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Updated: 6 days 11 hours ago

Procès Thomas Sankara et douze autres : Les témoins Arsène Yé et Boukary Douamba à la barre

Mon, 22/11/2021 - 23:30

Le bal des témoins entendus dans le cadre du procès Thomas Sankara et douze autres, s'est poursuivi ce lundi 22 novembre 2021 au tribunal militaire. Le capitaine Arsène B. Yé, a poursuivi sa déposition, en répondant aux questions des différents conseils. A sa suite, c'est l'adjudant-chef major de gendarmerie Kuilga Boukary Douamba, chef de service de la table d'écoute au moment des évènements du 15 octobre 1987, qui est venu livrer son témoignage à la barre.

Interrogé par l'avocate de la partie civile Me Anta Guissé, le capitaine Arsène B. Yé a affirmé qu'il était très proche de Thomas Sankara mais échangeait avec Blaise Compaoré. Et lorsque l'avocate lui demande s'il n'avait pas perdu confiance en Blaise Compaoré après l'assassinat de Thomas Sankara, le témoin rétorque qu'on lui avait dit que ce qui était arrivé était un accident.

Aussi, poursuit-il, à la vue de tous les anciens camarades du Conseil national de la révolution (CNR) qui avaient rejoint le Front populaire, il s'est dit pourquoi ne pas continuer avec la nouvelle tête dirigeante qu'il considérait comme une continuité de la révolution. " Je n'ai jamais travaillé en fonction d'une personne mais en fonction de mes convictions politiques. Et tout ce que j'ai fait, c'est pour mon pays et pas pour un homme", précise-t-il.

Arsène B. Yé soutient n'avoir jamais été porte-parole de la coordination du Front populaire

Me Guissé a aussi cité des documents confidentiels des services de renseignement français, dans lesquels il était mentionné que Arsène B. Yé, était le porte-parole de la coordination du Front populaire dès le 16 octobre 1987 et c'est à ce titre qu'il aurait confirmé que Thomas Sankara avait bien été exécuté. A cela, le témoin répond qu'il ne y'avait pas de coordination du Front populaire le 16 octobre 1987, à fortiori un porte-parole. Il dit ne pas non plus avoir souvenance, d'avoir confirmé à qui que ce soit que Thomas Sankara avait été exécuté.

Les documents confidentiels, mentionnent aussi que le médecin militaire faisait partie des proches de Blaise Compaoré qui s'étaient éloignés de Sankara. Celui-ci dit reconnaître avoir occupé des postes avec le Front populaire dirigé par Blaise Compaoré mais sans plus. Avant le 15 octobre 1987, il dit n'avoir pas eu vent de ce que Blaise Compaoré voulait exécuter les leaders de la révolution. Il reconnaît toutefois, que la crise entre Sankara et Compaoré était palpable, mais personne n'imaginait que le dénouement serait un coup d'état sanglant dans lequel le père de la révolution allait être tué.

"Quand tu étais du CNR, tu savais qu'il y'avait une crise, c'est le comment du dénouement que l'on n'a pas vu venir. Il fallait que la crise trouve une solution. Ça aurait pu être une entente, on aurait pu trouver une solution, pas forcément le coup d'état...Quand on disait Sankara, c'était Blaise Compaoré, personne ne pouvait rentrer entre eux. Et personne ne pouvait imaginer cela". Il dit donc avoir été surpris par le coup de force, qui a coûté la vie à Thomas Sankara et douze de ses compagnons.

A la suite du capitaine Arsène B. Yé, c'est le chef de service de la table d'écoute, l'adjudant-chef major de la gendarmerie Kuilga Boukary Douamba, qui a été appelé à la barre. De son récit, on note que le temps a eu raison de plusieurs souvenirs qui auraient pu servir dans le cadre de ce procès. Il raconte que le jour des évènements du 15 octobre 1987, il est arrivé aux environs de 16h moins à la garnison de la gendarmerie, pour prendre part au sport de masse.

C'est alors qu'il entend des crépitements d'armes vers le conseil. Étant en tenue de sport, il regagne son domicile situé à Tampouy pour se changer et revenir défendre la garnison. À son retour, il constate un dispositif au niveau du pont de Tanghin, avec des militaires aux bérets retournés. Étant dans l'incapacité d'atteindre la caserne, il bifurque dans un six-mètre et passe la nuit dit-il, sous les canaris d'une dolotière. Ce n'est que le lendemain matin, qu'il a pu retourner à son domicile pour se changer et revenir à la caserne. C'est là qu'il apprend le décès de Thomas Sankara. Il joint alors l'Onatel, afin de déconnecter les lignes sous écoutes, puisque selon lui les donneurs d'ordre ne sont plus là.

La table d'écoute n'avait pas d'archives

Selon le témoin Boukary Douamba, lui et ses collègues du service de la table d'écoute, avait pour mission d'écouter les conversations des lignes mises sous écoute, de les retranscrire pour en faire des fiches d'information et ensuite effacer les enregistrements. Les fiches d'informations étaient ensuite transmises au commandant de la gendarmerie Ousseni Compaoré et aucune copie n'était gardée. Il précise que les numéros à mettre sous écoute leur étaient remis sans nom.

C'est à force d'écouter, qu'il reconnaissait souvent les voix des concernés. Et à ce sujet, il affirme avoir reconnu les voix de Jean Pierre Palm et de Blaise Compaoré bien avant le coup de force de Octobre 1987, mais dit ne pas se souvenir de la teneur de leurs conversations. Les propos du témoin, viennent selon le président du tribunal, corroborer le fait que ce n'est pas Jean Pierre Palm, qui aurait fait détruire la table d'écoute.

Boukary Douamba, le seul gendarme du service de la table d'écoute à avoir été arrêté

Dans son récit sur les évènements, le témoin a affirmé que quelques jours après le 15 octobre, des éléments de la gendarmerie sont venus l'escorter arme sous la tempe jusqu'à l'escadron. Il y a trouvé Jean Pierre Palm, Djibril Bassolé et Gaspard Somé. Jean Pierre Palm aurait dit de le mettre dans la salle C et c'est dans cette salle qu'il sera détenu pendant un mois, avant d'être libéré en mi-décembre.

Boukary Douamba soutient que jusqu'à ce jour, il ne sait pas pourquoi il a été arrêté, puisque personne ne lui en a donné la raison. Il dit imaginer, que cela était sûrement lié à la table d'écoute. Pour le président du tribunal, il semble évident que c'est parce que le témoin savait beaucoup de choses, qu'il a paru nécessaire aux hommes forts du moment de l'intimider.

Jean Pierre Palm soutient n'avoir jamais donné l'ordre d'arrêter Boukary Douamba

Rappeler à la barre par le président du tribunal pour être confronté aux propos du témoin, Jean Pierre Palm soutient n'avoir jamais donné l'ordre à des éléments de procéder à l'arrestation du chef de service de la table d'écoute. Selon lui, un chef de corps n'envoie pas des éléments arrêter un gendarme, c'est à son supérieur hiérarchique qu'il donne l'information de la sanction du gendarme. Il ajoute également, qu'il n'était pas à l'escadron le jour de l'arrestation de Boukary Douamba avec Djibril Bassolé et Gaspard Somé comme le mentionne le témoin.

"Gaspard et moi c'était chien et chat depuis la mort de Seydou Bancé qui était un grand ami. On ne se fréquentait plus, depuis qu'il était allé tuer Seydou Bancé. Et lorsqu'il venait à la gendarmerie, il se rassurait toujours que je ne sois pas là", explique Jean Pierre Palm. Il ajoute également, qu'il n'y avait pas de salle C au moment des faits à l'escadron de la gendarmerie. Outré par les propos de Jean Pierre Palm, le témoin l'a invité à dire la vérité.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Procès “Thomas Sankara et douze autres” : Patrice Ouédraogo, un ancien agent de renseignement peu bavard

Mon, 22/11/2021 - 23:25

Adjudant-chef de gendarmerie à la retraite et âgé de 70 ans, Patrice Ouédraogo a témoigné, ce lundi 22 novembre 2021 au procès de l'assassinat de Thomas Sankara et de douze de ses compagnons. Au moment des faits, il était Maréchal des logis en poste au service des renseignements de la gendarmerie nationale.

Avant de déposer, le témoin à l'instar d'autres avant lui, a juré « de parler sans haine, de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité », conformément à l'article 314-29 du code de procédure pénale.

« Le 15 octobre 1987, aux environs de 16h, j'étais à mon lieu de travail non loin du conseil de l'Entente. Vers 16h15, j'étais en train de taper à la machine lorsque j'ai entendu des coups de feu. Je suis sorti pour voir ce qu'il se passait. Et c'est là que j'ai vu des militaires du conseil de l'Entente qui prenaient position tout au long du mur pendant que les tirs continuaient à l'intérieur. Le gendarme qui était de permanence est sorti voir ce qui se passait. Je lui ai dit que cette situation nous dépassait. J'ai pris ma mobylette et je suis allé au commandement de la gendarmerie et j'ai demandé à voir le commandant Ousséni Compaoré. Son cabinet (chef de cabinet) est monté le voir et je lui ai dit qu'il y avait des tirs au conseil de l'Entente », a raconté le témoin.

Il a déclaré qu'après avoir rendu compte (acte qui libère le subordonné, ndlr), il est monté au balcon avec le commandant de la gendarmerie. Et c'est là, qu'ils ont vu la Peugeot 205 de couleur noire du président Thomas Sankara passer devant la gendarmerie en direction du centre-ville. Il n'y avait qu'un chauffeur à bord du véhicule. « Ousséni Compaoré est reparti dans son bureau et nous sommes restés au balcon en train de causer. On était en train de deviner ce qui se passait », a laissé entendre le témoin qui dira qu'un officier (Capitaine Toé) est venu avec trois officiers à la recherche de Ousséni Compaoré. Ils ont été conduits chez son adjoint Moussa Diallo. Il apprendra par la suite que des soldats ont remis une mobylette au commandant de la gendarmerie pour l'aider à prendre la fuite.

Aussitôt la narration des faits terminée, une vive discussion s'engage entre le président de la Chambre de jugement et le témoin lorsque ce dernier déclare qu'en dehors des rumeurs entretenues çà et là, le service de renseignements n'avait pas d'éléments sur la préparation du coup d'État.

Donc, on vous a payé pour rien (...) Vous venez de jurer de dire toute la vérité. Dites-nous ce que vous savez.
Non. Je n'avais pas de renseignement qu'il y aurait un coup d'État.
Voulez-vous faire de la rétention d'informations ?
Non. Pour quoi faire ?
Donc je note que vous ne savez rien et n'avez aucune information relative au coup d'État d'octobre 1987.
Oui.

Et le président de conclure, sur la base des déclarations du témoin, que le service de renseignements n'a pas fonctionné.

Contrairement au juge Urbain Méda, Me Patrice Yaméogo de la partie civile, parviendra à tirer les vers du nez au témoin, après lecture d'un extrait de sa déposition devant le juge d'instruction. « Nous avons enregistré une conversation sur une cassette que nous avons remise au commandant Ousséni Compaoré », avait raconté Patrice Ouédraogo au juge d'instruction. « Pourquoi, interroge l'avocat de la partie civile, suppléant de Me Bénéwendé Sankara ? » Et le témoin de confier que la conversation enregistrée était celle d'une voix européenne qui a appelé Blaise Compaoré pour lui annoncer sa venue au Burkina.

Dans cette conversation, l'interlocuteur européen a émis une inquiétude au regard de la situation délétère au Burkina. Il ne savait pas qui de Thomas Sankara ou Blaise Compaoré, il devait voir une fois au Burkina. Blaise lui a répondu de venir plutôt le voir à son arrivée. Pour Patrice Ouédraogo, c'était suspect. C'est la raison pour laquelle la conservation a été transmise au commandant de la gendarmerie.

Poursuivant son interrogatoire, Me Patrice Yaméogo est revenu sur l'arrestation de Boukary Douamba (témoin dans ce procès) qui était le chef de service de la table d'écoute de la gendarmerie. Pour Patrice Ouédraogo, l'ordre d'arrestation ne pouvait venir que de Jean-Pierre Palm. Il a raconté qu'après le coup d'État, Jean-Pierre Palm est venu dans la salle d'écoute, accompagné d'un Blanc.

Ce dernier aurait traité Boukary Douamba d'homme dangereux et suggéré à Jean-Pierre Palm de le mettre aux arrêts. Ce qui fut fait. Boukary Douamba passera un mois en détention dans la salle C. Appelé pour une confrontation, Jean Pierre Palm est catégorique : il n'a jamais donné l'ordre de le faire arrêter. Aussi, il n'est pas au courant de l'existence d'une salle baptisée « salle C ».

Ajoutons que contrairement à Boukary Douamba qui a déclaré à la barre que le contenu des cassettes d'enregistrements était effacé après renseignement des fiches, Patrice Ouédraogo lui a déclaré que les cassettes étaient plutôt archivées. Ce n'est que quelques jours après les événements du 15 octobre 1987 que leur chef Tibo Georges Kaboré a ordonné que leurs contenus soient effacés afin qu'ils ne tombent pas entre les mains des nouveaux maitres.

À la barre, Patrice Ouédraogo a fait une révélation. Il a déclaré qu'un étudiant a essayé d'attaquer Thomas Sankara, le 2 octobre 1987 à Tenkodogo. Après que les quatre leaders de la révolution ont essayé vainement de trouver un terrain d'entente sur la situation qui prévalait, Thomas Sankara avait décidé de convoquer une réunion dans la soirée du 15 octobre à 20h. « Thomas Sankara n'avait plus confiance en son entourage. Il a demandé que cet entourage soit mis sur écoute quatre, cinq jours avant le coup », a laissé entendre le témoin Patrice Ouédraogo.

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Categories: Afrique

Restructuration des zones non loties à Saaba : Les populations demandent l'allègement des conditions

Mon, 22/11/2021 - 23:00

L'association "Viim Na Yi Néeré" a organisé un meeting dans l'après-midi du dimanche 21 novembre 2021 à Saaba pour demander au gouvernement d'alléger les conditions de restructuration urbaine en faveur des habitants de la commune.

L'association "Viim Na Yi Néeré" estime que, jusqu'à présent, les informations sur la restructuration des zones à habitat spontané portées à leur connaissance ne sont pas claires. Elle juge que les prix des parcelles de 150 m2 fixés à 1 200 000 francs CFA pour celles situées en bordure des voies et 700 000 francs pour toutes les autres ne sont pas à la portée du citoyen lambda.

La superficie de 150 m2 proposée aux populations est également décriée car elle ne pourrait selon l'association, permettre à une famille de s'épanouir dans un tel espace. « On ne peut pas demander à un chef de famille qui a du mal à joindre les deux bouts au quotidien de débourser 1 200 000 francs ou 700 000 francs CFA pour acquérir une parcelle. Nous sommes contre ce projet simplement parce qu'il n'arrange pas les populations de la commune de Saaba », a affirmé le deuxième vice-président de l'association "Viim Na Yi Néeré", Zakariyaou Daouda Maïga.

Quelques participants au meeting initié par l'association "Viim Na Yi Néeré" sur la restructuration des zones non loties à Saaba

Pour lui, tout dirigeant qui refuse de se préoccuper des besoins vitaux des populations vulnérables peut être considéré comme étant un impérialiste. D'où leur rassemblement pour dénoncer ces prix et demander aux habitants de ne pas se laisser faire.

« Tant que des solutions idoines n'auront pas été trouvées pour soulager les résidents de la commune de Saaba, nous demeurons contre ce projet de restructuration », clame Daouda Maïga.

Il propose que l'on permette aux propriétaires des parcelles situées aux abords des voies n'ayant pas les moyens de construire un R+3 selon les recommandations du programme de restructuration de pouvoir les vendre au lieu de vouloir imposer aux intéressés des conditions qui sont au-delà de leurs capacités.

Zakariyaou Daouda Maïga, deuxième vice-président de l'association “Viim Na Yi Néeré”

« S'ils veulent vraiment aider les gens, qu'ils dégagent les voies, installent l'électricité, et viabilisent la zone. Une fois que cela est fait, qu'ils demandent à chacun d'aller au guichet unique du cadastre pour payer ce qu'il doit en fonction de la dimension de son terrain afin d'en obtenir les documents », suggère M. Maïga.
L'association "Viim Na Yi Néeré" demande au gouvernement de bien vouloir recevoir les populations concernées par la restructuration pour leurs proposer une formule adaptée à leurs capacités.

Les femmes présentent au meeting sur la restructuration des zones non loties à Saaba initié par l'association "Viim Na Yi Néeré"

« Nous aimerions que l'on puisse nous permettre d'acquérir les parcelles à des montants allant de 50 000 à 100 000 francs CFA par exemple et que les modalités de paiement soient sur une durée un peu longue parce que vous connaissez aujourd'hui les réalités du citoyen lambda burkinabè. Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous vivons en zone non lotie dans des maisons de seize tôles mais c'est parce que nous n'avons pas les moyens, plaide Daouda Maïga.

« Pour un salarié qui reçois 35 000 ou 50 000 francs CFA en fin de mois, comment peut-il subvenir aux besoins de sa famille tout en faisant des économies qui puissent lui donner la capacité d'acheter une parcelle de 700 000 ou 1 200 000 francs CFA ? », s'est interrogé M. Maïga.

Concernant la superficie de 150 m2 retenue pour le programme de restructuration, l'association estime qu'il s'agit d'un projet de construction d'immeubles, pendant que le ciment et les matériaux coûtent très chers.

Elle recommande de ce fait que l'on puisse revoir la dimension des terrains à 240 ou 250 m2 en vue de favoriser l'épanouissement des familles.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

Categories: Afrique

Assemblée nationale : Report de la séance plénière consacrée aux questions au gouvernement sur la situation sécuritaire

Mon, 22/11/2021 - 18:30

La séance plénière consacrée aux questions au gouvernement sur la situation sécuritaire, initialement prévue pour se tenir ce mardi 23 novembre 2021, est reportée au vendredi 26 novembre 2021 à 16 heures. Ainsi en a décidé la conférence des présidents qui s'est réunie le lundi 22 novembre 2021.

La Direction générale de la Communication et des Relations publiques

Categories: Afrique

Tribune : Depuis quand des Noirs ont gagné une guerre ?

Mon, 22/11/2021 - 17:09

Si l'historiographie rapporte la participation victorieuse de plusieurs commandants Noirs et des troupes noires dans des guerres sur tous les continents, qu'en est-il de la dernière fois qu'une armée de Noirs a gagné une guerre pour son propre compte ? En regardant bien, une puissance africaine n'a-t-elle jamais gagné une guerre contre une puissance non africaine ?

Vertières, 18 novembre 1803. L'aube est encore épaisse. L'armée indigène d'Haïti conduite par le Général Jean-Jacques Dessalines est déjà en place. La plus puissante armée du monde à cette époque, l'armée française de Napoléon, est aussi en train de s'apprêter et joue la diane (musique militaire). Elle est sous la supervision du Général Rochambeau qui avait été désigné par le Général Leclerc pour lui succéder. Le Général Leclerc, beau-frère de Napoléon Bonaparte, avait été envoyé spécialement par lui pour reprendre le contrôle de l'île de Saint Domingue et y rétablir l'esclavage.

Avant cette bataille fatidique, « le cruel mais brave Rochambeau » avait accompli son devoir d'officier supérieur. Il avait pris le temps d'étudier les notes et la correspondance de son prédécesseur. Après l'analyse de la situation sur le terrain, une proposition est faite à Napoléon. Confirmant le point de vue de son prédécesseur décédé, il indique qu'en effet, après la victoire contre l'armée indigène, pour reprendre le contrôle total de l'île, il ne faut pas seulement exécuter tous les habitants ayant 12 ans et plus, mais il faudra impérativement baisser l'âge minimum des exécutions à 7 ans. Fils d'un officier supérieur français, lui-même s'était engagé dans l'armée française à 14 ans. Il avait participé à la Guerre d'indépendance des États-Unis. Il est connu sur l'île, lui qui s'était tant illustré par sa cruauté envers les Noirs. Il avait même fait venir de « Cuba des chiens dressés à la chasse des nègres… ».

Le Général Jean-Jacques Dessalines, né quelque part en Afrique**, esclavagisé, a succédé à Toussaint Louverture déporté en France dans la prison du Fort de Joux dans le Jura où il a trouvé la mort le 7 avril 1803. Dessalines avait la ferme détermination d'aller jusqu'à l'indépendance de son peuple, quitte à mourir dans cette quête existentielle. Il ignorait le plan d'extermination prévu par le camp d'en face. Dessalines est un réaliste. Toussaint Louverture qui était de loin plus diplomate que lui n'est-il pas mort de mauvais traitement en France ? Son propre sort ne serait certainement pas meilleur en cas de défaite. La guerre totale est donc inévitable. Son mot d'ordre est d'ailleurs d'une grande limpidité : « Koupe tet, boule kay ! » « Coupez les têtes et brûlez les maisons ! » de tous les colons esclavagistes.

Vertières est l'ultime bataille d'une guerre qui dure déjà depuis près de 10 ans. Les 23 000 soldats français décimés par la fièvre jaune et la férocité des combats ont entretemps été renforcés par 10 000 combattants. Les révolutionnaires africains déterminés à ne pas retourner dans l'esclavage, infligent des dommages majeurs à l'armée impérialiste.

Ce matin du 18 novembre, le reste du corps expéditionnaire de la France ne compte plus qu'un peu plus de 2000 combattants. L'armée des Africains compte ce matin 27 000 soldats prêts à mourir pour la liberté et pour que l'Humanité se réconcilie. Dessalines veut en finir. Son objectif est clair : prendre la ville de Cap dans le Nord d'Haïti qui était bien défendue par 7 forts dont celui de Vertières. Le Fort de Vertières est situé sur une colline. Dessalines donne des ordres précis à son état-major pour vaincre les défenses.

Il est 6 h du matin, les hostilités ont déjà débuté depuis bientôt deux heures. Les boulets de canons pleuvent de part et d'autre. Les balles sifflent. Des corps de combattants et de chevaux gisent un peu partout. Une odeur de poudre est dans l'air, le temps est lourd, la chaleur suffocante. Les blessés sont nombreux. La bataille fait rage. Les Français infligent beaucoup de dégâts grâce à leur position en hauteur. « Dessalines veut empêcher la concentration des feux des forts sur un point unique du champ de bataille. » C'est alors qu'un homme précédemment connu pour son courage, son audace et son ardeur au combat va s'illustrer une nouvelle fois en cette journée historique. François Cappoix dit Capois-la-Mort, commandant de la 9e demi-brigade. Son ordre initial était le suivant : « Le plus entreprenant des généraux indigènes, devra, méprisant l'artillerie des forts, se glisser entre eux avec ses troupes et attaquer la Barrière-Bouteille. » Il était à la manœuvre quand un contre-ordre l'arrête.

Général François Cappoix est le héros de Vertières

Le Général Cappoix doit désormais « occuper la butte Charrier voisine de Vertières et plus élevée. » Pour y parvenir, il faut passer par une route puis par un pont. Capois-la-Mort comme en son habitude, se lance pour engager à outrance ses troupes en direction de l'ennemi. Sa demi-brigade est en partie décimée par le tir des canons depuis le fort. Mais Cappoix est un homme de résultat. Il engage un nouvel assaut. Ses hommes sont encore fauchés, au pied de la colline, par la mitraille. La puissance de feu de l'ennemi est forte. Cappoix se réorganise et pour la troisième fois, il lance de nouveau ses forces à l'assaut de la cible. Hélas ! la réaction de l'ennemi est toujours virulente, mortifère. « La butte de Charrier, par sa hauteur domine tous les ouvrages de défense du Cap. » Pas question pour l'armée française de perdre son contrôle qui les priverait de l'avantage de l'altitude. L'échec n'est toutefois pas une option pour Cappoix. La victoire est la seule qui vaille. L'avenir de l'humanité se joue en ce moment-là : mettre fin à trois siècles d'esclavage. L'enjeu en vaut la peine. Il dépasse la vie de Cappoix. Toujours devant sa demi-brigade, « Cappoix à cheval, l'entraine avec sa fougue ordinaire, quand un boulet lui enlève son chapeau [garni de plumes] : “En avant ! En avant !”, crie-t-il quand même. Un second boulet renverse son cheval. L'intrépide Cappoix, prestement relevé, brandit son sabre et aux cris répétés de “En avant ! En avant !”, il s'élance une fois de plus à la tête de ses hommes. »

Pendant ce temps, depuis le Fort de Vertières, le Général de Rochambeau, entouré de sa garde d'honneur, suit le déroulement de la bataille et les prouesses militaires du commandant des troupes adverses. « La bravoure si éclatante émeut la garde d'honneur » qui applaudit. « Un roulement de tambour se fait entendre. Le feu cesse. » En fait, le temps qu'un messager de Rochambeau, à cheval s'approche vers Capois-la-Mort, et d'une voix forte, il crie : “ Le capitaine-général Rochambeau envoie son admiration à l'officier général qui vient de se couvrir de tant de gloire ! ” Ce geste chevaleresque honore certes le commandant français de l'Expédition de Saint-Domingue, mais il illustre le fait qu'il a compris que cette guerre ne sera pas gagnée par la France. La soif de la liberté que Cappoix a montrée face à la mort ne laisse pas de doute sur la détermination générale à ne plus retourner dans la servitude. Les hostilités reprennent. Cappoix reçoit du renfort.

Les descendants des Africains occupent la stratégique butte de Charrier. « Rochambeau lance jusqu'à sa garde d'honneur pour en déloger les indigènes ; sacrifices inutiles. » L'armée indigène « s'y cramponne et y dresse une batterie qui met à mal le fort de Vertières, contraignant les français à l'évacuation. »

Vers 15 h, une forte pluie tombe comme pour saluer ces hommes et ces femmes qui ont versé leur sang pour que la liberté triomphe. La journée de bataille a pris fin. Les Africains sont victorieux. Le Général François Cappoix est le héros de Vertières. Il est un héros de l'humanité.
Dans la fraîcheur de la nuit du 18 au 19 novembre, le Général de Rochambeau évacue toutes les fortifications. Lui qui voulait vaincre cette armée et massacrer par la suite toute la population et n'épargner uniquement que ceux qui ont 7 ans et moins, avait été défait. Le génocide programmé des 500 000 Haïtiens n'aura pas lieu.

Le 19 novembre au matin, un officier français, porteur d'un message se rendit au quartier général de l'armée indigène sur un cheval et porta le message suivant : « Le Capitaine-général Rochambeau offre ce cheval comme une marque d'admiration pour l' « Achille noir » pour remplacer celui que son armée française regrette d'avoir tué. »
Même dans la défaite, ce fut un honneur de guerroyer contre l'homme Noir incarné en François Cappoix alors âgé de 37 ans. À 48 ans, Donatien de Rochambeau était aussi conscient qu'il était partie prenante de l'écriture d'une page de l'Histoire. Il est fait prisonnier par les Anglais avant son retour en France pour aller sur d'autres champs de bataille.

L'Afrique doit recommencer à gagner des guerres. Nous ne pourrons faire l'économie du sang pour nous libérer

Des révoltes d'esclaves, il y en a toujours eu partout. Des esclaves qui amorcent et réussissent une révolution, c'est unique. Une page d'histoire a été écrite à Vertières. La puissance impérialiste, colonialiste et esclavagiste a perdu la guerre. Aimé Césaire écrira plus tard : « Haïti [est] où la négritude se mit debout pour la première fois et dit qu'elle croyait à son humanité. » Sans doute, depuis la chute de l'Égypte contre l'armée perse conduite par Cambyse II, une armée de Noirs, donc d‘Africains, n'a gagné une guerre contre une puissance militaire de premier plan. En Haïti, Dessalines et ses compagnons ont vaincu la première puissance militaire en ce début du 19e Siècle. L'Éthiopie a dû gagner des victoires dans la Péninsule Arabique, cependant, elles ne sont pas de même ampleur.

L'Afrique doit recommencer à gagner des guerres. À tous les Africains et Afro-descendants qui rêvent d'un autre monde : la révolution est forcément sanglante. Si la domination des autres ne nous est plus acceptable, si nous voulons disposer de nous-mêmes, faire nos choix et assumer les conséquences, nous devons être prêts à faire face à l'adversité quoi que cela nous coûte. Les manifestations et les sit-in n'ont jamais libéré un peuple et les coups de gueule sur les réseaux sociaux n'ont jamais contraint un prédateur oppresseur à lâcher sa proie. Même si nous voulions juste réduire la domination des autres, être prêts à mourir pour cela est un minimum attendu de nous. Sinon, ayons la décence de subir sans jérémiade.

En dehors de Nathalie Yamb, « La Dame de Solchi », personne dans notre camp parmi ceux qui ont une parole publique, ne semble réaliser que nous ne pourrons faire l'économie du sang pour nous libérer. Personne, n'appelle à la formation de milices, ni de contingents, ni de volontaires panafricains combattants pour aller défendre le Sahel contre toute force jugée hostile. 5,5 % des 500 000 habitants d'Haïti étaient alignés ce matin-là à Vertières.

En 2020, le Burkina, le Mali et le Niger comptaient chacun environ 6 millions de jeunes âgés de 20 à 39 ans. Soit entre 30 % et 33 % de la population totale. C'est à peu près les mêmes statistiques dans tous les pays d'Afrique au sud du Sahara. Techniquement, le Burkina, le Mali et le Niger peuvent chacun aligner au moins 500 000 combattants armés. Chacun d'eux peut mobiliser, toujours dans les 6 000 000 de l'échantillon (20 à 39 ans), 1000 000 de personnes qui vont soutenir l'effort de guerre. Imaginons en plus que la jeunesse panafricaine décide de ne pas « trahir sa mission historique » et de s'engager sur le terrain. Une moyenne de 500 combattants volontaires par pays, sur 30 pays africains, peuvent se mobiliser pour libérer la terre de Modibo Keita et de Thomas Sankara, soit un contingent de 15 000 panafricains, prêts à montrer que l'unité dont N'Krumah a rêvé est possible.

Avec un tel engagement, n'importe quelle organisation terroriste ou étatique sera vaincue dans le Sahel. Certains engagés mourront hélas, ils rejoindront nos ancêtres et seront reçus là-bas par ces illustres personnages qui ont su s'engager un jour pour que l'Afrique gagne et que l'Humanité triomphe. Une offre intérieure de défense est obligatoire. Ce n'est pas une question de matériels ! « L'abondance des moyens traduit l'incompétence des chefs » dixit Thomas Sankara.

Une demi-brigade c'est entre 1500 et 3000 hommes composés de professionnels et de volontaires. C'est ce nombre que Cappoix a dû renforcer pour venir à bout de son ennemi retranché. En 2011, l'OTAN avait 130 000 combattants en Afghanistan sans compter les effectifs des armées privées et des espions. Que l'on ne se trompe guère, même en 2021, peu importe le niveau de technologie militaire, le nombre et la qualité des combattants sont des facteurs essentiels. Ils le seront encore pour longtemps. C'est du moins ce que disent les experts et c'est aussi ce qui préoccupe certains quant à la vitalité démographique des Africains.

Avec un million et demi de combattants (soit 2,5 % de la population des trois pays endeuillés), le Sahel sera nettoyé et débarrassé de toute force hostile. Peu importe qui est cette force et qui la soutiennent. Si nous continuons à refuser de mourir pour notre liberté, le Sahel et toute l'Afrique, demeurera le terrain d'affrontement des impérialistes de l'Orient et de l'Occident jusqu'à ce que l'un y prenne le dessus ou, comme cela a déjà été fait, qu'ils s'entendent pour un nouveau partage du gâteau Afrique. Tel est l'enjeu.

Quand l'histoire d'Haïti sera mieux connue et que les Africains s'approprieront cette autre partie de leur histoire, toutes les académies militaires d'Afrique honoreront et célébreront les exploits de Capois-la-Mort, de Jean-Jacques Dessalines, d'Henri Christophe, d'Alexandre Pétion, de Jeanne Lamartinière, de Mme Sanite Bélair, etc. et du génie de la stratégie militaire que fut Toussaint Louverture. Que dire de tous ces combattant.es anonymes né.es esclaves ou enlevé.es d'Afrique qui, avec leurs chefs ont redonné la preuve que des Africains, lorsqu'ils sont unis et mobilisés, peuvent, eux aussi, vaincre n'importe quelle armée, fût-elle la première puissance militaire.
Puisse notre ancêtre, Capois-la-Mort, nous inspirer en ces temps de questionnements et d'appréhensions.

Patinnema
Novembre 2021.

* Titre inspiré de Amin Maalouf qui pose une question similaire : « Depuis quand des Arabes ont gagné une guerre ? » in Le Dérèglement du monde. 2010.
** D'autres sources, disent qu'il est né esclave à Saint-Domingue.
Source : Histoire d'Haïti, Dr Jean-Chrysostome Dorsainvil, Tome 1 – 1492-1915.

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Arrestation de l'officier de police Assami Ouédraogo : Dr Aristide Ouédraogo demande à être incarcéré à ses côtés

Mon, 22/11/2021 - 16:47

L'officier de police en disponibilité, Assami Ouédraogo, au cours d'une conférence de presse, avait annoncé qu'il démissionnait des rangs de la police nationale. Ainsi, pour réclamer la démission de Roch Kaboré pour sa mauvaise gestion de la situation sécuritaire.

Mais depuis, l'homme serait arrêté. Le jour de la conférence de presse, il était au côté de Dr Aristide Ouédraogo, président du Front Patriotique pour le Renouveau (FPR). Ce dernier ayant appris l'arrestation de son "acolyte" s'est rendu ce lundi 22 novembre 2021 à la direction générale de la police nationale pour se constituer prisonnier à son tour. L'information est rapportée par nos confrères de Burkina24.

Il estime que logiquement, il devrait être lui aussi mis aux arrêts. La police nationale a refusé de le garder. Néanmoins, même s'il demande la démission du président, il a rassuré qu'il ne prépare aucun coup d'Etat.

Lefaso.net

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Votre journal Courrier confidentiel N° 253 est disponible chez les revendeurs de journaux

Mon, 22/11/2021 - 16:00

A lire dans cette édition :

ATTAQUE TERRORISTE CONTRE LE DÉTACHEMENT DE GENDARMERIE DE INATA

Les vivres achetés pour le détachement sont désespérément restés bloqués à Ouagadougou

L'un des hélicoptères, prévu pour le transport des vivres, avait été déployé, dans un premier temps, dans la région de l'Est pour des opérations anti-terroristes, explique un Cadre de l'Armee de l'Air.

Le chef du détachement de Inata et ses hommes ont crié leur détresse pendant deux semaines. "Et même plus", confie l'un des rescapés de l'attaque terroriste.

Le jour de l'attaque, l'alerte parvient au centre des opérations de l'Armee de l'Air à 5h 50mn. Et à 6h15mn, l'hélico décolle en direction de Inata. Mais lorsqu'il arrive sur les lieux, c'est trop tard. La scène est macabre

Il n'y avait pas que le crucial problème alimentaire à Inata ! Pas de véhicule adéquat. « Quasiment pas d'armes lourdes, liaison très difficile avec l'extérieur, pas de caserne, pas de fortification, même les gilets-par-balles manquaient », indique un gendarme bien au parfum de la réalité du terrain. Et en plus, pas de drone...

Lire l'intégralité de l'article dans Courrier confidentiel N°253.

Disponible chez les revendeurs de journaux (Boutiques des stations-services, Alimentations, supermarchés, Kiosques à journaux, au siège de Courrier confidentiel...).

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Rupture d'Internet mobile au Burkina : « Situation inédite », la Ligue des consommateurs monte au créneau avec un huissier et des avocats

Mon, 22/11/2021 - 15:13

Depuis la nuit de samedi, 20 novembre 2021, les usagers de la connexion internet mobile broient du noir ; le jus étant interrompu. Depuis lors également, les spéculations vont bon train. Contactée en fin de matinée, ce lundi 22 novembre 2021, la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB), qui déplore que jusque-là, aucune information n'ait été donnée aux populations, émet des sommations interpellatives pour ester en justice.

« Face à cette interruption de connexion que nous avons tous vécue, qui arrive d'ailleurs pour la première fois au Burkina, nous avons demandé à un huissier de constater cela hier nuit. Ce qui a été fait. Ce matin, notre avocat, qui est maître Ambroise Farama, va adresser des sommations interpellatives à l'ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) et aux trois opérateurs de téléphonie. Ensuite, il déposera une plainte en bonne et due forme ; parce que cette situation a causé des préjudices énormes. C'est une situation inédite au Burkina Faso, et nous ferons en sorte que plus jamais cela ne se répète », a informé le deuxième vice-président de la LCB, Gilbert Somda Hien.

Selon ses explications, cette action converge l'appui de plusieurs autres avocats qui se sont constitués aux côtés de Me Farama.

L'interlocuteur soutient que des membres de la LCB ont vainement tenté d'entrer en contact avec l'ARCEP, qui ne décroche pas. « Donc, nous ne pouvions pas continuer d'attendre ; parce que c'est le silence total. Jusqu'à présent, personne ne nous dit ce qui se passe », s'agace M. Hien.

Nos tentatives d'entrer également en contact avec l'ARCEP ont été infructueuses.

Lefaso.net

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Internet mobile au Burkina : « Tout porte à croire qu'il s'agit d'une coupure délibérée », selon le Balai citoyen

Mon, 22/11/2021 - 11:17

Ceci est une déclaration du mouvement Balai citoyen sur l'absence de la connexion internet pour les utilisateurs de données mobiles au Burkina Faso depuis le samedi 20 novembre 2021.

Depuis la nuit du samedi 20 novembre 2021, Internet a été complètement coupé sur les téléphones pour les utilisateurs de données mobiles.

Tout porte à croire qu'il s'agit d'une coupure délibérée qui pourrait être liée aux conséquences des manifestations de Kaya visant à interdire le passage d'un convoi militaire français en partance pour le Niger.

Cette restriction de l'internet mobile pour utilisateurs de smartphone pourrait également être liée aux réactions hostiles de l'opinion vis-à-vis du gouvernement dans la gestion de l'attaque terroriste de Inata ayant coûté la vie à 53 gendarmes au moins.

ORANGE, MOOV et TELECEL, les trois compagnies de téléphonie mobile n'ont pas communiqué sur cette situation qui est une première au Burkina Faso.

S'il s'avère que cette coupure de l'internet est volontaire et concertée, aux fins de priver les citoyens d'un moyen de communication et de revendication, ce serait la preuve que le pouvoir burkinabè est plus que jamais un prédateur des libertés individuelles et collectives, particulièrement la liberté d'expression.

Le Balai Citoyen

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Assises nationales de l'éducation : Une feuille de route adoptée, désacord sur la suppression du CEP

Mon, 22/11/2021 - 11:15

La cloche de fin des travaux des assises nationales de l'éducation a sonné ce samedi 20 novembre 2021 à Ouagadougou. Ces assises s'achèvent après trois jours de réflexion pour reformer le système éducatif burkinabè.

Le 18 novembre 2021 ont débuté les assises nationales de l'éducation. La clôture officielle a eu lieu ce 20 novembre. Durant trois jours, les parties prenantes ont mené des réflexions pour établir une feuille de route pour rebâtir le système éducatif en prenant en compte les aspirations des communautés et en répondant aux défis actuels. « Les acteurs de l'éducation nationale, les experts en la matière, les sociologues se sont tous associés. Je ne parlerai pas des communautés religieuses, des personnes ressources du monde traditionnel. Tout le monde s'est associé dans l'élaboration de la documentation. Ce que je retiens de positif dans tout ce mécanisme qui a été mis en place par le ministre en charge de l'éducation nationale, c'est qu'il a permis de fédérer les points de vue de l'ensemble des forces vives de notre pays autour de la question de l'éducation. Nous devons travailler à faire en sorte que l'éducation soit le socle de la transformation de notre économie. La meilleure manière d'y arriver, c'est d'inclure tout le monde. Il faut que l'éducation formelle, celle non formelle et de la petite enfance puissent être prises en compte.

Mais en tenant compte de la formation technique et professionnelle et celle de l'enseignement supérieur pour que nous puissions avoir une vision holistique de ce que nous souhaitons. Les assises ont recommandé que nous puissions relire la loi d'orientation de l'éducation. Et pour pouvoir le faire, il faut que nous ayons tous les éléments du livre blanc concernant l'enseignement supérieur et également des assises qui vont être organisées autour de la formation technique et professionnelle. C'est à l'issue de cela que nous pourrons, avec les députés à l'Assemblée nationale, procéder à une relecture profonde de notre loi d'orientation et faire en sorte que l'école nouvelle que nous voulons soit une école acceptée de tous et qui prend en charge tous les compartiments de l'éducation nationale » a affirmé le Premier ministre Christophe Dabiré .

Christophe Dabiré, le Premier ministre

Des points non consensuels

Certains points, n'ont pas fait l'objet de consensus par les parties prenantes. A titre d'exemple, tous ne souhaitent pas la suspension du Certificat d'études primaires (CEP), l'adoption d'un seul tour pour le Brevet d'études du premier cycle (BEPC) et la suppression de la dictée pour cet examen.

Des discutions ont eu lieu sur l'harmonisation des sujets au baccalauréat qui est désormais organisé par le ministère de l'Education nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales.

Le Premier ministre a engagé le ministre de tutelle, Stanislas Ouaro à piloter la mise en œuvre du projet. « Le Premier ministre nous a engagé et le 22 novembre 2021, l'équipe sous ma supervision va déposer auprès du conseil des ministres les différents actes, le projet de feuille de route, celui du mécanisme de suivi de la mise en œuvre des conclusions de ces assises et le pacte pour le renouveau du système éducatif. Et à ce niveau, certains participants avaient souhaité que les syndicats acceptent une trêve sociale de cinq ans pour la mise en œuvre des conclusions, mais ils n'ont pas voulues. L'objectif est que ce pacte soit adopté par l'engagement de tous les acteurs », a notifié le ministre de l'éducation nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales.

Stanislas Ouaro, ministre de l'éducation nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales

Pendant la clôture des assises nationales, Stanislas Ouaro a indiqué que le gouvernement a décidé de faire du lycée Philipe Zinda Kaboré, un lycée scientifique pour la rentrée scolaire 2022-2023. Ce Lycée d'excellence recevra des élèves ayant obtenu de très bons résultats. Il sera également un internat.

Samirah Bationo
Lefaso.net
Crédit photo : Primature

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Littérature financière : « La banque en Afrique, ce que vous n'apprenez pas à l'école », un ouvrage qui lève le voile sur la banque

Mon, 22/11/2021 - 11:10

Le monde financier est complexe et incompris des clients et même de certains financiers eux-mêmes. Cette incompréhension laisse place à une navigation à vue et des préjugés sur le secteur. Pour permettre aux acteurs du domaine de mieux cerner le fonctionnement bancaire, l'un des cadres supérieurs de banque, Nabi I. Coulibaly, a mis à leur disposition un nouvel ouvrage. La dédicace de cet ouvrage intitulé « La banque en Afrique, ce que vous n'apprenez pas à l'école » a eu lieu, jeudi 18 novembre 2021 à Ouagadougou, en présence des acteurs du secteur financier, parents et amis.

Le marché bancaire africain est parmi les plus opportuns du monde. C'est le deuxième marché mondial en termes de croissance et de rentabilité (plus de 8%). Il se révèle donc indispensable de pouvoir connaître les contours afin d'y aller avec tact et en qualité de partenaire. Cette vision a été comprise par Nabi I. Coulibaly, cadre supérieur de banque, auteur de l'ouvrage et spécialiste en la matière dont la dédicace a eu lieu ce 18 novembre 2021 à Ouagadougou.

« La banque en Afrique, ce que vous n'apprenez pas à l'école » est, selon l'auteur, tiré de son expérience personnelle et professionnelle notamment ses conférences, ses entretiens avec les futurs cadres du monde des finances et ses relations avec les clients de la banque. Objectif, contribuer à construire un chemin éclairé pour les clients et à servir de ressources pédagogiques pour les étudiants, les agents de banque et les enseignants du domaine.

Présidium de la dédicace de l'Ouvrage « La banque en Afrique, ce que vous n'apprenez pas à l'école »

L'autre objectif également poursuivi par l'auteur, c'est d'offrir aux clients et acteurs de la banque, les rudiments nécessaires pour jouer le rôle de partenaire auprès de ceux-ci. Le livre est constitué de cinq chapitres.

A l'entame de l'introduction de l'ouvrage, Nabi S. Ouédraogo, directeur de l'expérience client à Ecobank et présentateur affirme ceci : « l'argent n'est plus seulement le nerf de la guerre. Il est la guerre ». A ce propos, il se pose la question suivante : « si l'argent est l'essence et la quintessence de l'existence de la banque alors la banque serait-elle la guerre pour ses clients à son tour ? ».

Ainsi, le 1er chapitre aborde le lien entre ‘'le banquier et la banque'' pour parler de l'employé de banque et de la banque qui l'emploie. Au second chapitre, il est question de ‘'la tarification des produits'' pour donner un éclairage sur les prix des produits bancaires. Le 3e chapitre se penche sur la question de ‘'la relation clientèle bancaire'' afin de clarifier les préjugés qu'ont les clients sur la banque. Puis le 4e chapitre traite de l'innovation, de la banque de demain, c'est-à-dire, comment servir le client partout où il se trouve et non entre les quatre murs d'un bâtiment. Le cinquième et dernier chapitre fait l'analyse de l'insertion et de l'emploi bancaire.

Nabi S. Ouédraogo, directeur de l'expérience client à Ecobank et présentateur de l'ouvrage édité

L'activité bancaire du Burkina, plus forte progression après celle de la Côte d'Ivoire

‘'Le système bancaire burkinabè est le troisième marché de l'union'' (Union monétaire ouest africaine ndlr). "Au cours des cinq dernières années, l'activité bancaire nationale a progressé en moyenne de 10% faisant du marché national, la plus forte progression de l'union après celle de la Côte d'Ivoire" foi de Diakarya Ouattara, parrain de l'ouvrage et directeur général de Coris Bank International. Il a toutefois salué l'auteur d'avoir pensé à lever le voile sur la banque mais surtout pour la qualité de l'œuvre. Un ouvrage inspiré d'un africain et d'expériences africaines, ce qui est rare dans notre domaine, confesse-t-il. En sa qualité de président de l'Association des banques et établissements financiers du Burkina Faso, il accueille favorablement le livre tel un jury et le recommande aux acteurs financiers et autres.

Nabi I. Coulibaly, cadre supérieur de banque et auteur l'ouvrage (au milieu)

Quant à Gaspard Ouédraogo, préfacier et ancien directeur général de la banque UBA Burkina Faso, il affirme que le client doit avoir la capacité de négocier et d'influencer les services qui lui sont offerts car il est un partenaire. Il remercie l'auteur pour une telle œuvre utile qui, à coup sûr, révolutionnera le monde bancaire et financier. Et il s'est dit heureux et fier d'avoir préfacé le livre.

L'auteur dans sa joie d'avoir accompli cette tâche d'édition a comparé la banque et le client en ces termes : « J'ai l'habitude de dire que la banque est plus ou moins comme une femme. Il faut créer la confiance et quand il y a la confiance, il faut communiquer et si vous communiquez, vous aurez de relations très intéressantes.

Vue partielle de l'assistance

La banque est là pour accompagner de la naissance jusqu'à la gestion de l'héritage ». Il ajoute avoir légué, à travers ce livre, un réservoir de connaissances à la génération après lui, afin qu'elle puisse mieux faire. Aux clients des banques, il dit qu'il est temps de prendre le pouvoir afin d'être de véritables partenaires de celles-ci.

Le livre est disponible en trois versions (papier, audio et numérique) dans toutes les librairies au prix unitaire de 9.900 francs CFA.

Inocent H. Alloukoutoui (Stagiaire)
Lefaso.net

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Ciné Droit Libre 2021 : Alpha Blondy et Youssoupha, parrains de la 16e édition

Mon, 22/11/2021 - 11:00

Les organisateurs du festival de films sur les droits humains et la liberté d'expression en Afrique, Ciné Droit Libre, ont animé une conférence de presse dans l'après-midi du dimanche 21 novembre 2021, à Ouagadougou, pour dévoiler les grandes articulations de la 16e édition, qui se tiendra du 4 au 11 décembre 2021.

« Quels futurs pour nos enfants ? », c'est le thème retenu pour la 16e édition du festival de films sur les droits humains et la liberté d'expression en Afrique (Ciné Droit Libre).

Cette 16e édition se tiendra du 4 au 11 décembre 2021, et connaîtra comme parrains, les artistes Youssoupha et Alpha Blondy.

Au menu, des projections de films, des débats, des masters class, des expositions, des espaces enfants et plusieurs autres activités sur plusieurs sites à Ouagadougou. Ainsi, l'Institut français, l'université Joseph Ki-Zerbo, la MACO, l'espace culturel Gambidi, le ciné Burkina, les quartiers populaires, le terrain du lycée Newton, Goethe Institut, sont là quelques lieux où se tiendront les activités du16e festival de films sur les droits humains et la liberté d'expression.

Les hommes et femmes de média présents à la conférence

Il est prévu également un "village du festival", qui sera riche en couleurs avec des projections de films, un plateau-télé, de l'humour et des concerts live.

Selon le coordonnateur du festival, Abdoulaye Diallo, l'innovation majeure de la 16e édition sera une collecte de vivres au profit des déplacés internes du Burkina, le 11 décembre 2021.

Patricia Coulibaly (Stagiaire)
Lefaso.net

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Burkina/ Milieu rural : Lancement de Garbal Yaar, pour plus de débouchés pour les agropasteurs

Mon, 22/11/2021 - 11:00

Le ministre en charge des ressources animales, Dr. Modeste Yerbanga, en compagnie de sa collègue de l'économie numérique, Hadja F. Sanon/Ouattara, a procédé au lancement officiel de la market place « Garbal Yaar ». Une cérémonie qui a connu également la mobilisation des autorités locales et des populations bénéficiaires notamment les pasteurs et agropasteurs. C'était ce vendredi 19 novembre 2021 à Pouytenga (région du Centre-est).

Après un succès continu du centre d'appel GARBAL, la plateforme « Garbal Yaar » qui est un marché en ligne vient d'être lancée en vue de renforcer, entre autres, la résilience des pasteurs, éleveurs, agriculteurs ainsi que l'amélioration de leur sécurité alimentaire par la génération des bénéfices économiques. Le lancement officiel vise spécifiquement à sensibiliser et à mobiliser les populations cibles à son appropriation et a son utilisation.

La plateforme ou la market place « Garbal Yaar », construite dans le cadre de la mise en œuvre du projet MODHEM+, est, il faut le rappeler, à sa deuxième phase, financé par l'Ambassade des Pays-Bas, il couvre la période 2020-2023 dans huit régions notamment les Cascades, les Hauts-Bassins, le Centre-nord, le Centre-ouest, le Sahel, l'Est, le Nord et la Boucle du Mouhoun. Le projet a d'abord développé un centre d'appel destiné aux acteurs du monde rural accessible à partir d'un téléphone mobile en appelant au 777. Ce centre d'appel géré par Orange Burkina donne en effet accès à l'information sur la disponibilité des pâturages, des eaux de surface, la pluviométrie, les ressources et infrastructures agro-pastorales, etc.

Le lancement officiel de Garbal Yaar, qui s'est tenu ce 19 novembre 2021 à Pouytenga, a été une occasion importante pour les acteurs et partenaires de mise en œuvre du projet afin d'assurer une visibilité et de promouvoir ce service dédié au secteur agricole et pastoral du Burkina. Pour ce faire, ladite cérémonie a été présidée par le ministre en charge des ressources animales, Dr. Modeste Yerbanga, avec à ses côtés sa collègue de l'économie numérique, Hadja Sanon/Ouattara, qui est revenu sur l'important de ce type d'outil pour le secteur agricole et pastoral. Car, selon ses dires, cette plateforme permet d'apporter une solution aux préoccupations des pasteurs et agropasteurs à travers la révolution numérique qui leur offrira plus de débouchés rémunérateurs et de sécuriser leurs transactions commerciales. Il constitue en outre un levier, dit-il, de la transformation structurelle de l'économie et du monde rural en contribuant à une croissance forte, résiliente, inclusive et créatrice d'emploi décents pour les acteurs du domaine. Tout en rassurant de sa disponibilité à accompagner l'ensemble des acteurs engagés dans la mise en œuvre de ce projet pour qu'il soit une réussite pour le bonheur des pasteurs et agropasteurs du Burkina Faso.

Dr. Modeste Yerbanga, ministre en charge des ressources animales et président de la cérémonie

A terme, il est attendu que 450.000 pasteurs et agriculteurs dont 30% de femmes aient recours au service d'information Garbal afin de réduire la mortalité de leur bétail, d'accroitre leur productivité et augmenter leurs revenus. Financé par l'Ambassade du royaume des Pays-Bas à hauteur de 4 millions d'euros, le projet est mis en œuvre dans le cadre d'un partenariat public-privé associant plusieurs partenaires notamment la SNV, Orange Burkina, Hoefsloot spatial solutions (HSS) et le ministère en charge des ressources animales.

Gaston S. Tuina, directeur pays adjoint de la SNV

Un marché en ligne pour consolider les acquis du centre d'appel GARBAL.
Prenant la parole lors du lancement officiel de Garbal Yaar, le directeur pays adjoint de l'Organisation Néerlandaise de Développement SNV, Gaston S. Tuina, a fait savoir que fort des acquis de la première phase achevée en 2019 et en prenant en compte les fortes attentes des populations agropastorales et agricoles, l'ambassade du royaume des Pays-Pays au Burkina Faso a décidé depuis 2020 de financer une 2e phase du projet MODHEM. Une seconde phase dans le but, précise-t-il, de consolider les acquis et développer des produits et services innovants, inclusifs et diversifiés. Des produits et services qui, selon Stéphane Tuina, devraient pouvoir asseoir une bonne durabilité du produit GARBAL et de lui permettre de continuer à fonctionner de manière autonome même après la fin du projet. Ces services et produits offerts, poursuit le directeur pays, faciliteront par ailleurs l'amélioration de la mobilité du bétail et les revenus des agropasteurs à travers l'utilisation de la téléphonie mobile et de l'imagerie satellitaire en abrégé MODHEM+ financée par le royaume des Pays-Bas.

Les officiels testant le service offert par la plateforme « Garbal Yaar »

Le représentant d'Orange Burkina, Issaka Kanazoé, a pour sa part expliqué de façon imagée qu'à l'occasion de la mise en place de cette market place « Garbal Yaar », un grand marché virtuel avec des milliers de boutiques en ligne a été créé avec des filières contenant déjà des étagères pour les produits agro sylvo pastoraux du Burkina Faso. Et chaque producteur ou vendeur, explique le représentant d'Orange Burkina, dispose d'une clé d'accès à sa boutique pour lui permettre de gérer son stock de produits, des possibilités lui ont été données pour recevoir les payements via Orange Money et plus encore de rester en contact virtuel permanent avec ses clients et des millions d'auditeurs de la plateforme.

Une photo de famille pour marquer le lancement officiel de la seconde phase de « Garbal Yaar »

Pour l'ambassadeur Garbal Yaar, Hassane Barry président d'une organisation d'éleveurs, en s'exprimant à la fin de la cérémonie, a tenu à remercier tous les acteurs mobilisés dans ce projet. Tout en rappelant que cet évènement marquant un rond-point entre la question numérique et celle de la vente pour les producteurs. Car le projet a apporté plusieurs innovations en faveur du monde rural dont le savoir-faire dans la manipulation de leurs portables mais de se faire connaître au niveau des associations pastorales, tout en augmentant, entre autres, leur utilité social et économique avec beaucoup davantage.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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Education au Burkina : La Banque mondiale visite les lycées scientifiques de Ouagadougou et « Cardinal Paul Zoungrana »

Mon, 22/11/2021 - 11:00

Deux lycées, le lycée scientifique national de Ouagadougou (logé à Bassinko) et le lycée "Cardinal Paul Zoungrana" de Balkuy (arrondissement 11) de Ouagadougou ont reçu respectivement les 19 et 20 novembre 2021, la visite du directeur mondial de l'éducation pour la Banque mondiale et de Mme Meskerem Mulatu, directrice de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Ouest. En compagnie du ministre de l'éducation nationale, Pr Stanislas Ouaro, l'hôte du jour a visité quelques classes des établissements et s'est entretenu avec les élèves.

Après l'ouverture des assises nationales sur l'éducation au Burkina Faso, le directeur mondial de l'éducation pour la Banque mondiale, Jaime Saavedra Chanduvi, par ailleurs ex-ministre du Pérou (Amérique du Sud) a procédé à une visite marathon de trois infrastructures scolaires de la région du Centre. Accompagné par l'Ethiopienne Meskerem Mulatu, directrice de l'éducation de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Ouest et le ministre burkinabè de l'éducation nationale, le Pr Stanislas Ouaro, ils se sont rendus dans la soirée du jeudi 19 novembre 2021 au lycée privé "Cardinal Paul Zoungrana".

Echange avec les élèves en classe de CM2 de Bassinko cité

Ce sont les classes de 5e et de Tle D qui les ont accueillis Après les présentations, place aux échanges directs entre les élèves et les experts de l'éducation. Au terme de ces interactions entre éduqués et éducateurs, des doléances et des suggestions ont été faites de la part des éduqués. Certains, sinon tous, ont demandé l'amélioration des conditions d'études en dotant les établissements de salles d'informatique, de bibliothèques, l'augmentation du nombre des salles de classe pour réduire les effectifs et faciliter l'apprentissage des leçons, Ulrich Tiemtoré (Tle D) va au-delà de l'aspect matériel qui, pour lui ne résout pas forcement la crise éducative. Ulrich Tiemtoré, élève, a lui demandé au « papa mondial » de l'éducation d'investir dans le capital humain de l'enseignement car ne vient pas dans l'enseignement qui veut, insinue-t-il.

Jaime Saavedra Chanduvi, directeur mondial de l'éducation pour la Banque mondiale, par ailleurs ex-ministre du Pérou (Amérique du sud)

A l'entendre le monde de l'éducation est complexe puisque ses sujets sont des humains ou il n'y a pas de recettes préfabriquées. C'est pourquoi, il a suggéré aux premiers responsables de l'éducation mondiale, sous régionale et nationale de revoir le mode de recrutement des enseignants car, selon son appréhension, l'enseignement doit être une vocation, un sacerdoce.

Aussi, il leur a demandé de revoir la qualité de la formation des enseignants. Selon ses dires, l'enseignant est celui-là qui doit interagir avec les enseignés sans aucune discrimination. « Je pense que si toutes ces conditions sont réunis, nous (élèves) pourront assurer la relève de demain en toute responsabilité », a-t-il terminé.

Frappé par la pertinence des propos de UlrichTiemtoré, Jaimes Saavedra Chanduvi a confessé : « j'ai parcouru beaucoup de pays et échangé avec beaucoup d'élèves comme vous. Les plupart du temps, sinon je dirai tout le temps, les doléances et les propositions sont toujours d'ordre matériel. Mais aujourd'hui, au Burkina Faso, je suis interpellé par les propos de M. Tiemtoré qui sont d'ordre humain. L'investissement dans le capital humain est la clé de voûte du système éducatif. Un enseignant bien formé, c'est une société épanouie. Je suis vraiment touché par ces propos. »

Meskerem Mulatu, directrice de l'éducation de la banque mondiale pour l'Afrique de l'Ouest

Effectivement, le directeur mondial de l'éducation a été marqué par le message du « futur étudiant » puisqu'il va, durant le reste de la visite, non seulement axer son message sur la responsabilité humaine et l'exemplarité humaine.

Le lendemain ; vendredi 19 novembre 2021, il a rappelé aux élèves du lycée scientifique national que « cela passe forcément par les recommandations faites par l'élève Tiemtoré du lycée privé Cardinal Paul Zoungrana. »

Prenant la parole, le Pr Ouaro, va expliquer le sens de l'investissement dans le capital humain pour éviter les dérives. « L'investissement dans le capital humain ici consiste à mettre tous les moyens nécessaires pour une formation de qualité au profit des enseignants. » Aussi, poursuit-il, de faire un bon recrutement du personnel enseignant. « Ce n'est pas forcement augmenter le salaire des enseignants », a-t-il précisé (sourire).

Au terme de cette visite de 48 heures à l'école primaire publique de Bassinko cité, tous ont exprimé leur satisfaction au regard des infrastructures d'accueil, des réalités vécues sur le terrain etc. Ces établissements sont une fierté pour la Banque mondiale qui a appuyé financièrement le gouvernement burkinabè pour leur construction. Pour la Banque mondiale, l'éducation sera toujours une priorité.
Pour le ministre Ouaro, « la Banque mondiale est un partenaire privilégié du Burkina Faso », dit-il, avant d'ajouter : « notre éducation n'est pas dictée par la Banque mondiale comme le pensent certaines opinions publiques, à contrario, elle s'aligne sur nos priorités. »

Pour rappel, grâce à l'accompagnement de la Banque mondiale, le ministère en charge de l'éducation a pu réaliser deux grands lycées scientifiques nationaux avec internat (Ouagadougou et Bobo Dioulasso). Toujours avec l'appui de la Banque mondiale, six autres lycées scientifiques régionaux sont en cours de construction, de même que deux centres de concours d'agrégation à l'enseignement secondaire et d'autres classes préparatoires d'entrée aux grandes écoles.

Pr Stanislas Ouaro, ministre de l'Education nationale

Au regard de la crise sécuritaire, la Banque mondiale s'engage encore à réaliser 260 salles de classes préfabriquées disponibles en moins d'un mois et déplaçables en fonction des besoins pour les élèves déplacés internes. En plus, elle octroie dix mille bourses à ces derniers afin qu'ils puissent poursuivre sereinement leur parcours scolaire.

« Le projet d'amélioration de l'accès et de la qualité de l'éducation (PAAQUE) est expiré en 2020. Mais au regard de sa performance, la Banque mondiale l'a prolongé jusqu'en 2024 en doublant le financement à 50 milliards de FCFA », conclut Pr Stanislas Ouaro.

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

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Burkina : « Une hiérarchie militaire qui affame ses hommes sur le terrain ne mérite pas un minimum de considération », s'indigne Aly Sanou du MBDHP

Mon, 22/11/2021 - 10:15

En marge du panel de la Coordination des comités de défense et d'approfondissement des acquis de l'insurrection populaire (CDAIP) de la ville de Ouagadougou sur le processus de réconciliation nationale, ce samedi 20 novembre 2021 à Ouagadougou, et répondant à une question à cet effet, le secrétaire général du Mouvement burkinabè des Droits de l'Homme et des peuples, Aly Sanou, n'est pas allé du dos de la cuillère pour "vider son ventre".

"Il est inadmissible, qu'on envoie des hommes au front, et qu'on ne soit même pas capable de les ravitailler. Un pouvoir qui n'est même pas capable de cela... Pas seulement le pouvoir, une hiérarchie militaire, qui ne porte même pas l'amour de ses hommes, au point de les affamer sur le terrain, ne mérite pas un minimum de considération. Et je suis sûr que ça, ce sont les éléments qui ont fuité, que nous avons vus et dont nous sommes conscients et qui nous révoltent. Si nous avions une idée beaucoup plus globale ou beaucoup plus précise de ce qui se fait, nous serions encore beaucoup plus révoltés", mesure Aly Sanou.

Le secrétaire général de l'organisation de défense des droits de l'Homme pousse davantage son analyse a prenant pour responsables de la situation, le pouvoir en place et une partie de la hiérarchie militaire.

"Il est inadmissible que depuis 2015, ce soit en 2021, que le pouvoir ait finalisé une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme. Six ans après. Que de temps perdu ! C'était du tâtonnement. Il est inimaginable, inadmissible, que la hiérarchie militaire préfère le confort des bureaux climatisés de Ouagadougou que d'être sur le terrain avec les hommes. On a des généraux qui ont fait l'école de guerre. Mais, qu'on nous dise qui a déjà proposé un plan de guerre ! Pour proposer un plan de guerre, il faut être sur le terrain, ce n'est pas à partir de bureaux climatisés de Ouagadougou. Tout cela nous montre que le pouvoir actuel, et une bonne partie de la hiérarchie militaire sont responsables de la situation actuelle dans notre pays", flanque Aly Sanou, co-panéliste au panel sus-évoqué.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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Décès de KI MARCEL DIKIALAN : Programme des funérailles chrétiennes

Mon, 22/11/2021 - 10:15

Les grandes familles KI, PARE, TOE à Toma, Yaba, Bounou, Koin, Ouagadougou, France, Etat unis, Tunisie, Cote d'Ivoire,

Les enfants Mme Paré/KI Germaine à la retraite, Mr KI Antoine à la CAMEG, Mme YAMEOGO/KI Jacqueline à l'ENAREF et Mlle KI Judith Marie Ella à la POSTE.BF, Les cousins, cousines, petits enfants, arrières petits enfants,

Les familles alliées KI, PARE, GARANE, KONE, MOSSE, YAMEOGO, DAKYO, ZONGO, PALM, KAFANDO, FORO et MAIGA, renouvellent leurs sincères remerciements à tous ceux qui leur ont apporté leurs soutiens moral, spirituel, matériel et financier lors du rappel à Dieu le 11 janvier 2021 à Ouagadougou, suivi de l'inhumation le 12 janvier 2021 à Toma de leur fils, frère, père, beau-père, grand-père, et arrière grand-père,

KI MARCEL DIKIALAN.

Puisse le Seigneur tout puissant vous rendre au centuple vos bienfaits.

Elles vous informent par ailleurs que les funérailles chrétiennes se dérouleront selon le programme suivant :

Vendredi 26 novembre 2021, veillée de prière à l'église Sacrée Coeur de TOMA à partir de 20 heures ;

Samedi 27 novembre 2021, grande messe de requième à l'église Sacrée Coeur de TOMA à partir de 10 heures.

Union de prière

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Situation sécuritaire au Burkina : Le Balai citoyen dénonce l'irresponsabilité des autorités

Mon, 22/11/2021 - 10:13

Le Balai citoyen, dans une déclaration datée du samedi 20 novembre 2021, déplore la dégradation sécuritaire au Burkina Faso. Cette situation, est selon l'organisation de la société civile, due à l'irresponsabilité, à l'insouciance des autorités. Par la même occasion, il présente ses condoléances aux familles des victimes et souhaite prompt rétablissement aux blessés.

Le Burkina Faso a subi ces derniers jours, des attaques lâches et répétées dont la plus tragique fut celle perpétrée le 14 novembre 2021 contre le détachement de la Gendarmerie de Inata et qui a couté la vie à 53 gendarmes et 4 civils selon le dernier bilan officiel.

En ces circonstances difficiles et douloureuses pour la Nation, le Balai Citoyen salue la mémoire des guerriers tombés sur le champ de bataille et présente ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes, aux collègues et ami(e)s des victimes et souhaite prompt rétablissement aux nombreux blessés.

Ce drame révèle une fois de plus l'ampleur des dysfonctionnements inadmissibles dans la chaine de prise de décision et de commandement au niveau politique et militaire. Malgré les multiples et diverses alertes et actions d'interpellation venant d'acteurs divers, le pouvoir politique dirigé par le président Roch Marc Christian KABORE s'est montré incapable et incompétent face aux cris de détresse des populations et des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) engagées dans les opérations de lutte antiterroriste.

L'irresponsabilité, l'insouciance et la trahison du peuple dans lesquelles se complaisent les autorités s'observent malheureusement sur plusieurs plans :

• Sur le plan communicationnel, le pouvoir en place et ses communicants de tous bords ont opté de minimiser la situation et de mentir au peuple au lieu de capitaliser les alertes et propositions lancées de part et d'autre pour faire face aux attaques et soulager les populations. Mieux, ils ont décidé de s'inscrire dans une dynamique de propagande honteuse et de restriction des libertés individuelles et collectives, semant ainsi à dessein une confusion de tous genres dans notre pays.

• Sur le plan économique, malgré la crispation de la situation politique et sécuritaire, aucun effort n'a été constaté de la part de l'Exécutif pour lutter contre la corruption, principale gangrène favorable à l'enracinement de l'insécurité. Pire, depuis six (06) ans, nous assistons à une corruption rampante et grimpante dans tous les secteurs d'activité, y compris dans les secteurs prioritaires de la sécurité et de la défense nationale.

• Sur le plan institutionnel, le régime s'est inscrit dans une dynamique de prédation avec des nominations et des promotions de récompense et de complaisance dans les hautes fonctions de l'Etat, notamment au sein de l'appareil sécuritaire.

• Sur le plan social, le Chef de l'Etat est resté imperméable aux cris de détresse du peuple. Les conditions de vie se sont détériorées avec la crise sécuritaire et sanitaire sans que le régime ne soit capable d'offrir des réponses concrètes et structurelles pour soulager les souffrances et le désarroi des populations.

• Sur le plan sécuritaire et militaire, le drame de Inata sonne comme un aveu d'impuissance et de passivité sordide de la hiérarchie, du commandement des opérations. Le président Roch Marc Christian KABORE, son gouvernement et l'ensemble du commandement militaire ont littéralement échoué en s'effaçant et en affichant l'indifférence face aux cris de détresse des braves gendarmes du détachement qui manquaient du minimum vital pour accomplir sereinement leur mission. Nos gendarmes ont été livrés à l'ennemi, sur l'autel de l'incompétence et de l'insouciance de leur hiérarchie.

La conjugaison de tous les facteurs cités plus haut a eu pour conséquence de freiner la dynamique nationale de mobilisation populaire, de redressement de la Nation et de l'espoir suscité par l'insurrection populaire et la Transition.

Le ras-le-bol généralisé des masses populaires est légitime au regard de la conduite catastrophique des affaires par le Président Roch Marc Christian KABORE. Il est incompréhensible et inadmissible que depuis tant d'années et malgré les multiples interpellations et mises en garde, la situation sécuritaire et sociale va de mal en pis, au point où on en arrive à des dysfonctionnements ahurissants sur la chaine d'approvisionnement alimentaire et la relève des soldats qui se battent sur le champ d'honneur pour la Patrie.

Le drame d'Inata révèle une nouvelle facette de la gestion en mode « laisse-guidon » du pays par le Président Roch Marc Christian KABORE. Il est par ailleurs incompréhensible qu'il n'ait pas, une seule fois, assisté à une cérémonie d'inhumation de nos soldats tombés au front.

Le Président du Faso, en tant que Chef suprême des armées, est le premier responsable des faiblesses et des échecs de notre armée. A cet effet, il est inconcevable que dans cette situation, le Chef suprême des armées ne puisse mettre en place des mécanismes pertinents d'information et de contrôle des dispositions opérationnelles mises en œuvre et des difficultés rencontrées par les troupes. A défaut d'être sur le terrain des opérations, les moyens de communication actuels permettent aisément d'avoir régulièrement une liaison directe avec les chefs d'unité et de détachement sur tous les théâtres d'opération pour remobiliser les troupes et recueillir les difficultés.

Le discours tendant à jeter la responsabilité du dysfonctionnement d'Inata, ayant conduit au blocage de la rotation des équipes et à leur alimentation sur quelques hauts gradés au niveau de la gendarmerie nationale est une piètre et intolérable tentative de dérobade. Cela démontre au contraire que le Chef suprême des armées ne s'intéresse pas aux conditions de vie des troupes sur le terrain. En refusant d'admettre sa propre responsabilité, le Président KABORE prend le risque de semer et d'approfondir la désunion au sein de l'armée et entre la troupe et la chaine de commandement.

Si le président du Faso en est le premier responsable, il en est un autre mandaté par le peuple qui ne remplit pas sa part de contrat : contrôler l'action de l'exécutif, rompre le cercle de la mal-gouvernance et proposer des solutions concrètes et idoines à la crise sécuritaire quasi-généralisée dans tout le pays. Il s'agit de l'Assemblée Nationale. Celle-ci est en effet composée de députés de la mouvance comme de l'opposition aux allures de bonnets blancs et blancs bonnets semblants s'entendre sur une chose, l'incapacité à nous trouver la solution.

En tout état de cause, le Balai citoyen réaffirme son attachement à l'Etat de droit et à la Patrie. C'est pourquoi, il interpelle, encore une fois, le Procureur du Faso près le tribunal de Grande Instance de Ouagadougou à examiner en toute responsabilité la plainte déposée en juillet 2021 contre le Gouvernement du Burkina Faso pour non-assistance à personne en danger.

L'action de la Justice dans la crise sécuritaire actuelle est tout aussi importante que les opérations militaires. L'enquête administrative annoncée ne saurait être la solution aux maux qui minent notre système de défense et de sécurité. Le problème est général et les responsabilités incombent, au premier chef, à ceux qui ont le pouvoir de décision. La justice en général et les magistrats en particulier doivent jouer pleinement leur rôle dans la situation actuelle. Les responsabilités pénales doivent être situées et les coupables condamnés et châtiés à la hauteur de leur crime.

Ouagadougou, le 20 novembre 2021.

Notre nombre est notre force !
Ensemble, on n'est jamais seul !
La Patrie ou la mort, nous vaincrons !

Pour le Balai Citoyen, la Coordination Nationale.

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Situation sécuritaire : Les Evêques du Burkina invitent le gouvernement à communiquer avec courage

Mon, 22/11/2021 - 10:10

Dans ce message de compassion , les évêques du Burkina en appellent à l'unité nationale et demandent au gouvernement de communiquer avec courage et transparence sur la situation sécuritaire de notre pays pour créer l'union sacrée voulue par tous.

MESSAGE DE COMPASSION ET D'ESPERANCE DES ÉVÊQUES DU BURKINA FASO SUITE AU DRAME D'INATA DU 14 NOVEMBRE 2021

Aux Prêtres, Aux Consacrés,

Aux Laïcs,

Aux Fils et Filles de l'Eglise-Famille de Dieu au Burkina Faso,

A tout Homme et toute Femme de bonne volonté,

Nous avons suivi avec beaucoup d'appréhension la forte et brusque dégradation de la situation sécuritaire dans notre pays depuis quelques temps. Notre peuple, alors qu'il se bat vaillamment contre l'hydre terroriste, vient d'être endeuillé une fois de plus par l'attaque meurtrière du Camp de Gendarmerie d'Inata dans le Soum, après celles de Toeni et de l'axe Dori-Essakane.

Cette attaque que nous condamnons fermement a malheureusement fait de nombreuses victimes militaires et quelques-unes parmi les civils.

Profondément touchés par ce drame, nous, les Evêques du Burkina Faso, manifestons notre compassion à tout le peuple burkinabè meurtri par ce deuil. Nous présentons nos condoléances en particulier aux familles éplorées, aux frères d'armes des militaires tombés ainsi qu'à toutes les forces de défense et de sécurité et à tous les Volontaires pour la Défense de la Patrie.

En cette douloureuse circonstance, nous élevons nos prières vers Dieu pour le repos éternel de nos soldats morts sur le champ de bataille. Puisse-t-il les accueillir dans sa paix et, à travers la proximité de toute la Nation, consoler les veuves et les orphelins, accorder un prompt rétablissement aux blessés et ramener à la maison ceux qui sont encore dispersés.

Ce drame qui nous frappe a servi de détonateur à plusieurs manifestations à travers notre pays. Celles-ci expriment le ras-le-bol et l'incompréhension des populations devant ce qui apparait manifestement comme l'impuissance de l'Etat à garantir le droit élémentaire de la protection de la vie humaine et l'intégrité de notre territoire. Ces réactions et ces manifestations sont compréhensibles car elles traduisent le refus d'assister passivement au délitement de notre pays et à la banalisation des meurtres à grande échelle.

Toutefois, en des circonstances pareilles, la sagesse enseigne qu'il faut toujours agir avec prudence, discernement et mesure. C'est pourquoi, nous voulons vous inviter à sauvegarder l'essentiel et à privilégier l'intérêt supérieur de la Nation malgré l'indignation légitime qu'on peut ressentir. Car notre union fait notre force. Nous diviser en ces moments, c'est ajouter des inconnus à l'équation d'une situation déjà instable, ne faisant alors que le jeu de ceux qui nous attaquent.

Ce constat commande que nous puissions favoriser un dialogue vrai et constructif ; car sans dialogue, nous ne pouvons résoudre aucun problème encore moins celui bien délicat de la crise sécuritaire et ses corollaires. Ce dialogue que nous préconisons doit pouvoir s'établir au sein des populations, des Organisations de Société Civile, des partis politiques et au niveau des autorités politiques, militaires, coutumières et religieuses mais aussi avec nos partenaires financiers et militaires.

A travers ces différentes instances et échelles, une recherche sincère et commune du bien de notre pays ne peut que nous aider à faire les diagnostics pertinents à même de nous permettre de poser les bases d'une approche efficiente capable de conjurer le malheur qui frappe notre pays.

Mais ce dialogue doit s'établir aussi entre les gouvernants et le peuple. En effet, il ne faut pas nous leurrer : personne, pris isolément, n'a la solution à ce problème. Nous ne pourrons nous en sortir qu'en conjuguant nos efforts, en fédérant nos énergies. A cet effet, nous souhaitons que le gouvernement communique avec courage et transparence sur la situation sécuritaire de notre pays pour créer l'union sacrée voulue par tous. Il est encourageant de constater qu'il la déjà fait au sujet des tristes événements récents d'Inata avec la promesse d'actions urgentes et concrètes. Mais à ce sujet, les attentes des populations demeurent nombreuses, profondes et angoissées. La qualité de la communication du gouvernement contribuera à apaiser les cœurs et les esprits, et aidera à mieux faire comprendre la complexité de la situation qui commande effectivement cette union sacrée.

Chers Fils et Filles de l'Eglise-Famille de Dieu au Burkina Faso et vous tous Hommes et Femmes de bonne volonté,

Permettez-nous de vous lancer cet appel : Ne perdez pas l'espérance ! Il y a encore un bien commun qui nous rassemble (qui est notre raison de vivre) et pour lequel nous ne devons avoir de cesse de nous battre. C'est le BURKINA FASO. Il nous faut donc garder l'espérance car notre histoire commune nous enseigne que dans les situations critiques où notre pays a tangué, nos devanciers ont su toujours puiser des forces dans notre patrimoine commun pour s'unir en vue de le bâtir et de relever les défis de leur temps. Comme croyants, nous savons que si Dieu ne bâtit la maison, les travailleurs travaillent en vain (cf. Psaume 126, 1).

C'est pourquoi, à nos efforts humains, il nous faut joindre la supplication et l'intercession pour que Dieu nous vienne en aide. Chaque Burkinabè, suivant ses convictions religieuses, est invité à soutenir notre pays en ces moments difficiles. Quant aux chrétiens catholiques, nous les exhortons à intensifier leurs prières pour implorer l'aide de Dieu en faveur de notre Nation. Que chacun prie selon sa sensibilité spirituelle pour obtenir de Dieu la fin du fléau du terrorisme. Cela se fera, pour nous catholiques, essentiellement par l'Eucharistie, source et sommet de toute vie chrétienne. Certes, toutes sortes de dévotions restent possibles parce que toujours utiles, mais nous, vos Evêques, vous invitons à un vécu sincère de l'Eucharistie, Sacrifice du Christ qui sauve le monde.

Dans cette perspective eucharistique, nous vous invitons à une triple solidarité :La première que nous expérimentons dans la prière car tous nos efforts humains ne peuvent porter du fruit qu'en se fondant sur Dieu. C'est une conviction de notre foi puisque sans Dieu, notre vie tombe en ruine (cf. Oraison après la communion, 5è dimanche de Pâques). La deuxième, conséquence de la première, consiste à soigner la qualité de notre relation avec nos frères et sœurs, forts de notre relation avec Dieu. Nous sommes alors invités à une solidarité concrète en termes de soutien et de partage avec les plus pauvres. La troisième se manifeste par la proximité et la compassion avec ceux qui vivent directement des malheurs : les veuves, les orphelins, les parents éplorés par la perte d'un des leurs dans cette crise, les populations vulnérables, les populations des zones écumées ou assiégées par les terroristes.

Il y a lieu de nous départir de toute insouciance et de toute indifférence qui sont une offense à nos concitoyens vivant ces drames.Chers Fils et Filles de l'Eglise-Famille de Dieu au Burkina Faso et vous tous Hommes et Femmes de bonne volonté,Pour favoriser la communion dans les diverses initiatives de tous les diocèses du Burkina Faso, nous proposons ce qui suit :Les fidèles sont invités à participer plus fréquemment à l'Eucharistie, surtout celle du dimanche et des jours de fête.

A la fin de chaque célébration eucharistique, on dira un Pater – un Ave Maria – la prière à Saint Joseph ou la prière pour le Burkina Faso et un « Gloria Patri ».L'adoration eucharistique et le Rosaire ainsi que les neuvaines de prières sont fortement recommandés.Sont également recommandés, le jeûne et le partage dont les fruits seront récoltés pour soutenir les familles des victimes.Puisse la Bienheureuse Vierge Marie, Reine de la paix et saint Joseph, Protecteur de l'Eglise universelle, accompagner de leur puissante intercession notre pays en quête de réconciliation, de justice, de paix véritable et durable.

Fait à Ouagadougou, le 20 novembre 2021

Pour les évêques du Burkina Faso

Le président de la Conférence Episcopale Burkina-Niger

Mgr Laurent B. DABIRE
Evêque de Dori

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Endeavour mining dénonce les fausses promesses de recrutement

Mon, 22/11/2021 - 10:09

Le Groupe Endeavour Mining qui détient les mines d'Ity en Côte d'Ivoire, la mine de Sabodala-Massawa au Sénégal et les mines de Boungou, Houndé, Karma, Mana et Wahgnion au Burkina Faso a appris ces derniers jours que des personnes mal intentionnées promettent des postes à des demandeurs d'emplois contre une récompense en espèces ou en nature. En d'autres termes, ces personnes mal intentionnées, demandent de payer pour faire le dépôt de dossiers de candidature..

Endeavour Mining dénonce et condamne vigoureusement ces pratiques qui sont contraires non seulement à son code d'éthique et de conduite, mais aussi aux principes et aux Lois en vigueur dans les pays où nous opérons.

Endeavour Mining rappelle que ces actes sont pénalement répréhensibles et que leurs auteurs s'exposent à de graves sanctions pénales.

Endeavour Mining réaffirme son engagement pour la transparence de ses recrutements basés sur le mérite. Nous engageons fermement les postulants à des emplois au sein de nos mines à se méfier de toutes fausses promesses et demandes de compensation de quelque sorte que ce soit, qui ne peuvent en aucun cas émaner d'employés d'Endeavour Mining.

Pour éviter cette arnaque liée au recrutement, veuillez noter que Endeavour Mining :

Suit toujours un processus de recrutement formel et impose une candidature avant tout entretien.

Ne demande jamais d'argent, quelles que soient les circonstances (par exemple, frais de traitement, frais de voyage, frais de visa) pour participer à un processus de recrutement, que ce soit pour un entretien ou pour recevoir une offre d'emploi.

Ne vous demande jamais vos coordonnées bancaires avant de vous proposer un poste.

Nos offres d'emplois se font par voie de presse et d'affichage au niveau de nos sites d'opérations et nos bureaux à Ouaga et Abidjan, siège régional d'Endeavour Mining.

Les candidatures aux offres de recrutement et les candidatures spontanées doivent être adressées à l'adresse : careers@endeavourmining.com

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Burkina : « On parle de réconciliation nationale et on continue à piller les ressources du pays », (Élie Tarpaga, CDAIP)

Mon, 22/11/2021 - 10:05

C'est autour du processus de réconciliation nationale en cours au Burkina, que la Coordination des comités de défense et d'approfondissement des acquis de l'insurrection populaire (CDAIP) de la ville de Ouagadougou a, ce samedi 20 novembre 2021 à Ouagadougou, organisé un panel pour non seulement poser le débat, mais surtout apporter des pistes de solutionnement pour ‘'l'idéal commun tant prôné''.

Cette activité grand public qui s'est tenue à la Bourse du travail avait pour thème : « Justice et réconciliation nationale : expériences, enjeux et perspectives pour le peuple burkinabè ». Pour animer le sujet, les co-panélistes Ousséni Ouédraogo, juriste et conseiller technique du ministre d'État, ministre auprès de la présidence du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la cohésion sociale et Aly Sanou, secrétaire général du MBDHP (Mouvement burkinabè des Droits de l'Homme et des peuples) avec pour Modérateur, Dr Moussa Diallo de la CGT-B (Confédération générale du travai du Burkina).

Vue partielle du public.

Dans sa communication, Ousséni Ouédraogo a d'abord relevé que le processus de réconciliation nationale en cours tranche d'avec les initiatives antérieures, notamment du point de vue de la démarche et de la vision. « Nous avons voulu que cette fois-ci, le processus soit véritablement inclusif. Ce qui a justifié les concertations communales, les conférences régionales, la constitution de différents réseaux… », a-t-il expliqué, se félicitant de ce que le président Roch Kaboré concrétise ainsi une promesse de campagne par la création d'un ministère pour la mise en route du processus.

Le panéliste Ousséni Ouédraogo est revenu sur la feuille de route du ministère en charge de la réconciliation nationale.

« Cette nécessité d'aller à la réconciliation a été confirmée à travers les concertations communales que nous avons eues sur l'ensemble du territoire national et les données qui ressortent de ces concertations sont qu'il faut aller nécessairement vers une réconciliation. L'ensemble des populations ont fait des propositions, d'abord sur le besoin de réconciliation, ensuite sur les mécanismes qui doivent être ceux endogènes que nous devons donc utiliser pour aller vers la réconciliation. Donc, le choix du président du Faso, c'est un choix judicieux et on retient qu'il ne s'est pas trompé en voulant faire de la réconciliation, un des axes majeurs de son mandat », a déroulé le panéliste. M. Ouédraogo a rappelé que tous les aspects de la vie nationale, y compris la préoccupation sécuritaire, sont pris en compte à travers les six axes dressés par le ministère en charge de la question. C'est au cours du forum national, que les Burkinabè vont décider de ce qu'il faut pour aboutir à une réconciliation, à une cohésion sociale et pour que les cœurs puissent s'apaiser, présente le juriste le conseiller technique.

De g.à.d : Élie Tarpaga, Aly Sanou, Dr Moussa Diallo et Ousséni Ouédraogo.

Aly Sanou, lui, a d'abord fait observer que depuis un moment, la réconciliation nationale est devenue une question d'actualité, même si elle ne constitue pas, à son avis, une préoccupation majeure aujourd'hui pour les Burkinabè. Il estime que c'est un processus "budgétivore" qui n'apportera ni plus de sécurité dans la vie des Burkinabè ni d'amélioration des droits sociaux, tels que la santé, l'éducation, l'alimentation, le travail, le jeûne. « C'est comme une réconciliation entre politiciens, qui ont un intérêt économique en commun, qui ont passé ensemble un temps pas très lointain et qui, aujourd'hui, cherchent des processus pour se couvrir des crimes économiques et des crimes de sang qu'ils ont eu à commettre. Voyez avec moi, le procès Thomas Sankara en cours, où des accusés qu'on soupçonne fortement d'avoir joué un rôle prépondérant, nient toute responsabilité. C'est-à-dire ne sont même pas prêts à dire la vérité au peuple burkinabè. Dans ces conditions, comment est-ce qu'on peut parler de réconciliation ? J'aurais bien aimé que les principaux accusés, tel que l'ancien Chef d'Etat, Blaise Compaoré, vienne dire sa part de vérité. On aurait dans ce cas de figure compris qu'il s'agit d'un véritable processus de réconciliation sincère. Mais au lieu de cela, on jette un discrédit sur le processus, on refuse de venir assumer ses actes, on reste à l'extérieur et on dit qu'on veut qu'on se réconcilie. Pour nous, c'est un processus qui n'est pas sincère », épluche-t-il.

Aly Sanou, secrétaire général du MBDHP.

« Qu'est-ce qu'on peut reprocher à Blaise Compaoré qu'on ne peut pas reprocher à l'actuel président Roch Kaboré ? »

Pour Aly Sanou, il faut laisser la justice faire son travail et ceux qui ont des comptes à lui rendre soient punis à la hauteur des forfaits qu'ils ont commis, notamment sur le plan des crimes de sang, mais également des crimes économiques. Il constate qu'on parle peu de crimes économiques, même s'il fait partie des axes de la réconciliation.

« Ceux qui en parlent, sont ceux-là mêmes qui, chaque jour que Dieu fait, sont accusés de détournements de Fonds, de pillages de deniers publics, etc. Comment est-ce qu'on peut être soi-même accusé de corruption et vouloir faire des réconciliations sur le plan économique ? », décèle M. Sanou. D'où sa conviction qu'il n'y a qu'une seule voie pour sortir de la situation : c'est celle de la mobilisation populaire, l'organisation populaire.

Dr Moussa Diallo, modérateur du panel

« A chaque fois que notre peuple a conquis des victoires, c'est parce qu'il était déterminé, uni, mobilisé et organisé », a rappelé le défenseur des droits de l'Homme. D'où le besoin donc de mettre en place un mouvement d'unité populaire qui va réunir toutes les composantes et se battre pour le changement véritable au Burkina, insiste le secrétaire général du MBDHP.

Aly Sanou soutient que le mouvement d'unité populaire, appelé de tous les vœux, sera un mouvement qui tirera des leçons de toutes les expériences des luttes menées par le peuple (évènements de 98, insurrection populaire, résistance au putsch), pour être beaucoup plus fort et pour mettre la question du changement véritable et radical au cœur des préoccupations.

En commentaire, le modérateur a dit avoir l'impression que ceux qui sont aujourd'hui au pouvoir veulent se soustraire du passif. « Qu'est-ce qu'on peut reprocher à Blaise Compaoré qu'on ne peut pas reprocher à l'actuel président Roch Kaboré ? », avise Dr Moussa Diallo, qui note que les actes de mal gouvernance et de brimade (suspension de salaires) se poursuivent.

Elie Tarpaga, président de la CDAIP.

« Nous avons voulu ce panel parce que d'abord, c'est une donne qui est à la page ; le gouvernement a mis en place un certain mécanisme pour la réconciliation nationale. Ensuite, nous savons qu'il y a beaucoup de divergences quant aux points de vue qu'il y a autour de la question. Nous avons donc voulu que les uns et les autres puissent se retrouver et voir qu'est-ce qui est aujourd'hui vraiment porteur. (...). On parle de réconciliation nationale et on continue à piller les ressources du pays. On n'est pas pressé de rendre justice. Quand vous prenez la question du charbon fin, c'est resté lettre morte. Pourtant, ce sont des ressources qui appartiennent aux Burkinabè et qui devraient en principe jouir de ces ressources. A côté de cela, vous voyez l'insécurité, dont une des raisons, c'est l'injustice sociale », a, pour sa part justifié le président de la CDAIP, Elie Tarpaga. Il déplore que certaines localités aient été longtemps abandonnées par les autorités dans le processus de développement, favorisant ainsi des frustrations.

« Comment allons-nous réconcilier un peuple qui n'a pas d'abri, des terres cultivables ? (...). Tant qu'il n'y aura pas de justice sociale au Burkina, nous aurons beau faire des colloques, nous allons toujours recommencer la réconciliation ; parce que ça ne va pas aboutir. Celui qui a faim ne peut aller engager une conversation avec celui-là qui a pris son plat, ce n'est pas possible », soutient le président de la CDAIP.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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