(crédit : Roadmap.nl)
(B2) Une équipe de « fusiliers marins » néerlandais (du Korps Mariniers) est partie à l’assaut du Manaslu, un des sommets de + de 8000 mètres de la chaîne de l’Himalaya au Népal, non loin du Tibet, un des plus dangereux également. Objectif de l’expédition : se former aux conditions extrêmes en très haute altitude.
Après une acclimatation, sur place, la dernière partie de la montée vers le sommet est entamée. Les six sherpas sont partis vers le sommet. Ils « ont atteint le camp 3 à 6700 mètres en début de soirée » raconte l’équipe sur la page facebook de l’expédition. « Ils vont se reposer et manger pour l’assaut final vers le camp 4 et si les circonstances le permettent, sur la montagne, rendez-vous pour le sommet ». Mais les conditions restent difficiles. Au matin, force est de constater que la voie n’est pas possible. Le passage s’est « avéré dur et long. (Ils sont retournés) juste au dessous du camp 4 à 7300m. La fenêtre d’opportunité météo se referme plus rapidement que prévu. Et une tempête de neige approche ».
Les élèves ont réalisé des interpellations et pris des mesures lors de la découverte d’armes (Crédit : EUCAP Sahel Niger)
(BRUXELLES2) Identifier et démanteler une cellule terroriste sur le point de commettre un attentat contre un restaurant fréquenté par des Occidentaux au coeur de Niamey. C’est l’exercice que les Nigériens ont accompli dans leur capitale, du 11 au 15 avril. Avec une attention particulière portée sur le processus de préservation de traces et indices.
Une demande des services anti-terroriste
Ce type d’attaque s’est multiplié en Afrique de l’Ouest. La formation aux techniques de surveillance et de filature a donc été organisée par la mission européenne de renforcement des capacités des forces de sécurité intérieures (EUCAP SAHEL Niger), à la demande des principaux chefs des services de lutte anti-terroriste du pays.
Un premier test de coordination interne
L’exercice n’a pas été exempt de problèmes, notamment de radio. Mais c’est un « succès » soulignent néanmoins les hommes et femmes d’EUCAP. Cette formation, qui regroupait des effectifs de la Direction des renseignements généraux (DRG) comme du Service central de lutte contre le terrorisme (SCLCT), a permis aux membres des deux services d’échanger entre eux et de « comprendre la nécessité de partager des techniques opérationnelles communes ».
(Leonor Hubaut)
Rafale décollant du Charles de Gaulle pour bombarder la Libye, dans le cadre de l’opération Harmattan (Crédit: Défense française)
(B2) Régulièrement, les médias en Italie, en France, au Royaume-Uni font état de plans imminents pour intervenir en Libye. A écouter certains (comme le Daily express par exemple), on a l’impression que les moteurs des avions vrombissent déjà, les pales des hélicoptères sont sorties, les navires se rassemblent au large telle une gigantesque armada prête à intervenir. La réalité semble légèrement différente…
Des actions ponctuelles ne signifient pas une opération
Je sais, je vais décevoir quelques confrères, boy scouts de l’intervention militaire, parachute sur le dos et lance roquette en bandoulière qui flamboient dès qu’ils entendent parler « boum boum ». Certes il y a quelques survols, plus ou moins discrets, d’avions. Ce n’est pas vraiment nouveau, c’est simplement plus systématique (1). Il y a des forces spéciales disséminées, ci et là, pour prêter leurs concours aux forces locales, préparer la suite des opérations, repérer (et éliminer) de potentiels suspects. C’est le boulot des forces spéciales. Il y a un ou deux raids de drones armés, en nombre limité, pour procéder à une ou deux frappes « d’élimination ». Ce n’est pas vraiment différent de ce qui se passe en Somalie, au Yemen… C’est la méthode trouvée par les Américains pour tenter de décapiter les structures de Al Qaida (ou Daech maintenant) sans intervenir de façon trop visible. Quant aux états majors — à Rome, à Paris, à Londres — ils planifient divers scénarios. C’est leur rôle. Mais l’essentiel n’est pas là…
Le souvenir de la catastrophe de 2011
Il ne semble pas question (pour l’instant) d’une intervention militaire occidentale, avec navires de l’OTAN au large, contrôle aérien et forces spéciales au sol pour guider les avions, au sens de celle qu’on a vécu en 2011. L’intervention actuelle semble plus diffuse, plus discrète, et plus multiple. Tout simplement car ce ne peut être la même chose. Le problème n’est pas d’avoir en Libye un Etat « ennemi » ou un gouvernement « ennemi », c’est l’anarchie qui est l’ennemi aujourd’hui. Et contre çà, tous les bombardiers du monde n’y peuvent rien. Personne n’a aussi vraiment envie de rééditer le scénario de 2011. Car l’intervention occidentale de 2011 — justifiable de façon ponctuelle —, reste, dans tous les esprits, comme une vraie défaite, politique et militaire au sens stratégique (2). Enfin, faut-il le rappeler, il y a d’autres terrains d’engagement. Et personne n’a vraiment les moyens d’une campagne d’envergure et sur une longue durée. Il faut être réaliste…
Qu’en est-il en réalité ?
De fait, il semble y avoir confusion entre plusieurs opérations ou projets d’opération qui se déroulent ou se préparent de façon simultanée, et d’une certaine façon sont complémentaires.
Trois acteurs multinationaux : l’ONU, une coalition, l’UE
Il y a actuellement trois acteurs et trois vecteurs d’action possible, multinationaux : 1° l’ONU et sa mission UNSMIL, 2° la LIAM, coalition militaire formée sous direction italienne et sous ombrelle de l’ONU, rassemblant plusieurs pays (dont les Britanniques, les Jordaniens et d’autres) ; 3° l’Union européenne et ses missions PSDC (EUNAVFOR MED en mer et une future mission à terre). Ces vecteurs ne sont pas alternatifs l’un de l’autre. Ils s’inscrivent en complément.
Et l’OTAN ?
Même si l’OTAN reste dans tous les esprits, le rôle de l’Alliance Atlantique n’est pour l’instant ni défini ni souhaité par les Libyens eux-même (souvenir de 2011) ni par certains Européens, même du côté maritime ou de contrôle des migrations. Angela Merkel l’a rappelé précisément à Hanovre au président américain. « Il y a maintenant une mission européenne – EU NAVFOR Med aussi appelée « Sophia » – qui fonctionne très bien ». De nombreux articles de presse mentionnent une opération en préparation sur les migrations. Il semble que cela soit loin d’être acquis … (pour être poli !) « On est davantage dans une idée défendue par un ministre (la ministre italienne de la Défense) que dans une décision approuvée » m’ont confirmé plusieurs sources. La confusion règne, savamment entretenue avec d’autres projets en cours (Lire : L’opération Active Endeavour en passe d’être transformée. Une coordination UE-OTAN en Méditerranée à l’étude)
Des rôles complémentaires
Le principal d’entre eux est la LIAM, qui a pour objectif sous commandement italien, la sécurisation de Tripoli, et la restructuration et formation de l’armée libyenne (dans un format assez proche des missions EUTM de l’Union européenne). Pour les garde-côtes et la surveillance maritime, ce sera davantage le rôle de l’opération européenne EUNAVFOR MED / alias Sophia (lire : Les Etats envisagent plusieurs options diverses). Pour remettre sur pied une police, judiciaire essentiellement, ainsi que les poursuites, ce serait le rôle d’une autre mission européenne qui est à l’étude actuellement.
Trois conditions
Mais tout cela est placé à trois conditions : 1° Un gouvernement libyen reconnu comme légitime (non seulement par la communauté internationale mais aussi par les Libyens = le Parlement de Tobrouk), 2° Le gouvernement doit avoir demandé une intervention ou, au moins, ne s’y oppose pas, 3° Avoir un certain consensus international, à défaut d’une résolution formelle des Nations unies. Cela signifie notamment l’absence de veto formel de la Russie. On peut certes se passer de cet accord pour faire une ou deux frappes, de façon inopinée, discrète, et solitaire. Mais répéter cet acte de façon régulière serait (très) délicat à tenir sur le plan des relations internationales serait quasiment un cas de casus belli.
Une intervention militaire : désastreuse
Pour les spécialistes de la Libye, il faut agir avec tact et prudence. La pire des choses serait d’avoir une intervention militaire sans aval des autorités libyennes un peu légitimes. « En l’état des choses, une opération militaire serait désastreuse et inefficace. Cela reviendrait à plomber le processus de recomposition nationale. Nous ne sommes plus dans le contexte de la Libye 2011 » avait confié, il y a quelques temps, à B2 un diplomate expérimenté, bon connaisseur de la Libye. Certes il reconnait que l’idée d’une intervention « est bien dans la tête de quelques uns. Dans tous les pays, il y existe une tentation permanente d’intervention. C’est le rôle des militaires d’ailleurs de planifier toutes les situations. »
Une offensive libyenne en cours
Les Libyens du général Haftar à l’oeuvre, bien aidés
A ceux-là, il faut ajouter l’action des forces libyennes, recomposées, du général Haftar, avec l’aide « technique » de plusieurs acteurs opérationnels : l’Egypte et les Emirats arabes unis de façon à peine cachée, et de quelques acteurs européens. Le soutien occidental (Français notamment mais aussi Britannique) est plus discret. Mais il semble bien présent (comme en 2011 d’ailleurs), sous la forme de fourniture d’équipement, d’éléments d’entraînement voire directement sur le terrain (avec quelques unités de forces spéciales). Ces forces sont repassées à l’offensive depuis quelques jours reprenant Benghazi et Derna, selon les dernières informations.
L’espoir d’une tenaille
C’est sur ces forces essentiellement, qu’une partie de la communauté internationale compte pour effectuer l’offensive contre Daech, davantage que sur une intervention militaire extérieure qui apparait davantage comme une situation d’extrême limite. Ces forces pourraient être aidées au besoin par quelques milices, à l’ouest, notamment à Misrata, qu’il reste à convaincre de repartir à l’assaut. Ce qui permettrait de prendre en tenailles les hommes de Daech, de les contraindre à la défensive et les empêcher d’atteindre les champs de pétrole notamment. Des experts (Américains notamment mais aussi Italiens semble-t-il) sont, ainsi, sur le terrain depuis pour « nouer des contacts », avait indiqué Peter Cook, porte-parole du Pentagone il y a quelques temps.
Des divergences d’intérêt
Derrière une certaine unanimité européenne se cache mal, même entre Européens, des intérêts divergents. La Libye excite. Et celui qui sera dans le camp du vainqueur aura un atout dans la manche. D’où une certaine course de vitesse entre Paris, Londres, Berlin et Rome pour pousser « sa » solution, avec Washington en rôle d’arbitre (c’était en sous-main l’enjeu de la réunion au sommet de Hanovre). L’Italie veut garder la mainmise sur un pays, tout proche, qu’elle considère un peu comme son arrière-cour (les puits de pétrole exploités par ENI, le pétrolier italien, notamment à Mellitah, sont toujours en fonctionnement). La France soutient, sans ambages, l’Egypte qui soutient le général Haftar, qui refuse de reconnaître la légitimité du gouvernement d’Al-Sarraj (lire notre interview à paraitre de l’eurodéputée Ana Gomes). Mais, dans le même temps, elle est « prête » à aider le nouveau gouvernement d’union nationale pour assurer « sa sécurité maritime » comme l’a confirmé, mardi (26 avril) sur Europe 1, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian… « si le Premier ministre (sollicite) la communauté internationale » (3). Quant aux Britanniques, ils mènent aussi un jeu complexe dont l’objectif, à la faveur du changement de pouvoir, est de damer le pion aux Italiens.
(Nicolas Gros-Verheyde avec Leonor Hubaut)
(1) Cela se produit déjà depuis des années. Si mes souvenirs sont bons, les avions français qui font régulièrement des exercices dans le nord du Tchad n’ont pas pour seul objectif d’inspecter si les dunes du Tibesti ont changé de place … Et, actuellement, il y a très peu de chances de se faire pincer par des radars ou une chasse libyenne anéantie. Il ne faut pas oublier non plus que l’opération EUNAVFOR MED avait pour premier objectif le recueil de renseignements et d’informations. Informations traitées d’abord au niveau national puis transmises au niveau européen (pour ce qui concerne la lutte contre les trafiquants.
(2) Avoir détruit un pôle de stabilité (même dictatorial) pour en faire un pôle d’instabilité et une menace à court terme peut, difficilement, être dénommée autrement, même si d’un point tactique, sur le champ de bataille, la victoire militaire est indéniable et restera, là aussi, dans les annales. Gagner une bataille n’est pas gagner la guerre comme aurait dit le Général…
(3) La seconde partie de la phrase du ministre français est souvent oubliée, ne retenant que la disponibilité française. Elle vient d’une certaine façon « compléter » la phrase de François Hollande qui indiquait lors du dernier sommet européen ne pas vouloir s’engager trop avant.
Lire aussi: Le plan italien pour sécuriser Tripoli et les points clés de Libye *
Un F-16 (© NGV / B2)
(B2 à Ämari) Durant 4 mois, les F-16 belges ont pris leur envol ou sont venus se garer sur cette base aérienne d’Ämari, de l’armée estonienne, située à quelques encâblures de la mer. Leur mission : la surveillance aérienne de l’espace baltique. Cette zone est « stratégique » confie le commandant Philippe, chef du détachement opérationnel belge d’EAPM (Enhanced Air Policing). « Nous sommes tout au nord, tout près de la Russie ».
Le slogan du matériel de la RAF arrivé sur place. Un hommage à peine ironique à Madame de Pompadour © NGV / B2
Une base toute neuve
Fraichement remise à niveau, avec des bâtiments tout neufs, la base d’Ämari accueille tour à tour (tous les 4 mois), normalement, les contingents de l’Alliance atlantique chargé d’assurer la surveillance aérienne du petit Etat balte de 1,7 millions d’habitants. Les Belges ne sont pas encore repartis que les Britanniques commencent à arriver. Un petit détachement du 140e EAW (Expeditionary Air Wing), que j’ai pu croiser, et du 617e Squadron sont déjà sur place. Avec un slogan qui sonne (en français svp) : « Après moi le déluge ! »
Un renforcement de la surveillance aérienne sur la Baltique
Depuis 2014, en effet, l’Alliance Atlantique a décidé de renforcer la surveillance aérienne des pays baltes. Là où une seule patrouille, basée à Šiauliai (en Lituanie), suffisait dans le passé, aujourd’hui il y en a trois de permanence, de façon simultanée : les Espagnols à Šiauliai, à Malbork, en Pologne, et à Amari en Estonie. Ce qui permet de bien surveiller le grand voisin russe !
Douze alertes en quatre mois
En quatre mois, les avions belges sont partis 12 fois en « A Scramble », en intervention. 2 fois en janvier, 1 fois en février, 3 fois en mars, 6 fois en avril. Un assez faible nombre d’alertes, dû « sans doute au mois d’hiver » explique un officier. « C’est comme le sol, l’activité est un peu gelée ». Ces quatre mois ont été assez difficiles pour les pilotes et mécanos belges avec un temps bien rude, à l’estonienne. Une température moyenne de -10°, avec des pointes de -30°, une neige qui tombait drue certains jours. Des conditions auxquels les équipages de l’ouest du continent ne sont pas forcément habitués, ni dotés de l’équipement.
Une surveillance par radars complète
La surveillance est effectuée par les radars estoniens dont la zone de couverture embrasse tout le pays, une partie de la Lettonie et… une partie de la zone russe. Ils sont reliés avec les autres radars des pays baltes (Lettonie et Lituanie). Ce qui permet d’avoir une couverture complète de la zone. « On partage toutes les informations, à travers le système de l’OTAN » jusqu’au CAOC de Ramstein qui assure la fusion des informations. Le radar estonien, situé le plus au nord, permet « d’accrocher » les avions russes dès leur départ.
Un trajet classique des avions russes du nord vers Kaliliningrad © NGV/ B2
Une liaison régulière vers Kaliliningrad
Les avions russes décollent généralement de Russie. Ils effectuent une boucle par la mer, plus ou moins au-dessus des eaux internationales, pour relier Kaliliningrad (anciennement Königsberg). Des vols « domestiques » qui ont bien d’autres objectifs également : « intimider » un peu sans doute mais surtout faire sentir la présence russe sûrement et recueillir des informations sans doute.
La disproportion des forces
Le commandement de la première région aérienne russe dispose, en effet, d’une force notable : près de 600 appareils. La Russie aligne ainsi de 291 avions de combat : 168 chasseurs (Mig-29 Mig 25 RB et Su-24 Mr), 63 bombardiers (SU-24M Fencer et Su-34 Fullback), 60 avions de reconnaissance (Mig-31 et Su-27 Flanker) — et 259 hélicoptères : 24 hélicoptères d’attaque (Mi-28, Ka-52), 86 hélicoptères d’assaut mi-24 et 149 hélicoptères de transport Mi-8. En face les Estoniens ne disposent pas vraiment d’une véritable flotte aérienne (2 avions L-39 d’entraînement loués aux Tchèques, 4 hélicoptères légers R-44 et 1 vieil Antonov An-2 Colt un biplan monomoteur qui a près de 70 ans et vole encore !).
La démonstration de force russe
Au large, tout défile. « Nous avons vu des tankers, comme l’Iliouchine IL-78 Midas (un quadriréacteur à l’origine conçu pour le transport, transformé en avion ravitailleur) — raconte un officier —, des avions de combat comme le Sukhoï Su-27 Flancker ou le Sukhoï SU-24, des avions de transport type IL-76 Candid ou AN-12 Cub, voire des avions mixtes, comme le Iliouchine IL-20 Coot A, servant au transport mais surtout à collecter des informations ou le Tupolev TU-134 (Crustry) », un avion destiné au transport de passagers mais qui peut être reconverti en avion de renseignement.
Des avions non armés mais qui écoutent beaucoup ?
« En général ces avions ne semblent pas armés » continue notre interlocuteur. En revanche, on ne sait pas vraiment ce qu’ils font, l’objectif du transit. Est-ce pour aller jusqu’à Kaliliningrad uniquement, pour observer et ramasser des informations, pour tester… Toutes les hypothèses sont possibles.
Une violation des règles d’aviation mais pas du territoire
Il n’y a pas de violation territoriale au sens strict. Mais les avions russes qui volent dans la FIR (Flight Information Region) ne donnent aucun plan de vol, ne communiquent pas par radio et n’ont pas leur transpondeur d’allumé. Autant d’informations qui rendent le vol suspect. C’est le CAOC, centre de régulation aérienne de Ramstein, qui donne l’alerte aux avions concernés. A charge pour eux d’aller intercepter l’avion suspect et de « l’escorter » jusqu’à la sortie de la zone.
Des interceptions « fair play »
Avec les avions russes, en général cela se passe plutôt bien. C’est « fair » confirme le commandant Philippe (*) chef du détachement opérationnel (DOO). « Si on ne se rapproche pas trop, si on ne joue pas au cow-boy avec eux, ils nous respectent. Il n’y a pas d’escalade » Mais il ne faut pas les chatouiller cependant. « Parfois si on va trop près, ils nous poussent un peu. Ils n’aiment pas ! ». Un jour qu’un de nos avions le serrait d’un peu près ou un peu longtemps, le pilote du SU-27 Flanker s’est mis sur le flanc, histoire de nous montrer son armement » raconte un pilote. Message compris. « Notre avion a pris un peu d’écart ».
Pas d’escalade, mais une présence continuelle
Une analyse venue du terrain qui confirme, avec d’autres, que s’il y a une augmentation des vols, très nets, on n’a pas — comme le proclament certains — une escalade dangereuse, avec des vols menaçants. On se situe ici davantage dans des « vols de présence », destinés à affirmer la prééminence russe sur la zone baltique, à maintenir le lien continu avec Kaliliningrad pour éviter qu’il ne soit rompu. Même si les vols ne sont pas « offensifs », on est cependant dans une attitude « d’intimidation ». Et côté estonien, on estime que le danger est bien réel.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Un détachement de 49 personnes
Le détachement belge se compose de 49 personnes militaires venus de différentes unités (Florennes et Kleine Brogel essentiellement mais aussi de Beauvechain, du Meteo Wing, du CRC Glons), etc. Il a été renouvelé à la mi-terme, toutes les 2 semaines pour les pilotes.
(*) Prénom d’emprunt. B2 respecte l’anonymat des personnels en opération, selon leur demande.
(B2) Plusieurs canots pneumatiques chargés de migrants ont été récupérés en mer au large de la Libye par les navires européens. 5 canots avaient été localisés et environ 500 migrants sauvés a indiqué le QG de l’opération EUNAVFOR Med jeudi (28 avril). Le navire des garde-côtes italiens Aviere (Mare Sicuro) a, de son côté, transféré 121 migrants sur le navire de soutien allemand Frankfurt am Main (A 1412) qui participe à l’opération européenne EUNAVFOR Med.
Dimanche (24 avril), le navire Dattilo de la Guardia Costiera s’était porté au secours de trois canots pneumatiques récupérant 382 personnes au total (143 dans un, 121 dans l’autre, 118 dans un troisième) dans le Canal de Sicile.