(B2) Le beau temps revenu… ils arrivent. En trois jours, près de 2500 naufragés de la migration ont ainsi été récupérés par les différentes marines déployées au large de la Libye.
Les navires Sphinx et Aliseo de la marine italienne — qui participent à l’opération Mare Sicuro — ont ainsi récupéré ce vendredi (18 mars) plus de 300 personnes qui voguaient dans trois canots différents : 115 d’un premier canot, 130 migrants sur un second canot pour le Sphinx. Tandis que l’Aliseo récupérait 121 migrants, transférés du navire norvégien de Frontex Siem Pilot, selon le fil twitter de la marine italienne. Ils ont été débarqués à Reggio Calabria puis amenés par bus à Tarente. De leur côté, le Peluso des gardes-côtes italiens (CP 905) venait au secours de 243 personnes dans deux opérations. Ils ont récupéré également un corps d’un migrant décédé. Tandis que l’Egeo (CP322) venait au secours dans la nuit de 2 autres canots.
La veille, jeudi (17 mars), le navire océanographique britannique HMS Enterprise (EUNAVFOR MED) est venu au secours de trois canots pneumatiques de sauvetage, précédemment repérés par l’avion de surveillance aérienne espagnol Vigma D4. Il a ainsi récupéré en tout 378 naufragés : 116 naufragés sur un canot, 98 migrants sur un second canot et 164 venant d’un troisième canot.
(NGV)
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Tony Blair lors de la présidence britannique de l’UE – ici à Hampton court (crédit : Commission européenne, archives B2)
(B2) En farfouillant dans mes archives, j’ai retrouvé ces conclusions d’un sommet européen, tenu fin décembre 2005, sous la présidence britannique de l’Union (Tony Blair en exercice à l’époque). Elles faisaient suite à la réunion informelle tenue à Hampton Court en octobre 2005. C’était il y a dix ans. On a l’impression que c’était il y a un siècle ! Mais les recommandations des ’25’ (à l’époque) paraissent tout à fait actuelles…
« Des mesures devront être prises pour réduire les flux de migration clandestine et les pertes en vies humaines, assurer le retour des immigrants illégaux dans de bonnes conditions de sécurité, apporter des solutions plus durables aux réfugiés et renforcer les capacités afin de mieux gérer les migrations, notamment en maximisant les avantages pour tous les partenaires de l’immigration légale, tout en respectant pleinement les droits de l’homme et le droit de demander l’asile. » indiquaient les conclusions.
Cette réunion ne s’arrêtait pas là, elle établissait une série d’action à mettre en oeuvre durant l’année 2006. Je ne résiste pas à l’idée de vous citer aussi quelques unes des pistes envisagées :
• lancer, le plus tôt possible dans le courant de l’année 2006, une étude de faisabilité portant sur le renforcement du contrôle et de la surveillance de la frontière maritime méridionale de l’UE, à savoir la Méditerranée, et sur la mise en place d’un réseau méditerranéen de patrouilles côtières auquel participeraient des États membres de l’UE et des pays d’Afrique du Nord.
• Examiner si la mise en place, d’ici fin 2006, d’un système de surveillance qui devrait couvrir toute la frontière maritime méridionale de l’UE et la Méditerranée est techniquement faisable.
• Mettre en place, le plus tôt possible dans le courant de l’année 2006, des réseaux régionaux d’officiers de liaison « immigration » en y associant des pays ou des régions prioritaires, et présenter des rapports, d’ici mai 2006, sur l’immigration clandestine et la traite des êtres humains, avec l’assistance, le cas échéant, des officiers de liaison « immigration » présents dans les principaux pays.
• Présenter, d’ici le printemps de 2006, une proposition de création d’équipes de réaction rapide constituées d’experts nationaux capables de fournir une assistance technique et opérationnelle rapide en période d’afflux importants de migrants.
Dix ans après ! Ce serait intéressant de voir où on en est (1). J’ai comme l’impression qu’on pourrait reprendre plusieurs de ces prescriptions pour les appliquer aujourd’hui…
(NGV)
(1) Seule la dernière me semble à peu près appliquée (les équipes Rabit de Frontex, mais de façon limitée encore).
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Au coeur du commandement de EUNAVFOR Med, le FHQ embarqué à bord du Cavour. Moyens électroniques… et carte traditionnelle. Le bon vieux compas, la gomme et le crayon restent utilisés (© NGV / B2)
(B2, à bord du Cavour) Les trafiquants libyens, égyptiens ou tunisiens…, à EUNAVFOR Med, on commence à bien les connaitre, à force de les pratiquer.
Une vigie de surveillance classique…
La mission européenne, pour cerner les us et coutumes des trafiquants, a déployé différents moyens. Des avions de patrouille maritime surveillent régulièrement la zone, tout comme les hélicoptères de bord des navires, voire les marins tout simplement à bord des navires qui observent ce qui se passe. Le contrôle a lieu de visu mais aussi par les différents dispositifs radars et de surveillance électronique.
… et un peu plus sophistiquée
Les Britanniques ont déployé un navire … océanographique qui a l’avantage de disposer à bord de nombreux équipements pour l’observation. Ils ont également un drone mais « davantage à titre d’essai que réellement opérationnel », selon nos informations. L’opération EUNAVFOR MED utilise aussi des moyens plus discrets, comme un sous-marin. Très pratique, « il ne peut pas être repéré par des moyens traditionnels » témoigne un officier. « Cela permet d’observer les mouvements, les conversations téléphoniques au besoin, etc. »
Un véritable trafic en Libye
Les migrants sont recrutés par les médias sociaux, des proches ou des services d’agences de voyage qui agissent pour des réseaux de passeurs en dehors de la Libye. Avant un passage, les migrants sont hébergés « dans des « zones sécurisées », des maisons ou gros bâtiments, dans des zones arrières à quelques km de la plage » où les migrants restent pour une période de jours ou de mois. « Ils travaillent en attendant, ou sont exploités par les trafiquants. »
Un passage la nuit, avec ticket d’embarquement Svp
Juste avant le passage, les migrants sont ramenés par groupe dans un camp près de la plage. Cela nécessite parfois le passage « dans des zones contestées, et le paiement d’escortes ou de ‘droits de passage’ aux check-points ». Le paiement final a lieu dans la zone départ (staging area), avec un système assez proche des ferry : un ticket ou une carte d’embarquement est utilisé pour faciliter le processus. En général, vers minuit, les migrants sont rassemblés et montent dans les bateaux. Le passage a lieu la nuit. Moins risqué !
La police libyenne parfois présente
Les garde-côtes ou la police libyenne est rare. Mais elle fait parfois des opérations. « C’est pour le moins inopiné et surprenant. Nous n’avons pas vraiment d’information sur leur façon d’opérer ni pourquoi ils interviennent à ce moment là et pas à d’autres » raconte un marin. L’idée d’une certaine complicité entre les policiers et les trafiquants n’est pas tout à fait exclue… Gare à ceux qui se sont ‘chopés’. Ils sont ramenés illico à terre. Et le voyage est terminé pour eux. Les trafiquants estiment avoir fait le travail pour lequel ils étaient payés. Si le migrant veut retenter sa chance, il doit repayer. S’il n’a pas d’argent… il doit travailler, pour pouvoir se payer le voyage. Dans des conditions très dures, parfois proches de l’esclavage, nous explique-t-on.
Le triangle de Lampedusa
La majorité d’entre eux partent du « triangle de Lampedusa » marqué aux extrémités, par les ports de Zuwhara et Misrata, sur la côte tripolitaine, et l’ile de Lampedusa à la pointe. Quatre points principaux d’embarquement ont été identifiés : Zuwarah, Sabratah, Garabulli et Misrata. La plupart des sauvetages ont ainsi lieu entre 20 et 40 miles nautiques, en dehors de la ligne des eaux territoriales libyennes.
Bateaux en bois ou pneumatiques ?
Chaque zone a sa méthode. A l’ouest de Tripoli, on utilise davantage les bateaux en bois (wood boat) qui ont l’avantage de pouvoir emmener plus de monde à la fois et d’être récupérés (600 personnes environ à chaque passage). A l’est de Tripoli, on utilise plus communément des canots pneumatiques (dinghi, rubber ou inflatable boat), qui sont faciles à trouver, coûtent moins cher à l’achat mais emmènent moins de personnes à la fois (100-120 environ à chaque passage).
D’où viennent ces canots ?
Les canots pneumatiques sont importés de Chine et transitent par Malte ou la Turquie. Les douanes maltaises ont ainsi intercepté un container contenant 20 bateaux gonflables emballés, destinés à Misrata. Mais le container a dû être libéré. « Il n’existe aucun cadre légal pour retenir de tels équipements ».
Combien coûte un passage ?
Le coût du passage varie selon la rapidité du passage… et la nationalité. On estime le billet « en moyenne à 1000 $ » nous confie le contre-amiral Gueglio qui commande l’opération sur zone. Les Africains paieraient moins cher, environ 500 dollars, là où un Syrien peut payer de 1000 à 1500 dollars. Le prix du passage diffère aussi selon le type de bateau et le type d’organisation. « C’est moins cher de partir d’un canot pneumatique de Tripoli que d’un navire en bois de Zuwahra ». Et il y a des voyages en 3e ou en 1ère classe. Le voyage en soute, coûte moins cher, mais il est plus dangereux, que sur le pont ou dans la cabine. A cela, il faut rajouter les « options ». Le coût d’un gilet de sauvetage peut aller jusqu’à 200$. Un gilet qui est parfois simplement une réplique, un faux, et dont la qualité de tenue à la mer est douteuse…
Combien rapporte le business ?
On estime que le business du trafic génère ainsi un revenu de 250 à 300 millions d’euros. Il représente plus de la moitié des revenus des villes de la Tripolitaine. Autant dire que ce n’est pas une ou deux personnes qui s’enrichissent mais une bonne partie de la population qui vit directement ou indirectement du trafic. Il faut des chauffeurs, des cuisiniers, des agents de sécurité, des marins, des ‘agents de voyage’, des logisticiens, etc.
Le « stock » de migrants : difficile à estimer
Le nombre de migrants rassemblés ainsi en Libye attendant le passage varie selon les sources. Avant décembre, on parlait souvent d’un demi-million de personnes attendant le passage. Un chiffre évalué par extrapolation donc pas très sûr. Aujourd’hui, on parle plutôt d’un chiffre plus petit, peut-être plus réaliste. Environ 100.000 personnes pourraient attendre le passage. Mais sans avoir de réelle comptabilité possible. Autant dire qu’avec le retour des beaux jours, les arrivées vont se compter en centaines par jour (lire aussi : De nouveaux migrants récupérés ce matin en Méditerranée).
Les critères d’un passage
Le nombre de passages dépend de trois facteurs relèvent les militaires d’EUNAVFOR : 1° le flux de migrants cherchant à utiliser la route de la Méditerranée centrale, 2° la possibilité d’opérer sans être rançonnés par les milices, les groupes rivaux et les autorités, 3° la capacité de fournir le transport vers l’Europe ou des navires marchands, militaires ou de sauvetage. Et la météo, peut-on ajouter, qui conditionne une large partie des passages. A Zuwarah, note-t-on, le trafic a ainsi diminué à partir de septembre, à la suite de tensions entre les milices locales, affiliés à Tripoli ou Tobrouk.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : En Libye, les trafiquants s’adaptent. Les tactiques évoluent
Lire la suite du reportage :
Cet article Route de la Méditerranée centrale. La Tripolitaine vit du trafic est apparu en premier sur Bruxelles2.
La carte de l’opération Triton (© NGV / B2)
(B2 en Méditerranée) Les routes des migrants vers l’Europe obéissent à des impératifs divers. Et elles évoluent en fonction de nombreux facteurs : les possibilités des trafiquants, les fermetures ou ouvertures des frontières des pays de transit, la présence de forces de police… ou la météo.
En 2015, près d’un million de passages
En 2015, 929.171 personnes ont traversé la Méditerranée vers l’Europe, selon les chiffres de Frontex.
La route de Méditerranée « centrale » via la Libye vers l’Italie (Lampedusa, Sicile) a été utilisée par 16% des personnes : 154.725 (Erythréens, Nigerians, Somaliens, Soudanais). Très exactement, 2892 personnes sont décédées au cours de la traversée, soit un taux mortel de 1,9%.
A partir de septembre 2015, se produit un renversement de tendance, avec une baisse des flux (-9%) sur la même période en 2015. La vaste majorité de ces passages (9 sur 10) se fait à partir de Libye, un petit 8% provient d’Egypte, utilisant des bateaux-mères ou des ferrys, de la côte ouest de l’Egypte ou de la côte est de Libye pour atteindre l’Europe.
Le changement s’est fait au second semestre. Pour plusieurs raisons. D’une part, l’Egypte a décidé de contrôler plus étroitement sa frontière, fermant ainsi la route de l’est. D’autre part, la route centrale paraissait plus dangereuse que la route orientale. Enfin, on assiste à un changement de tactique des trafiquants (Lire article à suivre). Ils manquent de grands navires.
Dans le même temps, près de 900.000 personnes empruntent la route à l’Est de la Méditerranée, via la Turquie, la Grèce, et les Balkans (très exactement 880.820), soit 83% des passages, avec un taux de mortalité plus faible, de 0,1%, 855 morts. Route fréquentée surtout par des populations de l’est du Moyen-Orient (Syriens, Afghans, Irakiens (Pakistanais, Iraniens, autres). Ce trafic en augmentation très nette a lieu essentiellement à partir de l’été.
La route de l’Ouest, via le Maroc et l’Algérie pour atteindre l’Espagne ou les Iles Canaries restait plus anecdotique. Seuls 3209 migrants ont réussi à atteindre leur but. Le flot a été limité par « des efforts concertés » dans les pays d’arrivée (Espagne), de départ (et de transit).
En 2016, changement majeur : stabilisation du trafic au centre, rythme soutenu à l’est
La route de la Méditerranée centrale a subi une certaine augmentation (+ 9,6%). On peut parler d’une quasi stabilisation. Près de 9000 personnes sont passées (8.944 personnes) par cette route, fin février (1). Ce qui représente 7,4% du trafic de migrations. En 2016, on a déploré (seulement) 92 morts, soit un taux mortel de 0,08%. Et une chute notable par rapport à 2015. Le temps était plus facile (un seul jour où il y avait un niveau de vent supérieur à 3).
Les personnes empruntant cette route viennent clairement d’Afrique, avec pour la plupart ce qui ressemble à une migration économique : Gambiens (15%), Ivoiriens (13%), Sénégalais (12%), Maliens (10%), Guinéens (9%), Nigérians (8%), Somaliens (8%), et autres nationalités (25%) (2).
A côté, la route orientale — via Turquie et Balkans — a connu une envolée, avec 112.477 personnes passées en quelques semaines (soit 92,6% du trafic) : + 1812% ! par rapport à la même période de l’année précédente. Ce qui est logique. En revanche, la mortalité a augmenté, en nombre et en pourcentage (321 morts, 0,3%). En hiver, même si le temps est assez clément cette année, la mer reste agitée.
La provenance de ces personnes vient clairement de pays en guerre du Moyen-Orient ou d’Asie (Syrie, Afghanistan, Irak), avec une possibilité de demande d’asile à la clé. On observe cependant des routes alternatives au périple terrestre (via les Balkans) : la route de l’Adriatique (via Bosnie-Herzégovine-Croatie ou Albanie).
Dans les premiers mois d’hiver, la route occidentale, via l’Espagne a connu un bouclage quasi-complet (0 passages).
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Source Frontex et OIM 23 et 24 février 2016
(2) Il s’agit des nationalités déclarées par les migrants ou demandeurs d’asile ou constatées s’ils ont des papiers.
Cet article Route centrale ou route orientale ? Les deux voies de migrations aujourd’hui est apparu en premier sur Bruxelles2.
(B2 à Rome) En quittant le Cavour ce matin par hélicoptère, on savait déjà que la journée serait chargée en mer. Dès la nuit, plusieurs appels étaient arrivés au centre de sauvetage en mer (MRCC) de Rome, signalant des bateaux. Ce sont les garde-côtes italiens et la marine italienne, avec le navire norvégien de Frontex, le Siem Pilot, qui ont été en action.
Près de 509 migrants ont ainsi été récupérés par le navire Aviere, lors de plusieurs opérations de sauvetage, dont 83 qu’il a récupérés du Siem Pilot, mercredi (16 mars). Parmi eux, 151 mineurs, 361 hommes et 79 femmes. On déplore un mort (le cadavre d’une femme a été découvert lors d’un des premiers sauvetages du matin). Ils ont été débarqués au port de Reggio Calabria.
Le Sirio a débarqué aujourd’hui à Lampedusa, avec le soutien du Grecale, 283 autres migrants (126 qu’il avait secourus et 156 récupérés du Diciotti (CP941). Tandis que les navires Vega et Grecale ont amené à Augusta 218 migrants secourus hier (mardi 15 mars).
(NGV)
Lire aussi : Reportage EUNAVFOR Med. Alerte ! canots à la mer
Cet article De nouveaux migrants récupérés ce matin en Méditerranée est apparu en premier sur Bruxelles2.
Le HMS Enterprise récupère 2 canots de migrants © NGV / B2
(B2 à bord du Cavour). Ce jeudi, le soleil est déjà bien levé depuis longtemps, la mer brille, quasiment plate, juste quelques petites levées de vagues au large, davantage provoquées par les dauphins, qui bondissent non loin du Cavour, le navire-amiral de l’opération EUNAVFOR Med, que par le vent. « Il fait beau. Ce sera une journée avec beaucoup de migrants. C’est sûr » avertit un officier, rôdé désormais à intégrer la météo dans les opérations de secours et initié des méthodes des trafiquants (Lire : En Libye, les trafiquants s’adaptent. Les tactiques évoluent).
Briefing du matin…
Il est 7h43. Le petit déjeuner vite avalé, survient le briefing, donné par le chef du 3e groupe d’hélicoptères de Catane. Ses hommes (et femmes) se relaient tous les 15 jours environ à bord du navire. A l’origine, ce groupe était destiné à la lutte sous-marine. Il en reste des traces. Les appareils continuent à être équipés d’un sonar. Mais celui-ci ne sert quasiment plus. « Depuis dix ans, on fait surtout du sauvetage et secours en mer » explique-t-il. Le sonar prend plutôt de la place et du poids. Ce qui handicape lors des opérations de surveillance. « Moins de place, moins de fuel pouvant être emporté. Donc moins d’autonomie » remarque un pilote.
Il fait beau, la journée s’annonce chargée…
Aujourd’hui, « on se concentre sur le sud, vers la côte libyenne » explique un responsable du quartier général de la force EUNAVFOR Med. Le navire océanographique britannique HMS Enterprise (H-88) se trouve au large de Zuwarah, le FGS Frankfurt (A-1412), le ravitailleur allemand est un peu plus loin, au large du point Tanli. C’est devenu de la routine. Tôt le matin, un avion de patrouille maritime (le MPA en langage marin) décolle.
… dès la fin de la nuit
En général, l’avion européen décolle vers 5h pour être sur zone vers 6h. Explication : « Les migrants partent la nuit ». Et bien souvent le premier appel « de détresse » arrive quelques heures à peine après. « Entre 3 heures du matin, certains jours, 5 heures du matin, les autres, on reçoit un appel. En fait, ils appellent dès ils ont franchi la ligne des 12 miles ».
Un avion en l’air, le très discret MPA luxembourgeois
Ce matin, c’est l’avion luxembourgeois qui est de permanence aérienne. Tout de gris, ce Merlin III Swearingen ne paie pas de mine. Il est effectivement assez discret. Si ce n’est la grosse boule sous son fuselage, on pourrait croire à un avion d’affaires. « Mais il nous rend de très précieux services. Ils sont là depuis le début de l’opération et volent souvent » assure le commandant de la force EUNAVFOR. Les pilotes de la compagnie privée CAE aviation sont effectivement rodés à ce genre d’opération. Ils étaient aux Seychelles pour l’opération anti-piraterie de l’UE (Lire : Reportage (exclusif) avec les avions « luxembourgeois » d’Atalanta aux Seychelles). Ils sont souvent affrétés par l’opération Frontex en mer… ou au-dessus de la terre. Et ils servent aussi pour des opérations plus discrètes de surveillance, par exemple française au-dessus de la Libye.
Opération de SAR « Save and rescue » en cours…
Trois canots repérés
Les Luxembourgeois ont ainsi déjà repéré plusieurs navires de migrants : « Au moins 3 canots pneumatiques avec des migrants à bord, environ 100-120 personnes par bateau ». L’information du MPA est collectée par le FHQ, le centre d’opérations de l’opération européenne, situé dans une pièce « sécurisée », au coeur du navire-amiral. « Toutes les informations de l’opération sur la zone transitent par ce centre. »
La coordination des secours, assurée depuis Rome
Ces informations sont transmises au MRCC de Rome (le centre de coordination et de sauvetage de Rome) quasi en temps réel. C’est ce centre qui (officiellement) attribue les tâches de sauvetage aux différents navires présents sur la zone en fonction des moyens disponibles et de la zone de secours : navires militaires, italiens ou européens, navires des ONG ou navires marchands au besoin s’il y a urgence ou si personne n’est disponible.
Premier sauvetage en cours
De fait, chacun s’est réparti des deux côtés d’un axe à l’est et à l’ouest de Tripoli. La frégate italienne Grecale (F-571), qui participe à l’opération nationale Mare Sicuro, est au large de Tripoli. Elle s’est portée dès le petit matin au secours des premiers canots repérés.
8h30… L’hélicoptère de vol EH101 du Cavour décolle à son tour pour un vol de routine. Il va relayer le MPA luxembourgeois sur zone. Le premier travail des hélicoptères est « de repérer les navires » explique le chef de l’Etat-major du FHQ, l’Espagnol José-Maria Fuente.
2 autres canots repérés
10h30 Le temps de remonter à la passerelle de commandement (au 4e étage du navire), le premier compte-rendu arrive. L’hélicoptère a repéré un canot pneumatique chargé de migrants, puis un second. « Généralement les canots ne voguent pas tout seuls. Mais à plusieurs ». Il n’est pas encore 11h du matin. Cinq canots au minimum ont été repérés. Le second hélicoptère de bord du Cavour décolle.
12h… les opérations de sauvetage sont déjà bien engagées sur 4 canots. Un de ceux-ci a déjà été récupéré par le Grecale. L’autre par le patrouilleur italien Vega (P-404) qui va reprendre également les migrants du Grecale pour les amener au nord en Sicile. Le Frankfurt et le Enterprise sont en opération de sauvetage chacun sur un canot. Et il en reste encore un à prendre.
Trois nouveaux canots repérés
Entretemps, trois nouveaux canots semblent avoir été repérés par les équipages des navires. Ce qui ferait huit en tout pour la matinée. « Il y a une trace au loin sur les flots. Mais on n’est pas encore sûrs. » L’hélicoptère AB212 de bord se prépare à décoller. Cette fois-ci, on embarque. Après 15 minutes de vol, nous sommes en vue des navires européens. Au passage, nous survolons un navire des garde-côtes italiens qui surveille la zone et arrive en renfort.
La phase de sauvetage, délicate
Une fois localisés, repérés avec un point précis, « il s’agit d’évaluer la sécurité à bord, de savoir s’il n’y a pas de risque immédiat, si leur navigation est sûre ». L’hélicoptère peut faire ainsi plusieurs passes au-dessus du canot des migrants. Ensuite on passe à la phase de sauvetage proprement dite. « On les approche doucement, afin qu’ils ne paniquent pas, ne fassent pas chavirer le canot, et pouvoir les prendre à bord ».
Pas d’autre canot à l’horizon
Un canot supplémentaire est en cours de transbordement vers le HMS Enterprise (cf. photo). Un autre est en cours de prise en charge (les marins équipent chacun des migrants avec un gilet de sauvetage). Le dernier canot se trouve un peu plus loin. Le temps que les autres canots soient pris en charge, ce sera leur tour. Vérification faite, apparemment, il n’y a pas d’autre canot. Du moins pour aujourd’hui…
Des migrants interviewés
Arrive la dernière phase : les migrants sont récupérés à bord, séchés, nourris, soignés le cas échéant (Aujourd’hui, l’un d’entre eux était blessé très légèrement et a été pris en charge par l’infirmerie de bord). Ils sont interviewés au besoin. « C’est la phase la plus sensible » reconnait un officier. On essaie « d’avoir une connaissance de la situation, d’où ils ont partis, comment ils ont été embarqués, etc. »
Des migrants suivis à la trace
Il est parfois difficile de parler avec les migrants. « Ils sont un peu attendus à Lampedusa, où il sont pris en charge. Leur famille est restée au pays. Et ils risquent un peu leur vie, ou celle de leurs proches, s’ils parlent trop. Alors… ils se taisent. » Depuis peu, les navires italiens ont été équipés afin de pouvoir prendre les empreintes des passagers clandestins. « Certains refusent. On ne peut pas les forcer ». Ces interviews comme le comportement des passagers, ou d’autres indices permettent aux marins « d’identifier les suspects potentiels. Nous ne pouvons pas les arrêter. On informe simplement la justice et Frontex de possibles suspects qui les cueilleront ensuite à leur arrivée au port. »
Les canots détruits
Pendant ce temps, une équipe se charge de détruire le canot. « Bien souvent ce n’est pas très difficile. Les canots sont souvent prêts de couler. » Effectivement celui que nous survolons abandonnés par ses passagers d’un jour semble en piteux état, tout dégonflé et prend l’eau. Officiellement la raison de la destruction des navires est une « gêne à la navigation ». Dans les faits, chacun escompte que cette action participe à la diminution des moyens disponibles pour les trafiquants. En tout, 90 canots ont ainsi été détruits par les équipes européennes. Dans 3 cas sur 4 environ, ces canots pneumatiques (plus de 60), le reste étant des bateaux en bois.
Pas de pollution en mer
Tous les matériels pouvant servir de preuves ainsi que ceux pouvant polluer les eaux (moteurs, fuels…) sont récupérés, placés à bord. C’est une société spécialisée dans le traitement de déchets, avec qui EUNAVFOR a passé contrat, qui sera chargé ensuite de les neutraliser d’un point de vue environnemental ou récupérer les pièces au besoin.
Bilan de la journée : 953 personnes sauvées
En tout, 953 personnes ont été prises en charge, ce mardi (15 mars), venant de 8 canots. Une des journées les plus chargées depuis des mois. Le dernier « gros » sauvetage remonte aux 22 et 23 décembre quand près de 5000 personnes avaient été récupérées. 5 canots avec 615 ont été récupérées par les navires européens (Frankfurt et Enterprise), 2 canots par la marine italienne (Grecale et Vega), un dernier pris en charge par l’Aquarius, le navire affrété par les ONG françaises (dont Médecins du monde).
Le débarquement des réfugiés
En général, un seul navire remonte ensuite déposer les réfugiés. Coté italien, c’est le Vega qui est charge de cette tâche, sur le port de Trappani. Coté européen, c’est le Frankfurt qui a été désigné pour remonter sur le nord ; il ne peut entrer dans le port de Trapani trop petit et doit débarquer ses passagers dans un autre port de Sicile, à Pozzallo.
(Nicolas Gros-Verheyde)
MAJ Selon nos collègues de l’agence Ansa, lors du débarquement à Pozzallo, deux trafiquants présumés ont été arrêtés sur ordre du Procureur de Raguse.
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(B2) Grand Bassam, la station balnéaire de Côte d’Ivoire, située à environ 30 km de la capitale économique Abidjan, a été attaquée dimanche. Plusieurs attaquants ont ainsi fait irruption vers 13h sur la plage, attaquant, tour à tour, trois hôtels — l’Etoile du Sud et la Paillote —, avec des fusils d’assaut. Un lieu très fréquenté le dimanche, à la fois par une clientèle locale et expatriée, et situé non loin de la base militaire française de Port Bouët.
Au moins 1 Français et 1 Allemand
Dans un premier bilan, on décompte au moins 16 morts : 14 civils et 2 militaires ivoiriens. 4 Français au moins et 1 Libanais figurent parmi les victimes ont confirmé les ministères des affaires étrangères respectifs. Selon le ministère libanais des Affaires étrangères, cité par l’Orient le Jour, le Libanais tué, Toufik Hayek, était âgé de 54 ans et originaire de Nabatiyeh. Au moins un Allemand serait aussi décédé ainsi que des Béninois, Burkinabés, Camerounais et Ivoiriens. Les tireurs ne semblent pas avoir eu d’interrogation sur leurs cibles, faisant feu sur toutes les personnes se trouvant là.
19 civils ont également été blessés — dont 5 Libanais — et 3 militaires. Certains d’entre eux sont dans un état grave, voire critique.
Les 3 assaillants ont été tués selon les propos du président Alassane Ouattara, retransmis par RFI.
Un attentat revendiqué par AQMI
L’attentat a été revendiqué par le groupe Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI). C’est le premier attentat de la sorte dans cet Etat d’Afrique de l’Ouest qui a une frontière commune (au nord) avec le Mali. Dans son format et dans ses cibles, cette attaque ressemble à celle de Sousse (Tunisie) en juin 2015, de Bamako (Mali), en novembre 2015, ou de Ouagadougou (Burkina Faso) en janvier 2016.
Le rôle de base opérationnelle avancée d’Abidjan
Les forces françaises (FFCI) sont toujours présentes en Côte d’ivoire, qui a un rôle stratégique dans le dispositif français en Afrique. Leur base, située au camp de Port-Bouët, est tout près de Grand Bassam. L’effectif s’est certes réduit, depuis la force Licorne. Mais elle assure un rôle notable de base arrière, sur l’aéroport d’Abidjan, pour les forces déployées au Sahel en particulier (Barkhane). On parle désormais d’une force » de présence », prépositionnée, assurant le rôle de base opérationnelle avancée. Les FFCI disposent ainsi d’un état-major interarmées, d’unités de combat, d’un élément de soutien, de gendarmes (pour la prévôté). Ils sont chargés également de l’instruction et de la formation des forces ivoiriennes.
Les ministres français de l’Intérieur (Bernard Cazeneuve) et des Affaires étrangères (Jean-Marc Ayrault) seront à Abidjan, mardi (15 mars), annonce le Quai d’Orsay.
(NGV)
Lire aussi :
Cet article Attaque à Grand Bassam en Côte d’ivoire (maj1) est apparu en premier sur Bruxelles2.
(B2) Le Second « café diplomatique » de B2, enregistré en direct du service européen d’action extérieure (SEAE), est disponible. Pour tout savoir du prochain Conseil des Affaires étrangères, ce lundi 14 mars, n’hésitez plus. C’est sur B2 et viEUws.
Les enjeux diplomatiques des dossiers qui seront au coeur du débat entre ministres : les relations avec la Russie — un adversaire ou un ami, un allié ou un ennemi ? —, avec l’Iran — l’axe du mal devenu l’axe de la stabilité au Moyen-Orient — ; la Libye — un pays à la dérive sans gouvernement — sans oublier l’initiative française pour relancer le processus de paix au Moyen-Orient. Un vrai défi… Tout cela en 4 ‘ chrono.
Vous ressortirez de cette écoute plus intelligent que vous n’en êtes sortis. Comme nous l’avons été toute cette semaine pour préparer cette émission aux côtés des meilleurs spécialistes et diplomates européens connaisseurs de ces régions.
Une émission coproduite avec nos amis de viEUws (*). Vous pouvez aussi regarder la video sur le site.
Pour tout savoir sur le prochain Conseil des Affaires étrangères, lire notre analyse complète : A l’agenda du Conseil des Affaires étrangères (14.03.2016)
(Nicolas Gros-Verheyde & Johanna Bouquet)
(*) Lancé en 2010, viEUws est déjà réputé pour la production et la diffusion d’interviews sur les principaux sujets européens : énergie, environnement, agriculture, commerce extérieur, etc.
Cet article Au Café diplomatique : Russie, Iran, Libye et Moyen-Orient… est apparu en premier sur Bruxelles2.
L’hélicoptère de bord Wildcat alias AW159 SuperLynx (crédit : MOD uk)
(B2) Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, l’a confirmé juste après le mini sommet franco-allemand à l’Elysée, vendredi (4 mars) : un navire français part de Toulon cette semaine. Direction : la mer Egée pour compléter le déploiement de l’OTAN sur place. C’est l’aviso Commandant Bouan (F-797), commandé depuis peu par le capitaine de corvette Lucas Saliou, qui a été désigné pour cette mission, comme l’a précisé l’Etat-major des armées. Les opérations de sauvetage en mer, ce patrouilleur de haute mer les connait quelque peu. Il avait participé à l’automne dernier à l’opération menée par l’agence européenne Frontex en mer Ionienne, au large de l’Italie, récupérant plusieurs centaines de réfugiés (lire sur le journal du navire). Il avait fait escale à Malte lors du sommet UE-Afrique sur les migrations et avait reçu, à ce moment la visite du chef de l’Etat, François Hollande.
La Royal Navy également présente
Coté britannique, c’est David Cameron qui, avant le début du sommet de Bruxelles, a annoncé que le navire amphibie RFA Mounts Bay partira en mer Egée dans le même cadre. « Cette migration est le plus grand défi auquel fait face l’Europe aujourd’hui » a-t-il déclaré. Le locataire de Downing street poursuit ainsi sa diplomatie maritime. On se rappelle effectivement qu’en avril, très vite après la réunion européenne sur l’alerte migratoire en Méditerranée, il avait très vite décidé d’envoyer une frégate britannique (lire : Face à la tragédie en Méditerranée, le Royaume-Uni répond « présent »).
Mission : identifier les passeurs
La mission assignée par le Premier ministre à son navire est de « identifier les passeurs et passer les informations aux garde-côtes turcs afin qu’ils puissent intercepter ces bateaux ». Dans sa tâche le RFA Mounts bay sera soutenus par 3 bateaux des garde-frontières : le VOS Grace « qui est déjà dans la mer Egée », avec une équipe de garde-frontières britanniques (grecs et italiens) et une équipe médicale dans le cadre de l’opération Frontex, un autre patrouilleur « qui se trouve en chemin vers la région ». Un troisième devrait le rejoindre « ce mois-ci » (pour prendre le relais du premier).
Mais aussi du sauvetage en mer ?
Le RFA Mounts Bay (L-3008) est un navire amphibie, doté d’un hélicoptère de bord de type Wildcat. Il a notamment été déployé lors de l’opération en Sierra Leone en 2006 et a participé à l’exercice Corsican Lion en 2002 (lire : Les Royal(es) encerclent la Corse). Ce n’est pas vraiment le navire idéal pour faire de l’observation et du recueil d’information, discrètement. En revanche, il peut accueillir beaucoup de monde à bord : un Etat-major ou des réfugiés. Voire les deux. Il disposera à bord de deux patrouilleurs de côtes permettant ainsi de venir en aide aux « naufragés ».
(NGV)
Lire :
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(Crédit: EUCAP Sahel Mali)
(BRUXELLES2) Que faire face à un groupe de manifestants agités : quand faire feu ? Quand employer la force ? Comment distribuer les rôles ? Ce sont quelqu’unes des questions auxquelles 16 stagiaires issus de la Garde nationale malienne ont pu répondre lors d’une formation dispensée par la mission européenne de renforcement des capacités maliennes (EUCAP Sahel Mali) en février. Pendant trois semaines, les Maliens ont acquis les connaissances d’expert en maintien de l’ordre.
De la théorie pour mieux appréhender la réalité
Les stagiaires, venus du Groupement de maintien d’ordre et du Groupement spécial de sécurité présidentielle, ont d’abord acquis les connaissances sur les principes généraux du maintien de l’ordre (but du maintien de l’ordre, gradation de l’emploi de la force, sommations et avertissements), l’emploi des grenades, l’intervention dans des locaux occupés, la réaction à l’ouverture du feu. Selon les formateurs EUCAP, le but de la formation était de « perfectionner les cadres intermédiaires de la Garde nationale à travers la maitrise de procédures techniques, le cadre d’ordre, la situation de commandement opérationnelle et la pédagogie. » Le tout appliqué au maintien de l’ordre.
Une mise en pratique réaliste
Intervention dans des locaux occupés. 35 salariés mécontents assiègent les locaux de leurs entreprises depuis 5 jours. Toutes les issues sont bloquées et les négociations avec le syndicat sont restées vaines. Il ne reste plus qu’à faire appel au Groupement de Maintien d’Ordre de la Garde nationale. La mission confiée à l’unité : évacuer l’entreprise occupée par les manifestants et maintenir l’ordre dans la zone pour empêcher le retour des occupants. Voici un exemple d’exercice mené par l’équipe d’EUCAP Sahel Mali pour mettre en situation les Maliens. « C’est en véritables professionnels que les militaires du Groupe ont procédé à l’évacuation des occupants de l’usine » relate la mission dans un communiqué.
Une formation à diffuser verticalement
« Tout commence par notre formation, et nous les cadres devons transmettre nos acquis à nos subordonnés », explique l’adjudant Salif Djiré du groupement de maintien de l’ordre. Pour y parvenir, la troisième et dernière semaine de la formation a été consacrée à la pédagogie de ceux qui seront maintenant un exemple à suivre et des formateurs au sein de leurs unités. Cette formation des formateurs s’est faite dans des groupes de travail. Chacun a pu se mettre dans la peau du formateur et appréhender ainsi l’art délicat de transmettre son savoir à des interlocuteurs, de maintenir l’attention de la classe et de vérifier que le message soit bien passé.
(LH)
Lire aussi:
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(B2) Plus qu’un long discours pour prendre le pouls du couple franco-allemand, il suffit d’aller jeter un oeil sur la relation qu’ont fait les deux sites officiels du sommet Hollande – Merkel à Paris le 4 mars. Edifiant !
La preuve par les textes
Sur le site de l’Elysée, le compte-rendu de la conférence de presse « conjointe » est pour le moins elliptique. Il ne rend ainsi compte que de la seule parole présidentielle. L’intervention de la Chancelière Angela Merkel est absente…
Sur le site du gouvernement allemand, le compte-rendu est un peu plus exhaustif, les propos de la Chancelière sont retranscris mais aussi ceux du président Hollande. Assurément à Paris, on n’a pas la même conception du couple qu’à Berlin.
La preuve par les photos
Les photos diffusées par les deux sites sont pour le moins évidentes de cette différence d’appréciation.
Sur le site de l’Elysée, on voit un François Hollande parlant à l’aise, déterminé, et une Angela Merkel, renfrognée, de mauvaise humeur, écouteurs à l’oreille, semblant complètement ailleurs, et mutique. Vivement que ca se termine semble se dire Fr. Hollande.
Sur le site de la Chancelière, on voit les deux dirigeants discutant à la descente d’un escalier. Une photo assez réaliste d’un dialogue difficile, où la Chancelière semble répliquer à un Président français pas tout à fait d’accord (en termes esthétiques, ce choix de photo est d’ailleurs plus intéressant)
(crédit : Foto: Bundesregierung/Bergmann)
En sachant combien ces photos sont soigneusement choisies par les responsables de communication des dirigeants, on a ainsi une bonne appréciation visuelle de la façon dont le couple franco-allemand est ressenti à Paris et Berlin.
Un couple bien déchiré ?
En fait, la vision du couple franco-allemand est totalement différent de part et d’autre du Rhin. Du côté allemand, le couple, c’est à deux, pour le meilleur et pour le pire, avec forces disputes au besoin, mais on reste ensemble coûte que coûte. La mater allemande est sans doute un peu matronne sur les bords, un peu dure à cuire, pas marrante tous les jours. Mais elle tient la barre. Le mari français, lui est plutôt du genre léger, volage. C’est chambre à part, le diner commun vite fait, histoire de sauver les apparences, et après ciao, on sort chacun de son côté. Assurément le couple franco-allemand n’a de couple que le nom… même dans la communication officielle.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article Le couple franco-allemand bat de l’aile. La preuve par les textes et les photos est apparu en premier sur Bruxelles2.
Vu de l’avion espagnol (Crédit : EUNAVFOR Med / Sophia)
(B2) Ce dimanche matin (6 mars), une opération menée de concert par la marine italienne et européenne au large de la Libye a permis de récupérer plusieurs dizaines de migrants, près des côtes libyennes.
Repérage par un avion de patrouille espagnole
C’est l’avion de patrouille espagnole VIGMA D-4 qui a d’abord repéré deux navires en caoutchouc en détresse, à 30 miles nautiques des côtes libyennes.
Sauvetage par des navires allemand et italien, et relais britannique
L’alerte a été donnée aux navires à proximité. Le patrouilleur de haute mer Aviere (F-583) de la marine italienne (*) qui participe à l’opération nationale Mare Sicuro récupérait 87 migrants. Ils ont ensuite été transférés vers le HMS Enterprise (H-88), le navire de recherche océanographique britannique qui participe à l’opération européenne EUNAVFOR Med / Sophia. De son côté, la corvette allemande FGS Ludwigshafen am Rhein (F-264) est venue au secours de 121 autres migrants.
(NGV)
(*) Traduction ‘maison’ de l’Italien Pattugliatori di Squadra. Ce navire – et ses soeurs – a été construit sur le même modèle que les frégates lance missiles Lupo mais ne dispose pas d’armement anti-sous marin. Il était destiné à l’origine à la marine irakienne mais est resté sur les bras de la marine italienne, du fait de l’embargo mis en place après la guerre Iran-Irak et la première guerre Golfe, et a été intégré dans la flotte tricolore, après mise aux normes de l’OTAN
Lire aussi :
maj : 19h, avec précisions sur le sauvetage italo-britannique qui ne formait qu’une seule opération en fait, et le renfort allemand.
Cet article Plusieurs dizaines de migrants sauvés à 30 miles des côtes libyennes (maj) est apparu en premier sur Bruxelles2.
(B2) Le président du Conseil européen, Donald Tusk, avait à peine quitté Ankara que le pouvoir turc faisait donner la police sur le journal d’opposition Zaman. La justice ayant nommé un administrateur provisoire. A 48 heures du sommet entre l’UE et la Turquie, cela peut apparaitre à la fois comme une manifestation de force interne mais également une provocation à l’égard des Européens. Sachant que les Européens sont pris à la gorge par la crise des réfugiés, Ankara se sent pousser des ailes.
Face à cela, la réaction européenne a été plutôt mesurée. Le rappel à la liberté des médias est très clair, que ce soit de la part d’un papier candidat que de celui membre de la Convention européenne des droits de l’Homme. En fait, seule la Haute représentante de l’UE, Federica Mogherini, a réagi mais pas au nom des 28 (la procédure la plus solennelle) ou en son nom (la voix normale), mais uniquement par le biais de son porte-parole (ce qui normalement en termes diplomatiques et le plus petit dénominateur de la réaction européenne).
« L’UE a souligné à plusieurs reprises que la Turquie, en tant que pays candidat, doit respecter et promouvoir les normes et les pratiques démocratiques élevées, notamment la liberté des médias. Des médias libres, diversifiés et indépendants constituent une des pierres angulaires d’une société démocratique en facilitant la libre circulation des informations et des idées, et en assurant la transparence et la responsabilité. Tous les pays, et en particulier ceux qui négocient l’adhésion de l’UE, doivent garantir les droits fondamentaux, y compris la liberté d’expression, et le processus judiciaire, en conformité avec la Convention européenne des Droits de l’Homme (CEDH). »
Donald Tusk s’est bien gardé de tout commentaire sur la question préférant mettre en avant sur son fil twitter des photos le montrant en compagnie du président Erdogan et du Premier ministre Davutoglu, voire relater un coup de fil avec le secrétaire général de l’OTAN pour se féliciter de la bonne coopération OTAN-Frontex.
Face à la réelle menace de la crise migratoire et au besoin européen de la Turquie, la liberté de la presse peut bien patienter 48 heures…
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Distribué à plus de 600 000 exemplaires, Zaman est proche de la communauté religieuse de Fethullah Gülen, laquelle a entretenu des liens étroits avec Erdogan pendant plus de dix ans, avant la rupture en 2012, explique Reporters sans frontières. « Depuis plus de trois ans, des médias pro-Gülen ont fait l’objet de suspension de leurs licences officielles et leurs journalistes sont régulièrement mis en accusation. »
Cet article Erdogan muselle le journal d’opposition. Les Européens (un peu) préoccupés. Tusk silencieux est apparu en premier sur Bruxelles2.
(crédit : MOD Italia)
(B2) Il y avait en Libye déjà les forces spéciales américaines, britanniques et françaises (une veille habitude, notamment dans l’est de la Libye), il y aura maintenant des forces spéciales italiennes. Rome l’a confirmé officiellement.
Une cinquantaine d’hommes du régiment ‘’Col Moschin’’ – le 9e régiment d’assaut parachutiste, une des unités d’élite de l’armée italienne (1) – sont prêts à partir en Libye, annonce le Corriere. Ils auront pour tâche d’assurer la liaison avec les forces libyennes et de préparer le terrain à une future sécurisation du territoire libyen en liaison avec le futur gouvernement libyen.
Cela entre dans la campagne préparée depuis plusieurs mois par différents forces alliées. (Lire : Le plan italien pour sécuriser Tripoli et les points clés de Libye). Le niveau de la planification est « à un niveau très avancé » précise la presse italienne. Il y a ainsi à Rome un centre de coordination des opérations alliés, auxquels participent des officiers américains, britanniques… comme français (selon nos informations).
Toutes les opérations en Libye restent cependant soumises à au moins une condition : une demande d’un gouvernement libyen pour une intervention. C’est un point sur lequel on insiste particulièrement à Rome et qui semble un peu passer au second plan à Paris et à Londres, dans une moindre mesure (2). L’intervention franco-britannique de 2011 catastrophique — une victoire militaire mais une déroute politique — n’est pas oubliée dans la péninsule (3). (Lire : Un plan B pour la Libye. Pas tant qu’on n’a pas épuisé le plan A).
(NGV)
(1) Un nom tiré des combats de la Première guerre mondiale quand les paras italiens se sont heurtés à la fin de guerre aux Austro-hongrois sur le Mont Grappa, récupérant le Col Moschin, le Col della Berretta et le mont Asolone.
(2) Une commission d’enquête parlementaire est toujours en cours sur les évènements en Libye qui auditionne les différents responsables de l’époque.
(3) On pourrait même ajouter qu’il faudra également au besoin une résolution des Nations-Unies
Cet article Des forces spéciales italiennes en Libye. Un centre d’opération à Rome est apparu en premier sur Bruxelles2.
(B2) Deux des quatre otages italiens de Daech, Fausto Piano et Salvatore Failla, ont bien été tués dans un raid sur Sabratha a confirmé la Farnesina (le ministère italien des Affaires étrangères) ce matin. Employés de Bonetti, ils avaient été enlevés en juillet dernier. Les circonstances de leur mort sont plutôt confuses. Selon la version officielle, ils seraient morts lorsque le convoi dans lequel ils voyageaient a été attaqué par les forces de sécurité libyenne. La fusillade entre les forces de sécurité et un groupe de miliciens de l’Etat islamique aurait fait 7 morts également par les Djihadistes. Cette nouvelle s’ajoute à la mort de deux otages serbes tués lors du raid américain annoncée par le ministre serbe des Affaires étrangères, Ivica Dacic,, samedi (20 février). Celui-ci avait averti également « que cette attaque a tué plusieurs ressortissants étrangers ».
Cet article Deux Italiens tués dans un raid à Sabratha est apparu en premier sur Bruxelles2.
(B2) Tout chaud ! Voici le programme des Rencontres de l’IHEDN, l’institut des Hautes études de la défense nationale, qui aura lieu dans un mois, samedi 2 avril.
Le sous-titre de ces rencontres « La défense comme vous ne l’avez jamais abordée » n’est pas usurpé. Avec une quinzaine de tables rondes, des invités de premier plan, des débats très ouverts, les Rencontres sont, en passe, de devenir un des grands rendez-vous de l’année pour tous ceux qui s’intéressent aux questions stratégiques.
Les noms des amphithéâtres du ‘campus’ de l’Ecole militaire — où sont rassemblés les différentes structures de formation militaire de haut niveau (école de guerre, Irsem, Ihedn…) — ont été renommés pour l’occasion : Terminator, Minotaure, Valmy2, Gladiator, d’Artagnan, Conseil de guerre…
Du ‘Silex au Cyber‘ à Edward Snodwden ‘Traitre ou Héros ?‘, en passant par les ‘Guerres secrètes et forces spéciales‘, ‘Tango à Bruxelles : où va l ‘Europe de la Défense« , « Onu, O Désespoir ! Qui a peur des casques bleus ? » ou « Daech : tous contre un ? » etc., les ateliers et débats qui se dérouleront samedi (2 avril) prochain à l’Ecole militaire à Paris promettent, en effet, d’être animés (détails ci-dessous).
B2 y sera — devinez à quel atelier… ? — avec une bonne partie de l’équipe pour couvrir cet évènement. Ce sera l’occasion de nous rencontrer, d’échanger.
En attendant, n’oubliez pas de vous inscrire directement sur le site de l’IHEDN ici
Télécharger le programme provisoire
Cet article Les rencontres de l’IHEDN c’est le 2 avril… Allez-y ! inscrivez-vous… est apparu en premier sur Bruxelles2.
Ian Austin dans ses grandes oeuvres avec un air de dégoût prononcé, quand il prononce le « fabriqué en France » . Adooorable ! (crédit : Channel Four)
(B2) Eh oui ! Les fameuses médailles servant à récompenser les dignes serviteurs de Sa majesté ne seraient plus « made in UK » mais « fabriquées en France » (en français dans le texte). Un véritable scandale… C’est le député travailliste de Birmingham, Ian Austin, et ancien journaliste cycliste, qui a soulevé le lièvre à la Chambre des Communes.
Une médaille britannique fabriquée en France quelle horreur !
« La population aux Midlands est furieuse d’apprendre que le Royaume-Uni a passé un contrat avec une entreprise française.
NB : Il s’agit de la maison Arthus Bertrand qui a été retenue comme un des fournisseurs pour certaines médailles bien cotées sur la place britannique comme the Order of the Bath, the Order of St Michael and St George, et la CBE (1).
« Imaginez Mr le speaker que vous ouvriez votre « Distinguished Service Order » (une des plus fameuses distinctions outre-Manche) ou votre CBE (1), et que vous voyez : « Fabriqué en France ». » Pouah quelle horreur ! Encore un des méfaits du marché unique, alors que c’est bien connu… « Nous sommes les meilleurs au monde« .
Champions du monde !
« Nos usines aux Midlands sont les meilleures dans le monde, les meilleures du monde » poursuit l’indicible député applaudi à tout rompre par ses coreligionnaires. C’est une tradition à la chambre des Communes. Et c’est le Premier ministre, David Cameron qui, au final, se retrouve au coeur de la vindicte de ce travailliste pur sucre, très proche de Gordon Brown (il a été son conseiller politique de 1999 à 2005 quand son mentor était ministre des Finances). « Quand vous rentrerez à Downing Street, appelez le cabinet du ministre et réglez ce scandale ! » (2).
Made in England ou du Made in Wales ?
« Je n’étais pas au courant » réplique le Premier ministre, un brin ironique cependant. Les usines de Birmingham seraient-elles les meilleures du monde ? Ou celles du Pays de Galles (où est installée la Monnaie Royale) ? … Mais il se montre en faveur du made in UK. « Je suis en faveur du fait que si nous pouvons fabriquer quelque chose en Grande-Bretagne, nous puissions le faire en Grande-Bretagne ».
Commentaire : Un excellent sujet à aborder avec François Hollande ce jeudi à Amiens, lors du sommet franco-britannique. Personnellement, je serai David Cameron, j’irai plus loin. Je reviendrai immédiatement à Bruxelles pour demander une réunion d’urgence du Sommet européen et demander un codicille aux conclusions du sommet de février pour introduire une exception supplémentaire… pour les médailles royales. La crise des réfugiés attendra. Une question si importante doit se régler sur le champ !
Regardez la video sur Channel 4. Un régal !
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) La croix de Commandeur de l’ordre de l’Empire britannique, quasiment équivalente de la Légion d’honneur
(2) « Imagine it, Mr Speaker, imagine it: you open your Distinguished Service Order or your CBE and it says ‘fabriqué en France ». (…) I’ve visited Midlands medal manufacturers in Birmingham’s jewellery quarters. They’re the best in the world. (…) You should go back to Downing Street, call in the Cabinet Office minister and get this scandal sorted out. »
Cet article Salauds de Français ! Ils nous piquent même nos médailles… est apparu en premier sur Bruxelles2.
D’autres villes assiégées ravitaillées (crédit : ONU / OCHA)
(B2) L’arrivée de l’aide humanitaire dans les villes assiégées et ailleurs en Syrie est un des points clés de l’accord de Münich, avec la cessation des hostilités. Et l’aide humanitaire européenne (ECHO) est sans doute ce qu’il y a de plus rôdé et de plus efficace dans le système européen.
Combien l’Europe a offert à la Syrie ?
L’Union européenne a décidé de mettre la main à la poche. L’Europe (le budget de l’Union européenne + celui des Etats membres) est le premier donateur en Syrie. Lors de la dernière conférence, à Londres le 4 février, les Européens se sont engagés ainsi à fournir plus de 3 milliards d’euros, multipliant par trois l’aide déjà proposée lors de la troisième conférence des donateurs, au Koweit le 31 mars 2015.
De son seul budget, l’Union a décidé de débloquer 2,4 milliards d’euros sur deux ans : 1,1 milliard d’euros en 2016 et 1.3 en 2017. Un montant qui ira aux organisations humanitaires présentes sur place : agences des Nations Unies telles que le PAM et l’UNOCHA, ainsi que le Mouvement de la Croix-rouge (Croissant-rouge syrien, etc.) et les ONG.
Qui distribue l’aide ?
Très vite après la signature de l’accord dans la nuit du 11 au 12 février, quelques convois ont pu franchir les barrages vers certaines des villes assiégées. Le PAM et le Croissant rouge syrien ont ainsi pu amener des vivres et de l’aide d’urgence dans quatre villes concernées par les accords : Madaya (avec 62 camions pour 40.000 bénéficiaires), Zabadani (avec 3 camions pour 1.000 bénéficiaires), Foah et Kefraya (avec 18 camions pour 20.000 bénéficiaires). Lire aussi: Syrie. Des habitants hagards, plus maigres que nature (PAM).
D’autres convois sont partis par la route. L’UNOCHA a ainsi pu fournir ce lundi (29 février) des médicaments à la ville de Moadamieh, de Kafar Batna, ainsi que dans la région du Ghouta. Le Programme alimentaire mondial envisage aussi de recourir à des parachutages aériens pour approvisionner la ville assiégée de Deir ez-Zor, difficilement atteignable par la route.
Comment peut-on rapidement débloquer les fonds ?
ECHO finance un système d’intervention d’urgence de première ligne en Syrie. Cela permet aux partenaires de « mobiliser rapidement des stocks pré-positionnés pour fournir une aide dans les zones nouvellement accessibles ou de répondre à un déplacement soudain de la population, y compris avec des convois routiers », explique-t-on à l’Office européen de l’Aide humanitaire. ECHO finance en général 100% des montants engagés par les ONG dans ce qu’on appelle les « dépenses éligibles ». Une liste de dépenses et de produits définis par avance que l’Europe estime nécessaire sur place. Parfois, elle accepte même de rembourser des dépenses à titre rétroactif (dépenses déjà engagées par les ONG mais pour la « bonne cause »). Une sérieuse entorse à l’orthodoxie comptable, habituellement de règle à Bruxelles, mais qui concourt indéniablement à la souplesse (et l’efficacité) de l’instrument européen.
(Nicolas Gros-Verheyde avec Lucas Millet)
Lire aussi : L’accord de Münich entre en application. Accès humanitaire et cessation des combats
Cet article Quelle aide humanitaire apporte l’Europe à la Syrie ? est apparu en premier sur Bruxelles2.
(B2) Le gouvernement hongrois a décidé d’envoyer des renforts sur sa frontière Sud avec la Serbie. L’armée a ainsi déployé, depuis mercredi dernier (24 février), des hélicoptères en cinq points proches de la frontière, entre Szeged (Hongrie) et Sobatica (Serbie) : à Mórahalom, Ásotthalom, Domaszék, Kelebia et Röszke (voir carte).
Le nombre de personnel servant le long de la frontière a aussi été « augmenté de façon significative » et des véhicules blindés déployés « le long des sections frontalières menacées » pour soutenir les patrouilles de garde-frontières, indique le ministère de la Défense. Le ton employé à Budapest ne donne aucun doute sur la gravité ressentie de la menace. « Le gouvernement hongrois est engagé à protéger les frontières de l’espace Schengen, et fait de son mieux pour préserver la sécurité des citoyens hongrois ». (NGV)
(source : carte Google, Annotations : B2)
Cet article L’armée hongroise mobilise ses hélicos pour surveiller la frontière avec la Serbie est apparu en premier sur Bruxelles2.