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Updated: 1 month 4 weeks ago

Mali : Contentieux Etat /Ressources minières -L’arrogance de Randgold -La fermeté du ministre des Finances

Mon, 24/10/2016 - 10:14
L’ancien Président du Mali, Amadou Toumani Touré, a l’habitude de dire que « l’or du Mali ne brille pas pour tout le monde ». Il a effectivement raison. Il ne brille pas pour le trésor public, a fortiori pour le citoyen lambda. L’or du Mali, en réalité, ne brille que pour les seules multinationales, qui sucent le […]
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Mali : 4e Congrès ordinaire du RPM : Les femmes réclament la candidature d’IBK pour 2018

Mon, 24/10/2016 - 10:09
Le 4e Congrès ordinaire du Rassemblement pour le Mali (RPM) s’est ouvert le samedi 22 octobre, au Palais de la Culture Amadou Hampathé Ba, rempli comme un œuf. Les délégués de l’intérieur et de l’extérieur ont massivement effectué le déplacement à Bamako. Il y avait tous les ministres et les députés du RPM, les cadres […]
Categories: Afrique

Mali : Bataille de leadership et de positionnement entre les 3 grands partis pour les élections du 20 novembre prochain : Qui du RPM, de l’URD ou de l’ADEMA sortira vainqueur de cette première joute électorale post-crise ?

Mon, 24/10/2016 - 09:40
Le Mali vit désormais au rythme des prochaines élections communales. Après l’étape de la validation des listes des partis politiques et des indépendants, l’heure est actuellement à la précampagne pour séduire les électeurs. Ces élections communales dont l’enjeu et le contexte tranchent d’avec toutes les autres déjà organisées depuis la Révolution de Mars 1991, si […]
Categories: Afrique

Mali : Poules de la CAN-2017 : “Un groupe sévère”, selon Alain Giresse

Mon, 24/10/2016 - 09:38
Le sélectionneur du Mali, Alain Giresse, estime que les Aigles sont tombés “dans un groupe sévère” avec pour adversaires le Ghana, l’Egypte et l’Ouganda. Le tirage au sort n’a pas franchement gâté les Aigles. “Ce que je peux dire, c’est que sur nos trois adversaires, il y en a deux qu’on connaît bien, même très […]
Categories: Afrique

Mali : Au tour du site du dépotoir de Medina-Coura : Les autorités sortent les muscles

Wed, 19/10/2016 - 11:52
La mairie du distric de Bamako Chaque jour qui passe l’incapacité des maires à gérer les communes et les quartiers se révèle au grand jour. Une majorité d’élus ont tendance à penser que devenir maire signifie la vente des terres en toute illégalité et se remplir les poches.

Avec ces pratiques mafieuses, bien de lopins de terres abritant de dépotoirs dans les premiers quartiers de Bamako furent vendus. De nos jours, presque aucun des quartiers du centre-ville de Bamako ne dispose de dépotoirs. Surtout en Commune II.

 Cette situation défraie la chromique. Depuis 2007, les autorités administratives, politiques et coutumières ont transformé l’espace situé à cheval entre le CFP (centre de formation professionnel) et le groupe scolaire Mamadou Diarra N°2 en dépôt de transit. Au regard de cette cruelle situation, ce sont les enfants qui ramassent les pots cassés sur leur lieu d’apprentissage ; car, quand on parle de l’enseignement on parle de la santé puisque les enfants ne peuvent pas être enseignés à côté de la pourriture qui est un handicap pour la concentration. Dans ce contexte, comment les maires osent-ils toujours prendre le risque d’élever un dépotoir si près de deux écoles ? Est-ce normal ?

Les maires doivent prendre soin de leurs quartiers et veiller surtout à l’assainissement du cadre de vie et des milieux scolaires. A la veille de la rentrée des classes, le mur de l’école fondamentale de Medina-Coura s’est ainsi effondré. Face à cette cruelle situation, le collectif « Anw Bâ Ka siguida Fê » a vu le jour. Ils ont crié sur tous les toits de Bamako pour rencontrer les autorités municipales et coutumières. Mais, celles-ci sont restées soudes à leurs appels.

Les membres du collectif ont ainsi entamé une procédure judiciaire dont la finalité serait l’enlèvement du fameux dépotoir source de divers maux. Un Huissier de justice a fait le constat et a découvert la présence de déchets biomédicaux. Dans les jours à venir les interpellations de sommation seront engagées pour ouvrir la voie à un procès digne de ce nom.

Hier matin, à la surprise générale, les autorités municipales de la Commune II ont fait irruption sur le site du dépotoir en faisant usage de la force pour ouvrir le dépotoir afin que celui-ci reçoive des ordures venues d’ici et d’ailleurs. Mais les Habitants du quartier ont sagement gardé le silence pour éviter tout accrochage. Ils se sont contentés de regarder les policiers surexcités qui paradaient au-dessus des dépotoirs comme sur un territoire conquis.

Affaire à suivre

Zénébou Maïga: LE COMBAT

Source : Le Combat

Categories: Afrique

Mali : RAKY TALLA DESAVOUEE : Un pas en avant, deux en arrière

Wed, 19/10/2016 - 11:06
C’est cette prouesse qu’a faite cette semaine un de nos ministres les plus impopulaires. Mme Diarra Raky Talla, puisque c’est elle qu’il s’agit, a été obligée de rapporter la décision n°001035/MTFP-SG du 9 septembre, portant recrutement dans la fonction publique de 501 personnes des catégories D et E. Mme le ministre a été mise dans ses petits souliers, car elle a été contrainte d’abroger le décret du 4 octobre par la décision n°001147. Et c’est à travers un communiqué laconique sur les antennes de l’ORTM qu’elle a fustigé la corruption pour intégrer la fonction publique. De qui se moque-t-on ? Mme cherche à dégager sa responsabilité dans la récente crise dans la fonction publique, dont elle reste aujourd’hui la seule responsable même si l’on sait qu’il y a des mains invisibles derrière le dossier.

C’est sa signature qui est sur la décision d’intégration et d’abrogation des 501 personnes. Ces 501 personnes n’entendent pas croiser les bras. C’est sûr : les prochains jours ne seront pas de tout repos pour le ministre de l’UM-RDA.
A.D LA SIRENE |

Categories: Afrique

Mali : Sommet France-Afrique : LES FEMMES SE PREPARENT ACTIVEMENT

Wed, 19/10/2016 - 11:02
Les organisations féminines sont décidées à saisir les opportunités dans le domaine de l’agrobusiness lors du Sommet-Afrique France prévu à Bamako, en janvier prochain, cela, sur un marché du travail marqué par une très forte ségrégation fondée sur le genre et où les femmes ont tendance à travailler comme auto-entrepreneures dans le secteur informel plutôt que de gagner un revenu régulier dans le secteur formel.

En prélude au Forum « genre et développement » qui se tiendra du 15 au 17 novembre prochain et au Sommet Afrique-France, le Comité national d’organisation du Sommet France-Afrique (CNOSAF), en partenariat avec les organisations féminines, a organisé hier un atelier régional sur le thème : « l’Entreprenariat féminin dans le domaine de l’agro business, clé de l’émergence de l’Afrique ».
Placé sous le patronage de la Première dame, Mme Kéita Aminata Maïga, le lancement des travaux de cet atelier s’est déroulé au Conseil national du patronat du Mali (CNPM), en présence du ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba, du conseiller Afrique  de la Présidence de la  France, Thomas Mileno, et du président du CNOSAF, Abdullah Coulibaly.

Le Mali accueillera en janvier 2017, le 27è sommet des chefs d’Etat et de gouvernements d’Afrique et de France. Une opportunité pour faire des propositions concrètes afin d’encourager la participation des femmes à l’émergence de l’Afrique. Cet atelier a pour objectifs de consolider la participation des femmes à l’émergence économique de l’Afrique, de réfléchir sur les outils pour une autonomisation socio-économique effective des femmes, de renforcer les capacités managériales des femmes entrepreneures dans le domaine de l’agrobusiness et d’apporter une contribution des femmes aux thématiques du sommet.

L’atelier vise également, selon Abdullah Coulibaly, à associer les femmes à la recherche des solutions appropriées à leurs problèmes spécifiques. En effet, à l’image des femmes du continent, la femme malienne entreprend dans les filières liées à l’agriculture, elle s’adonne à la conservation, la transformation des produits agricoles ainsi qu’à la confection des produits artisanaux. Cependant, l’activité entrepreneuriale au féminin, selon la Première dame, Mme Kéita Aminata Maïga, reste caractérisée par la prédominance de l’informel souvent non créateur d’emplois, moins rentable et peu résistant aux conjonctures économiques.

Ce forum, dira t-elle, mettra en relief l’ensemble des outils nécessaires dont il faut doter la femme africaine entrepreneure dans l’agrobusiness afin de lui permettre de développer son potentiel dans l’économie de son pays. Au cours de cet atelier, plus d’une cinquantaine de participants vont discuter de l’entreprenariat féminin dans le domaine de l’agrobusiness et du développement de l’agrobusiness, surtout en faveur des femmes qui constituent 70 % de la force de travail agricole et génèrent jusqu’à 60 % de la production des denrées alimentaires du continent.
Anne-Marie KEITA

Source : L’Essor

Categories: Afrique

RD Congo: l’appel à des « villes mortes » contre Kabila diversement suivi

Wed, 19/10/2016 - 10:58

L’appel de l’opposition congolaise à une journée « villes mortes » pour exiger le départ du président Joseph Kabila en décembre était diversement suivi mercredi matin en République démocratique du Congo.

Le mot d’ordre de « carton jaune » au chef de l’État lancé par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement était largement suivi à Kinshasa, mais ignoré à Lubumbashi, la deuxième ville du pays.

A Kinshasa, les rues étaient dans l’ensemble désertes vers 09H00 (08H00 GMT). Les transports en commun publics circulaient à vide ou presque alors que les minibus privés « 207 » étaient invisibles et la circulation en général pratiquement inexistante.

La quasi-totalité des boutiques étaient fermées et la seule activité visible était celle des « mama ya mapa », vendeuses qui arpentent les rues avec une bassine chargée de pains sur la tête, et des stations-services, ouvertes, mais sans clients.

Les hordes d’écoliers en uniformes bleu et blanc ont disparu et la mégapole de quelque dix millions d’habitants normalement grouillante et bruyante semblait comme frappée de torpeur.

Un important déploiement policier et militaire était visible autour du Palais du peuple (Parlement) et dans plusieurs « quartiers chauds ».

A Lubumbashi, fief de l’opposant en exil Moïse Katumbi – une des têtes du Rassemblement – dans le sud-est du pays, l’activité était normale.

Lundi et mardi, les autorités ont exhorté sur les médias publics locaux « la population à vaquer normalement à ses occupations », avertissant que les fonctionnaires qui ne viendraient pas travailler mercredi seraient sanctionnés.

« La politique de villes mortes au Congo ne peut pas marcher car nous vivons au jour le jour », a déclaré à l’AFP Kyungu Kabulo, cambiste indépendant, en rappelant le lot quotidien d’une population largement sans ressources dans un des pays les moins développés de la planète.

– Famille à nourrir –

« Je suis d’accord avec les opposants », mais « j’ai une famille nombreuse à nourrir », a-t-il ajouté, « les dirigeants du Rassemblement qui nous demandent de rester à la maison, eux ils ont de l’argent, de quoi manger et leurs enfants sont en Europe ».

Large coalition politique, le Rassemblement s’est constitué en juin autour de la figure de l’opposant Étienne Tshisekedi, président fondateur de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

Lors de sa dernière mobilisation contre le pouvoir, 49 civils et 4 policiers ont été tués, selon l’ONU, les 19 et 20 septembre à Kinshasa dans des violences dont les autorités et la coalition d’opposition se renvoient mutuellement la responsabilité.

Le mandat du chef de l’État, au pouvoir depuis 2001, expire le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter.

Mardi, la majorité et une frange minoritaire de l’opposition ont signé un accord à l’issue de pourparlers qualifiés de « dialogue national » renvoyant l’élection présidentielle à avril 2018 et le maintien de M. Kabila à son poste jusqu’à la prise de fonctions de son successeur.

L’UDPS a rejeté cet accord qui, selon elle « impose unilatéralement (à la tête de l’État) M. Kabila en violation flagrante de la Constitution » et a appelé à un « dialogue réellement inclusif » pour sortir le pays de la crise politique qu’elle traverse depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011 lors d’un scrutin marqué par des fraudes massives.

Dans l’est du pays, la ville de Bukavu, sur la rive sud du lac Kivu, a totalement ignoré l’appel du Rassemblement, selon le correspondant local de l’AFP.

Bukavu est le fief de Vital Kamerhe, un des dirigeants d’opposition à avoir participé au « dialogue national » et qui fait figure de favori pour prendre la tête du nouveau gouvernement devant être constitué dans les semaines qui viennent.

A Goma, ville jumelle de Bukavu sur la rive nord du lac, le mot d’ordre de « ville morte » était diversement suivi, selon deux journalistes de l’AFP sur place. La circulation était normale mais la majorité des boutiques était fermée vers 10H00 (08H00 GMT).

Categories: Afrique

Mali : Défense : L’ARMéE DE L’AIR ACQUIERT DEUX HÉLICOPTÈRES

Wed, 19/10/2016 - 10:57
Image d’illustration Notre pays vient de se doter de deux hélicoptères militaires de transport.

Cette acquisition est l’une des retombées de la mise en oeuvre de la loi d’orientation et programmation militaire. Le premier appareil de type « Super Puma S 332 L » a été présenté lundi au ministre de la Défense et des Anciens combattants, Abdoulaye Idrissa Maïga, à la base aérienne de Sénou. Le ministre Maïga était accompagné de ses proches collaborateurs. On notait aussi la présence du général de division, Gabriel Poudiougou, du chef d’état-major de l’Armée de l’air, colonel-major Souleymane Bamba, du formateur, Fréderic Pinat et de plusieurs pilotes et responsables de l’Armée.

Selon le commandant Adama Bakayoko, chef pilote du programme Puma, le Super Puma est un hélicoptère de marque française avec une capacité de 1600 tonnes. Il permet d’assurer la liaison en période de guerre pour effectuer le transport des logistiques et de la troupe militaire dans des zones de combat. L’appareil répond à toutes les caractéristiques techniques d’un bon hélico. C’est une machine qui dispose d’un système de pilotage automatique très performant.

Doté d’une puissance de 1800 chevaux avec 2 moteurs, le Super Puma peut voler à 260 km/h. C’est un hélicoptère tactique dont l’intérieur peut être modifié en fonction des transports. Il a une capacité de 25 places en troupes standard et de 15 places pour les VIP, selon les spécialistes.

Le chef d’état-major Souleymane Bamba expliquera ensuite que la visite du ministre se situait dans le cadre de la présentation du nouvel appareil. « Cet hélicoptère permet de renforcer les capacités de l’Armée. Nous avons eu la chance d’avoir des programmes de formation pour les pilotes de Puma. Une première formation de 3 mois sur la conduite de l’hélico et un programme de 24 mois sur les aspects techniques. Les formations sont assurées par des professionnels français », précisé le haut gradé.
Après la présentation de l’hélicoptère, le ministre Maïga a effectué une visite de terrain pour s’imprégner des réalités de la base.

C’est ainsi qu’il a été informé par le chef d’état major des difficultés auxquelles le service est confronté, notamment l’entretien des avions, les infrastructures vieillissantes, le manque de personnel qualifié.
Le ministre de la Défense et des Anciens combattants relèvera que les investissements doivent être suivis impérativement de résultats. Car, pour Abdoulaye Idrissa Maïga, si l’Etat injecte de l’argent, c’est pour des objectifs bien précis.

Il a instruit au chef d’état-major Bamba de faire une proposition de projet global qui sera étudié. Cette proposition doit prendre en compte toutes les préoccupations.
Le ministre de la Défense et des Anciens combattants n’a pas manqué de souligner que l’acquisition de ces appareils montre que la loi d’orientation et de programmation militaire est sur la bonne voie.
L’objectif est de doter l’armée de moyens et de ressources humaines adéquats pour faire face à sa mission de sécurisation et de protection des populations. Le deuxième hélicoptère sera livré dans un délai de 2 mois

Source : L’Essor

Categories: Afrique

Mali : Industrie pharmaceutique : CIPLA À LA CONQUÊTE DU MARCHÉ MALIEN

Wed, 19/10/2016 - 10:53
The Chemical, Industrial & Pharmaceutical Laboratories (CIPLA) est un groupe indien présent dans plus de 150 pays et qui réalise 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Créée il y a plus de 80 ans, CIPLA est l’une des plus grandes entreprises pharmaceutiques dans le monde. Elle possède plus de 30 installations de pointe approuvées par les principales agences de réglementations internationales. CIPLA, c’est aussi plus de 1 500 produits dans un grand domaine thérapeutique disponible en plus de 60 formes dosages. Elle emploie avec ses partenaires 26 000 personnes et s’est fait connaître lors des batailles juridiques sur les brevets contre les grands groupes pharmaceutiques internationaux (Roche, Novartis…) notamment sur les thérapies antirétrovirales de lutte contre le VIH.
En Afrique, CIPLA a pris des positions industrielles en Afrique du Sud, au Ghana, en Algérie, au Mali où elle est présente depuis 1989. Son partenaire principal dans notre pays est la Société de promotion médicale (SPM SARL) dont le directeur général est le Dr Khalil Joseph Touré.

Créer un accès aux médicaments abordables dans plus de 150 pays, tel est l’objectif de la compagnie CIPLA, selon Gaurav Solanki, directeur Zone Afrique noire francophone de CIPLA Ltd. Il s’exprimait vendredi dernier à l’hôtel Salam au cours d’une cérémonie de présentation des produits de CIPLA aux professionnels de la santé de notre pays.
Les produits présentés, en présence de plus de 200 pharmaciens et médecins, traitent les maladies respiratoires, cardiovasculaires et dermatologiques, les rhinites allergiques. Les produits présentés étaient : Asthalin  Seroflo nasehalder, Bundensase AQ, Flomist, Amplopres, Atorlip, Clopivas, Azee, Cefix-200, Levoflox, Oflox-200, Forcan-150, Lomac, Bendex, Silagra.

La présentation de ces différents médicaments a été faite par le Dr Sahraoui Nasro, directeur Zone Afrique de Planet Pharma qui a pris l’engagement d’un partenariat dans la formation continue avec l’ensemble des professionnels de la santé au Mali.
Au cours de cette cérémonie de présentation des produits, les Pr Diaguina Soumaré et Yacouba Toloba ont fait des exposés sur l’asthme et ses traitements. Le pédiatre Toumani Sidibé, a modéré les échanges.
A. DIARRA

Source : L’Essor

 

Categories: Afrique

Libye: privée de son or noir, l’économie du pays s’effondre

Wed, 19/10/2016 - 10:51

Les conflits militaires et politiques qui tiraillent la Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi l’empêchent d’exploiter pleinement ses énormes ressources pétrolières et poussent son économie au bord de l’effondrement.

En faisant tomber le dictateur en octobre 2011, les Libyens rêvaient d’un avenir meilleur.

Aujourd’hui, leurs attentes sont beaucoup plus modestes: « Vivre en sécurité, disposer de l’électricité, du carburant, d’un salaire et envoyer les enfants à l’école. Nous ne demandons pas plus », résume Mahmoud, un Tripolitain de 35 ans.

Chaque matin, de longues files d’attente se forment devant les banques, incapables fournir de l’argent liquide à leurs clients.

Parallèlement, les Libyens sont confrontés à une hausse des prix sans précédent, la Banque mondiale faisant état de « perte considérable du pouvoir d’achat » avec un bond des prix alimentaires de 31% au premier semestre de l’année.

Après 42 ans au pouvoir, le dictateur déchu a laissé derrière lui une infrastructure vétuste, une économie totalement dépendante du pétrole et une main d’œuvre peu qualifiée.

Le pays, déserté par les compagnies étrangères, en paie aujourd’hui le prix et les conflits des dernières années n’ont rien arrangé.

« L’économie libyenne est en train de s’effondrer », s’alarmait récemment la Banque mondiale en dressant un tableau noir des principaux indicateurs du pays.

Au cœur du marasme: l’or noir, qui fournit au pays plus de 95% de ses revenus mais dont la production a été perturbée par les conflits armés qui déchirent le pays depuis trois ans.

Aujourd’hui, les champs pétroliers ne produisent qu’à un cinquième de leurs capacités, soit seulement 335.000 barils par jour en moyenne au premier semestre.

Cette chute de la production, couplée à la baisse drastique des prix du brut depuis 2014, a engendré « une économie engluée dans la récession depuis 2013 », selon la Banque mondiale qui prévoit des « niveaux historiques » de déficits publics.

Les pertes cumulées en termes de recettes pétrolières sont estimées à plus de 100 milliards de dollars (91 milliards d’euros) depuis début 2013, selon le directeur de la Compagnie nationale du pétrole (NOC), Moustafa Sanalla.

– Cercle vicieux –

Les revenus du secteur sont tombés à leur plus bas niveau historique, à peine 2,25 milliards de dollars (2,05 milliard d’euros) pendant les sept premiers mois de l’année, toujours selon la Banque mondiale.

Avant la révolution de 2011, la vente du brut rapportait 50 milliards de dollars par an à la Libye, qui produisait alors 1,6 million de barils par jour.

Presque tombée à zéro en 2011, la production de pétrole avait quasiment retrouvé son niveau d’avant-guerre en quelques mois mais elle a rechuté brusquement à partir de 2013 en raison des violences dans la région des terminaux pétroliers, dans le nord-est du pays.

La situation a récemment évolué avec la prise en septembre de ces installations par des forces loyales au maréchal controversé Khalifa Haftar, allié des autorités rivales au gouvernement d’union nationale reconnu par la communauté internationale.

Le calme est rapidement revenu, permettant la reprise des exportations, une évolution qualifiée de « positive » par la NOC, une institution qui tente de rester neutre.

Mais la production ne devrait pas retrouver sa capacité maximale avant 2020, le temps de réparer les infrastructures lourdement endommagées, selon la Banque mondiale.

« Il faudra du temps pour que la crise puisse être résorbée car les revenus générés par ces exportations mettront du temps à pouvoir de nouveau couvrir des dépenses publiques considérables », explique Karima Munir, une experte indépendante libyenne.

« Dépendre du pétrole a gravement affecté l’économie et mis les réserves à rude épreuve », estime-t-elle.

Pour combler les déficits, les autorités puisent dans des réserves en devises qui s’amenuisent, passant de 107,6 milliards de dollars en 2013 à 43 milliards en 2016, selon la Banque mondiale.

Restrictions de change et spéculations font entrer l’économie dans un cercle vicieux et font exploser le marché parallèle. Les Libyens ne font plus confiance aux banques et quasiment toutes les transactions commerciales se font au marché noir.

Les étalages des supermarchés se vident, les commerçants limitant les importations par crainte de pertes dans un marché des changes très fluctuant.

« La situation pourrait empirer si une solution rapide n’est pas trouvée au problème de liquidités », met en garde l’un des rares chefs d’entreprise encore en poste à Tripoli.

Categories: Afrique

Les secrets de fabrication de la candidature de Clinton publiés au grand jour

Wed, 19/10/2016 - 10:49

Début 2014, une fuite dans la presse révélait que Robby Mook était l’un des finalistes pour devenir le directeur de l’éventuelle campagne présidentielle d’Hillary Clinton. En réalité, le trentenaire était déjà au travail, plus de 34 mois avant le scrutin.

« Tu as raison sur une stratégie presse de long-terme. Avons besoin de répondre à ce genre de trucs », écrit-il en février 2014 à l’une des fidèles d’Hillary Clinton, Cheryl Mills, à propos d’un article sur des divergences entre les proches de Barack Obama et ceux de la candidate-en-devenir.

Hillary Clinton entretiendra le faux suspense jusqu’en avril 2015 sur ses ambitions politiques, affirmant en public qu’elle se donnait le temps de la réflexion et voulait profiter de sa petite-fille.

Mais WikiLeaks publie depuis plusieurs jours des milliers de messages Gmail de John Podesta, proche de l’ancienne Première dame et président de son équipe de campagne, qui dévoilent la minutie des préparatifs d’une candidate bien décidée à ne pas reproduire les erreurs de 2008, quand sa candidature fut minée par un processus décisionnel flou et un message fluctuant.

Ces e-mails ont été piratés par la Russie, accuse le camp démocrate, dans le but de gêner Mme Clinton et d’aider son adversaire, Donald Trump.

Le 22 mars 2014, Robby Mook ébauche déjà une stratégie politique. Selon lui, faire campagne comme première femme représenterait une « erreur », et il propose que la candidate se mue en « avocate de la classe moyenne », une expression qu’elle reprendra un an plus tard.

A l’époque, Hillary Clinton a un agenda chargé de discours rémunérés et prépare une tournée de promotion de ses mémoires de secrétaire d’Etat –rien d’ouvertement politique.

Mais Robby Mook, en avril 2014, réfléchit déjà à la structure juridique qu’il faudra monter pour payer la vingtaine de salariés requis avant toute annonce officielle. « Cela inclura la création d’un site, la stratégie média et les déplacements pour le lancement », écrit-il dans une note. Dans tous les cas, « pas avant le 4 novembre 2014 », le jour des élections de mi-mandat.

En mai 2014, Hillary Clinton réunit ses plus proches conseillers. Même eux ignorent que Robby Mook oeuvre en coulisses. « Les seuls de ce groupe qui sont au courant pour toi sont John (Podesta) et moi », lui écrit Cheryl Mills.

– Influencer la presse –

A l’automne 2014, alors qu’Hillary Clinton donne un coup de pouce sur le terrain aux candidats démocrates aux élections législatives, sa plume Dan Schwerin écrit un document de 20 pages présentant trois scénarios pour justifier sa candidature: « mettre l’Etat au service de tous, pas seulement de quelques riches »… « renouveler le rêve américain »… « une battante à la Maison Blanche ».

« L’objectif est que vous commenciez à cristalliser les idées et motivations qui sont les plus importantes à vos yeux », lui écrit son conseiller.

Puis les embauches s’accélèrent. « Félicitations! Vous avez désormais une directrice de la communication et une adjointe à la communication très enthousiastes! » l’informe Robby Mook en janvier 2015, à propos du recrutement de Jennifer Palmieri et Kristina Schake, transfuges de la Maison Blanche.

La stratégie presse prend forme. Nick Merrill, venu du département d’Etat, écrit dans un mémo « qu’il est temps de placer un article avec un journaliste connu », afin d’orienter la couverture médiatique qui commence à s’emballer en ce début d’année. Il énumère plusieurs noms de conseillers à fuiter.

« Nous savons que les reporters vont écrire sur les préparatifs de la campagne, donc autant influencer ces articles », écrit Robby Mook, qui planifie une série de tweets pour le mois de mars.

Quant au message, des « focus groups » d’électeurs sont montés en janvier 2015 dans l’Etat stratégique du New Hampshire.

En février 2015, un conseiller en communication rapporte qu’un premier test ne génère guère d’enthousiasme. « Nous ne créons pas le sentiment d’une candidature nouvelle et innovante que nous espérions », conclut Joel Benenson.

A J-7, un coup de fil quotidien à 8h est programmé pour coordonner la stratégie parmi la galaxie Clintonienne. Les e-mails s’accumulent dans la boîte de John Podesta, afin de préparer le lancement officiel, prévu le 12 avril 2015.

La veille, John Podesta et d’autres parlent sous couvert d’anonymat à des journalistes influents.

Puis, le jour J, Hillary Clinton envoie ce message sur Twitter: « Je suis candidate à la présidence. Les Américains ordinaires ont besoin d’être défendus, et je serai leur avocate -H ».

Le « H » est censé signifier que le tweet est d’elle. Mais il a été pré-écrit, et validé en haut lieu, au moins une semaine avant.

Categories: Afrique

Mali : ADMINISTRATION MALIENNE : Des cadres prêts à tout pour devenir des marionnettes entre les mains des politiciens

Wed, 19/10/2016 - 10:42
Image d’illustration Que ne feraient pas certains cadres maliens pour occuper des postes de responsabilité ? Du trafic d’influence au nomadisme politique, en passant par les sacrifices ordinaires et souvent rituels ! Tous les moyens sont bons pour devenir Chef de division, Directeur, Directeur général, Président Directeur général, Président de Conseil d’administration, ministre…

Et curieusement, à peine nommés, ils deviennent des béni-oui-oui incapables de s’entourer de collaborateurs choisis par eux-mêmes, à plus forte raison prendre des décisions courageuses. Ils remuent ciel et terre pour se faire nommer, pour se faire finalement piétiner par leurs supérieurs hiérarchiques ou des barons du parti au pouvoir. Un Président-directeur général (PDG) qui informe son adjoint par… interphone qu’il est relevé ! Le ridicule ne tuera plus en République du Mali. Surtout que, curieusement, il était dans le bureau de ce dernier quelques minutes seulement avant de le limoger par un coup de fil.

Cette scène s’est passée à l’Office du Niger de Ségou, la semaine dernière, où le PDG, Mamadou M’Baré Coulibaly, a été contraint par le ministre de l’Agriculture de se débarrasser d’une grande partie de ses collaborateurs sans tenir compte des compétences, de l’expérience… des intéressés. Sans doute gêné, le PDG n’a pas eu le courage d’affronter les partants pour leur signifier ouvertement leur limogeage parce qu’il n’avait pas d’arguments pour justifier cette décision qui lui a été imposée depuis un cabinet ministériel. On comprend alors qu’il ait opté pour l’interphone pour dire à son adjoint, Boubacar Sow, que son ministre avait décidé de le relever de ses fonctions. Ce qui n’était, en réalité, qu’un secret de polichinelle puisque presque tout Ségou l’avait appris avant l’intéressé lui-même.

Selon nos investigations, c’est en venant à Ségou comme parrain régional du Mois de la Solidarité (le 6 octobre 2016), que le ministre a amené avec lui la décision faisant le ménage à l’Officie du Niger. «Oublions tout… Aidons-nous et oublions les coups bas» ! C’est pourtant la quintessence du discours rassembleur tenu par ledit ministre le 4 septembre 2016 lors d’une réunion de synthèse de sa visite de supervision de la campagne agricole, dans la zone Office du Niger. Comment comprendre que le même ait pu être le premier à s’illustrer par un coup bas sacrifiant la performance de cette entreprise pour rehausser sa cote au sein du parti au pouvoir ?

«Je suis venu me confier à vous, je veux une équipe soudée. L’Office dépend en entier de l’engagement et de l’adhésion de tous ses acteurs» ! Ces propos avaient été tenus par le nouveau PDG de l’O.N, Mamadou M’baré Coulibaly, le vendredi 23 septembre 2016 à M’béwani. Cette confiance et cette unité, il a préféré les sacrifier pour conserver son poste. L’espoir suscité par sa nomination et surtout par un discours traduisant une volonté de maintenir les hommes qu’il faut aux places qu’il faut, s’est vite estompé. Avec la nomination de cet homme du sérail, on avait espéré une rupture avec la gestion politicienne qui fait de l’Office la vache laitière et un abri pour militants du parti au pouvoir et ses alliés.

Une marionnette déguisée messie

Hélas, le messie chargé de consolider les acquis des dernières années se révèle être une marionnette de plus dans les mains des barons du Rassemblement pour le Mali (Rpm). Un homme de paille à qui on ne laisse même pas le loisir de désigner son équipe pour assurer sa mission et relever les défis pour faire de l’Office du Niger le vrai fleuron du développement agro-industriel du Mali. La mission du nouveau PDG est déjà hypothéquée par ces nominations décidées à l’insu de la direction administrative de l’Office. On relève des chevilles ouvrières (directeurs de zone, directeur administratif et financier, directeur général adjoint, directeur à la communication…) en pleine campagne agricole pour la réussite de laquelle leur responsabilité est déjà engagée.

Où sont passés le sérieux et le respect dans la gouvernance de ce pays ? Que reproche-t-on aux cadres relevés ? Ces nominations ne traduisent-elles pas la volonté du ministre de tutelle de faire de l’O.N une caisse de financement des élections futures élections, dont les communales de novembre prochain ? Visiblement, le ministre a sacrifié le DGA, qui a avait pourtant brillamment assuré l’intérim avant la nomination de M. Coulibaly, et le Directeur administratif et financier (DAF pourtant réputé être «un bon gestionnaire», parce qu’il n’était pas sûr de leur soutien pour préparer et financer les prochaines échéances électorales au profit du parti présidentiel !

Le doute sur la volonté du président IBK de réellement relancer l’économie malienne

À qui la faute ? D’abord au président de la République et au Premier ministre qui ne semblent pas toujours comprendre que les nominations politiciennes, loin d’être des gages de performance, ne peuvent qu’alimenter la corruption, la gabegie et la délinquance financière ainsi que l’impunité. Comment sanctionner un cadre coupable d’enrichissement illicite quand ce dernier mettait à flot les caisses du parti tout en étant très généreux avec ses supérieurs hiérarchiques ? Sans être un économiste, notre maigre expérience nous enseigne que l’un des critères de la performance d’une entreprise, c’est de nommer des hommes qu’il faut à la place qu’il faut en leur accordant les coudées franches afin de pouvoir les juger sur le bilan des objectifs assignés. Au Mali, hélas, le bilan, c’est l’apport d’un DG ou d’un PDG au financement des activités de la chapelle politique et à l’enrichissement illicite des ses supérieurs hiérarchiques.

L’autre fautif, c’est le nouveau PDG ! Comment accepter un poste où on n’a même pas la liberté de choisir ses collaborateurs ? C’est comme ces ministres qui n’ont aucune mainmise sur leurs cabinets respectifs, car composés de gens parachutés par le parti ou par des conseillers à la Présidence et à la Primature. Depuis la fin de la première République, le Mali est malade de ses cadres qui préfèrent sacrifier leur honneur et leur dignité à la démission d’un poste où ils n’ont en réalité aucune responsabilité. Une situation qui s’est malheureusement accentuée avec l’avènement de la démocratie qui fait que l’appartenance à un clan ou à une chapelle politique est plus importante que la compétence, l’expérience et le patriotisme dans le choix des dirigeants des services, sociétés, directions… Comment peut-on accepter un poste en étant conscient qu’on ne serait utilisé «que» comme une marionnette et, pire, un faire-valoir ? Un cadre qui se respecte, qui respecte son pays et se soucie réellement de son développement, peut-il se contenter du titre d’une fonction et accepter d’être dépouillé de toutes ses responsabilités ? Est-ce cela réellement faire de la politique ?

Oui, le Mali est malade de ses intellectuels et surtout de ses cadres qui sont en majorité des larbins, des béni-oui-oui, prêts à vendre leur âme au diable pour des titres pompeux et les avantages financiers et matériels de ministres, PDG, Directeur général… Des gens qui n’entreront jamais dans l’histoire de leur direction ou de leur entreprise à plus forte raison celle de ce pays comme des patriotes qui ont joué leur partition dans son développement. Ces coquilles vides sont comme ces ministres dont les discours sont truffés des «au nom du Président de la République», «conformément à la vision du Chef de l’Etat»… Et cela est propre à tous les régimes qui se sont succédé depuis 1992. Une litanie dont on n’a pas besoin puisque tout le monde sait qu’un gouvernement est formé pour traduire en réalisations concrètes la vision du président de la République, son projet de société. Et d’autant plus que la cohabitation encore loin d’être une réalité de notre démocratie avec tous les partis influents qui cherchent à se faire inviter à la gestion du gâteau national que de défendre une ligne politique claire et nette !

La lourdeur administrative tant dénoncée dans notre pays est en partie liée à ce genre de comportement qui fait que, pour prendre une décision, un subalterne doit tenir compte de l’avis de son directeur, qui demandera celui du Secrétaire général, lui aussi lié à l’aval du ministre… Ce dernier, même dans son domaine de compétence, n’agira que sous le couvert du Premier ministre ou du président de la République. L’esprit d’initiative est méconnu dans l’administration malienne où l’on gobe tout ce que ce que le Chef fait ou dit, même si on est convaincu que c’est une erreur ou conscient des conséquences dramatiques de ces actes ou décisions. Le Mali fera un grand pas vers la bonne gouvernance et le développement socioéconomique, quand nous, cadres du pays, comprendrons que nous devons d’abord mériter de la patrie et non des parrains ou de chapelles politiques. Mériter de la patrie, ce n’est pas se contenter des coquilles vides, mais assumer de vraies responsabilités pour être jugé sur son bilan. À défaut, il faut décliner l’offre ou démissionner en refusant de se faire passer pour une marionnette !

Hamady TAMBA

Source : Le Reporter

Categories: Afrique

Mali : Sans Tabou: autorités intérimaires, le nouveau dilatoire de la CMA

Wed, 19/10/2016 - 10:23
Archive En application de l’Entente du 19 juin 2016 qui prévoit des collèges transitoires dans les régions de Taoudenit et Ménaka ainsi que la nomination de conseillers spéciaux auprès des représentants de l’État dans ces régions, dans le souci de faire avancer le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, le Conseil des ministres, en sa session extraordinaire du vendredi dernier, a adopté, deux projets de décret qui font déjà l’objet de contestations au sein de la CMA.

À peine la nouvelle tombée, des voix se sont fait entendre contre cette décision du gouvernement qui n’est qu’un dispositif de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. En effet, le premier porte sur la nomination des membres de l’Autorité intérimaire des régions de Tombouctou, Gao et Kidal et des membres du Collège transitoire des régions de Ménaka et de Taoudénit, tandis que le second est relatif à la nomination des conseillers spéciaux auprès des représentants de l’État dans ces régions.

Le gouvernement, dans son argumentaire, estime que la mise en place des autorités intérimaires et des collèges transitoires contribuera au renforcement des services sociaux de base dans les régions concernées et à la préparation du retour, de la réinstallation et de la réinsertion des réfugiés et des populations déplacées.

Par contre, l’adoption de ces projets de texte a créé un tollé au sein de la CMA, cet ex-mouvement rebelle qui s’est toujours illustré par la contestation, le dilatoire dès les premières heures des pourparlers jusqu’à l’aboutissement du processus d’Alger. En fait, pendant que les Maliens s’interrogent sur l’opportunité de cette mesure gouvernementale en cette veille des élections communales, si ce n’est « des yeux doux des pouvoirs publics » à l’endroit des ex-rebelles, c’est au sein de la CMA encore que des voix s’élèvent contre une avancée de la mise en œuvre de l’accord pour la paix.

Selon des sources concordantes, des composantes de la CMA contestent et protestent contre la décision du gouvernement et menacent même de tout mettre même en œuvre pour bloquer le processus si leurs préoccupations n’étaient pas prises en compte. Les responsables des composantes de la CMA qui s’opposent à la mesure reprochent au directoire du mouvement leur non-concertation préalable. Ils sont 4 groupes armés de la CMA, à savoir (des dissidents du MNLA, de la CPA, de la CMFPR-II et du MSA), à rejeter la liste des représentants et dénoncent « un choix sélectif et non consultatif ». Pour leurs responsables, « le décret n’engage pas la majorité de la CMA ».

Ces frondeurs de la CMA disent ne pas comprendre pourquoi « un Conseil des ministres extraordinaire a été réuni si soudainement pour faire passer un décret, une réunion de consultation sur les autorités intérimaires était prévue pour hier lundi.

En effet, si les responsables du MNLA et du HCUA approuvent les choix et évoquent «une lueur d’espoir», le porte-parole des groupes dissidents émet des menaces en déclarant : « Je vous informe solennellement, la CMA ne fera ni DDR ni cantonnement ni patrouilles mixtes sur la base de ce décret. Il doit être revu, il doit être concerté, il doit être consultatif. Un accord ne sera pas mis en œuvre par des autorités intérimaires qui nous ont été imposées en tant que majorité écrasante de la CMA. Nous ne sommes pas sous la tutelle d’une région quelconque, encore moins d’un mouvement quelconque venu de Kidal ou d’ailleurs ».

Par contre, l’un des partisans de ceux qui sont favorables à l’adoption des projets de textes, est on ne peut plus clair: «Cette décision était attendue depuis très longtemps, pas seulement par les parties signataires, mais également par la communauté internationale qui commençait un peu par s’impatienter. Donc, la décision du gouvernement est à saluer, ça prouve sa volonté cette fois-ci de prendre le taureau par les cornes. Ça prouve également qu’on veut aller rapidement dans la mise en place des dispositions de l’accord».

Du côté des pouvoirs publics, l’on estime, de source crédible, qu’il s’agit là d’une guerre de cuisine interne de leadership et de positionnement dans laquelle le gouvernement n’entend pas fourrer son nez.

Par Sékou CAMARA

Source : Le Matin

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RD Congo: l’appel de l’opposition à une « ville morte » largement suivi à Kinshasa

Wed, 19/10/2016 - 10:23

L’appel de l’opposition congolaise à une journée « ville morte » pour exiger le départ du président Joseph Kabila en décembre était largement suivi à Kinshasa mercredi matin, selon des journalistes de l’AFP et des témoins.

A 06h00 (05h00 GMT) les rues des quartiers nord de la capitale de la République démocratique du Congo étaient totalement désertes, alors qu’elles sont d’habitude déjà bien animées.

Dans le quartier chic et administratif de la Gombe régnait un silence inhabituel pour cette mégapole de quelque 10 millions d’habitants.

Plus au sud, dans le quartier de Kasa-Vubu, les seules âmes qui vivent sur la place des Victoires, centre de la vie kinoise, étaient une cinquantaine de policiers.

La police était d’ailleurs déployée en nombre autour de plusieurs endroits stratégiques, comme le Palais du peuple (Parlement) et plusieurs camps militaires. Les journalistes de l’AFP ont également vu une jeep militaire et une dizaine de soldats postés à un rond-point.

Sur le plan commercial, la seule activité visible étaient celle des « mama ya mapa », vendeuses qui arpentent les rues avec une bassine chargée de pains sur la tête.

Les transports en communs privés (minibus « 207 ») étaient invisibles et la circulation en général quasi-inexistante. Les bus publics qui roulaient le faisaient pratiquement à vide.

Des témoins joints dans plusieurs quartiers du centre du sud et de l’ouest de la capitale ont dressé un tableau de la situation similaire.

Rues désertes également dans le quartier populaire de Limete (est), où se trouve le siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti autour duquel s’est constitué en juin un « Rassemblement » contre le président Kabila.

Une barricade non gardée coupait la route peu avant la résidence du vieil opposant Étienne Tshisekedi, fondateur de l’UDPS.

Vers 07h00 (06h00 GMT), on ne voyait aucun enfant alors que les rues sont habituellement envahies d’uniformes bleu et blanc se rendant à l’école.

Le Rassemblement a appelé à une journée « villes mortes » sur tout le territoire congolais mercredi pour adresser un « carton jaune » à M. Kabila.

Le mandat du chef de l’État expire le 20 décembre mais celui-ci ne donne aucun signe de vouloir quitter le pouvoir alors que la Constitution lui interdit de se représenter.

Mardi, la majorité et une frange minoritaire de l’opposition ont signé un accord à l’issue de pourparlers qualifiés de « dialogue national » renvoyant l’élection présidentielle à une date non-déterminée d’avril 2018 et le maintien de M. Kabila à son poste jusqu’à la prise de fonctions de son successeur.

Categories: Afrique

Mali : Décentralisation et réforme de l’Etat: le courage politique de l’Etat salué

Wed, 19/10/2016 - 10:14
Le ministère de l’Administration territoriale, la décentralisation et de la réforme de l’État, en partenariat avec l’Institut français du Mali(IFM), a organisé, jeudi dernier, une conférence-débat sur le processus de la réforme de la décentralisation en lien avec la mise en œuvre de l’accord et le processus de stabilisation de notre pays. Un débat d’idée qui a permis au chef du département, Mohamed Ag ERLAF, de souligner des avancées, mais aussi des défis dans notre processus de décentralisation, à l’Institut français du Mali. Comment passe-t-on d’un État très centralisé à une architecture confiant plus de pouvoir au niveau local ? Quels bénéfices attendre de la décentralisation et quels risques faut-il prévoir et limiter ? En quoi la décentralisation est-elle facteur de paix et de développement ? Où en sont les autres pays d’Afrique ? Voilà autant d’interrogations et de préoccupations auxquelles le ministre de l’Administration territoriale, la décentralisation et de la réforme de l’État, Mohamed Ag ERLAF, qui était entouré de 3 experts, a tenté de donner des réponses au cours de cette rencontre. Cette conférence était animée par 3 experts, à savoir : le président du Conseil régional de Tombouctou, El Hadj Mohamed IBRAHIM ; le français Denis GOURNAY, Conseiller du ministre de la décentralisation et de la réforme de l’État ; le Directeur du Programme d’appui à la décentralisation et la réforme de l’État (PADRE), le Camerounais François MENGUELE, etc.

La rencontre a été aussi marquée par la présentation d’un film documentaire sur le thème : « Le Mali, la décentralisation en marche ». Elle a été un cadre d’échanges sur la vision politique et les stratégies engagées par l’État pour l’approfondissement de la décentralisation dans le cadre de sa contribution dans la lutte contre la pauvreté. La rencontre a aussi été un haut lieu d’illustration d’initiatives prises dans le cadre de la mise en œuvre de la décentralisation ainsi que les préoccupations portées par les acteurs locaux au quotidien, à travers 3 films.

Selon les conférenciers, la crise politique et sécuritaire que notre pays a connue en 2012 a eu le mérite de révéler la dimension politique de la décentralisation et la nécessité de renforcer ce processus afin de relever, dans le cadre de la refondation de l’État, les défis liés au développement, à l’unité nationale et à l’intégrité du territoire. Aussi, la mise en œuvre efficiente de la décentralisation est-elle devenue une option incontournable au Mali en vue d’une meilleure gouvernance.

Le consensus politique
Le consensus politique pour une « décentralisation renforcée », dégagé par les États généraux de la décentralisation tenus en octobre 2013, met la régionalisation au centre de la décentralisation et du développement institutionnel au Mali. Ainsi, le gouvernement du Mali, fort des conclusions des États généraux sur la décentralisation de 2013 et des dispositions de l’accord pour la paix et la réconciliation, a engagé un processus de réforme de la décentralisation fondé sur la régionalisation, a indiqué le conférencier. Cette réforme vise, selon les experts, à mettre le développement régional au cœur de la politique de décentralisation, avec comme objectif, la création des richesses, la solidarité et le développement régional.
La politique de décentralisation au Mali apparaît aux yeux de nombre d’observateurs comme une des plus audacieuses en Afrique, en raison du nombre très élevé d’institutions créées : simultanément 682 nouvelles communes (en plus des 19 déjà existantes), 8 régions et le district de Bamako, en 1999. Cette volonté des autorités s’est exprimée dans la constitution de 25 février 1992, avec le choix de la décentralisation (libre administration) érigée en mode de gouvernance des collectivités territoriales et qui repose surtout sur un arsenal d’instruments législatifs et règlementaires ainsi que sur l’existence de 761 collectivités territoriales (703 communes, 49 cercles, 8 régions et le District de Bamako)

Les raisons de la réforme
Depuis sa mise en œuvre en 1999, la décentralisation peine à jouer pleinement son rôle. Le document-cadre de politique de décentralisation (DCPND) pour la période 2015-2024 traduit les orientations fortes du gouvernement en matière de renforcement de la décentralisation, fondées sur les conclusions et les recommandations des états généraux de la décentralisation. Fortement inspiré du Document de stratégie et plan d’actions prioritaires pour la mise en œuvre des recommandations des états généraux de la décentralisation, adopté par le gouvernement en mars 2014, il met en cohérence et en synergie les dynamiques en cours et définit le cadre de mise en œuvre des initiatives en faveur de la décentralisation.

Pour justifier la réforme, il faut noter que les acquis de la décentralisation en matière de démocratie et de services de base sont certains, mais ils méritent d’être capitalisés et solidifiés, selon les experts. Le processus a besoin d’être relancé, dit-on. Quant aux résultats en matière de développement économique et territorial, ils sont encore attendus, selon beaucoup d’observateurs. En effet, au plan financier, la décentralisation a davantage été portée par les ressources extérieures que par des ressources internes de l’État et des collectivités locales, ce qui pose très clairement le problème de sa viabilité, ont regretté les conférenciers. Ainsi, est-il temps d’aller à l’approfondissement de la réforme en faisant de la région, le niveau le plus pertinent pour coordonner et équilibrer le développement économique du territoire.

La régionalisation, qui fera revivre les territoires, contribuera à promouvoir un développement plus inclusif permettant aux diversités locales et régionales de s’exprimer librement tout en restant ancrées dans un ensemble plus grand qu’est l’État, garant de l’unité et de la souveraineté nationale.
Récemment, l’Accord pour la paix et réconciliation stipule, dans son article 7, la mise en place d’une architecture administrative fondée sur les collectivités territoriales.

Une volonté politique inébranlable
Aujourd’hui, il est clair la volonté politique est là et les orientations stratégiques ont été données pour la réussite de la réforme avec la création de nouvelles régions, la valorisation de la fonction publique des collectivités ; la création des Agences de développement régionale pour accompagner la réforme, s’est réjoui les conférenciers.

Le directeur de la coopération française, Denis GOURNAY, a souligné que la décentralisation s’exerce dans le cadre d’un État unitaire. Selon lui, les collectivités ont des pouvoirs et des compétences limités ou encadrés. Un État qui se décentralise est un État qui, dans sa pleine souveraineté, décide de déléguer certains pouvoirs aux collectivités et peut les reprendre dans le cadre de sa souveraineté. Selon lui, l’État unitaire centralisé ne permet pas au particularisme, aux tendances électorales locales de s’exprimer localement. À cela peuvent s’ajouter la lourdeur administrative et la bureaucratisation, dit-il. C’est pourquoi la décentralisation permet aux collectivités de prendre toutes les initiatives à condition de ne pas violer la loi. La mise en œuvre de la décentralisation se heurte souvent au faible niveau des élus.

Mais pour le conférencier, on ne peut pas se baser sur le moins de qualification des élus pour renoncer à la décentralisation. De son avis, c’est la pratique qui fait davantage évoluer la décentralisation. Pour convaincre les uns et les autres qu’il est important de poursuivre le processus de décentralisation, malgré les faiblesses, le conférencier a fait sien un adage de l’ancien président français, François MITTERAND qui dit : « Il y a toujours un avenir à ceux qui pensent à l’avenir ».

Gestion adaptée aux changements politiques
Le directeur du PADRE, François MENGUELE, a soutenu que la décentralisation apparue au début des années 1990, dans beaucoup de pays ouest-africains, comme la forme de gestion la mieux adaptée aux changements politiques importants, notamment les revendications populaires, qui avaient cours dans ces pays avec l’instauration de la démocratie. Aujourd’hui, la décentralisation existe dans la constitution d’une trentaine de pays africains sur le continent, a expliqué le conférencier. Aussi existe-t-il une charte africaine de la décentralisation. Si la décentralisation existe depuis 1990 sur le continent, M. MENGUELE déplore toutefois un défaut d’appropriation chez les populations. Aujourd’hui, il s’agit, selon le conférencier, pour les pays africains d’aller vers la mutualisation des expériences pour relancer le processus qui semble bien gripper, car la décentralisation est une réforme de société.

Acquis de la décentralisation
Dans son intervention, le président du Conseil régional de Tombouctou, El Hadj Mohamed IBRAHIM, a insisté sur le rôle majeur joué par les collectivités pendant la crise de 2012, notamment au nord du pays. Selon lui, la décentralisation est un projet politique, mais aussi un projet de société. Malgré les tergiversations des acteurs dans le processus, il y a eu, a-t-il, un bond, à la fois, qualitatif et quantitatif dans les collectivités en termes d’infrastructures. Selon lui, il faut profiter de la crise pour sortir de certaines postures. Il faut transférer les ressources financières aux collectivités. Avec la mise en œuvre de la réforme, le Mali fera un bond satisfaisant, est-il convaincu. Il s’agit de refonder l’État, de réinventer le modèle de décentralisation malien, a-t-il indiqué. Avec la signature des contrats plans (État collectivités), du transfert des ressources financières à hauteur de 30 % à l’horizon 2018, la réforme suscite beaucoup d’espoirs chez les acteurs.

Le défi
Pour sa part, le ministre Mohamed Ag ERLAF, indique que le problème de la centralisation peut s’expliquer au Mali par le fait que c’est le courage politique qui pris le pas sur les capacités techniques et financières avec 682 nouvelles communes rurales créées par décision politique. C’est pourquoi, a-t-il expliqué, les premières années de la décentralisation ont été un calvaire, aussi bien pour l’État que pour les collectivités, ainsi que tous les autres acteurs intervenant dans le processus. Selon Ag ERLAF, grâce à la volonté politique et l’appui constant des partenaires, la décentralisation est une réalité au Mali. Dans ses propos, il ressort que, chaque année, près de 200 milliards F CFA sont injectés par l’État et ses partenaires dans les domaines de développement divers.

Pour la ministre, le problème de la décentralisation au Mali, au-delà du faible niveau de transfert des ressources financières, le défi majeur de notre processus de décentralisation reste le citoyen contribuable.

« On ne peut pas continuer à financer notre décentralisation par les contribuables des pays partenaires », a-t-il conclu.

En définitive, ce débat d’idées a permis aux experts de partager leurs expériences avec le grand public en matière de décentralisation, en Afrique et en France.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : InfoMatin

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CPI: l’ancien vice-président congolais Bemba fixé sur son sort

Wed, 19/10/2016 - 09:47

La Cour pénale internationale rend mercredi son verdict envers l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba accusé de subornation de témoins dans le cadre de son procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Jean-Pierre Bemba, ses avocats Aimé Kilolo et Jean-Jacques Mangenda, ainsi que Fidèle Babala, un député du parti Mouvement de Libération du Congo (MLC), sont accusés d’avoir fabriqué ou présenté à la CPI des faux documents afin d’obtenir l’acquittement du chef de guerre. Un témoin de la défense, Narcisse Arido, est également poursuivi.

L’ancien riche homme d’affaires de 53 ans a été condamné en juin à 18 ans de prison pour la vague de meurtres et de viols commis par sa milice, le MLC, en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003.

– ‘Vices de forme’ –

Celui qui est surnommé le « Mobutu miniature » a interjeté appel de sa condamnation fin septembre, dénonçant les « vices de forme » de son procès et évoquant notamment l’arrestation de son avocat durant le procès.

Il s’agit du premier procès pour subornation de témoins de l’histoire de la CPI, lancé après que le bureau de la procureure a reçu un tuyau de la part d’une source anonyme.

La Cour déterminera mercredi si Jean-Pierre Bemba, accompagné de ses conseils, est coupable ou non d’avoir versé de l’argent et donné des cadeaux à des témoins ou de leur avoir promis une réinstallation et une sécurité afin qu’ils donnent de faux témoignages.

Selon l’accusation, huit témoins ont admis avoir menti alors que deux d’entre eux ont été payés quelques heures avant d’embarquer à destination de La Haye, où se trouve la CPI.

L’ancien chef militaire avait « beaucoup à perdre » dans son procès, avait remarqué à la fin du mois de mai Kweku Vanderpuye, membre du bureau de la procureure: « sa fierté, sa stature, sa réputation, son pouvoir politique, la possibilité d’une victoire lors des élections présidentielles, sa liberté ».

Pour la défense, Jean-Pierre Bemba n’a fait que « ce que ceux qui se défendent sont en droit de faire », avait affirmé son avocate Melinda Taylor: « il n’y a rien d’illégal à indemniser les témoins, l’accusation le fait tout le temps. »

Les cinq accusés avaient plaidé non coupable.

« La peine serait prononcée ultérieurement, uniquement si les accusés étaient condamnés », avait indiqué la Cour fin septembre.

Reconnu coupable des crimes de guerre et crimes contre l’humanité en vertu du principe de « la responsabilité du commandant », M. Bemba a été condamné à la peine la plus lourde jamais imposée par cette juridiction, fondée en 2002 pour juger les pires crimes commis à travers le monde. Ce jugement était également le premier de la Cour à avoir mis l’accent sur le recours au viol comme crime de guerre.

Categories: Afrique

RD Congo: amour et kalachnikovs au secours des gorilles des montagnes congolais

Wed, 19/10/2016 - 09:45

Des kalachnikovs et de l’amour : dans le parc des Virunga, en République démocratique du Congo, l’union des extrêmes sert de recette à un programme de protection des gorilles qui porte ses fruits.

Menacés de disparition, les derniers gorilles des montagnes vivent aux confins du Congo, du Rwanda et de l’Ouganda.

Du côté rwandais ou ougandais, ils sont plutôt en sécurité, mais leurs congénères du parc national des Virunga, la plus ancienne réserve naturelle d’Afrique, de l’autre côté de la frontière, sont exposés aux mêmes fléaux que leurs cousins humains : la violence armée qui déchire depuis plus de vingt ans la province du Nord-Kivu, dans l’Est du Congo.

Pour les protéger, des gardes-nature armés de kalachnikovs et d’une mitrailleuse lourde patrouillent dans le parc des Virunga.

« Chaque matin, on va en forêt la peur au ventre, mais avec courage et enthousiasme pour protéger les gorilles », déclare Innocent Mburanumwe, conservateur principal du secteur sud du parc, à la tête d’une patrouille.

De fait, le tourisme a repris dans le parc depuis la chute fin 2013 d’un groupe rebelle, mais des groupes armés y restent présents, qui prospèrent notamment grâce au commerce du charbon de bois et en brûlant des hectares entiers de forêt équatoriale dans la zone d’habitat naturel du gorille de montagne.

Les grands singes sont aussi victimes de réseaux de braconniers qui cherchent à s’emparer des bébés gorilles pour les vendre comme animaux de compagnie en Asie, quitte à tuer les adultes qui les protègent.

Les gardes des Virunga ont payé un lourd tribut à la protection de la nature depuis le début de la première des deux guerres qui ont dévasté le pays entre 1996 et 2003. « Environ 130 » d’entre eux y ont laissé la vie, rappelle M. Mburanumwe.

Mais leur sacrifice, couplé aux efforts des autorités, n’a pas servi à rien: l’effectif des gorilles des montagnes a quadruplé en dix ans, passant de 200 à 880, selon le dernier recensement en juillet, se réjouit M. Mburanumwe.

– Sentiments paternels –

En pleine jungle, un réseau de caméras camouflées permet d’identifier ceux qui s’aventurent sans autorisation dans le périmètre de protection des gorilles. Les photos des suspects sont affichées devant les églises des villages en bordure du parc et dans ses environs.

La direction du parc s’appuie aussi sur l’autorité des chefs coutumiers et des responsables religieux locaux pour « sensibiliser » la population sur l’importance de la protection du parc des Virunga, classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.

Et les gardes-parc assurent une surveillance vétérinaire des singes, auxquels ils prodiguent des soins en cas de besoin.

A Rumangabo (50 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu), quatre gorilles sont accueillis au « sanctuaire de Senkwekwe », un espace clos d’un hectare et demi.

Deux sont des rescapés d’un massacre de gorilles en 2007 et les deux autres ont été ramenés par des riverains après le décès de leur mère respective, explique M. Mburanumwe.

Maïsha, Matabishi, Ndakasi et Ndeze, les quatre gorilles orphelins, répondent à l’appel de leur nom et ont tissé des liens affectifs avec les gardes-parc qui les nourrissent trois fois par jour.

Ici, hommes et bêtes jouent ensemble et partagent de nombreux câlins. Les gardes communiquent avec les gorilles en poussant des cris stridents. Nous prenons « soin des gorilles comme de nos propres enfants », assure tout sourire l’un deux, André Muhindo Bauma.

– « Danger critique » –

En 2012, la mort de Kaboko, l’un des jeunes pensionnaires du « sanctuaire » avait endeuillé toute l’équipe de ce centre dont la devise pourrait être « chaque vie compte ».

Équipé de matériel médical, la clinique du sanctuaire vient aussi en aide à des gorilles des plaines, pris en charge par un autre programme de conservation installé au Nord-Kivu.

Le gorille des plaines (ou gorille de Grauer), une sous-espèce du gorille de l’Est, a été classé « en danger critique d’extinction » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en septembre — tout comme l’était déjà depuis 1996 le gorille des montagnes, l’autre sous-espèce du gorille de l’Est.

Au total, il reste moins de 5.000 gorilles de l’Est, présents surtout au Sud-Kivu. Leurs effectifs ont fondu en 20 ans, s’inquiète l’UICN.

« La menace la plus grave » qui pèse sur le gorille de Grauer est double, explique à l’AFP Abdourahamane Diallo, représentant de l’Unesco en RDC : il s’agit du développement des « activités minières » (souvent sous le contrôle de groupes armés) dans cette province et de « la chasse ».

La forte poussée démographique dans la région exerce aussi « une constante pression sur l’habitat naturel » des gorilles, relève de son côté Bruno Perodeau, directeur chargé de la conservation en RDC pour l’ONG Fonds mondial pour la nature (WWF).

Pour M. Diallo, l’alerte lancée par l’UICN pourrait être une chance pour les gorilles de Grauer si elle entraîne « une bonne sensibilisation du gouvernement [congolais], des partenaires [étrangers] et des riverains », comme cela a pu être le cas pour les gorilles des montagnes.

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Mali : «Une nouvelle grève n’est pas à exclure», dixit Cheick Mohamed Chérif Koné, président du SAM

Wed, 19/10/2016 - 09:31
La  situation se complique  davantage entre  magistrats et  gouvernement. Grève des magistrats et greffiers en perspective ; bras de fer inévitable entre les syndicats du secteur de la justice et l’exécutif… Toutes choses qui constituent de sérieuses menaces à la bonne marche de la République. Cheick Mohamed Chérif Koné, président du Syndicat autonome de la magistrature (Sam), se prête à nos questions sur ces sujets et bien d’autres d’actualité.

Le Reporter : Selon ce que nous apprenons du milieu judiciaire, les acteurs de la justice et le gouvernement seraient en total désaccord, alors que des voix soutenaient que tous les incidents étaient définitivement clos. Qu’en est-il exactement?

Cheick Mohamed Chérif Koné : Certainement qu’un grand nombre de nos concitoyens se fondent sur ces maquillages médiatiques pour dire que les différents problèmes avaient reçu des solutions. À leur place, ma réaction serait la même. En réalité, la situation n’a pas évolué ; elle s’est au contraire  davantage  compliquée. Autant les acteurs de la justice œuvrent pour que notre exécutif soit un des plus performants et respectés que possible, autant celui-ci n’a autre ambition ou plaisir que de nous affaiblir ou de nous voir constamment en difficulté, tant dans l’accomplissement  de nos missions que face à nos concitoyens. Tout Malien avisé le sait, et, vous ne me direz pas le contraire. Face à la forte exigence des citoyens envers la justice, l’on pourrait difficilement admettre que le Mali soit, à présent, le seul pays au monde à n’accorder que seulement 0,50 pour cent de son budget à la justice, en violation des directives de la Conférence des chefs d’Etat de la Cédéao, qui situent le minimum au-dessus de 3%.

Pour notre gouvernement, une telle situation n’empêche pas la République de vivre. Pour nous, elle l’empêche au moins d’avancer ou de bien fonctionner. Plusieurs autres exemples sont révélateurs des hostilités de l’exécutif vis-à-vis du judiciaire. Le bien-fondé et la légitimité de nos revendications ont été reconnus par différentes Commissions mises en place par le gouvernement lui-même.  Contre toute attente et logique, celui-ci argue l’existence de deux syndicats de magistrats comme un obstacle juridique, à la poursuite des négociations, sans pour autant en dire les raisons. Il demande leur fusion en un seul et unique syndicat sous son égide. Au regard des différentes tournures prises, nous sommes aujourd’hui en droit de douter de la bonne foi et de la sincérité de l’exécutif dont les attitudes n’inspirent plus confiance. Il est à rappeler qu’au moment de la prise de fonction de l’actuel ministre de la Justice, les deux syndicats avaient pu faire la synthèse des différentes recommandations qui étaient regroupées dans une seule rubrique. La question de deux cahiers de doléances des magistrats n’était plus à l’ordre du jour, puisque définitivement réglée par les deux syndicats eux-mêmes. Le rapport établi sous l’égide du président de la Cour suprême, avec la participation des différents syndicats, était retenu pour servir de seul document  de travail dans l’examen des points de revendication. Des membres du Cabinet du ministre, encore en place, avaient participé à ces travaux et le rapport avait été rédigé par un représentant dudit Cabinet. Si malgré tout, le ministre soutient avoir des difficultés par rapport à plusieurs cahiers de doléances déposés par les syndicats de magistrats, cela nous surprend. Son Cabinet lui devra des comptes sur ce point.

L’administration étant une continuité, l’on ne pourrait faire table rase de tout. Nous étions dans la logique de voir nos revendications satisfaites, quand le ministre  nouvellement nommé demandait notre accompagnement au Dialogue national pour lui permettre de mieux défendre le bien-fondé desdites revendications qu’il trouvait lui-même légitimes. Malgré les réserves des uns et la réticence des autres, les syndicats ont adhéré au principe du dialogue qui, selon le ministre, devait se dérouler dans un délai de deux mois. Ce qui n’avait pas d’incidence sur le processus de la grève prévue dans trois mois en cas d’insatisfaction. Le rapport finalisé a été officiellement remis. Les points retenus ayant fait l’objet d’accord, ont tenu compte de la forte exigence d’une justice de qualité de nos concitoyens. Ledit rapport a aussi conclu à la nécessité d’améliorer les conditions de vie et de travail des magistrats.

Selon le rapport du Dialogue national pour une Justice de qualité, la satisfaction de ces points, qui s’impose à l’Etat comme une urgence, n’est pas au-dessus de ses capacités. Nous nous attendions à entendre le ministre dire que l’essentiel du travail était fait, celui-ci s’embourbait dans des considérations qui échappent au domaine de l’exécutif. Il pose la fusion des deux syndicats de magistrats comme un préalable et, il  impartissait le délai d’une semaine pour nous exécuter. Par là-même, il provoque un scandale inqualifiable pour avoir largement et gravement outrepassé ses limites. Ceci nous oblige à répliquer tout naturellement pour mieux éclairer les opinions. Nous ne sommes pas disposés à cautionner la politique de remise en cause perpétuelle, de marche à reculons ou d’interminables renvois à la case-départ. Les arguments insoutenables du ministre n’emporteront pas notre adhésion.

La fusion des syndicats de magistrats, posée par le ministre comme préalable à l’examen de vos doléances, est-elle un faux débat, un cheveu qui tombe dans la soupe ?

Le pluralisme syndical qu’il tente de présenter comme un obstacle à l’évolution du dossier, est un principe consacré par les statuts des syndicats de magistrats qui d’ailleurs collaborent harmonieusement dans la dynamique d’une unité d’actions. Nous ne voyons pas, ni de quoi, il voudrait se mêler ici, ni en quoi l’existence de deux syndicats de magistrats pourrait déranger ou créer des soucis à lui couper sommeil !  À entendre le ministre, il faut absolument que les deux syndicats soient d’abord fusionnés en un seul et unique syndicat de magistrats, pour que le gouvernement puisse se prononcer ou réagir. Curieusement, un projet de convention dressé sans la participation d’un des syndicats concernés, était même prêt pour être signé conformément au programme de la cérémonie. Il  aurait plutôt intérêt à s’imposer ce délai pour convaincre le gouvernement à accepter le bien-fondé de nos revendications. Appelé à donner une suite aux revendications syndicales présentées par l’ensemble du corps des magistrats à travers leurs deux syndicats agissant ensemble dans la dynamique d’une unité d’action, il n’a pas à se mêler de ce que nous n’avons pas demandé.

S’agissant des mesures à prendre pour le succès de nos actions, c’est à nous de les apprécier et non pas à un membre du gouvernement d’agir en notre nom ou notre place. Je doute fort bien que la pluralité syndicale consacrée par nos statuts, puisse faire l’objet de préoccupations ou être au cœur des soucis du gouvernement. Nos statuts sont suffisamment édifiants. Si sa stratégie de divertissement est de bonne guerre, le gouvernement aura en face, des interlocuteurs avisés qui se fonderont sur les dispositions constitutionnelles et les textes internationaux auxquels notre Etat s’est engagé au respect, pour se faire entendre. Ces armes juridiques, apparemment simples, qui  lui sont opposables, nous suffiront pour faire adhérer nos concitoyens au noble combat que nous menons pour une justice de qualité et pour l’égalité de tous devant la loi.   Un ministre  aurait du mal à me convaincre que son rôle premier se situe dans la défense des intérêts des syndicats. Bien qu’étant partenaires, nous restons tout naturellement des forces  opposées dont les contradictions et conflits d’intérêts sont facteurs de développement et de progrès social. La démarche du ministre n’est rien d’autre que la mise en œuvre d’une stratégie gouvernementale visant à nous divertir pour nous détourner de l’essentiel.  Tout arrangement obtenu entre magistrats sous la houlette d’un gouvernement est un cadeau empoisonné ; il serait dépourvu de toute sincérité pour des raisons évidentes déjà développées. Accepter ou même se prêter à un tel jeu, serait courir à la perte et compromettrait dangereusement la raison d’être d’un syndicat de magistrats. Pour rappel, il y a tout juste deux mois, le gouvernement avait voulu se servir de l’existence de deux syndicats pour tenter de faire échec à notre grève, avant de se rendre compte que la vitalité de la  solidarité des magistrats était une réalité. Aucun de ses devanciers n’a réussi à briser cet élan de solidarité. Ce n’est pas ce même gouvernement qui cherchera à nous rendre plus forts face à lui et ce, à quelques semaines seulement de la date de départ de la seconde grève projetée.

Nous devons nous enrichir de toutes ces expériences et nous en souvenir pour mieux servir les intérêts du corps des magistrats. Nos mandants sont à bout de patience et attendent aujourd’hui de leurs syndicats des résultats. La crédibilité des responsables syndicaux en dépend. Je ne m’offusquerais pas si le ministre ne nous aidait pas à faire évoluer nos légitimes revendications au nom de la solidarité gouvernementale, malheureusement jusque-là, utilisée comme arme contre la justice. Nous  sommes suffisamment conscients de l’ampleur des enjeux. C’est d’ailleurs pourquoi, avec l’implication de l’ensemble des magistrats, le Sam et le Sylima ont su mettre en place un processus d’unité d’actions syndicale qui fonctionne parfaitement bien.

Pourrait-on conclure que la page des grèves de magistrats est encore loin d’être tournée ?

Nous restons dans une perspective de grève, dans la mesure où nous ne voyons rien de concret du côté du gouvernement, malgré le travail remarquable accompli par les différentes Commissions  qui réunissaient des expertises avérées, qu’il s’agisse des magistrats ou des greffiers. Dans notre préavis de grève, déposé par le Sam, qui avait conduit à la cessation de travail pendant trois jours ouvrables, il était prévu une autre cessation de travail pour une durée de sept jours ouvrables, en cas d’insatisfaction dans un délai de trois mois. Le Sylima, quant à lui, avait suspendu son mot d’ordre en attendant la suite réservée au rapport issu du Dialogue national.

L’implication du président de la République pourrait-elle contribuer à aplanir les difficultés?

Bien évidemment que oui, en  tant que président du Conseil supérieur de la Magistrature et garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Nous ne doutons pas de sa sincérité et de son engagement en faveur des acteurs de la justice. Le problème est que les syndicats n’ont pas accès à lui. Contre toute attente, aucune de nos demandes à lui adressées n’a reçu de réponse, cela depuis 2013. Nous ne le voyons qu’à la faveur de la cérémonie solennelle de la rentrée judiciaire, où les syndicats n’ont pas droit à la parole. Quant aux réunions du Conseil supérieur de la Magistrature, qui devaient être le lieu privilégié pour parler de la situation de la Magistrature, elles ne sont consacrées qu’à des nominations et mutations des magistrats. Le Conseil ne s’est penché sur le dossier de Pléah, que suite à sa saisine par l’Association des procureurs et poursuivants, qui a été soutenue dans sa démarche par Mme la  ministre de la Justice de l’époque. Des contacts avec lui auraient permis de régler un nombre important de difficultés. Comme preuve, quelques minutes d’échange lui ont suffi pour mettre fin à l’injustice inqualifiable dont faisait l’objet feu Diatigui Pléah pendant plus de vingt-cinq ans. Qu’il en soit encore une fois vivement et sincèrement remercié. Le texte de loi sur la Cour suprême a connu son épilogue grâce à son implication   et à la bonne compréhension de l’Assemblée nationale. La loi votée à l’unanimité par les députés a aussitôt été promulguée par le président de la République. La balle est aujourd’hui encore dans le camp du gouvernement qui devra se mettre dans la même dynamique pour accélérer le processus de préparation des textes d’application. À ce niveau, rien n’est encore sûr, au vu de l’hostilité sans cause de cette institution, s’agissant des avantages à accorder à la justice.

Sur un tout autre plan, nous souhaiterions connaître la position du président du SAM sur les dossiers qui défrayent encore la chronique, des affaires qui alimentent l’actualité internationale, entre autres ?

La sentence du TAS contre le bureau de la Fémafoot, suite à la défaillance des pouvoirs publics maliens, suscite des commentaires parfois contradictoires. Dans les affaires concernant Amadou Haya et autres, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, Youssouf Kéita dit Petit Guimba, bon nombre de citoyens voient une instrumentalisation de la justice aux fins de règlements de comptes. La tension qui monte en France entre le président de la République et les magistrats,  la question de participation du Sam à la prochaine rencontre mondiale des magistrats, intéressent également nos concitoyens. Commençant par la Fémafoot, il convient d’apporter quelques précisions. Le volet porté devant la justice ne concerne que la plainte d’un Collectif de responsables et présidents de ligues pour des faits de malversations financières. Sur la base  des renseignements dont je dispose, ce dossier est en train de suivre son cours au niveau du pôle économique et financier. À ce stade, je ne saurais en dire plus. Le deuxième aspect du différend entre les parties est relatif à la saisine de l’Etat par un collectif, suite à des questions de dysfonctionnement des instances nationales de football. C’est ce même différend qui aurait conduit les protagonistes en Suisse devant le Tribunal arbitral du sport. Tantôt, on parle d’une décision susceptible de recours sur la chaîne Africable ; tantôt, de décision irrévocable sans appel sur l’écran de l’Ortm à la faveur d’une conférence de presse. À la lumière des propos recueillis, cet incident entre les responsables de notre football n’aurait pas dû franchir nos frontières s’il n’y avait pas eu complaisance ou laxisme à quelques niveaux au plan national.  C’est ici que le gouvernement aurait dû faire, ses offres de bons offices auprès des protagonistes. Au besoin, il devrait pleinement s’assumer en exerçant les prérogatives qui sont les siennes en cette matière. Le TAS vient de démontrer par cette sentence qu’il est là pour faire appliquer et faire respecter les règlements régissant le fonctionnement des instances de  football, en cas de défaillance des Etats. Quoiqu’il en soit, nous n’avons autre choix que d’assumer les conséquences du laxisme, de la complaisance et pourquoi pas de la corruption. Nous devons en tirer des enseignements. Entre deux maux, il faut choisir le moindre. En refusant de nous soumettre au verdict du TAS, le Mali pourrait s’exposer à des sanctions plus graves. En l’exécutant même partiellement, les risques de sanction demeurent. Je sais que le gouvernement saura prendre ses responsabilités pour éviter que notre football  sombre dans le chaos, du fait de l’entêtement de quelques-uns. Concernant le dossier de la procédure suivie contre Amadou Haya Sanogo et autres, s’il y a retard ou lenteur dans son évolution, voire enlisement de la procédure, c’est le gouvernement qui devrait aujourd’hui en répondre, et non pas les juges. Le dossier doit passer devant les assises, conformément au code de procédure pénale et, c’est au gouvernement qu’incombe l’obligation de mettre à la disposition des juges les moyens nécessaires à l’organisation d’une session d’assises. C’est à ce niveau que se situe justement le blocage du dossier. Les magistrats ont terminé l’instruction préparatoire, la chambre d’accusation a rendu son arrêt. Nous avons des magistrats  disposant de connaissances juridiques solides reconnues,  psychologiquement bien préparés pour examiner le dossier au fond ; aussi des avocats talentueux et engagés. La longue détention d’Amadou Haya et de ses coaccusés, malgré leur couverture par la présomption d’innocence, alimente aujourd’hui des débats juridiques. Si les magistrats sont tenus au respect du délai raisonnable. Ce principe s’impose également au gouvernement. Certes, il importe de sauvegarder l’ordre public, cependant des principes fondamentaux de droit ne sauraient être  ignorés ou sacrifiés au nom de ce souci. Il urge aujourd’hui que ce dossier soit soumis à la connaissance de la Cour d’assises pour éviter toute autre complication juridique. Les deux derniers dossiers pendant devant la justice et auxquels vous faites allusion, m’amènent tout d’abord à dire que lorsque l’exécutif s’évertue à donner l’impression que la justice est un service aux ordres, il y a forcément des problèmes  de tous ordres. De par les critiques enregistrées, il ressort que des situations de ce genre aient été mises en relief, relativement à ces  dossiers. Par rapport à l’affaire Ras Bath, qui à ce stade se trouve devant le juge d’instruction. À travers différentes émissions, un grand nombre de nos concitoyens dénoncent une forme d’acharnement du pouvoir contre un citoyen ; ils expriment leur impatience, voire des doutes quant à l’impartialité des juges. Les acteurs de la justice sont parfaitement conscients des enjeux de cette affaire. Au-delà de l’ampleur considérable prise par le dossier et les vives passions qu’il alimente,  la procédure suit son cours normal. Je suis convaincu que les juges s’assumeront en prenant leur responsabilité, quelque soit ce que leur décision coûtera. Je puis vous assurer que les juges ne se laisseront influencer ni par le gouvernement, auquel ils n’ont aucun compte à rendre, ni par les partisans de la personne mise en cause, contre lesquels ils sont légalement protégés. Les uns et les autres devraient pouvoir dépasser les ressentiments contre la justice et de faire confiance aux juges qui en ont ou qui en auront la conduite de la procédure. Les mesures prises entrent dans les prérogatives du juge qui est aussi chargé de veiller à la préservation de l’odore public ; c’est à lui seul de les décider.  Elles peuvent être levées à tout moment, soit d’office par le juge lui-même, soit à la demande de la partie qui en fait l’objet. Elles ne devraient donc pas heurter le bon sens.

Dans l’affaire du comédien Youssouf Kéita dit Petit Guimba, qui  bénéficie au-delà de la matérialité des faits, de la présomption d’innocence, j’estime que les magistrats se sont pleinement assumés. Les faits qui lui sont reprochés sont des actes matériels suffisamment graves, des coups ayant occasionné des blessures et une incapacité de travail pour la victime. Ce cas étant une atteinte à l’intégrité physique de la personne humaine, je ne vois pas en quoi son placement sous mandat de dépôt pourrait être perçu comme un excès de la justice à son égard. La justice doit être rendue avec équité et nous devons être conséquents dans la lutte contre l’impunité. L’on ne pourrait vouloir une chose et son contraire.

Et sur la situation qui prévaut en France entre le président français et les magistrats ?

Le SAM et tous les syndicats ou associations membres de l’Union Internationale des Magistrats  partagent les mêmes valeurs et défendent les mêmes causes, notamment le respect du principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire. À ce jour, nous sommes en contact permanent avec le collègue Christophe Regnard, premier responsable syndical des magistrats de France qui préside le Comité de relecture de la Charte universelle du juge, dont le Mali est membre en tant que représentant de l’Afrique. Les propos tenus par le président de la République, François Hollande, sont bouleversants, voire inadmissibles. Nous sommes d’ailleurs heureux d’apprendre que l’auteur de ces propos se soit  confondu en excuses, tout en faisant son mea-culpa. Nous exprimons notre solidarité à nos collègues de France qui sauront trouver les meilleurs moyens pour tenir tous, gouvernants aussi bien que gouvernés,  au respect de la légalité constitutionnelle et de l’équilibre institutionnel.

Qu’en est-il de la participation du SAM à la prochaine rencontre mondiale des magistrats prévue à Mexico au Mexique ?

Notre pays n’y sera pas présent du fait des gouvernements successifs qui,  délibérément, ont suspendu toute aide financière au SAM, contrairement aux engagements pris avant notre admission au sein de l’UIM qui remonte à plus de vingt ans. La rencontre de cette année se tiendra effectivement à Mexico au Mexique du 22 au 26 octobre, donc dans quelques jours. Étant à une  année élective et de prises de décisions importantes, notre présence y était vivement attendue. Le SAM s’était porté garant  auprès du Conseil central en faveur de quelques associations membres et de quelques associations candidates à l’admission.  Notre demande d’appui, n’ayant pas reçu d’échos favorables auprès du gouvernement, le SAM y sera par l’UNAMACI de la Côte d’Ivoire pour éviter toute sanction.

Sinaly KEÏTA

Source : Le Reporter

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Nigeria: 21 lycéennes de Chibok libérées par Boko Haram

Thu, 13/10/2016 - 23:36

Vingt-et-une lycéennes de Chibok, enlevées par Boko Haram il y a plus de deux ans, ont été libérées par leurs ravisseurs jeudi après des négociations entre le gouvernement et le groupe jihadiste nigérian facilitées par la Suisse et le Comité international de la Croix-Rouge.

Qualifiant cette libération « d’importante », les autorités espèrent que cette nouvelle étape aidera à retrouver les 197 autres jeunes filles toujours entre les mains de Boko Haram depuis avril 2014.

« Ce n’est qu’une première étape, et nous pensons que cela nous conduira à libération de toutes les filles », a déclaré le ministre de l’Information, Lai Mohammed à Abuja.

« Cela ne veut pas dire que nous mettons fin aux opérations militaires, mais cela pourrait être une autre manière de conduire les contre-offensive dans cette guerre contre la terreur », a-t-il ajouté, alors que l’armée nigériane n’a toujours fait aucune déclaration publique.

La présidence a affirmé dans un communiqué que cette libération avait eu lieu après des négociations entre Boko Haram et le gouvernement nigérian, facilitées par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et le gouvernement suisse.

« A la demande du gouvernement nigérian, la Suisse a facilité les contacts entre les autorités et les intermédiaires de Boko Haram (…).

La Suisse s’y est engagée sur des bases humanitaires », a déclaré Pierre-Alain Eltschinger, porte-parole du département fédéral suisse des Affaires étrangères.

Les lycéennes ont été échangées contre quatre combattants de Boko Haram dans la ville de Banki, à la frontière du Cameroun, selon des sources locales.

« Les filles ont été amenées à Kumshe, à 15 km de Banki (…), vers 3 heures du matin. Les quatre combattants de Boko Haram sont arrivés à Banki depuis Maiduguri dans un hélicoptère de l’armée et ont été conduits à Kumshe dans des véhicules du CICR », a rapporté une source proche du dossier à l’AFP.

La présidence avait révélé le mois dernier que de précédentes négociations avec Boko Haram avaient échoué, notamment à cause des récentes divisions à la tête du groupe islamiste ou parce que le gouvernement était réticent à accéder aux demandes du groupe.

Le ministre de l’Information a été catégorique: « Ce n’était pas un échange ».

– Signe encourageant –

Parmi les 276 lycéennes enlevées par Boko Haram le 14 avril 2014, 57 avaient réussi à s’échapper juste après le rapt, et l’une d’entre elles a été retrouvée par l’armée au mois de mai, avec son mari, un combattant, et leur enfant âgé de 4 mois.

Relayé par les médias du monde entier, ce kidnapping de masse a provoqué une vague d’indignation massive, notamment sur Twitter sous le hashtag #Brinbackourgirls (« Ramenez-nous nos filles »), relayé jusqu’à la Maison Blanche par la première dame, Michelle Obama.

Le retour des « filles de Chibok » avait été l’un des points forts de la campagne du candidat Muhammadu Buhari, finalement élu en mai 2015. Le président a depuis lors essuyé les critiques pour n’avoir pas réussi à les retrouver.

Il s’est dit heureux de la libération de 21 lycéennes, jeudi, avant de s’envoler vers l’Allemagne, notamment pour demander un soutien financier et logistique, alors que le Nord-Est est totalement détruit par la guerre et que la situation humanitaire est catastrophique.

Les lycéennes libérées sont attendues à Abuja, où elles recevront un suivi médical et psychologique, mais où leur identité devra être confirmée par leur famille avant d’être dévoilée à la presse.

Même si cette annonce est un signe encourageant, les experts soulignent que Boko Haram est toujours une force relativement importante et divisée en plusieurs factions ennemies qui se déchirent pour le contrôle de la région.

Mercredi, une bombe a fait huit morts dans une gare routière de la capitale du Borno, Maiduguri.

« C’est effectivement une avancée positive, mais je pense que nous devons rester réalistes », explique à l’AFP Omar Mahmood, chercheur pour l’Institute for Security Studies.

« Ils sont toujours en mesure de conduire des attaques, nous l’avons vu à Maiduguri », hier (mercredi).

L’insurrection de Boko Haram a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.

Categories: Afrique

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