exemple sur l'annexion de la Crimée par la Russie. S'achemine-t-on vers une acceptation du fait accompli russe ?
Cette idée émise rapidement, sans beaucoup de détails et tard dans le débat, a de quoi surprendre. Elle rappelle une sensibilité très datée : il s’agissait de l’époque où l’ex-URSS, dans les années 1980, promouvait la thématique d’une « maison commune européenne », et cherchait à découpler l'Europe occidentale des Etats-Unis, en misant sur le relai de mouvements écologistes et pacifistes notamment. Ensuite, cette proposition, présentée en creux comme ce qui serait une sorte d’initiative française dont on devine qu’elle trouverait un écho favorable en Russie, vient après plusieurs réquisitoires du candidat contre l'Union européenne : or on imagine mal une telle initiative sans concertation préalable entre Européens. Ce serait maladroit diplomatiquement et grave pour l’esprit de l'Union, qui reste notre principal cercle d’appartenance. Enfin, on a constaté que cette proposition a été immédiatement soutenue par François Fillon. Si un tropisme pro-russe déjà largement commenté rassemble les deux hommes, la question de la concertation entre européens aurait dû être posée, au moins par le deuxième candidat.
2. La paix passe-t-elle par une redéfinition des frontières ?
Cela dépend où, et comment. En Europe, la remise en cause des frontières est toujours un sujet délicat. Ces frontières ont trop souvent été modifiées par la force dans le passé, à l’inverse les grandes initiatives de paix ou de détente, un peu plus tard, consacraient l'inviolabilité des frontières nées de la Seconde Guerre mondiale (c’était le cas des accord issus de la conférence d’Helsinki en 1975), enfin le retour au révisionnisme et à la remise en cause des frontières, depuis 2008 (Géorgie) et 2014 (crimée, Ukraine), marque le retour des tensions et du tragique sur le continent européen. Estimer que la paix passe par la redéfinition des frontières, dans ce contexte, est donc surprenant.
3. Quels sont les litiges territoriaux à l'ordre du jour des Européens ? Des litiges interétatiques ou infraétatiques ? Et sont-ils de nature à bouleverser la stabilité européenne ?
Dans les années 1994-95, un Pacte de stabilité, promu par le Conseil de l'Europe à l’initiative de la France, visait à consolider les relations de voisinage, les problèmes de frontières et de minorités, en Europe centrale et orientale. Cette initiative avait été considérée comme un succès. Elle avait permis de dresser une liste préventive des points de tensions, et de les déminer par des accords souvent bilatéraux. Mais justement, cela a déjà été fait. Y revenir aujourd’hui, dans un contexte de montée des nationalismes et de peur, et inclure la Russie dans ce processus, pourrait rouvrir des portes dangereuses, remettre en question ce qui a été acté il y a plus de vingt ans, et transformer des tensions encore gérables en crises et revendications incontrôlables. On sait que la Russie souhaite réviser un certain nombre de processus engagés au lendemain de la chute de l’URSS, qu’elle estime préjudiciables à ses intérêts, car imposés par l’Occident dans un moment de faiblesse russe. C’est compréhensible, mais ce n’est pas une raison pour que l’on aille à ce point au-devant de ce souhait.

4. Pourquoi est-il dangereux de redessiner les frontières alors que le droit à l'autodétermination est un droit international ?
La question du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes a été évoquée par François Fillon dans le débat. Dire qu’il est difficile d’éviter ce débat, quand on est une démocratie libérale, est juste. Vouloir le relancer au moment le plus difficile pour l'Europe, et sans doute le plus propice pour son voisin russe, est néanmoins étonnant.
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Crise de leadership, crise de politique étrangère : les Alliés dans la tourmente

















Chronique pour The Conversation.fr

Quels sont les liens possibles entre un leadership politique fort et une action efficace de l’État à l’étranger dans une démocratie occidentale libérale ? La force de l’exécutif, dans ce type de régime, se manifeste entre autres par l’existence d’une légitimité reconnue, une stabilité de la situation politique interne, une popularité sondagière, une perspective d’action à long terme, y compris par un renouvellement de mandat… Lorsqu’une telle solidité est observable, elle peut contribuer de plusieurs manières au développement d’une politique étrangère efficace.
Le leadership politique national, une ressource de politique étrangèreD’abord, un exécutif fort et reconnu permet de bénéficier d’un consensus interne, véritable socle de légitimité pour agir à l’extérieur au nom d’un pays tout entier, et non d’une seule vision partisane. Thème cher à la rhétorique gaullo-mitterrandienne en France, ce consensus de politique étrangère est plus souvent qualifié de « front domestique » par la science politique anglo-saxonne, par exemple dans la célèbre étude de Robert Putnam et de ses collègues sur la « double-edged diplomacy » (« diplomatie à deux faces », qui met en lumière l’importance de la construction négociée d’un accord interne sur la politique étrangère avant son déploiement sur la scène internationale.
Ensuite, et bien au-delà des seules démocraties occidentales, des dirigeants dont la position est bien assise et qui inspirent la confiance sur leur vision stratégique, parviennent mieux à réduire les doutes en cas de crise internationale, et peuvent même se permettre quelques revers ou retards temporaires dans l’action, par exemple lors d’une opération extérieure longue ou risquée. Plusieurs leaders du Sud (le roi Hussein de Jordanie, le roi Hassan II du Maroc, par exemple), mais aussi du monde occidental (George H.W. Bush dans la guerre du Golfe de 1991, le général de Gaulle en France…) avaient obtenu cette confiance de la part de la population, soit parce qu’ils étaient réputés avoir sauvé le pays (de Gaulle), soit pour jouir d’une réputation internationale d’habile diplomate (Hassan II, Hussein), soit pour avoir une longue expérience reconnue en la matière (George H.W. Bush).
Le roi Hussein de Jordanie en 1956. On trouve, enfin, des cas où le chef de l’exécutif lui-même devient une icône internationale, célébrée à l’extérieur pour sa sagesse : Obama récemment, autrefois Gorbatchev à Moscou et la « gorbimania » par lui générée. Mais c’est le cas aussi, auprès d’autres segments de la population, pour une combinaison plus cynique d’habileté et de dureté : Thatcher en son temps au Royaume-Uni, Netanyahou ou avant lui Sharon en Israël, et naturellement, dans un autre cadre politique, Poutine aujourd’hui en Russie.
Dans l’absolu, le lien entre exécutif fort et politique étrangère réussie n’est pas automatique : on se souvient d’une Union soviétique aux dirigeants âgés et malades, accumulant pourtant les avancées stratégiques dans les années 1970 (au Vietnam, en Angola, au Mozambique…) ou, à l’inverse, de leaderships forts commettant des erreurs internationales tragiques. Mais en démocratie, un exécutif fort bénéficiant du soutien populaire domestique constitue, au moins initialement, une ressource de politique étrangère importante.
L’inconnue TrumpLire la suite sur The Conversation.fr

Hubert COUDURIER, Jean-Yves LE DRIAN. Le glaive du président




H. COUDURIER, Jean-Yves LE DRIAN. Le glaive du président, Plon, 2017

Déjà auteur de plusieurs ouvrages sur la politique étrangère de la France, le directeur de l’information du Télégramme (de Brest) et de télévision Bretagne Ouest nous offre à la fois une biographie de l’homme et un panorama de la plupart des dossiers récents qu’il a eu à traiter. L’exercice est utile : rares sont les publications sur un ministre de la défense encore en exercice à l’heure de la parution. Il n’est pas trop technique, et en cela différent d’autres travaux plus volumineux (mais tout aussi indispensables) sur les opérations militaires françaises.
Le Drian le Breton, Le Drian le socialiste, Le Drian le proche de François Hollande, Le Drian l’Africain, sont ainsi racontés tout à tour. Le Mali, le Tchad, la Centrafrique, les régimes africains, les rivalités avec le Quai, l’imbroglio libyen, les exportations d’armes et leurs méandres proche-orientaux et en particulier golfiques, constituent l’essentiel de la seconde partie de l’ouvrage, celle qui traite du quinquennat. Plus rapidement, sont évoqués les relations avec l’Amérique, la gestion de la crise ukrainienne, les relations avec Poutine sur la Syrie, le lien franco-algérien si particulier. On aurait sans doute aimé un mot de plus sur l’épisode syrien de 2013 (la France qui s’apprête à frapper, l’Amérique qui recule), sur la gestion du ministère lui-même en ces temps difficiles, ou sur les discours du ministre au Shangri La Dialogue de Singapour, dans lesquels il annonça par deux fois - sans doute de façon optimiste – le retour de la France comme puissance en Asie (2012), ou des initiatives européennes en Mer de Chine du Sud (2016). Mais au final, c’est une synthèse utile des cinq années du ministre à l’hôtel de Brienne que nous tenons ici.
Quelques petites erreurs étonnantes – de relecture sans doute - parsèment le livre. La célèbre phrase polémique de Manuel Valls sur le jihadisme « Expliquer, c'est déjà vouloir un peu excuser », devient « expliquer c’est déjà comprendre » (p.25 – ce qui eut été moins problématique!), le malheureux chef de bataillon Damien Boiteux n’a pas été « gravement blessé » mais hélas tué dans l’opération Serval (p.127), la formule de Lionel Jospin sur l'Afrique n’était naturellement pas « mi-ingérence mi-indifférence » (mais ni-ni – p.151), Michèle  Alliot-Marie ne fut pas ministre de la défense de Nicolas Sarkozy mais de Jacques Chirac (p.201), etc. Mais le contexte est néanmoins bien resitué. Le portrait de l’homme paraît honnête, à la fois admiratif et sans masquer quelques critiques (un Le Drian qui n’aime pas l’opposition, s’en prend aux journalistes du Monde ou de Canal Plus) ; le portrait de son équipe fait peut-être preuve de moins de distance, mettant en scène les différents conseillers d’une manière qu’ils ne désapprouveraient sans doute pas (on s’éloigne alors du portrait « sans concession » promis en quatrième de couverture).
L’ouvrage de Coudurier s’inscrit dans la lignée de ces livres de journalistes utiles sur la gestion en cours ou récente de l’action extérieure. Des travaux plus universitaires devraient leur emboîter le pas. 




50th anniversary of the launch France`s first SSBN submarine

CSDP blog - Wed, 03/29/2017 - 00:00

29 March 1967: 50 years ago, Le Redoutable, first French SSBN to ensure the permanence of nuclear deterrence, was launched in the presence of General de Gaulle in France, single autonomous nuclear military power in Europe. Nuclear deterrence is designed to protect people against any aggression of state origin against our vital interests, wherever it may come from and whatever form it may take. Strictly defensive, its use is conceivable only in extreme circumstances of self-defense.

Following the Second World War, France, wants to make nuclear the keystone of the energy and strategic independence of the country. In 1958, the French military nuclear program was formalized by General de Gaulle. By mastering this technology France ensures a place alongside the American and Soviet superpowers. In the 1960s, it was decided to equip the navy with a nuclear launching submarine. On March 29, 1967, Le Redoutable was launched ..

A step is taken. But that activity still to be deployed before the presentation to the tests planned for 1969! The outer shells and thick shells are finished, but the access chambers, flaps of the torpedo tubes, the hydroreactors intended to stabilize the SNLE during the firing of the missiles must be mounted and the breach of the machined reactor compartment.

The gateway, the platforms and the incorporated boxes are installed at 90%. But the partitions are installed only 70% and the carlingages, the crossings of hull, the definitive ballasting to 35%. As for the sailing shelter with its ailerons, too high, it can not be mounted before the launch. For the propulsion, tank, exchangers and pressurizers were embarked, the primary circuit was tried, but clutch, turbo-reducer group, condensers and cradles of the turbo-generator group are being lineed. The main cable layers have been fitted, but the circuit-breaker cabinets are just embedded.

This launch seems modest at a time when the US nuclear submarine fleet is hosting its 41st SSBN and the Soviet fleet already has twenty such units. But with the completion in May of the construction of the Pierrelatte isotope separation plant, which is essential for the enriched uranium of the reactors, and the continuation of the experiments to reach the H-bomb, a major step is taken. "An additional and costly illustration of a ruinous, dangerous and inefficient military policy", according to L'Humanité, or "a capital day for our navy, our defense and, hence, our independence", according to General Le Redoutable does not leave indifferent.

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Tag: SSBNLe RedoutableFrance

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