(B2) Avec l’arrivée de la frégate grecque HS Limnos, Irini a atteint sa pleine capacité opérationnelle (FOC)
Concrètement, cela signifie que l’opération est « capable d’entreprendre toutes les actions nécessaires pour accomplir son mandat», notamment l’arraisonnement de personnes suspectes de violer l’embargo qui font preuve de comportements peu coopératifs ou opposés.
L’opération Irini dispose désormais de trois navires militaires : le Carlo Margottini (Italie), qui abrite le commandement de la force lire : changement de navire amiral à EUNAVFOR Med Irini), le Hamburg (Allemagne) et le Limnos (Grèce). Un navire français viendra s’ajouter, en relais, d’ici quelques semaines (lire : La frégate Latouche Tréville va arriver en renfort dans Irini. Il est temps !) Côté aérien, on a toujours quatre avions fournis par le Luxembourg (SW3 Merlin III), la Pologne (Antonov Bryza 28B1R), la France (Falcon 50) et la Grèce (Embraer 145) + un drone italien de type Predator. Des moyens aériens et navals français et italiens peuvent, au besoin, être mis à disposition. Ce qu’on appelle « des moyens associés ».
(NGV)
Lire aussi : Un navire soupçonné de violer l’embargo vers la Libye intercepté par l’opération Irini
Cet article L’opération Irini pleinement opérationnelle est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Rafale, futur porte-avions, sous-marin Perle, Scaf, MGCS, EuroDrone... Ce n’est pas vraiment la relance attendue par les industriels et les militaires.
L’Opinion s’est entretenu avec le général Cousin, commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA)
(B2) Le changement de cap « sans raison apparente » du tanker grec MT Aegian II a déclenché l’alerte au QG de l’opération maritime militaire de lutte contre la piraterie dans l’Océan Indien et le Golfe d’Aden (EUNAVFOR Atalanta).
Ce pétrolier chimiquier battant pavillon du Panama était en transit depuis Shajah aux Émirats arabes unis et à destination de Mogadiscio (Somalie). Mais un changement de route soudain a semé l’alerte. Une enquête rapide (survol et contact radio) a rapidement éliminé la piste d’une capture par les pirates. Mais les problèmes techniques apparents ont perduré.
Le Santa Maria en visuel
Le 20 août, des sources ouvertes ont rapporté qu’un navire aurait pu être détourné dans la même zone. La frégate espagnole ‘ESPS Santa Maria a alors été détaché pour « enquêter et exécuter les procédures de réponse à l’incident » avec le soutien d’un avion de la coalition multinationale CMF. Le Santa Maria s’est approché du MT Aegean II et a confirmé l’évaluation initiale selon laquelle les mouvements suspects signalés étaient dus à des dommages dans la coque causés par la mer agitée. NB : Selon l’expert maritime Jay Bahadur cité par Reuters, la police locale est montée à bord alors que le navire dérivait. Les Somaliens auraient alors volé l’équipage et désarmé l’équipe de sécurité privée qui était à bord.
Des incidents à bord
Contactée par le commandant de la force d’EUNAVFOR, le rear-admiral Villanueva, l’autorité portuaire de Bossaso a signalé que le MT Aegean II n’avait pas été détourné et que la police de Garadfoo avait été envoyée à bord pour inspecter le navire alors qu’il dérivait au large de Bereeda en attendant une assistance technique. Pendant que le Santa Maria recueillait des informations, le capitaine a avoué qu’il y avait bien eu certains incidents à bord du navire.
Une enquête en cours
Pour l’instant, l’événement ne « peut être classé comme un événement de sécurité maritime, mais une enquête plus détaillée est en cours » indique-t-on au QG de l’opération européenne anti-piraterie. Le tanker a levé l’ancre et reprise la route, étroitement surveillé par l’ESPS Santa Maria.
(crédit : Eunavfor Somalia)Cet article Le comportement d’un navire suspect dans l’Océan indien donne l’alerte à Rota. Le Santa Maria sur place est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Une lettre de 1962 au ministre Pierre Messmer.
(B2) Le discours sur l’État de l’Union prononcé par Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, mercredi (16 septembre) devant le Parlement européen, était empli de belles réflexions. Mais il était plutôt faible côté propositions, et parsemé de certains oublis ou fausses informations
Un excellent discours sans trop de concret
Pour un premier discours en tant que présidente, alors que l’Europe vient de vivre une crise du Covid-19 particulièrement intense — crise qui est loin d’être terminée tant au niveau sanitaire qu’économique et politique —, on attendait un peu autre chose que de belles paroles. Ursula von der Leyen a dressé un bon constat des différents défis ou problèmes auxquels sont confrontés les Européens (lire : Ursula von der Leyen dessine les contours d’une Union plus audacieuse). Mais, bien souvent, elle n’en a pas tiré les conséquences, se contenant de mots là où il faudrait des actes. Une position qui semble être une constante chez la dirigeante européenne qui n’a pas montré lors du Covid-19 une propension très grande à l’action (lire : Crise du coronavirus. Ursula von der Leyen est-elle à la hauteur ?)
Biélorussie, Russie, Turquie, une géopolitique du verbe
En matière extérieure, on entend ainsi que l’Europe est du côté des manifestants en Biélorussie, que tisser des liens étroits avec la Russie n’est pas approprié ou que la Turquie doit respecter ses voisins. Mais aucune conséquence n’est tirée de ses propos que l’on pourrait presque qualifier ‘de comptoir’ s’ils n’étaient pas prononcés par le responsable d’une des plus puissantes institutions européennes. Que va-t-on faire des relations avec Moscou ? Faut-il stopper le gazoduc Nord Stream ? Établir de nouvelles sanctions ? Comment va-t-on venir en aide à l’opposition biélorusse ? Et avec Ankara, quel langage établit-on ? Stoppe-t-on le processus d’adhésion si les provocations turques continuent ? Ces questions légitimes ne trouvent pas de réponse.
Les principaux conflits et la défense passés sous silence
Rien non plus sur la Syrie et la Libye, les deux conflits majeurs aux portes de l’Europe. Et zéro mention du rôle de la défense, pourtant affiché comme un des projets prioritaires européens. Décidément, la ‘commission géopolitique’ a bien du mal à avancer ses marques. Il en va de même au niveau intérieur sur l’État de droit. Les valeurs européennes sont affichées en priorité. Mais que se passera-t-il quand elles seront violées ? Décidément on a du mal à dépasser le langage ‘sermon’ du repas de dimanche.
Une souveraineté numérique limitée
En matière industrielle, quelques propos sont intéressants notamment sur l’économie numérique. Mais on aurait aimé en savoir plus. L’Europe va investir 8 milliards dans des supercalculateurs. Mais pour quoi faire ? Fera-t-on un cloud européen ? Arrivera-t-on à créer des tuyaux européens (réseau social, système de livraison pour se dégager de l’emprise des GAFA (Google, Apple, Amazon, Facebook) ? On attend davantage à l’évocation de mots aussi engageants que « souveraineté numérique ».
Un langage peu modeste sur le rôle de l’UE dans le Covid-19
Enfin, au sujet de la crise du Covid-19, un peu de modestie et de retour d’expérience n’aurait pas été de trop. Plutôt que cette impression d’entendre un conte pour enfants. L’Europe a partout bien agi. Et si elle n’a pas pu, c’est de la faute des méchants États membres qui ne lui ont pas donné de compétences. Ce n’est pas tout à fait faux. Mais c’est en grande partie inexact. Et c’est là où le propos d’Ursula von der Leyen pêche largement.
Le bal des oublis ou informations inexactes
Le discours est truffé de quelques approximations, oublis, voire d’informations erronées. Ce qui est très gênant au moment où l’exécutif européen affirme en priorité vouloir lutter contre la désinformation. Rien que sur le passage de l’action européenne liée à la crise du Covid-19, j’ai relevé quatre exemples qui m’ont fait bondir.
Premier élément : un manque de compétences pour agir ? Ou un manque de volonté ?
La présidente dresse un bilan positif vantant l’action de la Commission durant le Covid-19, « tout cela sans disposer des pleines compétences ». Ce qui est légèrement faux : la Commission dispose de certaines compétences notables en matière de libre circulation des personnes, comme de marchandises, de santé et de protection civile (1). Une compétence renforcée sur ce dernier domaine depuis le Traité de Lisbonne. Et une compétence qu’elle n’a pas utilisée pleinement.
NB : C’est une vieille rengaine. Dès qu’elle pourrait se voir critiquée pour ne pas avoir agi, la Commission sort l’argument — je n’ai pas de compétences — et renvoie le bébé sur les États membres. Tout cela pour masquer (parfois) un manque de volonté et des erreurs en cascade. Comme cela a été sur la crise du coronavirus. Lire aussi : Face au Coronavirus, agir et être solidaire n’est pas une faculté, c’est une obligation. Dixit le traité.
Deuxième élément : six semaines pour envoyer une quinzaine de médecins en Italie
« Notre mécanisme de protection civile a permis à des médecins roumains de traiter des patients en Italie ou à la Lettonie d’envoyer des masques à ses voisins baltes » indique U. von der Leyen. Elle oublie un élément fondamental : les médecins roumains ne sont arrivés que le 7 avril en Italie. Soit plus de six semaines après l’appel à l’aide officiel de l’Italie à l’Europe. Une telle lenteur s’est rarement vue dans une crise humanitaire. Et la faute ne repose pas vraiment sur les 15 personnels roumains (11 médecins et 4 infirmières). Mais tient à la lenteur de décision de la Commission von der Leyen (et à l’absence de réponse des États membres qui ne se sont pas vraiment fait sonner les cloches). Un peu de mea culpa, et de retour d’expérience, pour donner des pistes pour l’avenir, aurait été plus intéressant.
Troisième élément : un faux chiffre sur les rapatriements
« Lorsque plus de 600.000 citoyens de l’Union ont été bloqués dans toutes les parties du monde, l’UE les a rapatriés » affirme Ursula von der Leyen. Ce n’est pas exact, voire totalement faux. L’essentiel des effectifs (près de 90%) a été rapatrié par les États membres ou par les intéressés eux-mêmes. L’Union a certes contribué de façon notable à cet effort, via le mécanisme européen de protection civile qui a financé ou coordonné certains vols. 82.064 citoyens de l’UE très exactement — et environ 10.000 autres citoyens non-UE (Royaume-Uni, Suisse, Norvège, Ukraine, Biélorussie, Turquie, Serbie, etc.) — ont ainsi été rapatriés avec le soutien du mécanisme européen de protection civile, selon le chiffre officiel (en date du 10 septembre). Autant dire que c’est beaucoup, mais très, très loin des ‘plus de 600.000’ vantés par la présidente. On n’est plus là dans l’approximation, mais dans la diffusion de fausses nouvelles.
Quatrième élément : l’oubli d’un dérapage
« Lorsque certains pays ont décrété des interdictions d’exportation pour des produits médicaux essentiels, nous y avons mis fin et nous avons veillé à ce que le matériel médical essentiel arrive là où il était nécessaire. Nous avons travaillé avec les industriels européens pour accroître la production de masques, de gants, de tests et de respirateurs. » C’est vrai. Mais là encore, la présidente de la Commission européenne esquive la vérité. La réaction désordonnée des pays européens en matière de blocage des frontières, le blocage de la libre circulation n’a entrainé que peu de réactions européennes. Et cet aspect est soigneusement biffé des propos présidentiels.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article Le premier discours sur l’état de l’Union de Von der Leyen. De bons mots, peu de concret et beaucoup d’approximations est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2) La France va déployer la frégate Latouche-Tréville dans les prochaines semaines. Un renfort attendu
Un engagement français
La ministre française des armées Florence Parly vient de l’annoncer lors de son discours de rentrée, prononcé à Paris mercredi (16 septembre). « Nous avons décidé de renforcer notre contribution à l’opération de l’Union européenne Irini, en déployant la frégate Latouche-Tréville au cours des prochaines semaines ». NB : Celle-ci sera ainsi présente quand le commandement de la force navale sur zone sera assuré par les Grecs.
Une condition pour faire respecter l’embargo
Ces moyens navals sont essentiels pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par le Conseil de sécurité des Nations Unies. C’est une « condition essentielle d’une diminution des tensions et d’un processus politique vertueux en Libye » assure Florence Parly.
Davantage de moyens nécessaires
Ce renfort est salué au niveau européen, ainsi que me l’a confirmé Peter Stano, le porte-parole du Haut représentant, à qui j’ai posé la question lors du briefing de midi. « Nous sommes intéressés à voir davantage de moyens pour l’opération Irini ». Ce sera d’ailleurs le sujet de la prochaine conférence de génération de forces. « On a besoin d’avoir 100% des moyens pour avoir une opération totalement effective et efficace ».
Une spécialité anti-sous-marine
Le Latouche-Tréville, au numéro de coque D-646, n’est pas le bâtiment le plus récent de la Royale. Cette frégate anti-sous-marine (FASM), de type F-70 (donc conçue dans ces années là) est en effet en service depuis une bonne trentaine d’années (depuis 1990). Mais elle est équipée d’un système de navigation électronique Sigma 40, inertielle à gyrolaser, intégrant les différentes composantes de la navigation (cap, vitesse, position, etc.). Ce en temps réel. Elle dispose de plusieurs systèmes radar et armement (cf. ci-dessous) et surtout d’un « équipage bien entraîné, apte à faire face à toutes les situations » comme me l’a confié un marin.
Une puissance d’observation
Longue de 139 mètres, jaugeant 4910 tonnes qui peuvent être déplacées jusqu’à une vitesse maximale de 30 nœuds, cette frégate ASM dispose de plusieurs éléments de surveillance radar : deux pour la navigation, un pour la veille-air, un pour la veille surface-air, et un pour la conduite de tir (selon les éléments donnés par le Sirpa), tout comme un sonar de coque, un sonar remorqué (des outils utiles pour surveiller les fonds sous-marins).
Une surveillance par l’air
Tout un arsenal normalement utilisé dans l’accompagnement des sous-marins nucléaires, la protection de la force océanique stratégique (FOST) étant sa tâche habituelle. Elle a aussi la possibilité d’élargir sa zone de vision avec son hélicoptère de bord. D’ordinaire, c’est un (ou deux) Caïman Marine qui sont embarqués sur la frégate (les Lynx étant partis à la retraite). Mais pour ce type de missions, davantage de surveillance que de combat, ce pourrait être plutôt un hélicoptère de type Panther.
… et une puissance de feu
Enfin sa puissance de feu n’est pas négligeable : des missiles à courte portée Crotale ou à plus longue portée anti-navires MM 40 Exocet notamment, en passant par les torpilles MU90, le système d’autodéfense rapprochée antiaérien Simbad, deux canons de 20 mm, une tourelle de 100 mm et quatre mitrailleuses de 12,7mm. Avis aux amateurs ! (notamment turcs).
(Nicolas Gros-Verheyde)
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Après l’Egypte, l’Inde et le Qatar, la Grèce est le quatrième client à l’export et le premier en Europe de l’avion de combat français.
(B2) Les navires militaires européens ont bloqué au large de la Libye un tanker norvégien affrété par les Émirats arabes unis, jeudi (10 septembre), pris en violation de l’embargo international
L’équipe d’abordage allemande prend pied sur le Royal Diamond 7 (crédit : EUNAVFOR Med Irini)C’est la première fois qu’un navire est arraisonné en pleine mer en violation de l’embargo (du moins par l’opération EUNAVFOR Med Irini). Et la première fois également que les Allemands effectuent une ‘action de force’ dans ce cadre. Cette opération vient parfaitement illustrer l’équidistance de la nouvelle opération européenne qui intervient sur les violations de l’embargo des deux côtés , à l’Ouest (camp Sarraj) comme à l’Est (camp Haftar) de la Libye
Une opération assurée par le Hamburg
L’opération s’est produite à « sept heures du matin dans les eaux internationales, à 150 km au nord de la ville libyenne de Derna (Cyrénaïque) ». Sur ordre de l’amiral italien Ettore Tocci, la frégate allemande Hamburg a alors bloqué « l’accès aux eaux territoriales libyennes » du Royal Diamond 7, indique l’opération EUNAVFOR Med Irini dans un communiqué. Une opération effectuée avec le soutien du navire-amiral italien ITS Carlo Margottini. NB : C’est l’équipe d’arraisonnement allemande, héliportée avec l’engin de bord du Hamburg, qui est montée à bord du tanker.
Les Émirats arabes unis dans la ligne de mire
Ce tanker — propriété norvégienne, battant pavillon des Iles Marshall (1), géré par une société singapourienne, mais affrété par les Émirats arabes unis —, est soupçonné d’avoir violé l’embargo des Nations unies sur les armes à destination de la Libye. Les Européens ont opéré « sur la base d’informations fournies par le groupe d’experts des Nations unies sur la Libye, qui ont mis en évidence la nature suspecte de cette cargaison ».
Du carburant d’aviation pour Haftar
Le Royal Diamond 7 avait quitté le port de Sharjah aux Émirats arabes unis et se dirigeait vers Benghazi en Libye, siège de l’armée nationale libyenne du maréchal Haftar. Il transportait « une cargaison de carburéacteur, susceptible d’être utilisée à des fins militaires ». Un carburant, considéré comme du ‘matériel militaire’ par les Nations unies et, par conséquent, soumis à l’embargo international, en vertu des résolutions 2292 (2016) et 2526 (2020) du Conseil de sécurité des Nations unies, précise-t-on au QG de l’opération Irini à Rome.
Détourné pour enquête dans un port européen
Le navire a été « détourné » vers un port de l’Union européenne, pour « une enquête plus approfondie ». Selon certaines informations, le port de destination pourrait être en Italie, voire à Marseille (Sud de la France), port désigné pour le contrôle de l’embargo sur les armes dans le plan d’opérations de EUNAVFOR Med Sophia.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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Un détachement du GPD Méditerrannée était à bord du PHA Tonnerre.
(B2) Directs, concis, graves. Les paroles des opposants au régime Loukachenko témoignent de l’intimidation et de la persécution subies au quotidien depuis le début de la contestation, après un scrutin présidentiel faussé
En vidéo-conférence depuis les bureaux de la représentation européenne à Minsk, Danila Lavretski de l’association des étudiants de Biélorussie (crédit : Parlement européen)Intimidation
Ce matin du lundi (7 septembre), où la sous-commission DROI (Droits de l’homme) du Parlement européen leur a donné la parole, on apprenait l’arrestation de Maria Kolesnikova, membre du conseil de coordination de l’opposition, restée en Biélorussie. « Sans nouvelle depuis. » Comme de nombreux prisonniers politiques. « Plus de 200 personnes ont été incarcérées pour être allées manifester ou avoir participé à la campagne électorale, dont 47 sont considérées comme des prisonniers politiques », décompte Ales Bialiatski, président du Centre des droits de l’Homme Viasna. Il ne parle plus d’arrestations mais de « rafles », comme celle qui a suivi la manifestion de dimanche (6 septembre) où « 633 personnes ont été arrêtées et sont en attente de passer devant la cour administrative ».
Toujours plus de persécution
Danila Lavretski, de l’association des étudiants de Biélorussie, a connu la prison d’Okrestina, devenue célèbre au-delà des frontières biélorusses. C’était en mai. Cela a duré deux semaines. Aujourd’hui, « les cas de répressions à l’encontre d’étudiants sont encore plus graves », explique-t-il. Des étudiants sont « souvent détenus sur les lieux mêmes des universités et de façon très violente ».
Presse muselée
Détenu, battu et le nez cassé en juillet, le journaliste de Radio Free Europe / Radio Liberty, Anton Trafimovich, raconte l’art et la manière d’empêcher la presse de fonctionner. Comme ce soir où 50 journalistes ont été détenus à Minsk « sous prétexte de vérification de papiers d’identité », avant d’être « libérés quelques heures plus tard », entretemps aucun n’a pu couvrir de manifestation ou enquêter sur le fonctionnement des commissariats. « Nous avons toujours été traités en ennemis, mais la nouveauté, c’est que nous sommes persécutés ». En une phrase, le journaliste résume la sentence. Il croit savoir pourquoi : « nos médias sont devenus très populaires sur les réseaux sociaux ».
Violence chronique
« Traitements au gaz moutarde, viols, privations de nourriture et d’eau, de sommeil, cellules surpeuplées, dix fois plus nombreuses que prévues, prisonniers mélangés avec des prisonniers porteurs du Covid-19, torture, obligation de chanter l’hymne national, sans aide médicale aux blessés ». Telles sont les symptômes de la violence endémique décrite par Ales Bialiatski, président du Centre des droits de l’Homme Viasna.
Contre-enquêtes en cours
Un comité d’investigation a été constitué pour recenser toutes les violences, disparitions etc. Déjà « près de 500 plaintes ont été reçues » selon Ales Bialiatski.
Protestation au delà de Minsk
La contestation du résultat du scrutin présidentiel ne se limite pas aux rues de la capitale Minsk. La répression s’est donc elle aussi déplacée pour « couvrir tous ces lieux de manifestations pour tenter de les tuer dans l’oeuf » (Ales Bialiatski). Qu’importe, la contestation se propage aussi auprès des travailleurs et ouvriers sous la forme de « grèves à l’italienne ». « Les travailleurs viennent au travail mais ils font la grève du zèle » explique le président du congrès des syndicats démocratiques de Biélorussie (BKPD), Alexander Yarashuk.
N’oubliez pas la Russie
« Les régimes autoritaires se soutiennent mutuellement donc on ne peut résoudre la question biélorusse sans référer à son voisin », la Russie, insiste Ales Bialiatski. C’est l’un des messages adressé aux eurodéputés. Une partie de la société civile parait très déterminée. « Nous ne pouvons plus vivre sous ce régime de terreur sauf à le quitter », glisse le leader étudiant. Pour lui, « l’Union européenne est notre dernier espoir ».
(Emmanuelle Stroesser)
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Il n’est pas prévu qu’il aille en mer de Chine du Sud.
(B2) Le relais du navire amiral est l’occasion d’un bilan pour l’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes en Libye
Relais du navire de commandement
Le navire amphibie de la marine italienne ITS San Giorgio a en effet quitté le bord de l’opération EUNAVFOR Med Irini début septembre. Il est remplacé par ITS Carlo Margottini (F-592), qui assure le rôle de navire-amiral jusqu’à la mi-octobre. A bord de cette frégate de la classe Bergamini, de type FREMM, l’amiral Ettore Socci et son état-major. À partir du 19 octobre, il sera relayé par un navire grec qui prendra le commandement.
Un bilan des quatre mois
Cette rotation est l’occasion pour l’opération de contrôle de l’embargo sur la Libye de dresser un nouveau bilan des quatre derniers mois de patrouille en Méditerranée centrale.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article Changement de navire amiral à EUNAVFOR Med Irini est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Un documentaire d’Eric Deroo sur la chaine Histoire décrypte « La Guerre de 1870, les dernières cartouches ».
Leur VBL a été touché par un engin explosif improvisé vers Tessalit. Un troisième militaire est grièvement blessé.
(2) Deux militaires de l’opération française Barkhane au Sahel ont été tués en opération samedi (5 septembre) au Mali. Le brigadier-chef de première classe S.T. et le hussard parachutiste de première classe Arnaud Volpe, sont morts « après la destruction de leur véhicule blindé par un engin explosif improvisé (IED), ce matin lors d’une opération dans la région de Tessalit au Mali », indique l’Élysée dans un communiqué. Un troisième militaire a été blessé dans l’explosion. Ils appartenaient au 1er régiment de hussards parachutistes (RHP) de Tarbes. (NGV)
Cet article Deux hussards parachutistes tués au Mali est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Une première activité a eu lieu le weekend dernier avec les Estoniens.
Le nouveau chef d’état-major de la Marine, l’amiral Pierre Vandier, lui succède.
(B2) À Beyrouth, sans tapages, les militaires français mènent un travail délicat mais vital : déblayer et rendre plus sûr le port. Entretien avec le capitaine de vaisseau Arnaud Tranchant (PHA Tonnerre) et le colonel Antoine de la Bardonnie (2e REG), chefs des détachements ‘Marine’ et ‘Terre’
Une catastrophe majeure
L’importance des dégâts
La première impression est naturellement à la hauteur de la catastrophe. « On ne peut être que frappé, quand on arrive, par l’importance des dégâts, la violence de l’explosion, le paysage dévasté dans la zone portuaire. Tout est retourné », explique à B2 le col. Antoine de La Bardonnie qui commande le GT (Groupement Tactique) Terre ‘Ventoux’. L’impact est « significatif » : « une partie des quais s’est effondrée. La base navale a été partiellement détruite. Les bureaux du port ont été touchés. »
L’effet du blast a fait chavirer le port
Même impression du pacha du Tonnerre, le capitaine de vaisseau Tranchant que nous avons eu également par téléphone : « L’entrée dans le port nous a permis de prendre conscience de l’ampleur de la catastrophe, des raisons pour lesquels on avait embarqué. Nous sommes face à des dimensions hors du commun. Des scènes dignes de celles lues dans les livres d’histoire sur les bombardements. » En tant que marin, ce qui l’a frappé ce sont « ces grands navires [qui] ont été couchés par le blast [souffle], des remorqueurs venus heurter le fond. » Dans le bassin n°3, sous l’effet du souffle, l’eau a disparu, envoyant des navires heurter soit les quais, soit le fond. « La vague est montée très haut ». Et ses effets ont été très forts très loin, « jusqu’à 15 km du port ».
Vue d’une partie des accès du port de Beyrouth (crédit : DICOD / EMA)La réaction de la population et de l’armée libanaise
Seconde impression de nos militaires sur place : la reprise en main rapide par la population. « Les Libanais ont pris leur destin en main. Sur les routes, la jeunesse s’est mobilisée, a pris les balais et a déblayé tout ce qu’elle pouvait », décrit le Col. de La Bardonnie. L’armée libanaise, qui est un des principaux éléments de ciment du Liban, n’est pas non plus restée les bras croisés. « Les militaires sont très mobilisés, cela fait plusieurs semaines qu’ils travaillent d’arrache-pied, pour tenir leurs responsabilités et remettre le port en état. Ils sont fatigués et même épuisés » (CV Tranchant).
Un soutien matériel, mais tout autant moral
De fait, au-delà des moyens déployés, l’arrivée du navire français et des hommes du génie ont été accueillies avec soulagement par les militaires libanais. « Il y avait un soutien matériel, mais aussi moralement pour dire qu’ils n’étaient pas seuls » (CV Tranchant). Dans le flot d’aides et de secours, les Français sont en effet la seule force de génie (1). Un bateau italien est arrivé il y a quelques jours, avec deux-trois éléments de génie. Ils vont monter en puissance, et ainsi pouvoir relayer les Français.
L’activité du port a pu reprendre
L’activité dans le port n’est pas pour autant totalement interrompue. La zone conteneurs a pu reprendre assez rapidement, mais de façon moins importante qu’ordinaire. « 72 heures après l’explosion le trafic dans le port était conforme à ce qui pouvait en être attendu », du moins en situation d’urgence et en période de coronavirus. « Les bateaux ont très rapidement pu continuer à décharger » (Col. de La Bardonnie). « Beaucoup de choses ont été faites. C’est sûr qu’il n’y a pas le rythme d’activité d’avant, et que le port ne retrouvera pas ce qu’il était avant l’explosion avant de longs mois. Il faut bien distinguer ce qui ressort de l’urgence, et de la reconstruction complète. Mais c’est en progression constante. Tout le monde s’est mis au travail, pour approvisionner le Liban avec les produits de première nécessité dont il a besoin » (CV Tranchant).
Des travaux multi-azimuts
La distribution de l’aide humanitaire
La première action des militaires français a été de décharger les tonnes d’aide humanitaire (2). Une aide transférée à l’hippodrome, où elle est répartie entre les ONG et les autres organisations sous l’égide de l’armée libanaise et de l’ambassade de France.
Arrivée du MN Calao au port de Beyrouth, le 17 août, transportant matériel, vivres et aide humanitaire (crédit : DICOD / EMA)Un gros chantier, le port, mais aussi des chantiers annexes
Jour après jour, les militaires français ont déroulé leur feuille de route : « pouvoir conduire un chantier majeur, de type sur le port et deux chantiers périphériques, dans des quartiers limitrophes » (Col. de La Bardonnie). Les bulldozers et autres engins de chantiers du GT Terre ont ainsi été mis en œuvre à plusieurs reprises. Le rythme est intense : 1500 tonnes déblayées par jour en moyenne.
Remettre en état rapidement le port
La tâche principale reste le port, épicentre de l’explosion, les quais et les hangars comme les bassins. Marins et terriens ont ainsi travaillé des deux côtés. Les hangars effondrés ou qui menaçaient de l’être ont été évacués, pour dégager les voies d’accès. L’eau a pu être rétablie, avec la remise en état de la station d’eau. Un élément essentiel pour que les quais soient approvisionnés. On a pu faire jaillir l’eau sur les quais.
Une cartographie de la situation maritime
Côté maritime, les plongeurs démineurs et les hydrographes du Shom (service hydrographique et océanographique de la Marine) ont mené une action de concert, grâce à des sonars, pour dresser une cartographie de l’état du port après l’explosion « et détecter tous les objets qui pouvaient gêner la circulation du port ». Des véhicules sont ainsi tombés du quai. Une cartographie remise aux Libanais, très utile, pour planifier les travaux et prévoir la reprise de l’activité.
Déblayer les bassins et remettre en état les pilotines
Les marins ont ensuite mené plusieurs actions urgentes permettant de faciliter les accès. Ils ont ainsi coupé la mature d’une barge coulée, réparé les pilotines et remorqueurs de commerce (propulsion, contrôle commandes), déblayé la capitainerie pour qu’elle puisse reprendre son rôle de régulation du trafic, etc.
Une aide à la marine libanaise
Les marins sont aussi venus en aide à leurs homologues libanais. « Nous sommes intervenus sur des vedettes de la marine libanaise pour les remettre en état. » Et quand les plongeurs français plongent, ils en profitent pour faire de la formation mutuelle avec leur homologues libanais. « Ils sont ravis et très émus de nous voir arriver, il y a un lien de fraternité entre marins libanais et français qui ne date pas d’aujourd’hui » (CV Tranchant).
Des ‘petits’ chantiers très utiles
Les militaires ont aussi été missionnés pour assurer des chantiers ‘plus modestes’. Ce sont les Libanais « qui identifient les besoins au fur et à mesure » en lien avec la mission défense de l’ambassade de France. Le GT Terre est ainsi parti déblayer la gare routière Charles Hélou, puis est intervenu dans plusieurs écoles (école du Sacré Coeur, Trois docteurs, La Sagesse, etc.) pour enlever tout ce qui pourrait être dangereux, tel un préau qui menaçait de s’effondrer. Objectif : permettre aux équipes libanaises de poursuivre la remise en état en sécurité, et aux professeurs et aux élèves d’effectuer leur rentrée.
Une coordination permanente avec les Libanais
Avec l’armée libanaise, « il y a une vraie confiance mutuelle. Nous avons un contact plus que quotidien, quasiment toutes les heures. Les réunions sont très fréquentes ». Il n’y a pas d’équipe chacun dans son coin. « Tous les chantiers sont, en effet, faits en commun, de façon intégrée. La coordination se fait ainsi à tous les niveaux du chef de corps au chef de section, en passant par les chef d’unités » (Col. de La Bardonnie).
(Nicolas Gros-Verheyde)
Partir en alerte, l’ADN français
750 militaires ont été déployés depuis le 14 août : 200 marins de l’équipage du Tonnerre, 150 membres de détachement de la marine d’autres services et armée de l’air, 350 du Génie terre ‘Ventoux’, composé autour du 2e régiment étranger du génie (REG) basé à Saint-Christol (Vaucluse).
Pour les deux officiers supérieurs, partir en plein mois d’août n’était pas facile, surtout au retour d’une mission en mer (au large du Golfe de Guinée). Mais « l’équipage ne s’est pas posé la question. L’appareillage sur alerte est un peu dans notre ADN », relate le CV Tranchant. Charger le fret a pris un peu de temps au départ, car le fret humanitaire n’était pas vraiment configuré pour un transport en navire militaire. Il a fallu « tout protéger et filmer ».
Toute « la saveur » de cette opération a été de planifier toute la série d’inconnus qui pouvaient se produire. Ainsi le PHA Tonnerre avait prévu de ne pas pouvoir accoster et de déployer alors ses EDAR, engins de débarquement amphibie rapide, et ses chalands de débarquement. Il n’y en a pas eu besoin. La reconnaissance du port par les plongeurs de la marine nationale a permis de dire que tout était OK pour accoster sur le port 12.
Du côté du GT Terre, en alerte Guépard, c’est aussi une part du travail. « C’est notre mission normale de réagir à l’urgence. Cela justifie nos dispositifs d’alerte que nous maintenons 24h/24h », confirme le Col. de La Bardonnie. L’ampleur de la catastrophe a obligé à faire appel à d’autres régiments de génie. En tout, cinq des huit régiments de génie participent ainsi à l’opération ‘Amitié’.
Entretiens réalisés par téléphone entre le samedi 22 août et le lundi 24 août.
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Sauvetage par des équipes européennes de l’opération EUNAVFOR Med Sophia en 2016 (crédit : EUNAVFOR Med – archives B2)Depuis son lancement, la nouvelle opération EUNAVFOR Med Irini, qui a succédé à l’opération Sophia le 31 mars dernier, « n’a jamais reçu d’appels de détresse et n’a donc jamais refusé aucun d’entre eux », précise le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, dans sa réponse écrite au Parlement européen, faite lundi (24 août), couvrant la période d’avril au 21 juillet 2020. Il cherche ainsi à faire taire certaines rumeurs de refus d’assistance.
« En revanche, les moyens aériens de l’EUNAVFOR Med Irini ont repéré huit situations de détresse potentielle dans la région libyenne de recherche et de sauvetage », précise-t-il. Cela a entraîné, « conformément aux obligations découlant des conventions internationales SOLAS et SAR », la saisine du « centre de coordination du sauvetage maritime (MRCC) compétent ». NB : selon la zone celui de Tripoli ou de Rome.
(NGV)
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