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Défense

Retour sur l’opération Artémis. Le modèle d’origine des battlegroups, un mythe ?

Bruxelles2 - dim, 25/07/2021 - 10:17

(B2) Chercheur patenté, bon connaisseur des missions PSDC, Laurent Borzillo revient sur l’opération Artémis, la première opération militaire autonome de l’UE. Une opération atypique qui n’est pas à l’origine des battlegroups, contrairement à l’imagerie européenne

Arrivée des forces sur Bunia (Reportage TV – INA) Postdoctorant (programme ambassadeur DGRIS), Laurent Borzilo est rattaché au CNRS (Cepel) et au réseau d'analyse stratégique (UQAM). Ses propos n'engagent que lui. Mais ils nous ont semblé intéressants de les mettre à disposition de nos lecteurs pour exercer leur oeil critique.

Une absence d’emploi des battlegroups notable

Lorsque l’on aborde le cas des groupements tactiques de l’UE (GTUE ou battlegroup en anglais), on ne peut malheureusement que constater leur absence d’emploi jusqu’ici. Ce, alors que les premiers GTUE d’alerte ont désormais plus de 16 ans. Plusieurs auteurs (chercheurs ou praticiens) ont depuis plusieurs années écrit sur les raisons expliquant selon eux cette absence d’emploi ou sur les réformes nécessaires pour modifier cette situation considérée par plusieurs comme navrante. Pour certains, ceci est d’autant plus regrettable du fait de la réussite de ce qui fut l’opération Artémis lancée en 2003 en Ituri (République démocratique du Congo), quelques mois avant la décision relative à la création des GTUE.

La première opération autonome de l’UE

Considérée comme la première opération autonome de l’Union européenne, bien qu’ayant été réalisée avant la mise sur pied des GTUE, de par certaines de ses caractéristiques (effectifs projetés, rapidité de déploiement, durée limitée de l’opération, réalisation des objectifs, etc.), Artémis est devenue d’une certaine manière non pas la première mission des GTUE, mais ce que l’on pourrait dénommer la « mission 0 », précédant la création des GTUE, mais ayant les mêmes caractéristiques de ce que serait censée être une opération avec les GTUE. Ce faisant, la preuve serait ainsi faite de la validité du concept des GTUE, l’absence de volonté politique étant quant à elle l’unique responsable de leur non-emploi jusqu’ici.

La mission 0 des battlegroups : un mythe ?

Or l’analyse de décisions prises en 2003 (lancement de l’opération Artémis, discussions sur la création des GTUE) tend à démontrer que cette filiation forte entre Artémis et les GTUE relève du mythe. Certes plusieurs des interlocuteurs interrogés pour notre recherche, ainsi que de nombreuses sources écrites primaires et secondaires font référence à cette opération lorsque le sujet des GTUE est abordé. La source primaire la plus emblématique est justement la déclaration conjointe issue du sommet franco-britannique de Londres de 2003 annonçant la création des battlegroups : « En continuant sur la lancée du succès de l’opération Artémis dans la République Démocratique du Congo, nous proposons une nouvelle initiative pour que l’Union européenne se focalise sur le développement de ses capacités de réaction rapide afin de renforcer son aptitude à répondre aux requêtes de l’ONU dans les situations de gestion des crises à court terme »2. Artémis constitue-t-elle pour autant le modèle à partir duquel les GTUE ont été imaginés et créés ?

Des objectifs proches

La nature de la mission d’Artémis cadre, il est vrai, avec les objectifs assignés aux GTUE. Celle-ci consistait à mettre rapidement fin aux combats et exactions se déroulant dans la province de l’Ituri en République démocratique du Congo. Ce, le temps que l’ONU puisse mettre sur pied une nouvelle force militaire de casques bleus dénommée « brigade Ituri », chargée d’assurer sur le long terme la paix dans cette province. La composition des troupes de l’opération Artémis bat cependant en brèche la thèse du modèle pour les GTUE. En effet, le GTUE se veut avant tout une unité multinationale.

… Mais une composition monocolore

Certes il n’existe pas officiellement de seuils quant au pourcentage que doivent représenter les militaires de la nation cadre au sein du battlegroup. Si l’on se réfère toutefois aux battlegroups d’alerte qui se sont succédé depuis 2005, la moyenne se situe entre un et deux tiers de l’ensemble des forces. Or Artémis était composée de près de 80 % de soldats français. Cela signifie donc que si Artémis avait réellement été utilisée comme modèle, en général 80 % de la composition d’un GTUE devraient être issus de la nation-cadre. La pratique de la composition des groupements d’alerte en est très loin.

Avant tout, une opération française bénéficiant d’un rapide « habillage européen »

Cette mise sur piédestal de l’opération Artémis comme modèle pour les GTUE, sert en fait à masquer une réalité bien moins enchanteresse, à savoir qu’Artémis fut avant tout une opération française bénéficiant d’un rapide « habillage européen » en incorporant des militaires issus de divers États membres, ne servant cependant que dans des postes secondaires d’état-major ou de logistique. À notre question sur l’hypothétique filiation entre l’opération en Ituri et les groupements tactiques un de nos interlocuteurs nous donna justement cette réponse tranchée.

La réalité : loin du mythe

« C’est un mythe complet voulu par les politiques. [Le chef d’état-major de l’armée de Terre] déclencha [à l’époque] l’alerte guépard, [puis] proposa le général Thonier [comme commandant d’opération] au chef d’état major des armées. En huit à dix jours on fit partir le 3° RIMA. Rapidement il fallu faire un habillage européen. Les Belges comme d’habitude fournirent un à deux C-130. Les Suédois acceptèrent et envoyèrent leurs forces spéciales d’un niveau égal voire inférieur à un régiment d’appelés en France. […] Je ne dis pas qu’il ne fallait pas le faire, car c’est bon pour la France de ne pas être seul, mais il ne faut pas se leurrer: c’était une opération française 3».

Une volonté française ardente

Plusieurs autres militaires français occupant des fonctions clés à cette époque nous ont confirmé d’ailleurs cette version, ainsi qu’un militaire allemand en poste alors à la représentation militaire allemande auprès de l’OTAN et du Comité militaire de l’UE : « Sur Artémis, les Français nous avaient prévenus qu’ils le feraient quoiqu’il arrive, mais que cela était mieux avec un affichage européen 4».

Le symbole d’une dynamique positive

Opération française bien que présentée comme européenne tant à l’époque qu’encore aujourd’hui, Artémis ne fut malheureusement pas le modèle à la base de la création des GTUE. On ne peut néanmoins nier que celle-ci a favorisé une dynamique positive en faveur du développement des capacités militaires européennes entre l’automne 2003 et le printemps 2004.

Une proposition franco-britannique à l’origine

Une des raisons possibles de cette absence de lien est peut-être à chercher dans l’origine de la proposition de création des GTUE. En effet le projet relatif à la création de ces unités fut proposé par le gouvernement de Tony Blair aux Français lors du sommet franco-britannique de Londres en 2003, ainsi que l’attestent plusieurs de nos interlocuteurs. Ceci n’empêcha pas cependant les responsables britanniques d’adopter par la suite des politiques peu favorables vis-à-vis des GTUE, une fois ces derniers sur pied.

(par Laurent Borzillo)

  • Ce papier est tiré des recherches réalisées dans le cadre d’une thèse1 menée en cotutelle entre l’Université de Montréal et l’Université de Montpellier. Une thèse portant sur les groupements tactiques de l’Union européenne (GTUE) et la brigade franco-allemande en recourant à une comparaison entre la France et l’Allemagne.
  1. Borzillo Laurent, Les forces expéditionnaires bi/multinationales en Europe : analyse comparée des politiques d’alliance de la France et de l’Allemagne (1991-2016), Universités de Montpellier et de Montréal, 2020.
  2. Jacques Chirac et Tony Blair, « Communiqué conjoint, sommet franco-britannique de Londres » Lancaster House, 24 novembre 2003.
  3. Entretien avec un militaire français membre de la direction de l’EMA en 2003, réalisé le 8 juin 2017.
  4. Entretien avec un militaire allemand membre de la représentation militaire allemande auprès de l’OTAN et de l’UE en 2003, réalisé le 9 août 2017.

Lire aussi : Opération Artémis : dix leçons pour l’Histoire

Voir ce reportage

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Takuba. Les Italiens opérationnels à la fin de l’été. Avec une capacité reconnaissance et Medevac

Bruxelles2 - sam, 24/07/2021 - 15:05

(B2) La participation italienne se confirme. Elle va apporter des capacités précieuses à la task-force Takuba. Pour 2022, les Italiens pourraient passer à l’encadrement des forces maliennes

C’est un détachement Air assez semblable à celui déployé à Herat en Afghanistan avec ses A129 Mangusta (MOD Italie / Archives B2)

Un déploiement commencé en mars, clos d’ici la fin de l’été

Le redéploiement du contingent italien a commencé en mars dans la zone des trois frontières de Liptako Gourma. Les Italiens seront basés plus précisément dans les bases de Gao et Menaka. Et selon le ministre italien Lorenzo Guerini, il est prévu « d’atteindre la capacité opérationnelle initiale après l’été ».

Une capacité reconnaissance et MEDEVAC

L’apport italien se matérialisera surtout par une capacité de reconnaissance et d’évacuation sanitaire (MEDEVAC). Une capacité essentielle pour Takuba, qui lui permettra ainsi d’être autonome des moyens de Barkhane. Les Italiens mettent ainsi à disposition huit hélicoptères (quatre de transport et quatre d’attaque A129 Mangusta). Coût de la mission : 49 millions € (1,2 million € par mois pour le personnel et 1,4 million € pour le fonctionnement + 23 millions pour les coûts d’investissement et déploiement).

Un task-group de mentoring en 2022

Mais Rome prévoit, à partir de 2022, « d’étendre l’activité également à la formation des membres des forces spéciales locales ». Le contingent italien pourrait donc être plus important que prévu. La limite maximale d’engagement a ainsi été augmentée. Elle passe de 200 à 250 hommes pour la période 2021-2022. En moyenne, cela signifie une présence de 150 militaires présents sur le théâtre. Tandis que le nombre de véhicules double — passant de 20 à 44 véhicules.

Des appuis avec les missions conjointes

Des appuis associés seront « possibles vers et depuis les autres missions dans la zone », précise la note gouvernementale, notamment la mission bilatérale (MISIN) de formation des forces spéciales nigériennes. De même, les moyens nationaux, « complétés si nécessaire par des unités de forces spéciales », pourraient « éventuellement être utilisés pour soutenir les activités de ces missions ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

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BA709, la base de référence pour les pilotes de drones

Bruxelles2 - ven, 23/07/2021 - 18:30

(B2, à Cognac) Futur terrain d’accueil de l’Eurodrone, la base aérienne de Cognac-Châteaubernard abrite déjà les Reaper dont une partie sont utilisés en bande sahélo-saharienne (BSS)

Au coeur du vignoble charentais, dans le sud-ouest de la France, la base aérienne 709 s’étend sur un peu plus de 450 hectares. C’est une base en pleine croissance. Une plateforme de formation des pilotes de chasse en pleine modernisation. Près de 1500 effectifs s’y croisent. Le plus gros employeur de l’agglomération, après Hennessy, la célèbre distillerie. Sur la base, on y trouve des bâtiments anciens, dont celui abritant le mess, des casernes et des hangars où se garent les Pilatus PC 21 (quasi) flambant neufs de la formation des pilotes de chasse. Outre l’Ecole de l’aviation de chasse, la base est devenue celle de la 33e escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque (dite 33e ESRA), chargée de la mise en œuvre des drones MALE (moyenne altitude et longue distance) affectés à l’armée de l’air et de l’espace.

Les bureaux de l’escadron spécialisé de pilotes de drones (© ES/B2)

Comme au cinéma, ou presque…

En recul, surprotégés, des containers forment une base dans la base. C’est là qu’opèrent les équipages des drones Reaper. « La force du Reaper, c’est sa persistance, sa capacité en temps réel, sa discrétion », explique le lieutenant-colonel Samuel, de la 33 escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque. La discrétion est aussi de mise dans ces containers où les équipages se relaient. Mais pas le bruit de la soufflerie, entêtant. L’équipage ne l’entend plus, sous ses casques. Tout est pensé pour leur concentration optimale. Jusqu’au rideau pour protéger de la lumière du jour au moment de la relève. Un équipage de Reaper compte quatre personnes. Deux dans le cockpit de pilotage (à gauche le pilote, à droite le capteur) et deux dans le cockpit de renseignement. Deux cockpits séparés. Mais les quatre membres d’équipage communiquent en permanence. Chacun fait face à une myriade d’écrans, claviers, tableaux et commandes.

Des équipages complets

Dans le cockpit de pilotage, le pilote est chargé du positionnement, de la coordination 3D, du tir. Le capteur se charge du guidage d’armement, de la boule optique. Volant de 5 à 10 km d’altitude, le Reaper quadrille au millimètre. Au renseignement, l’opérateur d’image analyse la vidéo en temps réel, il habille les images (en les retravaillant avec les éléments analysés). Le coordinateur tactique fait la manoeuvre, gère l’interface avec le centre de commandement. C’est « le chef d’orchestre » de la mission. Suivant les missions, « le centre de gravité sera plus ou moins mis sur le renseignement ou le pilotage » explique le lieutenant-colonel Samuel.

Des nouveaux pilotes à part entière

Un pilote de drone, « c’est un pilote et pas un demi pilote » insiste le colonel Nicolas Liautey. Il est le commandant de la base depuis près d’un an, et pilote de chasse expérimenté. La formation initiale sur avion impose « avoir le sens de l’air ». Parce qu’il pilote à distance, il doit s’insérer dans la circulation, communiquer avec les organismes de contrôle aérien, savoir gérer les pannes, etc. La différence, c’est que le pilote de Reaper subit moins de contraintes physiologiques. Son corps ne subit pas les accélérations du vol. « Il n’encaisse pas les 9G d’un pilote de Rafale qui fait demi tour », livre en exemple un pilote.

Le drone reaper, en repos au sol, sur la base aérienne de Cognac-Châteaubernard (© ES/B2)

La particularité sur Reaper, c’est que le spectre des missions est large : renseignement, appui des troupes au sol, etc. Cela justifie que les premiers pilotes aient été recrutés parmi les pilotes de chasse. Le recrutement s’élargit aujourd’hui aux pilotes de transport et d’hélicoptères. Ce qui est certain, c’est qu’il faut encore recruter. Car quand un drone part pour 24 heures, ce sont des équipages qui doivent se relayer. En moyenne, 15 équipages sont nécessaires pour un orbite H24. Un officier l’assure, les jeunes recrues ne sont pas forcément « plus geek » que d’autres. « La richesse de la 33e escadre de Cognac, c’est justement qu’elle compte des profils de différents horizons. »

De Cognac à Barkhane

Le colonel Liautey aime à comparer la 33e escadre à une « start-up », « car on a beaucoup d’expérience mais pas encore de business model sur les drones ». Le « vrai carburant du drone », « ce sont les ressources humaines » résume le commandant. Le « challenge » est de former des équipages tout en apportant un soutien opérationnel en bande sahélo-saharienne (BSS). La base de Cognac-Châteaubernard est la maison mère de deux systèmes BK1 et de deux systèmes BK5 (livrés en 2020). En tout, ce sont douze drones, mais seuls six sont à Cognac. Six autres sont déjà partis en BSS (1). En deux ans, « il a fallu apprendre en marchant en parallèle d’un engagement soutenu » (au Sahel). La première capacité opérationnelle pour le BK5 en BSS date de mai. La pleine capacité est prévue d’ici 2022. D’ici là, les équipes expérimenteront encore les lasers, les munitions guidées au laser, etc.

Sa majesté le MALE

Avec son envergure de 20 mètres, le Reaper est actuellement le plus grand drone. À l’opposé du plus petit en usage dans l’armée, de 20 cm. On l’aperçoit de loin dans son hangar. Comme un grand planeur. Cela lui permet d’être plus léger, et d’avoir une autonomie plus longue (près de 24h). En revanche, il vole moins vite qu’un avion. Ici, il sort quasiment tous les jours. Pour des exercices d’entrainement dans 99% des cas. Une dizaine de pilotes s’y forment par an.

Du plus grand au plus petit, le drone miniature (© ES/B2)

À long terme (2026), les infrastructures de Cognac devront encore s’adapter, pour être prêtes à accueillir l’eurodrone MALE et ses sept mètres de largeur supplémentaire. La base accueillera les premiers à partir de 2028. Le commandant de la base n’en doute pas. À l’horizon 2030, la loi sur la programmation militaire a programmé en tout huit systèmes de drone MALE.

(Emmanuelle Stroesser)

reportage réalisé sur la base de Cognac en juin 2021

  1. Les Reaper sont armés depuis décembre 2019.

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Deux cadres de Daech neutralisés au Mali par Barkhane avec les Américains (v2)

Bruxelles2 - jeu, 22/07/2021 - 17:30
(crédit : DICOD / EMA)

(B2) Les militaires français au Mali ont neutralisé « deux cadres » du groupe armé État islamique au Grand Sahara (EIGS), affilié à Daech, annonce le ministère des Armées ce jeudi (22 juillet).

Dans la région de Menaka

Cette neutralisation suit une opération « déclenchée » par la force Barkahne « en coordination avec l’armée américaine » dans la nuit de mercredi à jeudi, « sur très court préavis », contre un camp de l’EIGS, dans la région de Ménaka au Mali. Après vérification, l’identité des deux responsables neutralisés a été confirmée officiellement, vendredi (23 juillet).

Deux cadres actifs de l’EIGS

Le premier est Issa Al Sahraoui, « coordinateur logistique et financier de l’EIGS », actif au Sahel « depuis de nombreuses années ». Il a « notamment participé à l’attaque d’Inatès contre les forces armées nigériennes en décembre 2019 et recrutait et formait des djihadistes » indique la ministre des armées Florence Parly via Twitter. Le second est Abou Abderahmane Al Sahraoui, second cadre de l’EIGS. Il était « chargé de prononcer des jugements [et] connu pour ordonner les condamnations à mort ». Ce djihadiste était actif dans les groupes armés au Mali « depuis 10 ans ».

L’élimination des cadres dirigeants de Daech : une stratégie

Ce n’est pas la première fois que l’armée française vise des hommes clés dirigeant l’EIGS. C’est même un des axes suivis depuis plusieurs et appelés encore à se renforcer selon la dernière annonce du président français Emmanuel Macron (lire : L’opération Barkhane reconfigurée sur trois piliers. La menace est au Sud, cap sur le Niger dit Emmanuel Macron)

(Aurélie Pugnet)

Mis à jour le 23.07 avec l’identité des deux cadres exécutés

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Mirage 2000D. Enquête sur une avarie au-dessus du Mali

Bruxelles2 - jeu, 22/07/2021 - 15:20

(B2) Une enquête va être initiée « pour préciser l’origine » de l’incident d’un Mirage 2000D dont l’équipage (un pilote et un officier navigateur système d’armes) s’est éjecté au-dessus d’une zone inhabitée de la région de Hombori, au Mali mardi (20.07), indique le ministère français des Armées. Un groupe de recherche et de combat (combat search and rescue) a évacué l’équipage, « dont l’un des membres a été légèrement blessé », vers la base de Gao. L’appareil participait à une « mission d’appui aérien au profit d’un Groupement tactique désert (GTD) dans la région de Hombori ». Il a dû subir une « avarie ». L’épave a été « localisée par la force Barkhane ».

(Agnès Faure, st.)

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Temps de travail. Halte au feu

Bruxelles2 - mer, 21/07/2021 - 17:15

(B2) C’est un véritable tir à boulets rouges auquel on assiste contre les juges européens et la directive sur le temps de travail. Avec des arguments, qui sonnent creux, voire sont carrément faux. Il importe de rétablir quelques faits

Forces spéciales en opération – un des cas exprès de dérogation au temps de travail (DICOD/EMA)

Une débauche de commentaires

L’arrêt rendu par la Cour de justice le 15 juillet a suscité une série de prises de position. L’ancien premier ministre Edouard Philippe (LR) y est allé de sa prose dans une tribune publiée dans le Monde. Le porte-parole des armées, Hervé Grandjean, a enchaîné dans les colonnes du Figaro. Une flambée vibrionnante, arguant de la défense de l’honorable patrie face à l’odieuse Europe, qui se retrouve aux limites de l’exactitude, en restant extrêmement gentil (1). A ce niveau là de responsabilité, le genre d’arguments utilisés est sidérant, tellement ils sont pour certains carrément faux. Dans tous les cas, ils témoignent d’une méconnaissance et d’un mépris certain pour la chose européenne.

Le droit, rien que le droit

La réalité est que la Cour n’a fait que son travail en appliquant le droit. Ce droit a été établi et décidé par les gouvernements. La directive, qui date de 1993, a été modifiée à plusieurs reprises (en 2000 et en 2003 notamment) sans que personne ne songe à insérer une exception pour toutes les forces armées.

Un distinguo secteurs / activités

La directive sur le temps de travail englobe en fait « tous les secteurs publics comme privés ». Il ne peut y avoir d’ambiguïté dessus. C’est inscrit en toutes lettres. Elle prévoit des exceptions pour certaines « activités » des forces armées (2). Ce qui implique deux choses : 1. les forces armées sont bien incluses dans le champ de la directive, 2. seules certaines activités des forces armées sont exemptées du respect de la directive. Elle prévoit une série de règles concrètes (cf. encadré).

De nombreuses exceptions

Plusieurs exceptions sont prévues soit pour des secteurs entiers (gens de mer, médecins, routiers…) qui sont tenus à d’autres règles, soit pour certaines professions (cadres, églises, travailleurs familiaux…), soit pour certaines activités (gardes de biens et personnes, ports, presse, etc.). Aucune exclusion ou dérogation n’a été mise au point pour les militaires ou les membres des forces armées (3).

Une interprétation favorable

En indiquant que les forces armées figurent bien dans le champ d’application de la directive, les juges européens jettent certes un pavé dans la mare. Mais ils ne font que dire expressément ce qui est prévu implicitement. Il ne pouvait en être autrement. Ils donnent ensuite une interprétation des activités non soumises à la directive, notamment les entraînements, les opérations, etc. Interprétation plutôt extensive puisqu’elle exclut du champ de la directive la majorité des actions militaires. Ce qui donne en réalité une marge de manœuvre assez large aux États membres.

Un déni continu

On peut s’en alarmer, être choqué. Mais pour qui suit les affaires sociales, ce que disent les juges européens n’est pas une surprise. Cela fait plusieurs années que la Cour de justice tape du poing sur la table. On est dans une sorte de déni continu. Depuis plus de trente ans, la France — comme d’autres pays — feint d’ignorer l’application des règles européennes.

D’excuse en excuse

L’argumentation a varié au fil du temps. Au moment de la négociation de la directive du temps de travail — elle était de dire : « Cela ne nous concerne pas ». L’article 346 (réserve de sécurité nationale) a été un temps invoqué. Mais l’argument a très vite volé en éclat. Puis on a évoqué le fait que les militaires ne sont pas des travailleurs, ni des employés, ni des fonctionnaires. Argument français très spécifique, mais qui n’a aucune valeur au niveau européen en matière de règles impératives de santé. Tous ceux qui ont approché le droit social européen le savent. Du coup, aucune exception ou dérogation n’a été négociée et encore moins mise en place. Plus filous ou plus intelligents, les Britanniques avaient eux imposé un opt-out sur les questions sociales (ils s’abstenaient entièrement de participer).

Des dérogations possibles…

Il est tout à fait possible d’anticiper. Ce texte contient nombre de possibilités de dérogations. Il en est même truffé. Il suffit de les utiliser. Par exemple, il est possible de déroger aux règles pour les « activités caractérisées par la nécessité d’assurer la continuité du service ou de la production ». Le texte liste certes un certain nombre de secteurs (les sapeurs-pompiers par exemple), concernés par ce type de dérogation, sans mentionner les forces armées, mais la liste n’est pas exhaustive (le terme « notamment » en témoigne). Cette dérogation peut en outre être mise en œuvre par voie législative ou réglementaire. La France peut très bien établir sur le fondement de la directive une législation dérogatoire. Si elle ne l’a pas fait, elle ne doit pas incriminer l’Europe, mais s’en prendre à elle-même.

… jusqu’à la modification de la directive

Il est aussi possible de mettre en place une dérogation individuelle (opt-out) à la durée maximale du travail, voire de le mettre en vigueur par accord social (ce qui est délicat dans les forces armées, puisque cette forme de représentation n’est pas possible). Enfin, il est possible de réviser le texte de la directive européenne (4). Bref avec un peu d’ingéniosité juridique, la France peut respecter la directive en utilisant toutes les dérogations présentes. La Cour de justice européenne pourrait ainsi avoir un argument pour ne appliquer la directive. Cet arrêt est d’ailleurs quasiment un appel en ce sens. Inutile de crier au loup. Il vaut mieux agir concrètement.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi notre analyse complète (B2 pro) : La Cour de justice de l’UE nuance sa jurisprudence sur le temps de travail. La spécificité militaire reconnue sous conditions

  1. J’ai annoté les propos du porte-parole des armées. On peut y noter au moins cinq ‘approximations’ (en étant gentil). En termes journalistiques ce sont des fausses informations. En termes politiques, c’est de la désinformation. Télécharger ici
  2. La directive distingue bien les secteurs, des activités menées au sein de ces secteurs. Un distinguo qui peut paraître complexe, mais traduit en fait la volonté de bien saisir tous les modèles européens très différents, et d’aboutir au final à une certaine égalité.
  3. Dans les années 1993-1994 (juste après la mise en place de la directive sur le temps de travail), la ministre actuelle des armées Florence Parly a été notamment cheffe du bureau de la protection sociale et de la sécurité sociale à la direction du budget. Même si elle n’avait pas dans son escarcelle la question de l’aménagement, elle ne pouvait en ignorer la teneur au moment de la mise en place de la loi quinquennale sur l’emploi (qui prévoit un dispositif d’aménagement/réduction du temps de travail) et de la transposition de la directive.
  4. La Commission européenne publie tous les cinq ans un rapport d’application de la directive, pouvant aussi donner des pistes d’évolution. Le prochain rapport devrait être publié en 2022 (sous la présidence française).

Que prévoit la directive européenne ?

Cette directive, établie en 1993, révisée en 2000 et codifiée en 2003, ne prévoit qu’un certain nombre de règles succinctes. L’objectif est de préserver la santé des travailleurs en indiquant des limites ‘minimales’ (de repos) ou ‘maximales’ (de travail). Elle ne prévoit pas de durée moyenne du temps de travail. L’exemple donné des 35 heures est donc fallacieux. Cela ne ressort que de la législation française, et non pas européenne.

  • Un repos journalier minimal de 11 heures consécutives pour chaque période de 24 heures (art 3).
  • Un temps de pause lorsque le travail journalier est supérieur à 6 heures (modalités définies par conventions collectives, accords entre partenaires sociaux, législation).
  • Un repos hebdomadaire minimal de 24 h sans interruption par semaine. Avec dérogation si des conditions objectives, techniques ou d’organisation du travail le justifient. Calcul sur une période de référence de 14 jours. (art. 5). NB : Par dérogation à la limite hebdomadaire sur le temps de travail, il est en fait possible de travailler jusqu’à 78 heures par semaine (13 heures de travail par jour X six jours sur sept)
  • Une durée maximale moyenne de 48 heures de travail par semaine – y compris heures supplémentaires. Calcul sur une période de référence de 4 mois (art. 6).
  • La possibilité de déroger à cette limite de 48 heures maximale avec l’accord de l’employé (opt-out individuel), avec une obligation administrative légère (tenue de registres).
  • Un congé annuel payé minimal de 4 semaines (art. 7).
  • Une durée maximale quotidienne du travail de nuit : maximum 8 heures en moyenne par période de 24 heures (art. 8)

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Un nouveau commandant pour le PHA Tonnerre

MeretMarine.com - mar, 20/07/2021 - 19:44

Le lundi 19 juillet 2021, le capitaine de vaisseau Guillaume Fontarensky, adjoint à Toulon de l’amiral commandant la Force d’Action Navale, a fait reconnaître le CV Guillaume Tandonnet comme commandant du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre, en remplacement du CV Arnaud Tranchant.

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Une armée qui perd sa singularité est une armée qui perd son efficacité (Général François Lecointre)

Bruxelles2 - mar, 20/07/2021 - 12:05

(B2) Après quatre ans de bons et loyaux services, le chef d’état-major des armées françaises François Lecointre quitte ses fonctions. Un homme qui l’art de la réflexion sur la position du militaire

(crédit : Assemblée nationale)
  • Le chef d’état-major des armées (CEMA), était devant la commission de la Défense de l’Assemblée nationale le 7 juillet 2021, autour d’un thème assez général : la place des armées dans la société française et la singularité militaire ». Un thème, qui lui a permis de développer ses idées personnelles. Non sans émotions.
  • François Lecointre aura vécu une période tourmentée. Il a dû d’abord rassurer les militaires après l’éviction à grand bruit par le président Macron de son prédécesseur, le général de Villiers. Il a dû ensuite affronter une période de Covid-19 qui n’a pas été évidente.
  • Enfin, il a dû gérer les tergiversations de l’exécutif sur la transformation/clôture de l’opération Barkhane au Sahel, et subir le feu de plusieurs tribunes de militaires au ton violent contre l’autorité de l’État. Ce qui était usant.

De l’art et de la discipline du militaire

De l’art militaire et de l’art d’une civilisation

L’art militaire a une singularité centrale selon le général Lecointre. « Une société s’élabore et se construit autour du fait militaire et autour de la relation à la violence et à la force. » « C’est à partir du moment où l’on peut commencer à distinguer un civil d’un militaire, à partir du moment où on peut dire à quelqu’un vous n’aurez plus en charge la mise en œuvre de cette force, car un autre ordre en a la charge, que peut commencer à naître une civilisation. » « Une distinction qu’on retrouve à l’ère médiévale entre les Oratores (ceux qui prient), les Laboratores (ceux qui travaillent), et les Bellatores (ceux qui font la guerre). »

Une très stricte discipline envers le politique

En France, la soumission au président de la République, chef des Armées, est revendiquée par le général Lecointre. « Notre honneur de soldat est d’obéir au politique, c’est une condition essentielle de la légitimité de l’action militaire ». Cette soumission a un corollaire : l’association très étroite du commandement militaire, à l’élaboration des décisions du pouvoir politique. Avec un point phare : l’éthique. Un soldat peut s’interroger sur la légitimité de l’acte qu’il doit accomplir.

Avec un corollaire : l’association étroite aux décisions

L’obéissance ne doit pas être aveugle mais intelligente, ce qui suppose une connaissance très fine du politique. Chaque échelon militaire doit garder une marge d’appréciation et de manœuvre, en ayant bien à l’esprit l’objectif final recherché. Le militaire doit donc pouvoir « contester, discuter l’ordre ». Mais une fois « l’ordre reçu », il doit être exécuté avec la « dernière des rigueurs ». Une discipline exigeante aussi pour le président de la République qui « doit savoir rentrer dans ce débat ».

Une éthique permanente

Donner la mort n’est pas facile. « Demander de transgresser ce tabou absolu est extrêmement complexe » et « nécessite une capacité à maîtriser cette violence » (1). Cela passe « par une éthique permanente qui est au cœur de la singularité militaire » dont la clé de voûte est de « donner la mort sur ordre, au risque de sa propre mort ». « Cela passe par une capacité à s’exposer soi-même au danger parce que je ne donnerai la mort qu’en sachant que je risque ma vie ».

Mourir pour son pays

Un soldat n’accepte pas « de mourir pour son pays », mais « de tuer pour son pays ». Une chose tellement difficile à faire « qu’en réalité il accepte le risque de sa propre mort et qu’en le mettant en avant il essaie de rétablir une symétrie déontologique entre la mort qu’il donne et la mort qu’il accepte de recevoir ».

Retrouver la singularité militaire

Une armée qui se civilise

En France, les armées ont été construites selon des logiques opérationnelles qui n’ont rien à voir avec les logiques civiles, pour permettre une réactivité et une montée en puissance rapide. Mais les politiques ont changé de stratégie après la Guerre froide. « Par mesure d’économie et de rentabilité, [on a] aligné l’organisation des armées sur celle du monde civil ; on a perdu cette organisation pyramidale, on a perdu la logique de stock ». « Cette civilianisation (2 est liée pour une part à une vision de stricte économie sans en mesurer les effets, en particulier en séparant les soutiens du commandement et des unités ». Il y a aussi une autre raison, « plus politique » : l’armée peut être vue comme dangereuse, « parce qu’elle serait une tentation de césarisme, et pourrait entraîner un exécutif trop fort », en écho à un « vieux débat entre républicains et monarchistes ».

Le danger de la banalisation

Or, « une armée qui perd sa singularité est une armée qui perd son efficacité ». Cette banalisation s’est faite « d’autant plus facilement » que l’armée est devenue « comme celle du Second Empire », une armée de « corps expéditionnaire ». Face aux menaces, « une armée qui n’est qu’une armée de corps expéditionnaire n’est pas capable de défendre son pays », alerte le général pour qui il faut « absolument » reconstituer cette singularité militaire « dans toutes ses dimensions ». NB : un point qui revient à plusieurs reprises dans son exposé.

La France a-t-elle la capacité d’être un acteur stratégique

Pour être un acteur stratégique, il faut « une vision, une volonté et des capacités ». La France « est un des seuls pays d’Europe – avec la Grande-Bretagne – à avoir une vision ». Elle repose sur « un ordre international multipolaire avec des relations de puissance qui sont équilibrées entre ses pôles et régulées par le droit international ». Dans cet environnement, « il faut plusieurs puissances et l’Europe doit être une de ces puissances ». La France a les « capacités d’exprimer cette volonté et d’élaborer cette vision », estime le général d’armée. Le Livre blanc, la revue stratégique et la loi de programmation militaire (LPM) sont des « exercices d’élaboration de cette vision ». « Nous avons une capacité à élaborer une vision dans le champ militaire, géopolitique et international qui est proprement stupéfiante et unique en Europe ».

Une prise de conscience européenne en cours

Pour faire grandir les capacités en Europe, « il faut s’appuyer sur la prise de conscience que commencent à avoir les Européens » en matière géopolitique. « Nous allons disparaître si nous ne basculons pas dans la deuxième phase de construction géopolitique de l’Union européenne ». Le général salue ainsi la prise de conscience progressive en Europe « des enjeux qui mettent en danger la sécurité européenne et sa prospérité ».

L’armée du futur

La question démographique

Les questions « environnementales et démographiques », en particulier, entraînent une « obligation » pour les Européens à aider les pays africains dans leur développement « dont dépend absolument notre sécurité ». Il ne faudrait pas que « le doublement de population d’ici 2040 ou 2050 se traduise par de mouvements de grande migrations mais au contraire par le développement de l’Afrique pour que les gens aient un avenir chez eux ».

Le futur : savoir monter en puissance au-delà de 260.000 hommes

« En réalité, les armées manquent de profondeur et d’épaisseur organique ». La LPM (loi de programmation militaire) actuelle « ne permet pas de faire une armée de masse importante [mais] elle permet de consolider un modèle complet, de restaurer les fonctions qui étaient en train de disparaître, de préserver des compétences ». Une fois que ce modèle a été « préservé, sauvegardé et modernisé », à l’horizon 2030, se posera la question de la montée en puissance : « En combien de temps et à quel prix je suis capable de passer d’une armée de 260.000 hommes à une capacité d’engagement au combat très supérieure ? ».

Une armée petite par rapport à la Chine et la Russie

« Nous sommes une armée puissante certes, mais par rapport à la Chine ou à la Russie, nous sommes une petite armée ». Cela devra passer par des alliances. « D’où l’intérêt de travailler avec les Européens à ce qu’on est capable de mettre sur pied pour regrouper nos efforts ». Ce qui inclut d’avoir une capacité de « coopération opérationnelle » et en matière de « normes industrielles et technologiques ».

(Agnès Faure, st., avec Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Il faut distinguer les forces de l’ordre « qui n’ont la possibilité de tuer qu’en situation de légitime défense, c’est-à-dire pour protéger une vie qui est agressée » — et les forces armées « qui ont cette obligation redoutable de mettre en œuvre la force de façon délibérée y compris jusqu’au point de tuer ». C’est inhérent à l’État de droit : « On ne peut le faire que lorsque la nation, son existence même, est en danger ».
  2. Ouverture des forces armées à la présence, voire l’ingérence de civils.

À écouter ici : le passage du général Lecointre devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale. Un véritable cours de philosophie militaire.

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Une attaque au camp d’EUTM Mali à Koulikoro

Bruxelles2 - lun, 19/07/2021 - 17:01

(B2) Trois inconnus ont ouvert le feu, dimanche (18 juillet) vers 6h du matin, à l’entrée du camp de formation de l’armée malienne de Koulikoro, base également des formateurs européens de la mission EUTM Mali. Les agresseurs ont « utilisé des armes à feu de poing » signale la mission. La sécurité du camp a alors « riposté ». « Les assaillants ont fini par s’enfuir. »

(NGV)

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Un nouveau commandant pour le PHA Dixmude

MeretMarine.com - lun, 19/07/2021 - 00:44

Le 15 juillet 2021, le vice-amiral Daniel Faujour, chef d'état-major la force d’action navale, a fait reconnaître le capitaine de vaisseau Emmanuel Mocard comme commandant du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude, en remplacement du capitaine de vaisseau Nicolas Rossignol.

 

(© : FRANCIS JACQUOT)

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Mer et Marine lance un nouveau magazine sur les forces navales françaises

MeretMarine.com - lun, 19/07/2021 - 00:30

Marine nationale, Gendarmerie maritime, marins-pompiers, moyens d’essais de la DGA mais aussi Douane, Affaires maritimes, Phares et Balises, Flotte océanographique française, navires d’archéologie sous-marine du DRASSM, flottille des parcs naturels marins… Mer et Marine va lancer au second semestre de cette année une nouvelle édition de son magazine « Forces navales et aéromaritimes françaises ».

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Dernier voyage pour la drague française Vlaanderen XIX

MeretMarine.com - lun, 19/07/2021 - 00:08

La drague désagrégatrice autopropulsée Vlaanderen XIX qui avait été francisée en 2004 vient d’effectuer son dernier voyage. C’est en remorque des Multratug 4 et Multratug 9 qu’elle a quitté la base anversoise de l’armement DEME pour rejoindre le chantier de démolition Galloo à Gand. Son dernier voyage n’aura duré que quelques heures, le temps de descendre l’Escaut jusqu’à Terneuzen puis remonter le canal jusqu’à sa destination finale.

 

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Projets portuaires en Afrique de l’Ouest: de Nouackchott à Luanda, les futurs terminaux

MeretMarine.com - lun, 19/07/2021 - 00:08

Ports et Corridors, en coopération avec International Trade Partners, publie un Hors-Série, sur les projets portuaires en Afrique de l’Ouest et tente d’identifier les nouveaux ports à venir.

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Bon été à tous ! Mer et Marine vous donne rendez-vous fin août

MeretMarine.com - lun, 19/07/2021 - 00:08

Chers lecteurs. Comme chaque année à cette période, Mer et Marine débute sa pause estivale, durant laquelle l’équipage va prendre un peu de repos et, aussi, préparer de nouveaux reportages qui seront diffusés à la rentrée. Ces quelques semaines nous permettrons aussi de mener des évolutions techniques afin d’améliorer le site, tout en facilitant son utilisation par les abonnés.

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Eté 2021 : une croisière au départ de Marseille à bord du Costa Smeralda

MeretMarine.com - lun, 19/07/2021 - 00:08

Après 18 mois d’interruption, les grands paquebots ont repris le dimanche 4 juillet leurs embarquements hebdomadiers au départ du port de Marseille pour des croisières d’une semaine en Méditerranée occidentale. Les amateurs de vacances en mer peuvent enfin revenir à bord, mais alors que la situation à terre demeure fragile avec le développement du variant Delta, ces voyages restent placés sous le signe de la vigilance et des protocoles sanitaires. Comment se traduisent au quotidien ces contraintes pour les passagers ? L’expérience de la croisière y perd-elle ?

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Patrouille maritime : l’heure de vérité pour le projet franco-allemand MAWS

MeretMarine.com - lun, 19/07/2021 - 00:08

Seule une impulsion politique nouvelle entre Paris et Berlin semble désormais pouvoir éviter le crash du projet franco-allemand MAWS (Maritime Airborne Warfare System), initié en 2017 afin de remplacer à l’horizon 2035 les avions de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale et les P-3C Orion de la Bundeswehr. Cela, par une nouvelle plateforme et différents systèmes déportés, dont des drones aériens.

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Au Cap Corse, Gombessa 6 plonge sur d'étranges anneaux de coraux

MeretMarine.com - lun, 19/07/2021 - 00:08

Il y a 23.000 ans, le cap Corse culminait 120 mètres plus haut qu’actuellement et était prolongé d’une soixantaine de kilomètres d’un grand plateau à fleur d’eau sans doute composé de lagunes. Un paysage englouti depuis mais dont on est en train de découvrir la richesse et la mystérieuse beauté. Des grands anneaux, parfaitement circulaires, d’une trentaine de centimètres de diamètre, découverts en 2011 par des chercheurs de l’Ifremer à environ 25 km du cap.

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