Courrier des Balkans / Serbie

Aujourd'hui, les citoyens de Serbie se battent pour la démocratie, la liberté de la presse et l'indépendance de la justice. Ce sont les valeurs qui sont le fondement même de l'Union européenne. Lettre ouverte aux responsables de l'UE.

La Serbie est en ébullition, mais l'Union européenne se tait. Après avoir soutenu pendant des années le régime Vučić au nom de la « stabilocratie », elle affirme tout au plus suivre la situation « avec attention ». Analyse.

C'est au diplomate danois Peter Sørensen que va revenir la tâche de relancer le dialogue entre Kosovo et Serbie. Il succèdera le 1er février au précédent émissaire européen, Miroslav Lajčák.

Vendredi après-midi, à Belgrade, une voiture accélère vers la foule des manifestants. Une étudiante membre de la sécurité est renversée. La jeune fille, blessée à la tête, a été transportée aux urgences, ses jours ne sont plus en danger. L'automobiliste a été arrêtée pour tentative de meurtre.

La colère redouble en Serbie. D'abord porté par les étudiants, le mouvement s'étend à toute la Serbie, alors que de nombreuses professions vont entrer en grève générale. Suivez les dernières informations en temps réel et en accès libre.

Le processus de « dialogue » entre le Kosovo et la Serbie est enlisé, aucun accord n'a été conclu et les tensions sont toujours vives sur le terrain. Une critique au vitriol du bilan de cinq ans de mandat de l'émissaire européen Miroslav Lajčák.

La colère contre la corruption du régime s'étend à toute la Serbie et à toutes les générations. Pour aider les blocages des universités à tenir, la solidarité s'essaime en ligne et chaque jour, des milliers de repas sont préparés et livrés bénévolement aux étudiants en lutte. Notre correspondante elle-même était en cuisine ce week-end. Reportage.

L'incendie qui s'est déclenché lundi dans une maison de retraite de Barajevo, à 30 km au sud-ouest de Belgrade, a fait huit morts. La société gestionnaire avait été liquidée en 2023 et l'on soupçonne de mauvais traitement contre les résidents. Trois personnes ont été arrêtées.

Ce week-end, la diaspora serbe a manifesté en solidarité avec les soulèvements étudiants en Serbie. Ces actions se multiplient depuis décembre et prennent de plus en plus d'ampleur. À Paris, une centaine de personnes se sont retrouvées samedi à 11h52, pour respecter les quinze minutes de silence en hommage aux victimes de la tragédie de Novi Sad.

Échanges de territoires, Otan, Syrie, investissements mirifiques... Les Balkans ont eux aussi les yeux rivés vers Washington. Le retour de Donald Trump pourrait en effet sérieusement secouer le sud-est de l'Europe, comme lors de son premier mandat.. Notre tour d'horizon régional.

En juin 2024, la Serbie réunissait des Serbes de tous les Balkans sous le slogan « Un peuple, une Assemblée ». À l'issue de cette grand-messe parrainée par l'Église, une déclaration appelait à l'unité du « monde serbe ». Six mois plus tard, où en est ce projet ? Entretien croisé au micro d'Omer Karabeg.

La colère redouble en Serbie après qu'une étudiante a été grièvement blessée jeudi à Belgrade lors d'un des hommages quotidiens aux victimes de la gare de Novi Sad. Le chauffard qui lui a délibérément foncé dessus a été arrêté, accusé de tentative de meurtre. L'Union européenne a enfin réagi.

Les États-Unis ont placé sous sanctions financières l'entreprise pétrolière serbe NIS, dont Gazprom est actionnaire majoritaire depuis 2008. En réponse, le président Vučić a promis « le retrait complet des intérêts russes » pour y échapper, mais est-ce envisageable ?

En janvier 1997, le patriarche Pavle prenait la tête des manifestations contre Milošević. Aujourd'hui, la direction de l'Église orthodoxe serbe tergiverse. Pourtant, de plus en plus de voix en son sein saluent l'engagement des étudiants en révolte contre le régime d'Aleksandar Vučić.

Vendredi à Kragujevac, samedi à Novi Sad, dimanche à Belgrade et à Niš, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à travers toute la Serbie ce week-end. L'exigence de justice portée par les étudiants rallie toutes les catégories sociales, malgré les pressions du régime.

En Serbie, comme dans le reste du monde, des enfants naissent avec les caractéristiques de l'un et l'autre sexe. En théorie, les opération de « normalisation » ne se pratiquent plus, mais il reste très difficile de grandir dans une société dominée par la classification binaire féminin/masculin.

Le président serbe Aleksandar Vučić a-t-il vraiment une garde prétorienne de plusieurs milliers de membres, prête à en découdre avec l'opposition ? Ou bien est-ce un coup de bluff de plus, alors que le régime prend l'eau de toutes parts face à la colère citoyenne ?

Les étudiants de Novi Sad occupent leurs facultés depuis le 25 novembre. Il exigent toute la vérité sur la tragédie du 1er novembre, la sanction des responsables et de ceux qui ont attaqué les étudiants, la démission du Premier ministre. Témoignages d'une génération qui rêve aussi d'une « autre Serbie ». En accès libre.

Le Monténégro a proclamé trois jours de deuil national. Les citoyens font la queue pour allumer des bougies en hommage aux victimes, mais la colère gronde contre l'incurie des autorités. Dans toute la Serbie, les étudiants ont observé 29 minutes de silence en solidarité.

Des dizaines de milliers de Serbes ont réveillonné dans la rue à l'appel des étudiants. Soixante facultés sont toujours bloquées, les lycéens, les agriculteurs, les institutions culturelles rejoignent le mouvement, mais jusqu'où peut-il aller ?