(Ouagadougou 18 février 2025)
Dans la soirée du lundi 17 février 2025, le ministre des Affaires étrangères de la Coopération régionale et des Burkinabè de l'Extérieur, SEM Karamoko Jean Marie TRAORE a, au nom du Président du Faso Chef de l'État SE le Capitaine Ibrahim TRAORE, décerné à Son Éminence le Cardinal Pietro PAROLIN la Médaille d'Officier de l'Ordre de l'Étalon à titre honorifique.
A cette cérémonie organisée en hommage au Secrétaire d'Etat du Souverain pontife, le Chef de la diplomatie a témoigné la reconnaissance et l'amitié des autorités et du peuple burkinabè au Saint-Siège, pour les actions multiformes et les prières faites pour le pays des Hommes intègres.
Pour lui, cette décoration de Son Éminence le Cardinal Pietro PAROLIN est le couronnement de plusieurs années d'actions que le Clergé a entrepris en faveur du peuple burkinabè.
« Le Vatican est un acteur important qui accompagne le Burkina Faso et porte la voix de notre pays au sein de plusieurs tribunes à l'international depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et le Saint-Siège », a-t-il ajouté.
Très heureux de recevoir cette distinction honorifique des autorités burkinabè, Son Éminence PAROLIN a confié que cela constitue un appel à consolider davantage l'amitié et la fraternité entre le Saint-Siège et le Burkina Faso, et entre les peuples des deux pays.
Il a formulé ses vœux de paix et de développement au Burkina Faso, tout en saluant le peuple burkinabè ainsi que les forces de défense et de sécurité et les volontaires pour la défense de la patrie, pour leur engagement sans faille pour la restauration de la dignité des populations.
En rappel, le rétablissement des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et le Saint-Siège est intervenu en 1973.
DCRP/ MAECR-BE
Pour l'auteur de cette tribune, l'instauration de tribunaux coutumiers annoncée par le chef de l'Etat, capitaine Ibrahim Traoré, peut permettre de parvenir à une justice de proximité, tout comme au Rwanda et tout comme l'exemple de l'expérience judiciaire de la révolution sankariste.
« La Justice tout comme l'État dont elle est partie composante existe parce que dans la société s'affrontent des individus ou des groupes d'individus aux intérêts différents ; divergents, antagoniques. La justice tout comme L'État sert donc à maintenir l'ordre des intérêts établis au sein de la société. Dans la Rome antique ; le droit condamnait à mort, l'esclave qui se rebellait.
Au 12ème siècle, la toute-puissante Église chrétienne instaura l'inquisition, arsenal de textes et de tribunaux destinés à réprimer dans le sang et dans le feu les hérésies diverses. La justice envoyait au bûcher quiconque se trompait de Dieu.
Pour avoir dit que la terre était ronde et tournait autour du soleil, Galilée dû s'expliquer devant l'inquisition.
Aux États-Unis d'Amérique, notamment dans le sud, le droit autorisait la pendaison de l'esclave qui tentait de fuir les cotonniers. Pour sauvegarder ce droit aboli par A. LINCOLN, les États du Sud se rebellèrent et engagèrent la guerre de succession… »
Cet extrait de l'éditorial intitulé : « La Justice du peuple par le peuple » de notre défunt ainé et confrère, Babou Paulin BAMOUNI paru les colonnes de « CARREFOUR africain » du 16 août 1985 demeure d'actualité face au système judiciaire burkinabè qui traverse une période de mutations et d'accomplissements historiques vers une justice du peuple par le peuple.
Dans son discours de fin d'année prononcé le 31 décembre 2024, le Capitaine Ibrahim TRAORE, annonçait la poursuite de nombreuses réformes dans le domaine de la justice en 2025. Dans cette dynamique, il fait part de la création des tribunaux coutumiers qui devront voir le jour bientôt. Dans ces nouvelles structures de jugement, des auditeurs de justice d'un nouveau type seront recrutés pour les animer, précisait le Chef de l'État. Cela, en vue de prendre en compte les valeurs endogènes de règlement de conflits et avoir une justice réparatrice et non une justice uniquement punitive à l'image du système judiciaire post-colonial.
Cette annonce importante du Président du Faso, nous fait penser au gacaca (lire gatchatcha), ces tribunaux à l'échelle locale au Rwanda. La création de ces tribunaux locaux dans ce pays, s'est inscrite dans la volonté de rendre, par les acteurs du drame, une justice de proximité intimement liée aux modalités du génocide des Tutsis rwandais. La majorité des victimes, entre 800.000 et un million de morts, furent massacrés dans l'espace social du quotidien fréquenté par les victimes comme par leurs bourreaux. Ainsi, de 2005 à 2012, près de 2 million de personnes ont été jugés pour des crimes commis en 1994, permettant un début de réconciliation.
L'adresse du Capitaine TRAORE dans le domaine de la justice fait surtout écho à notre propre histoire. En effet, en 1984-85, la Révolution Démocratique et populaire (RDP), dirigée par le Capitaine Thomas SANKARA, instaurait les Tribunaux populaires de la Révolution (TPR). A l'échelle inférieure, figuraient les Tribunaux populaires de conciliation (TPC). Dans un de ces éditoriaux notamment en 1985, le journaliste de renom et compagnon de route du père de la révolution, Babou Paulin BABOUNI, expliquait la feuille de route de ces nouvelles structures judiciaires.
Au niveau de chaque village et de chaque secteur des villes, les TPC, comprenait la présence massive et exclusive des militants de la Révolution. Ils avaient pour rôle de trancher les litiges et les conflits mineurs ou larvés qui opposaient les habitants aux uns les autres. Au niveau de chaque département et de chaque province, les TPR aux compétences plus élevées pourront connaitre des affaires que les structures de village et de secteurs n'auront pas réussi à régler ou qu'elles ne sont pas habiletés à régler.
En décidant de l'instauration de tribunaux coutumiers, il s'agit pour les plus hautes autorités actuelles de parvenir à une justice de proximité, tout comme au Rwanda et tout comme l'exemple de l'expérience judiciaire de la révolution sankariste. La création des Tribunaux coutumiers est un acte de haute portée et leur originalité réside dans la vision réparatrice au détriment de celle punitive qui a toujours animé la justice classique calquée sur le modèle occidental.
Force est de reconnaitre qu'elle n'a pas toujours répondu aux attentes du peuple, au nom duquel le juge rend justice. Dans la mesure où elle n'est pas adaptée à nos valeurs endogènes de vérité et de justice. En ayant comme finalité, la punition sévère, humiliante et destructive des tiers, cette justice importée, basée sur des considérations post-coloniales ne favorise pas dans la plupart des cas, la réconciliation des cœurs. Cette forme de justice aux recours interminables est aux antipodes de nos valeurs endogènes de justice.
C'est vrai qu'en début d'année 2025, le Ministère de la Justice a lancé l'opération « zéro casiers vides » qui a permis l'évacuation de milliers de dossiers en quelques jours. Mais l'opérationnalisation des tribunaux coutumiers apporteront une touche particulière à l'accessibilité de la justice au plus grand nombre et surtout aux plus petits citoyens.
C'est à juste titre que le Président TRAORE a affirmé « en prenant en compte nos valeurs endogènes et en impliquant les leaders coutumiers sur les valeurs qui sont les nôtres, nous pourrons transformer notre justice, la rapprocher du justiciable ».
Racines
« Quelles attitudes et approches pour une utilisation saine et responsable des médias sociaux en vue de lutter contre la désinformation dans un contexte de crise socio-sécuritaire ? ». C'est sous ce thème central que le Conseil supérieur de la Communication (CSC) a, en collaboration avec le ministère de la Transition digitale des postes et des communications électroniques (MTDPCE) et le ministère de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme (MCCAT), animé une conférence publique, le vendredi, 7 février 2025 à Ouagadougou. Cette journée qui entre dans le cadre de la sensibilisation du grand public contre la désinformation, la diffusion de discours de violence et de haine sur les médias sociaux, a été ponctuée de deux panels précédés de la communication inaugurale sur le thème général sus-cité, développé par Dr Lacina Kaboré, directeur de l'Institut panafricain d'étude et de recherche sur les médias, l'information et la communication (IPERMIC).
Le déroulé de la communication a reposé sur la contextualisation, à l'issue de la laquelle, Dr Lacina Kaboré a mis en exergue le boom de la désinformation, les effets de la désinformation sur la crise socio-sécuritaire au Burkina avant de s'attarder sur les perspectives.
Pour camper le décor, Dr Kaboré a placé le curseur sur un certain nombre de crises qui ont animé la vie socio-politique cette dernière décennie au Burkina ; de la mutinerie d'avril 2011 à la signature d'une charte de la Transition en octobre 2022, en passant par l'avènement du MPSR I et MPSR II en janvier 2022 et septembre 2023, les premiers actes terroristes en 2015-2016 et l'insurrection populaire de fin octobre 2014.
Il a ensuite mis en relief l'impact actuel des réseaux sociaux (recrudescence des discours de haine, des messages d'incitation à la violence, des fakes-news...), relevant que, contrairement à ces derniers, l'impact crisogène des médias traditionnels est moindre, de par le fait qu'ils sont globalement animés par des professionnels de l'information et strictement encadrés, suivis et observés par des instances de régulation et d'autorégulation de l'information.
« De part leur pourvoir quasi-illimité, les médias sociaux peuvent non seulement constituer une opportunité de consolidation de la gouvernance vertueuse, mais également être porteurs de graves risques de dérives et d'inconduites numériques aux conséquences incalculables. En outre, les médias sociaux à la lumière de leur forte influence sur les décisions et les comportements des citoyens, de leurs forts impacts sur le débat public et la formation de l'opinion publique, peuvent être utilisés comme des outils de promotion de l'extrémisme violent, de la haine en réseaux, de l'effritement social et de la mise à rude épreuve de la cohésion sociale, de l'unité nationale via la propagation de la désinformation », présente le directeur de l'IPERMIC, pour qui, la crise constitue un terreau fertile et fécond de la désinformation.
Examinant le premier point de sa communication, à savoir l'explosion de la désinformation, Dr Lacina Kaboré a, au passage, rappelé que la désinformation est la diffusion délibérée d'informations fausses, incorrectes ou trompeuses dans l'intention de nuire avant d'expliquer que selon l'article 312-13 de la loi N°044-2019/AN modifiant la loi N°025-2018/AN du 31 mai 2018 portant code pénal, le terme « fausse information » désigne toute allégation ou imputation inexacte ou trompeuse d'un fait. Le Code pénal scinde, détaille-t-il, la désinformation en trois grandes catégories. Il s'agit de la « désinformation » qui est une information créée délibérément pour nuire à une personne, à un groupe, à une organisation ou à un pays ; la mésinformation, qui est qu'une information est fausse, mais la personne qui la diffuse pense qu'elle est vraie et la « mal-information » qui est, elle, une information véridique à la base, mais sortie de son contexte, déformée ou amplifiée de manière à soutenir un propos dans l'objectif de nuire à une personne, à un groupe, une organisation ou un pays.
La communication inaugurale de Dr Lacina Kaboré qui a suivi...« La loi est claire en ce qui concerne la responsabilité pénale liée à la publication et au partage de fake-news. Selon l'article 312-13, est puni d'une peine d'emprisonnement de un an à cinq ans et d'une amende d'un million de FCFA à dix millions de FCFA, quiconque intentionnellement communique, publie, divulgue ou relaie par le biais d'un moyen de communication quel qu'en soit le support, une fausse information de nature à faire croire qu'une destruction, une dégradation ou une détérioration de biens ou une atteinte aux personnes a été commise ou va être commise », soutient Dr Lacina Kaboré.
Il fait également observer que les techniques d'influence utilisées pour diffuser la désinformation sont nombreuses, à l'image de l'intelligence artificielle (IA), des Bots, des algorithmes (formules mathématiques qui analysent les actions et activités sur Internet), des trolls, des faux arguments/les sophismes, du gaslighting (forme de manipulation psychologique dans laquelle, l'instigateur déforme constamment la vérité et diffuse un faux récit qui amène le public cible à remettre en question ses propres perceptions au point de désorienter et de le perturber).
Évoquant, dans une troisième partie, les effets de la désinformation sur la crise socio-sécuritaire au Burkina, Dr Kaboré a cité ce rapport d'observation des contenus des médias et réseaux sociaux 2023-2024 de l'ONG Diakonia, d'où il ressort que de ces trois types de dérives, la désinformation est la dérive la plus fréquente sur les médias sociaux, suivie de la mal-information et de la désinformation. Il note aussi que les conséquences de la désinformation sont multi-sectorielles et multi-dimensionnelles (elles touchent tous les domaines, tous les secteurs et toutes les composantes de la nation burkinabè...).
... la cérémonie d'ouverture a également...« La désinformation sécuritaire revêt également dans notre contexte la forme d'un discours de haine. Toutes les catégories d'acteurs et de citoyens sont des cibles potentielles ou effectives de discours de haine à travers les réseaux et médias sociaux. Selon la même étude citée plus haut, les acteurs, groupes sociaux et institutionnels suivants sont particulièrement mentionnés : groupes ethniques, acteurs politiques, leaders religieux et coutumiers, des membres de corps de métiers ou catégories professionnelles (journalistes, défenseurs des droits de l'homme, syndicalistes...), acteurs judiciaires, acteurs économiques, des membres ou composantes des FDS, des représentations diplomatiques et d'organisations internationales ; des dirigeants de pays voisins ou lointains. Le recensement des cibles manifestes des discours de dérive opéré dans les documents exploités a établi l'importance des cibles suivantes, dans l'ordre décroissant : les ethnies, les religions, les acteurs politiques, les femmes », fait ressortir le communicant.
En termes de perspectives, pour des usages responsables des médias sociaux contre la désinformation socio-sécuritaire, le directeur de l'IPERMIC préconise la « détection et l'évaluation de l'impact », qui consiste à suivre régulièrement ce qui se dit dans l'environnement local, tant en ligne qu'hors ligne dans les médias et sur les réseaux sociaux. Il faut avoir, appuie-t-il, une bonne compréhension du contexte, des sujets de tension et du bagage historique local. Il exhorte également le renforcement de la confiance de la population envers les institutions gouvernementales et la nécessité, dans cet esprit, que le CSC soit considéré comme une source d'information fiable.
... donné le ton aux panels de la cette conférence publique.Toujours dans le même ordre d'idée, Dr Kaboré cite le « debunking », qui consiste à réfuter avec des faits, une affirmation erronée (communication réactive, communication pro-active).
Au niveau stratégique, Dr Lancina Kaboré suggère d'emprunter l'approche visant à transformer les auteurs de désinformation en partenaires d'information crédibles (transformer les influenceurs nocifs en influenceurs positifs).
Au plan pédagogique et opérationnel, il juge nécessaire d'identifier les acteurs majeurs de la désinformation ; mettre en œuvre des actions de formation, d'éducation et de communication ; susciter et encourager la diffusion de messages positifs de promotion de la paix et de renforcement de la cohésion sociale ; développer des contre-discours à partir des discours de haine et des désinformations relevés.
Il conseille aussi de collaborer avec des plateformes, des influenceurs et des organisations pour modérer les contenus et promouvoir des discours responsables ; produire des supports de sensibilisation pertinents pour expliquer et corriger les opinions sur les principes et valeurs de la démocratie.
Il encourage en outre d'informer et sensibiliser le public en général et les acteurs influents sur les réseaux sociaux en particulier, à propos de la réglementation relative à la responsabilité pénale en matière de diffusion de contenus illicites.
O.L
Lefaso.net
Connu pour son rôle d'inspecteur de police dans la série à succès « Commissariat de Tampy », Sidibé Sékou Oumar alias « L'inspecteur Roch » fait aussi dans les films documentaires. Son long métrage « Yand Baanga » qui traite des fistules obstétricales, est en compétition dans la sélection Burkina Films à la 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. Entretien.
Lefaso.net : Pouvez-vous vous décrire en quelques mots pour nos lecteurs ?
SSO : Merci pour cette confiance accordée en ma personne. Je suis Sidibé Sékou Oumar, plus connu sous le nom de l'inspecteur Roch du commissariat du Tampy. J'ai débuté le cinéma en tant que comédien. Par la suite, je suis devenu réalisateur et producteur au sein de la structure de production NAFADOU. Je suis également inspecteur de l'enseignement primaire. On peut dire que je suis un cinéaste pédagogue.
De l'enseignement, comment êtes-vous arrivé dans le cinéma ?
Il faut dire qu'à la base, j'étais enseignant en province. Puis, j'ai participé à un casting. Ça a marché et je suis venu tourner. J'ai pris goût au cinéma. Comme il y avait un manque de plateaux de tournage, j'ai été obligé d'aller à l'école de formation. Je suis passé par l'Institut supérieur de l'image et du son (ISIS), puis par Bruxelles, en Belgique, et le Sénégal. Aujourd'hui, théoriquement, on a tout ce qu'il faut pour faire de bons films. Mais c'est l'expérience en termes de quantité de productions qui manque. Sinon, on est assez outillé pour faire des films.
Est-ce que ce rôle de Don Juan de la police que vous incarniez vous colle-t-il à la peau aujourd'hui ?
Je ne sais pas quoi dire. Un comédien doit être capable d'incarner tous les rôles. Aujourd'hui, il joue le rôle d'un méchant, demain celui d'un gentil ou d'un coureur. Avec la popularité et le parcours d'un film, les gens vont toujours retenir un rôle par rapport à un autre. J'ai joué le rôle d'un enseignant, d'un policier, d'un avocat… On ne peut pas dire que ces rôles me collent à la peau. Ce sont des rôles que j'ai juste joués. C'est un réalisateur qui a estimé que je pourrais mieux les rendre, et il était satisfait de ma prestation.
Aujourd'hui, vous êtes derrière la caméra. Pouvez-vous nous parler de votre transition de comédien à réalisateur ?
Effectivement, je suis derrière la caméra, mais je continue d'être devant la caméra. Donc, s'il y a des gens qui pensent que je peux incarner un rôle pour booster un film, je suis disposé et disponible à le faire.
De l'actorat à la réalisation… Comme je le disais, il y avait un manque de tournage. Laurent Bado disait à un moment qu'il était obligé de faire de la politique de proximité, d'aller au contact des gens pour battre campagne. Cela signifie que si la pluie ne vient pas à vous, il faut aller vers la pluie. C'est dans cet esprit-là que j'ai essayé de me former à la réalisation. La réalisation aussi, c'est quelque chose qu'on prépare techniquement et théoriquement avant d'aller sur le terrain. La transition n'était pas difficile, surtout que je suis passé par l'école de cinéma avant de me lancer dans la réalisation. Il est vrai que j'avais quand même un peu d'expérience pratique avec le nombre de films que j'ai joués en tant que comédien, mais j'ai préféré apprendre la théorie pour agrémenter la pratique.
Quelles compétences de votre carrière d'acteur vous ont été particulièrement utiles dans votre rôle de réalisateur ?
Quand un réalisateur est un ancien comédien, il s'y prend mieux pour traiter les comédiens. Il ne s'agit pas d'argent, mais de relations et de mise en confiance. En tant que comédien, la manière de faire de certains réalisateurs ne me permet pas d'avancer, de donner le meilleur de moi-même. Sachant cela, quand je suis avec un comédien, mon souci est qu'il se donne à fond. Je tiens aussi à rassurer le comédien.
La plupart des problèmes qu'on a en tant que comédiens touchent à la question du cachet, qui n'est pas très élevé. On est obligé de travailler sur plusieurs projets, et du coup, cela peut avoir un impact sur là où l'on est engagé. On essaie d'être tolérant, mais si un comédien me dit qu'il ne pourra pas jouer avec moi à cause du cachet, je ne vais pas le détester pour cela. Nous n'avons pas de gros budgets pour nos productions actuelles, je ne peux donc pas demander l'exclusivité à un comédien sur mon plateau et lui dire de ne pas aller ailleurs. Je lui donne mon programme et lui demande de le respecter parce que j'ai plus besoin de lui, et que je n'ai pas les moyens de le payer. Si j'avais les moyens de le prendre en exclusivité, je le prendrais pour un mois, deux mois, et on travaillerait tous les jours. Cette expérience que j'ai eue en tant qu'acteur de cinéma m'aide beaucoup à mieux communiquer avec mes comédiens.
Combien de films avez-vous à votre actif ?
J'ai au minimum une vingtaine de productions. Il y a des courts métrages, des longs métrages et même des documentaires dans lesquels on m'a filmé. Il y a aussi les films d'exercice, les films d'école.
Votre film Yand Baanga est en compétition au FESPACO dans la catégorie Burkina Films. Comment avez-vous accueilli cette sélection ?
Quand j'ai vu la nouvelle, c'était une grande joie parce que le Fespaco est un cadre, une tribune d'expression artistique et culturelle. C'est une tribune qui permet à beaucoup de gens de voir le film. Il y a beaucoup de films qui restent dans les tiroirs faute de cadres de diffusion. C'est une joie de savoir que mon film sera vu par les festivaliers. On peut avoir l'occasion de participer à beaucoup de festivals, d'obtenir des contrats, pourquoi pas. Notre style et notre genre peuvent également nous faire gagner des marchés. J'ai accueilli avec joie la sélection de mon film documentaire.
De quoi parle-t-il ?
D'abord, « La maladie honteuse », c'est l'histoire d'une dame qui est victime de fistules obstétricales. C'est un dysfonctionnement occasionné suite à un accouchement très difficile. La femme souffre beaucoup avant d'accoucher. Les fistules se manifestent par une communication anormale entre le vagin et la vessie, le vagin et le rectum, ou encore la vessie et le rectum. La femme peut perdre ses urines sans contrôle. Les selles peuvent sortir au niveau du vagin sans aucun contrôle. Traditionnellement, cette maladie est perçue comme une malédiction, car les gens pensent que c'est lié à l'infidélité.
Et quand tu es victime de cette maladie, tu pues les urines et les excréments à tout moment, même quand tu te rinces. Les hommes te fuient, tu ne peux pas participer aux activités sociales. Et c'est dans ce cadre que j'ai pu, à travers le film, soigner une dame qui était victime de fistules depuis 20 ans. Elle a vécu avec la maladie. J'ai filmé le processus de soins. C'est très émouvant de voir qu'il y a des gens qui vivent des problèmes et qui doivent faire face à des préjugés en silence.
Qu'est-ce qui vous a inspiré à réaliser un documentaire sur les fistules obstétricales ?
Ce n'est pas une question d'inspiration, mais une question d'opportunité. Je m'intéresse beaucoup à ce qui n'intéresse pas les gens. Quand j'étais réalisateur à la télévision nationale, je faisais de petits films intitulés « Petits Métiers ». Je m'intéressais aux gens qui n'ont pas la chance d'être vus à la télé parce qu'ils n'ont peut-être pas d'argent pour faire de la publicité. Tout est question d'opportunité et de sensibilité. J'étais en tournage, une dame m'a rencontré pour dire qu'elle veut faire un film. Dans nos conversations, j'ai compris qu'elle avait une histoire qui pouvait être tournée en film.
Quand j'ai poussé le sujet, j'ai compris qu'elle faisait pipi au lit et que les hommes la fuyaient pour cela. Comme j'étais à la télé et qu'on avait une dame qui avait une fondation, la fondation RAMA, je me suis dit que j'avais l'opportunité de soigner cette dame et en même temps de parler d'un problème que vivent des femmes. J'ai fait le film pour ces femmes, victimes de fistules, pour leur dire que ça se soigne. C'est vrai, c'est une maladie honteuse, mais il faut en parler.
Quels ont été les principaux défis rencontrés lors de la réalisation de ce documentaire ?
Pour réaliser un film, le défi, c'est toujours la question financière. Le "gombo". On est dans notre métier par passion. On a du plaisir, on a la joie de souffrir pour faire nos films parce qu'on aime ce qu'on fait. Quand j'étais à la RTB, il y avait une formation où l'on cherchait des réalisateurs, des JRI pour faire du MOJO, apprendre à cadrer, à monter avec le smartphone. J'ai présenté l'histoire d'Odile. La télé m'a soutenu côté technique, mais ce n'était pas suffisant. Lorsqu'on tourne dans le cadre du service, ce n'est pas facile, car une production est mieux lorsqu'elle est privée.
Comment avez-vous recueilli les informations et trouvé les témoignages ?
C'est dans le cadre de ce projet CIRTEF que j'ai vraiment eu l'inspiration de continuer. Même quand je n'étais plus à la télé, j'ai toujours continué parce que le documentaire était un processus. Il faut d'abord voir les médecins, faire une immersion sur le terrain, rencontrer le personnage principal, repérer les lieux de tournage, mettre les gens en confiance et ensuite revenir tourner. C'est tout un processus, car, de 2019 à 2022, j'ai toujours travaillé sur le film. J'ai terminé le tournage et il fallait maintenant passer au montage. C'est une autre étape. Il y a des techniciens qui interviennent pour la musique, le mixage, l'étalonnage, etc. Ce n'est pas facile, mais avec de petits soutiens à gauche et à droite, on a fait le documentaire. On a eu accès à l'hôpital Saint-Camille, à la fondation RAMA… Ce n'est pas un film qui a suivi des laboratoires d'écriture où l'on peut obtenir des coproductions. C'est un film qui a bénéficié de l'accompagnement de nombreuses structures. C'est ce qui a permis au film d'exister.
Il y a toujours une immersion. Et surtout, comme c'était une maladie vraiment cachée, une maladie qui touche à la dignité même de la femme, les agents de l'hôpital Paul 6 n'ont pas hésité à témoigner. Cependant, beaucoup de gens ont refusé de témoigner, pas à l'hôpital, mais dans le voisinage et parmi les proches du personnage. À la fondation RAMA, certains ont accepté de témoigner. C'était vraiment bien d'en parler pour sauver d'autres femmes.
Y a-t-il des moments dans le film qui ont particulièrement marqué vos esprits ?
Pendant la réalisation de ce film, le personnage racontait son histoire, son exclusion, son incapacité à être avec les gens en tant que femme. C'était vraiment émouvant. Malgré son exclusion, elle devait se battre pour se nourrir et nourrir ses enfants. Elle a six enfants et prend soin d'eux.
Notre temps de tournage occupait le temps de travail de cette marchande ambulante. À un certain moment, beaucoup de personnes pleuraient en entendant son histoire. Avec le cœur, nous avons réalisé ce projet. Nous avons dû cotiser pour lui donner de l'argent et pouvoir continuer le tournage. Elle a eu l'occasion de se soigner. Lorsqu'on commence les soins, on peut faire un mois ou deux mois. C'est une chance quand l'opération est un succès, sinon il peut arriver que l'opération se fasse plusieurs fois.
Est-ce plus complexe de réaliser un documentaire de 80 minutes que de jouer dans une série où l'on est l'acteur principal ?
Je dirais que ce n'est pas trop compliqué de jouer dans une série, dans un film, parce que tu ne fais qu'interpréter le travail de quelqu'un. Si tu as compris le réalisateur, tu peux mieux rendre son film.
Mais réaliser un film, c'est un autre enjeu. Ce n'est pas la même chose que de jouer. C'est un autre enjeu, car tu as en charge les techniciens, la production et les personnages. Sur le papier, on avait prévu 120 minutes de film, mais en réalité, le film dure 1h20 minutes.
Vous savez, quand on réalise un film, on veut toujours qu'il ait un bon parcours et on travaille pour cela. Pour le film, nous avons plus de 7 heures de rushes. Pour le pré-montage, nous étions à 3 heures. Ensuite, j'ai réduit à deux heures. Pour les besoins du FESPACO, j'ai encore sélectionné les plans et les idées fortes, celles qui provoquent beaucoup d'émotion. Maintenant, je suis à 80 minutes. C'est vrai que c'est douloureux, mais c'est parce que le film est aussi une question d'émotions.
Quel impact espérez-vous que votre documentaire aura sur le public burkinabè ?
Le fait de savoir qu'une personne vit un tel problème donne des idées de tolérance, d'écoute, d'accompagnement. En voulant donner vie à un enfant, on devient victime de fistules et notre vie s'en trouve impactée pendant 20 ans. Le public va apprécier le traitement émotionnel. Il ne s'agit pas de rire, non. Il y a des choses qu'on va comprendre, qui vont nous faire réfléchir.
J'avais deux courts métrages et un long métrage, mais c'est le long métrage qui a été retenu. Les courts métrages ne durent que neuf et treize minutes. Je veux que ce film ait un bon parcours dans les festivals. Au-delà de cela, il faut encore penser à d'autres projets de films à réaliser. Je souhaite réaliser un film documentaire dans mon quartier, Bassinko. Souvent, on ne connaît pas l'histoire, on ne sait pas qui est venu en premier, ce que les gens ont fait pour permettre l'arrivée de certaines commodités. C'est un projet qui, j'espère, va plaire aux gens du quartier et qui permettra de donner des leçons à d'autres cités en construction au Burkina Faso.
Avez-vous d'autres projets de documentaires ou de films en cours ?
En termes de projets, j'ai des longs métrages de fiction, des scénarios plus ou moins aboutis. Je les ai soumis à des résidences d'écriture et des laboratoires. Nous allons essayer de les produire. Ce sera de l'autoproduction, mais avec une bonne politique de l'État en cours, au niveau du cinéma, peut-être que nous pourrons obtenir un accompagnement. Les projets dorment dans les tiroirs et je pense qu'il faut les sortir.
Dans d'autres pays, comme le Nigeria, c'est 100, 200, 500 films par an qui sont tournés. Tout ce qui peut faire rêver les gens, il faut penser à le réaliser. Les conditions font souvent que la qualité n'est pas au rendez-vous. Mais il faut produire : un muscle qui ne travaille pas s'atrophie.
Comment voyez-vous votre avenir dans le domaine du cinéma documentaire ?
Je suis un peu double. J'ai commencé par la fiction, avec le Commissariat de Tampy. Après mon film d'école de fiction, c'est à Bruxelles que j'ai débuté avec le documentaire. J'ai même pris goût au documentaire. Quand je suis revenu, je suis allé au Sénégal. J'ai fait un master en cinéma documentaire. Le documentaire, c'est du cinéma réel. Ça me parle plus.
Chaque fois, des idées de documentaires trottent dans ma tête. Quand j'arrive quelque part et que je peux montrer des choses auxquelles les gens ne font pas attention, cela m'interpelle. C'est vrai que le documentaire ne se vend pas comme de la fiction, parce que c'est du cinéma réel. Souvent, les gens n'aiment pas regarder la pitié. Ils n'aiment pas non plus qu'on parle des problèmes. Ils préfèrent qu'on les flatte. On peut aller dans ce sens aussi. Mais la vie, ce sont les hauts et les bas. Il faut être là pour équilibrer les choses.
Le FESPACO, c'est dans une semaine. Un mot à l'endroit des cinéastes et cinéphiles ?
On va prier Dieu pour que tout se passe bien et pour que tous ceux qui vont venir puissent venir en bonne santé et repartir en bonne santé.
Nous allons encore demander à Dieu que tous ceux qui sont en compétition, d'une manière ou d'une autre, aient gain de cause. Je vais prier pour moi-même, pour que mon film gagne un prix et que ma participation me permette d'aller plus loin dans ma passion pour le cinéma documentaire et la fiction. Peut-être que des gens me verront aussi en tant que comédien et voudront que je joue dans leurs films. Que les gens sortent massivement pour voir les films, pour montrer qu'au Burkina, il y a la vie et la joie.
Si des gens viennent d'ailleurs pour regarder des films, nous, Burkinabè, devons sortir massivement pour aller dans les salles. Dieu bénisse le Burkina et qu'il donne la force aux autorités de guider le pays comme elles le souhaitent, dans la bonne voie, au bénéfice de tous.
Entretien réalisé par Fredo Bassolé
Lefaso.net
La Banque mondiale pour l'Afrique, United Bank for Africa (UBA) Plc, a démontré son engagement à favoriser la paix et la stabilité à travers l'Afrique avec un don historique de 500 000$ au Fond pour la paix de l'Union africaine (UA).
Ce don du Groupe UBA soutient les efforts de l'UA visant à promouvoir la sécurité, la résolution des conflits, le développement durable et une Afrique unifiée, comme l'envisage l'Agenda 2063 pour l'Afrique de l'UA.
Le Fond de l'UA pour la paix joue un rôle crucial dans le financement des efforts de médiation et de diplomatie préventive à travers l'Afrique, en renforçant les capacités institutionnelles et en garantissant des réponses rapides aux conflits émergents. Le soutien d'UBA souligne son engagement en faveur du progrès collectif des nations africaines, renforçant la conviction de longue date du groupe UBA selon laquelle la croissance économique et la stabilité régionale vont de pair.
Le Président du Comité Exécutif de Gestion du Fond de l'UA pour la Paix ; S.E Moussa Faki Mahamat a déclaré que “ la paix est synonyme de ressources, si nous voulons le développement et la stabilité, nous devons parvenir à la paix, la Banque Unie pour l'Afrique a démontré son engagement en faveur du développement de notre continent par cet engagement, à travers des ressources durables. Ensemble, nous continuerons à construire un continent pour l'avenir. ”
Le Président du Groupe UBA, M. Tony Elumelu, qui a annoncé le don à Addis-Abeba, en Éthiopie, a souligné les raisons du soutien du groupe UBA à l'UA.
Elumelu a expliqué que l'on ne saurait trop insister sur la nécessité pour les entreprises de façonner l'avenir de l'Afrique, et qu'en investissant dans la paix et la sécurité, UBA contribue à un environnement dans lequel les entreprises, les communautés et les nations peuvent prospérer, favorisant le développement durable et la prospérité économique pour tous.
"UBA s'engage à faire progresser le développement durable, à améliorer la qualité de vie à travers l'Afrique et le lien vital entre la croissance économique des Africains et des entreprises africaines et la stabilité assurée par la paix et la sécurité", a déclaré Elumelu.
Présente dans plus de 20 pays d'Afrique, UBA croit fermement au potentiel du continent, ajoutant que "le développement viendra avec la paix, et chaque individu, organisation et entreprise devrait s'engager dans cette voie".
Le Président d'UBA a pris le temps de féliciter l'Union Africaine pour son dévouement inébranlable à la promotion de la paix et de la sécurité à travers l'Afrique, affirmant que le Groupe UBA est honoré de s'associer à l'UA dans cette noble entreprise, tout en recherchant une collaboration plus approfondie entre les deux institutions.
La Directrice du Secrétariat du Fond pour la paix de l'Union Africaine, Dagmawit Moges Bekele, et le Président du Groupe United Bank for Africa (UBA), lors de la cérémonie de signature de l'accord pour le don historique de 500 000 $ au Fond pour la paix de l'Union Africaine (UA) à Addis-Abeba, en Éthiopie, ce week-end.Au fil des années, l'engagement du Groupe UBA en faveur de la croissance et de la stabilité du continent a été inébranlable, y compris la contribution de 14 millions de dollars de la Fondation UBA pour catalyser une réponse panafricaine globale à la lutte contre la pandémie mondiale de coronavirus (COVID-19).
Ce don a apporté un soutien important et indispensable au Nigeria et à 19 autres pays africains, en fournissant du matériel de secours, des installations de soins intensifs et un soutien financier aux gouvernements.
Le Fond pour la paix de l'Union africaine (AUPF) est un mécanisme financier établi par l'Union Africaine pour soutenir les initiatives de paix et de sécurité à travers le continent, principalement axé sur les opérations de prévention des conflits, de médiation et de consolidation de la paix grâce à des fonds alloués à diverses activités de soutien à la paix à travers l'Afrique, y compris le renforcement des capacités institutionnelles et les opérations de soutien à la paix ; elle est considérée comme un pilier clé de l'Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA).
Opérant dans vingt pays africains ainsi qu'au Royaume-Uni, aux États-Unis d'Amérique, en France et aux Émirats arabes unis, UBA fournit des services bancaires de détail, commerciaux et institutionnels, leader en matière d'inclusion financière et mettant en œuvre une technologie de pointe. United Bank for Africa est l'un des plus grands employeurs du secteur financier sur le continent africain, avec 25 000 employés à l'échelle du groupe et au service de plus de 45 millions de clients dans le monde.
L'accès à l'énergie reste un défi majeur au Burkina Faso. Une grande partie de la population n'a toujours pas accès à l'électricité, et les coupures de courant sont récurrentes, particulièrement en période de fortes chaleurs. Cette situation freine le développement économique du pays, affecte la productivité des entreprises et complique le quotidien des ménages.
Ainsi, l'énergie solaire apparaît comme une solution adaptée à ce contexte. Abondante, propre et renouvelable, elle constitue une véritable alternative accessible et durable aux autres sources d'énergies au Burkina Faso.
L'énergie solaire : une opportunité pour le Burkina Faso
Le Burkina Faso bénéficie d'un ensoleillement exceptionnel, estimé à 1 972 kWh/m²/an, soit environ 5,5 kWh/m²/jour (comparé à la France qui est de de 2,5 kWh/m²/jour soit 50% de moins). Cette ressource est encore trop souvent sous-exploitée, et représente une opportunité unique pour répondre aux besoins énergétiques croissants du pays. En effet, l'adoption de l'énergie solaire permet de réduire la dépendance aux importations d'électricité et aux combustibles fossiles, coûteux et instables. Pour preuve, aujourd'hui, 60% de l'électricité que nous consommons est importée, essentiellement des pays voisins comme la Côte d'Ivoire (15%) et le Ghana (45%). Adopter le solaire, c'est bénéficier d'une énergie plus stable et abordable.
En parallèle, l'énergie solaire, grâce à son caractère propre et renouvelable, constitue une solution alignée avec les objectifs globaux de transition énergétique et de lutte contre le changement climatique. Sur le plan social, l'énergie solaire offre une opportunité essentielle pour étendre l'accès à l'électricité dans les zones rurales, où les infrastructures traditionnelles sont souvent absentes ou insuffisantes. En fournissant une source d'énergie fiable et abordable, elle contribue directement à l'amélioration des conditions de vie des populations.
Les défis liés à l'adoption de l'énergie solaire
Malgré ses nombreux avantages, l'énergie solaire fait face à plusieurs obstacles. Le coût initial des infrastructures solaires constitue un frein majeur, souvent inabordable pour les ménages et les petites entreprises. Le prix moyen d'une installation solaire de qualité s'élève à 1 million de francs/ KW pour un ménage contre 500 mille francs / KW pour une entreprise. Par ailleurs, le pays souffre d'un manque de techniciens qualifiés pour l'installation et la maintenance des systèmes solaires. Les difficultés liées à la partie logistique et l'approvisionnement du matériel de qualité sont des aspects qui continuent à freiner le développement du solaire au Burkina Faso.
Ces obstacles techniques et financiers sont aggravés par un cadre réglementaire qui reste peu favorable au développement du solaire, malgré les efforts réalisés en ce sens. Par exemple, malgré l'adoption du décret, la revente d'électricité sur le réseau SONABEL n'est pas encore opérationnel. Par ailleurs, les mécanismes de financement adaptés aux besoins du secteur solaire manquent cruellement.
SolarDev : une solution innovante pour faciliter l'adoption du solaire
Dans ce contexte, de nombreuses initiatives locales et innovantes se sont développées et visent à démocratiser cette solution. C'est le cas d'Alioth System qui, en plus de la vente et de l'installation d'installations solaires de tailles variées, propose des kits solaires à destination des ménages en situation off-grid (non-connectés au réseau SONABEL).
C'est face au défi du coût élevé de l'investissement dans le solaire que SolarDev a cherché à se positionner. A travers un modèle de type location-vente, nous préfinançons les projets de nos clients, dont le besoin a été préalablement défini par nos soins. Ce modèle vient soulager nos clients dans l'accès à l'énergie solaire en les préservant du coût élevé de l'investissement initial. Grâce à cette approche, nos clients ont pu bénéficier d'une source d'énergie fiable, tout en réduisant leur facture d'électricité.
Vers un avenir durable : lever les obstacles et construire une vision d'avenir
Pour favoriser l'essor de l'énergie solaire au Burkina Faso, il est aujourd'hui essentiel que l'ensemble des acteurs concernés travaillent ensemble à la levée des principaux obstacles au développement du solaire.
Le gouvernement a un rôle actif à jouer à travers des subventions, des programmes de financement et un cadre réglementaire simplifié pour attirer les investisseurs et soutenir les entreprises solaires. Parallèlement, les banques locales et les institutions de microfinance doivent proposer davantage de produits financiers adaptés, pour faciliter l'accès au financement des projets solaires. Il est également crucial de renforcer les capacités locales en formant des techniciens spécialisés et en soutenant l'émergence de petites entreprises locales dans la production et la maintenance des équipements solaires.
L'énergie solaire représente aujourd'hui une opportunité unique et elle doit devenir un moteur de développement pour le Burkina Faso. La concrétisation de cette vision nécessite une mobilisation collective autour du solaire, un secteur porteur pour l'avenir énergétique du Burkina Faso.
Solar Dev (https://solardevbf.com/)
Désigné comme pays invité d'honneur de la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le Tchad veut réussir le pari de ce rendez-vous du 7e art. En séjour à Ouagadougou pour les préparatifs, Abdoulaye Souleymane Ousman Babalé, cinéaste et secrétaire général du ministère du Développement touristique, de la culture et de l'artisanat du Tchad, a répondu aux questions de la rédaction de Lefaso.net.
Lefaso.net : La 29e édition du FESPACO commence dans moins d'un mois. Quel est l'objet de votre visite à Ouagadougou ?
Abdoulaye Souleymane Ousman Babalé : L'objet de notre énième séjour ici à Ouagadougou est d'accélérer les préparatifs de notre participation à la 29e édition du FESPACO. C'est aussi l'occasion pour nous de rencontrer la communauté tchadienne du Burkina Faso pour les impliquer et voir les attentes pour que la réussite de notre participation soit effective.
A ce jour, le Tchad est-il prêt pour réussir le pari en tant que pays invité d'honneur ?
Nous sommes convaincus que le pari sera gagné car le comité national d'organisation du FESPACO a pris toutes les dispositions nécessaires pour que nous soyons à la hauteur et que notre participation soit la plus belle. Nous sommes prêts.
En tant que cinéaste, vous avez participé à plusieurs éditions du FESPACO. Dites-nous quelles seront les innovations du Tchad à l'édition de cette année ?
Les innovations ont été déjà présentées par la délégation générale du FESPACO et pour nous, en tant que participants, nous sommes ravis de vous informer qu'on est en train de se mobiliser pour faire déplacer la plupart de nos ambassadeurs culturels ici à Ouagadougou pour qu'on fasse découvrir nos cultures aux festivaliers.
Comment se porte actuellement le cinéma tchadien ? Quels sont vos défis et atouts ?
Le cinéma tchadien existe et renaît à nouveau grâce à une politique cinématographique qu'on est en train de mettre en œuvre sous la clairvoyance du maréchal Mahamat Idriss Déby Itno. Je tiens à vous informer que c'est pour la première fois qu'on a lancé un appel à projets pour la production et postproduction de films. Il est prévu d'autres actions concrètes pour le quinquennat à venir. Le véritable défi repose sur la formation.
Comment votre pays compte tirer profit de ce grand rendez-vous du cinéma africain ?
Le profit, c'est d'abord que les festivaliers puissent découvrir nos films, ce cinéma qu'ils connaissent bien, car on a toujours été présents et avec des films qui ont fait parler le monde. C'est l'occasion pour nous d'embarquer les partenaires afin qu'ils sachent que le Tchad a orienté aussi sa vision vers ce secteur qui peut rapporter beaucoup pour l'économie, car c'est une industrie.
Le Tchad a une forte communauté résidant au Burkina Faso. Comment comptez-vous exploiter cet avantage pour la 29e édition du FESPACO ?
La communauté sera mise à l'honneur et elle sera mise à profit pour une communion entre ceux qui vivent ici et ceux qui viennent de N'Djamena. Vous savez, c'est toujours un plaisir pour les Tchadiens de se retrouver en famille, surtout hors du pays. Cette communauté regorge énormément de talents et est capable de présenter le Tchad en miniature.
Quel est votre mot de fin ?
C'est vraiment de remercier les autorités du Burkina Faso pour l'appui et la fraternité. Aux médias du Burkina aussi, merci. Je nous souhaite un bon festival.
Propos recueillis par Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
La 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) va connaître une innovation. Il s'agit de la Semaine de la critique (SEC). Le projet a été dévoilé ce mardi 28 janvier 2025 au cours d'une conférence de presse au siège du FESPACO, par l'Association des critiques de cinéma du Burkina (ASCRIC-B).
L'Association des critiques de cinéma du Burkina (ASCRIC-B) organise la première édition de la Semaine de la critique (SEC). « La critique, outil de promotion des cinémas d'Afrique ». C'est sous ce thème que la première édition de la Semaine de la critique va se dérouler du 23 au 28 février 2025.
« La Semaine de la critique vise à réaffirmer la place de la critique au cœur de cet événement majeur qu'est le FESPACO, tout en valorisant son rôle d'intermédiaire entre les films et leurs spectateurs », a affirmé Abraham Bayili, le président de l'ASCRIC-B.
Première du genre, cette initiative veut se positionner comme un espace d'ouverture, de visibilité et de dialogue, une opportunité unique de mettre en avant des œuvres qui, bien que souvent restées en marge des projecteurs, méritent une attention toute particulière.
À en croire le bureau de l'ASCRIC-B, les objectifs sont de donner une visibilité accrue à la critique cinématographique durant le FESPACO, à travers une programmation diversifiée et inclusive ; de proposer une sélection originale de films d'Afrique et de sa diaspora choisis pour leur audace artistique et leur profondeur thématique ; de créer un espace de rencontres et de discussions entre professionnels du cinéma, critiques et spectateurs ; et de favoriser la production et la diffusion d'articles de critique pour enrichir le discours autour du cinéma africain.
Abraham Bayili, le président de l'ASCRIC-BUn rendez-vous à chaque édition du FESPACO
Pour cette première édition, la critique va porter sur dix œuvres cinématographiques à savoir cinq films fictions et cinq documentaires. La sélection de ces films a été faite conformément à la base de données du FESPACO, a rassuré le président de l'ASCRIC-B.
Au cours de la Semaine de la critique, le prix de la critique Clément Tapsoba sera attribué à deux films. Il s'agit d'un prix en hommage à Clément Tapsoba, l'un des membres fondateurs de l'ASCRIC-B.
La Semaine de la critique aura lieu à chaque édition du FESPACO. Il y aura des panels, un master class, des débats-forums, l'animation d'un bulletin d'information, la dédicace du livre « Idrissa Ouédraogo, le Maestro du cinéma africain », écrit par le Dr Victor Kabré, membre de l'ASCRIC-B.
Les projections de la Semaine de la critique vont se tenir dans les salles homologuées par le FESPACO. Les initiateurs informent que tous les cinéphiles peuvent prendre part à cette semaine de la critique.
Il faut rappeler que la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) va se tenir du 22 février au 1er mars 2025 sous le thème « Cinéma d'Afrique et identités culturelles ». Le Tchad est le pays invité d'honneur.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Le tirage au sort de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2025 au Maroc a eu lieu le lundi 27 janvier 2025, à Rabat, au Maroc. Le Burkina Faso est logé dans le groupe E en compagnie de l'Algérie, du Soudan et de la Guinée Équatoriale. Dans ce micro-trottoir, les journalistes sportifs burkinabè analysent la poule des Étalons. Si pour certains les Étalons sont bien logés, pour d'autres la vigilance doit être observée.
« Je pense que le Burkina est dans un groupe à sa portée », Lassina Sawadogo, RTB/télé
C'est un tirage abordable et acceptable pour les Étalons parce qu'on aurait pu tomber dans un groupe beaucoup plus difficile. Quand on pense au groupe A que je considère comme étant le groupe de la mort. Je pense que c'est un groupe qu'on peut aborder. Mais ce n'est pas un groupe qui sera facile. L'Algérie est en reconstruction après son fiasco à la CAN en Côte d'Ivoire en 2024. La Guinée Équatoriale, nous savons ce qui s'est passé avec cette équipe à la CAN passée. Le Soudan revient dans cette compétition, il est un inconnu qu'il faudra prendre au sérieux. Bref, je pense que le Burkina est dans un groupe à sa portée. Maintenant, il faut être focus et se préparer et croiser les bras que les joueurs qui seront convoqués arrivent en pleine forme. Il y a des questions auxquelles il va falloir apporter des réponses. Comme je l'ai dit, je souhaite qu'on arrive avec un groupe qui a beaucoup d'énergies. La CAN au Maroc est très relevée avec beaucoup d'équipes ambitieuses, à commencer d'abord par le pays organisateur.
C'est un groupe ouvert pour les Étalons mais pas facile selon Lassina Sawadogo« Ce sont des petites équipes qui nous mettent en difficulté », Christelle Paré, RTB/télé
Le Burkina Faso a ses chances comme tous les pays qui sont dans ce groupe. C'est un groupe assez ouvert. Ce sont des pays qui se sont déjà rencontrés. A la dernière CAN en Côte d'Ivoire, Burkina Faso-Algérie se sont affrontés. Pendant les éliminatoires de la Coupe du monde 2014 aussi et même lors des éliminatoires de la coupe du monde 2022. Par rapport à la Guinée Équatoriale, on a joué un match amical en 2023 avec eux qui s'est soldé par un match nul. J'y était et ils étaient fiers d'avoir fait un match amical avec le Burkina. Il faut dire aussi que cette équipe de la Guinée avait sorti l'Algérie pendant la CAN au Cameroun en 2022. On a l'impression que c'est un groupe très facile. Nous avons déjà vu ce qui s'est passé avec l'Angola à la CAN passée. C'est pour vous dire que ce sont des petites équipes qui nous mettent en difficulté. Prenons l'exemple des éliminatoires avec le Malawi. Concernant l'autre adversaire le Soudan, nous nous sommes déjà croisés aussi au Gabon. C'est un groupe où toutes les équipes se connaissent. Donc, il faut qu'on se prépare bien sinon chacune des équipes à ses chances. Même avec la Guinée Équatoriale, nous avons déjà joué contre elle en 2015 ; le match s'est soldé par zéro but partout. Il faut s'attendre à des matchs compliqués puisque nous avons déjà croisé toutes ces équipes lors d'une phase finale de CAN.
Le Burkina a ses chances comme toutes les équipes, déclare Christelle Paré« Il faut que nos joueurs bossent dur pour ne pas se laisser surprendre par le Soudan et la Guinée Équatoriale », Juste Obissa Mien, Lefaso.net
C'est du déjà vu. C'est un groupe qui est jouable. Nous avons croisé à plusieurs reprises l'Algérie en phase finale de la CAN. La CAN en Côte d'Ivoire est la plus récente. On a fait un nul 2-2 alors qu'on menait 2-0. Notre dernière confrontation avec la Guinée Équatoriale date de la CAN 2015 où on a fait également un nul 1-1. Pour ce qui concerne le Soudan, notre dernière confrontation date de 2012, à la CAN. Le Soudan avait eu raison de nous par le score de 2 à 1. Contrairement à ce que pensent les gens, ce n'est pas l'Algérie notre adversaire coriace mais plutôt le Soudan et la Guinée Équatoriale. Ce sont les deux équipes à battre. La poule est prenable mais il faut forcément que les joueurs bossent dur pour ne pas se laisser surprendre par ces deux équipes. Il faut aussi de la discipline. On ne va pas réveiller les vieux démons, mais il faut le dire, sans discipline, on n'ira nulle part.
Pour Juste Obissa Mien, les Étalons doivent faire preuve de discipline« C'est à eux de nous prouver qu'ils sont une génération qui mérite de remporter la CAN », Kader Traoré de L'Observateur Paalga
Quand on des ambitions de remporter le trophée, il n'y a pas de choix d'adversaires possibles à faire. Notre souhait, c'est d'avoir des adversaires à notre portée afin de ne pas dépenser trop d'énergies pour le premier tour et monter en puissance pour le reste de la compétition. Mais déjà avec ce groupe, c'est jouable pour les Étalons parce qu'ils connaissent déjà leurs adversaires. L'équipe nationale a son mot dire. Le premier adversaire des étalons comme l'a dit leur capitaine Bertrand Traoré, ce sont les Étalons eux-mêmes. Ils sont tous conscients de la tâche qui les attend. Mais avant le coup d'envoi, il faut que les joueurs soient compétitifs dans leurs clubs, que chacun prenne conscience que nous sommes à la recherche d'une étoile qui nous manque depuis. Il faut être conscient de cela et je sais qu'ils le savent bien. Sinon, ce n'est pas gagné à l'avance. On se dit que le staff technique va avoir une préparation conséquente. D'ailleurs, ils ont la chance d'avoir les éliminatoires de la coupe du monde et c'est un bon exercice avant d'arriver à la CAN. Ils ont les moyens, c'est à eux de nous prouver qu'ils sont une génération qui mérite de remporter la CAN.
De l'avis de Kader Traoré, l'équipe nationale aura son mot à dire« Dans cette poule, il n'y a pas de léviathan dont le nom provoque des sueurs froides » Arsène Konditambé, BF1
Aujourd'hui, les noms ne comptent plus trop dans le football africain, le Ghana en sait quelque chose vu qu'il ne sera pas au prochain rendez-vous continental. Rappelez vous comment la Guinée Équatoriale a humilié la Côte d'Ivoire à domicile. La poule du Burkina Faso est équilibrée, comme les autres d'ailleurs. Dans cette poule, il n'y a pas de léviathan dont le nom provoque des sueurs froides. L'Algérie semble être le favori mais ce n'est pas une nation qui nous empêche de dormir. Nous nous connaissons trop bien et ce sont des retrouvailles. Chaque nation peut tirer les marrons du feu. Attention à ne négliger aucun adversaire, chaque équipe est à prendre au sérieux. Le plus important ce sera la préparation avant la CAN et la forme de chaque étalon en décembre.
Chaque équipe est à prendre au sérieux, prévient Arsène KonditambéNote: ">LIRE AUSSI : CAN 2025 : Le Burkina Faso dans la poule E en compagnie de l' Algérie, du Soudan et de la Guinée équatoriale
Micro-trottoir réalisé par Serge Ika Ki
Lefaso.net
Un colloque international sur les déplacements forcés de populations en Afrique se tient à Ouagadougou du 28 au 30 janvier 2025. La cérémonie d'ouverture de ce colloque a eu lieu dans la matinée de ce mardi 28 janvier 2025, en présence des représentants des ministres en charge de l'enseignement supérieur et des affaires étrangères.
"Déplacements forcés de populations en Afrique de l'Ouest et du Centre : dynamiques et réponses", c'est sur ce thème que vont plancher pendant trois jours, les participants à cette rencontre internationale. Ce colloque est organisé par la Chaire de recherche sur les déplacements forcés des populations en Afrique de l'Ouest (CRDF-AO) de l'université Joseph Ki-Zerbo et le Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR).
L'objectif global de ce colloque international est de favoriser la recherche et de faciliter le partage de connaissances et d'expériences sur la question des déplacements forcés de populations en Afrique, ses enjeux et conséquences. Il s'agit donc de discuter de la dynamique de ces déplacements et de proposer des solutions.
De façon spécifique, ce colloque permettra d'analyser les normes juridiques, les politiques de migration ainsi que les dynamiques des déplacements forcés en Afrique de l'Ouest et du Centre en identifiant les tendances émergentes et les défis à relever, de comprendre les dynamiques environnementales, démographiques, politiques et socioéconomiques ainsi que les facteurs de déplacements forcés, d'encourager la production de recherches scientifiques de haute qualité sur les enjeux liés aux déplacements forcés en vue de proposer aux acteurs humanitaires, de développement et de paix, de nouvelles approches innovantes de gestion, de protection et de réponses aux crises de déplacements forcés en Afrique, etc.
La cérémonie d'ouverture a été présidée par le Pr Jean-François Silas Kobiané, président de l'université Joseph Ki-Zerbo, représentant le ministre en charge de l'enseignement supérieur. Au nom du ministre de l'enseignement supérieur, il a indiqué que l'accroissement continu du nombre de Personnes déplacées de force (PDF) au Burkina Faso depuis 2015 ne pose pas seulement le problème de la persistance, voire l'augmentation des attaques terroristes, mais aussi, les faiblesses des politiques et mécanismes de relèvement et de réinsertion des personnes déplaces de force dans l'économie nationale et la société burkinabè.
Le Pr Jean-François Silas Kobiané, président de l'université Joseph Ki-Zerbo, représentant le ministre en charge de l'enseignement supérieurPour le Pr Jean-François Silas Kobiané, les PDF font face à des défis considérables en matière d'accès à l'alimentation, l'éducation, aux soins de santé, à l'emploi, à la sécurité et, de façon générale, aux opportunités socio-économiques de base. Ils font également face à des crises psychotraumatiques. Ce colloque à travers le thème de réflexion, permettra selon lui, de lever certaines contraintes.
Toujours selon lui, ce colloque est interdisciplinaire, et s'articule autour des thématiques comme le panorama et la dynamique des déplacements, les défis humanitaires, les cadres juridiques, politiques et institutionnels, la protection des personnes déplacées de forces, la prévention et gestion des conflits et des catastrophes naturelles, la Technologie de l'information et de communication (TIC) et innovation dans l'assistance humanitaire, les solutions durables et dynamiques de développement.
Le présidium lors de la cérémonie d'ouverture du colloqueAbdouraouf Gnon-Kondé est le directeur régional du HCR pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Pour lui, l'Afrique de l'Ouest et du Centre est aujourd'hui l'épicentre d'une crise d'une ampleur sans précédent. D'où l'importance de ce colloque international. « Plus de 14 millions de personnes sont déplacées, forcées de quitter leur foyer en quête de sécurité. Ces chiffres, derrière lesquels se cachent des drames humains, reflètent l'urgence de notre action collective. Ces chiffres alarmants ne sont pas de simples statistiques, ce sont des enfants privés d'éducation, des femmes et des hommes luttant pour reconstruire leur vie, des communautés entières confrontées à des pertes indescriptibles », a-t-il alerté.
Pour lui, ce colloque international est une opportunité précieuse pour réfléchir ensemble, partager des idées et transformer ces idées en actes concrets. Une rencontre internationale qui répond à l'approche portée par le HCR. « Dans cette dynamique, l'initiative de ce colloque international s'inscrit pleinement dans l'approche de réponse durable portée par le HCR. En établissant des passerelles solides entre le monde académique et les actions de réponses sur le terrain, le HCR ambitionne stimuler des réflexions novatrices et renforcer les capacités des acteurs à tous les niveaux. Ce dialogue du HCR avec les universités et centres de recherche n'est pas seulement une opportunité pour approfondir notre compréhension des enjeux des déplacements forcés, mais également un levier stratégique pour élaborer des réponses adaptées et durables », a déclaré Abdouraouf Gnon-Kondé.
Abdouraouf Gnon-Kondé, directeur régional du HCR pour l'Afrique de l'Ouest et du CentreLe partenariat entre le HCR et le CRDF-AO comprend trois volets à savoir le développement des recherches approfondies sur les causes dynamiques et solutions liées aux déplacements forcés, l'intégration des populations déplacées dans les systèmes éducatifs existants, en leur offrant des opportunités équitables d'apprentissage et de formation, la sensibilisation et le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la réponse aux déplacements forcés, pour une action collective plus efficace et durable.
« Ces initiatives renforcent notre conviction que la connaissance, associée aux recherches académiques et à l'action, est un moteur de changement durable. En étudiant les réalités complexes des déplacements forcés, en formant les générations futures, et en bâtissant des solutions inclusives, nous posons les bases d'un avenir où les déplacés ne seront plus seulement des victimes, mais des contributeurs actifs au développement de leurs communautés et de leurs pays », a précisé le directeur régional du HCR pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre.
Photo de famille des participantsDe son côté, tout en saluant la résilience des populations déplacées et de leurs communautés hôtes, Carol Flore Smereczniak, coordonnatrice résidente du système des nations unies et coordonnatrice humanitaire au Burkina Faso, a souligné que ce colloque international représente une plateforme unique pour réfléchir aux défis communs et partager des solutions adaptées aux réalités locales. Elle a également réaffirmé l'engagement du système des nations unies, à accompagner les dirigeants et les populations de la région.
« L'accent mis sur des thématiques telles que la prévention des conflits, la protection des droits fondamentaux et l'utilisation des technologies, illustre l'ambition collective de dépasser les réponses classiques et de bâtir un avenir plus inclusif et durable. Permettez-moi de réaffirmer que le système des nations unies est résolument engagé à accompagner les gouvernements et les populations de la région. Nos principes fondamentaux ‘'ne laisser personne de côté'' et ‘'agir en respectant les contextes locaux'' restent au cœur de toutes nos interventions », a-t-elle assuré.
En marge de la cérémonie d'ouverture des travaux, des films documentaires sur les réfugiés et les personnes déplacées internes, ont été projetés. Une vingtaine de communications seront animées par d'éminents universitaires durant ces trois jours de travaux.
Pour rappel, la Chaire de recherche sur les déplacements forcés des populations en Afrique de l'Ouest (CRDF-AO) est une initiative académique et de recherche dédiée à l'étude approfondie des déplacements forcés de populations en Afrique de l'Ouest. Elle a pour mission de promouvoir une recherche inclusive et sensible au genre pour générer des solutions innovantes, renforcer les capacités des acteurs et améliorer les conditions de vie des personnes déplacées de force et des communautés d'accueil en Afrique de l'Ouest.
Mamadou ZONGO
Lefaso.net
Sous la bannière d'une organisation ou à titre personnel et individuel, ces participants à la manifestation marquant l'an I du retrait des pays de l'AES de la CEDEAO et de soutien à la Confédération des Etats du Sahel (28 janvier 2025 à la Place de la nation de Ouagadougou), dévoilent davantage leurs motivations et même attentes. Réactions ... !
M. Sawadogo, membre d'une organisation russo-burkinabè : Nous sommes très heureux de cette décision de sortir de la CEDEAO et d'évoluer désormais dans l'AES. Nous ne voulons même plus entendre parler de la CEDEAO, ni aujourd'hui ni demain. Nous voulons une souveraineté et une indépendance dignes, dans l'intégrité et l'honneur. Nous posons cet acte pour la postérité ; nos enfants et petits-enfants, pour qu'ils soient fiers de nous demain et qu'ils ne souffrent pas comme nous avons souffert. Le capitaine Ibrahim Traoré est venu, c'est pour nous sauver. Sinon, il pouvait faire sa jeunesse, au lieu de risquer sa vie comme il l'a fait. Il s'est battu pour sortir le pays des griffes de l'impérialisme, de la CEDEAO. Voilà pourquoi, nous l'accompagnons et l'accompagnerons, toujours. La patrie ou la mort, nous vaincrons !
M. SawadogoM.Lankoandé, de l'association « La France doit partir » : Je suis venu de la région de l'Est pour spécialement prendre part à cette manifestation, pour soutenir l'AES et l'ensemble des trois pays. Nous n'avons pas le choix, il faut quitter la CEDEAO, nous voulons être libres. Quitter la CEDEAO, c'est ne plus être esclave. Je demande aux populations, notamment celles de la région de l'Est, de rester soudées derrière notre grand leader, son excellence le capitaine Ibrahim Traoré, le sauveur du Burkina Faso. Je dis merci à votre média pour m'avoir donné la parole pour m'exprimer, j'en suis très content et je remercie l'ensemble de la population qui est venue manifester pour soutenir notre président, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré.
M. LankoandéOusmane Ouédraogo, membre d'une organisation russo-burkinabè : Nous sommes-là pour que la CEDEAO sache que nous n'avons plus affaire à elle. Nos enfants, nos petits-enfants, nos papas et mamans n'ont plus rien à faire avec elle. Nous sommes-là pour un avenir meilleur de nos descendances. Désormais, nous sommes concentrés sur l'option prise par les trois pays (Burkina, Mali, Niger), que nous saluons de tout cœur. Nous prions que Dieu puisse accompagner ces trois pays pour le bonheur des peuples. La patrie ou la mort, nous vaincrons !
Ousmane OuédraogoSouleymane Kindo : Je remercie Dieu de nous avoir permis de voir ce jour où nous faisons le deuil de la CEDEAO. Nous ne parlons plus de la CEDEAO. A partir d'aujourd'hui, nous ne voulons plus entendre parler de la CEDEAO. J'ai un message qui me tient à cœur, que je souhaiterais partager. Ce message, c'est d'inviter chacun à comprendre la vision des trois chefs d'Etat. Pendant plus de 60 ans de coopération avec les impérialistes, nous n'avons profité en rien. Le seul mérite, c'est d'avoir semé la zizanie entre nous peuples africains, cogné nos têtes.
Les Africains s'entretuent, sans savoir que c'est l'impérialisme qui est à la base. Si on n'y prend garde, si on ne se met pas ensemble, ce qui va suivre maintenant, c'est le pillage de nos ressources ; ils vont nous pousser à nous entretuer pour s'accaparer nos ressources. Mais, il faut que chaque Africain sache que s'il trahit la lutte, s'il se fait complice des impérialistes, lorsque ces derniers vont atteindre leurs objectifs, c'est le traitre qu'il vont d'abord éliminer avant les autres. Je ne suis pas allé à l'école, mais j'ai la conviction que l'impérialisme éliminera d'abord ceux qui l'ont aidé à s'installer en Afrique, dans les Etats, avant d'arriver aux autres.
Souleymane KindoVoilà pourquoi, je voudrais lancer l'appel à tous les Africains, à faire en sorte que l'impérialisme ne s'installe pas dans nos pays. Je voudrais que ceux qui sont allés à l'école, les intellectuels, réfléchissent aux solutions et travaillent pour nous éviter le pire. Pour cela, j'appelle les uns et les autres à ne pas jeter des peaux de banane sur le chemin du président du Faso, qu'on ne fasse pas obstacle à sa marche, il travaille pour le bien de tout le monde, accompagnons-le donc pour qu'il réussisse sa mission.
Sayouba Guira : Je suis venu à la manifestation pour témoigner aux Burkinabè qu'on doit être unis pour lutter contre les ennemis et tous ceux qui ne veulent pas voir notre pays avancer. C'est pourquoi, je pense que nous devons accompagner le président Ibrahim Traoré, qui est venu pour défendre notre pays. Nous devons nous mobiliser derrière lui, pour lui montrer qu'il n'est pas seul et que nous sommes contents de lui, qu'il se rassure de notre soutien dans sa marche.
Sayouba GuiraC'est vrai qu'il y a des Burkinabè qui sont inquiets du retrait de la CEDEAO, je pense que c'est normal, nous allons souffrir, parce qu'on ne peut pas faire de l'omettre sans casser des œufs, mais après ça, nous allons récolter les retombées positives de notre lutte et vivre à l'aise. Sans sacrifice, il n'y a pas de vie meilleure. J'exhorte les trois pays, le Mali, le Burkina et le Niger, à poursuivre la lutte qu'ils ont entamée il y a environ une année maintenant. Certes, c'est difficile, mais on remarque qu'au fur et à mesure qu'on avance, les choses deviennent faciles et s'améliorent. J'invite donc les peuples des trois pays à resserrer les rangs, car demain sera meilleur.
Nos parents ont été bernés, nous ne devons plus accepter certaines choses ; nous devons nous battre pour un lendemain meilleur. Je suis confiant de la dynamique que nous avons prise et dans deux à trois ans, nous serons tous heureux. Je tiens à vous dire merci, vous qui avez accepté de me tendre le micro, moi citoyen anonyme qui vient d'un quartier lointain, qui n'appartient à aucune organisation, pour me permettre d'exprimer moi aussi mon opinion, pour montrer que nous aussi on existe, j'en suis vraiment très heureux. Que Dieu vous bénisse et bénisse votre travail !
Sayouba Guira, en parade avec son tricycle, a été une attraction au pied du rond-point des cinéastes.Propos recueillis par O.H.L.
Lefaso.net
Plusieurs milliers de manifestants ont, ce mardi 28 janvier 2025, pris d'assaut la Place de la nation de Ouagadougou, pour « commémorer » l'an I du retrait des pays de l'AES de la CEDEAO et soutenir les trois chefs d'Etat (Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani) dans la marche entamée avec la Confédération des Etats du Sahel.
Parmi les leaders d'organisations aperçus sur les lieux, Abdoul Karim Baguian dit Lota. A la tête de plusieurs jeunes manifestants, vêtus de tee-shirts aux couleurs nationales burkinabè et des symboles de l'AES, Abdoul Karim Baguian dit Lota, considéré comme fervent opposant au pouvoir du MPSR II à son avènement, et avec lequel il a d'ailleurs eu mailles à partir, s'exprime sur sa présence à la manifestation et dévoile, par ricochet, son opinion sur ce sujet de l'heure.
Lefaso.net : A quel titre êtes-vous-là et comment se déroule la manifestation pour vous ?
Abdoul Karim Baguian dit Lota : D'emblée, je voudrais rendre gloire à Dieu qui nous a permis d'arriver à ce jour. C'est vraiment un jour inoubliable et historique pour l'ensemble du peuple burkinabè ; parce que vous n'êtes pas sans savoir que l'activité d'aujourd'hui porte sur notre souveraineté et notre vraie autonomie. C'est surtout ce qui motive ma participation à cette grande mobilisation. Je souhaiterais que l'ensemble du peuple africain sache que l'indépendance doit être totale, la souveraineté doit être totale, la liberté doit être totale.
Lefaso.net : Et vous êtes, visiblement, à la tête de plusieurs manifestants !
Effectivement, c'est au regard de l'importance de ce rendez-vous, que nous avons jugé nécessaire de mobiliser la jeunesse du Kadiogo (la province du Kadiogo comprend la commune de Ouagadougou et les six communes rurales rattachées : ndlr), surtout ceux-là (les jeunes : ndlr) qui sont avisés, qui sont convaincus de la marche rayonnante qui a été initiée par le président Ibrahim Traoré et son gouvernement.
Lefaso.net : Le groupe à la tête duquel vous êtes, est-ce une mobilisation spontanée ou s'inscrit-elle dans le cadre d'une organisation formelle, comme on en a coutume ?
Voyez-vous, nous sommes en guerre. Et quand on parle de guerre, on n'a pas le temps pour préparer quoi que ce soit. Nous sommes en guerre et dès lors, nous sommes appelés à être prêts et à être réactifs à tout moment. Donc, je peux vous assurer que la mobilisation de ce matin a été spontanée, du moment où le peuple burkinabè a soif de sa souveraineté, de son indépendance.
Lefaso.net : Ce jour consacre le départ définitif, conventionnel, des trois pays de la CEDEAO. A partir de cet instant, quel doit être le mot d'ordre pour les peuples de l'AES ?
Je ne dirais pas le mot d'ordre pour les peuples de l'AES, mais le mot d'ordre pour l'ensemble des Africains, l'ensemble du continent africain, et même de l'Occident : un Etat, c'est la souveraineté, un Etat, c'est l'indépendance, un Etat ne peut pas appartenir à un autre Etat. A partir du moment où les trois pays ont pris la responsabilité historique de se dissocier de la CEDEAO et de mettre en place l'AES (Alliance des Etats du Sahel), il n'y a rien de tel, c'est une initiative qui est louable, une action qui est à saluer et dans les jours à venir, vous serez convaincus comme moi que, beaucoup d'États vont rejoindre cette marche historique et louable.
Propos recueillis par O.H.L.
Lefaso.net
A Ouagadougou, comme un peu partout sur le territoire national, une manifestation a été organisée ce mardi 28 janvier 2025, pour célébrer l'an I du retrait des pays de l'AES de la CEDEAO. Les marchés de Rood-Woko (grand marché de Ouagadougou), de 10 yaar et de Sankaryaré ont fermé leurs portes pour respecter le mot d'ordre des organisateurs qui est de faire une ville morte en cette journée. Une décision diversement appréciée par les commerçants.
Il est 8h à Rood-Woko. Les portes du marché sont fermées. Des commerçants sont assis dehors. Certains tiennent certains de leurs articles qu'ils présentent aux passants. D'autres discutent. Des policiers municipaux sont présents à chaque entrée.
Vendeur de sacs à main, Inoussa Ilboudo a étalé sa marchandise non loin d'une entrée principale. Pour lui, le marché ne devrait pas être fermé pour une histoire de manifestation. « Je suis contre qu'on ferme le marché pour une manifestation de l'an I du retrait de l'AES de la CEDEAO. Voyez-vous, beaucoup de personnes viennent au marché pour chercher leur pain quotidien. Il y a des gens ici, tant qu'ils ne vendent pas, ils ne peuvent pas assurer le repas quotidien de leurs familles. Il y a des gens comme moi qui vivent au jour le jour. Nous avons besoin de vendre pour nourrir nos familles. Nous soutenons tous le président Traoré mais demander à ce qu'on ferme le marché à cause de la manifestation, je trouve que c'est exagéré. Quelqu'un est venu me demander pourquoi je veux vendre, je lui ai demandé s'il va me donner l'argent pour la popote et il s'est fâché. Je pense qu'ils devraient permettre aux gens d'ouvrir leurs commerces. Celui qui veut aller manifester va manifester. Celui qui veut vendre, reste pour vendre parce que nous n'avons pas les mêmes problèmes », a martelé le vendeur de sacs à main.
Contrairement à Inoussa Ilboudo, Razack Nikièma, vendeur de friperie trouve que c'est normal que le marché soit fermé. « Il faut qu'on soutienne notre président. Il travaille bien. Grâce à lui, nous avons retrouvé notre dignité. Personne ne peut nous imposer quoi que ce soit. Grâce à son courage, nous sommes sortis de la CEDEAO. Avec L'AES, nous allons développer notre pays et les autres pays frères », a indiqué notre interlocuteur.
Après le marché de Rood-Woko, nous arrivons au marché de Sankaryaré. Là également le mot d'ordre est respecté. Le marché est fermé. Les alentours du marché sont vides. On ne perçoit pas de commerçants avec ses articles comme à Rood-Woko sauf quelques jeunes vendeurs de bananes arrêtés aux abords de la route qui présentent leurs marchandises aux usagers.
Les magasins du grand marché fermés. Les rues pratiquement videsVenue pour faire des achats, Zalissa Sakandé apprend avec étonnement que le marché restera fermé toute la journée. « Pourquoi le marché est fermé ? », demande-t-elle à un jeune commerçant. Le jeune homme lui répond : Aujourd'hui, c'est la célébration de l'an I du retrait de l'AES de la CEDEAO. Beaucoup sont à la place de la révolution pour la manifestation. C'est la raison pour laquelle le marché est fermé ».
Pour cette jeune dame, le président mérite que les populations organisent une manifestation pour le soutenir et célébrer les actions qu'il mène. « Ibrahim Traoré est un président qui se soucie de nous. Il aime son pays. Depuis son arrivée, on nous respecte partout dans le monde et beaucoup de déplacés internes ont regagné leurs localités d'origine. Avec lui, nous allons retrouver la paix d'ici là », a laissé entendre madame Sakandé avec un sourire.
Ali Zoungrana, vendeur de chaussures au 10 yaar, a mis ses articles dans un pousse-pousse. Il sillonne les alentours du marché pour vendre. Selon lui, cette fermeture laisse perplexe beaucoup de commerçants. « Pour un commerçant ne pas vendre toute une journée, c'est compliqué. Moi par exemple, tant que je ne vends pas je n'ai rien. Si je ne vends pas aujourd'hui, je n'aurai rien sur moi pour ma famille. On ne vend plus comme avant où même quand tu fais deux jours sans vendre tu peux toujours avoir de l'argent. Actuellement, il n'y a pas de marché, tout est compliqué », a notifié le commerçant.
Pour lui, on peut soutenir sans fermer le marché, parce que beaucoup de commerçants risquent de ne pas pouvoir assurer l'argent de la popote à la maison aujourd'hui ou demain.
Rama Diallo
Lefaso.net
Le Réseau de la société civile pour la nutrition (RESONUT) tient ce jeudi 23 janvier 2025 à Ouagadougou, son assemblée générale ordinaire 2024. Une rencontre qui est l'occasion de passer en revue les activités au cours de l'année écoulée et de tracer les grandes lignes des activités à mettre en œuvre les années à venir.
2024 a été une année bien remplie pour le Réseau de la société civile pour la nutrition (RESONUT). Au cours de l'année écoulée, le réseau qui compte une quarantaine d'organisations membres a mené diverses activités de plaidoyer et a apporté sa contribution à la mise en œuvre d'actions en faveur de la nutrition. Il a en effet participé à la quasi-totalité des espaces techniques et de décision en matière de nutrition au Burkina Faso. Il s'agit entre autres, de l'équipe E5 mis en place par décret interministériel et le comité technique pour les évaluations en lien avec la gouvernance de la nutrition.
Une quarantaine de personnes issues des organisations membres du RESONUT prennent part à cette assemblée générale ordinaireAinsi, le RESONUT a participé à l'évaluation du Plan stratégique multisectoriel de la nutrition 2020-2024, ainsi qu'à l'élaboration du Plan stratégique multisectoriel de la nutrition 2025-2029 et de son plan triennal glissant.
Le réseau a aussi pris une part active à l'évaluation de l'indice de gouvernance de la nutrition au Burkina Faso. Le RESONUT a par ailleurs élaboré une note de plaidoyer adressée au président de l'Assemblée législative de transition pour le relèvement du niveau de financement de la nutrition à au moins 3% du budget national, l'opérationnalisation du décret portant relèvement de l'ancrage de la nutrition à la Présidence du Faso et la constitutionnalisation du droit à l'alimentation, ainsi qu'une note de plaidoyer destinée aux collectivités territoriales.
Au plan sous-régional, le RESONUT a entre autres, participé au comité d'organisation de l'atelier régional du SUN (Scaling Up Nutrition) à Abidjan en Côte d'Ivoire, participé à un atelier d'apprentissage à Dakar au Sénégal et à un atelier de partage d'expérience au Mali, etc.
Pour mener à bien ses activités, le RESONUT a besoin de plus de partenaires. En 2024, le réseau a donc travaillé à renforcer sa collaboration avec la Coopération allemande (GIZ) et avec le Catholic Reflief Services (CRS). Avec ces deux organisations, le RESONUT marque son entrée dans le groupe des acteurs de la fortification alimentaire au Burkina Faso, a souligné Mme Valentine Bakyono, présidente du Conseil d'administration du RESONUT.
Et sur le plan organisationnel, le RESONUT a débuté en fin 2024, son processus d'autonomisation tel que souhaité par l'ensemble des organisations membres du réseau.
Ces résultats engrangés au cours de l'année 2024 sont satisfaisants à en croire Mme Bakyono, qui a exprimé sa reconnaissance à l'ensemble des membres du réseau pour les efforts fournis, ainsi qu'aux différents partenaires, notamment Action contre la faim (ACF) président d'honneur du RESONUT à qui le réseau a décerné une attestation de reconnaissance. « En raison de ces résultats forts éloquents, j'exprime ma reconnaissance à tous les membres du réseau pour les efforts individuels et collectifs qui nous ont permis de consolider les acquis. Dans ce sens, je salue spécialement l'engagement d'un de nos membres, Action contre la faim pour sa constante disponibilité, son inestimable soutien à la vie de notre organisation commune depuis sa création et de manière très distinguée au cours de l'année 2024 », a laissé entendre Mme Bakyono.
Thomas Owono Bissono, directeur pays d'Action contre la faim, a lui également salué les résultats atteints par le RESONUT. « Aujourd'hui, on peut apprécier positivement les actions du RESONUT, parce qu'il y a pas mal de reconnaissance au niveau international. Au niveau national, on voit le RESONUT qui travaille beaucoup pour inciter le gouvernement à inscrire la nutrition au cœur de ses actions. On voit le RESONUT qui travaille énormément avec le réseau des parlementaires pour la nutrition. On a vu le réseau se mobiliser dans des rencontres internationales. Ce sont des résultats positifs et qui sont à encourager. Ces résultats doivent motiver d'autres organisations à nous rejoindre, parce que la nutrition reste un combat pour tout le monde », a indiqué M. Bissono.
L'assemblée générale ordinaire qui s'est tenue ce 23 janvier a donc été l'occasion de passer en revue ces résultats et de dresser le bilan moral et financier de l'organisation. La rencontre a aussi été le lieu de lancer officiellement le processus d'élaboration des engagements dans le cadre de la “Nutrition For Growth” et d'examiner les nouvelles demandes d'adhésion au réseau.
Thomas Owono Bissono, directeur pays d'Action contre la faim (à gauche) recevant une attestation de reconnaissanceEt en termes de perspectives, le RESONUT va travailler à renforcer les partenariats existants et rechercher de nouveaux partenariats. Le réseau compte également poursuivre et renforcer son autonomie dont le processus a débuté en fin 2024, mobiliser les ressources à travers la soumission de nouveaux projets et renforcer l'équipe de coordination. En 2025, le RESONUT devrait également participer au sommet de la nutrition pour la croissance prévue pour se tenir à Paris au mois de mars et au rassemblement global du SUN qui se tiendra en juin 2025 à Kigali au Rwanda.
Photo de familleEn rappel, le RESONUT a été créé en 2014 suite aux recommandations du Mouvement mondial de renforcement de la nutrition (Scaling Up Nutrition). Cette organisation de droit burkinabè, a pour ambition de favoriser la concertation et la coordination des actions de la société civile engagée pour influencer les décideurs en faveur de l'amélioration de l'état nutritionnel des populations au Burkina Faso, conformément à sa vision qui est de « faire du Burkina Faso un pays exempt de faim et de malnutrition ».
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
Eddie Ouédraogo, étudiant en deuxième année de master de géologie appliquée et mine, vend du café express et du café-crème. Il a mis en place cette activité pour répondre aux besoins des étudiants et du personnel mais aussi pour subvenir à ses besoins.
Eddie Ouédraogo, un nouvel entrepreneur, est installé dans une université de la ville de Ouagadougou. Avec un distributeur automatique de café, il vend du café-crème et du café express. Les prix varient de 300 francs CFA à 500 francs CFA. Il a commencé son activité en décembre dernier. L'étudiant a décidé de se lancer dans cette activité parce qu'il a constaté qu'il y avait un besoin. « J'ai constaté que les étudiants et le personnel sont obligés d'aller ailleurs pour acheter le café quand ils en veulent. Donc, je me suis dit qu'au lieu que les gens partent ailleurs pour acheter le café, je vais installer mon activité ici pour leur faciliter la tâche », a expliqué l'entrepreneur.
Eddie Ouédraogo étudiant et entrepreneur souhaite que l'État alloue des fonds pour soutenir les activités des étudiantsPour lui, en tant qu'étudiant, il était nécessaire de trouver une activité qui lui permettrait d'avoir un peu d'argent pour ses besoins. Donc, il a économisé pour acheter sa machine pour commencer son activité.
En même temps qu'il vend, il étudie. Eddie a son ordinateur portable avec lui. Quand il n'y a pas de clients, il révise ses leçons. Quand il a cours, il se fait aider par quelqu'un. « Là vous voyez que j'ai ma machine ouverte. Je suis en train de faire les deux. J'essaie de concilier mes études et mon activité. Lorsque les étudiants quittent le pays pour aller en Europe, ils font de petits boulots là-bas pour pouvoir joindre les deux bouts. Pourquoi, nous les étudiants qui sommes au pays, nous ne pouvons pas essayer de faire de petits boulots comme ceux de l'Europe ? Il ne faut pas avoir honte de se salir les mains. Il faut être fier de ce qu'on fait du moment que c'est légal et ça nous permet d'être indépendant. Tant que tu as du temps libre, tu peux rentabiliser ce temps en te faisant des sous. Il suffit seulement de bien s'organiser », a souligné l'étudiant-entrepreneur.
Vendre dans un endroit où l'on a des connaissances et des amis n'est pas aisé. Parce que des gens achètent à crédit et remboursent difficilement. « Certains étudiants viennent prendre le café à crédit et après, pour payer, ça devient compliqué », a-t-il dit.
A long terme, il souhaite implanter d'autres machines à café dans d'autres universités et instituts mais aussi dans d'autres endroits de la ville de Ouagadougou.
Aude Ouédraogo a pris du café-crème avant de commencer à réviser ses coursEddie Ouédraogo demande aux autorités de mettre en place des fonds pour soutenir les étudiants dans l'entrepreneuriat. « Si l'État peut allouer des fonds et mettre en place des projets pour appuyer les étudiants qui souhaitent entreprendre, ça serait bien », a souhaité le jeune homme.
Il a terminé en invitant les étudiants à songer à développer des activités qu'ils pourraient concilier avec les études. Car estime-t-il, chaque étudiant doit pouvoir mener une activité qui le rendrait indépendant.
Professionnelle et étudiante, Aude Ouédraogo salue l'initiative de Eddie Ouédraogo. « Moi, par exemple je travaille. Quand j'arrive à l'université, je suis fatiguée. J'ai besoin de prendre du café pour pouvoir tenir. L'année dernière, j'achetais mon café avant d'arriver ici. Cette année, grâce à lui, j'achète mon café sur place et c'est relativement moins cher. Je pense qu'il répond à un besoin et je salue vraiment son initiative », a-t-elle indiqué.
Rama Diallo
Lefaso.net
La Coopération luxembourgeoise, en partenariat avec le ministère de l'enseignement de base, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales, a réalisé avec le soutien de l'Union Européenne des infrastructures modernes au profit de l'école primaire publique de Bassinko A de Ouagadougou. La cérémonie d'inauguration a eu lieu ce mardi 28 janvier 2025, au sein de l'établissement.
Ces nouvelles installations comprennent trois salles de classes entièrement équipées, des blocs de latrines séparés pour filles et garçons, une cabine dédiée à la gestion de l'hygiène menstruelle, ainsi que des toilettes réservées au personnel enseignant.
Des arbres ont également été plantés dans la cour de l'écoleAu nom des bénéficiaires, Berenice Nagalo a exprimé une profonde gratitude envers les donateurs. A l'entendre, ces nouvelles infrastructures, qui transformeront leur quotidien et amélioreront les conditions d'apprentissage, témoignent de l'engagement des partenaires envers l'éducation et l'avenir des élèves. Elle a également remercié les enseignants pour leur dévouement ainsi que les parents pour leur soutien et leur confiance. Tous ont pris l'engagement d'entretenir et d'utiliser de manière judicieuse ces nouvelles installations. Ils n'ont pas manqué de solliciter la construction d'une clôture pour renforcer la sécurité de l'école et créer un environnement propice à l'apprentissage.
La réalisation de ces infrastructures s'inscrit dans le cadre du projet « Appui au plan sectoriel de l'éducation et de la formation BKF025 », qui s'élève à environ 4 milliards de FCFA sous financement de l'Union Européenne.Les parents d'élèves ont eux aussi manifesté leur reconnaissance envers les donateurs. Ils ont souligné que ces salles de classe modernes offriront de meilleures conditions d'apprentissage pour leurs enfants.
La réalisation s'inscrit dans le cadre du projet « Appui au plan sectoriel de l'éducation et de la formation BKF025 », financé par l'Union européenne à hauteur de six millions d'euros, soit environ 4 milliards de FCFA.
« Cette contribution des partenaires que nous sommes (UE et Luxdev), s'inscrit en droite ligne des efforts du gouvernement pour un système éducatif résilient, en garantissant aux élèves déplacés qui arrivent plus généralement dans les écoles périphériques des grandes villes, la chance de poursuivre avec plus de sérénité leur cursus scolaire », a laissé entendre l'ambassadeur de l'Union européenne au Burkina Faso, Daniel Aristi Gaztelumendi.
L'ambassadeur de l'Union européenne au Burkina Faso, Daniel Aristi Gaztelumendi a invité la communauté éducative à poursuivre les efforts d'amélioration du cadre de vie de l'écoleIl a exhorté la communauté éducative dans son ensemble à poursuivre les efforts d'amélioration du cadre de vie de l'école par des actions environnementales, afin d'offrir un cadre vert de travail.
Le ministre en charge de l'enseignement de base, représenté par son directeur de cabinet, Wendpanga Michel Abdoul Kader Kondombo, a rassuré de l'engagement du département en charge de l'enseignement de base à assurer le suivi de l'entretien de ces infrastructures.
L'objectif étant de renforcer l'accès à l'éducation et d'améliorer la qualité de l'enseignement à travers la construction d'infrastructures modernes, ce programme a également permis la construction de 60 salles de classes en béton précontraint et l'installation d'équipements sanitaires dans plusieurs écoles des régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre, du Centre-ouest et des Hauts-Bassins.
Les infrastructures inaugurées ont été construites en seulement un moisL'infrastructure inaugurée, composée de trois salles de classe, un bureau, un magasin, des blocs de latrines et des toilettes pour enseignants, a été construite en seulement un mois. Elle présente plusieurs avantages à savoir une durabilité de 100 ans sans besoin de rénovations majeures, un meilleur confort thermique avec une réduction de la chaleur intérieure de 4 à 6 degrés grâce aux panneaux en béton précontraint, une meilleure ventilation grâce aux ouvertures et impostes ainsi qu'une autonomie énergétique grâce à l'énergie solaire.
Hanifa Koussoubé
Lefaso.net
Dans un contexte de transformation numérique accélérée, SAFLAN, l'application innovante lancée en 2020 et appréciée au Burkina Faso, annonce officiellement son lancement au NIGER. Ce lancement marque une étape importante dans l'expansion de cette solution digitale qui simplifie la vie des utilisateurs de Mobile Money.
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En rappel, SAFLAN a remporté en 2022 plusieurs prix dont :
● LE PRIX DE LA MEILLEURE INNOVATION AFRICAINE DU SECTEUR DES TÉLÉCOMMUNICATIONS À KIGALI.
● LA MEILLEURE APPLICATION MOBILE INNOVANTE AU BURKINA FASO.
Le choix de s'implanter au NIGER répond à la difficulté d'accès aux crédits de communication et forfaits internet. Avec un taux croissant d'utilisation des services de Mobile Money et une forte demande pour des solutions numériques, SAFLAN arrive comme une réponse concrète aux attentes des consommateurs.
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En s'intégrant dans l'écosystème numérique du NIGER, SAFLAN contribue à renforcer l'économie locale en augmentant les transactions électroniques et en facilitant l'accès aux crédits de communication et forfait internet. L'application soutient également les initiatives de transformation digitale, offrant aux utilisateurs un accès simplifié et fiable aux services de communication.
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C'est une journée chaude du côté de la RDC, ce mardi 28 janvier 2025. L'ambassade de France a été incendiée par des manifestants en colère. Les manifestants ont également ciblé les ambassades du Rwanda, de Belgique et des États-Unis.
« L'ambassade de France à Kinshasa a été attaquée ce matin par des manifestants, qui ont provoqué un incendie désormais maîtrisé. Ces attaques sont inadmissibles. Tout est mis en œuvre pour assurer la sécurité de nos agents et ressortissants », peut-on lire sur le compte X ( ex Twitter) du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot .
Cette manifestation fait suite à la pénétration dans la ville de Goma , à l'est du pays par les rebelles du M23 et de l'armée rwandaise, le lundi 27 janvier 2025.
Prenant la parole à la télévision nationale, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a appelé les populations au calme face aux pillages et destructions en cours.
Il a souligné que les manifestants peuvent exprimer leur colère sans pour autant s'en prendre aux infrastructures consulaires.
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Source : Agence France Presse ( AFP)