La menace représentée par la persistance de la dépendance de l’Algérie en matière agricole vis-à-vis des marchés étrangers, à partir desquels elle continue d’importer «d’énormes quantités de céréales», inquiète le professeur Fouad Chahat, professeur à l’Institut national de recherche agronomique (INRA). A ces importations constituées notamment de blé tendre, celui-ci ajoute celles de l’orge, du maïs, des tourteaux de soja et du lait.
L’invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, M. Chahat, constate que la recherche agricole dans le pays reste insuffisamment dotée par rapport à des pays voisins. Même si pour les productions maraîchères, l’intervenant considère qu’il existe une «autonomie totale», il relève, toutefois, un point faible constitué par les semences vis-à-vis desquelles, note-t-il, l’Algérie n’est pas encore autonome, à l’exception de celle de la pomme de terre.
Il relève que «toutes les semences maraîchères» sont produites à l’étranger, entraînant «une situation de faiblesse» au pays, les actions entreprises s’étant révélées insuffisantes «ou n’ayant pas été menées jusqu’au bout». *
La question, constate le professeur Chahat, est de savoir si l’on va développer une production de semences à partir des variétés locales, «qui ont pratiquement disparu», ou bien le faire à partir de semences importées, au risque de se heurter aux sociétés étrangères qui en détiennent les brevets d’exploitation exclusive.
Pour lui, si l’agriculture algérienne s’est retrouvée dans cette situation, c’est en raison du faible nombre de spécialistes dans le domaine mais également en raison de la solution de «facilité» retenue, consistant à donner la primeur aux importations, plutôt qu’à exploiter les semences locales et améliorer leur potentiel génétique.
Il regrette que des pays voisins, à l’exemple de la Tunisie et du Maroc, investissent successivement 0,35% et 0,60% de leur PIB, «ce qui, dit-il, nous fait craindre pour l’avenir de notre agriculture, compte tenu de la crise économique affectant le pays.
Avant-hier samedi, lors de la conférence de presse au cours de laquelle la direction nationale du FFS expliquait la décision de participation du Front aux prochaines élections législatives prise la veille par le conseil national, un membre du présidium évoquait une opération de piratage dont aurait été victime le site du parti.
Ce que le journaliste, développeur multimédia et gérant dudit site au même titre que celui du journal en ligne Libre Algérie dément catégoriquement. «Dans la journée de jeudi 8 décembre, j’ai suspendu de parution trois sites web : FFS-fr, FFS-ar et Libre Algérie.
Une action en signe de protestation contre les pressions exercées sur ma personne afin de me priver de ma liberté d’expression et pour avoir réclamé mes droits sociaux bafoués par la direction du parti», écrit Madjid Laribi dans un communiqué rendu public avant-hier samedi.
Et de préciser que dans la soirée du même jour, et après réflexion et concertation avec des camarades et amis, le concerné affirme avoir «remis en ligne le site web de Libre Algérie, fondé par Ali Mécili ; par principe en premier lieu, et par respect à la mémoire de son fondateur en deuxième lieu», expliquant son geste par le fait qu’en «tant que journaliste et militant pour la liberté, il n’est pas question pour moi de gêner l’apparition d’un journal quel qu’il soit et quelle que soit sa ligne du moment. C’est une question de principe pour moi. Même si j’ai été victime ces derniers jours d’atteintes».
Pour ce journaliste qui se dit militant du FFS depuis 1987, «il est regrettable de tenir un discours de soutien envers les syndicalistes alors que les droits sociaux des travailleurs du siège du parti ne sont pas respectés», affirmant n’avoir ni contrat de travail, ni cotisations à la Sécurité sociale, ni cotisations à la Caisse des retraites».
Laribi soutient, enfin, avoir fait part au premier secrétaire national du parti de ses réclamations ayant trait à son dû et à la régularisation de sa situation vis-à-vis de la Sécurité sociale et de la Caisse des retraites, mais en vain. Ce qu’il affirme continuer à faire s’il dit «s’obliger au respect du droit de réserve».
Nos maintes tentatives de prendre attache, pour de plus amples informations sur cette affaire, avec le chargé de la communication du FFS étaient vaines, hier dimanche.
Les investissements publicitaires n’ont pas baissé malgré l’incertitude économique qui règne dans le pays à cause de la dégringolade des prix du pétrole. Il y a par contre une transformation profonde où on note l’incursion de nouveaux annonceurs et de nouveaux acteurs médiatiques qui captent leurs investissements.
C’est le constat fait hier par le patron de l’agence MediAlgeriA, Riad Aït Aoudia, qui a affirmé dans son intervention lors des Journées euromaghrébines sur la communication publicitaire qui se déroulent jusqu’à demain à l’hôtel El Aurassi, que «nous les publicitaires nous n’avons pas ressenti la crise».
Et d’expliquer : «Il y a certes des coupes budgétaires dans des secteurs comme celui de l’automobile, dues essentiellement aux mutations que connaît ce secteur, mais il y a de nouveaux annonceurs qui arrivent sur le marché, notamment les fabricants de téléphones portables».
Or, les retombées de la crise qui se manifestent dans la fermeture de journaux, faute de recettes publicitaires, trouvent leur explication, selon Riad Aït Aoudia, dans l’émergence de nouveaux acteurs médiatiques, à savoir les télévisions privées qui captent désormais d’importantes parts de marché. «Si la presse est en crise c’est parce qu’elle ne s’est pas adaptée à cette nouvelle réalité, ne serait-ce qu’en révisant ses tarifs.
La télévision publique, qui d’ailleurs était en position de monopole, l’a fait en baissant ses tarifs. Mais, aucun journal n’a jugé utile de le faire», a-t-il ajouté. Intitulée «Pourquoi les crises offrent parfois les meilleures opportunités pour communiquer en publicité ?», la communication de Riad Aït Aoudia a porté par ailleurs sur l’utilité de continuer à promouvoir son image en période d’incertitude économique.
«Les coupes opérées dans les budgets de marketing en temps de crise sont contreproductives. C’est souvent la solution de facilité. Le marketing n’est pas le problème mais, au contraire, il fait partie de la solution. Et, malgré la baisse du pouvoir d’achat dans de telles périodes, il permet d’améliorer les ventes et gagner des parts de marché», a-t-il soutenu. Ainsi, il a déconseillé le recours à ces coupes budgétaires parce que, a-t-il indiqué, l’image de l’entreprise perd beaucoup de sa valeur – à titre d’exemple, la marque Coca Cola vaut 50% de la valeur de la multinationale –
. D’autant qu’une réduction de ce budget pourrait causer des pertes beaucoup plus importantes. Et d’illustrer son propos par une étude britannique sur le sujet : «Une coupe de 1,8 million de livres sterling opérée dans le budget marketing d’une entreprise s’est traduite par une baisse de l’ordre de 8 millions dans les ventes et 3,5 millions de baisse des bénéfices. Ce qui donne une perte de 1,7 million de livres».
En marge de la cérémonie de célébration du 11 Décembre 1960 organisée, hier, par la DGSN à l’Ecole supérieure de police d’Alger, Lakhdar Brahimi a tenu une conférence lors de laquelle il a fait une analyse panoramique sur l’évolution de la situation régionale et internationale.
Le diplomate algérien a déclaré qu’il avait accueilli le Printemps arabe avec «beaucoup d’ambitions et d’enthousiasme». A son sens, cela «aurait pu changer les choses et faire évoluer la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient». Contredisant les analystes ayant parlé de «conspirations», L. Brahimi a soutenu que ça a été une véritable révolution puisque «les différents peuples de la région avaient réellement envie de changement sur tous les plans».
Toutefois, «ce Printemps arabe né d’un désir spontané de libération et de liberté a malheureusement pris une autre tournure», a-t-il déploré.
En effet, «le manque d’organisation de ces révolutions a été détourné pour servir les intérêts d’autres politiciens et politiques ; ce qui a donné lieu à l’anarchie et au chaos auxquels on assiste aujourd’hui dans la majorité des cas», a regretté le diplomate. Il a rappelé à ce propos que «la situation des pays arabes est actuellement la plus déplorable au monde à tous les niveaux».
S’adressant aux ministres de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, et du Travail, de l’Emploi et de la sécurité sociale, Mohamed El Ghazi ainsi qu’au chef de la police Abdelghani Hamel, L. Brahimi a assuré que «le progrès est encore possible mais que le travail, l’organisation et la rigueur sont fondamentaux pour y arriver» en faisant référence à l’exemple chinois.
Il a rajouté que «les potentialités sont énormes et il est urgent de les valoriser» en soutenant que «les raisons d’être optimistes sont bien là mais l’effort est inconditionnel».
Parallèlement, il a soutenu qu’à l’heure actuelle où «les relations internationales et géopolitiques sont marquées par un flou total et en l’absence d’un ordre mondial clair, la coopération intergouvernementale est déterminante». Il a appelé dans ce sens à «améliorer les relations Maroc-Algérie et à trouver un terrain d’entente» à l’image du consensus indo-chinois. Puisque, selon lui, cette mésentente entre ces deux pays bloque littéralement «l’opérabilité et l’efficience du Grand Maghreb».
Par ailleurs, se prononçant sur l’influence du terrorisme et de Daesh principalement, le diplomate a affirmé que «les pays musulmans devraient considérer plus sérieusement cette problématique et être plus opérants contre cette organisation terroriste».
Revenant sur la crise des réfugiés, L. Brahimi a déploré que la situation sécuritaire et humanitaire en Syrie se complexifie et se dramatise chaque jour un peu plus. Il a précisé à ce sujet que les pays voisins, ayant des intérêts dans cette guerre et finançant l’une ou l’autre des deux parties en conflit, sont ceux qui aggravent davantage la crise des réfugiés et empêchent l’arrivée à un consensus.
Les derniers évènements enregistrés lors du récent Forum africain organisé par Alger a mis le FCE, et plus particulièrement son patron Ali Haddad, au centre d’une intense polémique accentuée par une série de rumeurs qui vont en s’amplifiant ces derniers jours.
Pour tenter d’en savoir plus, nous avons questionné des membres influents de cet organisme. Les explications qu’ils fournissent nous renseignent davantage sur la situation qui règne au sein du Forum des chefs d’entreprises.
Au FCE, la tendance ne semble pas du tout à l’inquiétude pour le moment. «On est serein», s’attellent à faire circuler des membres influents de cet organisme et proches collaborateurs de Haddad. Omar Ramdane, membre fondateur et président d’honneur du FCE, le confirme lors d’une conversation que nous avons tenue avec lui hier matin.
«Rien de ce qui a été dit ces derniers jours n’est vrai. Toutes les nouvelles annoncées ici et là ne sont que des rumeurs colportées, infondées.» Il nie en bloc toutes les informations faisant état d’un cafouillage autour de l’organisation de la réunion du comité exécutif et dément avec la même véhémence l’existence d’un quelconque caractère d’urgence à cette rencontre.
La convocation d’une réunion du comité exécutif du FCE par Ali Haddad, deux jours à peine après les incidents survenus au Forum africain, et alors même que circulaient de nombreuses rumeurs faisant état d’une démission de son patron, avait été interprétée comme un remake du scénario qui avait précédé le départ de Ammar Saâdani poussé à la démission lors de la tenue du CC du FLN. Omar Ramdane soutient tout le contraire.
«Je peux vous affirmer que cette réunion est programmée depuis deux mois déjà. Son objectif est d’évaluer le bilan de l’année 2016 et rien d’autre. Il n’y a jamais eu de rencontre auparavant et il n’y en aura pas avant la date prévue. Haddad n’a pas démissionné et je m’insurge contre cette manière de l’incriminer et d’incriminer le Forum devant des étrangers. Je ne comprends pas pourquoi on s’acharne à le vilipender.
Il n’y a rien eu de nouveau ni de changé depuis la fin du Forum africain. C’est la presse qui fait des commentaires et fait des interprétations.» Le président d’honneur du FCE refuse de commenter les évènements qui ont marqué le Forum africain. D’autres patrons que nous avons interrogés partagent en tout point la position de Omar Ramdane.
Et tous tiennent à rappeler que les 22 membres du Conseil d’orientation et stratégie (COS) du FCE ont rédigé une motion de soutien à leur président avant même la clôture officielle du Forum africain. Ali Haddad reste, quant à lui, injoignable, téléphone éteint, depuis la fin de la rencontre africaine.
Ses collaborateurs affirment qu’il se trouve en déplacement à Paris et que son séjour hors du pays ne devrait pas excéder la fin de cette semaine. De la même manière que ses collaborateurs, il a toujours soutenu que le retrait de Sellal et des autres ministres présents était dû à un problème de protocole attribué à une cadre des affaires étrangères qui s’avère cependant être la secrétaire particulière du MAE. «Une jeune femme brillante maîtrisant plusieurs langues et qui n’a fait qu’obéir à une instruction.»
Au sein du FCE, on ne cache pas que Haddad s’en est pris violemment à Toufik Larari, patron de la boîte Allégorie, responsable de l’instruction donnée à la modératrice des affaires étrangères. Les mêmes sources ajoutent que «la bourde de Larari sera débattue lors de la réunion du 17».
Larari s’est, quant à lui, défendu en jetant la balle à Benabdesslam, vice-président du Forum des chefs d’entreprises, l’accusant d’être la «voix qui s’est exprimée dans l’oreillette». «Ce qui est sûr, c’est qu’il faut s’attendre à des sanctions.»
Dans toute cette affaire, le gouvernement reste, à ce jour, muet. Peu habitué à se laisser aller à des déclarations publiques autour d’affaires aussi sensibles (le cas Saâdani l’a une fois de plus prouvé), il considère vraisemblablement que son geste vis-à-vis de Haddad en dit plus que tout commentaire.
Les ministres et à leur tête Sellal ne se sont pas contentés de se retirer à l’ouverture du Forum africain, ils ont décidé de boycotter y compris son passage à la clôture de l’évènement.
Le fait le plus marquant a été observé lorsque Ramtane Lamamra a organisé sa propre clôture en parallèle de celle menée par Haddad. La suite ? La réponse a été fournie par le nouveau secrétaire général du FLN samedi.
Aux journalistes qui l’interrogeaient sur l’évènement, il a répondu : «Il n’y a qu’une seule personne pour trancher dans cette affaire.» Le Président Abdelaziz Bouteflika…