Viktor Orbán et son entourage ont dû pousser un « ouf ! » de soulagement avec la victoire de Donald Trump. « Quelle superbe nouvelle. La démocratie est encore vivante.« , a promptement réagit le Premier ministre, sur sa page facebook dès l’annonce des résultats. Même si il n’avait pas formellement soutenu le candidat Trump, il souhaitait sa victoire et l’avait clairement affirmé. Au soir de la victoire de M. Trump et alors qu’il se trouvait à Londres où il venait de rencontrer Theresa May, Viktor Orbán a déclaré à la télévision publique hongroise :
« Le monde est toujours sorti grandit à chaque fois qu’il a réussi à se libérer de la captivité de l’idéologie et des tendances idéologiques dominantes, et à revenir à la réalité. À mon avis, c’est ce qui s’est produit aux États-Unis. Cela donne également au reste du monde occidental l’opportunité de se libérer de la captivité des idéologies, du politiquement correct et des modes de pensée et d’expression qui sont éloignés de la réalité : la chance de revenir sur terre. Nous devons regarder le monde tel qu’il est en réalité, nous devons regarder les gens tels qu’ils sont réellement, nous devons accepter leur approche et leur façon de penser, et nous devons les servir avec nos politiques. »
Le gouvernement hongrois a de nombreuses raisons objectives pour se féliciter de l’accession de Donald Trump à la présidence. Outre le rejet du politiquement correct et des élites, les deux dirigeants partagent une certaine admiration pour la poigne de Vladimir Poutine et la volonté d’entretenir de bonnes relations avec la Russie. L’isolationnisme de M. Trump est également très bien perçu à Budapest, qui a maintes fois dénoncé la politique interventionniste américaine de « regime change » et de « democracy building », qualifiée de « folie » par le président du parlement László Kövér. Le désintérêt du candidat soutenu par le parti Républicain pour les questions liées aux libertés individuelles et à l’État de droit permettent d’entrevoir des relations plus apaisées entre Budapest et Washington. Enfin, la volonté de Donald Trump, affichée lors de sa campagne, de mettre l’Otan au service de la lutte contre l’immigration et la protection des frontières rencontre l’approbation de Budapest.
Plusieurs années de relations tendues avec les DémocratesLa relation entre les conservateurs à Budapest et l’administration démocrate à Washington était exécrable depuis plusieurs années. Les relations entre les deux pays se sont cristallisées il y a deux, à l’automne 2014, lorsque « l’affaire de la NAV » a éclaté, la directrice du Fisc hongrois étant accusée de corruption par les États-Unis. Puis la contestation dans la rue d’un projet de taxe sur l’internet avait un peu déstabilisé le gouvernement qui y avait vu la main des Américains et celle d’un axe Clinton- Soros. La présence du chargé d’Affaires de l’ambassade des États-Unis dans les cortèges avait exaspéré le gouvernement hongrois.
George Soros, le milliardaire américain qui veut la peau de Viktor Orbán
Au mois de septembre 2014, lors de la conférence annuelle de la Fondation de l’ancien président Bill Clinton, le président Barack Obama avait taclé Viktor Orbán et ses attaques contre la « société civile ». L’administration Obama avait aussi durement critiqué la loi sur les églises. Le même Bill Clinton attaquait le Premier ministre hongrois au printemps dernier lors d’un meeting de campagne en faveur de son épouse, estimant que les prises de position répétées de Viktor Orbán en faveur d’un modèle démocratique « illibéral » signifiaient le glissement de la Hongrie vers un régime autoritaire à l’instar de la Russie.
Mais rappelons aussi que même chez les Républicains, le gouvernement hongrois ne fait pas l’unanimité et c’est même de ce côté qu’était venu la critique la plus grave : à l’hiver 2015, John McCain avait en effet qualifié Viktor Orban de « dictateur néo-fasciste ».
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