SAIDA – La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a annoncé, dimanche à Saida, que l’expérience d’insertion dans les écoles du pays des enfants ayant un implant cochléaire sera généralisée à l’avenir à d’autres écoles primaires du pays.
La ministre qui s’est enquise de la scolarisation de six enfants implantés cochléaires depuis deux années à l’école primaire Abdelhamid Ibn Badis de Saida, a affirmé que cette expérience sera généralisée à travers le pays.
Animant un point de presse à la radio régionale de Saida, Nouria Benghebrit a indiqué que ses services sont en phase de la constitution de groupes de travail pour étudier la manière permettant d’intégrer normalement ces enfants aux besoins spécifiques avec les valides au niveau des écoles.
Elle a ajouté que son département ministériel œuvre avec les directeurs de l’éducation à travers les wilayas à mettre au point le nombre exact d’enfants ayant un implant cochléaire.
La ministre a également souligné qu’une convention a été signée avec le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme en vue d’intégrer des orthophonistes, des pédagogues et des psychologues dans les écoles primaires pour enseigner les enfants dotés d’implants cochléaires, tout en insistant sur la nécessité de conjuguer les efforts du secteur de l’éducation, de la solidarité nationale et des associations en vue d’améliorer l’insertion scolaire de cette catégorie.
La ministre a procédé, dimanche à Saida, à la pose de la première pierre d’un groupe scolaire, l’inauguration d’une école primaire « Hammami Kaddour » à la cité « 13 avril 1958 » et l’inspection de l’unité de médecine du travail au profit des personnels du secteur de l’éducation implantée au lycée « Abdelmoumene ».
Mme Benghebrit a inspecté aussi les travaux de réalisation d’un CEM, d’un lycée à Tamesna et Sidi Boubekeur respectivement.
La ministre a entamé samedi sa visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Saida où elle a posé la première pierre pour la réalisation d’un lycée à Youb (800 places) et inspecté les travaux d’un groupe scolaire dans la même collectivité.
Las d’attendre, les souscripteurs décident de médiatiser leur affaire et projettent de se rendre à l’association de la Ligue algérienne des droits de l’homme.
«Je ne veux plus entendre parler du LSP», c’est la réponse donnée hier par des responsables au ministère de l’Habitat aux souscripteurs de logements du fameux chantier LSP de Draria (Alger) qui voulaient s’enquérir de la situation de leurs logements.
Ni le ministre du secteur, Abdelmadjid Tebboune ni le wali d’Alger Abdelkader Zoukh n’arrivent à faire redémarrer ce chantier «fantôme» qui a déjà fait couler beaucoup d’encre dans la presse.
«Nous allons animer une conférence de presse et on attend l’accord de la Ligue algérienne des droits de l’homme pour l’attribution de la salle», affirme un des animateurs de l’association des souscripteurs. Dépité il ajoute: «Que voulez-vous faire d’autre quand les autorités n’arrivent pas à tenir leurs promesses.
Nous avons tout essayé dans la légalité et on ne voit rien venir. Les choses sont plus compliquées qu’on essaie de nous les présenter, nous avons suffisamment d’informations sur cette affaire.» Malgré les multiples injonctions adressées aux divers responsables du département de l’habitat, stipulant fermement que les projets de construction doivent impérativement être terminés dans les délais, le chantier des 2864 logements LSP de Draria sur les hauteurs d’Alger fait allègrement «le pied de nez» à cette directive. En effet, lancé il y a huit ans de cela (2008), le chantier traîne tel un fantôme qui représente une véritable «verrue» sur les quartiers chics des hauteurs d’Alger. Des carcasses d’immeubles construites sont abandonnées aux aléas climatiques sans aucune suite, un véritable chantier fantôme est-il convenu de l’appeler ainsi par la presse. L’affaire traîne en longueur depuis 2008 et les souscripteurs, prennent leur mal en patience et risquent de s’échauffer avant de «déborder».
Est-il en effet concevable d’attendre huit longues années pour voir les travaux d’un chantier dont l’inscription remonte au quinquennat 2005/2009? Et pourtant, les pouvoirs publics, allant du Premier ministère à celui de l’Habitat et de l’Urbanisme, en passant par la wilaya, ne cessent de clamer que les projets doivent être terminés dans les délais. Excédés, les souscripteurs s’estiment lésés et crient au «mépris et la hogra».«Pères de familles, nous ne sommes pas des fauteurs de troubles», ne cessent-ils de répéter. Le ministre, qui a instruit le wali Zoukh de régler ce problème, qui menace telle une bombe à retardement, serait-il incapable de solutionner cette regrettable situation qui défie les lois de la République, sommes-nous enclins de penser?
A leur tour, le directeur de l’habitat de la wilaya ainsi que le promoteur, reçoivent des instructions fermes du wali d’Alger afin de re-dynamiser le chantier et créer une commission de suivi et contrôle des travaux. Même démarche, même comportement: aucune de ces «instructions» n’a été suivie sur le terrain. Qui redonnera confiance alors à ces citoyens qui ont sacrifié leurs économies, vendu leurs bijoux et misé sur ce projet pour aboutir à une pareille situation qui chaque jour qui passe devient un cauchemar? En mars 2014, l’entreprise Batigec-Immobilière, chargée de la réalisation, a été rachetée par le groupe Condor. C’était la solution palliative pour booster ce projet agonisant. Un engagement a été signé entre le ministère de l’Habitat et Condor pour des livraisons partielles, à savoir: 320 logements en septembre 2015, et 512 autres en novembre de la même année. 888 unités devaient être livrées en février 2016 et enfin 964 logements devaient être réceptionnés en mars 2016. Du vent! A ce jour, aucune livraison n’a eu lieu.
Mais si le groupe Condor n’est pas capable de respecter ses engagements pourquoi a-t-il racheté Batigec-Immobilière?
C’est dans le but de trouver une solution à cette situation inextricable que ces honorables citoyens ont voulu lancer un ultime appel de détresse, un vrai «S.O.S», un appel au sens de l’équité et des responsabilités des pouvoirs publics.
Le ministre Tebboune se doit de réagir face à cette impasse!
Déclaré samedi nouveau président de la Centrafrique, Faustin-Archange Touadéra a assuré dimanche "mesurer le poids de la charge" qui lui incombe pour redresser dans l'urgence un pays en ruine et profondément divisé par trois années de violences intercommunautaires.
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La compagnie aérienne Atlas Atlantique Airlines lancera fin mars une nouvelle liaison entre Carcassonne et Alger, sa neuvième route entre la France et le Maghreb. La liaison vers Oran inaugurée en décembre bénéficiera cet été d’un deuxième vol par semaine.
A partir du 30 mars 2016, la compagnie régionale française (ex Atlantique Air Assistance) proposera un vol tous les mercredis entre l’aéroport d’Alger-Houari Boumediene et Carcassonne-Sud de France, opéré en Airbus A320 de 180 places pris en leasing. Le départ d’Algérie est programmé à 10h15 pour arriver à 12h45, le vol retour quittant la France à 13h30 pour se poser à 14h00. Pas de concurrence sur cet axe pour Atlas Atlantique Airlines, qui propose un tarif aller-retour depuis Carcassonne à partir de 148,10 euros (incluant une franchise bagage de 30 kilos).
Inaugurée le 20 décembre dernier et « après des débuts prometteurs », la ligne Oran – Carcassonne aura droit le 29 mars à une deuxième rotation hebdomadaire en semaine. Atlas Atlantique Airlines proposera alors des départs d’Algérie mardi et dimanche à 10h35 (arrivée 13h10) et des retours de Salvaza à 13h55 (arrivée 14h30), là encore sans concurrence et avec un aller-retour depuis la France à partir de 148,10 euros.
La compagnie basée à l’aéroport de Paris-Vatry y dessert Alger, Oran, Tlemcen, Sétif et Bejaia ; à Saint-Etienne, elle propose des vols vers Oran et Sétif. Avec les deux routes de Carcassonne, elle propose jusqu’à 16 vols par semaine entre la France et l’Algérie. Créée en 1989 et opérant sous le code L5, elle est « adossée à son propre tour-opérateur Atlas Tours mais peut aussi être vendue par toute agence de voyage », les billets d’avions étant bien sûr disponibles en ligne.
Partant du perchoir de l’ONU à la fin de l’année en cours, le secrétaire général de l’ONU joue sa dernière carte dans l’un des plus vieux conflits du monde.
La question du Sahara occidental a été au centre de la visite de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU à Alger, Christopher Ross. L’objet de la visite n’est pas anodin, puisque Ross est chargé de préparer la visite de Ban Ki-moon dans la région, dans le cadre du règlement du conflit sahraoui. La mission de Ross est très spéciale en raison du caractère inédit du déplacement du secrétaire général de l’ONU.
En effet, malgré ses multiples déplacements à travers la planète, Ban Ki-moon, qui suit le dossier de décolonisation du Sahara occidental au même titre que ses prédécesseurs, ne s’est jamais personnellement impliqué. Ce développement augure-t-il d’une issue finale au conflit qui oppose le Maroc à la République sahraouie? Il est certainement difficile de répondre à cette question, sachant les soutiens dont bénéficie le Maroc de la part de la France et des Etats-Unis. Mais l’on sait d’ores et déjà que Ban Ki-moon sera en Algérie le 6 mars prochain, sans rien de spécial en poche que les résolutions de l’ONU qui prévoient un référendum d’autodétermination en application des règlements internationaux.
Partant du perchoir de l’ONU à la fin de l’année en cours, le secrétaire général de l’ONU joue sa dernière carte dans ce qu’il est convenu de qualifier d’un des plus vieux conflits du monde, mais aussi l’ultime dossier de décolonisation. Ban voudrait sans doute sortir par la grande porte en réglant la question d’une manière ou d’une autre, mais les chances d’y parvenir en une seule tournée dans la région sont très faibles, pour ne pas dire quasi nulles. En effet, le Maroc s’entête à proposer son plan de large autonomie et refuse toute idée de négociation avec la Rasd, tout en développant un discours de défiance à l’endroit de l’envoyé spécial de l’ONU. Il lui a d’ailleurs refusé l’accès aux territoires sahraouis occupés et fait agir ses puissants alliés pour empêcher toute enquête onusienne sur les violations des droits de l’homme dans le Sahara occidental.
Mais pour illusoire que puisse paraître la prochaine visite de Ban Ki-moon dans la région, les Sahraouis veulent tout de même y croire. «Il est important que l’ONU assume ses responsabilités pour trouver une solution et mettre un terme à l’occupation marocaine au Sahara occidental, de même qu’il est important qu’elle puisse compter sur les efforts de la communauté internationale pour mettre fin à l’entêtement du Maroc», a déclaré Khatri Addouh, chef de la Délégation sahraouie aux négociations.
Le gouvernement du Sahara occidental entend profiter de la présence du secrétaire général de l’ONU au Maghreb pour mobiliser la communauté internationale et placer le problème de décolonisation au coeur du débat public, le temps de la présence de Ban Ki-mon dans les alentours du Sahara occidental. L’opération relève certainement de la simple communication politique, mais les enjeux sont tels que le peuple sahraoui n’a d’autres moyens de lutte que celui d’attirer l’attention du reste du monde sur la situation de déni de liberté qu’il vit depuis près de 40 années.
Et surtout depuis la signature de l’accord de paix en 1991, garanti par la communauté internationale et violé depuis par le Maroc dans une sorte d’indifférence générale. Cette visite, espèrent les responsables sahraouis, peut rouvrir les yeux des dirigeants du monde sur la politique marocaine dans les territoires occupés. C’est, estime Khatri Addouh, ce que craint le Palais royal. Pour le chef de la Délégation sahraouie aux négociations, «la date prévue pour cette visite doit être respectée par l’ONU et par Ban Ki-moon qui a bénéficié la semaine dernière d’un soutien franc et affiché du Conseil de sécurité».
Il y a donc un réel espoir sahraoui de voir leur combat pacifique aboutir enfin après tant d’années d’attente. «Il est temps que l’ONU assume ses responsabilités et que la communauté internationale fasse pression sur ceux qui font obstacle à la visite de l’envoyé spécial de l’ONU dans les territoires occupés et à la Minurso, en l’empêchant d’accomplir ses missions et d’élargir ses prérogatives à la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental», souligne Addouh, convaincu que son peuple touche presque au but.
L’enthousiasme des populations sahraouies est néanmoins contredit par la froideur des puissances amies du Maroc qui disent soutenir les résolutions de l’ONU, encouragent Ban Ki-moon à se rendre dans la région, mais affichent une trop grande indulgence à l’endroit d’un régime marocain liberticide
Terrorisme, intervention en Libye, Bachar al-Assad, droits de l'homme, Frères musulmans... Le président égyptien a reçu Jeune Afrique et répond sans ambages à toutes les questions.
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Malmené, accusé de faire le jeu des instances internationales, le ministre de la Justice a eu beau expliquer l’opportunité de ce projet, mais en vain…
Un an plus tard, les événements ont donné raison à Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux. Avant-hier, le ministère des Finances a exhibé le butin d’une guerre lancée en janvier 2015, quand l’Assemblée populaire nationale a adopté le projet de loi relatif à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Avec cette adoption, l’Algérie ne figure plus dans la liste des pays à risque de blanchiment d’argent.
Ce quitus a été donné par le Groupe d’action financière (Gafi) qui a d’ailleurs salué les progrès «significatifs» de l’Algérie dans l’amélioration de son régime de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
On se rappelle de la levée de boucliers qui a jalonné l’adoption de ce projet présenté par Tayeb Louh.
Malmené, accusé de faire le jeu des instances internationales, le ministre de la Justice a eu beau expliquer l’opportunité de ce projet, rappeler que l’Algérie «a été parmi les premiers Etats à avoir proposé la criminalisation du paiement de la rançon, notamment dans le cadre de ce projet de loi», souligner le caractère urgent pour la programmation, avant la clôture de cette session parlementaire, et rappeler que «notre pays a été parmi les premiers à adhérer aux chartes internationales et régionales sur la lutte contre le financement du terrorisme et a toujours honoré ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale en faveur de tout effort visant l’éradication de ce fléau et ses effets néfastes», mais rien n’y fut.
L’opposition a d’ailleurs, boycotté la séance de vote contestant le contenu de ce document juridique. Elle a estimé que le texte revêt une importance particulière et, de ce fait, il aurait fallu mobiliser l’ensemble des députés pour un large débat. Pourtant, si l’Algérie ne s’était pas conformée aux normes internationales avant le mois de février 2015, elle aurait risqué de lourdes sanctions. Contre vents et marées, le projet a été adopté, l’Algérie s’est conformée aux lois internationales et le résultat est bien là.
Le Gafi a relevé, lors de ses réunions plénières annuelles qui se sont tenues du 17 au 19 février à Paris, que l’Algérie «a adapté» son cadre juridique et réglementaire, dans la lutte contre le blanchiment d’argent, aux standards internationaux. «En procédant, comme de tradition, à l’évaluation des pays, le Gafi a ainsi formulé une juste reconnaissance et de la confirmation du rôle de l’Algérie au plan international en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme», note la même source. L’Algérie, souligne le communiqué, «participe en effet activement dans le cadre de la coopération internationale et dans le respect des principes de droit et des réglementations en vigueur à cette oeuvre de lutte contre la délinquance financière».
«Les mesures prises par l’Algérie au plan législatif et réglementaire traduisent la ferme volonté des autorités de lutter contre ce fléau international et confortent l’engagement de l’Etat de doter notre pays d’un système financier sain moderne et solide, fonctionnant selon les meilleures pratiques internationales», souligne le texte.
En portant une appréciation «positive» sur le système financier algérien, le Gafi prend acte de la capacité de notre système dans la maîtrise des transactions financières et des flux de capitaux internes et transfrontaliers, conclut le document du ministère des Finances. Moralité: «Avec les instances internationales, il faut toujours avoir un coup d’avance.»
Les premières journées de ce début de campagne électorale a été certes timide mais a été marquée par un engagement de la plupart des candidats. Mais à Cotonou, certains d'entre-eux se sont signalés par leur vacarme.
Camions -chars, convois de véhicules ou de motos , affichages sur les grands carrefours de la ville et sur beaucoup de murs, places publiques, ponts , échangeurs ou passages à niveau et bâtiments, les premières journées de la campagne électorale ont été tonitruantes pour ne pas dire rapides et (...)
La «négation du politique» et l’inadaptation des visions des partis aux aspirations des Algériens sont les principales raisons évoquées par Mahrez Bouiche, spécialiste en philosophie politique.
Les partis au pouvoir et ceux de l’opposition s’accusent mutuellement de ne pas avoir un ancrage dans la société et d’être «vomis» par celle-ci. «Les partis de l’opposition menacent de lancer des campagnes, des livres et de sortir dans la rue. Alors, qu’ils sortent dans la rue et on verra s’ils ont vraiment des soutiens dans la société! Ces partis sont des opposants dans les palais et les salons, et ils n’ont aucune existence dans la rue algérienne.
Ils sont incapables de mobiliser une poignée de personnes», a déclaré Amar Saâdani récemment dans un entretien avec une agence allemande d’information. «Le FLN et le RND sont des appareils entre les mains du pouvoir. Ils ont une clientèle qu’ils gèrent à coups de privilèges, mais pas de militants. Les Algériens les vomissent parce qu’ils savent comment ils fonctionnent et quels sont leurs objectifs», clament de leur côté des opposants. Dans ce bal d’accusations, au demeurant interminable tant il est vrai que la société constitue une cible que se disputent impitoyablement les partis politiques, où est la vraie place de la société? Que pensent les Algériens des partis politiques?
Dans une enquête faite par Arab Barometer, il est dit que 15% seulement des Algériens s’intéressent à la politique. Parmi les jeunes, âgés entre 15 et 29ans, 2% seulement adhèrent à des partis politiques. Cet état de fait remet en cause tous les discours politiques servis çà et là par les partis car il traduit la désaffection des Algériens vis-à-vis de la politique.
Néanmoins, le constat est relatif. En effet, selon Mahrez Bouiche, enseignant de philosophie politique à l’université de Béjaïa, «la question de l’ancrage social des partis politiques demeure la question énigmatique de l’équation politique algérienne. La classe politique algérienne n’a pas un ancrage réel dans la société et ne peut pas mobiliser car, d’une part, elle est otage des pratiques d’un pouvoir autoritaire qui contrôle tout et qui ne permet pas l’émergence de partis mobilisateurs et, d’autre part, parce que ces partis n’arrivent pas à actualiser les programmes politiques autour des revendications portées par la société», a-t-il expliqué.
De plus, M.Bouiche évoque les mutations de la société algérienne qui ont fait que la politique occupe, selon lui, un second rôle dans l’imaginaire collectif national. «Les mutations sociales et politiques qu’a connues la société algérienne ont fait que la revendication politique occupe le second plan dans l’imaginaire collectif et plus ou moins dans les revendications sociales; le marasme social et économique, les problèmes du chômage et de logement, la situation de la santé, la dégradation du cadre de vie, etc., où est plongé le pays, ont fait que la société ne s’intéresse plus à la politique dans sa conception classique, mais beaucoup plus à la recherche de celui ou celle qui peut résoudre ses problèmes immédiats.
Cette situation de la sinistrose sociale provoquée par l’incapacité du pouvoir en place à gérer le pays a constitué la règle majeure pour éloigner la société de tout ce qui est politique», a-t-il ajouté avant de s’étaler sur le profil et les comportements du personnel politique qui n’encouragent pas les Algériens à s’impliquer en politique. «La société algérienne n’est pas une société spectatrice mais elle est victime à la fois de ses différentes déceptions de la politique et des images que dégage le personnel politique, (un homme corrompu, opportuniste, incompétent…) ainsi que de faux problèmes et des lugubres rivalités politiques qui ne reflètent en aucun cas ni la véritable action politique, ni la moindre éthique politique», a souligné Mahrez Bouiche, avant d’ajouter: «La société a horreur du vide politique, mais aussi de ‘l’embouteillage » des politiques, et des idées politiques stériles qui ne font que déchoir davantage le regard de la société à l’égard de la politique.»
Par ailleurs, tout en brossant un tableau peu reluisant de la classe politique qui demeure, selon lui, incapable de mobiliser en raison de l’inadéquation de ses visions avec les attentes et autres aspirations de la société et des pratiques «étouffantes» de ce qu’il appelle «le pouvoir autoritaire», Mahrez Bouiche considère qu’il existe tout de même deux acteurs encore capables de mobiliser, à savoir le pouvoir et les islamistes. «Aujourd’hui, seul le pouvoir et les islamistes ont la capacité et les moyens de mobilisation car, pour le pouvoir, il a la mainmise sur les institutions de l’État et possède l’argent qu’il faut pour cela, et pour les islamistes, ils produisent des discours politico-religieux qui s’articulent autour des caractéristiques conservatrices et religieuses de la société devenues des constantes intouchables», relève-t-il.