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Institut de Relations Internationales et Stratégiques
Updated: 2 weeks 3 days ago

[Chroniques de l’Amérique latine #13] Washington précise sa politique pour l’Amérique latine

Fri, 04/06/2021 - 16:17

Christophe Ventura, directeur de recherche à l’IRIS et responsable du Programme Amérique latine/Caraïbe, vous donne régulièrement rendez-vous pour ses “Chroniques de l’Amérique latine”.

Aujourd’hui, Christophe Ventura revient sur les travaux de la 51ème Conférence annuelle de Washington sur les Amériques (4 mai 2021) durant laquelle la vice-présidente Kamala D.Harris et le Secrétaire d’Etat Antony Blinken ont précisé la feuille de route des prochains mois des Etats-Unis en Amérique latine.

30 ans de l’IRIS : le témoignage d’Alice Baillat

Fri, 04/06/2021 - 14:13

En 2021, l’IRIS fête ses 30 ans ! À cette occasion, nous avons recueilli le témoignage d’anciens collaborateurs qui ont participé à l’histoire de l’Institut.

Alice Baillat, actuellement experte associée à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM/ONU Migration), docteure en relations internationales, fut chercheuse à l’IRIS de 2017 à 2019. Elle est toujours associée à l’Institut en tant que spécialiste des migrations environnementales et de la géopolitique du changement climatique. Elle revient aujourd’hui sur son parcours et sa relation à l’IRIS et évoque l’évènement géopolitique de ces 30 dernières années qui a été le plus marquant à ses yeux.

Coup d’État au Mali : un bouleversement bien au-delà des frontières ?

Thu, 03/06/2021 - 18:08

Le 24 mai 2021, un coup d’État a été perpétré par le colonel Assimi Goïta contre le président malien Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane, à la tête d’un gouvernement de transition nommé initialement pour 18 mois. Ce deuxième coup d’État en moins de 9 mois a déstabilisé le pays, ses alliés et la « communauté internationale ». Depuis, des décisions et des déclarations françaises, force militaire principale engagée au Sahel, sont intervenues. Le point avec Caroline Roussy, chercheuse à l’IRIS, responsable du programme Afrique/s.

Le 28 mai, Assimi Goïta a été proclamé chef de l’État malien après un deuxième coup d’État – Emmanuel Macron évoque même un coup d’État dans le coup d’État – contre le président Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane. Surnommé le « serial putschiste » par L’Express, qui est Assimi Goïta ? Quelles sont les origines de son deuxième coup d’État ? Les délais d’une élection en février 2022 pourront-ils être tenus ?

Assimi Goïta est un colonel issu du sérail militaire, rompu au terrain et qui visiblement se voit un destin politique qu’au demeurant, il n’hésite pas à s’inventer. Il a perpétré le premier coup d’État le 18 août 2020 qui avait été précédé par un certain nombre de manifestations contre le gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keïta à partir de juin 2020 : résultat à la fois d’une crise multidimensionnelle et d’une coagulation des mécontentements des Maliens sur fond sécuritaire et climat sociopolitique dégradés. Plusieurs partis traditionnels, des membres de la société civile formant une masse critique assez hétéroclite s’étaient réunis dans une plateforme : le M5 – en référence au premier mouvement du 5 juin 2020 -. Après cette phase de turbulences, et pour certains analystes parachevant le processus du M5, Assimi Goïta accompagné entre autres de deux autres colonels a perpétré un coup d’État, sans échange de tirs, sans que le sang ait coulé puisque le président de l’époque, IBK, et son Premier ministre Boubou Cissé avaient chacun été « cueillis » à leur domicile respectif et amenés au camp militaire de Kati. Suite à cette séquence, des sanctions avaient été prises : suspension des organisations internationales, fermetures des frontières terrestres et aériennes, etc. de sorte qu’un gouvernement de transition civile soit nommé, et ce pour une période de 18 mois. Les auteurs du coup d’État avaient fini par obtempérer. Bah N’Daw avait été nommé président de la République, Moctar Ouane Premier ministre et Assimi Goïta vice-président.

Ce deuxième coup d’État quant à lui répond à ce que l’on pourrait appeler une « drôle de séquence ». Une semaine avant son intervention, la grogne montait à Bamako. Moctar Ouane avait démissionné pour être immédiatement renommé dans ses fonctions sur fond de grève généralisée de l’administration déclarée à partir du mardi 18 mai. Dans la soirée du 19 mai alors que je prenais part au 21e forum de Bamako, avec l’ensemble des intervenants, nous avons été alertés d’un possible coup d’État. Il est difficile de recouper les informations tant certaines ont été crédibles et sourcées et d’autres non. On a ainsi appris successivement que Goïta avait été arrêté puis que c’était le président lui-même de retour de Paris où il avait assisté au Sommet sur l’économie africaine. Difficile de démêler le vrai du faux tandis que rien ne paraissait dans les médias officiels ou sur les réseaux sociaux. Reste la question : que s’est-il passé ? Était-ce un avertissement de tensions qui larvaient ? Y a-t-il eu une tentative de manipulation de l’information ? L’histoire nous le dira. Quoi qu’il en soit, le lendemain, la situation semblait normalisée, les rumeurs de la veille évanouies. Le Premier ministre a clôturé le vendredi 21 mai les travaux du forum après avoir reçu une délégation pendant une heure, puis le président Bah Ndaw s’est prêté au même exercice pendant une heure trente. Séquence étonnante, peut-être pour montrer une continuité de l’action gouvernementale sur fond d’absence de gouvernement et de grèves persistantes. Le lundi 24 mai, il y a eu une accélération. La nomination du nouveau gouvernement ayant écarté deux colonels proches de Goïta respectivement des ministères de la Sécurité et de la Défense semble avoir précipité les événements et ce « coup d’État dans le coup d’État ».

Quoi qu’il en soit, il semble peu probable que les élections puissent se tenir en février 2022, comme cela avait été initialement prévu. Tandis qu’à Bamako aucun gouvernement n’est encore nommé, rappelons que des enclaves territoriales échappent complètement au contrôle des autorités et qu’il n’y a plus de coïncidence entre État et territoire d’où une première difficulté identifiée pour organiser cette séquence électorale. Par ailleurs, il faudrait un fichier électoral toiletté alors que dans le contexte actuel, il est difficile d’avoir une connaissance et des chiffres précis concernant ce corpus électoral.

Reste à voir quelles seront les priorités du nouveau gouvernement. Dans cette attente, on notera que les grèves ont été suspendues et que les populations semblent avoir accepté ce nouveau coup de force puisqu’aucune manifestation ne s’en est suivie.

Ce dimanche 30 mai, la Cédéao (Communauté des États d’Afrique de l’Ouest) a décidé lors d’un sommet extraordinaire de suspendre le Mali de ses institutions à la suite du putsch des militaires et de nommer rapidement un Premier ministre provenant de la société civile. Quelles peuvent être les conséquences pour le Mali face à une telle décision ?

Si les réactions ont été unanimement à la condamnation et que pendant plusieurs jours des sanctions ciblées ont été avancées, le Mali a finalement seulement été suspendu des différentes organisations internationales. Comment comprendre cette suspension presque indolore comparativement aux mesures prises en août 2020 ? Plusieurs hypothèses peuvent être posées, le cas tchadien a peut-être fait jurisprudence même s’il est à rappeler que dans le protocole, les premiers à prendre les décisions sont les chefs d’État de la Cédéao dont le Tchad ne fait pas partie. Peut-être que certains pays n’ont pas souhaité des sanctions trop dures à l’égard d’un pays acculé où la population aurait pu être la plus impactée par la fermeture des frontières terrestres et aériennes tandis que la période de soudure approche et qu’une crise de la faim est éminente. Il est évidemment difficile de savoir quels sont les arguments qui ont prévalu au cours des négociations bi puis multilatérales. On observe juste des sanctions a minima qui confortent Goïta dans son rôle de président du Mali. Concernant les autres acteurs internationaux, on observe qu’il n’y a pas eu de consensus au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie refusant de sanctionner la junte. L’Allemagne, les États-Unis et la France ont quant à eux parlé d’une même voix. Les États-Unis se sont prononcés en faveur d’une suspension de leur coopération militaire sans que l’on en connaisse encore les contours, tandis que le président français a envisagé un possible retrait de Barkhane.

Pour l’instant, hormis cette suspension des différentes organisations internationales mettant le pays en marge de « la communauté internationale », et peut-être les acteurs internationaux étant suspendus à la nomination du nouveau gouvernement, aucune sanction n’a encore été prise.

Lors d’un entretien dans Le Journal du Dimanche, le président Emmanuel Macron a annoncé clairement qu’il retirerait les troupes françaises de l’opération Barkhane du Sahel si le Mali se tournait vers un islamisme radical. Cette déclaration peut-elle réellement être mise en application ? Ce coup d’État pourrait-il déstabiliser la région sahélienne ?

Le message d’Emmanuel Macron est, sans doute, à lire à plusieurs niveaux. Rappelons d’abord qu’il s’est exprimé dans un journal français le JDD dont le lectorat est français. « L’islamisme radical », tout autant que « l’islamo-gauchisme » sont des expressions comprises seules de ceux qui les utilisent. En revanche, ils agitent une crainte de l’islam et du terrorisme qui satisfait sans doute une partie de l’électorat dans une séquence présidentielle qui s’ouvre. Dans l’hypothèse où le Mali choisirait cette voie, le président Macron n’exclut pas un retrait de Barkhane. C’est une hypothèse crédible et à tout le moins, on doit la prendre avec sérieux. Néanmoins si on lit la suite de l’interview, le président français montre également les risques que ce pays et le Sahel pourraient encourir face à une expansion du terrorisme et une immigration massive vers l’Europe. Au regard de ces éléments, on peut sérieusement se demander si quelque part il ne justifie pas l’utilité de Barkhane. D’où peut-être une ambiguïté qui ne permet pas de savoir si des décisions sont arrêtées sinon qu’un processus de réflexion est entamé. À un autre niveau, puisque les informations sont diffusées à l’international, on peut se demander si, par cette interview, il n’instaure pas un rapport de force pour peser dans le choix du nouveau gouvernement malien. Quoi qu’il en soit, cette déclaration, tandis que la France est le pivot sécuritaire dans la région couplée à une situation malienne qui semble tomber de Charybde en Scylla, n’est peut-être pas de nature à rassurer les Européens qui s’étaient engagés à rejoindre Takuba.

À l’heure actuelle, toutes les cartes sont posées sur la table. À voir quelles seront les options de cette transition malienne et les réponses qui pourront y être apportées. Mais c’est bien sûr l’incertitude qui gagne une fois de plus au risque de suspendre des projets à valeur ajoutée au Mali, de détourner de potentiels investisseurs, une situation profitant aux djihadistes qui ne sont pas comptables de ces agendas.

Alternatives aux batteries lithium-ion : les pistes technologiques plus durables et souveraines

Thu, 03/06/2021 - 09:57

Dans cette série de 4 entretiens, M. Jean-Marie Tarascon, professeur au Collège de France, identifie plusieurs priorités pour sécuriser la position de l’UE dans cette course à l’innovation. Il met en avant une sélection de nouvelles technologies qui pourraient dépasser ou compléter les batteries lithium-ion, pour redonner à l’Europe toute sa place sur l’échiquier mondial de la R&D.

Aujourd’hui, le Pr. Tarascon nous présente des pistes technologiques alternatives aux batteries lithium-ion.

Pour aller plus loin sur le sujet

Fluctuat et mergitur ?

Wed, 02/06/2021 - 19:00

« Le bateau ivre », le premier roman de Pascal Boniface, parait aujourd’hui aux éditions Armand Colin.

Dans ce roman où la fiction se mêle à la réalité, il dresse le tableau d’une situation politique à la dérive, en enchainant situations tragiques, portraits savoureux et rebondissements surprenants.

L’ouvrage est disponible dès aujourd’hui en librairie et sur le site de l’IRIS.

« L’Algérie est d’abord un pays gazier »

Wed, 02/06/2021 - 15:41

Une   étude  du   think L’Algérie est d’abord un pays gazier tank  “ Shift   Project ”  sur   les approvisionnements énergétiques de l’UE évoque un déclin avancé des réserves de pétrole en Algérie.  Les prévisions  en  ce domaine sont-elles aussi inquiétantes ?
L’étude du Shift Project met l’accent sur des sujets importants pour l’avenir de la production de pétrole et d’hydrocarbures liquides de l’Algérie, en particulier la baisse de la taille moyenne des gisements mis en production, le fait que la production nationale dépende en quasi-totalité de découvertes réalisées avant 2000 et la baisse de cette production depuis le pic de 2007. C’est une contribution intéressante et utile à un débat essentiel pour le pays, débat qui avait été entamé précédemment par divers spécialistes algériens.

Les  projections mises en avant  dans ce rapport  sur  la  production pétrolière algérienne ne sont-elles pas quelque peu trop pessimistes ? 
L’analyse du Shift Project débouche sur la projection d’une très forte baisse de la production de pétrole brut d’ici à 2050 (-65% par rapport à 2019) et d’une chute un peu moins forte pour les hydrocarbures liquides. Ces perspectives sont inquiétantes pour l’Algérie compte tenu de l’importance du pétrole en particulier et des hydrocarbures en général dans l’économie algérienne, même si l’Algérie est un pays plus gazier que pétrolier.
Le Shift Project se fonde beaucoup sur la base de données de la société norvégienne Rystad Energy, bien connue dans les milieux énergétiques, mais cette base (Ucube) n’est évidemment pas dans le domaine public et je ne peux donc pas la commenter.

L’étude  de  “Shift Project” intègre-t-elle  l’impact  d’une  amélioration possible du cadre d’investissement en Algérie pour freiner le déclin pétrolier ? 
L’on peut évoquer quelques éléments critiques sur le chapitre de cette étude concernant l’Algérie : on évoque le monopole de Sonatrach, ce qui n’est pas le cas dans le domaine de l’exploration ; en revanche, le rapport ne souligne pas la moindre attractivité du pays pour les investisseurs étrangers qui avaient joué un rôle majeur dans les découvertes pétrolières au cours des années 1990 (bassins de Berkine et d’Illizi) ; la volonté des autorités algériennes d’améliorer le cadre contractuel et législatif des activités d’exploration-production n’est pas abordée (lois sur les hydrocarbures de 2013 et de la fin 2019).
Pas plus que les efforts de redynamisation des partenariats entre la Sonatrach et les compagnies étrangères. Enfin, il est très peu question d’hydrocarbures non conventionnels (seulement une phrase dans le chapitre Algérie).

 

Propos recueillis par Akli R. pour Liberté Algérie.

Éviter l’importation du conflit israélo-palestinien ?

Mon, 17/05/2021 - 13:00

Alors que les affrontements au Proche-Orient se poursuivent, la question de l’importation du conflit israélo-palestinien en France se pose à nouveau. Or, qu’il s’agisse des manifestations en soutien à la Palestine qui ont eu lieu ce week-end en France ou des drapeaux israéliens sur la mairie de Nice, il est indéniable que ce conflit, source de passions, a d’une certaine manière déjà été importé en France. L’important est désormais de créer les conditions d’un débat serein et de permettre un dialogue apaisé sur la question.

Diaspora and Sport: Pelota and Identity in Different Communities

Wed, 12/05/2021 - 17:28

Urban, regional, and national movements around the world have long used sport to sustain and promote their identities. Large cities and regions regularly develop flagship clubs in major international sports and host regional and international events like the Olympic Games, at least partially to promote their identity in the eyes of the world. More modestly sized communities often gravitate to smaller activities through which they can find success with more limited financial investments, such as the city of Badalona’s basketball tradition embodied by Club Joventut Badalona. Perhaps most effectively, some groups successfully claim a sport as part of their own unique cultural identity and tradition, like Florence’s assertion that they developed calico fiorentino in the sixteenth century or the connection between curling and Irish nationalism.

Basque pelota offers an example of the later development and, depending on how one defines bullfighting, can claim to be the only major sport developed primarily within the borders of modern Spain. Pelota’s roots go back centuries and the sport has a complex history with numerous different varieties of competition. Its story bears similarities to that of football because both sports where not codified with standardized rules until the mid-to late nineteenth centuries, well after empires had been built and large-scale emigration commenced. As a result, while Association Football dominates, different codes exist like rugby at home in Britain, Aussie rules in a colonial setting, and American football in a post-colonial one. Pelota has a similar history, developing different modalities in Basques communities across the Spanish post-colonial world during the late nineteenth and early twentieth centuries. These international codes take on added significance because of Spain’s weakness in the period and pelota’s connection to only a portion of Spain. As Basque identity and nationalism grew in conjunction with pelota, the central government repressed that identity in favor of a centralized Castilian one ultimately epitomized by the Franco dictatorship (1939-1975). Thus, the story of Basque pelota became one of extensive variety where the diasporic communities wielded more influence in shaping the sport than is common and demonstrating the depth of that community’s interconnection across oceans and continents. This article strives to track down some of these different developments and their relationships to the international pelota community. The first section defines the basic sport, its early development, and the history of its international organization. The second half tracks several modalities of pelota, discusses how and where they developed, and strives to identify the significance of each’s history. Hopefully, the discussion will begin to explain the complexity of pelota as a Basque cultural activity as a basis for more in-depth analysis.

Definitions, Home Culture, and International Organization

At its core pelota is a game played between individuals or teams of (primarily) two facing a wall, though in some versions players face one other directly across a net or line. It is most commonly played on a frontón, a court with a high front wall and a lower wall on the left side. However, some versions use only the front wall, others use a wide variety of lengths for the court from fairly short to extremely long, still more varieties use an indoor trinquet or “closed” court that add a ceiling and right wall and carry similarities to the older courts used for real tennis, while other iterations use a particularly long outdoor place libre or open court. Similarly, players use a wide variety of equipment to strike the ball including their hands, multiple different sized wooden and string rackets, a hoop with a net, and both short and long curved baskets called xisteras. Different versions use both hard and soft balls made of rubber and leather. All told this produced over fourteen defined varieties of pelota that range from the lightning fast jai alai to the more moderate and traditional handball, and all with specific histories and connections to different Basque communities.

All of these different varieties trace their roots to the Basque Country spanning northcentral Spain and across the Pyrenees into southwestern France where the Basque people have lived for centuries and maintain their own language and culture. Basque pelota has connections to the old game of royal tennis or jeu de paume where players hit a ball across a net in indoor courts. While it faded in the eighteenth century amongst the Western European nobility, versions survived in the Basque Country where players commonly hit the ball against a front wall instead of across a net.[1] By the 1800s, it had become well established in a wide variety of forms across the region as part of rural competitions like wood chopping, sawing, and various forms of lifting and carrying that championed farm labor in ways similar to Scotland’s Highland Games.[2] Through the nineteenth century, pelota increasingly developed the characteristics of modern sport with codified rules, equipment, and competitions, even developing a trio of specialist journals through which supporters followed competitions by 1887.[3] Despite this long practice, rule codification only began in the mid to late-nineteenth century enabling international spread that generally followed the routes of Basque migration to the Americas, North Africa, and even a few sections of Southeast Asia like the Philippines.[4] Notably, however, this process was multipolar with versions of the sport traveling between countries in the Americas and from the New World back to Spain instead exclusively being codified in a European metropole and then emanating outward.

Pelota also maintained strong connections to small towns and traditional Basque life, making it a natural activity for nationalists to promote as an intrinsic aspect of Basque culture. The game brought communities together and created public spaces even as the Spanish and French governments cracked down on Basque nationalism as a threat to their own. For example, Professor González Abrisketa argues that frontons provided public spaces for Basques, predominantly men, to gather, share a passion, and follow rituals that bound them together.[5] Its competitions displayed traditionally masculine virtues of strength and passion, but also required rules and behaviors championing proper play that benefited everyone and reinforced social norms. Not coincidentally, pelota rose as a formal sport during the same decades as Sabino Arana founded the Basque Nationalist Party (PNV), the organization most central to establishing Basque nationalism and defining what it stood for. The PNV embraced and promoted pelota as both a symbol of Basque uniqueness and an avatar of its values, producing an enduring connection between the two that has brought the sport both benefits and limitations in the decades since. Subsequently, Spain was wracked with internal problems through the first half of the twentieth century. First the pseudo-democratic Restoration government gradually lost control, leading to the repressive, conservative Primo de Rivera dictatorship in 1923. 1931 saw the established of the tumultuous Second Republic, which itself collapsed into the Spanish Civil War of 1936-39, and ended in the even more repressive Franco dictatorship, which cracked down forcefully on regional identities for the next three decades. As a result, the Basque County had little freedom or resources to promote regional identity until at least the 1950s, when the Franco government began allowing sport to grow as a distraction in various forms across the country.

In contrast, Argentina had a large Basque expatriate population and experienced some of its most successful years as an independent country in the late nineteenth and early twentieth centuries. The Argentine economy boomed as British imperialists built railroads and public utilities to support meat and grain exports from the Pampas and founded banks to finance such endeavors. With this new affluence, Buenos Aires emulated European cities by embracing the arts and other European activities like football, so it shouldn’t be surprising that Argentine Basques delved into codifying and spreading their traditional game of pelota. As a result, when groups of enthusiasts first established the Federación Internacional de Pelota Vasca (FIPV) in 1929, the Spanish and Argentine federations played lead roles in a process actually started in Buenos Aires. When the new organization met a second time in March of 1930 to establish statues, they did so in Espelette, France and under the leadership of Jean Ybarnegaray of the Fédération française de pelote basque, emphasizing further the international nature of the endeavor.[6] The divisive Ybarnegaray came from French Basque heritage, was a pro-fascist deputy in the French parliament who later denounced Basque nationalism when its leaders joined the Republican side in the Spanish Civil War, but later joined the united French government to resist Germany at the start of WWII, briefly became part of the Vichy government before switching to the resistance, and even spent six months in Dachau.[7] He offers an excellent example of the complexities of the period, from the conservative nature of Basque identity despite its desire for independence, to the international nature of pelota’s institutional consolidation in the midst of larger world events. As a result of these divisions, little international planning and competition developed in the decade and a half after the FIPV’s foundation as the Spanish Civil War and World War II occupied everyone’s attention and the Southern Cone countries competed amongst themselves.

After 1945, the FIPV became more active in organizing competitions leading to the first pelota world championships held in San Sebastián in 1952. For this inaugural event, federations from Spain, France, Argentina, Uruguay, Italy, Mexico, Cuba, and the Philippines all sent teams and the athletes competed in hand, paddle, basket, and frontenis competitions on four different types of courts.[8] In the decades since, the competition has been held regularly in a loose rotation in Spanish Basque cities, French Basque ones (usually Biarritz), and Latin America municipalities (most commonly Montevideo in early decades and Mexico City more recently). Curiously, Buenos Aires has never hosted the event, partially because Argentina declined economically and entered a prolonged period of political instability just as regular international competition commenced in the 1950s. Another reflection of the sport’s complex political are the official locations where it maintained headquarters over the years. From the 1940s, the FIPV centered its organization in Madrid, away from the sport’s heartland and presumably where the Franco government and its Consejo Nacional de Deportes could exercise oversight. With the advent of Spain’s democratic government and federated constitution in the late 1970s, the FIPV promptly moved its organizational location first to San Sebastián and then to the Palacio Urdanibia, a historic building in Irún near the French border.[9] Finally, it moved again to its current location in Pamplona, another symbolic location for Basque identity. These developments suggest that once the political situation allowed, the FIPV promptly moved its base away from the seat of Spanish government and to several important sites in the Basque heartland before settling on a permanent home. Today, the FIPV brings together over thirty different national pelota federations and sits at the center of an international sports network that reflects the modern, international Basque community. It is recognized by the IOC and represents one of only a handful of international headquarters based in the Basque Country.

Diaspora and Difference

Despite this central connection to Spanish Basque identity, much of the diversity in equipment, courts, and rules in pelota results from the game’s international spread in the nineteenth century along migration routes from the Basque Country to Cuba, Florida, Argentina, Peru, Mexico, and other areas as well as different European traditions in Valencia and France. Tracking pelota’s branches, therefore, produces a cartographical representation of the Basque diaspora and highlights the changes the community underwent in these different locations.

The most famous of the American varieties is jai alai which became popular in the Caribbean, Mexico, and some parts of the United States, predominantly Florida, Connecticut, and Texas. Its popularity even spread as far afield as the Philippines, several cities of costal China before the Communist Revolution there, and sections of the North African coast from Morocco to Egypt.[10]  Like many varieties, it is played on a fronton with a long with a wall on the left side and evolved from the xistera version of Basque pelota that used a short basket on the player’s hand. Late in the nineteenth century in Argentina, the use of the xistera shifted to a longer curved basket, the cesta-punta, that allows players to hold the ball for longer, often to the chagrin of purists, but then launch it more forcefully and dramatically and creating what the Basque government regularly promotes as the fastest sport in the world.[11] This new variety spread across much of Latin America in the early twentieth century and became closely connected to gambling industries. It attained particular success in Mexico and Cuba, where enthusiasts built massive frontons that sat hundreds and offered a mass entertainment spectacle.[12] From there fronton’s where built in Dania, Tampa Bay, West Palm Beach, and Daytona, Florida in the 1950s as part of the state’s tourist boom, grew even further as Cuban refugees fled there after the communist revolution in 1959, and then beyond Florida in the 1960s through 1980s as the gambling industry established it in Connecticut and Rhode Island. This success created a professional circuit owned by U.S. entrepreneurs, but played by roughly 90% Basques that lasted for several decades.[13] The system offered lucrative, if short, careers for talented Basque players from Spain. However, this also undermined the sport’s larger growth because few groups beyond the U.S. Hispanic/Basque communities actually played jai alai and fans there to bet are inherently less invested in the sport itself. By the 1980s, political and economic conditions in Spain improved leading to fewer players willing to come to the US and those who did demanded better pay and treatment. This produced a massive players strike in 1988 that the sport never fully recovered from and today only a few active frontons survive in the US, mostly in Florida. Jai alai’s rise and fall show that while tightly holding onto a particular cultural identity can help a sport’s survival, it also potentially stifles growth beyond that group in a competitive capitalist sporting world. Nor is this a unique situation, as many sports organizations have to decide if preserving an identity or financial success represent their preeminent goal. One need look no further than the football club Athletic de Bilbao and the issue of whether to sign non-Basque players for an example.

The development of other varieties of pelota return us again to Argentina and the important role it played as an incubator for the codification of different varieties of play. Versions of pelota in Argentina can be traced back to the early nineteenth century, with enthusiasts later building the first large court in Buenos Aires’s Plaza Euskara in 1882, followed in 1889 by the 2,500 seat Frontón Buenos Aires and the short-lived Frontón Nacional.[14] Most of these where standard long, thin courts for jai alai, but Argentine’s standardized many of the types of equipment used on them. Besides jai alai, the format that took root most among the local population used a wooden paddle that, through the nineteenth century, was generally handmade with numerous variations and imperfections. In 1904-5, Gabriel Martiren, a player and immigrant from the French Basque County, developed and began using a more uniform flat wooden paddle, a paleta, that offered him a competitive advantage. This sparked a process of racket standardization that formalized pelota paleta or pelota argentina.[15] Over the next few decades, this format became the central version played within the Confederación Argentina de Pelota. When the international pelota community established the Campeonato del Mundo in 1952, two versions of paleta cuero, the version of paleta played with a leather ball, were included as the main competitive version of the sport using a wooden racket. Today it has become one of the most common forms of pelota internationally and spread beyond that Basque community within Argentina to become a significant aspect of the larger national culture as successfully as any form of the sport.

Argentina also played a significant role in the development of a third discipline called xare, or share, that uses a curved frame and a loose leather net inside to strike the ball. It is played exclusively on a trinquet court that is closed on both sides and drew on traditions of the indoor sport of royal tennis or jeu de paume played in England, France, and other areas of Europe and pasaka in the Basque country.[16] As well as the establishment of frontons noted previously, supporters built several trinquets in Buenos Aires starting in the 1860s and then with renewed growth in the 1880s through early 1900s as the city.[17] A key figure in its development was another Basque immigrant, Juan Cruz Orué, who arrived Buenos Aires in 1881. He began playing pelota in the local community, joined the Club de Gimnasia y Esgrima in 1886, worked with several other prominent players to develop the size and weave of the modern xare equipment, and then spread it amongst the city’s Basque migrants.[18] This successfully codified the game and allowed it to spread to other outlying areas like Zamora outside the capital, multiple towns in the province of Entre Ríos, across the river to Uruguay, and up into Paraguay by the 1920s. During the 1930s and 50s, its main clubs successfully established themselves producing regular local and regional competitions, that again spread to the international level after 1952.

Other areas of Basque settlement around Latin American also developed distinct modalities of pelota, often versions that dispensed with the side wall and merged with sporting traditions from the English-speaking world. In Peru, pelota first penetrated the national culture in Lima around 1906 when construction of the Lima Frontón drew widespread interest. Jai-alai spiked in the 1930s and the sport grew in mountain towns like Apata, Pilcomayo, and Orcotuna that tended to have higher percentages of Basque immigrants.[19] By the 1950s, a distinctive Peruvian version called paleta frontón had evolved with both players facing a front wall, no side wall, a relatively short court in depth, divisions into sections similar to a tennis court, and a short racket instead of hands or a basket.[20] It thus represents a blend with the appearance of tennis, the fronton of pelota, a racket similar to paleta, and a smaller court that fit better in the vertical landscape of mountainous Peru. Paleta frontón then expanded gradually across the country and today has its own Federación Deportiva Peruana de Paleta Frontón, in affiliation with the FIPV. The sport gets support from the Peruvian government as a distinct national activity, but has not reached them same level of international competition as other forms.[21]

Mexico experienced similar developments though its history is complicated by the pre-Columbian Mayan and Aztec ball games that are sometimes confusingly conflated with modern ones. As elsewhere, immigrants introduced Basque pelota in the late nineteenth century and in 1895 they built Mexico City’s first court for cesta punta.[22] Despite occasional conflicts with the government over gambling that limited growth, the subsequent introduction of the faster jai alai led to the construction of more frontons in 1906, 1923, and 1929 in Mexico City and a first period of large-scale success in the 1920s. On one hand, jai alai developed a strong tradition as a spectacle building the large arenas such as Tijuana’s El Foro Antiguo Palacio Jai Alai, a massive edifice that survives today as an event venue and monument in the aftermath of the sport’s decline. On the other hand, these structures allowed for the growth of family and community competitions. These smaller events spread into neighborhoods of the capital like San Rafael, Polanco, and Roma, and then out to other cities, regularly finding a home in the patios and gardens of the wealthy and breaking past some of their Basque roots.[23] In both large and small locations around 1916, tennis and pelota players who wanted to practice while walls where being repaired and only a soft ball could be used, developed their own iteration of pelota called frontenis.[24] In this variety, opponents play in a typical fronton with front and left side walls, but with rackets similar to tennis, and a soft (today rubber) ball like in racquetball, again representing a mix of different sporting traditions. This version successfully spread around Mexico, to the Canary Islands, and then back to Spain where, by the 1980s, it attained a significant level of popularity. Today, frontenis maintains strong connections to both Mexico and Spain with regular leagues and has spread beyond the Basque political identity as well as any form of the sport.

Even in Europe, different pelota traditions and sets of rules exist as alternates to Spanish Basque traditions. In Spain, Valencians claim their own version, pilota, which goes back to roughly the thirteenth century as their own distinct national sport. In this iteration, team competition predominates, competitors face each other across a net instead of facing the fronton, and players exclusively strike the ball with their hands similar to the most traditional version of pelota.[25] After having been a part of the Basque FIPV, in 1985 the Federació de Pilota Valenciana (FPV) broke away as its own organization to better promote the Valencian version. Since then, the FPV has gradually built interest in the sport by working with the Generalitat Valenciana, its provincial subsections, and the educational systems of Valencia, Castellón, and Alicante to infuse the sport into school curriculums. Pilota offers a somewhat insular activity in which simply understanding the rules and participating denotes connection to Valencian identity. This echoes the role of pelota in Basque identity and its revival in the post-Franco era reflects the reassertion of regional autonomy under the democratic, federated constitution.

Similarly, the French Basque community on the northern side of the Pyrenees also have their own modalities, though it has long played a role in the international spread of pelota. The most important specific French variety is grand chistera which is similar to jai alai, but developed independently, and is played on large outdoor courts. Its origins are similar to those of the original handball variety of the Spanish Basque game played on a fronton. While much of the Spanish game transitioned to smaller and indoor varieties in the nineteenth century, French Basque communities in Biarritz, Bayonne, and other areas continued to play outside on courts with only a front wall and at least 80 meters of space facing it, one of the largest areas used by any version of pelota. Players on both sides of the Pyrenees increasingly wore a leather glove to protect their hands in the late nineteenth century, and over time some added wicker or willow baskets on the end starting first with a shorter version or petit chistera. It then evolved into the larger grand chistera, which is similar to those used in jai alai in the Americas and remonte in the Spanish Basque Country, and became common by 1892 in southwestern France.[26] By 1925, the variety had spread enough nationally that the early Fédération française de pelote basque established its first Championnat de France National de Grand Chistera under the leadership of Jean Ybarnegaray.[27] The sport has maintained a limited, but significant, following ever since with regular competitions, reasonable audiences, and courts as far afield as Paris. It offers another example of a version of the sport that plays a significant role in binding its community together and offers just enough difference to make a claim as a unique reflection of the French Basque people.

Conclusion

All told, pelota has a long and complex history with dozens of different varieties spanning almost as many countries. It has roots in traditional games played in France, Spain, and other European countries that survived in rural mountainous regions, mostly in the western Pyrenees. As nationalism rose as a movement in the nineteenth century, pelota became intertwined with Euskara (the Basque language) and other cultural factors as an easily identifiable pillar of Basque identity. At the same time, it developed some of the hallmarks of a modern sport, but struggled to complete the process. The pelota community was divided by a mountain range, a national border, and maintained strong connections to the rural world that made establishing a centralized, sports bureaucracy challenging. Similarly, each town and Basque region tended to have their own varied traditions, making it difficult to establish uniform rules for the sport. On top of this, by the late nineteenth century and before significant standardization occurred, economic and population pressures spurred migration from the Basque homeland to Latin America, which in turn sparked regular interchange between European and American Basque neighborhoods.

This proved to be a recipe for extensive variety as groups across the America’s where reintroduced to the basic sport at the turn of the century, but felt free to modify and adapt it to their own national circumstances given the lack of uniform rules. Argentine’s in Buenos Aires took much of the lead in this process as the country’s economic boom in the early twentieth century gave them the scale, resources, and confidence to develop their own traditions. It was in Argentina that innovators made the changes to the basket that created modern jai alai which then spread to Cuba, Mexico, the Philippines, the United States, and other areas farther afield. They also codified pelota paleta and xare the most common modalities using a racket and net. Similar processes happened in other counties, such as Peru’s development of paleta frontón and Mexico’s of frontenis, offering their own national varieties. Similarly within Europe, French Basques and Valencians maintained and later reasserted their own versions of the original sport as represented by grand chistera and pilota. When the Basque community finally established a regular international championship starting in 1952, the FIPV included many of these varieties as their own competitive divisions and have added more in the decades since. As a result, the competition and modern pelota more broadly, represents a coming to together of the now international Basque community that is far richer and more complex after over a century of migration and independent cultural development.

Andrew McFarland is Associate Professor of History and Chair of the Department of History, Political Science, and Philosophy at Indiana University Kokomo.  He holds a Ph.D. in modern European and Spanish history from the University of Texas- Austin and researches the development of sport, football, and physical education in Spain from the nineteenth through the twenty-first centuries with particular interest in how sport intertwines with modernity and identity. On these topics, he has published articles in the Journal of Sport History, the International Journal of the History of Sport, the Oxford Handbook of Sports History, and the European Review, among others.

 

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[1] Bartosz Prabucki, ‘Small Nation, Big Sport: Basque Ball-Its Past and Present Cultural Meanings for the Basques’, The International Journal of the History of Sport 34, no.10 (2017): 944.

[2] Rafael Aguirre Franco, Deporte Rural Vasco [Basque Rural Sport] (San Sebastian: Editorial Txertoa, 1983), 147–51.

[3] Oltaz Gonzalez Abrisketa, Basque Pelota: A Ritual, an Asthetic (Reno: Center for Basque Studies, University of Nevada, Reno, 2012).

[4] Gonzalez Abrisketa.

[5] Gonzalez Abrisketa, 125, 185-205.

[6] “Historia y evolución de la FIPV”, Federación Internacional de Pelota Vasca, http://fipv.net/index.php/es/fipv/historia (Accessed on February 14, 2021).

[7] “Ybarnegaray, 74, A Vichy Minister”, New York Times, April 27, 1956, 27.

[8] Javier Solano, “Historia de los Mundiales”, Federación Internacional de Pelota Vasca, November 2004. http://fipv.net/images/historial/MUNDIALES_1952-1998.pdf (Accessed on February 14, 2021).

[9] “Historia y evolución de la FIPV”.

[10] Juan Ignacio Zulaika, “’Jai Alai’ or Globalization”, Basque Tribune, June 25, 2013. http://basquetribune.com/jai-alai-or-globalization/ (Accessed on February 14, 2021).

[11] Olatz González Abrisketa, “A Basque-American Deep Game: The Political Economy of Ethnicity and Jai Alai in the USA,” Studia Iberica et Americana: Journal of Iberian and Latin American Literary and Cultural Studies 4, no. 4 (Dec. 2017) 182-3.

[12] González, 183.

[13] González, 187.

[14] “Historia de la Pelota Paleta,” La Gazeta Federal Confederación Argentina, http://www.lagazeta.com.ar/pelota_paleta.htm#02 (Accessed on February 14, 2021).

[15] “Modalidad ‘pelata argentina’”, in “Historia de la Pelota Paleta,” La Gazeta Federal Confederación Argentina, http://www.lagazeta.com.ar/pelota_paleta.htm#07b (Accessed on February 14, 2021).

[16] Pablo Ubierna, “El Xare, La requeta argentina: Una historia de la Pelota Vasca en el Río de la Plata (Buenos Aires: Ediciones Zubia, 2015), 19-22.

[17] Ubierna, 24.

[18] Ubierna, 25-34.

[19] “Historia de la Paleta Frontón”, Federación Deportiva Peruana de Paleta Frontón, https://fronton.pe/nosotros/#1556551149749-b51ad4e7-a541 (Accessed on February 14, 2021).

[20] “Paleta Frontón: What to Know about Peru’s Homegrown Sport”, Culture Trip, https://theculturetrip.com/south-america/peru/articles/paleta-fronton-what-to-know-about-perus-homegrown-sport/ (Accessed on February 14, 2021).

[21] Federación Deportiva Peruana de Paleta Frontón, https://fronton.pe/nosotros/#1556551149749-b51ad4e7-a541 (Accessed on February 14, 2021).

[22] “Historia del frontenis”, https://frontenispedia.es.tl/Historia-del-frontenis.htm (Accessed on February 14, 2021).

[23] “Historia del frontenis”

[24] I.E.S. Concelleria de Valencia, “Evolución Histórica del Frontenis”, https://efiesconselleria.files.wordpress.com/2009/09/historia-front.pdf (Accessed on February 14, 2021).

[25] ‘Historia’, Federació de Pilota Valenciana, http://fedpival.es/cas/historia/completa (Accessed on February 14, 2021).

[26] E. Blazy, Le Pelote Basque (Bayonee: Librairie Pialloux, 1929).

[27] “Les origins de la Pelote Basque: Un sport d’histoire et de tradition”, Fédération Française de Pelote Basque, http://www.ffpb.net/fr/3-les-origine-de-la-pelote-ffpb.php (Accessed on February 14, 2021).

 

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This article belongs to the GeoSport platform, developed by IRIS and EM Lyon.

La compétition Chine/États-Unis : jusqu’où et à quel prix ?

Wed, 12/05/2021 - 14:53

Les tensions géopolitiques demeurent vives entre Washington et Pékin malgré le changement d’administration américaine. Et la pandémie de coronavirus n’a fait que renforcer la méfiance entre les deux puissances. Mais à quel prix ? Quel est leur jeu et leur stratégie notamment au niveau de la zone Asie-Pacifique ? Le point avec Barthélémy Courmont, directeur de recherche à l’IRIS.

En 2021, les tensions sont toujours très fortes entre Washington et Pékin. Dans quel type de rapport de force se trouvent-elles actuellement ?

La compétition entre la Chine et les États-Unis n’est pas récente, elle s’impose même comme une constante depuis la fin de la Guerre froide. Mais s’il s’agit d’une constante dans son ensemble, on relève des évolutions très importantes dans la forme. Côté chinois, les leaderships de Jiang Zemin ou de Hu Jintao sont très différents de celui de Xi Jinping, d’abord parce que la Chine a considérablement évolué – et est montée en puissance – en trois décennies, ensuite parce que le président chinois actuel symbolise l’attitude plus décomplexée de Pékin sur la scène internationale, et notamment dans le rapport de force avec Washington. Le temps où Deng Xiaoping se prêtait au jeu de la diplomatie des symboles en se couvrant d’un chapeau de cowboy (en 1979) est désormais bien révolu. Côté américain, les changements d’administration occasionnèrent également des différences de stratégie face à la Chine. Si on se limite à la dernière décennie, on voit ainsi que si la Chine s’impose comme une obsession chez les démocrates et les républicains, cette obsession est traitée différemment. Avec la stratégie du pivot, Barack Obama cherchait à renforcer le leadership américain en Asie, mis à mal par la montée en puissance chinoise. Mais tant le volet économique (le partenariat trans-pacifique, ou TPP, mal négocié) que le volet stratégique (des accords bilatéraux disparates avec des pays asiatiques, sans ligne directrice) furent peu couronnés de succès. Donald Trump balaya même l’héritage de son prédécesseur, en enterrant le TPP dès sa prise de fonction, et abandonna le principe d’un redéploiement stratégique, qui fut même mis à mal avec les critiques sur le partage du fardeau exprimées à l’encontre des alliés japonais et sud-coréen. Trump axa sa politique chinoise sur les « guerres commerciales », au risque d’ignorer les autres sujets de désaccord. Joe Biden semble de son côté décidé à étendre le domaine de la lutte avec Pékin, en gardant le cap sur les négociations commerciales, et en y ajoutant le volet stratégique (les tensions autour de Taïwan et le soutien de Washington à Taipei en sont les principales caractéristiques, mais les différends en mer de Chine méridionale figurent aussi au menu), et surtout de vives critiques du régime chinois sur le sort des minorités (Ouïghours surtout) et les droits de l’homme (Hong Kong en tête). La rencontre d’Anchorage en mars dernier, entre Antony Blinken d’un côté, Wang Yi et Yang Jiechi de l’autre, illustre ce rapport de force plus tendu que sous les administrations précédentes.

Le QUAD, alliance rassemblant États-Unis, Australie, Japon et Inde, a mis en place depuis quelques mois une stratégie dans l’espace indo-pacifique face à la puissance chinoise. Comment est-il perçu par cette dernière ?

Il convient d’abord de noter que sur le QUAD, comme d’ailleurs l’Indo-pacifique, c’est surtout le Japon d’Abe Shinzo (Premier ministre de 2012 à 2020) qui a joué un rôle central, le leadership américain étant plus effacé. Bien sûr, la Chine prend très au sérieux ces initiatives, comme tout ce qui est perçu comme dirigé contre elle. Elle s’inquiète aussi de voir le QUAD s’élargir à de nouveaux membres et constituer une sorte de front anti-chinois dans la région. Les hostilités à Pékin et à l’hégémon chinois qui se met en place sont nombreuses, et les dirigeants chinois le savent, aussi la méfiance est de mise. L’Indo-pacifique ne peut non plus laisser indifférent, d’autant qu’il est désormais partagé par un nombre grandissant de pays, dont la France. La route vers un hégémon chinois en Asie n’est pas un long fleuve tranquille. Il faut cependant faire la distinction entre la convergence d’intérêts qui se dégage de ces initiatives, et la convergence de valeurs qui fait défaut. D’abord, les membres du QUAD sont très déséquilibrés dans leurs moyens comme dans leurs ambitions, et s’ils se rejoignent sur leur inquiétude à l’égard de la Chine, ils se montrent par ailleurs très pragmatiques. Le Japon et l’Australie ont ainsi signé la création du RCEP (aux côtés de la Chine, mais aussi la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et l’ASEAN) le 15 novembre dernier, posant les jalons du plus grand accord de libre-échange au monde sans que les États-Unis y soient impliqués, et sans l’Inde qui a refusé de s’y joindre. Cette dernière a cependant rejoint il y a quelques années l’Organisation de coopération de Shanghaï. Les rééquilibrages en Asie-Pacifique ne répondent pas tant à une logique de bipolarité (n’en déplaise au Pentagone) qu’à des intérêts nationaux et un très grand pragmatisme dans la manière de traiter avec la Chine.

La nouvelle administration de Joe Biden apporte-t-elle de la crédibilité aux États-Unis sur le continent asiatique ? La stratégie de stigmatisation américaine réussit-elle à affaiblir la Chine sur la scène régionale et internationale ?

La crédibilité se gagne, elle ne se décrète pas. Elle se gagne dans la durée, en particulier en développant une relation de confiance. Et elle se gagne en faisant la démonstration qu’elle peut être plus profitable que la concurrence. En clair, si Washington veut voir sa crédibilité renforcée en Asie-Pacifique, il va falloir convaincre les partenaires que les gains à coopérer avec les États-Unis seront plus importants qu’avec la Chine. Or, l’immense majorité des pays de la région a Pékin comme principal partenaire commercial, bénéficie de projets d’investissements chinois, et s’arrime à une dynamique régionale dont la Chine est aujourd’hui l’une des locomotives. Face à cela, les États-Unis restent un partenaire apprécié, mais pas une alternative.

Au niveau politico-stratégique, les États-Unis conservent dans de nombreux pays asiatiques un capital sympathie qui fait souvent défaut à la Chine. Mais sympathie n’est pas crédibilité, et cette situation se traduit par une utilisation de la relation avec Washington par des pays asiatiques pour disposer de leviers dans leur relation avec Pékin. Le principal risque qui se pose à l’administration Biden, au-delà d’un déficit de crédibilité que les atermoiements de ses prédécesseurs (et cette tendance fâcheuse à décortiquer quasiment tout ce que l’administration précédente a mis en place) ont considérablement renforcé, est de servir de faire-valoir aux pays asiatiques dans les agendas politiques qui leur sont propres, et ainsi de ne plus être en mesure de mettre en avant des objectifs stratégiques et économiques pensés à Washington.

Géopolitique des biocarburants : risques et ruptures stratégiques à l’horizon 2030 ?

Wed, 12/05/2021 - 14:01

Webinaire, organisé à l’occasion de la publication du rapport n°7 de l’Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques, mené pour le compte de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des Armées. Autour d’Olivier Antoine, fondateur et dirigeant du cabinet de prospective stratégique et territoriale ORAE Géopolitique, spécialiste des problématiques agricoles, alimentaires et environnementales en Amérique latine, et de Philippe Copinschi, expert des questions énergétiques internationales et africaines, enseignant à Sciences Po Paris. Animé par Pierre Laboué, chercheur à l’IRIS en géopolitique de l’énergie, coordinateur de l’Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques.

Oublié, refoulé, ignoré, le conflit israélo-palestinien toujours central

Wed, 12/05/2021 - 11:09

Le conflit israélo-palestinien, qu’on disait oublié, mis de côté, ayant perdu sa centralité, vient de ressurgir au plus fort de l’actualité. Plus de 35 morts à Gaza, plusieurs centaines de blessés palestiniens sur l’Esplanade des Mosquées depuis plusieurs jours, 5 morts en Israël, un bilan déjà lourd en ce 12 mai au matin, qui pourrait encore s’aggraver.

Tout a commencé par des manifestations d’extrémistes israéliens criant « mort aux arabes » fin avril dans Jérusalem-Est dont les médias ont peu parlé. Ensuite, c’est dans le cadre de manifestations de soutien à des familles palestiniennes qui devaient être expulsées de leurs maisons à Jérusalem-Est au profit de colons juifs que les choses se sont aggravées. Mais il ne s’agit plus d’une querelle foncière, c’est le sort des Palestiniens qui est en jeu. Ces derniers estiment que les Israéliens veulent les expulser de Jérusalem-Est pour en faire une ville uniquement juive. Côté israélien, on estime qu’il s’agit d’un simple différend foncier qui peut être réglé par la justice. Sauf que la loi n’est pas la même pour tous. Des juifs qui peuvent établir qu’ils avaient des titres antérieurs à 1948 peuvent demander la restitution de leurs biens, ce qui est interdit aux Palestiniens.

Après les heurts sur l’Esplanade des Mosquées, le Hamas a posé un ultimatum à Israël en exigeant le retrait des forces israéliennes de l’Esplanade. Sans réaction d’Israël, le Hamas a déclenché des tirs de roquettes à partir de Gaza sur Jérusalem puis sur Tel-Aviv les 10 et 11 mai, faisant 5 morts côté israélien.

La réaction de la « communauté internationale » à ces évènements a été fort timide. Si le même type de violence intervenait dans d’autres lieux, la réaction, notamment des pays occidentaux, serait évidemment beaucoup plus déterminée.

Quelles leçons tirer de ces évènements dramatiques ? La paix signée par Israël avec certains pays arabes ne résout rien. Pourquoi ? Parce que ces accords n’ont pas réglé la question palestinienne. Israël peut faire la paix avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc, le Soudan, la question palestinienne n’a pas pour autant disparu de l’agenda. Tous ceux qui disaient qu’elle n’était plus un problème se sont trompés. D’ailleurs, on ne peut faire la paix qu’avec un pays avec lequel on est en conflit. Or Israël n’était pas en conflit avec Abu Dhabi ou Rabat, mais bien avec les Palestiniens.

La question palestinienne, que beaucoup, notamment les soutiens les plus inconditionnels d’Israël, présentaient comme réglée, ne l’est en rien. Si d’autres drames occupent bien entendu l’actualité, elle reste centrale. Récemment encore, Human Rights Watch, la grande ONG américaine de défense des droits de l’homme, plutôt proche du département d’État américain structurellement et idéologiquement et qu’on peut difficilement soupçonner d’islamogauchisme, évoquait une situation d’apartheid pour qualifier la situation des Palestiniens. Ce qui se passe n’est tout simplement pas défendable : il y a un peuple occupé par un autre et ce n’est pas possible que cela perdure au XXIe siècle. La seconde moitié du XXe siècle avait été marquée par la mise en œuvre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes en Afrique, en Asie. Dans ce cadre, la question palestinienne reste aujourd’hui une exception qui n’est ni acceptable ni durable.

Sur le plan politique, Netanyahou est contesté : après 4 élections, il n’arrive toujours pas à former un gouvernement. Le fait d’attiser les tensions peut être un moyen pour lui de protéger son pouvoir. Il est d’ailleurs en large partie responsable de la montée en puissance de l’extrême droite israélienne et de son entrée à la Knesset, du fait des accords électoraux qui lui ont permis de se maintenir au pouvoir. De ce fait, l’extrême droite se sent le vent en poupe et hésite de moins en moins à faire valoir son idéologie.

Côté palestinien, la situation politique n’est pas meilleure : Mahmoud Abas est au pouvoir depuis 2005, il repousse à nouveau les élections. Il coopère avec les Israéliens en en profitant personnellement et familialement, tout en protestant de temps en temps, pour la forme. Il n’est plus légitime aux yeux des Palestiniens. Ceux-ci n’ont pas non plus envie d’être représentés par le Hamas. Il y a donc une crise de représentativité côté palestinien. Mais ce n’est pas pour cette raison que les droits des Palestiniens doivent être niés. En tous les cas, ce ne doit pas être le radicalisme ou la corruption de leurs dirigeants qui doivent les priver du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Beaucoup disent que les médias français ne parlent pas suffisamment de la situation, et que si de tels évènements avaient lieu à Hong Kong ou à Moscou, ils seraient beaucoup plus offensifs à condamner ceux qui commettent les violences. Il est vrai que les médias français sont un peu plus timides lorsqu’il s’agit de parler du conflit israélo-palestinien que d’autres cas de répression, certainement parce que l’accusation d’antisémitisme tombe dès qu’une critique est émise à l’égard du gouvernement israélien. Les réactions, les manifestations qui interviennent parfois suite à l’évocation de ce sujet – comme ce fut le cas pour France Télévisions – ont également tendance à restreindre le temps médiatique consacré au conflit.

Les cris « mort aux arabes » qui ont retentis à Jérusalem n’ont pas suscité l’indignation qu’ils méritaient. Si des manifestants arabes avaient crié « mort aux juifs », les réactions auraient été d’une toute autre ampleur.

Le silence, la « timidité », ou le deux poids deux mesures des médias centraux sur ce sujet ne peuvent que nourrir le complotisme que par ailleurs ils dénoncent. Mais ce n’est pas en restant muet ou timide sur ce sujet, parce qu’il divise les audiences, que l’on va faire disparaitre ce sujet de l’actualité. C’est une façon de nourrir le complotisme que de ne pas traiter ce sujet de façon saine et sereine.

On notera également que la diplomatie française, qui a été traditionnellement en pointe sur la défense du droit des Palestiniens à disposer d’eux-mêmes, ne l’est plus vraiment, et qu’elle se situe dans une moyenne commune, très discrète et très timide en réalité.

Quand certains dénoncent un « islamo-clientélisme » pour qualifier le soutien de certains responsables ou intellectuels français à la cause palestinienne alors qu’elle n’est qu’un soutien au droit international et aux droits humains. Quant aux élus français qui, sans dire un mot sur les Palestiniens, proclament leur solidarité sans faille avec les Israéliens, qui peut croire qu’ils le font à partir d’une analyse juridique ou géopolitique ?

Bien sûr Israël est une démocratie, mais c’est une démocratie où l’extrême droite, comme dans d’autres pays, gagne de plus en plus de terrain. Cela est d’autant plus inquiétant que cette extrême droite est très violente. Israël est surtout une démocratie qui occupe un autre peuple, et ce n’est pas normal au XXIe siècle.

Il faut rendre hommage aux Israéliens courageux, qui luttent pour la paix et contre l’occupation et qui sont soumis en Israël à la répression et dont on ne parle pas suffisamment dans les pays occidentaux et notamment en France. Ceux qui se disent amis d’Israël devraient penser à rendre hommage à ces pacifistes israéliens.

Manip, Infox, Infodémie : quelles sont les fake news de 2021 ?

Tue, 11/05/2021 - 17:10

François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l’IRIS, répond à nos questions à l’occasion de la parution de son nouvel ouvrage « Fake News : manip, infox, et infodémie en 2021 » :
– Dans votre ouvrage, vous mentionnez le phénomène d’infodémie. Que signifie ce terme ? À quel moment a-t-on basculé dans cette infodémie ?
– Que révèlent les fake news sur l’état de la communication et de l’information en 2021 ? Comment peut-on expliquer une expansion aussi rapide ces dernières années ?
– En 2020 et 2021, le monde a été rythmé par le Covid-19. En quoi l’infodémie de cette pandémie mondiale a-t-elle impacté les relations internationales ?

Tchad : le décès du président Idriss Déby risque-t-il de déstabiliser un peu plus la région ?

Thu, 22/04/2021 - 17:13

Ce mardi 20 avril 2021, le président tchadien Idriss Déby, au pouvoir depuis 30 ans, est décédé suite à des blessures reçues au combat. Cet événement a surpris le monde entier, générant de nombreux questionnements quant à l’avenir politique et sécuritaire du Tchad, ainsi que la stratégie française dans la région. Le point avec Caroline Roussy, chercheuse à l’IRIS, en charge du Programme Afrique/s.

Après 30 ans au pouvoir et une récente réélection, le président tchadien Idriss Déby est décédé le mardi 20 avril 2021 suite à des blessures reçues au combat. Que retiendra-t-on de ce président ?

Idriss Déby Itno venait d’être réélu pour un sixième mandat avec près de 80% des voix. Assez paradoxalement, ce 20 avril, alors qu’il s’agissait sinon de commenter du moins d’observer sans étonnement les bons chiffres égrenés par la CENI, en quelques heures, il s’est agi de tenter de comprendre dans quelles circonstances le président Déby est décédé et quels sont les impacts de son décès tant pour le Tchad que pour le Sahel et l’Afrique centrale. S’il est difficile de dresser un bilan des trente années au pouvoir d’Idriss Déby sur les plans économique et social, et ce en dépit du développement de la manne pétrolière qui a plus sûrement servi à l’achat d’armes qu’à développer son pays (IDH : 187e pays sur 188), le défunt président a à son crédit le fait d’avoir mis en place une armée solide, crédible et bien formée dans un environnement largement hostile, rappelant qu’Idriss Déby était avant tout un chef de guerre. En mars 2020, suite au décès de quelque 90 de ses soldats il lançait l’opération Colère de Bohama, dont il avait pris la tête et qui aurait tué 1000 djihadistes de la mouvance terroriste Boko Haram. Le maréchal Idriss Déby Itno (MIDI) avait pu capitaliser sur ces forces de défense et de sécurité (FDS estimées entre 40 000 et 65 000) et en tirer des dividendes politiques évidents notamment vis-à-vis de ses partenaires étrangers au premier rang desquels la France. Le pragmatisme avait cédé à la cécité, sinon à la complicité, quant à l’organisation d’un processus de démocratisation de façade, Déby s’étant présenté, après avoir neutralisé ses principaux opposants, le 11 avril pour un 6e mandat.

Idriss Déby a été un allié de la France – au demeurant largement soutenu lorsque son pouvoir a été mis en difficulté par des factions rebelles (bombardement d’une colonne en 2019) – laissant ressurgir des manières de faire digne de la Françafrique. Si le Tchad était un allié pilier du G5 Sahel, il était un allié toutefois quelque peu gênant, peu sourcilleux des droits de l’Homme, ce qui peut-être avait décidé le président de la République, Emmanuel Macron, invoquant la situation sanitaire de ne participer qu’en visioconférence au dernier Sommet du G5 Sahel organisé à N’Djaména afin de ne pas figurer sur la photo de famille. C’est toutefois non sans stupéfaction qu’il salue dans un communiqué la perte d’« un ami courageux », un ami n’ayant pas hésité à commettre des exactions, à enfermer ses opposants, etc.,  et qu’il se rendra à ses funérailles, vendredi 23 avril, dans un contexte national instable sujet à des suspicions de coup d’État.  En effet, un conseil militaire de transition, présidé par Mahamat Idriss Déby, fils du président défunt, a été mis en place, en contravention de la Loi fondamentale qui en pareille circonstance prévoit que le président de la République décédé soit remplacé par le président de l’Assemblée nationale et que sous 45 à 90 jours, une élection soit organisée (article 81 de la Constitution). Néanmoins, les dispositions prises pour assurer la succession du clan Déby semblent avoir été savamment millimétrées et l’Assemblée nationale a été dissoute.

Sonné par ces nouvelles et la confusion régnante, le dernier Premier ministre du Tchad (2016-2018) et candidat à la présidentielle 2021, Albert Pahimi Padacké, avec lequel nous avons pu nous entretenir, appelle toutefois à faire front commun contre « la pieuvre islamiste de Boko Haram ».  Succès Masra, président du parti des Transformateurs, et qui fut empêché de se présenter à la présidentielle en raison de son âge – 38 ans tandis que le fils de Déby en a tout juste 37… –  a présenté ses condoléances. Il a par la même diffusé un message de paix, en disant s’opposer à « une transmission dynastique du pouvoir, craignant le chaos d’une solution militarisée jusqu’au-boutiste » [1]. Sur TV5-Monde, il a tenu un discours sans concession pour sortir du logiciel françafricain qui prévaut dans son pays, au mépris des droits de l’Homme, et ce en vue de respecter la constitution et de l’alternance démocratique, dénonçant un coup d’État[2] . Alors que la rébellion est loin d’avoir été matée, que des opposants politiques, des membres de la société civile ainsi que des généraux contestent âprement le coup d’État imposé par le clan Déby, le président Macron opte pour une solution qui l’enferme dans le piège de la Françafrique dont il souhaite ou émet le souhait de s’extraire.

Face à ce décès inattendu, quelles questions peut-on se poser quant à l’avenir de la situation au Tchad ?

Tout le monde est en train d’absorber le choc de l’annonce du décès d’Idriss. Ce décès prématuré comme évoqué précédemment pose de nombreuses questions. Les FACT (forces pour l’alternance et la concorde au Tchad), bien qu’ayant des bases de repli en Libye ou au Niger, et avec un engagement jamais démenti contre le régime Déby depuis plusieurs décennies, ne compteraient qu’entre 1 500 à 3 000 combattants dans leurs rangs, alors que l’armée d’Idriss Déby dénombrerait, quant à elle entre 40 à 65 000 soldats. Le rapport de force était donc plutôt favorable au maréchal, d’où la question de savoir aujourd’hui : est-il mort au front de manière héroïque ou a-t-il été victime d’un coup d’État ? Une version, qui semble plus renseignée, émerge selon laquelle Déby chef de guerre aurait souhaité négocier avec les rebelles et aurait été tué d’une balle au cours desdites négociations. Le temps seul permettra de savoir ce qu’il s’est effectivement passé.

À ce jour, l’une des grandes inquiétudes qui ouvre un cycle d’instabilité est de savoir s’il n’y a pas un risque d’implosion du pays, dont la cohésion avait été maintenue certes de manière artificielle par l’autoritarisme et la main de fer du défunt président. Les hypothèses d’un délitement et d’exactions intercommunautaires ne sont pas à négliger, dans un contexte de confusion dont les terroristes pourraient à chercher à tirer profit.

 

Après un tel événement, quid de Barkhane et des relations franco-tchadiennes ?

L’armée d’Idriss Déby était une des armées les plus solides de la région, sur laquelle la France s’appuyait, tout comme elle peut compter sur la Mauritanie. Il avait été décidé lors du Sommet de N’Djamena en février que 1 200 soldats tchadiens soient déployés dans la zone dite des « trois frontières » (Mali, Burkina Faso, Niger), et que le nombre de soldats français sur le terrain, soit le surge (déploiement) de 1 100 militaires supplémentaires décidé lors du sommet de Pau en 2020, soit revu à la baisse, en vue d’une invisibilisation progressive de Barkhane. Si cette question, d’une baisse des effectifs français, avait été remisée lors du Sommet de N’Djamena, en raison de la redistribution stratégique des théâtres d’opération : 1. « décapitation » des groupes djihadistes affiliés à AQMI au Mali par Barkhane et les Famas et 2. sécurisation des trois frontières par le Tchad, après un démantèlement partiel de l’EIGS par Barkhane au cours de l’année 2020.

Le décès du président tchadien semble remettre en cause une énième fois la stratégie française dans la région, démontrant suffisamment l’adoption d’une tactique des petits pas. Ce qui est certain, c’est que ce décès ouvre un cycle d’instabilité sur le plan intérieur, mais également dans la sous-région considérant qu’elle est déjà en très grande difficulté et que les 1200 soldats seront peut-être nécessaires à la sécurisation sur le plan intérieur du Tchad. La France perd un allié sérieux dans l’élaboration de sa stratégie au Sahel, tandis qu’elle est en difficulté dans la mise en place de la Task Force Takuba. Le plan prévisionnel entre européanisation et sahélisation des solutions prend l’eau et c’est Barkhane qui risque une nouvelle fois de trinquer, à un an de la présidentielle française. Le maître des horloges semble décidément contraint par la temporalité des événements.

Plus généralement, même si le Tchad n’est pas un des pays qui accueille une base permanente de l’armée française en Afrique, N’Djamena est un des trois points d’appui permanent de Barkhane au Sahel et la France dispose également de deux emprises militaires à Abéché dans l’Est du Pays et à Faya-Largeau au Nord. D’autant que le Tchad est le pays qui dispose de l’armée la plus capable au sein du G5 Sahel, un allié irremplaçable dans la stratégie française tant dans la période actuelle que dans la stratégie de sortie de crise au Mali qui repose sur la solidité du G5 Sahel. À tout le moins, c’est bien une période d’incertitude qui s’ouvre.

 

[1] https://www.facebook.com/succes.masra, 20 avril 2021

[2] https://www.youtube.com/watch?v=xvFkLfGShlo , 21 mars 2021

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