(B2) Hasard du calendrier, alors que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie agite la communauté internationale, les '28' ont renouvelé, ce lundi 16 avril, leur soutien à une « interdiction totale et l'élimination des armes chimiques dans le monde ». Pour une action plus efficace, ils veulent renforcer l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC / […]
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(B2) Après six années de guerre civile, le Soudan du Sud « est en ruine ». Le manque de progrès du processus politique ainsi que la poursuite des combats et des violations graves des droits de l'homme, « préoccupent profondément » l'Union européenne. Les ministres des Affaires étrangères des 28, réunis à Luxembourg, ce lundi […]
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(B2) Parus récemment : Après Wannacry et NotPetya, l’Europe préoccupée par les attaques de virus malins (blog - mis à jour) La MINUSMA victime à Tombouctou d’une attaque terroriste complexe. Des Français touchés ? (V4) (blog) Attaque chimique de Douma. La France publie un dossier à charge contre le régime syrien (Dossier) N°59. Attaques chimiques […]
L’article Carnet (16.04.2018). FAC (Syrie). Balkans (voyage). EULEX Kosovo (Djuric). Rép. Tchèque (Opex). Russie (Ambassadeur UE). Ligue arabe (négociation). Equateur (assassinats). RD Congo (aide). Migrants (Eurobaromètre). Parlement (Agenda) est apparu en premier sur B2 Pro.
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(B2) Les parlementaires français débattront, sans voter, lundi (16 avril), à partir de 17h de l’opération militaire menée par la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne contre la Syrie, a annoncé dimanche le président de l’Assemblée nationale, François de Rugy. « Cela permettra(it) au gouvernement de s’exprimer devant tous les députés et à tous les groupes parlementaires d’exprimer leurs positions » a-t-il ajouté sur twitter.
Une simple information sans vote
La France n’a pas de tradition de consultation du Parlement (de façon préalable, avec vote), contrairement à la plupart des pays européens. L’article 35 de la Constitution prévoit ainsi seulement que le gouvernement « informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention ». Cette procédure peut toujours être faite a posteriori. « Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n’est suivi d’aucun vote », ajoute l’article.
Pas de tradition de consultation
Le débat n’est même pas obligatoire. Ce n’est que « lorsque la durée de l’intervention excède quatre mois », que le Parlement acquiert le pouvoir d’autoriser (ou non) la prolongation de l’opération. Ce qui donne à la France un ‘avantage compétitif’ sur la plupart de ses homologues européens dans le déclenchement et la conduite des opérations militaires.
NB : En Europe, la France est ainsi la seule à bénéficier d’une telle procédure exceptionnelle… avec la Russie et quelques pays d’Europe centrale. Les différents présidents français ont bien veillé à ne pas aller au-delà de cette procédure (même si rien ne leur interdirait de consulter au préalable les parlementaires).
Une information des principaux groupes
Le Premier ministre Edouard Philippe avait réuni dimanche matin (15 avril) les responsables de l’Assemblée et du Sénat, après les frappes menées dans la nuit de vendredi à samedi contre l’arsenal chimique du régime de Damas, pour les informer et recueillir leur avis.
NB : Cette réunion, tenue près de 24 heures après une conférence de presse des deux ministres concernées (Le Drian pour les Affaires étrangères et Parly pour la Défense) et celle de l’état-major des armées parait constituer plutôt une tentative de rattrapage d’une boulette commise par le gouvernement d’Emmanuel Macron qui a préféré assurer la communication avec la presse qu’avec les représentants élus.
Pas d’Union sacrée
Contrairement à certaines interventions précédentes (au Mali par exemple), l’intervention française n’a pas vraiment suscité d’union sacrée, de nombreuses voix critiquant cette action menée sans mandat de l’ONU : Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), Marine Le Pen (Front National) et Laurent Wauquiez (Les Républicains) l’ont ainsi dénoncée. Le parti socialiste, des personnalités ex -Républicains comme Alain Juppé et Xavier Bertrand, ou encore les centristes de l’UDI soutiennent en revanche cette opération.
(NGV avec AFP)
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(B2) Américains, Français et Britanniques montrent les biceps en Syrie. Quelle est la justification de cette action ? Est-elle légitime ? A-t-elle eu un effet militaire, géopolitique ? Peut-elle avoir une influence sur le conflit ? Pourquoi Bachar s’obstine-t-il à utiliser des armes chimiques ? Pourquoi les Russes ont-ils laissé passer les frappes ? Beaucoup de questions… quelques réponses
Oui. Le régime de Damas s’était engagé en 2013 à démanteler tout son arsenal chimique, sous le contrôle d’inspecteurs de l’ONU et de l’OIAC. Il a violé cet engagement à plusieurs reprises, en reconstituant ses stocks, en ne déclarant pas certains centres de recherche et, finalement, en utilisant l’arme chimique sur le terrain. Il a également violé à plusieurs reprises les conventions de Genève sur le droit de la guerre, comme la Charte des Nations unies.
Bachar a-t-il régulièrement utilisé l’attaque chimique ?Oui. Le régime de Damas a régulièrement utilisé l’arme chimique depuis le début. Il s’en est parfois vanté. Plus souvent il s’en est caché. A chaque fois qu’il a tenté de masquer ces faits, une enquête internationale a prouvé le contraire. La succession des faits est éloquente (lire notre dossier N°59. Attaques chimiques en Syrie, lignes rouges et petites frappes). Les rebelles ont également utilisé cette arme — cela a été le cas de Daesch —. Les faits dans ce cas ont pu être rapidement établis. En l’occurrence, dans la Ghouta, le régime était seul en position d’accomplir cette frappe. Et tout pointe vers le régime.
Pourquoi frapper en cas d’utilisation d’arme chimique et pas d’autre crime de guerre ?Il y a deux raisons. Tout d’abord, les armes chimiques sont des armes de destruction massive, interdites par le droit international. Elles sont dites l’arme du pauvre car elles nécessitent peu de moyens techniques. Leur danger n’est pas seulement le nombre de pertes humaines qu’elle peur provoquer, mais la contamination de l’arme sur d’autres terrains. Ensuite, il y a une raison pragmatique. Les frappes du régime de Damas visent régulièrement les hôpitaux, les ambulances, les boulangeries, les centres d’approvisionnement, les civils. Des crimes de guerre… voire des crimes contre l’humanité, tout autant condamnables. Mais ils n’ont jamais été considérés par les Alliés comme une ‘ligne rouge’ ni comme une atteinte à leurs intérêts nationaux. Ce qui les aurait obliger à intervenir quotidiennement dans le conflit. Enfin, il y a la notion d’affichage politique : les Alliés ont affiché une ‘ligne rouge’ sur les armes chimiques. S’ils laissent quotidiennement utiliser cette arme, leur parole est dévalorisée sur la scène internationale.
La frappe est-elle autorisée par les Nations unies ?Non. C’est un argument utilisé par Jean-Yves Le Drian. Mais il n’est pas tout à fait exact. Certes la résolution 2118 du 27 septembre 2013 prévoit un démantèlement des armes chimiques. Et son paragraphe 21 prévoit un possible usage de la force en cas de violation de cette résolution. Mais cette application ne semblait pas automatique. Il faut une nouvelle résolution du Conseil de sécurité pour intervenir sous chapitre VII. « En cas de non-respect de la présente résolution, y compris de transfert non autorisé ou d’emploi d’armes chimiques par quiconque en République arabe syrienne, il imposera des mesures en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies ». Le secrétaire général de l’ONU, le Portugais Antonio Guterres a été assez explicite sur ce point. « Le Conseil de sécurité est le premier responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales » (cf. communiqué du 14 avril)
Peut-comparer avec la situation qui prévalait en Irak en 2003 ?Non. Sur la Syrie, on se trouve dans un autre cas de figure. En 2003, l’assertion de l’existence d’armes de destruction massive provenait uniquement des Américains et Britanniques, sans vérification indépendance. Une bonne partie de la communauté internationale (à commencer par la France et l’Allemagne, mais aussi la Suède, l’Autriche ou la Turquie) avait de sérieux doutes sur ces éléments. Dans le cas de la Syrie, la plupart des faits ont été soigneusement vérifiés non seulement par différents services de plusieurs pays, mais par un dispositif de vérification internationale (le mécanisme d’enquête conjoint composé d’experts de différentes nationalités de l’ONU et de l’OIAC). Celui-ci a cependant dû interrompre ses travaux le 16 novembre 2017… Un veto russe (soucieux de protéger le régime syrien) a été mis à son renouvellement. Comparer les deux situations est donc tout bonnement un préjugé idéologique. Tous les pays européens, par exemple, sont unanimes pour attribuer la responsabilité au régime syrien, ce qui est relativement rare quand on connait les différences de sensibilité quant à l’attitude à avoir avec Bachar (1).
Le régime de Bachar et l’arme chimique Pourquoi Bachar utilise l’arme chimique alors qu’il est en position de force ?Le régime de Bachar utilise l’arme chimique, par économie de forces, soit pour finir de « nettoyer » une zone, et liquider les dernières poches de résistance, à moindre frais humain ; soit comme d’une arme de terreur, un signal qu’il s’agit maintenant d’évacuer ou de négocier l’évacuation. Il veut en finir rapidement avec les poches rebelles, pour passer à une autre séquence, plus politique (un peu sous la pression de ses alliés qui ont également d’en termine avec ce conflit).
Quel est l’intérêt de cette arme au plan militaire ?On peut résumer l’attrait de l’arme chimique pour le régime de Bachar (comme pour les autres intervenants de la guerre syrienne), par un effet maximal pour un minimum de coûts (humain et financier).
Premièrement, l’emploi de l’arme chimique permet de nettoyer une zone, avec un engagement minimal de forces et un maximum d’effet. Le gaz s’infiltrant partout, il est notamment particulièrement efficace en zone urbaine, « permettant de déloger des combattants ennemis abrités dans des habitations, afin d’engager le combat urbain dans des conditions plus avantageuses », comme l’explique une note de l’armée française.
Deuxièmement, c’est une arme de terreur, qui frappe de façon indiscriminée combattants et civils, femmes et enfants ; l’effet est de semer la panique parmi les combattants comme les civils. Il s’agit en clair de vider la zone ou de contraindre les survivants à la négociation.
Troisièmement, avec une seule séquence de tirs, relativement limitée, il désorganise l’arrière. Il ‘sature’ les structures de secours et de soins qui sont débordées de blessés, et est obligée de délaisser l’activité traumalogique habituelle. En clair, les combattants victimes d’armes classiques ne seront pas soignés en priorité.
N’est-ce pas provocateur vis-à-vis de la communauté internationale ?Le régime de Bachar n’a cure de la respectabilité internationale, depuis le début. Il a sa propre logique qui est de gagner le combat sur ce qu’il appelle des groupes ‘terroristes’ (certains le sont réellement) et d’assurer son emprise sur sa population civile. Cela n’a pas de prix. Stastistiquement, sur toute la guerre syrienne, les armes chimiques utilisées font un nombre de morts relativement « minime » par rapport aux armes classiques (moins de 1% des victimes).
L’effet de la frappe : militaire ou politiqueLa frappe reste de l’ordre de la doxa politique. Elle n’est pas suffisamment forte pour être dissuasive pour le régime syrien, ni intense pour détruire toutes ces capacités. C’est pour cela que la coalition americano-franco-britannique parle de frappe « limitée » et « proportionnée ». Ce qui est exact. Mais elle est suffisamment marquée (une centaine de missiles tirés), et forte (par trois alliés), pour ne pas être tenue pour quantité négligeable. On peut mentionner qu’elle soutenue par la plupart des pays européens (même si c’est parfois du bout des lèvres), comme par la plupart des pays de la région, engagés directement ou indirectement dans le conflit, des pays aussi différents que la Turquie, Israël, l’Arabie saoudite ou le Qatar).
La frappe est-elle un succès militaire ?D’un point de vue de la technique militaire, sans aucun doute. Les frappes ont été réalisées, de façon magistrale, coordonnées, à la fois par air et mer (lire : La coalition américano-franco-britannique frappe quatre sites syriens (V3), permettant même de tester des armes nouvelles, sans pertes coté alliés (il faut encore voir le bilan côté civil syrien). D’un point de vue géopolitique, on peut aussi considérer qu’il y a un petit succès (cf. plus loin). En matière d’effet sur le cours du conflit, on peut dire que c’est plutôt un coup d’épée dans l’eau (cf. ci-dessous).
Cette attaque va-t-elle dégrader les conditions d’utilisation de l’arme chimique ?Tout est question d’appréciation. Même à supposer que toutes les cibles aient bien été détruites et que les équipements indiqués étaient encore présents sur place, l’effet réel de la frappe est à relativiser. La mise en place d’une arme au chlore, produit couramment utilisé, est relativement facile. Celle du gaz sarin est plus complexe, car elle nécessite de pouvoir se procurer certains produits et des techniques et de conservation. Mais elle a à la portée d’un régime comme la Syrie. Si dégradation il y a, elle ne pourra donc être que temporaire, le temps de reconstituer les stocks.
La frappe sera-t-elle efficace sur la guerre en Syrie ?Non. Un régime aussi sanglant que celui de Bachar n’est pas à quelques centaines de morts près. Il a déjà été frappé à plusieurs reprises sans subir vraiment de désastres. Il a déjà utilisé à plusieurs reprises les armes chimiques, malgré les menaces, malgré une frappe. Il pourra le réutiliser.
A défaut d’effet militaire, quel est l’objectif géopolitique recherché de cette frappe ?
Les Alliés tentent de reprendre pied dans un conflit qui leur échappe pour bonne partie. Ils ne sont pas vraiment présents ni militairement ni diplomatiquement. Sur le terrain, leur engagement militaire est limité, à la lutte contre Daech. Pour renverser les avancées du régime syrien, soutenu par ses alliés russes, iraniens et libanais, il faudrait un investissement militaire, dont aucun ne semble pas avoir ni l’intention ni les moyens (en pertes humaines) de s’engager plus en profondeur dans le conflit. Au plan diplomatique, toutes les initiatives sont bloquées par les Russes. Faire une frappe est une manière de dire non seulement à Assad, mais surtout à ses alliés, qu’il y a tout de même une détermination à voir certaines limites au conflit s’opérer. Enfin, il ne faut pas le négliger (même si ce n’est pas l’objectif primaire), cette frappe permet de resserrer les rangs entre Alliés, notamment entre Américains (et Français) et Turcs, qui se retrouvent ainsi du même côté, et non plus l’un face à l’autre.
L’effet de la frappe sur les alliés de Bachar ? En quoi est-ce un signal à la Russie ?Il s’agit de sortir du piège posé par la Russie aux Occidentaux, de pouvoir ainsi dire à Moscou que si sa diplomatie continue de bloquer tous les points de la négociation (sur la transition politique, sur l’enquête chimique, sur la simple condamnation du régime…), les occidentaux n’hésiteront pas à recourir à d’autres moyens, à contourner le blocage russe. Sur ce plan, la première manche est gagnée. Le message a d’ailleurs bien été reçu au Kremlin qui a, somme toute, réagi avec une certaine modération. Restera à gagner la seconde : obtenir des Russes qu’ils donnent leur feu vert au déploiement d’une nouvelle mission d’enquête.
Est-ce aussi un signal aux autres alliés de Bachar ?On peut le dire au moins pour Washington. Le président américain Donald Trump n’a de cesse de pointer le régime iranien du doigt, notamment pour son programme balistique, nucléaire et son rôle dans la région (en Syrie mais aussi au Yémen). Les États-Unis envoient ainsi un message subliminal à Téhéran. N’allez pas trop loin…
Pourquoi dit-on que les Russes sont en position de force ?
Les Russes agissent sur les trois fronts. D’un coté, ils soutiennent en équipements et soutiens opérationnels les actions du régime syrien. De l’autre, ils agissent sur le plan politique en trio avec l’Iran et la Turquie (qui soutient les rebelles au régime) en tentant d’instaurer des zones de déconfliction, ayant leur propre calendrier de négociation, hors du temps international. Enfin, ils protègent leur allié en mettant un veto systématique à toute initiative alternative de la communauté alternative, qu’il s’agisse du mécanisme d’enquête, de la condamnation diplomatique du régime syrien, et encore moins d’une action sous le chapitre VII. Ils ont ainsi piégé les alliés euro-atlantiques dans un piège politico-militaire.
Les Russes ont-ils été informés de la frappe ?Oui. Les Russes étaient informés sinon de l’exacte teneur des frappes, du moins de leur existence, de leur intensité et du moment, d’une part par leurs propres moyens d’écoute. Les préparatifs alliés ont été faits discrètement, mais pas secrètement (les mouvements des navires notamment étaient facilement perceptibles par les Russes qui ont leur dispositif de surveillance dans la région). D’autre part, par les alliés eux-mêmes, ainsi que l’a confirmé officiellement la ministre française des armées, Florence Parly. Le téléphone a fonctionné entre les capitales occidentales et russes. Les Alliés ont d’ailleurs bien pris de ne pas viser des Russes (2), pour éviter qu’ils soient impliqués. C’est ce qu’on appelle le mécanisme de déconfliction.
Pourquoi les Russes n’ont-ils pas voulu intervenir ?Trois raisons principales (qui ne sont pas contradictoires) :
1° Militairement, il s’agit de ne pas exposer son bouclier anti-missiles à la possibilité d’une défaillance et de lui garder son pouvoir de dissuasion (si les Russes avaient affirmé le contraire, voulant à tout prix protéger le territoire syrien et que plusieurs missiles étaient malgré tout passer, cela aurait été une défaite militaire) ;
2° Il s’agit d’avoir le beau rôle, au point de vue international, de pouvoir contre-attaquer au niveau des instances internationales, en se parant de tous les arguments possibles du droit international (violation de la souveraineté, ne pas ajouter la guerre à la guerre) ;
3° Géopolitiquement, il s’agit de rappeler à l’allié syrien que, sans la protection russe, il est plus exposé. Une façon subliminale de faire un rappel au règlement à Bachar qu’il ne doit pas aller trop loin.
N’est-on pas dans un jeu de rôle entre Alliés occidentaux et Russes ?Oui. Les Alliés frappent. Ce qui leur permet de montrer qu’ils ont encore quelques ressources et qu’une ligne rouge reste une ligne rouge qui ne doit pas être franchie. Ils peuvent ensuite jouer la partition politique. Les Russes laissent passer et protestent ensuite de façon vigoureuse, mais mesurée finalement. Sur le terrain, ils vont continuer à soutenir, militairement, le régime syrien. On est dans un jeu, classique, désormais au plan international, de bloc contre bloc.
L’effet sur la guerre Y-a-t-il un risque d’escalade ?Ce risque ne peut pas être évacué d’un revers de main. Il existe, même s’il est mesuré. A voir la réaction russe, pour l’instant somme toute assez mesurée, on peut dire que le risque d’escalade est limité. Mais le pouvoir syrien dispose de ressources propres, qu’il pourrait employer.
La guerre a-t-elle un vainqueur ?Pour l’instant oui. Bachar, Moscou et Téhéran sont clairement en passe de gagner leur pari. Certains fins stratèges avaient misé sur l’épuisement russe : la Russie n’avait plus les moyens d’une guerre, elle allait s’épuiser en quelques mois, le régime était acculé, et la guerre a un cout pour l’Iran disaient-ils. Il n’en a rien été. Ces experts ont sous-estimé la capacité de l’adversaire d’endurer des pertes, d’être prêt à s’engager financièrement… ce que les occidentaux ne sont pas disposés à faire, soit car ils ne veulent pas, soit car ils ne peuvent pas, soit les deux.
Quel est le bilan actuel de la guerre en Syrie ?Sanglant. Toutes armes confondues, et toutes forces confondues (forces légitimes, forces rebelles, groupements terroristes), on est sur un chiffre moyen de près de 200 morts par jour depuis le début du conflit (plutôt en augmentation par rapport au début du conflit), avec un bilan global de plus d’un demi-million de décès sur les sept ans de la guerre (511.000 morts à la mi-mars selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme), sans compter les blessés (plus d’un million), les réfugiés (plus de 5 millions de personnes ont quitté la Syrie) et les déplacés (6 millions ont migré à l’intérieur du pays)… sur une population de 20 millions.
Comment mettre fin au conflit ?Il faut le dire clairement. Sauf à vouloir surenchérir dans le soutien aux armements de quelques groupes rebelles, ce qui est hors de portée des occidentaux, il ne reste que la seconde solution : convaincre les groupes rebelles de rendre les armes, négocier pour eux une certaine porte de sortie, au besoin par l’exil, en terminer avec le conflit au plus vite, signer des armistices, pour arriver à la seconde phase, la pacification, la reconstruction. C’est une réalité très difficile à dire, quasi paradoxale. On ne pourra vaincre le régime Bachar, que par la paix…
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) NB : on peut ajouter que siègent aujourd’hui à l’ONU ou dans les diplomaties européennes, certains diplomates impliqués dans la révélation des faits de 2003 (par exemple le chef de la délégation suédoise Olof Skoog qui était le conseiller politique de Hans Blix, le chef de la mission de l’ONU). Assurément, si ceux-ci avaient des doutes, ils seraient exprimés par leurs gouvernements. Ce n’est aucunement le cas.
(2) Contrairement à la frappe effectuée dans le nord de la Syrie par l’armée américaine. Lire : Qui est le groupe Wagner, les privés de Poutine qui agissent en Syrie ?
Photo : Lancement d’un missile tomawakh par un navire américain de la 5e flotte (crédit : US Navy – Matthew Daniels)
Cet article Quelles leçons tirer des frappes militaires sur la Syrie ? Pour sortir du piège syrien est apparu en premier sur Bruxelles2.
(B2) Les ministres des Affaires étrangères vont exprimer, dans des conclusions adoptées lundi (16 avril), leur « profonde préoccupation face à la capacité et la volonté accrues des États tiers et des acteurs non étatiques de poursuivre leurs objectifs en menant des activités cybernétiques malveillantes ». On se souvient que certains pays (le Royaume-Uni en […]
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(B2) Un Casque bleu a été tué et une dizaine d’autres blessés, ce samedi (14 avril) vers 15 h, lors d’une attaque du camp de la force des Nations unies au Mali (MINUSMA) à Tombouctou située près de la base des Français de Barkhane.
patrouille de nuit (crédit : Minusma / Archives B2)
L’attaque était « importante » et « complexe » indique la Minusma avec tout d’abord tirs de mortiers, puis utilisation de véhicules suicides et des tirs d’armes. La « situation est désormais sous contrôle » a précisé la MINUSMA en soirée.
Deux véhicules se sont présenté aux portes de la MINUSMA, « l’un aux couleurs des Forces armées maliennes (FAMA) et l’autre avec le sigle UN des Nations Unies. Le premier véhicule piégé a explosé tandis que le second portant a pu être immobilisé » précise le ministère malien de la sécurité.
Le bilan exact des victimes est encore flou. Le ministère malien parle d’une dizaine de blessés côté Barkhane, de 1 mort et cinq blessés graves coté MINUSMA. Les soldats suédois basés à Tombouctou, au camp Nobel, ont indiqué ne pas avoir été touchés.
(NGV)
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(B2) Le ministère français de la Défense a publié un dossier de 7 pages, argumentaire établissant d’une part la réalité de l’attaque chimique à Douma, et imputant cette attaque au régime. Un raisonnement qui entend répondre à trois questions principales : les témoignages vus ou entendus ont-ils fiables ? Y-a-t-il une attaque chimique ? A qui est-elle imputable ?
Ce constat ne repose pas sur des « échantillons chimiques analysés par ses laboratoires » mais d’une part sur une analyse « des témoignages, photos et vidéos apparus spontanément sur les sites spécialisés, dans la presse et les réseaux sociaux dans les heures et jours qui ont suivi l’attaque », d’autre part sur « des témoignages obtenus par les services », et enfin sur la connaissance de la situation militaire.
1° Les témoignages sont fiables. L’examen des vidéos et images montrant des victimes et mises en ligne permettent « de conclure avec un haut degré de confiance que la grande majorité est de facture récente et ne relève pas d’une fabrication ». La nature spontanée de la mise en circulation des images sur l’ensemble des réseaux sociaux confirme « qu’il ne s’agit pas d’un montage vidéo ou d’images recyclées ». Enfin, une partie des entités ayant publié ces informations est « reconnue comme habituellement fiable ».
2° L’existence d’une intoxication chimique est clair. Les experts français ont analysé les symptômes identifiables sur les images et vidéos rendues publiques présentant une quinzaine de victimes décédées, soit dans les hôpitaux locaux ayant accueilli des patients contaminés. Les symptômes (suffocation, asphyxie ou difficultés respiratoires, fortes odeurs de chlore, présence d’une fumée verte sur les lieux touchés, hyper salivation, hyper sécrétions, cyanoses, brûlures cutanées et brûlures de la cornée) sont « caractéristiques d’une attaque par armes chimiques, notamment par des agents suffocants et par des agents organophosphorés ou de l’acide cyanhydrique ».
3°. Une action chimique des rebelles pas possible. « Les services français ne disposent d’aucune information permettant d’étayer la thèse selon laquelle les groupes armés dans la Ghouta auraient cherché à se procurer ou auraient disposé d’armes chimiques ». Les rebelles n’ont pas vraiment de moyen aérien. Et le régime dispose, avec « le dispositif militaire russe » d’une maîtrise du ciel aujourd’hui « incontestée ».
4° Une attaque en règle des forces de Bachar. Des « renseignements fiables » indiquent que « des responsables militaires syriens ont coordonné ce qui apparaît comme l’utilisation d’armes chimiques contenant du chlore à Douma le 7 avril 2018 ». Cette attaque s’inscrit dans le cadre « d’une offensive militaire globale du régime sur la région de la Ghouta orientale, engagée en février 2018 et qui a finalement permis à Damas de reconquérir aujourd’hui la totalité de l’enclave.
5° Des précédents. Le régime de Bachar el-Assad a régulièrement utilisé les armes chimiques comme de guerre. Des faits établis par les différentes enquêtes ONU-OIAC. Lire notre dossier N°59. Attaques chimiques en Syrie, les lignes rouges franchies plusieurs fois
Conclusion des « services français » : 1° « sans doute possible, une attaque chimique a été conduite contre des civils à Douma le 7 avril 2018 ». 2° « Il n’existe pas d’autre scénario plausible que celui d’une action des forces armées syriennes dans le cadre d’une offensive globale dans l’enclave de la Ghouta orientale ».
(NGV)
Télécharger le document du ministère de la défense
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(B2) L'utilisation d'armes chimiques a été régulière dans le conflit syrien depuis le début du conflit, surtout par le régime de Bachar el-Assad, mais aussi par les groupes rebelles (Daech). Elles ont suscité deux types de réaction : un effort diplomatique pour réduire cet arsenal et des frappes militaires, de portée souvent symbolique 2012-2013 - […]
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(B2) Les frappes sur la Syrie n'ont pas fait l'unanimité. Sans surprise, la réaction du Kremlin a été assez ferme, invoquant notamment le droit international et l'absence de preuves. Mais cette réaction, assez attendue, est somme toute 'mesurée' à la hauteur de la frappe des alliés, 'proportionnée' Moscou a demandé une convocation d'urgence du Conseil […]
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(B2) Les différents responsables américain, français et britanniques se sont relayés depuis le début des frappes pour expliciter et justifier la nécessité des frappes militaires sur la Syrie. Trois séries d’arguments ont été employés : le message politique, l’utilité militaire, le respect du droit international
Décalage horaire et leader de la coalition oblige, les Américains se sont exprimés en premier. Aussitôt la frappe, le président Trump a pris la parole suivi d’un point de presse détaillé du secrétaire US à la Défense et du chef d’état-major des armées, afin d’expliciter la décision. Côté français, le président de la République s’est exprimé dans la nuit par communiqué, suivi d’une conférence de presse au petit matin des ministres des Affaires étrangères et des Armées, en France, et d’un briefing technique des Armées. Coté britannique, un message video enregistré par Theresa May a été diffusé, suivi par un communiqué de la Défense.
Un message politique
Envoyer un message clair
L’objectif des frappes était d’envoyer un message très clair aux dirigeants syriens « qu’ils ne devraient pas commettre une autre attaque d’armes chimiques pour laquelle ils seront tenus pour responsables », a déclaré le secrétaire US à la Défense, James N. Mattis. « Le 7 avril, le régime a décidé de défier à nouveau les normes des personnes civilisées montrant le mépris impitoyable du droit international en utilisant des armes chimiques pour assassiner des femmes, des enfants et d’autres innocents. Nous et nos alliés trouvons ces atrocités inexcusables. »
Une ligne rouge franchie
« Des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont été massacrés à l’arme chimique [à Douma le 7 avril], en totale violation du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies » souligne le président français Emmanuel Macron. « Les faits et la responsabilité du régime syrien ne font aucun doute. La ligne rouge fixée par la France en mai 2017 a été franchie. »
La fin de l’impunité
Cette frappe « enverra également un signal clair à toute autre personne qui croit pouvoir utiliser les armes chimiques en toute impunité » a assuré la Première ministre britannique Theresa May.
Mettre fin à l’érosion de la norme internationale sur les armes chimiques
« Nous ne pouvons pas permettre la normalisation de l’utilisation des armes chimiques – en Syrie, dans les rues du Royaume-Uni ou ailleurs dans le monde » a indiqué Theresa May, faisant référence aussi à l’attaque de Salisbury. « Nous ne pouvons tolérer l’érosion de la norme internationale qui empêche l’utilisation de ces armes. […] L’histoire nous enseigne que la communauté internationale doit défendre les règles et les normes mondiales qui nous gardent tous en sécurité. C’est ce que notre pays a toujours fait. Et ce que nous continuerons à faire. »
Un objectif de sécurité collective
Mettre un terme à la production d’armes chimiques
Le président Trump a dénoncé des attaques chimiques « monstrueuses ». La frappe « vise à mettre un terme à la production d’armes chimiques » a-t-il indiqué.
Dégrader la force chimique de Bachar
Les frappes devraient entraîner une dégradation à long terme des capacités de guerre chimique et biologique de la Syrie, a souligné le chef d’état-major des armées US, Joe Dunford. « La frappe n’était pas seulement un message fort au régime que leurs actions étaient inexcusables, mais elle a aussi infligé un maximum de dégâts sans que cela ne représente un danger inutile pour les civils ».
Une atteinte à notre sécurité collective
« Nous ne pouvons pas tolérer la banalisation de l’emploi d’armes chimiques, qui est un danger immédiat pour le peuple syrien et pour notre sécurité collective » a indiqué Emmanuel Macron. L’arrêt des atrocités est « dans les intérêts nationaux vitaux » des États-Unis a indiqué de son côté James Mattis.
Une réponse limitée, dans le cadre du droit international
Une réponse proportionnée
« Notre réponse a été circonscrite aux capacités du régime syrien permettant la production et l’emploi d’armes chimiques » a assuré Emmanuel Macron.
Pas d’intervention dans la guerre
« Il ne s’agit pas d’intervenir dans une guerre civile. Il ne s’agit pas de changement de régime » a précisé la Première ministre Theresa May, comme pour faire référence à l’action menée en Libye. « Il s’agit d’une frappe limitée et ciblée qui n’élargit pas davantage les tensions dans la région et qui fait tout son possible pour prévenir les pertes civiles. »
Une intervention justifiée par la violation des engagements internationaux
« Le régime syrien avait pris l’engagement de démanteler totalement son arsenal chimique. En septembre 2013, le Conseil de sécurité avait pris acte de cet engagement et décidé par sa résolution 2118 que la Syrie devait s’y tenir, sous peine d’encourir des mesures relevant du chapitre VII de la Charte des Nations unies » a rappelé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. « Le chapitre VII a un sens clair : c’est le recours à des mesures militaires pour contraindre ceux qui menacent la paix et la sécurité internationale. » (1)
Le régime Assad était prévenu
« L’escalade chimique en Syrie n’est pas acceptable, parce que, depuis les déclarations du Président de la République, chacun était prévenu des conséquences d’une violation des engagements pris par le régime syrien devant la communauté internationale » a indiqué Jean-Yves Le Drian. « Le régime de Bachar al-Assad savait à quoi il s’exposait en employant une nouvelle fois ces armes odieuses contre son peuple, en choisissant à nouveau délibérément de fouler aux pieds le droit international. »
Et maintenant ?
De nouvelles frappes si…
« Nous sommes prêts à maintenir cette réponse tant que le régime syrien est prêt à garder son arsenal » a indiqué le président américain Donald Trump. « Les forces alliées sont prêtes à poursuivre l’action si Assad continue d’utiliser ces armes interdites », a complété son secrétaire à la Défense James Mattis.
Mettre en place un mécanisme d’établissement des responsabilités
La France et ses partenaires reprendront, « dès aujourd’hui [samedi], leurs efforts aux Nations unies pour permettre la mise en place d’un mécanisme international d’établissement des responsabilités, prévenir l’impunité et empêcher toute velléité de récidive du régime syrien » précise Emmanuel Macron. NB : Ce mécanisme qui existait depuis 2014 n’a pas été renouvelé en 2017, bloqué par un veto russe.
Un débat parlementaire en France et au Royaume-Uni
« Le Parlement sera informé et un débat parlementaire sera organisé » conformément à l’article 35, alinéa 2, de la Constitution, indique Emmanuel Macron. Un débat qui ne devrait pas susciter de question en France où le parlement n’est informé qu’après coup. Au Royaume-Uni, l’ambiance est plus houleuse. La Première ministre britannique fait l’objet de sévères critiques notamment par l’opposition pour avoir outrepassé la tradition, mise en place après l’intervention en Irak, d’information et de débat préalable au Parlement.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Une interprétation délicate. La résolution 2118 du 27 septembre 2013 (§21) prévoit effectivement cette mesure mais sur décision du Conseil de sécurité des Nations unies : « En cas de non-respect de la présente résolution, y compris de transfert non autorisé ou d’emploi d’armes chimiques par quiconque en République arabe syrienne, il imposera des mesures en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies ».
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(B2) Les réactions à la frappe militaire en Syrie (lire : La coalition americano-franco-britannique frappe quatre sites syriens (V2)) ne se sont pas fait attendre parmi les Européens. Si le soutien est (quasiment) unanime, des différences de tons et de priorités sont cependant perceptibles. Une réunion extraordinaire des ambassadeurs de l'OTAN a été convoquée dans l'après-midi. […]
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Un Rafale français au décollage vers la Syrie (crédit : ministère FR de la défense)
(B2) Les Américains, Britanniques et Français ont assuré cette nuit (vendredi à samedi 13 au 14 avril), vers 1 heure du matin (heure Paris *), une série de frappes contre des installations chimiques syriennes. Une réaction à l’attaque chimique sur Douma (La Ghouta) du 7 avril dernier. L’annonce en a été rendue publique à Washington, puis confirmée à Paris et Londres.
Les réunions téléphoniques se sont intensifiées ces derniers jours. La fenêtre de tir était étroite : entre le temps nécessaire à la préparation militaire, et à la coordination des forces entre les trois pays, ainsi que la concertation politique et la négociation diplomatique, d’une part, et l’arrivée des inspecteurs de l’OIAC, d’autre part, le temps était court, avant que ne s’ouvre une autre phase : celle de la vérification a posteriori.
Des cibles contre les sites de production chimique
C’est l’arsenal, clandestin, du régime qui était visé. La première cible visait ainsi « un centre de recherche scientifique dans la grande région de Damas » a indiqué le chef d’état-major des armées US, le général Joe Dunford dans un point de presse tenu vers 3 h du matin (heure Paris). Le centre de Barzah, non loin de Douma, est « un centre de recherche, de développement, de production et d’essai d’agents chimiques et biologiques ». La deuxième cible était « une installation de stockage d’armes chimiques à l’ouest de Homs », une ancienne base de missiles, situé à 15 miles de la ville. « Nous avons évolué qu’il s’agissait de l’emplacement principal de l’équipement de production de sarin et de précurseur syrien ». Les troisième et quatrième cibles ciblaient « une installation de stockage d’armes chimiques et un important poste de commandement ».
Les sites visés (source : DOD US)
Des moyens navals et aériens coordonnés
Les frappes ont été menées de façon coordonnée par des moyens navals et aériens, en « étroite synchronisation » entre les différents alliés comme l’a précisé la ministre de la Défense, Florence Parly samedi matin (14 avril). Du coté américain, au moins un navire américain basé en mer rouge a été mobilisé (avec sans doute des missiles Tomahawh) et des « frégates multimissions (FREMM) déployées en Méditerranée accompagnées de bâtiment de soutien et de protection », a confirmé Florence Parly (la ministre française de la Défense). En l’air, les frappes ont été assurées par des bombardiers B1 américains. Plusieurs patrouilles avions Rafale français « parties de plusieurs bases aériennes » de France « ont rejoint les côtes syriennes ». Tandis que quatre avions Tornado GR4 de la Royal Air Force, partis de la base d’Akrotiri (à Chypre) faisaient de même. Le tout était soutenu par des avions ravitailleurs et des appareils de surveillance aérienne type Awacs.
Décollage, cette nuit, des forces armées françaises qui interviennent contre l’arsenal chimique clandestin du régime syrien. Déclaration du Président de la République @EmmanuelMacron : https://t.co/HNSK0FmZIO pic.twitter.com/DEAW7R50aC
— Élysée (@Elysee) 14 avril 2018
Une répartition des cibles
Chaque pays et chaque moyen avait reçu une cible précise. Les avions britanniques se chargeaient du site de stockage de Homs avec des missiles Storm Shadow. La force maritime française a tiré des « missiles de croisière naval » contre le « site de production d’armes chimiques » (NB : celui de Barzah). Ce qui représente une première en termes technique. C’est, en effet, la première utilisation opérationnelle des missiles MdCN (dits Scalp naval), fabriqués par MBDA depuis une frégate FREMM.
Plus d’une centaine de munitions utilisées
L’utilisation de missiles de croisière que ce soit à partir d’avions ou de bateaux a permis d’éviter de franchir le territoire syrien. Selon le général américain, la quantité de munitions (bombes et missiles) utilisées a été « plus de deux fois celles utilisées dans la frappe de l’année dernière » (NB : les USA avaient tiré 58 missiles Tomahawk à l’époque). Tous les avions sont rentrés à bon port. « Il n’y a pas de pertes alliées » précise-t-on du côté du Pentagone. « Tous les avions français – Rafale, Mirage, AWACS, ravitailleurs – se sont bien posés en sécurité à l’issue de leur mission de cette nuit » a confirmé Florence Parly.
Eviter des pertes civiles et… russes
Les planificateurs de la frappe ont « fait de grands efforts pour éviter les pertes civiles et étrangères » a indiqué le secrétaire à la Défense US James Mattis. La frappe était « également prévue pour atténuer le risque pour les forces russes qui soutiennent le régime d’Assad » a ajouté le général Joe Dunford.
Les Russes prévenus ?
Il semble bien que cette frappe a été réalisée sinon en concertation, mais au moins avec une information de Moscou. « Nous avons veillé à ce que les Russes soient prévenus en amont » a indiqué la ministre française Florence Parly. NB : ce qui expliquerait la réaction, assez limitée de Moscou, pour l’instant.
Limiter la contamination chimique
« Une analyse scientifique très minutieuse a été faite afin de déterminer où cibler les Storm Shadows afin de maximiser la destruction des stocks de produits chimiques et de minimiser les risques de contamination de la zone avoisinante » indique, de son côté le ministère de la Défense britannique. « L’installation touchée est située à une certaine distance de toute concentration connue d’habitation civile, ce qui réduit encore davantage ce risque ».
Évaluation en cours
Il est encore « trop tôt pour évaluer l’efficacité » des raids indique-t-on côté américain, même si les « rapports d’actions antiaériennes syriennes » ont été effectués. L’analyse est en cours. Mais déjà à Londres, on estime que les frappes ont réussi. « La planification méticuleuse des cibles ont abouti à une attaque réussie ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
* Attaque menée 19 h. Washington, 2 h. Londres
Mis à jour 14.4 10h avec les moyens employés
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(B2) Un militaire ukrainien est mort vendredi (13 avril) dans des combats dans l’est de l’Ukraine, le premier soldat tué depuis l’instauration fin mars d’un nouveau cessez-le-feu, a annoncé un porte-parole de l’armée ukrainienne. « A la suite de de tirs de l’ennemi, un de nos soldats a été tué au cours des dernières 24 heures », a déclaré Dmytro Goutsouliak, précisant qu’un autre soldat avait été grièvement blessé.
Un cessez-le-feu — négocié péniblement au sein du groupe de contact de Minsk — entre l’armée ukrainienne et les combattants séparatistes pro-russes était pourtant entré en vigueur le 30 mars. Un point positif de décrispation de la crise selon un diplomate européen qui s’exprimait ce matin avant que l’incident soit connu : « Il a permis de diminuer de façon importante les pertes humaines sur la ligne de front ».
(NGV avec AFP)
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(B2) Après l’intervention des casques bleus dimanche (8 avril) dans le quartier PK5 (kilomètre 5), la situation reste très tendue à Bangui. Un casque bleu est mort, plusieurs civils également mardi (10 avril) dans de nouvelles échauffourées. Les organisations humanitaires présentes sur place annoncent avoir reçu de nombreux blessés
L’opération de désarmement entamée le 8 avril…
Tout commence en fait dimanche dernier (8 avril). Une opération conjointe de désarmement et d’arrestation est lancée conjointement par les Forces de sécurité intérieures (FSI), les Forces armées centrafricaines (FACA), et la MINUSCA « visant les bases de certains groupes criminels du quartier PK5 » à Bangui, un des quartiers les plus sensibles de la capitale centrafricaine. Objectif affiché par la Minusca : désarmer les groupes criminels qui sévissent dans le quartier, rançonnent les commerçants, attaquent les civils et s’opposent à toute forme de retour de l’autorité de l’Etat, et arrêter certains meneurs. Ce qui ne se fait pas sans heurt (2).
… dégénère mardi
Le contexte est très tendu. Après l’enlèvement d’une femme, la foule manifeste en direction du quartier Miskine, où l’armée centrafricaine tenait un commissariat », selon une note interne de la MINUSCA révélée par Radio France Intertionale. L’opération dégénère. Les casques bleus rwandais font face « quatre heures durant » à « des éléments lourdement armés des groupes criminels qui ont délibérément ouvert le feu sur les forces internationales » indique la force des Nations unies dans un communiqué. « Neuf casques bleus membres du contingent rwandais sont blessés, dont l’un mortellement. Un autre casque bleu est dans un état critique. » (3).
Des casques bleus débordés
La version de nos confrères sur place est plus complète. Les casques bleus du contingent rwandais ont voulu s’interposer entre les manifestants et la foule. Mais rapidement, « avec seulement deux véhicules blindés, ils sont dépassés par la puissance de feu venant des Autodéfenses. » « Une vingtaine de casques bleus rwandais, selon des témoins sur place, avancent alors à pied, un de leurs véhicules blindés étant hors d’état de marche. Et devant la mosquée, où 200 personnes sont venues chercher refuge, les combats s’intensifient. » Outre le casque bleu tué (le sergent Jean Bosco Hategekimana), « au moins 24 habitants du PK5 ont également succombé » dans les échanges de feu, et plusieurs dizaines de personnes ont été blessés (4). Tous ne sont pas de parfaits innocents apparemment selon Jean-Pierre Lacroix, interrogé par RFI. « Ces morts – nombreux –, beaucoup, sans doute [sont des] jeunes, qui ont été manipulés par les chefs de bande et qui se sont affrontés à nous avec […] des armes lourdes » a précisé le chef des missions de l’ONU en visite à Bangui.
Les services médicaux saturés
Selon les sources humanitaires sur place, deux des principaux hôpitaux de la ville ont reçu et traité plus de 120 blessés.
Les services de l’hôpital communautaire de Bangui saturés
Le service de traumatologie d’un des principaux hôpitaux du pays est saturé suite aux affrontements qui ont éclaté dans la capitale, indique ainsi un communiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) parvenu à B2 ce vendredi (13 avril). « Les 34 lits du service de traumatologie de notre hôpital communautaire sont tous pris », explique Marcelle Baltzinger, cheffe de projet CICR à l’hôpital communautaire de Bangui. « Nous avons installé des blessés dans deux autres salles, dont une réservée aux soins intensifs, mais elles sont elles aussi saturées. Nous avons deux tentes en réserve, prêtes à être montées, d’une capacité totale de 20 lits. » L’hôpital communautaire de Bangui (où est l’équipe du CICR) a ainsi accueilli 52 personnes blessées depuis le début des affrontements.
Une soixantaine de blessés soignés par MSF
De leur côté, les équipes chirurgicales de Médecins Sans Frontières (MSF), présentes à l’hôpital Sica, ont soigné 24 blessés de violence dimanche 8 avril. 20 autres blessés se sont rendus à la maternité de Gbaya Dombia, où ils ont reçu des premiers soins avant d’être transférés vers des hôpitaux à capacité chirurgicale ou de retourner chez eux. Mardi (10 avril), les équipes de l’hôpital Sica ont fait face à un nouvel afflux et soigné 40 blessés par balle dans la soirée, quand les ambulances de la Croix Rouge ont finalement pu ramener les blessés du PK 5.
Des entraves à la circulation des ambulances
Les ambulanciers volontaires chargés de transporter les blessés, « dont certains dans un état critique, depuis un dispensaire du quartier PK5 géré par la Croix-Rouge centrafricaine jusqu’à l’hôpital communautaire de Bangui ont souvent été retardés par les affrontements de rue et les barricades, précise le CICR. Ce qui est un problème. Car « dans le quartier PK5, où l’offre médicale se limite aux services de base, nous devons pouvoir évacuer rapidement les patients vers des structures mieux équipées si nous voulons sauver des vies » souligne Diana Stoecklin, cheffe par intérim de la délégation du CICR en République centrafricaine. C’est un principe d’humanité, rappelle-t-elle. « Il est interdit de prendre pour cible les patients, les moyens de transport sanitaire, les structures médicales et les personnels de santé, et d’entraver leur travail ».
Une population très inquiète, la situation très volatile
Ce vendredi, la situation semblait plus calme, selon un responsable d’une ONG joint par téléphone par B2. Mais « la situation reste très précaire. Et le calme apparent pourrait changer très vite. La situation est volatile. La population reste inquiète se souvenant des évènements de 2013 et 2014. »
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Des armes qui auraient pu être récupérées par les groupes d’autodéfense sur le marché noir et qui pourraient provenir, en partie, de la revente d’armes par certains casques bleus, selon certaines informations remontées à B2.
(2) Avant l’opération, ces derniers « avaient été mis en demeure de désarmer volontairement et pacifiquement, avec la possibilité pour certains de leurs membres ainsi que de la communauté, de recevoir un appui socioéconomique. Malheureusement, les leaders de ces groupes ont refusé cette alternative, malgré une médiation organisée par des représentants de la population civile. » précise la Minusca dans son communiqué.
(3) Télécharger le communiqué de la Minusca.
(4) La confusion existe cependant sur l’origine des incidents. Une première version mentionnait la présence des forces de sécurité centrafricaine, « accompagnées par des militaires russes », selon plusieurs témoins, cité par RFI.
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(B2) Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, était à Bruxelles, ce vendredi (13 avril), afin de discuter de questions européennes et internationales. L'occasion pour celui qui vient de prendre la tête de la diplomatie allemande de faire part publiquement de ses inquiétudes sur la situation russe et syrienne, comme du futur européen. Le […]
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(B2) C'est officiel. Madrid et Paris ont décidé de faire front commun pour obtenir le transfert après le Brexit du Quartier général d'opération (OHQ) de l'opération européenne de lutte contre la piraterie (EUNAVFOR Atalanta). Le QG opérationnel pour l'opération irait à Rota en Espagne et le Centre de sécurité maritime de la Corne de l'Afrique […]
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(B2) Parus récemment : Attaque chimique en Syrie, les alliés de l’OTAN se consultent… mais sont divisés sur la réponse Attaque de Salisbury. L’OIAC confirme la nature du produit, pas sa provenance Top 40 du SEAE. Un organigramme plus équilibré… sauf pour les Français (blog) Crash d’un Mirage grec en mer Egée Entre Parly et […]
L’article Carnet (13.04.2018). OTAN-UE (rencontre). SEAE (harcèlement sexuel). PSDC (logistique). Sanctions (Iran, RD Congo). Ukraine (bombardements). Espagne (Navantia). Naval group / Fincantieri (négociations). Arabie saoudite (mer rouge). Turquie (soldats grecs). Syrie (résolution). Kirghizistan (rencontre). Géorgie (aide macrofinancière). Venezuela (diplomatie). Grèce (réfugiés). Hongrie (article 7.1). est apparu en premier sur B2 Pro.
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(B2) « Des consultations sont en cours entre les Alliés de l'OTAN sur la manière de répondre à l'attaque » chimique en Syrie à Douma, a indiqué ce jeudi (12 avril), le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg (1), depuis le siège de l'Alliance atlantique à Bruxelles. « Il est important que les responsables rendent […]
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(B2) L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a rendu public ce jeudi (12 avril), le rapport de la mission de l'OIAC sur « l'incident de Salisbury » le 4 mars dernier qui a blessé grièvement trois personnes (Sergei Skripal et sa fille ainsi qu'un policier). La délégation du Royaume-Uni à l'OIAC avait demandé l'assistance […]
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