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GE Marine to power JMSDF’s new Aegis-class destroyer with LM2500 gas turbines

Naval Technology - Mon, 09/05/2016 - 01:00
GE Marine Solutions has been contracted to deliver two LM2500 aeroderivative marine gas turbines for the Japan Maritime Self Defense Force's (JMSDF) new 8,200t Aegis-class destroyer.

Défense : Nicolas Sarkozy promet les 2% du PIB... mais en 2015

Blog Secret Défense - Sun, 08/05/2016 - 21:31
Le président des Républicains, qui présente son programme défense, reste réservé sur l’opération Sentinelle.

Réfugiés. Le plan d’aide à la Grèce fonctionne-t-il ? Les Etats sont-ils solidaires ?

Bruxelles2 Blog - Sun, 08/05/2016 - 18:35

Les Etats peu enclins à fournir tout le personnel nécessaire à la Grèce (crédit : Frontex – police maritime portugaise / Opération Poseidon)

(B2) Près de 8 semaines après le sommet européen qui avait fixé des mesures d’urgence pour venir en aide à la Grèce, où en est-on ?

Les derniers bilans livrés par la Commission européenne (1) sur le nombre de demandeurs d’asile relocalisés (intérieur de l’UE) ou réinstallés (venant de l’extérieur de l’UE) sont, sans doute, un peu meilleurs que le mois précédent. Mais on ne peut pas dire que l’Europe fasse preuve d’une générosité ni d’une réactivité extrêmes pour aider deux de ses Etats membres (Italie et Grèce) confrontés, en première ligne, à la crise syrienne. A ce rythme-là,… il faudra attendre 75 ans pour atteindre l’objectif fixé ! De la même façon, l’accord UE-Turquie commence à fonctionner. Mais nombre de réfugiés restent sur le carreau, bloqués en Grèce. Les Etats membres tardent à déployer les hommes promis pour aider la Grèce à traiter les dossiers d’asile.

Combien d’experts sont arrivés ?

63 interprètes (sur 470 demandés, soit 1/8e) et 67 experts en asile ont réellement été déployés en Grèce (sur 472 demandés, soit 1/8e) et 0 magistrats (sur 30 demandés). C’est (bien) peu ! Certes les Etats ont bien fait quelque promesses : 118 interprètes ont été promis ainsi que 470 experts en asile au bureau européen pour l’asile (EASO) et 39 magistrats. Mais entre la promesse et la réalité… il y a un pas. Et, pour avoir suivi l’évolution, ces dernières semaines, on ne sent pas vraiment d’accélération… au contraire !.

Or, le nombre des réfugiés bloqués en Grèce s’élève toujours à environ 55.000 selon les chiffres du gouvernement repris dans la presse grecque. A Thessalonique, par exemple, les services grecs n’ont la possibilité d’enregistrer que 25 à 30 demandes par jour. Autant dire que le respect des procédure des demandes d’asile reste pour l’instant théorique…

Combien de garde-frontières ont été envoyés ?

Du côté des agents demandés par Frontex pour assurer les retours, c’est plus actif : 21 experts en réadmission ont été déployés sur 50 demandés (soir la moitié) et 271 officiers d’escorte sur les 739 promis et les 1500 demandés (soit un quart).

Pour les renforts de garde-frontières, l’enthousiasme n’est pas complètement de mise. Après plusieurs d’appels au secours des Grecs et de l’Agence Frontex, seuls 461 garde-frontières ont été offerts (sur 1412 demandés soit 1/3 seulement à peine). Pour les équipes de déploiement rapide de Poseidon, c’est mieux 2/3 des effectifs ont été promis : 759 agents offerts sur 1112 demandés.

Combien de demandeurs d’asile et autres ont été renvoyées en Turquie ?

En tout, 386 ont fait l’objet d’un retour en Turquie : 202, le 4 avril, 123, le 8 avril. Et après une longue période sans retour, 61 les 26 et 27 avril. Au total, malgré les cris d’orfaies, ce n’est pas les charters maritimes attendus.

Un chiffre à comparer aux autres retours organisés : selon des données communiquées par la police grecque, le nombre des migrants retournés dans leurs pays d’origine en avril, s’élève à 1.694 personnes. 852 ont été remis à l’Albanie, 157 au Pakistan, 107 au Maroc, 61 à l’Iran, )51 à la Géorgie, 45 à l’Afghanistan, 29 au Bangladesh et 16 à la Bulgarie. Depuis le début de l’année, 6.427 personnes sont ainsi retournées dans leurs pays d’origine.

Combien de personnes ont été réinstallées ?

Dans le même temps, quelques 135 personnes ont été réinstallées de Turquie vers les pays européens, essentiellement dans 4 pays : 54 en Allemagne, 34 en Suède, 31 aux Pays-Bas, 11 en Finlande, ainsi que 5 en Lituanie (seul pays de l’Europe de l’Est à avoir entrepris la réinstallation).

Combien de personnes ont été relocalisées (de Grèce / d’Italie) ?

Le plan adopté en septembre 2015 prévoyait de relocaliser sur 2 ans 160.000 personnes, de Grèce et d’Italie essentiellement. Huit mois après, on en est péniblement… à 1.441 personnes de relocalisées (565 venant d’Italie et 876 de Grèce).

C’est-à-dire en gros ce qui arrive en une grosse journée de sauvetage en Italie ! Pour atteindre l’objectif des 160.000, il ne faudra pas 2 ans comme prévu, mais 888 mois soit pas moins de 75 ans !

Quels pays accueillent ?

La France a accueilli 499 personnes. Ce qui est le plus gros contingent et sonne la fin d’un certain attentisme. La Finlande a accueilli 259 personnes, ce qui pour un pays de 5 millions d’habitants est un effort plus qu’important. Le Portugal fait aussi un effort notable (196 personnes accueillies) ainsi que les Pays-Bas (197 personnes). Certains pays sont un peu en retrait — comme l’Allemagne (57 personnes) ou la Suède (39 personnes) — mais ils ont déjà accueillis volontairement nombre de personnes qu’il ne peut pas leur être fait reproche. L’Espagne a une position plus ambigüe (18 personnes accueillies seulement).

Quels pays n’accueillent pas ?

Si la plupart des pays d’Europe centrale et orientale se sont abstraits d’un effort de relocalisation (lire édito à suivre : les trois parasites de l’Europe), on peut remarquer la volonté des pays baltes de jouer la solidarité. Les trois pays Baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) ont ainsi accueilli le premier 19 personnes, le second 22 personnes, le troisième 6. Cette volonté reste symbolique. Mais à la mesure de la petite taille des pays, elle n’est pas négligeable.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Télécharger :

Un ancien de Zaventem à Ramallah… pour aider les Palestiniens à franchir la porte d’Interpol

Bruxelles2 Blog - Sun, 08/05/2016 - 16:52

Joeri Van Nuffel

(B2 à Ramallah) La Palestine a de bonnes chances d’intégrer Interpol, l’organisation internationale de la coopération policière, d’ici la fin de l’année. Du moins, elle s’y prépare. Il reste encore toute une série d’obstacles techniques et législatifs à remplir. Et, pour aider les autorités palestiniennes, un homme… un ancien inspecteur en chef de la sécurité de l’aéroport de Zaventem (Bruxelles).

Avec une zeste d’accent molenbeekois

Interpol ? Joeri Van Nuffel, en connait bien les rouages pratiques et juridiques, pour y avoir travaillé quelques années. Ce Belge flamand, de la police fédérale belge, a rejoint les rangs d’Interpol, d’abord à Pristina, au Kosovo en 2012. Celui qui, avec toute l’auto-ironie dit de lui qu’il parle français avec un accent qu’il qualifie, lui-même, de « Molenbeekois », fait ensuite la jonction entre la Belgique et Interpol, avant de rejoindre la mission européenne de soutien à la police palestinienne (EUPOL COPPS), où il  sert aujourd’hui à son quartier général.

Du coach législatif !

A Ramallah, auprès de ses collègues palestiniens, il mène ce qu’on peut appeler un véritable coach législatif. La tâche n’est pas simple. Il faut, d’une part, que la Palestine soit dotée d’un système en lequel les États membres d’Interpol puissent avoir confiance. Ce qui implique de créer un cadre légal permettant un échange d’information sécurisé et en conformité avec le droit international (Lire son interview complète : La Palestine veut adhérer à Interpol. Une course d’obstacles, un enjeu politique).

Etre prêt à l’échange d’informations

Il s’agit, d’autre part, d’élever le niveau technique de la police palestinienne, la préparer à atteindre le niveau d’un État capable d’échanger l’information. Les trois-quart de la coopération internationale, c’est, en fait, de l’échange d’information. « C’est le plus important en définitive ».

(Johanna Bouquet)

Former les épaulettes rouges de la future armée centrafricaine

Bruxelles2 Blog - Sat, 07/05/2016 - 13:40

(Crédit : EUMAM RCA)

(BRUXELLES2) « Mettez le coussin sous son « occiput » et tendez doucement son cou. Bien. Maintenant, prenez le laryngoscope dans votre main gauche. Placez le pouce de votre main droite sur le devant des dents inférieures et le premier doigt sur le maxillaire. Maintenant ouvrez sa bouche. Insérez la pointe de la lame de laryngoscope dans le côté droit de la bouche du patient et placez la lame à la base de la langue. Bien … ». Avec une voix calme, le docteur Marko Ilic enseigne aux militaires centrafricains comment réaliser une laryngoscopie. La formation des équipes médicales des FACA, les forces armées centrafricaines, est une des tâches prioritaires de la mission européenne EUMAM RCA à Bangui (Centrafrique). Car le soutien médical est souvent le point faible de ces armées qui manquent de moyens.

Le soutien médical, un point faible des FACA

Le soutien qu’apporte EUMAM RCA dans les domaines non opérationnels de la vie militaire quotidienne est peu connu. Le major serbe Marko Ilic (voir encadré) dirige le cours destiné aux médecins, infirmières et personnel paramédical des Forces armées centrafricaines, les FACA. Il est le médecin de la mission européenne de conseil en République centrafricaine (EUMAM RCA). L’enjeu de cette formation est double. Dans un pays où les violences sont fréquentes, pouvoir soigner ses effectifs est crucial. Par ailleurs, les établissements médicaux des FACA traitent souvent des civils. Être capable de fournir des soins corrects et adaptés à la population est « une contribution majeure pour regagner la confiance dans leur armée, une confiance perdue pendant les années de crises », explique-t-on depuis le QG de la mission européenne. 

Multiplier les effets grâce à la formation des formateurs 

Les participants apprennent, par exemple, à faire une intubation endotrachéale et une ventilation mécanique. Des cours théoriques sont suivis d’exercices pratiques, dans lesquels la pédagogie est essentielle. Après ce cours, les Centrafricains devraient être en mesure d’appliquer dans la vie réelle ce qu’ils ont appris. Ils devront également transmettre leurs connaissances à d’autres étudiants. Cette « formation des formateurs », outil privilégié d’EUMAM RCA,  permet d’assurer un impact durable dans le pays d’accueil après la fin de la mission de l’UE.

(Leonor Hubaut)

Un soutien médical serbe

Les Serbes assurent le soutien médical d’EUMAM RCA (Lire : Carnet 02.06.2015) comme ils ont assuré celui de EUTM Mali. La Serbie fournit également une composante médicale importante à la MINUSCA (avec environ 70 militaires). Le « médical » est une spécialité serbe aujourd’hui. Elle s’inscrit dans une volonté de Belgrade, née après dernières guerres yougoslaves de 1991-1999, de participer à de nombreuses missions multinationales (ONU, Union européenne) en fournissant des équipes non combattantes. (NGV)

Attention voici les plans secrets de l’Europe sur la Libye, disait Wikileaks. Vraiment ?

Bruxelles2 Blog - Fri, 06/05/2016 - 10:12

Tel un illusionniste, Wikileaks imagine à partir d’un rapport d’EUNAVFOR MED, l’Europe en train de préparer des plans secrets pour intervenir en Libye. La réalité est plus prosaïque. Car l’Europe au quotidien ce n’est pas la « situation room » de Obama romancée (crédit US Gov)

(B2) Les documents ‘leakés’ par Wikileaks sont toujours intéressants. Le commentaire qui les accompagne l’est souvent moins, voire pas du tout. La livraison du site de « documents » en témoigne. VOICI un « document secret » qui révèle les plans de l’Union européenne pour une intervention militaire contre les bateaux de réfugiés en Libye et en Méditerranée ! annonce fièrement le site spécialisé dans la révélation de documents, évoquant l’opération Sophia (EUNAVFOR Med).

The classified report about the first six month of Operation SOPHIA, the EU military intervention against « refugee boats » in Libya and the Mediterranean.

Une action contre les bateaux ou contre les bateaux de réfugiés

Cela n’a rien à voir avec la réalité. Ce n’est pas sérieux, sur le plan des faits, ni même des opinions. Nous l’avons déjà écrit. Il n’y a pas « d’intervention » européenne, et encore moins « contre les bateaux de réfugiés ».

Wikileaks joue sur les mots : l’action d’EUNAVFOR a lieu contre les bateaux qui servent à transporter les réfugiés ou de migrants, mais contre les réfugiés ou les migrants. Les navires européens d’EUNAVFOR Med font régulièrement du sauvetage en mer. Ce qui n’est pas leur mission première. Et celle-ci est d’ailleurs très discutée au sein des Etats membres européens qui ne partagent pas tous cette priorité (1).

La mission première de l’opération Sophia vise les trafiquants. Et il n’a jamais été question de tirer sur des réfugiés. Mais de détruire les navires — une fois les réfugiés pris à bord — pour éviter qu’ils resservent pour les trafiquants. C’est tout de même différent. Et c’est tout simplement la transposition en mer ce qui se passe sur terre quand une arme est saisie aux mains d’un délinquant, on détruit l’arme (on ne tue pas l’otage).

La volonté de désinformer plutôt que d’informer

Pour un site comme Wikileaks qui se vante d’amener de la transparence, de la démocratie, se répandre en de tels propos, semant la confusion, est assez difficilement justifiable. On est plus proche de la fausse information, de la désinformation, de la propagation de fausses nouvelles que de l’information objective, saine et intéressante. Le dessin qui illustre le propos confirme cette volonté de semer la confusion. Non content de cette fausse affirmation, le site va plus loin en pointant du doigt quelques points qui lui paraissent « formidables ».

It gives refugee flow statistics and outlines the performed and planned operation phases (1, 2A, 2B and 3), the corresponding activities of the joint EU forces operating in the Mediterranean and the future strategies for the operation.

Un secret bien éventé !

Le document ‘secret’ n’a rien de secret, du moins sur ces points du phasage et de la future stratégie de l’opération. Ce sont ni plus ni moins que les objectifs définis, très officiellement par les 28 ministres des Affaires étrangères et de la Défense en mai 2015, puis endossés par le Conseil européen. La décision qui transcrit cette stratégie a même été publiée au journal officiel, et traduite dans plus de 20 langues (Lire ici en français ou en anglais). Plusieurs communiqués de presse ont été publiés (voir ici ). Et, pour ceux qui ne savent pas lire le JO ni les communiqués officiels, nous avons abondamment commenté ce texte comme cette stratégie (2).

Du sensationnalisme de bas étage

Parler de document secret, sous entendus les plans secrets de l’UE, c’est du sensationnalisme, ce n’est pas de l’information. Ce n’est pas la première fois que Wikileaks se trompe totalement sur la nature et le sens de ces documents (Lire : Le plan d’opération d’EUNAVFOR Med révélé par Wikileaks. Vraiment ?). Au point qu’on peut se demander si les personnes qui publient ses documents savent vraiment lire ou veulent vraiment diffuser de la communication ou se faire mousser. En revanche… s’ils avaient poursuivi leur lecture plus loin, ils auraient pu découvrir quelques pépites, beaucoup moins sensationnelles certes mais sûrement plus intéressantes et réelles (3). Quant à l’intervention en Libye, oui elle se prépare, mais de façon bien différente. Et ce n’est pas l’Union européenne — n’en déplaise à Wikileaks ni même les Européens — qui en tiennent tous les cordons (Lire notamment : Une intervention en Libye se prépare.. Mais laquelle ?)

 

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Cette mission de sauvetage – très mise en valeur par l’Allemagne ou les pays nordiques – n’est pas toujours très partagée par tous les pays de l’Union européenne. Certains responsables politiques estiment qu’elle favorise l’arrivée de migrants ou de réfugiés au lieu de les dissuader (un point de vue qui peut être discuté). Certains pays (France, Royaume-Uni en particulier) voudraient que l’action soit plus robuste qu’aujourd’hui qu’ils trouvent « molle » face au trafic.

(2) Lire notamment notre dossier complet N°27. Aller traquer les trafiquants d’êtres humains en Méditerranée, une longue prise de conscience (Opération Sophia EUNAVFOR MED)

(3) Lire notamment : Les « vraies » conditions pour passer en phase 2B et 3 * ou (agrémentée avec d’autres informations : Route de la Méditerranée centrale. La Tripolitaine vit du trafic

Lire aussi :

 

Canberra Class Landing Helicopter Docks (LHDs)

Naval Technology - Fri, 06/05/2016 - 10:00
The Canberra Class landing helicopter docks (LHDs) are the largest vessels ever constructed for the Royal Australian Navy (RAN). Navantia and BAE Systems Australia constructed two 27,800t ships of the class under the Joint Project 2048 Phase 4A/4B.

BAE to deliver propulsor systems for US Navy’s Block IV Virginia-class submarines

Naval Technology - Fri, 06/05/2016 - 01:00
BAE Systems has been awarded a $72m contract by the US Navy to manufacture and deliver propulsor systems for Block IV Virginia-class (SSN 774) submarines.

CybAero tests APID One system aboard Swedish Visby-class stealth corvette

Naval Technology - Fri, 06/05/2016 - 01:00
CybAero has successfully completed a test campaign with their ship-based system APID One on-board the Swedish Navy's Visby-class stealth corvette HMS Karlstad.

Mexican Navy deploys Arcturus T-20 JUMP VTOL for unspecified missions

Naval Technology - Fri, 06/05/2016 - 01:00
The Mexican Navy has deployed Arcturus UAV's T-20 JUMP fixed-wing vertical-take-off-and-landing (VTOL) tactical unmanned aircraft vehicle (UAV) to perform unspecified missions.

Palestine. Face aux violences conjugales et familiales : une unité de choc !

Bruxelles2 Blog - Thu, 05/05/2016 - 14:03

Wafa Mu’amar, colonel de police, chef de l’unité de protection familiale

(BRUXELLES2) En Palestine, la violence n’est pas un problème seulement dans les rues. Au contraire, c’est une réalité quotidienne des foyers. C’est même la « principale source de criminalité » explique Wafa Mu’ammar chef de l’unité spéciale pour la protection familiale. Rencontre avec une femme discrète, pleine de détermination…

Une unité de choc protège les victimes de violences familiales

Il faut traverser plusieurs bureaux en enfilade pour arriver au coeur de l’unité de protection juvénile et familiale, dirigée par Wafa Mu’ammar. Avec le grade de colonel, c’est aussi la première femme à avoir atteint un tel niveau au sein de la police palestinienne. Structurée, précise et visionnaire, elle gère d’une main de maitre, son unité qui a un champ large.

  • Ouverte en 2008, à Bethléem, l’unité a enregistré 55 cas cette année. Aujourd’hui il y en a 100 fois plus. En 2015, ce sont ainsi 6.000 cas qui ont été recensés. Forte de 100 personnes (dont 27 femmes), elle a en charge toutes les formes de violences familiales, qu’il s’agisse d’un suicide, d’une violence entre époux ou avec les enfants, d’abandon d’enfants, ou d’une simple fuite…

Le poids des traditions, des débuts difficiles

La Palestine est une société de plus en plus ouverte mais repose sur une culture « traditionnelle ». C’est toute l’ambiguïté. Quand l’unité de protection familiale a été créée, battre son épouse n’était pas considéré comme un crime. Ce n’était pas dans les moeurs de déposer une plainte contre son mari. L’attitude de la police était plutôt de dire aux femmes : « Allez ! Calmez-vous ! Ne faites pas d’histoires », comme le raconte Wafa Mu’ammar. Or, aujourd’hui, 66% des cas traités par l’unité concernent les violences contre des femmes. « Les pratiques policières reposaient sur des méthodes traditionalistes ». Elles ont dû évoluer peu à peu. « Faire face à ces questions n’est pas une responsabilité facile, tant le poids des traditions est important ».

Bâtir la confiance grâce à la société civile

« C’est la société civile qui a permis de faire comprendre le rôle de la police » confesse Wafa Mu’ammar. Une femme battue une fois, le sera à nouveau. C’est le message que la société civile palestinienne a diffusé. Cette pression d’une partie de la population a permis d’augmenter la conscience de l’aide que la police peut apporter. La vigilance a augmenté. Les cas ont commencé à être traités avec une approche différente par la police. « C’est ainsi que le niveau de confiance a pu augmenter. La société a commencé à ‘internaliser’ la fonction de la police dans les affaires de violences familiales ».

Professionnalisation de la police 

Il y a aussi eu un changement interne dans la police, qui s’est formée pour faire face à ce type de criminalité. Formations, groupes de travail et entrainements des forces de l’ordre se sont multipliés, souvent à l’étranger « notamment, en France, en Belgique, en Italie et en Espagne ». Les compétences se sont « améliorées », souligne la colonel. Lena Larson, chef adjointe de la mission EUPOL COPPS, confirme et complète : la police palestinienne a pris conscience de la nécessité de « résoudre ce problème de violence au sein des foyers et entre les familles ».

Dans la pratique : maintenir la pression sur les auteurs des violences

C’est « difficile de convaincre » une victime de poursuivre son agresseur, rappelle cependant Wafa Mu’ammar. « Les femmes subissent souvent des pressions de la part de leurs familles respectives ». La police a donc décidé de traiter les cas en fonction des dommages causés. « Par exemple : si la personne n’est pas hospitalisée, elle peut abandonner les poursuites. La police doit faire de la prévention et renforcer sa vigilance. En revanche, si c’est la troisième fois, nous traitons avec le parquet et le cas devient une affaire publique ». Ce qui maintient la pression sur les auteurs de violences, qui comprennent qu’ils ne resteront pas indéfiniment impunis.

Un procureur spécial pour les violences domestiques… et un code pénal

Début avril, la Palestine a décidé de créer un poste de Procureur spécial pour les violences domestiques. « Nous espérons maintenant que plusieurs lois et surtout le code pénal sur la protection des familles soient bientôt ratifiés afin de pouvoir commencer à poursuivre les personnes », affirme la colonelle. La difficulté actuelle réside justement dans le cadre légal. Dans certains cas, le tribunal applique encore les principes législatifs jordaniens (1). « Dans de nombreux cas, la justice n’est pas rendue pour les victimes ».

Prochaine étape : un « guichet unique » pour les victimes ?

Wafa Mu’ammar milite maintenant pour réunir dans un seul et unique lieu tous les services d’aide aux victimes de violences. Accès aux soins médicaux, dépôt de plainte, consultation d’un conseiller social, etc. « Un tel centre pourrait économiser nos efforts, notre temps et nos coûts » plaide la policière. La division en districts de la Cisjordanie rend les choses difficile. « Il y a des zones que nous ne pouvons pas atteindre. Il nous faut plus du temps et de la coordination. » Le bénéfice serait important aussi pour les victimes. « Avoir un tel centre, en dehors des centres de police, devrait encourager les victimes à franchir nos portes », souligne la chef de l’unité de la police palestinienne. Le défi n’est pas évident. « Nous réalisons que ce n’est que le début du processus. Nous devrons travailler d’arrache-pied et il nous faudra aussi surmonter les difficultés politiques. » Mais Wafa se veut confiante. Le premier centre devrait ouvrir ses portes à la fin de l’année 2016. « Nous souhaitons que deux de plus suivent. Un dans le sud de la Cisjordanie, l’autre au nord ».

(Johanna Bouquet, à Ramallah)

(1) Le système législatif de la Cisjordanie repose sur le modèle jordanien, adopté dans les années 1960. En revanche celui de Gaza repose sur le modèle égyptien.

« Vous avez tort, mon général Desportes »

Blog Secret Défense - Thu, 05/05/2016 - 11:33
Un réaction à l’article du général Desportes contre Alain Juppé.

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