You are here

Bruxelles2 Blog

Subscribe to Bruxelles2 Blog feed Bruxelles2 Blog
B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 18 min 30 sec ago

Attaque à Grand Bassam en Côte d’ivoire (maj1)

Sun, 13/03/2016 - 23:31

(B2) Grand Bassam, la station balnéaire de Côte d’Ivoire, située à environ 30 km de la capitale économique Abidjan, a été attaquée dimanche. Plusieurs attaquants ont ainsi fait irruption vers 13h sur la plage, attaquant, tour à tour, trois hôtels — l’Etoile du Sud et la Paillote —, avec des fusils d’assaut. Un lieu très fréquenté le dimanche, à la fois par une clientèle locale et expatriée, et situé non loin de la base militaire française de Port Bouët.

Au moins 1 Français et 1 Allemand

Dans un premier bilan, on décompte au moins 16 morts : 14 civils et 2 militaires ivoiriens. 4 Français au moins et 1 Libanais figurent parmi les victimes ont confirmé les ministères des affaires étrangères respectifs. Selon le ministère libanais des Affaires étrangères, cité par l’Orient le Jour, le Libanais tué, Toufik Hayek, était âgé de 54 ans et originaire de Nabatiyeh. Au moins un Allemand serait aussi décédé ainsi que des Béninois, Burkinabés, Camerounais et Ivoiriens. Les tireurs ne semblent pas avoir eu d’interrogation sur leurs cibles, faisant feu sur toutes les personnes se trouvant là.

19 civils ont également été blessés — dont 5 Libanais — et 3 militaires. Certains d’entre eux sont dans un état grave, voire critique.

Les 3 assaillants ont été tués selon les propos du président Alassane Ouattara, retransmis par RFI.

Un attentat revendiqué par AQMI

L’attentat a été revendiqué par le groupe Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI). C’est le premier attentat de la sorte dans cet Etat d’Afrique de l’Ouest qui a une frontière commune (au nord) avec le Mali. Dans son format et dans ses cibles, cette attaque ressemble à celle de Sousse (Tunisie) en juin 2015, de Bamako (Mali), en novembre 2015, ou de Ouagadougou (Burkina Faso) en janvier 2016.

Le rôle de base opérationnelle avancée d’Abidjan

Les forces françaises (FFCI) sont toujours présentes en Côte d’ivoire, qui a un rôle stratégique dans le dispositif français en Afrique. Leur base, située au camp de Port-Bouët, est tout près de Grand Bassam. L’effectif s’est certes réduit, depuis la force Licorne. Mais elle assure un rôle notable de base arrière, sur l’aéroport d’Abidjan, pour les forces déployées au Sahel en particulier (Barkhane). On parle désormais d’une force  » de présence », prépositionnée, assurant le rôle de base opérationnelle avancée. Les FFCI disposent ainsi d’un état-major interarmées, d’unités de combat, d’un élément de soutien, de gendarmes (pour la prévôté). Ils sont chargés également de l’instruction et de la formation des forces ivoiriennes.

Les ministres français de l’Intérieur (Bernard Cazeneuve) et des Affaires étrangères (Jean-Marc Ayrault) seront à Abidjan, mardi (15 mars), annonce le Quai d’Orsay.

(NGV)

Lire aussi :

Cet article Attaque à Grand Bassam en Côte d’ivoire (maj1) est apparu en premier sur Bruxelles2.

Au Café diplomatique : Russie, Iran, Libye et Moyen-Orient…

Fri, 11/03/2016 - 20:00

(B2) Le Second « café diplomatique » de B2, enregistré en direct du service européen d’action extérieure (SEAE), est disponible. Pour tout savoir du prochain Conseil des Affaires étrangères, ce lundi 14 mars, n’hésitez plus. C’est sur B2 et viEUws.

Les enjeux diplomatiques des dossiers qui seront au coeur du débat entre ministres : les relations avec la Russie — un adversaire ou un ami, un allié ou un ennemi ? —, avec l’Iran — l’axe du mal devenu l’axe de la stabilité au Moyen-Orient — ; la Libye — un pays à la dérive sans gouvernement — sans oublier l’initiative française pour relancer le processus de paix au Moyen-Orient. Un vrai défi… Tout cela en 4 ‘ chrono.

Vous ressortirez de cette écoute plus intelligent que vous n’en êtes sortis. Comme nous l’avons été toute cette semaine pour préparer cette émission aux côtés des meilleurs spécialistes et diplomates européens connaisseurs de ces régions.

Une émission coproduite avec nos amis de viEUws (*). Vous pouvez aussi regarder la video sur le site.

Pour tout savoir sur le prochain Conseil des Affaires étrangères, lire notre analyse complète : A l’agenda du Conseil des Affaires étrangères (14.03.2016)

(Nicolas Gros-Verheyde & Johanna Bouquet)

(*) Lancé en 2010, viEUws est déjà réputé pour la production et la diffusion d’interviews sur les principaux sujets européens : énergie, environnement, agriculture, commerce extérieur, etc.

Cet article Au Café diplomatique : Russie, Iran, Libye et Moyen-Orient… est apparu en premier sur Bruxelles2.

La Royale et la Navy passent en mer Egée

Mon, 07/03/2016 - 15:48

L’hélicoptère de bord Wildcat alias AW159 SuperLynx (crédit : MOD uk)

(B2) Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, l’a confirmé juste après le mini sommet franco-allemand à l’Elysée, vendredi (4 mars) : un navire français part de Toulon cette semaine. Direction : la mer Egée pour compléter le déploiement de l’OTAN sur place. C’est l’aviso Commandant Bouan (F-797), commandé depuis peu par le capitaine de corvette Lucas Saliou, qui a été désigné pour cette mission, comme l’a précisé l’Etat-major des armées. Les opérations de sauvetage en mer, ce patrouilleur de haute mer les connait quelque peu. Il avait participé à l’automne dernier à l’opération menée par l’agence européenne Frontex en mer Ionienne, au large de l’Italie, récupérant plusieurs centaines de réfugiés (lire sur le journal du navire). Il avait fait escale à Malte lors du sommet UE-Afrique sur les migrations et avait reçu, à ce moment la visite du chef de l’Etat, François Hollande.

La Royal Navy également présente

Coté britannique, c’est David Cameron qui, avant le début du sommet de Bruxelles, a annoncé que le navire amphibie RFA Mounts Bay partira en mer Egée dans le même cadre. « Cette migration est le plus grand défi auquel fait face l’Europe aujourd’hui » a-t-il déclaré. Le locataire de Downing street poursuit ainsi sa diplomatie maritime. On se rappelle effectivement qu’en avril, très vite après la réunion européenne sur l’alerte migratoire en Méditerranée, il avait très vite décidé d’envoyer une frégate britannique (lire : Face à la tragédie en Méditerranée, le Royaume-Uni répond « présent »).

Mission : identifier les passeurs

La mission assignée par le Premier ministre à son navire est de « identifier les passeurs et passer les informations aux garde-côtes turcs afin qu’ils puissent intercepter ces bateaux ». Dans sa tâche le RFA Mounts bay sera soutenus par 3 bateaux des garde-frontières : le VOS Grace « qui est déjà dans la mer Egée », avec une équipe de garde-frontières britanniques (grecs et italiens) et une équipe médicale dans le cadre de l’opération Frontex, un autre patrouilleur « qui se trouve en chemin vers la région ». Un troisième devrait le rejoindre « ce mois-ci » (pour prendre le relais du premier).

Mais aussi du sauvetage en mer ?

Le RFA Mounts Bay (L-3008) est un navire amphibie, doté d’un hélicoptère de bord de type Wildcat. Il a notamment été déployé lors de l’opération en Sierra Leone en 2006 et a participé à l’exercice Corsican Lion en 2002 (lire : Les Royal(es) encerclent la Corse). Ce n’est pas vraiment le navire idéal pour faire de l’observation et du recueil d’information, discrètement. En revanche, il peut accueillir beaucoup de monde à bord : un Etat-major ou des réfugiés. Voire les deux. Il disposera à bord de deux patrouilleurs de côtes permettant ainsi de venir en aide aux « naufragés ».

(NGV)

Lire :

Cet article La Royale et la Navy passent en mer Egée est apparu en premier sur Bruxelles2.

EUCAP Sahel Mali forme la Garde nationale pour le maintien de l’ordre

Mon, 07/03/2016 - 08:15

(Crédit: EUCAP Sahel Mali)

(BRUXELLES2) Que faire face à un groupe de manifestants agités : quand faire feu ? Quand employer la force ? Comment distribuer les rôles ? Ce sont quelqu’unes des questions auxquelles 16 stagiaires issus de la Garde nationale malienne ont pu répondre lors d’une formation dispensée par la mission européenne de renforcement des capacités maliennes (EUCAP Sahel Mali) en février. Pendant trois semaines, les Maliens ont acquis les connaissances d’expert en maintien de l’ordre.

De la théorie pour mieux appréhender la réalité

Les stagiaires, venus du Groupement de maintien d’ordre et du Groupement spécial de sécurité présidentielle, ont d’abord acquis les connaissances sur les principes généraux du maintien de l’ordre (but du maintien de l’ordre, gradation de l’emploi de la force, sommations et avertissements), l’emploi des grenades, l’intervention dans des locaux occupés, la réaction à l’ouverture du feu. Selon les formateurs EUCAP, le but de la formation était de « perfectionner les cadres intermédiaires de la Garde nationale à travers la maitrise de procédures techniques, le cadre d’ordre, la situation de commandement opérationnelle et la pédagogie. » Le tout appliqué au maintien de l’ordre.

Une mise en pratique réaliste

Intervention dans des locaux occupés. 35 salariés mécontents assiègent les locaux de leurs entreprises depuis 5 jours. Toutes les issues sont bloquées et les négociations avec le syndicat sont restées vaines. Il ne reste plus qu’à faire appel au Groupement de Maintien d’Ordre de la Garde nationale. La mission confiée à l’unité : évacuer l’entreprise occupée par les manifestants et maintenir l’ordre dans la zone pour empêcher le retour des occupants. Voici un exemple d’exercice mené par l’équipe d’EUCAP Sahel Mali pour mettre en situation les Maliens. « C’est en véritables professionnels que les militaires du Groupe ont procédé à l’évacuation des occupants de l’usine » relate la mission dans un communiqué.

Une formation à diffuser verticalement

« Tout commence par notre formation, et nous les cadres devons transmettre nos acquis à nos subordonnés », explique l’adjudant Salif Djiré du groupement de maintien de l’ordre. Pour y parvenir, la troisième et dernière semaine de la formation a été consacrée à la pédagogie de ceux qui seront maintenant un exemple à suivre et des formateurs au sein de leurs unités. Cette formation des formateurs s’est faite dans des groupes de travail. Chacun a pu se mettre dans la peau du formateur et appréhender ainsi l’art délicat de transmettre son savoir à des interlocuteurs, de maintenir l’attention de la classe et de vérifier que le message soit bien passé.

(LH)

Lire aussi:

Cet article EUCAP Sahel Mali forme la Garde nationale pour le maintien de l’ordre est apparu en premier sur Bruxelles2.

Le couple franco-allemand bat de l’aile. La preuve par les textes et les photos

Sun, 06/03/2016 - 14:49

(B2) Plus qu’un long discours pour prendre le pouls du couple franco-allemand, il suffit d’aller jeter un oeil sur la relation qu’ont fait les deux sites officiels du sommet Hollande – Merkel à Paris le 4 mars. Edifiant !

La preuve par les textes

Sur le site de l’Elysée, le compte-rendu de la conférence de presse « conjointe » est pour le moins elliptique. Il ne rend ainsi compte que de la seule parole présidentielle. L’intervention de la Chancelière Angela Merkel est absente…

Sur le site du gouvernement allemand, le compte-rendu est un peu plus exhaustif, les propos de la Chancelière sont retranscris mais aussi ceux du président Hollande. Assurément à Paris, on n’a pas la même conception du couple qu’à Berlin.

La preuve par les photos

Les photos diffusées par les deux sites sont pour le moins évidentes de cette différence d’appréciation.

Sur le site de l’Elysée, on voit un François Hollande parlant à l’aise, déterminé, et une Angela Merkel, renfrognée, de mauvaise humeur, écouteurs à l’oreille, semblant complètement ailleurs, et mutique. Vivement que ca se termine semble se dire Fr. Hollande.

Sur le site de la Chancelière, on voit les deux dirigeants discutant à la descente d’un escalier. Une photo assez réaliste d’un dialogue difficile, où la Chancelière semble répliquer à un Président français pas tout à fait d’accord (en termes esthétiques, ce choix de photo est d’ailleurs plus intéressant)

(crédit : Foto: Bundesregierung/Bergmann)

En sachant combien ces photos sont soigneusement choisies par les responsables de communication des dirigeants, on a ainsi une bonne appréciation visuelle de la façon dont le couple franco-allemand est ressenti à Paris et Berlin.

Un couple bien déchiré ?

En fait, la vision du couple franco-allemand est totalement différent de part et d’autre du Rhin. Du côté allemand, le couple, c’est à deux, pour le meilleur et pour le pire, avec forces disputes au besoin, mais on reste ensemble coûte que coûte. La mater allemande est sans doute un peu matronne sur les bords, un peu dure à cuire, pas marrante tous les jours. Mais elle tient la barre. Le mari français, lui est plutôt du genre léger, volage. C’est chambre à part, le diner commun vite fait, histoire de sauver les apparences, et après ciao, on sort chacun de son côté. Assurément le couple franco-allemand n’a de couple que le nom… même dans la communication officielle.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Cet article Le couple franco-allemand bat de l’aile. La preuve par les textes et les photos est apparu en premier sur Bruxelles2.

Plusieurs dizaines de migrants sauvés à 30 miles des côtes libyennes (maj)

Sun, 06/03/2016 - 13:42

Vu de l’avion espagnol (Crédit : EUNAVFOR Med / Sophia)

(B2) Ce dimanche matin (6 mars), une opération menée de concert par la marine italienne et européenne au large de la Libye a permis de récupérer plusieurs dizaines de migrants, près des côtes libyennes.

Repérage par un avion de patrouille espagnole

C’est l’avion de patrouille espagnole VIGMA D-4 qui a d’abord repéré deux navires en caoutchouc en détresse, à 30 miles nautiques des côtes libyennes.

Sauvetage par des navires allemand et italien, et relais britannique

L’alerte a été donnée aux navires à proximité. Le patrouilleur de haute mer  Aviere (F-583) de la marine italienne (*) qui participe à l’opération nationale Mare Sicuro récupérait 87 migrants. Ils ont ensuite été transférés vers le HMS Enterprise (H-88), le navire de recherche océanographique britannique qui participe à l’opération européenne EUNAVFOR Med / Sophia. De son côté, la corvette allemande FGS Ludwigshafen am Rhein (F-264) est venue au secours de 121 autres migrants.

(NGV)

(*) Traduction ‘maison’ de l’Italien Pattugliatori di Squadra. Ce navire – et ses soeurs – a été construit sur le même modèle que les frégates lance missiles Lupo mais ne dispose pas d’armement anti-sous marin. Il était destiné à l’origine à la marine irakienne mais est resté sur les bras de la marine italienne, du fait de l’embargo mis en place après la guerre Iran-Irak et la première guerre Golfe, et a été intégré dans la flotte tricolore, après mise aux normes de l’OTAN

Lire aussi :

maj : 19h, avec précisions sur le sauvetage italo-britannique qui ne formait qu’une seule opération en fait, et le renfort allemand.

Cet article Plusieurs dizaines de migrants sauvés à 30 miles des côtes libyennes (maj) est apparu en premier sur Bruxelles2.

Erdogan muselle le journal d’opposition. Les Européens (un peu) préoccupés. Tusk silencieux

Sat, 05/03/2016 - 23:17

(B2) Le président du Conseil européen, Donald Tusk, avait à peine quitté Ankara que le pouvoir turc faisait donner la police sur le journal d’opposition Zaman. La justice ayant nommé un administrateur provisoire. A 48 heures du sommet entre l’UE et la Turquie, cela peut apparaitre à la fois comme une manifestation de force interne mais également une provocation à l’égard des Européens. Sachant que les Européens sont pris à la gorge par la crise des réfugiés, Ankara se sent pousser des ailes.

Face à cela, la réaction européenne a été plutôt mesurée. Le rappel à la liberté des médias est très clair, que ce soit de la part d’un papier candidat que de celui membre de la Convention européenne des droits de l’Homme. En fait, seule la Haute représentante de l’UE, Federica Mogherini, a réagi mais pas au nom des 28 (la procédure la plus solennelle) ou en son nom (la voix normale), mais uniquement par le biais de son porte-parole (ce qui normalement en termes diplomatiques et le plus petit dénominateur de la réaction européenne).

« L’UE a souligné à plusieurs reprises que la Turquie, en tant que pays candidat, doit respecter et promouvoir les normes et les pratiques démocratiques élevées, notamment la liberté des médias.  Des médias libres, diversifiés et indépendants constituent une des pierres angulaires d’une société démocratique en facilitant la libre circulation des informations et des idées, et en assurant la transparence et la responsabilité.  Tous les pays, et en particulier ceux qui négocient l’adhésion de l’UE, doivent garantir les droits fondamentaux, y compris la liberté d’expression, et le processus judiciaire, en conformité avec la Convention européenne des Droits de l’Homme (CEDH). »

Donald Tusk s’est bien gardé de tout commentaire sur la question préférant mettre en avant sur son fil twitter des photos le montrant en compagnie du président Erdogan et du Premier ministre Davutoglu, voire relater un coup de fil avec le secrétaire général de l’OTAN pour se féliciter de la bonne coopération OTAN-Frontex.

Face à la réelle menace de la crise migratoire et au besoin européen de la Turquie, la liberté de la presse peut bien patienter 48 heures…

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Distribué à plus de 600 000 exemplaires, Zaman est proche de la communauté religieuse de Fethullah Gülen, laquelle a entretenu des liens étroits avec Erdogan pendant plus de dix ans, avant la rupture en 2012, explique Reporters sans frontières. « Depuis plus de trois ans, des médias pro-Gülen ont fait l’objet de suspension de leurs licences officielles et leurs journalistes sont régulièrement mis en accusation. »

Cet article Erdogan muselle le journal d’opposition. Les Européens (un peu) préoccupés. Tusk silencieux est apparu en premier sur Bruxelles2.

Des forces spéciales italiennes en Libye. Un centre d’opération à Rome

Thu, 03/03/2016 - 23:00

(crédit : MOD Italia)

(B2) Il y avait en Libye déjà les forces spéciales américaines, britanniques et françaises (une veille habitude, notamment dans l’est de la Libye), il y aura maintenant des forces spéciales italiennes. Rome l’a confirmé officiellement.

Une cinquantaine d’hommes du régiment ‘’Col Moschin’’ – le 9e régiment d’assaut parachutiste, une des unités d’élite de l’armée italienne (1) – sont prêts à partir en Libye, annonce le Corriere. Ils auront pour tâche d’assurer la liaison avec les forces libyennes et de préparer le terrain à une future sécurisation du territoire libyen en liaison avec le futur gouvernement libyen.

Cela entre dans la campagne préparée depuis plusieurs mois par différents forces alliées.  (Lire : Le plan italien pour sécuriser Tripoli et les points clés de Libye). Le niveau de la planification est « à un niveau très avancé » précise la presse italienne. Il y a ainsi à Rome un centre de coordination des opérations alliés, auxquels participent des officiers américains, britanniques… comme français (selon nos informations).

Toutes les opérations en Libye restent cependant soumises à au moins une condition : une demande d’un gouvernement libyen pour une intervention. C’est un point sur lequel on insiste particulièrement à Rome et qui semble un peu passer au second plan à Paris et à Londres, dans une moindre mesure (2). L’intervention franco-britannique de 2011 catastrophique — une victoire militaire mais une déroute politique — n’est pas oubliée dans la péninsule (3). (Lire : Un plan B pour la Libye. Pas tant qu’on n’a pas épuisé le plan A).

(NGV)

(1) Un nom tiré des combats de la Première guerre mondiale quand les paras italiens se sont heurtés à la fin de guerre aux Austro-hongrois sur le Mont Grappa, récupérant le Col Moschin, le Col della Berretta et le mont Asolone.

(2) Une commission d’enquête parlementaire est toujours en cours sur les évènements en Libye qui auditionne les différents responsables de l’époque.

(3) On pourrait même ajouter qu’il faudra également au besoin une résolution des Nations-Unies

Cet article Des forces spéciales italiennes en Libye. Un centre d’opération à Rome est apparu en premier sur Bruxelles2.

Deux Italiens tués dans un raid à Sabratha

Thu, 03/03/2016 - 18:25

(B2) Deux des quatre otages italiens de Daech, Fausto Piano et Salvatore Failla, ont bien été tués dans un raid sur Sabratha a confirmé la Farnesina (le ministère italien des Affaires étrangères) ce matin. Employés de Bonetti, ils avaient été enlevés en juillet dernier. Les circonstances de leur mort sont plutôt confuses. Selon la version officielle, ils seraient morts lorsque le convoi dans lequel ils voyageaient a été attaqué par les forces de sécurité libyenne. La fusillade entre les forces de sécurité et un groupe de miliciens de l’Etat islamique aurait fait 7 morts également par les Djihadistes. Cette nouvelle s’ajoute à la mort de deux otages serbes tués lors du raid américain annoncée par le ministre serbe des Affaires étrangères, Ivica Dacic,, samedi (20 février). Celui-ci avait averti également « que cette attaque a tué plusieurs ressortissants étrangers ».

Cet article Deux Italiens tués dans un raid à Sabratha est apparu en premier sur Bruxelles2.

Les rencontres de l’IHEDN c’est le 2 avril… Allez-y ! inscrivez-vous…

Thu, 03/03/2016 - 09:30

(B2) Tout chaud ! Voici le programme des Rencontres de l’IHEDN, l’institut des Hautes études de la défense nationale, qui aura lieu dans un mois, samedi 2 avril.

Le sous-titre de ces rencontres « La défense comme vous ne l’avez jamais abordée » n’est pas usurpé. Avec une quinzaine de tables rondes, des invités de premier plan, des débats très ouverts, les Rencontres sont, en passe, de devenir un des grands rendez-vous de l’année pour tous ceux qui s’intéressent aux questions stratégiques.

Les noms des amphithéâtres du ‘campus’ de l’Ecole militaire — où sont rassemblés les différentes structures de formation militaire de haut niveau (école de guerre, Irsem, Ihedn…) — ont été renommés pour l’occasion : Terminator, Minotaure, Valmy2, Gladiator, d’Artagnan, Conseil de guerre…

Du ‘Silex au Cyber‘ à Edward Snodwden ‘Traitre ou Héros ?‘, en passant par les ‘Guerres secrètes et forces spéciales‘,  ‘Tango à Bruxelles : où va l ‘Europe de la Défense« , « Onu, O Désespoir ! Qui a peur des casques bleus ? » ou « Daech : tous contre un ? » etc., les ateliers et débats qui se dérouleront samedi (2 avril) prochain à l’Ecole militaire à Paris promettent, en effet, d’être animés (détails ci-dessous).

B2 y sera — devinez à quel atelier… ? — avec une bonne partie de l’équipe pour couvrir cet évènement. Ce sera l’occasion de nous rencontrer, d’échanger.

En attendant, n’oubliez pas de vous inscrire directement sur le site de l’IHEDN ici

Télécharger le programme provisoire

Cet article Les rencontres de l’IHEDN c’est le 2 avril… Allez-y ! inscrivez-vous… est apparu en premier sur Bruxelles2.

Salauds de Français ! Ils nous piquent même nos médailles…

Wed, 02/03/2016 - 20:49

Ian Austin dans ses grandes oeuvres avec un air de dégoût prononcé, quand il prononce le « fabriqué en France » . Adooorable ! (crédit : Channel Four)

(B2) Eh oui ! Les fameuses médailles servant à récompenser les dignes serviteurs de Sa majesté ne seraient plus « made in UK » mais « fabriquées en France » (en français dans le texte). Un véritable scandale… C’est le député travailliste de Birmingham, Ian Austin, et ancien journaliste cycliste, qui a soulevé le lièvre à la Chambre des Communes.

Une médaille britannique fabriquée en France quelle horreur !

« La population aux Midlands est furieuse d’apprendre que le Royaume-Uni a passé un contrat  avec une entreprise française.

NB : Il s’agit de la maison Arthus Bertrand qui a été retenue comme un des fournisseurs pour certaines médailles bien cotées sur la place britannique comme the Order of the Baththe Order of St Michael and St George, et la CBE (1).

« Imaginez Mr le speaker que vous ouvriez votre « Distinguished Service Order » (une des plus fameuses distinctions outre-Manche) ou votre CBE  (1), et que vous voyez : « Fabriqué en France ». » Pouah quelle horreur ! Encore un des méfaits du marché unique, alors que c’est bien connu… « Nous sommes les meilleurs au monde« .

Champions du monde !

« Nos usines aux Midlands sont les meilleures dans le monde, les meilleures du monde » poursuit l’indicible député applaudi à tout rompre par ses coreligionnaires.  C’est une tradition à la chambre des Communes. Et c’est le Premier ministre, David Cameron qui, au final, se retrouve au coeur de la vindicte de ce travailliste pur sucre, très proche de Gordon Brown (il a été son conseiller politique de 1999 à 2005 quand son mentor était ministre des Finances). « Quand vous rentrerez à Downing Street, appelez le cabinet du ministre et réglez ce scandale ! » (2).

Made in England ou du Made in Wales ?

« Je n’étais pas au courant » réplique le Premier ministre, un brin ironique cependant. Les usines de Birmingham seraient-elles les meilleures du monde ? Ou celles du Pays de Galles (où est installée la Monnaie Royale) ? … Mais il se montre en faveur du made in UK. « Je suis en faveur du fait que si nous pouvons fabriquer quelque chose en Grande-Bretagne, nous puissions le faire en Grande-Bretagne ».

Commentaire : Un excellent sujet à aborder avec François Hollande ce jeudi à Amiens, lors du sommet franco-britannique. Personnellement, je serai David Cameron, j’irai plus loin. Je reviendrai immédiatement à Bruxelles pour demander une réunion d’urgence du Sommet européen et demander un codicille aux conclusions du sommet de février pour introduire une exception supplémentaire… pour les médailles royales. La crise des réfugiés attendra. Une question si importante doit se régler sur le champ !

Regardez la video sur Channel 4. Un régal !

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) La croix de Commandeur de l’ordre de l’Empire britannique, quasiment équivalente de la Légion d’honneur

(2) « Imagine it, Mr Speaker, imagine it: you open your Distinguished Service Order or your CBE and it says ‘fabriqué en France ». (…) I’ve visited Midlands medal manufacturers in Birmingham’s jewellery quarters. They’re the best in the world. (…) You should go back to Downing Street, call in the Cabinet Office minister and get this scandal sorted out. »

Cet article Salauds de Français ! Ils nous piquent même nos médailles… est apparu en premier sur Bruxelles2.

Quelle aide humanitaire apporte l’Europe à la Syrie ?

Wed, 02/03/2016 - 15:41

D’autres villes assiégées ravitaillées (crédit : ONU / OCHA)

(B2) L’arrivée de l’aide humanitaire dans les villes assiégées et ailleurs en Syrie est un des points clés de l’accord de Münich, avec la cessation des hostilités. Et l’aide humanitaire européenne (ECHO) est sans doute ce qu’il y a de plus rôdé et de plus efficace dans le système européen.

Combien l’Europe a offert à la Syrie ?

L’Union européenne a décidé de mettre la main à la poche. L’Europe (le budget de l’Union européenne + celui des Etats membres) est le premier donateur en Syrie. Lors de la dernière conférence, à Londres le 4 février, les Européens se sont engagés ainsi à fournir plus de 3 milliards d’euros, multipliant par trois l’aide déjà proposée lors de la troisième conférence des donateurs, au Koweit le 31 mars 2015.

De son seul budget, l’Union a décidé de débloquer 2,4 milliards d’euros sur deux ans : 1,1 milliard d’euros en 2016 et 1.3 en 2017. Un montant qui ira aux organisations humanitaires présentes sur place : agences des Nations Unies telles que le PAM et l’UNOCHA, ainsi que le Mouvement de la Croix-rouge (Croissant-rouge syrien, etc.) et les ONG.

Qui distribue l’aide ?

Très vite après la signature de l’accord dans la nuit du 11 au 12 février, quelques convois ont pu franchir les barrages vers certaines des villes assiégées. Le PAM et le Croissant rouge syrien ont ainsi pu amener des vivres et de l’aide d’urgence dans quatre villes concernées par les accords : Madaya (avec 62 camions pour 40.000 bénéficiaires), Zabadani (avec 3 camions pour 1.000 bénéficiaires), Foah et Kefraya (avec 18 camions pour 20.000 bénéficiaires). Lire aussi: Syrie. Des habitants hagards, plus maigres que nature (PAM). 

D’autres convois sont partis par la route. L’UNOCHA a ainsi pu fournir ce lundi (29 février) des médicaments à la ville de Moadamieh, de Kafar Batna, ainsi que dans la région du Ghouta. Le Programme alimentaire mondial envisage aussi de recourir à des parachutages aériens pour approvisionner la ville assiégée de Deir ez-Zor, difficilement atteignable par la route.

Comment peut-on rapidement débloquer les fonds ?

ECHO finance un système d’intervention d’urgence de première ligne en Syrie. Cela permet aux partenaires de « mobiliser rapidement des stocks pré-positionnés pour fournir une aide dans les zones nouvellement accessibles ou de répondre à un déplacement soudain de la population, y compris avec des convois routiers », explique-t-on à l’Office européen de l’Aide humanitaire. ECHO finance en général 100% des montants engagés par les ONG dans ce qu’on appelle les « dépenses éligibles ». Une liste de dépenses et de produits définis par avance que l’Europe estime nécessaire sur place. Parfois, elle accepte même de rembourser des dépenses à titre rétroactif (dépenses déjà engagées par les ONG mais pour la « bonne cause »). Une sérieuse entorse à l’orthodoxie comptable, habituellement de règle à Bruxelles, mais qui concourt indéniablement à la souplesse (et l’efficacité) de l’instrument européen.

(Nicolas Gros-Verheyde avec Lucas Millet)

Lire aussi : L’accord de Münich entre en application. Accès humanitaire et cessation des combats

Cet article Quelle aide humanitaire apporte l’Europe à la Syrie ? est apparu en premier sur Bruxelles2.

L’armée hongroise mobilise ses hélicos pour surveiller la frontière avec la Serbie

Wed, 02/03/2016 - 09:30

(B2) Le gouvernement hongrois a décidé d’envoyer des renforts sur sa frontière Sud avec la Serbie. L’armée a ainsi déployé, depuis mercredi dernier (24 février), des hélicoptères en cinq points proches de la frontière, entre Szeged (Hongrie) et Sobatica (Serbie) : à Mórahalom, Ásotthalom, Domaszék, Kelebia et Röszke (voir carte).

Le nombre de personnel servant le long de la frontière a aussi été « augmenté de façon significative » et des véhicules blindés déployés « le long des sections frontalières menacées » pour soutenir les patrouilles de garde-frontières, indique le ministère de la Défense. Le ton employé à Budapest ne donne aucun doute sur la gravité ressentie de la menace. « Le gouvernement hongrois est engagé à protéger les frontières de l’espace Schengen, et fait de son mieux pour préserver la sécurité des citoyens hongrois ». (NGV)

(source : carte Google, Annotations : B2)

Cet article L’armée hongroise mobilise ses hélicos pour surveiller la frontière avec la Serbie est apparu en premier sur Bruxelles2.

Un pilote de l’aéro devient commandant en second de EUNAVFOR Med

Mon, 29/02/2016 - 15:15

A Toulon, lors de l’exercice ‘Ecume éternelle’, en février 2008 (crédit : ECPAD Jerôme Salles)

(B2) L’opération européenne de lutte contre les trafiquants en Méditerranée (EUNAVFOR MED / Sophia) a un nouveau commandant adjoint. La cérémonie de passation de fonctions a eu lieu ce vendredi (26 février) au quartier général de l’opération (OHQ) à Rome.

C’est un pilote de chasse, le contre-amiral Gilles Humeau qui prend ainsi le relais de son homologue Hervé Bléjean. A son actif les opérations d’interdiction et de surveillance en ex-Yougoslavie de 1993 à 1999. Lire en détail : Passage de relais à EUNAVFOR Med au commandement adjoint de l’opération

Actuellement au secrétariat général de la mer, Gilles Humeau a été aussi navigué sur le BPC Mistral, notamment comme numéro 2 lors de l’opération d’évacuation ‘Balliste » au Liban en 2006. Auparavant, il avait commandé l’escadrille 16F et dirigé le centre d’entraînement, d’instruction et de préparation des missions (CEIPM) de Landivisiau.

L’opération est toujours dirigée par un officier supérieur italien, le vice-amiral Enrico Credendino.

(NGV)

Cet article Un pilote de l’aéro devient commandant en second de EUNAVFOR Med est apparu en premier sur Bruxelles2.

Arianespace. La première bourde de Vestager ? (maj2)

Sun, 28/02/2016 - 10:01

(B2) La commissaire danoise chargée de la Concurrence, Margherete Vestager, a annoncé vendredi après-midi, par voie de communiqué (rédigé uniquement en anglais), l’ouverture d’une « enquête » sur le rachat d’Arianespace par Airbus Systems Launcher (ASL).

  • Une enquête qui ne serait pas totalement inopinée selon nos informations, mais serait fondée sur des plaintes, ne venant pas que de concurrents américains mais aussi d’un… partenaire de la Commission européenne dans le lancement de Galileo, le fabricant de satellites allemand basé à Brême, OHB, qui est le partenaire de la Commission européenne pour le lancement de Galileo.

Deux versions d’une analyse très classique

On peut estimer qu’il ne s’agit pour l’autorité européenne de la concurrence que de « verrouiller » le dispositif et de s’assurer en réponse aux inquiétudes de concurrents (américains mais aussi européens…) notamment que le dossier de fusion répond bien aux impératifs du marché et des règles de la concurrence. C’est la version optimiste. On ne peut s’empêcher cependant de remarquer que la communication de l’exécutif européen reflète une analyse très classique du point de vue de la concurrence (domination d’un opérateur sur un marché). Une vision un peu ‘old school’ et très ‘boy-scout’ de la politique de concurrence qui semble appliquer à la politique spatiale les mêmes critères et recettes que la distribution alimentaire ou l’industrie du logiciel. Une position qu’on ne doit pas négliger…

Une vision old school

A lire la position de la Commission, on a quelque peu en effet l’impression d’être revenu 25 ans en arrière quand la Commission européenne refusait (en octobre 1991) le rachat par le Français Aérospatiale et l’Italien Alenia du Canadien De Havilland. Au nom « de la politique de la concurrence ». Le commissaire (britannique) Leon Brittan expliquait alors qu’il s’agissait de « protéger les entreprises et les consommateurs contre les effets néfastes qu’aurait la création d’une telle position dominante sur le marché » (lire ici). Un raté monumental du point de vue de la politique européenne (1). Me Vestager a simplement modernisé le discours et prétend vouloir protéger « l’innovation ». Mais on a l’impression que le fond reste le même.

Et légèrement boy scout

Cette vision très ‘boy scout’ ne tient que très peu compte de la nature du marché hautement stratégique du spatial — qui touche de très près à des questions de sécurité et de défense — comme de l’échelle mondiale du marché. On trouve ainsi peu de mentions (du moins dans la partie publique de la communication de la Commission) sur la concurrence chinoise, russe ou japonaise potentielle. La Commission ne mentionne que des sociétés américaines dans son communiqué (en oubliant au passage l’actionnariat russe de la société ILS). Si ces sociétés ne sont pas encore tout à fait concurrentiels, ce n’est pas du fait d’Arianespace, et d’un éventuel monopole, mais bien de certains échecs répétés de ces concurrents, de certaines législations limitatives américaines (qui ont une vision un peu moins angélique), et de la longueur d’avance pris en termes technologiques et commerciaux par l’industriel européen (2).

Le succès d’Arianespace tient justement à avoir investi dans l’innovation et dans un certain monopole qui lui a été conféré de fait par ses géniteurs, certains Etats européens. L’argument ‘innovation’ — utilisé par la commissaire Vestager — semble plutôt faible dans un domaine hautement technologique, où même s’il disposerait d’une position dominante, l’opérateur européen devra continuer d’innover en permanence, ne serait-ce que pour attirer de nouveaux clients.

La taille critique nécessaire pour innover

L’intérêt de l’économie européenne, des Européens, n’est pas d’avoir une série d’acteurs clairsemés dans un domaine — l’aéronautique et le spatial —, où l’important est d’avoir la taille critique. Il faut avoir un maximum de concentration, un maximum de synergie des différents acteurs pour avoir une taille mondiale suffisante, pouvoir disposer de ressources suffisantes en matière de R&D et avoir maintenir une position dominante sur le marché. La concentration n’est pas l’ennemi de l’innovation contrairement à ce que pense la Commission. Elle est son précieux allié. Il y aura toujours une série de sous-traitants

Constituer un champion européen

C’est tout l’intérêt des Européens de dominer le marché. Nous ne sommes pas dans une bataille de petits pois ou de logiciels mais dans une bataille stratégique. Il faut arrêter l’angélisme. Maitriser le spatial confère aux Européens non seulement l’autonomie stratégique nécessaire mais aussi une position essentielle dans le monde. C’est une question de pouvoir. Les Européens n’ayant pas la plus puissante armée du monde (et ne la revendiquant pas), ils doivent avoir d’autres atouts. Et la maitrise de certains domaines économiques est un atout non négligeable sur la scène mondiale, même dans des négociations politiques.

Ne pas briser le haut niveau d’intégration

La grande chance du domaine aérospatial européen est d’avoir justement assuré ce haut niveau d’intégration et de concentration. Un haut niveau qui n’a pas été atteint dans les autres secteurs de la défense notamment (terrestre, maritime, aviation de chasse…). Ce qui fait la faiblesse européenne aujourd’hui. Une faiblesse qui n’est pas seulement un désavantage commercial — du point de vue du strict prix, il vaut mieux acheter un F-16 qu’un Gripen, un Eurofighter ou un Rafale — mais qui est une faiblesse stratégique et politique. L’attitude légèrement condescendante de plusieurs pays à l’égard de l’Europe n’est que la traduction de cette faiblesse.

Une erreur politique profonde

En remettant en cause cet atout, la commissaire Vestager a commis certainement ce qui constitue sa première erreur en terme politique. Elle reflète une certaine étroitesse d’esprit sur la conception même de l’Union européenne : être plus fort, ensemble. Il ne faut pas diviser, fragmenter, mais au contraire rassembler, fusionner.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : L’acquisition d’Arianespace par ASL contestée par la Commission

Anglais exclusivement

De façon plutôt curieuse, le communiqué publié par la commissaire n’a été publié qu’en anglais. Et à l’heure du bouclage de ce papier, il n’était toujours disponible dans aucune langue parlée en Europe (voir ci-contre, autres langues disponibles = aucune !). Ce qui constitue une infraction aux règles en vigueur. Les trois langues de travail de la Commission sont l’anglais, le français, l’allemand. Et il est d’usage et même quasi-obligatoire de publier le communiqué dans la langue de la nationalité des sociétés concernées. Jusqu’à nouvel ordre, c’est le cas d’Arianespace. Ce qui est d’ailleurs en matière de concurrence une obligation quasi-nécessaire pour légitimer cet acte qui a une double fonction : informer la presse mais aussi le public plus généralement, de potentiels acteurs ou personnes intéressées sur le marché de la contestation et les inviter à donner leur avis. A mon sens, il y a donc une double infraction qui pourrait remettre en cause tout simplement la décision de la Commission !

(Maj) J’ai posé la question au briefing de midi lundi. Un « problème technique a empêché la mise en ligne » m’a-t-on assuré. Mais ceci « n’a aucune conséquence juridique sur la notification de l’enquête faite aux entreprises ». 10 minutes à peine après ma question, le communiqué était rendu disponible en français ainsi qu’en allemand et et en néerlandais (ce qui est obligatoire en fonction de la nationalité des entreprises, Airbus et ASL sont des sociétés de droit néerlandais). Miracle !

(1) Cette décision contribua à la naissance d’un puissant concurrent dans l’aviation de transport régional. Le canadien Bombardier rachetant son compatriote De Havilland. Un secteur sur lesquels les Européens ne sont pas aujourd’hui leaders. Le Brésilien Embraer étant, lui aussi, particulièrement dynamique. Merci Leon !

(2) Lire un article un peu ancien mais très bien fait de Usine nouvelle qui dresse un portrait des quatre concurrents d’Arianespace en matière de lanceurs

Cet article Arianespace. La première bourde de Vestager ? (maj2) est apparu en premier sur Bruxelles2.

Un navire luxembourgeois attaqué dans le Golfe de Guinée. 2 otages

Fri, 26/02/2016 - 22:50

(B2) Le « Bourbon Liberty 251« , un navire battant pavillon luxembourgeois dédié à la prospection pétrolière, a été attaqué par des pirates dans les eaux internationales du golfe de Guinée au large du Nigéria, mardi (23 février) a annoncé le groupe Bourbon.

Deux otages : un Russe et un Nigérian

Deux membres de l’équipage, un Russe et un Nigérian, « sont portés disparus et ont probablement été enlevés lors de cette attaque » a confirmé vendredi (26 février), le gouvernement luxembourgeois.

Dix membres de l’équipage, cinq Russes et cinq Nigérians, ont pu se réfugier dans la « citadelle » du navire (zone sûre sur le navire permettant de rassembler l’équipage en se coupant de l’extérieur) et sont rentrés, « sains et saufs », à bord du navire au port d’Onne.

La situation est « suivie de près » indique le gouvernement comme au sein de la cellule d’urgence, mise en place au sein du groupe Bourbon.

NB : d’ordinaire les otages sont négociés contre une rançon et libérés assez rapidement par les ravisseurs.

(NGV)

Cet article Un navire luxembourgeois attaqué dans le Golfe de Guinée. 2 otages est apparu en premier sur Bruxelles2.

Quels pays ont accueilli le plus de réfugiés lors du conflit yougoslave ?

Fri, 26/02/2016 - 13:59

(B2) Le flot de migrants et réfugiés qui arrive aujourd’hui sur le territoire européen n’est pas vraiment le premier de ce genre depuis la Seconde guerre mondiale. On semble oublier un autre drame de réfugiés, survenu dans les années 1990, avec la guerre en ex-Yougoslavie. Avec certaines similitudes. Là encore, ce sont l’Allemagne en tête, la Suède et les pays d’Europe centrale qui assurent le gros de l’accueil.

L’Allemagne et l’Autriche en première ligne

En juillet 1933, selon les statistiques du HCR, le nombre de réfugiés d’ex-Yougoslavie arrivés depuis le début du conflit yougoslave qui démarre fin 1991 en Croatie puis se développe en Bosnie-Herzégovine, dans les différents pays européens se monte à 750.000 personnes. L’Allemagne en accueille la moitié, avec 340.000 demandeurs accueillis. Suivent : la Suède (92.000), la Suisse (72.000), l’Autriche (70.000), la Hongrie (29.000), la Turquie (20.000)…

Une certaine réticence à l’accueil des réfugiés

Pendant… ce temps en France, on fait portion congrue… Un schéma réalisé par la Documentation française, à partir des statistiques du HCR, montre qu’entre 1991 et 2006, (essentiellement de 1991 à 1994) la France est un des pays qui a le moins accueilli de réfugiés, en chiffres absolus comme en chiffre relatifs !

Cet article Quels pays ont accueilli le plus de réfugiés lors du conflit yougoslave ? est apparu en premier sur Bruxelles2.

Les pirates rejugés à l’ile Maurice plaident toujours non coupables

Wed, 24/02/2016 - 23:34

(B2) Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas eu de leurs nouvelles. Les pirates somaliens  qui avaient tenté de braquer le porte-container chypriote MSC Jasmine dans l’océan indien sont en passe d’être rejugés sur l’Ile Maurice.

Trois ans après les faits

Ils avaient, en effet, été arrêtés conjointement par le navire américain USS Halyburton et par la frégate française Surcouf en janvier 2013 (1). Acquittés le 6 novembre 2014, pour manque de preuves (lire : Les 12 pirates jugés à Maurice acquittés), le directeur des poursuites publiques a fait appel du jugement.

Plaider de non coupables

Lors de leur procès en appel, mardi (23 février), ils ont plaidé à nouveau non coupables nous apprend notre confrère L’express. Le motif de poursuites a été précisé – d’attaque pirates en haute mer à « avoir sciemment et illégalement commis un acte de piraterie, d’un acte illicite de violence à des fins privées, par l’usage d’un bateau privé dirigé contre le MSC Jasmine ». Un avocat des accusés compte faire appeler à la barre deux des marines américains qui étaient à bord de l’USS Halyburton et ont répondu en premier lieu à l’appel de détresse du MSC Jasmine.

(NGV)

(1) Lire notre papier complet sur l’arrestation avec tous les détails : Un groupe pirates déjoué près des côtes somaliennes. 12 suspects arrêtés (maj3)

Cet article Les pirates rejugés à l’ile Maurice plaident toujours non coupables est apparu en premier sur Bruxelles2.

Ukrainiens, la balle est dans votre camp (Ayrault/Steinmeier)

Wed, 24/02/2016 - 08:45

(B2) Le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, n’aura pas tardé à imprimer sa marque et son intention : remettre en selle le couple franco-allemand. Dans une tribune conjointe signée avec son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, parue dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung, lundi (22 février), la veille de sa visite en Ukraine, il apostrophe les dirigeants de Kiev sur leur avenir. Le titre de la tribune — « Jours fatidiques sur le Dniepr » — ne laisse aucun doute sur l’intention des deux hommes qui entendent s’assurer que l’Ukraine respectera les accords de Minsk. L’heure n’est plus vraiment à l’optimisme et l’enthousiasme. Les autorités gouvernementales doivent maintenant s’engager un peu plus…

« L’Ukraine est le deuxième pays d’Europe par la superficie. Un pays doté d’un potentiel colossal, de grands centres industriels comme Dnipropetrovsk ou Zaporijjia, peuplé de 45 millions d’habitants, tous emplis d’attentes et nourrissant de grands espoirs d’un avenir meilleur.

Les dirigeants de Kiev portent une lourde responsabilité, non seulement politique, mais historique : œuvrer à la réalisation des espoirs pour lesquels ils ont été élus et permettre à l’Ukraine d’être un membre responsable et fiable de la famille européenne.

L’action menée pour trouver le bon cap politique en Ukraine n’est pas seulement suivie avec attention par la population ukrainienne elle-même, mais aussi par le monde entier. Quiconque prend la parole à la Rada ou s’adresse à l’opinion publique ukrainienne doit savoir qu’il s’exprime aussi devant l’opinion publique européenne.

L’Ukraine est confrontée à des défis sans précédent. Sa souveraineté a été remise en cause par un Etat voisin d’une manière que beaucoup auraient jugée inconcevable dans l’Europe du XXIe siècle. Le conflit qui a suivi en Ukraine orientale mobilise une trop grande part des ressources politiques et financières, qui font défaut au processus de réforme. Nous sommes malheureusement encore bien éloignés d’une solution pacifique, et politique. La mise en œuvre des accords de Minsk demeure difficile, même au bout de 12 mois. Or celle-ci est cruciale pour l’avenir et la stabilité de l’Ukraine. Ces accords sont en effet la seule voie praticable pour que le pays recouvre la pleine souveraineté sur l’ensemble de son territoire et connaisse enfin la paix.

L’économie ukrainienne a connu un déclin d’une ampleur inédite. Le secteur public doit impérativement être réformé. Certains individus ont accumulé une gigantesque puissance économique sans être freinés par une réglementation anti-monopole efficace, et l’utilisent sans vergogne pour exercer une influence politique. La cohésion sociale est menacée par de graves accusations de corruption généralisée. S’attaquer à ces problèmes, c’est rester fidèle à l’esprit du Maïdan, qui s’est manifesté avec tant de force il y a deux ans.

Il est vrai que depuis la « Révolution de la dignité », des progrès considérables ont été accomplis. La réforme du secteur énergétique a limité les abus scandaleux commis jusqu’alors. La restructuration de la police est en cours, le système bancaire est en cours d’assainissement : ce sont là des progrès perceptibles pour la population. Un cadre juridique de lutte contre la corruption est en place, un système d’adjudication électronique pour les marchés publics a été introduit. Le statut juridique et financier des régions a été amélioré.

Quiconque y regarde de plus près constate, en dépit de tous ces défis, également les signes d’une progression. Le secteur agricole, qui représente sans doute, avec l’industrie, un secteur clé de l’Ukraine, s’est bien développé au cours des deux dernières années. La conférence euro-ukrainienne des investisseurs qui a eu lieu en octobre à Berlin a suscité un vif intérêt, qui a même surpris agréablement les organisateurs. Une conférence similaire doit avoir lieu à Paris en avril. Cela insuffle de l’espoir.

Mais la voie d’une modernisation de grande ampleur de l’Etat et de la société, désirée et choisie par la population, est longue. Il est d’autant plus important de ne pas s’arrêter à mi-chemin. Les réformes pour l’avenir doivent être poursuivies. C’est la clé d’une prospérité accrue et d’une stabilité durable en Ukraine. Un pays fort et uni à l’intérieur est à même de mieux résister aux menaces extérieures.

La capacité de mettre en œuvre les réformes nécessaires relève in fine de la responsabilité des dirigeants politiques à Kiev : le Président et le Premier ministre, le gouvernement et la Rada, la coalition gouvernementale et l’opposition, tous les groupes parlementaires et les organes constitutionnels. Le programme de modernisation ukrainien, juste et nécessaire, mais également difficile et parfois douloureux, revêt une importance politique si cruciale pour l’ensemble du pays que toutes les forces politiques et sociales conscientes de leurs responsabilités doivent maintenant coopérer.

Il s’agit désormais de créer les conditions d’une poursuite du programme de soutien du FMI afin d’atteindre la stabilité macroéconomique. L’accord d’association et de libre-échange avec l’Union européenne, qui est provisoirement mis en œuvre depuis le début 2016, peut constituer un moteur de réforme et de modernisation décisif s’il est appliqué avec courage et rigueur. La décentralisation de l’Etat et de l’administration peut contribuer à rendre l’action gouvernementale plus proche du citoyen, plus efficace et plus transparente.

La France, l’Allemagne et l’UE, ainsi que de nombreux autres partenaires internationaux, sont là pour aider l’Ukraine sur la voie d’une modernisation de l’Etat, de la société et de l’économie. En contrepartie de notre solidarité et de notre soutien, nous comptons sur un engagement clair des principales forces politique ukrainiennes à poursuivre le processus de réforme.

En ce sens, l’Ukraine a conclu un pacte pour l’avenir avec la communauté internationale, mais la communauté internationale ne peut que conseiller et soutenir : elle ne peut pas elle-même prendre les décisions nécessaires pour permettre au pays de retrouver sa stabilité gouvernementale et mettre en œuvre les réformes qui permettront à la population de mieux vivre.

Il faut maintenant donner vie à ces engagements. Car ce sont des engagements vis-à-vis des gens qui se sont battus pour la prospérité et la liberté sur le Maïdan et dans de nombreuses régions du pays. Alors que l’Ukraine vient de commémorer le deuxième anniversaire des événements tragiques de février 2014, les responsables politiques qui ont été portés au pouvoir par le Maïdan ont une responsabilité particulière pour que les vies perdues pour que l’Ukraine progresse ne l’aient pas été en vain.

L’histoire de l’Ukraine a connu maintes tragédies. Nous formons le vœu que cette fois-ci, les choses se terminent bien. La balle est dans le camp des dirigeants à Kiev ! »

Jean-Marc Ayrault & Frank-Walter Steinmeier

Cet article Ukrainiens, la balle est dans votre camp (Ayrault/Steinmeier) est apparu en premier sur Bruxelles2.

Le témoignage de Nadia Murad Taha, rescapée de Daesh

Tue, 23/02/2016 - 14:05

Nadia Murad Taha devant les parlementaires ce midi (© JB / B2)

(B2) « Je suis une des milliers de Yezidie qui a été kidnappée. Je suis devenue l’objet des viols et tortures de Daesh… Quand les hommes de Daesh ont attaqué Sinjar (1), ils nous ont donné deux options : se convertir ou mourir »...

Celle qui s’exprime ainsi, devant le Parlement européen, à l’invitation des libéraux et démocrates (ALDE), a tout juste 21 ans. Elle s’appelle Nadia Murat Taha. Toute mince, vêtue de noir et très féminine. Elle s’exprime à voix basse, le souffle court, retenant son émotion.

Capturée puis revendue

« Je fais partie des 5800 femmes et enfants kidnappés par Daesh (2). Quand j’ai été kidnappée, j’ai été retenue dans le centre de Mossoul (nord de l’Irak) par un membre de Daesh. Je voulais fuir. Mais la maison était gardée en permanence.  J’ai ensuite été vendue. Enfin j’ai réussi à fuir. J’ai été recueillie par une famille sunnite qui m’a aidée à Mossoul. Nous sommes violées, vendues, passées d’un homme à un autre… Peu d’entre nous réussissent à fuir. Quand on tente de fuir, la sentence… c’est le viol collectif. »

L’homme toujours capable du pire

« Certaines personnes ne croient pas ce qui arrive. Ils ne peuvent pas croire que les pires horreurs arrivent encore aujourd’hui. Mais c’est le cas. Les enfants sont enlevés à leurs mères. Et on leur apprend à tuer. On leur apprend ce que Daesh souhaite pour le futur ».

La communauté internationale n’a rien fait

« Nous avons avertis depuis un an et demi la communauté internationale. Mais rien n’a été fait ! (…) Nous avons remis un document à la Cour Internationale de Justice. Mais elle ne l’a pas encore pris en compte. Nous voulons que notre génocide soit reconnu. Si il ne l’est pas par tous les parlements, nous disparaitrons…  »

Reconnaitre ces crimes comme un génocide

« Si les crimes, qui sont perpétrés contre nous, ne sont pas reconnus comme étant un génocide, nous ne pourrons pas rentrer sur nos terres. Car nous n’aurons aucune confiance pour cela. Ce qui nous arrive est à cause de notre identité religieuse !. (…) Nous voulons que ces hommes soient traduits en justice. Ce sera pour nous la seule condition pour parvenir à une réconciliation. »

Si j’avais une demande…

« Il faut arrêter Daesh. Ce n’est pas seulement une menace contre les Yezidis mais contre nous tous ! Nous devons rester concentrés sur une seule et unique chose : en finir avec Daesh ».

(Johanna Bouquet)

(1) ville située au nord ouest de l’Irak près de la frontière syrienne

(2) 3000 hommes ont été tués et 3500 femmes et enfants sont toujours captifs

Cet article Le témoignage de Nadia Murad Taha, rescapée de Daesh est apparu en premier sur Bruxelles2.

Pages