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Défense

Syrie : la couleur de la ligne rouge

Paru dans The Conversation

Les frappes militaires occidentales en Syrie, dans la nuit du 12 ou 13 avril 2008, ont été justifiées par leurs auteurs au nom du franchissement par le régime de Damas d’une ligne rouge intolérable. En l’occurrence, l’usage réitéré d’armes chimiques sur des populations civiles. Cette initiative, qui a conduit à la destruction de plusieurs sites militaires syriens liés aux armements chimiques près de Damas et dans la région de Homs, ouvre plusieurs questions.Quelles en sont les conséquences sur la situation au Proche-Orient, sur les équilibres globaux, et enfin quel sera l’avenir du concept de ligne rouge dans les usages stratégiques internationaux ?Les frappes occidentales : quel impact ?Selon toute vraisemblance, les frappes opérées n’avaient pas pour objectif d’ouvrir la voie à un affrontement plus global, ni de préparer un changement de régime en Syrie. Les trois chancelleries concernées – États-Unis, France, Royaume-Uni – ont pris soin de modérer leur propos au lendemain des opérations, de souhaiter la reprise du dialogue diplomatique, et même de proposer (comme la France) de nouvelles résolutions aux Nations unies. Elles ont pris soin, surtout, de ne pas frapper de cibles russes.Sur le front militaire syrien proprement dit, ces frappes ne devraient donc pas bouleverser les équilibres. Leurs conséquences politiques pourraient néanmoins être importantes. En premier lieu, elles ont pour vocation de corriger l’épisode de 2013, lorsque les États-Unis de Barack Obama refusèrent de suivre la France dans sa volonté de frapper le régime de Damas après, déjà, l’utilisation très probable par ce dernier d’armes chimiques contre des populations civiles.Cette séquence avait symbolisé les hésitations et sans doute la faiblesse de l’Occident face à un régime sans scrupule. L’entrée spectaculaire sur la scène syrienne de la Russie quelques mois plus tard, puis le processus d’Astana co-piloté par Moscou, Ankara et Téhéran, avaient illustré avec force le recul des trois Alliés qui s’étaient jusqu’alors situés au premier plan des drames du « Grand Moyen-Orient », de l’Irak à l’Afghanistan, en passant par la Libye.Par la suite, la lutte contre l’État islamique avait pris le pas sur l’objectif de punir Bachar Al-Assad, la Turquie s’était rapprochée de Moscou, et le gouvernement syrien avait repris le contrôle de l’essentiel du territoire. Il apparaissait donc en quelque sorte vainqueur, même s’il se trouvait affaibli et dépendant de ses sauveurs, l’Iran et le Hezbollah d’une part, la Russie de l’autre. Vainqueur, même, au point de se permettre de persévérer dans l’utilisation des armes chimiques, après avoir annoncé un accord russe sur leur démantèlement.Les Alliés à nouveau réunisL’un des points importants de ces frappes réside peut-être dans l’affichage d’un front (ré)uni des trois Alliés. L’Amérique, en dépit de son Président fantasque, a agi de concert avec son homologue français qui avait pourtant annoncé « la fin d’une forme de néoconservatisme importée en France depuis dix ans », et une première ministre britannique affaiblie par le Brexit et par les élections générales de juin 2017.Le trio habituel de l’intervention extérieure s’est donc reconstitué, de surcroît sur un dossier où on le disait définitivement relégué au second plan. Cela change naturellement la donne, même si cela ne réglera pas tous les désaccords annoncés entre les partenaires. On pense, notamment, à l’accord sur le nucléaire iranien, auquel l’Élysée tient tandis que la Maison Blanche veut le remettre en cause.
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Russian Volga-Dnepr leaves SALIS

CSDP blog - Wed, 04/18/2018 - 16:29

From January 1, 2019, the Russian Volga will cease providing AN-124 capacity for EU and NATO states under NATO's heavy military air transport program SALIS (Strategic Airlift Interim Solution), which includes 17 European member states and Canada. The loss is sensitive: Under Salis, Antonov and Volga have each had an AN-124 permanently stationed at Leipzig-Halle Airport since March 2006, with additional uplift available at short notice.

Unfortunately, the SALIS Program Office did not succeed in overcoming the Russian withdrawal, despite the long negotiations. The move comes just over a year after the Russian freighter operator announced the end of the near-decade-long Russlan collaboration to market AN-124 capacity with Ukraine’s Antonov. A move thought to be in response to western sanctions on Russian companies. Negotiations conducted by the Salis steering board last week failed to avert the withdrawal. After Volga-Dnepr subsidiary AirBridgeCargo lost about half its 21 landing slots at Schiphol last year, Russia reportedly threatened to ban Dutch carriers from its airspace. Shortly after, KLM struck a deal with ABC over additional slots.

The ending of the Salis contract puts pressure on NATO and the EU, which need access to the world’s largest commercial cargo aircraft. This is a serious loss of capacity: the Ukrainian An-124s of Antonov's air transport industry are only flying 900 flights per year - the largest fleet with two Russian aircraft has been available to SALIS's designers for up to 2300 hours per year.

There is always the possibility that the withdrawal is part of a larger play by Volga-Dnepr president Alexey Isaikin, who is looking to set up a German cargo airline, with AN-124s registered in Germany, at Leipzig. By registering an AN-124 to a German company, the Volga-Dnepr group would no longer be caught in the crossfire of political skirmishes between Russia and elsewhere, which includes problems with Antonov maintenance. And as an EU company, it might get preferential treatment for military shipments over Ukraine’s Antonov. It also adds pressure on Germany, which is keen to develop Leipzig-Halle as a freight airport, to OK the new airline’s AOC and aircraft registration. (Although as one source told The Loadstar, Lufthansa Cargo was unlikely to welcome a new freighter airline on its doorstep, and would “go ape-shit”.)

Tag: SALISVolga-Dnepr

Deux articles dans Limes sur la France

EGEABLOG - Wed, 04/18/2018 - 11:34

Quand Lucio Caracciolo, le directeur de Limes, m'appelle au cours des vacances de Noel pour me parler de son projet de numéro spécial sur la France (passionnant sommaire ici), une longue conversation s'engage : il y a matière à trois ou quatre articles tant le sujet est passionnant ou, plus exactement, tant le regard d'un Italien sur notre géopolitique soulève énormément d'idées nouvelles.

Finalement, je lui propose deux articles : un sur le nucléaire, l'autre sur le débat stratégique. Voici ci-dessous les introductions en français et les résumés en italien.

LA STRATEGIA CHE NON C’È

Quel débat stratégique en France en 2018 ?

L’arrivée au pouvoir du président Macron est apparu à beaucoup comme un brusque bouleversement des logiques politiques habituelles : si la chose est patente en France, elle paraît aussi très réelle sur la scène internationale où la magie médiatique de ce jeune président a donné à beaucoup le sentiment d’un « Kennedy à la française ». Sous les apparences, qu’en est-il pourtant au fond ? Les premières décisions reflètent-elles un débat stratégique préalable ? ont-elles au contraire alimenté ce débat en France ? Pas vraiment, il faut en convenir, même si les actes et les déclarations ont mis les questions de défense dans le cercle d’attention des médias, pas toujours pour les bonnes raisons.

L’ascesa di Macron non ha innescato una vera riflessione sugli obiettivi da assegnare alle Forze armate. Fornire fondi adeguati ai militari non basta a fare una strategia. E nemmeno la vecchia novità dell’Europa della difesa. Il servizio nazionale universale.

A molti l’ascesa alla presidenza di Emmanuel Macron è apparsa come portatrice di un brusco sconvolgimento delle consuete logiche politiche. Tanto in Francia quanto all’estero, dove il luccichio mediatico trasmette l’immagine di un «Kennedy à la française». Al di là delle apparenze, quanto c’è di vero? Le prime decisioni prese dall’Eliseo sono il riflesso di un ragionamento strategico? O, al contrario, ne alimentano uno sulla traiettoria del paese? Bisogna ammettere che non è così. I primi gesti e le prime dichiarazioni dell’inquilino dell’Eliseo hanno puntato i riflettori sull’ambito della difesa. Ma non sempre per buone ragioni.

Il presidente e i militari

La confusa campagna elettorale della primavera 2017 non aveva innescato un intenso dibattito strategico, essendo troppo concentrata sulle personalità e sui colpi di scena per dedicare attenzione ai dettagli dei programmi. Non che ce ne fosse bisogno: questa volta molto più di altre i temi della difesa occupavano un posto risibile nei documenti propositivi dei candidati. Solo il capo di Stato maggiore delle Forze armate, il generale Pierre de Villiers, aveva sostenuto in un discorso accademico a settembre 2016 e in una lunga intervista nel dicembre successivo la necessità di raggiungere il 2% del pil per la spesa militare. Tutti i concorrenti per l’Eliseo l’avevano ripreso per indossare la maschera del responsabile difensore del paese di fronte alle crescenti minacce. La Francia era ancora scossa dagli attentati di Parigi e la sicurezza continuava a essere un tema portante.

Una volta eletto, Macron ha fatto alcune mosse volte a collocarlo all’altezza dell’eredità di Charles de Gaulle. Dalla sua intronizzazione, si è circondato di simbolismi: risalita degli Champs Elysée…

Giù le mani dalla forc de frappe

Le nucléaire militaire français : de l’assurance mais des incertitudes

En Europe, la France est avec la Grande-Bretagne l’un des deux pays qui, du fait de sa maîtrise de la bombe, possède une école stratégique nucléaire fournie. Le débat y est classiquement articulé entre partisans et opposants, selon un clivage ancien qui n’a pas beaucoup évolué. Régulièrement, les opposants publient une tribune ou se saisissent d’un événement de l’actualité internationale pour faire valoir leur inquiétude : ce fut par exemple le cas en janvier dernier lorsque les scientifiques américains, avancèrent « l’horloge de la fin du monde » d’une demi-heure vers l’apocalypse. On en parle au mieux une journée, le débat tombe à plat et l’on continue comme avant. De l’autre côté, les partisans de l’arme nucléaire publient régulièrement ouvrages et analyses . La France est d’ailleurs probablement le seul pays d’Europe à produire autant de documents de conception stratégique, d’une part pour confirmer les thèses, d’autre part pour les faire évoluer de micro avancées tenant compte des évolutions récentes, qu’elles soient techniques, géopolitiques ou tout simplement politiques.

Macron vuole ravvivare la discussione pubblica sul deterrente atomico. Le posizioni interne. Il dibattito in America e Regno Unito. L’improbabile condivisione della Bomba francese con Berlino. Ma l’ortodossia nucleare per ora non si tocca.

In Europa, la Francia è assieme al Regno Unito l’unico paese che, grazie al possesso della Bomba, ha una scuola strategica nucleare degna di tale nome. Il dibattito nel nostro paese è classicamente diviso fra partigiani e oppositori, secondo un’antica linea di faglia che non si è molto evoluta nel tempo. Di tanto in tanto, gli oppositori 1 pubblicano commenti o si rifanno a un fatto d’attualità internazionale per comunicare la propria inquietudine, come quando lo scorso gennaio gli scienziati americani hanno spostato «l’orologio della fine del mondo» mezz’ora avanti verso l’apocalisse. Se ne parla un giorno, quando va bene, poi il dibattito muore lì come se nulla fosse. Sull’altra sponda, i partigiani divulgano con molta più assiduità le proprie opere e analisi 2. La Francia è probabilmente l’unico paese d’Europa a produrre un numero apprezzabile di documenti strategici che da un lato confermano le tesi principali dei pro-nuclearisti e dall’altro fanno loro compiere piccoli passi in avanti per riflettere le più recenti evoluzioni tecniche, geopolitiche o semplicemente politiche.

Il dibattito è comunque praticamente immobile, anche perché l’arma nucleare gode di un solido sostegno presso l’opinione pubblica: il 61% dei francesi ritiene che il possesso della Bomba sia un punto forte dei n…

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La Marine a rencontré des « aléas technique » lors du tir des missiles de croisière (actualisé)

Blog Secret Défense - Tue, 04/17/2018 - 16:53
Une salve sur deux n’a pas pu être tirée.
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Frappes en Syrie : Emmanuel Macron, pédagogue en chef des armées

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Mon, 04/16/2018 - 15:04
VIDEO. Pour la premiere operation qu'il a decidee seul, le president s'est explique sur l'usage de la force sans mandat de l'ONU. A-t-il convaincu ?
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Frappes en Syrie : Emmanuel Macron, pédagogue en chef des armées

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Mon, 04/16/2018 - 15:04
VIDEO. Pour la premiere operation qu'il a decidee seul, le president s'est explique sur l'usage de la force sans mandat de l'ONU. A-t-il convaincu ?
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Le général Lanata devrait partir pour Norfolk

Blog Secret Défense - Mon, 04/16/2018 - 10:52
Sa succession à la tête de l’armée de l’air est ouverte. Le général Taprest fait partie des favoris.
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Ce que les Français disent sur les armes chimiques syriennes

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Sat, 04/14/2018 - 16:23
Le gouvernement presente un argumentaire sur les accusations contre Bachar el-Assad, a base d'images publiques. Ou sont les fameuses << preuves >> ?
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Ce que les Français disent sur les armes chimiques syriennes

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Sat, 04/14/2018 - 16:23
Le gouvernement presente un argumentaire sur les accusations contre Bachar el-Assad, a base d'images publiques. Ou sont les fameuses << preuves >> ?
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La France a tiré douze missiles de croisière contre la Syrie

Blog Secret Défense - Sat, 04/14/2018 - 15:28
Neuf l’ont été au cours d’un raid aérien parti de France, trois autres depuis ue frégate en Méditerranée.
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Syrie: ce que savent les services français sur le chimique... ou pas

Blog Secret Défense - Sat, 04/14/2018 - 15:23
Quelques heures après les frappes, le gouvernement français a publié son « évaluation nationale » sur les récentes attaques et le programme chimique clandestin du régime de Bachar. Décryptage.
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Syrie : comment Paris a préparé les frappes

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Sat, 04/14/2018 - 14:30
Les frappes de la nuit derniere ont ete preparees de longue date a Paris avec un objectif immediat : ne tuer personne. Explications.
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Syrie : comment Paris a préparé les frappes

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Sat, 04/14/2018 - 14:30
Les frappes de la nuit derniere ont ete preparees de longue date a Paris avec un objectif immediat : ne tuer personne. Explications.
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Frappes sur la Syrie : ce que l'on sait de l'opération

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Sat, 04/14/2018 - 10:39
Les Francais ont utilise des Rafale et, pour la premiere fois, des missiles de croisiere navals. Un bapteme du feu pour Emmanuel Macron.
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Frappes sur la Syrie : ce que l'on sait de l'opération

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Sat, 04/14/2018 - 10:39
Les Francais ont utilise des Rafale et, pour la premiere fois, des missiles de croisiere navals. Un bapteme du feu pour Emmanuel Macron.
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La vie du colonel Lawrence (B. Liddel Hart)

EGEABLOG - Fri, 04/13/2018 - 13:45

Voici un livre qui suscite immédiatement la curiosité : parce qu’il parle d’Arabie, parce qu’il évoque le grand Lawrence que chacun ne connaît que par le film éponyme ou par les Sept piliers de la sagesse, enfin parce que la biographie est écrite par le capitaine Basil Liddell Hart, fameux stratégiste anglais. Autant de facteurs qui incitent à ouvrir le livre : on commence à le feuilleter et on tombe littéralement dedans.

Liddell Hart s’en explique au début : il comptait d’abord écrire une histoire de la guerre d’Arabie mais finalement, il s’est passionné pour le héros, cet officier venu de nulle part et qui changea le cours de la guerre mais aussi le découpage politique de la région. Voici en effet un archéologue d’Oxford, universitaire précis, passionné des croisades et ayant donc lu beaucoup de stratégistes, qui passe plusieurs campagnes de fouilles au Moyen Orient avant la guerre. Il y apprend l’arabe et parcours la région alors sous domination turque, y compris le Sinaï et Akaba, lieu d’un de ses futurs exploits.

L’été 1916 est celui de la révolte arabe qui prend La Mecque mais échoue devant Médine, toujours tenue par les Turcs, approvisionnés par le chemin de fer remontant par Maan, Deraa, Damas et Alep aux centres turcs. Lawrence, d’abord mobilisé au service géographique, fut fait officier puis envoyé au Caire en décembre 1915 renforcer l’Intelligence Service. Il y passe quelques mois, assez pour démontrer sa connaissance intime des différentes tribus arabes, assez aussi pour ne pas s’entendre avec les autres officiers éduqués selon les standards militaires classiques.

Lawrence part dans le Hedjaz rencontrer Faycal et décèle en lui le meilleur fils d’Hussein (le chérif de La Mecque), celui qui a les qualités pour être le chef politique de la révolte arabe. A son retour à La Mecque, il déconseille l’envoi de troupes britanniques sur la côte arabe. Ce conseil est suivi et Lawrence est renvoyé auprès de Faycal. Alors que celui-ci est repoussé par les Turcs sur la côte, près de Yanbou, Lawrence suggère une manœuvre audacieuse. Pendant qu’une diversion est organisée devant Médine, Faycal envoie un détachement prendre Wejh, port sur la côte, 200 km plus au nord. L’initiative revenait aux Arabes qui menaçaient de couper la ligne de chemin de fer. Les débuts de 1917 sont consacrés à des opérations contre le chemin de fer, régulièrement coupé afin d’entraver les mouvements turcs.

Lawrence et Faycal commencent à rêver de Damas. Pour cela, ils commencent à rallier les tribus du désert syrien (au sud de l’actuelle Jordanie) au moyen d’une expédition incroyable, passant par le désert d’El Houl (« la désolée »). Désormais, il peut atteindre le chemin de fer à l’est de la mer Morte, entre Aman et Maan. En juin et juillet, Lawrence réussit son plus beau coup. Il réussit à prendre Aqaba en progressant à partir du nord : le port, au fond du golfe éponyme (le bras de mer à l’est du Sinaï) était en effet imprenable par la mer. La surprise est totale et les Turcs se rendent. Lawrence quitte aussitôt la place, traverse le Sinaï pour aller rendre compte à l’état-major anglais au Caire. Le nouveau commandant de théâtre, le général Allenby, apprécie le succès à sa juste valeur. Désormais, le commandant Lawrence devient un allié de poids. En effet, il ne cesse de peser sur les arrières turcs, à l’est de la mer Morte et du lac de Tibériade. Ses coups de main incessants permettent à Allenby de progresser à partie de l’été 1917 jusqu’à Jérusalem qu’il atteint à l’hiver.

1918 est l’occasion de la campagne de Palestine. Les troupes arabes harcèlent les arrières trucs, ce qui permet à Allenby de lancer sa cavalerie le long de la côte au nord de Jaffa pour déborder les Turcs. Ceux-ci se débandent et refluent en masse vers Damas. Lawrence en profite pour avancer très vite ses pions et devancer les Britanniques à Damas, qui relève officiellement de l’autorité de Faycal, au grand déplaisir des autorités britanniques. Celles-ci avaient en effet d’autres projets pour la région, entre les accords Sykes-Picot et la déclaration Balfour.

Lawrence a atteint son but : animer la révolter arabe pour la conduire à la souveraineté. La prise de Damas constitue pour lui un aboutissement. Il quitte la région et rejoint Londres. Il sera actif dans les années d’après-guerre. Si la cause arabe n’est pas prise en compte dans les négociations du traité de Versailles, il conseilla Churchill, nouveau ministre des Colonies en 1921. Le découpage du Moyen-Orient fut acté : Faycal devint roi d’Irak et Abdullah, l’autre fils de Hussein, roi de Transjordanie (et ancêtre de l’actuel roi de Jordanie, seule monarchie ayant survécu).

Lawrence était entre-temps devenu une légende, grâce notamment au portrait dressé de lui par la presse américaine. Le fameux Lawrence d’Arabie, épris d’idéal, fut très mal à l’aise avec cette célébrité qui ne correspondait pas à ses valeurs. Il rédigea les Sept piliers de la sagesse et s’engagea, comme simple soldat, dans l’aviation.

Cette biographie est passionnante pour d’autres raisons que l’histoire de la révolte arabe ou que la personnalité de Lawrence. Elle permet ainsi au jeune Liddel Hart de faire prévaloir ses idées stratégiques. Il est fasciné par ce très bel exemple de guerre irrégulière, prémisses de la théorie de la guerre indirecte qu’il promouvra plus tard. Il est vrai que la marche sur Wejh, la prise d’Akaba ou la saisie de Damas constituent trois très beaux exemples de cette stratégie, permise toutefois par un milieu géographique donné qui n’est pas universel.

Liddel Hart offre également un chapitre un peu théorique qu’il intitule « Rêveries martiales » (pp. 78 à 89). Il s’agit pour lui de critiquer Clausewitz et de mettre en valeur Maurice de Saxe, véritable inspirateur du jeune Lawrence et de son biographe. Si le passage est intéressant, on ne peut s’empêcher d’un agacement à voir l’aplomb de ce capitaine arrogant donnant des leçons à tout le monde, et du plaisir malsain qu’il a, en conclusion, de dénigrer le maréchal Foch, désigné comme une « frénétique paire de moustaches ». Ce faisant, Liddel Hart montre qu’il est avant tout un littérateur habile et brillant, mais que sa plume alerte rend sur ce point mesquin, hautain et déplaisant. Voulant louer son héros, ce qu’il réussit d’ailleurs, il en profite un peu trop pour se mettre en valeur. Bref, il faut lire ce livre mais plus pour Lawrence que pour Liddel Hart, ce qui ne nous empêchera pas de revenir à Maurice de Saxe. Et de revoir Lawrence d’Arabie, fresque épique finalement pas si éloignée de son modèle.

La vie du colonel Lawrence, par le Cne B. Liddel Hart, Economica, 2018, 272 p.

Olivier Kempf

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Syrie : frapper ou ne pas frapper, telle est la question

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Fri, 04/13/2018 - 13:12
VIDEO. Apres leurs premieres declarations annoncant une riposte contre le regime de Damas, Donald Trump, Theresa May et Emmanuel Macron temporisent.
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Syrie : frapper ou ne pas frapper, telle est la question

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Fri, 04/13/2018 - 13:12
VIDEO. Apres leurs premieres declarations annoncant une riposte contre le regime de Damas, Donald Trump, Theresa May et Emmanuel Macron temporisent.
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Armes chimiques en Syrie: pour les Occidentaux, le crime compte moins que l’arme du crime

Blog Secret Défense - Fri, 04/13/2018 - 11:44
Si la France et les Etats-Unis veulent frapper en Syrie, c’est d’abord à cause du type d’arme utilisée, pour éviter leur banalisation, qui poserait un sérieux défi militaire et sécuritaire aux Occidentaux
Categories: Défense

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