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Updated: 1 month 4 weeks ago

Mali : Le ministère des transports au centre d’un détournement de véhicules mis en reforme à l’ANAC

Fri, 09/12/2016 - 11:38

Le ministère des transports a initié courant cette année une réforme des véhicules du département dont 11 de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC). Le comité syndical de l’ANAC s’insurge contre la grosse magouille qui a entouré la répartition de ces véhicules reformés.

Dans le cadre de cette réforme des véhicules, le ministre des transports a mis en place une commission. Mais des irrégularités évidentes ont, malgré tout, terni toute la procédure de répartition des 11 véhicules concernant l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC).

Les véhicules de l’ANAC ont été attribués par le secrétaire général du ministère des transports Makan Fily Dabo. Ce dernier a donné une 4×4 à sa secrétaire particulière Nasoum Sidibé et une autre 4×4 à la secrétaire particulière du ministre, la nommée Naba Keita qui est la fille de Nakoma Keita. Au total, le Segal a donné 6 véhicules 4×4 de l’ANAC à l’entourage du ministre des transports. Pour camoufler les documents à l’ANAC le Segal a donné une 4×4 à l’adjoint du Directeur de l’ANAC Ibrahim Traoré qui était chargé de dissimuler les informations à l’ANAC.

Après vérification, la direction de l’ANAC a décelé le caractère faux de la dite reforme car les véhicules de l’ANAC ne figuraient pas sur la liste des véhicules à reformer du ministère des Domaines de l’Etat de cette année.

Pour justifier toujours la fraude les auteurs ont scanné la décision du ministre des Domaines de l’Etat pour ajouter les véhicules de l’ANAC.

Compte tenu de la fraude constatée le directeur de l’ANAC a refusé de livrer lesdits véhicules malgré l’instance du ministère des transports.

Le syndicat une fois informé a soutenu le directeur dans sa prise de décision. Pour obliger le directeur à délivrer les véhicules, le ministère a requis les services du commissaire-priseur Maitre Aly Dioro Cissé qui aussi a sollicité des policiers pour l’exécution des bons d’enlèvement des 11 véhicules.

Grace à la détermination du comité syndicale, malgré l’usage de la force, les véhicules n’ont pas été enlevés par les bénéficiaires. En guise de représailles, madame la ministre des transports a initié une décision pour demander l’annulation du décret de nomination du directeur Salif Diallo.

Pour ce faire, le syndicat national du transport et le syndicat de l’aviation civile se proposent d’aller en grève illimitée pour annuler cette décision.

Selon une source le ministère des transports a reformé environ une soixantaine de véhicules. Tout le cabinet du ministre de plusieurs homme politiques ont bénéficié soit directement, ou par un prête-nom de ces véhicules reformés qui sont en grande partie des 4×4.

La rédaction

© maliactu.net

Categories: Afrique

Egypte: six morts dans une attaque à la bombe au Caire

Fri, 09/12/2016 - 11:34

Six personnes ont été tuées vendredi dans l’explosion d’une bombe près d’un check-point de la police au Caire, ont indiqué les médias d’Etat et des responsables.

L’attaque a eu lieu dans le secteur de Talibiya dans l’ouest de la capitale égyptienne.

Sur les lieux, un conscrit de la police gisait sur le sol, face contre terre, selon un correspondant de l’AFP sur place.

Il n’était pas clair dans l’immédiat si les six morts étaient tous des policiers.

L’explosion s’est produite juste après la prière hebdomadaire musulmane du vendredi, au moment où les rues du Caire ne sont pas bondées.

Des groupes extrémistes ont mené de nombreuses attaques contre les policiers et les soldats égyptiens depuis le renversement par l’armée en 2013 du président islamiste élu Mohamed Morsi et la répression qui a suivi contre ses partisans.

La plupart des attaques ont eu lieu dans la péninsule du Sinaï, où sévit la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI). Mais d’autres se sont également produites dans la capitale égyptienne.

Début novembre, un juge égyptien arbitrant l’un des procès de Mohamed Morsi, a échappé à l’explosion d’une voiture piégée au Caire. L’attaque est intervenue quelques jours après l’explosion fin septembre d’une bombe visant un convoi de police au Caire, dans laquelle un passant avait trouvé la mort.

Categories: Afrique

Maroc: près de 400 migrants forcent la frontière à Ceuta

Fri, 09/12/2016 - 11:27

Près de 400 migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont forcé vendredi à l’aube la haute barrière entourant l’enclave espagnole de Ceuta au Maroc, a-t-on appris auprès de la préfecture locale.

Les migrants ont réussi à forcer les portes en deux points de la barrière de six mètres de haut entourant l’enclave, un assaut au cours duquel deux gardes civils et trois migrants ont été légèrement blessés, a précisé à l’AFP un porte-parole de la préfecture.

Categories: Afrique

Maroc: la gratuité de l’école publique fait débat

Fri, 09/12/2016 - 11:07

Bientôt la fin de l’école gratuite au Maroc? L’évocation de la mise en place de frais d’inscriptions pour les élèves les plus aisés de l’école publique suscite une tempête de réactions dans le pays, où le système éducatif est à bout de souffle.

A la mi-novembre, la presse marocaine rapportait que le Conseil supérieur de l’éducation, une institution officielle, avait émis un avis -consultatif- pour mettre fin à la gratuité de l’école publique.

Levée de boucliers immédiate chez les syndicats, les associations de parents d’élève et étudiantes… « Touche pas à mon école! », fustigent des associations, qui crient à la « destruction de l’enseignement public ».

Pour calmer la polémique, le Conseil de l’éducation publie un communiqué assurant que « l’enseignement dans le préscolaire, le primaire et le secondaire collégial restera bien gratuit ». Mais à partir du lycée et jusqu’à l’université, il suggère que « les familles aisées s’acquittent des frais d’inscription », « une forme de solidarité nationale » qui « ne correspond pas au coût réel des études ».

A la télévision publique, le président de cette instance, Omar Azzimane, réitère cette position tout en prenant soin d’expliquer que le Conseil proposait seulement de diversifier les sources de financement en instaurant des frais d’inscription. Une décision qui ne pourra être prise que par l’exécutif, a souligné M. Azzimane.

-‘Solidarité’-

La mesure a la faveur du parti islamiste PJD, à la tête du gouvernement sortant et vainqueur des législatives d’octobre. Lahcen Daoudi, ministre sortant de l’Enseignement supérieur, se dit ainsi « partisan de la solidarité entre les riches et les pauvres ».

« La gratuité n’est pas en jeu, ce sont des frais d’inscription pour faire en sorte que les riches arrêtent de profiter du système », explique M. Daoudi à l’AFP. Il précise toutefois que cette mesure « n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour ».

Les craintes restent néanmoins vivaces du côté des défenseurs de l’école publique. Larbi Habchi, syndicaliste et ancien conseiller parlementaire, voit dans l’instauration de frais d’inscription « une manière détournée de privatiser l’éducation ».

Selon lui, « la gratuité de l’éducation est un acquis qu’il ne faut pas toucher, d’autant plus que la classe aisée et une partie de la classe moyenne ont depuis longtemps déserté l’école publique pour aller dans le privé », souligne-t-il à l’AFP.

« Comment convaincre les citoyens de s’acquitter de frais d’inscription alors que l’école publique produit des chômeurs? Avant de songer à instaurer des frais d’inscription, il faut d’abord mettre en place un système éducatif de qualité, en cohérence avec le marché du travail », poursuit ce syndicaliste.

Pour Nabila Mounib, secrétaire générale du PSU (Parti socialiste unifié, gauche), « l’Etat encourage le privé aux dépends du public », soit un « système à deux vitesses » qui accompagne un « manque de vision et de stratégie ».

– 30% d’analphabètes –

Car l’Education marocaine est au bord de l’implosion: classes surchargées, fermetures en cascade d’écoles, manque criant de professeurs, abandon scolaire, interminable querelle sur l’arabisation… Le taux d’analphabétisme dans le royaume flirte avec les 30%, et une Marocaine sur deux de plus de 15 ans ne sait ni lire ni écrire. Le roi lui-même a vivement critiqué la politique éducative « en butte à de multiples difficultés et problèmes ».

« Le secteur de l’éducation souffre de plusieurs problèmes comme la formation des enseignants, leur nombre et la densification dans les classes », concède M. Daoudi.

L’Etat met pourtant les moyens, avec 25% de son budget -son premier poste de dépense- consacré à l’enseignement. Et il a lancé une « vision stratégique de la réforme de l’éducation » visant « l’édification d’une école de l’équité et de la qualité » d’ici 2030.

Mais les résultats ne sont pas à la hauteur des investissements: le Maroc fait partie des 25 pays les moins avancés en termes de scolarisation, selon l’Unesco.

Les enfants des familles aisées vont dans le privé ou dans les écoles du système français, alors que des dizaines d’écoles publiques sont fermées chaque année, parfois pour laisser place à des projets immobiliers.

L’enseignement privé au Maroc se développe « très rapidement », s’est inquiété le Comité des droits de l’enfant des Nations unies, une privatisation qui risque « d’exacerber les inégalités déjà existantes ».

Categories: Afrique

Mali : Procès d’Amadou Haya Sanogo : «Un espoir et un pas vers la lutte contre l’impunité»

Fri, 09/12/2016 - 11:07
LE COMBAT : Que pensez vous du procès d’Amadou Aya à Sikasso?

Issa Karounga Kéïta: Je pense que ce procès nous donne, en tant que défenseur des Droits humains, beaucoup d’espoir dans le cadre de la lutte contre l’impunité. Mais, je pense que ce procès ne doit pas nous faire perdre de vue, voire oublier les autres graves cas de violation des Droits humains qui ont été commis depuis le début de la crise en 2012 et qui d’ailleurs continuent à être commis.

Trouvez-vous légaux ces multiples reports du procès, Monsieur Kéïta ?

Je pense que c’est normal ; car, c’est un procès, que ce soit le cas d’Amadou Aya ou un autre cas de procès ordinaire, il y a toujours ces choses là qui dépendent, quand même, des moyens de défense des parties au procès. Tantôt c’est la partie civile qui est l’initiateur, tantôt c’est la défense et tantôt même cela dépend de l’attitude des magistrats et des juges qui sont sur l’affaire. Mais, je pense qu’on ne doit pas penser comme si le procès allait se faire en une journée. Mais plutôt, il doit prendre le maximum de temps qu’il faudra pour la manifestation de la vérité. Sur ce, les reports sont, donc, tout à fait normaux.

Issa K. Kéïta, que pensez-vous du transfert de ce procès à Sikasso ?

Je pense que vous-même vous observez déjà la tension qui est au tour de ce procès. Déjà, même à Sikasso où il est transféré, on voit la tension qui le suit. A mon avis, si ce transfert peut contribuer à la manifestation de la vérité je n’y vois pas d’inconvénients. Il faut, vu la situation actuelle du pays, essayer de sauvegarder l’ordre public. Le Mali est en crise ; donc, il ne faut jamais perdre de vue à cela, tout ce qu’on peut faire non seulement pour rendre la justice dans ce pays, mais on ne doit pas aussi oublier de tenir compte de côtés sociopolitiques et économiques de la nation et des citoyens. Car, le pays est toujours en crise.

Que proposerez-vous pour le bon déroulement de ce procès longtemps attendu ?

Ce que moi je proposerais d’abord, c’est de demander au gouvernement de mettre tous les moyens nécessaires à la disposition de la justice. Car, cela est très important pour la tenue correcte et impartiale d’un procès. Que ce ne soit pas seulement pour le cas de Sanogo, qui nous donne de l’espoir, mais, depuis 2012 à nos jours, il y a eu de milliers de Maliens qui ont été victimes de toutes sortes d’actes de violations graves des droits humains ; il y a de très hauts Responsables de l’Etat qui ont été sauvagement tués même à Kidal en 2014 , et les cas de l’insécurité qui est d’actualité un peu partout à travers le pays. Je pense que l’Etat doit essayer de mettre l’accent sur la quiétude et ce n’est pas la position actuelle qui peut favoriser cela. Il lui faut, donc, de mettre des moyens financiers, des moyens matériels et techniques à la disposition de la justice pour qu’elle puisse jouer véritablement son rôle.

Et je demande également à plus de courage à nos magistrats ; parce que, souvent, quand ça ne va pas, même les politiques ont tendance à se rabattre sur eux. Les magistrats sont censés être indépendants et autonomes. Ils doivent toute leur indépendance pour pouvoir faire régner la justice dans ce pays.

Propos recueillis par Sanogo Sheibou : LE COMBAT

Source : Le Combat

 

Categories: Afrique

Le Caire: dans l’enfer des embouteillages, un combat quotidien

Fri, 09/12/2016 - 10:38

Dans un concert de klaxons incessant, Mostafa Ekram affronte chaque jour la frénésie des embouteillages du Caire, les piétons qui traversent à tout moment, les tuk-tuk qui slaloment entre les voitures et même les carrioles tirées par des ânes.

Au volant de son 4X4, en plein coeur de la capitale égyptienne, il évite sans sourciller un tuk-tuk noir, engin motorisé à trois roues, venant en sens inverse.

Une scène familière au Caire, mégalopole de quelque 20 millions d’habitants où le code de la route est rarement respecté et où les embouteillages peuvent durer jusqu’à tard dans la nuit. Le tout sous les yeux de policiers qui semblent dépassés par les évènements.

« J’ai l’impression d’être un prisonnier dans une voiture qui cherche à s’échapper », se lamente M. Ekram, jeune directeur commercial. « Les embouteillages usent ton énergie et ton temps », soupire-t-il.

Quand ils ne sont pas rivés sur leurs portables, les conducteurs font la course aux bus et minibus qui déboulent à toute allure. Souvent, ils évitent de justesse les piétons, parfois les carrioles, le tout en l’absence quasi-généralisée de feux de signalisation et de passages cloutés.

Face au chaos, les autorités ont adopté ces deux dernières années un plan qui prévoit l’installation de caméras à tous les carrefours – achevé à 80% – et de radars sur les routes accidentogènes. Elles étudient aussi la possibilité d’espacer les horaires des fonctionnaires pour alléger la congestion.

Le diagnostic du colonel de police Emad Hamad, un responsable de la circulation, est sans appel: « le principal problème, c’est l’attitude des citoyens », dit-il. « Stationner là où c’est interdit contribue aux embouteillages ».

Car il n’est pas rare de voir un conducteur ralentir pour demander son chemin à son voisin de file, bloquant la route et déclenchant un concert de klaxons. Ou deux chauffeurs de minibus à la traîne pour échanger de la monnaie ou s’offrir une cigarette.

– Transports en commun décrépits –

Selon des chiffres officiels, environ 3,3 millions de voitures circulent dans les rues du Caire. Et malgré le périphérique et un entrelacs d’autoroutes et de ponts construits pour résorber un trafic en augmentation, les bouchons demeurent.

Retards de livraison, gaspillage de carburant… Le problème a coûté au pays quelque 8 milliards de dollars (7,5 milliards d’euros) en 2011, soit 3,6% du PIB, selon la Banque mondiale, un chiffre qui devrait plus que doubler d’ici 2030 selon elle.

Mais Ossama Okail, professeur d’université spécialiste du trafic, doute de l’efficacité des mesures proposées par les pouvoirs publics, qui selon lui ne vont pas « apporter de véritable solution ».

« Le meilleur remède » à la circulation infernale est d’avoir « des transports publics de qualité (…) pour convaincre les gens de les utiliser plutôt que de prendre leur voiture », estime-t-il.

Jusqu’à présent, ceux qui en ont les moyens préfèrent utiliser leur voiture malgré une hausse des prix du carburant, plutôt que d’emprunter des transports en commun décrépits. D’autres utilisent les taxis mais se heurtent aux mêmes problèmes d’embouteillages que les automobilistes.

« Un bus peut transporter 50 passagers, qui occuperaient normalement 40 voitures », plaide M. Okail.

Les autorités prévoient d’étendre le métro du Caire, relativement récent et jusque-là doté de trois lignes accueillant 3,5 millions d’usagers par jour. Mais les bus publics, toujours bondés, sont eux pour la plupart vétustes, brinquebalants et avec des sièges défoncés.

Pour survivre au cauchemar, de plus en plus d’Egyptiens ont recours aux deux-roues.

Heba Essam, 36 ans, employée dans une multinationale, a, elle, trouvé une autre solution: elle travaille deux jours par semaine depuis chez elle. Car lorsqu’elle prend la voiture, elle y passe près de quatre heures par jour.

« Je suis déjà fatiguée quand j’arrive le matin au travail », assure la jeune femme, qui craint aussi les accidents.

En 2015, l’Egypte a connu 14.500 accidents de la route, qui ont fait 6.000 morts et 19.000 blessés, avec en moyenne 17 décès par jour.

Categories: Afrique

Le prix Africa Check décerné à un journaliste ivoirien

Fri, 09/12/2016 - 10:09

Le journaliste ivoirien Anderson Diédri est un des deux lauréats du prix Africa Check 2016 de vérification de l’information en Afrique, avec une enquête sur l’attribution de 11.000 hectares de terres dans le centre-est de la Côte d’Ivoire par l’Etat à une société hévéicole contre l’avis d’une partie de la population.

Les populations sont divisées. Certaines sont favorables au projet d’autres estiment que l’Etat n’avait aucun droit sur ces terres, a constaté l’AFP qui s’est rendue sur place avec le journaliste.

Fruit de « huit mois d’enquête de terrain » selon son auteur, l’article d’Anderson Diédri, publié en février 2016 par le site Eburnie Today, s’intitule +L’Etat ivoirien spolie 11.000 hectares de terres à Famienkro+.

Anderson, 30 ans, est journaliste depuis six ans au quotidien ivoirien le Courrier, mais travaille également à Eburnie Today.

Avec le Camerounais Arison Tamfu – dont l’enquête met en doute la réalité de la distribution gratuite d’ordinateurs aux étudiants de son pays – Anderson Diédri est un des deux lauréats de la 3e édition du prix Africa Check, sélectionnés parmi 130 candidats de 22 pays.

Il est le premier francophone en Afrique à remporter ce prix, doté de 2.000 dollars. « Nos lauréats montrent pourquoi il est si important que les journalistes ne se contentent pas de rapporter les déclarations de personnalités publiques, mais qu’ils les examinent de façon critique, et qu’ils mettent au jour celles qui sont erronées », explique Peter Cunliffe-Jones, directeur de Africa Check, une organisation créée en 2012 par la Fondation AFP.

« Je me suis spécialisé depuis quatre années sur les questions environnementales donc tout ce qui concerne les questions de foresterie et gouvernance foncière », raconte d’une voix passionnée Anderson Diédri à l’AFP.

En janvier, une de ses connaissances lui parle de Famienkro. Anderson s’y rend et commence ses investigations.

Tout est parti de la cession en 2011 par le gouvernement de 11.000 ha de terres des villages de Famienkro, Kofessou et Timbo à la Compagnie hévéicole de Prikro (CHP), filiale du groupe belge Siat (Société d’investissement pour l’agriculture tropicale).

– Deux camps –

A Famienkro, deux camps opposés cohabitent. Les partisans du non menés par le roi Nanan Akou Moro II, 67 ans, et le camp du oui, conduit par le chef du village Issouf Bakary qui n’a pas souhaité se prononcer devant l’AFP.

« Ils nous ont battus, ils ont tué deux d’entre nous. Ils m’ont mis en prison, et ils ont affirmé que la terre ne nous appartient pas et qu’elle est à eux. Même s’ils me tranchent la gorge, jamais je ne vais soutenir ce projet », jure le roi, soutenu par ses proches.

Assis sur une natte au pied du roi, Bakari Seydou ne décolère pas. « J’ai dit +si vous avez acquis la terre, faites-nous voir les documents qui l’attestent. Ils ont été incapables de nous montrer les documents+ », lâche le vieil homme de 90 ans qui dit avoir passé sept mois en prison avec son fils.

Sur la base de la documentation consultée lors de son enquête, le journaliste Anderson Diédri affirme que « l’Etat n’a pas purgé les droits coutumiers alors que c’est la purge des droits coutumiers qui pouvait lui permettre de s’approprier définitivement les terres ».

« Il s’agit bel et bien d’une spoliation. L’Etat a pris les terres des populations, des terres qui ne lui appartenaient pas pour les attribuer à la Compagnie CHC », dit-il.

« Ils ne nous ont pas demandé la terre, ils ne l’ont pas achetée non plus. Ils sont venus avec leurs machines et ont commencé à détruire nos plantations », déplore un autre notable, vêtu d’une grande tunique bleue.

La CHP n’a pas souhaité répondre à l’AFP: « compte tenu du contexte actuel, nous sommes malheureusement tenus de nous astreindre à une certaine réserve ».

Les plantations de la CHP ont aussi divisé le village voisin de Kofessou. La culture de l’hévea « appauvrit la terre, amène la famine. L’installation par la manière forte de la CHC ne nous plaît pas », déclare Okassa Siriki, un jeune qui est passé deux fois par la prison dans le cadre de cette affaire.

Les chef locaux adhèrent eux totalement au projet. « On va avoir au moins 5.000 ha de plantations villageoises », assure Lamine Bakari, notable, qui précise que la CHP a aussi promis de réhabiliter l’école et le centre de santé ainsi que d’amener de l’eau potable au village.

Categories: Afrique

Congrès islamique de Grozny : » le wahhabisme est une dissidence et ne fait pas partie du sunnisme »

Fri, 09/12/2016 - 10:05
Malian religious leader Cherif Ousmane Madani Haidara (L) speaks to Mahmoud Dicko, the head of Mali’s High Islamic Council (HCIM), during a peace gathering organised by non-governmental organisations in Bamako on May 2, 2015 following deadly clashes between Tuareg rebel groups and Malian forces and pro-government militias in the north of the country. AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE / AFP / HABIBOU KOUYATE Le Grand Mufti d’Égypte, le Cheikh Chawki Allam, était présent ce qui donne à cette réunion une importance certaine ; sans oublier le grand Mufti de Damas, le cheikh Abdel Fattah al-Bezm…
Il était temps que cette doctrine criminelle du wahhabisme soit rejetée de la oumma, de la jama3a vu le mal qu’elle produit sur terre, en massacrant des centaines de milliers de musulmans. Rappelons que pour les wahhabites, un centimètre de barbe ou de kamis en plus ou en moins a, à leurs yeux, plus d’importance sur l’échelle de la foi que la pratique de l’usure ou la transformation de la Mecque et de sa terre sainte alentour, en un immense super marché mammonique ! Tout est dit…

« Qui sont les adeptes du sunnisme ou faisant partie de la ‘communauté sunnite’ (Ahl al Sunna) ? » Une question qui s’impose plus que jamais suite à la montée en puissance d’un terrorisme-takfiriste-wahhabite qui prétend représenter l’Islam, mais qui se veut surtout le représentant légitime du sunnisme et de la communauté sunnite. Un début de réponse est venu d’une conférence islamique sunnite qui s’est tenue en présence du recteur d’Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite au monde.

Dans le but de définir l’identité « des gens du sunnisme et de la communauté sunnite », une conférence inaugurée par le cheikh d’Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, s’est tenue dans la capitale tchétchène Grozny, durant cette semaine.

Elle a réussi à rassembler quelque 200 dignitaires religieux, oulémas et penseurs islamiques, venus d’Égypte, de Syrie, de Jordanie, du Soudan et d’Europe.

De grandes personnalités religieuses étaient présentes telles que le Grand Mufti d’Égypte, Cheikh Chawki Allam, le conseiller du président égyptien et le représentant du Comité religieux au Parlement égyptien, Cheikh Oussama al-Zahri, ou encore l’ancien grand Mufti d’Égypte, cheikh Ali Jomaa, sans compter le grand Mufti de Damas, cheikh Abdel Fattah al-Bezm, le prédicateur yéménite Ali al-Jiffri, ou encore le penseur islamique Adnan Ibrahim…

Dans le communiqué, les participants à la conférence ont convenu que « les gens du sunnisme et ceux qui appartiennent à la communauté sunnite sont les Asharites et les Maturidites, au niveau de la doctrine, les quatre écoles de jurisprudence sunnite, au niveau de la pratique, et les soufis, au niveau de la gnose, de la morale et de l’éthique ».

Fait frappant : cette conférence a exclu le wahhabisme salafiste de la définition du sunnisme, voire du cadre de la communauté sunnite !

Les participants à la conférence ont qualifié cette décision de « changement radical et nécessaire pour pouvoir rétablir le vrai sens du sunnisme, sachant que ce concept a subi une dangereuse déformation suite aux efforts des extrémistes de le vider de son sens pour l’accaparer et le réduire à leur perception ».

Une allusion claire aux groupes takfiristes et wahhabites qui sont soutenus par l’Arabie saoudite.

Dans ce contexte, les participants ont conseillé une série de recommandations notamment : « Créer une chaîne de télévision au niveau de la Russie afin de faire parvenir aux citoyens un message véridique de l’Islam et lutter contre l’extrémisme et le terrorisme. »

A aussi été recommandée « la création d’un centre scientifique en Tchétchénie pour surveiller et étudier les groupes contemporains, leurs principes et pour former une base de données fiables, qui permettra de réfuter et de critiquer de manière scientifique la pensée extrémiste ». Les participants ont suggéré que ce centre porte le nom de Tabsyr (NDLR : « clairvoyance » en langue arabe).

La conférence a insisté sur la nécessité de « revenir aux écoles de grande connaissance », en allusion aux institutions religieuses sunnites identifiées comme étant les universités d’Al-Azhar en Égypte, Qarawiyin au Maroc, Zaytouna en Tunisie et Hadramawt au Yémen.

La conférence a exclu clairement les institutions religieuses saoudiennes, en particulier l’Université islamique de Médine !

Une dernière recommandation importante adressée aux institutions sunnites comme Al-Azhar et consorts : celle d’offrir des bourses pour ceux qui s’intéressent aux études de la charia.

En effet, cette politique devrait contrer celle menée par l’Arabie saoudite pour répandre le takfirisme à travers les chaînes de télévision qu’elle finance, comme Safa et Wissal. Ou pis encore, en recrutant des étudiants du monde islamique pour les former dans ses institutions et en faire des prêcheurs wahhabites.

La réaction saoudienne

Au lendemain de la clôture de la conférence, qui a duré trois jours, la réaction saoudienne ne s’est pas fait attendre.

Une campagne médiatique virulente s’est déclenchée, parrainée par les institutions religieuses et politiques en Arabie saoudite et au Qatar.

Le journaliste saoudien Mohammed Al-Cheikh, du quotidien Al-Jazeera, écrit sur son compte Tweeter : « Je désapprouve les extrémistes et les radicaux, surtout qu’ils m’ont beaucoup peiné. Néanmoins, quand il s’agit de porter atteinte à notre nation, à la marginaliser, je deviens le pire extrémiste car la patrie est une question de vie et de mort selon mes normes. »

Pour ce qui est du soutien financier de l’Arabie saoudite, l’académicien saoudien Mohammed Abdullah Azzam écrit : « L’ex-Grand Mufti d’Égypte Ali Jomaa était un étudiant chez Cheikh Hammoud Tuwaijri et il a été honoré par des oulémas saoudiens et il s’est abreuvé de leur savoir… La récompense du cheikh d’Al-Azhar à l’Arabie saoudite pour ses grands projets au profit d’Al-Azhar est cette alliance avec Poutine visant à exclure l’Arabie du monde musulman. Vous avez besoin d’un psychiatre. »

Le superviseur de l’institut sunnite al-Darar, le prédicateur Alaoui al-Saqqaf a décrit le communiqué de la conférence de la Tchétchénie de « décevant » parce qu’ »il a divisé la communauté sunnite en expulsant le wahhabisme des sunnites et de la communauté sunnite.

Saqqaf a par la suite vilipendé le président tchétchène Ramzan Kadyrov, le qualifiant « de soufi délirant ».
Il a diffusé ses propos dans lesquels Kadyrov accuse « le wahhabisme d’avoir falsifié les enseignements de la religion, et où il affirme que les militants en Syrie ne sont pas moujahidines car ils déforment l’Islam », selon l’expression de Saqqaf.

Même ton virulent de la part des prédicateurs du royaume saoudien, qui ont dénoncé la conférence à cause du soufisme que la majorité des musulmans de Tchétchénie pratique comme doctrine.

Sachant que le wahhabisme accuse les soufis de polythéisme qui n’a rien à voir avec l’Islam. Il en est de même pour les différentes écoles islamiques.

Paroxysme de la colère saoudienne, face à cette conférence : les propos de l’imam et prédicateur de la mosquée du roi Khaled à Riyad, selon lequel : « La conférence de Tchétchénie doit servir d’alarme pour nous : le monde allume notre bûcher pour nous brûler. »

Rappelons que le wahhabisme s’inspire de la pensée d’Ibn Taymiyya, mort en prison en 1328 après avoir été déclaré déviant par les érudits sunnites de son temps. Lorsque Mohammad Ibn Abd Al-Wahhab a fait couler le sang des musulmans en ressuscitant la doctrine taymiyienne au XVIIIe siècle, son mouvement a immédiatement été condamné par l’ensemble du monde sunnite comme une résurgence du kharidjisme (dissidence). Des décennies de propagande à coups de pétrodollars ont malheureusement fini par estomper dans l’esprit des masses la différence entre sunnisme et wahhabisme…

Al-Manar

Categories: Afrique

Mali : Communication gouvernementale : ” Faire en sorte que ce qui est fait soit compris, que ce qui est dit soit fait “, dixit Me Tall

Fri, 09/12/2016 - 10:00
Me MountagaTall Depuis quelques mois, l’ORTM a initié une rencontre où tous les ministres passent pour être interrogés. Le dimanche dernier, c’était le tour du Ministre de la Communication et de l’Economie Numérique, Me Mountaga Tall.

 Il s’agit pour vous de relayer les quotidiens des informations relatives à l’action gouvernementale ou il s’agit pour vous de défendre, expliquer, promouvoir l’action conduit par le gouvernement

Me Tall : Vous savez, la gouvernance par la sémantique est une division. La gouvernance ce sont des actions mais il faut faire en sorte que ce qui est fait soit compris, que ce qui est dit soit fait. Donc moi, mon rôle de porte-parole encore une fois c’est de faire en sorte que ce qui est fait, ce qui est en projet soit bien compris par les citoyens et que ceux-ci accompagnent l’action gouvernementale.

 M. le ministre, vous êtes le quatrième porte-parole de l’ère IBK, le régime a déjà usé trois porte-paroles. Est-ce c’est-à-dire que le porte-parole est un exercice très dangereux où on peut se retrouver au porte-à-faux à même avec les dirigeants, ce qui nous ont confiés la parole ?

Me Tall : Allons-y au-delà de porte-parole. Il faut comprendre que la fonction ministérielle n’est pas un mandat avec le terme en question. Le ministre de la République c’est qui selon le chef de l’Etat et le chef du gouvernement en un instant qui leur semble à même de conduire telle ou telle action. Alors, il faut éviter de croire que quand on est ministre, on est à perpétuelle demeure. Les plus hautes autorités ont une latitude d’émouvoir la composition du gouvernement soit par le remaniement technique, soit purement et simplement par le départ d’un gouvernement et l’arrivée d’un nouveau gouvernement donc un remaniement ministériel.

 Porte-parole, on a l’impression M. le ministre que la communication du gouvernement est limitée à des communiqués de presse, à des réactions, qui viennent souvent comme le médecin après la mort ou souvent c’est le clash total. Qu’est-ce qui explique cela ?

Me TALL : Vous savez, l’action gouvernementale, aujourd’hui telle que nous la concevons ne peut se résumer qu’à des communiqués. J’ai soumis à M. le Premier ministre, chef du gouvernement, un projet complet pour prendre en charge l’ensemble de la communication gouvernementale qui ne peut se réduire à des réactions. J’envisage de faire en sorte que nous puissions au niveau du gouvernement anticiper, que nous puissions être plus pédagogues par rapport à ce que nous faisons, que nous puissions être plus accessibles tout en évitant que le porte-parole du gouvernement le “one man show”. Voilà la direction dans laquelle nous souhaitons aller.

Ailleurs, on voit les porte-paroles animer les points de presse presque quotidiennement pour faire des déclarations sur les plateaux, sur les grandes diffusions. M. le ministre, on ne vous voit presque pas devant les médias, c’est une stratégie ?

Me TALL : Je ne confonds pas vitesse et précipitation. J’ai un plan de communication complet, je le déroulerai mais il fallait avant que je me lance dans une sorte d’aventure d’être sûr exactement de ce que je fais et d’être sûr que ce que je ferai sera utile pour la visibilité et la lisibilité de ce que l’on fait au niveau du gouvernement.

 Parlons plutôt de l’architecture de la communication gouvernementale pour terminer. Vous avez fait allusion tout à l’heure au centre de formation gouvernementale. Koulouba a sa cellule de communication, la primature a la sienne, chaque département ministériel a son chargé de communication. Trop de communicants finalement ne tuent-ils pas votre communication ?

Me TALL : Pourquoi trop de communicants ?

Vous savez ,le Président de la République tout seul est une institution. C’est la première institution, c’est la clé de toutes les institutions. Il est donc normal, disais-je avérer que le Président de la République ait sa cellule de communication. Le gouvernement communique sur ce qui est transversal, sur ce qui est commis à nos sociétés, mais chaque ministre communique ce qu’il fait. Il ya donc une complémentarité, il n’ya pas de pléthore.

 Il n’ya pas non plus de cacophonie ?

Me TALL : Non ! Puisse que les domaines de communication sont clairement définis. Mais aussi il faut veiller à ce qu’il y ait une sorte d’harmonie, de rationalité interne, là encore le porte-parole du gouvernement a un rôle à jouer en lien avec le pigment et en lien la communication présidentielle.

Pourquoi le porte-parole comme vous ne se prononce pas sur les questions d’intérêts nationales ou internationales quand l’actualité sur la République SAHRAOUI, la réintégration du Maroc à l’Union Africaine, l’élection de Trump ? On ne vous a pas entendu sur ses questions.

Me TALL : Parce que vous ne m’avez pas interrogé tout simplement.

Question : Mais ailleurs, les portes parole-prennent la parole, ils réagissent sur les questions d’intérêts au nom de l’Etat.

Me TALL : Ailleurs, les journalistes bousculent les porte-paroles du gouvernement au nom du droit à l’information.

L’Economie Numérique :

 Cette dénomination est parue pour la première fois dans l’architecture gouvernementale. On a vécu l’effet de mode aujourd’hui.

Me TALL : Attention, l’Economie numérique n’est pas un effet de mode. C’est un concept, une économie qui est essentiellement fondée sur l’évolution des nouvelles technologies. Son champ d’application est relativement vaste et évolue on peut dire d’ailleurs en cercle concentrique. Il y a ce qui constitue le secteur naturel de l’Economie numérique qui est connu de tous c’est-à-dire les logiciels, c’est-à-dire les matériels informatiques, c’est-à-dire tout ce qui à trait à la télécommunication de façon générale et de façon particulière l’audiovisuel. A côté de ceux-là naturellement, il y a tout du commerce, de la distribution, de l’automobile, de jeux surtout les plus importants. Vous pouvez avoir rarement un domaine aujourd’hui qui ne se développe grâce au numérique. Prenez l’agriculture, l’élevage, l’éducation, la santé, le transport et n’importe quel domaine. Imaginez ces domaines aujourd’hui sans le numérique. Vous vous rendez compte que nous allons retourner à la préhistoire. Donc c’est la plus value des nouvelles technologies dans tous ces domaines qui constitue l’économie numérique. Vous comprendrez qu’effectivement il n’y a pas là un effet de mode. Ces secteurs ne pourront pas se vendre sans le numérique. Donc si vous regardez aujourd’hui notre économie, il y a à peu près un apport de 10% du produit intérieur brut.

Pourquoi un département spécifique ? Vous allez m’amener à parler de l’apport qui peut se définir en termes d’efficacité, en termes de transparence, en termes de rentabilité. Illustration, c’est qu’aujourd’hui notre administration dispose d’un réseau intranet où plus 100 services sont interconnectés. Ce qui permet d’atteindre une efficacité presque optimale. Si vous allez aujourd’hui au trésor, le trésorier payeur peut vous dire où j’en suis exactement. Comment peut-il le faire ? C’est que derrière il y a d’autres qui s’occupent d’un certain nombre de choses. De nos jours, il y a des applications concrètes, vraiment très puissantes qui disposent d’adaptateurs qui permettent à tous les groupes de l’administration de ne pas se focaliser sur les questions de formation, sur les questions de  –  puisse qu’un service atypique est dédié à cela. Nous avons tout ce qu’il y a aujourd’hui comme communication par le téléphone portable. Bamako est aujourd’hui sous vidéo surveillance, tout ce qui peut se passer sur les grandes artères est connu et du ministère de la sécurité qu’au niveau du ministère de l’économie numérique. Voilà les policiers communiqués, échangés, contactés pour fluidifier la circulation. Tout cela, c’est l’économie numérique.

 M. le ministre, c’est quoi l’objectif à court terme de l’économie numérique ? Faire des Maliens un citoyen connecté?

Me TALL : Vous savez être connecté aujourd’hui n’est pas une option, ne pas être connecté c’est ça le choix de porter parmi les mots analphabètes. Ne pas être connecté, c’est rater le tournant le plus fantastique de l’histoire de l’humanité. Donc nous avons pour mission de faire en sorte que les outils numériques soient divulgués au Mali et qu’il y ait un accès le plus vaste possible à tous les niveaux. Rendre le numérique accessible, rendre le numérique possible pour chacun.

 Si vous parlez en termes d’économie numérique est-ce que c’est en termes d’argent ou en termes de temps ?

Me TALL : Les deux vont ensemble. Si vous pouvez parler avec votre partenaire, avec vos parents qui sont à Kayes ou à Tombouctou sans avoir besoin de se déplacer, vous aurez fait un gain de temps et un gain d’argent extrêmement important, donc le numérique prend en charge l’ensemble de ces questions. Vous prenez un étudiant qui fait des cours à distance, il a le gain de temps et le gain d’argent parce qu’il n’aura plus besoin de se déplacer pour aller à la faculté, il n’aura plus besoin de payer le carburant pour sa moto ou payer le prix de taxi, donc ces deux volets vont forcement ensemble.

 M. le ministre, les chercheurs anglais nous classe notre pays parmi un groupe de 28 pays subsahariens où le taux d’accès à l’internet est très faible moins de 10% selon les études. Quand on ajoute à cela les difficultés liées au coût du matériel, les conditions ne sont pas réunies aujourd’hui pour que le Malien soit un citoyen connecté ?

Me TALL : Ma mission est de faire en sorte que les conditions soient progressivement réunies. On ne peut pas dire nulle part au monde que nous sommes dans une collection à 100%. J’ai récemment suivi une délégation nationale en Estonie qui est peut être le pays le plus connecté au monde mais ne sont encore à 100% de connexion. Nous travaillons progressivement, faire en sorte qu’avec des coûts abordables, avec une formation subséquente qu’on puisse avoir le taux de pénétration le plus fort possible en matière de connexion.

 Si je me réfère à ces chiffres, 90% de la population malienne c’est donc en dehors de cette surface de la révolution numérique. Qu’est-ce que vous faites pour que ces 90% soient des citoyens connectés ?

Me TALL : Les chiffres vous engagent, ils ne m’engagent pas. Mais ce que nous faisons aujourd’hui, c’est de faire en sorte encore une fois qu’il y ait une infrastructure numérique efficace. Le Mali comme certains autres pays comme le Burkina Faso et le Niger font partie de ce qu’on appelle les terres lands. Pour être connecté qualitativement et à moindre coût, il faut être branché à la fibre qui vient par la mer. Donc nous pourrons être connectés, nous avons le coût de transit à payer. Nous avons une qualité un peu moindre que les pays de la façade maritime. Nous allons faire en sorte qu’au niveau communautaire notamment de la CEDEAO que ces problèmes soient pris en charge par un mécanisme de solidarité ces contraintes soient levées de façon à ce que nous puissions avoir les mêmes chances ici qu’ailleurs. Mais au-delà, il y a une politique volontariste du gouvernement qui se manifeste par le fait que 25 milliards de nos francs sont investis dans le domaine du développement de la fibre optique. C’est cette fibre qui nous permet d’avoir une bande passante assez large pour permettre toutes les applications dont nous parlons ce qui va permettre de réduire le coût. Mais on devrait aussi travailler avec les Universités et au-delà avec les écoles. AGETIC qui est en charge de la question travaille pour faire en sorte que les communes du Mali soient connectées, que les écoles soient connectées, que les associations formées et connectées donc c’est ainsi que progressivement nous pourrons amener à connecter toujours un nombre plus grand de Maliens. Mais, il ne faut se faire d’échelle, nous allons surement plus grand.

 Connecter les communes, les écoles techniques, tout sera attribué à l’Internet aujourd’hui, la tâche, c’est l’énergie, c’est l’électrification, dans les zones où il n’y a pas d’électricité, comment allez-vous parler de connexion Internet?

Me TALL : Vous parlez peut être d’électricité classique, mais de plus en plus il y a l’électricité solaire. Il est clair que sans énergie il n’y a pas d’Internet, mais il est vrai que le gouvernement travaille à faire en sorte que tous les jours un nombre plus grand de Malien puisse bénéficier de la couverture électrique.

M. le ministre, vous avez parlé de l’AGETIC. Quand on voit M. le ministre l’ère numérique avec les grosses piles de l’audio, j’ai dû constater que le ministre de l’économie numérique avait en entrant dans cette salle. Alors pourquoi les ministres ne sont pas connectés et à quand votre conseil de ministre sans papier ?

Me TALL : Moi j’espère que les journalistes ont plus de papiers que le ministre des économies numériques. Nous travaillons à faire en sorte que les conseils de cabinet d’abord sans papier soient une réalité dans une très brève échéance et que d’ici la fin du premier semestre nous arrivions au conseil des ministres sans papier. Imaginez simplement ce qui se passe autour du débat budgétaire, c’est en préparation à l’adoption du budget par les députés. La quantité de papiers, ce que nous consommons non seulement c’est efficace ça peut gagner une perte de temps. Je suis sûr que ma collègue en charge de l’environnement applaudira à deux mains quand on ferra l’économie de tous ces papiers qui jouent de façon négative sur notre environnement. Il y a là un des projets que nous portons, les projets auxquels nous tenons les plus. J’espère peut être prochainement que nous allons en parler, vous verrez très bientôt le conseil des ministres sans papier.

 M. le ministre, il y a des pays de la sous région qui sont effectivement dans les mêmes conditions que nous, qui ne sont pas de façade maritime qui y sont allés depuis près de deux ans maintenant ou plus de deux ans.

Me TALL : Ecoutez peut être que dans ce domaine précis, ils ont une certaine avance sur nous et j’aimerais bien dans d’autres domaines, nous aurons une avance sur eux. Mais ce qui est sûr c’est que nous sommes décidés à résorber le retard que nous avons dans ce domaine.

Question : M. le ministre, le numérique, le Mali a raté le premier rendez-vous, c’était en juin 2015. Vous tablez maintenant sur 2017 c’est avec l’UIT. C’est un délai final, raisonnable pour vous fin 2017?

Me TALL : Vous parlez de la transition vers le numérique, de ce qu’on appelle communément l’écran noir. C’est vrai que l’UIT (Union Internationale de la Télécommunication) a donné des délais pour que tous les pays du monde puissent migrer des analogiques vers le numérique et cette migration, cette transition a des bénéfices extraordinaires sur chacun des pays. Je dois avouer que je ne connais pas malheureusement un seul pays ouest africain qui ait tenu ces délais et qui ait terminé sa transition totale. Mais je dois reconnaître aussi que le Mali est largement en retard dans ce domaine. Nous avons soumis au niveau du gouvernement un projet très clair, très cohérent qui pourrait nous permettre de rattraper non seulement le retard que nous avons, mais peut être de prendre un avantage, une avance certaine dans ce domaine. Surtout vous dire que ce qui est en cours, que les nouveaux délais fixés qui sont très courts seront sans doute respectés si ce projet est validé, et je pense qu’il est en voie de l’être.

Par Yacouba TRAORE

Source : Zénith Balé

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Les meurtres ethniques déchirent une ville sud-soudanaise

Fri, 02/12/2016 - 12:30

Isaac a craint pour sa vie, et prié au fond de sa cellule. Les soldats de l’armée sud-soudanaise ont emmené un premier compagnon d’infortune puis sont revenus, couverts de sang, en chercher un autre.

Un jour plus tôt, Isaac, assistant pharmacien de 24 ans, avait été arrêté par des soldats de l’ethnie Dinka alors qu’il apportait des médicaments à son père malade non loin de Yei, dans l’Etat méridional d’Equatoria-Central.

Alertés par la langue qu’il parlait, les soldats ont compris son appartenance à l’ethnie Kakwa. Ils l’ont accusé de soutenir des rebelles en leur fournissant des médicaments et enfermé avec trois autres hommes dans une petite pièce d’une base militaire faisant office de cellule.

Le lendemain, un premier détenu a été emmené.

Les soldats « ont dit qu’il devait aller chercher de l’eau (…), il n’est jamais revenu », affirme Isaac à l’AFP, depuis le camp de réfugiés de Bidibidi, dans le nord de l’Ouganda, préférant taire son nom de famille.

Isaac décrit alors un des soldats venus chercher un second détenu. « Son torse était couvert de sang, même ses jambes étaient couvertes de sang ».

Le salut d’Isaac et de son dernier compagnon est finalement venu de soldats parmi les quelques au sein de l’armée n’étant pas de l’ethnie Dinka. Cinq soldats de la région équatorienne ont répondu à leurs cris.

– Des soldats battus par leurs collègues –

Apprenant le sort des deux prisonniers disparus, les soldats équatoriens ont demandé des explications à leur commandant. Pour les punir de leur outrecuidance, ce dernier a ordonné que les cinq hommes reçoivent 50 coups de verge en bois, une scène qu’Isaac a vue depuis la fenêtre de sa cellule.

Courroucés, les soldats équatoriens ont ensuite retourné leurs armes contre leurs officiers et réclamé que les prisonniers soient libérés. Quelques jours plus tard, Isaac fuyait avec sa famille vers l’Ouganda voisin, au sud.

Le conflit sud-soudanais a été marqué par des atrocités ethniques, qui sont désormais aussi perpétrées dans la région de Yei, jusqu’il y a peu ilot de paix dans un pays déchiré par la guerre depuis décembre 2013, selon des réfugiés interrogés par l’AFP.

La guerre a au départ opposé principalement les Dinka du président Salva Kiir aux Nuer de l’ancien vice-président Riek Machar, devenu rebelle et désormais en exil. Les observateurs estiment que d’autres groupes ethniques ont depuis rejoint un camp ou l’autre, souvent dans l’espoir de tirer profit de cette alliance dans des conflits locaux, notamment territoriaux.

A Yei, les violences ont éclaté dans la foulée des combats de début juillet dans la capitale Juba, qui ont fait voler en éclat un fragile accord de paix signé en août 2015.

Dans le camp de Bidibidi, les réfugiés assurent que les soldats se rendent de maison en maison à Yei, tuant les civils appartenant à des tribus accusées de soutenir les rebelles.

« La nuit, ils n’utilisent pas des fusils parce que les gens se rendraient compte qu’il y a un problème (…), ils vous font sortir et utilisent des couteaux », soutient Isaac, se faisant l’écho d’histoires racontées à l’AFP par plus de 20 réfugiés.

Il dit également avoir vu à Yei des corps empilés dans des camions.

Mais Isaac rappelle aussi que les deux camps sont accusés d’atrocités. « Il n’y a pas que les Equatoriens qui sont tués. Lorsque les rebelles entrent en ville, ce sont les Dinka qui sont tués ».

– « Nettoyage ethnique » –

Irene, de l’ethnie Lulobo, raconte avoir fui Mambe, une ville au nord-ouest de Yei. Des Dinka, reconnaissables à leur langue et leurs scarifications traditionnelles sur le front, sont venus chez elle et ont tué son époux.

« Celui qui l’a tué a toqué à la porte et l’a appelé par son nom. Lorsqu’il (son mari) a entendu cela, il nous a caché sous le lit, nos enfants et moi », explique cette femme de 28 ans.

Irene a alors fui avec ses enfants vers l’Ouganda à travers la brousse, mais le groupe qu’ils avaient rejoint a croisé le chemin de Dinka armés. « Deux femmes ont été piégées et violées par des hommes. Les hommes se sont servis de deux enfants – l’un âgé d’environ un an, l’autre d’environ 18 mois – comme de bâtons pour battre les femmes », se souvient-elle.

Plus de 2,5 millions de déplacés sud-soudanais ont fui des atrocités similaires depuis décembre 2013, dont plus d’un million réfugiés dans des pays voisins.

Le conseiller spécial de l’ONU sur la prévention du génocide, Adama Dieng, a récemment mis en garde contre « une escalade de violences ethniques ayant le potentiel de devenir un génocide ». Jeudi soir, des experts de l’ONU ont conclu qu' »il y a déjà un processus régulier de nettoyage ethnique en cours dans plusieurs zones du Soudan du Sud ».

Nasir Abel Fernandes, un responsable du Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU travaillant en Ouganda, acquiesce. « C’est une histoire que tous les gens qui traversent la frontière nous racontent, ils ont l’impression qu’on les tue pour des raisons ethniques ».

Et avec le retour de la saison sèche, une intensification des combats est à craindre.

A Genève, le représentant américain au Conseil des droits de l’Homme Keith Harper a dit mercredi disposer d' »informations crédibles selon lesquelles le gouvernement sud-soudanais cible actuellement des civils » dans la région d’Equatoria-Central « et se prépare pour des attaques à grande échelle dans les jours et les semaines à venir ».

Categories: Afrique

Mali : Procès de Sanogo : Les yeux de la CPI rivés sur Sikasso

Fri, 02/12/2016 - 11:55
Il n’y a pas qu’à l’intérieur du Mali que les attentions sont focalisées sur le Kénédougou en raison du procès qui s’y déroule. Au-delà de nos frontières, notamment à La Haye (Pays-Bas) qui abrite le siège de la Cour Pénale Internationale, l’on suit de près la procédure judiciaire devant déterminer le sort du Général Amadou Haya Sanogo et ses coaccusés. C’est du moins ce qu’on peut retenir à partir de la déclaration faite hier par Fatou Bensouda, la Procureur de la CPI, à l’occasion de l’ouverture du procès. Nous vous proposons ici l’intégralité de cette déclaration. Déclaration du Procureur de la CPI, Madame Fatou Bensouda, à l’occasion de l’ouverture du procès d’Amadou Haya Sanogo et d’autres suspects devant la justice malienne: «la complémentarité est au centre du système institué par le Statut de Rome».

«Dans le cadre du renvoi de la situation en République du Mali adressé par les autorités maliennes, le 13 juillet 2012, mon Bureau a ouvert une enquête qui a débouché sur la délivrance d’un mandat d’arrêt en septembre 2015 à l’encontre de M. Ahmad Al Faqi Al Mahdi.

Le 27 septembre 2016, la Chambre de première instance de la Cour pénale internationale (la « CPI » ou la « Cour ») saisie de cette affaire a reconnu M. Al Mahdi coupable du crime de guerre consistant à diriger des attaques contre des monuments historiques et des bâtiments consacrés à la Religion à Tombouctou. Il a été condamné à neuf ans de prison pour ces crimes graves.

Conformément aux dispositions du Statut de Rome, mon Bureau reste fermement résolu à examiner la situation en République du Mali. Mon Bureau  continuera à mettre tout en œuvre dans le cadre de son mandat et dans la limite de ses moyens pour veiller à ce que les auteurs des crimes relevant de la compétence de la CPI ne restent pas impunis et à ce que les victimes obtiennent la justice qu’elles méritent tant.

C’est en conjuguant les efforts de la Cour et des autorités nationales maliennes que nous pourrons, plus efficacement, mettre fin à l’impunité au Mali. La complémentarité est, en effet, au centre du système institué par le Statut de Rome. À cet égard, je prends acte de l’action desdites autorités qui a débouché sur l’ouverture, hier, à Sikasso, du procès de M. Amadou Haya Sanogo et d’autres accusés devant les tribunaux nationaux, pour des crimes commis dans le contexte de la situation au Mali.

J’encourage le Mali à poursuivre ses efforts dans la lutte contre l’impunité des auteurs de crimes graves. Je rappelle que la CPI a toujours compétence à l’égard de la situation dans ce pays et poursuit ses enquêtes dans ce cadre. Dans un esprit de complémentarité, mon Bureau est également disposé, s’il est sollicité en ce sens, à prêter assistance pour soutenir les efforts déployés par les autorités judiciaires nationales, dans les limites de son mandat, pour continuer à favoriser la mise en œuvre au Mali de véritables procédures nationales à l’égard des crimes relevant de la compétence de la CPI.

Le Bureau du Procureur de la CPI mène des examens préliminaires, des enquêtes et des poursuites à propos du crime de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, en toute indépendance et en toute impartialité. Il poursuit actuellement des enquêtes en Côte-d’Ivoire, au Darfour (Soudan), en Géorgie, au Kenya, en Libye, au Mali, en Ouganda, en République centrafricaine (deux enquêtes distinctes) et en République Démocratique du Congo. Il conduit également des examens préliminaires à propos des situations en Afghanistan, au Burundi, en Colombie, au Gabon, en Guinée, en Iraq/Royaume-Uni, au Nigéria, en Palestine et en Ukraine et de la situation relative aux navires battant pavillons comorien, grec et cambodgien».

Katito WADADA : LE COMBAT

Source : Le Combat

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URGENT – Le procès de Sanogo de nouveau suspendu jusqu’au 5 decembre

Fri, 02/12/2016 - 11:49

Le procès de l’ex chef de la junte, Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés a été de nouveau suspendu ce vendredi. Une suspension décidée par le juge Mamadou Berthé, devant l’absence des avocats des parties civiles dans le tribunal. Ceux-ci sont bloqués dehors pour refus de laisser leurs téléphones hors de la salle.

C’est une deuxième suspension que subit le procès débuté le mercredi 30 novembre. Il avait été une première fois suspendu sur demande des avocats des accusés qui souhaitaient plus de temps pour s’entretenir avec leurs clients et organiser leur défense. Le procès, de nouveau suspendu ce vendredi, doit reprendre 5 décembre.

La rédaction

(c) maliactu.net

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Mali : PROBLEMATIQUE DU CARBURANT COMMERCIALISE AU MALI : Nécessité de revoir les législations en vigueur

Fri, 02/12/2016 - 11:37
Dans son rapport, dénommé «Dirty Diesel », publié en septembre dernier, l’ONG Public Eye dénonçait la qualité des carburants commercialisés en Afrique, notamment par les multinationales comme Shell  et Oryx. Quelle est la situation au Mali ? Quel contrôle pour nos produits pétroliers ? Que font les associations de consommateurs suite à la publication de ce rapport ?

Pour en savoir davantage, nous avons contacté les structures et entreprises concernées comme l’ONAP, l’entreprise Vivo Energy Mali, détentrice de la marque commerciale Shell, Oryx -Mali et quelques responsables d’associations de défense  des consommateurs au Mali qui nous donnent quelques éclaircissements.

Faut-il le rappeler, le rapport de l’ONG suisse Public Eye « Dirty Diesel » publié le 15 septembre 2016 a fait découvrir au grand public que beaucoup d’entreprises, notamment Shell et Oryx commercialisaient de carburants de qualité inférieure, voire toxiques dans plusieurs pays africains dont le Mali. L’ONG affirme avoir procédé à l’analyse d’échantillons de carburants prélevés dans certains pays dont le Mali en août 2014. Selon les résultats, les produits disponibles à la pompe dans ces pays ne seraient pas vendus ailleurs qu’en Afrique. Les analyses auraient révélé des teneurs en soufre très élevées comparativement à l’Europe et aux Etats Unis.

En fait, selon le rapport, dans les carburants vendus en Afrique, la quantité du souffre serait très élevé. A l’Office national des produits pétroliers, (ONAP) on tente de rassurer en indiquant que «les produits pétroliers consommés au Mali sont conformes aux spécifications nationales fixées par un arrêté interministériel». Approché, les responsables de l’ONAP nous demandent de nous référer à leur communiqué publié en date du 19 septembre 2016. On peut lire dans ce communiqué que «le Mali s’approvisionne auprès des raffineries et des dépôts de la sous-région où les produits sont inspectés et contrôlés par un bureau de vérification international. Les camions citernes sont ensuite scellés jusqu’à leur destination. A la réception, les mêmes produits sont contrôlés par les dépôts de stockage au Mali. Le même contrôle est effectué avant leur mise à la consommation».

Il importe de retenir ici qu’au niveau des raffineries de la sous-région qui fournissent les produits pétroliers au Mali, la teneur en soufre du gazole est de 0,5% c’est-à-dire 5 000 ppm, parties par million. On voit que comparativement aux pays européens et les Etats Unis, où la teneur en soufre est de 0,005% (50 ppm), celle admise en Afrique reste très élevée.

Du coté de Shell Mali, approché par nos soins, son chargé à la communication, M. Mahamane Maïga indique que le carburant commercialisé au Mali par sa société répond aux normes fixées par les autorités maliennes qui est de 5000 PPM, soit 0,5% de taux de souffre. Nos différentes tentatives de rapprocher les responsables d’Oryx Mali pour avoir leur réaction sur le sujet ont été vaines.

A l’Association des consommateurs du Mali (ASCOMA), on dénonçait le fait que nos textes présentent de nombreuses insuffisances parce qu’aucune loi nationale n’interdit ou ne précise de conditions à l’entrée de carburant dans notre pays. Toutefois, les Associations de défense des consommateurs avouent être limitées en termes de moyens financiers pour faire de vérifications sur la qualité des carburants commercialisé au Mali.

Le scandale ainsi dévoilé a posé sur la table la question des législations maliennes, voire sous-régionale en ce qui concerne la qualité du carburant commercialisé sous nos tropiques.

 

Nécessité de revoir les textes en la matière

Affirmant être limitées par les technologies très coûteuses pour diminuer la teneur en soufre du gazole, les raffineries de la sous-région laissent passer des carburants toxiques pour la santé publique.

Comme quoi, il y a une nécessité à revoir les législations en la matière. Ainsi, à l’ONAP, on indique la relecture des arrêtés fixant les caractéristiques du gazole et que le Distillat Diesel Oil est en cours afin de réviser la teneur en soufre. Même son de cloche au niveau de l’Association des Raffineurs Africains (ARA), où également, la nécessité de réduire la teneur en soufre des carburants commercialisés en Afrique est reconnue. Elle a donc fixé des taux dégressifs à atteindre. C’est ce qui a amené les raffineries à investir pour réduire cette teneur.

Pour rappel, selon l’ONAP, la commercialisation d’hydrocarbures au Mali est conditionnée au contrôle de la douane, de la Direction nationale de la géologie et des mines et de la Direction nationale du commerce et de la concurrence, qui délivrent des autorisations à l’importateur. Il convient cependant de souligner qu’il n’existe pas de réglementation uniforme au niveau de la sous-région, chaque pays déterminant le seuil maximal de soufre dans les hydrocarbures qu’il importe.

Alors, vivement l’adoption de textes réglementant vigoureusement l’importation de produits pétroliers au Mali pour le bonheur des consommateurs.

Dieudonné Tembely

tembely@journalinfosept.com

Source : Infosept

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Mali : Leçon de géopolitique : Fidel Castro et l’Afrique, une vieille histoire plongeant ses racines dans des luttes de libération des peuples

Fri, 02/12/2016 - 11:34
En 1971. YOUSUF /CAMERAPRESS Adulé par les uns, critiqué par les autres, le Lider Maximo est à coups sûrs l’une des personnages phares du 20ème siècle.

Très tôt, le Mali et Cuba ont adhéré au mouvement des Non-alignés et ont soutenu les mouvements de libération en Afrique et dans le reste du monde.  C’est grâce à ces liens que les deux parties ont développé une coopération dynamique. Cependant, le monde d’aujourd’hui reste fortement imprégné par les vestiges de la guerre froide.

Même après le coup d’État militaire survenu en 1968, la coopération entre le Mali et Cuba s’est poursuivie dans les domaines de la santé, de l’éducation, des sports et des arts jusqu’en 1991. A cause des évènements post 26 Mars, ainsi que les difficultés budgétaires et financières auxquelles les deux pays ont été confrontés, la mise en œuvre des programmes de coopération se retrouva fortement entamée, provoquant même en juin 1992, la fermeture de l’ambassade de Cuba dans le pays. En 1998, Cuba va ouvrir de nouveau son ambassade, suite à la visite du président Konaré à Cuba en juillet de la même année. Ces visites ont donné un coup de fouet dans la reprise de la coopération entre les deux pays.

Cuba et l’Afrique, une vieille histoire

Aussi bien diplomatiquement que militairement, Cuba a joué un rôle non négligeable en Afrique pendant la seconde moitié du XXe siècle et c’est en Afrique australe en particulier que Cuba a pesé le plus dans la balance géopolitique de la région. Nelson Mandela ne s’y est pas trompé. Sa toute première visite officielle, une fois libéré, s’est faite à La Havane. Sa rencontre avec Fidel Castro a été immortalisée dans une photo qui montre que diplomatiquement Cuba se battait aussi sur de nombreux fronts. Non contents d’inspirer des révolutionnaires dans de nombreux pays, Cuba offrait son aide à ceux qui se battaient contre des régimes ennemis. Cette aide prenait la forme d’armes, de formation militaire, d’aide financière et organisationnelle avec par exemple la tenue du 7e congrès du parti communiste sud-africain à Cuba en avril 1989.

C’est aussi militairement que Cuba a fait la différence en Afrique australe. En battant les armées de l’Afrique du Sud, les 50 000 soldats cubains ont réussi pendant les années 1980 à favoriser l’émergence d’un régime communiste dans l’ancienne colonie portugaise de l’Angola. La bataille de Cuito Cuanavale symbolise cet engagement militaire cubain et encore aujourd’hui le gouvernement de l’Afrique du Sud la considère comme le début de la fin de l’Apartheid.

Avec l’entremise des États-Unis de Ronald Reagan, Cuba, l’Angola et l’Afrique du Sud ont signé en décembre 1988 des accords tripartites qui mirent fin au conflit. Presqu’un an avant la chute du mur de Berlin, c’était la fin de la guerre froide en Afrique. Grâce à ces accords, les soldats cubains rentraient chez eux et la Namibie toujours sous le joug sud-africain obtenait son indépendance. L’Afrique du Sud n’était plus qu’entourée de régimes ennemis qui avaient donné le droit de vote à toute leur population. Les jours de l’Apartheid étaient comptés.

Rassemblés par Ahmed M. Thiam

thiam@journalinfosept.com

Source : inf@sept

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Gambie: légère avance pour l’opposant, selon des résultats partiels

Fri, 02/12/2016 - 11:25

Les forces de sécurité gambiennes étaient déployées en masse vendredi à Banjul, où l’issue du scrutin présidentiel restait indécise entre Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 22 ans, et le candidat d’une coalition d’opposition, Adama Barrow, crédité d’une légère avance selon des résultats partiels, une première dans le pays.

Le réseau internet et les communications téléphoniques internationales étaient toujours coupés, afin d’empêcher la diffusion de résultats non officiels, une pratique observée dans une récente série d’autres scrutins africains sous haute tension (Gabon, Congo, Tchad …), afin de prévenir des troubles post-électoraux.

Selon de premiers résultats annoncés à la télévision par la Commission électorale, M. Barrow l’emportait symboliquement sur l’ensemble des circonscriptions de Banjul, avec 49,67% des voix, devant M. Jammeh, à 42,64% et Mama Kandeh, ex-député du parti au pouvoir, candidat d’une nouvelle formation, à 7,6%.

Quelque 890.000 électeurs, sur près de 2 millions d’habitants de ce pays d’Afrique de l’Ouest enclavé dans le territoire sénégalais, hormis sa façade atlantique, étaient appelés aux urnes jeudi, pour départager les trois candidats.

Dès la fermeture des bureaux de vote, qui ont connu une grande affluence, a commencé le décompte des billes déposées dans les trois bidons de couleurs différentes – vert pour Jammeh, gris pour Barrow et violet pour Kandeh – un système de vote unique au monde.

« Par la grâce de Dieu Tout-Puissant, ce sera le plus grand raz-de-marée de l’histoire de mes élections dans ce pays », a lancé Yahya Jammeh après avoir voté.

Porté au pouvoir par un coup d’Etat en 1994, il a été élu pour la première fois en 1996 puis réélu trois fois.

L’opposant Adama Barrow a affiché la même assurance. « S’il (Jammeh) perd, il faut qu’il reconnaisse sa défaite. Et nous savons qu’il va perdre », a-t-il déclaré.

– ‘Illusion de liberté’ ? –

Un homme d’affaires, Sulayman Jallow, s’est dit impatient d’une alternance, après 22 ans. « Cela fait trop longtemps », a-t-il affirmé: « Nous avons été marginalisés, persécutés et torturés ».

« Notre président est un type travailleur, un homme bien, il aime tout le monde », a au contraire estimé Modou Job, 36 ans, peintre en bâtiment.

Résumant la crainte de violences au sein de la population, Kaddy Kanu, une femme de 30 ans, a affirmé que « l’important, c’est que ce soit une élection pacifique ».

M. Jammeh a prévenu qu’il ne tolérerait aucune contestation des résultats dans la rue, mais exclusivement devant les tribunaux, assurant que la fraude était impossible.

Le ministre de l’Information, Sheriff Bojang, a qualifié l’interruption des communications de « mesure de sécurité qui sera levée dès l’annonce des résultats ». Il a invoqué la nécessité « d’empêcher les gens de donner de fausses informations, comme au Gabon », en référence aux troubles dans ce pays après la présidentielle du 31 août.

Le département d’Etat américain a salué « une participation manifestement élevée et un climat généralement pacifique » lors du vote, mais s’est inquiété « des pressions et des intimidations » avant le scrutin.

Amnesty International a de son côté déploré le blocage des communications, qui « dissipe l’illusion de liberté apparue pendant les deux semaines de campagne électorale », et Human Rights Watch (HRW) a appelé les autorités à les rétablir et à « autoriser la tenue de manifestations pacifiques ».

La Gambie a également fermé depuis mercredi soir ses frontières terrestres, comme à chaque élection, selon une source de sécurité sénégalaise.

Selon des analystes et l’opposition, c’est la première fois que le régime, qui a survécu à de nombreuses tentatives de coup d’Etat, est sérieusement menacé par un scrutin, au terme d’une campagne marquée par l’expression d’un pluralisme inhabituel.

Malgré la répression, la parole se libère depuis des manifestations en avril pour réclamer des réformes politiques, puis pour dénoncer la mort en détention d’un opposant et la condamnation en juillet à trois ans de prison d’une trentaine de participants à ces rassemblements, dont le chef de l’opposition, Ousainou Darboe.

Les ONG et certaines chancelleries condamnent les violations des droits de l’Homme sous Yahya Jammeh, des accusations qu’il rejette.

Beaucoup de Gambiens portent néanmoins à son crédit la stabilité du pays et certains progrès, notamment en matière d’éducation et de santé. Mais de nombreux autres fuient la pauvreté et la répression sur les routes de l’émigration clandestine.

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Mali : Mot de la semaine : Procès

Fri, 02/12/2016 - 11:20
A la veille de ce qu’il convient d’appeler le plus grand  procès, après celui de crimes de sang et crimes économiques du Général  Moussa Traoré, le Mali tout entier avait retenu son souffle pendant au moins une semaine dans l’espoir de voir éclater la vérité pour que justice soit enfin rendue et les coupables punis.

Le 30 novembre 2016 est désormais entré dans l’agenda des dates célèbres au Mali. Il  est la date d’ouverture du procès tant attendu des 18 militaires, auteurs de l’un des coups d’Etat qualifié des plus stupides et abjects. Ils sont accusés des crimes les plus horribles d’assassinats et de complicités d’assassinats contre leurs frères d’armes, « les Bérets rouges ». Le « Général » Amadou Haya Sanogo et ses 17 compagnons d’infortune répondront tout au long de ce procès des chefs d’accusation que le Procureur Général leur avait déjà notifié. Ils se défendront bec et ongle pour prouver leur innocence et tenter d’échapper à la peine de mort au regard des faits graves qui leur sont reprochés. Ils pourraient dévoiler beaucoup de secrets d’Etat qui mouilleraient certainement beaucoup de cadres dans les rangs du pouvoir. Ce procès est suivi avec une grande attention par les parents de victimes qui attendent la fin du procès pour faire leur deuil. Mais aussi les organisations des Droits de l’Homme, la communauté internationale et tous ceux qui ont  soif de la vérité et qui sont épris de justice.

Pour rappel, le procès du Général Amadou Haya Sanogo est le quatrième procès de groupes de militaires de l’indépendance à nos jours. Le dénominateur commun à ces différents  procès est qu’ils sont tous liés au coup d’Etat ou tentative de coup d’Etat.

 Le premier procès a eu lieu en 1969 soit juste un an après le coup d’Etat du Comité Militaire de Libération Nationale dirigé par le Lieutenant Moussa Traoré. Diby Silas Diarra et 32 autres compagnons comparaissaient dans un procès inique pour tentative de coup d’Etat contre le régime militaro fasciste. La sentence avait été la peine de mort.

 Le second procès était celui de Tiécoro Bagayoko, de Kissima Doukara, de Karim Dembélé et autres, considérés par certains comme les bourreaux des premières victimes que furent Diby Silas Diarra et ses compagnons. Ce second groupe fut  également jugé et condamné  à la même peine que le premier.

Le troisième procès fut celui contre le général  Moussa Traoré qui, après 23 ans de gouvernance, s’est vu renverser par les militaires qui parachevèrent la longue lutte du peuple malien un 26 Mars 1991. L’ironie de l’histoire, le Général Moussa Traoré et ses quatre infortunés qu’étaient les généraux Mamadou Coulibaly, Sékou Ly et le colonel Ousmane Coulibaly furent condamnés à mort comme leurs nombreuses victimes. Ils n’échappèrent à cette sentence que grâce à la clémence et à la magnanimité du Président Konaré qui commua leur peine à la prison à perpétuité.

Le quatrième procès est donc celui du Général Amadou Haya et 17 autres frères d’armes pour assassinats et complicité d’assassinats suite au contre coup d’Etat  avorté des Bérets rouges. Ce Procès sera-t-il le dernier des militaires pour un coup d’Etat au Mali ?

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

Source : inf@sept

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Mali : Sikasso : Tout porte à croire que Sanogo connaît l’issue de son procès

Fri, 02/12/2016 - 11:08
Confiant, le général Amadou Haya Sanogo auteur du coup d’état de 2012, a fait une entrée fracassante dans la salle Lamissa Bengaly de Sikasso où il doit comparaitre pour la première fois depuis plus de 3 ans pour complicité d’enlèvement et assassinat dans l’affaire dite des bérets rouges. Dans la salle, on sentait que Sanogo ne se souciait de rien comme s’il connaissait la suite de ce qui va se passer.

« Le scénario est presque écrit d’avance », nous explique plusieurs personnes présentes dans la salle. Selon eux, le principal accusé sera condamné à perpétuité puis gracié à la fin du mandat du président IBK. Pour eux, ce dossier dépasse de loin le seul pouvoir judiciaire; ce qui se comprend aisément quand on sait que la séparation des pouvoirs n’est qu’un concept creux dans nos Etats africains, particulièrement au Mali où l’Exécutif peut même se permettre de relâcher dans la nature des terroristes avérés, impliqués dans la tuerie sauvage de nombreux fils du pays. Au nom d’un soi-disant « intérêt général » voire une « raison d’Etat ».

« Amadou A. Sanogo, qu’on le veuille ou pas, a directement ou indirectement contribué à la seconde vie politique d’IBK et à son élection. Le président n’a peut-être pas oublié ce soutien inestimable », nous explique madame Keita venu pour que justice soit faite.

« De toutes les façons, tout ça c’est du cinéma ! On sait tous comment ça va finir, dans 10 ans il sera gracié et remis dans ses droits. On a vu Moussa Traore ici qui a éliminé des civils désarmés et qui joue au almamy dans les cérémonies et qui continue de jouir dans le grand luxe à Djicoroni para. » écrit Aminata Ouédrago sur sa page Facebook.

Nombreux sont les maliens qui imaginent le scenario de cette manière. Quant aux membres du collectif des familles des victimes, ils pensent que justice sera faite et que les condamnés exécuteront leurs peines sans bénéficier d’aucune faveur de qui que ce soit.

Taquinant ses co-accusés, Sanogo ne ressemblait aucunement à quelqu’un qui ignore l’issue de son procès en voyant son comportement le premier jour de son procès où il s’est présenté comme étant un général d’armée et ex chef d’état de la république. Plus de 90% des gens interrogés sur place imaginent le scenario de cette façon.

Salif Diarrah envoyé spécial de maliactu.net

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Mali : Koutiala : LES DEFIS DE L’ASSAINISSEMENT

Fri, 02/12/2016 - 11:08
La localité de Sanga, village de la commune rurale de Ngountjina, situé à 5 kilomètres de Koutiala, a abrité la célébration de la Journée mondiale du lavage des mains au savon. L’événement a été organisé par l’ONG Alphalog dans le cadre de la mise en œuvre de son programme d’hygiène en milieu scolaire. Alphalog intervient au niveau de 30 écoles et communautés du cercle de Koutiala avec l’appui technique et financier de l’UNICEF, en partenariat avec l’ensemble des services techniques et mairies concernés.
L’objectif de cette cérémonie est de faire du lavage des mains au savon, un moyen de lutte contre les maladies diarrhéiques, de réduire la mortalité infantile de 50 % due aux mains sales et de faire du lavage des mains au savon un comportement, non seulement à l’école, mais aussi dans la communauté et enfin prévenir tous les cas de pathologies liées aux mains sales.

Selon Gaoussou Diakité, superviseur d’Alphalog, il s’agit d’informer, de sensibiliser les groupes cibles sur les enjeux du lavage des mains au savon. L’observation de ce geste simple et peu coûteux permettant de sauver autant de vies que n’importe quel vaccin, doit être désormais ancré dans nos habitudes, a souligné M. Diakité.

La Journée mondiale du lavage des mains au savon, s’adresse tout particulièrement aux écoles, aux enfants qui devraient adopter ce comportement à la maison et le répandre dans la communauté. Les autorités administratives, politiques locales et scolaires ont exprimé toutes leur gratitude à l’endroit d’Alphalog et invité les populations cibles à l’observation stricte des mesures d’assainissement. Les activités de la journée se sont poursuivies par la présentation de sketches sur la pratique. La cérémonie a pris fin par la remise de cadeaux aux gagnants des questions posées aux élèves sur l’assainissement et certains participants.

L’ONG initie aussi des activités d’assainissement dans certaines communautés, notamment au niveau des établissements scolaires. C’est dans ce cadre que les écoles de N’Golonianasso, Zangorola,  Sanga et N’Tosso Kolonigué, Djitamana dans les communes rurales de N’Golonianasso, N’Goutjina, Kolonigué et Zangasso ont réservé un accueil chaleureux à la délégation composée du représentant du CAP et des maires desdites communes.

Cette rencontre avait pour objectif d’informer les écoles et les communautés, des décisions et des dispositifs pris par les enseignants, Conseil de gestion scolaire (CGS) et les élèves pour gérer l’eau, l’hygiène et l’assainissement à l’école, présenter les nouveaux clubs d’hygiène et susciter l’émulation entre les écoles. Il s’agissait de s’assurer de l’utilisation efficiente du dispositif de matériel d’assainissement mis à la disposition des écoles par l’UNICEF, de la pratique des règles élémentaires d’hygiène, de la mise en œuvre des recommandations d’Alphalog et du respect des engagements pris par les groupes cibles comme, entre autres, l’arrêt de la défécation à l’air libre, le lavage des mains au savon, la création des clubs d’hygiène et l’engagement des CGS à soutenir les actions WASH dans leurs écoles. Les participants ont fait une présentation du bilan des activités WASH. Il ressort de cette présentation qu’une véritable émulation est créée entre les écoles par rapport à l’assainissement, l’entretien du matériel, les efforts consentis par les CGS.

Dans son intervention, Gaoussou Diakité a remercié tous les acteurs pour leur implication ayant contribué à porter haut le flambeau de l’assainissement à l’école. Il a félicité et salué les acteurs pour l’assimilation de la pratique de l’assainissement dans l’environnement scolaire, mais aussi félicité l’UNICEF pour son accompagnement des activités des acteurs et du gouvernement.

S. DIAMOUTéNé
Amap Koutiala

Source : L’Essor

 

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Mali : Lutte contre l’impunité : Un procès à valeur de test

Fri, 02/12/2016 - 10:31
Le procès de l’auteur du coup d’État perpétré en 2012 au Mali, le général Amadou Haya Sanogo, et de 17 coaccusés, parmi lesquels d’autres membres de l’armée malienne, est effectif depuis le 30 novembre 2016 dans la ville de Sikasso, capitale du Kénédougou, dans le sud du pays, grande ville de résistants à la pénétration coloniale dont Babemba traoré , Tièba  Traoré.

Les prévenus sont accusés de l’enlèvement et du meurtre de Bérets rouges, des soldats d’élite maliens qui ont été détenus avant de « disparaître » entre le 30 avril et le 1er mai 2012, en raison de leur participation présumée au contre-coup d’État du 30 avril 2012 contre Sanogo et les forces qui lui étaient restées fidèles. Le procès se  déroule dans la salle des spectacles Lamissa Bengaly.

L’ouverture solennelle de l’audience  présidée par Mahamadou Berthé, president de la Cour, a enregistré  la présence du président de la Haute  Cour de justice, Abdramane Niang,  de l’honorable Habib Diallo, élu de Sikasso, du gouverneur de la région de Sikasso, Bougouzanga Coulibaly et de plusieurs autorités politiques et militaires. Ce procès tant  attendu, suspendu sur demande des avocats de la défense et qui reprend ce vendredi, enregistre la présence d’imminents avocats  nationaux et internationaux, dont une vingtaine de la défense et une dizaine d’avocats  de la partie civile.A l’ouverture de l’audience, le  president de la Cour, Mahamadou Berthé a suffisamment édifié les assesseurs  sur leur rôle et leur importance  dans le dispositif du procès après leur prestation de serment.  Il a  félicité les assesseurs pour la  confiance  placée en eux pour siéger à cette Cour. Vous avez été choisi en raison de vos qualités d’hommes expérimentés et dignes.

A leur prodiguant des conseils, Mahamadou Berthé dira : « vous êtes soumis à des obligations. Vous n’avez pas le droit de décevoir.  Vous avez juré devant dieu et les hommes, vous devez vous dépasser de toutes les considérations de n’importe quel ordre que ce soit. Vous devez mériter la confiance. Vos décisions doivent être axés sur ce que vous allez entendre ici. Vous devez savoir que vous pesez  lourd dans la balance du verdict. Souvenez vous qu’il n’ya pas de place au sommeil. Il est aussi important que vous suivez les débats avec assiduité. Vous devez scrupuleusement  garder  le secret  de délibération même après la  cessation de votre fonction ».

Après ses premiers propos, le président de la Cour ordonna au procureur général près de la Cour d’Appel de Bamako, Mamadou   Lamine Coulibaly à faire son  réquisitoire. Selon lui, la présente session supplémentaire en  transport à Sikasso s’ouvre deux jours après la deuxième session ordinaire de la Cour d’Assises au titre de l’année  2016 et  comportant 75 affaires inscrites au rôle. A ses dires, cette session spéciale s’inscrit dans l’objectif global des autorités judiciaires d’assurer une bonne distribution de la justice mais également dans celui spécifique de la quête d’une justice  dans un délai raisonnable conformément aux prescriptions de l’alinéa 5 de l’article 2 du code de procédure pénale malien édictant que « toute personne objet d’une prévention ou d’une accusation a droit qu’il soit définitivement statué sur sa cause dans un délai raisonnable ».

Il a ensuite rappelé que des spéculations aussi bien tendancieuses les unes que les autres avaient alimenté les rumeurs au point d’insinuer le doute quant à la volonté  des autorités judiciaires d’examiner  cette procédure.  Pour le procureur général, cette affaire n’est guère singulière et par conséquent,  la Cour d’Assisses de céans  ayant une expérience avérée en matière jugement de  causes concernant les dignitaires de régimes défunts, lesquelles causes ont toutes  été examinées dans les règles  de l’art.

Parlant  du déroulement du procès, Mamadou Lamine Coulibaly a insisté sur deux  principes directeurs de la procédure pénale notamment la présomption d’innocence et l’intime conviction de juge, à l’effet d’en faire comprendre la portée et l’incidence sur le cours et la justice  par les assesseurs, ces magistrats occasionnels.

Aux dires du procureur général, la présomption d’innocence interdit de traiter une personne comme coupable avant qu’elle ait été jugée. Quant au principe  de l’intime conviction, le chef du parquet précise qu’il impose au magistrat jugeant  de ne pas se décider que d’après sa conscience profonde sur la culpabilité. Pour terminer, il a remercié tous les acteurs de la chaine pénale  et la presse dont le rôle demeure  central dans la bonne information de l’opinion publique.

Le représentant du barreau l’ordre des avocats du Mali, maître  Harouna Touréh  dira que notre pays est dans un tournant décisif de sa vie judiciaire. « Ce jour est historique. Nous allons combattre les accusations.  Nos clients seront dignes à la barre. Ils feront en sorte que  le peuple Malien puisse savoir toute la vérité dans cette affaire ».

Le choix de Sikasso

A la suite des propos liminaires du représentant du barreau, le president de la Cour prendra la parole pour  donner les raisons de la tenue de ces assises à Sikasso. Pour ce faire, Mamadou  Berthé a laissé entendre : « En application des dispositions de l’article 19 de la Loi n°2011-037 du 15 juillet 2011 portant organisation judiciaire, le siège de la Cour d’assises est celui de la Cour d’Appel. Par dérogation à ce principe, le Premier Président de la Cour d’Appel peut, à la demande de Monsieur le Procureur Général, ordonner le transport en tout autre du même ressort ». Toutefois il a fait comprendre que la Cour  d’Assise est à mesure de remplir les missions à lui assignées. C’est sur ces mots que le président procédera à la suspension  de  l’audience pour  une trentaine de minutes.

A la reprise, le  président appellera les témoins des deux parties et les accusés  à  comparaitre devant la Cour.  La salle à l’intérieure de laquelle se trouve les inconditionnels du chef de la junte procèdent à une acclamation nourrie quand Amadou Aya Sanogo déclinant son identité a rappelé au bon souvenir de ses partisans son grade de général de corps d’armée et son statut d’ancien chef d’Etat du Mali .  Devant ce tonnerre d’applaudissement, le president de la Cour rappela aussitôt les gens à l’ordre : « si vous continuer à applaudir, je serai obliger de faire vider la salle. Ce n’est pas une salle de théâtre. Sachez  garder votre susceptibilité. 

La publicité est exprimée à bout à condition qu’il y ait un respect dû à la Cour.  Que chacun reste à sa sagesse ». Aucun des témoins militaires et civils de la partie défense n’était dans la salle. Parmi ces témoins, on retient le nom du guide spirituel d’Ançardine, Cherif Ousmane Madane Haïdara, l’ancien president Dioncounda Traoré, l’actuel chef d’état-major général ders armées, General Didier Dakouo, colonel Diamou Keïta.

Suivra la constitution  la constitution des avocats des parties, après le president de la Cour autorisera la lecture de l’arrêt de renvoi.

Mais à la demande de la porte-parole de la défense, Maitre Mariam Diawara, l’audience  a été suspendue pour deux jours afin de mettre aux avocats de mieux communiquer avec leurs clients accusés.  Les choses sérieuses devraient commencer aujourd’hui vendredi.

Jean Goïta et Tiémoko Traoré Envoyés spéciaux

 

 

COUR D’ASSISES  EN TRANSPORT  A SIKASSO

DES AVOCATS SE PRONCENT

Maitre  Cheick Oumar Konaré : Avocat d’Amadou Aya Sanogo

« Je pense que le droit sera dit »

« Le procès démarre sous de bonnes auspices. Les parties sont là, mais on va devoir déplorer l’absence de beaucoup de témoins importants qui n’ont pas pu être cités et qui ne vont pas comparaître. De plus il faut dire que la demande de suspension pour 48 heures a été une bonne décision de la défense. Cela va permettre d’assurer les droits de la défense. Les accusés n’ont pas eu le temps de conférer avec leurs avocats. Cette suspension va les permettre de discuter, de s’entendre sur la stratégie de défense et se partager certaines informations dans le plus grand respect de leur droit. Il n’y a pas d’inquiétudes. Le procès a commencé. Quand un procès de  ce genre commence, il ya forcement des exceptions, des petits incidents. Ça fait  partie du procès. J’ai confiance à la justice de mon pays. Je pense que le droit sera dit. Si je pensais  le contraire, je ne serai pas venu ».

Maître Moctar Mariko, Avocat de la partie civile, président de l’AMDH

 « Nous irons jusqu’au bout »

«  Tout est fin prêt pour qu’on aille à ce procès. Mes impressions sont mitigées. Je suis un peu content et un peu mécontent parce que le premier jour du  procès n’est pas allé aux résultats qu’on aurait souhaités. Mais nous n’avons aucune crainte. Nous irons jusqu’au bout ».

 

 

Maître Clémence Bectarte,  Avocate de la partie civile, membre Coordination du Groupe d’action judiciaire.

 « Nous voulons que le procès se tienne et que la responsabilité des accusés puisse être examinée par la Cour dans des conditions équitables ».

« Nous sommes très satisfaits que l’ouverture de ce procès puisse effectivement avoir lieu dans de bonnes conditions. Les déclarations du président  de la Cour et de l’Avocat général étaient à la hauteur de  l’importance du procès. Ils ont tous souligné l’importance du caractère historique du procès.  Après la lecture de l’arrêt de renvoi, les avocats de la défense ont formulé une demande de suspension que nous analysons en réalité comme une demande de renvoi qui ne dit pas son nom. Par principe, nous ne  nous sommes pas opposés, parce nous voulons aussi que le droit de la défense soit formulé et respecté.  D’ailleurs le fait que la Cour ait donné droit à cette demande, prouve que ce procès prend la forme équitable. Nous craignons et nous espérons qu’il ne s’agit pas d’une demande qui ne  précédera pas d’autres et qui viserait à reporter l’ouverture au fond des débats. Nous voulons que le procès se tienne et que la responsabilité des accusés puisse être examinée par la Cour dans des conditions équitables. Nous avons vu à la lecture de l’arrêt de renvoi que le dossier d’instruction est un dossier rigoureux et solide avec des éléments sérieux à charge qui ont présentés contre les accusés. Maintenant, nous voulons que les débats puissent avoir lieu afin que le procès puisse être mené à son terme ». 

Maître Assane Dioma N’Diaye, Avocat de la partie Civile, membre du Bureau Pénal International de Québec, Coordonnateur de ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme

« Il est important que ce procès soit au-delà de tout soupçon »

«  Je pense qu’au-delà du désarroi de la partie civile, il faut reconnaitre qu’une étape importante  a été franchie  en matière criminelle dans un procès pénal. Quand vous réussissez dès l’ouverture la lecture de l’arrêt de renvoi, à faire l’interrogatoire d’’identité des accusés,  la liste des témoins, on peut dire qu’un grand pas a été franchi. C’est vrai que la Cour a estimé d’accepter la demande de suspension des avocats de la  défense. Pour moi, cela revêt un symbole. Beaucoup disait à l’orée de ce procès, que ce ne sera pas un procès juste et équitable. Mais aujourd’hui que la Cour accepte d’accepter la demande des avocats de la défense, cela prouve que si besoin en était encore, que cette a conscience  qu’elle doit  inscrire sa  plénitude dans l’histoire malienne. Il est important que ce procès soit au-delà de tout soupçon. Il doit être un procès exemplaire et précurseur d’autres procès dans le combat contre l’impunité que nous menons aux côtés de nos confrères et organisations sœurs maliennes. Il y a d’autres cas. Ce procès aura valeur de test.  Aujourd’hui, devant cette mesure de renvoi, nous espérons simplement qu’à partir de ce vendredi, entrer dans le fond des choses. Evidemment, il ne s’agit pas de multiplier les incidents et exceptions  de manière à retarder le processus de ce procès. Je pense aussi bien de la défense que de la partie civile, il faut savoir que la victime a son droit. La victime ne fera pas son deuil tant qu’elle ne saura pas ce qui s’est passé. Elle a beaucoup besoin de sa voir pourquoi son mari, ses enfants, son épouse ont été tué pour que justice soit faite.  C’est la raison que nous avons espoir comme nous rappelé que nous ayons un débat loyal, serein et que tout le monde puisse faire valoir ses droits, mais que la Cour puisse trancher. Avec ces 48 heures, je pense vendredi si la défense a des moyens ou des exceptions à faire valoir, elle le fera. Nous opposerons les arguments qui sont à notre possession pour que les victimes soient très rapidement édifiées.  La plupart des témoins du procureur ont comparu. Mais la  défense a attendu moins de 24 heures, en violation des dispositions du code de procédure pénale pour introduire une liste de témoins sans aucune précision. Ces demandes sont devenues irrecevables. Dans un procès pénal, on n’a pas besoin d’avoir l’intégralité des témoins. La loi a tout prévu. Dans l’hypothèse où le procureur général se rendra compte de l’incontournabilité de la présence des témoins, il prendra des mesures qui s’imposent quitte à aller les rechercher. On a vu des procès où on a arrêté l’audience pendant une heure ou deux heures pour aller chercher un témoin. Tout dépend de l’opportunité que le parquet se fera de la présence d’un  témoin. Si le parquet estime que les témoins présents suffisaient par rapport à son argumentaire d’accusation, ne nous on voit pas d’inconvénient. Si le parquet estime qu’il est nécessaire qu’un témoin comparaisse, il a les moyens de les faire sans que cela ne  puisse être un obstacle au déroulement du procès ».

Propos recueillis par Jean Goïta, depuis Sikasso   

Source : Le Pousse

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